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G-Dolph kap ban n bon bit !

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2 31 janvier 2012No 586

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

REDACTEUR EN CHEFStéphanie ANDRÉ(509) 3155-0331

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Marie-Brunette B. MAINSOURGaëlle C. ALEXIS

RÉDACTIONRosemond LORAMUSJoël FANFANWendy SIMONAceline RENEDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Duckenson LAZARDMyria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNPeguy Flore PIERREDaphney Valsaint Malandre

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEResponsable photoFrédérick C. ALEXISPhotographesFrédérick C. ALEXISJames ALEXISFrançois LOUISJackson SAINT LOTHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUFrancis CONCITE

Publicité: 3782-0905 / 3782-0893Rédaction: 3806-3717

C’EST LEUR ANNIVERSAIRE

Pour insertion, envoyez un sms au :

37 98 43 11Ou un courriel à :

[email protected]

Mercredi 1 févrierRick James (Chanteur), Lauren Conrad

(Artiste), Vladi Young, Lee Thompson Young (Chanteuse), Big Boi (Rappeur), Michael C.Hall (Acteur), Lisa Marie Presley (Célébrité), Pauly Shore (Comédien), Sherilyn Fenn (Ar-tiste), Brandon Lee (Acteur).

Jeudi 2 février Guerdy Victorin (Metteur en onde), Shakira (Chanteuse/publiciste), Lokandya

Fénélon (Ecrivain), Marie Altagrace Jean (Professeur), Anthony Louis-Jeune (Rap-peur/producteur), Michael T.Weiss (Célébrité), Christie Brinkley (Model), Farrah Fawcett (Actrice), Graham Nash (Chanteur), David Jason (Avteur).

Vendredi 3 févrierJean-Marie Ralph Méhu (Rappeur), Isla Fisher (Actrice), Maura Tierney (Artiste),

Farah Exile, Morgan Fairchild (Actrice), Dave Davies (Musicien), Fran Tarkenton (Acteur), Shelley Berman (Comédien), Joey Bishop (Acteur), James Michener (Auteur), Norman Rockwell (Illustrateur).

Samedi 4 févrierLuckner « Louko » Désir (Producteur/Animateur), Brandon « Bug » Hall (Ac-

teur), Natalie Imbruglia (Chanteuse), Oscar De La Hoya (Boxeur), Lawrence Taylor (Sportif ), Alice Cooper (Chanteur), Dan Quayle (Politicien), George A. Romero (Directeur cinématographique), Lumène Nelson (Linguiste), Guerline Desrosiers, Betty Friedan (Auteure), Saina Kiki Sorraya Pretty-doll.

Dimanche 5 févrierJeremy Sumpter (Acteur), Mi-

chael Sheen (Acteur), Jennifer Ja-son Leigh (Actrice), Claire Isabelle Jean, Christopher Guest (Artiste), Barbara Hershey (Actrice), Roger Staubach (Sportif ), H.R.Giger (Ar-tiste), Alex Harvey (Musicien).

C’est aussi leur anniversaireCarl Bien-Aimé, Marie Lamarre,

Jean Robert Pierre Louis, Lyndsay Nakysha Jasmin, Anelce Sandy, Khleo Thomas, Christian Bale, Brett Butler, Phil Collins, Steve Marriot, Marty Balin, Dick Cheney, Vanessa Redgrave, Boris Spassky, Tammy Grimes, Louis Rukeyser, Gene Hakcman, Dorothy Malone.

Pour insertion Phone: 3922-3006 . E-mail : [email protected]

Agenda du week-end

Didi Santana né le 1er février

MERCREDI 1er FEVRIER 2012-Du Mercredi 18 Janv au Samedi 11

Février (Jacmel) Atelier des Grandes Personnes : Projet Kokenchenn E Potorik, fabrication et manipulation de marion-nettes. Appel à candidature

-« L’encre est ma demeure » Homma-ge à Georges Castera avec Jean Coulan-ges, Lyonel Trouillot, Bonel Auguste, Syto Cavé, Claude Pierre (IFH) Dès : 6 hres 30 pm

-« La montée au ciel » (FOKAL) Dès : 12 hres pm

-« Le lyrisme de l’ordinaire » (FOKAL) Dès : 1 hre pm

-« Parcours : Ernest Pignon-Ernest » (FOKAL) dès : 3 hres pm

-« Rencontre avec Ernest Pignon (FO-KAL) Dès : 4 hres pm

-« Carte blanche à Francketienne » (Babako) Dès : 11 hres am

JEUDI 2 FEVRIER 2012-« Festival Etonnants Voyageurs »

Rencontre avec Yahia Belaskri et Georges Castera (Centre d’études secondaires, p-au-p) De : 9 hres am -12 hres pm

-« Festival Etonnants Voyageurs » Ren-contre avec Michel Lebris et Mackenzy Orcel (Cours Privé Edmé, P-ville) De : 9 hres am -12 hres pm

-« Festival Etonnants Voyageurs » Ren-contre avec Regis Debray et Gary Victor Collège Dominique Savio, P-ville) De : 9 hres am -12 hres pm

-«Rythme, sons, images, silence : la force magique des mots » avec Arthur H, Alain Mabanckou, Dany Laferrière, Michel Le Bris (IFH) Dès : 6 hres 30 pm

-« Produire en résidence » avec James Noel, Francesco Gattony, Julien Delmaire, Georges Castera, Yabia Belaskri (FOKAL) Dès : 11 hres am

-« D’un art à l’autre » avec Alain Mabanckou, Leonora Miano, Syto Cavé (FOKAL) Dès : 12 hres am

-« Eloge de l’underground » (FOKAL) Dès : 3 hres pm

-« Art et survivance » avec Frantz

Zéphirin, Gary Victor, Jean Euphèle Milcé, Jean Hérard Celeur, André Eugène et Mackenzy Orcel (FOKAL) Dès : 3 hres 30 pm

-« Du poète en temps de crise » (Babako) Dès : 10 hres 30 am

-Ambiance Open Mic, avec Lion Soul (M&M Pizza Bar & Grill) Dès : 7 hres

VENDREDI 3 FEVRIER 2012-Rencontre « Pourquoi je viens en

Haiti ? » (Fokal) Dès : 12 hres 30 pm-« Nuages apportant la nuit »

(FOKAL) Dès : 3 hres pm-« Une question de regard » (FO-

KAL) Dès : 4 hres pm-Soirée de lecture de Francois

Marthouret et Magalie Comeau Denis (FOKAL) dès 7 hres pm

-« Festival Etonnants Voyageurs » Rencontre avec Anthony Phelps et Emmelie Prophète (C.C.F, P-au-P) De : 9 hres am -12 hres pm

Brothers Posse de Don Kato et Vwadèzil de Fresh La sont deux des premiers grou-pes musicaux ayant offert à temps leur meringue carnavalesque 2012 respectivement intitulées « Stayle » et « M p ap ka ba ou Metafò ». Pourtant, ils ne sont pas dans la liste des groupes présélectionnés par la présidence, disons le comité du carnaval, en vue de pren-dre part au cortège carnavalesque aux Cayes les 19, 20 et 21 février prochains. Pourquoi ? Ils ne sont pas des ténors et ne font pas danser les gens durant toute l’année, selon les critères des responsables. Et cela frustre les représentants de ces groupes…

Ce lundi 30 janvier 2012, à La Plateforme Magik sur radio Magik 9, 100.9 FM, ils ont égrené leur chapelet en exprimant sans réserve leur mécontentement d’être absent sur cette liste. Don Kato déclare que le carnaval des Cayes est un carnaval politique, c’est normal pour que son groupe Brothers Posse y soit absent. « L’affaire de groupes ténors et qui font danser pendant l’année dont ils parlent est un vocabulaire qu’ils utilisent pour nous exclure du carnaval, car les groupes de leur fils rentrent au pays chaque décembre quand les moments sont favorables à eux, donc, je ne vois pas de quoi ils parlent. Je vais avoir 17 ans de carrière dans la musique, quand serai-je ténor ? », s’interroge Don Kato. Tout en précisant n’avoir rien contre les autres grou-pes musicaux, le chanteur de Brothers Posse exprime son total désaccord avec Jessie Al-Khal, manager de T-Vice, responsable de chars musicaux du comité du carnaval, qui a parlé de groupes ténors et qui sont retenus pour défiler au carnaval des Cayes. Il a aussi demandé à cette dernière de se ressaisir en rectifiant le tir, car son groupe Bro-thers est en activité et joue partout en Haïti et à l’étranger. Don Kato a pris la défense des groupes comme Rèv de Ti Pay, Kanpèch de Fredo, Vwadèzil de Fresh La, Boukman Eksperyans, Mass Konpa pour se demander pourquoi ils n’ont pas été sélectionnés pour participer au défilé carnavalesque.

Si dans sa meringue 2012, il a parlé de prezidan k ap fè stayle que tout le monde assimilait au comportement du chef de l’État, Joseph Michel Martelly, Don Kato s’est défendu en disant : « Mwen pa di Martelly ap fè stayle. » Pour finir, Don Kato précise que même quand on aurait fait appel à lui pour aller aux Cayes, il ne le ferait pas, et qu’il préfère rester à Port-au-Prince pour participer au carnaval du magistrat Jason.

Pour sa part, Fresh La a abondé dans le même sens que son collègue Don Kato et est même allé plus loin pour dire que s’il savait qu’il y aurait pré sélection, il ne ferait pas de meringue cette année. Le chanteur de Vwadèzil n’écarte pas la possibilité de réaliser de meringue l’année prochaine. « Le carnaval est privatisé, étatisé. Honnê-tement, ce qui se fait dans le dossier du carnaval cette année ne fait pas de sens », a lâché Fresh La, roi du rabòday.

Aucun membre du comité ou des autorités accusées par ces artistes n’a encore réagi.

Gilles Freslet ([email protected])

Don Kato & Fresh Latrès critiques contre le comité du carnaval 2012

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331 janvier 2012No 586

BUZZPar Aceline René

L’agenda de Péguy

La Chandeleur, la fête des crêpes. C’est nouveau dans notre horizon et c’est le Café de l’Europe vous invite à la découvrir. Jeudi, à partir de 7 h p.m., avec le groupe Kayel pour animer.

Havana Night au Mango Lounge se met dans l’ambiance du car-naval ce soir-là. Rockfam, Vwadezil et Twoubacappella animeront la soirée. 500 gourdes.

Vendredi, assistez au Sunset ElevHaitian avec Gardy Girauld et Fresh Nunas, de 7 h à 11 h p.m., au Garden Studio.

Cela fait un bout de temps déjà que nous n’avions vu Keke et Fabrice jouer ensemble, des artistes qui ont manqué à la scène. Avec Bélo, ils font un show au Garden Studio samedi à partir de 8 h p.m. Le billet est à $ US 20.

Raranaval. Pas de doute : le carnaval approche à grands pas. Dès 6 h p.m., à Tara’s, avec Boukman Eksperyans, Fashon Mate, Relax Band, Raram, DJ Cash Cash et DJ Gardy. Et un défilé carnavalesque en surplus. Payez $ US 30 et payez vous du bon temps. Cartes en vente à Muncheez et Gamebox.

Le Cap accueille pour la première fois la soirée Bingo Naval. Kako, J. Perry, Shabba à Lakay Restaurant. Les tickets sont en vente à 400 gdes. Pour infos : 36 67 38 48 ; 37 13 78 78.

Dimanche, faites une halte. Quelque chose de tranquille. Un petit brunch à Quartier Latin. A partir de 10 h p.m. Cela devrait faire l’affaire.

Péguy F. C. Pierre [email protected]

Et on enchaîne avec les activités ! Faut bien un peu de plaisir pour que la vie soit plus marrante, non ? C’est la période carnavalesque après tout.

Djakout Mizik vs Djakout #1 Une guerre entre père et fils ?

Il n’y a qu’à écouter la der-nière meringue carnavalesque de Djakout Mizik pour comprendre que la guerre entre ce dernier et Djakout #1 est déclaré. En effet comme pour créer le buzz autour de lui, Djakout Mizik, cette forma-tion qui a sombré dans le silence depuis qu’il s’est défait de ses principaux musiciens, dans son titre « Papa w p ap fè pa w », s’atta-que directement à Djakout #1, le groupe émergent, le groupe fils.

