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Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
Division des Opérations d’Urgence et de la Réhabilitation
TCE
MADAGASCAR
Projet OSRO/MAG/105/EC
Analyse de l’organisation et proposition d’amélioration du secteur
semencier développé dans les régions du Sud de Madagascar,
exposées au risque de périodes de sécheresse prolongée
Un Paysan Multiplicateur de Semences (PMS) devant son champ déjà récolté
Rapport Provisoire
Table des matières
Liste des tableaux
Liste des annexes
Abréviations
I. Introduction
I.1 Contexte général et objectifs de la mission
I.2 Contexte agricole des régions du Sud de Madagascar (Grand Sud)
I.3 Missions et taches du consultant
I.4 Méthodologie utilisée
II. L’importance de l’agriculture de conservation dans la sécurité
alimentaire des populations des régions du sud du pays
III. Analyse de la situation actuelle de la production des semences de
qualité dans les régions du sud malgache
III.1 Le respect de la Politique et stratégie semencière de Madagascar
III.2 Historique de la production des semences dans les régions du sud
III.3 Diversification des cultures et variétés par la recherche et sélection variétale
III.4 Production de semences élites (pré-base et base)
III.5 Production de semences « diffusables» par les PMS
III.6 Conditions de conditionnement et de stockage
III.7 Contrôle de la qualité des semences
III.8 Renforcement des capacités des PMS
III.9 Organisation et structuration des PMS
IV. Analyse du système de distribution et commercialisation des semences
IV.1 Circuit de commercialisation des semences mis en place par GRET
IV.2 Relation entre les coûts de production et les prix de vente des semences
IV.3 Estimation des besoins en semences et de la réponse apportée par GRET
IV.4 Assistance aux ménages vulnérables après une longue période de sécheresse
V. Proposition d’une stratégie de production, diffusion et
commercialisation des semences de qualité
V.1 Poursuivre la vulgarisation et de la promotion de l’agriculture de conservation
V.2 Un contrôle de la qualité de semences adaptées au système QDS
V.3 Transférer la sélection variétale au FOFIFA et initier une sélection communautaire pour
les espèces agro-écologiques.
V.4 Professionnaliser les associations de PMS pour la Production de semences QDS
V.5 Evoluer vers un système de commercialisation de semences basé sur le marché
VI. Recommandations générales sur la sécurité alimentaire et
nutritionnelle des régions du sud malgache
VI.1 Une coordination efficace du cluster qui maitrise bien la situation agricole, alimentaire et
nutritionnelle des populations des régions du sud
VI.2 Une diversification des cultures et des activités génératrices de revenu pour améliorer les
moyens d’existence et la situation nutritionnelle des populations locales
Liste des tableaux
Tableau n°1 : Liste des variétés sélectionnées et diffusées par GRET
Tableau n°2 : Superficie couverte et quantité de semences produites au CPSA par variété
pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012).
Tableau n°3 : Estimation des marges potentielles sur les achats-reventes de denrées en année
normale.
Tableau n°4 : Coût de production (CP) et prix de vente des semences plus bénéfices/pertes
qui en résulte en ariary par kilogramme de semences
Tableau n° 5 : Comparaison des prix de vente aux partenaires et via le réseau de proximité
(année 2010) .
Tableau n°6 : Estimation des besoins en semences pour l’assistance agricole de la campagne
agricole 2010-2011
Liste des figures
Figure n°1 : Circuit de commercialisation et de distribution des semences de GRET
Figure n°2 : Localisation des boutiques de vente des semences
Figure n°3 : Calendrier cultural simplifié de la commune d’Ambovombe
Figure n°4 : Nouveau circuit de commercialisation des semences dans le sud malgache.
Liste des annexes
Annexe 1 : Termes de Références du Consultant International
Annexe 2 : Liste des personnes rencontrées
Annexe 3 : Les Acquis des activités agricoles du GRET dans le Grand Sud
Annexe 4 : Tableau 1 : Communes et population ciblées par le projet « SOA »
Tableau 2 : Réparation de la population par district dans le Grand Sud en 2011
Annexe 5 : Ventes de semences contractées par le PSASA et nombre de bénéficiaires estimés
Annexe 6 : Recommandations relatives aux semences par GRET
Annexe 7 : Spécifications techniques des semences de qualité déclarée
Annexe 8 : Phases de production de semences de qualité pour les variétés améliorées
Annexe 9 : Analyse des forces, faiblesses, contraintes et opportunités des interventions de
GRET dans le secteur semencier
Sigles et Abréviations 1) AIM : Association Intercoopération Madagascar
2) ALT : Andrew Lew Trust
3) AROPA : Projet d’Appui au Renforcement des Organisations Professionnels et
des Services Agricoles
4) CARE : Association de Solidarité Internationale non Confessionnelle
5) CNEV: Catalogue National des Espèces et Variétés de plantes cultivées
6) CONASEM : Conseil national des semences
7) CPSA : Centre de Production de Semences d’Agnarafary
8) CTAC : Comité technique d’admission au catalogue
9) CTAS : Centre Technique Agricole du Sud
10) DRDR : Direction Régionale de Développement Rural
11) DHS : Distinction, Homogénéité et Stabilité
12) GPS : Groupement de Producteurs de Semences
13) GSDM : Groupe Semis Direct de Madagascar
14) FAO : Food and Agriculture Organisation
15) FAO/CAUR : Coordination des Opérations Agricoles d’Urgence et de
Réhabilitation
16) FOFIFA : Centre National de Recherche Appliquée au Développement Rural de
Madagascar
17) GRET : Groupe de Recherche et d’Echange Technologique
18) GSDM : Groupe Semis Direct de Madagascar
19) IMF : Institution de Micro-Finance
20) INSTAT: Institut National des Statistiques
21) QDS : Quality Declared Seed (semences de qualité déclarée)
22) ODDER : Organisation Diocésaine de Développement Rural
23) PAM : Programme Alimentaire Mondial
24) PSASA : Projet de Sécurisation de l’Approvisionnement en Semences pour la
Région d’Androy
25) PMS : Paysans Multiplicateurs de Semences
26) SIRSA : Système d’Information Rural et de Sécurité Alimentaire
27) SOA : Structuration des Orientations Agricoles
28) SOC : Service Officiel de Contrôle des Semences
29) VAT : Valeur Agronomique et Technologique
I. Introduction
I.1 Contexte général et objectifs de la mission
D’après l’Institut National des Statistique (INSTAT), la population malgache est estimée à
20,15 millions d’habitat et le taux de croissance annuelle à 3 pour cent. Plus de 75% de la
population vit en dessous du seuil de pauvreté (selon le seuil EPM : US$ 0.65 par personne et
par jour)1 ; ce chiffre dépassant les 80% pour ce qui concerne les zones rurales. Madagascar
détient un des taux les plus élevés de malnutrition chronique au monde avec plus de 50%
d’enfants de moins de cinq ans souffrant d’un retard de croissance.
De façon générale, environ 80% de la population malgache vivent en milieu rural avec
l’agriculture de subsistance comme seule source de revenu familial. Ils pratiquent des
techniques culturales basées sur des systèmes traditionnels de moindre coûts et fortement
dépendant des aléas naturels imprévisibles.
Dans l’ensemble, environ 27% de la population sont dans une insécurité alimentaire sévère
avec un stock alimentaire couvrant moins de 3 mois par an. Ce taux reste supérieur à 50%
dans les régions du Sud de Madagascar (Androy et Anosy) dont la population est affectée par
une insécurité alimentaire chronique causée par des périodes de sécheresse cycliques pendant
les quinze années précédentes, malgré les bonnes précipitations qui ont augmenté leurs
superficies cultivées de 50% en 2011 par rapport à 20102.
Le manque d’eau potable constitue également une des contraintes qui affecte l’état sanitaire
des populations dont la grande partie consomme l’eau du fleuve Madrare ou celle recueillie
après les quelques pluies qui tombent sur ces régions. En fonction de la disponibilité, à
Ambovombe le prix d’un bidon d’eau de 15 l coûte entre 300 et 500 ariary (0,2 USD).
I.2 Contexte agricole des régions du Sud de Madagascar (Grand Sud)
Avec une population estimée à environ 1.250.000 habitants (tableau en annexe n°4) qui
dépendent essentiellement du secteur primaire - l’agriculture, l’élevage et la pêche pour la
zone littorale - le Grand Sud malgache (Sud, Moyen Sud-ouest et Sud-ouest), est la partie du
pays la plus frappée par les aléas climatiques. Il est divisé en deux parties à savoir la partie
cristalline située au nord qui est relativement plus fertilité et dont la pluviométrie est plus
élevée que dans la partie sédimentaire située au sud vers le littoral. Cette dernière est
caractérisée par un climat semi-aride avec une faible pluviométrie, souvent mal répartie, qui
occasionne de longues périodes de sécheresse récurrentes (répétition estimée tout les 5 - 8
ans) et des crises alimentaires aigues, dénommées « kéré », au sein des populations rurales : la
pluviométrie d’Androy diminue progressivement de 600 mm à 250 mm/an au fur et à mesure
qu’on s’approche du littoral. La température varie entre 20 et 25°C. La zone située tout près
du littoral est aussi frappée par des vents violents et desséchants (alizés du Sud-Est),
dénommées « Tiokatimo », qui entrainent une érosion des sols, déjà déboisés, surtout dans
les partie non couvert par des coupes vents, ce qui affectent les cultures.
L’enclavement de ces régions du Sud constitue également un autre facteur limitant qui fait
qu’elles bénéficient de très peu de soutien des services administratifs de l’état au niveau de
l’encadrement des populations et de la vulgarisation des techniques agricoles adaptées. Ainsi,
les services décentralisés de l’état (DRDR d’Anosy et d’Androy) ont des ressources
financières et humaines très limités et n’arrivent pas à jouer correctement leur rôle régalien de
1 EPM 2010
2 Rapport de l’Evaluation des Récoltes et de la Sécurité Alimentaire, FAO/PAM, décembre 2011.
suivi/encadrement des agriculteurs et de vulgarisation des techniques agricoles innovantes.
Ainsi, les populations locales n’ont pas la capacité d’améliorer leurs moyens d’existence et
de s’adapter leurs mécanismes de survie au choc provoqué par les crises alimentaires
répétitives dues aux périodes de sécheresse prolongées. D’où une insécurité alimentaire
chronique qui frappe environ deux tiers de la population des régions du sud.
Les populations des régions d’Anosy et d’Androy vivent essentiellement des cultures
pluviales dont les principales sont le manioc, la patate douce, le maïs, le sorgho et les
légumineuses (haricot, dolique et niébé). Les agriculteurs ont l’habitude d’utiliser des
semences et du matériel végétal de qualité douteuse prélevés sur les récoltes précédentes,
échangés entre familles voisines ou achetés sur les marchés locaux. Cependant, pendant les
périodes de sécheresse prolongée, la disette perturbe le système local de conservation et
d’échange des semences en obligeant les familles de consommer leurs stocks de semences.
Ainsi, au début des saisons culturales qui suivent de telles période de sécheresse, le manque
de semences et de matériel végétal contraint la plupart des familles rurales à développer des
mécanismes de survie telles que la réduction des superficies agricoles, l’achat des semences
sur les marchés locaux ou auprès des boutiques de semences mis en place par GRET, ainsi
que l’importation de semences et de matériel végétal provenant d’autres régions avec le
risque d’introduire des variétés inadaptées conduisant à de grandes pertes de rendement.
C’est aussi pendant ces périodes de crise que, sous la coordination de la FAO/CAUR,
différents intervenants dans le domaine humanitaire déclenchent une assistance agricole
d’urgence axée surtout sur la distribution de semences et de matériel végétal aux ménages
vulnérables affectés.
Ainsi, depuis la grande sécheresse qui a frappé ces régions du sud en 1990, elles bénéficient
d’interventions agricoles de développement et d’urgence menaient par différents acteurs dont
les principaux sont la FAO, et des ONG nationales et internationales comme GRET, CARE,
CRS, AROPA, ODDER, ALT, SIF, Caritas, etc.
L’ONG « Groupe de Recherche et d’Echange Technologique (GRET) » est présente dans la
région d’Androy depuis 2002. Elle intervient dans le domaine de l’agro-écologie avec une
approche d’introduction et de diffusion des cultures et des techniques permettant de conserver
les eaux et la fertilité des sols accompagnée d’un encadrement des paysans multiplicateurs de
semences (PMS) des espèces adaptées à la sécheresse telles que le mil, le sorgho, le mucuna,
le konoké (Phaseolus lunatus), le pois d’Angole (Cajanus indica), la dolique et le niébé
(Vigna unguiculata), etc. Ainsi, dans ces régions du sud, GRET est l’acteur principal en
production et commercialisation des semences de différentes cultures auprès d’autres acteurs
humanitaires qui apportent une assistance agricole d’urgence aux familles affectées par la
sécheresse.
I.3 Missions et taches du consultant
Pendant une dizaine d’années GRET a déjà exécuté trois projets différents, financé par
l’Union Européenne, avec l’objectif d’améliorer la sécurité alimentaire des populations des
régions du sud, particulièrement la sécurité semencière souvent fragilisée par les périodes de
sécheresse cyclique. Les trois projets sont :
Objectif Sud pour la période 2002 à 2005.
Le Programme d'appui aux Filières Agricoles et d'amélioration de la Sécurité
Alimentaire dans la Région Androy (FASARA) pour la période de décembre 2005 à
novembre 2008
Le Projet de Sécurisation de l’Approvisionnement en Semences pour l’Androy
(PSASA) pour la période de janvier 2009 à juin 2011.
La mise en place d’une filière semencière fonctionnelle avec un réseau de production et de
commercialisation des semences des cultures adaptées aux conditions agro-écologiques des
régions du sud était l’un des résultats attendus de ces projets. Malgré l’effort louable de
GRET dans la structuration de cette filière, cet objectif n’est pas encore atteint. Un appui
technique des acteurs du secteur semencier dans le Grand Sud reste encore nécessaire pour y
installer un système durable de production et de commercialisation des semences de qualité.
Devant cette situation l’Union Européenne vient de financer GRET et FAO pour l’exécution
d’un projet de renforcement de la sécurité alimentaire des populations du Sud de Madagascar
à travers la mise en œuvre de pratiques agricoles améliorées avec comme objectif principale
« la Structuration des Orientations Agricoles (SOA) ». Ce projet vise à atteindre trois
résultats :
(1) Les semences adaptées sont disponibles et accessibles pour les agriculteurs des
districts d’Ambovombe, Tsihombe et Amboasary.
(2) L’agriculture de conservation se développe dans le Grand Sud et permet la restauration
de la productivité ainsi qu’une meilleure résilience au changement climatique.
(3) Les actions d’urgence et de réhabilitation s’intègrent de manière efficace avec les
actions de développement selon l’approche LRRD.
La mission du Consultant s’inscrit dans ce cadre et a comme objectifs de :
(1) Diagnostiquer le système actuel de production de semences comprenant: la
production, la capacité des PMS, le respect des normes de la législation semencière, le
circuit de diffusion et de distribution des semences.
(2) Proposer un modèle viable en tenant compte des contextes agro-écologiques et
socioculturels des régions ciblées (Est, Sud-est et Sud de Madagascar).
Les points spécifiques des termes de références de cette mission se trouvent en annexe 1.
I.4 Méthodologie utilisée
Le Consultant a utilisé la méthodologie de travail suivante :
Consultation des documents et des rapports déjà produits sur la sécurité alimentaire et la
production des semences à Madagascar, en général, et dans les régions du Sud, en
particulier. Ces documents fournis par les services concernés du Ministère de
l’Agriculture, la FAO et le GRET lui ont permis d’avoir une vision globale de l’historique
des interventions réalisées au cours des années précédentes, des résultats obtenus des
différents projets et des contraintes rencontrées.
Rencontre d’échange avec les responsables des différentes institutions/organisations
intervenant dans le secteur semencier à Madagascar. Des échanges avec de nombreux
experts et cadre du Ministère de l’agriculture, de l’Union européenne, de GRET et de la
FAO ont permis d’avoir une idée claire sur leurs activités, leur appréciation de la situation
actuelle de la filière semencière malgache et des actions à mener pour améliorer la
disponibilité et l’accessibilité des semences de qualité auprès des populations des régions
du sud. La liste des personnes rencontrées se trouve en annexe 2.
Rencontre avec les acteurs de la sécurité alimentaire, particulièrement la filière semencière,
dans les régions du Sud du pays. Du 9 au 23 Aout 2012, le Consultant s’est rendu sur
terrain au Sud du pays où il a réalisée plusieurs visites de terrain pour rencontrer les
différents intervenants : le personnel de GRET et de la FAO, les PMS, les producteurs
privés de semences, les gestionnaires des boutiques des semences et certains agriculteurs
de la localité. Il a aussi participé à la première réunion du Comité de Pilotage local et à la
séance de lancement du projet « SOA » dans laquelle étaient invités tous les autorités
administratifs et techniques des régions concernées. Il s’agissait surtout d’apprécier le rôle
joué par chacun de ces acteurs, les contraintes rencontrées et les solutions proposées pour
les résoudre. Les discussions avec les PMS, les gestionnaires de boutiques et les
agriculteurs étaient réalisées sous forme d’entretien semi dirigé sur base d’un questionnaire
élaboré par le Consultant.
