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FORMATION EN AYURVÉDA MODULE 8

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FORMATION EN AYURVÉDA

MODULE 8

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L’ALIMENTATION EN AYURVÉDA

LA PLACE DE LA NOURRITURE : QUELQUES PRINCIPES DE

BASES

Dans le module précédent, nous avons abordé l’usage des plantes en tant que traitements ayurvédiques. Il existe une branche en Ayurvéda, appelée L’Ayurvéda Maharishi (ou approche védique Maharishi de la santé), qui prend en compte l’individu dans son entièreté. Cette approche permet de penser à l’amélioration de la santé sous tous les angles possibles : les traitements ayurvédiques comme le Panchakarma, mais aussi la phytothérapie, l’alimentation, les routines quotidiennes, couplées aux approches mentales (la méditation), le yoga, le souffle, les approches environnementales…

Dans ce module, nous vous proposons de nous pencher sur un autre aspect très important en Ayurvéda : l’alimentation. Pour cela, nous commencerons par un rappel de ce que nous avons vu ensemble dans le module 2, sur les 6 saveurs, et nous approfondirons ces connaissances. Puis, nous vous livrerons des conseils pour « bien manger », autant par rapport à ce qu’on met dans l’assiette, que par rapport à la façon dont on se nourrit. Nous terminerons par quelques remarques concernant certains aliments spécifiques.

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MANGER POUR CRÉER LA SANTÉ

Lorsque nous mangeons, nous participons au processus de création naturelle, le processus qui nous crée « nous » encore et encore. Toutes les cinq semaines, nous recevons un nouveau set de cellules pour notre estomac, tous les mois, une nouvelle peau. La nourriture fournit le matériel nécessaire à tous ces renouveaux.

Mais selon l’Ayurvéda, la nourriture fait bien plus que cela. En effet, si on mange en étant en colère, la nourriture pourrait perturber, au lieu de maintenir l’ordre du corps. Si on mange trop rapidement ou en trop grande quantité, les restes non digérés de nourriture nous prédisposent à la maladie, et non à la santé. Selon l’un des plus anciens livres de l’Ayurvéda, le Charaka Samhita, « la maladie est le résultat d’une mauvaise nutrition ».

Cette idée est de nos jours acceptée par la médecine occidentale, qui reconnait que la consommation de mauvaises graisses engendre un risque plus élevé de maladies coronaires, et que la consommation excessive de sucre raffiné est liée à l’aggravation des cancers. De ces idées, l’Ayurvéda tire quatre principes concernant la nourriture et son impact sur la santé :

Premier principe : la nourriture peut être une thérapie ;

Second principe : le goût d’un aliment indique sa valeur nutritionnelle ;

Troisième principe : le dosha dominant doit déterminer quelle nourriture est la plus adaptée à chaque patient ;

Quatrième principe : la façon dont on mange est aussi importante que ce que l’on mange.

Nous allons les aborder ensemble.

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PREMIER PRINCIPE : LA NOURRITURE PEUT ÊTRE UNE

THÉRAPIE

En Occident, nous avons l’habitude de considérer le corps humain comme une machine qui fonctionne selon les lois physiques de Newton. Pour ces raisons, à moins que le patient ne manque d’une vitamine, d’un minéral ou d’un autre micronutriment spécifique, la nourriture n’est pas considérée dans le traitement d’une maladie. Par exemple, on n’envisagera jamais qu’un régime alimentaire particulier puisse résoudre des migraines chroniques, ni guérir les allergies.

Pourtant, l’Ayurvéda a traité ce genre de maladies avec succès, simplement à l’aide de la nourriture. L’Ayurvéda considère le corps non pas comme une machine, mais comme une entité dynamique, un réseau d’informations et d’intelligence, et c’est également ainsi qu’elle voit la nourriture et les herbes.

Choisir une alimentation adaptée peut contribuer à garder les schémas dynamiques du corps en état d’équilibre. Si on décide de prendre en considération ces éléments, on peut améliorer l’état de santé d’une personne. Si on décide de les ignorer, on risque d’aggraver ses problèmes de santé. Dans ce module, nous vous expliquerons quelle alimentation privilégier pour chaque type d’individu.

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SECOND PRINCIPE : LE GOÛT D’UN ALIMENT INDIQUE SA

VALEUR NUTRITIONNELLE

L’usage de l’alimentation en Ayurvéda vise à équilibrer les trois doshas chez chaque individu. Toutefois, le Deha Prakriti, l’équilibre doshique exact de chaque personne est en constante évolution : aujourd’hui, l’équilibre d’un patient peut davantage pencher vers un excès Vata, et demain, Pitta pourrait être aggravé. De nombreux facteurs entrent en cause : le climat, l’environnement familial, professionnel… Concrètement, tout ce qu’une personne fait ou expérimente, peut avoir une influence sur son équilibre.

Puisque l’équilibre varie, l’alimentation idéale un jour ne le sera peut-être pas le lendemain. Comment savoir, alors, quelle nourriture est préférable pour un patient ? Selon l’Ayurvéda Maharishi, les patients eux-mêmes savent spontanément de quoi ils ont besoin, en écoutant les saveurs dont ils ont « envie ». Ceci peut sembler très inconfortablement subjectif pour un Occidental, pourtant l’Ayurvéda montre que lorsqu’on apprend à écouter son corps, on cerne les demandes qu’il nous envoie.