Pauvre Shabba, bien entendu, il a été le plus ciblé et peut-être même le plus touché… surtout suite à l’incident au Parc Historique lors du choc des titans. Toutefois, selon certaines sources, Djakout #1 n’aurait aucunement l’intention de donner la réplique et de jouer le jeu. Et pourtant nombreux sont ceux qui attendent la saga qui contribuera quand bien même à pimenter le carnaval de cette année. Le public est en haleine, ils ont hâte de voir ce que Djakout #1 réserve à T-Vice et surtout de découvrir la réponse que la bande a Pouchon Duverger a réservée à Djakout Mizik.

En attendant, le morceau du groupe père est en rotation sur les ondes et sur le net.

Les jeunes du carnaval« Ayiti pare pou dekole », les

jeunes s’imposent. Cette année, les jeunes brillent par leur présence au carnaval. En plus des différents groupes de rap qui utilisent les beat super rythmés de G-Dolph pour se faire une renommée, il y a aussi d’autres jeunes déjà connus dans le milieu qui cette année ont saisi la chance de se montrer sur d’autres aspects à leurs fans. A cette liste bien entendu s’ajoute T-Micky, qui a sorti cette semaine sa meringue carnavalesque titrée « Vwayaj a lekòl ». T-Micky est aussi le plus jeune groupe à avoir la CHANCE de figurer dans la course sur le boulevard des Quatre Che-mins cette année (on se demande comment ils ont fait !). On retrouve aussi dans cette catégorie Team Lo-

bèy, avec son titre « Gad’on lobèy » ; ces derniers disent travailler avec leur feeling et comme ils l’espéraient, leur morceau commence déjà à faire son chemin sur la bande FM. Avec « Nou ka leve defi a », Karizma fait bonne figure lui aussi. Bien que leur morceau touche de près à la politique, ceci n’entame en rien la beauté du texte et surtout laisse entrevoir un tra-vail hors pair. TPO et Balatèt sortent « Pou peyi a », Zatrap « Moun pa » et Trouble Boy « Trouble Foto ». Tous ces morceaux et bien d’autres sont déjà en rotation et bien sûr permettront au public d’avoir un nouveau regard sur ces jeunes passion-nés de la musique.

Sean Penn honoré par le président Michel Martelly

L’acteur américain Sean Penn a été élu Ambassadeur itinérant d’Haïti par le pré-sident Michel Martelly. Il sera présenté lors d’une cérémonie officielle ce mardi au palais national, a annoncé le bureau de communication de la présidence.

Le président Martelly salue le travail de secours effectué par Sean Penn, qui dirige un camp au Club de golf de Pétion-ville depuis après le séisme du 12 janvier 2010. « Il a été honoré pour son travail de secours en Haïti suite au tremblement de terre du 12 janvier 2010. Le 14 janvier dernier, sa fondation J/P Haitian Relief Organization a recueilli 5 millions de dollars lors d’une soirée au profit de la paix”, rappelle le palais national.

Plusieurs célébrités hollywoodiennes dont Demi Moore, Julia Roberts, Orlando Bloom, George Clooney, Melanie Griffith, Mel Gibson ainsi que Cheryl Mills, chef de cabinet de la secrétaire d’État Hillary Clinton, avaient participé à cette cérémo-nie. Et ainsi ont contribué à cette bonne action.

Sean penn fait plus que jamais partie du quotidien haïtien.

J.M.G. Le Clezio ne participe plus au festival « Étonnants Voyageurs »

Le prix nobel de littérature 2008, J.M.G Le Clezio, qui aurait été l’invité d’honneur au festival « Etonnants Voya-geurs » de cette année, ne sera plus de la partie pour cause de maladie. Et dire que nous nous faisions une joie de le voir…

Bon rétablissement à J.M.G Le Cle-zio !!!

Incarcéré arbitrairement sous une accusation de viol au Pénitencier Na-tional depuis environ trois ans, Jimmy Josepha-devant les autorités de la justice pour les actes dont il est accusé. Selon ses proches, c’est une injustice qui a trop longtemps duré. Aujourd’hui, résolus à briser le silence de cet abcès mûr à crever, ses parents et amis lancent un appel à la solidarité pour venir à bout de

ce calvaire. Le mercredi 22 juillet 2009, vers

midi, le leader du groupe King of Kings a été appréhendé dans la commune de Carrefour, plus précisément à Waney 81, parce qu’il aurait violé une jeune fille de vingt-deux ans. Sous la directive de deux agents de la PNH (identifiés comme cousins de ladite demoiselle), le chan-teur, après avoir été placé en garde à vue au commissariat de Carrefour (Oméga), puis au DCPJ pendant trois jours, allait être conduit au Pénitencier National le samedi 25 juillet 2009 sans verdict pour purger une peine indéterminée.

Convoqué par la justice à deux reprises, All Be Sure, malheureusement, n’a pas pu assister à aucune séance de jugement depuis son emprisonnement du fait que la présumée victime et ses tuteurs ne se sont jamais présentés en cour pour audience. Pis encore, son casier judiciaire semble avoir été détruit pendant les catastrophes et incendies survenues au Pénitencier au passage du tremblement de terre.

Toutefois, après six mois de détention, l’artiste a recouvré sa liberté, provisoi-rement, le mardi 12 janvier 2010, parmi les évadés de prison qui ont profité des catastrophes provoqués par le séisme. Jimmy Joseph s’était refugié pendant quatre (4) mois dans des endroits retirés

de la capitale pour sauver sa peau. Mais son intégrité et sa bravoure l’ont tour-menté et ne pouvaient le laisser évo-luer en marginal. Ainsi, le 10 mai 2010, revenant d’une partie de plaisir avec ses vieux amis, l’interprète du meringue carnavalesque à succès « Konte pa » s’est livré à la police sans s’apitoyer sur son sort pour mettre un terme à sa cavale.

Par ailleurs, Jeann Harold Joseph confie que « la présumée victime était la copine de Black All Be Sure jusqu’au soir (mardi 21 juillet 2009,) où ils ont eu une légère discussion. C’est une affaire banale entre deux amants qui a tourné au vinaigre. Je suis persuadé que mon grand frère, en tant qu’artiste, ne poserait jamais un tel acte. En plus, ils se connais-saient depuis si longtemps que le sexe, pour eux, ne devrait avoir, sans doute, aucun secret. Quoi qu’il en soit, jusqu’à présent, nous autres, membres de King

Solidarité pour tirer

Black All Be Sure du Pénitencier

of Kings, nous gardons de très bonnes relations avec la famille de la demoiselle. Question de ne pas couper les ponts pour un simple malentendu. »

Durant son incarcération, All Be Sure a eu droit aux visites de certains artistes qui n’ont pas oublié son talent, son air taquin et son humour : Black Alex, Izolan, Masta Preacha, Tony Mix… Mais pas une seule visite de sa copine.

Au bout des errances, pour remé-dier à cette mésaventure, les parents de Jimmy Joseph, avec la solidarité de plusieurs artistes, rappellent à l’ordre les autorités judiciaires. Black All Be Sure n’en peut plus.

All be sure ne peut plus compter ses jours derrière les barreaux. Déjà qu’il ne savait pas compter, pour reprendre une de ses méringues carnavalesques.

Dimitry Nader Orisma

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4 31 janvier 2012No 586

Pre Carnaval à Petion ville

Alors que la capitale haïtienne ne sera pas le principal centre des festivités carnavalesques prévues aux 19, 20 et 21 février 2012, cela n’a pas empêché aux différentes bandes à pied et dj’s dont Tony Mix, Dj Fanfan, Dji Mix, Dj Cash Cash, Dj Jack de créer de folles ambiances dans différentes artères de la région métropolitaine de Port-au-Prince pour le plaisir de milliers de spectateurs. Même le président de la République, qui a décidé d’organiser le carnaval dans la ville des Cayes, était à travers les rues de la capitale ce dimanche 29 janvier pour visiter certains dj’s dont Fanfan.

Pour cette troisième journée de ces exercices pré-carnavalesques ce dimanche 29 janvier, il y a eu plusieurs incidents regrettables. Des individus ont profité de ces activités pour opérer en braquant des fêtards pour les dévaliser. Plusieurs d’entre eux ont été appréhen-dés par la police au niveau du boulevard Harry Truman.

Au niveau du Champ de Mars, un jeune a rendu l’âme après qu’il a reçu un coup de couteau.

De son côté, La Direction départe-mentale de l’Ouest de la police nationale d’Haïti (DDOPNH) a posté sur sa page sur le réseau social twitter que pour la troisième journée pré-carnavalesque, le bilan s’est alourdi. A Port-au-Prince, selon la Police, on a recensé eu trois morts dont deux par armes blanches, 23 autres personnes ont été blessées.

Pour le prochain dimanche des exerci-ces pré-carnavalesques, la police aura beaucoup à faire pour contrer les actions des bandits qui empêchent les citoyens paisibles de se défouler au carnaval.

Gilles Freslet ([email protected])

3ème dimanche exercices pré-carnavalesques

Le bilan s’alourdit

Les rues du centre-ville et de Pé-tion-Ville sont remplies de fêtards. Venus de Frères, de Tête-de-l’Eau ou de Bois-Moquette, ils se don-

nent rendez-vous à Muncheez. Pour les gens en provenance de Bois-Verna, de

Pacot, de Bel-Air, de Martissant, le ren-dez-vous est fixé au centre-ville, où vont défiler les chars des DJs et les bandes à pied. Toujours avec un dj Fanfan inéga-lable, un Tony Mix très « rabòday » un et Valmix avec ses slogans accrocheurs,

3 e dimanche pré-carnavalesqueLes bandes à pieds se réveillent

les gens s’amusent follement. Ce qui paraît très impressionnant, c’est le réveil inattendu des bandes à pied. « Samba the best », depuis la rue Tiremas, est suivi par ses fans. La danse en toute liberté est au rendez-vous. « Minuit Minuit », de

son côté, entraîne ses adeptes venus du Bel-Air dans un tam-tam étourdissant. « Soul Rasta » de Martissant n’est pas en reste. La bande joue bien. C’est aussi le cas de « Sèl nouk Konsa », patronnée par la mairie de Port-au-Prince, de « Baby Cool », de « Filalang », « Shaba Band », de « Tabou Band » de Christ-Roi et « Fashion Mate » en provenance de la rue Monsei-gneur Guilloux, dont le drapeau est porté par le président de la République Joseph Michel Martelly.

Les DJs en baisseLe pari est de taille. Pour ce troisième

dimanche au centre-ville, l’ambiance est à son comble. Cependant, pour plus d’un, les DJs accusent une baisse tant sur le plan de la sonorisation que sur la réaction de la foule, comparativement aux performances données par les bandes. Une baisse dont même le DJ #1 du parcours pré-carnavalesque n’est pas épargné, puisqu’à un moment donné, entre 8 h 30 et 9 h, le fameux Fanfan s’est immobilisé à Lalue sans sonorisation. La raison n’est pas élucidée. Les fans sont comme contraints de rejoindre les ban-des pour ne pas créer de vide. Ils n’ont pas tort.

« Dj yo pap bay anyen serye, m pito danse yon ti bann a pye », déclare une fan de Tony Mix. Un constat qui ne prête à aucun doute, puisque les bandes inves-tissent les rues et emportent la majorité des gens jusqu’au Champ de Mars. A tour de rôle, elles offrent les meilleures cordes de leur arc. Avec leurs cornets et leurs flûtes maniés avec adresse, qui ne se sentirait pas envahi ? Sur toute la ligne, les bandes à pied ont eu gain de cause sur les DJs.

Lord Edwin Byron

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531 janvier 2012No 586 513 décembre 2011No 572

Pre Carnaval à Petion ville

Gary Victor est un auteur pro-lifique, le genre qui sent ses doigts le démanger sitôt qu’il a mis le point final à un livre. Il ne

sait pas avec exactitude combien il en a publiés. Une fois, au Centre de lecture et d’animation culturelle de Cabaret, où il devait prononcer une conférence, il a été le premier surpris de la quantité de ses titres à être exposée. Environ vingt-cinq. Et là encore, il en manquait.

La fidèle lectrice de Gary Victor que je suis réclame de lui, depuis trois ans déjà, qu’il refasse publier « Un octobre d’Elya-niz » paru en 1991, tout de suite après le coup d’Etat militaire contre le Président Jean-Bertrand Aristide. Un très bref et très beau roman.

