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Que sont-ils devenus ? C’est une question que nous nous posons souvent à Libami Cholet sur ces enfants parrainés et au- jourd’hui devenus adultes. J’ai donc interrogé Nohad Azzi, la présidente de LIBAMI Beyrouth qui œuvre depuis longtemps à l’Association et accompagne tous ces jeunes et leur famille dans leur vie au quotidien. Continuez vous à avoir des nouvelles de ces jeunes qui ont été parrainés par LIBAMI ? Bien sûr, beaucoup continuent à nous donner de leurs nouvelles, certains mêmes viennent donner un coup de main à Libami. Vous sa- vez, pour eux, l’association, leurs parrains ont été primordiaux dans leur enfance car la vie familiale n’était pas toujours rose, ils n’oublie- ront jamais la chance qu’ils ont eue. Alors que sont-ils devenus ? Je vous dirais que plus de 80 % de ces jeunes ‘s’en sont sortis’ en apprenant un métier, en faisant des études, en trouvant un travail, en fondant une famille après une enfance sou- vent très difficile. Nous avons pas mal de jeunes qui travaillent dans la sûreté générale, dans l’armée, cer- tains exercent des métiers manuels, et nous en avons qui ont très bien réussi comme ces 3 frères et sœur parrainés par une famille Choletaise, qui sont maintenant installés. Au Qatar où ils ont de belles situations profes- sionnelles. Leurs parents ont pu les rejoindre pour vivre avec eux. Après une enfance où ils dormaient par terre, quelle belle revanche sur la vie... J’ai également en tête ce jeune qui voulait arrêter sa scolarité et qui a été très vive- ment encouragé, stimulé par sa marraine à persévérer, elle lui écrivait souvent, l’a aidé financièrement et aujourd’hui, après des études hôtelières, il a une belle place de chef dans une grande cuisine d’hôtel. Et leurs parents, comment vivent-ils tout cela ? La réussite de leurs enfants contribue souvent à une nette amélioration de la relation fami- liale. En effet, beaucoup de tensions entre les parents sont liées au manque d’argent à la maison pour élever les enfants, pour nourrir la famille. Que diriez vous Nohad pour conclure ? Je dirais que nous devons continuer notre mission car nous avons toujours beaucoup de nouvelles familles qui continuent à frapper à la porte de Libami. Oui Nohad, nous comprenons bien et ces enfants ont aussi le droit d’avoir une chance d’accéder à une vie plus douce... C’est vrai et la situation actuelle ne s’est pas améliorée, la crise s’est amplifiée, le travail se raréfie, le coût de la vie est de plus en plus cher, les soins médicaux deviennent souvent inaccessibles pour certaines familles... Restons tous mobilisés et continuons à semer ces graines d’espoir pour un avenir meilleur à offrir à ces enfants qui feront l’avenir du Liban. Merci à tous pour vos soutiens. Bien sincèrement, Françoise Kouche Journal n° 23 - Mai 2019 Retrouvez l’actualité de l’association sur www.libami.org Édito « Je m’appelle Ramona Chamoun. J’ai 32 ans. Je suis venue à Libami quand j’ai terminé mon école car il m’était très difficile de me rendre à l’université sans aide financière pour mon transport. Mon frère en avait bénéficié avant moi. Actuellement il est un professeur de maths et enseigne dans une université. Moi, j’ai terminé mes études universitaires en gestion commerciale et Libami m’a trouvé un travail dans une entreprise. Cela fait 9 ans que je travaille dans cette même entreprise. Ce qui est touchant c’est que dans l’entre- prise là où je travaille, on vend des « Donuts ». Chaque jour il y a un retour de la marchan- dise qui n’a pas été vendue. L’entreprise la distribue aux associations. J’ai proposé le nom de l’association Libami, ils ont accepté. Cela fait plusieurs années que j’envoie des « Donuts » délicieux pour les enfants de Libami. Cela me rend très heureuse de pou- voir participer à aider ma famille : Libami. Je suis mariée depuis 6 ans et j’ai un gar- çon de 5 ans qui s’appelle Theodore. Je suis enceinte au 8 ème mois de grossesse et j’at- tends ma fille qui va naître le mois prochain. C’est grâce à cette association que j’ai pu construire un bon avenir, une belle famille et trouver un bon emploi. Je prie toujours pour chaque personne qui m’a soutenue durant mes années précédentes. Jamais je n’oublierai ce grand support matériel et moral de Libami. » Le 