François Paturle PAPIER POUR CARTES STATISTIQUES de 1932 à 1939

8/2/2019 Franois Paturle PAPIER POUR CARTES STATISTIQUES de 1932 1939

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03/12/11 Cartesstatistiques

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PAPIER POUR CARTES STATISTIQUES

Retour sommaire livre Franois Paturle

Ce chapitre traite du lancement de l'activit cartes statistiques parla Papeterie Aussedat, de 1932 1939. Un autre chapitre non

rdig devait traiter des annes de guerre et de la priode fastedes annes 1945-1975 qui ont permis Bull et Aussedat uneformidable croissance grce aux machines mcanographiques,puis aux ordinateurs et aux cartes statistiques.

Voir aussi le document sur l' histoire commune de Bull et des Papeteries

Aussedat et les annexes ce texte dont la plupart, provenant des archives

Aussedat, avaient t runies par Franois Paturle pour prparer ce chapitre

Sigles :S.P.A. Socit des Papeteries Aussedat

C.M.B. Compagnie des Machines Bull

I.B.M. International Business Machine, nouveau nom de la socit Hollerith

S.A.M. Socit d'Applications Mcanographiques : client Aussedat. Fabricant

de cartes statistiques

ATEIC : Association d'Etudes Techniques, Industrielles et Comptables.

Rachete en 1931 par Bull AG (socit Suisse) pour son usine de l'Avenue

Gambetta Paris. Agent gnral de distribution de Bull AG en France et Agent

des Papeteries Aussedat pour les cartes statistiques. Rintgre dans Compagniedes Machines Bull en 1933.

Bull AG : Socit de distribution du Groupe Bull. Sige Social Zrich.

Ce papier pour Cartes Statistiques, qui, aprs des annes d'efforts considrables,

deviendra le point fort des Papeteries Aussedat pendant prs de trente ans et

entranera un trs important dveloppement de la Socit, figure pour la

premire fois dans le registres des dlibrations du Conseil d'Administration au

procs-verbal de la runion du 15 juin 1931. Il y est dit laconiquement:

Le Conseil est mis au courant des divers essais et des diffrents

papiers spciaux tudis, papier bakelis,papier pour statistiques,

papier pour disques phonographiques souples.

Depuis 1930, le Service Commercial de Paris, le Laboratoire de Cran, les


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services de fabrication de Cran, sous la direction technique de Mr G. Reguerraz,

se penchent sur l'tude de ce papier.

Dans une lettre du 11 Dcembre 1930 adresse au Sige de Cran, Maurice

Aussedat parle d'une conversation avec M. Legrand de la Socit

d'Applications Mcanographiques pour les fiches statistiques S.A.M.

"Les machines statistiques sont construites par deux firmes amricaines,Hollerith et Powers, une firme anglaise, Samas, et une firme suisse, Boule (sic).

Cette dernire constitue une Socit pour s'installer Paris et dsire un

fournisseur franais de papier."

Il fait faire des essais sur du papier Peau d'Ane en format 65 x 100 de 50 Kgs.

"La consommation de ces papiers est considrable: Citron 38T/an, le contrle

des wagons 50 T/an au P.L.M., les grandes banques : des dizaines de tonnes.

La clientle dj acquise la maison "Boule" est de 10 15 T/mois.

Je crois qu'il y a l un bel avenir et qui, de longtemps, demeurera sans

concurrence franaise. Il y aurait lieu de faire l'effort ncessaire et d'aboutir

rapidement. Les premires machines franaises sortiront en fvrier (1931)

prochain; il faut que le papier ait fait ses preuves d'ici l."

Sous l'impulsion de Joseph Aussedat et de Pierre Callies, l'usine de Cran

effectue de nombreux essais, mais le tonnage command pour ces fabrications

ne dpasse pas 500Kgs. La mise au point est fort longue et trs difficile; lecahier des charges est trs exigeant, ainsi que les machines utilisatrices. C'est au

Conseil des Papeteries Aussedat des 4 et 5 avril 1932 que les premires

dcisions importantes vont tre prises engageant la Socit.

Une tude, faite par Maurice Aussedat, a t remise aux membres du Conseil.

Nous reproduisons ci-aprs ce rapport qui situe bien le problme pour Aussedat

:

RAPPORT SUR LES MACHINES ET LE PAPIER A STATISTIQUES

La difficult de faire progresser la vente de notre papier statistiques dit "Peau

S.T." nous a fait tudier avec plus de soins la situation gnrale et l'avenir de ce

march. Nous le pensions dj, mais nous avons aujourd'hui la certitude que ce

papier franais ne peut se dvelopper qu'avec le dveloppement mme d'une

machine statistique franaise.Les fournisseurs de machines imposent leur

papier et l'unanimit des usagers a le sentiment trs vif de payer trop cher lescartes dont ces fournisseurs se sont rservs le monopole de vente. Les machines


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statistiques, dj rpandues depuis une trentaine d'annes en Amrique, sont

depuis la guerre de plus en plus en usage en Europe et, particulirement, en

France. Ces dernires annes on peut, d'aprs les renseignements statistiques qui

ont paru, estimer environ 60 groupes par an le nombre des machines

introduites rien qu'en France. Jusqu' prsent, les seuls constructeurs taient :

1 - la Socit HOLLERITH (Amrique), la plus ancienne et dont les machines

sont les plus rpandues ;

2 - la Socit POWERS ( Amrique ) , du groupe REMINGTON-RAND;

3 - la Socit POWERS-SAMAS (Angleterre) qui possde une licence

POWERS pour certains pays europens (la France n'est pas comprise parmi

ceux-ci) et qui exploite les diffrents marchs europens, tantt en concurrence

(France par exemple), tantt en accord avec POWERS.

La politique HOLLERITH est de ne pas vendre ses machines, mais de les louer.Le prix de location annuel moyen est de l'ordre de 90 000 Frs. Les machines

POWERS et SAMAS sont vendues des prix voisins de 500.000Frs par

groupe.

Depuis le dbut de l' anne 1931, une Socit franaise s'est constitue pour

fabriquer Paris les Machines Statistiques "BULL". M. BULL, Norvgien,

Ingnieur, mcanicien de gnie, avait invent sa machine en 1921. Il a construit,

dans un petit atelier d'Oslo, ses premires machines qui furent livres en 1923-

1924 en Norvge, Finlande, Danemark et Suisse, des Compagnies

d'Assurances et des Administrations d'Etat. Ces machines sont toujours en

service et donnent satisfaction leurs utilisants. M. Bull mourait en 1925 et

laissait ses brevets l'Institut du Cancer d'Oslo. Ces brevets ont t rachets en

1927 par M Emile GENON qui s' est entendu, pour la construction de ces

machines, avec la Socit suisse H.W.EGLI A.G. (de Zurich), les constructeursdes Machines calculer "MADAS " et "MILLIONNAIRE" , justement rputs

pour leur construction impeccable.

En vue de profiter d'un march intrieur plus large que le march suisse, d'une

part et, d'autre part, pour allger la tche des Usines EGLI qui, malgr la crise,

ont actuellement prs de six mois de retard dans leur fabrication des machines

calculer, il fut dcid, au dbut de l'anne 1931, de transfrer de Zurich

Paris la fabrication des machines "BULL". C'est ainsi que fut constitue, au

mois de Mars 1931, une Socit Anonyme franaise "H.W.EGLI-BULL" , aucapital de 3 600 000 francs.

Nous avons donc un grand intrt voir se dvelopper la Socit EGLI-BULLet y prendre pied comme fournisseur de papier.


