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Février 2001 Numéro 4 Dossier Dossier Lettre d’information du Laboratoire d’Electrotechnique et d’Electronique Industrielle Edito 01 Dossier 01 Recherche 04 Enseignement 05 Actualités 06 Contacts 06 Le rythme actuel de la consommation d'énergie conduit inéluctablement à l'épuisement des ressources fossiles, pétrole et gaz, dans seulement quelques dizaines d'années. S’il devient urgent de trouver une alternative, les solutions retenues devront en plus favoriser de réelles économies d’énergie et satisfaire des contraintes environnementales devenues essentielles, ainsi que le sou- ligne Benjamin Dessus, Directeur du pro- gramme ECODEV au CNRS (cf p2). L’énergie électrique : solution de choix Dans ce panorama, de prime abord alarmiste, mais réaliste, des solutions efficaces peuvent désormais voir le jour. Stéphan Astier, Maître de Conférences à l’INPT-ENSEEIHT et Xavier Roboam, Chargé de Recherche au CNRS, soulignent que, parmi celles-ci, l’énergie électrique est porteuse de beaucoup d’espoirs. Son traitement offre des rendements de conversion très élevés : 98% pour un gros transformateur, 90% pour un bon moteur électrique, à comparer aux quelque 25% de rendement des moteurs thermiques à carburants classiques. Les économies d’énergie accessibles sont donc très appréciables. Par ailleurs, l’énergie électrique est devenue très souple à mettre en œuvre grâce aux dis- positifs électroniques de puissance et de commande, spécialités du LEEI. Sa fourni- ture peut se faire, par exemple, à n’im- porte quel niveau de tension et de puis- sance. Son utilisation, déjà synonyme de développement et de confort, est intrinsèquement propre puisqu’elle ne produit pas d’émissions polluantes directes, ni gaz, ni bruit. L’énergie électrique dans les systèmes autonomes LEEInfos • N°4 Les Sciences et Technologies de l’Information et de la Communication (STIC) connaissent une forte dynamique dans laquelle est entré de plain-pied le CNRS avec la création d'un nou- veau département scientifique. Le Génie Électrique, et donc le LEEI, est partie prenante de ce domaine. Le dossier de ce numéro de LEEInfosrévèle une autre facette des activités de ce laboratoire, à savoir le développement et la maîtrise de l’énergie électrique. Des événements tels que la tempête de la fin de l’année 1999 ou la récente coupure d’électricité intervenue en Californie, étalon de la fameuse Net Economie, prouvent que ces sujets sont essentiels. Le caractère vital de l’électricité pour nos sociétés contemporaines nous impose une réflexion de fond sur sa production, sa consommation, avec des contraintes environnementales fortes. Énergie et environnement sont des axes de recherche qui confortent aussi le LEEI dans sa tradition Sciences pour l'Ingénieur (SPI). La formation et l'ancrage dans le monde indus- triel de leurs travaux sont des préoccupations constantes des chercheurs du LEEI comme en témoigne la sensibilisation des élèves ingé- nieurs aux métiers du Génie Electrique et de l’Automatique, notamment à travers l’emploi dans les PME. Cet équilibre, entre les technologies de l'information et l'énergie d'une part, entre la recherche fondamentale et ses transferts vers la formation et l'industrie d'autre part, constitue un gage évident de maturité pour ce laboratoire. Katherine Piquet-Gauthier Déléguée Régionale Midi-Pyrénées du CNRS Un nombre croissant de systèmes électriques autonomes, décentralisés, mobiles ou nomades

Février 2001 Numéro 4 - Thierry LEQUEU · 2009. 3. 12. · des contraintes environnementales devenues essentielles, ainsi que le sou-ligne Benjamin Dessus, Directeur du pro-gramme

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Février 2001 • Numéro 4

DossierDossier

Lettre d’information du Laboratoire d’Electrotechnique et d’Electronique Industrielle

Edito 01Dossier 01Recherche 04Enseignement 05Actualités 06Contacts 06

Le rythme actuel de la consommationd'énergie conduit inéluctablement àl'épuisement des ressources fossiles,pétrole et gaz, dans seulement quelquesdizaines d'années. S’il devient urgent detrouver une alternative, les solutionsretenues devront en plus favoriser deréelles économies d’énergie et satisfairedes contraintes environnementalesdevenues essentielles, ainsi que le sou-ligne Benjamin Dessus, Directeur du pro-gramme ECODEV au CNRS (cf p2).