Animateur infatigable d’ateliers d’écri-ture, traducteur - on connaît notamment sa traduction de Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry - professeur à l’univer-sité, chroniqueur au journal Le Nouvel-liste, feuilletoniste du Ticket Magazine, l’écrivain de 52 ans joue sur presque tous les tableaux.

Il a obtenu en 2003 le prix du Livre insulaire de Ouessant pour « A l’angle des rues parallèles », en 2004 le prix du livre RFO pour « Je sais quand Dieu vient se promener dans mon jardin », en 2008 le Grand Prix littéraire des Caraïbes pour «Les Cloches de la Brésilienne»; et on apprend, avec bonheur, aujourd’hui que Gary Victor a remporté le prix Casa de las Americas 2012. Créé en 1959, le prix Casa de las Americas est l’un des plus prestigieux prix littéraires du continent américain. Nous signalons qu’en 2008 l’écrivain haïtien Louis Philippe Dalem-

ETONNANTS VOYAGEURS • MERCREDI 1er FEVRIER

© Francesco Gattoni

Institut Français d’Haïti

• 6h30 pm : «L’encre est ma demeure». Hommage à Georges Cas-tera. Avec Jean Coulanges, Lyonel Trouillot, Bonel Auguste, Syto Cavé, Claude Pierre.

Babako

• 11h00 am : Carte blanche à FrankétienneIl est chanteur, comédien, drama-turge, peintre et écrivain... Ren-contre avec le géant des lettres haïtiennes.

© Francesco Gattoni

Etonnants Voyageurs, du 1er au 4 février : Babako, IFH et Fokal (Entrée Libre)

Programme disponible dans les lieux du festival : Fokal, Babako, IFH et sur www.etonnants-voyageurs.com

Retrouvez les livres des auteurs invités à Babako, sur les stands des Presses Nationales et de Communication plus

Fokal• 12h00 pm : Projection du film «La montée au ciel»(Stéphane Breton, Films d’Ici - Serge Lalou / ARTE France / musée du quai Branly, 2008, 52’)

• 1h00 pm : «Le lyrisme de l’ordinaire»Rencontre avec l’ethnologue et réalisateur, Stéphane Breton. Spécialiste des sociétés de Nou-velle-Guinée et maître de confé-rence à l’EHESS, il enseigne l’anthropologie et le cinéma do-

cumentaire. Ses films proposent un voyage intérieur, loin de l’exo-tisme facile et des images standardisées. Comment le réalisateur observe le monde dans ce qu’il a de plus familier en « regardant lentement les petites choses ». Avec l’ethnologue cinéaste Stéphane Breton. Animé par Michel Le Bris.

• 3h00 pm : «Parcours : Ernest Pignon-Ernest»(Patrick Chaput & Laurence Drummond, Plaisir d’images, 2009, 51’)Ernest Pignon-Ernest intervient, de-puis des années, sur les murs des vil-les avec des images : dessins originaux au crayon et à l’encre, ou sérigraphies multipliées à des centaines d’exemplai-res, qu’il colle, de nuit, en des lieux très précisément choisis : Soweto, Alger, Brest, Ramallah...

• 4h00 pm : Rencontre avec Ernest Pignon-ErnestAvec Ernest Pignon-Ernest et Michel Le Bris.

Ministère de l’Éducation Nationaleet de la Formation Professionnelle

bert a été récipiendaire de ce prix et que deux mentions spéciales avaient été accordées également en 2008 aux écrivains Jean-Claude Fignolé et Em-melie Prophète, respectivement pour « Une heure pour l’éternité » publié aux Editions Sabine Wespieser et «Le Testa-ment des solitudes» publié aux Éditions Mémoire d’encrier. Les poètes haïtiens Anthony Phelps et Paul Laraque avaient également obtenu avant cela le prix Casa de las Americas.

«Le Sang et la mer», pour lequel Gary vient d’obtenir le prix Casa de las Ame-ricas 2012, est sorti en automne 2010 aux Éditions Vents d’ailleurs en France. Un livre plein de tendresses, qui raconte l’histoire d’Hérodiane et d’Estével, frère et soeur, orphelins, dont les parents ont été dépouillés de leurs biens, obligés de se réfugier à Port-au-Prince où ils doivent habiter un bidonville nommé Paradi. Hérodiane, très belle, grande lectrice, rêve d’un prince charmant au teint clair depuis que, petite, à l’école une bonne soeur lui avait laissé entendre qu’elle était trop foncée de peau. Elle rencontre Yvan, beau mulâtre fortuné, de plusieurs années son aîné, avec qui elle va avoir une histoire d’amour qui va virer au cauchemar. Estével, mi-homme, mi-dieu, fils d’une divinité de la mer, fait tout pour aider sa soeur. Il est marchand de boisson à la criée, le protégé d’un peintre connu avec lequel il entretient une relation d’une grande ambigüité aux yeux de sa soeur.

L’auteur fait dans «Le sang et la mer» un constat sans concession de ce qu’est Port-au-Prince, de la gestion du pays en

général, du racisme latent qui existe dans notre société, tout ceci, à la manière de Gary Victor, enrobé de mythes.

Gary Victor effleure à la fin du livre le tremblement de terre du 12 janvier 2010 ; mais à lire les descriptions des habi-tations, la configuration du bidonville appelé Paradi, on pouvait sentir venir une catastrophe et présumer des dégâts qu’elle ferait.

« Le sang et la mer » est un beau roman, assez différent, à la fois par l’his-toire, la tendresse et l’espoir qui le traver-

sent, des autres livres de Gary Victor. Ce prix est largement mérité.

Gary Victor participera à Étonnants Voyageurs du 1er au 4 février. Il sera le 2 février au matin au collège Dominique Savio en compagnie de Régis Debray, puis à la Fokal dans l’après-midi il inter-viendra sur le thème Art et survivance et le 4 février à l’Institut français sur le thème journalisme et littérature.

Emmelie Prophète

Gary Victor remporte le prixCasa de las Americaspour « Le sang et la mer »

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6 31 janvier 2012No 586

La question revient souvent. L’édition d’Étonnants Voyageurs qui se tien-dra du 1er au 4 février 2012 sera-t-

elle la deuxième ou la troisième ?La première s’était tenue en décem-

bre 2007, la seconde prévue pour le 14 janvier 2010 a été rendue impossible par le tremblement de terre du 12 janvier de la même année.

La question mérite que l’on s’y attarde, elle a toute son importance, particulièrement en cette veille de com-mémoration du séisme qui a été l’un des plus meurtriers de l’histoire moderne.

Dans le dossier de presse de l’édition qui se déroulera du 1er au 4 février, les organisateurs du festival justifient ce choix en écrivant ceci : « Il serait inconve-nant et impossible de pas ne pas évo-quer l’édition d’Étonnants Voyageurs qui s’apprêtaient à se tenir en janvier 2010 en Haïti et du séisme qui a remis tout un pays en question, ses femmes et ses hommes, ses choix, ses façons de vivre et force encore à poser des questions sur son passé et chercher des réponses pour l’avenir.

Les écrivains ont été après le séisme, les ambassadeurs de la nécessité de rester debout, les porte-paroles de la population. Ils le sont restés »

Les écrivains pour la plupart en 2010, ceux qui venaient de l’extérieur, sont arrivés le 11 janvier dans la soirée et ceux qui venaient de l’Amérique du Nord, le jour même du 12. La presse étrangère s’est mise en contact avec les écrivains pour avoir les premières informations sur le drame. La presse locale, mis à part cer-taines radios et quelques jours plus tard, la Télévision d’État, avait cessé d’émettre. Les écrivains se sont alors mis à témoi-gner, à écrire dans la presse étrangère.

Michel Le Bris, le Président d’Étonnant

Étonnants voyageurs 2 ou 3 ?

Voyageur, interrogé par une station de radio française a refusé catégoriquement de marcher dans le jeu du journaliste qui l’interrogeait au lendemain du 12 janvier et qui semblait vouloir le forcer à admet-tre qu’il y avait des scènes de pillage dans la capitale, comme c’est systématique-ment le cas, cela même dans les pays ri-ches - comme à après le cyclone Kathrina en 2004 à la Nouvelle Orléans - quand il y a une grosse catastrophe naturelle.

Un écrivain haïtien, qui sera, par ailleurs de la prochaine édition d’Eton-nants voyageurs, faisait, avec quelle justesse, remarquer il y a quelques jours, qu’en 2010 les écrivains ont fait plus d’heures de représentations pour le pays que tous ses diplomates réunis. Nous ajouterons que c’est encore le cas. Les écrivains, ces dernières années, ont sys-tématiquement imposé Haïti de manière positive dans les médias internationaux.

L’édition 2012 du Festival Etonnants Voyageurs sera un grand signe de relè-vement. Elle signifiera, entre autres, que nous pouvons accueillir, parler, et cela du lieu de nos certitudes.

L’édition 2007 d’Etonnants voyageurs qui avait amené de très grands écrivains en Haïti comme Madison Smart Bell, Alain Mabanckou avait moins eu d’écho que celle de 2010. Elle a donc eu lieu, d’une certaine manière. Les traces sont restées. Les paroles voyagent encore. El-les se sont souvent, ces 24 derniers mois, transformées en livres.

Les écrivains reviennent. Sans failles. Parmi eux le Prix de Nobel de Littérature Jean-Marie Gustave Le Clézio. Ce sera la troisième édition.

Emmelie Prophète

Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers ! Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires, Ces bijoux merveilleux, faits d’astres et d’éthers.

Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile ! Faites, pour égayer l’ennui de nos prisons, Passer sur nos esprits, tendus comme une toile, Vos souvenirs avec leurs cadres d’horizons.

Charles BaudelaireCorrespondances

C’est ce poème de Charles Baudelaire qui a en partie inspiré Michel Le Bris, créateur du Festival du livre et du film Etonnants Voyageurs organisé chaque année, le week-end de la Pentecôte, à Saint-Malo en Bretagne. Etonnants Voya-geurs se tient également depuis 2000, tous les deux ans, à Bamako, capitale du Mali et depuis 2007, tous les deux ans également, à Port-au-Prince.

Étonnants voyageurs à Saint Malo est une belle plate forme de rencontres entre écrivains cinéastes et réalisateurs du monde entier avec la population de Saint-Malo et des régions voisines. Ce festival est la deuxième plus importante du monde francophone en termes de fréquentions après le Salon du livre de Paris et sans doute le premier en termes de rencontres de débats, de diversité de thèmes et d’auteurs invités.

En décembre 2007 a eu lieu en Haïti la première édition du Festival Eton-nants Voyageurs. En 2010, le séisme a empêché la tenue de la seconde édition. Les écrivains déjà sur place avaient alors inondé la presse internationale d’arti-cles sur la catastrophe, rétablissant souvent la vérité face à ce qui s’écrivait dans les journaux et magazines. L’engagement des écrivains, leur solidarité, ce qu’ils ont représenté pour le peuple haïtien pendant et après la catastrophe, font que les organisateurs ont décidé que ce serait la troisième édition du Festival.

La troisième édition du Festival Etonnants Voyageurs Haïti rend hommage au Poète Georges Castera et son thème est l’Encre est ma demeure. Une vingtaine d’écrivains haïtiens, vingt-cinq écrivains étrangers iront dans 9 villes du pays, Port de Paix, Cap Haïtien, Limbé, Gonaives, Verrettes, Hinche, Jacmel, Cayes, Jérémie ou ils rencontreront des écoliers et des membres de la population, ils iront également dans une quinzaine d’écoles à Port-au-Prince et participeront à des débats et tables rondes à Babako, à l’Institut Français et à la FOKAL qui sont les trois sites du Festival à Port-au-Prince.

Des projections auront lieu à FOKAL, en présence des réalisateurs et seront suivis de débats. Le chanteur français très connu, Arthur H fait partie des invités du Festival et se produira en concert à l’institut Français le samedi 4 février.

Les débats auront lieu autour de thèmes très variés tels : Printemps Arabes, Transfrontières, Du poétique en temps de crise. Une lecture des textes d’auteurs présents au festival par Magali Comeau Denis et François Marthouret aura lieu à la FOKAL.

L’entrée à toutes les manifestations est libre. Les programmes sont disponi-bles à l’hôtel Karibe, à la Fokal, dans toutes les facultés et dans les permanences du Festival, Institut Français, Fokal, Babako et également sur les sites internet de Fokal, de l’Institut Français et d’Étonnants Voyageurs.