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Cette Socit voulant augmenter son capital, trouver des appuis parmi les gros

usagers, amliorer encore son prix de revient, a fait appel au Lieutenant-

Colonel RIMAILHO, administrateur dlgu des Ateliers de rparation de ST-

PIERRE-des-CORPS (P.L.M. et P.O.), comme Prsident du Conseil

d'Administration et du futur Comit de Direction.

Le Lt-Colonel dsire que la nouvelle Socit soit garantie contre toutes mains

trangres, et surtout l'abri des Socits HOLLERITH et POWERS, dont les

avances se multiplient. Il estime que le capital doit tre port de 3.600.000

7.000.000 de francs, soit environ 4.000.000Frs d'argent frais, y compris l'achat

des 1000 actions d'EGLI.

Ces souscriptions sont assures dj par un certain nombre d'usagers, par tranche

de 150.000Frs. Une participation de la S.P.A. jointe un apport plus

important de certains de nos amis, nous donnerait, en tant que souscripteurs et

papetiers, une importance considrable dans EGLI-BULL et, par l, la certituded'en carter NAVARRE et MULLER. Ces deux Maisons font des efforts

considrables pour y rentrer.

M. Jacques CALLIES a t mis en rapport avec le Lt-Colonel RIMAILHO et a

bien voulu garder le contact pendant toute la mise au point de l'augmentation du

capital d'EGLI-BULL et la constitution du nouveau Conseil.

PAPIER A STATISTIQUES

La consommation annuelle du papier statistiques reprsente actuellement en

France 2.000T. environ pour 200 machines HOLLERITH, POWERS et

SAMAS, soit 10 Tonnes par machine. L'EGLI-BULL pense, sans exagration,

placer rien qu'en France 30 40 machines par an, tant en remplacement des

HOLLERITH en location, qu' des clients nouveaux. Un contrat de fourniture

rgulier avec l'EGLI-BULL nous permet donc une possibilit de 300 400

Tonnes de papier dans quelques annes. Il est vident que nous devons nous

opposer ce que EGLI-BULL monte un faonnage comme l'a fait POWERS

Paris. Nous serons d'autant plus forts et le bnfice sera d'autant plus grand quenous lui fournirons nous-mmes, la demande, la carte imprime et dcoupe.

PERIODE D'ATTENTE

M. LEGRAND, sous le nom de S. A.M. , faonne nos cartes depuis six mois

sans avoir encore pu nous payer le papier employ ; il n'a pu en livrer au dtail

qu'en pntrant chez les usagers par les sous-ordres. Aucune commande srieuse

n'a pu lui tre passe pour les motifs ci-dessus indiqus. Son faonnage estsoigneusement fait avec des procds et machines de son invention peuindustriels. Mais telle qu'est son installation, il pourrait produire environ 50 000


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cartes par jour. Il pourrait donc nous servir de faonnier pendant la priode

d'attente de cinq ou six mois. D'ici l, avec les renseignements donns par

l'EGLI-BULL et M. HERMIEU, nous devons nous prparer faonner nous-

mmes.

ORGANISATION D'UN FAONNAGE

Les machines de faonnage employes par M. LEGRAND et l'AUTOMATICde BERLIN sont emporte-pice, provoquant un dchet de 7% dans la bande

de papier.

La "POWERS" emploie depuis peu, dans son atelier parisien, des machines de

faonnage coupe continue sans dchets. Les derniers renseignements que nous

avons eus feraient croire qu'elle n'en est pas encore entirement satisfaite, la

coupe n'tant pas aussi rgulire qu' l'emporte-pice, et qu'elle tudie un

nouveau modle de machine.

La "M.M.M." (Manufacture de Machines Modernes) de PARIS, que nous

avons t voir, met au point une machine coupe continue pour une firme

amricaine ; cette Maison, qui est trs apprcie pour ses machines imprimer et

dcouper, croit avoir russi et pourrait nous livrer une machine perfectionne

d'impression et de dcoupage de cartes dans un dlai de trois quatre mois. Le

prix approximatif serait de 30 000 francs. Une machine de ce type pourrait

donner 12.000 cartes l'heure, soit 70.000 dans la journe de 8 heures,

correspondant un faonnage de 60 70 Tonnes par an.

Un atelier de faonnage, susceptible de fournir le tonnage cherch, comprendrait

donc, dans quelques annes, 5 6 machines et trouverait facilement sa place,

tout au moins provisoirement, dans le 3me tage de notre magasin de LA

PLAINE ST-DENIS. Les immobilisations seraient faites au fur et mesure du

dveloppement et reprsenteraient peu de chose dans le prix de revient et le

mouvement du papier trait.

CONCLUSIONS

Il semble que le papier statistiques ne peut nous intresser que par un

tonnage relativement important pour notre Maison, d'un minimum de 300

Tonnes. Il ne peut tre employ par les usagers que recommand par une

firme de machines franaises. Ce papier n'est avantageux pour nous que si

nous le livrons faonn l'usager, soit directement, soit par la Socit des

Machines Statistiques. Machines et papier ont besoin l'un de l'autre et un

contrat doit lier la Socit des Machines et le Fabricant de Papier.

FIN DU RAPPORT DE MAURICE AUSSEDAT 1932


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"Pour rserver l'avenir et viter l'entre dans la St EGLI-BULL d'autres

fournisseurs ventuels, ce Conseil des 4 et 5 avril 1932 autorise une

participation de 100 000 Frs dans l'augmentation du Capital de cette Socit et

charge l'Administrateur Dlgu de demander Mr Jacques Etienne Callies de

bien vouloir reprsenter la S.P.A. et dfendre ses intrts dans le Conseil de la

nouvelle St EGLI-BULL."

Cette prise de participation de 100 000 Frs par les Papeteries Aussedat et

l'introduction de Jacques-Etienne Callies dans la Socit Egli-Bull installe

en France depuis Mars 1931 marque vraiment le point de dpart du rle

important que joueront plus tard, dans la Cie des Machines Bull, les

papeteries Aussedat, plusieurs membres de la famille, principalement les

Callies et leurs allis.

La Socit Franaise "H.W. EGLI-BULL", au capital de 3 600 000 Frs, fut

cre en Mars 1931. Son capital se rpartit comme suit :

2.100.000 frs St Egli-Bull de Zurich qui apporte brevets et

outillages pour 1.500.000

1.400.000 frs l'Association Technique d'Etudes Industrielles et

Comptables (A.T.E.I.C.) et M. Vindevoghel qui apporte les

ateliers de l'Avenue Gambetta (1.000.000)

100.000 frs St Bull A.G. (Mr E. Genon), M. Knutsen apporte

ses brevets et sa technique.

La Bull A.G. est proprit exclusive de Mrs Emile Genon et Vital Vindvoghel.

Il existe un contrat entre BULL A.G. et EGLI-BULL, droits de vente chez Bull

A.G., droits de fabrication chez Egli-Bull. Tous les deux sont exclusifs.

L'A.T.E.I.C. est une filiale de la Bull A.G., elle est l'agent commercial des

Papeteries Aussedat pour la France.

Aprs l'Assemble du 16 avril 1932 le Conseil d'Administration de la st

Franaise H.W. Egli-Full est ainsi compos:

- Prsident: Le Lieutenant-Colonel Rimailho

- Vice-Prsidents: Marcel Bassot et Emile Genon, Jacques-Etienne

Callies, H.W. Egli A. G. Zurich, Elie Doury, Raoul Hermieu, K.A.

