Peyragudes ou l’ascension spirituelle. Une semaine au sommet.

EDITO : Témoigner suscite les vocations.

C ’est le thème retenu pour la journée mondiale de prière pour les vocations qui se déroulera cette année le dimanche 25 avril. «L’homme

contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, ou s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins» disait le Pape Paul VI dans son allo-cution du 2 octobre 1974. Le témoignage est la voie privilégiée par laquelle passe l’annonce de l’Evangile. Ce qui est vrai pour l’annonce de l’Evangile l’est aussi dans la naissance des vocations. C’est le plus souvent à travers le témoignage d’une vie donnée selon une for-me ou une autre que Dieu s’adresse à chacun pour qu’il discerne sa propre vocation. Certes les prêtres ont une

responsabilité particulière pour éveiller une vocation de prêtre. De même, les personnes consacrées pour promouvoir cette forme de vie à la suite du Christ. Ce-pendant, tout baptisé, par la qualité évangélique de sa vie et la façon dont il répond à l’appel du Seigneur peut éveiller en l’autre la question de sa propre vocation. Chacun des membres de la Maison Charles de Foucauld pourrait certainement évoquer une ou plusieurs figures de chrétiens qui les ont conduits à se poser la question de devenir prêtre. Ainsi, que le désir de voir de nouvel-les vocations se lever dans l’Eglise soit le reflet de notre désir de vivre selon l’Evangile.

n°6 - Mars 2010

D imanche 31 janvier 2010. En route pour les Pyrénées, direction Bordères-Louron. Après avoir consacré nos matinées à une relecture

communautaire de nos expériments de pauvreté, nous voici parés pour attaquer les pistes de ski de Peyragudes. Triples couches de vêtements pour affronter les rigueurs hivernales (idéal également pour amortir les chutes !). Curieux équipements tout de même, que

ces planches à fixer sous les pieds. Non seulement, c’est horriblement encombrant mais le pire c’est qu’une fois dessus, ça glisse ! Alors que les experts affrontent avec courage les pistes noires, les néophytes éprouvent la technique du « chasse-neige » et du « planté de bâton ». Certains, sans doute plus scientifiques que leurs frères, ont été jusqu’à tester la qualité de la neige en bouche (c’est froid et sans saveur ! NDLR) ainsi que la descente en marche arrière sur piste à haute fréquentation. Par ailleurs, on peut ajouter que l’ascension en télésiège fut un véritable parcours initiatique de la vie spirituelle de l’âme. L’âme est appelée à s’élever vers ce sommet inconnu. Plus elle grimpe, mieux elle peut contempler les merveilles de la Création. Mais il faut redescendre, nous ne sommes pas encore prêts pour admirer sa beauté dans l’éternité …

Guillaume de Boudemange

Frères du désert

Lettre aux amis de l’Année de Fondation Spirituelle des diocèses de la Province de Rennes

Toute la communauté de la Maison Charles de Foucauld vous souhaite une Sainte fête de Pâques !

P. Denis BOURGET, adjoint du supérieur

Yves-Marie tombé… pour la photo !

En Bref

E n quittant les Pyrénées, nous nous sommes arrêtés à Lourdes pour conclure notre semaine de

recollection par un court passage dans le sanctuaire de Notre-Dame. Ce fut pour certains une découverte, pour d’autres des retrouvailles mais pour tous, une grande joie au cœur d’un des plus grands lieux de pèlerinage. Difficile pourtant pour les néophytes d’imaginer les foules immenses qui viennent chaque année à la grotte de Massabielle en procession, tant les pèlerins sont très peu nombreux en ce début de mois de Février. En un sens, ce n’est pas désagréable de (re) découvrir le sanctuaire quasi-désert : il y règne un climat de silence et de recueillement propice à l’intériorisation. Entre les offices, les messes au sanctuaire, la visite de Lourdes « sur les

pas de Sainte Bernadette » ou une procession mariale juste pour nous, nos journées furent, comme souvent à Lourdes, bien remplies. Et malgré une météo peu clémente, chacun a pu trouver à Lourdes un moment de ressourcement, de réflexion, de prières et de détente. Nous fîmes aussi la rencontre de la communauté du Cénacle, qui vit aux abords du sanctuaire et accueille en son sein des jeunes adultes qui tentent de s’extirper de la dépendance à la drogue ou à l’alcool, grâce à la prière et une saine vie communautaire. Un témoignage fort et plein d’espérance.

