57
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture Division des Opérations d’Urgence et de la Réhabilitation TCE MADAGASCAR Projet OSRO/MAG/105/EC Analyse de l’organisation et proposition d’amélioration du secteur semencier développé dans les régions du Sud de Madagascar, exposées au risque de périodes de sécheresse prolongée Un Paysan Multiplicateur de Semences (PMS) devant son champ déjà récolté Rapport Provisoire

Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

Division des Opérations d’Urgence et de la Réhabilitation

TCE

MADAGASCAR

Projet OSRO/MAG/105/EC

Analyse de l’organisation et proposition d’amélioration du secteur

semencier développé dans les régions du Sud de Madagascar,

exposées au risque de périodes de sécheresse prolongée

Un Paysan Multiplicateur de Semences (PMS) devant son champ déjà récolté

Rapport Provisoire

Page 2: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

Table des matières

Liste des tableaux

Liste des annexes

Abréviations

I. Introduction

I.1 Contexte général et objectifs de la mission

I.2 Contexte agricole des régions du Sud de Madagascar (Grand Sud)

I.3 Missions et taches du consultant

I.4 Méthodologie utilisée

II. L’importance de l’agriculture de conservation dans la sécurité

alimentaire des populations des régions du sud du pays

III. Analyse de la situation actuelle de la production des semences de

qualité dans les régions du sud malgache

III.1 Le respect de la Politique et stratégie semencière de Madagascar

III.2 Historique de la production des semences dans les régions du sud

III.3 Diversification des cultures et variétés par la recherche et sélection variétale

III.4 Production de semences élites (pré-base et base)

III.5 Production de semences « diffusables» par les PMS

III.6 Conditions de conditionnement et de stockage

III.7 Contrôle de la qualité des semences

III.8 Renforcement des capacités des PMS

III.9 Organisation et structuration des PMS

IV. Analyse du système de distribution et commercialisation des semences

IV.1 Circuit de commercialisation des semences mis en place par GRET

IV.2 Relation entre les coûts de production et les prix de vente des semences

IV.3 Estimation des besoins en semences et de la réponse apportée par GRET

IV.4 Assistance aux ménages vulnérables après une longue période de sécheresse

Page 3: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

V. Proposition d’une stratégie de production, diffusion et

commercialisation des semences de qualité

V.1 Poursuivre la vulgarisation et de la promotion de l’agriculture de conservation

V.2 Un contrôle de la qualité de semences adaptées au système QDS

V.3 Transférer la sélection variétale au FOFIFA et initier une sélection communautaire pour

les espèces agro-écologiques.

V.4 Professionnaliser les associations de PMS pour la Production de semences QDS

V.5 Evoluer vers un système de commercialisation de semences basé sur le marché

VI. Recommandations générales sur la sécurité alimentaire et

nutritionnelle des régions du sud malgache

VI.1 Une coordination efficace du cluster qui maitrise bien la situation agricole, alimentaire et

nutritionnelle des populations des régions du sud

VI.2 Une diversification des cultures et des activités génératrices de revenu pour améliorer les

moyens d’existence et la situation nutritionnelle des populations locales

Page 4: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

Liste des tableaux

Tableau n°1 : Liste des variétés sélectionnées et diffusées par GRET

Tableau n°2 : Superficie couverte et quantité de semences produites au CPSA par variété

pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012).

Tableau n°3 : Estimation des marges potentielles sur les achats-reventes de denrées en année

normale.

Tableau n°4 : Coût de production (CP) et prix de vente des semences plus bénéfices/pertes

qui en résulte en ariary par kilogramme de semences

Tableau n° 5 : Comparaison des prix de vente aux partenaires et via le réseau de proximité

(année 2010) .

Tableau n°6 : Estimation des besoins en semences pour l’assistance agricole de la campagne

agricole 2010-2011

Liste des figures

Figure n°1 : Circuit de commercialisation et de distribution des semences de GRET

Figure n°2 : Localisation des boutiques de vente des semences

Figure n°3 : Calendrier cultural simplifié de la commune d’Ambovombe

Figure n°4 : Nouveau circuit de commercialisation des semences dans le sud malgache.

Page 5: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

Liste des annexes

Annexe 1 : Termes de Références du Consultant International

Annexe 2 : Liste des personnes rencontrées

Annexe 3 : Les Acquis des activités agricoles du GRET dans le Grand Sud

Annexe 4 : Tableau 1 : Communes et population ciblées par le projet « SOA »

Tableau 2 : Réparation de la population par district dans le Grand Sud en 2011

Annexe 5 : Ventes de semences contractées par le PSASA et nombre de bénéficiaires estimés

Annexe 6 : Recommandations relatives aux semences par GRET

Annexe 7 : Spécifications techniques des semences de qualité déclarée

Annexe 8 : Phases de production de semences de qualité pour les variétés améliorées

Annexe 9 : Analyse des forces, faiblesses, contraintes et opportunités des interventions de

GRET dans le secteur semencier

Page 6: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

Sigles et Abréviations 1) AIM : Association Intercoopération Madagascar

2) ALT : Andrew Lew Trust

3) AROPA : Projet d’Appui au Renforcement des Organisations Professionnels et

des Services Agricoles

4) CARE : Association de Solidarité Internationale non Confessionnelle

5) CNEV: Catalogue National des Espèces et Variétés de plantes cultivées

6) CONASEM : Conseil national des semences

7) CPSA : Centre de Production de Semences d’Agnarafary

8) CTAC : Comité technique d’admission au catalogue

9) CTAS : Centre Technique Agricole du Sud

10) DRDR : Direction Régionale de Développement Rural

11) DHS : Distinction, Homogénéité et Stabilité

12) GPS : Groupement de Producteurs de Semences

13) GSDM : Groupe Semis Direct de Madagascar

14) FAO : Food and Agriculture Organisation

15) FAO/CAUR : Coordination des Opérations Agricoles d’Urgence et de

Réhabilitation

16) FOFIFA : Centre National de Recherche Appliquée au Développement Rural de

Madagascar

17) GRET : Groupe de Recherche et d’Echange Technologique

18) GSDM : Groupe Semis Direct de Madagascar

19) IMF : Institution de Micro-Finance

20) INSTAT: Institut National des Statistiques

21) QDS : Quality Declared Seed (semences de qualité déclarée)

22) ODDER : Organisation Diocésaine de Développement Rural

23) PAM : Programme Alimentaire Mondial

24) PSASA : Projet de Sécurisation de l’Approvisionnement en Semences pour la

Région d’Androy

25) PMS : Paysans Multiplicateurs de Semences

26) SIRSA : Système d’Information Rural et de Sécurité Alimentaire

27) SOA : Structuration des Orientations Agricoles

28) SOC : Service Officiel de Contrôle des Semences

29) VAT : Valeur Agronomique et Technologique

Page 7: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

I. Introduction

I.1 Contexte général et objectifs de la mission

D’après l’Institut National des Statistique (INSTAT), la population malgache est estimée à

20,15 millions d’habitat et le taux de croissance annuelle à 3 pour cent. Plus de 75% de la

population vit en dessous du seuil de pauvreté (selon le seuil EPM : US$ 0.65 par personne et

par jour)1 ; ce chiffre dépassant les 80% pour ce qui concerne les zones rurales. Madagascar

détient un des taux les plus élevés de malnutrition chronique au monde avec plus de 50%

d’enfants de moins de cinq ans souffrant d’un retard de croissance.

De façon générale, environ 80% de la population malgache vivent en milieu rural avec

l’agriculture de subsistance comme seule source de revenu familial. Ils pratiquent des

techniques culturales basées sur des systèmes traditionnels de moindre coûts et fortement

dépendant des aléas naturels imprévisibles.

Dans l’ensemble, environ 27% de la population sont dans une insécurité alimentaire sévère

avec un stock alimentaire couvrant moins de 3 mois par an. Ce taux reste supérieur à 50%

dans les régions du Sud de Madagascar (Androy et Anosy) dont la population est affectée par

une insécurité alimentaire chronique causée par des périodes de sécheresse cycliques pendant

les quinze années précédentes, malgré les bonnes précipitations qui ont augmenté leurs

superficies cultivées de 50% en 2011 par rapport à 20102.

Le manque d’eau potable constitue également une des contraintes qui affecte l’état sanitaire

des populations dont la grande partie consomme l’eau du fleuve Madrare ou celle recueillie

après les quelques pluies qui tombent sur ces régions. En fonction de la disponibilité, à

Ambovombe le prix d’un bidon d’eau de 15 l coûte entre 300 et 500 ariary (0,2 USD).

I.2 Contexte agricole des régions du Sud de Madagascar (Grand Sud)

Avec une population estimée à environ 1.250.000 habitants (tableau en annexe n°4) qui

dépendent essentiellement du secteur primaire - l’agriculture, l’élevage et la pêche pour la

zone littorale - le Grand Sud malgache (Sud, Moyen Sud-ouest et Sud-ouest), est la partie du

pays la plus frappée par les aléas climatiques. Il est divisé en deux parties à savoir la partie

cristalline située au nord qui est relativement plus fertilité et dont la pluviométrie est plus

élevée que dans la partie sédimentaire située au sud vers le littoral. Cette dernière est

caractérisée par un climat semi-aride avec une faible pluviométrie, souvent mal répartie, qui

occasionne de longues périodes de sécheresse récurrentes (répétition estimée tout les 5 - 8

ans) et des crises alimentaires aigues, dénommées « kéré », au sein des populations rurales : la

pluviométrie d’Androy diminue progressivement de 600 mm à 250 mm/an au fur et à mesure

qu’on s’approche du littoral. La température varie entre 20 et 25°C. La zone située tout près

du littoral est aussi frappée par des vents violents et desséchants (alizés du Sud-Est),

dénommées « Tiokatimo », qui entrainent une érosion des sols, déjà déboisés, surtout dans

les partie non couvert par des coupes vents, ce qui affectent les cultures.

L’enclavement de ces régions du Sud constitue également un autre facteur limitant qui fait

qu’elles bénéficient de très peu de soutien des services administratifs de l’état au niveau de

l’encadrement des populations et de la vulgarisation des techniques agricoles adaptées. Ainsi,

les services décentralisés de l’état (DRDR d’Anosy et d’Androy) ont des ressources

financières et humaines très limités et n’arrivent pas à jouer correctement leur rôle régalien de

1 EPM 2010

2 Rapport de l’Evaluation des Récoltes et de la Sécurité Alimentaire, FAO/PAM, décembre 2011.

Page 8: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

suivi/encadrement des agriculteurs et de vulgarisation des techniques agricoles innovantes.

Ainsi, les populations locales n’ont pas la capacité d’améliorer leurs moyens d’existence et

de s’adapter leurs mécanismes de survie au choc provoqué par les crises alimentaires

répétitives dues aux périodes de sécheresse prolongées. D’où une insécurité alimentaire

chronique qui frappe environ deux tiers de la population des régions du sud.

Les populations des régions d’Anosy et d’Androy vivent essentiellement des cultures

pluviales dont les principales sont le manioc, la patate douce, le maïs, le sorgho et les

légumineuses (haricot, dolique et niébé). Les agriculteurs ont l’habitude d’utiliser des

semences et du matériel végétal de qualité douteuse prélevés sur les récoltes précédentes,

échangés entre familles voisines ou achetés sur les marchés locaux. Cependant, pendant les

périodes de sécheresse prolongée, la disette perturbe le système local de conservation et

d’échange des semences en obligeant les familles de consommer leurs stocks de semences.

Ainsi, au début des saisons culturales qui suivent de telles période de sécheresse, le manque

de semences et de matériel végétal contraint la plupart des familles rurales à développer des

mécanismes de survie telles que la réduction des superficies agricoles, l’achat des semences

sur les marchés locaux ou auprès des boutiques de semences mis en place par GRET, ainsi

que l’importation de semences et de matériel végétal provenant d’autres régions avec le

risque d’introduire des variétés inadaptées conduisant à de grandes pertes de rendement.

C’est aussi pendant ces périodes de crise que, sous la coordination de la FAO/CAUR,

différents intervenants dans le domaine humanitaire déclenchent une assistance agricole

d’urgence axée surtout sur la distribution de semences et de matériel végétal aux ménages

vulnérables affectés.

Ainsi, depuis la grande sécheresse qui a frappé ces régions du sud en 1990, elles bénéficient

d’interventions agricoles de développement et d’urgence menaient par différents acteurs dont

les principaux sont la FAO, et des ONG nationales et internationales comme GRET, CARE,

CRS, AROPA, ODDER, ALT, SIF, Caritas, etc.

L’ONG « Groupe de Recherche et d’Echange Technologique (GRET) » est présente dans la

région d’Androy depuis 2002. Elle intervient dans le domaine de l’agro-écologie avec une

approche d’introduction et de diffusion des cultures et des techniques permettant de conserver

les eaux et la fertilité des sols accompagnée d’un encadrement des paysans multiplicateurs de

semences (PMS) des espèces adaptées à la sécheresse telles que le mil, le sorgho, le mucuna,

le konoké (Phaseolus lunatus), le pois d’Angole (Cajanus indica), la dolique et le niébé

(Vigna unguiculata), etc. Ainsi, dans ces régions du sud, GRET est l’acteur principal en

production et commercialisation des semences de différentes cultures auprès d’autres acteurs

humanitaires qui apportent une assistance agricole d’urgence aux familles affectées par la

sécheresse.

I.3 Missions et taches du consultant

Pendant une dizaine d’années GRET a déjà exécuté trois projets différents, financé par

l’Union Européenne, avec l’objectif d’améliorer la sécurité alimentaire des populations des

régions du sud, particulièrement la sécurité semencière souvent fragilisée par les périodes de

sécheresse cyclique. Les trois projets sont :

Objectif Sud pour la période 2002 à 2005.

Le Programme d'appui aux Filières Agricoles et d'amélioration de la Sécurité

Alimentaire dans la Région Androy (FASARA) pour la période de décembre 2005 à

novembre 2008

Le Projet de Sécurisation de l’Approvisionnement en Semences pour l’Androy

(PSASA) pour la période de janvier 2009 à juin 2011.

Page 9: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

La mise en place d’une filière semencière fonctionnelle avec un réseau de production et de

commercialisation des semences des cultures adaptées aux conditions agro-écologiques des

régions du sud était l’un des résultats attendus de ces projets. Malgré l’effort louable de

GRET dans la structuration de cette filière, cet objectif n’est pas encore atteint. Un appui

technique des acteurs du secteur semencier dans le Grand Sud reste encore nécessaire pour y

installer un système durable de production et de commercialisation des semences de qualité.

Devant cette situation l’Union Européenne vient de financer GRET et FAO pour l’exécution

d’un projet de renforcement de la sécurité alimentaire des populations du Sud de Madagascar

à travers la mise en œuvre de pratiques agricoles améliorées avec comme objectif principale

« la Structuration des Orientations Agricoles (SOA) ». Ce projet vise à atteindre trois

résultats :

(1) Les semences adaptées sont disponibles et accessibles pour les agriculteurs des

districts d’Ambovombe, Tsihombe et Amboasary.

(2) L’agriculture de conservation se développe dans le Grand Sud et permet la restauration

de la productivité ainsi qu’une meilleure résilience au changement climatique.

(3) Les actions d’urgence et de réhabilitation s’intègrent de manière efficace avec les

actions de développement selon l’approche LRRD.

La mission du Consultant s’inscrit dans ce cadre et a comme objectifs de :

(1) Diagnostiquer le système actuel de production de semences comprenant: la

production, la capacité des PMS, le respect des normes de la législation semencière, le

circuit de diffusion et de distribution des semences.

(2) Proposer un modèle viable en tenant compte des contextes agro-écologiques et

socioculturels des régions ciblées (Est, Sud-est et Sud de Madagascar).

Les points spécifiques des termes de références de cette mission se trouvent en annexe 1.

I.4 Méthodologie utilisée

Le Consultant a utilisé la méthodologie de travail suivante :

Consultation des documents et des rapports déjà produits sur la sécurité alimentaire et la

production des semences à Madagascar, en général, et dans les régions du Sud, en

particulier. Ces documents fournis par les services concernés du Ministère de

l’Agriculture, la FAO et le GRET lui ont permis d’avoir une vision globale de l’historique

des interventions réalisées au cours des années précédentes, des résultats obtenus des

différents projets et des contraintes rencontrées.

Rencontre d’échange avec les responsables des différentes institutions/organisations

intervenant dans le secteur semencier à Madagascar. Des échanges avec de nombreux

experts et cadre du Ministère de l’agriculture, de l’Union européenne, de GRET et de la

FAO ont permis d’avoir une idée claire sur leurs activités, leur appréciation de la situation

actuelle de la filière semencière malgache et des actions à mener pour améliorer la

disponibilité et l’accessibilité des semences de qualité auprès des populations des régions

du sud. La liste des personnes rencontrées se trouve en annexe 2.

Rencontre avec les acteurs de la sécurité alimentaire, particulièrement la filière semencière,

dans les régions du Sud du pays. Du 9 au 23 Aout 2012, le Consultant s’est rendu sur

terrain au Sud du pays où il a réalisée plusieurs visites de terrain pour rencontrer les

différents intervenants : le personnel de GRET et de la FAO, les PMS, les producteurs

privés de semences, les gestionnaires des boutiques des semences et certains agriculteurs

de la localité. Il a aussi participé à la première réunion du Comité de Pilotage local et à la

séance de lancement du projet « SOA » dans laquelle étaient invités tous les autorités

Page 10: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

administratifs et techniques des régions concernées. Il s’agissait surtout d’apprécier le rôle

joué par chacun de ces acteurs, les contraintes rencontrées et les solutions proposées pour

les résoudre. Les discussions avec les PMS, les gestionnaires de boutiques et les

agriculteurs étaient réalisées sous forme d’entretien semi dirigé sur base d’un questionnaire

élaboré par le Consultant.

