6
Contexte général Contexte pour l'ONF Les tourbières sont des zones humides réglementées par les articles L211-1 et R211-108 et suivants du code de l’en- vironnement. L'eau stagnante y crée un milieu dépourvu d’oxygène limitant les processus de décomposition des végé- taux morts, provoquant l’accumulation de la tourbe. Cette véritable « roche vé- gétale » contient 85 % d’eau et jusqu’à 50 % de son poids sec en carbone. Les tourbières sont des régulateurs : elles filtrent ou stockent l'eau, ralen- tissent son écoulement et consti- tuent des réservoirs naturels d'eau potable. Elles créent des microclimats frais, réduisent l'importance des crues et limitent l'érosion en mon- tagne en stabilisant les sols. Les tourbières ne couvrent que 3 % de la surface terrestre mais stockent le carbone presque autant que l’atmo- sphère terrestre et deux fois plus que les forêts, qui couvrent 30 % de la surface terrestre. La dégradation des tourbières est ainsi une source majeure et crois- sante d’émission de gaz à effet de serre. Les tourbières abritent une biodiver- sité rare, avec de nombreuses espèces protégées. Elles offrent à la faune des espaces privilégiés pour s’alimenter, se reproduire ou se reposer. Elles constituent souvent un patri- moine culturel et paysager remar- quable, témoignant des usages d’antan. Leurs capacités de conser- vation leur confèrent un rôle d'ar- chives naturelles depuis les dernières glaciations (palynologie, paléoento- mologie, géochimie…). Certaines peuvent servir de support à diverses activités (fauche, pâtu- rage, chasse, pêche, tourisme…), Préserver les tourbières n°8 Été 2012 Fiche technique - Eau EAU Photo : J.-M. Mourey (ONF) qui doivent alors être réglementées dans un souci de développement durable. Propriétaires et gestionnaires ont un rôle primordial pour préserver les tourbières, car les activités fores- tières sont susceptibles de les affec- ter. Des partenariats (notamment entre conservatoires d’espaces naturels et ONF) ont donné nais- sance à de nouvelles pratiques, per- mettant de conserver ces milieux fragiles. S'agissant d'un enjeu majeur, l'ONF, certifié ISO 14001, s'est fixé comme objectif 2.2 de sa politique envi- ronnementale d' “éviter les pertur- bations hydrauliques des cours d’eau et des zones humides répertoriées". Des prescriptions spécifiques appli- cables à toutes les zones humides identifiées ont été intégrées au RNTSF et au RNEF : tout intervenant ne doit en aucun cas traverser ces zones avec des engins, abandonner ou entrepo- ser de rémanent, effectuer de traite- ment phytopharmaceutique et stocker d’engins, de matériaux et de récipients à moins de 10 mètres de ces zones. Les tourbières, milieux d’une richesse exceptionnelle, sont des zones humides protégées dont le gestionnaire doit tenir le plus grand compte. Ici, la tourbière de Frasne (Doubs). La pérennité des tourbières est liée à leur bilan hydrique positif. Elles sont donc plus fréquentes sous des climats frais et hu- mides. En France, elles couvrent environ 100 000 ha, soit 0,2 % du territoire. Toutes les régions en comportent, mais en nombre et surface très variables.

Fiche technique - Eau Préserver les tourbières · 1 0ha ,s oit2 % du er. Toutes les régions en comportent, mais en nombre et surface très variables. Méthodes et savoir-faire

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Fiche technique - Eau Préserver les tourbières · 1 0ha ,s oit2 % du er. Toutes les régions en comportent, mais en nombre et surface très variables. Méthodes et savoir-faire

Contexte général

Contexte pour l'ONF

Les tourbières sont des zones humidesréglementées par les articles L211-1 etR211-108 et suivants du code de l’en-vironnement. L'eau stagnante y crée unmilieu dépourvu d’oxygène limitant lesprocessus de décomposition des végé-taux morts, provoquant l’accumulationde la tourbe. Cette véritable « roche vé-gétale » contient 85 % d’eau et jusqu’à50 % de son poids sec en carbone.