Une autre question que l’on pourrait se poser, c’est comment les besoins de notre corps influencent nos envies ? Dans leur environnement naturel, les animaux sont guidés vers les plantes et aliments en fonction des nutriments dont ils ont besoin, grâce à l’odeur et aux goûts de ces aliments. Le constat de l’Ayurvéda est alors très simple et à la fois très rationnel : le goût est notre connexion la plus naturelle avec la nourriture, il nous indique si nous avons besoin ou non d’un aliment à un moment précis de notre vie.

L’Ayurvéda compte six saveurs différentes :

1. Ce qui est sucré ou doux (Madhura)

2. Ce qui est acidulé (Amla)

3. Ce qui est salé (Lavana)

4. Ce qui est piquant (Katu)

5. Ce qui est amer (Tikta)

6. Ce qui est astringent (qui provoque une crispation des muscles de la mâchoire lors de la mastication : Kashaya)

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EXERCICE PRATIQUE : SELON VOUS, QUELS ALIMENTS

POURRAIENT FIGURER DANS CES SIX SAVEURS ?

Citron, radis, oignons, curcuma, riz, sauce soja, lait, vinaigre, fromage, épinards, raisins, framboises, laitue, oranges.

Saveurs Exemples d’aliments

Sucré

Acidulé

Salé

Piquant

Amer

Astringent

En guise de corrigé, voici quelques données pour chaque saveur.

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Sucré/doux

C’est la saveur la plus répandue dans la nourriture et dans la nature. On retrouve le goût sucré dans tous les aliments contenant des lipides, des protéines, des glucides. Les sucres naturels sont contenus dans le miel, le sirop d’agave, le sirop d’érable, ou encore le sucre de canne. On le trouve bien évidemment dans les fruits, comme la pêche, la mangue, les figues, les dattes, la banane, la cerise, la poire… Ensuite, certains aliments, sans avoir un goût véritablement sucré, restent néanmoins très doux. On peut citer par exemple le riz, l’avoine, l’orge, les pâtes alimentaires, la plupart des céréales, mais aussi dans la viande, qui a un goût doux (la volaille, le poisson, les fruits de mer). Notons aussi les lentilles, les haricots, la pomme de terre, la carotte, la patate douce, le lait, le beurre, ou le ghee. Enfin, les noix entrent également dans la catégorie sucré/doux.

Acidulé

Les aliments riches en vitamines et antioxydants sont souvent aigres ou acides. De nombreux fruits le sont, notamment les agrumes (orange, citron, citron vert), et les fruits tropicaux. À ces aliments, on peut également ajouter la nourriture et les liquides issus d’un processus de fermentation : certains yaourts ou fromages vieillis, la choucroute, le vin, la sauce soja ou le vinaigre.

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Salé

La saveur salée se trouve dans les aliments exposés au sel de mer, au sodium ou à de nombreux minéraux. Elle reste assez rare pour les produits qui ne sont pas cultivés près de la mer. Concernant les légumes, seuls les herbes (persil, coriandre, estragon), les alliacées (ciboulette, ail, oignon, poireau), le céleri et les asperges sont considérés comme salés. Comme nous l’avons dit, de nombreux aliments provenant de la mer sont salés, tels que les algues ou les fruits de mer. Enfin, les produits transformés sont souvent très salés, comme les chips, les biscuits apéritifs, et de nombreux plats industriels prêts à être consommés.

Piquant

La saveur piquante, quand on n’y est pas habitué, peut procurer une sensation d’irritation, voire de douleur. De nombreuses herbes sont considérées comme faiblement piquantes, par exemple le romarin, l’origan, le thym ou le basilic. Certaines épices sont plus perceptibles, comme le cumin, la cannelle, le gingembre, la muscade, la moutarde, les clous de girofle… Enfin, les plus forts sont les piments de Cayenne, le piment d’Espelette, le jalapeño, ou le habanero.

Amer

Les aliments constitués d’alcaloïdes ou de glycosides sont amers. Pour la plupart des gens, ils ne sont pas très agréables à manger, mais ils ont des effets très positifs sur le foie. Sont considérés comme amers les légumes à feuilles : la plupart des choux et brocolis, la roquette, l’endive, les épinards. C’est aussi le cas des racines, comme le topinambour, le navet, ou l’aunée. Enfin, les infusions de plantes sont également considérées comme amères, notamment celles à base d’absinthe, de millefeuille ou de chicorée. Certaines épices et herbes font aussi partie des aliments amers, comme le fenugrec ou le curcuma.

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Astringent

La saveur astringente est souvent considérée comme l’une des plus désagréables. Elle entraîne souvent une crispation lors de la mastication, ainsi qu’une sensation de sécheresse, due à la présence de tanins dans l’aliment. C’est le cas de certains fruits pas mûrs, surtout les fruits tropicaux (kiwi, banane, kaki) ; des pousses de trèfles ou de tournesol ; des écorces et certaines racines (de murier ou d’hydrates). Certains types de miel font aussi partie des aliments astringents, ainsi que quelques noix.

Il est important de bien avoir en tête ces six saveurs différentes pour réussir à cerner l’effet d’un aliment sur l’organisme. Sachez d’ailleurs qu’un aliment peut entrer dans deux saveurs ou plus. Il sera alors composé d’une saveur dominante ou primaire (Rasa) et d’une saveur secondaire (Anu Rasa).

Voici un petit exercice pratique que vous pourrez refaire encore et encore, pour apprendre à associer au moins une saveur à un aliment. Savoir quel aliment a quels effets sur la santé est très important pour un praticien ayurvédique, puisque vous devrez souvent prescrire un régime alimentaire à vos patients. Vous pouvez également, si vous le souhaitez, leur faire partager cet exercice.