Le 16 Août, une séance d’échange et discussion avec 40 leaders des PMS a été organisée
dans les bureaux de GRET. Il s’agissait : (1) de les informer sur la technique de production
des semences de qualité déclarée (QDS) et d’avoir leur avis sur la faisabilité de cette
technique à partir de la saison culturale suivante ; (2) de discuter avec eux un modèle
efficace de commercialisation des semences de qualité et une méthodologie
d’identification des familles vulnérables en cas de crise; (3) de relever les contraintes qu’ils
rencontrent et les solutions proposées pour améliorer leur système de production, de
conditionnement, de stockage et de commercialisation des semences de qualité.
Mardi le 21 Août : Réunion de restitution avec le personnel de la FAO et de GRET dans le
Sud du pays. Dans cette rencontre, les participants ont relevés ensemble des forces, des
faiblesses, des contraintes et des opportunités du système actuel de production et de
commercialisation des semences mis en place par GRET. Ensuite un échange a été fait sur
la réponse d’atténuation des faiblesses et des contraintes identifiées.
Lundi le 27 Aout : Réunion de restitution aux membres de la FAO, de l’Union
Européenne, de GRET et du Ministère de l’Agriculture se trouvant à Antananarivo. Les
participants ont faits des observations et donnés des suggestions sur les recommandations
proposées en vue d’améliorer le système de production et de commercialisation des
semences dans le sud du pays.
Analyse des informations recueillies et appréciation des observations faites lors des visites
de terrain et des réunions de restitution afin d’en tirer des leçons permettant de rédiger le
rapport.
Rédaction du rapport provisoire
Rédaction du rapport final
Durée de la mission
La mission a été réalisée du 2 au 30 Aout 2012.
II. L’importance de l’agriculture de conservation dans la sécurité
alimentaire des populations des régions du sud du pays
Ce point vient avant l’analyse du système semencier parce que l’agriculture de conservation
initiée par GRET dans ces régions du sud du pays est à encourager. En effet, les cultures sont
régulièrement frappées par des périodes de sécheresses récurrentes et des vents violents qui
constituent une contrainte majeure en provoquant la verse des cultures et la dégradation des
sols par érosion et/ou par dépôt de grandes couches de sables dans les parcelles agricoles.
En collaboration avec le Groupe Semis Direct de Madagascar (GSDM), GRET mène des
actions de recherche et de vulgarisation des techniques innovantes d’agriculture de
conservation des sols et des eaux. Cette approche est basée sur l’introduction et la
vulgarisation en milieu rural des espèces adaptées et des techniques agro-écologiques. Ainsi,
il a sélectionné des variétés de Cajanus cajan (Pois d’Angole), tolérantes à la sécheresse et
aux vents violents, qui sont utilisées comme coupe-vent autour des parcelles d’autres cultures
et dont le rendement relativement élevé par rapport aux autres légumineuses a un impact
positif sur les familles ayant déjà adoptées cette méthode. Cette culture présente aussi
l’avantage d’être semi-pérenne parce qu’elle peut donner une production acceptable pendant 4
à 5 ans. Elle est aussi utilisée comme plante fourragère. Pour le moment, elle est en diffusion
rapide parce que les populations locales ont déjà compris sa valeur ajoutée.
En outre, la pratique de cultures sous couvert végétal (SCV) est une autre technique
vulgarisée par GRET en faisant la promotion d’espèces de légumineuses tolérantes à la
sécheresse telles que les variétés à graines non amères de konoke ( Phaseolus lunatus –pois de
souche ou pois inconnu) et le mucuna dont la farine des graines est mélangée avec le café.
Elles sont cultivées en associations avec d’autres cultures pour diminuer l’évapotranspiration
par leur forte aptitude de couverture du sol et rétablir la fertilité en apportant de l’azote.
L’autre culture récemment introduite est le mil pour sa résistance indéniable à la sécheresse et
aux maladies qui attaquent souvent le sorgho et le maïs (chenilles foreuses des tiges).
Bien que leur diffusion spontanée commence à prendre de l’ampleur - surtout le pois
d’Angole - ces espèces n’ont pas encore pris une grande importance dans la sécurité
alimentaire des populations du sud dont la grande partie de leur alimentation dépend encore
du manioc, de la patate douce, du maïs, du sorgho, du niébé et du dolique. Cependant, en
période de sécheresse, ces cultures agro-écologiques présentent un avantage comparatif pour
la sécurité alimentaire des ménages. C’est pour cette raison que leur vulgarisation doit être
prise en compte dans le développement intégral de l’agriculture de ces régions du sud.
III. Analyse de la situation actuelle de la production des semences de
qualité dans les régions du sud malgache
L’analyse de la situation du système semencier suivi par GET dans les régions du sud a suivi
une approche participative qui a associé le personnel de GRET et de la FAO d’Ambovombe
ainsi que les leaders des Groupes des Paysans Multiplicateurs des Semences (PMS)
partenaires de GRET. Ainsi, les échanges/discussions entre ces différentes parties ont abouti à
l’élaboration du tableau des forces, des faiblesses, des contraintes et des opportunités du
système semencier actuel, situé en annexe 9, ainsi qu’à une proposition des recommandations
permettant de résoudre ou d’atténuer les faiblesses et contraintes identifiées.
III.1 Le respect de la Politique et stratégie semencière de Madagascar
La législation semencière malgache a été promulguée le 3 janvier 1995 par le décret loi n° 94-
038. Ensuite, le décret n° 2006-618 du 22 août 2006 a mis en place les organismes chargés de
la mise en œuvre de la politique semencière.
En 2008, le Gouvernement de Madagascar a sollicité l’assistance de la FAO pour
réactualiser sa stratégie nationale semencière. Cette requête fut accordée et plusieurs missions
de consultations se sont succédées pour aboutir à sa validation, le 30 Mai 2008, et à
l’élaboration de plusieurs textes réglementaires complémentaires à la loi 94-038 et à son
décret d’application 2006-618. Ces textes réglementaires concernent la mise en place
effective et le fonctionnement des institutions déjà créées par la loi, la mise en place du
système de contrôle et de certification et l’introduction d’une loi sur la protection de droits de
l’obtenteur ainsi que son décret d’application. Ces textes sont en harmonie avec les systèmes
de certification régionaux et internationaux pour autoriser Madagascar à commercialiser avec
le reste du monde, agrandir son marché de semences et attirer les investissements étrangers
dans les activités semencières. Ainsi le décret n°2010-1009 portant sur la réglementation de la
production, du contrôle, de la certification et de la commercialisation des semences a été
adopté. Des institutions et organes chargés de l’application de cette politique semencière ont
été mis en place. Il s’agit :
(1) du Conseil National des Semences, dénommé le CONASEM, qui a pour attributions
d’analyser la politique nationale semencière et de conseiller le Ministre chargé de
l’Agriculture en matière d’obtention, de production et de diffusion de semences ;
(2) du Service Officiel de Contrôle de la qualité des semences, dénommé SOC, qui exerce
des services publics de contrôle et de certification des semences et plants
conformément à la politique nationale semencière et aux dispositions de la loi
semencière;
(3) du Comité technique d’admission au catalogue, dénommé CTAC, qui est rattaché au
CONASEM et qui se charge principalement de l’homologation des variétés. Il est tenu
d’approuver ou refuser l’inscription d’une variété au catalogue à l’issue des résultats
des examens de DHS (Distinction, Homogénéité et Stabilité) et de VAT (Valeur
Agronomique et Technologique) ;
(4) du Catalogue National des Espèces et Variétés de plantes cultivées, dénommé CNEV,
dans lequel se trouve la liste limitative des variétés ou types variétaux dont les
semences et plants sont autorisés à être produits, introduits et commercialisés sur le
territoire national.
La mise en place de tous ces institutions fût un signe de volonté affichée du Gouvernement
malgache de coordonner le secteur semencier et un avertissement à tous les intervenants pour
qu’ils se conforment progressivement à la loi en vigueur. Cependant, la loi semencière est très
rigoureuse et met tous les obligations et charges de contrôle de la qualité sur les producteurs
des semences et plants. De plus, elle n’a pas prévue des alternatives pour l’amélioration du
système informel de production et d’approvisionnement de semences qui est le fournisseur
principal d’une partie importante de la population rurale.
Ainsi, pour le moment, le manque de ressources humaines et financières ne permet pas encore
aux institutions mises en place de jouer efficacement leur rôle régalien d’homologation des
variétés et de contrôle et certification des semences sur tout le territoire national. Cela est
plus difficile à mettre en œuvre dans les régions enclavées du Sud du pays, où seuls les
DRDR d’Androy et d’Anosy sont les services décentralisés sur lesquels peut s’appuyer le
SOC et le DPV pour le contrôle et la certification des semences.
Devant cette situation la plupart des intervenants dans les secteurs semenciers tels que GRET
ne collaborent pas avec SOC et jouent en même temps le rôle d’encadrement de la production,
de contrôle de la qualité et de commercialisation des semences. Ces activités sont
incompatibles parce qu’on ne peut pas être juge et partie.
Comme la FAO, a le mandat de fournir un appui technique aux pays dans leurs priorités
agricoles. Elle a déjà développé des stratégies d’appui aux intervenants dans le secteur
semencier pour que leurs activités de production de semences entrent progressivement dans le
respect des normes définies par la réglementation semencière. C’est ainsi qu’elle collabore
déjà avec le SOC et le DPV pour le contrôle de la qualité des semences produites par des
Groupements de Producteurs de Semences (GPS) qu’elle encadre à l’Est du pays. Cette
expérience pourrait être capitalisée dans la zone d’action de GRET pour l’aider à
professionnaliser les Groupes de PMS qu’il encadre. Cela est d’autant plus facile que le SOC
et le DVP sont disposés à collaborer dans la mise en place d’un système de contrôle de
semences de qualité déclarée (QDS) adapté aux conditions agro-écologiques et
socioéconomiques de ces régions du sud.
III.2 Historique de la production des semences dans les régions du sud
Jusqu’en 1993, la production des semences était surtout dans les mains des Centres de
Multiplication Semencières (CMS) gérés par les services décentralisés du Ministère de
l’Agriculture qui produisaient des semences de base pour répondre aux besoins des
producteurs de semences commerciales. En amont, la recherche variétale et la production de
semences de pré-base était assurée par des institutions de recherche, particulièrement le
FOFIFA et, dans une moindre mesure, FIFAMANOR pour les cultures fourragères, le blé et
la pomme de terre.
En 1994, fut instauré une politique de libéralisation et de désengagement de l’état du secteur
de la production directe qui a cédé tous les CMS aux privés multiplicateurs de semences sur
base de contrats de location.
Dans les régions du sud du pays, le Centre de Production de Semences d’Agnarafaly (CPSA)
est géré par GRET ; tandis que le CMS de Behara est géré en location par Mr Soja, un privé
multiplicateur de semences. Le CPSA se trouve le long du fleuve Mandrare qui est une des
rares ressources en eau disponible dans la zone, à 22 kilomètres au nord-ouest d’Amboasary
Atsimo, dans le sud de Madagascar.
Depuis 2002, GRET mène sur le CPSA des activités d’expérimentation et de sélection
variétale et de production de semences des cultures adaptées aux conditions agro-écologiques
des régions du sud. Avec une superficie totale de 20 ha de parcelles irrigables en bordure du
fleuve Mandrare, le CPSA comporte un dispositif mobile d’asperseurs (une motopompe d’une
puissance de 50 M3/h, 1.3 km de canalisations secondaires, 4 ha de couverture par les
canalisations tertiaires). Suivant ce dispositif, 10 ha de parcelles peuvent y être cultivées par
saison (2 saisons par an), quels que soient les aléas climatiques moyennant ces coûts
supplémentaires de pompage de l’eau.
Parallèlement, pendant les dix dernières années, GRET a mis en place un système semencier
communautaire composé d’un réseau de Paysans Multiplicateurs de Semences (PMS) qu’il
encadre pour la production de semences « diffusables ». Il encadre aussi un réseau de
boutiques de semences qui vendent les semences produites par les PMS. Les Acquis des
activités du GRET dans le Grand Sud3 sont relevés dans le tableau situé en annexe 3.
A côté du GRET, des actions ponctuelles et localisées de production de semences sont
réalisées par d’autres intervenants tels que:
(1) le CMS de Behara qui produit des semences de haricot, de riz et d’oignon.
(2) Un projet financé par la coopération suisse, en collaboration avec l’ONG AIM, qui
encadre des Groupements de Production de Semences (GPS) dans la zone cristalline
du nord des régions du Grand sud.
(3) D’autres ONG comme CARE, CRS et Caritas qui appuient leurs bénéficiaires en
semences de qualité, surtout les semences de haricot.
La description de l’état actuel du système semencier mis en place par GRET dans le secteur
semencier des régions du sud du pays par catégorie de semences est détaillée dans les lignes
qui suivent.
III.3 Diversification des cultures et variétés par la recherche et sélection variétale
GRET mène des interventions de recherche-sélection variétale au CPAS. Ainsi, le PSASA a
mis en œuvre les activités de sélection variétale suivantes4 :
- Essai comparatif d’une quinzaine de variétés de sorghos et de mils fournis par
l’ICRISAT (sur financement FAO) en 2010.
- Essai comparatif de variétés de konoke (sur financement AROPA) en 2011.
- Essai comparatif de 6 nouvelles variétés de mils fournies par l’ICRISAT, en 2011.
Pour le moment, à part des essais variétaux de ricin que GRET suit en partenariat avec l’ONG
EFA (Ezaka Fampandrosoana ny Ambanivohitra), il n’a pas d’autres essais de recherche.
Ces activités ont été conduites en partenariat avec le FOFIFA, qui a mis un chercheur à la
disposition du CPSA sur base des contrats de prestation financés par le projet. Ainsi, au cours
des dix dernières années, GRET a sélectionné et diffusé un nombre important de nouvelles
variétés de céréales (maïs, mil et sorgho) et de légumineuses (haricot, konoké, cajanus,
arachide et mucuna). La liste des cultures et variétés sélectionnées par GRET se trouve dans
le tableau n°1.
Tableau n°1 : Liste des variétés sélectionnées et diffusées par GRET
Type de culture Espèce (nom commun) Nom vernaculaire Variétés
Céréales Sorgho Sorghum bicolor IRAT 204 Macia
Mil Pennisetum
americanum
Mil à barbe
Souana 3
ICMV 92 222*
ICMV 94 206*
ICMV 89 305*
3 Projet « Structuration des Orientations Agricole », FAO/GRET, 2012
4 Rapport d’activité final du projet PSASA ; GRET, juin 2011
SOSAT C88
Maïs Zea mays IRAT 200
CIRAD 412
Maïs local
Légumineuses de rente Arachide Fleur 11
Haricot Phaseolus
vulgaris
Sang de bœuf
Lingot Blanc
Marbré
Légumineuses vivrières Dolique Viga unguiculata locale
Niébé Viga unguiculata Locale et splf2
Konoke Phaseolus lunatus Œil rouge
Sang de boeuf
Pois d’Angole Cajanus cajan indica
Mucuna locale
Pois sabre Canavalia locale
N.B. : Avec * ce sont des variétés non encore diffusées
Un nombre assez important des variétés des cultures agro-écologiques (mil, konoke,
mucuna, Cajanus cajan et bientôt le ricin) ne figurent pas encore dans le Catalogue National
des Espèces et Variétés de plantes cultivées (CNEV) et aucun marketing n’a été fait pour
qu’elles soient connues et diffusées dans d’autres régions du pays. La responsabilité reste
partager parce que le CNEV n’est pas régulièrement actualisé. Cependant, en collaboration
avec GSDM, FOFIFA a déjà commencé la caractérisation de la plupart des variétés de ces
espèces dans le but de les inscrire dans le CNEV.
Concernant la diversification des cultures et des variétés, GRET a concentré son effort sur la
sélection et la diversification variétale des cultures de légumineuses et de céréales qui
répondent mieux à l’agro-écologie et à l’agriculture de conservation des eaux et des sols. Ces
cultures adaptées pour leur tolérance à la sécheresse sont d’une importance capitale parce
qu’au niveau nutritionnel, elles remplacent efficacement les cultures traditionnelles de maïs et
de haricot très sensibles au déficit hydrique. Cependant leur faible productivité les rend
moins compétitives par rapport aux cultures à tubercules – dont le manioc et la patate douce –
à haut potentiel de production et aussi tolérantes à la sécheresse, sur lesquelles repose la
sécurité alimentaire d’une grande partie de la population du sud. D’où l’importance d’une
diffusion de nouvelles variétés de manioc et de patate douce performantes et tolérantes à la
sécheresse afin de diminuer le risque de perte de rendement en cas d’aléas naturels majeurs.
FOFIFA a déjà une collection de variétés de manioc tolérantes à la sécheresse qui serviraient
de base d’une multiplication dans le Sud. En effet, il vaut mieux prévenir que guérir en
accompagnant ces cultures par des actions de diversification variétale avant qu’elles ne
dégénèrent suite aux attaques de maladies épidémiques comme ce fut le cas de la mosaïque
sévère du manioc qui a décimé les cultures des pays de l’Afrique centrale et de l’Est. D’après
les observations sur terrain et les témoignages de certains techniciens agricoles de ces régions
du sud, l’impact de la mosaïque du manioc est déjà perceptible sur la production de certaines
variétés locales bien qu’il y en ait qui résistent encore. Cette préoccupation a été aussi relevé
par les autorités locales dans la séance de lancement du projet « SOA ».