Le 16 Août, une séance d’échange et discussion avec 40 leaders des PMS a été organisée

dans les bureaux de GRET. Il s’agissait : (1) de les informer sur la technique de production

des semences de qualité déclarée (QDS) et d’avoir leur avis sur la faisabilité de cette

technique à partir de la saison culturale suivante ; (2) de discuter avec eux un modèle

efficace de commercialisation des semences de qualité et une méthodologie

d’identification des familles vulnérables en cas de crise; (3) de relever les contraintes qu’ils

rencontrent et les solutions proposées pour améliorer leur système de production, de

conditionnement, de stockage et de commercialisation des semences de qualité.

Mardi le 21 Août : Réunion de restitution avec le personnel de la FAO et de GRET dans le

Sud du pays. Dans cette rencontre, les participants ont relevés ensemble des forces, des

faiblesses, des contraintes et des opportunités du système actuel de production et de

commercialisation des semences mis en place par GRET. Ensuite un échange a été fait sur

la réponse d’atténuation des faiblesses et des contraintes identifiées.

Lundi le 27 Aout : Réunion de restitution aux membres de la FAO, de l’Union

Européenne, de GRET et du Ministère de l’Agriculture se trouvant à Antananarivo. Les

participants ont faits des observations et donnés des suggestions sur les recommandations

proposées en vue d’améliorer le système de production et de commercialisation des

semences dans le sud du pays.

Analyse des informations recueillies et appréciation des observations faites lors des visites

de terrain et des réunions de restitution afin d’en tirer des leçons permettant de rédiger le

rapport.

Rédaction du rapport provisoire

Rédaction du rapport final

Durée de la mission

La mission a été réalisée du 2 au 30 Aout 2012.

Page 11: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

II. L’importance de l’agriculture de conservation dans la sécurité

alimentaire des populations des régions du sud du pays

Ce point vient avant l’analyse du système semencier parce que l’agriculture de conservation

initiée par GRET dans ces régions du sud du pays est à encourager. En effet, les cultures sont

régulièrement frappées par des périodes de sécheresses récurrentes et des vents violents qui

constituent une contrainte majeure en provoquant la verse des cultures et la dégradation des

sols par érosion et/ou par dépôt de grandes couches de sables dans les parcelles agricoles.

En collaboration avec le Groupe Semis Direct de Madagascar (GSDM), GRET mène des

actions de recherche et de vulgarisation des techniques innovantes d’agriculture de

conservation des sols et des eaux. Cette approche est basée sur l’introduction et la

vulgarisation en milieu rural des espèces adaptées et des techniques agro-écologiques. Ainsi,

il a sélectionné des variétés de Cajanus cajan (Pois d’Angole), tolérantes à la sécheresse et

aux vents violents, qui sont utilisées comme coupe-vent autour des parcelles d’autres cultures

et dont le rendement relativement élevé par rapport aux autres légumineuses a un impact

positif sur les familles ayant déjà adoptées cette méthode. Cette culture présente aussi

l’avantage d’être semi-pérenne parce qu’elle peut donner une production acceptable pendant 4

à 5 ans. Elle est aussi utilisée comme plante fourragère. Pour le moment, elle est en diffusion

rapide parce que les populations locales ont déjà compris sa valeur ajoutée.

En outre, la pratique de cultures sous couvert végétal (SCV) est une autre technique

vulgarisée par GRET en faisant la promotion d’espèces de légumineuses tolérantes à la

sécheresse telles que les variétés à graines non amères de konoke ( Phaseolus lunatus –pois de

souche ou pois inconnu) et le mucuna dont la farine des graines est mélangée avec le café.

Elles sont cultivées en associations avec d’autres cultures pour diminuer l’évapotranspiration

par leur forte aptitude de couverture du sol et rétablir la fertilité en apportant de l’azote.

L’autre culture récemment introduite est le mil pour sa résistance indéniable à la sécheresse et

aux maladies qui attaquent souvent le sorgho et le maïs (chenilles foreuses des tiges).

Bien que leur diffusion spontanée commence à prendre de l’ampleur - surtout le pois

d’Angole - ces espèces n’ont pas encore pris une grande importance dans la sécurité

alimentaire des populations du sud dont la grande partie de leur alimentation dépend encore

du manioc, de la patate douce, du maïs, du sorgho, du niébé et du dolique. Cependant, en

période de sécheresse, ces cultures agro-écologiques présentent un avantage comparatif pour

la sécurité alimentaire des ménages. C’est pour cette raison que leur vulgarisation doit être

prise en compte dans le développement intégral de l’agriculture de ces régions du sud.

Page 12: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

III. Analyse de la situation actuelle de la production des semences de

qualité dans les régions du sud malgache

L’analyse de la situation du système semencier suivi par GET dans les régions du sud a suivi

une approche participative qui a associé le personnel de GRET et de la FAO d’Ambovombe

ainsi que les leaders des Groupes des Paysans Multiplicateurs des Semences (PMS)

partenaires de GRET. Ainsi, les échanges/discussions entre ces différentes parties ont abouti à

l’élaboration du tableau des forces, des faiblesses, des contraintes et des opportunités du

système semencier actuel, situé en annexe 9, ainsi qu’à une proposition des recommandations

permettant de résoudre ou d’atténuer les faiblesses et contraintes identifiées.

III.1 Le respect de la Politique et stratégie semencière de Madagascar

La législation semencière malgache a été promulguée le 3 janvier 1995 par le décret loi n° 94-

038. Ensuite, le décret n° 2006-618 du 22 août 2006 a mis en place les organismes chargés de

la mise en œuvre de la politique semencière.

En 2008, le Gouvernement de Madagascar a sollicité l’assistance de la FAO pour

réactualiser sa stratégie nationale semencière. Cette requête fut accordée et plusieurs missions

de consultations se sont succédées pour aboutir à sa validation, le 30 Mai 2008, et à

l’élaboration de plusieurs textes réglementaires complémentaires à la loi 94-038 et à son

décret d’application 2006-618. Ces textes réglementaires concernent la mise en place

effective et le fonctionnement des institutions déjà créées par la loi, la mise en place du

système de contrôle et de certification et l’introduction d’une loi sur la protection de droits de

l’obtenteur ainsi que son décret d’application. Ces textes sont en harmonie avec les systèmes

de certification régionaux et internationaux pour autoriser Madagascar à commercialiser avec

le reste du monde, agrandir son marché de semences et attirer les investissements étrangers

dans les activités semencières. Ainsi le décret n°2010-1009 portant sur la réglementation de la

production, du contrôle, de la certification et de la commercialisation des semences a été

adopté. Des institutions et organes chargés de l’application de cette politique semencière ont

été mis en place. Il s’agit :

(1) du Conseil National des Semences, dénommé le CONASEM, qui a pour attributions

d’analyser la politique nationale semencière et de conseiller le Ministre chargé de

l’Agriculture en matière d’obtention, de production et de diffusion de semences ;

(2) du Service Officiel de Contrôle de la qualité des semences, dénommé SOC, qui exerce

des services publics de contrôle et de certification des semences et plants

conformément à la politique nationale semencière et aux dispositions de la loi

semencière;

(3) du Comité technique d’admission au catalogue, dénommé CTAC, qui est rattaché au

CONASEM et qui se charge principalement de l’homologation des variétés. Il est tenu

d’approuver ou refuser l’inscription d’une variété au catalogue à l’issue des résultats

des examens de DHS (Distinction, Homogénéité et Stabilité) et de VAT (Valeur

Agronomique et Technologique) ;

(4) du Catalogue National des Espèces et Variétés de plantes cultivées, dénommé CNEV,

dans lequel se trouve la liste limitative des variétés ou types variétaux dont les

semences et plants sont autorisés à être produits, introduits et commercialisés sur le

territoire national.

La mise en place de tous ces institutions fût un signe de volonté affichée du Gouvernement

malgache de coordonner le secteur semencier et un avertissement à tous les intervenants pour

qu’ils se conforment progressivement à la loi en vigueur. Cependant, la loi semencière est très

rigoureuse et met tous les obligations et charges de contrôle de la qualité sur les producteurs

Page 13: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

des semences et plants. De plus, elle n’a pas prévue des alternatives pour l’amélioration du

système informel de production et d’approvisionnement de semences qui est le fournisseur

principal d’une partie importante de la population rurale.

Ainsi, pour le moment, le manque de ressources humaines et financières ne permet pas encore

aux institutions mises en place de jouer efficacement leur rôle régalien d’homologation des

variétés et de contrôle et certification des semences sur tout le territoire national. Cela est

plus difficile à mettre en œuvre dans les régions enclavées du Sud du pays, où seuls les

DRDR d’Androy et d’Anosy sont les services décentralisés sur lesquels peut s’appuyer le

SOC et le DPV pour le contrôle et la certification des semences.

Devant cette situation la plupart des intervenants dans les secteurs semenciers tels que GRET

ne collaborent pas avec SOC et jouent en même temps le rôle d’encadrement de la production,

de contrôle de la qualité et de commercialisation des semences. Ces activités sont

incompatibles parce qu’on ne peut pas être juge et partie.

Comme la FAO, a le mandat de fournir un appui technique aux pays dans leurs priorités

agricoles. Elle a déjà développé des stratégies d’appui aux intervenants dans le secteur

semencier pour que leurs activités de production de semences entrent progressivement dans le

respect des normes définies par la réglementation semencière. C’est ainsi qu’elle collabore

déjà avec le SOC et le DPV pour le contrôle de la qualité des semences produites par des

Groupements de Producteurs de Semences (GPS) qu’elle encadre à l’Est du pays. Cette

expérience pourrait être capitalisée dans la zone d’action de GRET pour l’aider à

professionnaliser les Groupes de PMS qu’il encadre. Cela est d’autant plus facile que le SOC

et le DVP sont disposés à collaborer dans la mise en place d’un système de contrôle de

semences de qualité déclarée (QDS) adapté aux conditions agro-écologiques et

socioéconomiques de ces régions du sud.

III.2 Historique de la production des semences dans les régions du sud

Jusqu’en 1993, la production des semences était surtout dans les mains des Centres de

Multiplication Semencières (CMS) gérés par les services décentralisés du Ministère de

l’Agriculture qui produisaient des semences de base pour répondre aux besoins des

producteurs de semences commerciales. En amont, la recherche variétale et la production de

semences de pré-base était assurée par des institutions de recherche, particulièrement le

FOFIFA et, dans une moindre mesure, FIFAMANOR pour les cultures fourragères, le blé et

la pomme de terre.

En 1994, fut instauré une politique de libéralisation et de désengagement de l’état du secteur

de la production directe qui a cédé tous les CMS aux privés multiplicateurs de semences sur

base de contrats de location.

Dans les régions du sud du pays, le Centre de Production de Semences d’Agnarafaly (CPSA)

est géré par GRET ; tandis que le CMS de Behara est géré en location par Mr Soja, un privé

multiplicateur de semences. Le CPSA se trouve le long du fleuve Mandrare qui est une des

rares ressources en eau disponible dans la zone, à 22 kilomètres au nord-ouest d’Amboasary

Atsimo, dans le sud de Madagascar.

Depuis 2002, GRET mène sur le CPSA des activités d’expérimentation et de sélection

variétale et de production de semences des cultures adaptées aux conditions agro-écologiques

des régions du sud. Avec une superficie totale de 20 ha de parcelles irrigables en bordure du

fleuve Mandrare, le CPSA comporte un dispositif mobile d’asperseurs (une motopompe d’une

puissance de 50 M3/h, 1.3 km de canalisations secondaires, 4 ha de couverture par les

canalisations tertiaires). Suivant ce dispositif, 10 ha de parcelles peuvent y être cultivées par

Page 14: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

saison (2 saisons par an), quels que soient les aléas climatiques moyennant ces coûts

supplémentaires de pompage de l’eau.

Parallèlement, pendant les dix dernières années, GRET a mis en place un système semencier

communautaire composé d’un réseau de Paysans Multiplicateurs de Semences (PMS) qu’il

encadre pour la production de semences « diffusables ». Il encadre aussi un réseau de

boutiques de semences qui vendent les semences produites par les PMS. Les Acquis des

activités du GRET dans le Grand Sud3 sont relevés dans le tableau situé en annexe 3.

A côté du GRET, des actions ponctuelles et localisées de production de semences sont

réalisées par d’autres intervenants tels que:

(1) le CMS de Behara qui produit des semences de haricot, de riz et d’oignon.

(2) Un projet financé par la coopération suisse, en collaboration avec l’ONG AIM, qui

encadre des Groupements de Production de Semences (GPS) dans la zone cristalline

du nord des régions du Grand sud.

(3) D’autres ONG comme CARE, CRS et Caritas qui appuient leurs bénéficiaires en

semences de qualité, surtout les semences de haricot.

La description de l’état actuel du système semencier mis en place par GRET dans le secteur

semencier des régions du sud du pays par catégorie de semences est détaillée dans les lignes

qui suivent.

III.3 Diversification des cultures et variétés par la recherche et sélection variétale

GRET mène des interventions de recherche-sélection variétale au CPAS. Ainsi, le PSASA a

mis en œuvre les activités de sélection variétale suivantes4 :

- Essai comparatif d’une quinzaine de variétés de sorghos et de mils fournis par

l’ICRISAT (sur financement FAO) en 2010.

- Essai comparatif de variétés de konoke (sur financement AROPA) en 2011.

- Essai comparatif de 6 nouvelles variétés de mils fournies par l’ICRISAT, en 2011.

Pour le moment, à part des essais variétaux de ricin que GRET suit en partenariat avec l’ONG

EFA (Ezaka Fampandrosoana ny Ambanivohitra), il n’a pas d’autres essais de recherche.

Ces activités ont été conduites en partenariat avec le FOFIFA, qui a mis un chercheur à la

disposition du CPSA sur base des contrats de prestation financés par le projet. Ainsi, au cours

des dix dernières années, GRET a sélectionné et diffusé un nombre important de nouvelles

variétés de céréales (maïs, mil et sorgho) et de légumineuses (haricot, konoké, cajanus,

arachide et mucuna). La liste des cultures et variétés sélectionnées par GRET se trouve dans

le tableau n°1.

Tableau n°1 : Liste des variétés sélectionnées et diffusées par GRET

Type de culture Espèce (nom commun) Nom vernaculaire Variétés

Céréales Sorgho Sorghum bicolor IRAT 204 Macia

Mil Pennisetum

americanum

Mil à barbe

Souana 3

ICMV 92 222*

ICMV 94 206*

ICMV 89 305*

3 Projet « Structuration des Orientations Agricole », FAO/GRET, 2012

4 Rapport d’activité final du projet PSASA ; GRET, juin 2011

Page 15: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

SOSAT C88

Maïs Zea mays IRAT 200

CIRAD 412

Maïs local

Légumineuses de rente Arachide Fleur 11

Haricot Phaseolus

vulgaris

Sang de bœuf

Lingot Blanc

Marbré

Légumineuses vivrières Dolique Viga unguiculata locale

Niébé Viga unguiculata Locale et splf2

Konoke Phaseolus lunatus Œil rouge

Sang de boeuf

Pois d’Angole Cajanus cajan indica

Mucuna locale

Pois sabre Canavalia locale

N.B. : Avec * ce sont des variétés non encore diffusées

Un nombre assez important des variétés des cultures agro-écologiques (mil, konoke,

mucuna, Cajanus cajan et bientôt le ricin) ne figurent pas encore dans le Catalogue National

des Espèces et Variétés de plantes cultivées (CNEV) et aucun marketing n’a été fait pour

qu’elles soient connues et diffusées dans d’autres régions du pays. La responsabilité reste

partager parce que le CNEV n’est pas régulièrement actualisé. Cependant, en collaboration

avec GSDM, FOFIFA a déjà commencé la caractérisation de la plupart des variétés de ces

espèces dans le but de les inscrire dans le CNEV.

Concernant la diversification des cultures et des variétés, GRET a concentré son effort sur la

sélection et la diversification variétale des cultures de légumineuses et de céréales qui

répondent mieux à l’agro-écologie et à l’agriculture de conservation des eaux et des sols. Ces

cultures adaptées pour leur tolérance à la sécheresse sont d’une importance capitale parce

qu’au niveau nutritionnel, elles remplacent efficacement les cultures traditionnelles de maïs et

de haricot très sensibles au déficit hydrique. Cependant leur faible productivité les rend

moins compétitives par rapport aux cultures à tubercules – dont le manioc et la patate douce –

à haut potentiel de production et aussi tolérantes à la sécheresse, sur lesquelles repose la

sécurité alimentaire d’une grande partie de la population du sud. D’où l’importance d’une

diffusion de nouvelles variétés de manioc et de patate douce performantes et tolérantes à la

sécheresse afin de diminuer le risque de perte de rendement en cas d’aléas naturels majeurs.

FOFIFA a déjà une collection de variétés de manioc tolérantes à la sécheresse qui serviraient

de base d’une multiplication dans le Sud. En effet, il vaut mieux prévenir que guérir en

accompagnant ces cultures par des actions de diversification variétale avant qu’elles ne

dégénèrent suite aux attaques de maladies épidémiques comme ce fut le cas de la mosaïque

sévère du manioc qui a décimé les cultures des pays de l’Afrique centrale et de l’Est. D’après

les observations sur terrain et les témoignages de certains techniciens agricoles de ces régions

du sud, l’impact de la mosaïque du manioc est déjà perceptible sur la production de certaines

variétés locales bien qu’il y en ait qui résistent encore. Cette préoccupation a été aussi relevé

par les autorités locales dans la séance de lancement du projet « SOA ».