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EXERCICE PRATIQUE

Pour identifier une saveur, il faut manger. Mais pas n’importe comment : il faut être complètement dédié à ce qu’on est en train de manger. Suivez donc ces différentes étapes :

Choisissez 6 aliments, un pour chaque type de saveur. Préparez-les, coupez-les si nécessaire, et placez-les dans des petits plats.

Installez-vous dans un endroit calme, qui favorise la détente et la concentration, et prenez un stylo et une feuille, ou imprimez le tableau suivant.

Prenez un aliment, et mettez-le dans votre bouche. Commencez la mastication, en vous concentrant sur vos sensations et réactions.

Notez ce que vous ressentez et percevez.

Aliment choisi

Première sensation ressentie

Réaction particulière lors de la mastication ?

Confirmez-vous la première sensation ressentie ? Quelle est pour vous, la saveur dominante (Rasa) ?

Percevez-vous un autre type de saveur (Anu Rasa) ?

Si lors des premiers entrainements, vous ne percevez pas grand-chose, ou que vous n’êtes pas sûr de ce que vous percevez, ne vous inquiétez pas, c’est souvent le cas. Avec notre mode de vie très intense et très rapide, il est possible que pendant des années vous ayez mangé sans faire attention à ce que vous mangiez, et à vos sensations pendant le repas.

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Il faut un peu d’entrainement et c’est normal. Affiner votre capacité à rechercher instinctivement ce qui est bon pour vous est essentiel : comprendre comment la nourriture fonctionne pour vous-même, vous permettra de comprendre comment les aliments correspondent aux besoins de vos patients.

Si vous percevez déjà différentes saveurs, c’est très bien. Lorsque vous aborderez ce sujet avec vos patients, gardez à l’esprit qu’on parle toujours de la saveur primaire (Rasa), et ensuite de la saveur secondaire (Anu Rasa). Ce moyen permet de mettre en avant la saveur la plus importante. Par exemple :

Citron (Rasa : acide, Anu Rasa : astringent)

Citron vert (Rasa : acide, Anu Rasa : amer)

Roquette (Rasa : amer, Anu Rasa : piquant)

Pomme verte (Rasa : acide, Anu Rasa : sucré)

Vin rouge (Rasa : acide, Anu Rasa : sucré, astringent, et amer)

Ail (Rasa : piquant, Anu Rasa : acide, salé et amer)

Parfois, vous ne serez pas d’accord avec les exemples ci-dessus. C’est tout à fait possible, et cela ne signifie pas qu’il y ait d’erreurs, ni dans cette formation ni de votre part. En fait, cela s’explique par le fait que la saveur primaire et les saveurs secondaires d’un même aliment peuvent varier selon la façon dont il a été cultivé ou récolté, la qualité des sols, la variété cultivée, le stade de développement et de mûrissement de l’aliment…

Toutes les pommes d’un même verger n’auront pas nécessairement la même saveur, par exemple si elles sont toutes récoltées en même temps, alors que certaines ont commencé à pousser quelques jours plus tard.

Nous avons vu ensemble quels aliments correspondaient à chaque saveur. Il est maintenant temps de nous interroger sur les effets de chaque saveur sur l’organisme. L’Ayurvéda permet de comprendre quelle est la nature, et quel est l’état doshique d’un patient. Lorsque cela est identifié, on peut adapter son régime alimentaire, et déterminer quelles saveurs sont à privilégier pour tirer un maximum de bénéfices de l’alimentation. Les changements doivent se faire progressivement pour habituer l’organisme.

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L’Ayurvéda préconise patience et observation des effets de nos choix alimentaires sur notre corps, pour trouver les habitudes alimentaires qui nous conviennent. L’approche ayurvédique idéale préconise également la modération, et non la privation. Les aliments ne sont pas nécessairement bons pour tous les doshas, mais nous avons un seuil de tolérance qui permet de ne pas nous priver des choses qu’on aime.

Avant de nous pencher plus en détail sur les différents régimes alimentaires possibles, examinons les effets de chaque saveur sur l’organisme. Chaque saveur possède ainsi une fonction biologique, qui peut parfois s’accompagner d’effets secondaires, si on en consomme en trop grande quantité.

Sucré/doux

Bénéfices : la saveur sucrée ou douce apaise Vata et Pitta. Elle nourrit en profondeur les tissus et favorise la croissance. Elle apporte également de l’énergie, de la force et de la vitalité. Notons également ses effets positifs sur le moral, puisqu’elle procure toujours une sensation de contentement. Elle permet également d’augmenter le volume de selles et des urines.

En excès : le sucré aggrave Kapha. Il est fortement déconseillé lors de maladies comme le rhume ou les problèmes respiratoires, puisqu’il augmente la production de mucus. Consommée en trop grande quantité, la saveur sucrée annule ses effets positifs : par exemple, l’énergie et la vitalité apportées par une consommation normale, se transforment en lourdeur et paresse. L’excès risque même d’engendrer un ralentissement du processus digestif, déséquilibrer la flore digestive, et accélérer ainsi la prise de poids.

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Acidulé

Bénéfices : la saveur acide ou acidulée apaise Vata. Consommée en quantité raisonnable, elle aide à la digestion, à l’absorption des nutriments, et nourrit les tissus en profondeur. Elle aide à la combustion et à la dégradation des corps gras, ce qui empêche le stockage de mauvaises graisses. Elle stimule la production de salive, ce qui permet une hydratation des tissus, les rendant plus souples. Enfin, l’acide active les fonctions excrétoires.