De plus, les régions du sud sont très pauvres en cultures maraîchères et fruitières. Une
introduction des cultures maraîchères précoces et à haut potentiel de production améliorerait
aussi la nutrition et la résilience des populations en période de crise alimentaire ; ce qui
faciliterait l’intégration des espèces adaptées à l’agro-écologie vulgarisées par GRET, dans un
système global d’amélioration de la sécurité alimentaire de la population du sud.
III.4 Production de semences élites (pré-base et base)
Dans le temps, le CPSA et le CMS de Behara avaient la vocation de produire des semences de
base pour approvisionner les producteurs de semences du sud. Pour le moment, GRET
produit au CPSA des semences que servent de noyau d’origine pour la chaine de production
de semences mis en place. Il ne s’agit pas réellement de semences de base parce que, mis à
part la variété de maïs CIRAD 142 qui est récemment introduite, les semences utilisées pour
les autres variétés sont loin d’être des semences de pré-base provenant directement des
institutions de recherche spécialisée en la matière. Au lieu de réintroduire des semences élites
après une ou deux générations de multiplication, GRET reconstitue plutôt son noyau de
semences à partir des générations précédentes en sélectionnant des plantes mères au champ,
sur base de leur vigueur et de leur état sanitaire satisfaisant, et en triant les graines au moment
du conditionnement. Le même système est utilisé par le privé gestionnaire du CMS de Behara
qui produit des semences de haricot, maïs, oignon et riz.
Cette méthode de sélection participative utilisée souvent pour l’amélioration des variétés
locales tout en sauvegardant les ressources phytogénétiques locales pour l’alimentation et
l’agriculture (RPGAA) devient rapidement inefficace lorsqu’il s’agit de variétés améliorées
par des institutions de recherche agricole, surtout pour des espèces allogames, comme le maïs,
dont le phénotype ne donne pas une réelle vision du génotype. Cpendant, elle peut être utilisée
pour la sélection des variétés locales agro-écologiques de konoke, cajanus, dolique et mucuna.
Les superficies cultivées et les productions obtenues au CPSA pendant la grande saison
culturales 2011-2012 (de novembre 2011 à mars 2012) figurent dans le tableau n°2. Environ
4,5 ha ont été mis en culture.
Pour la contre saison (Avril à novembre 2012), environ 4,5 ha de parcelles ont été mis en
culture pour la production de semences de haricot (1,6 ha), maïs (0,7 ha), sorgho (0,8 ha) et
konoke (1,4 ha). Une parcelle supplémentaire de 0,6 ha est aussi exploitée pour la production
d’éclat de souche de Brachiaria.
Tableau n°2 : Superficie couverte et quantité de semences produites au CPSA par variété
pendant la grande saison culturale 2011-2012 (novembre 2011 à mars 2012)5.
Culture Variété Superficie en m2
Rendement en kg/ha
Production de semences en kg
Observations
Mil
CAR 7800 377 222
Fortes attaques d'oiseaux
Souna Mau 2300 74 17
ICMV IS 92 222 4500 360 162
ICMV IS 94 206 4100 180 74
ICMV IS 89 305 4500 133 60
Icritabi 3050 344 105
Sosat C88 3500 60 21
Total mil 29750 222 661
5 Rapport de démarrage du projet SOA ; GRET, juillet 2012
Sorgho
Irat 204 4500 1207 543
Macia 3050 1230 375
Bohiritse 4500 284 128
Total sorgho 7550 1046
Arachide Feur 11 8200 517 En coques
Concernant la gestion et l’entretien des parcelles de production de semences au CPSA, à part
un cas exceptionnel d’une parcelle mal entretenue occupée par une association de cajanus et
de konoke avec des risques élevés de mélange de gousses et de graines à la récolte, les autres
parcelles de production de semences de maïs, de sorgho et de konoke étaient bien entretenues
en cultures pures. Cependant, l’inspection des parcelles et le contrôle de la qualité des
semences produites au CPSA par une entité indépendante (SOC) reste nécessaire.
III.5 Production de semences « diffusables» par les PMS
Pour augmenter la quantité de semences et approvisionner les agriculteurs locaux au début de
chaque saison, GRET a mis en place un réseau de Paysans Multiplicateurs de Semences
(PMS). Il s’agit de deux catégories de PMS structurés en petits groupes pilotés chacun par un
chef de groupe :
La première catégorie comprend des PMS qui exploitent les parcelles situées en périmètre
irrigué dans la zone de Behara. Ils y produisent surtout des semences de maïs local et de
sorgho en grande saison ainsi que du haricot sang de bœuf et du sorgho en contre saison.
Des 169 paysans partenaires de GRET en juin 2011, seuls 29 paysans répartis en 10
groupes des contrats de production de semences avec le projet « SOA ». En contre saison,
ils ont multipliés des semences de haricot sur une superficie de 4,4 ha avec une production
totale estimée à 5,5 tonnes.
La deuxième catégorie est située dans les communes de Sampona-Maroalomainty-
Maroalopoty-Beanantara, dont la pluviométrie moyenne annuelle permet d’escompter des
rendements réguliers et relativement acceptables. Il s’agit de 88 groupements de PMS
constitués de 583 membres qui produisent des semences de niébé, de sorgho, de konoke,
de pois d'Angole (Cajanus cajan) et de mil. Depuis le début du projet « SOA » en janvier
2012, environ 7,8 tonnes de semences de sorgho et 0,7 tonnes de semences de mil (soit un
total de 8,5 tonnes) ont été achetées par GRET à ces groupements.
Ces groupes de PMS utilisent des semences provenant du CPSA qui sont pour le moment
difficile à classer dans les catégories définies par un système formel de production de
semences de qualité. Il est ainsi normal qu’après beaucoup de générations de multiplication
sans introduction de nouvelles semences de base, le niveau de mélange variétal soit élevé et
complique le travail de triage des semences.
La capacité de production des PMS varie en fonction des conditions agro-climatiques de la
zone et de la motivation de leurs membres. Ainsi, les PMS exploitant les parcelles irriguées de
Behara courent moins de risques d’être affectés par la sécheresse que ceux qui exploitent les
zones pluviales. Ils sont ainsi intéressés par la production des semences de haricot, de sorgho,
de riz et de maïs faciles à commercialiser et rentables. Tandis que les PMS qui habitent dans
les districts d’Ambovombe et de Tsihombe, frappées souvent par des périodes récurrentes de
sécheresse, préfèrent produire des semences de niébé, de dolique et de sorgho tolérantes à la
sécheresse. Le GRET est aussi entrain d’introduire dans leur système de production les
cultures de konoke, mil, mucuna et pois d’Angole utilisées en agriculture de conservation.
Concernant le respect des normes de production de semences, la grande partie des PMS,
surtout ceux des zones pluviales, ont l’habitude de minimiser les risques de perte de
rendement en associant une série de légumineuses de couverture du sol (konoke, mucuna ou
dolique) avec d’autres cultures. Malgré l’importance indéniable de cette pratique pour la
réduction de l’impact négatif de la sécheresse, l’association des cultures est souvent
déconseillée en production de semences de qualité parce qu’elle ne facilite pas l’inspection
des parcelles du personnel du SOC dont les normes ne sont pas adaptées aux cultures
associées. Toutefois, les haies de pois d’Angole pour protéger les parcelles de production des
semences contre les vents violents ne sont pas déconseillées à condition d’éliminer les lignes
de bordures lors de la récolte parcellaire. En outre, à la place d’une association de culture,
une rotation dans le temps entre une légumineuse et une céréale conviendrait pour améliorer
la fertilité du sol.
L’autre contrainte majeure observée est la gestion des produits phytosanitaires qui se trouvent
au niveau des PMS alors qu’ils ne mesurent pas toujours le danger qu’ils présentent. De plus
les produits utilisés pour le traitement de semences avant le stock méritent d’être colorés pour
qu’au moins la couleur des semences traitées soit différente de celle des graines consommée
par la population.
Les données du tableau situé en annexe 4, montrent que dans le cadre du projet « SOA »,
GRET compte encadrer 137 groupes composés de 800 PMS répartis sur 25 communes des
districts d’Ambovombe, Tsihombe et Amboasary. L’objectif visé est que ces groupements
arrivent à produire et commercialiser 80 tonnes de semences par an en 2014. Il serait plutôt
opportun de prioriser la structuration et la professionnalisation de quelques associations de
PMS pour la production et la commercialisation des semences de qualité que de mettre en
avant les quantités de semences produites sans aucun objectif de durabilité des actions.
III.6 Techniques de conditionnement et de stockage
(a) Conditionnement
Que ce soit au CPSA ou chez les PMS, la récolte des gousses des légumineuses est faite
directement au champ et la paille reste dans les parcelles pour servir d’engrais vert qui est
enfouis pour améliorer la fertilité du sol.
Le manque de matériel de conditionnement présente une contrainte majeure sur la qualité des
semences des PMS. Ainsi, certains leaders des PMS ont affirmé qu’ils effectuent le battage
des gousses sur sol, sans aucune protection contre les infections éventuelles des graines. De la
même façon, GRET utilise souvent des femmes et des filles pour le triage des semences
quelques fois directement sur le sol devant son magasin de triage.
Le séchage des semences est fait sur des bâches (pour GRET) ou des nattes (pour les PMS).
Par manque d’humidimètres, ils vérifient le taux d’humidité de la graine en la craquant sous la
dent ; une méthode subjective qui n’est pas précise et présente un risque de stockage de
graines avec un taux d’humidité élevé. Cela expose les semences aux maladies de stock et
accélère la perte de leur pouvoir germinatif. Il arrive aussi que, par négligence ou manque de
volonté, le triage ne soit pas bien effectué par certains PMS. Ainsi, il serait mieux d’être
rigoureux au niveau du contrôle de la qualité des semences produites par les PMS et surtout
de renforcer leur capacité pour le respect strict des normes exigées.
(b) Stockage des semences
Pour le stockage, le CPSA dispose de 15 silos d’une capacité de stockage de 60 tonnes de
semences et d’un magasin de triage/traitement des semences et de conservation d’autres
intrants agricoles. Malheureusement, pour le moment Agnarafary est située dans une zone
affectée par l’insécurité due aux bandes armes qui volent les zébus et les stocks alimentaires.
Ainsi pour plus de sécurité, le GRET limite la quantité de semences stockées à ce centre.
A Ambovombe, à côté des bureaux de GRET, le projet « SOA » loue aussi un magasin de
stockage d’une capacité de 60 tonnes. C’est dans ce magasin que se trouve actuellement la
grande partie des semences achetées par GRET. Cette capacité s’est avérée insuffisante en
période de crise lorsque, en 2010, GRET a due acheter et stocker plus de 100 tonnes de
semences pour satisfaire les besoins des partenaires ayant apporté une assistance agricole
d’urgence aux ménages vulnérables, affectés par la sécheresse des années 2009-2010.
Dans ce magasin, les semences sont stockées dans des sacs en polypropylène entassés les uns
sur les autres. La façon dont les semences sont stockées présente un risque de perte rapide de
leur pouvoir germinatif si la durée de stockage est prolongée au-delà d’une année. En effet, la
température de la salle de stockage reste élevée. De plus l’espace de stockage est tellement
réduite qu’ils ont dû déposer une partie des sacs directement par terre ou adossés aux murs,
sans palettes en bois pour les protéger contre l’humidité du sol ou des murs. Noter qu’une
grande partie des semences de sorgho (environ 30 tonnes) viennent de passer une année au
stock et seront vendues comme graines de consommation.
Les PMS n’ont aucune infrastructure de stockage et sont obligés d’acheminer leurs semences
dans le magasin de GRET qui leur donne des sacs d’emballage juste après le
conditionnement. Mais comme GRET n’achète pas la totalité des semences produites par les
PMS, le reste est soit consommé par la famille ou vendu sur les marchés locaux comme
graines de consommation; ce qui présente une perte d’une quantité non négligeable de
semences de qualité et raccourci la filière semencière.
Pour la commercialisation des semences, GRET a doté à chacun de ses boutiques de semences
un container d’une capacité de stockage de 300 kg. Il est renforcé par un intérieur en métal
pour éviter les attaques de rongeur et surtout le contact des semences avec l’eau. Le même
type de containers est donné à chaque dépôt intermédiaire situé sur les chefs lieu des
communes qui doit fournir aux autres boutiques de la même commune. Il semble illogique
qu’un dépôt d’approvisionnement ait la même capacité de stockage que les boutiques
détaillants. Mais à voir la faible quantité de semences vendues par ces dépôts communaux,
cette capacité de stockage de 300 kg est suffisante dans le système actuel. En effet, un nombre
important de boutiques de semences continuent de s’approvisionner directement chez GRET
malgré la présence de ces dépôts communaux ; ce qui montre que cette initiative de
décentralisation de ce circuit d’approvisionnement de semences n’a pas été bien comprise par
tous les acteurs.
Concernant la technique de stockage des semences dans les boutiques, des sacs de semences
de différentes espèces et variétés sont déposés l’un à côté de l’autre dans le container avec des
risques de mélange de semences d’espèces et/ou variétés différentes lors de leur manipulation
pour la vente aux clients.
De façon globale, malgré la faible humidité relative souvent observée dans le sud, les
températures élevées limitent la durée de stockage des semences en diminuant rapidement
leur pouvoir germinatif. A part le magasin de stockage de GRET, les autres acteurs ont des
moyens de stockage rudimentaires qui méritent d’être améliorés.
III.7 Contrôle de la qualité des semences
Les inspections des parcelles du CPSA et des PMS sont effectuées par les techniciens de
GRET qui leur donnent des conseils sur l’épuration variétale au champ et l’entretien général
de leurs parcelles de production de semences. Pour le contrôle de la qualité des semences
après la récolte, la pureté spécifique et variétale reposent sur le triage et le taux de
germination est régulièrement vérifié au stock de GRET. Cependant, il n’y a pas un contrôle
régulier de la qualité des semences dans les boutiques de vente réparties dans les Fokontany.
De plus, tous les PMS ne sont pas encore formés sur les normes de production des semences
de qualité déclarée (QDS).
Par manque d’humidimètre, le taux d’humidité des semences est estimé en craquant la graine
sous la dent; ce qui n’est pas rassurant parce que le taux d’humidité élevé dépend aussi bien
d’un séchage insuffisant que de l’humidité relative élevée. Les semences mal séchées courent
le risque d’être attaquées par les champignons, surtout lorsque la température et l’humidité
relative sont élevée. D’où l’importance d’une mesure précise de la teneur en eau des semences
par un humidimètre.
Comme GRET travaillent sans l’appui du SOC et du DPV, il n’est pas garanti que le système
d’inspection et de contrôle de la qualité des semences suivi par ses techniciens soit basé sur
des normes définies pour la production de semences de qualité. Il convient de préciser que le
SOC et le DPV n’ont pas encore les ressources humaines et financière suffisantes pour faire
un contrôle de la qualité des semences au niveau national. Ils délèguent souvent leur fonction
régalienne à la DRDR qui couvre la région concernée.
III.8 Renforcement des capacités des PMS
Le renforcement des capacités des PMS est réalisé par GRET à travers des séances de
formation et de mise à niveau des leaders responsables des groupes de PMS. Ces derniers
reçoivent ensuite des outils (posters, fiches techniques, etc.) leur permettant de transmettre les
techniques apprises aux autres membres des groupes. Ainsi, dans la séance de mise à niveau
de 35 leaders de groupes organisés le 16 Aout 2012, ils ont reçu des explications sur la
technique de production de semences de qualité déclarée et plus de 65% (23 sur 35) d’entre
eux ont affirmé qu’ils peuvent les appliquer dès la saison culturale prochaine.
Les techniciens de GRET ont aussi été formés sur différents thèmes relatifs à l’agriculture de
conservation et la production de semences de qualité. De plus, en collaboration avec le
GSDM, GRET a élaboré un nombre important de fiches techniques sur l’agriculture de
conservation. Un travail pareil mérite d’être fait sur les techniques de production, protection,
conditionnement et stockage de semences de qualité. Noter qu’en collaboration avec le DPV,
la FAO a déjà élaboré des fiches techniques sur les méthodes de lutte contre certaines
maladies des cultures qu’il serait mieux de partager avec les techniciens de GRET.
La transmission de connaissance, réalisée par des leaders de groupes de PMS, à travers des
séances de formation illustrées par des posters mérite d’être accompagnée par une approche
plus pratique et participative basée sur des parcelles de démonstration autour desquelles les
techniciens agronomes de GRET, les PMS et les populations voisines font des observations et
échangent les idées pour arriver à un choix consensuel de la meilleure technique ou variétés.
Il est aussi indispensable de séparer les formations sur l’agriculture de conservation et de
celles des techniques de production de semences pour éviter de créer la confusion chez les
PMS.
III.9 Organisation et structuration des PMS
Dans le périmètre irrigué de Behara, GRET est en train d’encadrer la structuration d’une
association de producteurs de semences, dénommée FMDB (Fikambana Mpamokatra
Doriaao Behara), qui comporte actuellement 53 membres (juin 2011). Son conseil
d’administration est composé de 6 membres, représentant chacun un lignage (familles
provenant du même ancêtre commun), et son bureau est composé de 6 autres membres. La
dynamique enclenchée sera poursuivi pour que l’association intègre la totalité des 28 groupes
composés de 159 paysans partenaires de GRET au cours des années à venir.
Des efforts de structuration d’autres PMS sont déjà engagés même en zone sédimentaire, où
prédomine l’agriculture pluviale, parce que tous les PMS sont actuellement répartie en 88
groupes comprenant au total 583 membres. Chaque groupe est dirigé par un leader de PMS
reconnu par son chef de Fokontany (village d’au moins 500 habitants).
