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Le séchage solaire des boues : Etat actuel de l’art et retours d’expérience 51 CHAPITRE 5 Les chiffres annoncés dans cette partie doivent être pris comme des ordres de grandeur. En effet, les prix des stations d’épuration ramenés à l’équivalent habitant sont très variables d’un site à un autre car fonction de nombreux critères dont le type de filière, la taille de l’installation, le degré d’équipements, la nature du sol, les niveaux de traitement, la localisation de l’installation.… Les prix annoncés sont pour une installation traitant la production annuelle de boues par séchage solaire. L'approche économique du choix du séchage solaire doit toujours intégrer les coûts d'investissement et les coûts d'exploitation annuels sur plusieurs années. 1. COUT DINVESTISSEMENT Le coût d’investissement d’un séchage solaire, hors déshydratation amont, est en moyenne de l’ordre de 50 Euros HT / EH avec des variations importantes en fonction de la conception de la serre (ouverte / fermée, désodorisation, plancher chauffant). Sur une filière globale, il peut représenter 20% du coût total de la station. Si l’on compare l’investissement du séchage solaire (référence 100) pour des tailles d’installations comprises dans la gamme de 3 000 à 15 000 EH avec d’autres filières de déshydratation des boues aux siccités finales très différentes, on note le positionnement du séchage solaire par rapport à d’autres procédés suivant : APPROCHE ECONOMIQUE

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  • Le schage solaire des boues :

    Etat actuel de lart et retours dexprience

    51

    CHAPITRE 5

    Les chiffres annoncs dans cette partie doivent

    tre pris comme des ordres de grandeur. En effet,

    les prix des stations dpuration ramens

    lquivalent habitant sont trs variables dun site

    un autre car fonction de nombreux critres dont le

    type de filire, la taille de linstallation, le degr

    dquipements, la nature du sol, les niveaux de

    traitement, la localisation de linstallation.

    Les prix annoncs sont pour une installation

    traitant la production annuelle de boues par

    schage solaire.

    L'approche conomique du choix du schage

    solaire doit toujours intgrer les cots

    d'investissement et les cots d'exploitation

    annuels sur plusieurs annes.

    1. COUT DINVESTISSEMENT

    Le cot dinvestissement dun schage solaire,

    hors dshydratation amont, est en moyenne de

    lordre de 50 Euros HT / EH avec des variations

    importantes en fonction de la conception de la

    serre (ouverte / ferme, dsodorisation, plancher

    chauffant). Sur une filire globale, il peut

    reprsenter 20% du cot total de la station.

    Si lon compare linvestissement du schage

    solaire (rfrence 100) pour des tailles

    dinstallations comprises dans la gamme de 3 000

    15 000 EH avec dautres filires de

    dshydratation des boues aux siccits finales trs

    diffrentes, on note le positionnement du schage

    solaire par rapport dautres procds suivant :

    APPROCHE ECONOMIQUE

  • Le schage solaire des boues :

    Etat actuel de lart et retours dexprience

    52

    Investissement Siccit finale

    Schage solaire (serre ferme, sans dsodorisation, sans

    plancher chauffant) 100 > 70%

    Boues liquides (table dgouttage + silo de stockage 1 an) 85/90 7%

    Lits de schage plants de roseaux (LSPR) avec

    gomembrane (base de 50 kg MS/m2.an) 80/85 20%

    LSPR en bton 100 20%

    Centrifugeuse + chaux + stockage 1 an couvert 100/105 30%

    (donnes Vinci)

    Tableau 11 : Comparaison des investissements des diffrents systmes de dshydratation par rapport au schage solaire (base 100)

    Il convient d'tre prudent sur l'utilisation de ces

    valeurs, car le positionnement du schage solaire

    est fonction de son degr d'quipement (serre

    ouverte, dsodorisation, plancher chauffant...)

    De plus, compte tenu des siccits finales

    diffrentes, un sur-investissement li du

    schage solaire peut tre retenu compte tenu

    dun retour de cet investissement relativement

    rapide qui sexplique en particulier par les cots

    dvacuation de la boue hors du site.

    Sur un scnario pour lequel la destination finale

    de la boue est lpandage agricole estim un

    cot de 35 par m3 (transport et pandage

    valeur haute rencontre dans certaines rgions de

    France), la comparaison du schage solaire par

    rapport une filire boue chaules permet de

    rduire de 75 % la facture transport et pandage

    de boues sches par rapport la filire boues

    chaules.

