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Différentes théories de la lecture Introduction: Tournant qui a eu lieu dans les années 70: la place du lecteur. Cf texte Lector in fabula de Umberto Eco qui retrace les différentes raisons d'émergeance de cet intérêt. 1) France - Italie - Courant structuraliste/sémiotique (franco/italien) => Roland Barthes, Umberto Eco. - Courant de la déconstruction (à partir des années 70) => Jacques Derrida 2) Allemagne, Royaume-Uni, Suisse, Autriche - Courant de l'herméneutique => Ecole de Constance (avec W.Iser et H.R.Jauss): a) Dérive d'une étude très linguistique b) Dérive des théories de la Bible: chacun doit la comprendre, l'interpréter, se demander comment elle peut s'appliquer à notre époque. 3) International - Courant sociologique => (USA) S.Fish = Communauté interprétative ( un texte ne vous arrive pas neutre; il est fiché par une pré-lecture sociale et culturelle). (Fr) J.Leenhardt Introduction au texte Lector in fabula de Umberto Eco Historique: 60 = "Mort de l'auteur". 70 = Emergence du structuralisme => La déconstruction considère que le sens est infini et que l'interprétation ne peut être arrêtée. 80/90 = Il s'agit de voir comment le texte guide le lecteur dans son interprétation. => Pragmatique: le texte est un programme d'instruction qui me conduit vers une interprétation. La théorie de W.Iser : 1976, L'acte de lecture , où il se demande comment les textes sont accueillis. - 1er à dire qu'il n'y a pas d'oeuvre en soi, mais qu'elle est un programme d'instruction.

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Différentes théories de la lectureIntroduction:Tournant qui a eu lieu dans les années 70: la place du lecteur.Cf texte Lector in fabula de Umberto Eco qui retrace les différentes raisons d'émergeance de cet intérêt. 1) France - Italie

- Courant structuraliste/sémiotique (franco/italien)=> Roland Barthes, Umberto Eco.- Courant de la déconstruction (à partir des années 70)=> Jacques Derrida2) Allemagne, Royaume-Uni, Suisse, Autriche- Courant de l'herméneutique=> Ecole de Constance (avec W.Iser et H.R.Jauss):a) Dérive d'une étude très linguistiqueb) Dérive des théories de la Bible: chacun doit la comprendre, l'interpréter, se demander comment elle peut s'appliquer à notre époque.3) International- Courant sociologique=> (USA) S.Fish = Communauté interprétative ( un texte ne vous arrive pas neutre; il est fiché par une pré-lecture sociale et culturelle).(Fr) J.Leenhardt

Introduction au texte Lector in fabula de Umberto Eco Historique:60 = "Mort de l'auteur".70 = Emergence du structuralisme=> La déconstruction considère que le sens est infini et que l'interprétation ne peut être arrêtée.80/90 = Il s'agit de voir comment le texte guide le lecteur dans son interprétation.=> Pragmatique: le texte est un programme d'instruction qui me conduit vers une interprétation.

La théorie de W.Iser : 1976, L'acte de lecture, où il se demande comment les textes sont accueillis.- 1er à dire qu'il n'y a pas d'oeuvre en soi, mais qu'elle est un programme d'instruction.- Il se demande comment apparaissent les structures qui gouvernent l'interprétation de lecture chez le lecteur.Ps: Il faut voir ttes les perspectives ouvertes par le texte et adopter le point de vue induit par le texte.

Quelle place accorder à la subjectivité/et à la structure des textes?

=> C'est là-dessus que tous débattent.Pour lui, un texte plaît car il est en contacte avec l'inconscient du lecteur et introduit de l'esprit critique et libère le lecteur.

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=> Le texte va faire une selection des points de la réalité (répertoire) qui ne correspondra pas tout à fait à la réalité: le texte n'est pas un miroir du système.La stratégie du texte est un système latant d'équivalence entre les éléments du monde et ceux du répertoire, qui doit être décrypté par le lecteur.Marge de liberté du lecteur: intervenir dans les blancs laissés par le texte.

La théorie de Hans Robert Jauss : Introduit l'idée des horizons de lecture. 1982, Pour une herméneutique littéraire (1988: traduction en français).A partir de l'idée d'interprétation de la Bible, il se demande si prédomine la question que le texte me pose ou la question que je pose au texte.=> Il imagine la lecture comme un dialogue: le texte me pose une question, donc je veux chercher la réponse dans le texte.1ère lecture: intellegere = L'interprétation du texte où il faut réfléchir, rétrospectivement et trouver les significations en oubliant les questions portées par le texte.2ème lecture: interpretare = L'horizon rétrospectif de la compréhension interprétative, soit la reconstruction historique, où l'on cherche à comprendre l'altérité, la question portée par le texte.Ex: Spleen II, de Baudelaire"J'ai plus de souvenir que si j'avais 1000ans ..."Ps: Spleen, qui désigne la rate en anglais, signifie mélancolie en français; notamment grâce aux poème de Baudelaire.1ère lecture: - Attitude orgueilleuse - Douleur d'une vie trop remplie2ème lecture: Il faut chercher une constance lyrique.

- Forte tendance à l'asymétrie qui rappellent la constitution du "moi" du poème.- Souvenirs = cause du spleen- Souvenirs + moi = engloutis => Ennui illimité- Sphinx = allégorie de l'être."J'ai plus de souvenir que si j'avais 1000ans"=> Chant du sphinx=> Attitude d'angoisse

3ème lecture: Applicare = Caractérisation du poème dans le changement d'horizon de sa réception.=> Nous devons comprendre un texte en fonction de notre horizon d'attente en tant que lecteur + en fonction de l'horizon d'attente de l'époque d'écriture.

=> L'herméneutique sépare les mauvaises interprétations des bonnes et considère comme mauvaises les interprétations en opposition avec l'horizon d'attente de l'époque d'écriture.

Ps: Différent de la déconstruction qui accepte toutes les interprétations.Ex: Jauss écartera l'interprétation de Barès de ce poème comme extase mystique, car Baudelaire n'étais pas un mystique et le dégrade dans les autres textes.3ème lecture bis: Il faut aussi respecter l'horizon d'attente de l'époque de lecture.=> Car notre interprétation doit faire l'objet d'une communication avec notre époque.Ex: Benjamin y voit une allégorie de la dépréciation du monde matérialiste et le spleen serait ce sentiment d'auto-aliénation par l'univers de la marchandise.

LECTURE HERMENEUTIQUE:=> Trouver une perspective uniforme pour le texte. Ce sens doit respecter l'horizon d'attente

de l'époque d'écriture et celle de la lecture.

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Histoire des idées et de formesExamen= 1h texte emprunté à un critique litté., ou d’écrivain que l’on doit expliquer en le mettant en rapport avec le cours magistral. Comparaison avec les textes théoriques étudiés en cours.Séquence 1:La diversité critique: une histoire récente; gros plan sur le 20° et 21° siècleSéquence 2:La vieuvre (vie/œuvre)Séquence 3:Formes et significationsSéquence 4:La geste critique

Bibliographie : La Leçon , Roland Barthe Points/essaisAnthologie:M. Proust La méthode de Sainte-BeuveViktor Chklovski L’art comme procédéEric Auerbach MimésisItalo Calvino Pourquoi lire les classiques?

SEQUENCE 11) Qu’est-ce que la critique? :

R. Barthes tente de répondre à cette questions dans Essais critiques: « la critique n’est nullement une table de résultats ou un corps de jugements, elle est essentiellement une activité, c’est-à-dire une suite d’actes intellectuels profondément engagée dans l’existence historique et subjective (c’est la même chose) de celui qui les accomplit, c’est-à-dire les assume. »

La critique est un terme qui apparait dans la sphère littéraire au XVIème avec la plume d’un auteur italien: Joseph Juste Scaliger.La critique au sens étymologique du terme désigne l’art de juger. Celui qui forge l’adjectif dans notre langue est Boileau. Le critique est par la suite placée comme juge, la critique devient donc le jugement de celui qui la produit. Définition: « La critique littéraire examine si l’ouvrage est composée de manière a plaire au lecteur.»Au XIXème on passe d’une critique des défauts à une critique des qualités de l’œuvre, la fonction de jugement est toujours présente. Au XXème siècle la critique se pense comme science de la littérature (elle s’extrait de l’art du jugement, elle n’est plus directement liée au pouvoir politique), cette critique qui était « un art » se désigne maintenant comme « science ». La démocratisation de la littérature prétend à la donner à un public élargi, et cela aura des conséquences majeures sur la littérature et la critique du XXème siècle. La critique est une œuvre. Dieu devient hypothétique = boulversement littéraire. En 1930, Albert Thibaudet désigne plusieurs critiques dans Physiologie de la critique:

La critique peut être « parlée » (journeaux, chronique), elle peut être littéraire ou de professionnels (universitaire, professeur) ou encore celle des artistes.

=> " Avec la critique, et le début du XXème siècle, l’histoire n’est plus un genre littéraire, elle devient « une matière » à part entière. "

Pourquoi un important changement au XXème?

La démocratisation de la littérature se fait grâce à:

- La création des universités populaires ( Créateur: Gustave Lanson, Historien de la littérature,

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critique littéraire)

- L'affaire Dreyfus va changer le genre historique en science et ainsi l'Histoire de la littérature est née, notamment grâce à Gustave Lanson qui veut donner un caractère scientifique à la littérature et invente le concept de l'histoire des idées et des formes.Il invente également l'explication de texte.L'Histoire de la littérature est la 1ere forme de science critique, elle va dominer jusqu'en 1950.L'oeuvre littéraire est considéré comme produit de l'Homme .

-Dans les années 60 il y a débat et on porte la réflexion sur le texte.

-Dans les années 70/80 la réflexion se porte sur le lecteur.

-Dans les années 90 c'est le retour de la réflexion sur l'auteur avec Georges Poulet: il rejette l'approche formaliste de la critique textuelle et suggère d'étudier en premier lieu la conscience de l'auteur, notamment à travers sa perception de la durée.Ps: Formalisme = Désigne les mouvements littéraires et artistiques mettant l'accent sur " la forme plutôt que sur le fond " (ex: formaliste russe avec Viktor Chklovski)

Mais si il y a une forme d'ombre sur l'auteur, comment connaître sa conscience sur l'oeuvre?

!La psychanalyse bouleverse le domaine de la critique! Retour en arrière:

- Dans les années 50 apparaît la science du langage: Prise de conscience que le langage a une vie, une histoire.L'espace de langage est un espace de pensé, de réflexion, de compréhension singulier.

- L'expérience critique étrangère facilite l'évolution critique de l'auteur à l'oeuvre: Il y a par exemple les formalistes russes (prônent la littérature au service d'une idéologie) qui s'intéressent à la linguistique, à la sémiologie par le biais notamment du structuralisme (= analyse structurelle des textes littéraire). Ils vont essayer de former la littérarité (utilité de la littérature).

N.B: L'étymologie de texte signifie tissu, tissu de mots entrelacés dans une oeuvre.

L’Œuvre est considérée comme le produit de l’homme, de son temps, de sa conscience. Elle peut donc être document historique ou produit de son imaginaire. (découverte de l’inconscient, début de la psychanalyse). La science du langage (linguistique) apparait également à cette période. Il faut connaître le fonctionnement et le pouvoir de la langue, son arbitraire, étudiait l’auteur ne suffit pas pour comprendre et « pratiquer » la critique littéraire. La langue est un matériau singulier, avec des effets et des enjeux qui lui sont propres. La langue, pour un écrivain ne sert pas à communiquer mais à créer et à penser.

La littérarité est la spécificité, possibilité à dire en quoi une œuvre littéraire est spécifique, en quoi c'est de la littérature.

Plusieurs approches de la littérature : - approche poétique: étude des procédés d’écriture

- approche sémiotique: science des signes * sémantique: relation des signes au sens * syntaxe: relation des signes entre eux * pragmatique: relation signes (effets produits) / utilisateurs (lecteurs)

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Roland Barthes

Son article La mort de l’auteur est muni de catégorie de langage ( l’auteur n’en fait plus parti). Cela est différent d’interpréter et expliquer. L’Œuvre est le produit d’un langage. Le sens du texte ne vient plus de l’auteur mais du lecteur.

Quelle forme peut prendre cette critique? Pq lit-on? Comment? En s'interrogeant sur la façon de lire, sur le contenu du texte, plusieurs réflexions, branches apparaîssent:

- L'esthétique de la réception de Hans Robert Jauss avec la notion d'horizon d'attente. - Lector in formula (1979) de Umberto Eco, théorie de la reception. - ?

Entraînement à l’examen final

« Avant propos » de Sur Racine (1960), Roland BarthesAutres critiques: - Julia Kesteva

- Philipp Sollers- « Tel Quel » (1960)

Première phrase: Question renvoyant à un soucis du lecteur

=> scandalise à l’époque

Premier paragraphe: Montre toutes les sortes de critiques littéraires des années 50-60.=> foisonnement critique

C’est une transparence classique: langue française pur.Barthes dit que l’on peut remettre en question les textes et les critiques par un foisonnement

critique.

Deuxième paragraphe: Hypothèse de définition de la littérature:- sens posé: sens du texte, de l’auteur- sens déçu: sens du lecteur, interprétation (éphémère)

=> nécessité de définir l’objet

Interpréter, c’est trouver tous ce qui fait sens dans un texte. La littérature est une histoire de rencontre.

