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61me Année No 8 30 Avril 1932 u __ 0 l ' ûJj lR{ l nt tA ci · L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.-- Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre relnboursenlent. Tout ce qui concerne la publication doit ê1re adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Département de l'Instruction publique à Sion. Les annonces sont reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion Rue de La u sanne 4 - Tèlé,phone 2.36

L'Ecole primaire, 30 avril 1932

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Page 1: L'Ecole primaire, 30 avril 1932

CHAMPERY M. \Ilichelet .l ean-Joseph , inst. Champéry

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~ J. VERONGI~~UER & Go ~

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61me Année No 8 30 Avril 1932

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\/illai~at)t]e ci · edU~8.tior!

L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire

ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.--

Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre relnboursenlent.

Tout ce qui concerne la publication doit ê1re adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au

Département de l'Instruction publique à Sion.

Les annonces sont reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion

Rue de Lau sanne 4 - Tèlé,phone 2.36

Page 2: L'Ecole primaire, 30 avril 1932

~-

Au printenlps, une

cure dépurative du sang agit sur les organes internes COD1;me un ·bain de Jou­venc et régénere tout 'l'organisme.

L llleilleuT d~uratif du sang est l'huile d foie de lllorue norvtégienne. Or, on la trouve dans le

où. sont combinés 1 extrait de Inalt Wander aux pro­priétés bien connues, et 30 % d'lhuile de foie de moru olidifiée et débarrassée de son go:ftt désagréable au

moyen d un prooédé spécial.

A l encontre de l~huile de foie de morue et g:râce à sa aveur agt'éable, le Jema!1.t est pris avec enthou­siasm par les fa'D.. 'fi eM e outre, supporté par l'estomac le plus délicat.

Le J emalt purifie le sang stimule 1 ~ppétit, déve­loppe 1 ossature et exeroe une action favorable sur la dentition. Il constitue donc le meilleur relnède pour les enfants faibles et anémiques.

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Dr R. WANDE~ s. R. BERNE

51))l(' Année No 8 :~o Avri l 1~32

• L'E LE E ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE u'ÉDUCATION

S O\L\IAIH E : . n Jubi lé. ,- L c SC ll .' (lu r esp cct. - Ava nt la clàtu re . -L a. l' éclflc t io n à l' é"co le Il. - E Wieig n cm en t cie la gn·lmn1èül 'C: . ....:.... Chro ni q u e (l e l'U ni o n . - La n g u e i' m l1<; a ise . - .\ pr o,poS' du ca lcul

t clu sy;-;tèmc m étri qu c, - Sc iences. - ~ Oc:: PAGE.

-4~' UN USILÉ t~%<>

Cette a nnée, ~!f. ViIF'ent Pitteloud, a ncien Pr ésiden t de la Commune des Agdtes, accom.plit sa 25e a'nnée d' insp ector a t cl ans les écoles du di s tric t d 'Hérens.

A. ce lle occasion, le perso llnel enseigna nt tout enti er , et spé­cialement celui cl'Hér en s exprÎlne a u très luéritant jubila ir l' les félic. itations les plus ch aleureuses et l'esp oir de lui voir continuer 10 l1 g l'emps en core une acti vité dévou ée et fécon de.

YI'. Pil-telou d a débuté da ns fellseign emenl en 188-1 d, après 8" oir occup r différ en ts p os tes , ent re autres ccu x d ·Hér élnence. de :vIiège et des Agf:'ttes il a été promu a ux fo nctions d 'i l lSjJl'r: I l'ur , où iJ a justifi é pleinem ent la confi an ce qu on avait mise en lui. '

Duran t ving t- cinq a ns, il a fa it p art de son exp ér ien ce au personnel en seignant de son d is trict et lui a donné cons l-annllen't Î'·exenlple des qualités d 'un vr ai édu ca teur: le tad et la bo nté ul1is à la ferm eté.

Dieu a certai nement v Ol l1u r éconlpenser déjà en ce nlonde UIl

père de fanüHe nloclè'le, un chrétien convaincu et un éducatet,r d é­voué, en lui accorda nt la faveur de voir plusieurs de ses enfa nts entrer soit da ns le sacerdoce, soit dans ]a carrit r t' de l'enseigne­ln ent.

En lui r enouvelant nos " œ ux de prosp érité. nou s lui disons d e cœur. en un ion avec tous nos collègu es :

Ad 111l.11tos (1111108 ! A: .J .

AVI S Le prochain numéro de l' « Ecole Primaire » (15 mai) sera le

derlliel' de- la présente année scolaire.

Page 3: L'Ecole primaire, 30 avril 1932

234 -

Le sens du respect . . ' , L 'en~ ~u:-t 11 'es~ pas naturellelnent respectueux: ',( Cet âge est

pIüe i>, dIsaIt le fIn observateur qu 'était La 'Fontaine.

. Il ne se rend pas encore com.pte du lllai qu'il fait; il es t inno­C~ll11nen~ cru~~. A~' ant lui-'nT~n1.e peu souffert, il Blanque de cette s_:pnpathle qU.InspIre la souffrance ,d 'autrui. Il n 'a pas le sens des \'aleurs. AUSS I , COnl'lll e le sauvage, cOlnmettra-t-il facileln ent des ~~~es . de :vandalisme; il détruira des plantes pour le plaisir de

e ,~' Ulr:; Il tourn1~n!era et tuera des insectes, des oiseaux, parce qu Il n a aUClme Idee du Inystère de 'la vie.

0'1' " ~o~~r pe~1 qu jl. y soit encour~gé pa~' l'exelnple de camarades ? oS~S(!~IS e,t lDs:n ,~lbl~s , ~t assure de 1'll1:-punité par l'anonymat, ~1 .d ~?la~e.la'paI ganlllliene les. ~hoses q~ll sont ù son usage, sans eh e a hn . c. est l~ cas du lllol)lher scolaIre et ,des effets de -classe tels que caillers , lIvres, etc.

C:e ,n 'est pas seulem'ent ù l'égard des choses que l' enfant man­que aIS e]:l~nt de respect, nlais aussi envers les p ersonn es qui ont quelque faIblesse ou infirmité. . '

Il y a donc, sous ce .rapport une \ éritable éducation ù faire chez l'enfant. '

-Les 'éducateurs, parents et maîtres , auront recours ù la théorie et :à J'.exemple.

Ils :'efforceront de faire cOluprendre <Ù. l'enfant , à l'adolescent que les . etres, objets anÎlnés et objets inanimés , sont tous l œuvre d~: mams toutes puissantes de Dieu , que -les nulltraiter d 'une ma­nle1'e ou d ' une autre , en abuser , c'est, en quelque sorte, Inépriser les dons de la Providence.

Pour inspirer en particulier , le respect d un e faiblesse très courante, 1~ pall\~r e l·.é et la Inisère, ils parleront de temps en temps de ,la sublIme dlgmté du pauvre comme s'exprime Bossuet· ils m01~~reron t ~e Fils de Dieu revê tu des livrées de la pauvrdé et de la s~uI1rance; Ils citeront les paroI s que le Chdst, au jUg<'!1l CIÜ der­nh'1' adressel"a aux élus et aux réprouvés.

S i~ ~ a un ~Olnaine dans .J,equel il faut. coüte que coûte, par­ler de 1 espect, c est tout ce qUI touche aux pTatiques religieuses.

, . ,.Quand on. s~ra parvenu IÙ pénétrer l'enfant du respect de la l~hglOn , on hn 1era respecter aIsément les autres choses qui mé­~1.I.ent le _respect: car on dit avec raison qu e l'Eglise '~l tholiqllP ES I. une grande ecole de respect.

, Si aujourd'hui le respect, en général, s'en va , c'est parce qu. on ne r especte plus suffismllment Dieu , la source de tout resr)ect. .

, ~'vrai~ si J.~on .v~ut former l'enfant au respect , il ne suffit i)as de l. habItuer la dIstInguer ce qui I1l'érite le r espect. J,

- 233 --

Il faut e11"ore l' exeniplc. Pendant quelque temps. L~s 1112lÎtres et les parents bénéfi cient de l'ignoral:ce et. de l~ simplicité ,de l'enfant; n1ais il arrivera un n10ment ou les t~cultes. d ~ ee denuer se développeront et où so~1. respec.t pou~Ta etr 1111S ,la une ru~e éprEU\ C, si cr[lventl1re, le fond s qUI sc decouVrl'ye:l, ~l.IY"; U ll~ r~­pond pa s aux ~pparences et aux paroles don t Il s c ~alt pi"JVlSOl -

rement con tente. lJ. es t donc dl' toute n éccssit ,S, que l'éduca leur. cruel 'lU il . Olt.

st~ surveille constamlnenL pour ne pas d évoiler cl'rtaines faibless~s.

Nous n e voulons pas dire ,ici qu'il faill e r ef'ourir Ù la dissi-111ulation, où. l 'hypocrisie; cela n'aurait guère de chance de su cd.'s et le masque tomberait rapid en1ent devant les rcg :1rds scrutateurs de l' enfanl.

Pour !Ju]"ultre grand, il faut l être réellement; il s 'agit h'icleIn-111enl de la grandeur que tout le Inonde p eut ambitionner, (~e la grandeur n1o]"nle, celle qui dépend de la volonté, celle qUI es t \ ertu.

La probit-é de la vie, la loyauté ja1uais ternie par aucun _détour ni aucun 111en songe, la vie laborieuse, le dévouement qui se donne '-'allS C0111ipter , la g·énérosité qui sacrifie ses aises, la dignité du COll1mandenlellt, l' én ergie dans 'les décisions, la cons tance dans les résolutions , la piété éclairée , la foi agissante et pratique, le soin avee lequel on traite toute chose, une place assignée -;"\ . cha­que chose aussi, l'ordre et la propeté, ce sont autan t de grrrndeur s qui s'expriment par 1nille détails de la vie quotidienn e et qui pro­voquent le r espef' t de l'enfant.

vant la clôture Au d éclin elu soleil automnal, 1',adivJté s 'es t r etirée s,pontanément

da n s l' enceinte protectrice de' mu1"s, autour -du foyer fa.milial. La porte cle l 'écol e s 'est rouvel·te ·comme cl'elle-mèm e pOUl" accu eiJ.lil' l a .i eunes,se hbérée des travaux ,agL'ÎcO'l.es ou l a'sse clu farniente des va-

can ce . Le r eboUl' .printanier et le ch arm e le .lIa nature verdoy·ante sollicite

de nouveau à la vic au .grand ail'. '\ er s la fin cl"avril ou de m ai, la nos ta.lgie ,des cha:mps et des· lotsir' illim-Îtés envahit lentement maint .i une ca-m.pagnard comme .l'enfant ,de la ville.

La sépar a tion (prochaine r éveiUe la. rumeur mélancolique des adieux. Certes la ·per :pediv e riante des jours de liùJerté et d 'abandon surnage dans les im.pressions de fin ·de classe; mais au t r éfonds de l'â,m o se glis.se un regret inconscient, co'mme au départ ,d'un compa­gnon accollülmé qui Ilais·se un vide dans votre existence. L'enfant, délié de, multipl es .su.i étions ·cl l a -cliscipline scolair,e, semble ,presr{uo

embarrassés des ,loi. irs r etrouv és.

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- 236 -

. E t l e m aître? veuf cl e la :L1'ou:p e r emuan te il la,qu ell e il pro diguait ~'on lévouem en t ,av e,c se'S l eçons, 11 est loin de &'ab andonner à une ex­plos ion de .ioie ; à lui s urtout manque qu elque dlOS .

Cette nosta.J g ie enfa ntin e ,s·,a ccen.tue ·aprè l 'in·s'p ection ,e,t l' ex;amen final , à .p eine re'foul éeà .l',arrière-plan par le cérélmonial ,de clôt ure, ici rud:i;mentaire .jus'qu ·1à l'insignifiance, ,là r es treint aucéVdre ,de la sinliP.li'Cité, aill eursc'ompliqué d un formalism e .a,ncestra:l ,qui n e dé­pl'aH pa,s à la j eunes,. e.

Primesauti eJ' ct in:::;ouci,ant, l' enfant ,fl' anchi.t, all ègr m e,nt le seui.l ~e l,a olas·s POUl' s'abandonner aux capl'ice· ' de 'son âJge .