28 mars 2019 Soyez indulgents, le français n’est pas leur première langue RAMONA « Je suis un jeune homme de 17 ans qui a perdu sa mère depuis quelques mois suite à un cancer du cerveau. Sa mort m’a bouleversé. Maman aimait Libami. Beaucoup. Elle me racontait tout le temps que cette association l’a aidée durant des années dans notre scolarité, dans nos besoins de vie quotidienne, dans l’écoute qu’elle a reçue et le support moral. Elle avait le rêve de gagner à la loterie. Elle voulait alors à tout prix la diviser en 2, la moitié pour notre famille et l’autre moitié pour Libami, en me disant que c’est la moindre chose qu’elle pourrait lui offrir. Nous avons passé par des moments très difficiles durant le cheminement de la mala- die de maman. J’ai raté beaucoup de cours à l’école technique pour l’accompagner chez le médecin et pour le traitement de chimio- thérapie. Je n’ai jamais pensé qu’elle allait mourir. J’avais dans mon cœur un grand espoir qu’elle continue à vivre et guérir. J’étais parrainé par M me Elisabeth Jaunet de Libami Cholet, qui m’a accompagné durant tout mon parcours scolaire jusqu’à l’école technique. Je la remercie de tout mon cœur et que son âme repose en paix. Ma mère et ma marraine ont quitté la vie. Que c’est dur ! Depuis la mort de ma mère, je réfléchi à comment venir en aide à cette association qui m’a soutenue. J’ai pris la décision de venir quelque fois par semaine, comme volontaire dans le programme du soutien scolaire. Je suis ravi d’aider les enfants dans leurs études. J’ai envie de faire beaucoup mais je n’ai pas encore les moyens. Ce que je peux offrir à Libami, c’est mon temps. J’espère un jour trouver un bon emploi pour pouvoir aider financièrement LIBAMI que je considére comme ma seconde famille. » Le 22 mars 2019 Témoignage d’une maman Témoignage de CHARBEL GHOSSEIN « Je vous écris cette lettre de témoignage pour vous raconter mon expérience avec Libami. Je m’appelle Sara Essayli et j’ai 19 ans. Ma famille et moi sommes aidées par Libami depuis 18 ans. J’étais parrainée par Mr et Mme Taupin de Libami Cholet et suivie par Libami durant tout mon parcours scolaire, du Lycée St Joseph à Dekweneh, allant à l’école du St Rédempteur, arrivant à l’école publique de Laure Moghaizel. L’aide que nous recevons ne s’est jamais limitée à la scolarité et au support financier, Libami nous soutenait toujours et jusqu’à maintenant, elle travaille sur notre épa- nouissement personnel. L’association était capable de percevoir nos potentiels que nous ne connaissions pas. Personnellement, avec cette aide, j’ai pu me découvrir, connaître mes compétences et me développer. Aujourd’hui, je suis une étudiante en Psychologie dans la Faculté de la Littérature et des Sciences Humaines. Pour seconder ma famille, je travaille en moyenne 9 heures par jour comme vendeuse dans un centre commercial. Parfois toutes ces responsabilités me fati- guent et m’étouffent, mais grâce au support de Libami je persiste et je ne renonce pas. Je ne peux pas finir ce témoignage sans vous remercier de mon cœur. Je continue à lutter pour mon avenir parce que vous me supportez, m’aidez et m’encouragez tou- jours. Du fond de mon cœur, merci. » Merci beaucoup. Le 27 mars 2019 Témoignage de SARA ESSAILY. Je suis issu d’une famille à problèmes conju- gaux, mon père est agressif et irrespon- sable, ma mère nous a protégés aussi fort et autant qu’elle pouvait, elle nous encourageait toujours à étudier pour que nous puissions être forts et indépendants. Mais les problèmes sont devenus compli- qués et incontrôlables. Tout au long de la lutte je fis connaissance de Libami et elle est devenue une amie, une famille… Elle m’a soutenu, Elle m’a écouté, Elle m’a aidé à surmonter mes peurs, Elle a payé pour que je puisse m’inscrire à l’université, Elle m’a inscrit au centre d’apprentissage, Elle m’aide et donne de l’argent pour le transport à l’université. Je n’ai pas pu encore trouver un travail fixe et rentable dans mon domaine de l’éducation. Actuellement je continue toujours mes études en maîtrise avec l’aide de Libami qui reste à mes côtés. Ça fait 5 ans qu’elle donne beaucoup sans attendre quelque chose en retour. Libami m’a appris que l’amour existe et qu’il n’est pas lié par le sang mais par la confiance et le respect. Je m’appelle KHALIL