Chaque discours critique est basé sur une hypothèse . Une œuvre pose des questions mais n’y répond pas, selon Barthes.

Troisième paragraphe: - poursuite de l’hypothèse

=> disponibilité, écrire: remettre en question le monde sans y répondre vraiment.

- Histoire, langage et liberté changent infiniment.

=> réponse infinie car les lecteurs sont infiniment différents.

Aparté: Collège de France au XVIème siècle par François 1er, qui s’appelle au début le Collège des

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3 langues. Dans « la leçon » de R.Barthes (p.32), il le présente comme un lieu indépendant, où il y a un

enseignement libre.Quatrième paragraphe: D’un côté l’œuvre fixe, de l’autre les lecteurs et leur interprétation infinie.

=> transition historique

S’oppose à Proust qui dit qu’il faut connaître la biographie et l’auteur.Texte suivant:Si par une nuit d’hiver un voyageur Italo Calvino

Livre de Rousset Formes et Significations Pour lui ce qui fait sens dans un texte littéraire et la forme poétique, romanesque et dramatique.« L’art réside dans cette solidarité d’un univers mental et d’une construction sensible d’une vision et d’une forme. » Jean Rousset

=> exemple d’étude de l’art comme procédé

L’Œuvre est le produit d’un homme, d’une société, d’une époque mais aussi du langage, de l’intertextualité (histoire du discours)

=> dialogisme

Conclusion: Mise en évidence d’une dichotomie, difficile à penser sur la forme et le fond.Critique = hypothèse et non affirmation

Texte suivant:Situations II (1948) Jean-Paul Sartre Rapport continu à l’analyse critique comme parole engagée par l‘époque.

=> tache infinie

« Situations » est au pluriel associé au chiffre 2.

=> représente ainsi les 10 tomes (1948-1976)

Sartre est un philosophe existentialiste.

=> inscription de l’écrivain dans l’histoire et paroles critiques engagées.

« antique différent » entre philosophie et littérature depuis Platon jusqu’à la fin du 18° siècle=> se rapporte à Platon pour l’approche du texte

Platon dans la République chasse les poètes de la politique, il les accuse de paroles trompeuses, les exclu du domaine de la vérité.La littérature est l’espace de création de l’imagination.La pensée de l’art est donc en concurrence avec la philosophie.

Références: - Grand Atlas des littératures: « Littérature et philosophie » P. Lacoue-Labart.

- L’absolu littéraire Jean-Luc Nancy

Sartre pose la question de la critique entre poésie e philosophie. Les positions sont multiples, conception informée de la littérature par ses pratiques philosophiques.Qu’Est-ce que la littérature?:- Qu’est-ce qu’écrire?

- Pourquoi écrire?

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- Qui écrit?

A chaque grands bouleversements dans le monde on se repose les mêmes questions sur la littérature.=> ici Sartre le fait avec Auswitch, la seconde guerre mondiale.

« La fonction de l’écrivain est de faire en sorte que nul ne puisse ignore le monde et que nul… » SartreQuoique l’on fasse, si nous écrivons nous sommes embarqués, engagés.

Première partie du texte:

Distinction entre prose et poésie. La prose est beaucoup plus noble que la poésie. La prose touche en premier par les sens alors que la poésie par la forme et la langue.

=> écrivain engagé; poète dégagé

- « Il emploie son art à forger des bibelots d’inanité sonore. »« il » renvoie à Malarmé en raison « des bibelots d’inanité sonore » qui est dans le sonnet en x de Malarmé.

- « le poète est le gardien des métamorphoses. » de Calietien (1976)Avis contraire de Sartre, ici le poète est responsable de la vie.

=> la littérature est l’espace de transformationIdées des autres parties:

- Critique dogmatique soucieuse de l’histoire- Inscription dans l’histoire- Que doit-on lire en priorité?

=>Sartre dit qu’il faut lire en priorité ses contemporains

Littérature françaiseLittérature française du XIXème siècle

Séance 1   : Qu’est-ce que le romantisme   ? Si quand on lit Lamartine, on arrive tous à la même interprétation, il en va différemment pour Baudelaire, où les gens se retrouvent confus. Attention, il ne faut pas s’appuyer sur les ouvrages universitaires.

1. Relativité, originalité, innovation

Baudelaire est très connu pour son perfectionnisme. Ses textes vont être modifiés, et toute la stratégie d’écriture des textes va évoluer sans cesse, en fonction de critères esthétiques, sémantiques, ou encore politiques et religieux.Dans la plupart des manuels, on trouve une catégorisation simple : - Poésie classique- Poésie romantique- Parnasse- SymbolismeMais il faut nuancer tout cela. Certes, les romantiques rejettent le classicisme, mais tout n’est pas noir ni blanc.

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Les rapports entre romantisme et parnasse sont compliqués. Le parnasse est un néoromantisme. On a d’ailleurs oublié que Verlaine et Mallarmé étaient dans le parnasse dans les années 60, et Rimbaud voulait en faire partie. Le romantisme est quasiment impossible à définir. C’était un mouvement international qui englobait à la fois des écrivains, des peintres, des sculpteurs, des compositeurs…Le mouvement commence en Allemagne et en Grande Bretagne et arrive au milieu de la 2ème décennie du XIXème siècle en France. Germaine de Staël, dans son livre de L’Allemagne va être parmi les déclencheurs principaux du romantisme français.L’idée, dans le début des Confessions de Rousseau c’est que chaque être humain est différent. C’est la base du Romantisme, l’individualisme, la sensibilité, l’imagination. Il faut arriver à une relation à soi-même qui dépasse les règles qui ont été mises en place dans le passé. C’est là que les romantiques s’opposent aux classiques. (Le classicisme est un jugement des romantiques après coup. Ce n’est pas Molière qui allait se dire classique. Le terme n’était pas utilisé à l’époque). Dans le théâtre traditionnel de l’époque, on avait une tripartition très nette : - Tragédie (dieux, roi)- Comédie (bourgeois)- Burlesque (paysans)Il ne fallait absolument pas les mélanger, car ils relevaient des distinctions des catégories sociales. Hugo par exemple a essayé de mélanger tous ces types. Il puisait dans un précurseur en faisant cela : Shakespeare. Beaucoup de romantiques vont s’imiter eux-mêmes, car l’originalité revient à ceux qui sont plus forts. Est-ce que le romantisme peut dominer le paysage littéraire ?Autour de 1830, il y a eu une bataille entre les classiques et les romantiques, la bataille d’Hernani, et le romantisme va être à son apogée, avant de rentrer dans une période de crise qui ira de 1840 à 1860. Comment fonctionne le romantisme en poésie ?En peinture, on parle de postimpressionnistes car on ne sait pas les définir. Il en va de même pour les postromantiques. Baudelaire est un romantique, réellement, sauf que sur certains plans il combat certaines idées. Stendhal – Racine et Shakespeare : le plaisir d’une œuvre culturelle est une idée indécente à l’époque. Il dit que les français des années 1820 ont vécus une période terrible, toute une série de cataclysmes historiques, et ceux qui ont connus la retraite de Moscou par Napoléon ont besoin de rire, de connaître quelque chose de nouveau. Stendhal va demander une pertinence pour les œuvres de l’époque, mais il est trop original, et rencontre un mur d’incompréhension. Il parie donc sur les lecteurs de l’avenir, et ça marche. Dans les années 1820, pour les poètes, la question est « comment réussir à surmonter la nullité de la poésie du XVIIIème ? »La bonne poésie au XIXème commence avec Lamartine et sa poésie lyrique. Pour un lecteur du début du XIXème siècle, il y a toute formes de poésie (satirique, lyrique, descriptive, didactique…). La poésie lyrique va sembler par la suite être LA poésie pour tout le monde. Alphonse de Lamartine, P.8, lecture. Il dit qu’il veut travailler directement à partir du cœur qui devient l’instrument pour écrire de la poésie lyrique. Ce genre va diverger de la chanson à proprement parler, elle ne sera pas faite pour être chanté. Elle s’autonomise de la chanson, mais garde les rimes.

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On a d’abord une expérience vécue par le poète > produit un message poétique > arrive au lecteur. Il faut que ce soit sincère, et le message doit être limpide, transparent. C’est ce qui fait que tout le monde comprend parfaitement la poésie de Lamartine. Le lecteur quant à lui doit parvenir à ressentir de l’empathie, ressentir les émotions ressenties par le poète. Le lac – Lamartine P.5Le lecteur de l’époque, devant ce poème allait personnaliser les choses et mettre un nom sur la femme.Le texte s’appelait au départ Le lac du Bourget, puis Le lac de B., puis Le lac. On voit donc que l’on généralise la chose en parlant DU lac. Il ne faut pas que ce soit uniquement du narcissisme, ni autoréférentiel. Dès le début, il parle à la 1ère personne du pluriel. Les lecteurs, plus tard, sauront que Lamartine était tombé amoureux d’une femme qui est morte. Ils liront le texte sur page et lui donneront un surcroît de prestige existentiel car le contrat lyrique est parfaitement représenté : le poète raconte du vécu. La mélancolie est particulièrement forte donc ici, c’est un des éléments clés de la poésie lyrique des romantiques. Il transforme le lac en chose pensante. Cette poésie romantique ne se fait absolument pas de façon spontanée, tout est choisi, créé et réfléchi.

TD 1Lire Les Fleurs du Mal.Evaluation : contrôle continu, soit oral, soit dossier. On aura le choix entre Baudelaire et Verlaine. Objectif : viser ce que le texte comporte de suggestions, d’implicite. Dans le cas de Baudelaire, il y a une forme d’énigme ou de difficulté qui peut se présenter dans les textes. Souvent, il ne s’agira pas de donner LA bonne lecture du texte, mais de faire une lecture intelligente. Quelques indications générales

Les vers simples (maximum 8 syllabes) ne nécessitent pas de césure.Les vers longs (minimum 9 syllabes) nécessitent une césure qui divise le vers en deux hémistiches. La césure a été mise en place pour pouvoir faire des structures plus longues et plus complexes.Pourquoi les poètes vont-ils se sentir victimes d’une forme de malédiction ?Les auteurs comme Lamartine dans les années 1820 introduisent le romantisme en France, sous le régime de la Restauration (de la Monarchie), qui va de 1814 à 1830. Cette période commence avec Louis XVIII (mort en 1824), et se poursuit avec Charles X. Suit la Révolution de 1830 avec Louis Philippe (on l’appelle aussi la Monarchie de Juillet). La restauration veut rétablir les valeurs d’avant la Révolution Française, mais le danger pour Louis XVIII est de provoquer une nouvelle révolution. Il fait donc une charte constitutionnelle. On a l’aristocratie, l’église et le tiers-état (qui représente la très grande bourgeoisie de l’Etat). Ces trois blocs se divisent en deux puisque l’Aristocratie et l’Eglise partagent des objectifs, ils vivent à partir des impôts, des taxes etc. Et font bloc contre le Tiers-Etat. Lorsque la Révolution a lieu, une part importante des territoires de l’Eglise et de l’Aristocratie sont rachetés par des paysans et des bourgeois. La bourgeoisie est plutôt en faveur d’une monarchie constitutionnelle à l’Anglaise. Les enjeux sont relativement clairs : il y a une minorité bonapartiste. Il y en a qui veulent revenir à l’ancienne monarchie et récupéré tout ce qui a été vendu, et il y a ceux qui pensent que l’avenir de la France est au niveau du commerce et de l’industrie et donc pas dans l’agriculture. Les aristocrates qui sont plus clairvoyants sur le plan du processus historique voient ce qui se passe