,Chez le maître, un e ,pr éoCCl~patio.nI',al entit le p a.s et voH e le r egm'd qui ,tran ch e a u milieu. d e .la .ioie juvénile, J eun e, il jette un r,a,pi le coup d 'œil sur l 'année tissée cIe "u ccès et de cljffi culté .. , et il s ou/pire le. p er s'pedives de s on av enir professionnea. Av ec .l'âge e,t l' expérience, clevenu philoS'ophè a u ,fron t plus calme, ses r éf1.éxion Iprennent une autre tournure : sa n s doute il n 'es t 'pas d evenu indifférent à l'alppré­d a üon de ses supérieurs hiér ar chiques ; H ISe pré.oocupe a.u ssi de s avoir si le bagage d e connaissances a m asséeS' ,en ·cour,s d 'é tudes n e va. 'palS s'-épal~pill er ,p enda.nt les va,ca n.ces comme .l'e poll en d e's a.beilles bu1'ineuses r evenant. de trop Join. « ,Comment mon enseign em ent af­fl;ont era-t-il hl criti'qu e cl e la vi c autr em ent imp :1rti<1 1e ,que le juge l e plus intègr e? »

:Vlais ,oici son souci le plus intime: il a eu r ambition c1 e cultiver clans l'â,m e cIe dlalCIue enfant 'cc qui en ,fa it la vrai e 'dignit é dev an t 'l es h omm es et ] e prix! devant Dieu, d e' rich ess,es im,pondér ahl e-s et des valeur.' ine,'·timabl es : loyauté, hanté, m altr i. e de ,s,oi , ,s implidté de vie, puret é ct piété 'a·ctive, r-éa'lités ,qui èch eùppen t ,a u controle offici e.l et qui , p al' un e 'p'll,c1 eur in stin ctiv e, s'e réd'uo"ient d an s 10S ulUmes r eplis cle l"à me et ,plongent leurs l',acin e .. d ans le 'allos -sol ina ccessibl e cle la sllheonscience .

Il le·s passe en revue, les physiomomies de ces garçons don t le r egarc1 ex')]'e 'si,f ou t ern e, le gest e orig ina l ou vulga il'e, la parole p er­sonn ell e ou bR na,le, bref la. s u r face de la vie dev·l',ait lui fourn.ir IR d ef cle l' exis ten ce prof,onde : Robert, enfant- t erri,ble, obj·et ,de juste~ l'i'gu eurs et aussi dlnc1ulgence opportune et de prév en a a.nce prudente, quiHer.a- t-1l -l es senti ers interdi ts? Louis, ;])aUot.té en tr e l a. volonté et l"ins.ti.nct, enre le c1 evoir et ,l e Ipla1sir, ,suivra-t -il final em ent les bonn eS' influen ces? Qu'a c1vi enc1ra-t-il c1 e Narcisse Cfui ,c1res,se un a uL el ,à ~ es petit es qualit és pOUl' y \"a,crifi e l' ceux ,qui m éconn a is .. ent l'excell en ce (l e sa per,' onn e, .cl' abord évidemment 'on Ina ît re qui n e s'ait ,pas r endre .iu ·tice à se~ m é.rites? Gu érir.a- t-il d e son antipathi e 'uidde qui enserre ct bl esse son âme conmme un Ifag'ot cr épines? '\ -oici l e front sympatthi­(IU e de Léon, bnave ,cœur, intelligence claire et s 'oli'cl e, ,souria.nt av ec lïngénuité de lïnnocence g a1'c1,ée par cl es par ents vi gil ant s'. Qu e .l es ll eul't s de Ja. vie l'aff ermi ss,ent ! ...

- .237 -

Ces réflexions anticipées sont-elles inolJportunes 'Cfue'lqu es sem,a ine.· av an t la c,lô tur·e? Loin cl' ètr e oi,s ~ us'e's , elle's Ipeuv ent. ori enter l 'a;ction éc~ u ca tiv e cl e,s ,derni er s jours, ,période importan.te 'p ar ,s'a l'é,p er-cussion ]I:--i~; c: 11010giClu e . Aux ,premi èr e.:,; impression du d ébut, il convient d 'as­:--iO ci eT .J'influen cc ,cl es (lcrni èr e.- sem aines ,pour ,couronner l'œuvre d 'un e pé l'iocl e scolaire ct termin er l'année en b e.au té.

Les moi s d e tna v;ü] ct de discipline n e s,e .pa .'sent ,p aS' s·ans ca.ho ts . Aux exigen ces de l'ordre et de ,J',aplpli c-a.tion colla,boren;t s'ans doute Iles t'encla neesas,eendantes c1e la, n a ture enfantin e, mai s s'opposen t cl 'au tr e péIl·t l es in t incts ,d e. l' é,goï'sm e nRtif '1rQp souv ent c.hoyé en f,amill e. Les chocs inévitables ,b1 e .. sen t maint es valüt é::; et -cla:l1 s les s-év,él'it l's n écessa il 'es, l 'enf,ant. ,p eu t r essentir c-omme un e Rtt einte à ,s'a ,pel' '011 -l'I CI 1 it é a Hl eurs trop m éna.gée .

L'~, déclin de l'année scolaire, comme ]e soir d 'un jour d e tr av ail , .:·t favorable à ces gestes de réconciliation généreuse ·par le,s'Clu el.s ]e

bon ,pas teul ' fraye à la bl'ehi l ésemparée le chemin du r e,tour: Ull

J' egar,rl .- incèr em ent bienv eil.lan t, un mot de ,loua,nge et -d' encourage­m~nt, une a tt en ti on s ignifi cativ e, un c in clul gen te c-ond,e-scen d·a nce, 1,1ïm­pol't e qu eUe m arqu e cle '.'ym,pa thi e lJour 'amorcer .la r e.prisc de,s r ela­t iOll:-i cordÏlüe, ',

Dans ce l'appr,och em ent. in eXll' emi,s, t out n 'es t QJas gé.n é rosité uni­lath'ale. Qu el , éduca teur p eut se fla tter cl e r est er cons tamm ent m alt]'(' cle· lui -m èm e au 'point de t enir la ,ba lan c.e eX<1 ctem ent ju ' te ? ,Pour ces ina clve d an ces m êm e indiff él' ent es, ,l e.' enfan ts ont souv ent un .. en s tn\s .è1V er ti, voire ll yperlr Ciphi é.

J1. y a de plus les f,auies, ou s i v ou s 'préfér ez les erreurs d'omission. :\otr8 n a turel SE' raccorcl e in s,lin ctiv em ent aux tempér am ents .. ym:p;t ­tlü qu es en VCI' tll d'une affinit é le ,plus souven t ül consci ent e ; il la isse y égéLe l' flan ' 1"om,bre Ide l1ndif.f él' e.nce et de l'oubli ·ceux ,qui n e sa ­v en t ou n c veulen t 'pas· s'e .1iv1'.e1' ou qui n e nous r eviennent pas, ,prété­riti on souv ent plus -douloureuse et ,mal.fa isante qu'un tort Ipréd '. Le l' es te du COUl',, ' 'col'a ire nous Ip er.m et ,de fair e .lui1',e l e soleil ,de notre :--i ympa Lhi e (la.n ' 'ces erreurs oubliées. En songean t. plus ,assidùmenL, plus a c1ivem ent. à ces éléves d e 'second l',a ng, nous le' r éi'nt-égrons dans llOL l'C 8 l'f ec tion ct r èlJ arOn S une erreur involon taire.

Ce coup d' ocil rétros pectif en vu e d e combl el' ,de,s lacunes r eJève la nobl esse de nos in tenti-o ' ct. r encl eff e·ctiv e .l'tmiv eTsalit é de no tr e :(~évo u em e'n L r éduc·a teur.

Cer te::;, je ne préconis-e nullement une fin en queue de poisson où la. l'j e :;cola il'e sombre , la,n s lïndisdplin e.· Le désordre eSIt, l a. pire concli ­tio n cl'un e ·écol e ; Ja .f a ible·' ' -' nonchalante, loin cl e ré,p ar er .l es ins uf ­fi SS ll ces cl e notre activité prÛlfess-ionne.1l.e et ·de r éta blir clans leul' int é­!!'l'it é la tjusüce et la charÏt,é à l 'égarcl cl es élèv es, entraînerait ,p OUl' ; oui e la ~IR s'c un tort. coll ectif g rav e. Le m ainti en .de 1'01'(11' e et le r é­.gim e .(rUn tr a.vall s ('> ri eu x c1oiv en-t , ju ·.qu"au bout, affirm er la. bien ­'fa 1s,lll ce !l e notl' c œuvre cl· eclu cate ur.

Page 5: L'Ecole primaire, 30 avril 1932

- .:238 --;-

.\I ais la vigilance et la r ,aiience à double dose p l' év ienclront m ain t conflit, atténueront b rigu eur de.' mes ures c1 is.citp lin a ir 2's ct grav l'ont cl a n ~ les jeun e' àmes l'impression que l'instituteur, homme énergiqu O'

t sévèr e mème pa)' devoir , r ech erche, cla n s ses exigen ces comme clans ses concle:scenc1 a n ces, ]e b ien cl e ses é.lèves.

L'alliance .i uclicieusc :ele la clisôpline .CI vcc une . bienveillance pIns accentuéE) à j 'F\ lJpro ch e de la clà tu l'c orientera, e.fficèl lcement Vl' I'S l -~ I}ien, ,'Limul er a cles volontés 'hésitantes, changera l'ombl'c fl'oi cle cle l' a niilpathie en un rayon de soleil CJlli cl issi,pe la r a n cœur cle.' c.léce p­tion . ..; s'co,L'lires et Il '.année terminée en bonté p l'épar' .l e l' eto ul' ([' ,\ll ­

tamn e p l cin do ,]Jl'om e.'scs.

Ajoutez-y la prévoyance, modeste ,pa l·t. hum ain e à l' ac ti on tO Ul0 pui.'santo cle l a. .div ine lrov iclcnce. P l' évoir e t mettre en ga rcle devienl un souci plus' urgen t, '8. 11 fur ct à n1csure que cl c nombl'e uses fam ille::i tlésorgn ni sées négLi gcn t leur devoil' pèclagogi'Cjue .

Ange illcarné p cnd ant la. clu l' ée (l es classes, l' éd u cLlt eu r ::-îccom­pagne ses élèvc.' clu cortège lll'otectcUl' d e se,s récomm,ElIl clFttiollS, Snns clout e, sa respon sabilité offi cie,n e nett ement ,dé limitée s'est éteÎllt c av C

la. c1ernière minute cL'école; ma i ' ell e est comm e englobée {LlIls LIll e

l'e.--ponsabilité p lus va 'te et 'phlS haute qui , d'une façon incli.'so]ulJle, l' HI/fiche le cl is'cüple au r~lLlH]'e et cHI' ncté l'i se l' érlu c::1t ur npàtl'c .

Les vacances avec leu.rs loisirs non sUl'veiUés amènent des dangers qu'il s'agit de préveni l'. Sui v3nt les conclitionS' lo,cale', les l'eCommnll­clati'on s, viatique .iu s'qu·là l a r entré, co n cernen t la lolite':s:se, hl con­du ite à l a maison ,paternel le et cl an, ln ru e, le r etoul' ,rhez soi à hî tomb ée ,de .l,a. nuit, l e l' espe·ct .cie l a ,p l'opriété {l' aulrui ct le.s re]fllion,s avec leQ camar ades, la ficlélité a ux prièl·e.' ·quotidiennes ct l'a ssistFm c ­conscien cieu se à l a. me 'sc de précepte.

Et si 'qu e'Lqu e sceI t ique olJjecte : « quoi bon ! », .i e lui l'élJ'O lHll':ù : « Les av i,s ,sortant ,d'un cœur zél é et Ipru.dent trouveront l e cll em in ct'autres cœul'~; d.ocile,'.» La r,al'abole du semeur a. l' eful 6 cl'a\ allCC If' 'pc:::simi,smc, Lu eur d ·actio n .

Allons-nous niei' lïn c-o nsta n cc, ,la Pgèr cté, la. faibl e.'sc de r enfa nt. -? );'on, p a,' plus que notre in1ipuissance foncièr e de forcer l'entrée ,(J'unc àme et de vaincre Il es s·écrète6 résistanc es a u bien. Di eu , dont nous .'ommes les colla,bol'atcUl's et l cs ,précurseurs auprès des, élèves, s'est réservé la gl'àce d e vouloir e t. l e f,airc. Il veu t qu',après ' ava it' sem é pa l' la 'p aro.le et l 'exempl e, nou .' a rrosions ct cult-ivions par la prière qu;. es): action aussi, a,cüon 'pours uivie clans la slphèr e .',urm-tLul' elle.

Pal' la ,prière pOUl' nos é,lève,s absen k~ continu e à se ré,a llsel' la pal'el'nité s'pirituelle d c l ',é,clucateur; ,cl ,Fll1iS la, prièr e « il sUlpplée à cc' Cfll e n e peu t leul' Ifaib l eS's'c ou l eur ignorance. » G. C.

- 239 -

La rédaction à l'école

II

Si les exercic.es de r édac tion 'Ci l"éc.ole prÏlnaire n 'ont pas pour l)llt d'apprendre Ù. faire œuvre d 'art en littéra ture, et si leur seule ambi tion es t de r endr e l' enfant capable d 'exprimer correctclnen[ sa pensée ou ses sentiments, il semble bien que nous fassion s fauss e route.

