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61me Année No .3 30 Novembre 1932 t'llUtllVe DE LA 5oC!iéfé d L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire ABor..aNEMENT ANNUEL: FI'. 6.- Les abonnements se règlent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement. l'out ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Département de l'Instruction publique à Sion. Les annonces sont reçues exdusivement I par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion Rue de Lausrunne 4 - Té.lé.phone 2.36 ,

L'Ecole primaire, 30 novembre 1932

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Page 1: L'Ecole primaire, 30 novembre 1932

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61me Année No .3 30 Novembre 1932

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L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire

ABor..aNEMENT ANNUEL: FI'. 6.-

Les abonnements se règlent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement.

l'out ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au

Département de l'Instruction publique à Sion.

Les annonces sont reçues exdusivement Ipar PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion

Rue de Lausrunne 4 - Té.lé.phone 2.36

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Page 2: L'Ecole primaire, 30 novembre 1932

LIBRAIRIE PAYOT Lausanne. Genève. Neuchâtel· Vevey. Montreux. Berne. Bâle

Almanach ... w. .s-

Pestalozzi • .1 .., ,10 -, "

Agenda de poche des écoiiers suisses

1933

Recom.mandé par la Société pédagogique de la Suisse romande.

Un volume in-12 avec plus de 500 illustrations dans le texte. 3 concours dotés de prix importants.

Edition pour garçons, un volume, relié toile . . . . Fr. 2.50

Edition pour jeunes filles, un volume, relié toile . » 2.50

L'Almanach Pestalozzi 1933 (agenda pour la jeunesse), impatiem­ment attendu chaque année, vient de paraître.

Ecoliers et 'écolières y trouveront d'abord un agenda commode où ils pourront consigner chaque jour, méthodl!quement, tout ce qui a trait à leur vie scolaire, puis, comme les autres années, des rensei­gnements pratiques et instructifs de toutes sortes, précieux à plus d'un titre pour les jeunes le~teurs: formules de mathématiques, de physique et de ohimie, grands faits histortques, une histoire de l'art, des vues prises d'avion, des articles sur les premiers moulins, les dolmens, les mosaïques romaines, le patinage, le travail de la mer, les cyclones et trombes, les naufrages, les animaux devant le micro, l'ex­ploration de l'atmosphère, l'assèchement du Zuidersee, etc., des jeux, des énigmes, des prOblèmes amusants, enfin trois concours.

Tous ceux qui s'intéressent à des enf,ants sont sürs, en faisant cadeau de l'Almanach Pestalozzi à leurs jeunes amis, de leur cau­ser le plus grand plaisir; chaque année, des milliers d'écoliers l'at­tendent avec joie, car .l'Almanach Pestalozzi est considéré à juste titre, depuis sa création, comme le vade mecum sans rival des éco­liers et des écolières de notre pays, auxquels il offre, sous une forme aimable, une variété inépuisable de faits et d'idées.

Ce précieux petit livre sera leu!' compagnon pendant toute l'an­née scolaire, et la recherche des solutions des concours, qui sont dotés de nombreux prix, sera pour eux un très a.gréable divertissement.

51 me Année No 13 30 Novembre 1932

• tE ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE o'ÉDUCATION

so:vr1VIAIRIE : Dép6t du matériel scolaire. - Sou de Géronde. - Les centres dïntéJ'êts . - La pédagogie communiste. - Empoisonnée dès 1a solIrce. - L'éducation cjvique. - Discours de M. Escher auxl ,soldats du régiment G. - Chronique de l 'Union. - Langue fran­çaise. - Sciences. - Cours cle chant. - «INOS PAIGgS ». - Bi­ù)!iographie.

Dépôt cantonal du matériel scolaire Le gérant du Dépôt cantonal r'appelle au lPersonnel ensei­

gnant: a) que les ,coHllnandes doivent être 'faites sur le Bulletin acl hoc;

b) que seuls ' les n1.anuels ü1.diqués sur le dit bulletin sont en vente;

c) que si l'une ou l'autre conTmand e n 'a: pas pu être exécutée, c'est que les intéressés n'ont pas indiqué leur adresse sur le bul­letin ;

d) 'que les séries de calcul 1929, 1930, 1932, n'existent pas. Demander celles de 1928 et 1931.

Sou de Céronde (Collecte 1931-1932 dans les écoles)

Ecole mixte IClèbes 3 fI'. - Mayoux 10 fI'. - Ecole des filles Saillon fI' . 3.60 - Ecole des garçons, Granges fI' . 4.15 - Filles, Granges 7 fI'. - Ecole con1.n1.unale des garçons, Sion fI'. 24.50 - Ecoles primaires des garçons, Sion 50 :fI'. - Ecole des filles, Trois1orrents 17 fI'. - Ecale pri'maire, ~orél1.laz fI'. 10.90 - Ecole des filles, Sierre fr. 2·9.50 - Filles . St-,Gingolph 15 fI'. - E~ole des garçons, ILes EvoueUes fI'. 3.15 - Ecoles des filles , IBouveret 56 fI' . - Val d'nIiez: filles fI' . 21.30 - Vers l"Eglise, Fuay : 3me classe des garçons ·fr . 5.55 - Ecole des fiUes. Grimisuat 12 fr.

* * * D va de soi que la Rédaction de "l'Ecole Primaire 'recOil.1.1.­

Inande très vivelnent l'Oeuvre du « .sou de Géronde » qui est de­venue l'œuvre du sou du Bouveret, puisque ce sont les Inên1.es infortunes qui en profitent.

La diredion de l'Institut des sourds-'ll1.1..Iets remercie bien sin­cèrement les n1.en1.bres du Corps enseignant qui lui ont fait par­venir l'obole de leur classe.

Page 3: L'Ecole primaire, 30 novembre 1932

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Les Centres d'intérêts ,l:. es diyerses brrmches du Programlllé suivent leur chelllin .

l.cs (~1ev('.~ .~)a~s:~ltbrusquel~lent L~'une discipline ù l'autre , ce qui a s~'!l\ ent p~)ul re.sultat la clIsperslOIl de l'attention et uu mélallO'e clllnpreS'HOl1s. <:>

I C~Hnl11,ent p~rer là cet inc?I:vénient et donner 'ù 1 enseignement ~n pomt d appu~ tout en ChOISIssant des sujets pris dans leur mi­I~eu pour en rebrer avec Iuéthode le maximum de connaissances s~ ~e n'est par l'emploi judieieux de la méthode des centres d'in­tercts ?

· ~·is?ns ~out cIe suit~ 9ue c'est cette méthode qui nous a le plus l~t~resse lors de la VIS!tp cIe l'Exposition scoalire de ~Vlontreux orga~llsee par la rSociété pédagogique de,la Suisse romande en J'ui~ denller Nous avon' t' "'1 . l' ' . • c s es l1ne qu 1 y avaIt ,a ample moisson I)our nos classes.

D'une ~lanière concrète , nous essaierons d e la familiaris er ::lyec l('s llwdJ'PS qui n'ont pas encore fait sa connaissance.

':Ilici le c,ontenu du cahier d'un élève dt' 1:3 a ilS trai!ant de la qnesllUll du Loi/ .

1. L.;~le kcl~lre sur l'industrie laitière avai,t inauguré !a série de.s exerc.;ces .. Ble.1l entendu celle-ci avait été suivie d\ll1 · ~Olnmen­talJ'(' et (1 explIcatIOns introduisant bien la question.

· ?:r Url<' .(~ictée .sur le Lait est venue ensuite apporter <,erblins malHldUX ] ll' cessmres pour les travaux qui allaient suivre.

;'J. Cet exercice orthographique était suivi de J1lOts à relever. ~c~ mots et les expressions que l'élève avait mal orthographiés l:. la l{'l~ ~ r~le\lés, ma~s helU'eusement pas de la manière pratiquée U1C?I.L .dan; n.om~).1 e de classes: Les verbes étaient précédés dL' lem sllJet, l adJec tIf du nonl auquel il se rapporte , les nl0ts d'usa u (:'

de. lem's honlonymes (-corps sC/in, le sein de la terre. il ceint u~e C~I,~lture, n~tre, s{(int patron, etc.) Exerdces Iplus profitables que des selles de dIctees sur lesquelles on passe COl11tme chat sur braise.

, . 4. Le ~Iu~trièlne exercic~ '~ortait .sur un questionnaire se l'ap- . pOl tant SOIt a la lecture, SOIt ra la dIctée précédente.

. '. Cét~it l,à. une. excellente préparation IÙ la composition fIan­Ç~ISC qUI allaIt SUIvre. Il est superflu de donner ci-après un spé­Cll1len des questions posées. .

· ;:) .. L~ calcul écrit entrait en lice. Sur la sixièlne paO'e de ce cal:ler .(al relev~ l'.én~ncé de l 'un des 'calculs proposés. /'Sachant qL~ U~l kIl.o de ~aIt renferme le '5 % de beurre, de quelle quantité de ~aJt 'Iaut-Il relIrer en un an, le beurre nécessaire ù une fanlille de ~ personnes, sachant que chacune d 'elle en consomme 25 0'1'. par Jour. » n

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Un autre: « Dans un alpage i'l y a 47 vaches, chacune a donné en 1110ycnne 5 1/ 2 litres de lait par jour. Quelle quantité de beurre et de fromage nlaigre a-t-on f'abriqué pendant ()8 jours, sachant que 100 litres de lait fournissent 9 kg. de froulage et 4 kg. de beurre? Quel est le produit moyen et brut d 'u.ne tête, si le beurre vaut 4 fr. ;:)0 le kg. et le fromage 1 fI'. 80? »

H. ne très intéressante statistique fournie par le InaUre ve­nait illustrer l'exer-cice précédent:

On y lisait le nombre de têtes de b étail bovin et caprin se trouvant en Suisse, dans l e c'anton -de Vaud, - la quantité de lait fournie annuellement, la proportion utilisée pour la consoI).llua­tion , celle absorbée par l'industrie, - des données sur la composition du lait, - la 'COluparaison sur les quantités fournies par les diHérentes races , etc .. etc.

7. ,La lTlOnotonie de ces chiffres était coupée par une belle page sur les Races cie bétail en Suisse, texte qui a\ ait dû faiTe l'ob-jet d'une dictée.

8. Inutile de dire que la géographie devait intervenir. Une carte de la Suisse, IŒuvre de l'élève, a-cc0l11'pagnée d'une légende, donnait une idée assez nette de notre industr,ie laitière - lait con­densé (IGuin , IChmn, etc.), chocolat (Veve) , Broc, etc.) , fl'olnages (Emmenthal, GruyèTe, 'Conches, Bagnes , etc.)

Cene-ci était suivie d 'une notice sur les expor tations et les il)) portations (beurre, bétail de boucherie, lait ,condensé, chocolat) .

9. Un exercice de cOml)osition sur cet objet arrivait là son heure. 'Celui-ci était suffisamment préparé, l'élève n'avait pas là n1.ettre à 'contribution seulenlent l'inlagination mais il pouvait bâ­tir SUT des choses vécues émanant du luilieu.

10. Une belle page -de -calligraphie portant des « Buvez du lait Suisse », « Le lait , source de santé », « IChocolat au lait -des Alpes », etc. !faisait un bel effet à la suite des leçons précédentes.

11. L'agricuHure a aussi fait les frais -d'une ou -deux leçons. On y a traité des prairies naturelles et arHficieTles , des Iuélanges recOlnnül.ndés.

,12. Le douzième nunl·éro ,conlportait deux pages cl annonce.s relatives au lait, au frmuage, location -d',alpages, C0111posées par l'élève ou découpées '<tans une revue agricole.

13. On pouvait encore y voir quelques notes se rapportant aux alpages , aux. pâturages. Des gravures découpées représent'ant l'in­térieur dune frol1l.agerie , etc.

