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Fédération Syndicale Unitair e f e n ê t r e s sur . cours ( ) ( ) f e n ê t r e s sur . cours SNUi p p Fédération Syndicale Unitair e GRÈVE UNITAIRE LE 25 MAI Les parents à l’école Notre dossier Les arts à l’école Un programme expérimental à Lyon Michel Develay « Apprendre ensemble, pour vivre ensemble demain » GRÈVE UNITAIRE LE 25 MAI

fsur e n sur f e n ê t r e s .êcours tr e s)) - SNUipp-FSU · II, parle du rapport au sa-voir des élèves. Dossier Métier Réflexions ... 56 apt 4ps cft ds villa 3km mer à part

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Fédération Syndicale Unitair e

f e n ê t r e ssur . cours( )( )fenêtressur . cours

SNUi p pFédération Syndicale Unitair e

GRÈVE UNITAIRE LE 25 MAI

Les parents à l’écoleNotre dossier

Les arts àl’écoleUn programme expérimental à Lyon

Michel Develay« Apprendre ensemble,pour vivre ensembledemain »

GRÈVE UNITAIRE LE 25 MAI

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E d i ta situation sociale nes’améliore pas avec unchômage toujours aussiélevé, une croissance

qui ne revient pas et desinégalités qui font toujoursaussi mal… Le gouvernementpoursuit sa politique derégressions avec les réductionsd’impôts,les privatisations,lalimitation de la dépensepublique, les amputations depouvoir d’achat.La « sécu » ,symbole de solidarités durementconquises, est dans l’œil ducyclone comme l’ont été lesretraites et les allocationschômage.Le nouveau ministre del’éducation n’a toujours pasapporté de réponse auxrevendications de la grève du 12 mars sur les postes,lesmoyens, les recrutements,laprécarité.Il maintient contrevents et marées le transfert desTOS aux régions. Rien n’estenvisagé pour l’école primaire.L’urgence est toujours là pourl’école et pour les enfants.Laprochaine rentrée ne peut sefaire dans ces conditions.Al’opposé des choix éducatifs dugouvernement,il faut donner unavenir à la jeunesse en assurantla réussite de tous et en donnantà l’école les moyens de satransformation.C’est ce que nous dirons dansl’unité en étant en grève pourl’école le 25.

Laurent Zappi

( )( )f e n ê t r e ssur . coursfenêtressur . cours

N° 255 3 mai 2004

LACTION : grève unitaire del’éducation le 25 maiDÉBAT SUR L’AVENIR DE L’ÉCOLE : la synthèse vient de sortirCHERCHEURS : ils ont obtenu gain de cause

LES PARENTS À L’ÉCOLE :Les relations parents-ensei-gnants : dans quel but ?Quelle place pour chacun ?Regard sur les attentes desuns et des autres

MAÎTRES SURNUMÉRAIRES :une enquête les plébisciteLYON : un artiste à la maternelle,des artistes dès la maternelleCONCOURS SUR L’EAU : les ré-sultats

INTERVIEWMichel Develay, profes-seur en sciences de l’édu-cation à l’Université LyonII, parle du rapport au sa-voir des élèves.

Dossier

Métier

Réflexions

Actu

l o c a t i o n s

Pe rp i g n a n 15 mn mer F3 4 pers 300euro/sem T. 04.68.52.82.53

74 Montriond-Morzine T2 4p ds vil-lage lac commerces T. 05.49.61.03.25

To s c a n e maison 2/3 pers T. 01.64.41.06.97

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Ht Ve rd o n . Gde maison village.Calme & rando, lacs, rivières, vélo ... 8pers. 400euros /sem 700euros/qz. 06 84 81 07 93.

8 4 villa 6/8pers août T. 0 4 . 9 0 . 7 6 . 6 2 . 9 5

06 Mercantour chalet 1h Nice 3ch tbvue jardin 300euro/sem juillet aoûtT. 0 6 . 8 2 . 3 5 . 2 3 . 6 1

R oya n studio jard 2/3pT.05.55.26.57.13 HR

66 Ste Marie 200m plage F2+mezza etjardin été 450euro/sem T. 04.68.56.59.10

J u r a maison 6/8p 250euro/semT.06.74.51.06.23 soir

G . M o t t e st cab 5mn mer calmeT. 0 4 . 9 0 . 4 0 . 4 0 . 3 7

N i c e centre grand F2 5p 15 mn mer été380euro/s T.06.68.34.88.72 /0 4 . 9 2 . 0 4 . 2 8 . 9 3

34 Montpellier villa plain-pied 70m23ch 6p jardin ombr 400euro/sT. 0 4 . 6 7 . 5 9 . 9 6 . 3 9

Sud Br e t a g n e maison face merT. 0 6 . 6 0 . 2 3 . 3 3 . 5 7

Vendée loue meublés 6km mer poney stennis pisc jeux gr a t u i tT. 0 6 . 6 3 . 5 2 . 9 7 . 7 2

Narbonne villa T5 été 15 mn merT.06.81.57.78.41 / 04.68.41.55.48

Ile Rousse Cor s e F3 3mn plageT. 0 6 . 7 7 . 7 6 . 1 1 . 0 8

Paris 20 Père Lachaise 4 pièces s/jardvac scol T. 0 1 . 4 6 . 3 6 . 1 6 . 0 6

A rcachon F2 4pers vue merT. 0 5 . 5 6 . 7 8 . 5 1 . 3 7

83 St Cyr - s u r- m e r F2 4/5p 2è étage1,5km plage proche commerces/ga r e350 à 550euro/sem T. 0 6 . 6 2 . 4 3 . 7 9 . 8 8

83 Vinon s/Ve rd o n maison de village6/8pers août T. 0 4 . 9 2 . 7 8 . 9 1 . 4 5

29 Morg a t F1 2pers près plage vuemer juil août T. 0 4 . 5 0 . 4 6 . 8 1 . 6 9

Cap cor s e 1 au 15.07 maison 11pers pr

mer T. 06.09.15.24.79

B a s t i a août T3 T. 06.09.15.24.79

Paris 11è studio 1-2pers tt équipé juilà oct 300euro/semT. 0 5 . 5 3 . 4 7 . 4 0 . 6 5

56 Lanester maison tt cft 6pers jard 15mn mer 400/600 euro/semT. 0 2 . 9 7 . 7 6 . 5 7 . 1 8

56 apt 4ps cft ds villa 3km mer à part i r290 euro/s T. 0 2 . 9 7 . 3 6 . 7 8 . 8 1

St Lary T2 230 euro/semT. 0 5 . 5 3 . 8 4 . 2 0 . 5 9

66 Canet été T1 meubl éT. 0 6 . 1 6 . 0 7 . 3 8 . 0 9

66 St Cyprien sept juin meubl éT. 0 6 . 6 2 . 6 2 . 5 8 . 1 9

5 6 mer 4 pers mais + jardT. 0 2 . 9 7 . 0 5 . 3 9 . 7 5

73 chalet 8p centre st T. 0 4 . 9 8 . 0 4 . 1 0 . 0 3

83 Le Pr a d e t été villa 5/6 pers mercalme prox comm T. 0 4 . 9 4 . 1 4 . 0 1 . 1 9

B i s c a ro s s e apt v mer terr aT. 0 6 . 0 3 . 5 4 . 9 7 . 6 2

2 9 S mais 10pers juil T. 0 2 . 9 8 . 8 7 . 0 9 . 8 2

04 a p p a rt 2 chambres 15 juil-31 aoûtT. 0 1 . 6 4 . 5 8 . 8 5 . 1 9

56 Larmor plage maison 6/7 pers150m mer jardin clos 600 euro/semai-ne juin à sept T.02.97.65.57.27 /0 6 . 0 8 . 0 6 . 4 3 . 6 4

34 Gde Motte st 5p jja rcT. 0 4 . 6 6 . 6 5 . 3 8 . 4 1

83 Cogo l i n T2 mezza tt confort 5/6pers domaine piscines tennis avril àseptembre 215 à 450 euro/semaineT. 0 3 . 8 3 . 5 5 . 3 2 . 8 1

B a n d o l rdc villa 3 pers grd jardin par-king 250m plage T. 0 4 . 7 5 . 3 6 . 8 2 . 7 5

74 7km sud lac d’Annecy T3 ds cha-let 4 pers 315 euro/semT. 0 4 . 5 0 . 3 2 . 5 3 . 4 9

83 Hyèr e s coll loue F2 4p jard cft juilaoût / sem T.04.94.57.48.71 HR

6 6 mais 2/3p plein solT.04.68.04.66.44 / 06.09.65.54.38

06 Roquester o n 1h Nice mais village4p 230 euro/sem juin à septT. 0 4 . 9 3 . 5 5 . 5 6 . 2 4

1 3 vill prox Alpilles Avignon T2 4 persds mas 200-250 euro/sT. 0 4 . 3 2 . 6 1 . 1 0 . 9 4

Paris A l é s i a studio 18m2 cuisine équi-pée 1er étage sur cour chauffage élec-trique 530 euro/mois T. 0 1 . 4 6 . 6 3 . 0 2 . 8 0

30 région Uzès m a i s o nT. 0 4 . 6 6 . 7 2 . 8 5 . 9 4

83 Borme plage T2 4pT. 0 6 . 7 1 . 0 5 . 1 4 . 8 581 Ta rn maison de caractère ds parcHaut Languedoc 8p T. 0 5 . 6 1 . 8 1 . 5 6 . 6 8

06 Menton mer st 3p T. 0 6 . 8 5 . 7 6 . 9 4 . 4 8

Loue b u n ga l ows Ste A n n ee r i c . n g 1 @ o o l . f r

07 A rd è c h e maison 4p juil aoûtT. 0 4 . 7 5 . 5 8 . 1 2 . 3 9

85 Sables d’Ol T1 2/4pers terrasse vmer 50m plage juin à octT. 0 2 . 5 1 . 5 1 . 7 4 . 6 9

40 près Dax coll loue été apt 2/3p dsgde maison jardin 180 euro/sT. 0 1 . 3 9 . 5 2 . 9 8 . 0 5

M a ro c app bd mer 230 euro/semT. 0 2 . 4 1 . 2 7 . 0 4 . 8 2

A rd è c h e gîtes de qualité 2-14 pers >250 euro/s T. 0 4 . 7 5 . 3 9 . 4 7 . 5 7bl f . c h e z . t i s c a l i . f r

34 Ht Languedoc à louer sem 03/07-10/07-24/07-31/07 – 31/07-07/08 mai-son ds parc T. 0 4 . 6 8 . 8 5 . 2 3 . 9 6

Htes Vo s ge s coll loue chalet confortjuillet T. 0 3 . 8 7 . 7 6 . 2 1 . 8 3

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Sud Landes maisons 2/4 et 5 pers pis-cine libre 07 T. 0 5 . 5 8 . 9 8 . 0 2 . 5 2

30 Sud Céve n n e s ds village tr calme 3gîtes 6p tt cft dont l’un acc handic proxr iv chèq vac T. 0 4 . 6 7 . 7 3 . 8 5 . 4 6

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32 Barbotan st 2p cft T. 0 6 . 8 8 . 6 7 . 0 2 . 4 1

14 Caen gîte 4 pers T. 0 2 . 3 1 . 7 8 . 7 2 . 0 5

2 A T4 T2 05 à 08 mer jardT. 0 4 . 9 5 . 7 0 . 6 3 . 2 8

To s c a n e maison T. 0 2 . 4 8 . 7 7 . 0 1 . 7 1

13 A rl e s loue maison tte année 5 pers480 à 535 euro/semaineT. 0 4 . 6 6 . 8 9 . 4 7 . 2 1

84 Lubér o n loue maison 5p étéT. 0 4 . 9 0 . 0 8 . 4 1 . 8 1

L o r i e n t mais jard tt cftT. 0 2 . 9 7 . 2 1 . 9 0 . 2 7

73 Va l f r é j u s studio 4persT. 0 6 . 2 3 . 8 6 . 7 0 . 1 6

1 9 mais 6/8p vue calmeT. 0 4 . 4 2 . 5 9 . 0 0 . 3 2

Toscane Chianti p r ox Florence loue

appts conft T. 0 4 . 7 3 . 3 3 . 5 5 . 9 5

56 Quiberon loc T2 bord plage calmeparking juin à octobreT. 0 2 . 9 7 . 2 6 . 4 4 . 5 1

06 F3 maisonnette jardin bord mer été400 euro/sem T. 0 4 . 9 3 . 7 3 . 4 9 . 9 4

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(f e n ê t r e ss u rc o u r s)Hebdomadaire du Syndicat National Unitaire des institu-teurs, professeurs des écoles et PEGC - 128 Bd Blanqui

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• Directeur de la publication : Alain Boussard • Ré-daction : Lydie Buguet, Laurence Chartier, Nicole

Geneix, Bernadette Groison, Delphine Henry, Phi-lippe Hermant, Eliane Lancette, Céline Lallemand,Pierre Magnetto, Christelle Mauss, Jacques Muc-

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MEDIA, 72-74 av Dr Arnold Netter 75012 Paris Tél :01.40.02.99.00 • Prix du numéro : 1 euro - Abon-nement 23 euros • ISSN 1241 - 0497 • CPPAP 3695D 73 S • Adhérent du Syndicat de la Presse Sociale

Affichages

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Selon l’étude « Information et viequotidienne » o rganisée en 2002dans dix régions de France parl’INSEE, 12 % des personnes âgéesde 18 à 65 ans éprouvent desd i fficultés face à l’écrit en Fra n c e.Les femmes sont moins souventconcernées que les hommes : 10 %c o n t re 14 %. Le taux de pers o n n e sen difficulté va grandissant avecl ’ â ge, de 4 % chez les 18-24 ansjusqu’à 19 % chez les 55-65 ans.Bien entendu, le niveau d’étude estun facteur déterminant. Près de 60 % des personnes n’ayant pasdépassé l’enseignement primaire niobtenu de diplôme sont touch é s ,tandis que chez les personnes ayantobtenu un Bac ou un diplômed’études supérieures la pro p o r t i o nest quasi nulle.