    Ce pourcentage est plus faible (35 40%) si on

    intgre les consommations nergtiques (plus

    importantes dans le cas du schage solaire) et les

    ractifs (plus levs pour le chaulage).

    Ce gain est accentu ds que le cot du dbouch

    est plus lev (ordre de grandeur moyen des

    cots des diffrents dbouchs avec transport et

    traitement ou vacuation : pandage agricole 35

    /m3 - compostage 75 /m3 - incinration 150

    /m3).

    Ainsi, le schage solaire, dans son crneau

    dapplication (taille < 50 000 EH), est une relle

    alternative au chaulage pour rpondre la siccit

    et la stabilisation du produit.

    2. COUT DEXPLOITATION ET DE FONCTIONNEMENT

    A - COUTS DEXPLOITATION.

    Le procd schage solaire a trs souvent t

    dcrit comme une technologie rustique

    ncessitant un temps dexploitation trs limit,

    voir ngligeable, lexception des apports de

    boue dans la serre (dans le cas o lintroduction

    nest pas automatise) et de lvacuation des

    boues sches. Suite cette tude, il convient de

    prciser que cette filire ncessite un suivi

    minimal reprsentant environ 1/2 journe par

    semaine. Ce temps est incompressible et

  • Le schage solaire des boues :

    Etat actuel de lart et retours dexprience

    53

    primordial car lexploitation des serres demande

    un suivi rgulier de lexploitant par une

    visualisation journalire de la boue en cours de

    schage afin de dtecter le plus tt possible une

    anomalie dans son volution : dbut

    danarobiose ou de compostage.

    En dehors de cette visualisation rgulire de ltat

    de la boue dans la serre, le temps moyen

    dexploitation varie beaucoup en fonction du type

    de serre, de son degr dquipement, de son taux

    de charge et de limplication personnelle de

    lexploitant. Ce temps pass correspond aux

    tches courantes suivantes, lalimentation

    manuelle au chargeur ntant pas prise en

    compte :

    Surveillance du bon fonctionnement du

    retourneur

    Modifications des rglages de lautomate

    suite la visualisation journalire de ltat de

    la boue,

    Maintenance des moteurs (graissage,

    changement des pices dusure, .),

    Dpoussirage relativement frquent de

    certains quipements, en particulier les filtres

    des armoires lectriques,

    - Et prlvements de boues pour analyses

    (mesure de la siccit).

    B COUTS DE FONCTIONNEMENT

    Les cots de fonctionnement sont

    principalement lis la consommation lectrique

    des quipements. A partir dune filire standard

    (serre ferme avec ventilation et sans

    dsodorisation), les grandes diffrences en terme

    de consommations lectrique vont sexpliquer par

    linstallation des quipements supplmentaires

    suivants : un plancher chauffant et une

    dsodorisation (et de son type, biologique ou

    physico-chimique).

    Pour la filire standard, les moteurs

    incontournables sont :

    Le retourneur de boues (avance, rotation,

    mouvement du bouclier)

    Les extracteurs dair - la puissance installe

    des extracteurs varie de faon importante

    avec la prsence dune dsodorisation

    (pertes de charge supplmentaires).

    Les dstratificateurs

    Les systmes dalimentation en boues.

    Lensemble des constructeurs essaie de rduire la

    consommation nergtique du systme par

    loptimisation de son automatisation et

    asservissement.

    A titre dinformation, le tableau 12 suivant

    prsente des ordres de grandeur des

    consommations lectriques par tonne deau

    vapore (kWh / T EE) en fonction du type de serre.

  • Le schage solaire des boues :

    Etat actuel de lart et retours dexprience

    54

    Type de schage

    Type de serres kWh / T EE

    Serre ouverte Sans ventilation et sans

    dsodorisation 30 70

    avec ventilation et sans dsodorisation

    70 100

    avec ventilation et dsodorisation biologique

    100 200 Serre ferme

    avec ventilation et dsodorisation chimique

    Jusqu 1000

    avec ventilation et sans dsodorisation

    150 250

    Schage

    solaire

    Serre ferme avec plancher chauffant

    avec ventilation et dsodorisation 250 1100

    Schage thermique

    (combustible + lectricit) 1000

    [700 mini tho 1200]

    Tableau 12 : Comparaison des consommations nergtiques des diffrentes serres avec le schage thermique, en kWh ncessaire pour vaporer une tonne deau

    La consommation d'nergie par tonne deau

    vapore peut tre jusqu 10 fois plus importante

    pour le schage thermique que pour le schage

    solaire. Lorsquil y a prsence dune

    dsodorisation, cette consommation lectrique

    peut facilement doubler voire beaucoup plus en

    fonction du systme de dsodorisation retenue

    car les extracteurs dair sont nettement plus

    puissants du fait des pertes de charges et des

    nombreux quipements pour le systme chimique.