Françoise Kouche QUE SONT-ILS DEVENUSlibami.org/wp-content/uploads/2018/11/journal-LIBAMI-n°-23.pdfAlors que sont-ils devenus ? Je vous dirais que plus de 80 % de ces jeunes ‘s’en

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Page 1: Françoise Kouche QUE SONT-ILS DEVENUSlibami.org/wp-content/uploads/2018/11/journal-LIBAMI-n°-23.pdfAlors que sont-ils devenus ? Je vous dirais que plus de 80 % de ces jeunes ‘s’en

Que sont-ils devenus ?C’est une question que nous nous posons souvent à Libami Cholet sur ces enfants parrainés et au-jourd’hui devenus adultes.J’ai donc interrogé Nohad Azzi, la présidente de LIBAMI Beyrouth qui œuvre depuis longtemps à l’Association et accompagne tous ces jeunes et leur famille dans leur vie au quotidien.

Continuez vous à avoir des nouvelles de ces jeunes qui ont été parrainés par LIBAMI ? Bien sûr, beaucoup continuent à nous donner de leurs nouvelles, certains mêmes viennent donner un coup de main à Libami. Vous sa-vez, pour eux, l’association, leurs parrains ont

été primordiaux dans leur enfance car la vie familiale n’était pas toujours rose, ils n’oublie-ront jamais la chance qu’ils ont eue.

Alors que sont-ils devenus ?Je vous dirais que plus de 80 % de ces jeunes ‘s’en sont sortis’ en apprenant un métier, en faisant des études, en trouvant un travail, en fondant une famille après une enfance sou-vent très difficile.Nous avons pas mal de jeunes qui travaillent dans la sûreté générale, dans l’armée, cer-tains exercent des métiers manuels, et nous en avons qui ont très bien réussi comme ces 3 frères et sœur parrainés par une famille Choletaise, qui sont maintenant installés.Au Qatar où ils ont de belles situations profes-sionnelles. Leurs parents ont pu les rejoindre pour vivre avec eux. Après une enfance où ils dormaient par terre, quelle belle revanche sur

la vie...J’ai également en tête ce jeune qui voulait arrêter sa scolarité et qui a été très vive-ment encouragé, stimulé par sa marraine à persévérer, elle lui écrivait souvent, l’a aidé financièrement et aujourd’hui, après des études hôtelières, il a une belle place de chef dans une grande cuisine d’hôtel.

Et leurs parents, comment vivent-ils tout cela ?La réussite de leurs enfants contribue souvent à une nette amélioration de la relation fami-liale. En effet, beaucoup de tensions entre les parents sont liées au manque d’argent à la maison pour élever les enfants, pour nourrir la famille.

Que diriez vous Nohad pour conclure ?Je dirais que nous devons continuer notre

mission car nous avons toujours beaucoup de nouvelles familles qui continuent à frapper à la porte de Libami.

Oui Nohad, nous comprenons bien et ces enfants ont aussi le droit d’avoir une chance d’accéder à une vie plus douce... C’est vrai et la situation actuelle ne s’est pas améliorée, la crise s’est amplifiée, le travail se raréfie, le coût de la vie est de plus en plus cher, les soins médicaux deviennent souvent inaccessibles pour certaines familles...

Restons tous mobilisés et continuons à semer ces graines d’espoir pour un avenir meilleur à offrir à ces enfants qui feront l’avenir du Liban. Merci à tous pour vos soutiens.