Que de chos~s intéressantes on aurait encore pu faire entrer dans cette étude. -Gitons notamn1.ent les anléHorations des alpages, routes , bisses , subventions.

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Donner aux élèves lïd ée d 'un consortage, d ' une association , cn citant celle des Producteurs de lai t.

·Comme l' école doit avant tout éduquer , il y avait là am.ple matière il glaner (lait ,mouillé, etc.) Un 'cahier ainsi conçu forlm e un tout 'que l'élève tiendra ,à consulter plus tar·c1.

Il n e s 'agit pas ici d 'un enseign em ent Sj st é11l'atique. Les cen­tres d 'intérêts supposent des connaissances acquises en suivant le Plan à 'études tel qu il est. Ils sont un complém ent des tâches toutes trouvées qui grou )ent et fix ent les connaissances, éveillent chez J' enfant l'intérêt. L. D.

La pédagogie communiste Nous en ,étions au d essert. Le dîner avait été ahondant et

les vins génér eux. ICe qui explique toujours un ton ·élevé -de ,con­versation. On effleurait tous les sujets . :Ylo nsieur IPoirier ânonna des 'considérations sur les élections allemal~des. ILe jeune Branche, -très au courant -de ce qui se ,fait dans le vas te m O'nde, exécuta la sociét é des nations en troi s phrases e t six m ouvem ents. Un indus­triel, r etranché d enriè-r e ses 10lrgnons, émit peureusefJ.l1 ent ses opi­nions sur le plan quinquennal. Tous parlèr en t alors ù la fois. On venait -de ser vir le café; on faillit r enverser les tasses. Une voix enfin donüna le tUll1ulte : « Le plan quinquenna,l , le COill1--l1lUniSnle, qu el fiasco! quelle débâcle ! Nous avons pris au sérieux cette fa'rce ; nous avons r ecol11ul1andé nos carne ts d 'épargne à Dieu! Quels naïfs nous étions ! Le C0'l111l11Unisl11e s 'est sui,cidé, le com'mlmiS'lUe es t lllort. Au r este, qu"était-Ï'l ? L e génie de la d es­truction. On a tout d étruit. -L ardeur est tOlll~) ée et le r égime avec lui ... » « Il >> se tu l, mit les deux pOU C-2S -da ns les p och es du gilet, les 111ains 'allongées sur son ventre .... Il jouit b éaterment de l'im­pression qu'il venait d e produiTe.

Il y eut ainsi d es nlÎlliers d 'exécutions, dans tous- 'les dîner s de tous les hourgeois d e la te-r'r e. L es journalistes eUX-'lllêmes - e t les plus sérieux - ont décr été à tour d e hras « que ç.a n e dure­rait pas ». Et pourtant , 111algr é l' éch ec de 'certa in es entreprises, il f aut bien r econnaître que ça d ure. Qu'on le veuille ou non , le

. r égime tient les u sin es produisent quand m êlne et des cons­truc tions nouvelles s'édifient.

Il faut ·avouer qu'il est ttr ès rd ifficile de se f aire une opinion sur les choses de Rus-sie. Tout est rose pour les uns , rouge p OUll: les autres . Les alchimistes r évolutionnaires ont trouvé le secret du bonheur. La so'ciété est un paradis terres tre. Ou bien , o n a

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'tout détruit. L 'oppression a m?llliplacé la Iliberté, les bons senti­lnents papulaires ont fait place là la haine et 'Ù la rage de la per­sécution.

Da ns le domaine p édagogique surtout, l'on se dem.andait là 'quoi il fal'lait s 'en tenir . On nous a dépeint d 'une part la furi e d es instItuteurs « Sans-Dieu ». On 'a vanté, par ailleurs , la lar­geur d e vue des progra'lll'lneS scolailr es ; ·d es statistiques ont nlon­lr6 le prodigieux élan donné à Ua culture d es 'masses prolé ta­Tiennes; d 'autres n 'ont vu dans l' école russe qu 'un atelier ou lUl(' cuisine.

Gr, un livre vient de paraître qui jette enfin une pleine lu­l11i&re surr ces « questions disputées ». 1) .

,Cc n 'est pas un épais volu111e C0!l11lme on en voi,t trop aux V1-:trines d es librairies , que p er sonne n e lit , qui 'contiennent tout, sauf 1e principal. :\1ais un volume substanrtiel d e deux cent ving t pa­ges , une étude objective ·de la p éd agogie C0111'mUnst'e vue par un 1naître d e la p-égagogie catholique, un jugem ent précis porté sur l cs essais tentés en U. R. S. S., un classem ent définitif d e !leur va­l eur.

L 'école c0l11'muniste a 'n e ttem ent pris parti contre la bour­geoisie, contre la religion . Elle ne vise pas au perfeotionllerm ent de la personne lnais là l'-accroissell1ent d e la production. Elle es t de­venue avant tout un endroit où l 'on apprend la fabrication. L 'hom-m e, qui n 'est rien par lui-1nlêm e, n 'a - ch~ valeur qu'en tant qu 'il est parcelle de la ·collec tivité. L e travail le lie rÙ celle-ci et J'attach e à la na'ture. L'école doit. gagner Ile cœur de l' enfant aux n ouvdles doctrines . IL 'enfant -appartient !à l'Ettat. Il n 'y a :plus d e

. puissance paternelle. L e p èr e et le fils sont des « -ca:Il1arades ;.) l 'E tat doit user d e sO'n droit pour failr e d e l 'élève un 'l11ilitant con­v ain/cu. C'est ù l 'école là 'préparer le paradis terresrtre. IComment ?' E n augnlenta nt de plus en plus la cuLture « polytechnique » de l'ouvrier . L e cOfJ.11tll1uniste idéal n 'est ni ll1écanicien , ni 'm·açon, ni l)oulanger : il es t tout à ,la fois . Il embrasse tous les ·m étiers. Na­turellem ent, on en n 'est 'p as encore là ce stade. IMais on s'y pré­pare. Déjà les écoles sont en r elations -étroites avec les fabri­:qnes ou 'les grandes f errmes d 'Eta t.

L e C0111'nlUniste, t el 'que le veulent les p édagogues de l 'U. H. S. S. est un hOll1me nouveau qui a secoué toutes Iles idées bour­-geoises, qui s 'est d élbarrassé d e Dieu pour servir la déesse Huma­nité~ unique but d e tous ses labeurs , un hom-m e nouveau qui s 'é­lablit sur la terre en ill1aître souverain et qu i prét end l'asservir.

On a tort de prétendre que le -c0111muniste n 'a pas de r eli­. . gion. Sa doctrine en es t une avec dogme et !morale. Il adore

1) « La Pédagogie Scolaire en Russie Soviétique» par Eugène Dé­v ilucl , clan .' 1 ~ coll ec tion d es « qu es tion s d isputées » . Prix : :2 fI'. 40.

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l'Humanité. Sans doute , il a liquidé le ·divin. On a détruit les églis~s. Avec fureur , on s'attache à arra,cher d e l 'â'111e populaire, p.ortee naturelle'l11ent vers le nlysticisll11e, toutes tra'ces des an­CIennes 'C~·oyances. « La foi et Il'idée ·de nieu ont é té remplacées par la SCIence et l'idée de la ,machine. »

,Mais on .ne r ésurme pas un tel .livre. Il est si riche qu'on es t tente, en le lIsant, de tout souligner. Avec cela, ém'it clairelnen t, en un,e. langue soignée et concise. Le plus bel éloge qu'on en peut fane , cependant, c'es1 de dire qu 'il es t vrai. Rièn n 'es t af­finné. au ~asard . L:auteur ne s'est lnis dans son livre que pour eX~imll1er a la lumlère de notre foi ce qui se ,fait en 'Russie au i)omt de vue pédagogique, Le problènle ,des valleurs y est r ésolu ~vec maîtrise: ICeci est juste. 'Cela ne l 'es t Iplus. Pourquoi? Et l auteu~' ·de nous tracer tout au long de ces pages le tableau de ce que dOIt être une éducation intégralenlent 'catholique.

Je n e saurais nlieux terminer qu 'en citant Ull passage d 'un article du R. P. Lavaud, O. P. sur ce mèm e livre:

« ,Ceux qui ont suivi depuis plusieurs lannées, en particulier dans la revue « Nova et V êteTa » , les travaux de pédagogie de 'M. E~gène. Déval~d dans lesquels la · foi du prêtre et la sagesse du theologlen 'amlll1.eni si hautem ent l'infol"mation du snécialiste, n 'auront pas de p eine à croire que cet ouvrage soit, et.L de beau­coup, la 11leiIieure étude catholique sur le bokhévis111e parue en français jusqu'ù ce jour. »

M ce Z el'mCltten.

Empoisonnée dès la source La nouveJle fournée d'élèves a eu le temps de montrer sa physio­

n omie. L'élite elmboîte san.s effort le pas allègre du régent; la ,masse suit cahin-caha dans une honnête moyenne; en 'queue se traînent les a utres : cancreS"; enfants tarés ou arriérés. A tous les r angs intel­lectu els s 'a!gitent des indisciplinée.

"Vo'u s connaissez les variations des indésirables: P ier,re, névro­paUle, à la merci du moindre heurt, comme une b alance f.oll e ; Louis, instable et m ania;qu e, charmant garçon hier, aujourd'hui agaçant ; J ean au regard h éb ét é, presque éteint, étranger ,à la vie de la olasse ; E mile, farouche et r enfrogn é.

.La collection des malades l'3e renouvelle d'année en année avec un e cons1tance déconcertante. Que valent pour eux toutes nos indus­tries pégagogiqùes et nos recommencem.ents inlassables?

« Travail de Sisyphe », soupire l'éducateur préocc·upé du s·ort de ses semaill es. « Vous a urez toujours des 'pauvres avec vous », l~é-

l - .383 -

pliquc un vieux rég'ent résig né. ,Faut-il en 'prendr e s on parti? Fata­lisme décourageant. V 'Eglise qui a ccueiLle cette parole des lèvres du Sauveur s'en autorise-t-elle pOUl' négliger le soul31gement des misères imméritées et ,m êm e des infortunes encourues par la propre f aute des mnlllolll' eux?

n faut aUer à la source de la déchéance spirituelle ,plus prof.onde qu e le dénouem ent des biens terrestres. Mais ,qui nous l'en eigner a? Notre 'préd écesseur? Il a connu ces enfants teJs que votre observation le,,:> a clécouv erts. Chez les pères p eut-être? Ce sont là des détails aux'­f!u eh; beaucoup d'hommes dédaignent de s 'intéresser ; .il faut d 'wbor l scnger aux affaires', au hétail, aux « amis », peut-'être aussi à la politique et laisser ces b agatell es aux femmes. 'Reste la mère qui, pal'.rois, fait des allusions discrètes; son amour quelquefois clair­voyant dev ine l'origine de la n ervos ité, de ,la débilité, de l'esprit d 'insu­bordin at ion, du caractère dissimulé, .. mais n 'ose a1ppl'ofondir ce dou­loureux mystère.

La science de l'âme est restée longtemps dans quelicru es indica­tions générales sur la genèse des anomalies psychologiques; elle a tS OLl:pçonné l 'influence durabl e des fortes impressions de l'enfance, les observations sur les premières années ne datent pas d 'hier. ~I{ais ces notions vagùes, ina·chevées sont r es tées là rétat rudimentaire.