Knutsen, Paul Mallez, St Centrale de Dynamite, Georges Vieillard,

Vital Vindevoghel.


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Le Secrtaire du Conseil tait Jacques Bassot.

Le capital avait t port 6 000 000 de francs et le Sige transfr 92 bis

Avenue Gambetta Paris.

Dans le Conseil se trouvait K.A. Knutsen qui avait perfectionn et complt les

brevets Bull, notamment la Tabulatrice. Il joua un important rle de technicien

et de conseiller jusqu' la fin de sa vie , en 1983.

Au 15.4.1933 le capital de 6.000.000 de francs comprenait :

- le groupe Egli-ATEIC 3040 actions de 1000 frs

- Bassot C.A. 1555 actions

- Divers franais dont Aussedat 1405 actions

- Bull A.G. au capital de 400.000 frs

- E.Genon et Vindvoghel 340 000

- Lt-Colonel Rimailho 40 000

- Schmidli 4000

- Ramusard 4000

- Bannwart 4000

-Fishner 4000

-Vieillard 4000

La Socit H.W.Egli-Bull de Paris changea de nom le 31 mars 1933 et devintla Compagnie des Machines Bull aprs le rachat de la majorit par desactionnaires franais dont, bien sr les Papeteries Aussedat, la famille Callies et

leurs amis.

Au Conseil S.P.A. du 8 Mai 1933, des renseignements sont apports sur la

Compagnie des Machines Bull. L'augmentation de capital 7 000 000 frs, aprs

une diminution du premier capital de 6 000 000 francs 3 000 000 s'est close le

25 avril 1933. La transformation des 6000 actions de 1000 frs en 6000 actions

de 500 frs l'une, s'est faite avec cration de 6000 actions de jouissance sans

valeur nominale ayant les mmes droits, sauf le dividende. Puis par la crationde 8000 actions de 500 frs, soit 4 millions (3 millions + 4 millions = 7 millions)


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Capital de C.M.B.

Finalement le capital est port 11 000 000 frs (statuts de la Cie des Machines

Bull au 11 aot 1933) et divis en 22 000 actions de 500 frs. Il existe en outre

6000 actions de jouissance. Une note manuscrite de Pierre Callies donne la

composition suivante :

- Groupe Callies (y compris SPA) 3890 actions de 500 frs

- Groupe Bassot 5842 actions

- Etrangers, dont Egli,Vindevoghel, ATEIC et Genon 5810 actions

- Rimailho 1178 actions

- Utilisants (Cie des Lampes, Paix, Vieillard) 3280 actions

TOTAL 20 000 actions de 500 francs, soit 10 millions.

Pour atteindre les 11 millions, les groupes font tous un effort. Le groupe Callies

s'engage pour 1000 actions.

La St A.T.E.I.C. qui nous servait d'Agent Gnral pour la vente des cartes a t

dissoute et notre Agent Gnral sera dornavant la Compagnie des Machines

Bull (autrefois St Egli-Bull). L'intrt de la bonne marche de cette Socit esttrs grand pour le dveloppement de notre carte statistique. Le Conseil

approuve la nouvelle participation de 100.000 frs des Papeteries dans cette

augmentation de capital de 3 7 millions de francs.

Le procs-verbal du Conseil du 19.6.1933 signale qu'un march de gros

tonnage avec Hollerith (IBM) est l'tude pour livraison de papier pour cartes

statistiques, il pourrait tre de 50 tonnes/mois, mais il est conditionn par des

essais pralables. Ce march ne put tre trait l'poque, une commande d'essai

de 1500 kgs n'ayant pas donn satisfaction. Nous verrons que beaucoup plustard, aprs la guerre, Aussedat livrera beaucoup de papier IBM France, qui

s'appelait auparavant Cie Electro-Comptable. A l'origine elle s'appelait

HOLLERITH.

Devant toutes ces difficults, un accord avec Euler, le fabricant allemand de

cartes, est tudi; il ne peut aboutir car pendant ce temps, les Papeteries de

Mandeure, appartenant un groupe suisse, nous ont devanc et fournissent

SOCASTA (atelier de faonnage des cartes de Samas-Powers). Ces Papeteriesont mme des conversations avec Bull.


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L'installation du faonnage de la Carte La Plaine St-Denis a t retarde par

suite de la mise au point par le constructeur des machines dcouper et

imprimer. Le faonnage de la SAM n'a pas donn entire satisfaction et surtout

n'a pas assez vite fix le service de fabrication du papier sur les amliorations

apporter au papier. Il faut conclure la solution du faonnage de la carte par

le fabricant de papier (Conseil S.P.A. du 16.1.1933).

On hsite entre mettre le faonnage de la Carte Paris ou Cran, finalement il

sera Paris plus proche des utilisateurs, mais Cran aura une machine dcouper

la carte pour permettre une progression dans la mise au point du papier sur le

lieu de sa fabrication.

Pour perfectionner cette fabrication sont installs Cran : un appareil de rglage

de la siccit du papier sur la machine papier (systme Arca), et un 2e appareil

Solex pour la mesure pneumatique de l'paisseur du papier au 1/100 prs.

CONTACTS AVEC LA RACQUETTE RIVER PAPER COMPANY

Mais auparavant, pour s'assurer un papier de qualit irrprochable, les Papeteries

Aussedat, par l'intermdiaire de Mr Genon, Vice-Prsident de H.W. Egli-Bull

S.A., effectuant un voyage aux Etats-Unis, prennent contact le 22.6.1932, avec

la Racquette River Paper Company, de Potsdam dans le Nord de l'tat de New

York, tout prs du Canada ( 1) . Cette compagnie appartient la famille Sisson,

le Prsident en est Geo.W.Sisson Jr, fils de George II et petit-fils de George

Wing Sisson I, famille avec laquelle des liens agrables furent nous , qui durentencore (au moment de la rdaction de ce chapitre en 1987) puisque les Franois

Paturle reoivent encore chaque anne Andrew Sisson, avec lequel ils sont lis

depuis plus de 30 ans.

La Racquette River Paper Cie est le fournisseur du Gouvernement des Etats-

Unis qui, possdant son atelier de cartes, a voulu avoir un fabricant de papier

indpendant des producteurs de machines statistiques

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( 1)Extrait du Memorandum tabli aprs une runion, le 10.9.1932 , entre les

Dirigeants d'Annecy et ceux d' Egli-Bull par Mr Genon.

"M. George Sisson Jr., Prsident de la Racquette River Paper Co, a rpondu au

questionnaire labor par M. Pierre Callies. M. Genon fit en sorte d'en apprendre

davantage notamment en ce qui concerne la question de savoir s'il faut compter

avec un secret de fabrication. M. Sisson n'a pas rpondu franchement et, prenant

la tangente, s'est born indiquer que la grande malice, en ce qui concerne lacomposition du papier cartes, est de savoir traiter les matires premires


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(pulps), raffiner, amidonner, viter les "curves" etc.

"M. Sisson fait grand tat de la valeur inapprciable des services que lui ont

rendu, au point de vue technique, les membres d'une famille de contrematre et

ouvriers spcialiss qui appartenaient depuis de nombreuses annes au service de

la Socit qui approvisionne en papier cartes le monopole Hollerith-Powers. Il

a russi s'attacher par contrat, mais prix lev, la collaboration durable de

cette famille Potsdam.

"M. Sisson serait enchant de faire visiter ses installations aux dirigeants

d'Aussedat. De son ct, il caresse l'espoir de venir prochainement en Europe et

d'obtenir la mme faveur de ces Messieurs d'Annecy."