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en Allemagne et GB, et se disent que c’est ce qui va se passer en France. Louis Philippe va résulter du succès de l’alliance entre l’Aristocratie et le Tiers-Etat (bourgeoisie). La lutte des classes a changé de nature. Lorsque la révolution de 1830 a lieu, cela se fait aux dépends de l’Eglise qui jouait un rôle fondamentale dans les années 1820. La révolution ne dure que trois jours, et est particulièrement liée aux étudiants et aux ouvriers. La classe ouvrière va commencer à montrer le bout de son nez, et les décennies suivantes vont être marquées par la révolution industrielle : la bourgeoisie a besoin de main d’œuvre et produit donc le prolétariat qui n’a pas d’argent propre et vit uniquement de son travail. Louis-Philippe a été mis au pouvoir pour empêcher le développement d’une seconde république demandée par les étudiants. On met en place un régime plus libéral dans lequel la censure va être incroyablement diminuée, ce qui donnera beaucoup plus de liberté aux écrivains. La censure sera en revanche rétablie très vite car il y a eu, entre autre, des tentatives d’assassinat contre LP. Le journal va jouer un rôle grandissant au XIXème siècle. Avant 1830, le régime fait déplorer la lecture du journal, qui craignait l’extension du lectorat. Pour les conservateurs de 1820, il allait de soi que la révolution était due aux écrivains, la lecture était donc « dangereuse », surtout celle des journaux. Le régime a donc tout fait pour rendre plus difficile l’accès aux journaux (abonnements longue durée par exemple). Avec LP, les taxes spécifiques disparaissent et on peut accéder aux journaux beaucoup plus facilement. Cela intéresse tous ceux qui veulent lancer des spéculations au niveau des investissements. On utilise à ce moment-là une formule qui deviendra extrêmement importante à partir de 1836 : le roman feuilleton. Souvent l’auteur ne sait pas très bien ce qu’il va mettre dans l’épisode suivant. On va donner de l’argent aux personnages de ces romans feuilletons (petite prostituée d’Eugène Sue), on s’adresse bien à un public nouveau qui n’a aucune expérience littéraire et qui a du mal à séparer la réalité de la fiction. Ce public va grandir spectaculairement dans ces décennies. On a un public qui arrive à lire, mais pas des choses trop compliquées. Balzac fait aussi des feuilletons. C’est ce qu’on appellera par la suite « la littérature industrielle » ; c’est cela qui va donner lieu aux romans de gare. Baudelaire est très effaré par cette pratique. C’est une avancée culturelle, mais elle ne concerne par tout le monde, et les poètes sont totalement mis sur la touche par cette évolution. Les gens qui vont en profiter sont ceux qui écrivent des formes accessibles de littérature. La poésie vise un public trop restrictif. Les gens vivent donc de moins en moins de la poésie, cela devient impossible. Les poètes peuvent faire du théâtre, de la critique, mais la poésie, ils n’en vivent plus et doivent faire cela à leurs heures perdues. Beaucoup de poètes que l’on lit aujourd’hui, n’ont jamais pu se faire lire de leur vivant, et doivent payer l’impression de leurs propres livres. En 1830, la littérature va être en expansion, mais ce sera une période « maudite » pour la poésie. Baudelaire va vouloir savoir comment se faire lire. La première chose sera le titre de son ouvrage : les fleurs du mal. Le premier titre envisagé pour cet ouvrage était Les lesbiennes. Ca faisait partie des « titres pétards » qui devaient « éclater à la gueule du lecteur ». Le deuxième titre envisagé un peu plus tard, c’est Les Limbes. Pour l’époque, c’était une forme de subversion car ça se référait à la gauche politique. Les Fleurs du Mal était un titre qui surprenait, et proposait la possibilité de quelque chose de sulfureux. Il y a un élément de provocation : Baudelaire veut produire un effet de choc sur ses lecteurs, et il savait qu’il encourait le risque de se faire faire un procès, mais il s’agissait d’attirer l’attention sur son œuvre. Le fait que les lecteurs soient choqués, dégoûtés, était donc bénéfique.P.9 du fascicule – poèmes de BaudelaireLe fait qu’un poème n’ait pas de titre n’est pas révolutionnaire.

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La question complexe est « à qui on s’adresse dans ce premier poème ». Chez Lamartine ou Hugo on trouve facilement les référents de ses pronoms, ce qui n’est pas le cas chez Baudelaire. Cette problématique référentielle part sans doute parfois de quelque chose de juste, mais les textes ne représentent pas le même type de texte que Le lac, il déjoue le contrat autobiographique. Le « je » du texte est un sujet poétique. Baudelaire n’aime pas le côté autobiographique du lyrisme. Il dit qu’il a « horreur de prostituer les choses intimes de la famille ». Il met des choses intimes dans son texte, mais fait tout pour que lecteur lambda ne puisse pas y accéder. Je te donne ces vers… : Baudelaire produit une forme d’énigme et considère qu’elle n’est pas surmontable, et le fait même de terminer en queue de poisson sur le plan sémantique est volontaire. Il s’agit donc de formuler des hypothèses. Le texte procède par énigme et par paradoxe, si bien que les critiques peuvent avoir parfois l’idée que Baudelaire fait des erreurs. L’image est celle de l’œuvre du poète qui arrive aux lecteurs de l’avenir (donc inconnus au moment de l’écriture), il y a donc la question de la postérité avec l’image d’un bateau qui voyage dans le temps. Comment est-ce que le vaisseau peut-être favorisé par un grand aquilon ? Baudelaire est entrain de dire qu’il ne sait pas si son œuvre va survivre ou non au temps, le grand aquilon peut donc le poussé dans le bon sens, ou bien le submerger complètement. « Ta mémoire » renvoie au souvenir d’une femme, mais la référence devient plus abstraite avec le temps qui passe. Mais cette mémoire fatigue le lecteur (« tympanon » = instrument qui fait un bruit fatigant), donc le souvenir de la femme donne au lecteur un sentiment désagréable. « Hautaines », « pendue », « cervelles », sont des éléments de négativité. Baudelaire parle donc d’un don qui peut être problématique, mitigé. Le sonnet est divisé en deux parties, et la deuxième partie s’adresse directement à la femme. Lui seul va maintenir le souvenir du personnage. On a ensuite une formulation très paradoxale : quand on foule quelque chose, ce n’est pas d’un « pied léger »… Baudelaire fait exprès de produire un formulation qu’on a du mal à imaginer, à visualiser, et instaure par là une incertitude quant à l’existence du personnage. L’image de la « statue » représente la mobilité d’une femme. Le lecteur ne sait pas de qui il faut se souvenir puisque la personne dont on parle dans le poème n’a pas de nom.La cloche fêléeAu XIXème siècle, les cloches sont quelque chose qui rythme la vie des gens comme une pendule (ils savent à quel moment de la journée ils sont grâce aux cloches). Au moment de la révolution on commence par arracher les cloches. La question de la qualité de la cloche du village était fondamentale à l’époque. Lorsqu’elle était fêlée, c’était mauvais. On a d’abord l’image une sorte de communication poétique réussie. Ces images de batailles avec des cadavres empilés, sont quelque chose de typique de l’époque, et sont liées aux guerres qui continuent à triompher à l’époque de Baudelaire. D’autres poète sont là avec un voix. Comment arriver quand on est poète à se faire identifier en temps que poète quand il y a plein d’autres poètes autour. Baudelaire a peur de ne pas être bien entendu par le public de l’époque. La bizarrerie de la voix de Baudelaire même peut attirer l’attention sur lui. Etre fêlé renvoie à une fêlure psychiatrique. Le poème doit surmonter l’exil par sa propre bizarrerie.

Cm2Explication analogique : ce /ces aurait été fabriqué par analogie de le/les.Certaines formes de démonstratifs étaient accentués. On a éliminé surtout les formes accentués.On va plutôt garder celles qui ne sont pas accentués. (car elles ne perturbent pas le groupe).

Édition critique implique beaucoup plus d'intervention de l'éditeur critique, il mets des notes, un

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paratexte, la ponctuation, segmentation de mots, éventuellement correction.

Méthode empiriqueon fait comme on peu, des érudits qui ne réfléchissaient pas forcement aux méthodes. Gens curieux qui voulaient les diffuser on les transcrivant sans réfléchir a une méthode particulière

Méthode reconstructiveOn essai de reconstruire au plus près une version originale du texte. Établir un stemma codicum (arbre généalogique en latin) on regarde les manuscrits et on les compare. Lachmann choisi celui qui est le plus proche du manuscrit.

Méthode de Don QuentinS'appuie sur une démarché statistique échantillons dans le texte, il ne mets pas de valeur de jugement sur des variantes meilleurs ou moins bien. C'est le quantitatif qui prime, celui qui est le plus représenté.

Méthode documentaireBédier, d’être le plus fidèle possible à un seul manuscrit, ion le respecte plus fidèlement en tant que document. On ne fait pas un montage a partir de plusieurs manuscrits.

Éditeurs scientifiques faisaient avec des stemma a deux branches à la place de à plusieurs , il critique le fait de faire un document artificiel.

Rychner → a fait deux fois une édition en adoptant une méthode très reconstructive et 20 plus tard il fait une deuxième édition ou il fait une approche moins interventionniste.

4.- La nouvelle philologie

Elle a dénoncé les méthodes antérieurs on disant que dans tout les cas on évacue la variante.

Outils informatiques → permet de présenter toutes les variantes différentes de manière plus facile, tout les manuscrits plus toutes les éditions. Prendre en considération mieux le texte médiéval et ses variantes.

Forme même d'édition imprimé contribue a fixé une forme textuelle canonique(texte comme forme close a qui on ne touche plus) réflexion sur la fixation d'un texte sous une forme unique. L'outil informatique est peut être plus adapte que la forme imprimé.

Analogie avec l'architecture médiévale très reconstructive → aujourd'hui ils sont plus respectueux des ruines, plutôt dans la restauration.

Les projets intéressant surtout gérés à l’étrangère (Suisse, Belgique, USA) en France, un peu en retard par rapport à d'autres pays. Pas beaucoup de travail en équipe, certaine inertie des éditions scientifiques (défauts des éditions papiers) en Fr.Traduction en français moderne

unes de formes majeure de cette variation du texte médiéval, étape décisive. Aujourd'hui on parle de traduction, en latin transducere/translatio (idée de transfert) en AF vb. translater (traduire) ou mettre en roman. Seulement au Xxè qu’apparaît la traduction assez tardivement Joseph Bédier traduit la chanson de Roland en 1923, il traduit aussi les tristans. Dans la second moitie on voit apparaître des collections de poche unilingue (seul la traduction) et ensuite des éditions bilingues.

L’idée de collections bilingues → voir l'original et si possible de le lire seule.Mélange étrange ou trompeur de familiarité et étrangeté

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G. Mounin → sur la traduction en générales, deux formes de traduire, des verres transparents on essai d’effacer l’originalité de la langue d'origine. Verres colorés → on essai que le lecteur perçoive la différence culturelle, étrangeté dans la traduction même. (exercice universitaire, plutôt avec des verres transparents).

I.- Référents culturels/linguistiques spécifiques

Objet culturel dé-familiarisant, étranger. Souvent le traducteur sera confronte au choix de termes spécifiques et qui emmènent au traducteur à mettre des notes en bas de page pour expliquer ces termes spécifiques non connues. Soit on fait le choix des termes génériques ou alors on adopte des terme spécialisés mais qui ont besoin de notes pour le lecteur.

Certains mots archaïques sont conservés aujourd'hui avec un sens différent de celui qu'il avait en AF.

Exemple de Roland est preux et Olivier est sage.

Jonin préconise de réduire tout les archaïsmes , il évite l’archaïsme et le calque.

II.- Traduction universitaire

Modernisation maximale de la langue.

–Syntaxe et répétition → l'ordre des mots n'est pas le même. Dans quel mesure l'ordre des mots a une valeur stylistique. Ex : Conte du Graal (p.232 T1) « Un Graal entre ses deux mains une demoiselle tenait » (Le Graal arrive en premier et la scène est focalisé sur cet objet d'abord puis ensuite la porteuse). Questions de ponctuation, subordination, pas de ponctuation en AF, le traducteur peut tout à fait la changer. Parataxe (répétition, et, et, et, dû a son caractère orale) récurrente en AF à éviter pour la traduction. Jonin remarque qu'il y a souvent le vb dire pour introduire le style direct. Jonin préconise de varier ces vb introducteurs en essayant de rendre compte de ce qu'on perd de l'oral à l'écrit.

–Temps → Passé simple en FM est un temps qui renvoi à un passé ponctuel, en AF il peut avoir des valeur descriptives (en FM imparfait). Mélange du temps du récit en AF Présent au passe simple fans la même phrase. En FM il faut choisir un de deux et s'y tenir.L.Harf choisit le présent de narration. F. Mora préfère de garder les deux

cm3Hitchcock Pas de Printemps pour Marnie (1964)

Focalisation, ce qui relève de la construction des savoirs. Les savoirs du personnage d'une part, et celui du spectateur d'autre part.Comment le suspense est-il alimenté ?

Plans de la pièce qui donne des informations supplémentaires au spectateur. Le spectateur partage le point de vue : le code s'affiche et on voit la main s'animer devant la caméra. C'est une caméra subjective. Lorsqu'un personnage regarde hors champs, le plan suivant est subjectif (ce n'est cependant pas automatique).Plans sur la chaussure : on est en avance sur le personnage, hiérarchie se modifie plus tard, la chaussure tombe et le personnage s'en rend compte. Il s'agit du cas typique au suspense. Raccords sur les regards sont travaillés et rapprochés pour en ajouter au suspense.

Martin Scorsese Le Temps de l'Innocence (1993), adaptation du roman de Edtith Warton The Age of Innocence.

Créé une bulle perceptive dans laquelle les deux amants vont pouvoir discuter. Le son réaliste, les bruits du monde sont en arrière plan sonore pour se taire au final. Ne restant que les chuchotements, on peut parler d'une restriction sonore ainsi qu'une restriction visuelle. Ce procédé n'est pas régulier, mais on s'y accommode très bien puisqu'on accepte les infraction à la grammaire

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du cinéma traditionnel. À la fin de la scène, on passe au retour « à la réalité » on quitte rapidement la syntaxe pour connaître un traitement très « local ».

Distinction : du côté de la littérature, on a affaire à un système conventionnel du langage verbal, il s'appuie sur le caractère arbitraire du signe linguistique, et d'un autre côté le système partiellement analogique du langage cinématographique. Opposition fondamentale. Pour faire sens, l'image n'a pas besoin de signifier, elle n'a pas besoin de fabriquer des signes. Relation ontologique. Image d'une maison de mauvaise qualité, on sait que c'est une maison.

Christian Metz fait une constatation qui nous laisse en droit de penser que le langage cinématographique est moins serré que le langage verbal, et il est plus diversifié, plus compliqué que le langage verbal parce que tout peut faire sens et tout peut faire signe dans une image : beaucoup de choses intègrent une image et font sens.