Bien sincèrement, Françoise Kouche

Journal n° 23 - Mai 2019 Retrouvez l’actualité de l’association sur www.libami.org

édito

« Je m’appelle Ramona Chamoun. J’ai 32 ans. Je suis venue à Libami quand j’ai terminé mon école car il m’était très difficile de me rendre à l’université sans aide financière pour mon transport. Mon frère en avait bénéficié avant moi. Actuellement il est un professeur de maths et enseigne dans une université. Moi, j’ai terminé mes études universitaires en gestion commerciale et Libami m’a trouvé un travail dans une entreprise. Cela fait 9 ans

que je travaille dans cette même entreprise.Ce qui est touchant c’est que dans l’entre-prise là où je travaille, on vend des « Donuts ». Chaque jour il y a un retour de la marchan-dise qui n’a pas été vendue. L’entreprise la distribue aux associations. J’ai proposé le nom de l’association Libami, ils ont accepté. Cela fait plusieurs années que j’envoie des « Donuts » délicieux pour les enfants de Libami. Cela me rend très heureuse de pou-voir participer à aider ma famille : Libami.

Je suis mariée depuis 6 ans et j’ai un gar-çon de 5 ans qui s’appelle Theodore. Je suis enceinte au 8ème mois de grossesse et j’at-tends ma fille qui va naître le mois prochain. C’est grâce à cette association que j’ai pu construire un bon avenir, une belle famille et trouver un bon emploi. Je prie toujours pour chaque personne qui m’a soutenue durant mes années précédentes. Jamais je n’oublierai ce grand support matériel et moral de Libami. » Le 28 mars 2019

Soyez indulgents, le français n’est pas leur première langue …

Que sont-ils devenus ?.....Ils témoignent du fond du cœur et disent merci à Libami

RAMONA

« Je suis un jeune homme de 17 ans qui a perdu sa mère depuis quelques mois suite à un cancer du cerveau. Sa mort m’a bouleversé. Maman aimait Libami. Beaucoup. Elle me racontait tout le temps que cette association l’a aidée durant des années dans notre scolarité, dans nos besoins de vie quotidienne, dans l’écoute qu’elle a reçue et le support moral. Elle avait le rêve de gagner à la loterie. Elle voulait alors à tout prix la diviser en 2, la moitié pour notre famille et l’autre moitié pour Libami, en me disant que c’est la moindre chose qu’elle pourrait lui offrir.

Nous avons passé par des moments très difficiles durant le cheminement de la mala-die de maman. J’ai raté beaucoup de cours à l’école technique pour l’accompagner chez le médecin et pour le traitement de chimio-thérapie. Je n’ai jamais pensé qu’elle allait mourir. J’avais dans mon cœur un grand espoir qu’elle continue à vivre et guérir. J’étais parrainé par Mme Elisabeth Jaunet de Libami Cholet, qui m’a accompagné durant tout mon parcours scolaire jusqu’à l’école technique. Je la remercie de tout mon cœur et que son âme repose en paix. Ma mère et ma marraine ont quitté la vie. Que c’est dur !

Depuis la mort de ma mère, je réfléchi à comment venir en aide à cette association qui m’a soutenue. J’ai pris la décision de venir quelque fois par semaine, comme volontaire dans le programme du soutien scolaire. Je suis ravi d’aider les enfants dans leurs études. J’ai envie de faire beaucoup mais je n’ai pas encore les moyens. Ce que je peux offrir à Libami, c’est mon temps.J’espère un jour trouver un bon emploi pour pouvoir aider financièrement LIBAMI que je considére comme ma seconde famille. »

Le 22 mars 2019

Témoignage d’une maman

Témoignage deChARBEL GhOssEIN

« Je vous écris cette lettre de témoignage pour vous raconter mon expérience avec Libami. Je m’appelle Sara Essayli et j’ai 19 ans.Ma famille et moi sommes aidées par Libami depuis 18 ans. J’étais parrainée par Mr et Mme Taupin de Libami Cholet et suivie par Libami durant tout mon parcours scolaire, du Lycée St Joseph à Dekweneh, allant à l’école du St Rédempteur, arrivant à l’école publique de Laure Moghaizel. L’aide que nous recevons ne s’est jamais

limitée à la scolarité et au support financier, Libami nous soutenait toujours et jusqu’à maintenant, elle travaille sur notre épa-nouissement personnel. L’association était capable de percevoir nos potentiels que nous ne connaissions pas. Personnellement, avec cette aide, j’ai pu me découvrir, connaître mes compétences et me développer. Aujourd’hui, je suis une étudiante en Psychologie dans la Faculté de la Littérature et des Sciences Humaines. Pour seconder ma famille, je travaille en moyenne 9 heures

par jour comme vendeuse dans un centre commercial.Parfois toutes ces responsabilités me fati-guent et m’étouffent, mais grâce au support de Libami je persiste et je ne renonce pas. Je ne peux pas finir ce témoignage sans vous remercier de mon cœur. Je continue à lutter pour mon avenir parce que vous me supportez, m’aidez et m’encouragez tou-jours.Du fond de mon cœur, merci. »Merci beaucoup. Le 27 mars 2019

Témoignage desARA EssAILy.