    Enfin, des variations importantes de temps de

    fonctionnement des moteurs sont observes sur

    lanne en fonction de la priode (t/hiver), du

    site, des donnes entres dans lautomate, du

    procd et du taux de charge de la serre.

    Une tude sur un an dune station dpuration

    dune capacit de 21 000 EH, quipe de 2 serres

    ouvertes (sans extracteur dair) a montr que la

    consommation lectrique du schage solaire

    reprsente 5% de la consommation totale de la

    station.

  • Le schage solaire des boues :

    Etat actuel de lart et retours dexprience

    55

    Exemple dune installation quipe dune serre ferme :

    A partir de notre exemple prcdent : Une

    collectivit de 8 000 EH quipe dune station

    dpuration de type boue active aration

    prolonge, la production de boue annuelle est de

    180 tonnes de Matire sche par an. Les boues

    issues de la dshydratation sont 20 % de siccit

    (soit 900 tonnes de boues fraches) et le schage

    solaire doit permettre datteindre une siccit de 75

    % do 240 tonnes de boues sches.

    Calcul de la consommation lectrique totale de la station :

    Sur la base dune consommation de 2,5 kWh /kg

    de DBO5 limine, la consommation totale

    annuelle de linstallation est de 480 kg de DBO5/j

    x 365 jours x 0,95 (Rendement en DBO5 de la

    station) x 2,5 kWh soit 416 100 kWh/an

    Calcul de la consommation lie au schage solaire :

    Sur cette installation, on note une production de

    boue de 62 g de MS /EH, soit une production

    spcifique des boues de 1,08 kg de MS / kg de

    DBO5 limine.

    Cette valeur est trs leve et peut sexpliquer par

    des apports de boues extrieures.

    Le volume deau vapore est de 660 tonnes

    deau vaporer sur lanne.

    Sur la base dune consommation de 85 kWh par

    tonne deau vapore (cas dune serre ouverte

    sans dsodorisation), la consommation annuelle

    est de 56 100 kWh/an.

    Dans cet exemple, le schage solaire reprsente

    13.5% de la consommation totale de la station.

    Dans le cas dune production de boue plus

    reprsentative (45 g de MS/EH), le schage

    solaire peut reprsenter 10 % de la

    consommation totale de la station.

    Cas des installations quipes dun plancher

    chauffant :

    Deux suivis hebdomadaires des

    consommations nergtiques par poste sur

    une anne sur des stations quipes de serre

    avec plancher chauffant, raliss par le

    bureau dtudes Loreat et le SDEA, montrent :

    Sur un premier site, la consommation

    lectrique mesure tait de 280 kWh /Tonne

    deau vapore par an., pour une installation

    60% de sa charge nominale.

    Sur la seconde installation, fonctionnant

    40% de sa charge, lvolution de la

    consommation lectrique totale sur lanne

    est illustre par la figure 12 suivante :

    Figure 12 : Evolution de la consommation lectrique annuelle

    0

    10000

    20000

    30000

    40000

    50000

    60000

    70000

    80000

    mai-09

    juin-09

    juil-09

    sept-09

    oct-09

    nov-09

    janv-10

    mars-10

    avr-10

    Consommation en kWh

    Donnes SDEA

  • Le schage solaire des boues :

    Etat actuel de lart et retours dexprience

    56

    On observe que la consommation nergtique

    moyenne de linstallation hors priode hivernale

    (pompes chaleur larrt) est de lordre de

    28000 kWh par mois (files eau et boue). En

    priode de fonctionnement des pompes chaleur

    (et circulateurs), cette consommation augmente

    et reprsente lchelle de lanne 35% de la

    consommation totale de la station.

    En terme de cot, le fonctionnement des pompes

    chaleur est plus important compte tenu du tarif

    du kWh plus lev en priode hivernale.

    Il convient dtre prudent dans lutilisation de ces

    donnes en raison dinstallations gnralement

    sous charges, et pour certaines peu optimises

    soit sur la filire boue soit sur lensemble de la

    station.

    Enfin, les objectifs de schage sont optimiser au

    cas par cas ; Rechercher une siccit de 80% toute

    lanne nest pas ncessairement le meilleur choix

    technico-conomique.