L’énergie électrique : solution de choix

Dans ce panorama, de prime abord alarmiste, mais réaliste, des solutionsefficaces peuvent désormais voir le jour.Stéphan Astier, Maître de Conférences à l’INPT-ENSEEIHT et Xavier Roboam,Chargé de Recherche au CNRS, soulignent

que, parmi celles-ci, l’énergie électriqueest porteuse de beaucoup d’espoirs. Sontraitement offre des rendements deconversion très élevés : 98% pour un grostransformateur, 90% pour un bonmoteur électrique, à comparer auxquelque 25% de rendement des moteursthermiques à carburants classiques. Leséconomies d’énergie accessibles sontdonc très appréciables. Par ailleurs,l’énergie électrique est devenue trèssouple à mettre en œuvre grâce aux dis-positifs électroniques de puissance et decommande, spécialités du LEEI. Sa fourni-ture peut se faire, par exemple, à n’im-porte quel niveau de tension et de puis-sance. Son utilisation, déjà synonyme de développement et de confort, estintrinsèquement propre puisqu’elle neproduit pas d’émissions polluantesdirectes, ni gaz, ni bruit.

L’énergie électrique dans les systèmes autonomes

LEEInfos • N°4

Les Sciences et Technologies de l’Informationet de la Communication (STIC) connaissent uneforte dynamique dans laquelle est entré deplain-pied le CNRS avec la création d'un nou-veau département scientifique. Le Génie Électrique, et donc le LEEI, est partie prenantede ce domaine.

Le dossier de ce numéro de LEEInfos révèle uneautre facette des activités de ce laboratoire, à savoir le développement et la maîtrise del’énergie électrique. Des événements tels quela tempête de la fin de l’année 1999 ou larécente coupure d’électricité intervenue enCalifornie, étalon de la fameuse Net Economie,prouvent que ces sujets sont essentiels. Lecaractère vital de l’électricité pour nos sociétéscontemporaines nous impose une réflexion defond sur sa production, sa consommation, avecdes contraintes environnementales fortes.Énergie et environnement sont des axes derecherche qui confortent aussi le LEEI dans satradition Sciences pour l'Ingénieur (SPI).

La formation et l'ancrage dans le monde indus-triel de leurs travaux sont des préoccupationsconstantes des chercheurs du LEEI comme entémoigne la sensibilisation des élèves ingé-nieurs aux métiers du Génie Electrique et del’Automatique, notamment à travers l’emploidans les PME.

Cet équilibre, entre les technologies de l'information et l'énergie d'une part, entre larecherche fondamentale et ses transferts vers la formation et l'industrie d'autre part,constitue un gage évident de maturité pour celaboratoire.

Katherine Piquet-GauthierDéléguée Régionale Midi-Pyrénées du CNRS

Un nombre croissant de systèmes électriques autonomes, décentralisés, mobiles ou nomades

DossierDossier

Encore faut-il que sa production soit également non polluante, car l’énergieélectrique se présente comme une sourced’énergie secondaire, produite à partird’énergie primaire fossile (pétrole, char-bon, gaz…), fissile (nucléaire) ou renouve-lable (solaire, éolienne, biomasse,…). En outre, elle pose deux difficultés : lestockage et le transport. Le premier se faitle plus souvent à l’aide de batteries d’ac-cumulateurs (10 milliards de batteriessont fabriquées tous les ans), dont les per-formances énergétiques restent très endeçà des carburants fossiles. Le secondpasse par un réseau qui constitue un "fil àla patte" encombrant et coûteux pour leszones isolées.