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La premire commande (27 juin 1932) est de 5 Tonnes de papier pour

statistique Manille, livraison en bobines de 23 pouces 1/4 de et 30 pouces dediamtre, et de 0,0062 0,0070 ligne d'paisseur, en moyenne 0,0066. Prix 7

cents par livre brute f.a.s., docks d'embarquement New York City, paiement

comptant en devises amricaines, expdition rapide la Plaine St-Denis.

Il faut 20 T pour 1932, 35 Tonnes pour 1933 et 50 Tonnes pour 1934. Ces

fournitures donnrent toute satisfaction.

Au Conseil d'Administration des Papeteries Aussedat du 10.2.1934, une note

est lue relatant l'historique de ces Cartes pour machines statistiques surlesquelles avaient t fonds de lgitimes espoirs et qui malheureusement

marquent un temps d'arrt dans leur dveloppement, par suite de difficults de

fabrication.

La S.P.A. n'a pu tenir en Dcembre ses engagements vis vis de Bull. Pour

viter un accord de Bull avec d'autres fournisseurs de papier et de cartes, on

envisage de se tourner vers notre fournisseur amricain, la Racquette River

Paper Co, dont le papier donne toute satisfaction, une lettre du Prsident Sisson

faisant esprer une entente possible. On demande Mr Genon, Directeur de

Bull, d'tudier cette possibilit son prochain voyage aux U.S.A., Mr Genon et

le Dr Koerner sont fort bien placs, parlant au nom d'une Socit de Machines

Statistiques. Notre participation au voyage de ces dirigeants serait de 2000

dollars.

Pour assurer un excellent faonnage, nous avons achet une coupeuse-

imprimeuse Goebel et une dcoupeuse en bobinettes. La dpense de l'ensemble

sera de 80.000 frs et sera en marche la Plaine St-Denis en mai prochain(1934). Nous nous sommes assurs un stock de papier Racquette River de 50 T

pour garantir l'alimentation de Bull pendant 6 mois (C.A.10.2.1934).


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Conseil du 16 juillet 1934

La transformation de la scherie de la Machine 3 a t commande la Maison

Allimand pour la somme de 230.000 frs. Le matriel sera livr le 1er Novembre.

Joseph Callies a t envoy aux Etats-Unis, l'usine de la Racquette River Paper

Co, pour tudier le matriel d'apprtage et prparer la mise au point de la

fabrication Cran. Il tudiera galement le matriel spcial commander la"Bagley and Sewal Co". Les frais de ce voyage d'environ 15000 frs seront

largement pays par les avantages qu'en retirera cette mise au point : conomie

sur le matriel et sjour plus court des experts amricains. Le matriel command

ce constructeur amricain cotera 26.000 dollars, y compris transport et

douane, dpart des U.S.A. vers le 15 Novembre.

La fabrication pourra se faire Cran au plus tt en janvier 1935. Le Conseil du

15.9.1934 estime que ds maintenant la Socit doit faire la vente de la "Carte

Aussedat licencie Racquette" , en se couvrant, si ncessaire, encore, en papier

amricain, afin d'empcher que le march soit pris par une autre carte que la

ntre. Nos accords nous le permettent.

A la fin de 1934, le faonnage des cartes est excut par deux machines, l'une

amricaine Swift, l'autre allemande Goebel. Cette dernire donnant plus de

satisfaction, on achtera dornavant des machines similaires. A cette date,

Aussedat a introduit sur le march 31 millions de cartes dont 12 millions de sa

fabrication.

Le 27 avril 1935, le Conseil est inform que la S. P. A. est devenue le principal

fournisseur du Ministre des Finances, des Douanes et, bientt, du Ministre de

la Guerre.

Ce dveloppement a ncessit l'achat de deux nouvelles imprimeuses

dcoupeuses Goebel qui fourniront dans les premiers jours de Mai 1935. Le

faonnage de la Carte a t group au rez-de-chausse du Dpt de La Plaine St-

Denis, dans un atelier ferm et dans les meilleures conditions d'hygromtrie et demanutention. Il est susceptible de recevoir une dizaine de machines imprimer

la carte et pourra assurer la production pendant une longue priode. La

transformation de l'atelier a cot 30 000 frs et les deux machines 70 000 frs.

Actuellement les 4 machines tournent un poste, peuvent assurer une

production de 180 000 cartes/jour, soit par an l'utilisation de 150 tonnes de

papier. Une confrence a t faite par Maurice Aussedat au Comit de la

Mcanographie de la Production Franaise en Mars 1935, o taient rendus

publics notre accord avec la Racquette River et la fabrication Cran de la cartesous licence Racquette. Les modifications de la Machine 3 de Cran ont t


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excutes suivant le programme tabli. Nos fabrications diverses auront

beaucoup gagner de ces transformations et du matriel amricain, qui

permettra des traitements spciaux nos papiers sur la machine mme. Cette

transformation de la Machine 3 s'est leve, tout compris, 858 000 frs, dont

420.000 frs pour le matriel amricain en service de marche.

A la suite des engagements prcis vis-a-vis de la Racquette River Paper Co et

dans notre propre intrt, des dispositions svres ont t arrtes pour viter

toute divulgation possible de nos procds de fabrication. Tout le personnel

intress a d signer un contrat trs strict, des fermetures ont t installes autour

de la Machine 3 et la fabrication se fera huis clos. La visite de l'usine reste

interdite toute personne trangre.

L'Atelier de Cartes de La Plaine St-Denis tant bien install, la fabrication Cran

du Tabulating paper, suivant licence Racquette River, approchant de sa mise au

point, revenons un instant sur les Problmes de la Cie des Machines Bull.

Problmes de la C.M.B.

Ds Septembre 1934, le Conseil S.P.A.est mis au courant de la situation de la

Cie des Machines Bull, des tractations en cours de cette dernire avec la Socit

Hollerith (IBM), et des rpercussions possibles de ces tractations sur notre

situation de vendeurs de cartes perfores. La machine Bull est au point, trs

demande dans les Administrations de l'Etat et les grandes socits, mais le

systme de la location entrane la Socit Bull dans de tels besoins de trsorerieque le capital engag ne peut suffire au financement de certaines affaires, d'o

une lassitude des dirigeants et l'inquitude d'Aussedat : ils cdent aux

insistances d' Hollerith. (Mr Genon est charg des pourparlers New York).

Or la Socit Bull est la veille d'obtenir des financements de certaines

administrations, mais encore faut-il pour cela qu'elle fasse figure et qu'elle ne soit

pas la petite semaine. D'o l'ide d'une dernire augmentation de capital de 4

millions, dont onespre 2 millions d' argent franco-amricain en provenance deNew-York.Le Conseil S.P.A. du 22 juin 1935 est mis au courant de la situation de la

C.M.B. qui se trouve en pourparlers, d'une part avec les reprsentants des

pouvoirs publics, d'autre part avec la St Hollerith (IBM). L'entente recherche a

pour but de conserver une majorit franaise tout en profitant de certains accords

commerciaux et industriels avec la Socit Hollerith. La prsence de Mr

Watson, Prsident de l'IBM Paris, l'occasion de la Runion de la Chambre

de Commerce Internationale, les divers engagements pris par des personnalits

de la Cie Bull, laissent prvoir un rapide dnouement de la situation. La

S.P.A. a grand intrt au maintien de l'indpendance de la Cie des Machines

Bull, en ce qui concerne surtout le dveloppement de son faonnage Paris.