La multiplication des matières de l'expression, tout peut faire signe et sens. Le langage verbal lui, est unitaire. Les images photographiques mises en série (photogrammes) donnent l'illusion du mouvement. Continuellement, le sens se construit dans une interaction entre :

• Notations graphiques, les sous-titres.• Le son phonique : la parole.• Le son musical.• Le son analogique (bruits)

Impureté du langage cinématographique qui singularise le langage cinématographique par rapport aux autres arts. Impureté qui n'est pas négative.

Caractère oppressif du modèle linguistique et littéraire qui s'exerce sur le médium nouveau (le cinéma). Prendre son modèle su côté de la litté est toxique : on essaye de comprendre ce qui se passe sur le médium nouveau par rapport à un support plus ancien (la littérature). Confusions chez Genet lorsqu'on applique ses réflexions au cinéma.

Institutions scientifiques ont résisté au fait que le cinéma était en train de progresser.Jean-Luc Godard, dans À bout de Souffle, n'utilise pas de scénario, puisqu'il s'agit du texte. Il s'applique à crée un langage purement cinématographique.Si les mots empêchaient de voir, les adaptations cinématographiques vont constituer une façon de montrer à la communauté ce que les romans dérobaient à leur regard, le dire autrement. Il n'y a pas une seule manière d'adapter un texte à l'écran, la diversité des pratiques est considérable

3. Adaptation : un éventail de pratiques très ouvert

Volonté de placer les objets sous des éclairages, des angles différents.D'un point de vue stylistique, l'éventail est très écarté depuis l'illustration costumée jusqu'au cinéma expérimental

Question d'autobiographie.

Affirmation de subjectivité personnel → assez précocement mais à l'époque on ne parle pas théoriquement d'autobiographie.

Philippe Lejeune → publie Le pacte autobiographique en 1975. Puis en 1971 il écrit l'autobiographie en France. Il propose des définitions de l'autobiographie : « Récit rétrospective en prose qu’une personne réel fait de sa propre existence lorsque elle mets l'accent sur sa vie individuelle, en particulier, sur l'histoire de sa propre personne » (récit auto-diégétique).

Un pacte, un contrat, en général passé à l’extérieur de l’œuvre (peritexte), un contrat plus au moins explicite, plus au moins sous-entendu.

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Critère formel → identité à trois têtes : auteur, narrateur, personnage principal. Le narrateur a une existence textuelle qu'on peut séparer de l'auteur. On peut isoler le narrateur en tant que phénomène linguistique (analyse au niveau grammaticale, rhétorique, narratologique). Ça se passe au niveau pragmatique.

Pragmatique (linguistique) traite les actes de langage. Interactions linguistiques entre deux personnes que modifient la relation entre ces personnes.

Affirmation de sincérité → Ce n'est pas la vérité qui est en jeu mais la sincérité. Se situe t-il comme individu ou écrivain ?. La compréhension des choses n'est pas seulement dans le texte.

L'autobiographie apparaît au XVIIIè à un moment ou l’idée de psychologie individuelle a suffisamment accompli de progrès. Il y va donc de construction psychologique, ce qui soutien le récit est l'histoire de la construction d'une personnalité. En revanche, le mot n'est attesté qu'au XIXè s.

Philippe Lejeune dit que l'autobiographie est juste une espèce de roman

1963 George Semprun → Quel beau dimanche  écrit un roman en deux parties (à lire pour l'examen). La première partie : homodiégétique, la deuxième partie : hétérodiégétique, il parle de lui a la troisième personne. Peut être la volonté de ne pas être seulement un individu mais aussi un écrivain. Peut être aussi le fait de passer du je → il est aussi une façon d’universalité de son personnage (pas trop collé à soi).

Mémoires-autobiographie = Mémoires relèvent de la « littérature » bien avant l'arrivé de l'autobiographie. Dans les deux cas on est dans l’homodiégétique. La figure d'auteur n'est pas leur problème dans les mémoires. L'autobiographe est au centre narcissique (dans le sens non péjorative) de son étude. Alors que le mémorialiste est en périphérie de son acte.

Courant satirique, expérimental du XVIIème siècle.

La Pléïade est une histoire comique qui représente une idée, les différents pans du roman du XVIIème sont oubliés.

On distingue plusieurs types de romans: Les longs romans sont des romans fleuves publiés sur plusieurs mois voire années pour la

gente féminine. Le roman pastoral arrive entre le XVI et le XVIIème siècle, il connaît beaucoup de

succès, mais il disparaît précocement. Les romans héroïques sont les romans fars de la période XVIème siècle.

* Marin le Roy de Gomberville : l'exil de Polexandre, il est précoce dans son genre puisqu'il dévoile une nouvelle forme héroïcoprécieuse, qui sera reprise par la suite par Madeleine de Scudéry. Il s'agit d'aventures d'un héros "extra" dans un monde manichéen où les valeurs aristocratiques masculines l'emportent, ils font face à de grands dangers...

Le Roman Héroïco-précieux est un genre à part entière.* Madeleine de Scudéry en écrit, la trame générale est liée à la préciosité. C'est un courant

d'idées plutôt négatif qui est repris dans Les Précieuses Ridicules de Molière, on critique le parler, le comportement, les salons... On parle de maniérisme, vecteur d'idées nouvelles. Les 1ères formes de féminisme s'intègrent de cette façon au roman héroïque. Arthamène, le Grand Cyrus, Clélie histoire romaine... Roman héritier et archaïsant, on y retrouve l'univers du roman de chevalerie.

L'histoire comique est influencée par le roman picaresque. Il s'agit de réalités triviales qui introduisent le peuple, c'est une cultue populaire que les grands genres n'intégraient pas. On parle du petit peuple.

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> Le Roman bourgeois et l'ouvrage comique

Il y a querelle entre les anciens et les modernes, on conteste les différents usages narratifs. Il y a un parti pris de "réalisme", on condamne la fable. (NB : Au XVIIème, au employait le terme vraysemblance)D'un univers fabuleux, sublime, extraordinaire et surtout basculant dans l'excès, on passe au réel. (milieu XVIème)

L'histoire comique prend le contre-pied, on ne parle que de stéréotypes, c'est une reproduction de certains procédés.La contestation se fait sur le plan formel : le plan narratif. On conteste le modèle narratif, càd la technique du récit dans le récit.

NB : Depuis Homère de la haute antiquité, on trouve ce schéma de récit dans le récit (cf Odyssée) Ulysse raconte lui-même sa propre histoire lors d'une pose dans le récit (Katha dans la culture indienne)

Le roman comique met en scène une troupe de comédiens, une des personnes raconte une histoire nouvelle racontée à un autre personnage que l'on ne connaît pas beaucoup.La critique du récit intradiégétique va, à fortiori, s'atténuer pendant ce siècle. La technique du récit interne est liée à la civilisation de l'oralité : le récit imbriqué rappelle la littératue orale.

Ex : La Princesse de Clèves contient 4 récits internes, il se fait beaucoup, beaucoup moins durant ce siècle, mais était totalement indispensable avant.

Les histoires comiques, nouveau roman du XVIIème, impliquent qu'il ne faut pas se laisser abuser par ce "qui fait rire", elles sont les fondatrices des romans modernes français, notamment le roman Balzacien. Chez Scaron, on a une pratique culturelle. Chez Charles Sorel, le Berger Extravagant est réédité en 1833, et avec l'Antiroman, il commence sa carrière d'auteur critique.

Contre tout ce qui relève du stéréotype, le comique constitue un genre anti-romanesque, mais il n'en est pas moins un roman. Un roman que l'on reconnaît comme satirique, critique et expérimental. On retiendra Théophile de Viau pour cette période, Cyrano de Bergerac en tant que réel auteur libertin avec notamment Etat et Empire de la Lune, et Etat et Empire du Soleil. Il imagine un voyage sur la lune, une rencontre avec une société étrangère pour rédiger une véritable critique sur la politique de son temps.

L'autobiographie connaît quelques ébauches durant ce siècle, mais son avènement appraîtra seulement au XVIIIème avec l'évolution des mentalités. On peut se permettre de raconter sa vie indirectement, on en déduit par le caractère du personnage qu'il s'agit de l'auteur, mais il n'est pas avoué comme tel. Le comique est un vecteur essentiel à l'apparition de ce genre autobiographique puisqu'il en est une première manifestation, il faut seulement se positionner différemment par rapport au texte, il faut avoir une vision extérieure

Littérature Française, Meyrat – Vol / TD n °2OtisMarqué par l’imaginaire, simulacre de mariage qui correspond au désir de rendre sensible l’illusion. Et réalise le veut Nervalien de créer autour de lui un univers qui lui appartient. La chaumière de la tante apparait comme le palais des rêves. La tante apparait comme une sorte de bonne fée.Portrait d’un jeune homme (vieil oncle) en pastel, plus une allure juvénile que l’allure d’un jeune marié de l’autre siècle. Equivalent d’un tableau de Greuse. La vieille tante tient un oiseau qui se réfère à «  la jeune fille pleurant son oiseau mort » de Greuse, image détournée. A travers cette

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présentation, Nerval utilise un certain nombre de moyen empruntés de ci de là, sorte de bric à brac pour créer le tableau. Greuse exalte les valeurs familiales, les sentiments vertueux. Met en accord gestes/ sentiments, immortalisation du moment où naissent les sentiments

I / LA MÉTAMORPHOSEMontée dans la chambre, parfum d’interdit renforcé par le fait que Sylvie a subtilisé la clé à la vieille tente. Objet de tentation «  qui donc eut songé à ternir la pureté d’un premier amour dans ce sanctuaire » : ambiguïté. Mais l’adulte qu’il est repousse toute idée de sacrilège même s’il a effectivement été tenté. La chambre est un sanctuaire, fidèle aux souvenirs qui transforme la scène de déguisement en un rituel religieux. La tentation est sublimée par le déguisement en mariés, ce qui est une manière de consacrer l’amour sans le consommer. La métamorphose est annoncée par les portraits qui fonctionnent comme des modèles. Sylvie est la petite fille du souvenir sur qui le temps a passé. La robe révèle le désir et l’érotisme. Tout le passage est un aveu d’échec vis-à-vis du rapport à la femme. Sylvie ne cesse de séduire le narrateur. Association couleur, odeur (le taffetas changeant). Référence à la peinture flamande avec la tante. Valeur emblématique de la scène grâce à la peinture, voir magique sui se rapporte une fois de plus aux fées. Le sacré se mêle au magique.Perméabilité du temps  « oh vieillesse, oh jeunesse »Le jeu enfantin aboli la réalité du temps, pour l’auteur l’avenir s’invente dans la répétition du passé de la même façon que les personnages endossent les costumes «  nous étions l’époux et l’épouse pour tout un matin d’été »

«   Problématiques narratives   » Roman = théorie et pratiques

Bibliographie   : Jacques le fataliste, DiderotLa Curée / L’œuvre, ZolaMme Bovary / L'éducation sentimentale, FlaubertA l'ombre des jeunes filles en fleur, ProustVoyage au bout de la nuit, CélineCette voix, Pinget

Une étude immanente veut dire une approche interne.

Introduction de notions narratologiques

Etude du discours du récitGérard Genette, Figure III.

Les textes sont représentatifs au point de vue historique et du point de vue de l'esthétique.

Evolution du savoir ( épistémologie ) des valeurs ( axiologie )

Nous initier à la diversité structurelle du roman. Sous l'angle de la voix narrative. ( qui parle / comment ).La diversité est compensée par un certain nombre d'invariants.

Poétique = catégorie générale à laquelle appartient la narratologie.Narratologie = sous catégorie de la poétique.

Transcendance = aller au delàImmanence = structure interne. La poétique et la narratologie s'attachent à l'immanence. Résultat

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d'un travail dans le langage.

Les ambitions = Etudier ces procéder pour voir comment ils produisent des / du sens.→ En littérature le sens ne précède pas le texte, le sens naît du travail d'écriture. Il peut en résulter DES sens.Signifiance : pluralité sémantique produite par la forme.

La littérature est affaire de mots, structurés et ces structures produisent du ou des sens.

Les deux phases nécessaires sont la description et l'interprétation.

→ Dégager des effets de sens = formalisme gratuit et ouvert.

Cadre théorique = de l'énonciation à la narration

I. L'énonciation

Instance productrice du propos énoncé.Distinction fondamentale entre son acte et son effet. L'action d'énonciation n'est pas dissociable de l'énoncé. Pas d'énoncé sans situation d'énonciation.« Je suis venu te voir hier, mais tu n'étais pas là »Qui sont « je » et « tu » ? Depuis quand s'exprime « je » ? Depuis quel lieu ? ( « venir » et « là ». )→ Interdépendance entre énonciation et énoncé. Laisse des traces sur l'activité d'énonciation qui perdure à la surface. → on parle du trait énonciatif.

Typologie des principaux traits énonciatifs :– mots « vides » ( pronom possessifs, déictiques, verbes )– termes évaluatifs ( appréciatifs vs dépréciatifs )– modalisateurs ( adverbes, verbes )– connecteurs ( adverbes de liaison, anaphoriques, ponctuation et disposition spatiale)– signaux de « signes » ( points de suspension, points d'exclamation, guillemets )

I. Dialogisme de l'énonciation

Interaction verbale, on parle toujours à et pour quelqu'un.Émetteur ↔ récepteurdestinateur ↔ destinatairenarrateur ↔ narrataire.

