Fiche ressource de l’expositionDe soufre et d’azoteUne exposition originale de Laurie Dall’Ava, résidente de l’atelier de recherche et de post-production au CPIF en 2017.En partenariat avec le Centre Photographique d’île-de-France, dans le cadre du programme Les Précipités #5.

Exposition proposée en Salle des trophées et aux bains turcs, Parc culturel de Rentilly - Michel Chartier, du dimanche 11 mars au dimanche 6 mai 2017.Entrée libre

Découverte de l’exposition à partir de la Grande section de maternelle / 5 ansOuverture au grand public les mercredis et samedis 14h30 -17h30 / dimanches 10h30-13h et 14h30-17h30. En dehors de ces heures d’ouverture, accueil sur rendez-vous pour les groupes.

Laurie Dall’Ava est une artiste française formée à l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles et qui a été accueillie en résidence au CPIF en 2017. À partir de photographies d’archives et de photographies qu’elle réalise elle même, elle mène depuis quelques années une recherche poétique et méditative sur la transformation de l’être et sur son rapport à l’inconnu.

Proche de la pensée orientale et du concept japonais de MA, les travaux de Laurie Dall’Ava évoquent cet espace particulier de la suspension et de la mise-en-lien, la neutralité apaisante et signifiante de l’entre-deux. L’immersion dans d’autres territoires, d’autres cultures, ainsi que les recherches menées sur les spiritualités vivantes ont considérablement influencé son travail.

Laurie Dall’Ava, TRANSE, série Abécédaire. Les chercheurs de vérité. 2017

L’éveil et la sensibilisation aux arts et à la culture :Une mission du Parc culturel de Rentilly - Michel Chartier

Inauguré en septembre 2006 par la Communauté d’agglomération de Marne et Gondoire, le Parc culturel de Rentilly - Michel Chartier allie nature et art contemporain. Composé d’espaces d’exposition, d’un centre de ressources documentaires et d’un espace des arts vivants, il ouvre le domaine de Rentilly à l’art.Au-delà de ses missions de diffusion et de promotion des arts vivants et plastiques, le Parc culturel mène une mission d’accès à la connaissance, d’éveil, d’initiation et de sensibilisation aux arts (principalement visuels et plastiques) et à la culture, notamment auprès de structures, scolaires ou non, qui accueillent du public, enfants ou adultes.

Quelques œuvres à découvrir dans l’exposition

Chamane. Série Abécédaire. Les chercheurs de vérité. 2017

Sans titre. Série Désir de neutre. 2018

Sans titre. Série Désir de neutre. 2018Vulcano, 2014

De cendres #01 Soufriere Hills. Montserrat Island. 2015

Objectifs de la visite de l’exposition

- découvrir et observer les œuvres d’une exposition- écouter un médiateur et être capable de restituer un propos- se familiariser avec le langage de l’art- apprendre à décrire une œuvre- exprimer ses émotions, sa sensibilité ou son avis- acquérir une culture artistique personnelle- éveiller et enrichir sa créativité et son imagination- découvrir et se familiariser avec le patrimoine local- favoriser la rencontre avec des cultures, des savoirs, des pratiques autres

La visite de l’exposition et la découverte des œuvres invitent les participants spectateurs à regarder et observer, à comprendre et imaginer, à ressentir et s’exprimer.

Notions abordées dans les œuvres et au cours des visites

Les œuvres présentées portent un potentiel important de pistes de lectures. Elles peuvent être lues, vues, présentées, appréhendées, ressenties selon plusieurs directions. En fonction de votre projet de classe ou d’établissement, des thématiques abordées avec les participants ou de vos souhaits pédagogiques, il est possible de faire des liens et de créer des ponts grâce à la richesse thématique portée par les œuvres présentées dans l’exposition. En concertation avec l’équipe des médiateurs, chaque accueil de classe ou de groupe peut faire l’objet d’une visite sur-mesure autour d’une ou de plusieurs thématique(s) que vous aurez choisie(s).