Je suis issu d’une famille à problèmes conju-gaux, mon père est agressif et irrespon-sable, ma mère nous a protégés aussi fort et autant qu’elle pouvait, elle nous encourageait toujours à étudier pour que nous puissions être forts et indépendants.Mais les problèmes sont devenus compli-qués et incontrôlables. Tout au long de la lutte je fis connaissance de Libami et elle est devenue une amie, une famille…

Elle m’a soutenu, Elle m’a écouté, Elle m’a aidé à surmonter mes peurs, Elle a payé pour que je puisse m’inscrire

à l’université, Elle m’a inscrit au centre d’apprentissage, Elle m’aide et donne de l’argent pour le

transport à l’université.Je n’ai pas pu encore trouver un travail fixe et

rentable dans mon domaine de l’éducation. Actuellement je continue toujours mes études en maîtrise avec l’aide de Libami qui reste à mes côtés. Ça fait 5 ans qu’elle donne beaucoup sans attendre quelque chose en retour. Libami m’a appris que l’amour existe et qu’il n’est pas lié par le sang mais par la confiance et le respect.

Je m’appelleKhALIL

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LIBAMI - Association caritative loi 1901 - 13 rue st Guénolé 49300 Cholet - contact : [email protected] - www.libami.org

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L’histoire du Liban (suite)

De l’émergence des Maronites à l’ascension de Béchir II

suivez-nous sur et sur le web : libami.org

« Chers Parrains » : cette expression au début de chaque lettre, me tient toujours à cœur. Mes parrains donnaient un espoir à ma famille et à moi pour survivre avec tous nos difficultés sociales.Je m’appelle Mario Abdallah j’ai 19 ans et je suis le cadet d’une famille composée de mère, père et 3 fils.Brièvement, voici mon histoire. A l’âge de 7ans ma famille a pu détecter que j’avais un retard de croissance. Pour cela j’étais obligé de prendre un traitement qui coutait cher. Je suis issu d’une famille à difficultés écono-miques. Cela fait que c’était impossible de suivre ce traitement.En 2006, mon histoire commença avec Li-bami. Du début jusqu’à ce moment où j’écris cette lettre, Libami est pour ma famille et moi une source d’espoir et surtout une source de joie.

Mon chemin avec ma famille Libami, tous ces années parcourues auprès de moi, j’aime les résumer en trois grandes parties, mes parrains, Libami, et moi :Premièrement, mes parrains. Mes parrains qui m’ont aidé dans mon parcours scolaire et surtout moralement. Ils étaient un grand support pour moi pour devenir aujourd’hui un étudiant universitaire après la réussite de deux baccalauréats, le baccalauréat libanais et le français. Je communiquais avec eux par courrier et je voulais vraiment en leur écrivant, les remercier autant qu’e possible pour m’avoir aidé. Deuxièmement, Libami. Comme je suis fier d’avoir eu la chance de rencontrer ces per-sonnes. J’ai appris que porter la joie et la croyance dans toutes les difficultés qui nous entourent, était primordial pour pouvoir les dépasser.