« Femmes, nous ne voulons pas être,pas plus que les jeunes, les pré-c a i res, les sacrifiées de cette réfo r-m e. » Cette phrase est extraite d'unepétition nationale déjà signée par,plus de 1200 femmes. Coordonnéepar INTERRESO (CGT- F S U -UNSA), elle ne se veut pas la péti-tion d'une organisation mais une ini-t i a t ive unitaire et parmi les pre-mières signataires rendues publ i q u e sfigurent des syndicalistes dive r s e s( C G T, FSU, G10, UNSA…), des res-p o n s a bles politiques, des respon-s a bles d'associations (coordinationnationale du droit des femmes parexemple), des salariés des profes-sions les plus diverses. Il s'agit de réaffi rmer avec force quele dossier n'est pas clos. Cette pétition est à signer sur inter-net : www. s i t e u n i t a i r e . o rg .

12 % des adultes en difficulté face à l’écrit

Après la victoire judiciair edes recalculés

Retraites : un appel des femmescontre la réforme Fillon

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Le 15 avril, enc o n d a m n a n tl’Unedic à rétabl i rles allocations supprimées à 35chômeurs « recalcu-lés », le Tr i bu n a ld’Instance deMarseille a renduune décision de jus-tice dont on n’a sansdoute pas f ini demesurer l’impact.Ce jugement qui re-connaît un préjudice moral devrait faire juris-prudence auprès des 75 juridictions saisies de2000 dossiers similaires un peu partout enFrance. Il pourrait aussi inciter des « recalcu-lés » jusque là restés en dehors de l’action ju-diciaire à suivre l’exemple marseillais.Les signataires de la nouvelle conve n t i o nUnedic, le Medef, la CGPME et l’UPA côté

patronal, la CFDT, laCFTC, la CFE-CGCcôté syndical, ontdemandé de nou-velles négociations.La réintégration detous les recalculésdans leurs droits sechiffrerait à 2 mil-liards d’euros pourle régime d’indemni-sation. Le 15 avril, la FSUs’était réjouie du ré-

tablissement « dans leurs droits » des chô-meurs victimes de " l’injustice du recalcul ",souhaitant la confirmation de cette décisionpar d’autres jugements. Les signataires del’accord, eux, se sont réunis la semaine der-nière et devraient se revoir cette semaine pourtenter de trouver une solution au financementde la réintégration des recalculés.

Hommes 18-24 ans 25-39 ans 40-54 ans 55-65 ans

14 %

10 %

12 %

4 %

11 %13 %

19 %

Femmes Ensemble

Source : Insee, enquête méthodologique sur l’information et la vie quotidienne, 2002

Difficulté face à l’écrit selon le sexe

Difficulté face à l’écrit selon l’âge

Actu

Actu

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de diminution de la mortalité due à larougeole en Afrique depuis 1999. « Desrésultats spectaculaires » se féliciteBradley Hersch, l’un des responsablesdu programme de vaccination de l’OMS.Une maladie, parmi toutes celles quisont évitables par vaccination, qui restepourtant la plus grande tueuse d’enfants.

Pour quelles raisons vousa d re s s e z - vous aux ci-toyens dans votre appel ?Depuis cinq ans, le CNDHa dénoncé beaucoup dedysfonctionnements dansles hôpitaux publics dusau manque de moyens hu-mains et financiers. Nousn’avons jamais été enten-dus. C’est pourquoi nousavons décidé de nousadresser directement à la population pourl’alerter des menaces qui pèsent sur notresystème de santé.

Quelles sont ces menaces ?On manque de médecins, même si on a aug-menté le numerus clausus à 5600, c’est troppeu. Il en faudrait 7 à 8000 *. Certaines spé-cialités sont complètement sinistrées.Aujourd’hui entre 20 et 25 % des lits sontrégulièrement fermés faute de personnels.Pour le patient, cela se traduit par des sorties

plus précoces parexemple.

Les re g roupements deservices n’ont-ils pas jus-tement pour objectifd’optimiser les moyens ?Il y a aujourd’hui des pla-teaux techniques trèslourds, une spécialisationextrême, et il est logiquede regrouper des spéciali-

tés voisines ou complémentaires. Mais celan’a un sens que si c’est sur une base de co-hérence médicale, pour les soins des ma-lades. S’il s’agit de mutualiser la pénurie enmettant ensemble deux services qui n’ontrien à voir, on aggravera la condition hospi-talière.

Propos recueillis par Ann Isabel

* Au moment où nous mettons sous presse le ministrede la santé, Philippe Douste-Blazy, annonçait devantles députés l’augmentation du numerus clausus à 7000.

« On mutualise la pénurie »

Assurance maladie :vers des mobilisations

La défense del ’ a s s u r a n c emaladie était

au cœur des manifes-tations du 1e r m a i ,avec celles de la pro-tection sociale dansson ensemble, del’emploi, des ser-vices publics et de lasolidarité. Le 19 av r i ld e rn i e r, suite au dis-cours de politique générale du 1e r Ministre, laFSU s’était exprimée avec trois autres orga-nisations syndicales de la fonction publ i q u e( C G T, UNSA, FO) dans un communiqué in-diquant notamment son « attachement à unep rotection sociale collective, éga l i t a i re et so-l i d a i re ». Elle s’est exprimée aussi en com-mun avec le G10 Solidaires et compte parm iles signataires de l’appel « contre la privati-sation de l’assurance maladie ». Elle a éga-lement participé aux États Généraux de lasanté organisé par l’association AT TAC le 24avril à Paris.

De son côté, PhilippeD o u s t e - B l a z y, len o u veau ministre dela protection sociale,a précisé ses inten-tions et son calen-d r i e r. Il a notammentindiqué qu’il soumet-trait début mai despropositions écritesde réforme aux part e-naires sociaux, ava n t

de les consulter. Son avant projet de loi seraitprésenté le 20 mai au Conseil d’Etat, puis enconseil des ministres mi-juin. Dans les départements, la mobilisation vagr a n d i s s a n t e . Ainsi le 8 avril dans l’Indre etLoire, le 15 avril dans les Bouches-du-Rhônedes initiatives unitaires ont eu lieu. Dans laMoselle des « collectifs de défense de la sécu» ont été organisés ainsi que des soirées dé-bats. En Loire Atlantique, le 25 mai, un débatest organisé. La FSU est disponible pour den o u velles mobilisations unitaires dans les se-maines qui viennent car le temps presse !

Le Comité national de défense de l’hôpital,

a rédigé une pétition signée par286 médecins hospitaliers.

Monde : plus de temps à l’écoleLes enfants passent de plus en plus detemps à l’école partout dans le monde,mais les disparités entre pays restenténormes. Telles sont les conclusions d’unrapport de l’Unesco publié mi-avril. A titred’exemple, le rapport indique qu’un enfantpeut espérer recevoir 17 années d’ensei-gnement en Finlande ou en Norvège, soitquatre fois plus qu’au Bangladesh ou auMyanmar (ex Birmanie). Il existe en re-vanche des pays où la durée de scolarisa-tion recule. C’est par exemple le cas auCongo.

Le congrès des retraitésLe prochain congrès de FédérationGénérale des Retraités se déroulera du lundi10 au jeudi 13 mai à Ajaccio. Le SNUippétant affilié à la FGR, ses adhérent retraitésen sont membres de droit. Pour préparer lec o n grès, les sections départementales de lafédération ont organisé jusqu’à la mi-av r i ldes assemblées générales animées par lessecrétaires nationaux et ses délégués régio-n a u x .

Inde : éducation pour tousLa Banque Mondiale vient d’octroyer uneaide de 422 millions d’euros à l’Inde. Lepays s’est fixé en 2001 l’objectif de scola-riser jusqu’en 2010 les neuf millions d’en-fants âgés de 6 à 14 ans non scolarisés, soitprès de trois fois plus que ce que préconi-se le programme d’éducation pour tous del’Unesco. Au total, le programme indiennécessite 2,9 milliards d’euros d’investis-sements financés par le pays, ses États,mais aussi l’Union Européenne et leRoyaume Uni. L’Inde compte à ce jourprès de 25 millions d’enfants non scolari-sés contre 39 millions en 1999.

35 %

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Le 15 avril, la FSU avait rencontré lenouveau Ministre de l’Education natio-nale, pour lui rappeler ses exigences en

faveur de l’amélioration du service publicd’éducation afin de répondre aux besoins deformation des jeunes, et d’être en capacité delutter efficacement contre l’échec scolaire.La satisfaction de ces exigences passe, pour laFSU, par le traitement de dossiers prioritaires,mis en avant dans les diverses mobilisationsdes personnels depuis plusieurs mois.Sur le plan des recrutements, la revendicationd’une augmentation de postes aux concours2004 et celle d’une programmation plurian-nuelle permettant de faire face aux départs enretraite, à la hausse des effectifs et aux nou-veaux besoins reste plus que jamais d’actuali-té. De même que la question des moyens de larentrée 2004 pour laquelle la fédération de-mande l’abandon des suppressions de postesenseignants et administratifs. Dans le premierdegré où 54 000 élèves supplémentaires sontattendus à la prochaine rentrée, les 1460 créa-tions de postes sont insuffisantes. Comme lenombre de recrutements : 13 000 PE sont pré-vus au prochain concours quand les seuls dé-parts à la retraite concerneront 17 290 ensei-gnants du primaire.Avec le maintien d’une telle politique, denombreuses difficultés se profilent à l’hori-zon pour le premier degré. La crainte que lamaternelle serve une nouvelle fois de réser-voir de postes, avec pour conséquences deseffectifs alourdis, la diminution de l’accueildes enfants de moins trois ans, est vive. Le re-cours à la liste complémentaire, qui envoiedevant les élèves des jeunes sans formation,risque de s’amplifier, et les difficultés à assu-rer la direction d’école de s’aggraver.Le travail des équipes sera d’autant moins fa-cilité que les aides-éducateurs sont remplacéspar un nombre largement insuffisant d’assis-tants d’éducation.Dans ce contexte, le SNUipp pense que l’ef-fort doit porter sur la formation initiale etcontinue, sur la mise en pratique du travail enéquipe, avec des enseignants supplémentaireset un temps accru de concertation et sur l’ai-

de aux élèves en difficulté. Autant de mesurespour donner un nouvel élan à l’école, mais quisupposent aussi des moyens appropriés.Les quatre fédérations de l’Education natio-nale (FSU, UNSA, FERC-CGT, SGEN-CFDT), ont écrit le 19 avril une lettre àFrançois Fillon rappelant que « la journée degrève et de manifestations du 12 mars a mon-tré la permanence de ces revendications et de

la mobilisation pour les faire aboutir ».Constatant la rigidité de François Fillon faceaux « revendications fortes portées par lespersonnels pour l’avenir de notre systèmeéducatif et la réussite de tous les jeunes » , lesfédérations, qui agissent ensemble depuis le17 octobre, appellent à une journée nationalede grève, le 25 mai.

Éducation :gr ève unitair e le 25 mai

Tous les personnels en grève le 25 Mai 2004

A ce jour, 30 avril, le nouveau ministre François Fillon n’a apporté aucune réponse aucourrier des Fédérations et aux principales revendications des personnels.Comme son prédécesseur et contre l’avis de 20 présidents de région sur 22, ilconfirme vouloir maintenir les transferts de missions et des personnels, notam-ment TOS.Tous les personnels – enseignants et IATOSS – doivent s’apposer à une décisionqui va à l’encontre de la cohérence de l’équipe éducative et du bon fonctionne-ment du Service Public d’Education.La prochaine rentrée scolaire, faute de moyens supplémentaires, sera marquée par unrecul important dans de nombreux secteurs, en particulier :• dans le 1er degré, l’augmentation des effectifs aura pour conséquences :. le recours massif aux listes complémentaires,. l’utilisation, comme variable d’ajustement, des postes en école maternelle oudans l’enseignement spécialisé,…. l’augmentation du nombre d’élèves par classe.• dans le second degré :. de nombreuses sections supprimées en lycées professionnels et technologiques,. dans un grand nombre de collèges et de lycées, des enseignements enlangues vivantes, anciennes, disciplines artistiques sont remis en cause ;des dédoublements et des dispositifs d’aide et de soutien sont supprimés; des moyens sont « récupérés » dans les ZEP …• dans l’administration scolaire, la suppression de 1 100 emplois va dété-riorer le fonctionnement et les conditions de travail.L’insuffisance des postes aux concours dans le 1er degré et la baisse drastique dans lesecond degré hypothèquent l’avenir. La précarité et le recours aux heures supplémen-taires vont se renforcer.La politique éducative menée par ce gouvernement va à l’encontre de la réussi-te de tous les élèves et de tous les étudiants.Devant une telle situation, la FERC-CGT, la FSU, le SGEN-CFDT et l’UNSA-EDUCATION appellent l’ensemble des personnels de l’Education à se mettreen grève et à manifester le Mardi 25 Mai 2004.