L'énonciation c'est un échange. Le récepteur peut être considéré comme un co énonciateur. Tout texte littéraire est perçu comme un « monologue dialogué » ou un « dialogue monologué ».Un texte littéraire est un carrefour d'absences. Quand le lecteur lit, l'auteur est absent, et quand l'auteur écrit, le lecteur est absent.Ce n'est pas une réelle communication, pas d'échanges direct.Cela force le lecteur à être actif, ce qui fait de lui un co énonciateur. → co construction du sens.L'auteur et le lecteur tentent une stratégie d’inter locution.

– adresse au lecteur– captatio benevolentiae : captation de bienveillance– ambiguité + silence ( ellipse )Les textes comportent des zones d'indétermination sémantiques. Il n'existe pas de vrai sens d'un texte.

Le texte littéraire est un carrefour de sens.

– organisation polyphonique du texte littéraire ( plusieurs voix de plusieurs valeurs )

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– phénomènes spéculaires ( mises en abyme )– métissage discursif→ Discours, voix plurielles.

I. Articulation et narration

Pas possible d'importer tel quel les outils linguistiques.Énonciation ↔ énoncéLa narration produit d'abord un récit ( suite de mots ). Le récit traduit une histoire.Signifiant ↔ signifié / contenu narratifLe texte narratif est un cas particulier du discours :– ne respecte pas toutes les règles de communication verbales usuelles– obéit à un certain nombre de règles spécifiques.

Mise en scène d'un narrateur ( voix narrative ). Deux attitudes possibles (→ relation de personne ) :– Narrateur présent comme personnage dans l'histoire qu'il raconte → relation homodiégétique ( ou autodiégétique )– Narrateur absent comme personnage dans l'historie qu'il raconte → relation hétérodiégétique.

Une historie dans laquelle évolue des personnages doués de parole ( délégation de voix par le narrateur ) (→ niveau ) Phénomène aussi d'imbrication. Tous les locuteurs ne se situent pas au même niveau.– Niveau premier : narrateur ↔ narrataire → Niveau extradiégétiqueMonde « narrant », où l'on raconte.– Niveau second : personnage ↔ personnage → Niveau intradiégétiqueMonde « narré », que l'on raconte.– Niveau métadiégétique : personnage qui raconte l'histoire d'un autre personnage.– Métalepse : Le personnage prend à parti le narrateur ( Fragments d'apocalypse, Torrente Ballester )

→ Tout cela relève de la macrostructure !

Microstructure : petites figures de style / discrète.– question rhétorique– pluriel majestuatif– présent de narration– imparfait d'ironie

La question du genre :Peut être définie en fonction de sa forme ( comme le sonnet )

Histoire littéraire vs. Histoire de la littérature → mutation formelle.On est passé graduellement d'une histoire d'où sort des voix ( ancien régime romanesque : Zola / Balzac ) à des voix d'où sortent des brides d'histoire ( nouveau roman, narration homodiégétque : Beckett, Pinget ).

LITTERATURE FRANCOPHONE, AFRIQUEAhmadou Kourouma: Monnè, outrages et défis

Introduction

L'empire colonial français s'est étendu dans le monde entier: dans les Amériques, l'Asie et l'Afrique. Il était très vaste.

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Depuis le XVème siècle, les nations européennes (France, Espagne, Portugal, Pays-Bas, Danemark, Suède, Allemagne) se sont affrontées dans une course à la conquête de nombreux territoires. En effet, pour les Européens, les premiers arrivés ont la mainmise sur les denrées des pays qu'ils découvrent. Cette course à la découverte est aussi une course des histoires: les Français, pour exploiter les denrées de cette zone, ont fait croire qu'ils étaient arrivés en 1365 dans le Golfe de Guinée, soit un siècle avant les Portugais. En réalité, c'est faux.

Les côtes de l'Afrique ont été abordées en premier par les Portugais dès le XVème siècle. Ces colons ont essayé de commercer, d'échanger de l'or et des denrées rares avec les royaumes africains côtiers. Ils ont aussi mis en place en place un commerce d'esclaves. Celui-ci a eu surtout lieu dans le Golfe de Guinée et, dans une moindre mesure, au Sénégal.

Commerce triangulaire : les Européens vendent des tissus et des armes aux Africains qui leur fournissent des esclaves, eux-mêmes échangés en Amérique contre du sucre.Ce commerce triangulaire n'est plus rentable au bout d'un certain temps et les Européens y mettent fin. Ils se lancent à partir de là dans une course à la conquête pour développer un commerce et s'approprier les ressources des pays d'Afrique.En 1848, l'esclavage est aboli en France.

En 1880 à Berlin pendant la conférence de Bismark, des accords ont été signés pour effectuer un partage de l'Afrique entre les pays européens. Une carte politique de l'Afrique en fonction des nations européennes se dessine. Les Français obtiennent le Mali, le Sénégal, le Niger, le Bénin, le Togo et la Côte d'Ivoire (l'Afrique noire en général). Les pays anglophones possèdent des pays d'Afrique Orientale comme le Ghana et le Libéria. L'Allemagne disposait aussi de quelques colonies mais en a été dépossédées en 1919, à l'issue de la Première Guerre Mondiale.

Qu'est-ce que la francophonie?La francophonie est l'ensemble des territoires où l'on parle et écrit français. Un pays francophone a pour langue officielle (administrative, politique, d'enseignement...) le français, même s'il y existe en parallèle des langues vernaculaires.

La France administre son empire colonial. En 1905, elle le divise en deux zones:● l'AOF (Afrique de l'Ouest Française): c'est une zone immense sous l'administration d'un gouverneur militaire à Saint Louis au Sénégal.● l'AEF (Afrique de l'Est Française) administrée depuis Brazzaville au Congo (qui était Belge auparavant; il avait été conquis par Léopold II et s'appelait le Zaïre)

Ces pays de l'AOF et de l'AEF obtiennent pour la plupart leur indépendance en 1960-1961. Cette décolonisation s'est faite d'une manière relativement pacifique. Des auteurs commencent à dénoncer la domination française dans les colonies. Dans les années 30, des mouvements intellectuels comme celui de la « Négritude » initiée par Léopold Sedar Senghor et Aimé Césaire (tous les deux étudiants à Paris) apparaissent. Ils souhaitent réhabiliter la négritude, c'est-à-dire qu'ils désirent laver le mot « nègre » de toute la honte qui lui est attachée. Ce mouvement est important car il s'agit d'une opposition à une somme de préjugés courants à l'époque contre les Noirs. En effet, l'un des motifs avancés pour justifier la colonisation est que les peuples africains étaient incivilisés, qu'ils n'avaient pas de culture. Les colons pensent que l'Afrique n'a pas d'Histoire et que la colonisation lui en donne une. Les peuples autochtones étaient présentés comme des sauvages, ce qui est absolument faux, mais le mot « nègre » a depuis endossé une connotation extrêmement péjorative. Les marxistes-léninistes ont aussi effectué une résistance à l'encontre de la colonisation puisqu'ils prônent le fait que les peuples doivent être souverains d'eux-mêmes. Cheikh Anta Diop, dans Nations et Cultures essaie de démontrer que l'Egypte est africaine alors que les européens sont persuadés que la civilisation égyptienne vient du Nord. Il tente de réhabiliter l'Afrique et son Histoire dans le monde.

Ahmadou Kourouma parle dans Monnè, outrages et défis de la conquête coloniale et de la résistance contre celle-ci. Le roi Djigui est une des figures phares de la résistance dans son roman.

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L'auteur utilise l'ironie pour dénoncer cette colonisation et les préjugés qu'elle a engendrés. Nous pouvons observer que le français est la langue des colonisateurs, mais qu'elle peut aussi devenir celle de l'écrivain d'origine africaine qui peut se l'approprier.

Dans les années 40 et 50, avant l'indépendance, sont produits de nombreux textes littéraires en Afrique. Dans le cadre de la colonisation, le français était enseigné pour former des secrétaires administrateurs: les textes étudiés n'étaient pas des textes littéraires, leur contenu était soigneusement vérifié de manière à ce que n'apparaisse en aucun cas des références à la liberté, à l'égalité entre les Hommes, de peur de provoquer une révolution. D'ailleurs, certains instituteurs formés en Afrique sont venus en France et ont pu constater à quel point l'enseignement proposé en Afrique et celui dispensé en France étaient différents. Ils se sont révoltés.

Selon Kourouma, les auteurs africains essaient trop d'imiter le français: ils ne dévoilent pas assez leur horizon culturel dans la langue qu'ils emploient. Kourouma, lui, maltraite, malinkise la langue française: il l'adapte à sa culture. Les Malinkés sont une ethnie malienne présente aussi en Côte d'Ivoire: le tracé des frontières par les colons a séparé des ethnies et en a rapproché des rivales, d'où certaines guerres civiles. Les Malinkés sont musulmans alors que le sud de la Côte d'Ivoire est chrétien.

Dans les textes de Kourouma, il y a des transpositions du malinké au français dans certaines expressions: ex : Les soleils des indépendances (= les périodes des indépendances). Kourouma, en transposant, exploite la dimension poétique, métaphorique du français. Il y a un véritable travail d'écrivain qui se crée une langue originale au sein même du français.

Certaines personnes pensent qu'il écrit mal, que le contenu de son oeuvre rabaisse l'Afrique (ceux-là n'ont pas saisi la portée ironique du texte). D'autres affirment qu'il emploie une langue « folkloryke », qu'il n'use pas bien du français. C'est un rebelle: il écrit contre des régimes politiques qui le révoltent. Il ne laisse, en tout cas, pas indifférent.

BiographieAhmadou Kourouma est né en 1827 au nord de la Côte d'Ivoire à Korhogo [voir carte].

Le royaume de Djigui, le roi Keita dont il est question dans Monnè, outrages et défis, est situé à l'emplacement de cette ville. Kourouma est malinké et appartient à la noblesse: il n'est pas casté. En Afrique de l'Ouest, les castes sont associées à des métiers plus ou moins ignobles -au sens étymologique du terme- : existent par exemple les castes du travail du cuir, de l'or, la caste des griots (les tenants de la mémoire, de l'histoire des familles des rois auxquelles ils sont attachés, ils sont généalogistes, conteurs et chanteurs). La caste des griots est importante car il n'y a pas d'écriture chez les malinkés: la mémoire est orale et se transmet dans les familles. En principe, il n'y a pas de mariage entre castes dans l'Afrique traditionnelle. Ahmadou Kourouma, lui, est libre puisqu'il appartient à la noblesse. Dans Les Soleils des Indépendances, il fait le récit d'un Africain noble qui est déclassé par les colons car il n'a pas été à l'école française. Les français avaient mis en place une école des otages: les chefs battus par les colons étaient obligés d'envoyer leur fils à l'école française pour se soumettre.

Kourouma a fait ses études primaire et secondaire en Côte d'Ivoire puis il a poursuivi ses études supérieures en mathématiques au Mali dans les années 40. Mais il est renvoyé de son établissement car il est contestataire. On l'enrôle ensuite dans l'armée en temps que tirailleur. Un jour, il refuse d'arrêter des membres du RDA (Rassemblement Démocratique Africain): son grade lui est retiré et il est envoyé en Indochine pour se faire tuer. Il survit et s'inscrit à son retour dans une école d'actuaire à Lyon. Les actuaires s'occupent de calculer les statistiques, les probabilités pour les assurances. A Lyon, il épouse une Française et rentre en Côte d'Ivoire après l'indépendance du pays.

En 1963 éclate un prétendu complot contre le président Hamphouët Boigny qui prétend être victime d'un coup d'état ce qui est faux: il voulait en réalité se débarrasser des personnes qui ne lui plaisent pas. Kourouma perd son emploi et est contraint et forcé de s'exiler en France. C'est cette injustice qui le pousse à écrire son premier roman: la révolte est moteur de son écriture, qu'il considère comme un engagement politique. Les Soleils des Indépendances est une

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critique des régimes de dictateurs après l'indépendance. Ce livre a été refusé par les éditeurs mais il a réussi à se faire éditer au Québec et y a reçu le Prix de la Francité qui lui a permis de se faire éditer par Seuil en France. La même année, en 1970, il reçoit pour ce livre le Grand Prix de l'Académie Française.

Une des grandes spécificités de Kourouma est qu'il n'est pas littéraire de formation: il était mathématicien avant d'entamer sa carrière de romancier. Il publie très peu. En 2000, Allah n'est pas obligé obtient le Prix Goncourt des Lycéens. Ce livre raconte l'histoire d'un enfant soldat. Kourouma écrit pour témoigner et se sert du roman comme lieu politique de critique pour dénoncer l'enrôlement d'enfants dans l'armée.

Kourouma meurt triste en décembre 2003, juste après le commencement d'une crise en Côte d'Ivoire.

Nerval   Chapitre 1:fin

I/ Tableau d'histoireII/ Vision des personnages de l'époque , avec vision de la femme et érotismeIII/ Vision du narrateur plus vieux, ironique (ironie Romantique = ironie fine, discrète) Ironie par stylistique exagérée  « surtout n'y point toucher » « où nous montions toujours plus haut » « coupe d'or »

La distance vient du décalage entre le temps de l'écriture (1854) et le temps du récit (1830) : il porte un regard sur le désengagement total de ses compagnons de l'époque et lui même, fuite de la réalité . Le narrateur est à la fois le même à la fois différent... vieillesse.