Avec les activités, les évènements, la colonie d’été, etc... Libami nous a comblés de joie, et cela avait un effet très positif sur la relation entre nous en tant que famille. Jusqu’à ce jour où je suis devenu animateur à LIBAMI pour les enfants qui vivent Les difficultés que j’ai vécu, pour leur donner la même joie que j’ai eu lors de mon enfance. Enfin, pour parler de moi : la présence de Libami et de mes parrains ont fait de moi ce que je suis au présent, jeune ayant une forte personnalité, capable de prendre des déci-sions, de m’exprimer et d’être responsable. C’est à grâce à Libami et ma relation avec mes parrains, que j’ai choisi à l’université la formation médico-social (assistant social), pour être dans ma vie et dans mon travail, au service des personnes en difficulté et en besoin social, comme Libami et mes par-rains qui ont été à mes côtés. » 22 mars 2019

Témoignage deMARIo ABdALLAh

Chers amis,Je m’appelle Carole. D’abord, je voudrais vous parler de ce que Libami m’a donné de-puis mon enfance jusqu’à maintenant. Ces personnes de LIBAMI donnent à chaque fa-mille dans le besoin, et ils n’ont jamais tardé à m’aider, à l’école, pour la nourriture, et les vêtements qui manquaient dans ma famille, surtout au moment des fêtes, LIBAMI nous apportent des cadeaux. Ils n’y a pas assez des mots pour remercier, Madame Azzi, qui a un beau cœur pur et tendre notre mère la plus belle femme dans le monde.Mon père était malade quand j’étais en pre-

mière année d’études techniques, il était pa-ralysé ensuite, j’ai dû quitter ma formation et aller au travail pour aider ma mère qui a aussi des problèmes cardiaques et ne peut pas travailler et pour assurer le traitement de mon père. Il y a beaucoup des paiements et de dettes. Le gros problème est que je suis la seule qui travaille à la maison et j’ai des grandes responsabilités. J’ai trois sœurs, la petite est encore à l’école elle a 14 ans et s’appelle Pia. Christine a 20 ans elle a fait 2 ans d’études techniques et a quitté cette année elle aussi sa formation pour m’aider mais elle ne trouve pas du travail facilement. J’ai travaillé beaucoup et j’ai beaucoup d’ex-

périences dans divers métiers.La catastrophe maintenant est que j’ai eu un accident de la circulation. Le responsable a fui le 3 mars dernier. On m’a amenée à l’hô-pital, ma main gauche et mon genou droit cassés, les ligaments croisés rompus, le bassin fêlé. J’ai subi l’opérations à la main et maintenant je suis à la maison à attendre de l’aide pour faire les autres opérations qui me restent parce qu’elles coûtent très cher et je n’ai pas les moyens pour les faire. Je suis très fatiguée et déprimée parce que je n’ai pas d’assurance ou de sécurité sociale pour couvrir les opérations. Bisous à vous tous.

Témoignage deCARoLE

Emergence des MaronitesLa dynastie Maan n’ayant pas d’héri-tier mâle, c’est à la famille Chehab que revient le contrôle de la montagne libanaise par lien de mariage, non sans opposition, notamment du clan druze Yamani (originaire du Yemen) qui prend le contrôle de la région du Chouf vers 1709 avec le support des pacha de damas et Sidon. Par ailleurs le clan Qaysi (origi-naire d’Arabie) et notamment son leader maronite, le cheikh Khazen al-Khazen ainsi que la famille druze des Joumblatt se rallie aux Chehab pour défaire les Yamanis lors de la bataille d’Aïn dara le 20 mars 1711, ce qui à pour consé-quence l’exil des druzes Yamanis vers la Syrie modifiant durablement l’équilibre démographique du Liban au détriment des druzes. Les autorités de Sidon et damas reconnaissent l’autorité des Chehab sur le Chouf. des divisions internes à la communauté druze per-sistent néanmoins avec l’opposition ve-nant de la famille Yazbek. Afin de favo-riser l’allégeance de la population et des notables, les Chehab, d’origine sunnite se présentent souvent comme druzes. En 1770, Yusuf converti au christianisme maronite, devient émir du mont Liban dans le contexte de la guerre russo-turque de 1768-1774, où il prend parti pour la Porte, à l’inverse de son oncle Mansur qui est par ailleurs défait par Yusef lors de la bataille de Nabatieh de 1771. Cette conversion est le résultat d’un schisme dans la famille, mais elle représente

aussi une reconnaissance d’un change-ment d’équilibre au profit des maronites, dans les rapports d’influence écono-miques aussi bien que démographique, dans une région qui voit sa population passer d’environ 80 000 âmes vers le milieu du xve siècle à 235 000 vers 1780, croissance qui bénéficie largement aux populations chrétiennes au détriment essentiellement des druzes et chiites (qui passe de 40 % de la population a 20 % vers 1840).