Actu

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C o n s e i l l e r s péda : c h ro n i q u ed’une audience annoncéeC’est sur le dossier des conseillers pédago-giques que le SNUipp a été reçu auMinistère de l’éducation nationale, le 31mars dernier. Lors de cette audience, les be-soins en formation de ces personnels sem-blent avoir été reconnus par la Direction del’enseignement scolaire (DESCO). LeSNUipp a cependant tenu à souligner quecette entrée ne pouvait être suffisante au re-gard des problèmes rencontrés par lesconseillers pédagogiques et que l’ensembledes questions posées (missions, frais de dé-placement,...) nécessite une attention parti-culière, globale et approfondie.

TOS : le gouvernement s’entêteLa décentralisation des 95000 personnelsTOS (techniciens, ouvriers et de services) « ne peut plus être remise en cause dans sonprincipe » a déclaré le porte parole du gou-vernement le 22 avril dernier. Les marquesd’opposition à ce projet de loi se sont mul-tipliées ces temps derniers. A l’occasiond’une première rencontre avec les nouveauxprésidents de région, les syndicats (CGT,CFDT, FSU, Unsa) ont, d’une part, tenu àréaffirmer leur hostilité au transfert desTOS. Dans une lettre commune, le mêmejour, ils ont aussi demandé une audience « d’urgence » à François Fillon, ministre del’Education nationale, de l’enseignementsupérieur et de la recherche. Plus de 50000signatures, demandant aux députés de nepas voter ce transfert, ont par ailleurs été dé-posées, par l’intersyndicale, à l’Assembléenationale. Le projet de loi a pourtant étéadopté en première lecture le 14 avril. Legouvernement assure de son côté que le ca-lendrier prévu sera tenu.

Fonction publique :déclaration unitair eAvec les fédérations CGT, FO et UNSA dela fonction publique, la FSU a réclamé le 19avril dernier « l’ouverture de négociations »sur les salaires, les pensions et l’emploi.Elle a également dénoncé « l’absence designes tangibles de changements d’orienta-tions » du gouvernement après le discoursde politique générale prononcé par Jean-Pierre Raffarin devant les députés. Des ren-contres bilatérales entre les fédérations et lenouveau ministre de la Fonction publiqueRenaud Dutreil ont été annoncées.

Les droits nouveaux sur le temps par-tiel, défendus depuis longtemps par leSNUipp, se concrétisent enfin. Une

note de service du ministère de l’Educationnationale, datée du 28 mars, envoyée auxInspecteurs d’académie, fi xe le détail desmodalités d’application. Ainsi, les nouve l l e spossibilités données aux personnels seronta p p l i c a bles dès la prochaine rentrée. La noteprécise que les différents aménagementsd o ivent « permettre d’obtenir un servicec o m p renant un nombre entier de demi-jour-nées hebdomadaires » et que « ce servicedoit être réduit d’au moins deux demi-jour-nées par rapport à un temps complet ».C o n c e rnant le temps partiel de droit, pour

raisons familiales, les enseignants pourr o n tb é n é ficier de nouvelles quotités de trava i lc o rrespondant à 2 jours et demi, 3 jours, ou3 jours et demi en classe, pour les écolesfonctionnant en semaine de quatre jours etdemi. Dans le cas d’un service sur quatrejours, les choix seront de 2 jours, 2 jours etdemi ou 3 jours de travail par semaine. Letemps partiel sur autorisation, pour conve-nances personnelles, est aussi concerné parde telles avancées puisque les intéressésp o u rront bénéfi c i e r, au delà du mi-tempsclassique, d’un temps de travail se réduisantd’une journée. Important aussi, ces diff é-rents temps partiels peuvent être annualisés.Et maintenant, à vos demandes toutes !

« Le miroir du débat » vient de sortir

Temps partiels nouveaux dès la rentrée

La commission du débat sur l’avenirde l’école vient d’accoucher d’untrès volumineux document intitulé

« le Miroir du débat » *. Réalisé à partirdes 13000 synthèses des débats, descontributions sollicitées et des messagesenvoyés sur le site internet, il se veut êtreavant tout un « reflet » de « ce que disentles français de leur école ». Dans sa pré-sentation générale, la commission insistesur la « variété » des opinions sur « ce quel’école doit être ». Concernant la partici-pation aux débats, si elle semble avoir étéplutôt bonne, au moins au niveau quantita-tif, elle a peu impliqué les parentsd’élèves. A ce propos, le SNUipp relèveque l’objectif de brassage entre les ensei-gnants et les familles n’a pas été atteint. Lesujet le plus traité, choisi dans presque un

débat sur deux, a été la question8 : « comment motiver et fairet ravailler efficacement lesélèves ? ». Le SNUipp tient àrappeler que les thèmes étudiésont la plupart du temps été défi-nis par l’administration. Selonsa propre enquête, il note aussique lors des débats, les ensei-gnants ont largement expriméleurs attentes et leurs préoccu-pations en matière d’attache-ment aux valeurs de l’école pu-

blique, d’égalité territoriale, de développe-ment de la maternelle... Le ton était, dansl’ensemble, assez revendicatif. Le SNUippconstate aussi que certains sujets ont étépeu abordés, comme l’intercommunalité etles réseaux d’écoles ou encore les modali-tés des concours de recrutement. Il seraitdonc abusif d’en tirer des conclusions pourde futures décisions dans ces domaines.En tout état de cause, le SNUipp estimeque, si « le miroir du débat » donne des in-dications réelles sur les préoccupations dumilieu scolaire, il ne peut constituer lefondement essentiel de la loi d’orientationannoncée par le gouvernement.

Laurence Chartier

* « Le Miroir du débat » est consultable sur le sitewww.debatnational.education.fr

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Voile : les pieds dans let a p i sLe premier texte était déjà flou, mal ré-digé, et l’on se demande désormais si lacirculaire d’application sur le port dessignes religieux parles élèves à l’écolesera tout simplementa p p l i c a ble. En toutcas, vu les diffi c u l-tés qu’il éprouve à lar é d i g e r, le gouve rn e-ment semble se prendre les pieds dans letapis. La FSU et le SNUipp ont étéconsultés par le ministère, le SNUipprappelant qu’il était opposé au port deces signes au sein de l’école. Mais il aaussi mis l’accent sur son exigence derespecter toute la démarche éducative .Le nouveau texte devrait être présenté le17 mai prochainement au ConseilSupérieur de l’Education.

EDF : le g o u ve rn e m e n tsous tension75 % de grévistes selon les syndicats, lagr è ve du 8 avril contre le changement destatut d’Edf-Gdf a été très suivie. En ré-ponse, Nicolas Sarkozy a proposé auxo rganisations syndicales la création degroupes de travail sur des questions «n é go c i ables », telles le taux de détentionde capital de l’Etat dans Edf-Gdf ou lesgaranties de maintien de services pu-blics. En mai, le gouve rnement présente-ra les orientations de sa politique éner-gétique, avant un débat parlementaire enjuin suivi d’un vote en juillet. La mobili-sation se poursuit contre le changementde statut. Après la journée d’action du22 avril, une manifestation nationale estprévue le 27 mai.

SNCF : g r è ve le 13 maiQuatre syndicats (CGT, CFDT, FO etSUD-Rail) de cheminots ont décidéd’appeler à une journée de gr è ve le 13mai pour dénoncer les suppressionsd’emploi prévues au budget 2004, de-mander un autre plan de déve l o p p e m e n tpour le fret et obtenir une reva l o r i s a t i o ndes salaires. La Fgaac, deuxième syndi-cat chez les conducteurs, consulte sabase avant de donner sa réponse à l’in-tersyndicale.

Le mouvement pour « Sauver la re-ch e rche » a obtenu gain de cause, le 7 avril, sur la plupart de ses de-

m a n d e s . C’est que la mobilisation a été aussif o rte que rapide, gagnant à elle une opinionp u blique de plus en plus sensible aux restric-tions budgétaires publiques tous azimuts.Quant au coup de semonce infligé au gou-ve rnement par les élections régionales, il aconduit Jacques Chirac à dire qu’il répon-drait, enfin, aux chercheurs.Alors que les laboratoires de recherche fran-çais ont de plus en plus de mal à fonctionner,que les jeunes chercheurs partent s’ex p a t r i e ret que l’université française est l’une desplus mal loties d’Europe, la décision gouve r-

nementale de transformer 550 emplois dechercheurs titulaires en CDD avait mis le feuaux poudres. Depuis début janv i e r, la péti-tion « Sauvons la re ch e rche » réclamant lacréation de postes de chercheurs statutaires,le versement aux laboratoires des crédits2002 toujours impayés, et la tenue d’Etatsgénéraux de la recherche, a recueilli près de75000 signatures parmi les personnels de larecherche et près de 250 000 autres citoye n s .Le 9 mars, mettant leur menace à ex é c u t i o n ,1331 directeurs de laboratoires (sur env i r o n3500) et 1958 chefs d’équipe, démission-naient de leurs fonctions administratives. Etle 19 mars, 20 000 chercheurs manifestaientdans les rues des grandes villes du pays, par-a c h evant de gagner la sympathie populaire. Le 7 avril, après avoir cédé sur le ve r s e m e n tdes crédits aux laboratoires, Fr a n ç o i s

d ’ A u b e rt, tout nouveau ministre délégué à larecherche, et François Fillon furent charg é sd’annoncer que seraient mis aux concourscette année, les 550 postes statutaires, sup-primés dans les organismes de recherche et1000 postes supplémentaires dans les uni-versités ; que 150 postes de IATOS et 150postes d'ATER seraient immédiatementp o u rvus ; ainsi que les 700 postes de maîtresde conférences en janvier 2005. Le collectif« Sauvons la re ch e rche » et les syndicats del’enseignement supérieur et de la recherche,se sont dits « heureux et fi e rs, après 3 moisde lutte, d’avoir obtenu satisfaction pourtoutes les mesures d'urgence » et restentnéanmoins « vigilants et mobilisés pour de-

main ». Ils « veilleront à ceque le bu d ge t2005 prenne enc o m p t e, dansles faits, lesorientations an-noncées »,mais, parce que« le bilan re s t ei n s u ffisant » i l sveulent surt o u tdes gages pourl ’ avenir par « lamise en placed’un plan plu-

riannuel des emplois scientifiques univers i-t a i res dans le cadre d’une loi d’orientationet de prog rammation ».

Autre grande satisfaction : les États géné-raux de la recherche. Lancés le 13 avril, ilsvont se tenir de façon régionale et nationaleautour de quatre grands thèmes : rechercheet société, organisation et financement, sta-tuts des personnels et évaluation. «Occasion exceptionnelle de re fonder laplace de la re ch e rche dans le dispositif na-tional », comme les qualifie le collectif, cesÉtats généraux ne seront efficients et recon-nus par les chercheurs mobilisés que s’ilssont réellement ouve rts et « au service du plus grand nombre ».

Céline Lallemand

Des cher cheur s fr ançais« heu r eux et fier s »

Le 19 mars,20 000chercheursmanifestaientdans les rues des grandes villes du pays.

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« Quel intérêt à ce que les familless’impliquent dans l’école ? »demande, provo c a t e u r,

Dominque Glasman, professeur de sociolog i eà l’université de Savoie, considérant qu’oni n t e rr oge trop peu ce qui est devenu un motd’ordre : rapprocher les familles de l’école !C’est que la nature des relations école-fa m i l-le semble source d’insatisfactions pour lesdeux parties. Les enseignants regrettant sou-vent le manque d’implication des parents, oul ’ e nvahissement de certains, tandis que cesd e rniers reprochent à l’institution scolaire satrop fa i ble ouve rture. Les attentes des uns etdes autres ne se recouperaient-elle pas ? Larelation semble en tout cass o u ffrir de malentendu.De fait, les occasions for-melles de se rencontrer sontassez rares. Les conseils d’éco-le, qui ne concernent que lesélus, se réunissent au mieuxtrois fois par an. La réunion declasse de début d’année ne ras-s e m ble souvent qu’une moitiédes parents d’élèves, et les sor-ties scolaires ne seront accom-pagnées que par quelques uns(choisis par les enseignants).Restent les rendez-vous, quir e s s e m blent parfois à des « convocations »,pour les parents de ceux dont le comport e-ment pose problème et… qui n’y viennent pastoujours volontiers. Mais la fréquentation etl’assiduité des familles à ces initiative sseraient « un très mauvais indicateur de l’in-térêt parental, car il y a des tas de raisons quiexpliquent qu’on ne vienne pas à l’école »,note Dominique Glasman.