  • Le schage solaire des boues :

    Etat actuel de lart et retours dexprience

    57

    CHAPITRE 6

    A partir dun recensement auprs des

    constructeurs, le parc total de serres construites

    ou en projet tait de 130 installations pour lanne

    2009. Une enqute a t systmatiquement

    envoye toutes les stations quipes dun

    schage solaire en fonctionnement, ce qui a

    permis denquter 92 installations. Le taux de

    rponse global a t de 78 % (72 rponses),

    valeur trs satisfaisante.

    Ltude du retour dexpriences a ncessit une

    exploitation plus restreinte de lenqute car seules

    les installations en fonctionnement avant 2008, au

    nombre de 62 serres, ont t retenues. Cette

    slection sur lanciennet de la serre avait pour

    objectif de collecter un maximum dinformation

    sur des installations pour lesquelles lexprience

    acquise par lexploitant tait importante. Sur cet

    chantillon, le taux de rponse de 72%, (45

    retours) a aussi t trs satisfaisant.

    Inventaire du Parc Rponses au questionnaire

    (le 16/11/09)

    Nombre total de

    Serres rfrences

    (y compris projets)

    Serres en service

    au 1/01/2009

    Serres en service

    au 1/01/2008

    Nombre total de

    retours

    Nombre de retours

    serres en service au

    1/01/2008

    130 92

    Analyse du parc

    62

    Retour

    dexprience

    72 45

    On observe que 38 installations sont en cours de construction ou en projet (29 % du parc) ce qui confirme

    bien lexpansion actuelle de cette filire.

    1. REPRESENTATIVITE DE LECHANTILLON TRAITE

    Par procd :

    Le dpouillement de lenqute montre que tous les procds sont bien reprsents.

    LES RETOURS DEXPERIENCE : RESULTATS DE LENQUETE

  • Le schage solaire des boues :

    Etat actuel de lart et retours dexprience

    58

    Procds Hliantis Heliocycle

    Helioplus Ternois

    3S

    Sanglier

    lectrique Solia Sogelios Total

    Nombre

    commercialis 38 12 23 20 23 14 130

    Nombre total de rponses : 72 avec la rpartition suivante :

    28 6 12 12 10 4 72

    Nombre dinstallation en service avant 2009 : 92 avec un nombre de rponse de 72 stations do un

    taux de participation de 78 %

    % de rponses par procd sur des installations en service au 1/01/2009 :

    28/36 :

    78%

    6/9 :

    67%

    9/15 :

    60%

    11/14 :

    79%

    9/9 :

    100%

    3/9 :

    33% 66/92

    Pour le retour dexprience :

    Nombre dinstallation en service avant 2008 : 62 avec un nombre de rponse de 45 stations

    do un taux de participation de 72 %

    % de rponses par procd sur des installations en service avant 2008:

    23 3 3 8 8 0 45/62

    23/28 :

    82% 3/3 : 100%

    3/4 :

    75%

    8/14 :

    57%

    8/8 :

    100%

    Ce tableau montre :

    - un taux de rponse trs lev pour chaque

    constructeur lexception du procd Soglios (33

    % de rponse et labsence de retour

    dexprience),

    - une trs bonne reprsentativit de lensemble

    du parc.

    Il convient de signaler que le procd Thermo-

    System, au nombre de 20 rfrences avec son

    systme Sanglier lectrique , est le seul

    tre commercialis par plusieurs constructeurs du

    traitement de leau alors que certains disposaient

    de leur propre technologie.

    Constructeurs

    commercialisant le

    procd : Thermo-

    System

    Veolia

    (MSE Sade -

    OTV)

    Vinci

    (GTM - SOGEA)

    Nantaise des

    eaux

    Thermo-

    System

    Autres :

    AMECO,

    Soureil, Cegelec

    Nombre

    dinstallations 7 3 2 2 6

    Statut de la personne enqute :

    Lenqute a t envoye aux exploitants des

    stations quipes dun schage solaire. Ces

    exploitants peuvent dpendre de diffrentes

    structures : dune collectivit ou dune socit

    dexploitation prive dpendante ou non du

    constructeur de la serre. Lors du dpouillement,

    ce point a t pris en compte mais les rponses

    pour lesquelles la socit dexploitation et le

    constructeur de la serre taient du mme groupe

    reprsentent seulement 15% des retours.