L es enfants d e familles cultivées, où l'on parle uu français éléga nt , constituent l.'.exceplion. Les petits écolier s de nos éc.oles Turales pa rlent fort mal en n 'écrivent pas mieux . IC est donc avant tout ù la c.orr'ec tion qu'il faut viser. Et là la correction d e la lan­gu e qu'il s d evront parler et écrire plus tard . Qu'ils soient r endus 'capables de dire clairelnent ce quïls ont ù dire.

Or, les exer cices de r édac tion , tels qu'ils so nt conçus dans beaucoup d 'écoles - t els que les r ecomnlandent souvent -les '111a-11uels - placent l' enfant en dehors d e la vie. Qu'il s'agisse de. dé­c ril'l~ la for ê t ,le village ou ,le pupitre, l' enfa nt ne se trouv,e pas dt'\ an t un problème ù r ésoudre. On le fait parler et écrire pour le plaisir de parler ou 'Cl ,écrire san s n écessité . Sou ven t il pourrait r épondre comm.e les p etits é lèves dont parlait un auteur: « Ça n'a p as .ét é intér essant, ça » . Non , ce n 'es t pas intéressant parce 'que fenfant n e désire pas eonünnniquer ce qu 'il voit ou ce quïl entend . QU' OIl saisisse plutôt toutes ,les occasions de parler et d'écrire . Qu'on lui fa sse dire ce qu'il a dan s le cœur: désirs, r êves , sentim ents, qu'on lui fass e raco nter ce qu 'il a vu d 'extJ'(lOl'clinClir e) cl.'i ntér ess::mt, en rue en fanlille ou au cin éma ! ~!fais d écrire pour d écrire!

Nous n 'avons pas de lelnps ù perdre dans nos classes . Il f :nlt all er au. plus urgent. La r ech erche e t l'élégance dans la phrase ,ne s 'imposent null em ent. E t comme, le plus souvent , cett:> élég'ancl' devient grandiloquen ce ou obscurité, c'est l'abandon de toute r e­cherche qui s' impose -il l'instituteur. Ce qui n e signifie pas que 'toutes les-copi es correc tes soient à lllettre sur le m ênle pied: 11 n élève peut r éussir beaucoup n1Îeu x qu 'un autre si sa phrase est plus simple, plus claire , plus concise . n y ~ b eaucoup ;\ faire de ce côté-là.

Indiquons rapidelnent quelques-un.es des multiples appli-ca ­tion s d 'une Inéthode direct e de r édaction française. La plupart se ramènent à d es ex'er cices de phraséologie. Qu'on veuil'le bien ne pas ch ercher u'ne gradation dan s la suite des exercices : c 'est affaü' e d 'expéri ence,

1. Construire une phrase r enfermant une seule id ée. ,Cette idée est suggér ée tà l'enfant elle n 'est pas imposée. Ainsi , après avoir écrit lp mot: « Hier ;), les enfants posent leur crayon et écou­l ent les explications du Inaître : tou te phrase a un C0111111eneenlent

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l't Ull e fin . Puis ,les petits écrivent en silence . Suit la correction l'fT

COlnll1UIl.

2. Billets . Un enfan.t s 'excuse auprès de l'ins tituteur: i t a dG ma~lquer la classe parce que SaIl père l'a ell1'l11en é en vovage où qu.'II a .pris lui-lTl'êll1e un rhume, -e tc. Rédiger un billet ci'e}~cu se. Ou e·ncore demand er par écrit J'autorisation de s'absenter pour t el. ou tel motif.

Faire m ettre par écrit les quelques 1110 ts par lesq uels 0 11 prie lL~ docteur ou le curé de faire vi site ù un malade, et".

Rien qu'une phrase, mais un e phrase corr ecte, cla ir!:' , préci se.

3. Demander un ser vice ù un condisciple, le r emercier. Expli­qner la règl e ,du jeu .

4. Ecrire une lettre ù St-Nicolas, le rCllle rcier faire part d~\ ~a joie ù ses condisciples .

.J. n éfinir san s équi voq ue. Notion du gt i1re et ci e r(>spè ct' .

(~. Répondre ù des questions. Les enfants son t ù mêm e' de d?nner u·ne réponse soit qu'il s'agisse él'éléln ents de vie (pourquoi a Jll~ ez-v~us vos par ents , e tc.), soit que I on se rapporte :'1 un!:' cau­senc prealable. Les résumés de contes se feront sou s ce lt~ formé'.

. 7. A l'occasion cl'une récapitu lation de catéchisnle. de Cf20-

graphie , d 'his toire sainte ou profane, répondre correctem ent ù ~llH} séri e de questions. Exercice ;l graduer pa tiemment.

8. ,Dans les cla sses où se clOllnelJ t des lecons de Iru\ ail ma­nuel, fair e Inettre par ·écrit le proct:dé empl~J é pour co nstruire un e boîte, etc. .

Dans loutes les classes, fa ire observer et analyser le tra 'a il cJ.'u n ouvrier. L 'enfant m et par -écrit ses ohservatio'ns de l'acon ù constituer un e sor,te de « mode d' emploi »d\m i nstrument. 0

9. Ecrir de véritables lettres de nouvel-an , des rapports en form e sur l'activité de la classe p endant une p ér iode détermilu;"'. ùes conlptes rendu.s d e prOlnenade, etc.

Que tout cela soi t court et vivant . Qu e rien 11 -2 sen te 1e moisi. t€: factice. La. langue est une ins trunH:,n t ; l' enfant doit sentir qu e pour exprimer sa pen ée d'une fa ço n claire il faut r a ide dt> la granl1naire, de la phraséologie et , souvent, du m aîtr e. Qu'il C0111-l?r.enne qu'au b.out de l'année il devra en sortir tout seul. Il p eut faIr€: .SO~l Chenll11 sans littérature , sans r echerche d 'épithè tes, sans descnptIOns de la nature. Il le fera p eut-être plus aisélnent.

Evidenllnent, il n'es t pas question de laisser de côté la forma­tion esth étique de l 'enfant ,(\ l" cole prÏlnaire. Il J a pour cela des lectures, les r écits mimés, les contes, l'a'nalyse des bons auteurs. Qu il admire la littérature chez les ,QTands -éci'ivains rien de mieux.' mais n e nous attendon s pas quïl <~' extasie devant' sa prose. '

241 -

Enseignement de la grammaire (Suite et fin.)

PJ'ogrr/1111TIe. - 3'm e année : Cas les plus frlcile~ de la fonna­lion du féminin e t du pluriel des qualificatifs. - Conjugaisoll d es verbes usuels. - 4nle année : Règles importantes r elatives au genre et au nOll1bre. -Conjugaison, principalem ent de vive voix. de \ erbes usuels; 51ne année : id. de verbes tréqu enUl1ent en1ployés. - (->m e année: Quelques règles importantes de ponctuation. -7111E aunée : ,Cas particuliers d 'accord ,les !Jlus fréquents; quelques r emarques importantes sur l 'orthographe ou l'emploi de certains déttrminatifs et nlots invariables .

Les appli'cations seront nombreuses, adéquates et graduées. Il s'agit, par exemple , d e l'accord du qualificatif, du verbe, du participe pass'é.

a) Exercices de constatation et de justification . b) Exercices directs d 'application:

,écrire correctement le 1110t donné, choisir et orthographier 'le terme . voulu , notion combinée avec d 'autres enseig,n.ées préc·édenl-

111el11. c) Exercices d 'invention:

trouver le t en11e convenable, formuler une phrase offrant l'application de 13 règle .

cl) Dictées. 2. Il sera simple et clair a) clans l ex.posé des matières; b) dans

la nomenclature; 'c) dans les raisonnements imposés. Arrière donc cette terminologie avec tous ses vocables inutiles ou que les en­fa nts n e p euvent cO'll1prendre; article défini , indéfini , partitif, substantif, verbes transitifs , intransitifs , neutres ; propositions in­cidentes, eWptiques ...

:3 . Il sera exa'Ct, ce qui exige la simplicité et la clarté des no­tions et de la méthode, un savoir suffisant chez le l11aître et l'em­ploi d 'un manuel convenable.

4. Il sera l11·éthodique et -logique. La proposition sera -le pivot du cours e t le verbe, le pivot de 'la proposition. IL/étude des div er­ses formes de ce ·chrnier marchera donc parallèlement ù celle d es autres parties du discours.

i). II sera concentrique, selon les indications du progra111nle. La plupart des notions, ébauchées dans les premières années, se­ront revues, complétées et approfondies dans les courssuivant5.

(->. Il sera récapitulatif: a) de façon constante; 'les notions nouvelles seront combinées avec ~es anciennes; b) de façon sys­tématique; après .J'étude d 'un chapitre viendra une révision bien ordonnée: pluriel des noms , féminin des qualificatifs, temps du verbe; les espèoes de dtéterminatifs et de pronoms ... ; c) de façon

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- 242 -

circonstanciée; on fera la r eVlSlOn du cours précédent ::n -a llt d'aborder la 111atière d 'un nouveau degré .

7. Il · 'sera foncièrem.ent éducatif: a) au point de vue intel ­lectuel, il contribuera à la culture des -facuHés: 1. de l 'attention, par l'observation d 'exen1ples intér essants; 2. du jugel11ent e t du raisonnenlent, par l'·exam en ·et la comparaison des mots essentielS , J.ïnduction là la r ègle, les exerdces de jus tification et d' ana~)~s("; :3. de la 111émoire, qui n 'aura tÙ retenir que d es formules parfaIte­m ent comprises. L e maî.tre fera don c la guerre aux , procédés l11é- · caniques; il n'admettra jamais des r éponses de cette nature; ce 1110t est un ver,b e parce qu 'on peut .Je conjuguer - nIais bien parce qu 'il l11arque une action - ·c'est 'le sujet parce qu'il r épond ù la question qui est-ce qui? - le est un pronom , parce qu 'il es t placé devant un v'erbe - faire dire pa rce qu 'il r enlp'lace tel non1 - b) au point d e vu e 11loral, i l fournira des notions propres ù fai re a imer le bien ·et fuir le vi'üe, -à pousser à l'accomplisselllen t du devoir.

8. Il sera féc011d dans ,le sens de la .fonnation du vocah ulaire . du lan gage et du style. Le choix des exeluples, des t extes d'appii­calion , la rédaction des r èg;les, l'invention d e phrases concour ent ::) cette fin . 'Le but de renseignelnent graunnatical, qu 'on s·e le dis e bien, n 'est pas de faire apprendre de l11émoire des défini­tions et des règles , Blais de fair e observer la langue, de gén~ra li se r les faits ainsi observés et d 'habituer ,les élèves 'à s'en serVIr pOUT' eX1) rüner correctemen t ,leurs p ensées par la parol e ou par· l'éCTi­ture. On donnera la préférence aux textes suivis préparés quel­quefois 'Par d es entr·e tien s pl"élüninaires et pouvant scrvir de mo­dèles '::) ·çles exercices de développelnel1t d 'une idée.

Ordre et disposition des ll1cttières . - La pensée la plus sim'ple s'exprim-e là <J'aide d 'une proposition. CeBe-'ci conlprend d eux rélé­luents essentiels: le n0111 de l'Iêtr e sur lequel porte la r éflexion et le verbe exprimant l'action ou l'-état perçu dans cet ,être. IL e point de dépar,t de l'étude de la gramlllaire doit donc 'être la proposition.

SupprÏInons ces notions préliminaires 'que l 'oil r en contre en­core dans certains Inanuels : définition de la granllllaire- que les enfants ne comprennent pas , - -les voyelles , les cOl:sonnes, les accents , le n10t, la phrase, qui n e leur apprennent n en de n ou­veau.

Les deux -élén1ellts constitutifs de la proposition sont suscep ­tibles de n10diifica.tions diverses : a) pouy le non1 , genre , qualités individuelles ou r elatives, notions que ,le 'langage exprÎlne à raide d 'articles , de qualificatifs, de déten.nÎnatifs; b) l'~cti?n -én01~cée paT le verbe p eut lêtre attribuée là des per~onnes dIff.er~ntes, etr e rapportée 'à des époques diverses , 'se" -ljrésenter là " l'es'pn~ cOl1ln~e certaine ou douteuse, COlnme faite ; soufferte ou réflechle; de -l'a , les ,personnes , 1es' tem~)s, de.s 'l110des , Iles voix ,~u verb~. NO~lS ',avon s donc deux groupes de phénOlllènes graullnatIcaux bIen chf,f,er-e:üs. qu 'i1. importe d 'enseigner simultanément, avec une sage gradatIon.