POUl' connaître avec ,préci sion ,l'origine psychologi,qu es des 'troubles m entaux dïntensités variées, il a fallu disséquel', analyser la vie in ft

1érieure des malades, isoler le fait à expliquer pour en poursuivre la trace jusqu'à la cause. Voici un .garçon obstinément fermé à toutes les suggestions de bonté, âme emmurée, sans accès. Qu' es t-ce qui a cO'ID]Jl'imé l'expansibilité juvén ile? En réveillant et en r av ivant le:::; souv enirs de ' la prime enfance de ce sujet souffra nt, le psychanalyste appl'end- qu e la jeune nature san guine a été mal adr·oitem ent hous­pillée, ondoyée, refoulée pal' un père ,qui a s implem ent voulu pré­yenil' les élan s inconsidérés et qui a fini par paralys·er tout essor. Aill eurs des fautes dissimulées, mais non désavouées, surtm.lt les .:TI anquements graves contre la pureté, .produisent le mutisme, le r'e­plicment dé-létèl'e . ur soi-même.

C'est la psychanalyse qui s'est attachée à l'étude systématique, pa­tiente et objective de ces états d'âme; elle a d écouv ert les courants des énergi e intimes et souv ent incon 'cientes qui troubl ent la vie m entale des malades. Elle a dissocié les souvenirs noyés en q uel.qu e . sorte :dan s les survivances à pe ine écha'ppées à l'oubli. Les a liénistes ont plongé ,la sonde dans les toutes premières r éminiscences d e leurs cli en t ·; Hs ont considéré comme liés par un e étroite affinité l'état m ental normal et les ' déformations morbides, de sorte que les décou ­vertes de la psychiâtrie ont .j eté un jour l,umineux sur les troubles .lTIcntaux moins · accusés, üom,me ceux de nombreux enfant s inca­pables de s uivre régulière m en t la clas e.

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On place l'âge de dis'cernelment auxi alentours de 7 ans.

L'hygiène menta,le, science analytique de l'âme, c·onfirme lar ­geme nt, mais plus :p éremptoirement et avec preuves à l 'appui ·cette' vue de Nicolay: « Dès trois ans environ, un enfant peut assurémen t compter cléjà dans la catégorie des mal élevés et se révéler comme un petit è tre complètement désagréable.»

D'où vient cette déviation précoce? La constitution ac tu ell e du jeune être est le résultat de l'hérédité et de l' éducation; celle-Là est un ensemble cIe prédi 'pos itions auxqu elles les influences du milieu vont imprimer Ll11e direction déterminée. Pra tÎlc[uemen t les deux fac ­Leul'::; se/mblent également importants.

/Pour ce qui con c.erne l'influence du foyer, ,à peu près e·xclus ive· à l 'àge considére, l'ily'giène .m entale a formulé ,qu eltqu es remarqu es qui Ront presque des lois psychologiques et dont les trois suivantesi mé­l·itent parbculièrement j 'attention de l 'éducateur:

1. Avant l'éclosion de la raison, l'âme de l'enfant est façonnée: pal' l'em.preinte d'excitations multiples: Le nourrisson, impuissant à fail'e pitié, im'pose S'a. volonté à la mère faible; bébé tapageur ·fait. da,n sel' à sa tfan tais ie son entourage am·oureusem·ent bonasse; le m eu ­ble inerte est Clhâtié pal' le petit .grog non m a.la droit. Tel 'pèr e, ' bour­reau de travail, ne s'occup e furtiv em 'ent de son reâeton :que pour l'accabler de caresses inte,mpe.stives ou pour exercer sa:ns cœur Ile mi­ni stère ,de la rigu eur. La jeun e ti.ge lJOuSSe de tra,;ers dès la ra'cine.

2. La cause des troubles mentaux qui se manifestent à l'âge mûr gît généralement dans (les impl'essions délétères profondes et durables de la r,rime enfance; c'·est un véritable choc mental qui courbe la jeun e: tige. N'oublions pa,s la nature adamÎJque de l 'enfant, aux agu ets pour préparer ses premières prouesses; l'âme es.t en queo1clue sotte mise' ,sous pression, et l' ex'plosion passionnell e pourra se différer ,jusqu 'à la matu:l"i té. Voici quel1ques-une,s de ,ces ·émotions-chocs, générateurs, le dés équilibre: la sévérité outrée, les tirai.Hements e,t .les querelles entre père et mère, les licences du personnel ,de garde, m embre de' la famille ou domestique, enfin le manque · de réserve en présence cl e l 'enfa:nt.

A ·quoi tient 'l 'efficacité dura,ble de ,ces i-mpres,sions ? L ',enfant, de toutes ses énergies, tend vers la vie intense. IDans son horizon li'mi ­té,les faHscités prenne'nt des proportions gi.gantesque,s, peuvent en­vahir Je champ de la conscience et mouler les disposHiol1oS mental-es d'une !façon presque dur,aJJle. Le cœur et l' esprit de l'enfant, ori­ginellemeint enclins au mal, cèdent tro'p facil em e.nt aux Îllflu ence·s mauvaises.

3. Le milieu familial, en dehors des émotions-chocs, exerce une action continue le plus souvent décisive. ILe Play montre ,comment, clans la .famille soudhe', .l'enfant trouve un b erceau réchauffé par le!

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odévonement, illuminé ·pa·r l'exem'ple, où, ,sans iniUation. théodque, la génération de demain m arclle sur les traces ve l' tu eu·Res des de­vanciers.

Ici il faut rappeler le .fal't funeste et fr équent des unions ins tables où l' enf a.n t est dérouté dès les pl"e,miers lJas: ras,semblemen.t de gens sans cœur, s'ans amour; foyers souillés par le vice, impur qui ïntoxi.que la s·our,ce de l a vie; m a isÛlll,s -diSos ociées peu .à peu par l e dissolvant insidi eux de l'alcoolisme; équipes de manœuvres où le fardeau du travail excessi:f et précoce r abougrit le travail.leul' e n h erbe. IBref, les ImuHiples ma.nifestatiolls de l' égo ïsm ·e et de lï gno­Tance, contrepied de l 'es1prit fami/l ia l, plongent l'enfant dans une atmosph èr e délétère et .arr,ètent son é·pa noui ssement.

ILa 'plupart des j eunes déshérités cl e nos classes ont été faits ce (IU 'ils s ont, victimes de .graves ,n égligences et de gros1sièl' es err eUl',s éducat iv es.

IDans le récent cours d 'hygiène m entale clonné à Lausanne le 20 octobre, l'un des 'conférenciers, le Dr IBrantmay, a insisté SUl' c·e Ifait qu e l 'observa'tÎon des r ègles de l'hygièn e mentale de l'enfant doit c'Ûmm e.ncer ,aux fian 'çaill es de .ses parents. Plus tôt est certai­lloment encore .plus sûr.

Ajoutons que Ja ,,j e scolaire aussi devient quelqueJois l'occasion , l'a ttHude de ,l' éducateur peut même cl ev·enir la cause de difficultés lJsychologüru e.s che,z les él èves. l e conseil du IDr Brantul'ay s'ap.l)}ioque ai.s·émentà notre 'condition.

Le lignes précédentes n'ont fait 'qu 'eln tamer le douloureux pro­b lème des .i eunes fumes m a lades . POUl' .l eur venir en a ide, il .faut sans doute ,c·ommencer par comprendre leur état et l'origine de leur mal. L'intelligence affectueuse est le pre·mier ,geste de la bonté. G.

L'éducation civique Dans le dernier Annuaire de l'Instruction publique en Suisse )

1\11. le 'Dr Bolle puh'lie une fort intéressante étude sur l'éducation -civique.

Tout en engageant vivem ent le P. E. il se procurer ledit An­nuaire auprès du DéparHmlent, nous relevons , là son intention , quelques passages de rartic1e de I~II. Bolle.

P eut- 0111 ·étonner qu'il y aH crise civique lorsqu 'on sait ce :qu'est 'parfoi s la préparation du futur citoyen à r école?

r a i connu des .i eunes gens qui son t arrivés au baccalauréat san s a voir reçu de ] eç.ons d 'instruction ci v:ùqu e pro:prement dite. Il existe des collèges classiques et des 'programmes où l'on entre deux ans avant ]a fin de -la sco larïté primaire et cl 3ns l es'Cl'ue'ls lÏnstnlction civique n 'est

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qu 'un enseignement accessoire de l'histoire, r udünentaire et occa­sionnel. Les j eunes gens qui sOTtent de ces classes appartiendront pourtant là l'élite intellectu~ll e du pays!

Quant à l'instruction civique là r école primaire, .s i fen · cro is des témoi.gnages dignes de foi ,provenant de divers cantons suisses, ell e e~t souvent encore donnée d 'une façon scolastique, avec le sou ci d e fair e acqu érk là l'enfant un bagé\Jge de connaissances théorilques qu 'il emma­gasine péniblement, a u cours d e .leç·ons arides et ingrates . Le fa it pro ­vient tantôt du 'manuel en usage, tantôt du maîtl' e lui-mêm e, qui ne voue 'pas pe:rsonnellem ent 'à cet ens'eignemel1t l'i'ntérêt 'quïl mc'rite. Rien pourtant ne saurai t être plus vivant que lïnstruction civique. J e crois qu e, sous lïnfluence du manuel d e Numa Droz et de la vi e poli­ti'que du s ièc le derniel', dès 1874, on vo u ait autrefoi. ' à cette branche. un e intér,êt beaucoup plus marqué qu 'aujour rl'hui.

La marotte de l'·é tendue des connaissances théoriques et abstn\ites, en matièreclïns t'l'uction civÎIClue, tena ill e encore de nombreux \maîtres. \if a lgré tous ,l es conseils et tous l es avertissements, il en est encore qui initient leurs élèves à la chose publique en commençant par leur hil' e apprendre pal' cœur une mauvaise définition de l ',Etat. Puis il s }l é;l.SSe l1't aux tr-oi s pouvoirs et .se p erd ent dan s 1es d 6{ails de l' appR l'eil judicjaire,

L' école pdmaire se doit naturellement d e donner à nos enfants un minimum de notion' civirqu es, ~/I ai s l e ba/gage des connaissances peut 11 ',être 'pas considérable. Que l' enfant connaisse, en sortant dc r écol e, ,l' existence de.s trois pouvoirs, la dénomination et la fonc'ti on l' ssentielle d e cfiacun cr eux', leur mode d '·électiüll, et cela pOUlTCI s uf ­fir e jusqu'au momen t où la pratklu e lui en apprendra dav a ntage .. A càté de cela, par des exercic es appropriés, bien là la portée des en­fan ts, choi sis dans le cadre de leurs intél~êts psychologiques, o'n fa.­vQJ'isera, gl'àce à ce tra v a il pe.rson nel d e l'élève', Il'acquisition cl e queLques .autres notions précises .qui leur rendront vivante l'activité civique déployée autour çl' eux. En effet , ayant, par ces exercices pl'a-· ti{lU eS (vojr ceux ,qui s.a nt proposés pa,r not'1'e manuel), compl'j , d é:j ,~, ,ce rqu 'es t la so li darité, le ,besoin d 'organisation, la loi et la cons- , titution, dont ils aur·ont vu les textes, ayant compris a u ssi la s i,tu a tion; d e lïnc1ividu cla.ns la famille et dans la société, vu des locaux de vote,. clemancié a u maître avec cette curiosité qui les caractérise, l es, ex-· plicatiol1s destinées à les écla irer sur te l ou tel point, l es enfan ts a u­ront déjà vécu en petit la vi e civique et ne seront nulle'm ent dépaysés, 10 1'S(lU11s 'eTont, après la fin de leur scola,rité et avant de devenjr' élccl e urs, des témoins des g l~andes manifestations polHiques. Us \se­J'ont ainsi 'pourvus d'un bagage bien suffisant de connaissances. L 'jniérèt qu 'ils a uront pris a ux exe.rcices pratilques, auxquels nous atta-· chon s un e valeur considérable autant qu'là ceux de grammaire ou d 'a],ithméUque, l es poussera plus , taTd là en apPTendre davantage par eLlx-:mêmes. Hs reprendr.ant alors, si cela leur convient, le texte même' du petit manuel, l e reliront avec plus de maturité d'esprit, et ce q u e'

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le ma,nuel n e donne pas, ils auront cent occasion ' de se l'assimilel' par ailleur,j si vraiment la curios ité l es pi·que.