  • Le schage solaire des boues :

    Etat actuel de lart et retours dexprience

    59

    Avis de la Collectivit Avis de la Socit dexploitation

    Exploitante

    (rgie directe)

    Non

    exploitante

    lie au

    constructeur

    non lie au

    constructeur

    Nombre de rponses

    Total = 52 22 6 8 16

    % 54 % 46 %

    En dehors du statut de la personne enqute, il

    conviendra aussi dtre prudent sur une analyse

    un peu trop rapide des rsultats de lenqute car

    lobjectivit des rponses communiques lors de

    cette enqute doit tre relativise en fonction du

    taux de charge de linstallation, du temps pass

    (degr dexploitation), de lensemble de la filire,

    du recul sur lexploitation de linstallation, des

    conflits actuels (en cours dexpertise ou non) ....

    2. INTERPRETATION DE LENQUETE

    Type de boues traites

    Cette enqute sest intresse tout dabord au type de boues traites par linstallation. Le recensement a

    donn les valeurs suivantes :

    Type de boues Nombre de rponses Pourcentage

    Boues secondaires 46 64%

    Boues mixtes : primaires + secondaires voire tertiaires 10 14%

    Boues mixtes + apports extrieurs : Matires de

    Vidange, graisses, boues 3 4%

    Boues secondaires avec une dphosphatation

    biologique 10 13%

    Boues digres 1 2%

    Divers (boues eaux potable , R3F) 2 3%

    Total : 72

    Les stations dpuration quipes dune serre

    traitent majoritairement des boues issues de

    stations dpuration de type boue active

    fonctionnant dans le domaine de charge de

    laration prolonge. Ce qui sous entend des

    boues avec des taux de MVS faibles et le plus

    souvent dun bon degr daration.

    Dans cette exploitation, nous avons voulu

    distinguer les boues facilement fermentescibles,

    en particulier la prsence ou non de boues

    primaires, mais aussi les installations qui

    collectent des boues extrieures dont la qualit

    peut tre prjudiciable au bon fonctionnement de

    la serre.

  • Le schage solaire des boues :

    Etat actuel de lart et retours dexprience

    60

    Systme de dshydratation amont

    Les systmes de dshydratation installs lamont des serres sont diffrents suivant les sites, pour

    aboutir une trs large gamme de siccit finale.

    Sur 72 installations enqutes, on note :

    Constructeurs concerns Type de

    dshydratation

    Nombre de

    sites

    (%) FA Stereau Ternois Thermo-

    System Veolia Vinci

    Filtre bandes 18 (25 %) 8 2 6 2

    Filtre presse

    (ou plateaux) 9 (12.5 %) 7 1 1

    Centrifugeuse 45 (62.5 %) 13 6 10 5 7 4

    On nobserve pas de politique trs arrte sur le

    choix dune technologie lamont du schage

    solaire:

    - la centrifugation est retenue par lensemble

    des constructeurs et se retrouve majoritairement

    dans les filires boues,

    - le procd filtre plateaux est

    essentiellement retrouv pour le constructeur FA -

    Degrmont qui le privilgie.

    Gamme de siccit en entre et sortie de la serre

    La siccit lentre des serres a t souvent

    prsente comme un paramtre important pour

    faciliter lexploitation de la serre et surtout viter

    un dpart en anarobiose en dbut de schage ou

    le passage de la boue dans une phase collante.

    Taux de siccit

    lentre < 15% De 15 < 18%

    De 18 <

    20%

    De 20 <

    22% De 22 25% > 25 %

    Nombre de

    rponses 0 12 10 33 7 8

    % dinstallations 17 % 14 % 47 % 10 % 11 %

    On note une large gamme de siccits variant de

    15% plus de 25%. Mais la gamme la plus

    frquente se trouve dans la plage 20 22% qui

    correspond logiquement la dshydratation

    amont par centrifugation.

    On note labsence de boues liquides et on peut

    rappeler que le gain de quelques points pour des

    boues de faible siccit ncessite dvaporer des

    volumes deau importants, do des dures de

    schage plus longues des priodes o les

    risques de dysfonctionnement sont plus levs.

    La siccit des boues sches obtenue par le

    schage solaire est majoritairement suprieure

    70 %, sauf pour quelques exceptions. Il convient

    de rappeler que lobjectif dune siccit suprieure

  • Le schage solaire des boues :

    Etat actuel de lart et retours dexprience

    61

    75 % nest pas souhaitable en raison des

    quantits de poussires produites lors du

    retournement ou du dplacement des boues dans

    la serre. Ces poussires occasionnent des

    contraintes importantes en exploitation.