Les activités de structuration des groupes de PMS en associations viables et
administrativement reconnues doivent être renforcées pour qu’elles s’approprient
progressivement des actions de GRET sur la production, le conditionnement, le stockage et
surtout la commercialisation des semences de qualité.
Tous les PMS et les gestionnaires des boutiques rencontrés ont exprimé un réel besoin de
renforcement de capacité pour qu’ils puissent comprendre l’importance et l’objectif des
associations et le rôle qu’ils doivent jouer dans la promotion de leurs semences auprès des
agriculteurs qui sont leurs clients potentiels.
IV. Analyse du système de distribution et de commercialisation des
semences
IV.1 Circuit de commercialisation des semences mis en place par GRET
La commercialisation actuelle des semences dans les régions du sud est centralisée au niveau
de GRET. Il achète la grande partie des semences produites par les PMS à un prix
préalablement fixé dans le contrat sur base de l’analyse des coûts de production et des prix de
la graine sur le marché local. En général, le prix des semences est relativement plus élevé que
le prix des graines. Les semences sont ensuite acheminées vers son magasin de stockage
d’Ambovombe pour être triées, emballées dans des sacs en polypropylène et stockée pour
attendre leur vente à dans des boutiques de semences ou aux partenaires éventuels.
En fonction des besoins des populations environnantes, chaque boutique fait la commande des
semences auprès de GRET qui fait ensuite la livraison. Les prix de vente des semences sont
subventionnés par GRET pour permettre aux petits agriculteurs d’avoir accès aux semences
de qualité (tableau n°4). Ensuite, GRET récupère l’argent généré par la vente des semences
moyennant un pourcentage (15% des frais de vente) laissé au gérant de la boutique pour payer
ses prestations. Si les semences ne trouvent pas de clients, elles sont récupérées par GRET
pour les vendre comme produit de consommation. A côté de cette vente au niveau des
boutiques, GRET vend aussi des semences aux partenaires (FAO et ONG) qui font des
commandes au début de chaque saison culturale.
En outre, GRET a des contrats avec des paysans (non PMS) pour la production de semences
des variétés locales (niébé, dolique, maïs local, cajanus et konoke) en suivant des normes de
production moins exigeantes que la production de semences de qualité. Il achète souvent ces
semences à des prix proches de ceux de la graine pour les vendre aussi dans des boutiques ou
auprès des partenaires éventuels que les commandent. Cette collecte de semences locales
auprès des paysans, n’ayant pas suivi les normes exigées pour la production de semences de
qualité, pourrait avoir un impact négatif sur le marketing des semences de qualité produites
par les PMS parce qu’elle donne l’impression à la population locale que les semences vendues
par GRET n’ont aucune valeur ajoutée par rapport aux graines qu’elle a l’habitude d’utiliser.
La figure n°1 montre le circuit actuel de commercialisation et de distribution des semences.
D’après GRET, la mise en relation directe des PMS avec le réseau de distribution parait
difficilement envisageable compte tenu du contexte culturel et de l’extrême défiance entre
personnes de clans différents. Il est donc indispensable de maintenir un acteur intermédiaire
pour assurer l’articulation entre production et distribution. Il est toutefois visible que les PMS
ont la capacité de s’organiser en groupes, sur base de leur relation clanique, dont certains
pourront même évoluer en associations viables s’ils sont bien encadrés et surtout s’ils
reçoivent des formations adéquates. Au lieu de considérer leur organisation sociale comme un
défaut, il faudrait plutôt la capitaliser pour intégrer les PMS dans des associations et ainsi
améliorer leur capacité de production et commercialisation des semences de qualité.
Parmi les contraintes à surmonter, il y a entre autres le manque d’infrastructures de
conditionnement et de stockage des groupes de PMS, leur faible structuration qu’il faudrait
renforcer, le manque de visibilité et de marketing sur la valeur joutée des semences de qualité,
une région fragilisée par de période récurrentes de sécheresse avec une population habituée à
une assistance agricole gratuite, etc. Cependant, il existe des opportunités à saisir pour
atténuer l’impact négatif de ces contraintes. En effet, les autorités locales et les PMS sont
motivés et cherchent des opportunités de développement et de sortie de cette situation
d’actions ponctuelles d’urgence et non durables, la FAO vient d’initier une coordination du
cluster axée sur l’approche « Linking Relief Rehabilitation and Development (LRRD) », un
réel besoin des populations locales en semences de certaines cultures au début de chaque
saison, l’approche d’échange de bons (vouchers) contre les semences de qualité des PMS déjà
initiée par GRET et qui pourrait être capitalisée par les acteurs humanitaires lors de
l’assistance agricole aux personnes vulnérables, etc.
Figure n°1 : Circuit de commercialisation et de distribution des semences de GRET
Ce circuit qui ne repose que sur une seule ONG est artificiel et fragile. En plus de l’initiative
de GRET de créer une ONG locale « le Centre Technique Agro-écologique du Sud (CTAS) »
pour la reprise progressivement de ses activités, il est indispensable de renforcer la capacité
des différents acteurs, situés en aval de la filière semencière, à travers la structuration des
associations de PMS, des gérants des boutiques et des commerçants intéressés par la vente des
semences. La figure n°2 montre la localisation des boutiques mis en place par GRET.
Figure n°2 : Localisation des boutiques de vente des semences
GRET
Production des PMS
plus Collecte auprès
des paysans
contractants
Achat par les
Agriculteurs ayant de
l’argent
Ventes subventionnées
par le réseau des
boutiques
Vente non subventionnées
auprès des partenaires :
FAO et ONG
Assistance aux familles
vulnérables par des
distributions de semences
IV.2 Relation entre les coûts de production et les prix de vente des semences
D’après les données du tableau n°4, à part les prix de vente des semences de haricot et de
l’arachide, les prix des semences des autres cultures produites par le CPSA ne couvrent pas
ses coûts de production. Par contre, GRET fixe des prix d’achat des semences des PMS à un
niveau relativement élevé et ils arrivent à recouvrir leurs coûts de production en vendant les
semences de la plupart des cultures sauf le haricot et la dolique où ils ont perdu
respectivement 200 et 77 ariary par kg de semences vendues.
Cependant, comme l’achat de GRET s’effectue juste après la récolte, pendant la période où
les cours sont les plus bas, il ne donne pas l’opportunité aux PMS de profiter des prix élevés
au moment du semis. Comme le montre les données du tableau n°3, l’écart entre les prix des
denrées alimentaires est très élevé entre la période de récolte et la période du semis de la
culture concernée ; les prix d'achat des semences étant cependant toujours plus forts que les
prix des denrées. La vente des semences des PMS à GRET, juste après la récolte, leur fait
perdre des montants non négligeables qu’ils auraient gagnés même en les vendant comme
graines pendant la période du semis (tableau n°3) : perte de 800 Ar/kg pour le haricot, 1000
Ar/kg pour le niébé et 100 Ar/kg pour la dolique. Ainsi, lors de la rencontre des membres de
l’association de Behara, les membres de l’association ont soulevé ce problème. Il serait mieux
de les encadrer et de leur donner les moyens de stockage pour qu’ils puissent vendre leurs
semences aux prix relativement élevés de la période du semis.
Tableau n°3 : Estimation des marges potentielles sur les achats-reventes de denrées en année
normale.
Espèces Prix moyen
d’un kg de
graines à la
récolte
(Ar/kg)
(A)
Prix moyen
d’un kg de
graines
pendant la
période des
semis (Ar/kg)
(B)
Prix d’achat
des semences
des PMS par
GRET
(Ar/kg)
(C)
Marge
théorique
entre les deux
périodes au
kg (Ar/kg)
(B-A)
Pertes des PMS
par rapport aux
prix des graines
en période de
semis (Ar/kg)
(B-C)
Haricot 1300 2200 1400 900 800
Niébé 600 2000 1000 1400 1000
Dolique 500 900 800 400 100
Arachide 900 1400
Produit au
CPSA 500
Pour alléger le déficit causé par la vente subventionnée des semences dans les boutiques,
GRET augmente les prix de vente des semences aux autres partenaires tels que FAO et
d’autres ONG. Ainsi, le tableau n°5 montre que les prix de vente des semences de GRET dans
les boutiques équivalent à moins de 60% des prix de vente chez les partenaires. En 2010,
GRET a vendu 47,5 tonnes de semences aux partenaires contre 55,5 tonnes dans les
boutiques. Cette activité de vente aux partenaires pourrait intéresser les associations de PMS
et les commerçants locaux s’ils étaient informés. Dans le futur, il serait mieux qu’elle soit
cédée aux associations de PMS et/ou aux commerçants locaux pour améliorer leur situation
économique et ainsi les inciter à aimer le métier de producteurs/vendeurs de semences de
qualité. Dans ce cas, il faut que les partenaires utilisent la voie légale d’appel d’offre et de
compétition ouverte à tous les fournisseurs locaux.
Tableau n°4 : Coût de production (CP), prix d’achat/vente des semences et bénéfices/pertes qui en résultent en ariary par kilogramme de
semences6
Culture CP d'un kg Au CPSA (A)
CP d'un kg chez un PMS qui produit des QDS (B)
CP d'un kg chez un PMS qui ne produit pas de QDS (C)
Prix de vente d'un kg à la boutique (D)
Prix d'achat d'un kg de QDS chez un PMS ( E )
Prix d'achat d'un kg de semences chez un PMS non QDS ( F )
Bénéfices ou pertes du CPSA en ar/kg (D-A)
Bénéfices ou pertes des PMS QDS en ar/kg (E-B)
Bénéfices ou pertes des PMS non QDS en ar/kg (F-C)
Maïs (IRAT 200 et CIRAD 412) 2200 340 -1860
Sorgho 1378 1270 800 1600 -578 330
Mil 1444 900 1000 1000 -444 100
Arachide 1341 1550 209
Cajanus 1804 800 1240 1200 -564 400
Konoke 1473 800 1240 1200 -233 400
Dolique 877 1240 800 -77
Niébé 975 1120 1000 25
Maïs local 773 300 800 27
Haricot 1612 1600 2400 1400 788 -200
6 Les Coûts de production et les prix d’achat des semences ont été donnés par GRET, les prix de vente ont été relevés soit aux boutiques d’intrants.
Noter que 1$US équivaut environ 2200 ariary
Tableau n° 5 : Comparaison des prix de vente aux partenaires et via le réseau des boutiques
de proximité (année 2010)7.
Semences
Prix de
vente
Partenaires
(Ar/kg)
Prix de vente
Boutique
(Ar/kg)
Ratio prix
Boutiques/prix
Partenaires
Quantités
vendues
Partenaires
(Kg)
Quantités
vendues
boutiques
(Kg)
Maïs CIRAD
412 1700 810 48% 2000 2000
Maïs IRAT
200 1700 810 48% 3000 3000
Sorghos 2400 1400 58% 8000 0
Konoke œil 1800 1065 59% 2000 1550
Mils 2300 900 39% 1000 0
Pois d'Angole
(Cajanus) 1800 1065 59% 2000 1285
Arachide 1800 1246 69% 1500 2500
Dolique 1800 835 46% 10000 7000
Niébé 2000 1000 50% 12000 5000
Maïs local 1600 800 50% 3000 7800
Haricots sdb 3000 1800 60% 3000 25421
Total 47500 55556
IV.3 Estimation des besoins en semences et de la réponse apportée par GRET
Il n’y a pas de données quantitatives actualisées sur les besoins en semences dans les régions
du Sud. D’après une étude réalisée en 2009, basée sur les données du SIRSA, de la FAO et du
Ministère de l’Agriculture, les besoins annuels en semences pour la région Androy sont
grossièrement estimées à 500 tonnes de semences de maïs, entre 25 et 50 tonnes de
semences de sorgho et de mil, entre 200 et 300 tonnes de semences de légumineuses
(haricot, dolique et niébé) et 150 tonnes de semences d’arachide. Cela montre combien les
quantités produites par GRET, estimées à un maximum d’environ 100 tonnes de semences
(toutes cultures confondues) par an restent minimes.
Ainsi, le secteur semencier informel, constitué de semences paysannes échangées entre
famille ou vendues sur les marchés locaux, reste le grand fournisseur de semences en milieu
rural et concurrence même les vendeurs de semences de qualité. Ainsi, les faibles quantités
de semences vendues par les boutiques de semences, malgré les prix subventionnés par
GRET, constituent un signe évident qu’une contrainte majeure empêche les populations
locales de les acheter: soit la vulgarisation et le marketing sur l’importance des semences de
qualité par rapport aux graines ne sont pas encore développés, soit les espèces et/ou variétés
vendues ne répondent pas aux besoins réels des agriculteurs ou ces derniers se méfient du
système de commercialisation mis en place par GRET.
Le manque de visibilité des boutiques qui ne sont représentaient que par de petits containers
de 300 kg cachés dans une chambre d’une maison familiale pourrait aussi contribuer à cette
mévente. De même, les containers, faisant objet de boutiques communaux de semences, sont
gérés par des coordinateurs communaux de la sécurité alimentaire qui s’occupent aussi bien
7 Rapport final du PSASA ; GRET, juin 2011
des animations nutritionnelles et de la vente des produits nutritionnels pour les petits enfants
que de la vente des semences. La visibilité est plus focalisée sur les interventions
nutritionnelles que sur la vente des semences qui est venue se greffer dessus; ce qui pourrait
aussi contribuer à la diminution de la clientèle.
En effet, la connaissance et la confiance de la culture et/ou de la variété au niveau local ont
un grand impact sur le niveau des ventes, les agriculteurs étant méfiants vis-à-vis des variétés
nouvelles. D’où un besoin d’initier des interventions de vulgarisation de ces nouvelles
variétés et surtout de démonstration sur terrain de la plus value des semences par rapport aux
graines de qualité douteuses. Ainsi, les populations non informées développent des réactions
qui ne sont pas toujours favorables à l’achat des semences de nouvelles variétés. On observe
que :
la demande en semences de maïs, céréale bien implantée, est très forte en période de semis.
Pourtant, les agriculteurs continuent à convoiter la variété locale. Cependant, elle est
tellement dégénérée qu’elle ne donne qu’un faible rendement moyen inférieur à 500 kg/ha,
même en période de pluviométrie normale;
le sorgho, récemment réintroduit ne bénéficie pas de toute la confiance des paysans en
raison de sa vulnérabilité aux attaques d’insectes et d’oiseaux;
le mil n’étant pas suffisamment connu dans la région et pourtant très adapté aux zones
arides, demande une vulgarisation poussée pour que les populations l’adoptent ;
la demande en semences de niébé et de dolique reste très forte bien que ces légumineuses
exigent des conditions agro-écologiques plus favorables que d’autres légumineuses;
les semences de haricot et d’arachide sont très convoitées pour la rentabilité de ces
cultures. Cependant le haricot est très sensible au déficit hydrique et ne convient que dans
les zones irriguées ou à pluviométrie élevée alors que les semences d’arachide sont
difficiles à trouver ;
le manioc et la patate douce constituent les aliments de base de la population, mais GRET
n’a pas dans son projet le mandat de sélectionner et de produire des boutures des variétés
performantes.
Suite aux périodes récurrentes de sécheresse, la population a aussi développé un mécanisme
de survie en échelonnant les semis pour diminuer le risque de perte totale des récoltes. Ainsi
les semis de la grande saison culturale sont étalés de novembre à janvier ; ce qui perturbe les
prévisions des fournisseurs de semences qui ne savent pas exactement à quelle période ils
auront le plus de clients. La carte située à la figure n°3 résume le calendrier cultural des
principales cultures d’Ambovombe.
A S O N D J F M A M J J A S
Maïs + niébé + courges
Arachide
Sorgho (variété locale)
Dolique
Maïs de contre saison
Haricot
Patate douce
Manioc
Période de soudure
Culture
Saison / Mois
GRANDE SAISON CONTRE SAISON
Figure n°3 : Calendrier cultural simplifié de la commune d’Ambovombe8
En annexe 6 se trouve aussi une fiche élaborée par GRET sur les recommandations des
cultures et variétés selon la pluviométrie de la zone concernée. Noter que la plupart de
cultures se font pendant la grande saison culturale. Dans le périmètre irrigué de Behara, le
haricot et le sorgho sont les plus cultivés en contre saison. Tandis qu’en zone pluviale, la
contre saison concerne surtout le manioc, la patate douce, la dolique ainsi qu’un peu de maïs,
de konoke et de pois d’Angole.
IV.4 Assistance aux ménages vulnérables après une longue période de sécheresse
Après la sécheresse prolongée des années 2009-2010, sous la coordination de la FAO, les
acteurs humanitaires sont intervenus pour apporter une assistance agricole d’urgence aux
familles affectées dans les régions du sud. Le tableau n°6 montre les besoins en semences
pour l’assistance agricole d’urgence de la campagne agricole 2010-2011. Pour répondre à ces
besoins, des distributions directes de semences et matériel végétal aux personnes vulnérables
ont été effectuées.
8 Mission d’appui à la production de semences ; Projet FASARA ; Valentin Beauval et Jean Pierre Roger, novembre 2007
Tableau n°6 : Estimation des besoins en semences pour l’assistance agricole de la campagne
agricole 2010-20119.