Des citoyens indé.pendants

.Hiell n 'es t p lus décevant, dans l es combats civilqu es, que les mou­to n s de Panurge, l es embrigadés qui exécutent sel'vilèment les ordres dcs chefs politiques dits les ({ meneurs ». ICes meneur' existent d 'a il­leurs dans tous ~es milieux politl!ques et spciaux,

H est au pouvoir du maître dïns tru ction civique d e contribuer .à l'endre ses élèv es inclépencla n ts, à c·onclition de .. e tenir lui-mêm e S Ul' le terrain cl e la plus parfaite ob jectiv ité. Un systèm e p édagogi·qu e ch e L' à mon collaborateur '~\tI. :Vla.x Diacon, est celui qu 'il appelle la ({ thèse-discussion ». L 'exercice consiste en ceci: le m aître choisit un suj et cle co'ntrovel'se: IL e s uffraq:e féminin, l a sUPPl'ession d e rar,mt~e,

Je...: barrjèl'es doua,nièl;e ', etc. Il llnscrit fùU haut rlu tabl eau noir, pui ' il l artage tableau en deux moitiés pal' un tra it vert ica l trac é au milieu . Il. engage a lors les élèves là lui dire leurs arguments pour et con tr c 1ïnstitution ,qui fait J'.ohjet du ·d érba t. Il les inscl'it a u fur et à m es ure (lU 'ils so nt présentés, même dan' lIa fO'l'me incorrecte ou ,gau che en laqu elle l es garçons se sont exprimés, Il note rà gauch e les argumcnt."i VnU]', 'à droite les arguments contre. Il dir ige, s i besoin est, l e débat ,en s u ggér ant des réponses. L a plupart du temps, le· enfants y a p­p arlent un intérèt p assionné, se ,faisant l' écho le plUS souv ent, d e <.: e qu 'ils ont entendu dans l eur milieu familial. Le 'maîh'e compare a lors les ai'guments et ch erche à dégager la l eçon du clébat, fa isant com­vrend1'8 sans peine qu 'aucune question ne peut êtr e tranchée <rune fa(iUn la pidaire et absolue, que toüte théorie peut ètr e défendue et comJ1attue avec une entièr e s in cérité; et il constate parfois qu e les enfan ts eux-'rn êmes en arrivent à d els solu t ion .' moyennes assez ])im l

'l·qu.i.librées,

11 est évident que 'la pel' onnalitÉ:' du maître .ioue ici un ràle de })l'('miel' p lan. Un homm e de parti pris poul'rait, \pal' ce m.ayen, exül'­ce l' un ·~ lûcheuse influenc e sur se ' ,élèves et violer le principe de la n eu trali té d e l'école en. matière poli tique et confessionn elle.

Néanmoins, je n e crois pas commettre un impa ir en suggérant aux. maîtl'i}S pondérés et obj ec tifs le petit exerci ce en question, Il f::\it pa l'­fOLS nveni!' l' enfant de bien cles pré.iugés et l'ori ente ver.' un e cer-t :lÏll t: ïndé]ll'nclance de jugement.

LCi:i Cluestjons "oumises a u }Jeu,p le n e doivent-ell e..,; pas ell es ,luss i .èt l ' ::> c1Lcutées à fond, à la Ilumière de ' argu ments pOUl' d !les iirgu­m en ts cOlltl 'e, et fina lement résolue' dans lïntér êt génér a l ? Le garço n A.uquel il aura été donœ:\ de pal't ici p81' à d es exer cIces d'J ge nre cIe ceux que in viens de s ignaler Sel'R ce l'tain ement mieux. p'éparé à l'exercice consciencieu X' de so n devoir civique et aura toutes l es Ch ';1l1C C:ë d'c'chapp er à l'emprise des .m eneurs qui n 'a pas' tOll .ioUI'::; 1)OUI'

.J ]-lj cc tif Jes int l>rê ts supérieur.:; d e l' Eta l.

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Le di'scours .de M. Escher aux soldats du Régiment 6

Nous somn'les heureux de publier aujour.d'hui le texte conl-' plet du beau et profond discours de wI. le conseiller d 'Etat Escher ,. ~\ l'occasion de la rell'lise des drapeaux des bataillons Il et 12 sur' la P1anta. Elles sont tout un enseignement.

Officiers, sous-officiers, soldats,

Les parlements cantonaux et les -gouvernements . de IGenève e t du Valais ont adres·sé officiellelnent au régiment f) leurs remercie­nlents patriotiques et leur r econnaissance.

Ir os chefs militaires, à leur tour, se sont exprünés élogieuse-­m ent sur la conduite parfaite des hommes du régünent.

L'opinion publique, de son -côté, a manifes té sa gratitude. Un journal très important , qui paraît à 'Genève, n écrivait-il pas, sous. date du 14 novem'bre, « Officiers, sous-offitCiers et soldats du ré-· giment 6 ont droit ù la reconnaissance de Genève. »

A 'ces manifes tations flatteuses, nous n 'avons rien à ajouter­s.in?n que nous som'mes fi er d',être à la tête du Départelnent lni-· htalre du canton dont l es troupes ont un sentiment si exact du de­voir.

A dire vrai, vous avez répondu ,à ce qu 'on attendait de vous. Lorsque la patrie, en 1914, dans d es heures angoissantes, appela vos pères sous les drap eaux, ils n 'hésitèrent pas un instant ù quitter foyer , femm e e t enfants pour aller 1nonter une gar·de vigi­lante aux frontières lointaines du pays.

Et lorsqu'en 1918 des esprits égarés ont tenté de fOIn enter la révolution et la guerre ,civile, 'ce furent encore les troupes valai­sannes qui eurent l'honneur d "être envoyées aux postes les plus. c.\angereux.

Vous vous êtes r endus dignes de vos aînés de 19,14 et de 1918 et vous pouvez rentrer chez vous avec le. sentiment d 'avoir rempli votre devoir , sans restriction. Nous, qui sommes restés au pays , nous avons suivi avec én'lotion les événements de Genève et nous. avons constaté, avec intérêt combien le Valais , ces derniers jours ,. était de cœ ur avec ses soldats.

Notre canton a été h eureux, dans ces h eures graves, de pou ., voir prêter son concours confédéral au canton de Genève auquel le lient tant de liens d 'amitié et il exprime le vœu que ce canton soit préservé, là l 'avenir, de nouvelles épreuves, et puisse aller au_ devant de jours paisibles et prospères!

Soldats, vous avez .fait votre devoir! Mais les événements douloureux de Genève ne sont pas li-·

quidés pour autant.

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C'es t (lU X autorités quïl appartient maintenant de faire leur devoir. Les faits regrettables qui se sont passés oÙ Genève et Lau­sanne ont 'mis là jour une situation qui donne sérieusement ù r é­fléchir.

En tout prem.ier lieu les p ersonnes r esponsables du sang qui a été versé à IGenève doivent répondre de leur délit devant la jus­tice.

ILes victimes innocentes de la rue, les r ecrues ·maltraitées , les ~oldats bafoués exigent d es sanctions.

-:Vlais cela n e suffit pas. Les vrais coupables ne sont pas ceux qui, ces jours der,niers , 'à Genève, se sont élevés subitement contre l'autorité d e l'Etat. Les coupables sont ceux qui, depuis des an­n ées, ameutent le p euple par la plu11.'le et par la parole, insultent impunélne'n t Dieu et la Patrie, fonlentent la révolution et bafouent la démocratie e t l'année. Il faut Inettre fin aux m enées des révo­lutionnaires.

Et si la législation actuelle n 'y suffit pas, nous devons en créer une nouvelle qui garantisse la liberté du travail , la tran­quillité et l'ordre 1)ublics.

Nous devons, d 'autre part , procéder là un assainissement. Nos belles cités ne doivent plus servir de point .de concentration ù la li e des populations.

Qui,conque abuse d e l hospitalité de notre IPays doit en être expulsé impitoyablement.

Enfin, ' la Suisse doit se rendre compte que la déll1.ocratie ne peut exister que si cette dernière est appuyée sur son vrai fonde­n'lent, soit sur le respect de l'autorité tant divin e que civile.

Un Etat qui ne se croit pas r esponsalble devant le ICréateur est bâti sur le sable.

Les derniers événements sont aussi un avertissement pour ceux qui ,croient que nous pouvons nous passer de notre année.

Nous n e SOlumes pas de ceux qui veu1ent aveuglénlent toutes les d épenses pour l 'armée, 1l1.ais nous ne laisserons pas toucher :à notre armée de 1l1.ilices, destinée à la défense du Pays. Quiconque combat notre armée fou'lente le désordre et n'line J'lEtat.

J e ren'lercie les autorités de la ville de Sion ainsi que toute la population pour la réception qu'elles ont préparée à nos troupes hier et aujourd'hui.

Vous avez ·compris que 'nous n'avons pas de soldatesque, ainsi que l'on a osé nOI11.-mer notre al'l1~ée, mais une arn~ée re­crutée dans le peuple, une arn'lée conS'Clente de son deVOIr , une arn'lée que nous devons aimer et protéger.

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Offirciers, sous-officiers et soldats , encore une fois , nous vous relnercions sincèr elnent et nous vous souhaitons un heureux r e­tour dans v.os foyers. Le peup'le et les Autorités du canton du Va:ais saluent avec joie et respect les drapeaux du réghnent 6 qUI , dans un InOluenl difficile, loin du pays sur les bords du Lé­nlan, ont flotté sur nos soldats et de leur croix b lanche leur ont 11lontré le chenlin de l'honneur et du devoir. Ces drapeaux nous reviennent aujourd']11ü .sans tache. Et si jalnais la Patrie en danger devait encore une fois fair e appel là ses enfants ces dra ­peaux glorieux trouveront toujours des soldats prêts là se ranger sous ses plis avec la devise: .

Dieu) H OllneUl' et Pntrie!

Chronique de l'Union

Assemblée générale de l'Union du Personnel enseignant

En séance du 18 septembre, le Con1Ïté. cantonal a fixé l'Assem­blée générale de PUnion du P. E. au dinlanche 18 décenlhre , à 1 hôtel de la 'Planta, ù Sion.

L 'Asselnblée, qui s'ouvrira là 1 h. 20 précise, comporte l'ordre du jour suivant:

1) :Rapport du président sur l'activité du 'COlntié. 2) Situation de notre caisse de r etraite par M. l e Dr IBa} s. 3) InteIpr étation de 'la loi sur les conditions d 'engagement du

P . E ., par lM. le 'Conseiller d'Etat Escher. 4) Assurance sur la responsabilité civile du P. E . 5) ,Cr éation d 'un fonds de secours. fi) 'Revision des statuts. 7) NOlninations statutaires. 8) Question des traitements et divers.

L'exa·men de cet ordre du jour est de nature ù faire r essortir l'hnportance indiscutable de l'Assemblée génér ale de ,cette année­ci. Nous sonllnes donc en droit à cette occasion de cOInpter sur la présence de la totalité des adhérents à l'Union. Nous adressons un appel tout spécial à ,celles de nos collègues fém.inines qui nous gar.dent toute leur confiance.

IMalgr é les dépenses considérables que cette asselnblée occa­sionnera oÙ la caisse de l'Union, notre comité envisage le r eInbour­semènt d'une partie des f rais de déplacelnent aux partidpants.

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Les trains du Bas arriveront aux h eures suivantes dans la capitale :

L 'onlnibus à 11 h. ;")(j

Ceux du Haut:

Le direct ù 13 h. 10

L 'Olnnibus Ù 11 h. 02 Le direct ·ù 12 h. 08

Les séances du Comité ICantonal et de l'Assemblée des Délé­gués sont fixées au m ênle jour là la Planta: la première à 10 h eu­r es, la seconde à 10 h eures et deInie. ILes m embres de -ces deux or­ganes sont informés qùe ,cette dernière infornlation ti ent lieu de convocation. 11 ne sera point envo} é d 'autres avis p er sonnels.