De plus, les régions du sud sont très pauvres en cultures maraîchères et fruitières. Une

introduction des cultures maraîchères précoces et à haut potentiel de production améliorerait

aussi la nutrition et la résilience des populations en période de crise alimentaire ; ce qui

faciliterait l’intégration des espèces adaptées à l’agro-écologie vulgarisées par GRET, dans un

système global d’amélioration de la sécurité alimentaire de la population du sud.

Page 16: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

III.4 Production de semences élites (pré-base et base)

Dans le temps, le CPSA et le CMS de Behara avaient la vocation de produire des semences de

base pour approvisionner les producteurs de semences du sud. Pour le moment, GRET

produit au CPSA des semences que servent de noyau d’origine pour la chaine de production

de semences mis en place. Il ne s’agit pas réellement de semences de base parce que, mis à

part la variété de maïs CIRAD 142 qui est récemment introduite, les semences utilisées pour

les autres variétés sont loin d’être des semences de pré-base provenant directement des

institutions de recherche spécialisée en la matière. Au lieu de réintroduire des semences élites

après une ou deux générations de multiplication, GRET reconstitue plutôt son noyau de

semences à partir des générations précédentes en sélectionnant des plantes mères au champ,

sur base de leur vigueur et de leur état sanitaire satisfaisant, et en triant les graines au moment

du conditionnement. Le même système est utilisé par le privé gestionnaire du CMS de Behara

qui produit des semences de haricot, maïs, oignon et riz.

Cette méthode de sélection participative utilisée souvent pour l’amélioration des variétés

locales tout en sauvegardant les ressources phytogénétiques locales pour l’alimentation et

l’agriculture (RPGAA) devient rapidement inefficace lorsqu’il s’agit de variétés améliorées

par des institutions de recherche agricole, surtout pour des espèces allogames, comme le maïs,

dont le phénotype ne donne pas une réelle vision du génotype. Cpendant, elle peut être utilisée

pour la sélection des variétés locales agro-écologiques de konoke, cajanus, dolique et mucuna.

Les superficies cultivées et les productions obtenues au CPSA pendant la grande saison

culturales 2011-2012 (de novembre 2011 à mars 2012) figurent dans le tableau n°2. Environ

4,5 ha ont été mis en culture.

Pour la contre saison (Avril à novembre 2012), environ 4,5 ha de parcelles ont été mis en

culture pour la production de semences de haricot (1,6 ha), maïs (0,7 ha), sorgho (0,8 ha) et

konoke (1,4 ha). Une parcelle supplémentaire de 0,6 ha est aussi exploitée pour la production

d’éclat de souche de Brachiaria.

Tableau n°2 : Superficie couverte et quantité de semences produites au CPSA par variété

pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012)5.

Culture Variété Superficie en m2

Rendement en kg/ha

Production de semences en kg

Observations

Mil

CAR 7800 377 222

Fortes attaques d'oiseaux

Souna Mau 2300 74 17

ICMV IS 92 222 4500 360 162

ICMV IS 94 206 4100 180 74

ICMV IS 89 305 4500 133 60

Icritabi 3050 344 105

Sosat C88 3500 60 21

Total mil 29750 222 661

5 Rapport de démarrage du projet SOA ; GRET, juillet 2012

Page 17: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

Sorgho

Irat 204 4500 1207 543

Macia 3050 1230 375

Bohiritse 4500 284 128

Total sorgho 7550 1046

Arachide Feur 11 8200 517 En coques

Concernant la gestion et l’entretien des parcelles de production de semences au CPSA, à part

un cas exceptionnel d’une parcelle mal entretenue occupée par une association de cajanus et

de konoke avec des risques élevés de mélange de gousses et de graines à la récolte, les autres

parcelles de production de semences de maïs, de sorgho et de konoke étaient bien entretenues

en cultures pures. Cependant, l’inspection des parcelles et le contrôle de la qualité des

semences produites au CPSA par une entité indépendante (SOC) reste nécessaire.

III.5 Production de semences « diffusables» par les PMS

Pour augmenter la quantité de semences et approvisionner les agriculteurs locaux au début de

chaque saison, GRET a mis en place un réseau de Paysans Multiplicateurs de Semences

(PMS). Il s’agit de deux catégories de PMS structurés en petits groupes pilotés chacun par un

chef de groupe :

La première catégorie comprend des PMS qui exploitent les parcelles situées en périmètre

irrigué dans la zone de Behara. Ils y produisent surtout des semences de maïs local et de

sorgho en grande saison ainsi que du haricot sang de bœuf et du sorgho en contre saison.

Des 169 paysans partenaires de GRET en juin 2011, seuls 29 paysans répartis en 10

groupes des contrats de production de semences avec le projet « SOA ». En contre saison,

ils ont multipliés des semences de haricot sur une superficie de 4,4 ha avec une production

totale estimée à 5,5 tonnes.

La deuxième catégorie est située dans les communes de Sampona-Maroalomainty-

Maroalopoty-Beanantara, dont la pluviométrie moyenne annuelle permet d’escompter des

rendements réguliers et relativement acceptables. Il s’agit de 88 groupements de PMS

constitués de 583 membres qui produisent des semences de niébé, de sorgho, de konoke,

de pois d'Angole (Cajanus cajan) et de mil. Depuis le début du projet « SOA » en janvier

2012, environ 7,8 tonnes de semences de sorgho et 0,7 tonnes de semences de mil (soit un

total de 8,5 tonnes) ont été achetées par GRET à ces groupements.

Ces groupes de PMS utilisent des semences provenant du CPSA qui sont pour le moment

difficile à classer dans les catégories définies par un système formel de production de

semences de qualité. Il est ainsi normal qu’après beaucoup de générations de multiplication

sans introduction de nouvelles semences de base, le niveau de mélange variétal soit élevé et

complique le travail de triage des semences.

La capacité de production des PMS varie en fonction des conditions agro-climatiques de la

zone et de la motivation de leurs membres. Ainsi, les PMS exploitant les parcelles irriguées de

Behara courent moins de risques d’être affectés par la sécheresse que ceux qui exploitent les

zones pluviales. Ils sont ainsi intéressés par la production des semences de haricot, de sorgho,

de riz et de maïs faciles à commercialiser et rentables. Tandis que les PMS qui habitent dans

les districts d’Ambovombe et de Tsihombe, frappées souvent par des périodes récurrentes de

sécheresse, préfèrent produire des semences de niébé, de dolique et de sorgho tolérantes à la

sécheresse. Le GRET est aussi entrain d’introduire dans leur système de production les

cultures de konoke, mil, mucuna et pois d’Angole utilisées en agriculture de conservation.

Page 18: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

Concernant le respect des normes de production de semences, la grande partie des PMS,

surtout ceux des zones pluviales, ont l’habitude de minimiser les risques de perte de

rendement en associant une série de légumineuses de couverture du sol (konoke, mucuna ou

dolique) avec d’autres cultures. Malgré l’importance indéniable de cette pratique pour la

réduction de l’impact négatif de la sécheresse, l’association des cultures est souvent

déconseillée en production de semences de qualité parce qu’elle ne facilite pas l’inspection

des parcelles du personnel du SOC dont les normes ne sont pas adaptées aux cultures

associées. Toutefois, les haies de pois d’Angole pour protéger les parcelles de production des

semences contre les vents violents ne sont pas déconseillées à condition d’éliminer les lignes

de bordures lors de la récolte parcellaire. En outre, à la place d’une association de culture,

une rotation dans le temps entre une légumineuse et une céréale conviendrait pour améliorer

la fertilité du sol.

L’autre contrainte majeure observée est la gestion des produits phytosanitaires qui se trouvent

au niveau des PMS alors qu’ils ne mesurent pas toujours le danger qu’ils présentent. De plus

les produits utilisés pour le traitement de semences avant le stock méritent d’être colorés pour

qu’au moins la couleur des semences traitées soit différente de celle des graines consommée

par la population.

Les données du tableau situé en annexe 4, montrent que dans le cadre du projet « SOA »,

GRET compte encadrer 137 groupes composés de 800 PMS répartis sur 25 communes des

districts d’Ambovombe, Tsihombe et Amboasary. L’objectif visé est que ces groupements

arrivent à produire et commercialiser 80 tonnes de semences par an en 2014. Il serait plutôt

opportun de prioriser la structuration et la professionnalisation de quelques associations de

PMS pour la production et la commercialisation des semences de qualité que de mettre en

avant les quantités de semences produites sans aucun objectif de durabilité des actions.

III.6 Techniques de conditionnement et de stockage

(a) Conditionnement

Que ce soit au CPSA ou chez les PMS, la récolte des gousses des légumineuses est faite

directement au champ et la paille reste dans les parcelles pour servir d’engrais vert qui est

enfouis pour améliorer la fertilité du sol.

Le manque de matériel de conditionnement présente une contrainte majeure sur la qualité des

semences des PMS. Ainsi, certains leaders des PMS ont affirmé qu’ils effectuent le battage

des gousses sur sol, sans aucune protection contre les infections éventuelles des graines. De la

même façon, GRET utilise souvent des femmes et des filles pour le triage des semences

quelques fois directement sur le sol devant son magasin de triage.

Le séchage des semences est fait sur des bâches (pour GRET) ou des nattes (pour les PMS).

Par manque d’humidimètres, ils vérifient le taux d’humidité de la graine en la craquant sous la

dent ; une méthode subjective qui n’est pas précise et présente un risque de stockage de

graines avec un taux d’humidité élevé. Cela expose les semences aux maladies de stock et

accélère la perte de leur pouvoir germinatif. Il arrive aussi que, par négligence ou manque de

volonté, le triage ne soit pas bien effectué par certains PMS. Ainsi, il serait mieux d’être

rigoureux au niveau du contrôle de la qualité des semences produites par les PMS et surtout

de renforcer leur capacité pour le respect strict des normes exigées.

(b) Stockage des semences

Page 19: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

Pour le stockage, le CPSA dispose de 15 silos d’une capacité de stockage de 60 tonnes de

semences et d’un magasin de triage/traitement des semences et de conservation d’autres

intrants agricoles. Malheureusement, pour le moment Agnarafary est située dans une zone

affectée par l’insécurité due aux bandes armes qui volent les zébus et les stocks alimentaires.

Ainsi pour plus de sécurité, le GRET limite la quantité de semences stockées à ce centre.

A Ambovombe, à côté des bureaux de GRET, le projet « SOA » loue aussi un magasin de

stockage d’une capacité de 60 tonnes. C’est dans ce magasin que se trouve actuellement la

grande partie des semences achetées par GRET. Cette capacité s’est avérée insuffisante en

période de crise lorsque, en 2010, GRET a due acheter et stocker plus de 100 tonnes de

semences pour satisfaire les besoins des partenaires ayant apporté une assistance agricole

d’urgence aux ménages vulnérables, affectés par la sécheresse des années 2009-2010.

Dans ce magasin, les semences sont stockées dans des sacs en polypropylène entassés les uns

sur les autres. La façon dont les semences sont stockées présente un risque de perte rapide de

leur pouvoir germinatif si la durée de stockage est prolongée au-delà d’une année. En effet, la

température de la salle de stockage reste élevée. De plus l’espace de stockage est tellement

réduite qu’ils ont dû déposer une partie des sacs directement par terre ou adossés aux murs,

sans palettes en bois pour les protéger contre l’humidité du sol ou des murs. Noter qu’une

grande partie des semences de sorgho (environ 30 tonnes) viennent de passer une année au

stock et seront vendues comme graines de consommation.

Les PMS n’ont aucune infrastructure de stockage et sont obligés d’acheminer leurs semences

dans le magasin de GRET qui leur donne des sacs d’emballage juste après le

conditionnement. Mais comme GRET n’achète pas la totalité des semences produites par les

PMS, le reste est soit consommé par la famille ou vendu sur les marchés locaux comme

graines de consommation; ce qui présente une perte d’une quantité non négligeable de

semences de qualité et raccourci la filière semencière.

Pour la commercialisation des semences, GRET a doté à chacun de ses boutiques de semences

un container d’une capacité de stockage de 300 kg. Il est renforcé par un intérieur en métal

pour éviter les attaques de rongeur et surtout le contact des semences avec l’eau. Le même

type de containers est donné à chaque dépôt intermédiaire situé sur les chefs lieu des

communes qui doit fournir aux autres boutiques de la même commune. Il semble illogique

qu’un dépôt d’approvisionnement ait la même capacité de stockage que les boutiques

détaillants. Mais à voir la faible quantité de semences vendues par ces dépôts communaux,

cette capacité de stockage de 300 kg est suffisante dans le système actuel. En effet, un nombre

important de boutiques de semences continuent de s’approvisionner directement chez GRET

malgré la présence de ces dépôts communaux ; ce qui montre que cette initiative de

décentralisation de ce circuit d’approvisionnement de semences n’a pas été bien comprise par

tous les acteurs.

Concernant la technique de stockage des semences dans les boutiques, des sacs de semences

de différentes espèces et variétés sont déposés l’un à côté de l’autre dans le container avec des

risques de mélange de semences d’espèces et/ou variétés différentes lors de leur manipulation

pour la vente aux clients.

De façon globale, malgré la faible humidité relative souvent observée dans le sud, les

températures élevées limitent la durée de stockage des semences en diminuant rapidement

Page 20: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

leur pouvoir germinatif. A part le magasin de stockage de GRET, les autres acteurs ont des

moyens de stockage rudimentaires qui méritent d’être améliorés.

III.7 Contrôle de la qualité des semences

Les inspections des parcelles du CPSA et des PMS sont effectuées par les techniciens de

GRET qui leur donnent des conseils sur l’épuration variétale au champ et l’entretien général

de leurs parcelles de production de semences. Pour le contrôle de la qualité des semences

après la récolte, la pureté spécifique et variétale reposent sur le triage et le taux de

germination est régulièrement vérifié au stock de GRET. Cependant, il n’y a pas un contrôle

régulier de la qualité des semences dans les boutiques de vente réparties dans les Fokontany.

De plus, tous les PMS ne sont pas encore formés sur les normes de production des semences

de qualité déclarée (QDS).

Par manque d’humidimètre, le taux d’humidité des semences est estimé en craquant la graine

sous la dent; ce qui n’est pas rassurant parce que le taux d’humidité élevé dépend aussi bien

d’un séchage insuffisant que de l’humidité relative élevée. Les semences mal séchées courent

le risque d’être attaquées par les champignons, surtout lorsque la température et l’humidité

relative sont élevée. D’où l’importance d’une mesure précise de la teneur en eau des semences

par un humidimètre.

Comme GRET travaillent sans l’appui du SOC et du DPV, il n’est pas garanti que le système

d’inspection et de contrôle de la qualité des semences suivi par ses techniciens soit basé sur

des normes définies pour la production de semences de qualité. Il convient de préciser que le

SOC et le DPV n’ont pas encore les ressources humaines et financière suffisantes pour faire

un contrôle de la qualité des semences au niveau national. Ils délèguent souvent leur fonction

régalienne à la DRDR qui couvre la région concernée.

III.8 Renforcement des capacités des PMS

Le renforcement des capacités des PMS est réalisé par GRET à travers des séances de

formation et de mise à niveau des leaders responsables des groupes de PMS. Ces derniers

reçoivent ensuite des outils (posters, fiches techniques, etc.) leur permettant de transmettre les

techniques apprises aux autres membres des groupes. Ainsi, dans la séance de mise à niveau

de 35 leaders de groupes organisés le 16 Aout 2012, ils ont reçu des explications sur la

technique de production de semences de qualité déclarée et plus de 65% (23 sur 35) d’entre

eux ont affirmé qu’ils peuvent les appliquer dès la saison culturale prochaine.

Les techniciens de GRET ont aussi été formés sur différents thèmes relatifs à l’agriculture de

conservation et la production de semences de qualité. De plus, en collaboration avec le

GSDM, GRET a élaboré un nombre important de fiches techniques sur l’agriculture de

conservation. Un travail pareil mérite d’être fait sur les techniques de production, protection,

conditionnement et stockage de semences de qualité. Noter qu’en collaboration avec le DPV,

la FAO a déjà élaboré des fiches techniques sur les méthodes de lutte contre certaines

maladies des cultures qu’il serait mieux de partager avec les techniciens de GRET.

La transmission de connaissance, réalisée par des leaders de groupes de PMS, à travers des

séances de formation illustrées par des posters mérite d’être accompagnée par une approche

plus pratique et participative basée sur des parcelles de démonstration autour desquelles les

techniciens agronomes de GRET, les PMS et les populations voisines font des observations et

Page 21: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

échangent les idées pour arriver à un choix consensuel de la meilleure technique ou variétés.

Il est aussi indispensable de séparer les formations sur l’agriculture de conservation et de

celles des techniques de production de semences pour éviter de créer la confusion chez les

PMS.

III.9 Organisation et structuration des PMS

Dans le périmètre irrigué de Behara, GRET est en train d’encadrer la structuration d’une

association de producteurs de semences, dénommée FMDB (Fikambana Mpamokatra

Doriaao Behara), qui comporte actuellement 53 membres (juin 2011). Son conseil

d’administration est composé de 6 membres, représentant chacun un lignage (familles

provenant du même ancêtre commun), et son bureau est composé de 6 autres membres. La

dynamique enclenchée sera poursuivi pour que l’association intègre la totalité des 28 groupes

composés de 159 paysans partenaires de GRET au cours des années à venir.