    Taux de siccit

    en sortie < 60 % De 60 < 70% De 70 < 80% De 80 < 90% > 90 %

    Nombre de

    rponses 2 2 7 28 6

    Par rapport aux rponses reues, 25

    questionnaires indiquent des variations de siccit

    trs importantes en sortie de serre, ce qui peut

    sexpliquer par plusieurs vidanges de la serre sur

    lanne, des difficults de schage lies au

    dimensionnement, et des mesures autres que lors

    de la vidange de louvrage (hiver / t).

    Taux de charge des installations par rapport au dimensionnement

    Cette enqute avait pour objectif de collecter

    principalement les avantages et inconvnients de

    ce procd. Mais il faut rappeler que le retour

    dexprience, et plus particulirement les

    problmes rencontrs, sont fonction de

    lanciennet de linstallation, de son

    dimensionnement et de son taux de charge.

    Globalement, les installations ayant rpondu

    taient majoritairement sous charges, ce qui

    sexplique en partie par limplantation relativement

    rcente de ce procd.

    Taux de charge Non

    rpondu Ne sait pas < 40%

    De 40 <

    60%

    De 60 <

    80%

    De 80

    100%

    Nombre de rponses

    20 8 11 18 11 4

    % 25% 41% 25% 9%

    Notons que 39% des installations nont pas rpondu cette question ou ne connaissent pas le taux de

    charge de leur installation.

    Prsence dune dsodorisation

    La prsence ou non dune dsodorisation est

    une question trs souvent aborde. Certains

    constructeurs, en particulier pour les procds

    Helioplus (avec plancher chauffant) et le procd

    Solia (bio-schage recherch), proposent

    systmatiquement ce traitement de lair sauf

    exception. Pour les autres, le choix ou non de

    mettre en place une dsodorisation va surtout

    tre fonction :

    de la sensibilit du secteur gographique

    (proximit des habitations avec une distance

    infrieure 200 m),

    de la position arrte du matre douvrage.

  • Le schage solaire des boues :

    Etat actuel de lart et retours dexprience

    62

    Dans tous les cas, il nest pas exclure qu un

    moment donn de lanne (le plus souvent aprs

    la priode hivernale lors des premires chaleurs),

    et sur une priode de quelques jours, la serre va

    dgager des odeurs pouvant pnaliser

    lenvironnement immdiat.

    A partir de notre enqute, on observe que 62 %

    des installations ayant rpondu ne sont pas

    quipes dune dsodorisation. Lorsque ce

    traitement est en place, on peut noter que la

    dsodorisation biologique domine le march pour

    le schage solaire. Ce choix est comprhensible

    compte tenu du procd dit rustique.

    3. PRINCIPAUX AVANTAGES DE CETTE FILIERE EXPRIMES PAR LEXPLOITANT DE LINSTALLATION

    Parmi les avantages avancs par les

    exploitants, deux points se dmarquent trs

    nettement :

    - la qualit du produit obtenu par sa siccit

    leve et sa texture de type granuleuse qui est

    trs apprcie par les agriculteurs. Ensuite, on

    relve lintrt davoir un produit stable et sans

    odeur.

    - Et ensuite le volume faible de boues sches

    vacuer de la serre.

    Type davantage exprim Nombre de fois o

    lavantage est abord

    Intressant en agriculture car produit

    granuleux, produit apprci par la

    profession

    16

    Siccit leve 21

    Produit stable, sans odeurs, sans chaux,

    facile stocker 16

    Qualit du produit

    obtenu

    Accs diffrents dbouchs 9

    62

    (39.7%)

    Volume de boue vacuer trs rduit 29 (18.6%)

    Rduite, automatis et simple 10 Exploitation

    Peu dentretien 4

    14

    (9%)

    Temps dexploitation faible 9 Cot

    Frais transport rduit 9

    18

    (11.6%)

    Systme combin : stockage et schage 6 (3.8%)

    Utilisation dnergie renouvelable 11 Aspects nergtiques

    Procd peu consommateur 5

    16

    (10%)

    Schage rapide en t 8 (5.1%)

    Bilan MVS non quilibr do minralisation de la boue 3 (1.9%)

    Total : 156

    Les autres points cits comme avantage du procd sont moins significatifs.