Les parents d’origine populaire, analy s eDaniel Thin maître de conférences en socio-

l ogie à Lyon II (voir p15), « estiment que cen’est pas de leur ressort de s’immiscer dansle domaine pédagogique » et mesurentd’abord l’école par son « efficacité sociale ».Aussi, le contenu des réunions sur le « com-ment on enseigne » ne les intéresse pas forcé-ment, car ils ne se sentent pas en mesure del ’ a p p r é c i e r. Pour autant c’est bien la « lisibili-té de l’école » que doit viser l’améliorationdes relations avec la famille. Quadrature ducercle ?L’école maternelle Delaunay, en zone sen-sible à Essey-les-Nancy, tente une réponsenon par le discours mais par la pratique, enproposant aux parents de passer une demi-

journée en classe (voir p. 14).« Cela rassure en particulierles parents que l’école n’apas su faire réussir », analyseManuel Rodrigues-Mart i n s ,p s y c h o l ogue à l’IUFM deLorraine.

La confiance mutuellesemble nécessaire pour allerbien au-delà d’une simplebonne relation dont il seraitillusoire de croire qu’elle estla clé de la réussite scolaire.Celle-ci, précise Daniel Thin,

doit « veiller à éviter une certaine disquali-fication des parents ». Difficile tant le mal-entendu est d’ordre « structurel », quanddes attentes ou des normes entrent encontradiction. Des rapports différents àl’autorité ou à l’autonomie sont en effet sou-vent sources de tensions entre l’école et cer-taines familles. Pas toutes. Les termes de « parents » ou « familles » ne nommant pasune réalité homogène. Les attitudes desclasses moyennes semblent plus conformesà ce qu’attend l’institution scolaire. Ce sont

La confiance des pare n t sdans l’école pour fa i rea p p re n d re est gra n d e.Pour autant, ils ne s’y

sentent pas toujoursb i e nve nus… quand lesenseignants re g re t t e n t

leur manqued ’ i m p l i c a t i o n .

Comment lever lesmalentendus ?

Dossier réalisé parLaurence ChartierCéline Lallemand

Pierre MagnettoChristelle Mauss

Gilles Sarrotte

Dossier

« L’ a m é l i o r ation desrelations école-

famille doit veiller àéviter une cer t a i n e

disqualif icationé d u c a t i ve des

p a r ents »Daniel T h i n ,s o c i o l og u e

Par e nt -en seign a nt :je t ’ a ime moi n on plus…

Les parents à l’éc ole

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elles qui viennent le plus voir les ensei-gnants. Mais ce sont aussi les mêmes qui,parfois, ont un comportement d’usagers exi-geant voire conflictuel, remettant en causela capacité du service public à répondre àleurs attentes. Plus au fait des stratégies sco-laires les plus payantes, c’est parmi cesfamilles que l’on trouve celles qui saventchoisir certaines options et fuir certains éta-blissements réduisant, de fait, leur mixitésociale, ainsi que l’analyse Agnès Van Zan-ten (voir p. 13).

La diversité des contextes familiaux estaussi source d’inégalité entre les élèves.Afin d’éviter de les creuser, les textes offi-ciels de 1994, tout en instituant des étudesdirigées, interdisent « les devoirs écrits endehors du temps scolaire » et précisent qu’ « à la sortie de l’école, le travail donnépar le maître aux élèves se limite à un tra-vail oral ou à des leçons à apprendre ».Mais tous les parents doivent pouvoir aiderleurs enfants à faire. C’est le sens de la der-nière initiative en date de l’école élémentai-re Victor Hugo d’Epinay-sur-Seine, dans le93, à destination des parents (voir p.12). Un

t r avail qui corrobore que la démissionparentale est bien un mythe et que la réussi-te des élèves passerait moins par l’implica-tion visible des parents dans l’école que parle fait d’accorder de l’importance à la scola-rité. « Que l’enfant sente que, pour eux, lefait qu’il apprenne et prépare des diplômes,a de la valeur, voilà qui joue sûrement un

rôle dans sa réussite ! », s’exclame Domi-nique Glasman. Parents et enseignants ontchacun un rôle et une place à tenir. Pour êtrevéritablement « co-éducateurs » , comme lepréconisent les nouveaux programmes, ilsont besoin de s’y sentir bien, reconnus parl’autre.

Les textes et la place des parents à l’écoleL’implication des parents dans la vie de l’école est de plus en plus grande. Les textes pré-cisent qu’ils « sont membres de la communauté éducative. Leur participation à la vie sco-laire et le dialogue avec les enseignants et les autres personnels sont assurés dans chaqueécole » . L’existence des associations de parents d’élèves est la manifestation de l’intérêtqu’ils portent au fonctionnement de l’école, à sa défense. Une association peut-être affiliéeà une fédération nationale (FCPE, PEEP…) ou seulement habilitée par l’inspecteurd’Académie. Les représentants des parents sont élus au Conseil d’école, instance deconcertation entre parents, enseignants et représentants de la commune, qui est consultéesur toutes les questions intéressant la vie de l’école. De bonnes relations sont nécessaireset utiles entre l’école et les parents. Ces derniers apportent une aide importante pour desactivités scolaires et périscolaires. Ils peuvent participer à l’accueil, la surveillance ou l’ac-compagnement des élèves et intervenir ponctuellement dans le cadre de projets (ex : sor-ties). Des réunions sont prévues à la rentrée et en cours d’année pour informer les parentsdes conditions de vie scolaire tant pratiques que pédagogiques.

Dossier

À l’école Victor-Hugo d’Épinay-sur-Seine, les initiatives associant les famillesfoisonnent et sont l’un des pilliers du projet d’école, destiné à faire des parents devéritables partenaires.

«Il y a un grand climat de confiance dansl’équipe », analyse Éve lyne Vaille, di-rectrice de l’école élémentaire Vi c t o r

Hugo 2 à Ép i n ay - s u r-Seine (93). Une confi a n-ce que semblent partager les parents. « On estv raiment bien avec cette école, raconte MmeRatbi, mère de deux élèves en CE1, p a rc equ’on y entre souvent, on sait ce qui s’y passe». Grosse structure d’un quartier défavo r i s é ,l’école Victor Hugo, une maternelle de neufclasses et deux élémentaires de huit et neufclasses, n’en reste pas moins ouve rte et hu-maine. Et les projets des deux dernières sonts o u vent communs, comme leurs locaux infor-matiques, BCD et gymnase. C’est notammentle cas de ceux qui concernent les relations ave cles parents, sous différentes form e s .La plus ancienne initiative en la matière estl ’ i nvitation du « samedi 11h20 » à venir cher-cher les enfants directement dans les classes.Ils permettent « d ’ é ch a n ger un bonjour autre-ment qu’en moment de crise » commente Éve-lyne, de voir à quoi ressemblent la classe et sesa c t ivités. « On apprend aussi à connaître lem a î t re et ses habitudes » raconte MmeChâteau, le maman de Julie, en CP chez SélimKaroui, peu à l’aise au départ avec la « m é t h o-de naturelle », selon laquelle « on apprend àl i re en écrivant ». Une méthode qui a cours àVictor Hugo depuis longtemps et que Sélim afaite sienne en arr ivant, en tandem avec GuySanson. Mais c’est la remise du bulletin du tri-mestre, avec un échange personnalisé, qui aa c h evé de rassurer Mme Château sur leschances prochaines de sa fille d’obtenir son «b revet de lectrice » .En effet, le premier samedi d’avril a été bana-lisé, à partir de 10h, pour remettre indiv i d u e l-lement aux parents les évaluations. Sur toutel‘école, une seule famille n’est pas venue. Po u rune première, quelle réussite ! C’est que l’en-treprise avait été collectivement préparée (no-tamment pour gérer une même famille dansd i fférentes classes). « J’ai fait la connaissancede parents que je n’avais jamais vus », obser-ve Hassan Touil du CM2, touché. « Ils ont be-soin qu’on leur explique les bu l l e t i n s » a dé-c o u ve rt Christelle Sperling du CE2, remar-

quant que beaucoup de parents allaient direc-tement au commentaire général en dern i è r epage, passant vite sur les tableaux à double en-trée, malgré leur simplification et le choix decouleurs plutôt que de chiffres. Quant aux pa-rents non lecteurs ou non francophones (aux-quels enfants, cousins ou voisins ont serv id ’ i n t e rprètes), ils étaient ravis d’être associés àce qui fait le cœur de l’école. « Au pro ch a i nt r i m e s t re il va falloir commencer à 9h » pro-pose Malika Djedai, du CE1, « oui, mais àcondition qu’on ait le droit de libérer lesélèves, pour ne pas les ga rder tous dans laclasse en même temps », commente Guy. Po u rcela, un accord de la hiérarchie administrativesera nécessaire... « Ça dev rait march e r, ilsnous soutiennent », prospecte Éve ly n e .Et l’objectif de tout ça ? « R e n d re aux pare n t sleur re s p o n s abilité de parents » analyse la di-rectrice, « certains en ont besoin » complèteB e rnadette de la CLIS, « mais attention de nepas cautionner le discours ambiant sur les pa-rents démissionnaire s », tient à préciser Guy, «on reste dans notre rôle d’enseignants » ajou-te Hassan. « En fait, il s’agit de montrer auxenfants que la famille et l’école marchent en-s e m bl e », synthétise Sélim. Une marche qui re-bondit dès le lundi suivant, où les échanges fu-sent au portail. Sur celui-ci d’ailleurs, un pan-

neau portant noms, photos et coordonnées desparents élus, incite à prendre contact avec eux.Une à deux fois par trimestre, ils se réunissentdans l’école pour discuter avant de prendre uncafé avec les deux directeurs. Mmes Ratbi etLezzi sont de la partie. Cette dernière, dont lefils Jordan est en CM1, coordonne aussichaque vendredi matin, avec d’autres mamans,la confection de gâteaux par un gr o u p ed ’ é l è ves, chargés ensuite de les vendre à la sor-tie au profit de la coopé. Des parents moinscordon bleu qui veulent faire profiter lesé l è ves d’autres savo i r s - faire, animent euxaprès l’école, avec les enseignants, des activ i-tés en tout genre : sport, informatique, art ,langue... auxquelles il faut s’inscrire à l’ava n-c e .La place que trouvent les parents dans l’écoleVictor Hugo 2 doit beaucoup à la cohésion deson équipe, moitié ancienne, moitié récente,coordonnée depuis 22 ans par Éve lyne et in-vestie dans nombre de projets interclasses, dud é fi maths au concours d’écriture, en passantpar la chorale et l’accrosport. V é r i t a bles part e-naires, les parents ont leur mot à dire sur la viede l’école, tout comme leurs enfants, au coursdu conseil d’élèves mensuel, jamais à cours dep r o p o s i t i o n .

Le portail de l’école, un lieu d’échanges que les parents d’Épinay-sur-Seineont aussi l’habitude de passer.

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Partenaires, pas démissionnaires !

Quelle est la place des parents à l’école ?Les textes régissent leur participation à lavie de l’école. Ils font partie de la commu-nauté éducative et l’important est de tendreavec les enseignants à la meilleure scolaritépossible pour les élèves. Cela passe par unebonne continuité d’objectifs entre l’école etla famille. Parents et enseignants ont chacunleur champ de compétence en matièred’éducation. Les uns ne doivent pas se sub-stituer aux autres.

Comment cette place doit-elle évoluer ?Vers une connaissance mutuelle améliorée.En tant que fédération, nous essayons deformer nos élus dans les conseils d’école àleur rôle et aux relations avec les ensei-gnants. L’IUFM devrait aussi former les en-seignants à la relation aux familles. Le rôledes parents élus est de représenter tous lesparents, de servir d’intermédiaire, de facili-ter le dialogue avec les enseignants. Les pa-rents sont avant tout soucieux du bon fonc-tionnement de l’école et du système éduca-tif public en général.

Que faut-il pour fonder de bonnes rela-tions entre parents et enseignants ?Que l’école s’ouvre aux parents, et déjà res-pecter l’organisation de « la semaine desparents à l’école » telle qu’elle est prévuepar les textes ministériels. Les parents doi-vent êtres associés à la réflexion sur l’élabo-ration des projets d’école par exemple. Sansvouloir participer à des réunions de travailpédagogique, nous voulons avoir notre motà dire au conseil d’école. Face à des situa-tions difficiles comme une fermeture declasse, on a souvent la capacité de se ren-contrer, d’agir ensemble. Il faut atteindrecette qualité de relations en permanence.