Culture Variété Quantité en tonnes
Date limite de livraison
Période de culture
Maïs
IRAT 200 65
Début novembre Novembre à février
Malaika 13,35
CIRAD 412 13,35
Total Maïs 91,7
Sorgho IRAT 204 13
Niébé SPLF2 32,33
Arachide Fleur 11 23,9
Dolique locale 11,9 Fin février Mars à mai
Voanzou (pois de terre) 23 Début novembre
Novembre à février
Pois de cap locale 11 Début novembre
Haricot
Lingot Blanc 7,6
Fin février Mars à mai Rouge marbré 16
Marbré 13,5
Total haricot 37,12
Riz X265 2 Début novembre Novembre à février
En 2010, pour assister les ménages vulnérables, les besoins en semences par culture étaient
estimés à environ : 92 tonnes de semences de maïs, 37 tonnes de semences de haricot, 24
tonnes d’arachide, 32 tonnes de niébé, 23 tonnes de Voanzou, 13 tonnes de sorgho, 12 tonnes
de dolique, 11 tonnes de pois de cap et 2 tonnes de riz.
9 Données de la FAO/CAUR
V. Proposition d’une stratégie de production, diffusion et
commercialisation des semences de qualité
L’analyse des forces et des faiblesses du système semencier actuellement pratiqué par GRET
et ses partenaires dans le Grand Sud malgache a conduit à une proposition de
recommandations à suivre pour l’améliorer en vue de viser la durabilité des actions des
projets. Certaines recommandations sont à prendre en compte, à court termes, dans le cadre du
projet « SOA » ; tandis que d’autres recommandations, non moins importantes, seront
réalisées, à long termes, probablement par d’autres projets complémentaires parce qu’elles
exigent d’autres ressources humaines et financières. Le résumé de différentes actions à mener
se trouve dans les points qui suivent.
V.1 Poursuivre la vulgarisation et la promotion de l’agriculture de conservation
Dans les régions du sud, malgré les grandes exploitations familiales, les superficies agricoles
familiales restent réduites par la sécheresse récurrente et des vents violents et sablonneux qui
affectent la productivité des cultures. C’est pour cette raison que la promotion de l’agriculture
de conservation réalisé par GRET, en collaboration avec GSDM, est à encourager pour
récupérer les superficies agricoles perdues suite aux aléas naturels. Il s’agit d’une activité
transversale qui contribue à l’amélioration d’autres pratiques agricoles visant directement la
sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population, sans toutefois les substituer. Ainsi, pour
ne pas détourner l’attention des populations des régions du sud, la vulgarisation des
techniques de l’agriculture de conservation mérite d’être encourager à grande échelle en
évitant de l’associer directement avec d’autres pratiques qui, quelquefois, sèment la confusion
auprès des populations bénéficiaires. Il s’agit d’un résultat important qui vise, à long termes,
un développement agricole intégré. Malheureusement, la petite durée des projets limite le
champ d’action de GRET aussi bien au niveau des approches utilisées que de la zone
d’extension de l’agriculture de conservation.
L’approche participative, privilégiant la reconnaissance des droits de propriétés intellectuels
des populations locales, dans le choix des espèces et des techniques agro-écologiques
vulgarisées faciliterait leur adaptation et intégration rapide dans leur ancien système agricole.
Cela est d’autant plus important que l’organisation des populations du sud est construite sur
des croyances traditionnelles qu’il faudrait exploiter lors de la vulgarisation des techniques
nouvelles, tout en évitant de créer des incompréhensions ou des frustrations. Ainsi, une action
louable a été réalisée par GRET en passant par des offrandes de moutons pour faire accepter à
la population locale la culture et la consommation du pois d’Angole, anciennement prohibé,
dont la vulgarisation et l’acceptation par les population locale n’est plus à démontrer. Le
même travail est en train de se faire sur le konoke qui est réputé dans ces régions du sud
comme une plante qui tue les vaches.
V.2 Un contrôle de la qualité de semences adaptées au système QDS
Le système de production de semences de qualité déclarée (QDS) a été recommandé par FAO,
GRET et SOC pour qu’il soit appliqué par les interventions du projet « SOA » sur la
production de semences de qualité. Cependant, il est nécessaire de distinguer deux catégories
de culture concernées par le projet « SOA » à savoir :
(a) La catégorie des cultures utilisées par GRET en agriculture de conservation et dont les
variétés, sélectionnées dans les variétés locales, ne sont pas encore bien stabilisées pour
être inscrites dans le CNEV. Il s’agit du konoke, du pois d’Angole, du mucuna, de la
dolique et de la variété locale de niébé. Malgré leur importance pour la vulgarisation de
l’agriculture de conservation, ces variétés ne sont pas encore à l’étape de la production de
semences QDS. Toutefois, à part la pureté variétale et la culture pure qui ne seront pas
considérées, il est conseillé de faire le contrôle d’autres caractéristiques exigées par les
QDS : pureté spécifique, taux de germination et taux d’humidité relative. En attendant
que FOFIFA et GSDM terminent la caractérisation des variétés de ces espèces, elles ne
figureront pas sur la liste des variétés améliorées dont les parcelles et les semences seront
contrôlées par le comité du SOC.
(b) La catégorie constituée de variétés améliorées par des institutions de recherche et qui
remplissent, par conséquent, les conditions exigées pour la production de semences QDS.
Il s’agite des variétés de maïs, sorgho, mil, haricot, arachide et niébé. La production de
semences de ces variétés suivra le système QDS dès la grande saison culturale.
Le SOC et le DPV ont accepté de collaborer dans la mise en place de ce système de contrôle
de semences de qualité déclarée (QDS) qui n’exige pas beaucoup de personnel qualifié mais
qui est aussi efficace. Ainsi, le SOC désignera un comité de contrôle de la qualité des
semences constitué du personnel des DRDR d’Androy et d’Anosy. En cas de besoin, il sera
appuyé par les agronomes de la FAO et de GRET.
Les membres de ce comité et les techniciens agronomes de GRET et de la FAO œuvrant au
Sud seront préalablement formés par le SOC sur les techniques d’inspection des parcelles et
de contrôle de la qualité des QDS. Les spécifications techniques des QDS des cultures
concernées sont en annexe 7. Ce comité aura ainsi besoin d’être équipé en matériel de base
pour un contrôle efficace de la qualité des semences : humidimètre pour l’analyse du taux
d’humidité des graines, boites de pétri pour le taux de germination, balance de précision pour
la pureté variétale, sonde métallique pour prélever les échantillons de semences dans les sacs,
etc. En cas de besoin, il enverra des échantillons au SOC ou au DPV pour des analyses
sophistiquées qu’il ne serait pas capable de faire sur place.
Le comité de contrôle de qualité fera au moins deux visites (à la floraison et à la maturité) des
parcelles de production du CPSA et des PMS pour évaluer leur entretien, la pureté spécifique,
la pureté variétale et la pureté sanitaire sur un échantillon aléatoire de 100 à 150 plantes.
Après l’inspection, il rédigera un rapport dans lequel se trouvent les parcelles acceptées et les
parcelles rejetées en précisant la raison de leur rejet ainsi que des recommandations des
mesures correctives pour certaines parcelles nécessitant encore une décision définitive.
Il est aussi conseillé que le comité fasse un contrôle régulier de la qualité des semences
vendues par les associations de PMS et les boutiques de semences. Quelques visites
improvisées seraient aussi nécessaires pour la dissuasion des tricheurs éventuels. De même,
lors de l’organisation d’une assistance d’urgence, ce comité sera sollicité pour le contrôle de
la qualité des semences données aux ménages vulnérables.
Comme tous les groupes de PMS n’ont pas la même capacité de production de semences. Il
est nécessaire que GRET fasse une évaluation rapide de leur capacité pour en choisir les
meilleurs groupes de PMS qui seront orienté vers la production des QDS. La liste des noms et
adresses des leaders de ces groupes sera ensuite transmise au SOC, avec une copie à la FAO,
au comité de contrôle de qualité, au DPV et aux deux DRDR. Les groupes de PMS exploitant
les périmètres irrigués et les communes à pluviométrie relativement élevé seront privilégiés
parce que la grande partie des semences de 1ère
génération sera produite dans ces zones qui
présentent moins de risques de perte de récoltes en cas de sécheresse.
V.3 Transférer la sélection variétale au FOFIFA et privilégier une sélection
communautaire qui associe les populations locales pour les espèces agro-écologiques.
Comme les projets de GRET sont de courte durée (2 ou 3 ans) et dans l’objectif de la
durabilité des actions, il est impératif d’associer le FOFIFA dès le début de la sélection
variétale pour qu’il s’approprie de l’élaboration des protocoles des essais, la définition des
variables à analyser, le prélèvement et le traitement des données ainsi que la publication des
résultats qui pourront ensuite être capitalisés par d’autres acteurs, même après le projet.
L’installation d’une partie des essais dans le périmètre irriguée de Behara réduirait les coûts
d’arrosage par pompage exigés pour l’exploitation du CPSA.
Pour les espèces locales, qui jouent un rôle indéniable en agriculture de conservation, une
sélection participative qui noue un partenariat entre les techniciens de GRET, les PMS et les
populations locales est nécessaire. L’expérience de la FAO sur l’approche « Champs Ecoles
Paysans » est à capitaliser dans le projet « SOA », afin que la population locale participe, dès
le départ, dans le choix des techniques innovantes et des variétés adaptées aux conditions
agro-écologiques et socioéconomiques des différents terroirs des régions du sud.
La variété locale de maïs mérite d’être améliorée par une sélection récurrente dans le but
d’introduire dans son génotype des gènes d’amélioration de sa productivité tout en gardant sa
tolérance à la sécheresse. En même temps, il faudrait collaborer avec FOFIFA pour
l’acquisition de nouvelles variétés du CIMMYT et/ou de l’ASARECA résistantes à la
sécheresse et à la verse afin d’augmenter le pool variétal et le rendement du maïs dans le sud.
D’autres projets de collaboration avec le FOFIFA pour l’introduction de nouvelles variétés
adaptées et la production de semences/matériel végétal d’arachide et de manioc sur le
centre de Beraketa méritent d’être initiés. En effet, une attention particulière des
chercheurs doit être focalisée sur le manioc des régions du sud dont la production de
certaines variétés locales est déjà affectée par la mosaïque. FOFIFA a déjà des variétés
résistantes à cette maladie qu’il faut tester rapidement et multiplier au sud.
Quant à l’arachide, la rareté de semences de qualité de la variété Fleur 11 se fait sentir,
surtout dans la zone cristalline à pluviométrie relativement élevé situé au nord de la région
d’Anosy. De la même façon que le maïs, une seule variété présente un danger parce que si
elle a un problème, il n’aura pas de solution de substitution. D’où l’importance d’une
sélection et diffusion d’autres variétés d’arachide tolérantes à la sécheresse pour améliorer
la situation alimentaire et nutritionnelle des populations du Grand Sud malgache.
V.4 Professionnaliser les associations de PMS pour la Production de semences QDS
La figure situé en annexe 8 illustre les différentes phases à suivre pour la production et la
diffusion des semences de qualité. Elles visent la professionnalisation des PMS pour la
production, le conditionnement, le stockage et la commercialisation des semences de qualité
déclarée (QDS). Pour arriver à cet objectif, des propositions d’ajustement du système
semencier sont résumés dans les lignes qui suivent.
5.4.1 Production de semences élites (pré-base et base)
1) Pour retrouver la pureté variétale et sanitaire des variétés perdues suite aux nombreuses
multiplications des générations précédentes, il est opportun que GRET collabore avec le
FOFIFA, la FAO et les autres institutions régionales et internationales de recherche pour
l’acquisition de semences des variétés améliorées de maïs, sorgho, arachide et haricot déjà en
diffusion au sud. Les variétés de mil et de niébé étant récemment introduites.
2) Afin de réduire les coûts de production du CPSA, irrigué par pompage, et d’augmenter la
quantité de semences de base produite, il est nécessaire de nouer un partenariat avec le privé
exploitant le CMS de Behara pour la production de semences de base de maïs, haricot et
sorgho et les prêtres exploitant le centre de Beraketa pour la production de semences/matériel
végétal de base d’arachide et de manioc.
3) L’agriculture de conservation pourrait améliorer la production de semences QDS à travers
les coupes vents de pois d’Angole et les rotations de culture entre les légumineuses qui
apportent l’azote au sol et les céréales. Toutefois, les associations de cultures ne conviennent
pas à la production de semences QDS.
4) La production de semences élites exige que le comité de contrôle de la qualité fasse
régulièrement des inspections au champ et un suivi/contrôle des semences pendant les étapes
de conditionnement et de stockage.
Les activités ci-haut citées peuvent être réalisées dans le cadre du projet « SOA » sauf la
production de semences d’arachide et de matériel végétal de manioc à Beraketa qui
nécessitent un ajustement du projet ou d’autres financements supplémentaires.
5.4.2 Production de semences de qualité déclarée - QDS (1ère
et 2ème
génération)
La professionnalisation des PMS pour la production de semences de qualité déclarée demande
de suivre plusieurs étapes dont les plus importantes sont leur structuration, le renforcement de
leur capacité, leur appui/encadrement pour la production, le conditionnement et le stockage
des semences.
a) La structuration des PMS
5) Les groupes de PMS encadrés par GRET sont hétérogènes et n’ont pas la même capacité et
les mêmes ressources financières pour la production de semences de qualité. D’où un besoin
urgent d’une analyse approfondie de leur capacité afin d’orienter les meilleurs d’entre eux
vers la production de semences QDS. Les autres pourront poursuivre la production de
semences des espèces/variétés classées non QDS (konoke, pois d’Angole, dolique, mucuna)
qui seront orientées vers la vulgarisation de l’agriculture de conservation.
6) Le système de production de semences basé sur un paysan multiplicateur (PMS) isolé n’est
pas durable parce que, s’il n’est pas subventionné, il ne pourra pas supporter, à lui seul, les
coûts de production et les risques de pertes de récoltes en cas de sécheresse s’il n’est pas
subventionné. D’où un besoin d’une structuration des PMS en associations si on veut viser
la durabilité. Il est vrai que la culture traditionnelle des populations du sud est basée sur des
organisations claniques. Mais, au lieu de la considérée comme une fatalité, cette structuration
locale pourrait être capitalisée pour servir de point d’encrage de création de groupes de PMS
de même lignage d’abord, et d’associations de différents groupes ensuite. Cette activité peut
être initiée dans le cadre du projet « SOA », en commençant pas l’association de Behara et les
trois associations en cours de création dans la zone sédimentaire. Il est vrai que ce n’est pas
un travail facile ; mais il serait incompréhensif qu’après plus de 10 ans d’interventions dans
ces régions du sud, les activités de GRET ne trouvent pas de structures organisées pour s’en
approprier sans être toujours subventionnés.
A long terme, l’objectif serait d’organiser les associations de PMS en une Fédération
d’associations de producteurs de semences du sud capable de commercialiser leurs
semences dans d’autres régions du pays. Cet objectif est difficilement envisageable pour le
projet « SOA » qui n’a qu’une durée de trois ans. Mais, ce projet pourrait déjà laisser une
base d’associations que d’autres projets de développement pourront consolider dans le
futur.
b) Renforcement des capacités des PMS
7) La réussite de cette structuration des PMS repose sur des mesures d’accompagnement qui
seront prises par le « SOA », surtout du renforcement des capacités des PMS afin qu’ils
comprennent le bien fondé de travailler en association. Sans être exhaustif, les thèmes
prioritaires pour le renforcement des capacités des PMS déjà structurés en groupes et qui
acceptent de produire des QDS sont les suivants :
Les techniques de production, protection, conditionnement et stockage des QDS.
Ainsi que la méthode de faire certaines analyses de la qualité des semences : taux de
germination, taux d’humidité, pureté spécifique et variétale.
L’organisation et la gestion des structures associatives.
La commercialisation et la gestion d’un magasin de stockage de semences.
Les outils de gestion comptable des revenus de l’association.
Le marketing et la recherche des marchés des semences.
L’élaboration de microprojets pour demander des microcrédits auprès des IMF.
L’approche « Champs écoles paysans » utilisée pour la vulgarisation et la diffusion
rapide de nouvelles techniques agricoles et/ou nouvelles variétés en milieu rural.
c) Production de semences de qualité déclarée
8) Pour diminuer le risque de perte des semences de base, il est préférable de produire les
semences de première génération QDS dans le périmètre de Behara, particulièrement les
semences de haricot, maïs et sorgho. Comme GRET le faisait déjà, les groupes de PMS qui
habitent dans les communes à pluviométrie relativement élevée, peuvent aussi produire des
semences de première génération des cultures plus tolérantes à la sécheresse comme le
sorgho, le mil et le niébé.
(9) Une partie de ces semences seront achetées aux groupes/associations de PMS - sur base
des contrats signés avec GRET - pour les donner aux groupes de PMS exploitant les parcelles
situées dans la zone pluviale qui produisent des semences de deuxième catégorie. Ces
semences de deuxième génération seront ensuite vendues dans les boutiques des associations
des PMS et dans d’autres boutiques de semences mises en place par GRET.
9) Pour minimiser les méventes de semences, le choix des cultures et des variétés dont les
semences seront multipliées doit tenir compte des désidératas des PMS et surtout de l’analyse
des besoins des agriculteurs en semences par saison culturale et par localité. Ainsi, les
quantités de semences de certaines espèces non encore vulgarisées à grande échelle, malgré
leur importance en agro-écologie (konoke, mucuna, pois d’Angole), seront ajustées aux
besoins réels de la population quitte à augmenter plutôt la production de semences des
cultures déjà appréciées par un nombre important d’agriculteurs de la région (haricot,
arachide, maïs, sorgho, dolique et niébé). Le mieux c’est que ces semences soient disponibles
au début de la grande saison culturale; ce qui demande que les associations de PMS et les
boutiques communaux (là où il n’y a pas d’associations de PMS) soient équipés en des
infrastructures de stockage adéquates.