Les tourbières sont des régulateurs :elles filtrent ou stockent l'eau, ralen-tissent son écoulement et consti-tuent des réservoirs naturels d'eaupotable. Elles créent des microclimatsfrais, réduisent l'importance descrues et limitent l'érosion en mon-tagne en stabilisant les sols.

Les tourbières ne couvrent que 3 % dela surface terrestre mais stockent lecarbone presque autant que l’atmo-sphère terrestre et deux fois plus que lesforêts, qui couvrent 30 % de la surfaceterrestre. La dégradation des tourbièresest ainsi une source majeure et crois-sante d’émission de gaz à effet de serre.

Les tourbières abritent une biodiver-sité rare, avec de nombreuses espècesprotégées. Elles offrent à la faune desespaces privilégiés pour s’alimenter, sereproduire ou se reposer.

Elles constituent souvent un patri-moine culturel et paysager remar-quable, témoignant des usagesd’antan. Leurs capacités de conser-vation leur confèrent un rôle d'ar-chives naturelles depuis les dernièresglaciations (palynologie, paléoento-mologie, géochimie…).

Certaines peuvent servir de supportà diverses activités (fauche, pâtu-rage, chasse, pêche, tourisme…),

Préserver les tourbières

n°8 Été 2012

Fiche technique - Eau

EAU

Photo : J.-M

. Mou

rey (O

NF)

qui doivent alors être réglementéesdans un souci de développementdurable.

Propriétaires et gestionnaires ont unrôle primordial pour préserver lestourbières, car les activités fores-tières sont susceptibles de les affec-ter. Des partenariats (notammententre conservatoires d’espaces naturels et ONF) ont donné nais-sance à de nouvelles pratiques, per-mettant de conserver ces milieuxfragiles.

S'agissant d'un enjeu majeur, l'ONF,certifié ISO 14001, s'est fixé commeobjectif 2.2 de sa politique envi-ronnementale d' “éviter les pertur-bations hydrauliques des cours d’eauet des zones humides répertoriées".

Des prescriptions spécifiques appli-cables à toutes les zones humidesidentifiées ont été intégrées au RNTSFet au RNEF : tout intervenant ne doiten aucun cas traverser ces zones avecdes engins, abandonner ou entrepo-ser de rémanent, effectuer de traite-ment phytopharmaceutique et stockerd’engins, de matériaux et de récipientsà moins de 10 mètres de ces zones.

Les tourbières, milieux d’une richesse exceptionnelle, sont des zones humides protégées dont le gestionnaire doit tenir le plus grandcompte. Ici, la tourbière de Frasne (Doubs).

La pérennité des tourbières est liée à leurbilan hydrique positif. Elles sont donc plusfréquentes sous des climats frais et hu-mides. En France, elles couvrent environ100 000 ha, soit 0,2 % du territoire.Toutes les régions en comportent, mais ennombre et surface très variables.

Page 2: Fiche technique - Eau Préserver les tourbières · 1 0ha ,s oit2 % du er. Toutes les régions en comportent, mais en nombre et surface très variables. Méthodes et savoir-faire

Méthodes et savoir-faire

Typologie des tourbières

Préserver les tourbières

> 2

Tourbières SOLIGÈNESAlimentées par l’eau circulant dans lesnappes souterraines ou en surface

> Pentes et sources tourbeusesZones de faible surface souvent mécon-nues et non inventoriées.

- Destruction par passage d'engins- Perturbation en amont- Remblaiement

Tourbières TOPOGÈNESLiées à une nappe affleurante dans unedépression

> Marais tourbeux de plaineOccupant souvent de vastes dépressions,à faible altitude. Riches en espèces ani-males et végétales.

- Drainage- Plantation- Remblaiement- Embroussaillement

Tourbières LIMNOGÈNESSe développant sur des plans d’eau,souvent en contexte post-glaciaire

> Lacs–tourbièresLocalisés dans les massifs montagneuxcomportant souvent des tourbières detransition, pouvant évoluer vers destourbières bombées.

- Perturbation en amont (pollution,prélèvement, détournement)

- Ennoiement par édification de diguepour pêche et aménagements touris-tiques

Tourbières FLUVIOGÈNESSe formant dans les parties externes dulit d’une rivière

> Tourbières alluvialesDevenues rares, tant les grandes valléesoù elles se développaient ont été modi-fiées. Substrat généralement plus richeque les autres tourbières.