Des efforts de structuration d’autres PMS sont déjà engagés même en zone sédimentaire, où

prédomine l’agriculture pluviale, parce que tous les PMS sont actuellement répartie en 88

groupes comprenant au total 583 membres. Chaque groupe est dirigé par un leader de PMS

reconnu par son chef de Fokontany (village d’au moins 500 habitants).

Les activités de structuration des groupes de PMS en associations viables et

administrativement reconnues doivent être renforcées pour qu’elles s’approprient

progressivement des actions de GRET sur la production, le conditionnement, le stockage et

surtout la commercialisation des semences de qualité.

Tous les PMS et les gestionnaires des boutiques rencontrés ont exprimé un réel besoin de

renforcement de capacité pour qu’ils puissent comprendre l’importance et l’objectif des

associations et le rôle qu’ils doivent jouer dans la promotion de leurs semences auprès des

agriculteurs qui sont leurs clients potentiels.

Page 22: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

IV. Analyse du système de distribution et de commercialisation des

semences

IV.1 Circuit de commercialisation des semences mis en place par GRET

La commercialisation actuelle des semences dans les régions du sud est centralisée au niveau

de GRET. Il achète la grande partie des semences produites par les PMS à un prix

préalablement fixé dans le contrat sur base de l’analyse des coûts de production et des prix de

la graine sur le marché local. En général, le prix des semences est relativement plus élevé que

le prix des graines. Les semences sont ensuite acheminées vers son magasin de stockage

d’Ambovombe pour être triées, emballées dans des sacs en polypropylène et stockée pour

attendre leur vente à dans des boutiques de semences ou aux partenaires éventuels.

En fonction des besoins des populations environnantes, chaque boutique fait la commande des

semences auprès de GRET qui fait ensuite la livraison. Les prix de vente des semences sont

subventionnés par GRET pour permettre aux petits agriculteurs d’avoir accès aux semences

de qualité (tableau n°4). Ensuite, GRET récupère l’argent généré par la vente des semences

moyennant un pourcentage (15% des frais de vente) laissé au gérant de la boutique pour payer

ses prestations. Si les semences ne trouvent pas de clients, elles sont récupérées par GRET

pour les vendre comme produit de consommation. A côté de cette vente au niveau des

boutiques, GRET vend aussi des semences aux partenaires (FAO et ONG) qui font des

commandes au début de chaque saison culturale.

En outre, GRET a des contrats avec des paysans (non PMS) pour la production de semences

des variétés locales (niébé, dolique, maïs local, cajanus et konoke) en suivant des normes de

production moins exigeantes que la production de semences de qualité. Il achète souvent ces

semences à des prix proches de ceux de la graine pour les vendre aussi dans des boutiques ou

auprès des partenaires éventuels que les commandent. Cette collecte de semences locales

auprès des paysans, n’ayant pas suivi les normes exigées pour la production de semences de

qualité, pourrait avoir un impact négatif sur le marketing des semences de qualité produites

par les PMS parce qu’elle donne l’impression à la population locale que les semences vendues

par GRET n’ont aucune valeur ajoutée par rapport aux graines qu’elle a l’habitude d’utiliser.

La figure n°1 montre le circuit actuel de commercialisation et de distribution des semences.

D’après GRET, la mise en relation directe des PMS avec le réseau de distribution parait

difficilement envisageable compte tenu du contexte culturel et de l’extrême défiance entre

personnes de clans différents. Il est donc indispensable de maintenir un acteur intermédiaire

pour assurer l’articulation entre production et distribution. Il est toutefois visible que les PMS

ont la capacité de s’organiser en groupes, sur base de leur relation clanique, dont certains

pourront même évoluer en associations viables s’ils sont bien encadrés et surtout s’ils

reçoivent des formations adéquates. Au lieu de considérer leur organisation sociale comme un

défaut, il faudrait plutôt la capitaliser pour intégrer les PMS dans des associations et ainsi

améliorer leur capacité de production et commercialisation des semences de qualité.

Parmi les contraintes à surmonter, il y a entre autres le manque d’infrastructures de

conditionnement et de stockage des groupes de PMS, leur faible structuration qu’il faudrait

renforcer, le manque de visibilité et de marketing sur la valeur joutée des semences de qualité,

une région fragilisée par de période récurrentes de sécheresse avec une population habituée à

une assistance agricole gratuite, etc. Cependant, il existe des opportunités à saisir pour

atténuer l’impact négatif de ces contraintes. En effet, les autorités locales et les PMS sont

motivés et cherchent des opportunités de développement et de sortie de cette situation

d’actions ponctuelles d’urgence et non durables, la FAO vient d’initier une coordination du

Page 23: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

cluster axée sur l’approche « Linking Relief Rehabilitation and Development (LRRD) », un

réel besoin des populations locales en semences de certaines cultures au début de chaque

saison, l’approche d’échange de bons (vouchers) contre les semences de qualité des PMS déjà

initiée par GRET et qui pourrait être capitalisée par les acteurs humanitaires lors de

l’assistance agricole aux personnes vulnérables, etc.

Figure n°1 : Circuit de commercialisation et de distribution des semences de GRET

Ce circuit qui ne repose que sur une seule ONG est artificiel et fragile. En plus de l’initiative

de GRET de créer une ONG locale « le Centre Technique Agro-écologique du Sud (CTAS) »

pour la reprise progressivement de ses activités, il est indispensable de renforcer la capacité

des différents acteurs, situés en aval de la filière semencière, à travers la structuration des

associations de PMS, des gérants des boutiques et des commerçants intéressés par la vente des

semences. La figure n°2 montre la localisation des boutiques mis en place par GRET.

Figure n°2 : Localisation des boutiques de vente des semences

GRET

Production des PMS

plus Collecte auprès

des paysans

contractants

Achat par les

Agriculteurs ayant de

l’argent

Ventes subventionnées

par le réseau des

boutiques

Vente non subventionnées

auprès des partenaires :

FAO et ONG

Assistance aux familles

vulnérables par des

distributions de semences

Page 24: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

IV.2 Relation entre les coûts de production et les prix de vente des semences

D’après les données du tableau n°4, à part les prix de vente des semences de haricot et de

l’arachide, les prix des semences des autres cultures produites par le CPSA ne couvrent pas

ses coûts de production. Par contre, GRET fixe des prix d’achat des semences des PMS à un

niveau relativement élevé et ils arrivent à recouvrir leurs coûts de production en vendant les

semences de la plupart des cultures sauf le haricot et la dolique où ils ont perdu

respectivement 200 et 77 ariary par kg de semences vendues.

Cependant, comme l’achat de GRET s’effectue juste après la récolte, pendant la période où

les cours sont les plus bas, il ne donne pas l’opportunité aux PMS de profiter des prix élevés

au moment du semis. Comme le montre les données du tableau n°3, l’écart entre les prix des

denrées alimentaires est très élevé entre la période de récolte et la période du semis de la

culture concernée ; les prix d'achat des semences étant cependant toujours plus forts que les

prix des denrées. La vente des semences des PMS à GRET, juste après la récolte, leur fait

perdre des montants non négligeables qu’ils auraient gagnés même en les vendant comme

graines pendant la période du semis (tableau n°3) : perte de 800 Ar/kg pour le haricot, 1000

Ar/kg pour le niébé et 100 Ar/kg pour la dolique. Ainsi, lors de la rencontre des membres de

l’association de Behara, les membres de l’association ont soulevé ce problème. Il serait mieux

de les encadrer et de leur donner les moyens de stockage pour qu’ils puissent vendre leurs

semences aux prix relativement élevés de la période du semis.

Tableau n°3 : Estimation des marges potentielles sur les achats-reventes de denrées en année

normale.

Espèces Prix moyen

d’un kg de

graines à la

récolte

(Ar/kg)

(A)

Prix moyen

d’un kg de

graines

pendant la

période des

semis (Ar/kg)

(B)

Prix d’achat

des semences

des PMS par

GRET

(Ar/kg)

(C)

Marge

théorique

entre les deux

périodes au

kg (Ar/kg)

(B-A)

Pertes des PMS

par rapport aux

prix des graines

en période de

semis (Ar/kg)

(B-C)

Haricot 1300 2200 1400 900 800

Niébé 600 2000 1000 1400 1000

Dolique 500 900 800 400 100

Arachide 900 1400

Produit au

CPSA 500

Pour alléger le déficit causé par la vente subventionnée des semences dans les boutiques,

GRET augmente les prix de vente des semences aux autres partenaires tels que FAO et

d’autres ONG. Ainsi, le tableau n°5 montre que les prix de vente des semences de GRET dans

les boutiques équivalent à moins de 60% des prix de vente chez les partenaires. En 2010,

GRET a vendu 47,5 tonnes de semences aux partenaires contre 55,5 tonnes dans les

boutiques. Cette activité de vente aux partenaires pourrait intéresser les associations de PMS

et les commerçants locaux s’ils étaient informés. Dans le futur, il serait mieux qu’elle soit

cédée aux associations de PMS et/ou aux commerçants locaux pour améliorer leur situation

économique et ainsi les inciter à aimer le métier de producteurs/vendeurs de semences de

qualité. Dans ce cas, il faut que les partenaires utilisent la voie légale d’appel d’offre et de

compétition ouverte à tous les fournisseurs locaux.

Page 25: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

Tableau n°4 : Coût de production (CP), prix d’achat/vente des semences et bénéfices/pertes qui en résultent en ariary par kilogramme de

semences6

Culture CP d'un kg Au CPSA (A)

CP d'un kg chez un PMS qui produit des QDS (B)

CP d'un kg chez un PMS qui ne produit pas de QDS (C)

Prix de vente d'un kg à la boutique (D)

Prix d'achat d'un kg de QDS chez un PMS ( E )

Prix d'achat d'un kg de semences chez un PMS non QDS ( F )

Bénéfices ou pertes du CPSA en ar/kg (D-A)

Bénéfices ou pertes des PMS QDS en ar/kg (E-B)

Bénéfices ou pertes des PMS non QDS en ar/kg (F-C)

Maïs (IRAT 200 et CIRAD 412) 2200 340 -1860

Sorgho 1378 1270 800 1600 -578 330

Mil 1444 900 1000 1000 -444 100

Arachide 1341 1550 209

Cajanus 1804 800 1240 1200 -564 400

Konoke 1473 800 1240 1200 -233 400

Dolique 877 1240 800 -77

Niébé 975 1120 1000 25

Maïs local 773 300 800 27

Haricot 1612 1600 2400 1400 788 -200

6 Les Coûts de production et les prix d’achat des semences ont été donnés par GRET, les prix de vente ont été relevés soit aux boutiques d’intrants.

Noter que 1$US équivaut environ 2200 ariary

Page 26: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

Tableau n° 5 : Comparaison des prix de vente aux partenaires et via le réseau des boutiques

de proximité (année 2010)7.

Semences

Prix de

vente

Partenaires

(Ar/kg)

Prix de vente

Boutique

(Ar/kg)

Ratio prix

Boutiques/prix

Partenaires

Quantités

vendues

Partenaires

(Kg)

Quantités

vendues

boutiques

(Kg)

Maïs CIRAD

412 1700 810 48% 2000 2000

Maïs IRAT

200 1700 810 48% 3000 3000

Sorghos 2400 1400 58% 8000 0

Konoke œil 1800 1065 59% 2000 1550

Mils 2300 900 39% 1000 0

Pois d'Angole

(Cajanus) 1800 1065 59% 2000 1285

Arachide 1800 1246 69% 1500 2500

Dolique 1800 835 46% 10000 7000

Niébé 2000 1000 50% 12000 5000

Maïs local 1600 800 50% 3000 7800

Haricots sdb 3000 1800 60% 3000 25421

Total 47500 55556

IV.3 Estimation des besoins en semences et de la réponse apportée par GRET

Il n’y a pas de données quantitatives actualisées sur les besoins en semences dans les régions

du Sud. D’après une étude réalisée en 2009, basée sur les données du SIRSA, de la FAO et du

Ministère de l’Agriculture, les besoins annuels en semences pour la région Androy sont

grossièrement estimées à 500 tonnes de semences de maïs, entre 25 et 50 tonnes de

semences de sorgho et de mil, entre 200 et 300 tonnes de semences de légumineuses

(haricot, dolique et niébé) et 150 tonnes de semences d’arachide. Cela montre combien les

quantités produites par GRET, estimées à un maximum d’environ 100 tonnes de semences

(toutes cultures confondues) par an restent minimes.

Ainsi, le secteur semencier informel, constitué de semences paysannes échangées entre

famille ou vendues sur les marchés locaux, reste le grand fournisseur de semences en milieu

rural et concurrence même les vendeurs de semences de qualité. Ainsi, les faibles quantités

de semences vendues par les boutiques de semences, malgré les prix subventionnés par

GRET, constituent un signe évident qu’une contrainte majeure empêche les populations

locales de les acheter: soit la vulgarisation et le marketing sur l’importance des semences de

qualité par rapport aux graines ne sont pas encore développés, soit les espèces et/ou variétés

vendues ne répondent pas aux besoins réels des agriculteurs ou ces derniers se méfient du

système de commercialisation mis en place par GRET.

Le manque de visibilité des boutiques qui ne sont représentaient que par de petits containers

de 300 kg cachés dans une chambre d’une maison familiale pourrait aussi contribuer à cette

mévente. De même, les containers, faisant objet de boutiques communaux de semences, sont

gérés par des coordinateurs communaux de la sécurité alimentaire qui s’occupent aussi bien

7 Rapport final du PSASA ; GRET, juin 2011

Page 27: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

des animations nutritionnelles et de la vente des produits nutritionnels pour les petits enfants

que de la vente des semences. La visibilité est plus focalisée sur les interventions

nutritionnelles que sur la vente des semences qui est venue se greffer dessus; ce qui pourrait

aussi contribuer à la diminution de la clientèle.

En effet, la connaissance et la confiance de la culture et/ou de la variété au niveau local ont

un grand impact sur le niveau des ventes, les agriculteurs étant méfiants vis-à-vis des variétés

nouvelles. D’où un besoin d’initier des interventions de vulgarisation de ces nouvelles

variétés et surtout de démonstration sur terrain de la plus value des semences par rapport aux

graines de qualité douteuses. Ainsi, les populations non informées développent des réactions

qui ne sont pas toujours favorables à l’achat des semences de nouvelles variétés. On observe

que :

la demande en semences de maïs, céréale bien implantée, est très forte en période de semis.

Pourtant, les agriculteurs continuent à convoiter la variété locale. Cependant, elle est

tellement dégénérée qu’elle ne donne qu’un faible rendement moyen inférieur à 500 kg/ha,

même en période de pluviométrie normale;

le sorgho, récemment réintroduit ne bénéficie pas de toute la confiance des paysans en

raison de sa vulnérabilité aux attaques d’insectes et d’oiseaux;

le mil n’étant pas suffisamment connu dans la région et pourtant très adapté aux zones

arides, demande une vulgarisation poussée pour que les populations l’adoptent ;

la demande en semences de niébé et de dolique reste très forte bien que ces légumineuses

exigent des conditions agro-écologiques plus favorables que d’autres légumineuses;

les semences de haricot et d’arachide sont très convoitées pour la rentabilité de ces

cultures. Cependant le haricot est très sensible au déficit hydrique et ne convient que dans

les zones irriguées ou à pluviométrie élevée alors que les semences d’arachide sont

difficiles à trouver ;

le manioc et la patate douce constituent les aliments de base de la population, mais GRET

n’a pas dans son projet le mandat de sélectionner et de produire des boutures des variétés

performantes.

Suite aux périodes récurrentes de sécheresse, la population a aussi développé un mécanisme

de survie en échelonnant les semis pour diminuer le risque de perte totale des récoltes. Ainsi

les semis de la grande saison culturale sont étalés de novembre à janvier ; ce qui perturbe les

prévisions des fournisseurs de semences qui ne savent pas exactement à quelle période ils

auront le plus de clients. La carte située à la figure n°3 résume le calendrier cultural des

principales cultures d’Ambovombe.

Page 28: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

A S O N D J F M A M J J A S

Maïs + niébé + courges

Arachide

Sorgho (variété locale)

Dolique

Maïs de contre saison

Haricot

Patate douce

Manioc

Période de soudure

Culture

Saison / Mois

GRANDE SAISON CONTRE SAISON

Figure n°3 : Calendrier cultural simplifié de la commune d’Ambovombe8

En annexe 6 se trouve aussi une fiche élaborée par GRET sur les recommandations des

cultures et variétés selon la pluviométrie de la zone concernée. Noter que la plupart de

cultures se font pendant la grande saison culturale. Dans le périmètre irrigué de Behara, le

haricot et le sorgho sont les plus cultivés en contre saison. Tandis qu’en zone pluviale, la

contre saison concerne surtout le manioc, la patate douce, la dolique ainsi qu’un peu de maïs,

de konoke et de pois d’Angole.

IV.4 Assistance aux ménages vulnérables après une longue période de sécheresse

Après la sécheresse prolongée des années 2009-2010, sous la coordination de la FAO, les

acteurs humanitaires sont intervenus pour apporter une assistance agricole d’urgence aux

familles affectées dans les régions du sud. Le tableau n°6 montre les besoins en semences

pour l’assistance agricole d’urgence de la campagne agricole 2010-2011. Pour répondre à ces

besoins, des distributions directes de semences et matériel végétal aux personnes vulnérables

ont été effectuées.

8 Mission d’appui à la production de semences ; Projet FASARA ; Valentin Beauval et Jean Pierre Roger, novembre 2007

Page 29: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

Tableau n°6 : Estimation des besoins en semences pour l’assistance agricole de la campagne

agricole 2010-20119.