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Tout a t tent dans ce sens et le Conseil sera tenu au courant des tractations en

cours.

A la runion du 24 juillet 1935, Mr Jacques Callies, Administrateur de C.M.B.,

est introduit dans la salle du Conseil auquel il expose l'volution des tractations

avec IBM : Mr Marcel Bassot, Administrateur dlgu et principal actionnaire de

Bull, a estim qu' il tait prfrable, pour les actionnaires de la Compagnie et son

dveloppement, de chercher un accord avec Hollerith et a donn Mr Watson

son acceptation des propositions faites. Si l'Assemble Gnrale accepte, IBM

deviendra propritaire de 51 % des actions de la C.M.B.

Note de Franois Paturle sur ces propositions :

1- Rduction du capital de moiti par Assemble Gnrale

Extraordinaire de C.M.B.,c'est--dire de 11 MF 5,5MF.

2- Augmentation de capital de 5,5 MF 11 MF, souscrite parI.B.M.

3- Les porteurs d'actions de jouissance donneraient gratuitement

I.B.M. la moiti de leurs titres.

4- Un dplacement ultrieur de 2 3 % des titres vers I.B.M. lui

donnerait la majorit.

Jacques Callies croit l'accord ncessaire, tant donn la longueur et la formequ'avaient pris les pourparlers. Une rupture aurait amen la guerre entre les deux

Socits, guerre dont Bull aurait fait tous les frais. Cet accord ferait de Bull une

filiale de la Socit amricaine et la S.P.A. aura tudier les rapports nouveaux

qu'elle devra avoir avec ces Socits.

Le Conseil S.P.A. dsire que, dans les tractations venir, le faonnage de cartes

soit sauvegard, le vente du papier tabulating en bobines venant en second lieu.

Par lettre du 30.8.1935, la Cie des Machines Bull demande aux PapeteriesAussedat une aide financire pour alimenter sa trsorerie jusqu' la fin des

pourparlers entrepris, soit au 31.12.35 .En contrepartie, la C.M.B. assurerait la

S.P.A. un traitement de faveur dans les tractations en cours pour la fourniture du

papier IBM et pour le service en cartes de ses machines.

Par une lettre du 6.9.1935 la S.P.A. demande la C.M.B. cet appui. La

Trsorerie de la S.P.A. ne lui permet pas de faire sans contrepartie srieuse cette

aide financire ; aussi, aprs avoir entendu l'expos des faits et des graves intrts

en jeu, le Conseil dcide d'apporter ventuellement une aide financire laCie des Machines Bull pour lui permettre de raliser dans de bonnes conditions


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les accords en cours de tractation avec I.B.M., mais au cas seulement o la Cie

Bull obtiendrait pralablement de l'I.B.M. des garanties suffisantes pour la

sauvegarde des intrts lgitimes des Papeteries Aussedat. Le montant et la

forme de cette aide devront tre approuvs en Conseil d'Administration S.P.A.

D'o une nouvelle lettre C.M.B. en date du 9.9.1935 qui soulve les

protestations de la C.M.B. Celle-ci confirme qu'elle fera tout pour prserver les

intrts de la S.P.A. mais qu'il est impossible de demander I.B.M. un accord pralable par crit avant que les accords soient signs. Le Conseil S.P.A.

maintient sa position le 19.11.1935.

A la runion du 7.12.1935 du Conseil S.P.A., la situation actuelle de C.M.B.

est explique, la Trsorerie en difficult pourrait amener une liquidation

dsastreuse (c'est le texte du procs-verbal du Conseil du 7.12.35).

Les dirigeants de la Cie des Machines Bull ont cru des propositions d'accords

et mme de rachat par I.B.M. Ces accords, envisags en juillet dernier n'ont pas t raliss en novembre, lors de la venue du Prsident de la Socit, Mr

Watson, qui, sous-estimant la rsistance de la Socit, a fait des offres drisoires

qui amenaient la disparition de la Machine Statistique franaise.

La S.P.A. a un grand intrt ce que cette machine subsiste et en tre la

pourvoyeuse en cartes. Le chiffre d'affaires de cette fourniture s'est lev, cette

anne, prs d'un million de francs et, avec le dveloppement du nombre de

machines franaises, doit trs rapidement progresser, la consommation de cartes

atteignant un million, soit 3 Tonnes par machine et par an.

Il serait dsirable que la Cie des Machines Bull puisse se rorganiser en purant

ses comptes, en amnageant ses crances, en obtenant des diminutions des

royalties qui l'crasent, et en trouvant les 5 ou 6 millions d'argent frais qui la

rendraient entirement indpendante des organismes bancaires auxquels elle est

oblige de s'adresser, dans des conditions trs onreuses, pour financer ses

marchs en cours de locations et de locations-ventes.

Cette rorganisation est l'tude. Certains concours sont dj acquis. Il estdemand la Socit des Papeteries Aussedat, qui est la principale bnficiaire

du relvement de C.M.B., de bien vouloir faire un effort dans ce nouveau

capital. La participation de la S.P.A. ne parait pas pouvoir tre infrieure 500

000 francs. Sa situation de Trsorerie ne le permet pas pour l'instant, mais

certains actionnaires dposeraient la somme correspondante en Titres la

Banque de France, de manire soulager notre trsorerie, provisoirement, de cet

effort de participation commerciale.

Ce Conseil du 7.12.1935 autorise la participation ventuelle de la S.P.A. aunouveau capital de C.M.B. dans le cadre de la rorganisation envisage d'un


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capital nouveau de 5 6 millions, et aprs que les conditions d'amnagement de

l'exploitation de la Compagnie aient t acceptes par tous les intresss. Il

dcide en outre l'appel du 4e quart de ses propres actions S.P.A. , soit 125 F

avant le 31 mars 1936, tout versement antrieur portera intrt 5 1/2 %.

Conseil S.P.A. du 17 janvier 1936. C'est le 8 janvier 1936 que l'Assemble

Gnrale de C.M.B., l'unanimit des actionnaires, a rduit le capital de moiti,

annul les actions de jouissance et autoris le Conseil porter 15 000 000 F le

capital de la Compagnie.

La premire augmentation de capital est de 5.000.000 F, auxquels se joindra

une deuxime augmentation de1.500.000F, au total 6,5 millions. Les

Actionnaires nouveaux ont mis des conditions svres la rorganisation de la

C.M.B. Toutes ont t remplies sauf encore la consolidation de la crance de la

Compagnie vis--vis de Worms. De plus, M. Pierre Callies rend compte qu'il a

d, Genve, pour faciliter la rorganisation de la Cie Bull - indispensable nosaffaires de cartes -prendre une option sur le rachat d'une dette de la Cie Bull vis-

-vis de la Banque d'Escompte Suisse en liquidation et de la Pcunia S.A. Cette

dette avait t amnage en royalties sur les machines Bull vendues et pesait

lourdement sur la rorganisation de la Compagnie, jusqu' concurrence de 1 800

000 francs. Moyennant 400.000 F, cette dette pourra tre rachete par la Socit

des Papeteries Aussedat et verse la C.M.B. en acompte sur sa participation

l'augmentation de capital. (Accord du Conseil S.P.A. du 17.1.36).

Conseil S.P.A. du 22 fvrier 1936.