Quelques pistes de lecture

→ La nature, un sujet au cœur de l’exposition

La terre, la nature sont très présentes dans le travail de Laurie Dall’Ava, depuis les paysages photographiés aux volcans évoqués par la pièce sonore présente dans les bains turcs. Plus précisément, de la nature, de la terre, l’artiste choisit de mettre en valeur deux dimensions : à la fois la matérialité qui la constitue et l’atmosphère qu’elle porte. Le travail en noir et blanc a ici une grande importance : délaissant les couleurs plus vives et la séduction qu’elles offrent au regard, l’usage du noir et blanc permet à la fois une concentration sur la matière et la possibilité d’une sensation atmosphérique. Le titre de l’exposition, «De soufre et d’azote», renvoie à différents aspects de cette thématique de la nature : la colère des volcans, l’air, l’atmosphère, la pollution.

Pistes de travail

- Photographier un même paysage en couleur et en noir et blanc. Que se passe-t-il ? Qu’est-ce qui apparaît ? Qu’est-ce qui disparaît ?

- Face à la nature, par le dessin, la peinture ou la photographie, capter ou rendre l’atmosphère du lieu. Travailler sur le grain de l’image, travailler sur plusieurs atmosphères : le froid, le chaud, le solaire, le brumeux, le doux, l’apocalyptique, etc.

- Utiliser la technique du frottage pour explorer la matérialité de l’image.

- À l’écrit puis à l’oral, travailler la liste, la litanie, le catalogue, l’inventaire en rapport à la pièce sonore présente dans les bains turcs.

→ L’importance du «MA» japonais

Nourrie – entre autres – de la pensée extrême-orientale, Laurie Dall’Ava travaille ses œuvres – mais aussi l’accrochage de ses œuvres – à partir d’un concept important de la pensée japonaise : le MA. Ce qui importe, dans le travail de l’artiste, ce sont les relations, entre les œuvres et à l’intérieur des œuvres. Ainsi, l’intervalle, l’entre-deux sont ici très présents, et leur prise en compte est nécessaire à l’appréhension d’un travail qui oscille entre la volonté de produire du sens et de créer du mystère. Ainsi le visiteur peut-il explorer toutes sortes d’itinéraires mentaux. Difficilement traduisible, le mot japonnais MA est symbolisé par un soleil entouré par une porte. Il désigne un intervalle qui se trouve dans l’espace et /ou dans le temps. Ce peut être par exemple l’espace entre deux objets, le silence entre deux moments ou ce qui se passe entre deux actions. Le MA est primordial dans plusieurs domaines artistiques : la suspension du danseur, le silence entre deux notes de musique ou après une réplique au théâtre, l’espace blanc dans la calligraphie, par exemple. Ce concept fait écho, en Occident, au «less is more» («Moins c’est plus») théorisé par l’architecte Mies Van der Rohe en 1947 et repris plus tard par les tenants de l’art minimal aux États-Unis. Manière de signifier que, dans l’art, l’économie permet de laisser une place importante aux formes, à la couleur, aux textures, aux matériaux mais aussi à l’imagination et à la pensée.

Pistes de travail

- Par le dessin, la peinture, la photographie : travailler sur des compositions dans lesquelles les espaces entre les éléments (les vides) ont plus d’importance que les pleins.

- Travailler sur un dialogue (romanesque, cinéma ou théâtral) dans lequel les silences ont un grande importance. Les étirer, les contracter, faire lire un même texte à plusieurs vitesses pour mesurer l’importance du silence. Travailler sur ce qui se passe (quelles actions ? quelles non-actions ? ) entre les répliques.