- Equipement et urbanisation- Populiculture- Agriculture intensive- Remblaiement

Tourbières THALASSOGÈNESSe formant dans les dépressions arrière-dunaires

> Tourbières littoralesDe faible surface et de faible épaisseurde tourbe. Concentration de cortègesspécifiques très originaux, là où elles ontpu subsister.

- Urbanisation- Modifications du littoral- Tourisme côtier

Cas particuliers (pouvant recouper les types précédents)

Développement dans de simples maresforestières, à partir de feuilles et debranches mal décomposées

> Mares tourbeusesDe petite taille et peu profondes. Colonisation par saules, bouleaux, parfois aulnes, pins et sphaignes. Nécessité d’une micro-gestion

- Curage trop vigoureux- Mise en lumière trop radicale- Déboisement de la partie tourbeuse- Traversée d'engins- Remblaiement ou comblement

Faciès de dégradation ou de vieillisse-ment de tourbières ou situation en bor-dure de tourbière

> Landes tourbeusesFaible épaisseur de tourbe. Vastes sur-faces planes à basse ou moyenne alti-tude, souvent en mosaïque.

- Embroussaillement- Drainage- Plantation- Remblaiement

Formations naturellement boisées ouliées aux activités humaines (suite audrainage)

> Bois tourbeuxPessières, pinèdes et boulaies se développant sur tourbe.

- Gestion forestière inadaptée ouintensive

- Changement d’essences

Formations liées à l’activité récente ouancienne des glaciers, dépendance delacs, sources ou de torrents

>Milieux tourbeux de haute montagneTrès variés et généralement oligotrophes,comportant des espèces intéressantes etrares dans le sud de l’Europe. Extrêmefragilité.

- Aménagements touristiques- Remblaiement

Type et origine Description Menaces

Tourbières OMBROTROPHES (alimentées exclusivement par les précipitations)

Tourbières OMBROGÈNESAlimentées uniquement dès leur ori-gine par les précipitations qui doiventêtre abondantes et régulières. Correspondant à l’image classiquequ’on se fait des tourbières.

> Tourbières bombéesMilieux acides et oligotrophes (pauvres enéléments nutritifs). Fréquente dominationdes sphaignes. Présence d’espèces végé-tales et animales très spécialisées. Parfoisappelées hauts marais.

- Précipitations azotées- Drainage- Création de plans d’eau- Plantation de résineux- Remblaiement

Tourbières MINÉROTROPHES (alimentées par des eaux de surface ou souterraines)

Selon la nature des roches sur lesquelles ou au travers desquelles passe l’eau qui les alimente, mais quelle que soitla géomorphologie, elles peuvent être acidiphiles (dominance de sphaignes) ou basophiles (dominance de carex etde graminées), oligotrophes (mais moins que les ombrotrophes) ou riches en éléments nutritifs.L’origine, le fonctionnement hydrologique et la géomorphologie déterminent les types suivants :

1

2

3

4

5

6

7

8

Page 3: Fiche technique - Eau Préserver les tourbières · 1 0ha ,s oit2 % du er. Toutes les régions en comportent, mais en nombre et surface très variables. Méthodes et savoir-faire

Méthodes et savoir-fairePréserver les tourbières

> 3

Photo : F. M

uller (FCEN

- Pôle-Re

lais Tou

rbières)

Photo : J.-M

. Mou

rey (O

NF)

Photo : J.-M

. Mou

rey (O

NF)

Photo : F. A

rnab

oldi (O

NF)

Photo : F. M

uller (FCEN

- Pôle-Re

lais Tou

rbières)

Photo : J. P

rinet (O

NF)

Photo : F. M

uller (FCEN

- Pôle-Re

lais Tou

rbières)

Photo : F. A

rnab

oldi (O

NF)

Tourbière bombée (Doubs) Pente et source tourbeuse (Loire)

Marais tourbeux de plaine (Yvelines) Lac-tourbière (Doubs)

Tourbière alluviale (Haut-Rhin) Tourbière littorale (Somme)