En excès : la saveur acide aggrave Pitta et Kapha, si on la consomme en excès. Les effets secondaires peuvent alors être nombreux : soif intense, sensation de froid aux dents, peau pâlie... Mais ce n’est pas tout : une consommation excessive d’aliments acides peut entraîner des démangeaisons sur tout le corps, ainsi que des problèmes de peau. Au niveau interne, une consommation excessive peut causer des brûlures ou des ulcères à l’estomac et à l’œsophage, dus aux reflux gastro-acides. Enfin, le corps peut perdre en énergie, se ramollir, ce qui entraîne des étourdissements fréquents.

Salé

Bénéfices : la saveur salée apaise Vata. Le salé est très efficace pour stimuler l’appétit, c’est d’ailleurs pour cela que les aliments servis lors de l’apéritif sont salés. La saveur salée permet de stimuler la production de fluides : salivation, larmes, hydratation interne. En cas de maladie respiratoire, la saveur salée est bénéfique, car elle permet de liquéfier le mucus congestionné. Elle nettoie également les pores et les canaux du corps.

En excès : le salé aggrave Pitta et Kapha. En quantité raisonnable, il permet de conserver l’hydratation du corps. En quantité excessive, il entraîne de la rétention d’eau : l’hydratation du corps est alors « trop bien » conservée. La rétention d’eau peut devenir néfaste, car elle crée une pression supplémentaire dans les canaux du corps, et peut donc aboutir à de l’hypertension et des problèmes cardiaques. La saveur salée peut aussi boucher les canaux, ce qui risque de renforcer l’hypertension artérielle (le cœur doit alors pomper plus fort, pour envoyer le sang avec suffisamment d’énergie dans les canaux). Cette saveur peut également entraîner une sensation de fatigue généralisée et accélérer le vieillissement du corps : apparition ou aggravation de la calvitie, augmentation du blanchiment des cheveux. Elle peut aggraver les problèmes de peau, le saignement des blessures, et les douleurs de type inflammatoire comme les rhumatismes. Enfin, l’un des derniers effets secondaires que l’on peut citer est également assez sérieux : il est possible d’être victime d’un empoisonnement au sodium, on risque alors convulsions et délires.

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Piquant

Bénéfices : la saveur piquante apaise Kapha. Elle stimule la salivation, l’appétit et la digestion. Elle permet d’activer le métabolisme et la combustion des aliments. Elle élimine les excès de gras en asséchant les corps gras. Elle est également intéressante pour de nombreuses maladies comme l’hypertension, puisqu’elle fluidifie le sang, assouplit les tissus et évite les constrictions. Elle est très utile pour les maladies respiratoires, car elle fluidifie le mucus congestionné. Elle élimine également bactéries, virus et parasites. Enfin, Kapha est souvent à l’origine de démangeaisons lorsqu’il est en excès. La saveur piquante apaisant Kapha, elle permet de soulager et de faire disparaître progressivement ces désagréments.

En excès : la saveur piquante aggrave Vata et Pitta. Elle peut alors entraîner des sensations de brûlure et des douleurs partout dans le corps, au niveau interne (brûlures d’estomac, assèchement de la bouche et de la gorge engendrant une soif intense, hyperacidité gastrique) et au niveau externe (sensation de brûlure aux extrémités du corps, au dos, ainsi que sur les côtes). En excès, le piquant aggrave également les douleurs inflammatoires, et peut affaiblir l’organisme. Les délires, les tremblements, les vomissements et les évanouissements sont des signes à prendre au sérieux. Enfin, notez que manger piquant trop souvent, donc en excès, peut diminuer la qualité et la mobilité du sperme.

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Amer

Bénéfices : la saveur amère apaise Pitta et Kapha. Elle possède de nombreux bénéfices lorsqu’on la consomme de façon raisonnable. Elle permet par exemple de soulager la nausée, d’augmenter l’appétit, de nettoyer l’organisme, en partant de la bouche jusqu’au foie. Ce nettoyage comprend différents aspects : nettoyage des toxines, diminution de l’excès de gras et de fluides dans le corps, élimination des virus et des bactéries. Phénomène un peu moins connu, manger des aliments amers diminue la sensation de soif. La saveur amère peut aussi améliorer les capacités mémorielles, soulager et faire disparaître les problèmes de peau et les démangeaisons, et même réveiller des personnes évanouies.

En excès : la saveur amère aggrave Vata. Consommée en trop grande quantité, elle peut assécher et rigidifier la peau, ainsi que l’organisme tout entier. Cela peut d’ailleurs conduire à de la constipation. La saveur amère peut diminuer la masse corporelle, et entraîner une perte de poids. Cet assèchement général peut être la cause d’étourdissements et de faiblesse généralisée. En excès dans un plat, elle peut prendre le dessus et masquer toutes les autres saveurs.

Astringent

Bénéfices : la saveur astringente apaise Kapha et Pitta. Elle entraîne souvent des effets très positifs sur la peau, car en améliorant la qualité et la fluidité du sang, l’apparence de la peau s’en trouve améliorée. Les pores de la peau sont resserrés et assainis, et l’organisme est détoxifié. Cette saveur permet de soigner les blessures et les ulcérations, en resserrant la peau et la muqueuse digestive. Elle permet aussi de ramollir les masses durcies (les lipomes ou les kystes par exemple), et de faciliter leur élimination. La saveur astringente assèche également les excès d’humidité et de gras dans la nourriture, et facilite l’élimination des selles.