Guillaume Bourcy

Lourdes toujours ! Au retour d’une semaine de relecture.

D ernier soutien scolaire de ce mois. Après avoir aidé quelques collégiens à faire leur devoir nous

marchons avec deux jeunes. C’est la nuit, le froid, et le vent sont bien présents parmi les rues d’Argenteuil. En attendant les parents nous discutons. Les enfants connaissent quelques bribes du désir de Dieu que j’ai pu leur évoquer et ce pourquoi je suis ici en stage, le deuxième animateur le sait aussi. Nous avons eu l’occasion d’en parler entre deux exercices de SVT. Alors ce soir avant de nous séparer nous parlons de la prière. L’un des jeunes , a priori musulman, me demande: « comment tu pries ? J’aimerais savoir, nous tu vois c’est … » (Et il commence à m’expliquer les cinq prières de la journée, en les prononçant dans un arabe assez rapide et profond.) Je dis : « C’est difficile de t’expliquer comment je prie car tu touches à quelque chose d’intime, tu sais » « oui je sais mais… » Alors je lui dis

plein de choses et le voyant un peu perdu je finis : « Il faut être là »… « Tu ne t’occupes de rien, il faut Être, devant Dieu, et c’est tout. » Nous nous quittons et après quelques pas, il m’apostrophe de loin : « N’oublie pas ta prière ce soir ». Un mois à Argenteuil pour aider les enfants et une dernière parole : « n’oublie pas ta prière ».

Louis Cabouret

« N’oublie pas ta prière !» Expériment de pauvreté au Valdocco à Argenteuil.

Une journaliste de RCF parmi nous Anne Kerléo, journaliste de RCF a été durant vingt-quatre heures l’hôte de la communauté en vue de la préparation d’une émission consacrée aux vocations. Cela lui a permis d’enregistrer certains moments de la vie de la Maison : offices, cours d’ecclésiologie de Mgr MARCUS, accueil d’un prêtre venu donner son témoignage… L’émission devrait être diffusée durant la deuxième quinzaine du mois d’avril sur les ondes de RCF.

Une nouvelle mélodie pour l’hymne de la Maison Les plus mélomanes de nos amis et lecteurs n’ignorent pas que notre maison jouit d’un hymne composé sur la prière d’abandon de Charles de Foucauld (« Mon Père, je m’abandonne à toi… »). À la demande de certains mélomanes de l’actuelle promotion, le supérieur a autorisé Sylvain, licencié en musicologie, à utiliser ses talents pour composer une nouvelle mélodie. Celle-ci a notamment été jouée et chantée par notre communauté lors d’une messe dominicale en mars à Tinténiac, à quelques kilomètres de Saint-Pern. (à écouter sur le site internet : www.maisonc2f.fr)

A venir. Du 1 au 4 avril : Triduum Pascal en paroisse Du 5 au 11 avril : Vacances Du 12 avril au 12 mai : Retraite des 30 jours.

C e vendredi de carême la cuisine de la Tour Saint Joseph est en ébullition. Sœur Christiane, la

cuisinière de la maison Charles de Foucauld, a demandé quelques paires de bras supplémentaires. Saint Pern serait-il exempté de jeûne pendant le carême ? Les petites sœurs des pauvres seraient-elles sourdes aux appels au jeûne de l’Eglise ? Eh non, ce vendredi est la veille de la journée des amis. Notre chère sœur prépare cet événement : samedi 6 mars les « foucaldiens » (AOC Mgr d’Ornellas) reçoivent leurs amis. Nous sommes une cinquantaine à nous retrouver dans cette belle maison achevée il y a quelques mois. Nos proches arrivent pour la messe à 11h30. Notre supérieur prêche sur la parabole du fils prodigue, ou plutôt du « Père miséricordieux ». À la sortie de la messe, nous prenons l’apéritif tous ensemble avant de déjeuner. Le repas si