Dans le cas des systèmes dits "auto-nomes", le problème du transport parréseau de l’énergie disparaît… mais celuidu stockage est encore plus aigu ; d’au-tant que pour des impératifs technico-économiques, les puissances consomméessont du même ordre de grandeur quecelles disponibles au niveau de la source,au contraire du raccordement à un puis-sant réseau de distribution. C’est parexemple le cas d’un mini-réseau élec-trique décentralisé autonome alimentantune ou plusieurs maisons. Le dimension-nement de ce type de système, appelé à sedévelopper rapidement, est un véritable"casse tête" car il doit assurer la disponi-bilité en énergie en dépit de variations deconsommation importantes.

Un exemple typique : les transports

Parmi les systèmes de transports, les véhi-cules individuels, par nature autonomes,provoquent pour la plupart des émissions

polluantes très néfastes pour l’environ-nement. Ils sont donc au cœur de la pro-blématique évoquée précédemment. Ilsintègrent un nombre croissant d’auxi-liaires électriques, tant au niveau dumoteur (calculateurs d’injection, capteurs,soupapes électromagnétiques…), que duconfort (fermeture centralisée, lève-vitres…) et de la sécurité (airbags, suspen-sions actives, …). C’était notamment unedes finalités du programme européenPrométheus/Prochip pour lequel le LEEIétudiait la faisabilité d’actionneurs à com-mutation électronique pour l’automobile.Aujourd’hui, les retombées de ce pro-gramme se concrétisent : guidage assisté,radars, direction assistée électrique… Parailleurs les solutions hybrides carburant/électricité sont de plus en plus viables.Ainsi, la puissance électrique nécessairedans les véhicules thermiques devrait pas-ser de 1000 W actuellement à 5000 W en2005 ! Aujourd’hui, carburants et moteursà combustion interne, énergie électriqueet moteurs électriques, stockage électro-

chimique, électronique de commande,sont associés au sein d’architectures deplus en plus complexes et coopèrent pourassurer un fonctionnement plus sûr etmoins polluant du véhicule.

Le thème de l’énergie électrique dansl’automobile est ainsi depuis plusieursannées au cœur d’études, de thèses ou deprojets industriels menés au sein du LEEI,(cf p3). Il y a eu, par exemple, la concep-tion d’actionneurs de direction assistéeélectrique à électronique intégrée visant àremplacer les systèmes hydrauliquesusuels trop "énergivores". La difficulté estde réaliser un dispositif à coût réduit dontle niveau d’ondulation du couple est trèsfaible.

Comment stocker l’énergie ?

A l’heure actuelle, l’autonomie reste unfrein essentiel à une meilleure pénétra-tion de l’énergie électrique dans les systèmes non connectés au réseau. Poursurmonter cet écueil, plusieurs pistes sontexplorées et le LEEI s’intéresse notam-ment à deux d’entre elles. Il y a les nou-veaux supercondensateurs, qui délivrentet absorbent l’énergie plus rapidement.En les insérant judicieusement dans unechaîne de traction, la réduction des picsde puissance dans les batteries allongeleur durée de vie et apporte un gain enautonomie pouvant atteindre 10%. Deuxthèses y ont été consacrées et les systèmessolaires pourront aussi bénéficier desrésultats.

Mais la voie la plus ouverte aujourd’huiest celle des piles à combustible. L’idéeconsiste à produire de l’électricité en syn-thétisant de l’eau à partir d’hydrogène etd’oxygène. L’hydrogène est lui aussi unvecteur d’énergie secondaire, mais sa capa-cité de stockage est de 30.000 Wh/kg contre10.000 Wh/kg pour l’essence et 120 Wh/kgpour les meilleurs accumulateurs actuels (Li-ion). Un projet fédérateur (BQR del’INPT) intitulé "Des matériaux à la structureet à la mise en œuvre d’une pile à combus-tible dans un système embarqué" associe le LEEI aux chimistes toulousains du LGC(CNRS-UPS-ENSIGC), du CIRIMAT (CNRS-UPS-ENSCT) et du LCCFP (ENSCT). Les compétences complémentaires de ces labo-ratoires dans les domaines du génie chimique, des matériaux et du traitement