La qualité des r elations d’abord

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P arents des classes moyennes :la mixité scolaire à

l’épreuve

Dans une étude récente, Agnès VanZanten (1) s’attache à observe rl’évolution des attentes des parents

des classes moyennes vis à vis de l’école.Elle décrit leurs stratégies pour contournerce qui à leur yeux est un obstacle à la réali-sation de ces attentes : la mixité sociale àl’école. La chercheuse explique ces phéno-mènes comme la réaction des parents audurcissement économique de notre société(angoisse duchômage, com-pétition au seindes classesm oy e n n e s … )mais aussi auxt r a n s f o rm a t i o n ssociales et sco-laires : évolutiondes modes vie,des façons deparler « de lapériphérie versle centre, l’écoleétant un élémentcentral de cettediffusion culturelle ». Dit « de façon plusbrutale, beaucoup de parents des classesmoyennes ressentent aujourd’hui comme unenvahissement par le bas : trop de démocra-tisation, trop d’ouverture. Et cela ne peut secomprendre que dans un certain contexte defonctionnement de l’institution scolaire ».C o n c e rnant les attentes, elles ne sont plus guidées par la seule logique « instru-mentale » : l’école est au service de l’inser-tion professionnelle et de la mobilité socia-le. Sur ce point les exigences d’évolutiondes parents portent surtout sur les contenuset des méthodes de travail (plus collectif) etconsidèrent que l’hétérogénéïté des classesen est l’obstacle. Ne croyant plus à la capa-cité pédagogique du système, ni aux poli-tiques scolaires pour conduire ces évolu-tions, ils choisissent de « transformer lacomposition sociale de l’école par leursp ratiques individuelles et collectives ».Autre attente des parents : que les enfants

soient heureux et épanouis. Ainsi « les pa-rents estiment qu’il faut protéger l’enfantcontre une série d’influences négatives dansl’environnement » : mixité sexuelle au col-lège, groupes sociaux différents, l’argumentcentral invoqué étant celui de la violence.La mixité est donc considérée comme obs-tacle à l’épanouissement. Enfin la fonctiond’intégration de l’école est une exigencetrès citée. Or les parents des classes

m oyennes re-grettent un défi-cit des va l e u r sde l’école pu-blique. Ils pen-sent que « L’école n’estque le pro d u i td’un mélangeplus ou moinséquilibré d’en-fants divers sansvéritable travailde l’institution àce niveau » .En découlent

dès lors les stratégies. Le modèle de l’écoleprivée est de plus en plus attractif, « avan-tageux sur tous les registres… notammentpour ceux qui veulent mettre en place desstratégies de cloisonnement social. Les pa-rents font des choix à l’intérieur du publicparce qu’ils pensent en majorité qu’il est lemeilleur, surtout au niveau de la qualité desenseignants » : choix stratégiques (lycée,classe prépa…), système des dérogations,déménagement ou choix du lieu de résiden-ce en fonction de l’école, demande declasses de niveau…La chercheuse conclut à la nécessité d’ob-server ces dimensions dans leur complexitépour rendre l’action pédagogique et poli-tique plus efficace.(1) Agnès Van Zanten, directeur de recherche auCNRS, spécialiste de sociologie de l’éducation.Premiers éléments d’une étude présentée f in 2003,intitulée « la mixité scolaire à l’épreuve des at-tentes et des stratégies des parents des classesm oyennes urbaines ».

Marc Fourez,élu au conseil de parents del’écoleélémentaireFerdinand-Buisson à Sète.Secrétairedépartemental dela FCPE del’Hérault.

Dans l’école maternelle Sonia Delaunay d’Essey-les-Nancy, située en zone sensible,l’équipe pédagogique met en place un projet d’intégration et d’implication forte desparents dans l’école depuis 2 ans,pour faire venir les parents de manière naturelle àl’école.

Dossier

Marie-Rose Cornu, la maîtresse des22 tout-petits/petits a à cœur cetterelation privilégiée avec les pa-

rents d’élèves. En début d’année, les pa-rents sont invités à passer une demi-journ é edans sa classe, et ainsi découvrir le contenudes apprentissages, le fonctionnement de lam a t e rnelle, la place occupée par leur enfa n t .Succès total puisque tous les parents y par-ticipent, sans exception, et en sont rav i s .Cette situation n’est pas facile pour l’ensei-gnante qui expose son travail et se sent unpeu sous pression pendant cette période : « le fait d’avoir quelqu’un en permanencedans la classe me met dans une situationp ro che d’une inspection ». Mais les ava n-tages sont partagés par les deux part i e spuisque cette démarche permet d’instaurerun climat de confiance réciproque. D’aprèsMarie-Rose, « les parents font essentielle-ment des re m a rques d’ord re tra n s v e rs a l ,savoir si je m’occupe bien de leur enfant, sije suis bienveillante et maternante à la fois ». Et les parents découvrent ainsi leure n fant sous une autre facette, comme cettemaman qui se dit « surprise de voir T h é a n ese ra n ge r, être attentive, écouter lesconsignes ». Patrice Grethen, papa de ju-meaux, reconnaît que « la maîtresse se metdans une position frag i l e, critiquabl e, enlaissant les parents l’observer 3 heure scontinues », mais « cela permet la tra n s p a-rence dès le départ, et permet de com-p re n d re l’organisation et le rythme d’unejournée de classe ». La maman de Léoavoue : « avant la scolarisation de mon fi l s ,j’avais des a priori sur la maternelle, jec royais qu’il s’agissait d’une grande ga rd e-r i e. J’ai en fait découvert que les enfantsaccédaient à l’autonomie et aux ap-

p re n t i s s ages ». Les termes de « complicité,t ra n s p a re n c e, confiance mutuelle » s o n tf o rtement présents dans la bouche des pa-rents. Et les enseignantes constatent un ab-sentéisme fa i ble, même les après-midi,puisque « les familles comprennent l’im-portance du travail effectué à l’école ma-ternelle ».A chacun sa méthode en classe, les autrescollègues privilégiant les rencontres indiv i-duelles le soir pour lesquelles elles consa-crent beaucoup de temps. Toute l’équipeé d u c a t ive, ATSEM y compris, apprécie lecôté conv ivial des relations avec les parents

qui « fra n chissent plus facilement le pas dela porte ». « Chacun a son rôle, noussommes complémentaires, il n’y a pas desuspicion » racontent les enseignantes. Et pour le prochain projet d’école centré surles rapports entre parents et école, les idéesfusent : implication plus forte des AT S E M ,tutorat entre parents, lieu d’accueil dansl’école pour les familles… Ici, « le dialog u epermanent » est un fil conducteur. Et les pa-rents sont surpris quand ils découvrent quecette ouve rture aux familles n’est pas uneg é n é r a l i t é .

Un climat de confi a n c e

Quels constats fa i t e s - vous sur les attentes desp a rents ?Chaque père, chaque mère place des espoirsimmenses dans l’école, parfois d’autant plusgrands qu’ils n’ont pu y réussir. Pour unnombre croissant de parents, la peur d’unéchec de leurs enfants s’amplifie avec les pers-p e c t ives économiques sombres. Le but de mont r avail est à la fois de comprendre la dive r s i t éde ces espoirs, de ces craintes et d’identifi e rles réponses possibles, qui permettent aux en-

fants de devenir de vrais adultes.

Comment se manifestent cesc raintes ou ces espoirs ?Quand les parents arr ivent àl’école avec des craintes, ils

ont peur que le scénariose répète, et

que leur

e n fant « échoue ». Ils peuvent aussi avoir l’im-pression que ce sont eux qui retournent à l’éco-le. Leur enfant est alors investi d’une missionde réparation. Cela donne des indications surl’attitude, la posture éthique des enseignants,qui suppose une bienveillance extrême, en par-ticulier avec les parents que l’école n’a pas sufaire réussir…Ce démarrage, cette réassurance générale, re-donnent confiance aux parents dans leurspropres capacités. Parce qu’il n’y a rien de plusd i fficile pour un enfant que des parents qui necroient pas en eux-mêmes. N’est-ce pas unedes missions du métier d’ensei-gnant, que de faire que lesgens croient en eux ? Etc’est ce que font les ensei-gnantes de cette école ma-

t e rnelle.

« Faire que les gens croient en eux »Manuel Rodrigues-Martins est psychologue et enseignant chercheur à l’Iufm deLorraine. Avec Marie-Renée Cornu il conduit une étude sur le rôle des parents.

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« Ét ablir la lisibilité de l’école »Daniel Thin, sociologue, maître de conférences à l'Université Lyon Lumière 2 et membre du Groupe derecherche sur la socialisation, a publié « Quartiers populaires, l’école et les familles » aux Pressesuniversitaires de Lyon en 1998.

Quelles sont les attentes des familles popu-l a i res vis à vis de l’école ?Pour les familles d’origine populaire, l’éco-le est d’abord mesurée par son efficacité so-ciale. Elle doit donner les moyens à l’enfa n td ’ avo i r, dans l’ave n i r, simplement une situa-tion stable. Les objectifs d’ascension socia-le sont assez rares et souvent exprimés sousla forme de rêves. Ces attentes sont parfoisconsidérées par les enseignants commeassez peu ambitieuses. Le fort attachementde ces derniers à la culture pour le déve l o p-pement de l’individu produit un sentimentd ’ é c a rt avec les familles populaires qui ma-nifestent rarement cette exigence des savo i r spour les savoirs mais espèrent plutôt des tra-ductions concrètes pour la vie de leurs en-fants. Le regard sur ce que peut apport e rl’école est une première source de diff é-rences que l’on peut constater.

Vous parlez de « malentendu structurel » ,quel est-il ?Ce terme permet de préciser que le malen-tendu existant ne peut se lever simplementpar une meilleure communication, même sicelle-ci a son intérêt. Des différences pro-fondes de logiques existent entre les fa m i l l e spopulaires et l’école. On peut prendrel ’ exemple assez central de la question del’autorité. L’école ne cherche plus aujour-d’hui à discipliner l’élève mais est dans l’at-tente d’un élève auto-contraint. On veut quecelui-ci soit capable de se comport e r, de luimême, selon les normes de l’institution. Cesvaleurs, relatives à l’autonomie, sont aussicelles des classes moyennes et supérieures.Dans les familles populaires, on reste, parcontre, principalement dans une logique decontrainte extérieure : « un enfant, il faut être derrière, pour ag i r, encadre r, répri-m e r... » Pour cette raison, lorsque les ensei-gnants sollicitent les parents en cas de pro-blème, ces derniers ont tendance à penser età dire que c’est à l’école elle-même d’agirsur l’enfant. Cette attitude est parfois inter-prétée comme une démission mais relève

plutôt d’un malentendu accentué encore parle fait que les manifestations de l’autorité àl’intérieur de ces familles sont souvent ré-p r é h e n s i bles pour l’école. Autour de la ques-tion de l’autorité se joue, pour moi, une ten-sion. D’un côté, les enseignants ont peur dedéclencher au sein des familles des pra-tiques qu’ils réprouvent. De l’autre, les pa-rents peuvent se sentir disqualifiés quand onleur renvoie qu’ils n’agissent pas ou mal.Alors que l’on cherche à revaloriser la fonc-tion parentale, on court le risque, parfois, ded é s a rmer l’autorité des parents.

Les familles populaires font-elles confi a n-ce à l’école ?Elles sont à la fois confiantes et méfi a n t e s .Il y a une grande confiance vis à vis du pé-d a g ogique, des contenus d’enseignements.Ces familles estiment que ce n’est pas de

leur ressort de s’immiscer dans ce domainequi relève de la compétence des ensei-gnants. La méfiance se situerait plutôt sur leplan du domestique, du privé. Les parents sesentent alors une qualification et une autori-té et entendent mettre des limites aux rôlesde chacun. Les parents ne délèguent doncpas à l’école l’éducation de leurs enfa n t scomme le laisserait penser le discours am-biant. Par contre, sur la question des appren-tissages, pour eux, tout doit se faire à l’éco-le car ils se sentent souvent démunis. Lesentiment de leur incompétence est fort etj’insiste pour dire qu’il est un sentiment.C e rtains parents peuvent aller jusqu'à s’in-terdire d’intervenir par manque de confi a n-ce en eux. Si du côté de l’école on renvo i eaux familles la responsabilité des diffi c u l t é sscolaires, on les met alors dans des situa-tions incompréhensibles puisqu’elles esti-ment que c’est une affaire de spécialistes.

La communication avec les familles est-elle importante ?Il y aurait une illusion à croire que demeilleures relations entre les parents et lesenseignants seraient la clé de la réussite sco-laire. Il y a des questions qui relèvent du co-gnitif, du pédagogique et de ce qui se passedans la classe. Le rapport au savoir reste pri-mordial. Mais on peut dire aussi qu’une par-tie des enfants de milieux populaires se sen-tent tiraillés entre deux mondes. Une ru p t u-re complète entre les parents et les ensei-gnants ne peut qu’amplifier le malaise dese n fants. Pour autant, l’amélioration des rela-tions doit absolument veiller à éviter unec e rtaine disqualification des parents. Cecin’est pas évident dans la mesure où ils vien-nent en terrain où ils se sentent inférieurs.Le but de la communication à établir n’estdonc pas l’éducation des parents mais la li-sibilité de l’école, la connaissance de chacunet l’établissement d’un climat de confi a n c e .Ceci demande souvent du temps. La situa-tion idéale est une forme de reconnaissancem u t u e l l e .

Pour les familles d’origine populai-re, l’école est d’abord mesurée parson efficacité sociale.