En excès : la saveur astringente aggrave Vata. Comme nous vous l’avons précisé, la saveur astringente a tendance à entraîner une crispation musculaire et articulatoire lors de la mastication. En excès, elle peut conduire à une sensation de gorge serrée, un assèchement et une soif intense, à une anesthésie de la langue, et même causer une sensation de lourdeur ou d’oppression dans la poitrine, pouvant conduire à une crise cardiaque. D’autres effets secondaires sont notés en cas de consommation excessive d’aliments à la saveur astringente : assèchement de l’intestin, difficulté à expulser les selles ou le sperme, tremblements, convulsions, et obstruction des pores de la peau.

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TROISIÈME PRINCIPE : LE DOSHA DOMINANT DOIT

DÉTERMINER QUELLE NOURRITURE EST LA PLUS

ADAPTÉE À CHAQUE PATIENT

Lorsque vous aurez déterminé le profil doshique de vos patients, vous pourrez leur proposer un régime alimentaire afin de rééquilibrer leurs doshas. D’une façon générale, un repas est bon, tant au niveau gustatif que nutritionnel, lorsque les six saveurs sont présentes. Vos patients devront donc manger des repas avec chacune des six saveurs, en insistant sur les aliments dont les saveurs conviennent tout particulièrement à leur dosha dominant et leur état de santé.

Le dosha dominant doit toujours prévaloir sur l’alimentation générale d’un patient. Pour cela, nous vous proposerons des recettes, en annexe de ce module. Il faut garder en tête que ces recommandations ne doivent pas être appliquées de manière rigide, mais qu’on doit continuer à consommer de tout, en quantité raisonnable. Il faut simplement insister sur les aliments dont un patient a besoin pour garder une constitution équilibrée.

Il faut également, lorsque vous conseillerez un patient sur le régime alimentaire qui lui va le mieux, prendre en compte quelques paramètres supplémentaires : la saison, la puissance de leur feu digestif (Agni), et ses conditions physiologiques spécifiques.

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QUATRIÈME PRINCIPE : LA FAÇON DONT ON MANGE EST

AUSSI IMPORTANTE QUE CE QUE L’ON MANGE

Pensez à la façon dont la plupart des gens se sentent après un copieux repas de fête, au Nouvel An par exemple. Ce sont souvent des repas avec beaucoup de sucres, de gras et de protéines, ce qui rend la digestion très difficile. En Ayurvéda, les « fardeaux » digestifs sont considérés comme de vraies nuisances, et une mauvaise digestion procure plus qu’un simple inconfort.

Dans le module précédent, nous avons évoqué les toxines, connues sous le nom ayurvédique Ama. Ama est connu pour boucher les vaisseaux du corps, engendrant l’apparition de maladies. Pour éviter de tomber malade, il faut donc veiller à maintenir un taux d’Ama peu élevé dans le corps. Pour limiter Ama, il existe un élément central que nous avons déjà abordé : Agni, ou le feu digestif. Pour rappel, il désigne la capacité du système digestif à digérer la nourriture.

Certaines personnes ont un Agni puissant, d’autre un Agni faible, et la plupart des gens se trouvent entre ces deux cas de figure, avec un Agni moyen. Notez d’ailleurs que le plus souvent, Vata a tendance à avoir un Agni variable, Pitta un Agni fort ou aiguisé, et Kapha un Agni lent.

Ces éléments sont importants pour savoir quoi manger, mais également pour savoir comment manger, surtout lorsqu’on possède un Agni moyen ou faible. Ces patients devront généralement « picorer comme des oiseaux » pour éviter de se sentir ballonnés ou lourds. Plus vos patients suivront ces conseils que nous allons vous donner, plus leur digestion deviendra confortable.

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CONSEILS DIÉTÉTIQUES

Pour qu’une digestion idéale se mette en place, il faut à première vue se discipliner et suivre des règles particulières. En réalité, ces règles visent à déprogrammer le corps de certains aliments qui ne lui réussissent pas, à libérer une personne d’habitudes alimentaires inappropriées, et à lui apprendre à écouter son corps lorsque celui-ci signale ses besoins.

Lorsqu’on se penche sur les régimes alimentaires en fonction des doshas, on se concentre sur quoi manger. Avant de creuser cette question plus en profondeur, voici trois suggestions qui aideront vos patients : quand manger, quelle quantité manger, et comment manger.

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QUAND MANGER ?

Il faut conseiller à vos patients de toujours prendre le repas principal autour de midi, lorsque Agni est le plus fort de la journée. Nous en reparlerons plus en détail dans un prochain module consacré aux routines quotidiennes. Gardez à l’esprit que le petit-déjeuner et le dîner doivent être plus légers que le déjeuner.

Il ne faut pas remanger tant que le repas précédent n’a pas été complètement digéré. Cela prend en général au moins 2h30 pour les Pitta, et peut prendre plus longtemps pour les autres constitutions. Lorsqu’on mange ou qu’on grignote en continu pendant la journée, on fatigue le système digestif. Manger alors que l’estomac est encore en train de digérer produit de l’Ama.

Il faut toujours porter attention à son niveau de faim. Le signal que le précédent repas a bien été digéré est l’apparition de la faim. Avant de manger, un patient doit attendre ce signal. Il faut toujours se demander si on a vraiment faim, ou a-t-on simplement « envie » de manger pour satisfaire un besoin émotionnel, un ennui ou une habitude. Si la réponse est la faim, alors le corps demande à être nourri.