IYI.

Langue française

Cours élémentaire Centre d)intérêt :

Le chauffage. Au coin du feu.

Matériel ri. préparer: charbon de bois , houille, anthracite, bri­qelte, coke - Gravure r eprésentant des m'ineurs au travail. (Le poêle de la clas'se est tout indiqué et nous r endra de D'rands ser-vices pour conduire notre leçon) . b

'. Fait-il chaud maintenant? Que fait votre mère pour réchauf­f~r votre ch~mbre ? Que brûlez-vous à la maison ? Quelscombus­tIbles connaIssez-vous? Qui coupe le bo~s dans la for'êt ? 'Que font les pauvres au comnlencelnent de l'hiver (ils vont ram'asser le bois mort dans la forêt) . Qui 'fabrique ·le charbon d e bois ? tConllnent ? ~ù trouve-t-on la houil'le ? Qui travaille dans la mine? 'D'où pro­VIent le coke? Comparez un nl0r,ceau de bois et un nlorceau de charbon de bois , un nlOl"CeaU d e houille et un morceau de coke.

Qu.ell es t la forme du poêle? Quelle est sa hauteur? Quelle es t la forme du tuyaux ? (cylindriqu e). Quelles sont ses dimen ­sions ?

Où aboutit le tuyau? (à la chenlinée) . y arrive-t-il en ligne droite.? (c?ntou.r.s); La pa,rtie du tuyau qui lui pernlet d e prendre une dlrechon dlff er ente s appelle un ,coude.

Sur quoi le poête repose-t-il? (Uli.e plaque).

A l'i~tél:ieur du fourneau que voyez-vous? Et devant ? (la porte, le tn'.OIr). Et dessous? (les pieds). A quoi servent ces diffé­r entes partIes? Pourquoi aes pieds? (ne pas ibrûler le plancher;

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surélever le poêle) .ComIl1ent prépare-t-on le feu? (papier, bois, charbon). Garnissons le poêle et alhul1ons-le (exer-cice pratique). Le poêle hUl1e ou ne fUIl1e pàs . Pourquoi? (ulauvais ou bon tirage de la -chenlÏnée). Que place-t-on habituellem en t sur le poêle? (une casserole d'eau) . Pourquoi? (faire chauffer ou bouillir de l'eau). Pourquoi? Donner l'explication . Quels sont les danger du poêle? (brûlures , nlaux de tête, trop grand chauffage et rhumes) . :vlesures à prendre pour éviter ces inconvénients.

Quels sont les autres appareils de chauffage que vous connais­sez? (réchauds à gaz, ù p étrole, à alcool, élec triques , chauffage central). ILe poêle de votre maison ressemble-t-il à celui-ci?

Doit-on jouer avec le feu? Quels accid~I1ts peuvent survenir? Devez-vous avoir des allUlnettes dans vos poches?

VOCABULAIRE

. a) Les nOfllS. - :Le fourneau, 'le 'poêle, le foyer, la grille, les flanlnles, les étincelles, la hUl1ée, les 'cendres, le 'cendrier, la braise, l~s tisons , le brasiers , le tirage, le tuyau, la clé, la ,chenlÏnée, la suie, le ranloneur, le fumiste, les ehenets, la créIl1aillère, les pin­cettes, la pelle, le tisonnier, le soufflet, le feu de chell1inée, l 'in­cendie, le tocsin, les pOlupiers, la pompe ,à incendie.

b) Les adjectifs. - nu bois mort) sec) vert. ILa houille noire) un charbon ardent) 1~ cendre grise) un feu vif) clair ) doux; la fu­mée légère) épaisse.

c) Les verbes. - >On allume) on éteint le feu, s)enflmnme; le fourneau tire) ronfle; la flamme s)élève) illumine la ,chambre; le feu brûle) pétille) cbw .. zffe la pièce; on souffle le feu , on l'attise.

ORTHOGRAPHE

Dictée J. - Une flambée.

On jeta dans la chenünée pour ranimer 'les bû-ches endormi,os, une brassée de nl'enu bois. Alors, -ce fut un beau feu clair, subi­tement, une belle flanlbée joyeuse iUuIl1inant tout, et un grand rond lunlÏneux se dessina au 111ilieu de l'appartenlent. Les flam­Ines dansaient, ' changeaient, s'enlaçaient, toujours plus hautes et plus gaies, faisant Inoriter et courir, le long des nlurailles , les Oll1bres a'llongées des ohoses. Pierre Loti ('1850-19-23).

Dictée II. - Au coin du feu.

Nous écoutions les mille petites voix qui bruissent dans le bois ell1brasé, le ,chant plaintif de la -bûche que le ;feu échauf,fe et dilate, le 'craquelnent de l'écorce qui se 'crispe et éclate. ne tem.ps là autre, le hurlunlent d'un chien venait se 111êler au faible siffle­ment de la bise et au bruit de la pluie qui ,fouettait les vitres.

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REDACTION DE LA SEMAINE

A. Cours élélnentaire) 1re Année:

ICOll1poser de petites phrases avec les n0111S suivants : le four­n eau , la fumée, le raI110neUr, le fum-Îste, les ponlpiers .

Ex. : Le fourneau répand dans la ,chambre une -chaleur bien­faisante.

B. Cours élémentaire) 2e aIulée :

Le frileux.

Faites le portrait d'un enfant frileux et d'un autre qui ne l'est pas, et dites ce qu'il faut faire pour n e pas craindre le froid.

Développement.

1. Paul, un élève de 111a classe, est un petit frileux. Voyez-le venir à l'école, les Inains dans ses poches, le dos aTrondi, un gros cache-nez autour du cou, qui lui cache presque toute la figure , une casquette qu'il a rabattue sur 'ses oreilles . ,Seuls ses yéux lar-1110yants et son nez rougi par 'le froid se laissent apercevoir. A le voir ainsi e'l1l'paqueté, ne dirait-on pas un petit Esquimau? Arrivé dans la cour, il va, grelottant, se blottir -dans un coin, ,à l'abri du vent, e t attend le coup de cloche.

2. Louis , au 'contraire, ne craint pas le froid. Il s'en vient bra­vant la bise, la tête haute et le Icorps droit; il court, se donne de l'exercice, se Ill'êle à tous les jeux. Aussi, voyez sa bonne mine, ses joues l'oses; il se porte certainenlent nlieux que 'Paul.

3. Ne soyons pas frileux; lavons-nous là l'eau froide; n 'ayons pas peur d 'aUer 'au froid et donnons-nous du lnouvenlent au grand air.

Cours moyen et supérieur

ORTHOGRAPHE

Dictée I. - Les bienfaits du feu.

Ne vous êtes-vous janlais denl'andé, mes ,chers enfants, l'hiver , en chauffant vos pieds là la cheminée, ce que c'est que le feu, ce grand binfaiteur des honlInes; le feu, sans lequel nous ne pour­rions ' pas faire Ull n10r,ceau de pain ; le feu qui nousédaire la nuit; le feu, qui dOlllpte les Inétaux, et sans lequel nous n 'aurions ni le fer ni le cuivre, ni l'argent, ni rien de tout ce qui se f-abrique avec eux; le feu, sans lequel , en un nlot, l 'industrie hUlnaine ne serait pas beaucoup au-dessus de cel'le du singe et du castor? Le feu n 'es t qu'une décOlnposition du bois ou du charbon, par ce grand roi du lllonde, l'oxygène. (C'est ce qu'on nonlIne la conl-bustion . Jean Macé.

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Questions. - 1. UécOluposer la première phrase en ses pro­positions. - 2. Pourquoi sans le feu une partie de la terre serait-elle inhabitable? (Par.ce que, dans les régions froides, les hommes ne pourraient se chauffer et 1110mTaient). - 3. IPourquoi s·ans le feu, Ile pourrions-nous pas avoir un morceau de pain? (Par'ce qu'il faut du feu pour faire cuire le pain).

Dictée II. - Chez la mère Barberin.

Au-dessous de nou~ descendait le vallon que nous venions de remonter, puis tout au bas se dressait isolée, la maison luaternelle, celle où j 'avais été élevé.

Elle était d 'autant plus facile à trouver au milieu des arbres qu'en ce moment i11ême, une petite colonne de fumée jaune sortait de sa cheillinée, et, montant droit dans l"air tranquille, s'élevait jusqu'à nous.

Soit illusion du souvenir, soit réalité , cette t'mnée lll'apportait l'odeur des · feuilles de chêne qui avaient séché sur les branches des bourrées avec lesquel'les nous avions fait du feu pendant tout l 'hiver: il me selnble que j'étais encore au 'coin .du foyer, sur Illon petit banc, les pieds dans les ·cendres, quand le vent, s 'engouffrant clans la cheminée, nous l'abattait la fumée au visage.

Hector M Cllot (1830-1 H07) (Sans fumille.)

Questions. - . 1. Déco111pOSer l,a première phrase en proposi­tions. - 2. Dans cette même phl~a.se, trouver les sujets des verlbes descendant et 'se dressait. - 3. Qu'est-ce qu'est le n10t vallon par rapport là vallée (diminutÏ<f). Trouver les diminutifs de maison, f/J'bl' e .

COMPOSITION FRANÇAISE'

A. Sujets proposés.

1. Le poêle de la classe. - Description. - Qui l'allume ? Qui l'entretient? Services rendus.

2. Les petits ramoneurs. - rFaites le portrait des petits ran10-neurs , en Inontrez-les allant de porte en porte pour offrir leurs services. lI./autre jour, l'un d'eux est venu ·à la ll1aison, dites ce qu'il a fait, terminez par quelques réflexions.

B. Sujet traité.

Décrivez la fanli'lle réunie au 'Coin du feu.

Plan. - 1. Quand la fan1ille se réunit-elle au coin du feu? -2. Qui a la 111eilleure place? - 3. Que font les divers 111en1bres de la famille? - 4. Réflexions. .

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Développ~men t.

1. En hiver , quand il fait froid, n est-ce pas qu'on aime bien un bon feu ? Et le soir , après une journée de travail bien relnplie, la falni'lle se réunit autour du Joyer.

2. Grand'n1ère, nlaman, papa, n10n petit frère et nIoi , nous nous ra'pprochions du poêle; c est grand 'm ère 'qui a la llleilleure place.

3. IGrand'lnère, dans son fauteuil d 'osier, 'nous raconte so~­vent des histoires du bon vieux teillps; les pincettes dans les mains, elle aÎlne à ti sonner le feu; elle n 'oublie pas de mettre un Inor­c.eau de bois dans le fourneau, quand la chaleur tOlnbe. 'Mais elle ne bouge pas en ce n10ment, el'le fait 'son petit S01l1111e. Man1an rac­con1nIode nos vêten1ents, tric.ote ou reprise des bas; elle nous redit les nouvelles du village. Papa, tout en fun1ant sa pipe, la vieille pipe qu:il a. rapportée de la guerre, lit son journal. De telnps en temps, Il faIt part là .1na111an -des passages les plus intéres'Sants. ,~vIon petit frère, dans sa petite chaise, est là côté de moi, le nez dans un albUln d 'in1ages. Il ne sait pas 'lire, nIais il est content de -regarder les gravures. De ten1ps en telnps, il Ille tire par la 111anc.he pour 111e n10ntrer avec son 'doigt les « 111essieurs et belles dames » .