Dans beaucoup d' écoles, o n suivait servilen1ent , autrefois l'ordre adopté par le livre : on ,étudiait successivement le nom et les r ègles qui S') rapportent, l'artide, les qualificatifs, les déter­minatifs e t les prono111s 'et l'on n 'abordait le verbe qu 'au 111ilieu d e l 'année scolaire. COlll'ment l' élève pouvait-il alors exprimer une pen~ée en connaissance de cause? -Commen pouvait-i'1 r ésoudre les difficultés les plus élém en taires de l'orthographe et justifier la 1nanière d 'écrire d es propositio ns aussi simples que les suivantes : J 'obéis'Ù mon Inaître; l' enfalÙ ob éit ù ses parents; les élèves ·étu­di ent leurs leçons? On l'obligeait e~1suite 'Ù fair e sans interrup­lion pendan t de longs 1110is , de' fastidieux exercices de conjugai ­son , tandis qu 'il est possib1c d 'a<lterner ces derniers avec ceux qui se rapportent au nom et ù ses détenninatifs, de les combiner et cl. ' amener ainsi plus d e variété dans les applications; on l' empê­chait de r eeourir avantageuselnent , dans ses d evoirs d e style, aux formes multiples du verbe. En un mot, on lui laissait ignorer troD long temps, où son grand détrÏlnent, des -connaissances de la plus haute ünportance au point d e vue pratique.

La grammaire n 'es t autre chose que la logique m êm e du langage. En pensant quelque chose des êtres, nous formons d~s jugemcnts et si nous exprimons ceux-ci verbaoJement ou par éCrIt , nous formulons des propositions. Pour désig-ner ces êtres, il faut des noms; pour exprimer l eurs actions il faut des verbes; nOLIs

nwrquoll s leurs qualités ou leurs d éfauts par des ql..lCllilicatifs; les (fe/v erbes signalent les diverses modifications d e actes; nous employons des pronoms pour éviter la r ép étition des :n.01ns, d es orticles et des déterminatifs pour en indiquer le genre et le nom­bre ou en préciser 'le sêns; les prépositions et les conjonctions tra­duisent les rapports d es n10ts e t des propositions ; enfin nou s poussons un soupir de soulagement en arrivant. 'Ù la fin du cours; ah . ouf !c'est l)interjection .

LJ nc bonne orthographe grammaticale exige lrois choses es­se ntielles : a) la notion exacte d e chacune d es parties du discours; h) la connaissance 'et la con1pr,éhension bien nette d es règles d'ac­cord; c) la connaissance approfondie des form es diverses auxquel­les sont soumis les mots variabl es; -le verbe en possèd e une cen­taine

Il faut donc elnployer un minimum d 'expressjons qui, d 'une part, aident l 'enfant à se reconnaître pan.ni le déd~le ,des propo­sitions et -la diversité des Inots et des fonctlOl1\S et qUI , d autre part , lui p ermettenf de se r,endre n1aÎtre d e sa pens ée pour lui donn er la form e qu'elle requiert.

D'un autr-e côté, il n 'est pas admissible que ,d une classe ~ l'autre de la -m ème 'école, que d 'un ordre d'enseignement 1::) l'autre, la nomenclature gran1B1atica.}e varie, incertaine et flottante ; {:E' se­l'ait: jeter le trouble et l'impr-écision clans les jeun es cerveaux,

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Chronique de l'Union

Caisse de retraite du P. E.

L'asselnble g,én-érale d e la Caisse d e r etraite s'est t enue à Sion l~ 14 avril écoulé. Nous nous smnm_es trouvés une vingtaine ù cette­seance, et sa'l1S nos convocations p ersonnelles, il y avait trois illSti­tute':lrs au plus dans la -salle, spectacle qui n 'atwait pas lllanqué de co~nl.quc. A la vérité, nous cOlllprenons fort m.al pourquoi la C0111-lTllS~lOn s 'es't contentée là ce sujet de la seule infonnation dans le Bulletin officiel, car le cOlTuIluniqué ins'éré dans le 'JV.ouuelliste Ù la ~toute dernièTe h eure, l'a été par nos soins , Ne voyant riel~ pa~'altr~, I~OUS Il?US S01111nes l~erl1lis d 'inviter la rédaction ù r ep ro­~lull~e 111l'formatlOn du Bulletzn. Nous avons la conviction qu e -les ll1shtuteurs du Haut attenden t aujourd'hui encore la tenue de cette assemblée; il n 'y avait personne' d es leurs dans la salle. Il n ous serait. infinirnent agréable, là -l'avenir, de n 'avoir plus oÙ nous substItuer à la COll1mission pOUl' le soin des com'muniqll'és dans les journaux!

. ' ::\1. ,le Président ouvre la séance par un appel à la courtoisie, qtll BOUS laisse un tantiriet ahtU'is ù cause justement des intentions qui nous anünent. Nous n e sommes pas~à pour déclancher des attaques agressives mais bien pour faire valoir -de toutes Inodestes r evendications que nous ,estimons judicieuses. Pour atteindre un tel but, nous n avions pas besoin de gros Illots , ni de gestes violents.

'La lecture du protocole' soulève pourtant un petit incident. ':\1. Bérard, le Président de l'Union et son porte-parole, se p ermet de faire remarquer qU 'là la séance de l 'an dernier il avait demandé la publioation dans l'Ecole PrlIl1rcire d 'un rapport de ges,tion sem­blable là celui 'que publie le Faisceau mutualiste, organe corpoTatif des Fribourgeois, Cette proposition avait été acceptée par l'As­senlblée; c'est pourquoi il 's 'étonne que rien n'ai,t paru cette année­ci .dans J'Ecole Primaire. Cette remarque n 'a pas l 'heur de plaire­il :\/1. le Président, qui selllbie p erdre un peu de son calme; c'est dQl11'nlage pour si petite chose! Nous l'entendons alors affirmer qu'en tout état de cause, ce soi-disant rapport de gestion n e doit en aucup_ cas paraître avant l'Asselllblée générüle, qu'O'l1 n e peut enf,in faire ù celle-'ci l'injure de rendre publiques des clécisions qu'elle n' a point ratifi'_ées. Ce scrupule nous laisse sceptique,

Que viendrait faire , en effet, un rapport de gestion après l'As­semblée générale, quand toute sa T,aison d'être , son but, c'est d "éc1ai_rer les 111em1)res, de leur donner l'intelligence de la matière' qui alÎlnente ladis'cus-sion , d'ordonner les délibérations permet­tant .Ià. ,tous de se prononcer ,en connaissance dè cause. D 'ailleurs dans tout,es les ,a,ssociations les choses ne -se passent pas autrement. Nous avons reçu, en effet, le lendemain Ill-êIne de 'notre réunion de la Caisse de retraite, -le FuisccclLl du 15 avril dans 1equel figu-

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t ent bel e t bien les comDteS , ainsi que le rapport complet du co­mité en vue d e l'Asselnblée générale de la 'Cais'se de retraite du Personnel enseignant fribourgeois , qui doit avoir lieu le 30 avril.

~itlis pas?ons ... ~1. le Dr Bays a la parole. Il nous développe les ,dlver's pomts de son rapport ou nlessage au Grand IConseil sur la situation technique de notre üaisse. Nous n e pouvons ni n e voulons le suivre dans son long exposé; nous nous conlentons d 'affirmer que ses 'conclusions laissent entrevoir la situation plutôt favorable dans laquelle se trouve notre Caisse. Et COlnme tout se tient dans ce dOlllaine, ~if. le Dr Hays a examiné égalenlent notre règlement de la 'Caisse -de r etraite. L ' Union du P. E . V. avait for­mu1é à ,ce propos quelques delnandes de nlodificàtions. La plupart ont -été r econnues bien fondées et admises . A 'l'article 6 tel' (voir E, P. No 4) , la disposition « ayant !TlOins de 45 ans » es t suppri­m ée. Relativenlent h l 'article 10, nous entendons exprimer un point de vue qui n 'est pas le nôtre, 'nlais qui cependant a pour lui l' eIn­preinte d 'une rigoureuse logique. ~if. le Dr Bays pr-étend que les traitelnel1'ts üffectés à l'autorisation d 'enseigner , la première année, 225 fr., donc au Certificat t enlporaire, 211le année , 260 fr. , au Bre­vet de -capacité, OUle année, 285 fr. , doivent être considérés comme des traitelllents de base et non pas COll1me desalloca,tions de prime d'âge; de sorte que ces chiffres ne peuvent intervenir dans ,le calcul des 25 % déterminant les contributions des 111embres Ù :la Caisse. Sont seuls considérés Conll11e allocations de prime d'âge les 5 fI'. qui interviennent la seconde, troisièlne et quatrièll1e année api'ès le C. T. , ainsi qu'e les ;') fI'. et les 10 fI'. après le ,B. C" au total donc 90 .francs.

Nous avons cependant la conviction que tel n 'est pas l'eSl)rit de la loi. L e légis'l,ateur , nous ,le savons, n 'a pas voulu institu'2r des classes -de traitemenrt; pourtan t la leUre le laisse entendre et O'n n e peut rien là contre, ù moins de l1lodifier l 'article l () dans ce sens: « b) le 25 % de toute lllajoration de traitem_ent ».

L 'artide 19 a donné lieu, lui aussi , à une discussion. Il est àinsi stipulé: « Tout assuré de 55 ans peut prendre sa retraite ou y être mis d 'office par le Conseil d'Etat. » A ce sujet, l'Assembll~e a voté la proposition de l'Union, demandant une adjonction spé­ciale ù cet aTticle tendant ,à spécifier les motifs de la n'lise 'il la retraite d'office par le 'Conseil d 'Etat ; -il ne s'agit que d'un seul motif 'évi-demment : 'celui d'une incapacité professionnelle causée par l'âge ou le nOlnbre d 'années d 'enseignement. Nous sonllne~ en droit de nous préInunir contre les conséquences de l'arbitraire. C'est d 'ailleurs la seule raison d 'être des lois et Tèglenlent~.

Nous avons delnandé, en outre, de prévoir dans lacomn1Îssion une majorité de melnbres actifs de la Caisse. Nous nous trouvons , en effet, en ce 'l1l0nlel1t en présence -d'une situation an'lusante , Notre comn1Îssion comprend dans son sein seulelnent trois 111eÙl­br,es actifs de la ,Caisse. On se croirait un peu comme sous tutelle

"

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ou. sous r~gie . Pour des 1110tifs d'opportunité, nous n'avons obtenu aucune r.eponse précise à ce sujet. Pourtant, il semble bien que le corp.s I~l'~pectoral devra faire les frais de la prochaine vacance. La n~aJonte au se~n de la. comn~ission doit , en toute justice, r es ter acqu~se aux 111embres actIfs, pUIsque le Grand Conseil tranche en dernIer r essort. Si l'Etat consentait là choisir un Inembre ' au sein des affiliés ù 1a Caisse, ce but serait atteint.

. NO~lS proposions, en outre, qu'à l'article 44 on ait é tendu les attnbuh?ll's de l Assemblée générale par la disposition suivante: « Elle dIscute les propositions du con1Ïté et de ses m·emtbres et pr en~l des décisions r elatives où ces propositions pour -autant qu 'el­les. n engage~1t pas la situation financi ère de la Caisse. » ,Et, 111'êlne ar~Icle, derm~r p,aragraphe: « L' f~ssemblée générale p eut présen­tel ~u Consel~ d Etat les observatIOns et les vœux que lui suo'o'é­r-er~l~ 'la ges tion de 1a 'Caisse et -des comptes et lui Jaire des ~~o­l?O,sltIOns concernant la nloclitfïcation du présent r èglem ent. » Il a et e Lenu compte dan s une certaine 11leSUre de ces vceux.

,L'article 45, dernier paragraphe, es t modifié dans ce sens : « Le cOlnité et l' \ssemblée g'énérale pourront pr,ésenter au Conseil d'Etat des propositions relatives ';1 l' extension des bienfaits de l,a Caisse. »

La -discussion du règlem ent n e donne lieu à aucune aütre ob­servation. La séance touche ù sa fin. yr. J aquemet i'ntervient en.: core pour Inanifester son étonnem ent sur la façon dont les in­denl1~ités de pr,ésence sont pay.ées. 'Pour nous , il nous semble que le palelllent d 'une indenlIüté de déplacement et d 'un jeton de pré­senc aux délégués est raisonnable, nlais que ceux-ci soient -alors les mandataires désignés par les Asselllblées, l"égionales -des insti­tuteurs et non par les insp ecteurs seuls qui, il faut bien le recon­naître , n 'ont aucun intérêt dans noLre cais,se.

Nous gardons, en outre, l'espoir qU'là 'l 'avenir , sur les trois cents menlbres que 'conlpte l 'Union du P. E. V. , il s'en trouve un peu plus de vingt pour constituer l'As'semblée de la Caisse de r .e­traite .et tenir compagnie à cette occasion {lUX délégués des districts.

JV!.

Cartes de membres Nous avons reçu en retour impayées un certain nombre dé'

c~r~es. Nous prions vivement les instituteurs et les institutrices qui deslrent rester memhres de l'Union ou y adhérer, de bien ' vouloir encore verser les trois francs directement au Compte de Chèques JI c 906 d 'ici à fin mai. '

Passé ce délai , nous considérerons comme démissionnaires tous ceux qui n:ont pas répondu 'Ù cet appel. Monnier.