Entretien avecDaniel Thin

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MétierLa scolarité accom-plie par les élève sdans les établ i s s e-ments scolaires fran-çais à l’étranger (dont laliste figure en annexe del’encart au BO n° 16) estassimilée à celle effec-tuée en France dans uné t a blissement d’ensei-gnement public, en vue

I N D E M N I T É S DA N S L’A I S

Titulaire mobile AIS ou Zil AIS titulaires du CAPSAIS effectuant des remplacements dans l’AIS

Si instituteur spécialisé : Bonification indiciaire

Si PE spécialisé : Indemnité de fonction particulière

heures de coordination et de synthèses si en SEGPA, EREA poste classe, UPI,établ spécialisé, Classe relais

indemnité (pour EREA, SEGPA, UPI,Classe relais) (au prorata du temps d’exercice)

Si ZEP : indemnités (proratisé en fonction du temps d’exerci ce sur le poste classé ZEP)

ISSR

15 points

791,88 euros/an

instituteur : 18,00 euros( Taux horaire) / PE : 18,40euros (Taux horaire)

1479,76 euros/an

1097,04 euros/an

même montant que TR etB D

Titulaire mobile ou Zil non titulaire du CAPSAIS effectuant des remplacements dans l’AIS

heures de coordination et de synthèsessi en SEGPA, EREA poste classe, UPI,établ spécialisé, Classe relais

indemnité (pour EREA, SEGPA, UPI,Classe relais) (au prorata du temps d’exercice)

Si ZEP : indemnités (proratisé en fonction du temps d’exerci ce sur le poste classé ZEP)

ISSR

instituteur : 18,00 euros( Taux horaire) / PE : 18,40euros (Taux horaire)

1479,76 euros/an

1097,04 euros/an

même montant que TR etB D

Directeur SEGP A

Bonification indiciaire

indemnité de sujetions spéciales (433)

indemnité SEGPA (147)

Directeur appartenant au corps des ins-tituteurs spécialisés : Bonification indi-ciaire

Directeur appartenant au corps des PEspécialisés : Indemnité de fonction par-ticulière

Si ZEP : indemnités

50 points

2748,96 euros/an

1479,76 euros/an

15 points

791,88 euros/an

1097,04 euros/an

Intérim de direction SEGP A

indemnité de sujetions spéciales

indemnité SEGPA

Si instituteur spécialisé : Bonificationindiciaire

Si PE spécialisé : Indemnité de fonc-tion particulière

Si ZEP : indemnités

2748,96 euros/an

1479,76 euros/an

15 points

791,88 euros/an

1097,04 euros/an

Enseignant en SEGP A

indemnité SEGPA

Si instituteur spécialisé : Bonificationindiciaire

Si PE spécialisé : Indemnité de fonc-tion particulière (au prorata du tempsd’exercice)

Si ZEP : indemnités

heures de coordination et de synthèses

1479,76 euros/an

15 points

791,88 euros/an

1097,04 euros/an

instituteur : 18,01 euros(Taux horaire)PE : 18,41 (Taux horaire)

Directrice d’école, puis-je demander à travailler à temps partiel ?Oui, la circulaire « nouvelles dispositions relatives au service hebdomadaire des per-sonnels enseignants du premier degré » n° 91-012 du 15 janvier 1991précise ques’agissant des directeurs d’école demandant à exercer à temps partiel, il appartient àl’Inspecteur d’Académie, avant d’accorder l’autorisation, de vérifier qu’ils prennentl’engagement de continuer à assumer l’intégralité des charges liées à leurs fonctionsqui incluent, notamment, la présidence du conseil d’école et du conseil des maîtres del’école (article 14 et 17 du décret no 90-788 du 6 septembre 1990).En revanche un directeur d’école ne peut solliciter un temps partiel annualisé.

Actuellement en congé parental,je suis enceinte, est-ce que mon congé de mater-nité me sera payé à temps plein ?Oui, il suffit que vous fassiez une demande d'interruption de votre congé parental afinde bénéficer de votre congé de maternité. (art. 56 du Décret 85-986 du 16 septembre1985)

Mon inspection me demande de leur adresser les trois volets de mon certificat d’ar-rêt de travail. Sur le premier volet figure le motif médical de l’absence, est-ce nor-mal d’avoir à transmettre ce type d’information à son directeur, puis à son inspec-tion ?La protection du secret médical constitue un droit. Les fonctionnaires sont invités àtransmettre à leurs services du personnel les seuls volets des certificats d’arrêt de tra-vail qui ne comportent pas de mentions médicales à caractère personnel (volets 2 et 3).Le volet n°1 est à conserver. Il devra être présenté à toute requête du médecin agrééde l’administration, notamment en cas de contre-visite.

Q u e s t i o n s / Réponses

Obligation scolaire : contrôle de l’assiduité scolaire - contrôle de la fréquentationet de l'assiduité scolaires et sanctions pénales / contrôle et promotion de l’assi-duité des élèves soumis à l’obligation scolaire – encart au n°14 du 1er avril 2004Commission générale de terminologie et de néologie - vocabulaire de l’automo-bile – n°14 du 1 er avril 2004Commission générale de terminologie et de néologie - vocabulaire du sport –n°14 du 1er avril 2004Personnels enseignants - conditions d’attribution aux personnels enseignants despremier et second degrés relevant du MEN d’une certification complémentairedans certains secteurs disciplinaires – n°15 du 8 avril 2004Sécurité des établissements - règlement de sécurité contre les risques d’incendieet de panique dans les établissements recevant du public – n°16 du 22 avril 2004Liste des établissements scolaires français à l'étranger – encart au n°16 du 22avril 2004Mutations : Postes d’enseignement relevant de l’Agence pour l’enseignementfrançais à l’étranger - rentrée 2004 - n°17 du 29 avril 2004Vacances de postes : Postes au CNDP, en CRDP et CDDP Postes à l’INRP -rentrée 2004 - n°17 du 29 avril 2004

Lu dans le BO

de la poursuite desétudes et de la délivran-ce des diplômes.

Un nouvel arrêté mi-nistériel paru au BOdu 16 avril supprimel’obligation d’organi-ser un exercice d’éva-cuation incendie p a r

trimestre. Mais il doitavoir lieu au minimundeux fois par an, le pre-mier devant se déroulerle mois suivant la ren-trée. Les conditions deleur déroulement et letemps d’évacuation doi-vent être consignés surle registre de sécurité.

infos servicesinfos services

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(Lutin : 5,5 euros) 1998. Dès 6 ans. Le petit Bïn Bïn est tellement fasciné par lespectacle du marché qu’il a perdu ses pa-rents. Mais il ne va pas pleurer pour ça, carau marché on s’amuse et l’on se régale !Nous le suivons déambulant parmi la fouleentre les innombrables étals, le vendeur dedélicieuses nouilles, le fabriquant de petitspersonnages en sucre, la cuisine ambu l a n-te, les trétaux de théâtre et de marion-nettes… A chaque instant le point de vuechange et c’est passionnant de reconstru i r el’espace à partir d’une foule de petits dé-tails. (http ://www. a m a z o n . f r )

Ma vie à Pékin au fil des mois ( A )Zhihong He – Syros 2003 (13 euros) Dès 7a n sLa petite chinoise Xiao Yanki, « Petite hi-rondelle », nous fait partager sa vie dans lePékin contemporain au cours des douzemois d’une année : vie familiale, école,fêtes traditionnelles. Des mots écrits enchinois jalonnent le texte simple et vif. HeZhihong est un desrares auteurs-illustra-teurs de culture chinoi-se, avec Jiang-Huong àp u blier en France pourle secteur Jeunesse.

Lan et Lulu cuisinentch i n o i s (A) M.Fo u l kes, K. A xelsson –Picquier 2003 (13,50euros) Dès 10 ans.Un joli récit d’amitié entre Lulu qui vientde quitter Montpellier pour le Chinatow nparisien et Lan, la petite chinoise née dansle quart i e r, sert de prétexte à la découve rt ede quelques mets originaux de la cuisineasiatique. Les recettes, faciles à réaliser,s ’ a rticulent avec les évènements quotidiens: les courses au super-marché chinois, leN o u vel an, un anniversaire, un repas aurestaurant…C’est l’occasion de faire dé-couvrir un légume inusité, une tradition, unp r overbe. Les illustrations vives et légères

se mêlent au texte avec élégance etmettent l’eau à la bouche…

Marie Claire Plume

Note : (A) : album – (P) : livre de pocheR e t r o u vez cette rubrique " La Chine à l’honneur" et 20 autres titres commentés, sur le site duSNUIPP :h t t p : / / w w w. s n u i p p . f r / e n s e i g n a n t s / f r a m e r e s-sources.html : Livres de jeunesse

(euros) Dès 7 ansLa Petite Rubis, enfant d’une riche fa m i l l echinoise du XIXe siècle, se pose bien desquestions : pourquoi serait-elle confi n é eaux soins de la maison et destinée au ma-riage, alors que les garcons, eux, ont ledroit de porter les lampions les jours defête et plus tard, le droit de poursuivre leursétudes ? Confier ces pensées à son gr a n-d’père est sûrement risqué ! Mais l’aïeulsaura comprendre sa petite fille… Ce récitest d’autant plus attachant qu’on découvreà la fin que c’est l’histoire vraie de l’éman-cipation de la grand-mère de l’auteure , la-quelle, eff e c t ivement, poursuivit sesétudes… Tout en prenant époux !

Le thé aux huit trésors(P) A. Thollier –Hachette (LPJ) 2002 (4,50 euros) Dès 11a n sDans la Chine d’aujourd’hui, à côté du «modernisme » apparent et de l’attrait del’Occident, les traditions surv ivent ; la mi-sère aussi : misère des paysans pauvres quim i grent vers la ville, vieillards sans res-sources, jeunes sans famille… C’est dansce contexte que la jeune Yu Meï se lied’amitié avec « Brin d’herbe », un adoabandonné. Elle découvre à la fois le secretfamilial concernant son père et un autremilieu que le sien où règne la misère maisaussi la solidarité, C’est un récit fort ,é m o u vant sans mièvrerie, qui fait vivre uneChine inconnue. (http: / / w w w. a m a z o n . f r )

D o c u m e n t a i re sJe ne vais pas pleu-rer ! Bïn Bïn aum a rché chinois ( A )Chen Jiang-Huong –Ecole des Loisirs

C o n t e sUn ch e val blanc n'est pas un ch e va l .C i n qénigmes ch i n o i s e s (A) L. Bresner, ChenJiang Hong – Ecole des Loisirs 1995(Archimède : 14 euros, Lutin : 5,5 euros)Dès 8 ansChaque soir, avant qu'il ne s'endorme, lamère de Ba San lui propose des énigmes, etle jeune garçon parvient à les résoudre !C'est peut-être pour ça que Ba San est sifuté. Plus futé que le marchand de litchis,plus futé que l'homme qui vient de Pékin,aussi futé peut-être que le roi de Lu ? Et qui

sait ce que l’on peutgagner à triompherdu roi ? Lesénigmes séduisentautant que les illus-trations du peintreChen Jiang Hong.

13 Contes de Chine(P) M. Roberts, F.Sochard -F l a m m a r i o n( C a s t o r- p o c h e )

2003 (5 euros) Dès 9 ansR e m a rq u a ble choix de contes de reve n a n t ,de magie, d’enchantements, de métamor-phoses, avec une présentation des récits etdes choix de traduction. La frontière entremonde humain et monde animal est infi m e ,celle entre entre vie et mort est si ténue quel’on passe de l’une à l’autre sans y songer.Témoins d’une culture et d’un mode depensée qui nous sont peu familiers, ces ré-cits si différents de ceux de notre traditiontouchent profondément.

R é c i t sBonne chance Petite Rubis ! (A) S.Y.Bridges, ill. S. Blackall – Syros 2003

La Chine à l’honneurL i t t é ra t u re jeunesse

Ils sont 287 millions, les petits chinois de moins de quinze ans (22,4% de la po-pulation) et ils se passionnent pour la lecture - si,si - la plupart y consacrent 30mn à 2 heures par jour ! Et la moitié d’entre eux lisent de 1 à 3 livres par semaine! On en rêve… La production de livres de jeunesse est abondante et les prix mo-diques. Hélas, peu sont publiés en France. Mais, l’Année de la Chine aidant,l’édition française nous propose une belle initiation à la culture chinoise an-cienne et contemporaine.