→ Des jeux d’oppositions : entre la terre et l’imaginaire

Dans la série Abécédaire. Les chercheurs de vérité, Laurie Dall’Ava travaille à partir de figures qui – de manières diverses – engagent des expériences spirituelles : chamanes, hypnotiseurs, marabouts et autres guérisseurs de l’âme. Paupières closes, ces figures sont ici convoquées pour prendre part à une forme de rite, de cérémonie sacrée. Les radioniciens et les sourciers*, quant à eux, s’exercent à la mesure de fréquences invisibles afin de rééquilibrer l’énergie des corps ou de trouver des sources cachées. Cette série constitue une proposition poétique et méditative sur la transformation de l’être et sur notre rapport à l’inconnu. Elle n’est pas la seule série à tenter d’établir un lien entre des éléments opposés. De façon plus générale, le travail de Laurie Dall’Ava se structure autour de plusieurs oppositions : la terre et l’imaginaire, d’abord, mais aussi le visible et l’invisible, la matière et l’esprit.

*Les sourciers recherchent de l’eau souterraine en utilisant une baguette ou un pendule. Les radioniciens, eux, pratiquent la radionique, qui est un domaine de la radiesthésie. La radionique permet d’agir à distance par ce que l’on nomme des ondes de formes, soit des radiations électromagnétiques d’origine naturelle.

Pistes de travail

- Révéler l’invisible, utiliser du jus de citron pour dessiner des motifs, puis faire apparaître le dessin à l’aide d’une bougie.

- Dessiner en réserve à partir de formes prédécoupées, faire apparaitre les zones vierges de la feuille et jouer sur les contrastes

- Dessiner ou peindre à partir de formes observées au microscope.

Préparer et exploiter la visite

Avant la visite / Comment parler et préparer la visiteAfin que les élèves et participants à la visite de l’exposition puissent profiter pleinement de ce moment de découverte, il est essentiel de partager un temps d’échange autour de ce qui leur sera présenté.

Ainsi, vous pouvez, selon l’âge et le niveau des participants :- les interroger sur le Parc culturel de Rentilly-Michel Chartier. Est-ce que quelqu’un connait ? Y est déjà allé ? Que peut-on y faire? Que peut-on y voir ?- les questionner, éveiller leur curiosité et leur imagination en leur demandant ce que leur inspire le titre de l’exposition. Que pensent-ils voir ? Quel(s) type(s) d’œuvres ? Exposée(s) de quelle manière ? … Après la visite / Comment exploiter et prolonger la visiteA l’issue de la visite, vous pouvez prolonger la découverte en classe ou dans votre structure.- Approche générale de la visite : proposer aux participants d’exprimer, à l’oral, à l’écrit ou par le dessin, leurs ressentis, leurs avis afin qu’ils puissent faire un retour sur ce qu’ils ont vu, apprécié, ce qui les a troublé… ce peut être aussi l’occasion de comparer ce qui a réellement été vu avec ce qui avait été évoqué avant la visite (attentes et idées), - Approche plus précise de la découverte : approfondir une des thématiques abordées au cours de la visite en se rapportant aux pistes de travail évoquées plus haut.

Informations pratiques

Visite gratuite, sur rendez-vous.

Découverte des deux expositions du printemps, au Parc culturel de Rentilly - Michel Chartier, à destination des enseignants et relais de structures d’accueil de public, le mercredi 21 mars à 12h et 14h30.

Renseignements et réservation des visites :Laure Chagnon - Chargée des publics et coordinatrice des projets hors-les-murslaure.chagnon@marneetgondoire.fr - 01 60 35 46 76

www.parcculturelrentilly.fr / www.facebook.com/parcculturelrentilly

AdresseParc culturel de Rentilly - Michel Chartier 1 rue de l’Etang - 77600 Bussy-Saint-Martin

AccèsRER A arrêt Torcy puis à pied (15 minutes)ou bus PEP’S ligne 21 (arrêt Rentilly) ou lignes 46/25/13 (arrêt Cèdre), horaires sur www.transdev-idf.comAutoroute A4 – direction Metz Nancy / A104 – Sortie Collégien - centre