247 -

Langue française

Ce ,qu'on peut apprendre entre 4 et 5 ans.

Les jeunes enfants, qui aiment le soleil instinctivelnent, peu­vent êlre a'l11.enés à s'intéresser aux plantes du jardin ou des , chalnps qui profitent du soleH pour croître, pour fleurir et pour fructifier. C'est une leçon de vie san s difficultés qu'on leur don­ne ainsi, le plus -souvent possible en plein air, quelquefois aussi en leur faisant r egarder la plante qui pousse dans un pot sur la fel1'êh·e.

Supposons une école privée de jardin. ,Les institutrices r éu s­sissent pourtant là garder les plantes en pots. Les feuillaO'es dé­coratifs des plIantes dites d'appartenlent n'attirent guèr,e l'a;tention des enfa,nts, leur croissance est t rop lente. Mais on peut faire pousser ,les haricots et des pois, du blé ou de l'orge, et chaque jour les petits enf.ants verront du nouveau. ILes plus 'lnodestes plantes à fleurs ouvriront leurs boutons, épanouiront leurs corolles. Une sÏlnple fougèr-e déroulera ses crosses de jour en jour. Les volubilis grÏlnperont sur des ficeHes tendues en s'attachant avec leurs vrilles . Ün r éserve un Inolllellt dans la journée pour 'les soins là donner aux plantes, c'est une occasion de dire pourquoi il faut leur verser à boire et les exposer là la bonne lun1.ière du soleil et 'à l'air plus pur de 'la fenlêtre ouverte.

11 n'est guère de cours d 'école sans arbres: lnarronniers, til­'leuls. L 'arbre a une vie puissante dont les man ifestations ,n'échap­pelrt pas aux yeux des p etites enfants . En Inars, on aura vu se gonfler les bourgeons brunâtres et luisants du nlarronnier. En avril, on aura regardé les bourgeons s'ouvrir , 'et l',éventail des ten­dres feuilles se déployer: l'arbre s est habillé d' une {l,nlplc robe du plus joli vert, il donne de l'oll1.bre à t erre, un abri aux oiseaux. En lnai, pendant les séances dans la cour , on assIstera à la ,f'ête de la floraison: les candélabres des grappes dressées surgiront panni le feuillage, avec leur profusion de fleurs blanches ou ro­ses si jolies 'à r egarder de près : on pourra écouter les bourdonne­nlents d es insectes attirés par le nectar. Puis viendra la tOlnbée des pétales sur le sol , COnl'lne un tapis l1loeHeux,' et la fonnation des ,futurs nlaITOnS tout au long de l'iété, les marronni,ers peuvent ainsi être regardés avec ,attention et anl0Ur. Un grand arbre a quelque cl~ose là dire à un tout petit enfant ; là ses yeux -naïf.s il raconte 'l a b elle histoire de la vie dispensée par le soleil ' du bm} Dieu. .

Les ,écoles qui ont le privHège .de, posséder un jardin, celles qui sont à la call1pagne, sont admirablelnent pIacées IJOUr qu'e les nlaîl1:r.esses el leurs ,élèves -épient enselnble chaque jour la vie des plantes.

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9u el plaisir de voir sur les fraisiers la fraise qui gonfle e t rougIt et se parfUll1e gr,âce au ,hon soleil! de regarder Iles iris dont la hampe porte 'chaque jour une fl eur qui vient de s'ouvrir!

Ainsi, en se promenant avec les enfants, en écoutant leurs p etites réflexions , en les provoqua,nt par quelques questions au '111 Ol11ent propice, on leur fuit observer la croissance des plantes et le rôle du soleil. .

COURS PREPARATOIRE

Au tableau noir , - faire ·chercher par les élèves toutes sor­tes de lllots en tion ; les ·écriTe au tableau sous forme de liste au singulier , -les faire lire, puis copier . sur les ardoises, Inais cette fois au pluriel. ::VI'êIne exercice pour des Illots renfermant le son oin.

Forme de cOlnmandement avec emploi de verbes régulieTs du 1 el' groupe: cette fois avec 1es3e p ersonnes -singulier et plu­riel du présent du subjonctif.

Doit-il entrer? Qu'il entre. - Doit-il sortir, qu 'il sor,te. Doi-. vent-ils entrer? Qu'ils entrent. Doivent-ils sortir? - qu 'ils sor­tent. Peuvent-ils sauter? Qu'ils sautent. - Peuvent-ils chanter? - qu'ils chantent. Marchent-ils? Qu'ils Inarchent. - Doit-il frapper là la porte? qu'il frappe.

'Cette leçon 'es t orale. La maîtresse pose les questions; l' élève donne l'ordre voulu connne nous l'avons indiqué. Nous ferons rem'arquer qu'il s'agit toujours ' d 'un e p ersonne à qui on ne com­mande pas directem ent, car si on lui parlait, ,à elle-'l11'ême, on lui ·dirait : entre, sor s, saute, marche, frappe.

4. IChercher avec ,les élèves ce qui elllbellit une personne : la santé, la gaîté, la propreté, une toilette soignée, UlT air ainla­hIe , e tc., ce qui peut enlaidir un enfa,nt : la malpropreté, le d'ésor­dre, les taches , la bouderie, la n1auvaise hmlleur , les grimaces, les pleurs, la colère, l,a hêtise, etc.

EXERCICE DE LANGAGE

Matériel cl préparer. - Anciens nids d'oiseaux l es plus con­nus.

Voyez ce nid de chardonnerets qui a été trouvé sur l'une ·des branches du poirier. Quelle est sa forme? IPrenez-Ie dans votre 111ain; est-il lourd? Con1nlent, alors, avec 'cette légèreté, le vent ne l'eInporte-t-il pas? (Il es t bien fix'é aux branches.) Est-il gros? Pouvez-vous Illettre votre poing ,dedans? Ex'aminons d'a­bord r extérieur de ce nid? Avec quelles sortes de matériaux les ·chardonnerets ont-Hs construit leur nid? Voyons Imaintenant l'intérieul·. Qu'y a-t-il au fond du nid? (Un lit de duvet). Toucbez Est-ce rugueux con1'lne Ù l'extéI;ieur? (C'est doux , c'es t moelleux pour recevoir Ile corps nu des petits oiseaux).

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,observer de Inêll1e un nid de pinsons, d 'hirondelles , etc. Vous avez observé les allées et venues d 'hirondelles construisant leur nid . Qu avez-vous r elnarqué? Leur a-t-il( fallu longtenlps pour con struire leur nid?

Où les oiseaux construisent-ils leurs nids ? (Les uns , conline le pinson , le chardonneret, Ile lll erle, la grive, sur les· arbres; l 'hi­Tondelle au r ebord du toit ; le rouge-gorge, le 'moineau , dans le trOll d 'un vjt'ux mur; l'alouette, la p erdrix la caille nichent ù terre) .

Le nid est t erminé; que fait la fem eUe? (,Elle pond des œufs). - Qui couve les œufs ? Longtem.ps ? (De 15 jours à 3 semaines). '\ oilà les p etits 'éc.Jos, qui va les ·nourrir ? (Le père et la n1èr e ; cent fois , pendant tout le jour, ils seront en chasse là la poursuite des insectes qu'ils rapporteront à leurs petits). (es oisillons res­tent-ils toujours dans leur nid ? Combien de temps ,environ ? Cerlains oiseaux r eviennent-ils à leurs anciens nids ? (L 'hiron ­delle , sYlnbole de fidélité). Pourquoi n e faut -il pas détruire les l1id s d 'oiseaux ? Pourquoi 'd evons-nous protéger les oiseaux?

VOCABULAIRE

a) L es noms. - ILe ·nid , la 1110USSe, la paille le crin , le du­ve t ; les œufs; les p etits, le bec, la becquée.

b) Les C/d}ectifs. - Un nid 111Oelleux) bien abrité ) caché) so­lide ; un œuf tacheté) teinté ) fragile ) marbré.

c) Les verb es. - Les oiseaux nichent) bâtissent leurs nids . pondent des œufs les couvent)· les pe~its éclosent .

ORTHo.GRAPHE

Dictée. - Un nid de fauvettes.

A.u cœur d 'un genévrier, je découvre un matin le nid d 'une fauvette là tête noire. Placé à la -naissance des branches, à peine à deux pieds du sol, il ·était cnmpos:é, I ~t l' extérieur, de mousse et d 'herbe sèches; là l'intérieur , de crins finement tressés. Il con­tenait cinq œufs d 'un marron très claü', tachetés et m·arbrés de brun foncé.

Dictée. - Les nids des merles.

Les merles cons'truisent leurs nids presque au ras de terre, dans les buissons, sur les pr'ell1ières branches de petits sapins ou au creux de quelque saule desséché. tees 'nids sont 'enduits d 'une couche d'argile en dehors , tressés de brins d'herbe et de n1enu~s racines et Hlatelassés au dedans avec de la n1ousse. En huit jours , Il'ouvrage est achevé, et la fem,elle y pond de quatre à. six œufs d 'un vert bleuâtre pointillés de taches couleur de rOUllle.

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Questions. - 1. Donqer les synonymes de ouvrage (la b~sogne, le travail), - 2. :Mettez au singulier la phrase: Ces nzds .sont e~cluits ... avec de la mousse. - -3. Expliquer les ex­preSSIOns SUIvantes: au rClS de terre, llwnues l'acines. · - 4. Con­j,uguer le verbe construire au présent, au passé cOIuposé et au 'futur, .3e personne du singulier etdu pluriel, en enlployant COlll­lne sUJet un nonl d 'oiseau et ·en 'Iuetbant le nonl qui convient.

EXERCICES DE FRANÇAIS

1. Mettez un trait sous les verbes cm passé, deux traits sous les verbes CiLl présent et trois sous les verbes au futur.

Je soigne Illon travail. - Tu as été paresseux toute la se­maine dernière. - ,L'été prochain , nous irons là la 111er. - L J tenlps est sOI11bre. - Hier il a plu. - 'DeI11'ain, nous voyagerons. - Quand nous aurons vingt ans , nous serons soldats. - Dès :\ pr,ésent, je serais toujours sage. - Le pinson fait son nid sur les arbres .de nos verges.

2. M êll1e exercice: IPetit poisson deviendra grand. - Devant la loi tous les 110m­

lues sont égaux . - Autrefois, on croyait aux sorciers. - 'Les Helvètes étaient braves. - A la t'in de l'année, 'nous aurons des prix. - En ce 1l10luent je suis assis; tout à l'heure .le Ine 'lèvel"ai, - Hier, j 'ai reçu une lettre de ]~10n cousin. .

REDACTION

Cours élémentaire

Répondre aux 5 premières questions de l'exercice de langage,

Cours élémentaire et cours moyen Le nid de :pinsons.

Des pinsons ont faH leur nid sur un des arbres de la cour dE: récftéati.on. Vous avez observé la nlère pendant qu'elle cou­vait ; vous avez assisté au 'développen}lent des petits jusqu'là ·leur dépal t du nid. Dites ce que vous avez vu el fait pendant toute cette période.

DéveloPl1,ement.

Développement. 1. Depuis plusieurs jours, j "étais fort in-trigué par 'les allées 'et venues de deux pinsons que je voyais à chaq.ue récréation pénétrer dans le feuillage épais d'un des. jeu­nes ' tilleuls -de la cour de . l'école. Je ,découvris bientôt à la four­che de "-deux br,anches ' le ïiid de ces jolis oiseaux.

2. Mes ca'maradeset n10i nous regardons tous ,les jours ce nid. Avec quelle ardeur la 111ère couve! Nos cris , nos jeux, ne la

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déra'ngent. point. Collée sur les ceufs , on ne voit que sa jolie petite tête au-dessus du nid, Le père lui apporte souvent la pâtée et notre prés·ence 'ne le grène pas non plus.

3. ~/Iaintenant les petits sont édos. Le père et la mère leur >apportent à tour de n'ne la becquée. Avec .Je chaud soleil , les oi­sillons O"randissent vite et, hier , ils sautaient dans la cour quand nous SO~11111es entrés oÙ huit heures. A notre approche, ils se sont envolés sur les lilas 'voisins. BOIl voyage, petits oiseaux! 111ais prenez garde aux chats!

-1. Les oiseaux sont u·tiles , ils . débarl"assent nos jardins et 110S vergers des insectes qui -détruiraient ,nos récoltes. ·Ils nous ré­,louissent par leurs jolis chants; aussi protégeons-les .

Cours moyen ct cours supérieur VOCABULAIRE

a) Noms. ILe nid, -l'œuf , la ponte, l'incubation, la nichée, la "Couvée, la becquée. Les brins , le crin , le duvet, la mousse.

b) Ad}ectifs. Ingénieux, moelleux, fragile, maternel , paternel.

c) "erbes: Pondre, nicher , couver éclore, entrelacer, gar­

nir , dénicher. cl) Proverbe: Petit il petit, l'oiseau fait son nid .