François Vernières, Directeur depuis 1997 de l’IERSET (Institut Européen deRecherche sur les Systèmes Electroniques pour les Transports, actif dans les domaines de l’aéronautique, de l’espace et des transports terrestres :www.ierset.asso.fr), a collaboré auparavant pendant plus de dix ans avec les chercheurs du LEEI sur les systèmes électroniques pour l’automobile, en particulierdans le cadre de MIRGAS, laboratoire commun associant Siemens Automotive, le CNRS, l’INPT et la région Midi-Pyrénées.Le cœur de ces travaux était la traction électrique. Différentes architectures duvéhicule électrique ont été étudiées, avec plusieurs types de batteries d’accumula-teurs (et super-condensateurs), de motorisations et de commandes électroniques,mais toujours en considérant le système dans sa globalité. L’objectif était parexemple de déterminer l’autonomie de la voiture en fonction du profil de route etdu mode de conduite. François Vernières souligne que ces travaux ont permis auxconstructeurs automobiles et aux équipementiers de perfectionner leur méthodo-logie de conception de véhicules électriques et hybrides ; en ce qui concerne leslaboratoires, ces études ont constitué un champ d’expérimentation particulière-ment propice au perfectionnement de l’"approche système".

Exploiter l’eau et le soleil pour une électricitéplus propre et plus mobile grâce à

l'hydrogène et à la pile à combustible : Stéphan Astier présentant la maquette pédagogique (H-Tec) de cette possible

chaîne énergétique du futur.En arrière plan, le Sunracer Solelhada

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DossierDossier

de l’énergie électrique laissent augurerdes solutions nouvelles pertinentes,notamment dans le domaine des piles àhautes températures.

L'approche ”système“

Cette démarche inter-disciplinaire n’estpas nouvelle au LEEI. Les travaux surl’énergie électrique dans le véhiculeconstituent un exemple typique d’étudesqui, au fil du temps, ont évolué vers unevision de plus en plus globale du système.Cela a consisté, par exemple, à concevoirun véhicule comportant plusieurs sourcesd’énergie électrique, en effectuant deschoix étroitement liés aux missions qu’ildoit accomplir. Ainsi, un camion dédié auramassage des ordures et une berlineautoroutière ont des contraintes de fonc-tionnement très différentes. Intégrer cesdernières dans le modèle a priori, c’est-à-dire dès la conception, influera sur leschoix d’architecture, de dimension-nement et de gestion de l'énergie. Dansles systèmes autonomes, l’interactionentre les divers composants est complexe,le couplage est fort. Pour optimiser de telsensembles, adopter une approche globaleest plus efficace que chercher à améliorerun à un les éléments constitutifs. Aussi, àcôté des trois équipes fondatrices du LEEI,une quatrième équipe, baptisée "Systè-me", a-t-elle été créée à l’automne 1998,avec une vocation naturellement pluridis-ciplinaire. Xavier Roboam, qui en est le res-ponsable, ajoute que le Génie Electrique està la charnière entre les composants et lesutilisateurs. Aujourd’hui apparaissent denouvelles pistes scientifiques, précisémentorientées vers une approche systémique dela conception. C’est, par exemple, le cas deméthodes de modélisation dédiées à l'ana-lyse et à la synthèse qui permettent dereprésenter de façon homogène ("unifian-te") des systèmes hétérogènes couplant dif-férents domaines de la physique.

Avec cette vision systémique, il fautprendre en compte le fait que l’électricitédoit d’abord être produite, car c’est unvecteur d’énergie secondaire. Pour cela,les chercheurs de l’équipe Système fon-dent beaucoup d’espoirs sur les énergiesrenouvelables (éolien, photovoltaïque).Déjà expérimentées en la matière,puisque dans les années 80 Stéphan Astierétudiait au Sénégal des systèmes de pom-

page à générateurs solaires photovol-taïques pour les zones isolées, toutes leséquipes du LEEI travaillent depuis plu-sieurs années sur un véhicule solaire trèsperformant. Son cahier des charges extrê-me le situe à l’intersection de tous lesthèmes évoqués ci-dessus. De plus en plusde PME sollicitent les compétences duLEEI, signe d’un intérêt croissant pour cessolutions alternatives créatrices d’un nou-veau marché.