Compagnie des Machines BULL.,

Mr le Prsident lit un rapport faisant l'historique, depuis son origine, de la

Compagnie des Machines BULL. Il indique les motifs pour lesquels la S.P.A. a

du s'intresser cette Socit en 1932. Parmi les papiers spciaux que

recherchait la Socit pour permettre l'usine de Cran, gographiquement mal

place, de gagner sa vie, la carte statistique tait l'un des plus intressants, parce

que d'origine amricaine et d'un dveloppement rapide et certain, du fait del'organisation toujours plus pousse de la Statistique dans les Etats modernes.

Cette carte ne pouvait se dvelopper qu'avec une machine de marque franaise,

la socit amricaine HOLLERITH imposant son papier, sur lequel elle tirait un

bnfice considrable, d'o la ncessit pour la socit de collaborer avec la

Machine BULL et de l'aider se dvelopper.

Le problme de la Carte, difficile, a t pniblement rsolu avec le concours

onreux de la RACQUETTE RIVER PAPER Co. La mise au point de la

machine, de son ct, a t laborieuse et des capitaux importants ont t engagset absorbs avant qu'un rsultat srieux ait t atteint. Des concours importants


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ont t demands des actionnaires de la S.P.A., cette dernire ne pouvant faire

l'effort voulu, alors qu'elle consacrait ses capitaux aux modifications ncessites

par sa nouvelle fabrication.

Mr le Prsident insiste sur ce que ces premiers capitaux ont t mis dans l'affaire

Bull uniquement pour favoriser le dveloppement de la Carte Aussedat, qui

s'annonce par ailleurs une affaire particulirement rmunratrice. Ces

capitaux ont t engags sous la responsabilit des dirigeants de la Socit. Ces

mmes actionnaires ont d, ces derniers mois, pour viter l'effondrement de la

Cie Bull et les consquences dsastreuses qui en auraient dcoul pour la S.P.A.,

rapporter des capitaux de l'ordre de 3 millions. Mais leurs moyens ont des

limites et il en rsulte, pour la S.P.A., la ncessit de complter cet effort par une

participation plus large qu'il n'avait t prvu dans les conseils prcdents et de

la porter au chiffre de un million de francs, dans l'apport de 3 millions

demand au groupe des Papeteries et de leurs actionnaires. La Cie Bull,

rorganise, a encore lutter pour se maintenir et rmunrer un jour son capital,mais pendant cette priode, dure pour elle, la S.P.A. doit largement dvelopper

son faonnage de cartes et en tirer un gros bnfice.

La participation de la S.P.A. a pour but, aussi, de lui donner une indpendance

dans la marche de la Compagnie Bull et de dfendre ses accords de carte,

avantageux pour elle et qui pourraient tre discuts un jour par la Cie Bull, dont

la politique tendra, videmment, celle de la Socit Hollerith, qui loue ses

machines et vend elle-mme ses cartes.

Un sige d'Administrateur est accord la S.P.A. dans le nouveau Conseil

de la Compagnie des Machines Bull. MrJacques-Etienne Callies a bien voulu

assumer la charge d'Administrateur dlgu de la Cie des Machines Bull.

A la suite de cet expos de Mr le Prsident, le Conseil dcide l'unanimit de

porter un million la participation de la S.P.A. dans le nouveau capital BULL,

cette somme comprenant l'apport des royalties sur lesquelles la Socit a pris une

option Genve le 15 Dcembre 1935, et dsigne MrMaurice Aussedat, son

Administrateur dlgu habitant Paris, pour la reprsenter dans le Conseil dela Compagnie des Machines Bull.

Aussedat souscrit les 400.000 francs de Pcunia S.A. et ajoute 600.000 francs.

Pour arriver aux 3 millions promis aux dirigeants de Bull, il a fallu chercher

parmi les actionnaires des Papeteries, leurs amis , la famille Callies et ses allis.

Jean Callies a obtenu le concours de personnalits de sa belle famille (Michelin)

, il crit le 23 novembre 1935 son frre Pierre : "Je l' ai fait encore par instinct

de Terre-Neuve pour les S.P.A. que je ne sais comment justifier, il faudra que la

carte rapporte bien de l'argent aux Papeteries Aussedat pour compenser ce

qu'elle a fait perdre aux autres. Le vin est tir, il faut le boire. . . Je tremble de


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rester entre deux chaises. "

Le 26 dcembre 1935 MrEmile Genon, qui avait men la plus grande partie

des ngociations avec les Amricains et Mr Watson, pour une prise de

participation d'IBM dans la Cie des Machines Bull, ngociations qui aboutirent

un chec par suite d'une sous-estimation de la valeur de Bull par les

Amricains et du dsir de certains actionnaires de Bull de conserver cette affaire

indpendante et franaise, notamment les Papeteries Aussedat et les Callies - Mr

Genon crivait Pierre Callies qu'il dmissionnait de son poste

d'Administrateur et de membre du Comit de Direction de la Cie des Machines

Bull et de la SOMECA (st Belge de Mcanographie de Bruxelles) pour devenir

Directeur Gnral pour la Belgique de l'IBM. Il joignait cette lettre le compte-

rendu fait au Conseil d'Administration de Bull A.G., par le Prsident Rimailho

qui prsidait aussi C.M.B.

Les Papeteries Aussedat resteront en assez bons termes avec Mr E. Genon qui,ds le 13.1.1936, tente depuis Bruxelles de faire livrer du papier tabulating

franais la St Hollerith en France. Voyant l un pige contre Bull qui, lui, a

une carte franaise, Aussedat fait traner en longueur pour ne pas dmolir

l'argument Bull et Aussedat, machines et cartes franaises, au risque de voir

un concurrent franais devenir fournisseur de papier Hollerith.

Conseil du 27 octobre 1936. Cartes Statistiques.

La vente de ce papier faonn est intressante et doit tre dveloppe dans la

mesure du possible. Mr le Prsident explique la position de la Compagnie Bull.

Vis vis du problme de la carte statistiques, il est certain que les accords qui

lient les deux Socits doivent tre renouvels, car ils ne rpondent plus la

situation actuelle. Mr Joseph Callies, qui a assur Cran la fabrication du

papier Tabulating, sera momentanment dtach Paris, la Compagnie des

Machines Bull pour assurer la liaison de la Machine et de la Carte. Ce sjour

permettra d' tudier les bases d 'un nouvel accord commercial et, surtout,

d'amliorer encore les qualits de notre papier; il permettra galement dediscriminer les incidents d'emploi des cartes chez les utilisants. Finalement il

restera la Cie des Machines Bull et sera remplac Cran le 1er Juillet 1937

par Franois Paturle.

Compagnie des Machines Bull - Mr le Prsident donne des renseignements sur

le dveloppement de la Cie des Machines Bull : L'exercice en cours est plus

favorable que ne pouvaient le laisser esprer les premiers mois de l'anne. Cette

meilleure marche est le fait de la rorganisation de la Socit. Le Compte d

'Exploitation tend s'quilibrer plus tt qu'on ne pouvait le croire. Nanmoins,

il parat prudent d'activer la constitution du capital prvu 15 millions de francs.


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La situation est telle actuellement que les souscripteurs ne feront pas dfaut; la

Socit des Papeteries Aussedat, pour utiliser ses droits, devrait souscrire 860

actions nouvelles, soit 215 000 francs. Etant donn la situation de la trsorerie,

et malgr le dsir de maintenir l'influence de la Socit au sein de la Cie Bull, le

Conseil dcide de ne pas suivre cette nouvel1e souscription.