ORTHOGRAPHE

Dictée. - Le nid de chardonnerets.

Il v avait, sur une branche fourchue de notr'e cerisier, un nid de vchardonnerets joli là voir, rond, parfait, tout ·crin en de­hors, tout duv,et en d~dans , et quatre petits venaient d'y éc'lore. .T e dis 'à mon père : ...

_ .Je placel ai le nid dans une ·cage et j 'attacherai la cage

au cerisier. Les vieux chardonnerets apportèrent aux petits de pleins

becs de chenilles .... .le dis un soir: . _ Les petits sont assez drus ;dem.ain je les porterai là la 111al­

son. et il -n'y aura pas beaucoup de chardonner·ets au monde

lnjeux soignés .... Le lendenlain, je trouvai la cage vide. _ .Te voudrais bjen savoir, dis-je, qui a ouvert cette cage.

Jules Renard.

Questions: 1. Expliquer: une branche fourch~le, "les p~tit~ sont assez drus. 2. Qui a ouvert cette cage? ·PourquOI? 3. Relevel les verbes de la dernière phrase et dire :à quel temps 'et a quel n1.ode

ils sont.

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Dictée. - Les nids des oiseaux.

. Aussitôt que les arbres ont développé leurs fl eurs, mille ou­\ n ers comlnencent lem',s travaux . ·Ceux-ci portent d e 10nO'ues pail­les d~ns le trou d'un vieux lnur, ceux-là nlaçonnent des bâtüllents aux fenêtres d'une église; d'autres dérobent un crin ù un e cavale ou le brin de laine que la brebis a laissé suspendu à une ronce. Il y a des bùcherons qui croisent des branches dans la cüue d'un a r!Jre; il y a des filandières qui r ecu eillent la soie sur un chardon. ~Vhlle I~ala.is s'élèvent, et chaque palais es t un nid ; chaque nid voi t des luetaInorphoses charmantes, un œuf brillant, ensuite un petit couvert '~e duvet. Ce nourrisson prend des p Itun es , sa nlèr e lui apprend Cl se soulever sur s'a couche. Bientôt il va jusqu 'ù se pen­cher sur le bord de son b erceau, d 'où il jette un prenlier coup d œil S\U' la nature. Effrayé et ravi , il se précipite parn1Ï ses frères. qui n. ont pa~ encore vu ce sp ectacle, 111ais, rappelé par la voix de ses' p~rents, . Il sort une seconde fois de sa couche. et ce jeune roi des aIrs, qlU porte encore la couronne de l'enfance autour de sa tête. ose dé)à contempler ce vaste ·ciel, la cinle ondoyante des pins et les abunes de verdure au-dessous du chêne paternel.

Chateaubriand (17(-)8-184,81.

Questions.' 1. Expliquer: dérober ) Inétamol'pllOse) la couron­n e de fenfance (la couronne de fin duvet qui entoure la tête des j~u?es oiseaux). 2. Donner les synonylnes de abÎlne (gouffre, pré­clpwe) . 3. D-éconlposer la 2e phrase en propositions. 4. Cojnuguer le verbe prendre au plus-que-parfait du nlode indicatif, au prése nt du lnode conditionnel et au présent du mode subjonctif 2e p er ­so nne du singulier et du pluriel.

Dictée. - Le premier vol.

Les ,leçons sont curieuses. La Inère se lève sur ses ailès . Le petit regarde attentivenlent et se soulève ùn p eu aussi. Puis vous le vo:yez voleter; il r egarde, agite ses ailes. Elle l'a ppelle, elle ess'aye de l'attirer par fappât d 'un luaucheroil.

Le petit hésitè ·encare. Et 11lettez-vaus Ù sa place. Tl ne s 'agit pas ' ici de faire un pas dans une ,chambre, entre ,la n1ère et la. nourrice , pour tonlber sur des caussins. Cette hirondelle d 'église, qui professe ·au haut de sa tour sa pren1ièr e leçan de yol, a p eine !à enhardir san fils , à s'enhardir peut-être elle-Inên1e là ce nl0ment décisif. Tous deux, j'en suis s'ùr, du regard, plus d 'un e fois, nlesu­r ent l'abînle et r egardent le pavé. Pour 1110i, je vous le déclare le sp ectacle est grand, rénlouvant. Il faut qu'il croie sa nlèr e il faut qu elle se fie là l'aile du p etit si novice encare. .

Questions.' - 1. Expliquer: ]V! ettez-VOLlS cl sa place) moment décisif·

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2. Relever les formes ünpersonnelles (il n e s 'agit pas; il .faut) après il faLlt) on doit eillployer le n10de subjonctif. 3. Qu'est-ce qui fait la beauto de ce texte? (L'auteur ·nous force à voir) à s'entir (n1ettez-vous Ù sa p1ace), à adn1irer)' il es t lui-mênle forten1ent énllL, il le déclare et il le nl0ntre) .

EXERCICES DE FRANÇAIS

1. Indiqu er cl quel l110de sont enlployés les verbes dans les phrnses suivantes.

Ne r éveillez pas le chat qui dort. - La vie serait impossible si les hOnll11eS cessaient de s'entr 'aider. - Nous partirons bientôt. - -R egardez la fennière distribuant le grain aux poules. - Les . grands arbr es ,abattus, Ù demi cachés par les h erbes, jonchent 1e ' ~ol ; leurs branches brisées et leurs feuilles froissées p endent vers la terre. - Songeons à ce que serait la vie hUlnaine, si l'an en bannissait la bonté et la charité. - Lire es t un passe-temps agr,éable.

2. COIJ1pOS er quatre phras es dont le verb e soit au 1110dc Im­fJérCltif ) 4 (LU mode conditionnel) 4 au mode inclicatif ) et 4 ClLl mode infinitif.

Ex. : Mode ilnpéJ'atif.' Aime ton prochain camme tai-mêm e ' protège les oiseaux qui sont les ·m eilleurs auxiliaires du cultiva­teur ; resp ectez votre maître qui se dévou e pour vous, etc.

COMPOSITION FRANÇAISE

1. Observez un l110in eaLl portant ln becquée (1. ses petits et décrive: son manège.

Plan . - 1. Un nlaineau ; rapide portrait. - 2. Il est en ·quête. de <J'raines ou de Inietles de pain qu'il por,te à ses petits. - 3. NOln-

o . d breux voyages de l,a chaussée, des balcans, des seUIls es portes a u vieux lnur tout r ecouvert d e ü erre. - 4. C ·est rapide camme une · nèche qu'il se dirige vers son nid. - 5. Conclusion.

Un nid de chardonnerets.

Plon. - 1. Entl"ée en nlatière. - 2. Construction du nid. -3. Les œufs. - 4. IL es petits. - 5. Le père et la mère ·en quête de nourriture. - 6. Dangers que 'courent les, nids . - 7. Réflexions.

Développement.

1. Dans .notre jardin, sur le gros pommier , il y a un nid de chardonnerets.

2. Sa construction ln 'a vivement intéress:é. D 'abord -le père et la mère appartèrent de p etites racines , qui fannèrent la fragile charpente de leur ll1aison. 'Puis ils tapissèrent l'intérieur d 'une·

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:couche n1aelleuse et chaude de laine, de duvet, de crin, et re­Icauvrirent l'extérieur d'une sarte de lichen sen~blable là celui qui ·cr.oît sur le tranc des arbres. Le nid ·était terminé.

3. Peu de ten~ps après , la 'curiasi,té me paussant, je n~al1tai sur l'arbre en l'absence d.e la n1ère, et vis, dans le nid, quatre ·œufs , légèremen t calarés et garnis de petits points l'aux.

4. T n beau matin, j'entends de petits cauic ! cauic ! J 'aperçais quatre petits becs grands auverts qui sartent du nid. Les petits étaient éclas. Le père leur apparte la becquée pendant que la mère protège saus ses chaudes pltU1~es leurs petit,s carps taut nus. -Bien­'tôt les aisillans se cauvr,ent de léger duvet; père et 'mère partent en qulête de naurriture et fant des va-et-vient cantinuels.

5. (\tLaucherans, chenilles, larves, insectes , graines de chènevis 'et de ,chardan tambent dans le bec des petits aHamés: J 'admire l'activité infa'tigable et le dévauen~ent des parents. Je vois avec plaisir Ines aiselets grandir de jaur en jaur.

(). Je craignais beaucaup paul' ces pauvres petits . Je n 'avais ·qu'une demi-confiance en n~an gras YIinet, qui n'en aurait fait qu 'une bauchée, s 'ils étaient tamhés saus sa griffe.

7. Enfin, un beau matin, je vis aiseaux et aisiUans sauter de branche en branche en jetant de petits cris ja) eux, et prendre en­'suite leur en valée. ICe .laur-là, j'eus le cœur saulag'é et je me dis: ~'1aintenant, mes chardannerets sant saufs.

. 8 . Je les ai vus quelquefais revenir au nid lnaternel, puis prendre ,leurs ébats dans natre jardin. Ils faisaient retentir l'air de leurs raulades 'lnéladieuses, 'camIlle s'ils vaulaient lne remercier d e les avair protégés. Gentils aiseaux, charmez vas bacages et reve­nez au printemps prachain suspendre dans natre jardin vos gra­'Cieux nids, que je protègerai taujaurs .

A propos du calcul et du système métrique

Il )' a quelque appartunitéù parler de la n1éthadalagie du calcul: naus permettra-t-an de le faire en taute simpli~ité , sur­~aut sans fleurs de rhétarique, Can1'l11e il sied à pareil 'Sujet?

Et d 'abard, paul' ne pas renverser l',échelle des valeurs, naus ferans remarquer que l'enseignen1-ent de l'arithnlétique, très im­portant là l'écale primaire, l'est cependant Inains que celui de la re­ligion et que 'celui du français: cantentans-naus de nater qu'après les années de « scalarité » , camme aIl ·dit maintenant, la plupart de nos petits villageais se perfectionnent en calcul (les accasians de compter sont quatidiennes), mais aublient l'arthagraphe.

Paul' éclairer natre lanterne, le rappel de quelques principe~, méthadalagiques généraux n 'est peut-être pas inutile : ,tout ensei-. gnelnent dait être dair (sachans danc sin~plifier), synthétique aller du cancret ù l'abstrait, équilibrer le rôle de l'intuitian, du rai­sannement et de la Inénlaire, en tenant campte- cela va de sai, de l 'âge de l 'enfant.

:3420 - :3428 = i342~ - 3000 - 400 - 20 - 8 = 1.

Les saustractians partielles ci-dessus ne canstituent-elles pas, une cOInplicatian, quand l'élève vait, au premier caup d 'œil , que les deux nambres diffèrent d 'unD unité?

Presque taujaurs, la natian du carré est enseignée avant celle' du reC'tangle : illagisn~e qui Inet la canfusian dans l'esprit, en fai -· sant craire qu'il est essentiel au rectangle de ne pas avair ses CCi-·

tés égaux. Le carré est, en effet, un reC'tangle (un cas partièulier du rectangle). Pasez ,la questian, à l'impraviste, à des 'écaliers , ils ré­pandront: nan! COlnme un seul hamme. Demandez-leur si un cheval blanc est un cheval, ils vaus 'trauverant plaisanrt:.

Quant à l'in tuitian , il arrive de pécher par défaut, car elle est d'autant plus n écessaire que 'l'enfant est plus jeune, maïs il n 'es[ pRS si rare 'nan plus d 'en n1ettre aù il n 'en faut paint, et 111ême partaut, camm e la cannelle de Baileau. Il imparte, en effet, de r e­marquer que paul' arriver à l'abstrait le cancret est indispensable COIl1me un point de départ , mais qu'il ne s 'y faut paint en~bourber.

Enfin , ne rien f,a,ir e raisanner , exiger au cantraire des raisan-· nemenrts subtils au purelnent spéculatifs , négliger la l11;énloire au au cantraire ne ,cOIl1pter que sur dIe, vai1à quatre 'écueils qu'il y œ lieu de signaler encare.

,Persannellelnent, 'naus avians remarqué cambien fécand e en applicatian au calcul rapide est la natian de manque. Or, chercher ce qui 111'anque là 48 paur faire 5'Û, c'est une façan de cOIl1parer. L 'élève répa'ndra aussitôt, sans le détaur inutile qu'an lui in1pase' trap sauv,ent et qui cansistte là dire 5'0 - 40 - 8. Les décOIl1pasi­tians de nombres sant nécessaires d'accard , lnais en abuser c'est cOInpliquer la tâche de -1 écalier. Seulement faire trauver ce qui manque à un ,nOInbre paur en valair un autre, c'est rapide, peut-. être n~ais est-ce ratiannel ? 'Parf,ai1:en~ent : ce pracédé décaule di­rect~ment de" la natian de différence, alars que les pracédés ardi­naires, )ndiqués par la plupart des Inéthadalogies, déri~ent de la! natian de re$te : an sait qü'il y a deux façanS' de canceVOIr la saU8-tradioIi. Pierre Inesure 1 ln . 7·5 ; IPaul 1 ln. 60, danc i'l hü 111'anque 15 cn~ . 1)aur "aotteindre la taille. de Pierre: an '~'a, rien en,le,:é là là' strature du plus grand, an a sllnplelnent expnm'e une cllfference~

N'est-ce pas ainsi, d'ailleurs, qtie des gens du peùple, pr,~$c~u,e sans instructian , effectuent d'instinct, avec une grande r,apldIte ..