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Métier

Passée la porte de l’école Lamartine deLyon, guidé par le son des clic-clac et lalumière des flashs, on pénètre dans une

petite salle où cinq enfants de trois ans, œilvissé à un appareil photo, mitraillent ce qui lesentoure. Cette salle, c’est l’atelier de Yo l a n d eSix, photographe plasticienne, qui deux jourspar semaine se mêle à la vie de l’école. L’école Lamartine est l’une des dix écoles ma-t e rnelles qui participent au projet « Enfanceart et langages ». Elle accueille à hauteur de12 heures par semaine cette artiste dans sesmurs depuis janvier 2003. Ce matin, les cinqe n fants de la classe de petits s’adonnent auplaisir du fonctionnement de l’appareil pourplus tard être capable de photographier avec « une intention ». « Yolande n’est pas une intervenante arts plas-tiques, c’est une artiste qui propose des expé-riences aux enfants », précise Michelle Fi l l o nla directrice de cette école à 6 classes. La dé-

marche de créationde l’artiste est aucœur de l’interve n-tion de Yolande. A u xenseignants de tra-vailler sur les ap-prentissages à part i rde ces expériences. L’équipe s’est lancéedans cette ave n t u r e ,avec comme cadre

un projet d’école sur « Éduquer le rega rd ». « Nous avions re m a rqué que nos élèves étaientblasés par un trop plein d’images, nous voulions leur donner un rega rd actif sur leschoses », raconte Michelle. Retenue pour par-ticiper au programme « Enfance art et lan-gages », l’école a dû choisir l’artiste qui inter-viendrait. C’est très naturellement que les en-seignants se sont tournés vers Yolande Six dontles travaux s’intéressent notamment à la redé-c o u ve rte du quotidien à travers la photogr a-phie. La conve rgence entre les deux dé-marches était évidente mais la définition desrôles de chacun dans un projet plaçant les art sau cœur des apprentissages beaucoup plusfloue. Il a fallu du temps et des rencontres tous lesmardis midi entre l’artiste et l’équipe éducati-ve pour en arr iver au fonctionnement actuel, « souple mais qui respecte le fo n c t i o n n e m e n tquotidien de l’école », comme l’explique l’ar-tiste. Selon les séances prévues, Yolande prendun petit groupe, une demi-classe ou une classeentière sur des créneaux horaires organisés parn iveau. La prochaine séance, qui initie un

jet, à pre n d re du recul », orl’encadrement s’est surt o u tsoldé par la multiplicationdu nombre de réunions et der a p p o rts à rendre. Ces critiques de l’équipe,qui regrette la suppressiondes classes à PAC du dépar-tement en vue du fi n a n c e-ment de l’opération, n’em-pêchent pas son réel inve s-

tissement dans ce projet qui au final se révèled’une grande richesse pour les enfants commepour les enseignants. Sylvie parle de ses pra-tiques qui maintenant laissent plus de placeaux interventions des enfants, tandis queCorinne remarque une plus grande initiative deses élèves de grande section. Les enfants pen-dant ce temps cherchent le bon endroit pourleur photo de classe, une image dans un cadreà composer et à lire.

Lydie Buguet et Laurence Char t i e r

cycle de 3 mois consacré aup o rtrait, aura comme amor-ce trois photographies deYolande exposées dans sona t e l i e r, trois portraits defemme dont on ne voit ja-mais le visage. Les enfa n t spar demi-classe seront ame-nés à discuter de l’identité,de sa représentation, ques-tions qu’ils ont déjà abor-dées alors qu’ils travaillaient sur le corps. Lesréunions du mardi permettront d’ajuster les in-t e rventions, les retours en classe… L’équipe, déjà stable, souligne le côté fédéra-teur d’un tel projet dans une école dont les lo-caux organisés en trois étages ne favorisent pasles contacts ni les croisements. A l’instar deSylvie Piedecocq, elle souligne aussi la lour-deur du dispositif, « nous aurions souhaité quecette expérience soit accompagnée d’un re-ga rd extérieur nous aidant à faire vivre ce pro-

Yolande Six, p h o t og r aphe /plasticienne« La préoccupation de l’artisten’est pas la même que celle del’enseignant. Sur un sujet commele portait en photographie, les en-fants sont amenés à questionnerleurs stéréotypes, à changer leurregard. Un portait est-il toujourssouriant ? Couleur ou noir etblanc ?… ».

Corinne V a s s e u r , e n s e i-gnante de Grande section« Les enfants ont une pos-ture différente par rapportà la prise de parole. Ils sontbeaucoup plus ouverts auquestionnement, plus actifsdans la construction deleurs savoirs ».

L’école Lamartine fait partie des 10 classes de Lyon investies dansle projet « Enfance art et lang a ge s » . L’équipe accueille une pho-t og raphe/plasticienne 12 heures par semaine, une expérience pourt ravailler diff é remment les arts à l’école maternelle.

Un artiste à la maternelle ,des artistes dès la

maternelle

Un artiste à la maternelle ,des artistes dès la

maternelle

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Quels sont les objectifs du pro j e ta rtistique de la ville de Lyon ?A l’origine, il y a une rencontre ave cce que fait la ville de Reggio, enItalie, depuis 40 ans. Le projet s’ins-pire en partie de ce système éducatifqui consiste à placer l’art au cœurdes apprentissages. Il s’agit demettre en place un processus de par-tenariat entre artistes et enseignantsa fin de proposer, à travers les savo i r sfaire, les techniques et la recherchepersonnelle de l’artiste, un soutien àl’acquisition des compétences.L’objectif est aussi de mettre l’ac-cent sur le développement et l’éve i lde l’intelligence sensible de l’enfa n t .C’est une forme de valorisation desa rts à l’école mais surtout de l’ima-ginaire et de la créativité. En cela, ladémarche est au moins aussi impor-tante que les résultats obtenus, quisont, par ailleurs pour l’instant, dif-ficiles à quantifier et à identifi e r.

Quel est le rôle du Centre de re s-s o u rces dans le projet ?Il a été mis en place à l’initiative dela ville de Lyon, en partenariat ave cle ministère de l’éducation nationa-le, le ministère de la culture et leCNDP pour conduire et animer cedispositif d’éducation artistique à lam a t e rnelle et plus concrètementdans dix écoles de Lyon. Il a parailleurs aussi la vocation de deve n i r

un pôle référent en matière art i s t i q u een direction de la petite enfance afi nde proposer des outils éducatifs etdocumentaires. Ce programme innovant est tout ré-cent. On entame seulement ladeuxième année scolaire de vie decette expérimentation qui se concré-tise par des résidences d’art i s t e sdans les écoles et des projets de par-tenariats reconductibles sur troisans. Dix artistes, issus d’horizons etde domaines très divers, interv i e n-nent dans les classes des écolesc o n c e rnées, à concurrence de 12heures par semaine, toute l’année.Le choix des écoles s’est fait sur descritères d’expérience en matière dep a rtenariat ainsi que sur la motiva-tion des équipes à travailler dans ledomaine artistique. Les projets seconduisent différemment d’uneécole à une autre, selon leurs fonc-tionnements et leurs caractéristiques(nombre de classes notamment).C o n c e rnant le partenariat institu-tionnel, la part de l’éducation natio-nale se concrétise par la mise à dis-position d’un personnel au Centrede ressource, par la mobilisation dedeux conseillères pédagogiques surle projet et par l’orientation de cré-dits de classes PAC pour le fi n a n c e-ment de ce progr a m m e .

Site du Centre de ressources :w w w. lyo n . f r / e n fa n c e

Séance « Clic-clac »pour les petits avecYolande Six, photo-g raphe plasticienne,qui se mêle à la viede l’école deux jourspar semaine.

Virginie Retornaz,Chef de projet du Centre national de ressources

Enfance art et langages

E T U D E S

« C’est une forme de valorisation desarts à l’école »

D’humeur bucolique nous vous proposons quelquessites qui s’intéressent à la nature et à ses habitants…

Des arbresCe site canadien permet aux élèvesde trouver des renseignements pré-cis sur la vie de l’arbre tout au longde l’année, de différencier les sil-houettes, les fruits... La question dela biodiversité y est aussi abordée.Les nombreux écrits rendent le sitedifficile d’accès avant le cycle 3. http://www.domtar.com/arbre/index.htm

Le voyage de Grupette« Bonjour à toi Grupette, jeune et jolie Grue cendrée, tamission, si tu l'acceptes est de rejoindre ton lieu d'hiver-n age… ». Cette invitation auvoyage est proposée par laDélégation Champagne Ardennede la Ligue pour la protection desoiseaux. Ce site permet de suivre,en dessins et avec humour, le par-cours de ce migrateur de la Suède en Espagne. h t t p : / / w w w. l p o c h a m p a g n e a r d e n n e . c o m / gru e s / gru p e t t e / index.htm

Bienvenue à Bebête-Land !Le site « Biologie et internet »propose des entrées vers dessites dédiés à différents in-sectes et à leur élevage réaliséspar des étudiants de l'Unité d'ensei-gnement complémentaire facultativede l’Université de Pau. Grillons,fourmis et autres chenilles n’au-ront plus de secrets pour vosélèves. http://www.univ-pau.fr/~degreg/uecf2/accueil.htm

Jardinons à l’écoleCe site vous donne tous les tra-vaux à faire ce mois-ci dansl’école. Planter les annuelles,éclaircir les semis… Des tasd’autres renseignements pourfaire vivre fleurs et plantes dansles classes et dans les cours.www.jardinons-alecole.org/Une entrée est proposée pour les élèves qui peuvent dé-couvrir une école imaginaire fleurie à souhait !http://www.jardinons-alecole.org/pages/sasenfants.asp

E n l i g n eAh ! Le joli mois de mai

Métier

Choix difficile parmi plus de 450 pro-jets variés, réalisés par différents ni-veaux de classes… Le jury du

concours sur l’eau lancé par le Monde del’éducation, la ligue de l’enseignement,France 5 et le SNUipp en septembre der-n i e r, vient de désigner les lauréats. Le 1e r p r i x , une semaine en classe décou-ve rte, a été attribué à la classe de cycle 2 del’école de Lahitte dans le Gers qui a tra-vaillé sur « La mare en danger ». Le projetd’école, décliné sur 3 ans, devait port e r

cette année sur le respect de l’en-

sins d’en-fants et dephotos numé-

r i q u e s .É t o n n é s

d ’ avo i rg a g n é ,

les élèves de Séve r i n eWarzee relativisent cependant les

dégâts causés pas les inondations dans leurvillage (quelques maisons par an), étantdonnés les sinistres provoqués par les inon-dations dans d’autres communes de Fr a n c ecette année.

La classe de CE2 de l’école Elysé Giffard àSaint Laurent du Maroni (Guyane) a quant

à elle fabriqué un

CD Rom interactif sur les aventures d’unepetite pieuvre prénommée « To n aguyl ».Tout au long de ce CD Rom, les voix dese n fants de la classe alimentent la bande so-nore, permettant aux non lecteurs de se re-pérer et manipuler l’outil. Surprenants, desphrases et des chants en dialecte local agr é-mentent le voyage explicatif le long du fleu-ve. Un bon moment d’évasion sur un autrec o n t i n e n t …

Christelle Mauss

L’eau et l’avenir de la planète

vironnement. Dans ce cadre, l’enseignan-te Annie Ve rgnes et les élèves ont tra-vaillé sur l’écosystème de la mare,axant leur étude sur celle du village.De là a découlé un travail sur la marepolluée, et à son opposé la visite d’unegrotte à proximité qui ne l’était pas,pour finalement comparer les deuxécosystèmes. Un historique sur l’utilité dela mare et des haies dans un village, leurrôle pendant les inondations a été retracédans un livret (texte et photos) ainsi que surC D - ROM. « Surpris, nous avons d’ab o rdcru à un poisson d’avril en avance » r e l a t el’enseignante, en apprenant le résultat.

Le 2è m e p r i x , un appareil photo numérique,a été attribué à trois classes ex aequo. La CLIS de l’école Joliot-Curie d’Evreux afabriqué un roman mêlant dessins et pho-tos (réalisé avec un appareil photo arg e n-tique), sur la réhabilitation des berges del’Iton, une rivière coulant à proximité del’école. Les 12 élèves ont ainsi ramassédes déchets et planté des iris pour stabi-liser et consolider les berges du coursd’eau. En partenariat avec le service desespaces ve rts de la ville et la fédérationd é p a rtementale de la pêche, l’ensei-gnante Marie-Noëlle Lemaire a pu ex p l o r e rles propriétés physiques de l’eau duranttoute l’année. Et c’est avec joie que la CLISet les 16 autres classes de l’école ont appré-cié le lot, puisque l’école était dépourv u ed’appareil photo numérique.

La classe de CM2 de l’école Jules Ve rne dePréseau (Nord) a fourni un cahier sur lesinondations subies régulièrement par leurvillage. Origines des inondations, témoi-gnages de victimes, interv i ews de per-sonnes ayant participé aux sauve t a g e s(pompiers / bénévoles) et consignesde sécurité en cas d’inondationssont relatés, illustrés par des des-

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Ouverture sur le monde, sur l’environnement et enmême temps travail sur l’écrit et l’imaginaire, ladeuxième édition de ce concours,cette année surle thème de l’eau, a rencontré encore un grandsuccès.

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Dans le cadre de l’année 2004, « Centenaire dela naissance de Salvador Dali », l’Espace Dali àParis (Montmartre), organise un concours dedessins ouvert aux classes élémentaires, collègeset centres de loisirs, du lundi 29 mars au mardi1er juin 2004 . L’idée est de réaliser une œuvre, format A4, met-tant en scène l’expression « Dans la tête deDali… » en utilisant le support du visage dupeintre, tel que sur la photo. A gagner : des ateliers créatifs, des visites(guidées et animées), des objets dérivés Dali, des entrées gratuites… etl’occasion de découvrir un artiste fou et passionnant.Renseignements : 01 42 64 44 80 / [email protected] /www.daliparis.com

concours « Dans la tête de Dali… »

Le « p’tit tour » à vélo de l’USEP aura lieu du10 au 27 mai. Créé en 1996, cette manifes-

tation sportive, d’envergure nationale, ré-unit tous les ans des dizaines de milliersd’enfants sur le principe du tour deFrance. Cette année, de beaux recordsseront certainement atteints avec uneparticipation prévue de 45000 enfants

ayant entre 9 et 11 ans. Ceux-ci traverse-ront 44 départements, dont l’île de la

Réunion, à vélo bien sûr, mais aussi quelquesfois à pied, histoire de varier les plaisirs.

usep À vos vélos les p’tits !