Culture Variété Quantité en tonnes

Date limite de livraison

Période de culture

Maïs

IRAT 200 65

Début novembre Novembre à février

Malaika 13,35

CIRAD 412 13,35

Total Maïs 91,7

Sorgho IRAT 204 13

Niébé SPLF2 32,33

Arachide Fleur 11 23,9

Dolique locale 11,9 Fin février Mars à mai

Voanzou (pois de terre) 23 Début novembre

Novembre à février

Pois de cap locale 11 Début novembre

Haricot

Lingot Blanc 7,6

Fin février Mars à mai Rouge marbré 16

Marbré 13,5

Total haricot 37,12

Riz X265 2 Début novembre Novembre à février

En 2010, pour assister les ménages vulnérables, les besoins en semences par culture étaient

estimés à environ : 92 tonnes de semences de maïs, 37 tonnes de semences de haricot, 24

tonnes d’arachide, 32 tonnes de niébé, 23 tonnes de Voanzou, 13 tonnes de sorgho, 12 tonnes

de dolique, 11 tonnes de pois de cap et 2 tonnes de riz.

9 Données de la FAO/CAUR

Page 30: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

V. Proposition d’une stratégie de production, diffusion et

commercialisation des semences de qualité

L’analyse des forces et des faiblesses du système semencier actuellement pratiqué par GRET

et ses partenaires dans le Grand Sud malgache a conduit à une proposition de

recommandations à suivre pour l’améliorer en vue de viser la durabilité des actions des

projets. Certaines recommandations sont à prendre en compte, à court termes, dans le cadre du

projet « SOA » ; tandis que d’autres recommandations, non moins importantes, seront

réalisées, à long termes, probablement par d’autres projets complémentaires parce qu’elles

exigent d’autres ressources humaines et financières. Le résumé de différentes actions à mener

se trouve dans les points qui suivent.

V.1 Poursuivre la vulgarisation et la promotion de l’agriculture de conservation

Dans les régions du sud, malgré les grandes exploitations familiales, les superficies agricoles

familiales restent réduites par la sécheresse récurrente et des vents violents et sablonneux qui

affectent la productivité des cultures. C’est pour cette raison que la promotion de l’agriculture

de conservation réalisé par GRET, en collaboration avec GSDM, est à encourager pour

récupérer les superficies agricoles perdues suite aux aléas naturels. Il s’agit d’une activité

transversale qui contribue à l’amélioration d’autres pratiques agricoles visant directement la

sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population, sans toutefois les substituer. Ainsi, pour

ne pas détourner l’attention des populations des régions du sud, la vulgarisation des

techniques de l’agriculture de conservation mérite d’être encourager à grande échelle en

évitant de l’associer directement avec d’autres pratiques qui, quelquefois, sèment la confusion

auprès des populations bénéficiaires. Il s’agit d’un résultat important qui vise, à long termes,

un développement agricole intégré. Malheureusement, la petite durée des projets limite le

champ d’action de GRET aussi bien au niveau des approches utilisées que de la zone

d’extension de l’agriculture de conservation.

L’approche participative, privilégiant la reconnaissance des droits de propriétés intellectuels

des populations locales, dans le choix des espèces et des techniques agro-écologiques

vulgarisées faciliterait leur adaptation et intégration rapide dans leur ancien système agricole.

Cela est d’autant plus important que l’organisation des populations du sud est construite sur

des croyances traditionnelles qu’il faudrait exploiter lors de la vulgarisation des techniques

nouvelles, tout en évitant de créer des incompréhensions ou des frustrations. Ainsi, une action

louable a été réalisée par GRET en passant par des offrandes de moutons pour faire accepter à

la population locale la culture et la consommation du pois d’Angole, anciennement prohibé,

dont la vulgarisation et l’acceptation par les population locale n’est plus à démontrer. Le

même travail est en train de se faire sur le konoke qui est réputé dans ces régions du sud

comme une plante qui tue les vaches.

V.2 Un contrôle de la qualité de semences adaptées au système QDS

Le système de production de semences de qualité déclarée (QDS) a été recommandé par FAO,

GRET et SOC pour qu’il soit appliqué par les interventions du projet « SOA » sur la

production de semences de qualité. Cependant, il est nécessaire de distinguer deux catégories

de culture concernées par le projet « SOA » à savoir :

(a) La catégorie des cultures utilisées par GRET en agriculture de conservation et dont les

variétés, sélectionnées dans les variétés locales, ne sont pas encore bien stabilisées pour

être inscrites dans le CNEV. Il s’agit du konoke, du pois d’Angole, du mucuna, de la

dolique et de la variété locale de niébé. Malgré leur importance pour la vulgarisation de

Page 31: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

l’agriculture de conservation, ces variétés ne sont pas encore à l’étape de la production de

semences QDS. Toutefois, à part la pureté variétale et la culture pure qui ne seront pas

considérées, il est conseillé de faire le contrôle d’autres caractéristiques exigées par les

QDS : pureté spécifique, taux de germination et taux d’humidité relative. En attendant

que FOFIFA et GSDM terminent la caractérisation des variétés de ces espèces, elles ne

figureront pas sur la liste des variétés améliorées dont les parcelles et les semences seront

contrôlées par le comité du SOC.

(b) La catégorie constituée de variétés améliorées par des institutions de recherche et qui

remplissent, par conséquent, les conditions exigées pour la production de semences QDS.

Il s’agite des variétés de maïs, sorgho, mil, haricot, arachide et niébé. La production de

semences de ces variétés suivra le système QDS dès la grande saison culturale.

Le SOC et le DPV ont accepté de collaborer dans la mise en place de ce système de contrôle

de semences de qualité déclarée (QDS) qui n’exige pas beaucoup de personnel qualifié mais

qui est aussi efficace. Ainsi, le SOC désignera un comité de contrôle de la qualité des

semences constitué du personnel des DRDR d’Androy et d’Anosy. En cas de besoin, il sera

appuyé par les agronomes de la FAO et de GRET.

Les membres de ce comité et les techniciens agronomes de GRET et de la FAO œuvrant au

Sud seront préalablement formés par le SOC sur les techniques d’inspection des parcelles et

de contrôle de la qualité des QDS. Les spécifications techniques des QDS des cultures

concernées sont en annexe 7. Ce comité aura ainsi besoin d’être équipé en matériel de base

pour un contrôle efficace de la qualité des semences : humidimètre pour l’analyse du taux

d’humidité des graines, boites de pétri pour le taux de germination, balance de précision pour

la pureté variétale, sonde métallique pour prélever les échantillons de semences dans les sacs,

etc. En cas de besoin, il enverra des échantillons au SOC ou au DPV pour des analyses

sophistiquées qu’il ne serait pas capable de faire sur place.

Le comité de contrôle de qualité fera au moins deux visites (à la floraison et à la maturité) des

parcelles de production du CPSA et des PMS pour évaluer leur entretien, la pureté spécifique,

la pureté variétale et la pureté sanitaire sur un échantillon aléatoire de 100 à 150 plantes.

Après l’inspection, il rédigera un rapport dans lequel se trouvent les parcelles acceptées et les

parcelles rejetées en précisant la raison de leur rejet ainsi que des recommandations des

mesures correctives pour certaines parcelles nécessitant encore une décision définitive.

Il est aussi conseillé que le comité fasse un contrôle régulier de la qualité des semences

vendues par les associations de PMS et les boutiques de semences. Quelques visites

improvisées seraient aussi nécessaires pour la dissuasion des tricheurs éventuels. De même,

lors de l’organisation d’une assistance d’urgence, ce comité sera sollicité pour le contrôle de

la qualité des semences données aux ménages vulnérables.

Comme tous les groupes de PMS n’ont pas la même capacité de production de semences. Il

est nécessaire que GRET fasse une évaluation rapide de leur capacité pour en choisir les

meilleurs groupes de PMS qui seront orienté vers la production des QDS. La liste des noms et

adresses des leaders de ces groupes sera ensuite transmise au SOC, avec une copie à la FAO,

au comité de contrôle de qualité, au DPV et aux deux DRDR. Les groupes de PMS exploitant

les périmètres irrigués et les communes à pluviométrie relativement élevé seront privilégiés

parce que la grande partie des semences de 1ère

génération sera produite dans ces zones qui

présentent moins de risques de perte de récoltes en cas de sécheresse.

Page 32: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

V.3 Transférer la sélection variétale au FOFIFA et privilégier une sélection

communautaire qui associe les populations locales pour les espèces agro-écologiques.

Comme les projets de GRET sont de courte durée (2 ou 3 ans) et dans l’objectif de la

durabilité des actions, il est impératif d’associer le FOFIFA dès le début de la sélection

variétale pour qu’il s’approprie de l’élaboration des protocoles des essais, la définition des

variables à analyser, le prélèvement et le traitement des données ainsi que la publication des

résultats qui pourront ensuite être capitalisés par d’autres acteurs, même après le projet.

L’installation d’une partie des essais dans le périmètre irriguée de Behara réduirait les coûts

d’arrosage par pompage exigés pour l’exploitation du CPSA.

Pour les espèces locales, qui jouent un rôle indéniable en agriculture de conservation, une

sélection participative qui noue un partenariat entre les techniciens de GRET, les PMS et les

populations locales est nécessaire. L’expérience de la FAO sur l’approche « Champs Ecoles

Paysans » est à capitaliser dans le projet « SOA », afin que la population locale participe, dès

le départ, dans le choix des techniques innovantes et des variétés adaptées aux conditions

agro-écologiques et socioéconomiques des différents terroirs des régions du sud.

La variété locale de maïs mérite d’être améliorée par une sélection récurrente dans le but

d’introduire dans son génotype des gènes d’amélioration de sa productivité tout en gardant sa

tolérance à la sécheresse. En même temps, il faudrait collaborer avec FOFIFA pour

l’acquisition de nouvelles variétés du CIMMYT et/ou de l’ASARECA résistantes à la

sécheresse et à la verse afin d’augmenter le pool variétal et le rendement du maïs dans le sud.

D’autres projets de collaboration avec le FOFIFA pour l’introduction de nouvelles variétés

adaptées et la production de semences/matériel végétal d’arachide et de manioc sur le

centre de Beraketa méritent d’être initiés. En effet, une attention particulière des

chercheurs doit être focalisée sur le manioc des régions du sud dont la production de

certaines variétés locales est déjà affectée par la mosaïque. FOFIFA a déjà des variétés

résistantes à cette maladie qu’il faut tester rapidement et multiplier au sud.

Quant à l’arachide, la rareté de semences de qualité de la variété Fleur 11 se fait sentir,

surtout dans la zone cristalline à pluviométrie relativement élevé situé au nord de la région

d’Anosy. De la même façon que le maïs, une seule variété présente un danger parce que si

elle a un problème, il n’aura pas de solution de substitution. D’où l’importance d’une

sélection et diffusion d’autres variétés d’arachide tolérantes à la sécheresse pour améliorer

la situation alimentaire et nutritionnelle des populations du Grand Sud malgache.

V.4 Professionnaliser les associations de PMS pour la Production de semences QDS

La figure situé en annexe 8 illustre les différentes phases à suivre pour la production et la

diffusion des semences de qualité. Elles visent la professionnalisation des PMS pour la

production, le conditionnement, le stockage et la commercialisation des semences de qualité

déclarée (QDS). Pour arriver à cet objectif, des propositions d’ajustement du système

semencier sont résumés dans les lignes qui suivent.

5.4.1 Production de semences élites (pré-base et base)

1) Pour retrouver la pureté variétale et sanitaire des variétés perdues suite aux nombreuses

multiplications des générations précédentes, il est opportun que GRET collabore avec le

FOFIFA, la FAO et les autres institutions régionales et internationales de recherche pour

l’acquisition de semences des variétés améliorées de maïs, sorgho, arachide et haricot déjà en

diffusion au sud. Les variétés de mil et de niébé étant récemment introduites.

Page 33: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

2) Afin de réduire les coûts de production du CPSA, irrigué par pompage, et d’augmenter la

quantité de semences de base produite, il est nécessaire de nouer un partenariat avec le privé

exploitant le CMS de Behara pour la production de semences de base de maïs, haricot et

sorgho et les prêtres exploitant le centre de Beraketa pour la production de semences/matériel

végétal de base d’arachide et de manioc.

3) L’agriculture de conservation pourrait améliorer la production de semences QDS à travers

les coupes vents de pois d’Angole et les rotations de culture entre les légumineuses qui

apportent l’azote au sol et les céréales. Toutefois, les associations de cultures ne conviennent

pas à la production de semences QDS.

4) La production de semences élites exige que le comité de contrôle de la qualité fasse

régulièrement des inspections au champ et un suivi/contrôle des semences pendant les étapes

de conditionnement et de stockage.

Les activités ci-haut citées peuvent être réalisées dans le cadre du projet « SOA » sauf la

production de semences d’arachide et de matériel végétal de manioc à Beraketa qui

nécessitent un ajustement du projet ou d’autres financements supplémentaires.

5.4.2 Production de semences de qualité déclarée - QDS (1ère

et 2ème

génération)

La professionnalisation des PMS pour la production de semences de qualité déclarée demande

de suivre plusieurs étapes dont les plus importantes sont leur structuration, le renforcement de

leur capacité, leur appui/encadrement pour la production, le conditionnement et le stockage

des semences.

a) La structuration des PMS

5) Les groupes de PMS encadrés par GRET sont hétérogènes et n’ont pas la même capacité et

les mêmes ressources financières pour la production de semences de qualité. D’où un besoin

urgent d’une analyse approfondie de leur capacité afin d’orienter les meilleurs d’entre eux

vers la production de semences QDS. Les autres pourront poursuivre la production de

semences des espèces/variétés classées non QDS (konoke, pois d’Angole, dolique, mucuna)

qui seront orientées vers la vulgarisation de l’agriculture de conservation.

6) Le système de production de semences basé sur un paysan multiplicateur (PMS) isolé n’est

pas durable parce que, s’il n’est pas subventionné, il ne pourra pas supporter, à lui seul, les

coûts de production et les risques de pertes de récoltes en cas de sécheresse s’il n’est pas

subventionné. D’où un besoin d’une structuration des PMS en associations si on veut viser

la durabilité. Il est vrai que la culture traditionnelle des populations du sud est basée sur des

organisations claniques. Mais, au lieu de la considérée comme une fatalité, cette structuration

locale pourrait être capitalisée pour servir de point d’encrage de création de groupes de PMS

de même lignage d’abord, et d’associations de différents groupes ensuite. Cette activité peut

être initiée dans le cadre du projet « SOA », en commençant pas l’association de Behara et les

trois associations en cours de création dans la zone sédimentaire. Il est vrai que ce n’est pas

un travail facile ; mais il serait incompréhensif qu’après plus de 10 ans d’interventions dans

ces régions du sud, les activités de GRET ne trouvent pas de structures organisées pour s’en

approprier sans être toujours subventionnés.

A long terme, l’objectif serait d’organiser les associations de PMS en une Fédération

d’associations de producteurs de semences du sud capable de commercialiser leurs

semences dans d’autres régions du pays. Cet objectif est difficilement envisageable pour le

projet « SOA » qui n’a qu’une durée de trois ans. Mais, ce projet pourrait déjà laisser une

base d’associations que d’autres projets de développement pourront consolider dans le

futur.

Page 34: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

b) Renforcement des capacités des PMS

7) La réussite de cette structuration des PMS repose sur des mesures d’accompagnement qui

seront prises par le « SOA », surtout du renforcement des capacités des PMS afin qu’ils

comprennent le bien fondé de travailler en association. Sans être exhaustif, les thèmes

prioritaires pour le renforcement des capacités des PMS déjà structurés en groupes et qui

acceptent de produire des QDS sont les suivants :

Les techniques de production, protection, conditionnement et stockage des QDS.

Ainsi que la méthode de faire certaines analyses de la qualité des semences : taux de

germination, taux d’humidité, pureté spécifique et variétale.

L’organisation et la gestion des structures associatives.

La commercialisation et la gestion d’un magasin de stockage de semences.

Les outils de gestion comptable des revenus de l’association.

Le marketing et la recherche des marchés des semences.

L’élaboration de microprojets pour demander des microcrédits auprès des IMF.

L’approche « Champs écoles paysans » utilisée pour la vulgarisation et la diffusion

rapide de nouvelles techniques agricoles et/ou nouvelles variétés en milieu rural.

c) Production de semences de qualité déclarée

8) Pour diminuer le risque de perte des semences de base, il est préférable de produire les

semences de première génération QDS dans le périmètre de Behara, particulièrement les

semences de haricot, maïs et sorgho. Comme GRET le faisait déjà, les groupes de PMS qui

habitent dans les communes à pluviométrie relativement élevée, peuvent aussi produire des

semences de première génération des cultures plus tolérantes à la sécheresse comme le

sorgho, le mil et le niébé.

(9) Une partie de ces semences seront achetées aux groupes/associations de PMS - sur base

des contrats signés avec GRET - pour les donner aux groupes de PMS exploitant les parcelles

situées dans la zone pluviale qui produisent des semences de deuxième catégorie. Ces

semences de deuxième génération seront ensuite vendues dans les boutiques des associations

des PMS et dans d’autres boutiques de semences mises en place par GRET.

9) Pour minimiser les méventes de semences, le choix des cultures et des variétés dont les

semences seront multipliées doit tenir compte des désidératas des PMS et surtout de l’analyse

des besoins des agriculteurs en semences par saison culturale et par localité. Ainsi, les

quantités de semences de certaines espèces non encore vulgarisées à grande échelle, malgré

leur importance en agro-écologie (konoke, mucuna, pois d’Angole), seront ajustées aux

besoins réels de la population quitte à augmenter plutôt la production de semences des

cultures déjà appréciées par un nombre important d’agriculteurs de la région (haricot,

arachide, maïs, sorgho, dolique et niébé). Le mieux c’est que ces semences soient disponibles

au début de la grande saison culturale; ce qui demande que les associations de PMS et les

boutiques communaux (là où il n’y a pas d’associations de PMS) soient équipés en des

infrastructures de stockage adéquates.