Dimension critique : jugement porté sur le passé à la lumière du présent

Sylvie n'est pas seulement l histoire d un fantasme personnel mais aussi l'histoire d'une génération, texte avec une dimension politique et historique

Chapitre 2   : Adrienne p 148/149

« j'étais le seul garçon... » à « … sur la lisière des saintes demeures »

Scène d'apparitionSouvenir d'enfanceRéférence à DanteSouvenir de ses 13/14 ans après celui de ses 25 ans, chronologie inverséeJeu d'enfant puis Adrienne seule au milieu et à la fin couronnement et devient sorte de nouvelle BéatriceCercle magique, cercle de lumière, personnage seul au centre du cercle de lumière, comme au théâtre, l'actrice. Même texte qu'au chapitre précédent, Adrienne devient une sorte de figure religieuse.Inversion de l ordre chronologique : Scène du chapitre 1 montre comment les souvenirs s'organisent : on est en présence d'un souvenir écran ( fabriqué à partir de ce qu'il s'est passé à posteriori) ce souvenir là a été fabriqué par le narrateur à partir de la scène initiale rapportée ds le chp 1 > travail de recomposition des souvenirs > il essaie de légitimer la vraisemblance de son fantasme sur AurélieAdrienne chante avec une voix d'aïeule : chant occupe le milieu du texte, le txt s'organise autour de ça> le perso d'Adrienne est dans la situation d'un poète > scène qui raconte comment le narrateur est devenu poète > révélation (twilight lol)Cen 'est pas l'auteur qui fait le sens de ce qu on lit mais le texte lui mêmeDifférence entre sens et signification : le sens c'est ce qui est objectivement dit dans le texte même si on ne le comprend pas, la signification c'est ce que nous en en tire. Sens= texte, Interprétation= ce qu'on interprète du texte

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(lire l'interprétation des rêves de Freud et/ou sur le rêve/ la psychopathologie de la vie quotidienne)

STRUCTURE DU ROMAN MANON LESCAUT

Plan du cours   : I- Schéma narratifII- Traitement de l’espaceIII- Traitement du temps

I- Schéma narratif   :

La construction du roman fait état d’une grande rigueur. Il est intéressant de remarquer une alternance entre des phases de récit à proprement parler et de réflexions sous la forme de monologues intérieurs ou dialogues.Cette alternance se fait selon un mode linéaire après le flashback initial de Des Grieux. Il n’y a qu’une seule et unique intrigue, le roman est sobre et classique. Le récit tend vers le dénouement par de fréquentes prolepses qui relancent le suspense. Ce dernier est cependant paradoxal puisque le lecteur sait déjà que l’issue de l’histoire est tragique et il peut se douter que Manon est décédée.

1) Une progression linéaire   :

Elle est soutenue par différentes progressions :- la déchéance progressive de Des Grieux et de Manon vers le crime. Leurs actes

s’aggravent et la conscience morale de Des Grieux disparaît au fil des crimes. Cette évolution vers le mal est perceptible à travers la répétition de plusieurs scènes dont celles des demandes d’argent à Tiberge. Au début il était gêné par conscience morale mais au fur-et-à-mesure de l’histoire cette gêne devient de moins en moins perceptible. Des Grieux et Manon trahissent à plusieurs reprises mais trouvent ceci de moins en moins grave : les scrupules du narrateur disparaissent peu à peu. Les consciences morales des personnages s’obscurcissent.

- une progression géographique vers un départ pour l’Amérique qui coïncide avec un élargissement des sentiments et un retour à la conscience morale.

2) Des effets de répétition nombreux   :

Le roman est organisé en deux grandes parties dont la deuxième est un nouveau départ pour les personnages (l’ancien monde est comparé au nouveau monde). On pourra noter la présence d’évènements doubles comme l’arrivée du coche dans une cour d’auberge, les scènes d’apparition de Manon à Des Grieux à Amiens et à Saint Sulpice, les emprisonnements dans les chambres hautes à fenêtres éloignées de lui avec les mêmes mots employés, ce qui induit un rapprochement. On trouve aussi un effet de symétrie interne avec les demandes d’argent, les trahisons suivies de réconciliations, le Père supérieur à Saint Lazare qui fait écho au Gouverneur des Etats-Unis, le frère de Manon au frère de Des Grieux. L’envers de Des Grieux semble être Tiberge, son double inversé.

3) Structure de la tragédie classique   :

La présence d’une scène d’exposition, de trois actes qui amplifient le récit et d’un dénouement tragique avec la mort de Manon rapprochent le roman de la tragédie classique. La notion d’engrenage tragique avec le rôle de la fatalité, de l’obligation qui précipite Des Grieux vers une issue tragique donnée par le narrateur. L’histoire est circulaire : elle se termine par son point de départ,

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d’ailleurs le dernier mot du texte est « arrivée ». La circularité spatiale est perceptible dans le retour de Des Grieux en France au même endroit après son périple aux Etats-Unis.

Comment lire Manon Lescaut ?

I- Début et finA) L'incipit

L'incipit c'est le passage du début jusqu'à la fin de la prise du parole du marquis de Renoncour.Ce passage de 4 ou 5 pages = premier début de Manon LescautLe second début = prise de parole du ChevalierCet incipit est plus important qu'il n'y paraît.

1) Une construction élaborée

La construction de ce roman est soignée. Il est construit en symétrie

* Deux débuts parallèles   : des effets de symétrie L'incipit est composé de deux parties inégales.La première partie de l'incipit commence par « j'arrivai un jour de Rouen »La deuxième partie de l'incipit commence par « j'arrivai de Londres à Calais »

→ Dédoublement sur les deux mouvements d'arrivée du narrateur, entre les deux il s'est écoulé deux ans. Espace très court, car entre ces deux années il y a un itinéraire du deuxième narrateur de DG qui va partir pour l'Amérique et revenir

* Goût de la mise en scène du narrateurScène d'arrivée du coche dans l'auberge qui va se reproduire, mais avec DG.Mise en scène textuelle savament orchestrée : le narrateur va s'immobiliser jusqu'à devenir observateur statique, « je revenais un jour de Rouen » « j'arrivais le lendemain à Pacy » « je fus surpris en entrant dans le bourg » ...Agencement des mouvements des autres perso, témoignant d'une mise en scène particulière de ce moment important qui va s'organiser en tableau.On peut être également sensible à l'entrée en scène des autres participants : on a une entrée de groupe « tous les habitants en alarme ». Le mouvement de la foule s'oriente vers l'hôtellerie.Du point de vue de la scène elle-même, on a une sorte de zoom progressif.Le rôle de l'archer et la vieille femme est de retarder le dévoilement de l'intrigue de l'histoire.→ Mise en place d'une énigme bien entretenue, par le terme de curiositéLa curiosité du narrateur programme celle du lecteur : elle change de camp. L'objet de la mise en scène est de deviner ce que cache cette chambre d'archer ?

* Mise en place d'une énigmeGros plan sur l'objet qui focalise l'attention de Renoncour, gros plan sur Manon qui lui inspire de la pitié.Une jeu de regard s'instaure entre Manon, Renoncour, que les autres ne peuvent pas voir. Un mystère s'installe car il y a un contraste très grand entre son air noble et la pauvreté de son apparence. Il y a donc une absence de portrait physique pour le lecteur.Le tableau est un diptique.Le lecteur est assimilé à un spectateur : tout passe par le regard et le récit. Renoncour est d'emblée séduit par DG : son écoute sera bienveillante.

2) Un espace temps

Le récit est en position d'enseigner quelque chose

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La deuxième partie évoque une deuxième rencontre : celle de Renoncour et DGDouble mouvement de retour (celui de R et de DG) → Impression qu'une boucle se referme.Rencontre fortuite, retrouvailles, invitation au Lion d'Or.Deuxième prise de parole de DG qui va raconter son histoire.

Un cadre spatio-temporel qui est organisé autour de 2 pôles : Paris-Province / France-Amérique.Cet incipit fourmille de précisions d'ordres géographiques, on peut reconstituer un itinéraire dont on peut mentionner les étapes : Rouen, Evreux, Pacy, retour de Londres via Calais.Un processus de retour, mention à plusieurs reprises du Havre de Grâce, mention de Paris (d'où provient le convoi et où les aventures des amants se sont déroulées), quelques gros plans sur des détails (les deux chariots, le costume de l'archer, le geste de la vieille femme qui joint les mains, saleté du linge de Manon), précision de chiffres (12 filles, 6 gardes, 4 Louis d'Or pour DG)→ Un certain nombre de détails géographiques, temporels. La chronologie est facilement restituable. On a l'impression d'une chronologie précise. Récit qui alterne récit et pause.

3) Mise en place de problématiques secondaires

* L'argentIl faut être sensible à l'omniprésence du thème de l'argent : champ lexical, véritable leitmotiv (Renoncour est allé solliciter un héritage, question d'une somme considérable que DG à déboursé pour Manon, question de la corruption des archers, générosité de Renoncour). L'argent passe de main en main et tout semble pouvoir s'acheter, avec en arrière-plan la question de la prostitution et de la corruption.

* Le style nobleLes perso ont tous une certaine noblesse qui détonne avec leur situation. On pourrait associer le chevalier DG à Orphée.DG a un destin tragique.

→ Dans cet incipit, 2 aspects : crudité de l'argent (aspect social), et langue noble.L'incipit crée une attente car il y a une énigme, il a réussi à programmer un récit rétrospectif qui a comblé un intervalle de deux ans.Il programme une réception particulière du récit de DG, c'est un récit pathétique dans lequel il raconte ses aventures.B) La finLa fin du roman est le lieu stratégique du texte car il permet à l'ensemble de prendre une perspective particulièreDans les romans du 18è s, la fin des romans est paradoxale : on pourrait s'attendre à une fin moralisatrice. En même temps, dans la mesure où au 18è s, beaucoup de romans sont des romans mémoires, le lecteur connaît la fin dès le début.La fin du texte pourrait être l'occasion pour le narrateur de reprendre la parole, mais au 18è s, ce n'est jamais le cas : les fins de romans ne délivrent jamais de messages clairs, elles sont négligés car beaucoup de romans sont inachevés.

Dans le cas de Manon Lescaut, on a une double fin. Il y a un effet de bouclage du récit et de l'histoire mais ça ne coincide pas totalement.La fin du récit : la boucle est bouclée : DG revient quasi au même lieu qu'au début. Mais il n'est pas question de conclusion. On a l'impression du retour du même qui laisse entendre que tout ce qui s'est passé est une sorte de parenthèse. Le dernier mot du texte « arrivée » montre que la boucle s'est boucléeLa fin de l'histoire :C'est la mort de Manon dans le désert.

2) Pas de conclusion

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Il y a une fin mais pas de conclusion, le narrateur premier ne reprend pas la parole (alors qu'à la fin de la première partie si). Alors que c'est aussi la fin du dernier tome des MHQ, le narrateur ne reprend pas la parole, comme s'il voulait laisser ce cycle ouvert.Ce mouvement de conclusion est particulièrement travaillé : en ce qui concerne la mort de Manon, elle se produit dans le désert, et donne lieu à l'ensevelissement de son corps dans le sable. «  je ne pouvais me résoudre à fermer la fosse » = métaphore le l'impossibilité de finir.« La conclusion de mon histoire est de peu d'importance » : en contraste avec ce tableau pathétique de la mort de Manon, on a une conclusion expédiée. Il y a une extrême rapidité des derniers paragraphes : accélération du temps, retour à la vie de DG, retour à la ville.Même à la fin on a un récit dans le récit : « je racontai ma pitoyable aventure ».DG est très étonné de revoir Tiberge : cette scène fait penser à la scène de première rencontre entre Manon et DG.

Quel sens le lecteur peut-il donner à cette trajectoire circulaire ? Est-ce un retour au point de départ ?

Le narrateur nous à dit après la mort de Manon qu'il traîne « une vie languissante »Le lecteur peut également se poser la question du châtiment : quel sentiment donner à la mort de Manon (plan social : désordre, la cellule familiale de DG semble se reformer), a-t-elle été une sorte de parenthèse ? Le récit de DG laisse une trace : il rend l'histoire de Manon indélébile, et le côté moralisateur s'estompe.

Dans cette fin il n'y a pas de tonalité claire car elle s'ouvre sur un nouveau départ : le frère attend l'arrivée de DG.

Du point de vue des commentateurs, il y a différentes interprétations : la mort de Manon favorise pour DG le retour à la grâce, pour d'autres, le récit lui-même immortalisant Manon au lieu de l'effacer témoigne d'une fidélité absolue à l'égard de Manon. Par ailleurs, la notion de circularité laisse entendre qu'un autre cycle peut s'ouvrir : une deuxième Manon ?

II- Lectures multiples

Une vision romantique de Manon et du roman s'est installée au 19è s : elle repose sur deux choses - - elle voit en Manon une sorte d'héroïne,- elle voit en DG un perso pathétique auquel il faut faire une confiance absolue car il est obligatoirement sincère.Il y a l'avènement d'un nouveau type romanesque : une catin et un fripon, tous les deux condamnables pour leurs actions, et aussi attendrissants.