10) Les normes QDS seront appliquées pour les semences des variétés améliorées de maïs,
sorgho, mil, haricot, arachide et niébé.
11) Pour éviter des accidents éventuels, il est conseillée que les produits phytosanitaires soient
conservés et vendus directement par GRET quitte à ce que, en cas de besoin, les traitements
des parcelles se fassent sous la supervision de ses techniciens agronomes qui sont, de toute
façon, en contact régulier avec les PMS de leurs zones d’action. Un colorant (rouge de
ponceau par exemple) des produits utilisés pour le traitement des semences est nécessaire
pour éviter que les populations confondent les semences traitées des graines à consommer.
Enfin, il serait mieux que la FAO contacte le service technique habilité du siège pour
demander des conseils sur les produits phytosanitaires autorisés en tenant compte des
maladies importantes qui exigent des traitements phytosanitaires.
d) Conditionnement et stockage
12) La plupart de leaders des groupes de PMS ont affirmé qu’ils vendent toutes les quantités
de semences produites juste après la récolte parce qu’ils n’ont pas la possibilité de les stocker
pour attendre la période de semis. Ils ont ainsi besoin d’être formés sur les techniques de
conditionnement et de stockage des semences avant de les équiper.
13) Pour leur permettre un bon conditionnement de semences, il est nécessaire que le projet
« SOA » équipe chaque groupe/association de PMS qui produiront les QDS en petits
matériels de base tels que deux ou trois bâches de séchage, un tamis de triage du sorgho, une
égraineuse de maïs, des sacs d’emballage (déjà donnés par GRET), trois boites en plastique et
transparentes pour le test du taux de germination, une sonde métallique pour le prélèvement
des échantillons de semences dans les sacs stockés, etc.
14) Chaque technicien agronome qui encadre des PMS producteurs de QDS a besoin d’avoir
un humidimètre pour le contrôle du taux d’humidité des graines avant le stockage.
15) Le renforcement de la capacité de stockage des associations/groupes de PMS est l’une des
activités indispensables pour qu’ils puissent entrer progressivement dans une logique de
production et de commercialisation autonome des semences. Ainsi, en fonction du niveau de
performance des associations, le projet « SOA » pourrait leur doter de silos d’une capacité de
stockage comprise entre 125 kg et 250 kg de semences chacun (tenir compte de l’espace
disponible pour les abriter). Le choix de silos au lieu de containers est basé sur la réduction de
l’espace de stockage : les containers étant conçus pour un stockage dans le sens horizontal
alors que les silos sont conçus pour un stockage dans le sens vertical. Le nombre de silos à
doter à chaque association déjà agréée dépendra de la quantité de semences qu’elle est
capable de produire par saison et par variété. En sachant qu’on ne peut pas mélanger plusieurs
variétés dans un même silo.
16) Pour le magasin de stockage ou seront déposer les silos, une voie améliorée de petites
maisons traditionnelles construites en bois pourrait être envisagée afin de doter aux
associations des points de stockage et commercialisation communautaire des semences. Il
serait mieux que chaque association contribue, en partie, au financement de la construction de
son magasin de stockage. Cependant, en attendant que la sécurité revienne à Behara, il faut
que les silos ou containers dotés à l’association qui exploite le périmètre irrigué soient
temporairement répartis chez les membres du comité de gestion pour éviter que les semences
ne soient volées.
Noter que cet équipement de base serait un moyen d’encourager les premières associations
de PMS pour qu’elles soient renforcées pour la production et la commercialisation de
semences et servent d’exemple à d’autres PMS qui hésitent encore à se grouper en
associations. Cependant, les dons des projets doivent être ponctuels : à longs termes, la
réalisation des investissements ou l’achat des équipements d’une valeur relativement
importante ne passeront que par des financements octroyés sous forme de crédits par les
banques ou les Institutions de Micro Finance (IMF). Ainsi, à long termes, GRET ou un
autre intervenant pourrait faire une intermédiation auprès des banques ou IMF pour aider
les associations de PMS à obtenir des crédits pour la construction de magasins de stockage
en matériaux durables ou l’achat d’autres matériels/équipements. Dès que l’association
aura épargné de l’argent, ses membres pourraient aussi faire jouer la caution solidaire
pour avoir des crédits non contraignants. Cette activité ne se ferait qu’après avoir vérifiée
qu’elles maîtrisent bien les meilleures techniques de conditionnement, de stockage et de
commercialisation des semences de qualité.
V.5 Evoluer vers un système de commercialisation de semences basé sur le marché
Le circuit de commercialisation mis en place par GRET est basé sur l’assistance agricole aux
agriculteurs du sud, sans toutefois avoir un mécanisme et des indicateurs permettant d’évaluer
le niveau de vulnérabilité des bénéficiaires directs des semences vendues dans les boutiques et
l’impact de cette action sur la sécurité alimentaire des régions du sud. Les PMS et les autres
partenaires de GRET sur terrain, semblent considérer cette subvention de la vente des
semences, basée sur des projets de courte durée, comme faisant partie de leur environnement
socio-économique et, par conséquent, comme s’elle doit se poursuivre à longs termes.
Malheureusement, cette logique risque de développer une mentalité d’assistance d’urgence
chronique qui empêche la communauté locale de développer des mécanismes de survie lui
permettant d’amortir le choc en cas de crise.
Ainsi, en vendant directement leurs semences à GRET, les PMS ne trouvent pas l’intérêt de
créer un système commercial collectif. Ils restent guider par une forme de précarité qui les
oblige à vendre leurs semences à des conditions peu avantageuses fixées par GRET, juste
après la récolte. Leurs activités entrent dans le strict contexte des achats de GRET et ils
n’anticipent pas des stratégies de commercialisation à la fin du projet; ce qui ne s’inscrit pas
dans une logique de durabilité. La professionnalisation et l’organisation des PMS, visant leur
appropriation progressive des actions de production et de commercialisation des semences de
qualité après le projet, est la seule voie possible pour la durabilité des actions de GRET. C’est
pour cette raison que les échanges/discussions avec le personnel de GRET et de la FAO,
œuvrant au sud, ainsi que les leaders des groupes de PMS, sont arrivés à la recommandation
d’évoluer progressivement vers l’autonomisation des associations de PMS et des boutiques de
semences pour la commercialisation des semences de qualité comme le montre le schéma de
la figure n°4.
Figure n°4 : Nouveau circuit proposé pour la commercialisation des semences dans le sud malgache.
Associations ou groupes de PMS produisant des QDS
et de PMS non QDS
Boutique de semences des Fokontany proches des
PMS
Vente à la population locale
Boutiques de semences des Fokontany éloignés
des PMS
Assistance aux familles vulnérables par des bons
(vouchers) à échanger contre des semences
Le circuit de commercialisation de semences proposé dans la figure n°4 vise la prise en
charge progressivement des activités de production, conditionnement, stockage et
commercialisation des semences de qualité par les associations de PMS. Ainsi, l’objectif est
qu’ils arrivent à faire une vente communautaire de leurs semences auprès des boutiques de
semences et des populations des Fokontany situés à proximité de leur magasin de stockage.
Toutefois, GRET continuera à acheter des semences à livrer dans les boutiques situées dans
des zones éloignées de sites de production/commercialisation de semences des associations de
PMS.
Dans l’objectif de promouvoir un marché libre des semences, les prix de vente seront
négociés entre les vendeurs et leurs clients sur base de la loi de l’offre et de la demande. En
effet, de la même façon que les prix des graines vendues sur les marchés locaux, les prix des
semences augmenteront sans doute en période de semis par rapport à la période de récolte.
Ainsi, contrairement à ce qui se fait actuellement, les associations de PMS décideront elles
mêmes des quantités de semences à vendre juste après la récolte et de celles à stocker pour
attendre les prix élevés de la période de semis.
Cependant, il faut noter qu’il est relativement plus facile aux PMS de vendre leurs semences
dans un système subventionné, comme celui qui était mis en place par GRET, que de les
vendre à des clients individuels imprévisibles et dont le pouvoir d’achat reste faible. Ainsi, la
mise en place de ce nouveau circuit de commercialisation nécessite que certaines conditions
préalables soient remplies. Quelques-unes de ces conditions sont énumérées dans les points
suivant :
a) Une organisation des PMS en associations qui maîtrisent les enjeux de
commercialisation des semences – à faire dans le cadre du projet « SOA »
Pour qu’ils partagent les risques et ne soit pas fragilisés par la précarité de leurs familles
respectives, les PMS ont besoin d’être groupés en associations pour une production et une
commercialisation communautaire. En outre, les membres de ces associations doivent être
formés pour la maîtrise des actions de commercialisation des semences. Aussi, au sein de
chaque association il serait nécessaire de créer une équipe, pilotée par le leader de
l’association, qui s’occupe surtout de la commercialisation au moment où les autres PMS
restent concentrés sur des activités de production des semences. Le rôle joué par cette équipe
de commercialisation est de :
prospecter les marchés en développant des contacts directs avec les acheteurs
potentiels que sont surtout les paysans de toutes les localités plus ou moins proches
des lieux de production des semences;
animer au niveau de ces localités des « Champs Ecoles Paysans » (en tant que
facilitateurs) en vue d’informer les populations avoisinantes sur les caractéristiques
techniques des semences, les avantages liés à leur utilisation et sur les prix pratiqués ;
développer le contact avec d’autres partenaires ou commerçants de semences, basées
dans leurs zones de production ou dans d’autres régions, dans le but d’établir des
relations commerciales régulières en plus des participations aux appels d’offres
ponctuels;
gérer le magasin de ventes de l’association, établir des fiches de stocks pour bien
suivre le mouvement des ventes;
assurer la liaison entre l’association, les partenaires publics et d’autres partenaires
intervenants dans le secteur semencier (Ministère de l’Agriculture, DRDR, GRET,
FAO) ;
confectionner éventuellement des dossiers de crédit et assurer le suivi de ces dossiers
auprès des banques et/ou IMF.
Cette équipe de commercialisation sera contrôle par le comité de l’association qui lui donnera
des orientations et des directives en tenant compte des attentes des producteurs de semences,
membres de l’association. Elle deviendra l’interlocuteur de GRET et elle sera privilégiée lors
du choix des participants à certaines formations visant la commercialisation des semences.
Dans le cadre du projet « SOA », cette approche d’appui à la structuration des associations a
été déjà commencée par GRET avec déjà quatre associations de PMS en cours de création.
Pour commencer, il peut partir de ce petit noyau pour initier la nouvelle approche ; tout en
sachant que le sevrage et l’autonomisation de ces associations se fera au fur et à mesure que
leurs membres maitriseront les enjeux de stockage et de commercialisation des semences. Il
faudrait aussi que GRET accepte d’orienter progressivement son ancienne clientèle (les
boutiques de semences et d’autres partenaires) vers les associations de PMS afin qu’elles
soient motivées par la vente de leurs semences à des prix rémunérateurs.
Il y aura sans doute une période de transition pendant laquelle, les deux circuits de
commercialisation cohabiteront en attendant que les associations de PMS et les gérants des
boutiques soient bien structurées et formées pour la reprise complète des actions. Cependant,
il serait mieux que GRET change d’approche en mettant plus d’effort sur la
structuration/formation des associations de PMS et des gérants de boutiques et en leur
donnant plus de liberté dans la négociation des prix d’achat et de vente de semences afin de
les préparer à la gestion autonome des activités.
b) Un renforcement des capacités des membres des associations des PMS
Les thèmes de formation ont été déjà cités dans le point 5.4.2. Une formation des membres de
l’équipe de commercialisation des semences sur des éléments de comptabilité et de calcul des
prix de vente des semences les préparera à donner des réponses satisfaisantes sur les activités
de l’association aux clients potentiels et à d’autres partenaires tels que les banques et IMF.
c) Du matériel et des infrastructures de conditionnement et de stockage
La maîtrise du conditionnement et du stockage est un facteur qui conditionne une bonne
commercialisation des semences de qualité. En même temps que le projet « SOA » appui à la
structuration des associations de PMS. Il va évaluer la capacité de chaque association et ses
besoins en matériels/équipements de conditionnement et stockage afin de voir dans quelle
mesure il pourra l’appuyer pour les avoir. Les activités à entreprendre sont déjà citées dans le
point 5.4.2.
d) Des actions de communication et marketing pour la vente des semences de qualité
Lorsque les activités des associations de PMS génèrent des coûts à amortir, il se pose le
problème de rentabilité qui peut être un frein ou une incitation à la poursuite de leurs activités.
Ainsi, leurs activités de production de semences doivent s’insérer dans l’économie locale et
affronter la concurrence dans le respect des règles du marché.
Les données du tableau n°3 nous ont montré que la vente des semences pendant la période des
semis est réellement rentable. Cependant, dans le circuit actuel de prix subventionnés, les
marges bénéficiaires observées dans ce tableau ne signifient pas qu’ils resteront les mêmes
lorsque la production et la commercialisation de semences par les associations de PMS sera
libéralisée. En fait, les choses évolueront vers un système de marché où les prix de vente des
semences refléteront un rapport normal entre l’offre et la demande. D’où l’importance de
mener des actions de marketing autour des semences de qualité des PMS. Au début, le projet
peut assister les associations de PMS en passant par plusieurs pistes tels que:
la capitalisation de l’approche « Champs Ecoles Paysans » de la FAO pour faire
connaitre rapidement aux populations locales la valeur ajoutée des semences de qualité
par rapport aux graines tout venant achetés sur les marchés locaux ;
la prospection anticipée des marchés dans les régions du sud ou dans d’autres régions ;
la diffusion des informations sur la disponibilité de semences de qualité chez les
associations de PMS et/ou les boutiques à travers les bulletins des Centres de Services
Agricoles (CSA), les messages publicitaires dans les média locaux ou régionaux, etc.
L’organisation des foires pour l’exposition et la vente des semences des associations
de PMS au début de la grande saison culturale;
Les prix incitatifs : demander aux associations qui le veulent de vendre leurs semences
à des prix promotionnels pour se faire une publicité en incitant les populations locales
à s’habituer à l’achat de leurs produits.
Le packaging ou emballage des semences : la capacité financière des agriculteurs est
de loin inferieur à la quantité de 50 kg que contiennent les sacs donnés par GRET aux
PMS. Il serait mieux d’ajuster les emballages aux petites quantités de 10 à 20 kapok
(2,5 et 5 kg) de semences souvent accessibles à la plupart des agriculteurs - clients
potentiels - pour limiter les contraintes qu’ils éprouvent lors du transport et de
l’échange des semences.
e) Des approches axées sur le marché pour les interventions d’aide semencière d’urgence
Après une catastrophe aiguë et exceptionnelle, une distribution de semences peut aider les
ménages vulnérables à reprendre rapidement leurs activités agricoles dès la prochaine période
de semis et ainsi leur éviter une longue dépendance à l’aide alimentaire d’urgence. Cependant,
dans les régions où les catastrophes sont chroniques et lent, comme la sécheresse du sud de
Madagascar, les distributions répétées des semences ne résolvent pas nécessairement les
problèmes d’insécurité semencière et alimentaire. Par contre, la mise en place d’un système
semencier local performant, en tant qu’élément central des stratégies plus élargies de gestion
des risques, est souvent couronnée de succès10.
Ainsi, dans le cas des régions du sud où GRET et la FAO sont entrain de réhabiliter le
système de production communautaire de semences de qualité déclaré, il serait efficace que
l’assistance agricole aux ménages vulnérables passe par des achats à l’intérieur du système
mis en place pour renforcer la sécurité semencière locale. D’où l’importance de passer de la
distribution directe des semences à l’approche de dotation de bons (vouchers) aux ménages
vulnérables afin qu’ils les échangent contre les semences QDS produites et vendues par les
associations de PMS et les commerçants de semences de la région. Cette approche axées sur
le marché a un double avantage : en même temps qu’elle assiste les agriculteurs les plus
démunis, elle améliore la situation économique des producteurs et des commerçants locaux;
ce qui les encourage à renforcer la filière semencière.
Dans les zones où il n’y a pas d’associations de PMS et/ou de boutiques de vente de
semences, il faudrait envisager d’organiser des foires aux semences où ces derniers sont
invités à vendre leurs semences de qualité. Toutefois, cette approche qui fixe le jour de
l’acquisition des semences par les bénéficiaires présente le risque qu’ils consomment une
partie ou la totalité des semences parce qu’ils sont habitués aux semis échelonnés pour
minimiser les risques de perte de toute la récolte en cas d’aléas naturels. C’est pourquoi, ils
ont l’habitude d’ajuster les quantités de semences achetées aux différentes dates de semis.
Le choix des associations de PMS et des boutiques vers lesquels les ménages vulnérables
seront orientés pour échanger leurs bons contre les semences sera guidé surtout par (1) la
qualité des semences évaluée par le comité de contrôle de la qualité, (2) la diversité des
10
Les semences dans les situations d’urgence ; Manuel technique, FAO, Rome 2011
espèces et variétés permettant un libre choix du bénéficiaire ; (3) la comparaison des prix en
favorisant les moins disant.