10) Les normes QDS seront appliquées pour les semences des variétés améliorées de maïs,

sorgho, mil, haricot, arachide et niébé.

11) Pour éviter des accidents éventuels, il est conseillée que les produits phytosanitaires soient

conservés et vendus directement par GRET quitte à ce que, en cas de besoin, les traitements

des parcelles se fassent sous la supervision de ses techniciens agronomes qui sont, de toute

façon, en contact régulier avec les PMS de leurs zones d’action. Un colorant (rouge de

ponceau par exemple) des produits utilisés pour le traitement des semences est nécessaire

pour éviter que les populations confondent les semences traitées des graines à consommer.

Enfin, il serait mieux que la FAO contacte le service technique habilité du siège pour

Page 35: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

demander des conseils sur les produits phytosanitaires autorisés en tenant compte des

maladies importantes qui exigent des traitements phytosanitaires.

d) Conditionnement et stockage

12) La plupart de leaders des groupes de PMS ont affirmé qu’ils vendent toutes les quantités

de semences produites juste après la récolte parce qu’ils n’ont pas la possibilité de les stocker

pour attendre la période de semis. Ils ont ainsi besoin d’être formés sur les techniques de

conditionnement et de stockage des semences avant de les équiper.

13) Pour leur permettre un bon conditionnement de semences, il est nécessaire que le projet

« SOA » équipe chaque groupe/association de PMS qui produiront les QDS en petits

matériels de base tels que deux ou trois bâches de séchage, un tamis de triage du sorgho, une

égraineuse de maïs, des sacs d’emballage (déjà donnés par GRET), trois boites en plastique et

transparentes pour le test du taux de germination, une sonde métallique pour le prélèvement

des échantillons de semences dans les sacs stockés, etc.

14) Chaque technicien agronome qui encadre des PMS producteurs de QDS a besoin d’avoir

un humidimètre pour le contrôle du taux d’humidité des graines avant le stockage.

15) Le renforcement de la capacité de stockage des associations/groupes de PMS est l’une des

activités indispensables pour qu’ils puissent entrer progressivement dans une logique de

production et de commercialisation autonome des semences. Ainsi, en fonction du niveau de

performance des associations, le projet « SOA » pourrait leur doter de silos d’une capacité de

stockage comprise entre 125 kg et 250 kg de semences chacun (tenir compte de l’espace

disponible pour les abriter). Le choix de silos au lieu de containers est basé sur la réduction de

l’espace de stockage : les containers étant conçus pour un stockage dans le sens horizontal

alors que les silos sont conçus pour un stockage dans le sens vertical. Le nombre de silos à

doter à chaque association déjà agréée dépendra de la quantité de semences qu’elle est

capable de produire par saison et par variété. En sachant qu’on ne peut pas mélanger plusieurs

variétés dans un même silo.

16) Pour le magasin de stockage ou seront déposer les silos, une voie améliorée de petites

maisons traditionnelles construites en bois pourrait être envisagée afin de doter aux

associations des points de stockage et commercialisation communautaire des semences. Il

serait mieux que chaque association contribue, en partie, au financement de la construction de

son magasin de stockage. Cependant, en attendant que la sécurité revienne à Behara, il faut

que les silos ou containers dotés à l’association qui exploite le périmètre irrigué soient

temporairement répartis chez les membres du comité de gestion pour éviter que les semences

ne soient volées.

Noter que cet équipement de base serait un moyen d’encourager les premières associations

de PMS pour qu’elles soient renforcées pour la production et la commercialisation de

semences et servent d’exemple à d’autres PMS qui hésitent encore à se grouper en

associations. Cependant, les dons des projets doivent être ponctuels : à longs termes, la

réalisation des investissements ou l’achat des équipements d’une valeur relativement

importante ne passeront que par des financements octroyés sous forme de crédits par les

banques ou les Institutions de Micro Finance (IMF). Ainsi, à long termes, GRET ou un

autre intervenant pourrait faire une intermédiation auprès des banques ou IMF pour aider

les associations de PMS à obtenir des crédits pour la construction de magasins de stockage

en matériaux durables ou l’achat d’autres matériels/équipements. Dès que l’association

aura épargné de l’argent, ses membres pourraient aussi faire jouer la caution solidaire

pour avoir des crédits non contraignants. Cette activité ne se ferait qu’après avoir vérifiée

qu’elles maîtrisent bien les meilleures techniques de conditionnement, de stockage et de

commercialisation des semences de qualité.

Page 36: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

V.5 Evoluer vers un système de commercialisation de semences basé sur le marché

Le circuit de commercialisation mis en place par GRET est basé sur l’assistance agricole aux

agriculteurs du sud, sans toutefois avoir un mécanisme et des indicateurs permettant d’évaluer

le niveau de vulnérabilité des bénéficiaires directs des semences vendues dans les boutiques et

l’impact de cette action sur la sécurité alimentaire des régions du sud. Les PMS et les autres

partenaires de GRET sur terrain, semblent considérer cette subvention de la vente des

semences, basée sur des projets de courte durée, comme faisant partie de leur environnement

socio-économique et, par conséquent, comme s’elle doit se poursuivre à longs termes.

Malheureusement, cette logique risque de développer une mentalité d’assistance d’urgence

chronique qui empêche la communauté locale de développer des mécanismes de survie lui

permettant d’amortir le choc en cas de crise.

Ainsi, en vendant directement leurs semences à GRET, les PMS ne trouvent pas l’intérêt de

créer un système commercial collectif. Ils restent guider par une forme de précarité qui les

oblige à vendre leurs semences à des conditions peu avantageuses fixées par GRET, juste

après la récolte. Leurs activités entrent dans le strict contexte des achats de GRET et ils

n’anticipent pas des stratégies de commercialisation à la fin du projet; ce qui ne s’inscrit pas

dans une logique de durabilité. La professionnalisation et l’organisation des PMS, visant leur

appropriation progressive des actions de production et de commercialisation des semences de

qualité après le projet, est la seule voie possible pour la durabilité des actions de GRET. C’est

pour cette raison que les échanges/discussions avec le personnel de GRET et de la FAO,

œuvrant au sud, ainsi que les leaders des groupes de PMS, sont arrivés à la recommandation

d’évoluer progressivement vers l’autonomisation des associations de PMS et des boutiques de

semences pour la commercialisation des semences de qualité comme le montre le schéma de

la figure n°4.

Page 37: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

Figure n°4 : Nouveau circuit proposé pour la commercialisation des semences dans le sud malgache.

Associations ou groupes de PMS produisant des QDS

et de PMS non QDS

Boutique de semences des Fokontany proches des

PMS

Vente à la population locale

Boutiques de semences des Fokontany éloignés

des PMS

Assistance aux familles vulnérables par des bons

(vouchers) à échanger contre des semences

Page 38: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

Le circuit de commercialisation de semences proposé dans la figure n°4 vise la prise en

charge progressivement des activités de production, conditionnement, stockage et

commercialisation des semences de qualité par les associations de PMS. Ainsi, l’objectif est

qu’ils arrivent à faire une vente communautaire de leurs semences auprès des boutiques de

semences et des populations des Fokontany situés à proximité de leur magasin de stockage.

Toutefois, GRET continuera à acheter des semences à livrer dans les boutiques situées dans

des zones éloignées de sites de production/commercialisation de semences des associations de

PMS.

Dans l’objectif de promouvoir un marché libre des semences, les prix de vente seront

négociés entre les vendeurs et leurs clients sur base de la loi de l’offre et de la demande. En

effet, de la même façon que les prix des graines vendues sur les marchés locaux, les prix des

semences augmenteront sans doute en période de semis par rapport à la période de récolte.

Ainsi, contrairement à ce qui se fait actuellement, les associations de PMS décideront elles

mêmes des quantités de semences à vendre juste après la récolte et de celles à stocker pour

attendre les prix élevés de la période de semis.

Cependant, il faut noter qu’il est relativement plus facile aux PMS de vendre leurs semences

dans un système subventionné, comme celui qui était mis en place par GRET, que de les

vendre à des clients individuels imprévisibles et dont le pouvoir d’achat reste faible. Ainsi, la

mise en place de ce nouveau circuit de commercialisation nécessite que certaines conditions

préalables soient remplies. Quelques-unes de ces conditions sont énumérées dans les points

suivant :

a) Une organisation des PMS en associations qui maîtrisent les enjeux de

commercialisation des semences – à faire dans le cadre du projet « SOA »

Pour qu’ils partagent les risques et ne soit pas fragilisés par la précarité de leurs familles

respectives, les PMS ont besoin d’être groupés en associations pour une production et une

commercialisation communautaire. En outre, les membres de ces associations doivent être

formés pour la maîtrise des actions de commercialisation des semences. Aussi, au sein de

chaque association il serait nécessaire de créer une équipe, pilotée par le leader de

l’association, qui s’occupe surtout de la commercialisation au moment où les autres PMS

restent concentrés sur des activités de production des semences. Le rôle joué par cette équipe

de commercialisation est de :

prospecter les marchés en développant des contacts directs avec les acheteurs

potentiels que sont surtout les paysans de toutes les localités plus ou moins proches

des lieux de production des semences;

animer au niveau de ces localités des « Champs Ecoles Paysans » (en tant que

facilitateurs) en vue d’informer les populations avoisinantes sur les caractéristiques

techniques des semences, les avantages liés à leur utilisation et sur les prix pratiqués ;

développer le contact avec d’autres partenaires ou commerçants de semences, basées

dans leurs zones de production ou dans d’autres régions, dans le but d’établir des

relations commerciales régulières en plus des participations aux appels d’offres

ponctuels;

gérer le magasin de ventes de l’association, établir des fiches de stocks pour bien

suivre le mouvement des ventes;

assurer la liaison entre l’association, les partenaires publics et d’autres partenaires

intervenants dans le secteur semencier (Ministère de l’Agriculture, DRDR, GRET,

FAO) ;

confectionner éventuellement des dossiers de crédit et assurer le suivi de ces dossiers

auprès des banques et/ou IMF.

Page 39: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

Cette équipe de commercialisation sera contrôle par le comité de l’association qui lui donnera

des orientations et des directives en tenant compte des attentes des producteurs de semences,

membres de l’association. Elle deviendra l’interlocuteur de GRET et elle sera privilégiée lors

du choix des participants à certaines formations visant la commercialisation des semences.

Dans le cadre du projet « SOA », cette approche d’appui à la structuration des associations a

été déjà commencée par GRET avec déjà quatre associations de PMS en cours de création.

Pour commencer, il peut partir de ce petit noyau pour initier la nouvelle approche ; tout en

sachant que le sevrage et l’autonomisation de ces associations se fera au fur et à mesure que

leurs membres maitriseront les enjeux de stockage et de commercialisation des semences. Il

faudrait aussi que GRET accepte d’orienter progressivement son ancienne clientèle (les

boutiques de semences et d’autres partenaires) vers les associations de PMS afin qu’elles

soient motivées par la vente de leurs semences à des prix rémunérateurs.

Il y aura sans doute une période de transition pendant laquelle, les deux circuits de

commercialisation cohabiteront en attendant que les associations de PMS et les gérants des

boutiques soient bien structurées et formées pour la reprise complète des actions. Cependant,

il serait mieux que GRET change d’approche en mettant plus d’effort sur la

structuration/formation des associations de PMS et des gérants de boutiques et en leur

donnant plus de liberté dans la négociation des prix d’achat et de vente de semences afin de

les préparer à la gestion autonome des activités.

b) Un renforcement des capacités des membres des associations des PMS

Les thèmes de formation ont été déjà cités dans le point 5.4.2. Une formation des membres de

l’équipe de commercialisation des semences sur des éléments de comptabilité et de calcul des

prix de vente des semences les préparera à donner des réponses satisfaisantes sur les activités

de l’association aux clients potentiels et à d’autres partenaires tels que les banques et IMF.

c) Du matériel et des infrastructures de conditionnement et de stockage

La maîtrise du conditionnement et du stockage est un facteur qui conditionne une bonne

commercialisation des semences de qualité. En même temps que le projet « SOA » appui à la

structuration des associations de PMS. Il va évaluer la capacité de chaque association et ses

besoins en matériels/équipements de conditionnement et stockage afin de voir dans quelle

mesure il pourra l’appuyer pour les avoir. Les activités à entreprendre sont déjà citées dans le

point 5.4.2.

d) Des actions de communication et marketing pour la vente des semences de qualité

Lorsque les activités des associations de PMS génèrent des coûts à amortir, il se pose le

problème de rentabilité qui peut être un frein ou une incitation à la poursuite de leurs activités.

Ainsi, leurs activités de production de semences doivent s’insérer dans l’économie locale et

affronter la concurrence dans le respect des règles du marché.

Les données du tableau n°3 nous ont montré que la vente des semences pendant la période des

semis est réellement rentable. Cependant, dans le circuit actuel de prix subventionnés, les

marges bénéficiaires observées dans ce tableau ne signifient pas qu’ils resteront les mêmes

lorsque la production et la commercialisation de semences par les associations de PMS sera

libéralisée. En fait, les choses évolueront vers un système de marché où les prix de vente des

semences refléteront un rapport normal entre l’offre et la demande. D’où l’importance de

mener des actions de marketing autour des semences de qualité des PMS. Au début, le projet

peut assister les associations de PMS en passant par plusieurs pistes tels que:

Page 40: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

la capitalisation de l’approche « Champs Ecoles Paysans » de la FAO pour faire

connaitre rapidement aux populations locales la valeur ajoutée des semences de qualité

par rapport aux graines tout venant achetés sur les marchés locaux ;

la prospection anticipée des marchés dans les régions du sud ou dans d’autres régions ;

la diffusion des informations sur la disponibilité de semences de qualité chez les

associations de PMS et/ou les boutiques à travers les bulletins des Centres de Services

Agricoles (CSA), les messages publicitaires dans les média locaux ou régionaux, etc.

L’organisation des foires pour l’exposition et la vente des semences des associations

de PMS au début de la grande saison culturale;

Les prix incitatifs : demander aux associations qui le veulent de vendre leurs semences

à des prix promotionnels pour se faire une publicité en incitant les populations locales

à s’habituer à l’achat de leurs produits.

Le packaging ou emballage des semences : la capacité financière des agriculteurs est

de loin inferieur à la quantité de 50 kg que contiennent les sacs donnés par GRET aux

PMS. Il serait mieux d’ajuster les emballages aux petites quantités de 10 à 20 kapok

(2,5 et 5 kg) de semences souvent accessibles à la plupart des agriculteurs - clients

potentiels - pour limiter les contraintes qu’ils éprouvent lors du transport et de

l’échange des semences.

e) Des approches axées sur le marché pour les interventions d’aide semencière d’urgence

Après une catastrophe aiguë et exceptionnelle, une distribution de semences peut aider les

ménages vulnérables à reprendre rapidement leurs activités agricoles dès la prochaine période

de semis et ainsi leur éviter une longue dépendance à l’aide alimentaire d’urgence. Cependant,

dans les régions où les catastrophes sont chroniques et lent, comme la sécheresse du sud de

Madagascar, les distributions répétées des semences ne résolvent pas nécessairement les

problèmes d’insécurité semencière et alimentaire. Par contre, la mise en place d’un système

semencier local performant, en tant qu’élément central des stratégies plus élargies de gestion

des risques, est souvent couronnée de succès10.

Ainsi, dans le cas des régions du sud où GRET et la FAO sont entrain de réhabiliter le

système de production communautaire de semences de qualité déclaré, il serait efficace que

l’assistance agricole aux ménages vulnérables passe par des achats à l’intérieur du système

mis en place pour renforcer la sécurité semencière locale. D’où l’importance de passer de la

distribution directe des semences à l’approche de dotation de bons (vouchers) aux ménages

vulnérables afin qu’ils les échangent contre les semences QDS produites et vendues par les

associations de PMS et les commerçants de semences de la région. Cette approche axées sur

le marché a un double avantage : en même temps qu’elle assiste les agriculteurs les plus

démunis, elle améliore la situation économique des producteurs et des commerçants locaux;

ce qui les encourage à renforcer la filière semencière.

Dans les zones où il n’y a pas d’associations de PMS et/ou de boutiques de vente de

semences, il faudrait envisager d’organiser des foires aux semences où ces derniers sont

invités à vendre leurs semences de qualité. Toutefois, cette approche qui fixe le jour de

l’acquisition des semences par les bénéficiaires présente le risque qu’ils consomment une

partie ou la totalité des semences parce qu’ils sont habitués aux semis échelonnés pour

minimiser les risques de perte de toute la récolte en cas d’aléas naturels. C’est pourquoi, ils

ont l’habitude d’ajuster les quantités de semences achetées aux différentes dates de semis.

Le choix des associations de PMS et des boutiques vers lesquels les ménages vulnérables

seront orientés pour échanger leurs bons contre les semences sera guidé surtout par (1) la

qualité des semences évaluée par le comité de contrôle de la qualité, (2) la diversité des

10

Les semences dans les situations d’urgence ; Manuel technique, FAO, Rome 2011

Page 41: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

espèces et variétés permettant un libre choix du bénéficiaire ; (3) la comparaison des prix en

favorisant les moins disant.

Comme le montre le schéma de la figure n°4, le passage à l’approche d’assistance agricole

aux ménages vulnérables basé sur le marché demande qu’il y ait une bonne coordination du

cluster pour la préparation d’un plan de contingence permettant une réaction rapide et

concertée entre tous les partenaires en cas de catastrophe naturelle. Nous allons revenir sur

cette problématique dans les recommandations qui suivent.