Quant ,à n10i, accoudé SUT mà petite table de travail) .le lis un .livre de la bibliothèque, .car Ines devoirs sont finis. _

4. Ql~ ' il fait bon dans ce tte cham'bre bien dose et b ien chaude! J 'entends le feu qui pétilie, l'horloge avec son hc tac r,égulier. De­hors, il fait froid, le vent souffle; la pluie fouette les volets bien tirés. je nIe r eplonge avec. joie dans n1a lec.ture tout en pensant aux pauvres gens sans abri , saDS ,feu. Nous les plaignons bien, Inais c.e n'est pas suffisant, nous devons aussi les sec.ourir.

RECITATION Vive le coin du feu.

Chaud! Chaud! nous avons chaud ! LeI cheminée est pleine D c sapin et d c chêne.

Le bois pétille dans le feu; Oh! le bon feu blanc, l'ouge et bleu!

Chaud! Chaud! nous avons chaud! Le logis triste et sOlnbre Des pauvres et noir d"ombre

Les pauvres n'ont jamais de feu , Ja111ais de fcu blanc) l'oug e et bleu!

Chaud! Chaud! nous avons chm.lcl ! S oyons clonc secourClbles, POUl' tous les l11Îsérables ,

Afin qu'ils aient aussi du f eu , Qu' ils aient clu feu blanc, l'ouge ou bleu!

Octave Aub ert

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Sciences

Révision: Les Mammifères.

1. Classification des m({mmifères. - Caractères généruu:r.,' Vertébrés, couverts de poils, respirant par des pOUl11ons. Mettent au monde des petits vivants , qu'ils nourrissent pendant quelque temps cl u lait de leurs n'lamelles. '

{Nous avons étudié que les m'lll11111ifères les plus connus de nos pays, sans parler, par exemple, des éléphants, des singes, qui ha­bitent les pays chauds, ni des phoques et des baleines qui peu-· plent les mers. 'Classons ceux que nous connaissons (tableau' noir).

A) Carnivores. - Se nourrissent de chair de vertébrés. - Ca­nines en poignards; molaires aiguës et tranchantes; 111àchoires en ciseaux. - Doigts annés de griffes. Fa111il1es: Les chats; 'les chiens; les l11artres ; les ours.

B) Insectivores. - Petits mammifères ,qui se nourrissent d'in­sectes. - Dentition de 'carnivores. - Doigts 1111Wis de grif.fes.

Familles: Les chauves-souris dans l'air; les taupes sous la terre ; les hérissons sur la terre.

. C) Rongeurs. - Se nourrissent de végétaux, en Tongent les part~es dures. - Incisives en biseau ; canines n1.anquent ; nlolaÎl~es. a phs transversaux; n1.âchoires fonctionnant en rapes. - Doigts munis de griffes. (

Fanülles : écureuils; souris; lapins.

D) Herbivores. - Se nourrissent de plantes. - 'Canines peu développées ou manquantes; incisives faites pour cueil'lir les her­bes ; molaires larges, à plis longitudinaux; l11âchoires fonction­llant en meules - Doigts garnis de sabots. Familles:

1. RLl111inants,' Estomac divisé; digestion en ,deux phases. Pas de 'canines , ni d'incisives supérieures. - 'On distingue:

a) Ruminants à cornes creuses: bœuf, mouton, ,chèvre; b) Ruminants à ,cornes pleines: 'Cerf, chevreuil, renne; c) Ruminants. sans cornes: dronladaire, girafe.

2. Porcs. Eston1.ac simple. - Dentition cOI11plète. - 4 doigts, 2 avec sabots.

3 .. Chevaux. EstOI11ac simple. - Dentition complète. - Un seul dOIgt, avec sabot.

Il. Les organes des (l11imeazx sont appropriés au genre de vie. - Résumons quelques exemples étudiés :'

1. La dentition. Traits essentiels résumés dans le tableau ci­dessus.

'.

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2. Lla pfJ({reii digestif. Souligner la différence entre la nutrition animale, richel et la nutriton végétale, fJCll.LVre. 'De cette dernière, l'animal a besoin d 'extraire toutes les parties utiles par une diges­tion con1.plète dans l'estomac et dans l 'intestin (on a étudié sur le corps humain les fonctions des divers organes du tube digestif). , Hépéter alors ,ce qui a été dit sur la mastication , la digestion dans l' es toma,c des ruminants , la longueur de l'intestin. Pour donner une idée exacte de cette dernière propriété, on indique combien de fois l'intestin m esure la 'longueur du corps de l 'aninlal. Chez . les carnivores, on a: Intes tin = environ 4 fois la longueur du corps; chez le 'b œuf 22 fois, chez le l11outon 28 fois . Et chez . J' hom'me ? (environ dix mètres). 'Conclpsion.

3. Les' membres. 'Chez les carnivores, ils sont al'l11'és de griffes . pour J'attaque, rétractiles 'chez ceux qui font la chasse à l'affüt. - Chez les herbivores , les ulenlbres sont destinés ,à la m'arche et au soutien du corps pendant que l'animal broute; des sabots ga­rantissent les doigts.

L 'écureuil et les souris grimpent et ,courent; le lapin gratte son t errier; la chauve-souris vole; la taupe creuse, ·Comment en sont-ils CalJables ?

Ill. Llé levage modifie certaines propriétés. - En choisissant,. pour en obtenir des jeunes , les animaux chez qui la qualité voulue· est bien marquée en continuant ce choix sur un grand nombre de générations, on obtient les races d'animaux domestiques. Exem­pies: les bœ ufs , les chiens, les lapins, les porcs les chevaux.

Les couleurs voyantes du pelage des anim'aux domestiques se­trouvent-elles aussi chez les animaux ù l'état sauvage?

IV . lYICl111mifères utiles et l11ammifères nuisibles.

Carnivores,' surtout nuisibles et dangereux; exemples - Ce-­pendant le chat et le chien sont utiles; comnlent ? - Quels car­nivores sont utiles par leur fourrure?

Insectivores,' utiles; pO(.1rquoi ? - La t'aupe deyient nuisible,; comment?

Rongeurs,' nuisibles . ~\lrais on élève le lapin pour sa chair et sa fourrur e.

Herbivores,' grands amis de l'hOlnnle. Ils lui fournissent:

a) leur travail,' cheval, âne, chameau, r enne ';

b) leur viande,' presque tous" surtout le bœuf et le porc;

c) leur lait,' vache, chèvre, chalneau, renne;

d) leur peau et leurs poils,' mouton, chèvre, bœuf, etc. Brosses, en crin de cheval ou en soies de porc.

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Certificat d'études primaires I. Dictée - Occupation d'au tomne.

Aujourd'hui , il fait une chaleur torride. Sur la p ente des co­·teaux, les raisins ach èvent d e 'l11ùrir. A l' entrée d u bourg, quelques noyer s aux vastes branches ver sent un p eu de fraîcheur. Au seuil des ,chaumières) quelques vieilles fen1Ines son t assises, la tê te ser­.r ée par un nlouchoir. EUes tiennent sur les genoux une pierre platG et , d 'un coup de ll1.arteau léger , elles cassent des noix sans cesse, d 'un mouveU1.ent r égulier , précis. L a coque tOlnbe dans un panier et , dans l'autre, l'amande. Chaque fois, on croit voir une p etite cervelle qui saute d 'un crân.e bi.'isé. Cil. S ilvestre.

Questions. - 1. Expliquez « chaleur torride », « ach èvent », et donnez leur contraire.

2. IConjuguez « tiennent » aux 3 personnes du singulier e l du passé sÎlnple, d u conditionnel présent.

3. Nature et fonction des mots : quelqu,es; chaunlièr es, coup.

II. Rédaction. Le viellx voisin ou la vieille voisine. Il) a certaineu1.ent dans

vo tre village un bon vieillard, un grand-pèr e que vous avec l'oüca ­sion de r encontrer. Parlez-nous de lui, de ses occupations. 'Racon­tez-n ous un des InOlnellts que vous avez pu passer avec lui .

III. Calcul. " Un n égociant a ' gagn'<' 20 p. 100 sur le prix d'achat de ses

m archandises. P our gagner 24 p. 100, il lui faudrait les vendre 2480 francs de plus. Quel est le prix d 'achat et quel est le prix de vente Téel ?

R épons es : J. 2000 .fr. ; 2. 2400 fI'.

2. J e possède un jardin r ectangulaire dont la longueur es t 60 n1ètres et la largeur les 3/5 de la longueur. Trouver son p ériulètre et sa surface. S i je double sa largeur en conser vant sa longueur , qu el est son nouveau p érimètre? Quelle est sa nouvelle surface?

Réponses : 1.192 nl. ; 2. 2160 n1 2 ; 3. 2'04 n1.. ; 4. 4320 n1.2

1. Dictée - La rentrée. C'est aujourd'hui la rentrée. Nos mois d e vacances sont passé

COlllme un r êve. 'Ma Inèr e n1 'a 'conduit ce n1atin ·à l' école pour lll'y faire inscrire de nouveau. Quant à n1.oi , je p ensais à la Call1pagne et j 'allais à l'école là contre-cœ ur. Toutes les rues fourn1.il1aient d 'en­fants. Les b outiques de librairies étaient envahies par les parents. COlnn1.e l'école Ille parut petite en cOlnparaison des bois et des n10ntagnes où j'av-ais passé quelqu es semaines. J e Ille disais : « {E n­core dix n1.ois avant les vacances. Que de travail , d 'examens et de fatigues devant nous » ! De Amicis.

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Questions. - 1. Pourquoi le petit garçon est-il triste ?

2. Expliquez ces expressions: « Nos mois ... rève » ; « ies bou- · tiqu es ... envahies ».

3. Nature et fonction de : 111 , toutes, quelques, où .

II, Rédaction= Dans notre village ou votre ville, - que vous décrirez r~pi- ·

dem ent, - situez votre mai son dont vous nous parlerez part1c~- , lièrement.

III. Ca,lcul. 1. 'Les dimensions d 'un terrain, ayan t la fOrIlle d'lm trapèze,

prises sur une f"'uille du plan cadastral (~chelle 1/260) mesurent :. hauteur 28 ·mm., grande base 40 111111. , petIte base 20 111'l11.

1 . .caku'ler en ares la surface r éelle de ce terrain ;

2. ,Calculer sa valeur 'à 12,000 fI'. l hectare.

Héponses: 1. 13 a. 12;) ; 2. 1575 francs.

2. La distance de Paris ·ù Snint-Brieuc est de 412 kilomètres. ln train part de ,Paris 'à 9 h. 2'5 minutes et fait 40 km. là l 'heure ; un autre train part d e Saint-Brieuc à 10 h . 25 minutes et fait 32 kilomètres ù l'heure. A quelle h eure 'ces deux trains se rencontre-l'ont-ils?

Réponses: 15 h .. 3:).

Cours de chant des 25 et 26 octobre 1932

Dans le No du 15 Novembre « L"E'cole Primaire » a publié la pre.nlÎère 'partie d 'une des leçons que ;:\1. le p~'ofesseur 'Parchet .a donnée aux participants; le Personnel enseIgnant trouvera CI- '

après la suite annoncée.

VOYELLES (Suite et fin)

II

Les princip.aux défauts chez nos chanteurs

1. ':\t{anque de précision dans les attaq}le.s.

2. Les notes (valeurs longues) ne sont .pas maintenues pen­dant toute leur durée avec la n1'ême densité.

:3. Infiniment de notes sont écourtées. Lors du passage d 'une· note à l 'autre Ile son fléchit (quand il ne disparaît pas c01uplète­ment). De cette façon , de fâcheux vides se produis~nt qu.i nuisent grandement au phrasé et ,à la ligne musicale.

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4. ,Les p (le ne parle pas des pp qui sont inexistants) et les m! ne sont pas m'aintenus d'une n'lanière r'égulière. La partie aiguëe d 'une phrase 111lisicale es't presque toujours chantée plus fort que dans le n'lédiuu'l ou dans le grave. Il est souvent, ~~us difficile .de maintenir pendant toute une phrase le ln'ême degre d lll­tensité que d'effectuer des CI'esc. Les F sont forcés et inégaux.