Comme le montre le schéma de la figure n°4, le passage à l’approche d’assistance agricole
aux ménages vulnérables basé sur le marché demande qu’il y ait une bonne coordination du
cluster pour la préparation d’un plan de contingence permettant une réaction rapide et
concertée entre tous les partenaires en cas de catastrophe naturelle. Nous allons revenir sur
cette problématique dans les recommandations qui suivent.
VI. Quelques recommandations générales sur la sécurité alimentaire
et nutritionnelle des régions du sud
Les moyens d’existence permettant d’améliorer la sécurité alimentaire des populations des
régions du sud malgache ne sont pas diversifiés. En effet, elle repose surtout sur l’agriculture
et l’élevage considéré plus comme un capital de prestige qu’un capital mobilisable en cas de
besoin d’urgence. Ainsi, en dehors de l’adaptation du système semencier, quelques
recommandations sont relevées ci-dessus pour améliorer la sécurité alimentaire globale des
populations du sud vulnérabilisées par les aléas naturels répétitifs :
VI.1 Une coordination efficace du cluster qui maitrise bien la situation agricole,
alimentaire et nutritionnelle des populations des régions du sud
Pour avoir des outils efficaces d’analyse et de partage d’informations sur l’évolution de la
situation agricole et de la vulnérabilité dans les différentes communes des régions du sud, il
faut que la coordination du cluster, actuellement faite conjointement par FAO et PAM, soit
renforcée. En effet, cela permettra de faire une prévention des risques d’insécurité alimentaire
et semencière au sein des catégories de personnes les plus vulnérables, d’évaluer les besoins
d’assistance en semences au début de chaque saison et de définir anticipativement une
approche coordonnée qui sera suivi par tous les intervenants en fonction du niveau de
disponibilité et d’accessibilité des semences de qualité dans leurs zones d’action. Cette
coordination permet aussi de mettre en place des « Groupes sectoriels » d’échange
d’information et de connaissance sur des thématiques spécifiques (agriculture de
conservation, semences, etc.) afin d’éviter des chevauchements des activités des différents
intervenants.
VI.2 Une diversification des cultures et des activités génératrices de revenu pour
améliorer les moyens d’existence et la situation nutritionnelle des populations locales
Les légumineuses et céréales vulgarisés par GRET pour l’agriculture de conservation méritent
d’être accompagnées par un autre projet axé sur l’amélioration de la productivité à travers une
diversification et une diffusion de variétés performantes des cultures à haut potentiel de
production telles que le manioc, la patate douce, le maïs et l’arachide. En effet, le manioc et la
patate douce présentent l’avantage de tolérer la sécheresse et d’être des aliments de réserves
que la famille conserve dans le sol pour les consommer en période de soudure. L’arachide est
une culture de rente qui augmente les revenus de la famille et lui permet ainsi de subvenir à
d’autres besoins de base (soins médicaux, scolarisation des enfants, etc.).
La promotion de l’horticulture (maraichage et fruits) dans les zones limitrophes du fleuve
Madrare viendrait améliorer la situation nutritionnelle des populations, particulièrement les
enfants. Le maraîchage offre le double avantage (1) d’une forte productivité par unité de
surface sur des cycles très courts, ce qui permet plusieurs récoltes par an et (2) d’aliments
diversifiés et riches en plusieurs vitamines et éléments minéraux indispensables pour
l’amélioration de la nutrition familiale. En outre, le secteur maraîcher est un puissant moteur
de génération de revenus.
Enfin, pour diversifier les moyens d’existence des populations, d’activités génératrices de
revenus (AGR) sans exploiter de la terre agricole pourraient aider les populations locales à
développer des mécanismes de survie adaptées pour amortir le choc lors des périodes de
sécheresse prolongées : petit élevage, fabrication des outils agricoles, petites unités de
transformation du manioc (moulins, fabrication et emballage des pâtes, etc.), etc. En effet, ces
AGR viseraient à permettraient à la population, surtout les jeunes désœuvrés et les femmes
groupés en associations, de générer des revenus permettant de faire vivre leurs familles même
en période d’aléas naturels (sécheresse, criquet, etc.).
ANNEXE 1
Termes de Références du Consultant International
Sous la supervision générale du Chef de service des opération d’urgence (TCEO), et la
supervision directe du Représentant de la FAO à Madagascar, Comores, Ile Maurice et
Seychelles, en étroite collaboration avec le Coordinateur Adjoint de l’Unité des Urgences, de
l’équipe de terrain chargé du projet ainsi qu’avec l’ONG GRET, partenaire du projet, le
Consultant international aura pour tâches de:
Diagnostiquer le système actuel de production de semences comprenant: la
production, capacité des PMS, respect de la législation et normes, circuit de diffusion
et de distribution.
Proposer un modèle viable en tenant compte des contextes agro-écologiques et
socioculturels des régions ciblées (Est, Sud-est et Sud de Madagascar).
Spécifiquement :
1- Analyse du contexte et de l’historique de la production de semences au niveau
informel à Madagascar, et recommandation des modèles viables (respect de la
législation semencière, semences paysannes, QDS; coordination et liens entre
FOFIFA, SOC, GPS, FAO) de façon à en déterminer les potentialités, atouts,
contraintes et limites (irrégularités par rapport à la législation, normes et aux
incertitudes climatiques);
2- Analyse des besoins réels des agriculteurs/ménages agricoles en terme de type,
variété, quantité et qualité de semences afin d’orienter la production;
3- Recommandation des modèles viables (respect de la législation semencière,
semences paysannes, QDS; coordination et liens entre FOFIFA, SOC, GPS, FAO)
afin de réaliser la satisfaction des besoins des paysans en semences de qualité et
de quantité suffisante;
4- Proposer un Système de contrôle et certification de la qualité des semences afin
d’assurer la traçabilité et la qualité des semences produites;
5- Elaboration d’un cadre de la multiplication de semences selon le contexte agro
écologique et socio-économique spécifique et proposition de modifications
pouvant entraîner des répercussions positives sur la filière semences;
6- Evaluer le fonctionnement du système actuel de diffusion et de commercialisation
en milieu rural, avec analyse des limites socio culturelles et économiques
(Accessibilité, adéquation offre disponible/besoins des paysans, comportement
paysan…) afin de proposer une stratégie de pérennisation de la multiplication des
semences au niveau des producteurs modèle et stratégie efficace et pérenne au
niveau des producteurs (modèle économique, fonctionnement, gestion, viabilité,
etc.);
7- Evaluer l’appui et le renforcement de capacité fournis au niveau des PMS et leur
capacité en matière de multiplication de semences et du respect des normes;
8- Evaluation du partenaire GRET en multiplication de semences et proposer des
recommandations;
9- Formations des paysans et GPS, des agents des partenaires.
ANNEXE 2
Liste des personnes rencontrées
Nom Fonction Adresse E-mail ou téléphonique
1) Dr Stéphan Randrianangaly
2) Andriamiarantsda Lalaharitiana
3) Andriamiarisoa Laniaina Dinah
4) Raoelijaona Jeanette Claudine Yolande
5) Ramanitrera Céline
6) Henry Rakotondramanana
7) Dominique Violas
8) Luc Arnaud
9) Jacqueline Uwamwiza
10) Aymeric Roussel
11) Rakotoson Philibert
12) Rasolompiakarana Michèle
13) Andrianasolo Harison
14) Dr Razafinjara Aimé Lala
15) Soja
Chef de service surveillance phytosanitaire à la DPV
Responsable du laboratoire de surveillance phytosanitaire
Technicien phytopathologiste du laboratoire de la DPV
Chef de la division entomologie à la DPV
Chargé d’appui technique à la FAO/ERCU de Madagascar
Coordinateur de l’Antenne FAO Sud
Responsable de Programme-Sécurité alimentaire et
développement agricole chez GRET
Représentant du GRET à Madagascar
Responsable de la sécurité alimentaire à l’Union Européenne
Chargé de l’aide et de coopération internationales – UE
Secrétaire Général au Ministère de l’Agriculture
Directrice des Productions Agricoles
Chargé de Programmation-suivi-Evaluation dans le FOFIFA
Directeur Général du FOFIFA
Privé multiplicateur des semences qui gère le Centre de
Multiplication des semences de Behara
tél n° : 0331271165
16) Stéphanie
17) Fabrice Lhériteau
18) Lambondala Fulgence
19) Rakotoarisata Odriambololona
20) Rakotonanahary Hery Nirina
21) Ranaivoson David
22) Raobsoananitran Drasana Victorien
23) Razafimandimbry Lucien Dierse
24) Hery Rakotondramanana
25) Philippison Lee
Cadre d’AROPA (ONG financé par le FIDA pour des
interventions de développements rural dans le Grand Sud)
Responsable de projet, projet SOA (Structuration des
Orientations Agricoles)
Directeur de cabinet de la commune urbaine d’Ambovombe
Androy
Directeur DRDR Anosy
Service d’appui à la restructuration des organisations
paysannes à la DRDR Androy
Service Protection des végétaux à la DRDR Androy
Directeur Direction Régional du Développement Rural (DDR)
de la région d’Androy
Service de Protection des végétaux de la DRDR Anosy
Responsable de l’antenne FAO au Sud
Moniteur de l’antenne FAO au Sud
Tél 0332959114
Tel: 0340561083
Tél: 0347910476
Tél: 0340565382
Tél: 0349894869
Tél: 0331143561
Tél: 0320556420 et 0341985444
Tél : 0320500313
ANNEXE 3
Les Acquis des activités agricoles du GRET dans le Grand Sud11
Thématiques
Projets
OBJECTIF SUD FASARA PSASA
2002–2005
(volet agricole d’un projet
multisectoriel)
2006-2009
projet agricole (exposé à
plusieurs sécheresses
sévères ayant fortement
affecté son activité)
2009-2011
projet agricole
Production de
semences
Production locale et
importée.
Quelques centaines de kg
de semences produites
annuellement (haricot,
sorgho, patate douce)
24 t de semences produites
localement
25 000 boutures de manioc
sont produites/an localement
50 000 lianes de patate
douce sont produits/an
localement
Réhabilitation d’un centre
de production de semences
localement
217 t de semences produites
localement
(3 variétés de maïs, 2 variétés de
sorghos, 2 variétés de mils, une variété
de haricots, une variété d’arachide,
niébé, dolique, pois du cap, pois
d’Angole, konoke, mucuna)
Autonomisation technique du Centre
de Production de Semences
d’Agnarafaly
Constitutions de 133 groupes de
paysans producteurs de semences
Création d’une association de
producteurs de semences
Sélection
variétale
Test de variétés de
sorghos, maïs, niébés,
haricots, maniocs, patates
douces, ricins
Identification de variétés
adaptées :
4 variétés de maïs,
3 variétés de sorghos,
2 variétés de mil
6 nouvelles variétés de mils
introduites
30 variétés de konoke caractérisés, 3
variétés sélectionnées
15 variétés de sorghos testées, 3
sélectionnées
11 variétés performantes sont
produites dans le cadre de la
production de semences du projet
Boutiques de
semences
6 boutiques mise en place,
3 en échecs
25 boutiques sont en place
2.5 t d’arachide produites
localement vendues
2 t de haricots produits
localement vendus
80 points de vente constitués
56 t de semences vendues par ce
réseau
+
98 t de semences vendues à des
partenaires institutionnels
Développement
de l’agriculture
de conservation
15 sites de démonstration,
une trentaine de paysans
partenaires
Mise en place de parcelles
d’expérimentation en
agriculture de
conservation
70 000 plants d’arbres mis
en place avec succès
144 agriculteurs partenaires
sur les techniques
d’agriculture de
conservation
40 000 arbres plantés succès
Plus de 1000 agriculteurs partenaires
sur les techniques d’agriculture de
conservation
Début de diffusion spontané pour 3
techniques introduites, passage au
changement d’échelle en cours
Capitalisation Capitalisation sur les
activités du Gret en Androy
(lots de fiches + CD)
Publications de lots de fiches
techniques + CD
11
Projet « Structuration des Orientations Agricole », FAO/GRET, 2012
ANNEXE 4
Tableau 1 : Communes et population ciblées par le projet « SOA »
Vente de
semences
Nombre de
groupes de
paysans
semenciers/démo
nstrateurs AC
Nombre de
paysans
(membres de
groupes)
nombre de
boutiques de
ventes de
semences
Behara 25 19 716 1 036 19 28 120 3 4 500 1 000 5 500
Tanandava atsimo 23 11 259 318 35 2 2 600 2 600
Sampona 20 12 999 104 125 13 120 1 3 000 1 400 4 400
Ifotaka 18 17 825 909 20 1 4 100 4 100
Amboasary 24 28 965 429 68 3 6 600 6 600
total district
Amboasary 110 90 764 2796 32 41 240 10 20 800 2 400 23 200
Antaritarika 25 15 429 524 28 5 3 500 3500
Nikoly 26 15 102 2 712 6 2 3 400 3400
Anjapaly 14 10 014 1 5 1 2 300 100 2400
Tsihombe 43 27 992 1 353 21 3 20 5 6 400 400 6 800
Marovato 18 13 486 546 25 1 5 5 3 100 50 3 150
Imongy 18 12 908 560 23 4 20 2 2 900 200 3 100
Faux Cap 14 11 187 469 24 1 5 3 2 600 50 2 650
total district Tsihombe 158 106 118 6164 17 10 55 23 24 200 800 25 000
Tsimananada 17 12 902 1 680 8 5 40 2 2 900 400 3 300
Anjeke-Ankilikira /
Beanantara27 12 314 150 82 4 40 2 2 800 400 3 200
Maroalopoty 50 18 949 72 263 7 60 5 4 300 400 4 700
Maroalomainty 32 32 645 265 123 3 40 1 7 500 400 7 900
Ambovombe 58 65 394 679 96 14 90 5 14 900 1 500 16 400
Ambanisarika 12 11 112 359 31 13 30 3 2 500 1 000 3 500
Analamary 9 1 009 141 7 3 20 1 200 100 300
Ambohimalaza 15 13 421 250 54 1 5 5 3 100 100 3 200
Ambonaivo 15 9 001 145 62 9 40 1 2 100 400 2 500
Erada 17 10 600 68 156 13 40 5 2 400 1 000 3 400
Ambondro 23 18 559 152 122 6 40 5 4 200 500 4 700
Ambazoa 20 15 168 69 220 6 40 6 3 500 400 3 900
Sihanamaro 23 20 120 600 34 2 20 6 4 600 200 4 800
total district
Ambovombe 318 241 194 4630 52 86 505 47 55 000 6 800 61 800
total 586 438 076 13 590 32 137 800 80 100 000 10 000 110 000
Commune
(25 communes
d'intervention)
POPULATION* Activités Nombre de cibles
Production de semences
et Agriculture de
conservation
nbre de fokontany nbre d'habitants surface (km²) densité de pop
ayant accès
aux
semences
(achats/distrib
ution)
Agriculture de
conservation
(adoptants)
Total du nombre de
cibles
Tableau n°2 : Réparation de la population par district dans le Grand Sud en 201112
Région District Nombre de population
ANDROY AMBOVOMBE-ANDROY 331 327
ANDROY BEKILY 156 106
ANDROY BELOHA 103 623
ANDROY TSIHOMBE 104 367
ANDROY 695 423
ANOSY AMBOASARY-ATSIMO 198 119
ANOSY BETROKA 180 822
ANOSY TAOLAGNARO 257 612
ANOSY 636 554
ATSIMO ANDREFANA AMPANIHY OUEST 293 898
ATSIMO ANDREFANA ANKAZOABO 62 120
ATSIMO ANDREFANA BENENITRA 36 685
ATSIMO ANDREFANA BEROROHA 43 310
ATSIMO ANDREFANA BETIOKY ATSIMO 194 558
ATSIMO ANDREFANA MOROMBE 111 027
ATSIMO ANDREFANA SAKARAHA 107 147
ATSIMO ANDREFANA TOLIARY-I 148 487
ATSIMO ANDREFANA TOLIARY-II 250 432
ATSIMO ANDREFANA 1 247 663
En jaune les Districts concernés par le projet « SOA »
12
Donnée de l’INSTAT ; 2011
ANNEXE 5
Ventes de semences contractées par le PSASA et nombre de bénéficiaires estimés13
TOTAL
Maïs
local
Maïs
Irat
200
Sorgho
Irat 204
Sorgho
Macia Mil
Haricot
sang de
bœuf
Arachide
Fleur 11
(Coque)
Niébé
local
Dolique
local
Cajanus
Konoke
Ventes partenaires (kg) 98 830 3 500 3 500 26 150 2 050 450 6 420 1 600 18 650 19 450 6 860 10 200
Ventes boutiques (kg) 56 429 13 668 658 39 17 114 133 17 051 7 385 147 234
Total
des Ventes (kg)
(kg)
155 259 17 168 4 158 26 189 2 050 450 23 534 1 733 35 701 26 835 7 007 10 434
Nb de bénéficiaires
selon l'hypothèse
haute
152 797 1 478 1 728 86 434 6 776 1 380 794 77 20 154 18 484 6 747 8 743
Nb de bénéficiaires
selon l'hypothèse
basse
76 398 739 864 43 217 3 388 690 397 38 10 077 9 242 3 374 4 371
13
Rapport du PSASA ; GRET, juin 2011
ANNEXE 6 Recommandations relatives aux semences par GRET
Recommandations sur les choix de semences à commercialiser
Le GRET a dressé une carte pédoclimatique simplifiée. Des recommandations sur les
types de distributions de semences à faire par zone ont été établies.