Josette Coutigné, enseignante de SEGPA

PortraitJosette Courtigné en-seigne en SEGPA de-puis 23 ans. Elle yapprécie la libert éd’action et les fortsenjeux éducatifs.

Bien que les maîtres surnuméraires soient encore peu nombreux, ne re-présentant que 1 % des enseignants du premier degré, ils ont pourtant faitl’objet d’une étude qualitative du ministère de l’Education nationale, datéedu mois d’avril *. Dans la moitié des écoles de l’étude, le rôle de cesmaîtres est essentiellement de répondre à la grande difficulté scolaire alorsque dans l’autre moitié, ils prennent en charge des projets particuliers.Selon l’avis des équipes concernées, l’impact d’un tel dispositif est extrê-mement positif car il a plutôt tendance à faciliter le travail en commun desenseignants. Autre argument favorable, la présence d’un maître surnumé-raire permettrait une amélioration du comportement des élèves alors plusautonomes, plus motivés. Malgré tout, l’évaluation n’est pas non plusaisée et l’étude montre qu’il s’avère difficile d’identifier les effets directssur la réussite scolaire des élèves.

*www.education.gouv.fr/stateval

maîtres surnuméraires

Josette Courtigné, qui a toujours voulu travailleravec des enfants, ne l’a jamais fait en milieu « ordinaire ». Après dix ans d’éducatrice sco-

laire dans un IMP de Touraine, elle intègr el’Education nationale directement en SEGPA. Là,son travail avec des pré-adolescents en très grandedifficulté scolaire et souvent sociale, qu’il s’agit de« remettre en confiance », la décide à s’investir et àsuivre une formation spécialisée, en 1985. Aujourd’hui à Paimpol, dans les Côtes d’Armor, laTourangelle est toujours enseignante du premierd egré en collège, celui de Gloas Plat.L’établissement, qui accueille 400 élèves, possède6 classes de SEGPA dans lesquelles interviennent 5instituteurs, 3 professeurs d’ateliers (métallerie,bois et technique) pour les 4è et 3 è, et des profes-seurs de collège en EPS, anglais, technologie etsciences-physiques. Une diversité que Josette ap-précie car ces derniers « maîtrisent leur spécialitémieux que nous » et puis, ils sont enseignants detous les élèves, ce qui réduit « l’effet ghetto » desSEGPA. Pour sa part, Josette enseigne tout ce quitourne autour du français, aux classes de 6è et 5è, etfourmille de projets pour les conduire à renoueravec l’écrit, sans refaire ce qui a déjà échoué. Cetteannée, elle a monté un « jardin pédagogique » oùles élèves de 6è cultivent des vignes et pratiquentdes greffes de pommier avec l’aide d’intervenants,le groupe des agriculteurs biologiques de Bretagnenotamment. Cela éveille des goûts et des aptitudesmanuelles, mais sert aussi de supports pour écriredes textes qui seront illustrés et travaillés en sallemultimédia. « Ils sont fiers de la belle allure deleurs documents », comme de leur jardin qui faitl’admiration de tout le collège. Travailler à plusieurs, ne pas avoir de carcan pro-grammatique, créer soi-même son matériel péda-gogique, c’est ce qui plaît à Josette dans la SEGPA,avec, surtout, l’enjeu éducatif « et affectif » pour lesélèves. Car « souvent ça marche et, si c’est parfoisdécourageant, ce n’est jamais désespérant ».

Céline Lallemand

Une étude qualitative du ministère

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Dans un avenir proche, le monde industriel s’este ffondré, le capitalisme a raté son coup. Noussommes en Chine, une secte a pris le pouvo i r, cesont des talibans ou des khmers rouges, on nesait pas très bien. Leurs victimes errent dans unp aysage ruiné, dans le souvenir vague d’unpassé où ils pouvaient encore exprimer des sen-timents sans être punis. Ainsi commence cefilm du hong-ko n gais Yu Lik Wai. Rien d’origi-

Cinéma All tomorro w ’s par t i e s

Musique A s i e sLe nâgaswaram, haubois indien, exprime toutes les subtilités ryth-miques, les ondulations de timbre, les oscillations mélodiques. O.K. Subramaniam le sort du temple traditionnel pour une formation demusique classique de concert. La tradition carnatique (musique clas-sique de l’Inde du Sud) particulièrement vivace de 1650 à 1850 est àl’honneur dans cet enregistrement remarquable qui réunit la composi-tion et le génie de l’improvisation. Violon, tambûrâ (luth jouant le bour-don), mridangam, kanjîra (percussions) et voix imposent ici un jeu par-ticulièrement nuancé.Oedo Sukeroku Taiko est le premier ensemble à avoir conçu des spec-tacles avec comme seul instruments les tambours. Au Japon, les Taikoaccompagnent pourtant depuis longtemps les cérémonies ou événe-ments populaires. Il ne manque à cet album que le visuel extrèmementexpressif et chorégraphique de cette formation.

Laure GandebeufInde du Sud: O.K Subramaniam, le nâgaswaram dans la tradition carnatique (INEDITMaison des Cultures du Monde) / Oedo Sukeroku: Les tambours de Tokyo (PLayasound)

Réflexions

École et appartenance ethnique : Que ditla recherche ?Conférence « Libre examen » du PIREF. Le 6 mai, A la Sorbonne, Paris. En savoir plus :01 46 34 91 25 - [email protected]

La Quinzaine de l'école laïque pour leMarocOrganisée par la Ligue de l'enseignementpour permettre d'aider à la scolarisation desenfants au Maroc. Le pays compte en effet 10millions d'analphabètes. Les fonds collectésdans tous les établissements scolaires deFrance viendront soutenir des projets éduca-tifs. Du 3 au 16 mai. En savoir plus :h t t p : / / w w w. l a l i g u e . o rg / l a l i g u e / ru b r i q u e s / c h amps/edu/events/qep/04_index.htm

Trav ailler en ZEP , une exigence accrued'efficacité6è m e J o u rnée nationale de l'OZP(Observatoire des Zones Prioritaires). Le sa-medi 8 mai 2004 de 9 h à 17 h au collègeJean-Baptiste Poquelin 75001 PARIS. En sa-voir plus : www.association-ozp.net

Les nouvelles pratiques philosophiquesOrganisé par le CRDP de Basse-Normandieet piloté par le CRDP de Bretagne, le 4e col-loque national sur les nouvelles pratiquesphilosophiques a pour thème « Comment dé-buter, poursuivre et analyser ? ». Sur inscrip-tion avant le 10 mai. Les 26 et 27 mai à Caen,au CRDP.En savoir plus : http://www. c r d p . a c -caen.fr/sites/ColloquePhilo/

L’ a g e n d a

nal dans ce point de départ et pourtant tout ests u rprenant dans ce film d’un constant raffi n e-ment, rien n’est prévisible. Ni 1984, ni MadMax, ni rien de connu, aucune comparaison nep o u rrait réduire All To m o rr ow ’s Pa rties à dudéjà vu. La première surprise est visuelle, gr â c eà l’inve n t ivité du cinéaste, son sens de la lumiè-re, de l’absence de la couleur et de son appari-tion quand il le faut, grâce à une liberté form e l-le toujours élégante. La seconde surprise estscénaristique puisqu’au lieu de s’appesantir surl’image de l’oppression, le film se met très viteà réfléchir sur les conditions de la liberté. To u tce qui pourrait être violent (ou érotique) ne led evient qu’avec une extrême retenue dans lesgestes, les postures. Cette retenue donne un tonde mélancolie pensive qui rappelle évidemmentWong Kar Wai, la grande référence du cinémade Hong-Kong, mais parfois aussi un A n t o n i o n iplus sentimental, plus sensuel mais aussi plus

politique que l’original ita-lien. Mine de rien, et sousp r é t exte d’annoncer un ré-f l exion sur l’ave n i r, le fi l mr e nvoie constamment à uner é f l exion politique et moraleabsolument contemporaine.Ne ratez pas le miroir quevous tend Yu Lik Wa i .

René Marx

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Pourquoi tant insister sur la question durapport aux savoirs des élèves ?Le savoir n’a pas de matérialité car c’estd’abord une idée. Or une idée n’est jamaissortie du contexte dans lequel elle prendsens. Au XVIIe siècle, des drapiers fla-mands inventaient le microscope et décou-vraient ce qu’ils ont appelé des « cellules ».Il a fallu alors 150 ans pour construire leconcept de cellule, cette unité élémentairedu monde vivant. Un savoir n’a de sens qu’àl’intérieur d’une idée générale qui lui donnesignification. Les « cellules » qu’avaient ob-servées ces drapiers devinrent la notion decellule lorsqu’une théorie fut à même de lesaccueillir. Le savoir n’est qu’une figure durapport au savoir.

L’école privilégie-t-elle un type de rapportaux savoirs ?De tout temps, l’école a privilégié un typede rapport aux savoirs. Sa caractéristique estune temporalité contrainte : le programme,mais aussi la permanence de l’évaluationqui s’inscrit dans une communication pié-gée. Celui qui sait pose des questions à celuiqui ne sait pas. Il y a aussi l’espace qui sedécoupe entre espace privé et public : sonbureau, la classe et la cour. Le rapport au sa-voir s’est transformé à l’intérieur de cetteforme scolaire qui perdure. Il insiste au-jourd’hui sur la dimension non pas d’indivi-dualisation mais d’« individuation », c’est-à-dire la prise en compte de l’élève commesujet spécifique pour mettre en relation à lafois la singularité de celui qui apprend etl ’ u n iversalité du savoir auquel on leconfronte.

Cette recherche d’« individuation » n’est-elle pas un risque pour l’école dont lafonction de socialisation est essentielledans l’apprentissage ?E ff e c t ivement le danger serait de n’en res-

ter qu’à la singularité. Ce qui part i c u l a r i s en’a de sens que par rapport à ce qui réunit.Prendre en compte Fatima, Samuel,Frédéric ou Étienne dans la classe ne seconçoit qu’avec le souci d’amener cesé l è ves singuliers à maîtriser un savoir com-mun, universel. La question du rapport à laloi se pose donc aussi dans le cadre de laclasse où les droits et les devoirs de chacund o ivent être travaillés en toute occasiond’apprendre et pas simplement de vivre en-

s e m ble. Peut-on enseigner pour enseignersans avoir le souci d’enseigner pour édu-quer ?

Comment aider les enseignants dans leurpratique à faire ce lien entre rapport au sa-voir et rapport à la loi ?Dans son mode même, la formation des en-seignants devrait mettre plus l’accent sur ladimension collective. Les évaluations, parexemple, prennent très peu en compte le faitd’un travail collectif. À l’IUFM, les mé-moires professionnels pourraient mettrel’accent sur les raisons pour lesquelles lesélèves comprennent ou pas. Des recherches« action » pourraient s’intéresser aux ques-tions du rapport au savoir et du rapport à laloi. Les groupes d’analyse de pratiques sont

aussi à développer parce qu’ils permettentune compréhension des ressorts de l’actionde chacun et valorisent la dimension du col-lectif.

Sur quoi insisteriez-vous pour que lesélèves les plus en difficulté retrouvent lesens de l’école ?D’abord sur l’importance à accorder à latrès petite enfance et au fait que tout se jouetrès tôt à l’école. L’entrée dans les processus

d’expression et de lectureintervient avant le courspréparatoire. Pour uncertain nombre d’élèves,la mise à l’écart des pro-cessus de pensée est enlien avec la diffi c u l t épour les enseignants deprendre en compte à lafois une intelligence desrelations, et celle des cu-riosités et des talents per-sonnels. Il faut donc ré-fléchir sur la séparationde l’enfant et de sa mère

pour la rendre moins brutale. Ensuite il fautapporter l’aide aux élèves et aux instituteurspour cerner deux ou trois idées essentiellesà retenir chaque année par les enfants pourchacune des 12 disciplines enseignées.Enfin réussir à l’école c’est avoir envie deréussir et cela se joue aussi dans le rapportde l’enfant avec sa famille. Des élèves quiéchouent doivent être réassurés identitaire-ment. Pour réussir il faut avoir entendu sesparents dire : « demain tu pourras être autrechose que ce que tu es et que ce que je suisaujourd’hui, tu continueras à être mon filsou ma fille ». Je me demande comment laloi pourra intégrer cette donne.

Propos recueillis par Gilles Sarrotte

« Apprendre ensemble pourvivre ensemble demain »

Les recherches de Michel Develay, professeur en sciences de l’éducation à l’UniversitéLyon II Louis-Lumière, sont centrées sur la didactique, les apprentissages scolaires et laformation.Il distingue plusieurs types de rapport aux savoirs.

Michel Develay,est professeur en sciences de l’éducation àl’Université Lyon IILouis-Lumière.