Emmelie Prophète

La troisième édition du Festival Etonnants Voyageurs sera une réalité dans moins de 24 heures à

Port-au-Prince, capitale meurtrie par le séisme dévastateur du 12 janvier 2010. Le désastre en question avait interrompu la deuxième édition de cette rencontre littéraire de haut niveau.

Les écrivains étrangers, nationaux, tout comme les journalistes du monde international sont déjà sur place pour perpétuer le rituel de ce festival aux ter-ritoires multiples : Bamako, Saint Malo, et aujourd’hui encore, Port-au-Prince.

Des éditeurs, des distributeurs vont débarquer d’un instant à l’autre, pour défendre et vendre leurs poulains dont les noms sont déjà sur la liste des cata-logues majeurs : Dany Laferrière, Lyonel Trouillot, Yanick Lahens, Ketly Mars, Garry Victor, Emmelie Prophète, Jeudi Inéma, Christophe Charles et le Nobel bien connu, Jean-Marie Gustave Le Clèzio.

Le poète George Castera, qui a fait “de l’encre sa demeure” sera au cœur de ce festival en raison de l’intensité et de la responsabilité de ses actes de poète. Cas-tera est un Saint-Aude plus calme, mais tout de même bouleversant. Saint-Aude a pu tutoyer les pôles de la clochardisa-tion, Castera a refusé de les injurier pour avoir été proche de Jacques Stephen Alexis, le révolutionnaire débonnaire.

Ses yeux crevés par Duvalier parleront encore pour les siens.

L’année 2012 est celle de quatre grandes plumes haïtiennes : Saint-Aude à juste titre, Roussan Camille, Félix Moris-seau Leroy et l’historien Jean Fouchard. Quatre centenaires pour étonner des lecteurs assoiffés de bons livres.

Radio France Internationale (RFI) et France culture auront peut être leurs micros ouverts pour cet événement d’en-vergure. Des cameras viendront aussi de l’autre coté de l’Atlantique pour capter des instants eternels.

Trois lieux vont accueillir ces scribes en liberté : La Fondation connaissance et liberté (FOKAL), l’Institut Français d’Haïti,(IFH) , et le restaurant Babako. Le voyage et l’étonnement seront de rigueur.

Plusieurs questions seront débattues en quatre jours à Port-au-Prince et plu-sieurs villes de province d’Haïti. Ces ques-tions seront articulées par des écrivains de premier plan, comme Michel Le Bris, Régis de Bray, Alain Mabankou, Lyonel Trouillot, ou encore Dany Laferrière, prix Médicis 2010 pour “l’Enigme du retour”.

Haïti devient une fois encore la terre des semelles du vent, pour paraphraser Rimbaud. Le poète et comédien Domini-que Batraville signera en cette occasion deux titres : “l’Archipel des hommes sans

Etonnants voyageursen Haïti, c’est dans 24 heures

os” (Editions Riveneuve) ; “Semelles de braise Suivi de Grammaire des iles”, ( Edi-tions des presses nationales d’Haïti).

L’écrivain Franketienne fin prêt à obtenir le prochain Nobel de littérature, participera seulement au premier jour du festival.

Étonnants voyageurs ! Quelles nobles histoires

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731 janvier 2012No 586

Ban’m Ti NouvèlBan’m Ti Nouvèl

Cette année encore, la ville de Petit-Goâve prépare ses festivités en dépit du grand renfort publicitaire

autour du carnaval national des Cayes. Ils sont à la 5e édition du « Carnaval Dous Makòs », un produit alimentaire traditionnel que tout Haïtien connaît et apprécie.

Hugo Allen, le coordonnateur des activités culturelles au sein du comité permanent, a fait savoir que le carnaval « Dous MaKòs » devient une obligation, vu la satisfaction de la population pour les quatre dernières éditions et face aussi à une attente de plus en plus grandissante d’un spectacle encore plus surprenant. L’organisation d’une pareille activité est extrêmement difficile dans un contexte économique très peu reluisant, se lamen-te-t-il.

Léogâne, Gressier, Grand-Goâve et Petit-Goâve constituent cette zone qu’on appelle « La région des Palmes ». Ces quatre communes comptent mettre à profit leurs potentialités touristiques et culturelles pour faire de la ville de Petit-Goâve le haut lieu des festivités carnavalesques de 2012. Une résolution a été prise en la circonstance le 13 janvier dernier pour discuter et planifier sur les grandes orientations du « Carnaval Dous Makòs ».

Cette activité est vue sous un triple aspect, à savoir culturel, touristique et économique. Côté culturel, il s’agit de mettre en évidence les potentialités des jeunes dans différents aspects de l’art (meringue, masque, chorégraphie, etc.). Petit-Goâve est une ville qui a beaucoup de fortifications (Fort Royal, Fort Gary, Fort Littoral, Fort Liberté). Le carnaval est une opportunité d’attirer beaucoup de visiteurs, ce qui permettra à la ville d’offrir beaucoup de ses produits restés

Les Palmes se mobilisent autour du «Carnaval Dous Makos»

sous-exploités. Les belles plages ne man-quent pas. Le seul problème c’est que les plus beaux coins ne sont pas accessibles par véhicule.

Contrairement aux années précé-dentes, le budget tourne autour de 12 750 000 gourdes. Toutefois, Hugo Allen déclare que le comité n’a pas d’argent et que les travaux en ateliers ont été réalisés grâce à certaines personnes du secteur privé qui croient dans l’activité. Trois ateliers de masques sont montés, de fréquents entraînements pour les chorégraphies se réalisent ; une trentaine de petites entreprises de couture tra-vaillent déjà ; deux ateliers de confection de costumes sont à pied d’œuvre, ce sont là des initiatives nécessaires pour la mise en marche des locomotives du carnaval. « Je ne vous cache pas que si dans les jours à venir, les réponses tardent, le carnaval « Dous Makòs » de Petit-Goâve se trouvera presque dans l’impasse », déclare le coordonnateur.

Les attentes des organisateurs sont très grandes à présent, et déjà les corres-pondances accompagnées du document de projet du carnaval ont été adressées aux ministères concernés et à plusieurs entreprises de la ville de Port-au-Prince pour solliciter leur appui financier pour la réalisation des festivités.

Tout bien considéré, le carnaval 2012, Dous Makòs se déroulera le samedi 18 février à Petit-Goâve sous le thème : « Pwoteksyon anviwonman ak lanmè » (La protection de l’environnement et la mer). Les spectacles, les costumes, les déguise-ments traduiront toutes le thème retenu, soutient le maire principal Roland Justal, qui ne jure que pour la tenue de cette activité.

Hansy Mars

Certains groupes musicaux à tendance racine avaient choisi de laisser le pays au lendemain du 29 février 2004. S’étant érigé en porte-parole des sans-voix, et véhicu-lant des messages politiques sous fonds de textes rythmés aux couleurs métaphori-ques, ils se sont adressé aux autorités qui souvent oubliaient leurs responsabilités et leurs promesses.

Les musiciens du groupe Chandèl, pour échapper aux représailles d’un certain secteur, ont dû abandonner le navire, pour émigrer en Floride.

Les fans de la musique racine espèrent que Mario Morose ainsi que son compère Sergot leur gratifieront d’une nouvelle meringue tout aussi mélodieuse et entraînante que celles des années antérieures.

Bien que la conjoncture politique ne soit plus la même, cela n’empêche pas aux musiciens de travailler à sortir leur meringue 2012. Mario, Sergot et leurs collabora-teurs musiciens ont de quoi être fiers du travail déjà accompli. On se souvient encore de Ti Bilan, de Kale Wès, de Ma Patrie, et de Mea Culpa, les dernières réalisations du band en termes de productions carnavalesques. Chandèl aura marqué son passage dans le paysage de la musique racine au Champ de Mars durant les trois jours gras. Obligé de performer même avec une mauvaise sonorisation, ce qui est arrivé presque chaque année lors du passage du groupe au Champ de Mars.

La dernière apparition de Mario Morose au nom du groupe remonte à peu après le séisme d’il y a deux ans ; il rendait hommage aux victimes de la catastrophe en ces termes : « Gwoup Chandèl voye yon Ayibobo pou tout moun k ap travay pou sove rès frè nou yo. »

Les musiciens du groupe sont restés très attachés à leur culture, et n’ont pas eu peur de se faire accuser de sorcellerie. Leur musique est appréciée par beaucoup de leurs compatriotes résidant à l’étranger. Les fans du band restés en Haïti attendent impatiemment que leur formation favorite retourne au bercail. Certains riverains de Carrefour, avec qui nous nous sommes entretenus, n’ont pas caché leur amertume face à la disparition de certaines formations musicales issues de la zone. Ils espèrent que Chandèl leur reviennent afin de continuer à charmer plus d’un avec ses messages.

Loramus Rosemond [email protected]

Chandèl

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8 31 janvier 2012No 586

Peux-tu nous faire une esquisse de ta présentation ?

Fils de Rigaud Archibald et de Jean-nette Jean, G-Dolph est un homme sim-ple, sage, intègre et plein de bon sens. Né le 24 septembre 1986 à Petite-Rivière de l’Artibonite, « je suis passionné de mu-sique depuis mon enfance. Célibataire, je travaille dans le secteur musical haïtien à titre de beat maker cela va faire bientôt dix ans. Après avoir mis fin à mes études classiques l’année dernière, j’envisage d’étudier la sonorisation au Canada pour parfaire mon talent et jouir pleinement de mes atouts.

Comment tu t’es retrouvé dans la musique ?

Ce n’était guère dans mes intentions de devenir beat maker, mais j’étais tout de même convaincu que j’avais des talents pour la musique. En ce sens, j’ai démarré ma carrière musicale en tant que chanteur. J’ai participé au « Konkou Chante Nwèl » en 2004, où j’ai eu à faire partie des cinquante (50) finalistes de l’époque aux côtés de Barikad Crew et de Trio Dorzel. Cependant, je dois avouer que ma première expérience était très décevante. Je me rappelle avoir été hu-milié sur scène lors d’un bal de Djakout Mizik à Petite-Rivière de l’Artibonite. Et Auguste Duverger, autant que je m’en

souvienne, m’avait réconforté ce soir-là en me disant qu’« il y a toujours des bar-rières à l’entrée dans chaque domaine. Mais il revient à toi de te faire valoir, d’aller jusqu’au bout de tes rêves, de ré-duire au silence tous ceux qui se dressent contre toi. » Ainsi j’ai eu confiance en moi et me suis ressaisi. Et il n’était pas trop tard lorsque je me suis rendu compte que le public avait soif d’aventure, de goûter à autre chose qu’à la monotonie du rap et du compas qui sont plongés dans un dédale sans fin. Avec l’aide de quelques amis, Dj Magic, Reynald de West I, d’emblée, je me suis consacré à composer des beats aux couleurs locales. Ceux qu’infuse le « rabòday ». Mais le pas-sage du séisme du 12 janvier 2010 allait casser le rythme avec lequel j’évoluais.

Raconte-nous brièvement ta car-rière entant que beat maker.

Quand je suis arrivé à Port-au-Prince en 1998, j’avais des rêves plein la tête. Voire des courtes folies desquelles je me suis passé au fil du temps. Lorsqu’enfin j’étais résolu à être beat maker, il était temps. J’en avais des choses à faire. Avec un œil malicieux, j’ai vite compris que je pouvais contrôler le marché musical avec le succès imminent du tube « Di m sa k santi konsa pitit » que j’ai réalisé pour Kasayòl, puis le remix du carnaval « Toup

G-Dolph K’ap bannbon bit !

pou yo » de BC. Bien que je n’aie jamais douté de mes capacités, ces hits ont ren-forcé ma motivation à aller de l’avant. Et des fans d’ici et d’ailleurs m’ont témoigné leur gratitude.