Mare tourbeuse (Essonne) Lande tourbeuse (Haute-Vienne)

6

7 8

5

43

1 2

Page 4: Fiche technique - Eau Préserver les tourbières · 1 0ha ,s oit2 % du er. Toutes les régions en comportent, mais en nombre et surface très variables. Méthodes et savoir-faire

Méthodes et savoir-fairePréserver les tourbières

> 4

Les dix commandements pour les préserver

Rappel de certaines prescriptions du RNTSF et du RNEF

Prescriptions générales

Tout intervenant doit prendre toutesprécautions utiles et dispositions né-cessaires pour respecter la qualité del’écoulement des eaux, en veillantnotamment à empêcher toute fuitede lubrifiant ou de carburant.

Il doit utiliser systématiquement,pour les huiles de scies à chaîne(tronçonneuses et abatteuses), deslubrifiants biodégradables satisfai-

sant aux critères et exigences del’éco-label européen, conformémentaux engagements pris par l’ONFdans le cadre de sa politique envi-ronnementale.

Prescriptions spécifiques « Zonehumide »

En aucun cas, l’intervenant ne doit :

- abandonner ou entreposer de ré-manents dans toute zone humide ;

- effectuer de traitement phytophar-maceutique à moins de 10 mètresde toute zone humide ;

- stocker d’engins, de matériaux, derécipients à moins de 10 mètres detoute zone humide.

1 - Ne pas modifier leur alimen-tation en eau, ni en quantité, nien qualitéÉviter tout drainage, recalibrage, rem-blaiement ou déviation d’écoulementpour ou par le passage d’engins. Utili-ser des dispositifs de franchissementtemporaire à cette fin. Ne pas procé-der à des pompages dans leur zoned’alimentation.

2 - Ne pas y créer de plan d’eauet de digueL’ennoiement les détruit.

3 - Exclure les milieux tourbeuxdes enjeux de production etproscrire leur boisementLes potentialités de production y sontfaibles. Les travaux préparatoires et les exploitations sont coûteux. Lesrisques de chablis sont importants.

4 - Conserver tout autour unebande de protectionMaintenir l’ourlet de ligneux qui s’yinstalle souvent naturellement, afinnotamment de limiter les risquesd’érosion.

5 - Ne pas utiliser de produitschimiques dans et à proximitéimmédiate de ces milieuxLes herbicides, fongicides et insecti-cides altèrent la qualité de l’eau etsont nuisibles à la flore et à la faune.

6 - Eviter toute source de pollu-tion et tout apport extérieur Le sol doit rester pauvre à l’intérieuret à proximité immédiate de ces mi-lieux. Tout dépôt de débris végétauxou de matériau risque, en se décom-posant, d’enrichir le sol.

7 - Interdire la circulation desengins dans ces milieux ; éloi-gner les aires de dépôtLes sols gorgés d’eau offrent une fai-ble portance aux engins qui risquentde s’y enliser, d’arracher la végétationde surface et de tasser les sols.

8 - Ne pas utiliser de feu dans età proximité immédiate de cesmilieuxLa tourbe est inflammable ; les in-cendies sont difficiles à arrêter etpeuvent causer des dégâts impor-tants.

9 - Consulter des spécialistesavant toute intervention ris-quant de modifier leur hydrau-liqueA condition de bien étudier au préala-ble leur impact sur le milieu, ces inter-ventions (reprofilage de fossés,étrépage…), associées à d’autres tra-vaux forestiers nécessitant le déplace-ment d’une pelle mécanique, peuventêtre bénéfiques à la biodiversité.

10 - Eviter toute intervention demars à juin dans ces milieuxLa réalisation tardive des travaux (déga-gements, débroussaillage, fauche…)permet de ne pas nuire à la reproduc-tion de certaines espèces inféodées àces milieux.

Toute intervention éventuelle doit respecter les dispositions des articles L211-1 et R211-108 et suivants du code de l'environnement.

Ces prescriptions figurent aux § 2.3 et 2.7 du RNTSF et aux § 1.1.3, 1.1.5 et 3.6 du RNEF.