bien préparé est animé, et après les présentations d’usage, chacun est heureux de passer un temps fort en « pastorale de la fourchette ». L’après-midi nous affrontons la tempête, et nous promenons dans le parc. Il semblerait que certains en aient profité pour visiter la ferme de la Tour et saluer les vaches et cochons des Sœurs… Le tour traditionnel se finit à la crypte de la chapelle de la communauté, sur le tombeau de Sainte Jeanne Jugan, où chacun dépose ses intentions de prière. À 17h, les vêpres marquent la fin de cette journée des amis. Nous sommes heureux d’avoir reçu nos proches, de leur avoir fait découvrir notre environnement, et de leur avoir présenté l’ensemble de la communauté au sein de laquelle nous passons cette année de fondation spirituelle.

Joseph Coste

Je vous appelle amis. Visite de nos amis.

En Bref

C e jeudi 4 mars, nous avons reçu la propédeutique de Ste Anne d'Auray accompagnée de leur

supérieur. Au nombre de sept, ils sont arrivés dans le milieu de la matinée pour un moment d'accueil, de présentations et de visite rapide de la maison. Les propédeutes ont envié notre grande salle de tennis de table. Toutes les places de notre chapelle étaient occupées pour notre premier temps spirituel commun: la Sainte Messe. Le déjeuner fut l'occasion de découvrir le parcours de chacun. L’affrontement de nos deux promotions lors d’un match de football fut le deuxième temps fort de la journée. C'était l'opportunité pour la Maison Charles de Foucauld de prendre sa revanche sur les deux années précédentes au- cours desquelles Sainte Anne d'Auray avait triomphé. Après un combat effréné entre les deux équipes qui ne voulaient

rien lâcher, notre promotion remporta le match par 2 buts à 0, acquérant ainsi la coupe tant enviée. Pour nous remettre de nos émotions, nous avons eu l'Adoration eucharistique qui fut suivie des vêpres. Nous avons dîné ensemble et par charité, nous avons attendu leur départ avant de célébrer sobrement notre victoire !

Guillaume Pinoche

Deux sans trois ! Journée avec la Propédeutique de Ste Anne d’Auray . Soucis informatiques

L’ordinateur sur lequel étaient enregistrées les coordonnées des personnes s’étant inscrites à la lettre Frères du désert a été victime d’une panne fatale et l’ensemble des données contenues a été perdu. Une nouvelle saisie a été effectuée sur la base des coupons renvoyés avec les règlements. Mais des erreurs dans les adresses ou des omissions dans l’envoi de la présente lettre ont pu survenir, notamment dans le cas où un règlement unique regroupait plusieurs demandes d’abonnement... Nous excusant pour ces désagréments, nous vous invitons à nous les signaler par voie postale ou électronique (maisoncharlesdefoucauld

@laposte.net).

Intempéries en Vendée Le 28 février dernier, la Vendée fut lourdement touchée par la tempête Xynthia et plus particulièrement la paroisse saint-Michel l’Abbaye où Côme, du diocèse de Luçon, est envoyé par son évêque en découverte pastorale. Celui-ci est par deux fois retourné auprès de la communauté paroissiale pour aider et soutenir le curé. La communauté de la Maison n’a pas manqué de prier pour les personnes victimes de cette catastrophe.

Rue de Plouasne 35190 Saint-Pern Téléphone : 02 99 66 67 57 Fax : 02 99 66 67 58 Courriel: maisoncharlesdefoucauld@laposte.net

Abonnez vous ou abonnez un proche à la Lettre Frères du désert de la

en envoyant vos coordonnées sur coupon libre ainsi qu’un règlement de cinq euros minimum.

Directeur de la publication : P. Olivier ROY - Rédacteurs en chef : Donatien Lefrançois, Hervé Godin Mise en page : Cyriaque Danguy des Déserts - Rédacteurs : Plusieurs foucaldiens !