Page 42: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

VI. Quelques recommandations générales sur la sécurité alimentaire

et nutritionnelle des régions du sud

Les moyens d’existence permettant d’améliorer la sécurité alimentaire des populations des

régions du sud malgache ne sont pas diversifiés. En effet, elle repose surtout sur l’agriculture

et l’élevage considéré plus comme un capital de prestige qu’un capital mobilisable en cas de

besoin d’urgence. Ainsi, en dehors de l’adaptation du système semencier, quelques

recommandations sont relevées ci-dessus pour améliorer la sécurité alimentaire globale des

populations du sud vulnérabilisées par les aléas naturels répétitifs :

VI.1 Une coordination efficace du cluster qui maitrise bien la situation agricole,

alimentaire et nutritionnelle des populations des régions du sud

Pour avoir des outils efficaces d’analyse et de partage d’informations sur l’évolution de la

situation agricole et de la vulnérabilité dans les différentes communes des régions du sud, il

faut que la coordination du cluster, actuellement faite conjointement par FAO et PAM, soit

renforcée. En effet, cela permettra de faire une prévention des risques d’insécurité alimentaire

et semencière au sein des catégories de personnes les plus vulnérables, d’évaluer les besoins

d’assistance en semences au début de chaque saison et de définir anticipativement une

approche coordonnée qui sera suivi par tous les intervenants en fonction du niveau de

disponibilité et d’accessibilité des semences de qualité dans leurs zones d’action. Cette

coordination permet aussi de mettre en place des « Groupes sectoriels » d’échange

d’information et de connaissance sur des thématiques spécifiques (agriculture de

conservation, semences, etc.) afin d’éviter des chevauchements des activités des différents

intervenants.

VI.2 Une diversification des cultures et des activités génératrices de revenu pour

améliorer les moyens d’existence et la situation nutritionnelle des populations locales

Les légumineuses et céréales vulgarisés par GRET pour l’agriculture de conservation méritent

d’être accompagnées par un autre projet axé sur l’amélioration de la productivité à travers une

diversification et une diffusion de variétés performantes des cultures à haut potentiel de

production telles que le manioc, la patate douce, le maïs et l’arachide. En effet, le manioc et la

patate douce présentent l’avantage de tolérer la sécheresse et d’être des aliments de réserves

que la famille conserve dans le sol pour les consommer en période de soudure. L’arachide est

une culture de rente qui augmente les revenus de la famille et lui permet ainsi de subvenir à

d’autres besoins de base (soins médicaux, scolarisation des enfants, etc.).

La promotion de l’horticulture (maraichage et fruits) dans les zones limitrophes du fleuve

Madrare viendrait améliorer la situation nutritionnelle des populations, particulièrement les

enfants. Le maraîchage offre le double avantage (1) d’une forte productivité par unité de

surface sur des cycles très courts, ce qui permet plusieurs récoltes par an et (2) d’aliments

diversifiés et riches en plusieurs vitamines et éléments minéraux indispensables pour

l’amélioration de la nutrition familiale. En outre, le secteur maraîcher est un puissant moteur

de génération de revenus.

Enfin, pour diversifier les moyens d’existence des populations, d’activités génératrices de

revenus (AGR) sans exploiter de la terre agricole pourraient aider les populations locales à

développer des mécanismes de survie adaptées pour amortir le choc lors des périodes de

sécheresse prolongées : petit élevage, fabrication des outils agricoles, petites unités de

transformation du manioc (moulins, fabrication et emballage des pâtes, etc.), etc. En effet, ces

Page 43: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

AGR viseraient à permettraient à la population, surtout les jeunes désœuvrés et les femmes

groupés en associations, de générer des revenus permettant de faire vivre leurs familles même

en période d’aléas naturels (sécheresse, criquet, etc.).

Page 44: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

ANNEXE 1

Termes de Références du Consultant International

Sous la supervision générale du Chef de service des opération d’urgence (TCEO), et la

supervision directe du Représentant de la FAO à Madagascar, Comores, Ile Maurice et

Seychelles, en étroite collaboration avec le Coordinateur Adjoint de l’Unité des Urgences, de

l’équipe de terrain chargé du projet ainsi qu’avec l’ONG GRET, partenaire du projet, le

Consultant international aura pour tâches de:

Diagnostiquer le système actuel de production de semences comprenant: la

production, capacité des PMS, respect de la législation et normes, circuit de diffusion

et de distribution.

Proposer un modèle viable en tenant compte des contextes agro-écologiques et

socioculturels des régions ciblées (Est, Sud-est et Sud de Madagascar).

Spécifiquement :

1- Analyse du contexte et de l’historique de la production de semences au niveau

informel à Madagascar, et recommandation des modèles viables (respect de la

législation semencière, semences paysannes, QDS; coordination et liens entre

FOFIFA, SOC, GPS, FAO) de façon à en déterminer les potentialités, atouts,

contraintes et limites (irrégularités par rapport à la législation, normes et aux

incertitudes climatiques);

2- Analyse des besoins réels des agriculteurs/ménages agricoles en terme de type,

variété, quantité et qualité de semences afin d’orienter la production;

3- Recommandation des modèles viables (respect de la législation semencière,

semences paysannes, QDS; coordination et liens entre FOFIFA, SOC, GPS, FAO)

afin de réaliser la satisfaction des besoins des paysans en semences de qualité et

de quantité suffisante;

4- Proposer un Système de contrôle et certification de la qualité des semences afin

d’assurer la traçabilité et la qualité des semences produites;

5- Elaboration d’un cadre de la multiplication de semences selon le contexte agro

écologique et socio-économique spécifique et proposition de modifications

pouvant entraîner des répercussions positives sur la filière semences;

6- Evaluer le fonctionnement du système actuel de diffusion et de commercialisation

en milieu rural, avec analyse des limites socio culturelles et économiques

(Accessibilité, adéquation offre disponible/besoins des paysans, comportement

paysan…) afin de proposer une stratégie de pérennisation de la multiplication des

semences au niveau des producteurs modèle et stratégie efficace et pérenne au

niveau des producteurs (modèle économique, fonctionnement, gestion, viabilité,

etc.);

7- Evaluer l’appui et le renforcement de capacité fournis au niveau des PMS et leur

capacité en matière de multiplication de semences et du respect des normes;

8- Evaluation du partenaire GRET en multiplication de semences et proposer des

recommandations;

9- Formations des paysans et GPS, des agents des partenaires.

Page 45: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

ANNEXE 2

Liste des personnes rencontrées

Nom Fonction Adresse E-mail ou téléphonique

1) Dr Stéphan Randrianangaly

2) Andriamiarantsda Lalaharitiana

3) Andriamiarisoa Laniaina Dinah

4) Raoelijaona Jeanette Claudine Yolande

5) Ramanitrera Céline

6) Henry Rakotondramanana

7) Dominique Violas

8) Luc Arnaud

9) Jacqueline Uwamwiza

10) Aymeric Roussel

11) Rakotoson Philibert

12) Rasolompiakarana Michèle

13) Andrianasolo Harison

14) Dr Razafinjara Aimé Lala

15) Soja

Chef de service surveillance phytosanitaire à la DPV

Responsable du laboratoire de surveillance phytosanitaire

Technicien phytopathologiste du laboratoire de la DPV

Chef de la division entomologie à la DPV

Chargé d’appui technique à la FAO/ERCU de Madagascar

Coordinateur de l’Antenne FAO Sud

Responsable de Programme-Sécurité alimentaire et

développement agricole chez GRET

Représentant du GRET à Madagascar

Responsable de la sécurité alimentaire à l’Union Européenne

Chargé de l’aide et de coopération internationales – UE

Secrétaire Général au Ministère de l’Agriculture

Directrice des Productions Agricoles

Chargé de Programmation-suivi-Evaluation dans le FOFIFA

Directeur Général du FOFIFA

Privé multiplicateur des semences qui gère le Centre de

Multiplication des semences de Behara

[email protected]

[email protected]

[email protected]

[email protected]

[email protected]

[email protected]

[email protected]

[email protected]

[email protected]

[email protected]

[email protected]

[email protected]

[email protected]

tél n° : 0331271165

Page 46: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

16) Stéphanie

17) Fabrice Lhériteau

18) Lambondala Fulgence

19) Rakotoarisata Odriambololona

20) Rakotonanahary Hery Nirina

21) Ranaivoson David

22) Raobsoananitran Drasana Victorien

23) Razafimandimbry Lucien Dierse

24) Hery Rakotondramanana

25) Philippison Lee

Cadre d’AROPA (ONG financé par le FIDA pour des

interventions de développements rural dans le Grand Sud)

Responsable de projet, projet SOA (Structuration des

Orientations Agricoles)

Directeur de cabinet de la commune urbaine d’Ambovombe

Androy

Directeur DRDR Anosy

Service d’appui à la restructuration des organisations

paysannes à la DRDR Androy

Service Protection des végétaux à la DRDR Androy

Directeur Direction Régional du Développement Rural (DDR)

de la région d’Androy

Service de Protection des végétaux de la DRDR Anosy

Responsable de l’antenne FAO au Sud

Moniteur de l’antenne FAO au Sud

[email protected]

Tél 0332959114

[email protected]

Tel: 0340561083

[email protected]

Tél: 0347910476

Tél: 0340565382

[email protected]

Tél: 0349894869

[email protected]

Tél: 0331143561

[email protected]

Tél: 0320556420 et 0341985444

[email protected]

Tél : 0320500313

Page 47: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

ANNEXE 3

Les Acquis des activités agricoles du GRET dans le Grand Sud11

Thématiques

Projets

OBJECTIF SUD FASARA PSASA

2002–2005

(volet agricole d’un projet

multisectoriel)

2006-2009

projet agricole (exposé à

plusieurs sécheresses

sévères ayant fortement

affecté son activité)

2009-2011

projet agricole

Production de

semences

Production locale et

importée.

Quelques centaines de kg

de semences produites

annuellement (haricot,

sorgho, patate douce)

24 t de semences produites

localement

25 000 boutures de manioc

sont produites/an localement

50 000 lianes de patate

douce sont produits/an

localement

Réhabilitation d’un centre

de production de semences

localement

217 t de semences produites

localement

(3 variétés de maïs, 2 variétés de

sorghos, 2 variétés de mils, une variété

de haricots, une variété d’arachide,

niébé, dolique, pois du cap, pois

d’Angole, konoke, mucuna)

Autonomisation technique du Centre

de Production de Semences

d’Agnarafaly

Constitutions de 133 groupes de

paysans producteurs de semences

Création d’une association de

producteurs de semences

Sélection

variétale

Test de variétés de

sorghos, maïs, niébés,

haricots, maniocs, patates

douces, ricins

Identification de variétés

adaptées :

4 variétés de maïs,

3 variétés de sorghos,

2 variétés de mil

6 nouvelles variétés de mils

introduites

30 variétés de konoke caractérisés, 3

variétés sélectionnées

15 variétés de sorghos testées, 3

sélectionnées

11 variétés performantes sont

produites dans le cadre de la

production de semences du projet

Boutiques de

semences

6 boutiques mise en place,

3 en échecs

25 boutiques sont en place

2.5 t d’arachide produites

localement vendues

2 t de haricots produits

localement vendus

80 points de vente constitués

56 t de semences vendues par ce

réseau

+

98 t de semences vendues à des

partenaires institutionnels

Développement

de l’agriculture

de conservation

15 sites de démonstration,

une trentaine de paysans

partenaires

Mise en place de parcelles

d’expérimentation en

agriculture de

conservation

70 000 plants d’arbres mis

en place avec succès

144 agriculteurs partenaires

sur les techniques

d’agriculture de

conservation

40 000 arbres plantés succès

Plus de 1000 agriculteurs partenaires

sur les techniques d’agriculture de

conservation

Début de diffusion spontané pour 3

techniques introduites, passage au

changement d’échelle en cours

Capitalisation Capitalisation sur les

activités du Gret en Androy

(lots de fiches + CD)

Publications de lots de fiches

techniques + CD

11

Projet « Structuration des Orientations Agricole », FAO/GRET, 2012

Page 48: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

ANNEXE 4

Tableau 1 : Communes et population ciblées par le projet « SOA »

Vente de

semences

Nombre de

groupes de

paysans

semenciers/démo

nstrateurs AC

Nombre de

paysans

(membres de

groupes)

nombre de

boutiques de

ventes de

semences

Behara 25 19 716 1 036 19 28 120 3 4 500 1 000 5 500

Tanandava atsimo 23 11 259 318 35 2 2 600 2 600

Sampona 20 12 999 104 125 13 120 1 3 000 1 400 4 400

Ifotaka 18 17 825 909 20 1 4 100 4 100

Amboasary 24 28 965 429 68 3 6 600 6 600

total district

Amboasary 110 90 764 2796 32 41 240 10 20 800 2 400 23 200

Antaritarika 25 15 429 524 28 5 3 500 3500

Nikoly 26 15 102 2 712 6 2 3 400 3400

Anjapaly 14 10 014 1 5 1 2 300 100 2400

Tsihombe 43 27 992 1 353 21 3 20 5 6 400 400 6 800

Marovato 18 13 486 546 25 1 5 5 3 100 50 3 150

Imongy 18 12 908 560 23 4 20 2 2 900 200 3 100

Faux Cap 14 11 187 469 24 1 5 3 2 600 50 2 650

total district Tsihombe 158 106 118 6164 17 10 55 23 24 200 800 25 000

Tsimananada 17 12 902 1 680 8 5 40 2 2 900 400 3 300

Anjeke-Ankilikira /

Beanantara27 12 314 150 82 4 40 2 2 800 400 3 200

Maroalopoty 50 18 949 72 263 7 60 5 4 300 400 4 700

Maroalomainty 32 32 645 265 123 3 40 1 7 500 400 7 900

Ambovombe 58 65 394 679 96 14 90 5 14 900 1 500 16 400

Ambanisarika 12 11 112 359 31 13 30 3 2 500 1 000 3 500

Analamary 9 1 009 141 7 3 20 1 200 100 300

Ambohimalaza 15 13 421 250 54 1 5 5 3 100 100 3 200

Ambonaivo 15 9 001 145 62 9 40 1 2 100 400 2 500

Erada 17 10 600 68 156 13 40 5 2 400 1 000 3 400

Ambondro 23 18 559 152 122 6 40 5 4 200 500 4 700

Ambazoa 20 15 168 69 220 6 40 6 3 500 400 3 900

Sihanamaro 23 20 120 600 34 2 20 6 4 600 200 4 800

total district

Ambovombe 318 241 194 4630 52 86 505 47 55 000 6 800 61 800

total 586 438 076 13 590 32 137 800 80 100 000 10 000 110 000

Commune

(25 communes

d'intervention)

POPULATION* Activités Nombre de cibles

Production de semences

et Agriculture de

conservation

nbre de fokontany nbre d'habitants surface (km²) densité de pop

ayant accès

aux

semences

(achats/distrib

ution)

Agriculture de

conservation

(adoptants)

Total du nombre de

cibles

Page 49: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

Tableau n°2 : Réparation de la population par district dans le Grand Sud en 201112

Région District Nombre de population

ANDROY AMBOVOMBE-ANDROY 331 327

ANDROY BEKILY 156 106

ANDROY BELOHA 103 623

ANDROY TSIHOMBE 104 367

ANDROY 695 423

ANOSY AMBOASARY-ATSIMO 198 119

ANOSY BETROKA 180 822

ANOSY TAOLAGNARO 257 612

ANOSY 636 554

ATSIMO ANDREFANA AMPANIHY OUEST 293 898

ATSIMO ANDREFANA ANKAZOABO 62 120

ATSIMO ANDREFANA BENENITRA 36 685

ATSIMO ANDREFANA BEROROHA 43 310

ATSIMO ANDREFANA BETIOKY ATSIMO 194 558

ATSIMO ANDREFANA MOROMBE 111 027

ATSIMO ANDREFANA SAKARAHA 107 147

ATSIMO ANDREFANA TOLIARY-I 148 487

ATSIMO ANDREFANA TOLIARY-II 250 432

ATSIMO ANDREFANA 1 247 663

En jaune les Districts concernés par le projet « SOA »

12

Donnée de l’INSTAT ; 2011

Page 50: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

ANNEXE 5

Ventes de semences contractées par le PSASA et nombre de bénéficiaires estimés13

TOTAL

Maïs

local

Maïs

Irat

200

Sorgho

Irat 204

Sorgho

Macia Mil

Haricot

sang de

bœuf

Arachide

Fleur 11

(Coque)

Niébé

local

Dolique

local

Cajanus

Konoke

Ventes partenaires (kg) 98 830 3 500 3 500 26 150 2 050 450 6 420 1 600 18 650 19 450 6 860 10 200

Ventes boutiques (kg) 56 429 13 668 658 39 17 114 133 17 051 7 385 147 234

Total

des Ventes (kg)

(kg)

155 259 17 168 4 158 26 189 2 050 450 23 534 1 733 35 701 26 835 7 007 10 434

Nb de bénéficiaires

selon l'hypothèse

haute

152 797 1 478 1 728 86 434 6 776 1 380 794 77 20 154 18 484 6 747 8 743

Nb de bénéficiaires

selon l'hypothèse

basse

76 398 739 864 43 217 3 388 690 397 38 10 077 9 242 3 374 4 371

13

Rapport du PSASA ; GRET, juin 2011

Page 51: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

ANNEXE 6 Recommandations relatives aux semences par GRET

Recommandations sur les choix de semences à commercialiser

Le GRET a dressé une carte pédoclimatique simplifiée. Des recommandations sur les

types de distributions de semences à faire par zone ont été établies.