Une lecture s'intéressant au contenu du roman, c'est un roman janséniste, augustinien, qui explique le dilemme entre l'amour de dieu et de la créature (source de malheur), d'où l'emprunt religieux4→ Lecture idéologique

Une sorte de renouveau de la lecture du roman : des lectures centrées sur les ambiguités de la narration qui sont sensibles à la dimension rhétorique du récit de DG, qui apparaît comme un narrateur manipulateur.Il y a une sorte de distance de Prévost qui laisse place à une certaine ironie.

Dans ces effets de décalage, il y a probablement place pour une dimension ironique du narrateur pour son personnage

L'ENONCIATION ROMANESQUE AU XVIIIe ET DANS MANON LESCAUT

Objectif : étudier le problème de la prise en charge de l'énonciation romanesque en général, puis

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dans Manon Lescaut.

La narration est le geste fondateur du récit, ce qui décide comment l'histoire va être racontée. Plus précisément, l'étude de la narration dans un roman consiste à identifier le statut du narrateur, les fonctions qu'il assume dans le récit et la manière dont il met l'histoire en récit.Les deux modes de représentation narrative sont:– la notion de distance = le degré d'implication du narrateur dans son récit, distance entre le

narrateur et l'histoire– la focalisation = le point de vue à partir duquel l'histoire est racontée.

I- L'énonciation romanesque: généralités

A) La production du récit

Il ne faut pas confondre quatre notions:– l'histoire = l'ensemble des évènements racontés, le contenu– le récit = le texte narratif qui enveloppe ces évènements, le contenant– la narration = l'énonciation du récit– la diégèse = le cadre dans lequel se déroulent les évènements racontés

Ceci implique aussi de faire la différence entre auteur et narrateur (= rôle construit dans un récit de fiction) et entre lecteur réel et narrataire (= celui auquel s'adresse le narrateur dans le livre). L'auteur et le lecteurs sont des personnages réels alors que le narrateur et le narrataire appartiennent à la fiction: ils sont inventés par l'auteur.Dans un récit de fiction, l'acte narratif est fondateur puisqu'il invente sa propre matière, contrairement à dans un récit factuel (genre historique) où la chronologie est la même que celle de l'évènement. La narration sert à mettre en chaîne de manière logique les évènements afin de comprendre l'histoire racontée.Le récit est l'ensemble des évènements racontés et de la narration.

B) Statuts et fonctions du narrateur

1- fonction du narrateurAu sein du récit, un narrateur peut remplir diverses fonctions. On peut en distinguer au moins cinq:– fonction narrative– fonction de régie: le narrateur se charge de marquer l'articulation de son récit, il l'organise, annonce les flash-back et flash-award (dans ML, la fonction narrative et de régie ont tenues par le premier narrateur, Renoncourt).– fonction communicative: établissement d'un contact direct avec le narrataire ou le lecteur– fonction testimoniale: fait que le narrateur tisse une relation affective avec l'histoire qu'il raconte, avec ses personnages.– fonction idéologique: possibilité pour un narrateur de commenter, de juger, de prendre position.– fonction explicative: digression qui vise à livrer des informations que le narrateur juge utiles d'apporter à la compréhension de l'histoire.

Son rôle n'est pas masqué dans ML puisqu'il intervient à la première personne et qu'il prend position; le texte n'est pas dans le réalisme. Le point de vue ne recoupe pas la focalisation. Le point de vue est la manière dont les évènements sont perçus par le narrateur, la perception qu'il en a. La focalisation peut être interne, externe ou omnisciente.

2- statuts du narrateurLe statut du narrateur dépend de deux données:– sa relation à l'histoire– le niveau narratif auquel il se situe

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a) la relation entre le narrateur et l'histoireOn peut séparer trois grands types de récit en fonction de la relation entre le narrateur et l'histoire:– récit hétérodiégétique: le narrateur est absent de l'histoire qu'il raconte (ex: L'Education Sentimentale de Flaubert)– récit homodiégétique: le narrateur est présent comme personnage dans l'histoire qu'il raconte comme personnage secondaire– récit autodiégétique: le narrateur est présent comme personnage principal de l'intrigue qu'il raconte.

Pour évaluer la distance entre le narrateur et l'histoire, il faut déterminer s'il raconte l'histoire (= diégesis) ou s'il cherche à la représenter (=mimésis). Un récit diégétique est un récit dans lequel le narrateur raconte moins les faits que sa perception des faits: il y a une idée de subjectivité et une grande distance entre ce qui est raconté et ce ce qui s'est réellement produit. Le narrateur crée un univers fictionnel. A l'inverse, dans un récit mimétique, le narrateur représente l'histoire et tend à s'effacer de telle sorte qu'elle semble se raconter toute seule. Il n'intervient pas, ne souligne pas l'acte de narration en livrant des commentaires ou des remarques, il reste neutre. Le texte semble plus réaliste. Le narrateur cherche à montrer quelquechose: il essaie de produire un récit détaillé, précis, documenté présenté comme objectif. Dans ce cas, la distance entre l'histoire et la narration est réduite, le récit est fidèle à l'histoire et on oublie l'acte de narration. Cette distinction entre narration et représentation peut s'apprécier à trois niveaux: dans le récit d'évènements, de paroles, de pensées. Ceci implique des formes de récit différentes selon la volonté narrative ou de représentation.

b) les différents niveaux narratifsIl existe deux appréciations des niveaux narratifs: une horizontale et une verticale.• Appréciation verticale: il s'agit de savoir si le narrateur est lui même objet d'un récit fait par un second narrateur. Une narration verticale est caractérisée par l'enchassement d'un récit dans un autre récit, d'où la possibilité pour un narrateur d'être extra-diégétique (= d'être extérieur à un récit) et pour l'autre d'être intra-diégétique (=objet lui même de son récit). Un narrateur premier évoque un personnage qui devient lui-même narrateur d'une autre histoire. Cette situation d'enchassement de plusieurs niveaux narratifs est la situation littéraire de la plupart des romans du Moyen-Age, du XVIe et du XVIIe, mais elle est peu à peu délaissée aux XVIIIe, XIXe et XXe. On pourrait penser, dans Manon Lescaut, que le narrateur Des Grieux est homodiégétique (il raconte une histoire dans laquelle il est personnage) et intradiégétique (car objet du récit de Renoncourt). En réalité, cette situation évolue, Renoncourt s'efface au fur-et-à-mesure du livre: le premier narrateur disparaît et ne reprend pas la parole à la fin du roman, il ne boucle pas sa narration. Des Grieux évolue vers une posture de narrateur extra-diégétique: on oublie l'enchassement du début du roman.Il convient d'être vigilant et de ne pas confondre l'évènement raconté (contenu) du récit qui le raconte (contenant), de l'acte narratif. Dans la préface, Prévost fait semblant de céder la parole à un premier narrateur qui à son tour cède la parole à un second narrateur qui raconte sa vie: il y a deux niveaux d'enchassement. Les évènements racontés par Des Grieux sont à un niveau méta-diégétique (deuxième niveau d'enchassement du narrateur mais troisième de l'histoire racontée: l'auteur raconte l'histoire d'un narrateur 1 qui raconte l'histoire d'un narrateur 2 qui raconte son histoire).Remarques:– un narrateur extra-diégétique peut parfois s'immiscer dans la diégèse et devenir intra-diégétique, comme dans certains romans de Victor Hugo (Les Misérables, par ex)– lorsqu'un personnage devient narrateur lui-même, il produit un récit dans le récit: c'est un méta-récit– appréciation de la fidélité du récit: un narrateur intra-diégétique révèle par sa seule présence l'emboitement des récits, et de ce fait fragilise l'illusion référentielle et le jeu fictionnel: plus on sent la présence du narrateur, moins on croit à l'histoire racontée en temps que lecteur car elle semble moins réaliste.

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• Appréciation horizontale: il s'agit de mesurer le rapport entre la chronologie de l'histoire et l'acte narratif. L'étude du niveau horizontal de la narration revient à se demander quand est racontée l'histoire par rapport au moment où elle est censée avoir lieu. Elle peut être:

– ultérieure: récit des évènements après qu'il ont eu lieu. Récit au passé, postérieur aux évènements racontés– antérieure: raconter des évènements avant qu'ils ne se produisent. Récit au futur, postulats.– simultanée: très pratiquée dans les romans contemporains. Illusion que le narrateur écrit au moment même de l'action. Texte au présent d'énonciation comme dans la Jalousie de Robbe Grillet– intercalée: dans le journal intime et dans le roman épistolaire: narration mixte qui mêle narration ultérieure et simultanée: interruption du récit par des commentaires au présent (réflexion sur des faits relatés). C'est le type de narration dans Manon Lescaut composée d'allers et retours vers le présent du narrateur qui commente ce qui vient de se passer, de lui arriver.

C) Organisation du récit

1- l'ordre du récitC'est le rapport entre l'enchaînement logique des évènements présentés (ce qui est du ressort de l'histoire) et l'ordre dans lequel ils sont racontés. Il faut distinguer deux cas:- homologie: l'ordre du récit suit celui de l'histoire. On est face à un récit linéaire qui raconte les évènements dans l'ordre chronologique de leur apparition: cas des récits courts: contes, nouvelles...- discordance: présence d'anachronies narratives: la prolepse narrativve (anticipation du récit sur un événement à venir dans l'histoire) et l'analepse (retour en arrière du récit sur un événement passé, flashback).Le récit de Des Grieux est un flashback au début puis il repose sur une linéarité: abscence de discordances et respect de l'ordre chronologique. De temps à autres, apparaissent des prolepses car le narrateur fait plusieurs fois allusion au dénouement tragique de l'histoire. Le lecteur connaît à l'avance l'issue de l'histoire, il y a une tension de l'histoire narrative vers l'issue fatale de l'histoire.

2- la vitesse du récit:C'est le rythme du récit. Il est appréciable en faisant le rapport entre la durée des évènements racontés et la longueur du texte. Quatre modes fondementaux peuvent caractériser le rythme du récit:– la scène: passage qui donne l'illusion parfaite d'un coïncidence exacte entre le temps de lecture de l'épisode et le temps qu'il met à se dérouler. Temps du récit = temps de l'histoire, comme dans les dialogues.– le sommaire: résumé d'une durée d'histoire longue en quelques mots, quelques pages, ce qui produit un effet d'accélération. Le narrateur met moins de temps à raconter des faits qui ont mis beaucoup plus de temps à se produire. Par exemple à la fin de ML: l'épisode de la mort de Manon au retour en France du chevalier Des Grieux.– la pause: passages où le récit se poursuit alors qu'il ne se passe rien sur le plan de l'histoire: description, réflexion, analyse, commentaire, tableaux (comme au moment de l'apparition de Manon pour la première fois).– l'ellipse: accélération maximale, plus que dans le sommaire: une partie de l'histoire est passée sous silence dans le récit (ex: récit de la vie de Des Grieux après ses 17 ans, avant on ne sait rien de lui: c'est une ellipse).

3- la fréquence des évènements dans le récit:Cette notion permet de distinguer trois sortes de récit:- récit singulatif: il raconte n fois ce qui s'est passé n fois: accord entre l'occurence de l'histoire et du récit → dynamique narrative et suspense - récit répétitif: on raconte plusieurs fois ce qui ne s'est passé qu'une fois → présenter plusieurs points de vue différents sur un événement comme dans le roman épistolaire. Il apparaît dans ML

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lorsque l'imparfait d'habitude (ou le présent de l'indicatif à valeur itérative) sont présents. - récit itératif: raconter une fois ce qui s'est passé plusieurs fois.

II- Confrontation de ces notions au roman de Manon Lescaut:

A) La situation énonciative dans Manon Lescaut:

Elle est complexe car narrateur et narrataire se dédoublent.Le premier narrateur, le marquis de Renoncourt cède la parole à un second narrateur qui dit aussi « je », c'est le chevalier Des Grieux.Le pôle narrataire se dédouble: le premier narrataire, le destinataire du récit de Renoncourt est appelé par lui « mon lecteur ». Il est différent du second narrataire car Des Grieux s'adresse à Renoncourt.Cette situation de récit encadré disparaît progressivement car Renoncourt veut s'effacer derrière Des Grieux, lui laisser toute liberté de parole. Ce passage d'un « je » à l'autre est très artificiel et invraisemblable et on peut se demander pourquoi il est si laborieux. Quand Des Grieux devient narrateur, le « je » se dédouble. Le narrateur mêle deux temporalités:– « je » protagoniste, acteur de l'histoire: temps du récit (passé simple et imparfait)– « je » narrateur de l'histoire: temps de la narration (présent)

B) Mode de la représentation narrative: distance vs proximité

Soit le narrateur essaie de raconter les épisodes de l'histoire en réduisant une certaine distance → mimésis.Soit il raconte comme il veut les évènements qui se sont passés → diégésis.Il faut se poser la question du mode de représentation narrative dans les trois sortes de récit qui existent dans Manon Lescaut.

1- dans le récit d'évènements:Au tout début du roman (p.16), Des Grieux rencontre pour la première fois Manon. La scolarité de Des Grieux est rapidement évoquée avec des imparfaits d'habitude, des présents et des futurs. on distingue ainsi deux lignes temporelles: celle au passé (passé simple et imparfait) et celle au présent (futur et passé composé). C'est un sommaire qui résume ce qui s'est passé dans ce collège avant la rencontre. Ici, c'est le mode diégétique qui est utilisé (volonté de raconter et pas de montrer).La rupture entre le mode diégétique et mimétique pourrait survenir au prochain paragraphe de la rencontre entre Manon et Des Grieux.A la page 17, Manon n'est pas décrite mais nous avons accès à la réaction qu'elle provoque chez Des Grieux avec les verbes « paraître, sembler,.. ». Les faits sont moins montrés que commentés: on le voit avec les imparfaits de commentaire voire des passés composées qui renvoient à une voix-off qui interprête et commente ce qui se passe. On a accès aux réflexions rétrospectives de Des Grieux sur ce qui lui est arrivé quatre ans plus tôt.