Aujourd’hui, si mes souvenirs sont exacts, mon premier beat, je l’ai réalisé pour un billet de deux cent cinquante gourdes. C’était peu, mais j’étais fier

d’avoir pu répondre aux exigences d’un client. Puis les vagues de beats à tendan-ce « rabòday » qui ont suivi étaient « Re-tire grenn pwa », que certains confon-dent avec les solos de Ti Régi de Djakout Mizik dont les djs de la place se servent d’habitude, « Goudou goudou », que j’ai concocté en mémoire du 12 janvier… Il n’y a pas longtemps, j’ai mis en ondes « Bwè sa » ,qui est devenu un refrain de rue : « Likid blòdè pa gaspiye… ». Couci-couça, j’ai enchaîné avec des succès tirés d’autres compositions musicales telles que « Kay Lanbè bleu », qui est rentré dans le langage courant avec l’expression « Ti blòdè pa nan bese triye, sa l jwenn li pran ».

Parle-nous un peu de ton aventure avec Vwadèzil.

Mes collaborations avec Vwadèzil sont très fructueuses. Je me souviens comme si c’était hier que Fresh La était venu me voir parce qu’il avait longtemps entendu parler de moi. Donc il voulait par lui-même tester mes compétences. Après lui avoir parlé pendant un court moment, en franchissant le seuil de la porte d’entrée, il a dû se demander « est-ce vraiment lui, G-Dolph ? », car le sinistre décor de mon studio d’enregistrement laissait à désirer. Je n’avais pas du tout la tête d’un pro, ni les matériels qu’il faut. Seulement je savais comment m’y prendre quand il était question de beat. Du coup, je devais à tout prix le convain-cre. Sans trop de difficultés, on s’était mis d’accord sur quelques principes de base pour travailler ensemble. Et c’est ainsi, avec cet engagement de rigueur que j’ai réalisé « Boule jou a », mon plus grand succès en date avec Vwadèzil. Une bonne entente qui a révélé au grand public mon identité grâce au slogan « G-Dolph k’ap banm bon bit » de Fresh La.

Quelles sont les contraintes confrontées dans ce domaine ?

Elles sont nombreuses, je n’ose même pas les énumérer. Mais puisqu’on en fait quand on veut, je demeure ferme dans l’adversité.

Qu’est-ce qui soutient ta motiva-tion ?

Ma musique fait danser tout un pays, alors que je gagne difficilement ma vie à travers ce que je fais. A peine si j’arrive à joindre les deux bouts une fois sur deux, parce que les clients ne sont pas toujours en mesure de payer ce qui est dû. Néanmoins, je continue à produire la tête altière et haut les fronts. Les encou-ragements du public est le leitmotiv qui revitalise ma détermination chaque fois que je fléchis.

Et d’où puises-tu ton inspiration ?L’inspiration vient avec le feeling que

tu as pour le sujet en question. C’est un concept.

Quel est le secret de ta réussite ?« Pa gen sekrè nan fè kola. » Tout au

long de ma carrière, j’ai toujours mis du cœur à l’ouvrage en dépit de mes faibles moyens. Même quand ça me rapportait peu, je n’ai pas baissé les bras, ni cessé

Moins célèbre que Fred Hype ou Power Surge, moins viril que Mmix… Et pourtant si l’on devait se résumer à un seul beat maker pour le moment, ce serait lui que les teenagers auraient choisi sans hé-siter : Rudolph Archibald dit G-Dolph. De tous, il est celui qui insuffle désor-mais aux Dj le feeling et la formule à adopter en matière d’animation mu-sicale. Celui qui, par des désirs impérieux, ravise le public à s’abonner à ses beats « rabòday ». Le jeune talent qui « gen son lari a ». Rencontre avec G-Dolph, l’homme qui fait swinguer et bouger les reins aux quatre coins de la ville.

Moins célèbre que Fred Hype ou Power Surge, moins viril que Mmix… Et pourtant si l’on devait se résumer à un seul beat maker pour le moment, ce serait lui que les teenagers auraient choisi sans hé-siter : Rudolph Archibald dit G-Dolph. De tous, il est celui qui insuffle désor-mais aux Dj le feeling et la formule à adopter en matière d’animation mu-sicale. Celui qui, par des désirs impérieux, ravise le public à s’abonner à ses beats « rabòday ». Le jeune talent qui « gen son lari a ». Rencontre avec G-Dolph, l’homme qui fait swinguer et bouger les reins aux quatre coins de la ville.

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931 janvier 2012No 586

de me battre pour lorsque la moisson serait grande, je sois parmi les meilleurs ouvriers. A un moment de la durée, j’étais obstiné à l’excès juste pour me faire entendre. Il m’arrive de sécher des nuits entières à force de fureter pour trouver de nouveaux groove. Mais dans les pires moments, je me suis toujours fié à mon optimiste et à celui de mes collègues de Suspens. Un jeune groupe musical à qui je dois en partie ma réussite.

Des rumeurs portent à croire que le « rabòday » va à l’encontre du rap créole. Partages-tu ce point de vue ?

Certains prennent souvent le malin plaisir à comparer le rap créole avec le « rabòday », parce que cette tendance gagne du terrain. Mais ils se trompent. Ces tendances vont de paire. Elles se ma-rient mieux que toutes autres. Pas besoin de les mettre en confrontation. Il faut les apprécier à leur juste valeur tout sim-plement. Le rap, vraisemblablement, est au point mort. Alors s’il faut bien qu’on réagisse et garantir la relève, l’utilisation de nouvelles armes s’impose. Donc sur cette lancée, bien que je compose toutes sortes de beats, rap, compas, reggae… moi, j’opte jusqu’ici pour le « rabòday ». C’est la formule qui marche évidemment.

Sur quels projets travailles-tu pour le carnaval ?

J’entame du bon pied la période pré-carnavalesque. Déjà mon talent de beatmaker a été sollicité par beaucoup d’acteurs du milieu culturel. D’où cette année j’ai réalisé sur demande des merin-gues carnavalesques pour Valmix, Tony Mix, Dj Fanfan, Dj Bertin, Dj Chachou, Sound Design, Dj Roger, Blokaj, Sus-pens, Katalòg, Magic Flow, Vwadèzil… Un assortiment de travaux qui raffermit mes pas dans ce secteur d’activité. Je ne

suis pas le meilleur qui soit, mais j’ose affirmer que nul n’a autant de succès que moi ces temps-ci avec mes beats « ra-bòday ».

Quels sont tes projets en perspec-tives ?

Je m’abstiens de ne pas tout dévoiler au cours de cette entrevue. Toutefois, j’annonce la sortie d’un mixtape dans les prochains jours. Un projet fin prêt sur lequel je travaille actuellement. Ensuite il est prévu que le groupe « Suspens » au sein duquel j’évolue soit en vente-signa-ture sous peu.

As-tu un fait à signaler par hasard ? Je lance un appel à tous ceux qui utili-

sent ce genre musical pour leur dire que je suis tout à fait conscient d’avoir mal agi en répandant toutes sortes d’obscé-nités par le biais du « rabòday ». C’est un manque de caractère et de perception qui m’a poussé à ce stade. Alors n’en rajoutez pas, s’il vous plaît. Ce style de jeu est très riche et varié. Il y a de quoi conquérir le marché musical internatio-nal. Il suffit d’avoir une vision positive des choses et se détacher de la perversion dans la mesure du possible.

Un message ?Ce n’est pas que je vise uniquement

la célébrité, mais en toute franchise je souhaite qu’à ma mort mon nom soit gravé dans la mémoire des Haïtiens tout comme celui de Nemours Jean-Baptiste. Et je reste attaché à l’idée que je peux atteindre mon objectif tant que je ne le perds pas de vue.

Propos recueillis par Dimitry Nader Orisma

“Bokit san lans”, de Pastè BlazeUne fois de plus, Pastè Blaze a conquis

le cœur de son public. « Bokit san lans » est le titre accrocheur et surtout satirique à travers lequel Pastè Blaze et William prêchent une énième fois leur évangile contre les gays et les femmes. Bien en-tendu, la composition n’est pas originale. C’est ce qui a toujours fait le charme des morceaux des artistes, d’ailleurs. Ce texte enregistré dans les studios privés de « Aspil », et qui a été écrit exclusive-ment par Pastè Blaze, est très apprécié par le public, qui utilise déjà certains de leurs slogans dans leur vocabulaire. « Wi, mwen chanje », un refrain après lequel l’humoriste dicte toutes les choses qu’il n’a plus l’intention de récidiver. Quel dommage qu’il n’y ait pas pensé avant, car cette année les changements ne sont pas trop flagrants, en tout cas pas tant que les mêmes sujets sont répétés, les mêmes cibles sont retenues (on dirait qu’il n’y a qu’une seule catégorie de personnes à qui s’en prendre), et Pastè Blaze ne sait toujours pas chanter… Du vrai changement, je réclame à messieurs les pseudos pasteurs. Mais bien sûr, ils ne changeront jamais tout autant que la formule marchera, ça, oui, elle marche… Car, indiscutablement, « Bokit san lans »

de Pastè Blaze et Pastè William se place parmi les meringues les plus populaires de l’année 2012.

« M p ap ka ba ou metafò w », de Vwadezil

« Nou p ap ka ba ou metafò w » est le titre du meringue du groupe Vwadezil, de cette année. Le groupe est resté fidèle à son style, son public et surtout son ci-ble. Dans ce morceau, Fresh La, leader du groupe, dénonce les vices de la société et essaie d’éclairer le public haïtien sur toutes les fausses promesses faites par le gouvernement et d’autres instances à la tête de la population. Une chance que les ‘’MINUSTAH’’ ne parlent pas créole, sinon ils n’auraient pas bougé d’un poil au cours des trois jours où le morceau de Vwadezil déjà très en rotation sera très primé. Le texte a été écrit par Fresh La lui-même. Le chanteur a aussi collaboré avec G-Dolph sur ce beat pour donner ce style de rabòtay qui plaît à plus d’un. Fresh La, le king du rabòday, espère faire partie du parcours carnavalesque afin de décortiquer pour son public le concept « metafò ». Si les vœux du chanteur se réalisent, Quatre Chemins ou Champ de Mars sauront déjà à quoi s’attendre, car, comme on le sait tous, Fresh La ne

Les 5 carnavals hitsde la semaineLes vétérans du carnaval vous le diront tout bonnement. Le temps des panoplies de carnavals hits est bel et bien révolu. Pourtant, même si l’époque ou King Posse, Original Rap Staff, Koudjay, Kanpèch, Boukman Ekperyans… faisaient fureur est bel et bien derrière nous, certains des anciens et nouveaux groupes conti-nuent tant bien que mal à maintenir le rythme et raviver les flammes des festivités. Tous les ans, outre la sélection du comité carnavalesque qui détermine les groupes qui participeront ou non au défilé, le public fait toujours son choix. Même si ce choix est souvent très émotionnel, presque toujours, la sélection collec-tive est souvent la meilleure. Les meringues carnavalesques se multiplient de jours en jours. En attendant le jour J, et surtout les autres ténors à venir, voici une liste des 5 morceaux les plus en vue cette semaine.

mâche jamais ses mots.

« Stayle », de Brothers Posse ‘’Se konsa nou fè l, se konsa nou

fè l… e ha, e ha…’’ Ainsi s’enchaîne le refrain de la meringue carnavalesque du groupe Brother’s Posse de cette année. Entraînant. Avec ce morceau, Don Kato classe son titre carrément parmi les plus demandés et les plus appréciés du moment. « Stayle » en est le titre ; c’est aussi un vocable aisément inscrit dans le parler des jeunes branchés du pays. Sur cette composition de Celso Jackson et de Body Star, Don Kato, l’auteur du texte, s’attaque au nouveau gouvernement et bien sûr à la MINUSTAH, la risée des festivités carnavalesques. Avec ce titre, on a l’impression de retrouver le Brothers Posse des années 99, même si en réalité, c’est l’intro de l’année dernière qu’ils ont maintenu pour la meringue de cette année.

« Fallow me », de Nu Krezi « Fallow me », une petite voix me

dit que ce titre permettra à Nu Krezi de sortir de son silence. Contrairement aux attentes de plus d’un, c’est Nu Krezi l’un des groupes qui colorera en premier les fêtes du carnaval dans le pays. La

danse, l’un des points négligés de cette année, est pourtant très prisée par David Dupoux et son groupe à travers leur me-ringue. Ce qui, d’après moi, joue en leur faveur. Si tout marche bien pour cette formation qui milite afin de retrouver sa place sur la scène musicale, les 19, 20, 21 février, le boulevard des Quatre Chemins sera mouvementé et secoué avec leur nouvelle danse ‘’fallow me’’. Une danse dont la politique est d’amener le public à suivre le meilleur. Evidemment, Stanley fait sensation dans l’intro, et James C enchaîne avec plus d’ardeur que jamais. Résultat ? Le public est sous le charme et Kreyòl La n’est pas épargné.