'5. Lors d'un Cl'esc. à longue haleine, pal' ex. d'un p. au F. ) le F est atteint déjlà vers la nloitié de la phrase de sorte que la gradation exigée est cOlup'lèteluent détruite.

6. Si sur une syllabe il y a plusieurs notes, le .passag~ d 'un~ note ,à l'autre se fait d'une luanière saccadée. Cela se faIt aUSSI remarquer dans le c'hant grégorien.

7. Les entrées après la rcspiration sont dures. tOn le 'Cons­late surtout dans le courant d 'une phrase, et cela tant au point de vue harmonique qu'au point de vue dc la décla1uation.

La tessiture

La tessiture est l' échelle des notes que l'on 'Peut renforcer nor­lualement et sans effort, sans gêne locale ou généralle. Elle est exac­tement, dans la série des sons que peut fonner la voix, l'enseulble de ceux qui se trouvent naturellement reIllforüés et 'en pleine sono­rité sans effort. ICe qui détern'line la tessiture, ce qui pennet de classer une voix, èe n'est pas l'aptitude des cordes vocales à don­ner des sons plus aigus ou plus graves, c'est l'aptitude qu'ont nos cavités pneu,matiques et leurs parois à renfor,cer ces Blêmes sons .

Il faut avant tout développer la 'parlée naturelle de sa voix . .c'est seulement plus tard , 'lorsque 'Chaque son sera bien assis , qu'on pourra songer là étendre ses linlites , mais cela prudemluent et progressiveluent.

En admettant que la tessiture naturelle ,d 'un enfant va du do 3 là do 4, il ne .faut rien lui faire chanter qui dépasserait ces limites avant qu'il possède tous les sons de cette tessiture et l'ait déjà augmentée pal' les vocalises.

Les chants et les exercices de solfège doivent donc être choisis en conséquence.

Pour les ex. de solfège, de vocalises, il faut faire chanter séparément ceux qui ont une autre tessiture, sous peine de ,leur gâter la voix.

Si l'on veut faire chanter là 1 voix un chœur écrit pour 2 voix , baisser d'un Iton, l1'lême 1 112-2 tons suivant les cas. ,

Eviter en tous 'Cas pendant les premières années surtout de choisir des chants dépassant l'étendue d'une octave. On Ifera Inême

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bien de comnlencer avec des chants de l'étendu d 'une quinte, d 'une sixte , septième, avant d 'arr iver ù l'octave. Arrivé là l'octave, y l'ester jusqu'à chaque note soit chantée librement, avec ampleur et sans aucun effort.

Beaucoup d 'élèves et de chanteurs soit professionnels soit amateurs reconnaissent après des années de travail qu 'ils ont gâté leur vraie voix en en travaillant une qui n 'était p as la leur.

Si dans un ensemble voca'l ù plusieurs voix une partie est , Conllne densité, plus faible qu'une autre , il ne faut ni faire forcer les sons ù la ipartie faible ni chercher :1 la renforcer par d 'autres voix dont la tessiture ne serait pas la 111'ên'le.

ISurtout 'chez les enfants, il faut absolument éviter de pro­céder de cette manière. Au contraire, si une partie est faible, il faudra faire chanter plus doux la partie moins fournie. En forçant la voix , la partie faible n 'établira jamais .J'équilibre vocal.

Dès le comInencernent d'un chant, le maître doit rechereher cet équilibre; ce n 'est pas au dernier n'lon'lent qu 'on pourrait y parvenir.

Dans les chœurs nlÎxtes et d 'hOlnlnes, il ne faut pas non plus transplanter une partie dans une autre, soit pour donner un soi­disant coup de main soit pour y res'ter.

Nous avons déjà assez d 'altos 'qui paradent dans les soprani , comnle suffisanllnent de ténors qui ne sont effectivem en t que d es barytons Inontés en graine .. Et dire qu'il se trouve de ceux qui prétendent pouvoir chanter toutes les voix. C'es't aussi vrai que de p r étendre savoir jouer tous les instruments. Nous en avons quelques-uns de 'ces artistes-là .

La respira.iion

La respiration est une chose de la plus haute iUlportance pour ' le développement v"ncal en physique. lMalheureusenlent, ceNe ques-­tion est gél1éraleluel1t négligée et nlêlne considérée conllne une­quantité négligeable.

Des trois espèces de respirations, c'est-'à-dire respiration cos­tale, costale inférieure et ahdOlninale, il, ne faut pratiquer que la respiration costale inférieure, 'c'est-là-dire qu'il ne faut pas respirer­en haut en soulevant les épaules , ni en bas en dilatant le ventre. C'est le diaphragnle qui doit être dilaté par la respiration.

• La respiration abdominale, absurde chez ,J'h01nlne et le gar­çon, peut devenir très dangereux pour la -femme.

Il faut prendre le Inoins de souffle possIble. Le tout es{ de ­s 'habituer à bien l'employer, à chanter ample sans pousser. La liberté du souffle est la base du chant. Une voix bien posée con­somlne très peu d'air , et inverselnent, une voix qui coûte beau- -

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coup de souffle 'porte p eu quel que soit son vohllne quand on l' entend de Vrès ,

Par la pose de ,la voix , i'l faut entendre la r echerc'h e d e l 'a t­iitude vocale qui v ermet d e r éaliser le maximu111 d 'effe t avec le 1l1inimlun d 'effort,

Le geste r espiratoire doit être 'conscient et avproprié,

Ne jan1.ais donner le coup de larynx sauf dans le cas d 'une forte aspiration brusque avec le 'cara-ctère d 'une interjection COI11.­m e dans le Ha ! Il faut savoir fonn er le son sans 'cette attaque dont l 'abus es t insupportable et dangereux et dont l'usage d 'ail­leurs n 'est qu'exceptionnellem ent justifié,

D e m êm e, il n e faut pas secouer ,fexpiration thoracique en nlartelant chaque note avec p esanteur; c'est d 'un effet douteux el

disgracieux , -Si l'élève n 'u se pas au n 'abuse ,pas des r enforcelnents , s' il

cherche uniquelllent 'à chanter ample sans ch erch er là cha'nter fort , s'il ,chante avec la voix qu'il a et n e s 'efforce pas d e l'agrandir et de se faire, trop jeune, une tessiture qui n e pourra se 'confirmer qu"à sa majorité physiologiqu e - plus tôt il con1.,m encera Illieux c.ela vaudra p our lui,

ILa mue n e gâte vas la voix si elle est laissée libre el non forcée, 'C'est m êm e à ce mOlllent qu'eHe se for ge, pour ain si dire ,

Si ,la santé gén érale p endant la' mue est troublée profondé­Inent, il faut suspendre les leçons ; n1.ais si l 'évolution est norn1a ll::' , on p eut sans autre continuer ,à travailler lllodéréIuent et sagemen t. Quand, surtout chez le garçon , la voix tom'be, devient rauqu e et grave, la tessiture se .déplace, suivez-la ; f aites chanter sép ar ém ent ceux qui nluent en ayant lbien soin de n e ri en vouloir for cer. Ce serait, il es t vrai, un travail supp1ém entaire, n1.ais il p ermettrait à conserver de bien jolies voix, Si la tessiture ,doit r em,onter , cela se fera de soi-mêm e, si on chante san s ,chercher des r enforce-

'n1.ents qui , danger eux dans la voix adulte, p eu vent détruire p our toujours celle de l' enfant.

IL es leçons de chant n e doivent se donner que dans un loca l spadeux, très bien aéré, ,si possible, avec les fenêtres ouvertes ,

L 'ex'cercice du cllant en plein air est excellent sous tous les rapports si le ten1.ps est ·cahne, sec et p as froid, L a seule cond i­tion du travail en plein air es t qu 'une paroi ppête son appui il la voix et en r enforce la sonorité,

Il serait exceHent d e fair e 15-20 nlÎnutes de cha nt t ou s les jours, afin d 'assouplir plus fadlen1.ent la voix et afin de donner plus de diversion au travail et à l' é tude,

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os P GES COURRIER DES INSTITUTRICES

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SO:\'L\fA.lRE : L a voi e la ctée, - J oie n é c e \~ sa il' e , ~ ,L'Ecl u cation du , sà cl'i fice , - OuvrHge m an u el,

~ La voie lac1'ée ,~

Aux étoil e,,,; ,ï a i d it un sail': « Vo us n e p ara issez pa" h eu l' cuses Vos lueurs d ans l 'infini noir On t cles tendress es d on.lou r eu ses :

Et je crois voir a u firm a men t Un d eu il blanc m en é p al' des vierges Qui por tent d 'in nombrables cier g es ht si \s uivent lan guissa,mment.

Etes-vou s t ou.iour ~ en p l'i èr e? E tes-vou des as tr es Ib lessés ? ,CRr ce son t d es pleurs cIe lumièr e,' 'N on (1 ('\ ' l' 8yons (qu e vou s versez?

Vous les étoil es, le ' a ïeules Des cr éatu res et d es lieu x, Vous avez d es larm es a ux ~\{eux ,\ , »

Ell.es m 'ont dit : «Nous sommes seules,

Ch ac un e de no l I. , est très loin De' sœurs dont tu la cr oi s voisin e ; Sa clar té ca.r essa n te et fin e Dans s 'a. p atrie est sans témoin .

E t l'int ime ardeu r de ces fl ammes Ex'pÜ'e a u xi cieu x in diff éren ts , » J e ,l eur a i di t : « J e vou s compren ds Car vou s ressemb lez à des â m es,

Ainsi quc vous, ch acune luit Loin des \SŒu rs q ui sembl en t ,pr ès d'eUe Et l a solitaire immOl~te ll e

Bl'û le en sil ence da ns la nui t »,

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Joie nécessaire Les gens vertLleux doivent être foyeux. Je ne réclame pas

d'eux une foie bruyrmte, triomphante, mais une foie intin1e et sereine.

Cette foie est normale: lorsque nous allons vers un bel idéal, lorsque nous montons vers la lumière, lorsque nous réprimons tout ce qui est vil en nous et que nous haussons notre dignité humaine, ne devons-nous pas ressentir la plus grande des satisfactions qu'il nous soit donné d'éprouver ?

Il n'en est cependant pas toufours ainsi et ceux qui travaillent cl leur perfectionnement invoquent volontiers deux raisons (qu'ils estiment très valables) pOUl' être tristes et chagrins.

« La première cause de cette sombre disposition, elisent-ils, vient des autres. Pratiquer là vertu , c'est être généreux, indulgent, équitable; c'e~t respecter le bien d'c/Utnzi; c'est se rendre utile; c'est être prêt, sans cesse, cl secourir qui demande aide. Eh bien, il suffit d'être animé de ces nobles sentiments pour se voir Îlnmédiatement exploité pal' chacun ~ le Inalheureux (l' imprudent! ) résolu cl se Inontrer altruiste perd son repos; on le harcèle, on le frustre, on réclame de lui services, argent, attentions, et comme son concours est bénévole, on ne s'inquiète pas de lui donner la Inoindre chose en échange de tout ce que l'on reçoit de lui, il est victime de plus de cynisme et d'ingratitude que s'il était égoïste et dur. ComInent voulez-vous qu'il ne soit ni ml1er ni plein de rancœur ? »

A cette objection nous pouvons répondre pal' ces vers de T. Botrel dans l'Echo:

,La 'haü1e en moi va ,germer: Dois-je rire? ou blas'phémcr? Et l'.écho m'a dit: « Aimer! })

Voilà le grand, le suprêIl1e conseil. Quand nous (wons pris la résolution d'être bons pour nos frères, nous ne pratiquons, en gé­néral, qu'une bonté de surface; nos actes sont charitables, nos paroles douces et bienveillantes, mais notre âme deIneure sèche: clic tient une comptabilité inexorable, elle note très Il1inutieuse­ment tous ses sacrifices, tous ses dons, elle se souvient de ses JJlOindres complaisances, elle établit soÎ1 bilan; puis, iInpatiente, elle attend le pClieInent intégr-al de ce qui lui est dû ... elle compte, elle n'aime pas; sa générosité est parcimonieuse, mesquine, elle est donc insuffisante; si elle souffre, ce n'est pas à cause de sa vertu, mais bien parce qu'elle n'a pas assez de vertu. Quand on (lime vraiment son prochain , on lui donne ' sans esprit de retour, on veut son bonheur à lui et, pour l'assurer , on ne demande pas de rétribution comme font les mercenaires.