2- dans le récit de paroles:On se demande si c'est une représentation distanciée ou scrupuleuse des dialogues:– une grande distance par rapport aux évènements réels avec le discours narrativisé (récit qui résume les paroles d'un personnage: on ne connaît pas ses mots exacts mais la teneur de l'échange)– une moindre distance avec le discours indirect (introduction des paroles dans des subordonnées plus proches de l'exactitude des paroles du personnage mais filtrées par le narrateur et sa subjectivité)– un cran en-dessous: le dicours indirect libre (variante du discours indirect mais sans verbe introducteur: conservation de la ponctuation expressive, fidélité de la voix du personnage)– le plus « fidèle à la réalité »: le discours direct.Les modes privilégiés par Prévost sont celui du discours narrativisé: « elle reçut mes

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politesses » (p. 17) et celui du discours indirect: « je lui demandais, elle me répondit ingénuement ». L'adverbe introduit la subjectivité du narrateur. Aucune place n'est accordée dans le roman au discours direct. On observe une dominance de formes de discours rapportés laissant place à la subjectivité du narrateur avec des adverbes de commentaire qui induisent une ambiguïté.Ce passage mêle deux différents plans temporels, celui de l'évènement raconté et celui de la commémoration quatre ans après à travers les temps verbaux. Cependant, il faut être prudent: l'imparfait est à mettre au compte du « je » narrateur ou protagoniste selon les cas. On voit comment Des Grieux raconte les paroles de Manon en les orientant et il fait passer les paroles de Manon pour un discours non reconstruit alors qu'il les interprète et modifie. Même dans les scènes dialoguées, il y a une grande distance entre les paroles et ce qu'elles deviennent dans le discours rapporté.

3- le récit de pensées: [psychorécit]Lors du récit de l'accablement de Des Grieux quand il découvre que Manon pourrait l'avoir trahi a lieu un monologue intérieur (p. 23-24). On y remarque l'alternance entre différents types de discours: le narrativisé, l'indirect libre et le direct. On a l'impression que le narrateur fait coexister deux voix:– celle du narrateur soupçonneux au discours narrativisé– celle du jeune amant naïf qui ne veut pas voir la vérité au discours indirect et direct.Ceci provoque un effet d'ironie: le narrateur VEUT rester crédule alors qu'il SAIT que Manon le trompe. Tout se passe comme si Des Grieux voulait gommer l'existence d'une distance temporelle entre les évènements et leur remmémoration: Des Grieux manipule le lecteur.

Conclusion:Le roman est un mélange permanent entre mimésis (représentation) et diégésis (récit) qui est possible grâce à l'existence de deux plans temporels (évènements et remmémoration). La problématisation de la mimésis (question de la représentation) est appropriée à ce roman et à ceux du XVIIIe. Cependant, nous pouvons constater qu'au XVIIIe il ne faut peut-être pas trop s'attacher à la représentation du réel mais plutôt la fidélité de la représentation d'un autre récit qui est retranscrit.

La poésie du XIX : il y a des phases, au commence au début du XIX avec une poésie claire et limpide, Plus tard avec les romantique ça va être aussi très facile à lire, à la fin c'est beaucoup plus compliquées. Développement de l'implicite (Baudelaire = divergence d'interprétation)Palier sémantique référentiel, on passe d'une poésie ouverte à une poésie plus fermée qui laisse plus de liberté à l'auteur.Beaudelaire veut de l'innovation, qu'on réfléchisse(site internet : trésors de la langue française)

la poésie :– classique– romantique (en réaction au classique)– Parnasse (néo romantique) : Verlaine, Mallarmé, Rimbaud– symbolismeCes 4 parties falsifie l'histoire de la poésie

Le romantismeMouvement international de toutes les formes d'arts. Ça commence en Allemagne et en Grande Bretagne. Il apparaît en France vers 1825.Chaque être humain est différent, chacun peut imaginer, créer, est capable de puiser dans son être profond et se détacher de l'endoctrinement social et culturel. C'est une réaction face au mouvement précédent : le classicisme qui était régis par des règles (tragédie, comédie, burlesque) ces 3 sous genres ne devaient pas se mélanger. Au contraire les romantiques (V.Hugo) essaye de mélanger ces 3 genres théâtraux. Ils anéantissent les règles du classicisme.

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Est ce que le romantisme peut dominer le paysage littéraire ? Vers 1830 c'est pratiquement le cas. 1840/1860 crise du romantisme, Baudelaire essaye de la surmonter. Beaudelaire est un romantique mais il combat d'autre poète romantique sur certain points.

Page 8, Stendhal essaye de prouver que Racine était romantique. Il montre l'anachronisme du classique. Racine prenait des risques. XIX est une période de révolution en France et les gens voient venir ces perturbation sans savoir où ça va mener. Les Français ont besoin de qq chose de nouveau, la comédie humaine essaye de rendre une histoire complète qui essaye de dire aux Français pourquoi ces changement on eu lieu.

Au XIX, comment arriver à surmonter la poésie du XVIII ? La bonne poésie du XIX commence avec Lamartine.Poésie satyrique, épique, descriptive, didactique....

Lamartine dit que les Classique travaillent à partir de convention, lui il veut travailler en correspondance avec le chant (poésie lyrique), par les rimes et la versification.. si Lamartine dit « je » dans un poème ce « je » le désigne lui même.

Expérience-poète-message-lecteur. Il faut que ce soit sincère, le message doit être limpide et le lecteur doit régir avec empathie (le lecteur doit sentir les émotions que le poète à ressentie)

Page 5 beau poème de LAMARTINE. Il s'appelait au départ Le Lac de Bourget pour ensuite s'appeler simplement le Lac afin d'universaliser l'expérience de la lecture. Le lecteur lui donne un prestige par l'authenticité des faits, le contrat est parfaitement représenté. Notion clé de la poésie lyrique : la mélancolie

Cours n°2

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Musset, le dolorisme. Il s'appuie sur la littérature antérieure. La « nuit » sont très souvent traitées, c'est un sujet que les romantiques convoitent. Elle montre l'aspect psychologique des gens, l'inconscient.

La nuit de Mai : la belle poésie se fait à partir de belles émotions, de la souffrance. Dans ce texte Musset regarde la question de la douleur mais il ne faut pas le prendre au pied de la lettre. Le pélican sert d'emblème au poème. Il voyait les limites et les défauts du romantisme. Il sait que la douleur ne suffit pas pour écrire un poème.Il évoque la mélancolie avec « les noirs séraphins », la douleur serait créatrice.Allégorie du Pélican ou du « goitreux » > mot populaire pour désigner le pélican à l'époque. Le pélican représente une figure traditionnel du Christ sur la croix > le poète se sacrifie pour ses lecteurs.Image un peu grotesque, cette façon de voir les choses est partiellement correct.

Leconte de Lisle   : il critique violemment le romantisme. 1852 poèmes antiques un des premiers texte anti-romantique aussi violent. Cette fameuse originalité romantique française est fausse, les Anglais et les Allemands le faisaient avant. Les poètes français sont autolâtres : ils s'admirent eux même. En 52 le romantisme s’essouffle, les poètes se répètent.Les Montreurs : les poètes se transforment en phénomènes de foire qui font tout pour attirer le public à lire des poèmes romantiques. Vision négative de l'image du peuple qui désire des choses sanguinolente de la part du poète > un public avide et crapuleux.Leconte de Lisle préfère ne pas passer dans la postérité plutôt que de se « prostituer » > d'offrir tout sa vie, son âme, des faits autobiographiques (réel ou pas) pour être lu et payé.

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Il montre un grand défaitisme vis-à-vis de la poésie de son siècle. Pour lui elle foutue. Victor Hugo   : Les Contemplations basée sur la vie de Hugo. Narcissisme : mais c'est le lecteur qui se retrouve dans l'image, dans la douleur et nous le poète. Les émotions du poète sont partagées par tout le monde. Un deuil réel autobiographique (la mort de sa fille)pour Lisle, Hugo se ferait de l'argent sur la mort de sa fille. L'idée d'Hugo c'est que tout le monde sur un certain point va avoir le même avis : la question du deuil, même si l'on en a pas vécu un on peut ressentir ou du moins voir ce que cela représente. Les contemplations part d'une humanité qui possède les même émotions : empathie, le public peuvent s'identifier à ses émotions.

Châtiments il part de l'idée que ses lecteurs sont divisés : les républicains et les Bonapartistes

Baudelaire, Les Fleurs du Mal. L'être humain est profondément antipathique, contrat parodique avec le lecteur, il le provoque pour que le public se souvienne de lui même si c'est pour jeter son livre ensuite. Il renverse le contrat de la poésie traditionnelle (expérience-poète-poème-lecteur)= contrat expressif traditionnel, le lecteur est un récepteur.Baudelaire essaye de provoquer le lecteur, il se demande quelle réactions il veut provoquer chez le lecteur = contrat impressif.Poe inspire beaucoup Baudelaire. Poe est le point de départ du roman policier.La Genèse d'un poème : fiction théorique, les poètes romantique ne veulent jamais qu'on voit leur brouillon, la difficulté de la création car il prône des poèmes qui sortent du cœur sans difficulté. Antidote à une naïveté.

Oeuvres et contexteLes Métamorphoses, Ovide

* Orphée est une sorte d'envoûtement, une ode à la poésie, mais aussi le chant car il est indisociable de la poésie. A un moment Orphée détourne les Sirènes pas le chant, qui est aussi leur arme.Ce mythe est un poème sur le chant lyrique, c'est la base d'Orphée.Eurydice n'apparaît pas tout de suite dans ce mythe: elle n'obtient son nom qu'au Ier siècle av J.C. Une fois qu'elle a son nom, poème sur l'Amour, qui est tout de même le thème secondaire par rapport à celui du chant.

* Le mythe est séparé en deux: -> Commence livre X-> L'Histoire se finit au début du livre XIIl est attiré, déchiré par les Bacchantes (prétresses de Bacchus), elles le déchirent et envoient des morceaux aux quatres coins de l'univers (ressemblance avec le mythe d'Osiris).- Première partie du texte: Présage du dieu Hyménée. Noces, cette partie tourne autour de ça.Hyméne ne peut sacraliser ce mariage car il n'ya pas de fête, de torche ( dans la civilastion romaine si la flamme est forte c'est un présage: un maraige heureux.), de chants, absence de lumière et donc le mariage est invalidé.Eurydice est bléssée au talon par une dent de serpent et elle meure (passage bref).-> Ovide veut attirer le lecteur à lire la suite.Maître des Enfers: Pluton/ Adès.Déesse des Enfers: Percéphoné/ Percephone -> enlever car Adès se plaint de ne pas avoir de femmes.Orphée chante, il va voir les dieux des Enfers, qui sont touchés par ce chant.Eléments rhétoriques: - "Ô divinité...": Apostrophe pleintive, solenelle, côté "décoratif", "apostrophe d'ornement".-> "Captatio benevolential": partie du discours pour attirer le lecteur.

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Orphée énonce tout d'abord le côté négatif, puis positif avant d'entrer dans le Tartare (lieu où sont détenus les Titans, Ixion, Prométhée...)Orphée expose les raisons de sa venue: il veut montrer qu'il ne recherche pas à obtenir l'immortalité. Il flatte les dieux de l'Enfer. Orphée est un plaidoyeur, il fait un marché: il ne demande pas directement à ce que Eurydice revienne dans le monde des mortelles.Il n'est pas mort et en joue car si le sdieux n'acceptent pas son marché, ils seront injustes or les dieux sont justes et s'ils refusent ce "pacte", il se tuera.-> Ovide agît souvent comme un cinéaste, le monde des Enfers s'arrête, il est boulversé, comme la poésie qui boulverse le monde, ou au sens plus générale la littérature qui a plus d'impacte qu'une arme.

* Séparation finale entre Eurydice et Orphée:- Orphée doit avoir la foi, croire aux dieux (pietas et finesse= penser que les dieux sont justes).Orphée ne doit pas regarder en arrière pour que le monde des Enfers continue. Il ne doit pas regarder Eurydice, car le vrai amour peut se faire sans voir et donc Orphée n'est pas un bon amant car il se retourne et n'obéit pas. Il la regarde car il n'a pas confiance et veut la voir. Il ne pense qu'à lui en la regardant. Eurydice n'est pas en colère, elle ne lui repproche pas cet amour maladroit. Elle ne peut pas parler, il lui manque le chant poètique, éllégiaque.Orphée manque de confiance et s'inquiète pour sa bien-aimée et confond amour et passion.-> Pygmalion aime sa statue pour l'autre (métamorphose statue-> humaine) -> Orphée aime pour lui contraiement à Pygmalion (Eurydice est censée passer de l'état de mortelle à l'état vivant).Orphée créer l'éllégie (chant plaintif) -> poésie lyrique qui va par delà la mort.