Ascension de Béchir IIAprès, les différentes capitulations, et notamment le traité franco-ottoman de 174010, la France bénéficie d’une position dominante dans le commerce au Levant, et les maronites deviennent des partenaires privilégiés . Une tendance qui ne fera que s’accélérer sous le règne de Béchir II (1788-1840). Il reste neutre lors du siège d’Acre de 1799 par Napoléon contre Ahmed Pacha, connu comme le djezzar (le boucher), le gouverneur de la région de Sidon, ayant son siège à Acre. Ce dernier nommé par la Sublime Porte en 1775, contrôle la Palestine et le Liban, et auréolé du prestige de la victoire sur

Napoléon, exerce le plein contrôle sur le littoral libanais, incluant Beyrouth et inter-fère dans la politique des Chehab contrô-lant l’arrière-pays, notamment via les différents seigneur druzes. Par ailleurs après la mort du pacha en 1804, Béchir II émerge comme la force dominante de la région, qui tout en s’appuyant sur les Joumblatt, va exercer des représailles, Lorsqu’en 1820, le nouveau pacha de Sidon, Abdullah Pacha, demande da-vantage de taxes, Béchir II exonère les druzes afin de conserver l’allégeance des Joumblatt et fait reposer le fardeau sur les maronites, ce qui génère une révolte initié par un mouvement de religieux maronites emmené entre autres par l’évêque Yusuf Itsfan (1759-1823) : ce mouvement connu comme l’ammiya (révolte populaire) milite pour l’égalité des droits et devoirs (pas plus de taxe pour les chrétiens que les musulmans...) et la fin du système féodal. Il réunit environ 6 000 personnes près de Beyrouth qui s’accordent à nommer un représentant par village (wakil). Le mouvement est aussi supporté par le leader des druzes Yazbek et des cheikh chiites. Pendant que le pacha de Sidon recule, Béchir II est capable de réprimer le mouvement. Une deuxième assemblée se tient à Lehfed. Avec l’assistance des Joumblatt, Béchir II est toujours capable de conte-nir le soulèvement, notamment en faisant empoisonner Yusuf Itsfan. Le mouvement est néanmoins considéré marquer un tournant dans l’histoire du Liban comme

étant le premier mouvement organisé politiquement, mais qui, initié par l’Église, introduit aussi les germes d’une organi-sation politique marqué sur un clivage confessionnel.En 1822, Béchir II s’allie au pacha de Sidon dans une confrontation avec le Pacha de damas ce qui déplaît à la Su-blime Porte, laquelle condamne Béchir II à un bref exil en Égypte. Les Joumblatt profitent de cet exil pour reprendre en main la montagne via un Chehab sous leur contrôle. Le retour en grâce de Béchir II, auprès du régime ottoman, met un terme à cela forçant le chef druze, Béchir Joumblatt, à s’exiler vers Tripoli. Il tente un retour en 1825, mais ne trouve pas le support escompté chez les maro-nites qui se souviennent de son rôle dans la répression de l’ammiya et ses troupes sont repoussées. Béchir Joumblatt s’en-fuit mais est capturé puis livré à Abdullah Pacha qui le fait étrangler . Les terres dru-zes sont confisquées pour être souvent offertes à des cultivateurs maronites ou à l’Église maronite.

Aïn Dara

Mont Liban

PLUs DE 1000 sPECTATEURspour cette 15e édition Théâtrale

avec les Tréteaux Jubaudois à Interlude.

Merci de penser aux petits libanais.Malgré les campagnes multipliées de sensibilisation à l’im-portance de la vaccination infantile, certains parents omettent de le faire par négligence, par manque de connaissances ou manque de financement. La vaccination est pourtant importante pour immuniser les enfants contre au moins neuf maladies. Signalons que la somme de 7$/enfant devrait être payée comme consultation au pédiatre du dispensaire. Les vaccins couverts par le ministère de la santé Libanaises sont contre la polio, la méningite, l’hépatite B, la rougeole, la rubéole, les oreillons, le tétanos et PCV. Ceux contre l’hépatite A, la varicelle et la typhoïde, sont très couteux et de surcroît non couverts.

Nohad AzziPrésidente Libami Beyrouth

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Date à retenir8e randonnée

Libami

Dimanche

6 octobre 2019