Dernier conseil : il faut manger à heures régulières. Une routine alimentaire suivie quotidiennement aide le corps à mieux digérer. L’organisme est une horloge biologique très sophistiquée, qui fonctionne mieux si on respecte ses cycles naturels. Pour la plupart des gens, le déjeuner devrait normalement être pris entre 11h et 13h ; et le diner entre 17h et 18h30.

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QUELLE QUANTITÉ MANGER ?

Conseillez à vos patients de manger aux trois quarts de leur capacité. Les ballonnements et les gonflements du corps sont désagréables, car ils correspondent à une plainte du corps. L’Ayurvéda tente de prévenir ces phénomènes en recommandant de ne jamais manger à 100 % de nos capacités, et surtout pas au-dessus de nos limites, mais en s’arrêtant à 75 %. Ces 75 % représentent environ la quantité de nourriture que deux mains jointes pourraient contenir.

Cette quantité est considérée comme bénéfique pour la santé, car elle permet à Agni de travailler efficacement et de digérer complètement le repas. Le signal qui représente ces 75 % est simple : on se sent satisfait, mais pas rassasié, pas rempli. Lorsqu’on se sent rempli, c’est qu’on a atteint 100 % de notre capacité, et que la nourriture commence à distendre l’estomac. Se sentir lourd est une étape encore au-dessus. À 75 %, le patient se sentira satisfait, mais léger et confortable, pas ballonné, sans aucune sensation de pression.

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COMMENT MANGER ?

Il faut toujours conseiller à vos patients de manger dans une atmosphère calme et sereine. Ce conseil est évidemment valable aussi pour vous, comme tous les conseils donnés dans cette formation. Plus vous les appliquerez vous-même, plus vous en ressentirez les bénéfices, et plus il vous sera simple de les expliquer à vos patients. Attraper rapidement un sandwich, et le dévorer en se dépêchant de retourner au travail, peut sembler être quelque chose de très banal aujourd’hui, mais l’Ayurvéda rappelle que ce n’est ni quelque chose de naturel, ni quelque chose de sain. De même, en plus d’être bien installé, il faut aussi être concentré sur son repas. En d’autres mots, il ne faut pas se distraire en regardant la télévision, en lisant, en conduisant, en travaillant, mais seulement se concentrer sur le repas pour pouvoir en profiter.

Il ne faut pas manger quand on est contrarié ou en colère. C’est une erreur que beaucoup de personnes font, et il est certain que vous rencontrerez au cours de votre activité de praticien en Ayurvéda, des patients qui commettent cette erreur. Même si l’Ayurvéda recommande de manger à horaires réguliers, conseillez à vos patients de reporter leur repas, jusqu’au moment où ils seront calmés. En effet, nos émotions modifient notre physiologie, et cela est particulièrement vrai lorsqu’on mange. Avez-vous déjà remarqué que le stress peut vous donner mal au ventre, accélérer ou au contraire ralentir votre transit intestinal ? C’est exactement ce qui se passe si vous, ou vos patients, mangez lorsque vous êtes stressés, contrariés, perturbés ou en colère. Votre digestion va être différente, ce qui va altérer sa qualité et impacter toute la structure de votre corps. Le repas doit toujours être un moment serein, loin de toute dispute ou contrariété. Il doit être un moment qu’on apprécie, dont on profite, que ce soit seul, avec des amis, ou en famille.

Il faut toujours manger en étant assis, et il ne faut pas parler la bouche pleine. Cette règle peut prêter à sourire, vous ramenant lorsque vous étiez enfant. Et effectivement, nos parents et grands-parents ne s’étaient pas trompés : l’Ayurvéda explique que prendre le temps de mâcher correctement, assez longtemps, et d’avaler avant de parler aide à prédigérer la nourriture. Si une personne parle en mangeant, elle risque de ne pas bien mâcher ses aliments, de les avaler plus rapidement, et le travail prédigestif ne sera pas bien fait. Cela entraîne plus de travail pour l’estomac et le système digestif.

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Un conseil un peu moins connu pour vos patients : il faut éviter de prendre du lait pendant des repas. Traditionnellement, l’Ayurvéda considère le lait de vache comme un aliment particulièrement bon pour la santé, mais il faut respecter un certain nombre de règles pour en tirer des bénéfices. Il ne faut pas boire du lait lorsqu’on mange du poisson, de la viande, de la banane, de la nourriture épicée, salée ou acide. Ces combinaisons rendent le lait difficile à digérer. Par exemple, on voit souvent un petit-déjeuner avec du lait et un verre de jus d’orange, ce qui n’est pas bon du tout pour la santé en Ayurvéda. L’acidité du verre de jus d’orange a tendance à faire cailler le lait dans l’estomac, et le rend plus long et plus difficile à digérer. En revanche, prendre du lait avec des fruits, des céréales ou tout autre aliment de la saveur sucrée ou douce fonctionne bien. On peut aussi prendre du lait, en attendant au moins 30 minutes après un repas.

Il faut toujours favoriser de la nourriture fraiche et entière. Selon l’Ayurvéda, la nourriture en conserve, ou même les restes de nourriture, d’un repas à l’autre, perdent leur pouvoir vivifiant, et deviennent beaucoup plus difficiles à digérer. Pour ces raisons, ce sont des aliments moins intéressants pour la santé. Il faut donc conseiller à vos patients de privilégier les aliments frais. Par nourriture « entière », l’Ayurvéda entend de la nourriture de la meilleure qualité possible, dans le choix des aliments : des céréales complètes, des aliments bio chaque fois que c’est possible, afin d’éviter les pesticides et autres fertilisants chimiques.