« Chawonn », de G-Dolph et Suspens G-Dolph, en voici un nom très en

vogue ces derniers temps. Nous connais-sons tous la nouvelle influence de ce beat maker sur la musique haïtienne de nos jours et sur le public haïtien lui-même, donc ce n’est pas étonnant que l’une des meringues qui fassent les plus fureur, cette semaine, soit celle qui a la plus grande touche d’un G-Dolph hyper productif en ce moment. En se mettant avec les jeunes rappeurs du groupe Sus-pens, l’artiste crée « Chawonn », un titre du style rabòday. Bien sûr, le morceau relate avec une vulgarité sous-entendue le quotidien des « bredjenn » et revendi-que d’une façon bien particulière le droit de la population haïtienne.

« Ayiti pare pou dekole », tel est le thème du carnaval de cette année qui se tiendra dans la ville des Cayes. En attendant les meringues à venir, les dj’s, les transports publics et les stands de commerce de la place font leur travail et animent les populations avec les prin-cipaux morceaux cités ci-dessus. Quel dommage que Boukman Ekperyans ne soit pas de la partie. Il semblerait que ce n’est pas ce à quoi le public s’attendait… Manzè, Lòlò, il est encore temps de vous reprendre, nous vous suggérons un remix, ça marche toujours.

Aceline René

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10 31 janvier 2012No 586

4.50 Band:PwofesiAlovi Yawe: Make pwenBidol Mizik:Antann pou n antann nouBlack Ez: Pou yon ti tanBlokaj: Peyi sloganBossa Combo: Li ekriBoukman Eksperyans: Banm pam ladan lBrimad: Woule m 2 bòBrothers Posse: StayleCarimi: Poul laChachou Boys: Tout moun gayeC-Projects: Nou kapabDj Bertin: Ou facheuDj Fanfan: Sak gen la a ?

Liste des méringues carnavalesques 2012

Dj Roger: Al mande RogerDjakout Mizik:Papa’w pap fè pa’wDoremi: Ou tap ri mDrôles de Dames: Ou kwè w konnenDug G: LekweEnjoy: Pwoblèm kap bayEsans Mizik: Ou chireFreedom: Yon lòt fwaFresh Up: Nou fatigeFrinay Band: Ayi souke kò wG-Dolph & Suspens: ChawonnI.L Click: Pa mande m matchJimmy Ruff: Koupe kokoyeJohnny P: Tèt kale

Kanpèch:Apa li papaKarizma: Nou ka leve defi aKing Posse: King Posse banm fòsKNP feat Marco & Master Sun: Ann aleKonfyans: Tèt lake bouda dyèdKool Jazz: Tout moun sou kouKtalog: Tèt vyèjLegend: Men jan m mate liLions: Tèt ayisyenMass Rap: Dènye lame aMessenger: Fo rastaMizik La: Men pwenNou Krezi: FalomiPastè Blaze: Bokit san lansRam: Yon bèl AyitiRe 100: Ma consoleRèv: Ann pleyen sak fè n malRockfam: Pale paleSRK: Kwaze bwa nTeam Lòbèy: Gad’on lòbèyT-Micky: Voyaj a lekòlTokay: TolalitoTPO & Balalatèt: Pou peyi aVwadèlzil: M pap ka ba ou metafòWilgens Boniface Chalet: Hot k-navalWilky Fortunat: Haïti d’abordXB: PwotejeZatrap: Moun paZing Expérience: Mouda KareZion Babies: Miss kanaval

Accompagné des membres du comité national mixte d’organisation du car-naval 2012, le ministre de la Culture et de la Communication, Pierre-Raymond Dumas, a rencontré, le jeudi 26 janvier, le comité régional des Cayes à cet effet. L’objectif de cette rencontre était d’éva-luer l’état d’avancement des préparatifs pour l’organisation du carnaval national 2012 qui se déroulera dans la deuxième ville du pays sur le thème « Ayiti dekole, Okay pran devan ».

En effet, les membres du comité des Cayes se montrent très motivés certes, mais la lenteur ou le manque de volonté risque de jouer sur les prépartifs de l’évé-nement, notamment en termes d’infras-tructure. Le comité régional a soumis un budget au gouvernement, mais aucune suite n’avait encore été donnée (jusqu’à

jeudi) à ce sujet pour que les travaux puissent avancer plus rapidement.

Des équipements du Centre national des équipements (CNE) sont toujours attendus aux Cayes, car d’importants travaux de curage doivent être effectués dans la ville avant même le début du carnaval qui se tiendra les 19, 20 et 21 fé-vrier. Des techniciens des Travaux publics sont quand même à pied d’oeuvre dans l’aménagement d’un terrain d’où parti-ront les chars allégoriques et musicaux. Ce site poussiéreux a reçu la visite du ministre de la Culture et des membres de la délégation.

Des terrains, selon le comité, ont été déjà identifiés pour des parcs de station-nement, entre autres. D’autres espaces, rassure-t-il, seront aménagés à cet effet et des tronçons seront réhabilités pour

faciliter la circulation. Cependant, à vouloir être réaliste, l’on n’a pas besoin de porter des verres pour constater que beaucoup reste à faire pour accueillir le plus grand événement culturel du pays qui sera organisé officiellement, pour la première fois, dans une ville de province.

Le délégué départemental des Cayes, Gabriel Fortuné, membre du comité ré-gional, culpabilise déjà le gouvernement pour sa lenteur, en innocentant cepen-dant le chef de l’Etat et le ministre de la Culture qui, selon lui, font preuve d’une « bonne volonté » pour la réussite du car-naval national aux Cayes, contrairement au gouvernement dans son ensemble.

« Nous sommes prêts à 80%. Les 20% dépendent de Port-au-Prince qui a les moyens financiers », a lancé l’ancien sénateur du Sud, pour qui l’organisation

de cet événement est « une fierté pour le département et pour le pays également ».

A l’instar du vice-président dudit comité, Georges Edouard Elie, qui ne demande que la bonne volonté de tous les secteurs pour le succès du carnaval, Gabriel Fortuné a mis en évidence les po-tentialités touristiques et agricoles des 18 communes du département à l’occasion de l’événement. Camp-Perrin, Port-Salut, Ile-à-Vache, Saint-Louis du Sud, entre autres, sont des destinations touristiques pour les visiteurs.

« Ce n’est pas un carnaval pour venir seulement danser. On peut aller danser à Port-au-Prince, nous avons l’habitude de le faire. C’est une grande occasion pour toutes les communes d’exposer leurs potentialités touristiques, agricoles », a indiqué l’ancien sénateur.

C’est également le point de vue du comité régional qui veut travailler en étroite collaboration avec le comité national mixte formé des membres du gouvernement et du secteur privé pour l’avancement des travaux. « Même si c’est la ville des Cayes qui accueillera le carna-val, il y a une mobilisation qui se fait dans toutes les communes du département pour accueillir les visiteurs », a fait remar-quer Georges Edouard Elie, membre du secteur privé.

La question d’hébergementIl n’y aura pas assez de chambres

d’hôtel pour tout le monde, ce qui n’est une surprise pour personne. Le minis-tère du Tourisme a recensé un millier de chambres d’hôtel dans le département, d’Aquin jusqu’à Tiburon. Pour pallier la situation, des propriétaires offrent leurs maisons à l’occasion de ce grand événe-ment culturel.

« Le ministère du Tourisme est en train de recencer des maisons privées confortables offertes aux visiteurs », a confié un membre du comité, souli-gnant que des numéros de téléphones seront bientôt rendus publics pour toute personne désirant louer une chambre d’hôtel ou une de ces maisons privées.

« Un sous-comité va être formé pour recevoir toutes les demandes de réser-vation de chambres d’hôtel, que ce soit dans les hôtels ou dans les maisons pri-vées », a assuré Pierre Dennery, président de la Chambre de commerce et d’indus-trie des Cayes qui ne minimise pas les retombées économiques du carnaval pour le département.

« Nous allons rencontrer les proprié-taires, de telle sorte qu’ils ne louent pas les chambres à des prix trop élevés, mais de manière raisonnable. Dans cinq jours, on ne peut pas penser à tirer des profits pour cinq ans », a ajouté M. Dennery, misant sur l’hospitalité des Sudistes.

Autre alternative : les tentes. Outre les plages, particulièrement celle de Gelée, les responsables prévoient d’aménager des espaces - qui seront dotés de struc-tures sanitaires- où les visiteurs pourront installer leurs tentes. « Nous disposons déjà de 2 500 tentes qui peuvent loger quatre à six personnes chacune », a confié un membre du comité.

SécuritéLes responsables de la police des

Cayes, très impliqués dans les préparatifs, promettent de mettre tout en oeuvre pour garantir la sécurité de tous les citoyens durant l’événement. « Nous de-mandons aux bandits de quitter la ville deux semaines avant le carnaval. Sinon, nous allons procéder à leur arrestation, nous les libérerons après le carnaval », a prévenu ironiquement l’ancien sénateur du Sud.

Vous vous demandez peut-être si tout sera fin prêt à terme. « Les Travaux publics, l’Ed’H, la Santé publique, entre autres, sont tous concernés. Ce n’est pas seulement la responsabilité du ministère de la Culture et de la Communication », vous répond le ministre de la Culture et de la Communication, Pierre-Raymond Dumas.

Valéry [email protected]

Les Cayes/Carnaval national 2012Il reste beaucoup à faire

Des parcs de stationnement et des marchés publics déplacés vers d’autres sites, des techniciens de l’Ed’H à l’oeuvre, la ville des Cayes se prépare pour l’organisation du carnaval national 2012. La ville bouge. Cepen-dant, à environ trois semaines de ce grand événement culturel, beaucoup reste à faire pour son bon dérou-lement, notamment en termes d’infrastructure. Malgré les inquiétudes de plus d’un, les responsables des Cayes, apparemment très motivés, se veulent optimistes.

Une vue du site qui sera le point de dé-part du défilé du carnaval. Des travaux d’aménagement en cours

Le ministre Pierre-Raymond Dumas visitant le site

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1131 janvier 2012No 586

« Boukman Eksperyans » confirme son expérience

9 h 30 p.m. Un Parc Historique im-patient. Le maître de cérémonie, Carel Pèdre, partageant l’attente de l’auditoi-re, ne traîne pas ses syllabes. Acclama-tions, ovations, sifflements. « Les 34 ans d’expérience » monte sur scène. Capte et contrôle pour diminuer la tempé-rature de ses fans, il ouvre l’aventure musicale avec « Li kapab delivre w, nan tout tribilasyon… ». Les yeux fermés, plus d’un se laisse emporter par cette harmonie si sensible et si tendre. Un envol qui nous mène directement à no-tre terre d’origine où « Boukman » nous rappelle : « Ginen nou ye ». Le rythme change, deux jeunes danseuses, se joignent au show. On peut les compa-rer à deux colombes. Les musiciens se déchaînent. Sur la scène l’énergie est contagieuse. Théodore Beaubrun Ju-nior dit « Lòlò » agite ses dreadlocks. Le banc des tambourineurs unit force et technique. Dans la salle, ça commence à chauffer. Ce n’est que le deuxième morceau qui s’achève. La diva de la soirée, « Manzè », crie « Ayibobo » pour saluer le Parc. Et fait place hâtivement à une entrée instrumentale inouïe. Déjà une troisième prestation. La chaleur ne fait que s’intensifier. L’assistance participe pleinement à l’expression de ce qu’elle ressent : « Jah, Jah, we don’t want the war, nou pa vle la gè », crie-t-elle en symbiose avec les trois leads du groupe. La sonorisation libère une vibration par le biais de chacun des instruments. Un jeu d’ensemble prodigieux. « Jou sa », l’un des plus grands succès du groupe, suit la liste… et stimule ceux qui sont encore assis à se joindre à la centaine de gens rassemblés devant l’estrade. La musi-que s’enracine de plus en plus dans les veines du public. Un public conquis, passionné, accompagnant « Lòlò » et sa bande mot pour mot. À gorge dé-ployée, ils crient tous en chœur : « Nou p ap janm bliye, nou pap janm bliye, premye fwa, jou sila », « Ayibobo ». De tenue en tenue, les deux colombes reviennent en scène, cette fois avec les couleurs nationales, et exerce avec grâce une chorégraphie en compagnie de « Lòlò ». Entre feux d’artifices et jeu lumineux, « Manzè » fait un essai en a cappella avec « Imamou lele o » ; la foule répond « Kouman nou ye » et elle reprend le refrain plus d’une fois avant que les instruments viennent s’associer à la synchronisation. Le parc s’enflamme. Inimaginable mais réel. Une pluie d’applaudissements marque la fin de l’hymne à l’amour. « Lòlò » propose le titre à succès de la mérin-gue carnavalesque de l’année 2007, « Tipa tipa », « Voye yo jwe monopoli », réplique le public. Impossible de rester immobile. Vibration intense. Assistance réceptive et participative. Environ cinq minutes de …monopoli, les pros du groupe font une bifurcation de gamme. Ouïes attentives. Et c’est la mélodie de « kè m pa sote » qui jaillit. Déjà huit prestations sans répit. Ils ont une force intérieure mythique de s’exprimer, d’ex-térioriser et de projeter la puissance de leur tendance musicale racine. Quoi-

Quand« Racine et Reggae » partagent la même scène

que fatiguée, la foule s’oppose quand « Lòlò » affirme qu’il est l’heure pour la bande de s’éclipser. Comme pour ouvrir ce show, ils terminent avec les refrains « Peyi a fin tonbe » et « Won-golo wale » de James Germain. De 9 h 40 à 11 h, « Boukman Eksperyans » n’a donné aucune demi-mesure. « Steel Pulse », à vous de jouer !