Prise de conscience

Tandis que les médias s’escriment à décri-re les NTIC comme les piliers de la nouvel-le économie, l’opinion publique prendconscience des enjeux liés à la fois àl’énergie et à l’environnement. C’est heu-reux, car à notre époque priver la popula-tion d’électricité peut générer de gravesconflits à l’échelle planétaire, ce dont leshommes politiques tardent à se persuader :deux milliards d’êtres humains n’y ont pasaccès aujourd’hui ! Tandis que les étu-diants tendent à se détourner des forma-tions scientifiques en général, StéphanAstier et Xavier Roboam se réjouissent de leur engouement croissant pour lesthématiques liées à l'énergie et l'environ-nement. Ils le constatent dans les ensei-gnements allant dans ce sens qu’ils n’ontpas tardé à introduire dans le cursus desélèves ingénieurs du département GénieElectrique – Automatique.

Contacts : Stephan Astier - Tél. : 05 61 58 83 59 Xavier Roboam - Tél. : 05 61 58 83 29

[email protected]@leei.enseeiht.fr

Bien consommer pour mieuxmaîtriser l’énergie

Benjamin Dessus, Directeur du Program-me ECODEV au CNRS et auteur de plusieurs ouvrages de référence sur l'évaluation du "système énergie" pour"un monde vivable", estime que la problématique de l’énergie doit êtreconsidérée à la fois dans la durée, aveccomme prospective les 50 années à venir,et au niveau mondial. Le cap du siècle quenous entamons est déterminant, car lesdémographes prévoient que la popula-tion mondiale devrait passer à 10 ou 12milliards, la stabilisation n'intervenantqu’aux alentours de 2100.

Assumer un tel développement va néces-siter beaucoup d'énergie. Benjamin Dessus souligne que la clé réside toutautant dans les choix de consommationque dans ceux de production. Produiremoins d'énergie permet d'économiser descapitaux. A l’opposé de la démarche productiviste, une approche basée sur la sobriété laisserait de 30 à 40 ans pourpalier l’épuisement annoncé des res-sources énergétiques avec des solutionsrespectueuses de l’environnement.

Or, dans cette démarche de réduction dela consommation, l’énergie électrique aune place prépondérante. Dans les paysdu nord, où les réseaux sont les plusdenses, sa contribution pourrait atteindre50%. Parmi les scénarios envisagés parBenjamin Dessus et ses pairs, il est assezvraisemblable qu’en 2050 une proportionde l’ordre de 20% de la production d’élec-tricité soit locale, et non fortement cen-tralisée comme aujourd'hui. Il s’agit d’unautre équilibre qui tend vers un réseaulargement maillé, envisageable grâce auxrécents progrès des outils décentralisés.

Pour Benjamin Dessus, l’objectif de laréflexion actuelle est d’éviter d’avoir àréagir dans la précipitation en cas de pro-blèmes énergétiques, car l’urgence est unfacteur aggravant. L’énergie électriquepeut contribuer très significativement àcet objectif : un réfrigérateur bien conçu,un moteur bien pensé permettent des économies d’énergie substantielles. En liant la production d’énergie à laconsommation et aux besoins, il est possible de gagner les dizaines d’annéesqui permettront à l’Homme d’élaborer lessolutions pour garantir un développe-ment sain et durable.

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Xavier Roboam et l'équipe "Système" du LEEItravaillent actuellement sur des architecturesde conversion d'énergie pour éoliennes à axe

vertical de petite et moyenne puissance,dispositifs pour lesquels un marché

substantiel existe en vue d'une productiondécentralisée d'énergie électrique.

RechercheRecherche

L’accueil de chercheurs étrangers au LEEI

International

Les relations internationales du LEEI ont plusieurs facettes, parmi lesquelles l'accueil de chercheurs étrangers pour quelques semaines ou quelques mois.

En voici trois exemples significatifs.

Philippe ViarougeUniversité Laval à QuébecCanada

Le Professeur Philippe Viarouge a collaboré de 1980 à 1992 avecl'équipe machines et actionneurs duLEEI, dirigée par Michel Lajoie-Mazenc, Directeur de Recherche auCNRS. Depuis 1992, il travaille avecThierry Meynard, de l'équipe conver-tisseurs statiques, Chargé deRecherche au CNRS. Ces collabora-tions ont été concrétisées par plusieurs réalisations et échanges.