D’une façon générale, il faut privilégier la nourriture cuite plutôt que la nourriture crue. La nourriture cuite est plus facile à digérer, car la cuisson permet de gagner une étape de digestion, c’est donc un travail que l’estomac n’aura pas à faire. La meilleure cuisson pour préserver les qualités nutritionnelles des aliments est la cuisson à la vapeur. La chaleur de la cuisson casse les protéines complexes, la graisse et les hydrates de carbone contenus dans les aliments. C’est un travail long et complexe que le système digestif n’a plus à faire. Cette règle, comme les autres, ne doit pas être appliquée de façon rigide. Par exemple, la plupart des personnes préfèrent manger des fruits crus. D’ailleurs, l’Ayurvéda considère que les fruits mûrs ont été cuits par le soleil, et que leur consommation « crue » ne pose pas problème. Certains défenseurs de la nourriture crue vous diront que la nourriture cuite perd certains de ses nutriments. C’est vrai, mais cette perte est mineure, d’autant plus si vous choisissez la cuisson à la vapeur. De plus, cette perte sera compensée car les nutriments restants seront assimilés plus facilement.

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Il faut également dire à vos patients d’éviter les boissons froides. Pendant le repas, il faut boire de petites gorgées d’eau chaude ou d’eau à température ambiante. Les boissons froides éteignent le feu digestif, Agni. Une petite quantité d’eau pendant le repas, permet de liquéfier la nourriture pour une meilleure digestion. En revanche, boire trop d’eau ou de liquide pendant le repas a tendance à diluer les enzymes digestifs. En cas de températures très élevées, on peut bien entendu boire des boissons fraîches, surtout pour les personnes de constitution Pitta, mais elles ne doivent pas être froides ni glacées, simplement fraîches. Il ne faudrait donc jamais, dans l’idéal, boire de boissons avec glaçons, ou des boissons qui sortent directement du réfrigérateur. Enfin, précisez bien à vos patients qu’il ne faut pas boire de grandes quantités de liquide, juste avant, pendant, ni juste après un repas, car cela peut noyer le système digestif et ralentir la digestion.

Dernier conseil : après le repas, il faut toujours prendre 4 ou 5 minutes et rester assis. Par exemple, il ne faut pas aller courir ou faire du sport tout de suite après un repas, sans prendre quelques minutes pour l’absorber. Cela permet au corps d’entamer la digestion sans effort.

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CONSEILS DIÉTÉTIQUES :

VALORISATION DE CERTAINS

PRODUITS LAITIERS EN

AYURVÉDA

Le ghee

« Le ghee est bon pour les yeux, stimulant pour la digestion et pour la mémoire, il favorise la longévité et protège le corps de nombreuses maladies » Bhavaprakash (texte ayurvédique majeur)

Nous vous avons livré, dans le module 6, une recette pour préparer le ghee, car il est utile pour de nombreux soins ayurvédiques. C’est un produit qui a une très bonne durée de conservation (plusieurs années), et qui sent bon. L’Ayurvéda recommande sa consommation, car c’est un aliment qui apaise les trois doshas. Il renforce le corps et augmente les fonctions mentales. Il stimule également Agni, le feu digestif lorsqu’il est pris pendant un repas.

Concernant les doses, il est recommandé de prendre une cuillère à café de ghee au déjeuner et au diner, trop de ghee pouvant éteindre le feu digestif. Deux cuillères à soupe de ghee représentent le maximum à ne pas dépasser, car trop de ghee augmente Kapha et peut bloquer le système digestif.

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Le lait

En plus du ghee, l’Ayurvéda encense les bienfaits pour la santé du lait de vache. D’après les textes traditionnels, le lait régénère, nourrit et renforce le corps, favorise la longévité et apaise l’esprit. Il équilibre tous les doshas, tout en réduisant Pitta. Il fait partie des aliments qui ont le sucré en saveur primaire et l’astringent en saveur secondaire, ce qui a un effet rafraichissant sur l’organisme. Le lait est particulièrement recommandé pour les personnes faibles ou convalescentes.

Certaines personnes s’inquiètent du fait que le lait soit considéré comme gras, et risque d’augmenter le cholestérol ou le risque de maladies cardiovasculaires. Si de tels patients se présentent à vous, vous pourrez les rassurer en leur expliquant que de nombreuses études ont démenti cette rumeur. Vous pourrez également leur parler du peuple Massaï, au Kenya, qui vit du lait (4 litres par personne et par jour). Leur taux de cholestérol est bas, et le nombre de décès par accident cardiovasculaire est très faible.

Une autre étude indique que le taux de cholestérol LDL (considéré comme le mauvais cholestérol) se trouve significativement abaissé lorsqu’on boit 4 grands verres de lait par jour, et que le taux de HDL (le bon cholestérol) demeure inchangé.

Une autre plainte, entendue fréquemment, est que le lait de vache produirait excessivement de mucus. Cela peut effectivement se produire, mais pas chez tout le monde. Les problèmes liés au lait sont dans la plupart des cas dus au fait qu’il est consommé froid. Traditionnellement, l’Ayurvéda met en garde contre la consommation de lait froid, car il aggrave Kapha, et devient difficile à digérer.