« Steel Pulse » assureVenu tout droit de l’Europe, Steel

Pulse est reçu chaleureusement sous les feux d’artifices du Parc. Inspiré par Bob Marley et The Wailers, le groupe est composé de David Hinds au chant et à la composition, Basil Gabbidon à la guitare et dans les choeurs, Ronnie

Le vendredi 27 janvier 2012, une foule bien avisée a fait le déplacement pour ac-cueillir « Boukman Eksperyans » et « Steel Pulse », un groue reggae venu directement de France, sous l’initiative de Ayiti Pare, Jwilavi Production et Valério Canez. Sincèrement, les absents ont eu tort.

McQueen à la basse, à la batterie Steve Nisbett, sur le clavier Selwyn Brown, le percussionniste Alphonso « Fonso » Martin, et le chanteur (chœur) Michael Riley. Pour débuter, l’instrumental s’exprime durant une bonne dizaine de minutes. Ensuite, le groupe en-chaîne avec les meilleures chansons de son répertoire : « Kibudu, Manseta, Life without music, Abudu, Nyah Love, Check it out, Natidread, Hold on 4 Haïti… » Steel Pulse nous permet de voir sa sensibilité dans la musique « Hold on 4 Haïti », écrit spécialement pour supporter les Haïtiens lors du séisme survenu le 12 janvier 2012. Le reggae de Steel Pulse fait bouger le Parc Historique de la Canne à Sucre

sans réserve. Plus de 13 prestations. Les rastas se laissent traverser par la mélodie des accords du fameux guitariste de la bande. Une basse dont le grondement fait vibrer nos sens. Après la performance indélébile du légendaire « Boukman Eksperyans » on se doutait de celle de « Steel Pulse », pourtant ils ont fait bonne figure.

Une soirée lumineuse. « Boukman Eksperyans » a tout donné. « Steel Pulse » a assuré. Un public fort et iné-puisable. Ayiti Pare, Jwilavi Production et Valério Canez nous ont offert une nuit mémorable.

Élisée Dé[email protected]

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12 31 janvier 2012No 586

Pasteur Daniel est assis à une petite table du resto-cyber-café « Kafe net », en compagnie de Ronel et Yvon, les deux propriétaires de la boîte. C’est seulement en compagnie de ses copains que Daniel peut se défouler et être lui-même, car il n’a pas de secrets pour ses amis avec qui il a fait les quatre cents coups dans sa jeunesse.

Bénit soit l’homme qui n’a que des fils, le royaume des cieux lui appartient !

Daniel, m’pa frekante legliz se vre, mais même moi je sais que quelque chose cloche dans ce verset lui dit Yvon en portant son verre de Prestige à ses lèvres.

Et même si cette phrase était écrite dans la Bible, ajoute Ronel, de nos jours il ne serait pas politiquement correct d’ex-primer de telles idées en public. Medam feminis yo t ap manje w san yon grenn sèl… Ce sont des vampires, ces femmes-là. Mwen pè yo kon fizi de kou… Ronel sirote un petit Grenadia agrémenté d’un mélange cannelle et gingembre com-posé spécialement pour lui.

Messieurs, moi je vous dis, pitit fi se yon kalamite, avèk yo pa gen lapè ni nan tèt ni nan vant…

Se de Rachel wap pale oubyen de Baby ?

De Rachel bien sûr, m te deja konnen Maritza se yon ka pedu depi lontan!

Mais à quoi tu t’attendais, tu l’as reçue chez toi tu ne voudrais tout de même pas qu’elle devienne miraculeusement une sainte. Nous avons suffisamment débattu de la question…

Ouais ! Facile à dire. J’aurais bien aimé te voir à ma place. Pitit la debake an shango, tou limen comme les Casques bleus en territoire conquis. Se jwenn m vinn jwenn li tou enstale lè’m retounen

BR

EDJE

NN

BLU

ES

EPISODE 4

Depuis bientôt deux ans, Maritza, Baby pour les très intimes, vit chez son père, le pasteur Daniel Louissaint. Elle a débarqué au lendemain du séisme chez ce dernier, accompagnée de Steve, son jeune frère, révélant au grand jour le plus grand secret du pasteur : sa famille illégitime. Deuxième choc sismique dans la famille Louissaint. Baby s’installe, et la vie ne sera plus jamais la même pour elle et pour la famille de son père. Bredjenn ap antre sòti nan kay la, Les esprits s’échauffent, les langues se délient, les personnalités s’entrechoquent… La tension est à son comble. Bagay yo hot nan baz la!

lakay la wi, apre m te sot fè konsta de legliz mwen ki tonbe… Nou konn sa messieurs. M pat fouti mete’l deyò, elle me tient par les couilles, vous dis-je. Et voilà qu’elle est en train de corrompre Rachel, mon petit ange…

Franchement, moi, je n’arrive toujours pas à croire que Baby soit la demi-sœur de Carole, déclare Yvon. Elle est tellement douce, Carole, yon vre bonbon siwo. Li pran swen m lè m di nou sa. Je n’ai jamais été aussi bien de ma vie, mwen menm se nan lin de myel mwen ye depi 12 janvye. Chak fwa mwen sonje l mwen gentan o gadavou… Madanm mwen pa konn sa l fè pou mwen lè li leve pati ak ti moun yo. C’est vrai que c’est très dur d’envoyer des dollars u.s. à l’étranger pour la famille, mais la compensation vaut la peine.

Wi papa ! Moi à ta place je ne me ferais pas trop d’illusions, manmzèl gen pou sere yon supriz pou ou wi, déclare solennellement Ronel. Moi ces jeunes filles, je ne leur fais pas trop confiance… elles sont bonnes pour un plaisir passa-ger et rien d’autre! Yo toujou genyen yon nèg kap met manje sou tab la, epi a kote yo gen yon jenn gason kap mete suk sou bonbon yo… Veye zo w ti Yvon. Tu sais comment elles nous appellent, ceux de notre âge ?

Non, comment ? répond Yvon troublé.Mawozo !Gade Ronel, pa pèmèt ou ! Se pa

paske Gladys al kite w pou enkapasite a pou konprann tout fanm pa bon…

Zafè Gladys ! S’exclame Ronel. Kounye a m ap pran ti grenn ble a… m pa gen pann… se begle m ap fè ti medam yo begle nan lari a…

Atansyon pou viagra pa bloke kè w wi, patnè... répond Yvon avec un petit sourire cynique.

Messieurs, messieurs, voyons ! Je suis venu vous parler de mes problèmes avec Rachel epi nou chita nan yon bann chire pit.

Donk kisa w fè ak Rachel? lui deman-dent en chœur Ronel et Yvon

Messieurs vle pa vle, m’oblije fè De-nise rantre…

Denise, Denise m pa rekonèt li non, ki yès saa ? demande Ronel.

Tann mwen Daniel, Denise… Deni-se…. se pa DEN, Den m konnen an ?! Den gro tete? Précise Yvon.

Konbyen lòt Denise ou konnen m konnen, lâche Pasteur Daniel excédé.

Mon cher, m tèlman sezi, m’oblije konfime. M te kwè se sove ou te bezwen sove Rachel apa se bay wap bay louga-rou manje l.

Mais non, mais non. Denise a beau-coup changé, li konvèti, ce n’est plus la même femme, je vous assure. On a parlé deux heures au téléphone avant qu’elle ne décide de rentrer. Elle sait à quel point j’ai besoin d’aide avec Bernadette et la maison. Depuis qu’elle est rentrée, il y a une nette amélioration dans mes affaires et elle a vraiment pris Rachel sous son aile.

Si tu l’dis. Dit Ronel d’un air peu convaincu.

Bon messieurs kilè l ye la a, li gentan twazè ? Pasteur Daniel ôte son portable de la pochette attachée à sa ceinture, puis vérifie l’heure.

Fòk nou ekskize m on moman wi la mesye, M’gen yon apèl entanasyonal map tann a twazè ron et il est déjà moins cinq. Ronel, mwen mèt sèvi avèk biwo ou a ?

Faites donc, mon ami.Yvon et Ronel regardent Daniel s’en

aller d’un pas pressé vers la pièce du

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1331 janvier 2012No 586

fond, entrer puis refermer la porte der-rière lui sans jamais décoller ses yeux de l’écran de son Blackberry.

Ki tout bagay sa ?Je n’en sais pas plus que toi.Et cette Denise dont vous parliez ?

demande Ronel.Mon cher se mwen menn ki pou ba w

zen saa vre. Denise se ti sè madan Pastè. Franchman yo si tèlman diferan ou pa ta kwè yo menm manman menm papa. Tank Bernadèt ta l legliz, tank Denise ta p ouvè le kò. E pandan Pastè t ap file Bernadette, Denise sou bò pal t’ap file Pastè…

Rete, sa’w di la? Pa di’m Daniel te fè de Kabès.

Mon cher, li pat fè sa non, men se pat anvi a ki te manke l, paske se pa ti anfòm Den pat anfòm, tout ti mesyè nan Bwa patat yo te dèyè’l. Men se Daniel li te vle. Malerezman pou li, Daniel se legliz la li ta p chache.

Epi se moun sa a pastè di li mennen lakay li a ? Tèt chaje !

Hmmm… M tande manmzèl konvèti. Okay, men lap vini...

Messieurs, c’est dans la poche !Quoi donc ?Ils ont approuvé ma demande.Mais qui donc ?La mission de la “Church of the divine

blood”. Ils sont d’accord pour financer la reconstruction de l’église de la Ré-demption céleste à Delmas 33. Alléluia ! Fòk ma l di fidèl yo sa. Dans cinq jours, Brother John va rentrer pour conclure l’affaire officiellement, mezanmi m’ale. M resi pra l jwenn kòb pou m mete made-moiselle Maritza nan pansyon…

Une fois de plus, Yvon et Ronel regar-dent partir Daniel, puis se regardent l’un l’autre.

Mon cher Ronel, sonje m te di w sa « IL Y AURA DES PLEURS ET DES GRINCE-MENTS DE DENTS »

****Depuis la rafle policière au « Black

Dada », Rachel est sous condition D. Pas de téléphone portable, pas de radio (même les postes évangéliques, Radio Céleste, Angélique FM), encore moins de télé (même les chaînes chrétiennes

en week-end, Télé Gospel et Télé Voix du Paradis). Son père la conduit à l’école le matin et passe la prendre l’après-midi. Ce que Pasteur Daniel ne sait pas, c’est que Stéphania, la bonne amie de Rachel, permet à son amie d’utiliser son portable moyennant qu’elle lui fasse ses devoirs de français. Mais cette distance forcée ne fait que renforcer les sentiments de Rachel qui pense à Patrick même dans son sommeil.