  • Le schage solaire des boues :

    Etat actuel de lart et retours dexprience

    63

    4. PRINCIPAUX INCONVENIENTS DE CETTE FILIERE EXPRIMES PAR LEXPLOITANT DE LINSTALLATION

    La liste des inconvnients relevs par les enquts est la suivante :

    Type dinconvnients exprims

    Nombre de sites

    o

    linconvnient

    est abord

    Total et

    Pourcentage

    Bche : trous, vandalisme, tempte 4 Matriaux retenus

    Verre : vandalisme 3 7 (4.7%)

    Investissement 5 Cots

    Energtiques 9 14 (9.4%)

    Olfactives 26

    Sonores 2

    Poussires 11 Nuisances

    Thermiques 3 lt et 1

    lhiver

    43

    (28.9%)

    Inefficace lhiver 17 Performances

    Garanties non atteintes 3

    20

    (13.4%)

    Qualit de la boue Pteux : mlange ou talement difficile 5 5 (3.3%)

    Alimentation/ Evacuation de la boue 8

    Temps, suivi dlicat et comptences

    ncessaires 23

    Exploitation

    Difficult de travailler dans cette

    atmosphre, Scurit (gaz) 5

    36

    (24.2%)

    Fiabilit et usure: robot ou autres 14

    Corrosion importante 1 Equipements

    Informatique, automatisme (T,

    logiciel,) 5

    20

    (13.4%)

    Non reprise totale de la boue (problme

    du radier, scarificateur) 2

    Infiltration deau 1 Conception

    Ouvrants 1

    4 (2.7%)

    Total : 149

  • Le schage solaire des boues :

    Etat actuel de lart et retours dexprience

    64

    Parmi les nombreux inconvnients cits, deux

    sont galement frquemment voqus :

    les nuisances, dont les odeurs puis les

    poussires

    et ensuite les contraintes dexploitation de ce

    type dinstallation.

    Les diffrentes visites effectues sur sites

    confirment ces deux points, mais ceux-ci

    correspondent plus un manque dinformation

    sur ces sujets.

    Pour la nuisance olfactive, on ne peut pas garantir

    une absence totale dodeur. Ces pisodes de

    dysfonctionnement peuvent arriver sur des

    priodes trs courtes, le plus souvent au

    printemps, par un dgagement dodeurs li la

    reprise du schage solaire.

    Pour les exploitants, les installations ont souvent

    t prsentes en prcisant labsence totale de

    suivi et donc dexploitation lexception de la

    maintenance prventive des quipements.

    Pourtant, un temps pass en exploitation est

    indispensable sur ce type de filire dont le

    pilotage et lexploitation sacquirent au cours tu

    temps.

    5. TAUX DE SATISFACTION DE LA FILIERE

    A. SATISFACTION GENERALE

    Lanalyse et linterprtation des retours denqutes donnent les informations suivante :

    Total des rponses Pourcentage

    Satisfait 48 67 %

    Non satisfait 16 22 %

    Indtermin 4 5.5 %

    Ne se prononce car technologie trop rcente 4 5.5 %

    Total 72 100%

    Les exploitants sont majoritairement satisfaits du

    procd mais des points damlioration du

    procd sont ncessaires.

    Parmi les non satisfaits, sur 11 rponses

    exploitables, on note que 5 installations (soit 7 %

    des enquts) regrettent davoir fait le choix du

    schage solaire comme filire de dshydratation

    pousse des boues. Pour les autres, ils souhaitent

    part gale exploiter un systme plus rcent ou

    changer de technologie.

    B. SATISFACTION SUIVANT LE PROCEDE : SERRES EN FONCTIONNEMENT AU 1/01/2008

    Ce dernier tableau permet de se rendre

    compte si labsence de satisfaction est plus lie

    une technologie. A partir de lexploitation des

    rponses par procds, on observe :

  • Le schage solaire des boues :

    Etat actuel de lart et retours dexprience

    65

    Degrmont -

    FA Stereau / Saur Ternois

    Thermo -

    system Veolia Vinci

    Hliantis Heliocycle Helioplus

    Ternois

    3S

    Sanglier

    Electrique Solia Sogelios

    Nombre de rponses

    exploitables : 44 23 3 2 8 8 0

    Nombre de rponses

    Satisfait : 26 15 1 1 5 4

    Non satisfait : 14 6 2 3 3

    Autres : 4 2 1 1

    Degr de satisfaction

    % de satisfaction :

    59% 65 % NR NR 62.5 % 50 %

    % de non

    satisfaction : 32% 26 % NR NR 37.5 % 37.5 %

    NR : non reprsentatif

    Autres : pas davis tranch

    Le taux global de satisfaction est de 59% pour les

    serres de plus de 2 ans.