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-des sous trac tions l1lentales ? N 'est-ce p as ainsi, enfin , que s 'y pren ­n ent tous les négociants pour r endre la Inonnaie ? Vous pr'ésentez ~u~ billet de 50 fr. en p aiem ent de 47 ,fI'. 50 ? Voici: 0 fI'. 50 p our .faIre 48, puis 2 fI', pour fair e 50. 'Mais, objecter a-t-on , c 'est ad­ditionner , cda ? P as du tout! C'es t exprÏlner une différ ence, c'es t" ,donc effectu er une soush'ad ion. De plus, il est de toute premièr e . évidence qu'un procédé adopté universellem ent dan s la vie cou ­r ante es t bien plus utile et pratique q u 'un p rocédé « scolaire »'

·dans le Inauvais sens du mot.

Bien entendu , qua nd il s 'agit de calcul m ental , c'est la r api-di,té qu 'il faut ch er ch er d 'abord , et da ns certains cas on Ira plus 'vite en p al"tant de la notion de r e ~t e (en g.é n'ér al , quand le gra nd n ombr·e d ép asse de beau coup le p etit). Il faut don c habituer l' élève cl une compar aiso n très snmmaire des nOlnbres donnés, l' am ener :\ voir d 'un coup d T il le procéd é le 'plus exp éditif et le phlS fac ile. Exel1lples :

248 - 13 = 24'8 - 10 - 3 (r este) .

248 - 190. A 190, il m a nque 10 p our fa ire 200, il m anqu e 58 p our a tteindre le grand n ombre (différ ence).

Comme nous n 'entendons pas du tout aborder une m éthodo­logie complète du calcul , ce qui nous entraînerait b eaucoup trop loin , on nous p er·m·ettra de r ésum.er à très grands traits quelques .autres indica'tions : il nous p ar aît inutile d 'effectuer 1ne1üalem ent des op érations compliquées sur des nombres astrononl1cques , à l'u­sage d 'Inau di, nlais il importe de 'se pronl ener à l'a ise p armi 'les 1000 pren1Ïer s nombres et que l'on se fanlÏliarise avec tous les p a­liers qui séparent la premièr e m arch e du somn1.e t d e cet eS'calier , ' dont, 'ma foi ! la hauteur est d éjà raisonnable. H faut donc obtenir par l 'intuition et p ar de nnmbreux exercices une connaissance très sùre des complé1nents : ce q ui manque ù 7 pour faire 10, ce qui manque à 12 pour fair e 2'Û, !li 37 -pour atteindre 50, là 86 pour éga­ler 100. Il n 'es t pas inutile de comparer 9 fois 80 et l,es :: /4 de 1000, ellfin il est essentiel de donner là l'enfant l 'hnpression que le calcul Il est pas un casse-tête chinois et que les chiffres s'e laissent doci­lem ent 'manœuvrer quand on sait par où et cnm'm ent les prendre.

Nous n e dirons qu'un 1110t du calcul écrit. Tout d 'abord, veil- . Ions à 'Il e pas m ettre sous les yeux des élèves des ,égali,tés (!) com­m e ceci , qui boîte joliment:

25 + 1 ï = 25 + 10 = 35 + 5 = 40 + 2 = 42 .

A vant d'effectu er une multiplication COn1'llle celle-ci:

34 ,76 X 89000, habituons le jeune cultivateur , après un raisonnem ent sommaire et familier , ;à le remplacer par 347 () X 890.

- ,::J57_

2~H S'i l. s',agit d 'effec tuer l' op ération (134ï -- X 125, il es t I)ar-

3 ï 5

fai tem en t i ll utilc, beaucoup trop lon g et da nger eu x de conver­lir les ();34 7 un i tés en ;3 ï 5ièmes. ~Vl i eux vau t prendre 125 fois la par ti e entière puis 12;') foi s la fraction , en aJ ant soin de fai r e in­diqu er auss itôt les simplificatio ns.

T er mino ns r apidement par de très brefs conseils r elatifs au système m étrique . Il va de soi , e t tous les maîtres sont p ersuadés dl: 'b cl?ose, que les élèves doivCll t m esurer les longueurs, des li­quides, e t" c. Ce qu'a n ne dem ande pas assez, c'est d"éva luer rapi­d em ent et approximativem ent des dimensio ns des contenances; c'es t de tr ace r un e lign e de ta nt d e cenlim ètres . Dans ll's défi n itio ns des figu r es gé01nétriques, nous 1 avo n.s d 'nill curs noté plus h a u t, il importe de s'en t en ir 'Ù un e grande simplicité excluant ,tout ce qui 11. est pas essentiel. Ces fonn es doivent être étudiées selo n un or ­dre logique e t. les vu es .sy n th étiques SOllt indisp ensables : com­m ent. p al' exenlple, la surface d u r ec ban gle conduit ù ,la surface ' du trian gle, p uis C01111nent de l à on passe ù celles du polygone r é­gulier , du cer cle et cl e l a sphèr e enfi'n au volume cle la sphère après r <.'vis1011. du volume du côn e.

L a q ues tion des « problèm es » m ér iterai t un e étude sp écia le: disons seulem ent que dans leu r ch oix <:' t da ns leur solu tion i l co nvient . ComnlE' dans l' enseignem ent clu cakul e t du systèm t' m étr ique, de viser ù plus de vie, de simplicHé, de synthèse cl d.'ori entation p'r a tiqu f'

Science~

Quelq.ues gr a n des; fam illes ' de plantes.

M(( tériel .' 'Toutes les plantes 110lnmées dans le texte. ,L es le­çons ci. -dessous devraie nt êtr e faites au jardin et en p leine nature.

Nous avons classé les anÎlnaux en rech er ch a nt les m arqu "'s communes auxquelles o n r econnaît l es embranch em ents, les clas­ses , les ordres et faIniUes. On classe de m êm e les végétau x , en faisant attention surtou t à la disposition des par ties de la fleu r et ù la fo rme des fruits. Nous nous conten ter ons d 'étu dier les ca­ractères de quelques grandes familles très r épandues .

1. L es Ro~({cées. - T yp e : l ' Egla~ti er . -

1. C((J'({ctère~ .' Fl e Llr~ r égulièr es (Expliquer p ar comparaison avec fl eur du La mier), sépales s'éparées; 5 p étales sépar és ; un grand 1l0lnbr e d 'étanlÎnes soud ées aux sépales (arrach er un sé­pale) . :C'est ce dernier d étail qui d istingue la fl eur des Rosa·cées d e· cell e du Bouton d 'or. Dessiner le diagramm e.

Page 15: L'Ecole primaire, 30 avril 1932

- 238 -

2. Quelques Rosocées. - Cette famille nous fournit presqu e:' :tous les fruits de dessert: Pomme poire, prune, cerise; fraise. -mûre, franlboise. Leurs fleurs sont construites comme ceHe de l' églantier. :'vlais gra-ndc diver sité dans la farIne des fruits. Pour la vie de la plante, la partie essentielle du fruit es t la graine, d'où sort la nouvell plante. Or , la graine ,d es pOllnnes et des poires ce sont les pépïns ; celle des cerises et des prunes, c'est le noyau ; celle de la fraise sont les p eüts grains diss'émin és sur la s urface de la baie; celle des frmnboises, ce sont les petits grains durs con­tenus dans les p etites baies rouges amassées autour d un support. Ce que nous Inangeons, la chair des fruits n 'est que la partie ac­'cessoire, que l 'enveloppe des graines, devenue épaiss,e e t charnue.

3. Fleurs remplies pOl' la culture. - Toutes nos variétés de -belles r oses ont été tir ées, par la culture, de l'églantier sauvagt' (Rappeler nos animaux domestiques) . Différence : Fleurs simples; fl eurs doubles . Couleurs variées. Effeuiller une rose : eHe n 'a que des p étales , el pas d'étmnines. Au nlilieu , les p étales sont moin s larges; Ils portent ù l' extrénlité un petit sac j.aune, r este d e l' an­thère. L es p étales intérieurs sont des fil ets 'élargis d 'étamines; les anthères se r éduisent Jù ri en. Les fl eurs remplies sont stériles; elles lIe produisent l)as de fruits.

II. Les Labiées . - Type: Le Lan1Ïer blanc.

l. Co]'uctères : Tige carr ée et c reuse. Feuilles opposées: deux feuilles se. font face . Corolle irrégulière : lln tube qui s '·élargit en forme d e bou ch e avec deux lèvr es . Etumines : 2 longu es ·et 2 cour­tes.Pistil : Au fond du oali ce, 4 ovaires. n long st yle qui , COm'1l1e les étmnin es, s 'avance en courbe sous la- lèvr e sup éri eure d e la fleur. T n stignlate en for m e de serpent.

2. Autres Labiées. - Le Lanlier rouge; le La111ier jaune. La _M enthe, dont. les feuilles ser vent ù fair e d es infusions (honbons et a lcool d e lllenthe) ; le Thym, qui es t un condim ent ; ,la SrtL~ge , ,dont on voit les grandes feuilles bleu es au bord des chemll1s. Pourquoi J' Ortie n 'est- eHe pas une rL,abiée ?

3. Fécondation des Labiées. - Exemple frappant de pollini­sation par les ab eilles e t les bourdons. L'insecte se pos'e sur la -lèvr e inférieure et enfonce sa longue ,trOlnpe dans le tube, pour ? puiser le nectar abondant. Le corps de l'insecte r emplit ain;] l'ouverture; les anthères d es étanîines touchent son dos et y de­posent des grains de poUen. nans un e fl eur voisine, l~ ~)oLlr'd.on frôle le stignlate en entrant, et) dépose du pollen. Expenence lll­

tér essante à fair e sur la Sauge: Introduire dan s la fl eur u'n crayon pointu ; -observer comment les anthères d es 2 étamines (les '2 ~u­tres sont atrophiées) s 'inclinent vers le crayon repl"ése~1tal1't l,In­secte. Ouvrir la fleur; observer les prolongelnents apl1ahs des eta-111.ines fonnant ù l 'entrée d e ·la fl eur une barrière, qu 'il faut re-:pousser pour pass·er. Dessiner.

-- 239 -

lU, L es PapilioHucécs ou Légumineuses. - T) pe : Le Pois. _

1. Cu]'{(ctères . - l~ euilles toujours composées d e- plusieurs fo-­liol es . Fieu]' irrégulière, en fOrIn e de papillon. Calice soudé; ;'} poin tes de sépales. Corolle : ;) p éta les . • Les 2 inférieurs fonnent un e petite nacelle; les 2 latéraux r eprésentent des 'ailes; le clerni r es l: dr essé en drapeau. 10 étml1in es ; 9 ont leur filet presque entiè­l'emen t soudé en un I-u be. Pistil: un lon g carpelle qui deviendra u Il e gousse (observer des fl eurs flé tries ù divers s tades). Un long' sty le; un stigmate gar ni d'une petite brosse cie p oils. ISa fonction?

2. lutres Pupilionocées . - C'est la famille qui fournit le plus grand 'nombre d e v'ég'él'au x cultivés . Dans les jardins: Pois , hari~ cots , lentilles. Us fournissent leurs graines , riches en fécule , ct contenant aussi de J'albUlnin e. Dans les champs: Trèfle" luzernt'. sai nfoin, lé-gunlin euses fourragères , consommées vertes ou sé-­chées . On les fauche 8\ a nt la formation de la graine; pourqüoi1 D8ns les l)(lf eS : Le ,Cytise , le Robinier (ou Faux--acacia) , la Gl~rci -ne... ANTRIG.

0 - ---- - - - - ---- D

~ lN S PAGE ~~!:§)~ COURRIER DES INSTITUTRICES

o - 0

S O\L\L\IRE: \l. p e u elc nOll ~ . - \[ él'Ïl c pC I':-:Oll n e1. :\ èlp,pc nm ,Il)' po in t cle croix.

------- - -------- -------,-- --

~ Un peu de nous « €~

Dons tous les li eu:r où nous !mssons Un peu de nous rest e et demeure; C'est C0J111ne une uoix qui nous pleure Lorsque nOLlS quittons les lnoisOilS. Dans tous les li eux où nous , passons. Un p eu (1" nous l' este et d emeur(!.