Philippe Viarouge souligne que lesdeux équipes du LEEI avec les-quelles il a coopéré ont eu uneinfluence majeure sur les réalisa-tions et le savoir-faire de son labo-ratoire, le LEEPCI. L'aptitude deschercheurs du LEEI à diffuser et àpartager leur approche conceptuel-le et leur démarche de synthèseconstitue d'après lui l'aspect le plusvalorisant de cette collaboration.Au cours des dix dernières années,le caractère bidirectionnel deséchanges de savoir-faire entre lesdeux laboratoires s'est amélioré,compte tenu de la maturité atteintepar le LEEPCI. Le succès et les résul-tats de la collaboration s'expli-quent, au-delà de la qualité desrelations humaines, par la synergieentre la profonde démarche de syn-thèse du LEEI, jalonnée de réalisa-tions créatrices, et le pragmatismed'une certaine recherche canadienne.Celle-ci est, en effet, souvent structurée autour de petites entitésde quelques chercheurs contraintesà pratiquer une recherche multidis-ciplinaire soutenue par des équipestechniques motivées. La recherchesystématique d'une réalisationconcrète à court terme y est privilé-giée pour faciliter un transfert rapide vers l'industrie.

Alan WilliamsonUniversity of Manchester Instituteof Science and Technology (UMIST)Angleterre

Le Professeur Alan Williamson a étéprofesseur invité au LEEI durant lemois de mai 2000. Il a travaillé avecl’équipe Machines et MécanismesElectroactifs (EM2), et notamment le Professeur Bertrand Nogarède. Le groupe "Electrical Energy" del'UMIST, auquel il appartient et quiest le plus grand groupe derecherche sur le sujet en Grande-Bretagne, perpétue une activité de recherche de plus de cent ans surles machines électriques et leurcontrôle. Les travaux les plus récentsportent, entre autres, sur le stockageet le transport de l'énergie élec-trique, les énergies renouvelables, laconception des machines électriques,le chauffage par induction pour laproduction d'acier, les transports, lesentraînements à vitesse variable, etc.

Dès lors, les collaborations entrel’UMIST et le LEEI, nées à l’occasionde programmes de recherche euro-péens, se sont vite intensifiées comp-te tenu des nombreux sujets d’inté-rêts communs traités dans les deuxlaboratoires. Parmi les premiers travaux menés conjointement, ledéveloppement d’un nouveau typede moteur à aimant permanent tientune place de choix. Il était doncnaturel que le LEEI accueille AlanWilliamson, dont c'est le domained'expertise, pour pousser plus avantl’étude de ce sujet.

Ce contact privilégié devrait permettre de renforcer les relationsentre les deux laboratoires etd’étendre les échanges à d’autresgroupes et thèmes de recherche.Alan Williamson effectuera d’ailleursun nouveau séjour au LEEI au printemps 2001.

Alexandre XhuvaniUniversité Polytechnique de TiranaAlbanie

Alexandre Xhuvani a préparé sa thèse au LEEI sous la direction duProfesseur Jean Faucher. Après avoirsoutenu en 1989, il est rentré enAlbanie, où il est devenu Professeurà l’université polytechnique de Tirana. Sa reprise de contacts profes-sionnels avec le LEEI date de 1997, à l’occasion de travaux sur l’identifi-cation des paramètres du modèled’un ensemble machine/convertis-seur, appliqué aux machines syn-chrones puis aux machines asyn-chrones. Il a ensuite été professeurinvité au LEEI trois mois en 1998, puisun mois en 2000, et devrait l’êtreégalement en 2001.

Dirigeant un groupe de recherche en électronique de puissance et engénie logiciel dans son pays,Alexandre Xhuvani souhaite ardem-ment, tout comme Jean Faucher, queles relations entre les deux labora-toires soient étendues et amplifiées.L’université de Tirana a bien progres-sé scientifiquement grâce à sa collaboration avec le LEEI, à tel point qu’aujourd’hui des apportsréciproques sont tout à fait envisa-geables.