La moitié des tourbières françaises a disparu depuis 60 ans pour diverses raisons : drainage et assèchement, abandon de certaines pratiquestraditionnelles, création de plans d’eau, reboisements ou exploitation industrielle de tourbe…

La gestion forestière, moyennant certaines précautions ou limites, est compatible avec la préservation de la plupartde ces milieux fragiles. Et le maintien d’espaces ouverts originaux au sein de massifs forestiers pour des raisons pay-sagères ou cynégétiques peut contribuer à en augmenter la valeur écologique. Par contre, certaines actions (plan-tation, drainage, remblaiement, création de pistes…) leur sont dommageables.

La mention « Zone humide » doit figurer dans les documents remis àl’intervenant et la zone humide doitêtre localisée sur le plan.

Page 5: Fiche technique - Eau Préserver les tourbières · 1 0ha ,s oit2 % du er. Toutes les régions en comportent, mais en nombre et surface très variables. Méthodes et savoir-faire

Préserver les tourbières

> 5

La tourbière ombrotrophe du colLuitel a fait l'objet dans les années1950 d’un drainage périphériqueet de plantations d'épicéa, simul-tanément au reboisement des ver-sants situés sur sa bordure. Leurexploitation, inscrite dans le plande gestion de la réserve, a été réa-lisée en 2004-2005.

Les épicéas ont été extraits entiersdepuis la route qui longe la tour-bière et ébranchés en amont, pourne laisser aucun rémanent sur latourbière. Les plus gros ont été dé-

Photos

: C. D

esplan

que (O

NF)

Photo : B

. Bertin

(ONF)

Photo : M

. Bon

afon

te (O

NF)

En 1952, après création de fossés dedrainage, un hectare de tourbière aété planté en Pin Weymouth dans laforêt communale de Frasne, relevantdu régime forestier, qui fait partie dusite Natura 2000 « Bassin du Dru-geon » et de la Réserve naturelle ré-gionale de Frasne.

Pour restaurer la dynamique natu-relle de la pineraie-pessière surtourbe (habitat d’intérêt communau-taire), le Pin Weymouth a été éli-miné, dans le cadre d’un contratforestier Natura 2000 (chantier d’éli-

mination ou de limitation d’une espèce indésirable).

Afin d’éviter toute pénétration d’en-gin, la technique d’exploitation parcâble-mat a été retenue : un câbleest fixé d’un côté sur un mât installésur la route forestière et de l’autresur un arbre de la forêt, permettantle déplacement d’un chariot moto-risé ramenant à la route jusqu’à troisarbres par manœuvre.

L’évolution de cette tourbière vamaintenant être suivie, notamment

le développement de ses espèces typiques, comme le Pin à crochets etles Ericacées (Airelle des marais, Airelle rouge, Canneberge).

Gestion forestière des tourbières en forêt communale de Frasne (Doubs)

La forêt de Rambouillet est parseméede zones humides : landes, prairies,boisements tourbeux, suintements,mares tourbeuses, rus, fossés…Vingt réserves biologiques dirigées yont été instaurées avec :

- ouverture de landes tourbeuses,par éradication de ligneux (bou-leaux, résineux) ;

- création de carrés d’étrépage etreprofilage de fossés au profit deplantes remarquables (Drosera intermedia, Rhynchospora alba,Lycopodiella inundata) ;

- fauchage, recépage ou pâturagede prairies humides pour Brenthisino, lépidoptère des magnocari-çaies ;

- débroussaillage partiel des rives derus tourbeux au profit de Coena-grion mercuriale (odonate protégéau niveau national) et de coléop-tères aquatiques ;

- micro-gestion de mares tour-beuses favorisant les odonates(notamment Sympetrum danae) ;

- conservation des vieux boisementstourbeux (nécromasse importante,forts enjeux entomologiques).

Gestion de zones paratourbeuses en forêt domaniale de Rambouillet (Yvelines)

Des actions en faveur des tourbières réalisées par l’ONF

Restauration d’une tourbière en Réserve naturelle nationale du lac Luitel (Isère) busqués depuis la périphérie, lesplus petits extraits manuellement.Une partie a été utilisée, aprèsbroyage, pour matérialiser un sen-tier en mulch. Certains gros indivi-dus plantés au cœur de latourbière ont été annelés et laisséssur pied.