Dans le liure que nous f ermon s­Un p eu d e notre âme d em eure, Qu'il soit gai, f]l.l'il chante ou qu'il pleure,­No us y pleurons" chantons, ainlOns, Dr/l1s le liur e que nous fermons' Un peu d e notre âme d em eure.

Page 16: L'Ecole primaire, 30 avril 1932

- 260 -

Dans tous les cœurs où nous passons , COI11Jne un e ([il e qui les effleurt' Un p eu cie nos rêves demeure; C est un parlum que nous laissons Dnns tous les cœurs où nous I)([ssons Un peu d e nos rêves clerneul'e,

COI' le;.; liures et les I11aisons Et les cœurs où le regret pleure Veulent qu'un peu d e l'âlne meure A chaque adieu que nous faisons , Afin qu'aux li eu x où nous passons Un peu de nous l'este et demeure,

Sully PRUD'HOMME ,

Mérite personnel

C'e::::it avec un e « naïveté ,de Qoai» qu e nou,' nous prévalons .cie :mérites qui ne ,sont Ipas nôtres en réalité, ,mF\.i s dont nous bénéfi­cions aisé m ent, com m e , ' 'iJ.s étfd eni nô tr es, gr àce ,à b généro sité c!' éll..l ­

tl'ui et à la compli cite' cles circonstûl1ces,

La p.lupart des a V8 n:ta,o'es ,mora ux, int ell ectu els, matériels, don t nous som:m es ,pourvus, ne son t. pas le ré,s,ultat de nos lra.V8UX ou de nos effor ts; ce sont ,cles au~)aines, ,des cl 0 ns' gratuHs, l 'œuvre (lu la,beul' des aut r e' ; si nous- s ,avon s les 'cons icl érer sous l eur vnd JOUl', loin ,d'y tro u ver les él éments (l'une légitime fierté, nou s y clt'cou­vrirons 1.a. source de c1 evoir~ nouv ea ux ,

Voyez cet ,aldolescent splendide dont le .sang circule vigoul' eu:;e­ment sous la Ipeau : il etit solicl e, beau, s ùr de ses mus,cles, ti llr de la 1'8 pidité ,de .. es r èfllexe<s, SÙ1' ode la bienveil1a n ce que sus'ci te partollt :3H, je lme,sse sourifl,l1te , Il vient d e rem,porter ,des 'prix aux COl1icour~

s,cola ires, il vient .cl'être c1as,sé premier clans un match ode te.n nis, H fr iom'phe, il exulLe, il marche ,dans la. nue com m.e un jeune dieu, De bonne foi , il s 'attribu e tout le mérite de ,ce,g. .'uc,cès, il oublie les soins c1Œlt il es,t l'o.b,i et c1e,pui s sa nai,SI 'ancr, la honne nOlHTiture do.nt il n 'a. j,a,mais été 1)J'ivé, ,l' en.semble dCls multÎlple,,' dépenses' faites

. pal' ,sa famille 'pOUl' lui , le clévou emcnt de ses professeurs, la sé­r ie cle,s ,sollicitucl es, ,des a:ttent iol1 s , des dons qui .lui ont permis cle ~;'épH nouil ; , ,Pm'cequïl a été écoli er H;ppliqué et sportif coura'geux-, il se 'cr oit l'Ul1Îlqu e 'ar tisan el e ces n \' ultats,

Et _ cette j eun e é.pousée ,qld, le jour ,de so n m ariage, descen el cie l'églisE' a u br,as de so n é.po ux, au ,m ilieu ·des fl eur.' , des dlclnh de l'orgu e, de l' achni r.a tJ.on des 'parent.s et de,S' amis, n 'a-:t-e.Jl e ,pa:' l e Tll'ème n aïf orgu eil ? Tout lui sou rit , ell e est ·comblée ele 'ten clresse,

261

(c ~ e c8elea u:xl, de vœux; la ,ioi e ,l',au]',éole et, de ))onne foi , elle ,aus,si. 11 0 croit- elle péVS qu e cc conc,ours de ,sJllm'pathies, cl événements' favo ~ J'abl es e~ t. tio n œuvr e, la récom,pense de Isa bonne grâce, de Is'on élé­f!'a nce, ,de son ch,arme? E ll e n e songe Ipas que ces avantages. ont dus à la f,aç'on ,clont eJll e a été élevée, s.oignée, clirigée; elle n e songe pa s que la vigUanc,e in cessan te de ,'on :père et cle ,s'a mèl'e a fait d'elle c,et.te fl eur délicate 'que ,ch acun loue auj,ourel'hui; ell e n e ,S'onge paoS c["u - ceux qui s ont ven us l' en tourer , la ,'aluer, lui faire fête, honorent en e,lle la {iUe de s,es parents; eUe ne s onge Ipas que la fa,mille dan. ' laquelle elle entre ne 'a'c,cu eill e qu e parce que s'a. famill e, là elle, ]',a fait e ce qu'eHe est; sa coLlaboration 'Clalls 'cette œuvr e a été ,fai,bl e, vaô,lJ ante, ,c,apri,cieuse bien souv ent.

Le cas peut êtr e :moüls brillant, les cü'consta nce," moins éclata n­tes, les lÎ,aits moins patent,' ; néanmoins, en toute oc,casion , tous: ,ieun e~ , ad ultes, ·personnes mùres, nous 'bénéficions, da,[1,S' de,s lll'O­:por tions énoTmes, {lu travail, el e la :générosité, de l'honora1bitlité, de la ,patience, du -dévouement de certahl& de nos sembl,ables" La si­tuation monde, in:te.llectueJl e, sociale, rnatériel1 e, crue nous üccupon,,; e-; t en gl'a ndcpal'tie, due à .leur collaboration; la part 'qui y re­.\ ie,nt à notre :mérite ,per,.'onnel est infime, C'est ,parce que nous 'avons ét é Mayès, .''Üu tenus, a imés, comblés Iproté.gés, déf endus, que n ous Hvon s atteint le degré où nous ,sommes, Si nous ne nous en rendons -pas compte, c'est que nou s n 'a von,~ Ipas' s u obs,erver ni s u réfléchir ; :,an::; ta.rcler, astreignon s-nous ,8 voir clair dan.' cet ordre d 'i,dées, ces­,;:;on-\ el' ètre le geai qui 'sc pare .cl e plumes étr angère,s ,

:\rais ce n'est paS' tout de voir juste; quand nou:' avo ns bien -co m])l'is cC' CJu e nous dev-ons aux 8uUe',-;, il convient ,de 110U'S la isser p én éu'c l' par une ,grande hunlilité et de r econnaîÜ'e 'modeste'ment 'CIue nou s ,avons fait Ibi en 'peu ,pour étab lir la si tuation dont nous :i ou i S,:'jQ 11 s,

Il conv ient en outr,e de mes ure r la dette ci e gJ'!9.tituc1e cpe nou s '8von ~ contrarctée env e1'l:, ,ceux qui nous ont ,a idé,s; bea u cou.p (l'entre oux n'ont 'pa,' be'soin ou n'ont, plus besoin de nous, lIa 'pos,s ibilité élo Jeur }'on(ll' e ce qu'il S' nous ont donné ne nous est ,PRS off <3rte; mab, si ce n 'e.'t. ,p'a,s à eux-m,ênles que nou.s (payons notre clette, nous n 'en sommes ,pas, néanmoins, exonérés, c'est à cl 'a utres me:m~)T e,s de la société qu'il faut la 'payer, le plus <souvent à des jeun es, à des dé­buiRnts qlÜ, à leur tour, :" acquitteront enver s 'c(autres, ,de ce qu'ils nou,..., doiv ent, peu importe ,

Ce qui est nécess.aire, c'es t que nous saclli'ons l',amen er notre mé­l'ite propre à se'S' pa.uvres limites e:t .que, Iplein.s LIe r econnaissan ce en­veT:'; ceux qui nou,' ont sou tenu s, nous s,econc1ions, là notl',e tou !', 1011:-; cpux ,à qui nous ,sommes ca,pables cl e -porter ,de l'cüde,

Page 17: L'Ecole primaire, 30 avril 1932

- 9GZ -

Centre de table brodé au point de croix

FournitLlres. - 1" Un r ectangle de toile de 0 m. -10 Ù 0 111. ()()

au. plus; 21) du co·ton l'ou ge suffisamment gros' ;-5" une aiguille à chas long et un peu gros.

"lII:lo! []I:

I~ ~I)d

~ rlliŒ! I)l ~ 1)(i)E 1)( ~ Il! I)(~ 1)(

'i ~Ik! ~ ~I)I! ~I)!

[)()I~ ~ III ~}O~ f:tj ~ ~ts Ill!

~ )11 . ~ ~ 1)( x l!

X ~111 ~.

iJ.4 'li! ,li!

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1 r

1

- 263 -

E.l.plic(ltions. - Les centres d e table m esurent en gén éral O. m. HO de long sur 0 m. 40 de large, un p eu nioins si l'on, veut. Ils peuvent être aussi plus ·étroits et plus longs (chem.in de table) .

La façon de diriger le travail l'est e la m êm e' la parti e du dessin A B ·C e~t r ép étée plus ou moins de fois, suivant la di­m ension du Ulorceau de toile.

Conl1nencer par un coin ABC qui r epr ésente ù peu près le ti er s de la largeur en Jaiss'ant de () 111. Of) i;'t 0 111. 08 pour l 'ourle t.

Les parties du dessin D E, F G, 1-] I, se r épè tent autant ci e rois qu 'il est nécessaire sur la longueur et sur la largeur du 1110rccau en réservant la place nécessaire aux quatre coins .J .J.

Quand la broderie es t 'terminée, régulariser la toile tout au­tour pour ex·écuter un ourlet de 0 l'11 . 0;3 ou () m . 04: , suivant la grandeur du centre de la table.

Au corpS enseignant suisse!

,Le \, oya,ge, 'ce n' est Ija·S" 8 1'­

riv,er, c'est 'partir. '('e8,L la cu­riosité de confronter se.s 1'è­ves a·vec le .monde; c'est de­main, étern ell emen.t èlC'main !

Rol:ancl IDORGE>LES.

Le but des vacances ? Se r e.poser ct s 'instruire. \ 'Cquél'Ü' cles con­naissance' nOllV el'l es. Faire d'es ex.périenceS' pour le plu " gro:ncl bien dcs élève.' qu e l 'on re:trouvera R ]a rcnil'ée et rapporter de bons clocuments.

Douze jOU1 'S en me]', ou ,l 'équiv a lent d'un e .longue t1'ave·1' "ée, c'est ce cru e l a mai,son J. V:EIROK, GRAUER 0" Co, vous of1Îre de réalise!' du 13 au 27 juillet 1932, en .parti:ci,pant. à la Ipremière croi-sièl'e (le l 'en -6'ei,o'n ement à :travers l'Atlantique et la Méditerranée Jus·qu 'aux Il cS" Canarie.' a vee e,s·c·alel'3 à .Ceuta, Tanger, ,Cas ablanca, La, ' IP'a hna·s, Tl'l1P­riffe et .Mal,aga..

Cette c1'oilSière, orga.nisée s,péci a lemen L pour Ile corps enseignant, oUre les av.a.l1lta;ges SUiVtél11t.S :

1. \ ·oy:age à bord de l"tm cles ·paquebots les mieux. or'ga 111se.:) de ] 8

Compagni e de Navi,g'ation PAQUET ·de 1\11 a r,sei1l e, l e « l'dec1ie II )) (9000 tonnelS).

2 .. -\ ccès, ,sans clio t inct ion de ·C'las,se, clans toutes le's 'par.tie.s c1u na­vire. Egêllité entre 2me ,et 3me classe, 'pour la table.

Page 18: L'Ecole primaire, 30 avril 1932

- ;264-

- :1, Prépar a.tion cl cs escales Ip ar des confér eri,ces à, l]) or,c1,

,"" Ol'ganisation Ù, ))ord .(l'un labora toire ,de pho tog' l'apl1ie .

J, Initiat.ion à ln nav igation par un of.ficiel' du bor(l ,

La cr,o~s i èl' e offre à la. fois les a va ntage,' d'une cure de l'el 0" èt cc ux 1'Ul1 vo y,age ,c1 e ~do cum entation , Son prix n 'est p a,' plu,s élevé qu'c

celui d'un voyage terrien de l1\Jèm e durée.

La ~\'I a üwn Vél'on-Grauel' 'qui inaugure a.vec cette ']Jremièl.'e cr oi: ;s ièl' c ,son sel' vice sp écial d e ,oTands voyages: ,de do cumenta tion à l'usage du corps enseign ant et ,de tous ceux qui d6sir(~nt r etirer un ,profit le leul' s cl élpl acem ents, a voué 'des soin s s'p éciaux à ,cett e oro'·anis,aÜol1 èI ~1t 18. 1'6ussite doi t ètre ,parf 8.ite l]Jui s-CIU'il n c s'agit pas ·d 'rme entrc,pri,'~ passagère, m ai .. cl'une œuvre durable.

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