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Université Polytechnique de Tirana

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EnseignementEnseignement

Depuis plusieurs années, leDépartement de Formation "GénieElectrique et Automatique"(GEA) de l’ENSEEIHT rapprocheses élèves ingénieurs du mondeindustriel. Deux manifestationssont même dédiées à cette fin :une "journée de sensibilisationaux métiers du Génie Electriqueet de l'Automatique" pour lesélèves de 1ère année, et un"forum PME" qui s’adresse auxétudiants de 3ème année.

Sensibilisation aux métiersdu GEA…

Le 3 octobre 2000, les étudiantsde 1ère année GEA ont donc par-ticipé à une journée de sensibili-sation au monde de l’entreprise.Comme le précise Pierre Aloïsi,ancien responsable du laboratoired’applications semi-conducteursde puissance chez Motorola, cettejournée est l'amorce de la transi-tion entre vie scolaire et vie professionnelle. Au cours ducycle de trois ans, l’apprentissagethéorique décroît au profit de lapratique et de l’immersion dansle secteur industriel, notammentvia des stages. Que se passe-t-il

dans l’entreprise, comment y tra-vaille-t-on, comment y vit-on ?Chaque intervenant de la journéeapporta des éléments de réponsesur la gestion industrielle desprojets, les modes de collabora-tion en équipe, les relationsclients/fournisseurs, etc.

L’objectif est d’ouvrir l’esprit desétudiants en précisant le rôlecharnière des trois annéesd’études. Pierre Aloïsi fait l’ana-logie avec les voies ferrées : lestransitions brutales entre les por-tions de rails ont été remplacéespar des biseaux d’un mètre, cequi les rend imperceptibles pourle voyageur. Dans cette optique,des intervenants ont été choisisparmi les jeunes diplômés car ilss’expriment avec des mots d’étu-diants.

Quant à la spécificité de la for-mation en Génie Electrique etAutomatique, Pierre Aloïsi estimequ’elle réside dans les qualitésd’adaptation qu’elle donne auxélèves. Les ingénieurs formés surles courants forts et les tech-niques de contrôle sont aptes àexercer leur profession dans des

thématiques très diverses, tellesque l’électricité, la mécanique, lathermique et plus généralementla maîtrise de l'énergie. Aucontraire des formations de typeinformatique, ces connaissancesgénérales de physique leur donnent accès à de nombreuxsecteurs.

… et "Forum PME"

Pour expliquer la genèse de ceforum, Jean Leroy, PDG de LEROYAutomatique Industrielle, PMEdynamique de la région toulou-saine, souligne la volonté de don-ner aux étudiants une vue équili-brée du marché de l’emploi, dansun environnement où la notorié-té des grands groupes fait del’ombre aux petites structures. Le29 septembre dernier, les débatsportèrent sur les attentes desPME en matière de recrutementd’ingénieurs, sur la carrière d’uningénieur dans une PME, sur laproblématique de la créationd’entreprise, avec des questionsplus précises sur les activités liéesà l’automobile par exemple. JeanLeroy note que ces sujets ont per-mis de mettre en relief les parti-cularités technologiques trèspointues des PME alliées à unesouplesse, une simplicité et uncaractère humain plus poussésque dans une multinationale. Lesintervenants ont insisté sur le faitque la période actuelle est propi-ce à la mobilité professionnelle.

Outre les interventions program-mées lors de ces deux manifesta-tions, Pierre Aloïsi et Jean Leroys’accordent à souligner la riches-se des échanges lors des pausescafés et repas. Ces moments privi-légiés de convivialité permettentdes discussions informelles àbâtons rompus particulièrementappréciées des étudiants.