    Les serres construites par Vinci, Ternois et dans

    une moindre mesure Stereau sont trop rcentes

    pour un retour dexpriences objectif. De plus, le

    nombre de rponses exploites est trop faible

    pour en tirer des conclusions.

    Pour les 3 autres systmes, la majorit des

    exploitants est satisfaite du procd.

    Aucun des 6 systmes ne retient lentire

    satisfaction des exploitants. Le taux de non

    satisfaction est peu prs quivalent, et de

    lordre de 30 %, pour 3 procds. Pour les autres

    systmes (Stereau, Ternois et Vinci) le nombre de

    rponses est insuffisant pour pouvoir les

    interprter.

    Notons aussi que le procd Heliantis, 2me arriv

    sur le march avec un nombre dinstallations plus

    important (2 fois plus que les autres systmes) a

    le mme degr de satisfaction.

    Parmi les 14 exploitants non satisfaits, les

    principaux types de problmes rencontrs, par

    ordre dimportance, sont les suivants:

    Odeurs, pannes et fiabilit des appareils, absence

    de schage en priode hivernale, consommation

    nergtique importante, prsence de poussires

    et mauvais dimensionnement.

    Malgr des serres quipes dune dsodorisation

    et alimentes avec des boues des siccits

    leves (centrifugeuses) on note un mme degr

    dinsatisfaction. De mme, les dates de mise en

    route des serres schelonnent de 2003 2007 et

    les taux de charge annoncs de 30 plus de

    100%.

    Ainsi, les problmes rencontrs dcoulent

    principalement derreurs de dimensionnement du

    procd (sous dimensionnement pour 3 sites,

    vacuation des boues en cours danne), de

    premires installations non encore totalement

    optimises ainsi que dune mauvaise

    communication sur le fonctionnement du schage

    solaire durant lanne.

    De plus, sur ces sites, un certain nombre de

    facteurs responsables de problmes ont t

    identifis et pris en compte par les constructeurs

    (siccit dentre, odeurs et proximit dhabitation,

    degr daration de la boue, teneur en Matire

    Organique des boues dentre...).

  • Le schage solaire des boues :

    Etat actuel de lart et retours dexprience

    66

    6. SOLUTIONS APPORTEES AVEC EFFICACITE

    Les nombreuses discussions avec tous les acteurs confronts cette technologie ont permis de trouver

    des solutions un certain nombre de problmes voqus.

    Type de problmes voqus. Solutions apportes.

    Matriaux retenus pour la serre.

    Longvit de la bche trop limite (percements) do passage un

    matriau plus rsistant : le polycarbonate.

    Installation de fils sur le fatage ou de systme sonores anti-

    oiseaux.

    Installation dune dsodorisation non prvue lorigine

    Si occasionnelles (sortie de lhiver), utilisation ponctuelle de

    masquant.

    Limiter par une meilleure gestion des retournements ( adapter en

    fonction des qualits de la boue) et paisseur du lit de boue

    rduire

    Nuisances olfactives

    Mise en place de sondes de tempratures dans le sol afin de

    dtecter le compostage de la boue

    Equipements lectriques et

    automatismes

    Implantation de cette armoire lextrieur de la serre ( labri de la

    chaleur, des poussires) mais avec vue sur la serre pour en faciliter

    le paramtrage en fonction de la qualit de la boue.

    Meilleure gestion de la file eau : degr daration de la boue

    traiter, extractions rgulires afin dviter tous processus de

    fermentation lamont du schage

    Meilleure gestion des retournements et de ltalement

    R introduction de boues sches lors de boues introduites trop

    faibles en siccit sur des installations sous charges (solution

    envisager avec prcaution en raison de risques plus importants de

    dpart en compostage)

    En priode critique de schage entranant des hauteurs leves,

    vacuation directe de la boue avant schage

    Contrle frquent du poste de dshydratation : rglage machine et

    siccit des boues dshydrates

    Qualit de la boue introduite et

    lintrieur de la serre

    Eviter lapport de boues extrieures non matrisable en qualit

    (dure de temps de sjour, % de MVS)

    Fiabilit des quipements (cas

    particuliers)

    Fabrication de raclettes autour des roues pour viter le patinage

    des robots

    Optimisation de lautomatisme et des diffrents capteurs

    Poussires Sortir les boues sches de la serre

    Rduire le nombre de retournement

    Arrter le fonctionnement des dstratificateurs