Dans deux secteurs expérimen-taux, quelques souches ont été ar-rachées et la litière d'épicéasaccumulée a été décapée et éva-cuée pour laisser place à la landetourbeuse et favoriser le dévelop-

pement de ses espèces typiques,notamment la Callune vulgaire etle Pin à crochets (voir l’évolutionci-dessus juste après les travaux,puis 1 an et 4 ans après).

Page 6: Fiche technique - Eau Préserver les tourbières · 1 0ha ,s oit2 % du er. Toutes les régions en comportent, mais en nombre et surface très variables. Méthodes et savoir-faire

Plus d’informationsSources externes

> Le monde des tourbières et des maraisGuide Delachaux et Niestlé, 2006

> Tourbières et marais alcalins des val-lées alluviales de France septentrionaleFédération des Conservatoires d’EspacesNaturels, 2007

> Tourbières des montagnes françaises Fédération des Conservatoires d’EspacesNaturels, 2010

> Tourbières - Le point pour leur gestionEspaces Naturels n°11, 2005

> L’écho des tourbièresRevue du Pôle-Relais Tourbières

> Pôle-Relais tourbièreshttp://[email protected]

> Agences de l’Eauhttp://www.lesagencesdeleau.fr

> DREALhttp://www.ecologie.gouv.frRubrique « services déconcentrés »

> Portail national sur les zones humideshttp://www.zones-humides.eaufrance.fr

La plupart des publications ci-dessus sonttéléchargeables surhttp://www.pole-tourbieres.org/en-action/les-publications-du-pole-relais/

ContactAu Siège

[email protected] (DERN)[email protected] (DERN)[email protected] (Campus)

Dans les territoires

[email protected](DT Rhône-Alpes)

[email protected](DT Franche-Comté)

[email protected] [email protected](DT Île-de-France - Nord-Ouest)

Direction de la publicationONF – DERN/DTCB/DCOM

Rédaction Jean-Michel MOUREYFrancis MULLER (FCEN/Pôle-Relais Tourbières)

Été 2012

Sources internes

> La gestion des mares forestières de plaine8500-07-GUI-ETU-001 (F. Arnaboldi, N. Alban / DT IDF-NO, 2007)

> Pour une exploitation respectueuse dessols(Bartoli M., Pischedda D., Chagnon JL., 2006).

> RNTSFRèglement national des travaux et servicesforestiers : 9200-10-RN-SAM-001

> RNEFRèglement national d’exploitation forestière :9200-08-RN-BOI-001

> Guide juridique sur l’eau :9200-10-GUI-JUR-002

> Note de service 09-G-1624 :Adaptation de l'aménagement forestier auxenjeux

> Mode opératoire 9200-09-MOP-EAM-001 :Plan type et cahier des charges de l'amé-nagement forestier standard

> Dossier « Exploitation respectueuse dessols » (Rendez-vous techniques de l’ONF, n° 19, pp 23-54, 2008)

> Intraforêt :- page 1c20b : Tourbières - Conservationdes milieux- page 1278a : Réglementation - Protectionde l’eau et des zones humides- page 153e6 : Prescriptions et consignes- page ada0 : Politique environnementale del’ONF

Préserver les tourbières

Direction Générale2, avenue de Saint-Mandé75570 Paris Cedex 12Tél. 01 40 19 58 00www.onf.fr

Certifié ISO 9001 et ISO 14001PEFC/10-4-4PEFC/10-4-4

Réalisation : DERN/DGCOM – Imprimerie ONF – Édition Été 2012

Cette fiche est éditée grâce au FEDD, conformément au plan d’action de la politique environnementale (SPE : action H10).

Cette fiche a été réalisée en partenariat avec le Pôle-Relais Tourbières :MEFC, 7 rue Voirin, 25000 Besançon - Tél. : 03 81 81 78 64

RNEF : Règlement national d’exploitation forestièretéléchargeable sur le site Internet de l'ONF en tapant +ec3 dans le moteur de recherche

RNTSF : Règlement national des travaux et services forestierstéléchargeable sur le site Internet de l'ONF en tapant +1147 dans le moteur de recherche

Glossaire