Contact : Maria DavidTél. : 05 61 58 82 52

[email protected]

De l’école à l’entreprise

Boîtier d'acquisition de données industrielles sur réseau EthernetLeroy Automatique Industrielle

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ActualitésActualités

Lancé il y a 3 ans, le projet ADEPLAS a pour but de per-mettre l’utilisation de films depolypropylène, matière qui pré-sente l’énorme avantage d’êtreaisément recyclable. Toutefois, il est nécessaire de corriger sespropriétés de surface, car ellessont insatisfaisantes eu égard auxcontraintes industrielles (collage,adhésion des encres). Le principedu traitement consiste à sou-mettre le film à des déchargesélectriques dans une atmosphèrecontrôlée afin de modifier les propriétés de la surface.A partir de la description phy-sique des phénomènes, le LEEI adéfini un modèle macroscopiquepermettant d’étudier les interac-tions entre la charge non linéaireque constitue le dispositif dedécharge et l'alimentation élec-trique du système. Grâce à cemodèle, la recherche de la

meilleure adéquation entre lemode d’alimentation et le régime de décharge recherché apu être menée. Ce projet, soutenu par le ministèreen charge de la Recherche, estpiloté par la société Air Liquideet regroupe Minigrip, CIRTEM,Biophy Research et quatre labo-ratoires associés au CNRS : leCPAT*, l’ICSI**, le LEEI et le LGET***.

Grâce à sa spécialité dans le GénieElectrique, et dans l’optiqued’une approche "SYSTEME", leLEEI a été amené à établir le lienentre les approches essentielle-ment physiciennes et l’applica-tion finale, dans la recherche ducompromis le plus satisfaisant.L’étude confiée au LEEI estaujourd'hui terminée et le projeten est à sa phase de prototypageavant industrialisation.

CPAT* : Centre de Physique des Plasmas et Applications de Toulouse

ICSI** : Institut de Chimie des Surfaces et Interfaces de Mulhouse

LGET*** : Laboratoire de Génie Electrique de Toulouse

Contact : Hubert PiquetTél. : 05 61 58 82 61

[email protected]

ADEPLAS : pour des films plastiques recyclables

Adresse postale :ENSEEIHT

2, rue Charles Camichel BP 712231071 Toulouse Cedex 7

www.enseeiht.fr

Directeur de Publication :Yvon Chéron - Directeur du LEEI

Editeur : Press & TechCentre d’Affaires

38, avenue Henri Barbusse 92220 BagneuxTél. : 01 46 64 12 22 - Fax : 01 46 64 12 26

www.press-tech.frRédacteur en chef : Smaïl Chertouk

ISSN en coursTous droits réservés.

Département de Formation en GénieElectrique et Automatique

Direction : Maria [email protected]él. : (33) 05 61 58 82 52Fax : (33) 05 61 63 88 75www.enseeiht.fr/formation/et/

Laboratoire d’Electrotechnique etd’Electronique Industrielle

Direction : Yvon Ché[email protected]él. : (33) 05 61 58 82 08Fax : (33) 05 61 63 88 75www.leei.enseeiht.fr

Le Professeur Max Marty prend sa retraite

Jeune ingénieur N7,Max Marty intègre en1961 le Service Electro-technique de l’écolealors dirigé par le Profes-seur Max Teissié Solier,fondateur du LEEI.Devenu Maître de Conférences, ilprend la direction du LEEI et dudépartement de formation en1967. Dès lors, avec ses collègues,il oriente nettement lesrecherches puis l’enseignementvers des thématiques nouvelles :électronique de puissance,machines à commutation électro-nique, commande de cesmachines… Autant de domainesdans lesquels le LEEI bâtira sanotoriété. Malgré ses multiplesattributions, il a, en outre, tou-jours mené des recherches sur lestransports urbains en site propre.

Grand défenseur etpromoteur du GénieElectrique, aussi bien enFrance qu'à l'étranger,Max Marty a notam-ment été un membreactif du Comité Natio-

nal de la Recherche Scientifiqueet de la 63ème section du ComitéNational des Universités, et a par-ticipé grandement au développe-ment des Relations Internatio-nales. Il a assumé bien d'autresresponsabilités telles que celles duDEA Génie Electrique, la prési-dence du Club EEA, la directiondes études de l'N7. Sa carrière res-tera surtout marquée par sa prési-dence de l'INPT, de 86 à 91.

Le LEEI souhaite à Max Marty unelongue et paisible retraite.

Yvon Chéron - Directeur du LEEI

Pour en savoir plus