La seconde source de tristesse, les gens de bien conviennent qu'elle est en eux-mêmes.

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« Nous nous privons de mille choses agréables, disent-ils; nous laissons passer les autres avant nous; nous con,tenons nos plus légitimes coh'res; noùs somm.es patients, 10ngcl11 Îll1es, modestes, désintéressés ... Croyez-vous donc que ces victoires l'emportées SUl'

soi-même ne sont pas douloureuses ? Pensez-voLls qu'il soit bien plaisant de ne pas satisfaire ses désirs, de comprimer ses élans, d'être IJ1esuré en toui' ? Non, ce sont là choses pénibles ... cl les uccomplir on ne suurait être gai. »

Cette maLLUaise humeur de l' effort vertueux dénote une grande faiblesse dans la volonté d'accoInplir le bien. On peut comprendre, CIl eflet, que ceux qui remplissent un devoir sous une pression étrangère, ceux qui cèdent à une autorité extérieure, soient maus­sades en acco111plissant leur besogne morale; mais ceux qui ont la ferme résolution de s'amender, qui obéis'sent cl leur propre cons­cience, ceux qui font des sacrifices librement.- consentis doivent être h eureux en grrwissànt les l'udes échelons qui les mnènent cl la fJer/ection.

L'éducation du sacrifice

La prati'que du 'acrjf ice est diHicile. Elle l' est d'autant plus à notrc é,poque où il faut lutter contre la vague de bien-être et de scn­s ualisme qui a déferlé sur notrc société. Raison de plus pour l'en­seigner de très bonne heure aux enfant.s .

Dè.· ,quïl y entre, l 'école va demander au petit du travail, Qe la discipline et plus prorfonc1ément de la dharité, de la Ipureté de cons­cience ... toutes choses .qui compor,tent des efforts. Efforts et sa.crifice,-· sont bien voisins et pres'que synonymes: s ans eux aucune formation ni int ell e'Ctuell e ni morale ne ser,ait possible.

Habitué ' à nos méthodes adoucies, nous so urion s en cn tenc1a n t raconter les viril,s proeécl'és cl 'éducation appliqués à nos arrière­gra.ncls-pères. Ces procé.cléls pourtant formaient des hommes. Qui n'(1 pas présent à ,l' es'prit la lettre célèbre d'Henri IV qui conseille l'usage de la verge, parce quïl f,aut prendre l'enfant Ipar où il est prenable, Il écrit à Madame cleMontlg lat , gouvernante du dauphin, l e futur Louis XIII:

« lvladamc,

« Je me playns de ce que vous ne m'avez 'pas mandé que vous avez fouetté mon fils; cal' j e veux et vous comm9.nde que vous le fouettiez toutes les fois quïl ser a opyniàtre ou Ifer,a quelque chose de mal, sa­chant ,bien pOUl' 'moi-'même quïl n'y a rien au monde 'qui lui fa sse plus de profyt Ique cela, cc 'que j e reconnay pal' espérience m'avoyre l)l'of it.é." »

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Blouse élégante au tricot

Cette blouse, très nouvelle, est exécutée en laine de deux tons opposés ou dégradés aux choix: rouge et blanc, vert et blanc, vert foncé et vert clair, bleu lin et bleu clair , mauve foncé et mauve clair. noir et blanc, nègre et tango, etc.

Exécution. - n faut, pour la taHle 42, 176 gr. de laine dont 125 gr, de rouge et 50 gr. de blanche, deux aiguilles de 3 n11U. et deux aiguilles très fines en a'cier.

Dos : C0111n1enCer par le bas. Avec la laine rouge en1ployée double et les aiguilles . de 3 111m. , n10nter 124 111ailles; faire des côtes: une n1. endroit, une lU. envers, une m. endroit, etc. pen­dant 7 cm. ; prendr les aiguilles très fines en acier et fair e aussi des côtes, ,mais 'celles-'ci de 2 m. envers, pendant 14 rangs. Re­prendre les aiguilles de 3 m'111. et faire 11 m. endroit, un jeté, 2 ln, prises ensemble, 10 111. endroit, etc., ch~ nl'ême tout le rang; r evenir

à l'envers en prenant les jetés com­me des 111. Les 2 111. prises enselnb le se font en glissant la 1re n1. , faire la 2me à l'endroit et passer la 111. glis­sée par-dessus; cette façon .de faire, un peu plus 'cOlupliquée que les 2 nI. prises simplement ensemble, comme le montre la fig. l, 8. l'avan­tage de former un peti t dessin ré­gulier très heureux. Au rang sui­vant, faire 12 m., un jeté, une ln. glissée, une ln. endroit, passer lam. glissée par-dessus, 10 '111. endroit, un jeté, etc., com'111e au 1er rang mais en r eculant le dessin d 'une 111.

vers la gauche. -Retour tout à l'en­vers, en prenant les jetés conuue des n1. Au· 3me rang , con1111encer par 2 m. endroit, un jeté, une lU.

glissée, une m. endroit, passer la n1. glissée par-dessus, 10 lU. endroit t

Fig. 1.

e tc. Faire ainsi 18 rangs , en décalant les jours vers la gauche. Puis décaler ensuite vers la droite, en faisant les dilninutions avant de faire le jeté, soit, en commençant le rang : 7 lU. endroit, glisser la 8me n1. faire la 9me à l'endroit et passer la 111. glis~ée par­dessus, un jeté, 9 ln. endroit, une m. glissée, etc. -Retour envers. Au rang suivant, faire 6 111. endroit, glisser la ln. suivante, puis une m. endroit, passer la ln. glissée par-dessus, un jeté, etc., de 111êlne pendant 18 rangs; recomn1encer ensuite ,comme au 1er rang (fig. 1). Travailler de même jusqu'ùce qu'on ait 30 cm. depuis le bas. Fermer alors 5 lU. de chaque côté pour les emlnanchures, puis

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-± 111. et une 1l1. cinq fois. Continuer ensuite tout droit. Quand on a 34 cnl. depuis le ibas, laisser en attente sur une aiD'uille ' de 11 m. du milieu ou du dessin complet, faire chaque côté bséparément en laissant l'autre en attente; continuer le dessin en laissant une cli~aine d~ maill~s au 'milieu e.n. plus ~n attente sur l'aiguill n sup­p~eme~1~aIre, t~:Ol.S ou quatre fOlS, pUIS n e plus laisser que 3 m. , cmq fOlS , et fmIr en ne laissant plus qu'une m. là la fois, ceci pour arr~ndir le corps et préparer la façon de m ettre l'elnpièce­ment. FaIre de m,ên1e pour la seconde partie du dos. ILaisser en attente.

Deu((nt: Pour le devant, travailler semblablement, mais en ITlOntant 140 m. Tri-coter de la même .façon avec le 111ème nombre de rangs. A la mrêlne hauteur , faire les emmanchures et arrondir devant pour 1 empiècement comme dans le dos. Laisser en attente sur une aiguille.

M (~nches : Comn1encer par le poignet. Avec les aiguilles fines et la lame ~'ouge, 'l110nter 6~ '111., tricoter au point de côtes pendant 7 cn:. ; pu~s 1?rendre la laIne blanche, la 111ettre double, prendre ~USSI l,es ~lgUlll~s de 3. ml~1:, faire 4 rangs de point mousse (tou­Jours la 1 endrOlt) ; IpUlS faIre 2 m. ensel11'ble, un jeté , 2 ln. en­semble, un jeté, etc., jusqu'au bout du rang. Revenir à l 'envers en prenant les jetés con1me .des m. Augmenter d'une m. là chaque bout de l'aiguille en reprenant le point '1110USSe ;ù la 1re de ces 4 ai.guilles, on .aug·me.nte de m 1ên1e toutes les 9 aiguilles (ou rangs) enVlron et IceCI régulIèrement jusqu'là ce qu'on ait 90 m. pour le haut de la lnanche. Continuer ·à alterner en laine blanche un rang de jours suivi d'une aiguille à l'envers et 4 rangs de point

f ... -.;::::.===:::\ 1

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1

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mousse (fig. II) , jusqu'·à ce qu'on ait 8 rangs de jours; faire encore une aiguille là l'envers, 4 rangs .de pain t ' 1110usse et reprendre la laine rouge. Faire le point figure l (sans oublier d 'augmenter , 'con1Ine il a été dit, toutes les 9 aiguilles envi­ron) et faire 29 cm. .de ce point. Fermer alors 3 m. à la fois au COn1'l11enCen1ent -de chaque aiguille jusqu'à ce qu il ne reste plus que 2,8 m. sur l'aiguille au n1ilieu de la manche, les laisser en attente sur une aiguille suppléInentaire. Faire la seconde manche exactement

semblable, en laissant aussi les 28 dernières m. au milieu de la 111anch e sur une aiguille supplémentaire.

'Pour l'empiècement: Prendre le ITlilieu du devant, la laine ])lanche et les aiguilles de 3 mm. , fair e des 111. endroit sur cette

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1110itié des m. en gardant l'endroit .de l 'ouvrage devant soi; faire aussi -des m. endroit sur les m. en attente de l'une des nlancl1es puis sur tout le dos, sur le haut de la seconde manche, et enfin sur la seconde partie du devant. On retrouve le comlnencement de ee rang. Ne pas tricoter en rond , mais revenir là l'endroit pour faire du point mousse; faire encore 2 rangs ·de point 'l110USSe, 'Puis un

rang de jours; recomlnencer 4 rangs de point nlousse pour faire le ·point fig. II, nlais en diminuant (2 nl. prises ensenl ­ble sans faire de jeté après) toutes les 24 111 . environ pour faire un arrondi très lent; il faut diminuer seulelnent au rang à l 'endroit fait après le rang envers qui suit le rang de jours. Faire 9 rangs de jours et , après avoir fait un rang envers et 4 rangs nlousse, fer-Fig . II.

mer. - 'Coudre les côtés , les manches et faire une cordelière en laine blanche terminée par deux petits glands pour passer dans

. le dernier rang de jours, ce qui maintien t la blouse fernl ·2e ..

BIBLIOCRAPHIE

VIENT DE F'ARAITIRrE:

Annuaire de l'instruction publique en Suisse

Le ü épal'tem ent de l 'Instr uction Publique m et en ve nte un petit s lock de cette in tél'ess'ante r evu e 1932 au prix de 2 fr. 50 l'exemplaire' _ (en librairie fI'. 5.-) et dont voici la table des ma'Üères.

ln cmémoriam : Ernest Savary 1870-1931. - La .société et l' enfant: E. Briod. - L 'éducation civi,que: A Balle. - La r e,présentation du monde historique chez l'enfant de 9 ,à 12 a ns: V. J'daine. - L 'ensei­g nement de la g.éographie locale :A. ü h essex. - L 'adolescence et l 'école ac,tive: Ad. Ferrière. - ICongrès pédagog icCIue romand. -Hygiène scolaire: L. iHenohoz. -'- IChronique de la Suisse allemande. _ .Chron:iJque scolaire des cantons romand. - Législ.ation scolaire­d es cantonE, romands. - Bihliographies.

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