" Revenez à moi de tout votre cœur, car je suis un Dieu de tendresse." Ces paroles du prophète Joël pro-

noncées dans la liturgie du mer-credi des cendres sont un appel ardent à la conversion. À la mai-son Charles de Foucauld, le temps de carême est un moment privilégié pour se tourner vers le Christ et nous laisser façonner par Lui. Dans la vie d'une communauté, l'atten-tion au frère doit être au centre de tou-tes nos préoccupations. Cet exercice dif-ficile est source de joie et pour celui qui tente de le vivre, il est le signe du vérita-ble amour. La première épître de Jean nous le rappelle: "Si quelqu'un dit :

"j'aime Dieu", alors qu'il a de la haine contre son frère, c'est un menteur. En effet, celui qui n'aime pas son frère qu'il

voit est incapable d'aimer Dieu qu'il ne voit pas." (1 Jn 4 , 20). Cette année de fondation spirituel-le est une école de vie. À chacune de nos chutes, le Christ est présent pour nous offrir sa miséricorde et nous permettre de continuer à avancer. Bien plus, selon une péda-gogie qui lui est propre, Il agit à

travers nos frères en vue de notre propre édification. Que ce carême soit pour cha-cun de nous une occasion particulière de nous livrer à l'emprise de Celui qui nous appelle à le servir dans son Eglise!

« Revenez à moi de tout votre cœur. »

+ Mgr Émile Marcus

D u plus loin que je me souvienne, la question de la vocation sacerdotale

remonte à la période du décès de mon grand père, en 1997. J’avais alors 8 ans. Né dans une famille catholique, j’ai suivi une éducation religieuse dès mon plus jeune âge. J’ai commencé à servir l’autel à partir de 11 ans et cela a intensifié le projet d’une vie de prêtre. J’ai donc continué à grandir avec cette question, mais elle s’est peu à peu estompée au fur et à mesure que j’avançais dans les études. La poursuite de mes études s’est

déroulée dans une foi sans grande conviction et plus vraiment tournée vers le sacerdoce. Je continuais tout de même à fréquenter l’aumônerie publique de mon collège, et c’est ainsi que j’ai pu garder contact avec l’Eglise, et être confirmé à la fin de mon année de seconde. Puis, en première, continuant à fréquenter l’aumônerie, mais cette fois des lycées, je suis allé en camp diocésain dans une abbaye, et c’est grâce à cette expérience forte de vie fraternelle, et plus encore grâce au sacrement de réconciliation que

j’ai renoué avec ma foi. La question du sacerdoce m’est revenue de plein fouet. J’ai ainsi repris pied dans l’Eglise tout en achevant mes années lycée. Afin d’avoir une formation « civile » avant d’entamer des études en vue d’être peut être ordonné prêtre un jour, j’ai terminé un DUT dans le Génie Electrique et Informatique Industrielle en juin dernier. Et en septembre, je me présentai alors à la porte de la Maison Charles de Foucauld.

Florian Frigot

Naissance d’une vocation.

Toute l’actualité réguliè-

rement mise à jour sur :

www.maisonc2f.fr

Une boite à outil...pastorale.

O n me demande « quel outil » j’aimerais donner à chacun des personnages qui me sont désignés, en fonction de leurs situations respectives. Voici :

À un prêtre ordonné en 2010, je donne sans hésiter un maillet pour faire entrer dans sa tête et dans son cœur toutes les bonnes idées sur le sacerdoce qu’aura fait éclore l’année du prêtre. À un Chrétien qui se destine au mariage, je remets volontiers une enclume pour qu’il se forge la fidélité dont

l’amour conjugal a besoin et qui est source de tant de bienfaits et d’un si grand bonheur. À un religieux, ce sera plutôt un fil à plomb pour tenir la verticalité dans une société passablement appesantie, même si elle bouge beaucoup. Et à un jeune de Charles de Foucauld, ajoute mon enquêteur? Un bon polissoir me paraîtrait convenir pour rendre lisses et luisantes les qualités de toutes sortes qu’il aura acquises durant l’année.

Hervé Godin