Runion du 23 janvier 1937 .Papier tabulating

La St Hollerith serait dsireuse d'avoir du papier franais et a repris contact avec

la S.P.A ce sujet. Dans une conversation avec les dirigeants d'Hollerith,

certaines conditions de collaboration ont t tudies concernant la livraison du

papier et une entente sur le march de la carte dcoupe. La St Hollerith parait

vouloir y joindre un accord tripartite avec la Cie des Machines Bull.

Le Conseil d'Administration approuve la position prise par les dlgus dans

ces conversations prliminaires, tenant compte qu'il est dsirable d'empcher la

st Hollerith de rechercher un fournisseur franais en dehors de la S.P.A.

Cet accord comprendrait :

1- L'exclusivit en faveur de la S.P.A. de la fourniture de papier franais

Hollerith, la fixation d'un tonnage voisin de leur consommation de cartes en

France.

2- L'assurance que la St Hollerith ne provoquerait aucune fourniture de la partdes autres Papeteries franaises.

3- Que le march de la carte serait rparti entre les deux Socits

Un projet de premire lettre de mise au point est lu au Conseil ; celle-ci sera

suivie de conversations et, s'il y a lieu, d'un accord entre la St Hollerith et la

S.P.A. , qui pourra, plus tard, servir de prliminaires une entente entre les

deux Socits de Machines Statistiques HOLLERITH et BULL.

Runion du 5 Juin 1937. Papier Tabulating - le Conseil est mis au courant de

diverses tractations au sujet de ce papier.

Les pourparlers avec la St Hollerith, dont le Conseil avait pris connaissance en

janvier, tranent en longueur. A la demande de cette Socit et contrairement la

position prise, une bobine d'essai a t adresse aux Laboratoires Hollerith

New York.

Un marchand de papier de Londres a demand de l' chantillonner pourfournitures importantes en papier tabulating. Un envoi du papier a t fait, bien


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que la situation conomique donne peu d'espoir de vendre en Angleterre enconcurrence avec les prix amricains.

Mr Sisson, Prsident de la Racquette River Paper Co, a crit pour demander reprendre sa libert en Europe avec, en contre-partie, une rduction de saredevance. Il avait reu, de la part de la REMINGTON RAND, une demande defourniture de papier pour sa filiale anglaise, la POWERS SAMAS .

Le Conseil dcide de n'accepter aucune atteinte la licence de vente RacquetteRiver et de rpondre Mr Sisson que la Socit est prte fournir en Europe.Si, sur certains marchs trangers les papiers amricains sont mieux placscomme prix, notre Socit sera alors susceptible de discuter avec la RacquetteRiver Paper Co notre commission de Licenci, en acceptant,exceptionnellement, certaines drogations notre contrat.

Runion du 17 juillet 1937.Papier Tabulating

- Les pourparlers avec la St Hollerith n'ont pas encore abouti. Ils paraissentsubordonns une entente tripartite avec la Cie des Machines Bull, ce quiexpliquerait leur longueur.

Mr Sisson, Prsident de la Racquette River Paper Co, a rpondu la dernirelettre qui lui avait t adresse conformment aux directives du Conseil. Ilaccepte d'abandonner le minimum de tonnage, mais en contrepartie, demande derelever le taux de redevance de 15 $ 20 $ jusqu' concurrence de la redevanceannuelle de 7500 $. Le Conseil accepte, en principe, cette proposition, maisdemande qu'il soit fait une nouvelle dmarche auprs de la Racquette RiverPaper Co pour obtenir qu'elle veuille bien, tout en abandonnant le minimum,maintenir sa redevance 15 $ la Tonne.

Runion du 16 aot 1937.

Papier Tabulating

- Le Conseil discute les derniers pourparlers qui ont eu lieu entre la Socit et lesacheteurs ventuels de papier Tabulating

Hollerith- Aprs avoir tudi les rpercussions d 'un march de papier avec la St Electro-Comptable (St Hollerith) sur le dveloppement de la Cie des Machines Bull,qui intresse particulirement la Socit, le Conseil autorise la signature d'unmarch suivant les clauses qui ont t lues, mais sous rserve de faire spcifier

par la St Hollerith que pendant toute la dure de l'accord , elle ne fera aucunessai avec tout autre papier que celui de la Socit, ni aucune demande de prix


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l'extrieur. Cet accord doit tre galement subordonn une premire

commande importante de papier et ne sera tabli que pour un an.

Belgique

- Des accords sont galement en cours avec Mr Genon, Agent Gnral dela StHollerith belge, pour la fourniture de papier tabulating. Ces accords seront

conduits avec la plus grande prudence, tant donn la personnalit de Mr Genon

; ils devront viter tout ce qui pourrait gner la fourniture en cartes de la

S.O.M.E.C.A., filiale belge de la Cie des Machines Bull.

Runion du 26 septembre 1937 . Papier Tabulating - Les pourparlers au sujet

de livraisons de Papier Tabulating en France, en Angleterre et en Belgique, ont

t ralentis du fait de la priode de vacances. Ils reprendront en Octobre.

Runion du 22 janvier 1938. Papier Tabulating - Un accord a t pass avec la

St Electro-Compable de France (St Hollerith) pour la fourniture de papier

Tabulating et pour rgler le march de la carte dcoupe. Une premire livraison

de 10 Tonnes a t faite et est en partie dcoupe; elle permettra, s'il n'y a pas

d'incident, d'obtenir des exportations de papier en Belgique et en Angleterre

pour les filiales d'Hollerith.

Runion du 13 juin 1938. Papier Tabulating - L'accord pass avec la St

Electro-Comptable de France n'a pas encore entirement port ses fruits; la

fourniture de 10 tonnes en dcembre doit tre suivie d'une seconde tranche de10 tonnes et d'une demande de prix pour une nouvelle commande. Il semble

que la St Electro-Comptable adapte sa clientle ce nouveau papier et donnera

suite nos accords en raison de la qualit du papier et de la hausse du papier

amricain.

Runion du 13 juin1938. Atelier de faonnage de La Plaine St Denis. L'atelier

marche plein un poste de huit heures. Toute augmentation importante de

commandes de cartes exigera la marche deux postes avec ses alas.

L'augmentation rapide du nombre de Machines Bull en service fait pressentirqu'en 1939 la production de cartes peut tre double. Il semble dlicat d'aborder

cette date sans une ou deux machines supplmentaires, permettant les rparations

indispensables d'un matriel en plein rendement. Le prix actuel d'une Machine

Goebel est de l'ordre de 100 000 francs en ordre de marche, au cours du reich-

mark. Les machines de ce type ont donn toute satisfaction et le Conseil dcide

l'achat ventuel de deux machines la disposition de Mr Maurice Aussedat.

Runion du 3 dcembre 1938. Atelier de Faonnage -L'Atelier de la Plaine St-

Denis est en pleine activit ; les dcoupeuses-imprimeuses, votes par le Conseilen sa sance du 13 Juin 1938, n'ont pas encore t commandes mais le seront


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incessamment, pour livraison sur six mois; d'ici-l les heures supplmentaires

suffiront couvrir les commandes en cours.

Runion du 24 avril 1939 . Tabulating

Cie Electro-Comptable. Les livraisons en Tabulating la Cie Electro-

Comptable de France (IBM France) ont t interrompues en janvier dernier,

malgr le march en cours et le stock existant. Cette Socit s'est plainte dedtections lectriques travers le papier, rclamation justifie, provenant du

voltage plus lev de ses machines comparativement celles de la BULL :110

contre 60 volts. De plus, le papier est soumis, par les machines dcouper la

carte, un rgime beaucoup plus svre que celles de La Plaine-St-Denis, d'o

arrachement plus frquent de points et ptons. Le papier a t corrig de ces

dfauts. La St Electro-Comptable en a repris l'essai 3 T par mois en moyenne,

mais il semble que sur ces incidents techniques s'est greff un dsir, de plus en

plus vif, de se servir de la Socit comme contre-partie d'un accord sur lesmachines avec la Compagnie des Machines Bull.