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Les recommandations ayurvédiques pour la consommation de lait sont donc les suivantes. Le lait doit toujours être bouilli avant d’être bu, pas seulement pour le stériliser, mais aussi pour briser les protéines complexes et le rendre plus digeste. Pour qu’il soit encore plus facile à digérer, l’Ayurvéda suggère également d’ajouter une pincée de gingembre en poudre, ou un peu de gingembre frais pendant que le lait est en train de bouillir. Nous avions également vu, un peu plus haut dans ce module, que le lait ne doit pas être consommé avec des aliments acides ou salés, car cela le fait cailler. Ce phénomène aggrave Pitta.

L’intolérance au lactose, causée par une production insuffisante de l’enzyme B-galactosidase, est très commune dans certaines populations, et ses effets néfastes augmentent avec l’âge. Les symptômes sont faciles à identifier : un grand verre de lait cause des gaz, des diarrhées, des ballonnements et des gonflements du ventre, tout cela étant le résultat des sucres du lait non digérés, qui fermentent dans le système digestif.

Vous rencontrerez sûrement des patients intolérants au lactose. Vous pouvez dire à ces patients qu’ils peuvent tout de même bénéficier des bienfaits du lait, soit en achetant du lait dans lequel le lactose a été traité pour être prédigéré, soit en achetant certains yaourts, ou encore en achetant une boisson à base de yaourt appelée Lassi, dont nous reparlerons bientôt.

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Le yaourt et le babeurre

Le yaourt est connu pour augmenter l’appétit et la force. Il augmente Kapha, réduit Vata et aggrave Pitta. Il est donc contre-indiqué pour les constitutions Pitta, surtout pour les problèmes digestifs : les personnes souffrant d’ulcères doivent donc éviter les yaourts et le fromage.

D’ailleurs, le yaourt et le fromage ne devraient jamais être consommés le soir ou la nuit, car ils ont tendance à boucher les vaisseaux du corps s’ils ne sont pas bien digérés. Le yaourt devrait toujours être consommé avec des aliments sucrés, doux, mais jamais seul. Il est recommandé de faire son yaourt soi-même, mais si vos patients préfèrent acheter des yaourts commercialisés, conseillez-leur d’acheter les produits les plus frais et naturels possibles, afin de conserver un maximum de bonnes bactéries vivantes et actives. Elles sont importantes pour le système digestif.

Il faut également veiller à la chaîne du froid : si les yaourts commercialisés ne sont pas conservés au froid, même pendant le transport entre le lieu d’achat et la maison, les cultures de bactéries meurent, et on perd alors les bénéfices pour le système digestif. L’Ayurvéda explique aussi que la façon la plus bénéfique de consommer du yaourt, celle qui permet d’augmenter le plus possible son influence sur l’équilibre des doshas, est d’en faire du babeurre ayurvédique.

Le babeurre ayurvédique et le Lassi sont deux boissons issues du yaourt, mais elles ont des effets différents, par rapport au yaourt. Elles renforcent la santé, augmentent l’appétit et le feu digestif. Elles apaisent les trois doshas, et sont considérées bénéfiques dans le régime alimentaire de n’importe quel patient. Nous vous livrons leur recette dans l’annexe qui se trouve à la fin de ce module.

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POURQUOI L’AYURVÉDA RECOMMANDE LES RÉGIMES

ALIMENTAIRES SANS VIANDE ?

Bien que le végétarisme ne soit pas une obligation pour profiter des bienfaits de l’Ayurvéda, il est souvent recommandé. De nombreuses recherches mettent en évidence les bienfaits d’un régime sans viande (Campbell et Campbell 2006, ou Sharma 2008). Le premier avantage des régimes sans viande est qu’ils sont plus légers et plus faciles à digérer. En effet, la viande contient beaucoup de longues chaines d’acides gras, qui ne sont pas complètement métabolisés par l’organisme.

Le second avantage est que ce régime alimentaire permet d’éviter de nombreux soucis de santé. D’une part, parce que malheureusement de nos jours, les animaux sont élevés et nourris dans des environnements remplis de pesticides et d’autres produits chimiques, qu’ils ingèrent et qui se retrouvent donc dans la viande. D’autre part, parce que même si la viande provient d’un élevage bio, la viande reste un produit gras, aussi « maigre » qu’elle puisse être.

Les hauts taux de lipides se peroxydent pendant la digestion, et interagissent avec le sel contenu dans la bile et le foie, créant des radicaux libres pouvant causer de graves maladies. Le végétarisme permet de réduire les risques de mortalité liés au diabète, aux maladies artérielles coronaires, de réduire les calculs biliaires et l’hypertension. Le régime végétarien permet aussi de réduire drastiquement les effets du cancer du poumon, de la constipation et l’obésité.

La viande est souvent impliquée dans l’apparition des cancers, des maladies coronaires, du diabète de type II, de l’hypertension, et de la perte de masse osseuse. De nombreuses recherches indiquent donc que les végétariens ont une espérance de vie supérieure à la moyenne (Fraser 1999, Fraser et Shavlik 2001, Singh, Sabaté et Fraser 2003). Il a également été prouvé que le végétarisme n’entraîne pas de malnutrition, surtout le régime lactovégétarien recommandé par l’Ayurvéda.

Nous arrivons au terme de notre module sur l’alimentation. En annexe, nous vous proposons des recettes bénéfiques pour la santé, en fonction des différentes constitutions doshiques. Vous trouverez des recettes végétariennes, comme recommandé par l’Ayurvéda, mais également quelques recettes avec de la viande, pour vos futurs patients qui souhaiteraient continuer à en consommer.