Deux types de recommandations sont à prendre en considération : des recommandations

sur les types de semences qui permettrons une récolte rapide en vue de reconstituer

des stocks alimentaires et des recommandations sur des semences qui permettrons un

développement durable de l’agriculture, même si l’impact ne sera pas aussi immédiat.

A - Cultures/Variétés à cycles courts recommandés pour des récoltes rapides

permettant d’écourter la période de soudure.

Pluviométrie

(moyenne annuelle) Variétés proposées

<500mm et sols

sableux

Sorgho IRAT 204, MACIA (dans les zones où les traitements

phytosanitaires sont disponibles car le sorgho est très sensible aux

attaques d’insectes)

Konoke (à œil rouge ou œil noir)

<600mm

Sorgho IRAT 204, MACIA (dans les zones où les traitements

phytosanitaires sont disponibles car le sorgho est très sensible aux

attaques d’insectes)

Konoke (à œil rouge ou œil noir)

Niébé

>600mm

Sorgho IRAT 204, MACIA (dans les zones où les traitements

phytosanitaires sont disponibles car le sorgho est très sensible aux

attaques d’insectes)

Konoke (à œil rouge ou œil noir)

Niébé

Maïs : IRAT 200, CIRAD 482, POOL 16, Malaky

B. Cultures/Variétés recommandées pour un développement durable de

l’agriculture

Un ensemble de fiches techniques apportant des précisions sur les variétés à vulgariser dans le

grand Sud est disponible sur le site du Gret :

www.semencesdusud.com/concertation/fiches.htm

Pluviométrie

(moyenne annuelle) Cultures/Variétés recommandées

<500mm et sols

sableux Sorgho, Mil, Konoke, Cajanus

<400 mm Sorgho, Mil, Cajanus, Konoke

400 mm – 500 mm Sorgho, Mil, Cajanus, Konoke, Pois du cap

500 mm – 600 mm Sorgho, Mil, Cajanus, Konoke, Pois du cap, ricin

>600 mm Sorgho, Mil, Cajanus, Konoke, Pois du cap, ricin, maïs (variétés

améliorées : IRAT 200, CIRAD 412, Pool 16, Malaky)

Zones à accès à l’eau Distribution de semences pour la promotion d’autres cultures

maraîchères (haricots, courgette, …)

Page 52: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

ANNEXE 7

Spécifications techniques des semences de qualité déclarée

Type de culture

Pureté variétale (min. %)1

Pureté spécifique (min. %)2

Taux de germination

(min. %)3

Teneur en eau

maximum (%)4

Céréales Maïs 98 98 80 13

Sorgho 98 98 80 13

Mil 98 98 70 13

Riz 98 98 75 13

Légumineuses Niébé 98 98 75 10

Haricot 98 98 70 10

Pois d’Angole

98 98 75 10

Arachide 98 98 70 10

1.Pureté variétale: Pourcentage de semences pures qui produiront des plantes manifestant l’ensemble des caractéristiques de la variété définie. Pour certaines cultures, elle ne peut être déterminée que par analyse de l’ADN ou inspection des caractéristiques morphologiques des plantes au champ. 2.Pureté spécifique: Pourcentage de semences appartenant à la même espèce mais pas nécessairement à la même variété. Le reste peut être constitué de matières inertes, de semences de mauvaises herbes et de graines endommagées. 3.Taux de germination: Pourcentage de graines capables de germer et de donner des plantes dans des conditions optimales d’humidité, d’aération et de température. 4.Teneur maximale en eau: Pourcentage maximal d’eau de la graine qui est recommandée pour un bon stockage et une bonne germination. Il varie avec les cultures et les conditions environnementales, particulièrement l’humidité relative et la température de l’environnement. Il est nécessaire d’appliquer les normes locales.

Page 53: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

ANNEXE 8

Phases de production de semences de qualité pour les variétés améliorées

PRODUCTION DES SEMENCES CONTROLE DE LA QUALITE PHASE I

PHASE II

PHASE III

Commercialisation et

Assistance aux vulnérables

Acteurs humanitaires sur base du Plan de contingence et des indicateurs agricoles (FAO/PAM et autres intervenants) :

• Ciblage des familles vulnérables

• Distribution des bons (vouchers)

• Contrôle de la qualité

Circuit de commercialisation des semences

Organisation de l’assistance agricole d’urgence par le cluster

GRET

Production de semences

QDS de 1ère génération

Comité de contrôle

de la qualité des

semences et

d’inspection des

parcelles mis en

place par le SOC et

les deux DRDR en

collaboration avec

FAO et GRET :

système QDS

- Sur le CPAS et le CMS de Behara.

-Introduction de semences de pré-base

-Collaboration entre GRET, FOFIFA et

d’autres institutions de recherche.

Production des

semences élites

Page 54: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

ANNEXE 9

Analyse des forces, faiblesses, contraintes et opportunités des interventions de GRET dans le secteur semencier

Thème Forces Faiblesses Contraintes Opportunités

Politique, Stratégies,

législation et Ancrage

institutionnel

- Une législation semencière déjà promulguée.

- Les textes réglementaires et les décrets loi ont été promulgués.

- Ses organes de fonctionnement sont en place

- Dans la zone d’action de GRET il y a deux DRDR qui jouent le rôle de services décentralisés: celle de Fort Dauphin (Anosy) et celle d’Ambovombe (Androy).

- Pas de collaboration directe entre GRET et le SOC.

- La plupart des variétés utilisées par GRET ne figurent pas encore dans le CNEV

- Le SOC n’a pas encore les ressources pour faire la certification des semences partout dans le pays

- Le personnel des DRDR n’est pas formé et équipé

- La loi semencière met tous les obligations et les charges de contrôle de la qualité sur les producteurs.

- Le CNEV n’est pas actualisé - La législation semencière est très stricte

et n’a pas prévue d’autres alternatives

- Le SOC et le DVP sont disposés à collaborer.

- FOFIFA collabore avec GSDM pour la caractérisation des variétés des espèces agro-écologiques.

- La FAO collabore déjà avec le SOC et le DPV.

- Deux Comités de pilotage sont déjà mis en place

- Un cluster « sécurité alimentaire » au sein duquel des « groupes sectoriels » pour harmoniser les approches dans le cadre du LRRD.

Sélection et

diversification des

espèces et variétés

- Un centre semencier irrigué (CPSA) pour l’installation des essais de sélection variétale.

- Un nombre assez important de variétés adaptées au climat semi-aride de la région

- Le personnel de GRET et de la FAO à Ambovombe

- Collaboration entre GRET et FOFIFA

- La collaboration entre GRET et SOC n’est pas bien définie.

- Sélection seulement de céréales et de légumineuses. Pas de sélection de variétés de manioc et patate douce.

- Projet de petite durée pour mener toutes les étapes de sélection variétale (2 ans).

- GRET n’a pas de moyens financier pour faire la sélection variétale d’autres cultures.

- L’antenne de FOFIFA de Tuléar n’a pas de ressources financières pour faire la sélection variétale au CPSA.

- FOFIFA est disposé à collaborer. - FOFIFA, FAO et GRET ont déjà des contacts

avec des institutions régionales et internationales de recherche pour l’acquisition de nouvelles variétés.

- FOFIFA a déjà des variétés de manioc tolérantes à la sécheresse.

- GRET est avancé sur la sélection et purification des variétés locales des espèces agro-écologiques.

Production de

semences élites

(pré-base et base)

- Parcelles irriguées du CPSA et du CMS de Behara

- Un personnel de GRET et FAO disposé à faire le suivi des parcelles de production.

- Un nombre assez important de variétés adaptées.

- Collaboration effective entre FOFIFA, FAO et GRET.

- Pas de semences élites : Multiplication des semences prélevées sur les générations précédentes.

- Pas de pureté variétale. - Pas de collaborent avec le SOC. - Le CPSA irrigué par pompage avec des

coûts supplémentaires de carburant et d’entretien du moteur

- Le FOFIFA n’a pas de moyens financiers pour produire des semences élites de toutes les cultures

- Certaines espèces (konoke, mucuna, cajanus et mil) ne figurent pas dans le CNEV.

- Pour certaines espèces, FOFIFA a déjà des semences de souches

- FOFIFA, GRET et FAO ont des contacts avec les institutions de recherche régionales et internationales pour l’acquisition de semences de pré-base des variétés déjà cultivées.

Production de

semences de 1ère

et 2ème

- Un réseau de PMS a été mis en place - L’association de PMS de Behara est

- Semences déjà dégénérées. - Pas de respect de toutes les normes

- Les DRDR des régions du sud n’ont pas assez de personnel pour encadrer les

- Capitaliser les acquis de la FAO dans l’appui aux GPS.

Page 55: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

Thème Forces Faiblesses Contraintes Opportunités

génération motivée - 3 associations sont en création dans la

zone pluviale. - Pas de problème de superficies

agricoles pour beaucoup de PMS. - Volonté affichée de suivre les normes

QDS par plus de 60% de leaders de groupes de PMS

de production de semences QDS

- Confusion entre les techniques de production de semences et de l’agriculture de conservation

- Gestion des pesticides trop libéralisée et dangereuse (pas de colorant).

- Faible organisation et structuration des PMS.

PMS. - Pour les zones pluviales, la sécheresse

présente un risque majeur - Barrière culturelle pour la

structuration. - Pas de crédit pour améliorer et

augmenter la production et le stockage des semences des PMS.

- Le SOC, le DPV et les DRDR sont disposés à participer dans le contrôle de la qualité.

- Des PMS qui commencent à voir le bien fondé de s’associer.

- Une population qui manifeste un besoin de semences de certaines espèces en période de semis.

Conditionnement des semences

- Les PMS sont formés pour le triage des semences et la mesure du taux de germination.

- GRET leur donnent des sacs d’emballage.

- Les groupes de PMS reçoivent des produits et des mélangeurs pour de traitement phytosanitaire.

- Manque de certains matériels et équipements de conditionnement : bâches pour battage et séchage, humidimètres pour mesure du taux d’humidité avant le stockage, etc.

- Réticences de certains PMS pour enlever hors type au champ d’où un faible taux de pureté variétale.

- Pas de ressources financières pour acheter le matériel de conditionnement.

- Projet « SOA » pour l’appui aux PMS - GRET et la FAO ont un personnel capable

de faire le suivi/encadrement des groupes de PMS pour un bon conditionnement.

- Les groupes de PMS sont motivés.

Stockage des semences

- Des silos de stockage d’une capacité de 60 tonnes au CPSA.

- Un magasin de stockage d’une capacité de stockage de 60 tonnes près des bureaux de GRET.

- Un container d’une capacité de stockage de 300 kg par boutique de semences.

- Faible capacité de stockage près des bureaux de GRET à Ambovombe.

- Faible capacité de stockage au niveau des dépôts intermédiaires.

- Stockage trop centralisé chez GRET à Ambovombe; ce qui augmente les frais de transport.

- Manque d’infrastructures de stockage chez les PMS.

- Mélange des sacs de différentes cultures et variétés dans un même container des boutiques de semences.

- Problème de bandes armées qui volent les semences et empêchent les PMS et les boutiques de stocker une grande quantité.

- Manque de ressources financières des PMS pour améliorer leur stockage.

- Températures élevées qui ne permettent un stockage des semences pendant une longue période.

- GRET n’a pas de ressources financières pour améliorer les infrastructures de stockage des PMS et des boutiques.

- GRET et FAO peuvent faire un plaidoyer auprès des bailleurs pour financer l’amélioration des moyens de stockage des PMS.

- Les autorités administratives mènent des actions d’amélioration de la sécurité dans les régions du sud.

Contrôle de la qualité des semences

- Les techniciens de GRET font le contrôle de la qualité des semences de leur façon: vérification de la pureté spécifique et du taux de germination.

- Pas de collaboration avec le SOC. - Le contrôle de la pureté variétale et du taux d’humidité ne respecte pas les normes.

- Manque de quelques équipements de contrôle de la qualité : humidimètres, sondes métalliques, etc.

- Tous les PMS ne sont pas encore formés sur toutes les normes QDS.

- Pas de contrôle de la qualité des semences stockées dans les boutiques.

- Le SOC et le DPV n’ont pas de ressources humaines et financières pour faire un contrôle de qualité chez tous les PMS.

- Les parcelles des PMS sont situés dans des zones dispersées et parfois enclavées; ce qui augmentera le travail d’inspection des champs par le comité de contrôle de la qualité.

- Volonté des deux DRDR, du SOC et de DPV pour collaborer avec FAO et GRET.

- Expérience de collaboration entre FAO, SOC et DPV à capitaliser.

- Méthode de contrôle des QDS, mise en place par la FAO, plus souple et adaptée que la certification.

Page 56: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

Thème Forces Faiblesses Contraintes Opportunités

Commercialisation des semences

- GRET achète une partie des semences produites par les PMS : au moins une tonne par groupe de PMS.

- GRET a déjà mis en place un réseau de 80 boutiques de vente des semences.

- Quelques privés qui commencent à s’intéresser à la commercialisation de semences.

- En période de sécheresse les acteurs humanitaires deviennent des clients potentiels de semences de GRET.

- Distribution et commercialisation de semences trop centralisée sur GRET.

- Prix de vente des semences subventionnés par GRET; ce qui concurrence les éventuels privés qui voudraient se lancer dans ce business.

- Vente à perte avec des prix inférieurs au coût de production des semences; sauf pour le haricot et l’arachide.

- Des prix subventionnés qui découragent les initiatives éventuelles des vendeurs privés.

- GRET compte sur les éventuels achats d’autres partenaires (ONG et FAO) pour couvrir le déficit provenant de la vente dans les boutiques.

- Pas de marketing et de visibilité sur les disponibilités et la valeur ajoutée des semences de qualité

- Régions fragilisées par des périodes cycliques de sécheresse qui maintiennent la population dans la dépendance à l’assistance humanitaire.

- Régions enclavées difficilement accessibles aux clients éventuels provenant d’autres régions du pays.

- Les PMS manquent d’infrastructures adéquates de stockage.

- Les semis échelonnés constituent un mécanisme de suivie développé par les communautés locales. D’où un problème de faire une prévision de la demande en semences.

- Populations locales non encore consciente de la valeur ajoutée des semences de qualité.

- Population très dispersées en petits groupes claniques dans différents Fokontany.

- Une coordination du cluster axée sur l’approche « LRRD » permettant de créer un lien entre les approches des acteurs humanitaires et celles des acteurs du développement : les distributions gratuite des semences seront remplacées progressivement par des bons (vouchers) là où la disponibilité de semences ne pose pas de problèmes.

- Un réel besoin des semences des populations des régions du sud, surtout pour les cultures de haricot, maïs, arachide, dolique et sorgho.

- Des PMS et des autorités locales motivés qui cherchent des opportunités de développement et de sortie des crises alimentaires répétitives.

- Expertises de la FAO sur différents systèmes de distribution et commercialisation des semences à capitaliser.

Renforcement des capacités et Structuration des acteurs

- Présence continue de GRET dans le Grand Sud depuis plus de 12 ans.

- Transfert d’experts/compétences et partage d’expérience entre les projets de GRET.

- Le personnel de GRET et des PMS a déjà reçu des formations sur des thèmes variés.

- Les leaders des groupes de PMS reçoivent souvent des séances de mise à niveau.

- Des outils de formations (posters, fiches techniques) ont été élaborés par GRET.

- GRET est entrain de créer une ONG locale – Le Centre Technique Agro-Ecologique du Sud (CTAS).

- Faible capitalisation des acquis en production de semences par la population locale qui ne différencie pas encore la semence de la graine.

- Besoin d’un renforcement des capacités des PMS et des gestionnaires des boutiques sur les principes d’organisation d’une association, les outils de gestion des entreprises agricoles et le marketing.

- Besoin de différencier les formations sur l’agriculture de conservation et la production de semences.

- Structuration des acteurs locaux encore fragile pour la durabilité des actions.

- Méthode de vulgarisation de nouvelles techniques à renforcer par des essais de démonstration

- Population locale avec des croyances culturelles traditionnelles basées sur les lignées généalogiques de leurs ancêtres qui limitent les initiatives associatives en dehors des membres d’un même clan.

- Le personnel de GRET fait un suivi-encadrement de beaucoup d’activités à la fois et sur de grandes superficies.

- Dans le cadre du projet « SOA », GRET, la FAO, le SOC et le DPV vont se concertent pour définir les thèmes prioritaires de formation de tous les acteurs du système semencier

Page 57: Food and Agriculture Organization - Organisation …...pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012). Tableau n 3 : Estimation des marges potentielles sur

Thème Forces Faiblesses Contraintes Opportunités

pratiques qui associent les PMS et la population voisine-FFS

Suivi évaluation Suivi-évaluation et quantification adéquats des activités. Des rapports périodiques de projets

d’évaluation Des indicateurs bien définis dans le

projet « SOA »

- Difficulté d’avoir une ligne de base (baseline) sur la situation initiale du projet parce que les projets se suivent et utilisent les mêmes bénéficiaires.

- Manque de données sur l’impact des projets sur la sécurité alimentaire des populations dans les régions du sud.

- Durée limitée des projets qui empêche une bonne analyse de la ligne de base et de l’impact du projet.

- Pendant les années précédentes, la coordination des interventions dans le domaine de la sécurité alimentaire était fragile. D’où des chevauchements probables des activités de différents intervenants

- Un service de suivi-évaluation de la FAO qui va développer une fiche de suivi pour toutes les activités du projet « SOA ».

- Deux comités de pilotage mis en place pour la coordination des activités du projet « SOA » : CoPil du sud et CoPil d’Antananarivo.