Deux types de recommandations sont à prendre en considération : des recommandations
sur les types de semences qui permettrons une récolte rapide en vue de reconstituer
des stocks alimentaires et des recommandations sur des semences qui permettrons un
développement durable de l’agriculture, même si l’impact ne sera pas aussi immédiat.
A - Cultures/Variétés à cycles courts recommandés pour des récoltes rapides
permettant d’écourter la période de soudure.
Pluviométrie
(moyenne annuelle) Variétés proposées
<500mm et sols
sableux
Sorgho IRAT 204, MACIA (dans les zones où les traitements
phytosanitaires sont disponibles car le sorgho est très sensible aux
attaques d’insectes)
Konoke (à œil rouge ou œil noir)
<600mm
Sorgho IRAT 204, MACIA (dans les zones où les traitements
phytosanitaires sont disponibles car le sorgho est très sensible aux
attaques d’insectes)
Konoke (à œil rouge ou œil noir)
Niébé
>600mm
Sorgho IRAT 204, MACIA (dans les zones où les traitements
phytosanitaires sont disponibles car le sorgho est très sensible aux
attaques d’insectes)
Konoke (à œil rouge ou œil noir)
Niébé
Maïs : IRAT 200, CIRAD 482, POOL 16, Malaky
B. Cultures/Variétés recommandées pour un développement durable de
l’agriculture
Un ensemble de fiches techniques apportant des précisions sur les variétés à vulgariser dans le
grand Sud est disponible sur le site du Gret :
www.semencesdusud.com/concertation/fiches.htm
Pluviométrie
(moyenne annuelle) Cultures/Variétés recommandées
<500mm et sols
sableux Sorgho, Mil, Konoke, Cajanus
<400 mm Sorgho, Mil, Cajanus, Konoke
400 mm – 500 mm Sorgho, Mil, Cajanus, Konoke, Pois du cap
500 mm – 600 mm Sorgho, Mil, Cajanus, Konoke, Pois du cap, ricin
>600 mm Sorgho, Mil, Cajanus, Konoke, Pois du cap, ricin, maïs (variétés
améliorées : IRAT 200, CIRAD 412, Pool 16, Malaky)
Zones à accès à l’eau Distribution de semences pour la promotion d’autres cultures
maraîchères (haricots, courgette, …)
ANNEXE 7
Spécifications techniques des semences de qualité déclarée
Type de culture
Pureté variétale (min. %)1
Pureté spécifique (min. %)2
Taux de germination
(min. %)3
Teneur en eau
maximum (%)4
Céréales Maïs 98 98 80 13
Sorgho 98 98 80 13
Mil 98 98 70 13
Riz 98 98 75 13
Légumineuses Niébé 98 98 75 10
Haricot 98 98 70 10
Pois d’Angole
98 98 75 10
Arachide 98 98 70 10
1.Pureté variétale: Pourcentage de semences pures qui produiront des plantes manifestant l’ensemble des caractéristiques de la variété définie. Pour certaines cultures, elle ne peut être déterminée que par analyse de l’ADN ou inspection des caractéristiques morphologiques des plantes au champ. 2.Pureté spécifique: Pourcentage de semences appartenant à la même espèce mais pas nécessairement à la même variété. Le reste peut être constitué de matières inertes, de semences de mauvaises herbes et de graines endommagées. 3.Taux de germination: Pourcentage de graines capables de germer et de donner des plantes dans des conditions optimales d’humidité, d’aération et de température. 4.Teneur maximale en eau: Pourcentage maximal d’eau de la graine qui est recommandée pour un bon stockage et une bonne germination. Il varie avec les cultures et les conditions environnementales, particulièrement l’humidité relative et la température de l’environnement. Il est nécessaire d’appliquer les normes locales.
ANNEXE 8
Phases de production de semences de qualité pour les variétés améliorées
PRODUCTION DES SEMENCES CONTROLE DE LA QUALITE PHASE I
PHASE II
PHASE III
Commercialisation et
Assistance aux vulnérables
Acteurs humanitaires sur base du Plan de contingence et des indicateurs agricoles (FAO/PAM et autres intervenants) :
• Ciblage des familles vulnérables
• Distribution des bons (vouchers)
• Contrôle de la qualité
Circuit de commercialisation des semences
Organisation de l’assistance agricole d’urgence par le cluster
GRET
Production de semences
QDS de 1ère génération
Comité de contrôle
de la qualité des
semences et
d’inspection des
parcelles mis en
place par le SOC et
les deux DRDR en
collaboration avec
FAO et GRET :
système QDS
- Sur le CPAS et le CMS de Behara.
-Introduction de semences de pré-base
-Collaboration entre GRET, FOFIFA et
d’autres institutions de recherche.
Production des
semences élites
ANNEXE 9
Analyse des forces, faiblesses, contraintes et opportunités des interventions de GRET dans le secteur semencier
Thème Forces Faiblesses Contraintes Opportunités
Politique, Stratégies,
législation et Ancrage
institutionnel
- Une législation semencière déjà promulguée.
- Les textes réglementaires et les décrets loi ont été promulgués.
- Ses organes de fonctionnement sont en place
- Dans la zone d’action de GRET il y a deux DRDR qui jouent le rôle de services décentralisés: celle de Fort Dauphin (Anosy) et celle d’Ambovombe (Androy).
- Pas de collaboration directe entre GRET et le SOC.
- La plupart des variétés utilisées par GRET ne figurent pas encore dans le CNEV
- Le SOC n’a pas encore les ressources pour faire la certification des semences partout dans le pays
- Le personnel des DRDR n’est pas formé et équipé
- La loi semencière met tous les obligations et les charges de contrôle de la qualité sur les producteurs.
- Le CNEV n’est pas actualisé - La législation semencière est très stricte
et n’a pas prévue d’autres alternatives
- Le SOC et le DVP sont disposés à collaborer.
- FOFIFA collabore avec GSDM pour la caractérisation des variétés des espèces agro-écologiques.
- La FAO collabore déjà avec le SOC et le DPV.
- Deux Comités de pilotage sont déjà mis en place
- Un cluster « sécurité alimentaire » au sein duquel des « groupes sectoriels » pour harmoniser les approches dans le cadre du LRRD.
Sélection et
diversification des
espèces et variétés
- Un centre semencier irrigué (CPSA) pour l’installation des essais de sélection variétale.
- Un nombre assez important de variétés adaptées au climat semi-aride de la région
- Le personnel de GRET et de la FAO à Ambovombe
- Collaboration entre GRET et FOFIFA
- La collaboration entre GRET et SOC n’est pas bien définie.
- Sélection seulement de céréales et de légumineuses. Pas de sélection de variétés de manioc et patate douce.
- Projet de petite durée pour mener toutes les étapes de sélection variétale (2 ans).
- GRET n’a pas de moyens financier pour faire la sélection variétale d’autres cultures.
- L’antenne de FOFIFA de Tuléar n’a pas de ressources financières pour faire la sélection variétale au CPSA.
- FOFIFA est disposé à collaborer. - FOFIFA, FAO et GRET ont déjà des contacts
avec des institutions régionales et internationales de recherche pour l’acquisition de nouvelles variétés.
- FOFIFA a déjà des variétés de manioc tolérantes à la sécheresse.
- GRET est avancé sur la sélection et purification des variétés locales des espèces agro-écologiques.
Production de
semences élites
(pré-base et base)
- Parcelles irriguées du CPSA et du CMS de Behara
- Un personnel de GRET et FAO disposé à faire le suivi des parcelles de production.
- Un nombre assez important de variétés adaptées.
- Collaboration effective entre FOFIFA, FAO et GRET.
- Pas de semences élites : Multiplication des semences prélevées sur les générations précédentes.
- Pas de pureté variétale. - Pas de collaborent avec le SOC. - Le CPSA irrigué par pompage avec des
coûts supplémentaires de carburant et d’entretien du moteur
- Le FOFIFA n’a pas de moyens financiers pour produire des semences élites de toutes les cultures
- Certaines espèces (konoke, mucuna, cajanus et mil) ne figurent pas dans le CNEV.
- Pour certaines espèces, FOFIFA a déjà des semences de souches
- FOFIFA, GRET et FAO ont des contacts avec les institutions de recherche régionales et internationales pour l’acquisition de semences de pré-base des variétés déjà cultivées.
Production de
semences de 1ère
et 2ème
- Un réseau de PMS a été mis en place - L’association de PMS de Behara est
- Semences déjà dégénérées. - Pas de respect de toutes les normes
- Les DRDR des régions du sud n’ont pas assez de personnel pour encadrer les
- Capitaliser les acquis de la FAO dans l’appui aux GPS.
Thème Forces Faiblesses Contraintes Opportunités
génération motivée - 3 associations sont en création dans la
zone pluviale. - Pas de problème de superficies
agricoles pour beaucoup de PMS. - Volonté affichée de suivre les normes
QDS par plus de 60% de leaders de groupes de PMS
de production de semences QDS
- Confusion entre les techniques de production de semences et de l’agriculture de conservation
- Gestion des pesticides trop libéralisée et dangereuse (pas de colorant).
- Faible organisation et structuration des PMS.
PMS. - Pour les zones pluviales, la sécheresse
présente un risque majeur - Barrière culturelle pour la
structuration. - Pas de crédit pour améliorer et
augmenter la production et le stockage des semences des PMS.
- Le SOC, le DPV et les DRDR sont disposés à participer dans le contrôle de la qualité.
- Des PMS qui commencent à voir le bien fondé de s’associer.
- Une population qui manifeste un besoin de semences de certaines espèces en période de semis.
Conditionnement des semences
- Les PMS sont formés pour le triage des semences et la mesure du taux de germination.
- GRET leur donnent des sacs d’emballage.
- Les groupes de PMS reçoivent des produits et des mélangeurs pour de traitement phytosanitaire.
- Manque de certains matériels et équipements de conditionnement : bâches pour battage et séchage, humidimètres pour mesure du taux d’humidité avant le stockage, etc.
- Réticences de certains PMS pour enlever hors type au champ d’où un faible taux de pureté variétale.
- Pas de ressources financières pour acheter le matériel de conditionnement.
- Projet « SOA » pour l’appui aux PMS - GRET et la FAO ont un personnel capable
de faire le suivi/encadrement des groupes de PMS pour un bon conditionnement.
- Les groupes de PMS sont motivés.
Stockage des semences
- Des silos de stockage d’une capacité de 60 tonnes au CPSA.
- Un magasin de stockage d’une capacité de stockage de 60 tonnes près des bureaux de GRET.
- Un container d’une capacité de stockage de 300 kg par boutique de semences.
- Faible capacité de stockage près des bureaux de GRET à Ambovombe.
- Faible capacité de stockage au niveau des dépôts intermédiaires.
- Stockage trop centralisé chez GRET à Ambovombe; ce qui augmente les frais de transport.
- Manque d’infrastructures de stockage chez les PMS.
- Mélange des sacs de différentes cultures et variétés dans un même container des boutiques de semences.
- Problème de bandes armées qui volent les semences et empêchent les PMS et les boutiques de stocker une grande quantité.
- Manque de ressources financières des PMS pour améliorer leur stockage.
- Températures élevées qui ne permettent un stockage des semences pendant une longue période.
- GRET n’a pas de ressources financières pour améliorer les infrastructures de stockage des PMS et des boutiques.
- GRET et FAO peuvent faire un plaidoyer auprès des bailleurs pour financer l’amélioration des moyens de stockage des PMS.
- Les autorités administratives mènent des actions d’amélioration de la sécurité dans les régions du sud.
Contrôle de la qualité des semences
- Les techniciens de GRET font le contrôle de la qualité des semences de leur façon: vérification de la pureté spécifique et du taux de germination.
- Pas de collaboration avec le SOC. - Le contrôle de la pureté variétale et du taux d’humidité ne respecte pas les normes.
- Manque de quelques équipements de contrôle de la qualité : humidimètres, sondes métalliques, etc.
- Tous les PMS ne sont pas encore formés sur toutes les normes QDS.
- Pas de contrôle de la qualité des semences stockées dans les boutiques.
- Le SOC et le DPV n’ont pas de ressources humaines et financières pour faire un contrôle de qualité chez tous les PMS.
- Les parcelles des PMS sont situés dans des zones dispersées et parfois enclavées; ce qui augmentera le travail d’inspection des champs par le comité de contrôle de la qualité.
- Volonté des deux DRDR, du SOC et de DPV pour collaborer avec FAO et GRET.
- Expérience de collaboration entre FAO, SOC et DPV à capitaliser.
- Méthode de contrôle des QDS, mise en place par la FAO, plus souple et adaptée que la certification.
Thème Forces Faiblesses Contraintes Opportunités
Commercialisation des semences
- GRET achète une partie des semences produites par les PMS : au moins une tonne par groupe de PMS.
- GRET a déjà mis en place un réseau de 80 boutiques de vente des semences.
- Quelques privés qui commencent à s’intéresser à la commercialisation de semences.
- En période de sécheresse les acteurs humanitaires deviennent des clients potentiels de semences de GRET.
- Distribution et commercialisation de semences trop centralisée sur GRET.
- Prix de vente des semences subventionnés par GRET; ce qui concurrence les éventuels privés qui voudraient se lancer dans ce business.
- Vente à perte avec des prix inférieurs au coût de production des semences; sauf pour le haricot et l’arachide.
- Des prix subventionnés qui découragent les initiatives éventuelles des vendeurs privés.
- GRET compte sur les éventuels achats d’autres partenaires (ONG et FAO) pour couvrir le déficit provenant de la vente dans les boutiques.
- Pas de marketing et de visibilité sur les disponibilités et la valeur ajoutée des semences de qualité
- Régions fragilisées par des périodes cycliques de sécheresse qui maintiennent la population dans la dépendance à l’assistance humanitaire.
- Régions enclavées difficilement accessibles aux clients éventuels provenant d’autres régions du pays.
- Les PMS manquent d’infrastructures adéquates de stockage.
- Les semis échelonnés constituent un mécanisme de suivie développé par les communautés locales. D’où un problème de faire une prévision de la demande en semences.
- Populations locales non encore consciente de la valeur ajoutée des semences de qualité.
- Population très dispersées en petits groupes claniques dans différents Fokontany.
- Une coordination du cluster axée sur l’approche « LRRD » permettant de créer un lien entre les approches des acteurs humanitaires et celles des acteurs du développement : les distributions gratuite des semences seront remplacées progressivement par des bons (vouchers) là où la disponibilité de semences ne pose pas de problèmes.
- Un réel besoin des semences des populations des régions du sud, surtout pour les cultures de haricot, maïs, arachide, dolique et sorgho.
- Des PMS et des autorités locales motivés qui cherchent des opportunités de développement et de sortie des crises alimentaires répétitives.
- Expertises de la FAO sur différents systèmes de distribution et commercialisation des semences à capitaliser.
Renforcement des capacités et Structuration des acteurs
- Présence continue de GRET dans le Grand Sud depuis plus de 12 ans.
- Transfert d’experts/compétences et partage d’expérience entre les projets de GRET.
- Le personnel de GRET et des PMS a déjà reçu des formations sur des thèmes variés.
- Les leaders des groupes de PMS reçoivent souvent des séances de mise à niveau.
- Des outils de formations (posters, fiches techniques) ont été élaborés par GRET.
- GRET est entrain de créer une ONG locale – Le Centre Technique Agro-Ecologique du Sud (CTAS).
- Faible capitalisation des acquis en production de semences par la population locale qui ne différencie pas encore la semence de la graine.
- Besoin d’un renforcement des capacités des PMS et des gestionnaires des boutiques sur les principes d’organisation d’une association, les outils de gestion des entreprises agricoles et le marketing.
- Besoin de différencier les formations sur l’agriculture de conservation et la production de semences.
- Structuration des acteurs locaux encore fragile pour la durabilité des actions.
- Méthode de vulgarisation de nouvelles techniques à renforcer par des essais de démonstration
- Population locale avec des croyances culturelles traditionnelles basées sur les lignées généalogiques de leurs ancêtres qui limitent les initiatives associatives en dehors des membres d’un même clan.
- Le personnel de GRET fait un suivi-encadrement de beaucoup d’activités à la fois et sur de grandes superficies.
- Dans le cadre du projet « SOA », GRET, la FAO, le SOC et le DPV vont se concertent pour définir les thèmes prioritaires de formation de tous les acteurs du système semencier
Thème Forces Faiblesses Contraintes Opportunités
pratiques qui associent les PMS et la population voisine-FFS
Suivi évaluation Suivi-évaluation et quantification adéquats des activités. Des rapports périodiques de projets
d’évaluation Des indicateurs bien définis dans le
projet « SOA »
- Difficulté d’avoir une ligne de base (baseline) sur la situation initiale du projet parce que les projets se suivent et utilisent les mêmes bénéficiaires.
- Manque de données sur l’impact des projets sur la sécurité alimentaire des populations dans les régions du sud.
- Durée limitée des projets qui empêche une bonne analyse de la ligne de base et de l’impact du projet.
- Pendant les années précédentes, la coordination des interventions dans le domaine de la sécurité alimentaire était fragile. D’où des chevauchements probables des activités de différents intervenants
- Un service de suivi-évaluation de la FAO qui va développer une fiche de suivi pour toutes les activités du projet « SOA ».
- Deux comités de pilotage mis en place pour la coordination des activités du projet « SOA » : CoPil du sud et CoPil d’Antananarivo.