Le Conseil prend connaissance de la position prise par les Administrateurs

dlgus sur ce dernier point par la lecture de lettres changes avec Mr Virgile,

Directeur Gnral de la Cie Electro-Comptable de France et les approuve.

Racquette River. Le Conseil est mis au courant des derniers rglements avec la

Racquette River concernant leur licence. Mr Sisson a aimablement accept la

thse de la Socit et nous a accord le forfait initial au taux du dollar la datede la signature, soit 15 frs, jusqu' concurrence de 500 Tonnes, soit 3000 dollars

au cours du jour, verser par an.

Atelier de Faonnage. Le faonnage se dveloppe avec l'augmentation des

Machines Bull mises en service. Il marche actuellement sur la base de 7 8

millions de cartes par mois et ncessite des heures supplmentaires. La machine

dcouper, commande chez Goebel, est attendue au mois de juin prochain.

Cie des Machines Bull. L'augmentation de capital de 5 millions a eu lieu cemois dernier. La Socit n'a pas suivi, selon ses droits, mais par suite de ses

relations d'affaires avec la Cie des Machines Bull, elle a d faire l'effort

d'arrondir 5.000 le nombre d'actions dont elle tait propritaire pour la somme

de 110 000 francs, dont 40 000 taient en compte dans la liquidation de la

S.0.M.E.C.A. , filiale belge de la Cie Bull, cliente de notre faonnage.

Runion du 15 juillet 1939. Papier Tabulating.

La Cie Electro-Comptable de France a repris quelques livraisons en Tabulatingqui peuvent permettre l'espoir de nouvelles commandes. L'Atelier de Faonnage

de La Plaine St-Denis fonctionne deux postes et produit actuellement


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mensuellement de 9 10 millions de cartes.

Quelques semaines aprs, la guerre avec l'Allemagne tait dclare, nous verrons

donc dans un autre chapitre ce qu'il advint de ce papier pour cartes statistiques.

CONCLUSION SUR CETTE PERIODE

Cette mise au point Cran de la fabrication du Tabulating Paper, mme sous

licence Racquette River Paper Co, fut longue et difficile, pour plusieurs raisons :

tout d'abord , cette poque , une bonne carte ne se reconnat qu' l'usage. Des

cahiers des charges furent tudis et diffuss par diffrents comits et syndicats,

voire mme par des clients (Citron, Cie des Lampes, etc...) : ils taientdraconiens et oubliaient compltement que le papier est une matire vivante,

sensible toute variation de temprature, d'hygromtrie, etc. D'autre part, les

machines statistiques, au dbut, taient peu tolrantes, d'o des blocages et desarrts dans leur fonctionnement. Dans sa confrence de Mars 1935 au Comit de

la Mcanographie de la Confdration de la Production Franaise, Maurice

Aussedat donne les tests exigs parle cahier des charges de l'Atelier de Cartes duGouvernement amricain qui consomma 900 tonnes de ce papier en 1934, alors

que les U.S.A. ont consomm 6000 tonnes, la Grande Bretagne 1800 tonnes et

la France, toutes marques de machines confondues, 900 tonnes.

Caractristiques de ce papier:

- Composition. : 100 % de cellulose crue ou blanchie

- Cendres: 5 % maximum

- Force: 155 grammes au mtre carr minimum

- Eclatement: compris entre 50 et 70 degrs Muhlen

- Epaisseur: minimum 16/100, maximum 18/100. Epaisseur aussi uniforme quepossible et voisine de 17/100 de millimtre

- Satinage : conforme l'chantillon standard. Surface lisse sur les 2 faces.

Suprieur 30 degrs au Glarimtre Ingersoll

- Teinte : Bulle claire.

Les livraisons doivent tre homognes, exemptes de dformations en forme de

tuile ou d'hlice, sans feuille mince, sans trous ni ptons. Elles ne doivent

contenir aucune particule mtallique ou d'autres matires conductrices de

l'lectricit ou susceptibles de donner naissance, en passant dans la machine,


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des poussires abrasives ou corrosives. La dure du conditionnement, pendant le

stockage, a une influence capitale sur la tenue du papier. En effet, pendant la

priode de stabilisation des bobines, il se produit un change entre les spires

successives qui contribue amliorer la symtrie entre les 2 faces de la feuille;

on compte six mois environ pour cette stabilisation.

Ce procd que les Papeteries Aussedat purent tenir secret pendant plus de 15

ans, grce aux mesures de surveillance de la Machine papier num. 3, consistait

dans l'installation de 3 calandres Bagley and Sewal aprs la sortie de la scherie

de la machine papier, dont l'une tait munie de water box (botes eau)

mouillant deux des presses de la calandre qui humectaient sous une pression trs

importante chaque face du papier, lequel ensuite passait sur deux petits cylindres

scheurs, avant de passer, toujours en continu, dans la calandre suivante. Par le

jeu de la temprature, de l'humidit et de la pression des presses et de leur

bomb, on arrivait donner au papier l'inertie, le satinage et l'paisseur voulue.

Mais que de difficults pour rgler tous ces paramtres ! En outre, quand lafeuille cassait, il fallait la rengager dans les presses, les botes eau, et

recommencer tous les rglages. La vitesse de la machine, dans ces annes 35-39,

tait trs lente, de 10 17 mtres la minute. Mais enfin, la dclaration de la

2me Guerre Mondiale, le Tabulating Paper, que l'on appelait Peau R.T. , tait

peu prs au point grce la science, la patience et l'efficacit de Mr Reguerraz et

de ses collaborateurs.

L'Atelier de Cartes de La Plaine St-Denis, lanc modestement en 1932 avec M.

Hidoine, tournait correctement. Mais les chiffres de production taient trsfaibles, tant pour le papier que pour la carte. Au 15 juillet 1939, l'Atelier de

Faonnage des cartes de La Plaine St-Denis fonctionne 2 postes et produit par

mois 9 10 millions de cartes, soit une capacit de 100 120 millions de cartes

par an, reprsentant 300 T de papier par an, environ, dont encore quelques

tonnages provenant des U.S.A.

Finalement, comme nous l'avons vu au Conseil du 24 Avril 1939, les Papeteries

Aussedat sont propritaires de 5000 actions Bull, le nominal tant de 500 frs ;

cette participation reprsente 2 500 000 francs. Depuis son origine la Cie des

Machines Bull a connu priodiquement des difficults de trsorerie. Cette

situation s'explique principalement par le fait que la Socit a d consentir la

location de ses machines, alors qu' au dbut la tendance du march tait oriente

vers l'achat du matriel plutt que vers sa location. Les grands fabricants,

l'chelle mondiale, comme I.B.M. utilisent, d'une faon gnralise, grce leur

puissance financire ce mode de commercialisation. Nous verrons que, 25 ans

plus tard, c'est ce besoin constant de financement qui entranera chez Bull la

perte de son indpendance.


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Franois Paturle, 1987

Voir aussi :

le document surl'histoire commune de Bull et des Papeteries Aussedat

Les annexes

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Documents

François Paturle PAPIER POUR CARTES STATISTIQUES de 1932 à 1939