Ce que Pasteur Daniel ne sait pas encore, c’est que ce vendredi l’école de Rachel a renvoyé les élèves à midi, au lieu de trois heures, parce que les profs vont en retraite pendant le week-end. Trois heures inespérées dont Rachel profite pour revoir Patrick qu’elle n’a pas vu depuis une semaine. Patrick l’attend chez Malou. Rachel se sent sur un nuage. Dady est là aussi.

M kontan wè w wi, love… an dire ou fè yon ti kase, ou te tèlman anvi wè m bebe?...

Patrick tient Rachel par la taille, ils sont appuyés contre un muret à côté de la chambre de Malou.

Ou konn sa… sinon je ne serais pas venue… m pa ka imajine sak tap pase si papa m te konnen ki kote m ye…

Rachel m kontan wè w anpil, bebe… m panse avè w tout tan… men si w pa vle kontrarye m big time, pa pale de fòkè yo rele papa w la… Mak men l sou figi m toujou… li mete san m deyò... m gen pou m tape l kan menm… konnen l pa konnen ki moun ki Patrick...

Oh, mais tu es trop violent, Patrick ! s’exclame Malou. Baby toujou di w sa, man. Wa fè Rachel pè. Ou se yon ekse-sif…

Je suis un excessif ? Comment ? M pa fè patnè an anyen epi li manyen m ?

Se vre li pa t dwe manyen w, mais il était énervé…

Ki boulshit wa p banm laa, Malou ! Eske ou te la nan komisarya a ? M just ta p di Rachel babay epi msye fonse sou mwen wi… msye se yon frekan. D’ailleurs chak fwa mwen pase kay Baby li gen yon jan pou l gade m… hmmm... li bezwen yon leson…

Exaspéré, Patrick tire un joint de la

poche de son maillot qu’il allume avec son briquet.

Men Patrick… répond enfin Rachel, se konsa papa m ye. Li pat gen anyen avè w. C’est aussi ma faute…

Avant même que Patrick réponde, Malou lui dit :

Patrick, mwen di w pa fimen bòz isit la… Matant mwen se moun ki antre nenpòt lè, m pa vle nan tchòbòl avè l.

Et puis, Patrick, tu m’avais promis d’ar-rêter… ou bliye chéri ? Rachel dépose un petit baiser sur les lèvres de Patrick.

Patrick ? Sispann fimen ? Saa se lè ma wè ma kwè ! Dady est assis sur le muret, Malou debout, appuyée contre lui.

Medam banm vag…, répond Patrick. De toute façon, ajoute Dady, pito Pa-

trick fimen, lè konsa msye manyè poze… Nèg saa vyolan… Patrick se yon vyolan wi, Rachel, ou konn sa ? Dady allonge le bras pour prendre le joint que Patrick lui passe.

Sur ces entrefaites arrivent Baby et Nico. On sent une sorte de tension entre les deux. Depuis que Baby a passé la nuit chez Nico à Pèlerin 6 le soir de la des-cente policière au club « Black Dada » et qu’elle a fait la rencontre de ses parents au petit matin, c’est la première fois qu’ils se revoient. Nico ne sait pas quelle attitude tenir vis-à-vis de Baby. Baby est surprise de voir sa sœur chez Malou. La présence de Rachel ajoute à son irrita-tion.

Qu’est-ce que tu fous là, Rachel ? M kwè w lekòl ?

Rachel est désarçonnée par la ques-tion brutale de Baby.

Heu… mon école a fait le renvoi à midi aujourd’hui et Malou m’avait dit…

Ki pwoblèm ou Baby ? Rachel vinn wè m… so what ? demande Patrick.

Wow... m pa t ap pale avè w, Patrick ! M pa gen pwoblèm non, mwen menm m soti lè m vle, m antre lè m vle, m pa gen pèsonn ki ka bloke m. Men lè bagay yo gate à cause de mademoiselle Rachel, se mwen ki responsab… se nan zòrey mwen Pastè ap grennen yon dal zo tenten. Et comme jusqu’à nouvel ordre je n’ai pas d’autre maison où aller, je suis bien obligée d’éviter des confrontations

trop fréquentes. Ce n’est pas comme certaines personnes qui habitent dans des villas sur les hauteurs…

Chill non, sister ! lui dit Patrick en lui entourant les épaules. Poze w…

Sa nou gen laa messieurs dames. Pa-trick ak Baby toujou sanble de kòk ki nan gagè, commente Dady.

Nico fait celui qui n’est pas concerné par la remarque de Baby. Il demande à Patrick de lui passer le joint. Pour faire diversion, il s’adresse à Rachel :

Rachel, on dirait que tu as maigri ? Li fè w byen, wi, chérie. Mezanmi, moun yo pi sexy toujou ! Patrick, m konprann ou wi, brother. Tèt ou cho. Sèlman, veye zo w ak Pastè a wi…

Pa fatige w, brother… tout bagay sou kontròl…

Se vre wi, Patrick, insiste Nico. M pa konn kisa ou fè Rachel, men mwen wè li vinn pi bèl… Rachel pa bay Patrick kle bonbon an non…

Rachel un peu gênée par les propos de Nico regarde Patrick amoureusement. Baby s’énerve. Elle s’adresse à Malou :

Malou, m te kwè ou pat vle baz la fimen lakay ou a ?

Le téléphone de Malou sonne à ce moment précis.

Allô ? Oui, je suis bien Malou. C’est qui ? Qui ? Commissaire Michel ? Mais je ne vois pas… Ah oui ! Se ou menm ki te fè m soti nan « Black Dada » lòt jou a… Hmmm… Merci encore. Oui, je vais mieux. Mais comment avez-vous eu mon numéro? Comment ? Ah, bon… je vois. Comment ? Vous voulez passer me voir ? Lakay mwen? Ah bon, vous connaissez mon adresse ? Vous venez ce soir même ? Heu… bon, sept heures, c’est d’accord…

Malou raccroche son téléphone et, furieuse, se tourne vers Dady qui prend un air désolé.

Sa m tande laa, Dady ??? Ou bay yon komisè polis nimewo telefòn mwen ak adrès mwen menm ???!!!

Sorry Malou, c’était la seule façon de ne pas dormir ce soir-là au poste de police…

I don’t care !!!! Wa p fout peye m sa chè, espèce de traitre!!!

A suivre…

Atteint d’une terrible maladie en 2009, Simon Innocent, connu sous le pseudo de Nono, a dû prendre congé de la scène. Une nouvelle reçue avec

beaucoup de peine par les mordus de la comédie haïtienne. En 2010 après le séisme, son état de santé s’est amélioré. Cependant, le rétablissement n’a pas été complet ; et en octobre 2011, il est à

nouveau frappé, une rechute qui a failli lui coûter la vie. Selon les diagnostics des médecins, Simon Innocent souffre d’une cirrhose du foie d’origine alcoolique, une maladie chronique caractérisée par une destruction des cellules hépatiques.

Quoique très connu dans le milieu cinématographique haïtien pour ses rôles hilarants dans « Chomeco », « Ale-louya », « Pòtoprens pa Paradi », avec son abdomen déformé par l’épanchement de

Nonose porte mieux

liquide dans sa cavité péritonéale, il était méconnaissable à la télé.

Le patient dont l’état de santé paraît moins inquiétant affirme avoir été un accro à l’alcool et à la cigarette.

« Mwen te yon gwo gwogmann. Mwen te si telman kwè nan alkòl la, m pat janm enterese ak manje. Mwen te ka bwè nenpòt de boutèy alkòl pa jou. Mwen te konn konsome byè anpil. Men mwen peye konsekans la. Jan nou ka wè

l la, vant mwen te monte byen gwo. Pou kounya, mwen fè mye. Doktè a retire dlo ki te nan vant mwen a. Trètman an poko fini ; aprè sa mwen genyen pou m al Kiba pou m al fè yon lavaj, gras a prezidan peyi a, ki pa janm lage m. Mwen konnen nouvèl maladi a atriste anpil moun nan peyi a, sitou moun ki renmen wè ko-medi m yo. M ap pwofite de moman sa a poum remesye tout moun ki te toujou ap sipote m ak lapriyè yo pandan m t ap soufri nan lopital. Gen yon seri de moun ki pat janm sispann voye je sou mwen : Moloskòt, Paul Villefranche, Jean-Claude Bourjolly (prezidan Asosyasyon Sineas Ayisyen), pwodiktè m Edner Jean ak doktè Jean Henry C. Gâteau ki konn sa l ap fè a byen. »

Sur son visage moins terne qu’au moment où on le présentait à la télé, l’es-poir commence à briller. « Nono soti nan bouch twou. Nono p ap mouri. » Ainsi, se montre-t-il confiant. Le désespoir n’y est plus, « Bondye rale m vini. »

Conscient de l’origine de sa maladie, Simon Innocent exhorte les jeunes à ne pas abuser de l’alcool : « Si se pat alkòl, mwen pa t ap kote m ye a [...] Mwen mande pou Bondye beni pèp ayisyen.

Allongé sur son petit lit, Nono n’a pas voulu rater cette occasion pour présen-ter le film de Jean Rony Lubin intitulé « Mariage d’antan », dont il est l’acteur principal. « Mwen ta renmen ayisyen gade fim sa. »

L’espoir fait vivre, Nono en est l’exem-ple vivant.

Lord Edwin [email protected]

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14 31 janvier 2012No 586

Les amis de Ticket ont dit sur

Carel PedreMèsi Bondye wap fè’m fini ak bagay

sa a demen! Pou lòt bagay yo m kon-nen wap jere’m!

Un animateur confiant !

Shortyluv Jjhhhhmmmmmmm. Coeur qui

soupire n’a pas ce qu’il désire.Vas y plus fort.

Karl Foster Candio‎#Dear Real Madrid, soley la klere,

syel la ble, timoun ap ri, zwazo ap chante... Jodi a sanble on bon jou pou bay Barca on 6-0 !.. .#justsaying

Fan désespéré cherche but dans la nature !

Hirohito DecatusNOU PRAL FE MALHEUR FOK TOUT

MOUN LA !!!!!!!!!HUM!!!HUM!!!!!Enfin des nouvelles de Comsee

Haiti ?

AS Tigresses-TigersPlus que 2 jours pour notre soirée

de Gala 40ème Anniversaire avec Mizik Mizik. Retirez vos cartes au prix de 500 Gdes à l’ avance à Presse Café (rue Rigaud) et Galata (rue faubert) PV

Où sont donc nos invitations. Allo Marckens Armony !

Cassandra Jeudi‎»Quand le mensonge prend

l’ascenseur, la verite prend l’escalier. Elle met plus de temps, mais elle fini toujours par arriver!»

De la vérité et des distances !

Karl Foster CandioSa fe on mwa wi... Alo Handy

Tibert Frederick Alexis Delva Jean Jules Bernard Gaspard Dorélien Jeho-Nephtey Abraham... Nou pa gen komisyon pou mwen ? #25Dec #Wedding

Foto ak videyo Karma

Fred HypeOooh Brital, sa Beat mwen an gen

avew pou Britalize l nan eta sa la? Bricks fin Boule l, Fantom Eklate l, Izo Masakre l, Konda Souflete l...Bann mechan! #teamredhot

Nous sommes impatients !

Joël Josephsi je devrais mourir cet après-midi,

tu voudrais me dire quoi?On attend des cartes postales !

Juliano Puzo You know you have a hit record

when the crowd sings the whole song for you!!!! Wow

Vérité, vérité!

Je devrais emprunter à ma gentille collègue, Angie Marie-Beeline Joseph, son titre de l’année dernière. «Et la fameuse ballade a pris fin». Oui, elle a été merveilleuse la ballade de cette année! Une programmation du tonnerre. Nous n’avons pas pu être sur tous les sites et sur tous les fronts à la fois; pour cela, il nous faudrait posséder les dons de dédoublement et d’ubiquité d’un Saint Padre Pio, le stigmatisé.

Nous n’avons donc pas assisté à tous les spectacles intéressants; et, person-nellement, je regrette d’avoir manqué la première grande soirée officielle au Parc Historique avec Angélika Niescier, le «Ruben Dantas Group» et Keelylee Evans. J’ai raté également le groupe chilien «Marraqueta» et j;en suis frustré. Le point faible à notre avis a été la Suisse.

Je ne tenais absolument pas à louper la soirée de clôture; je ne me le pardon-nerais pas. C’était un superbe menu: le «Jed Levy Quartet» groupe de jazz amé-ricain; la chanteuse haïtiano-américaine Félina Backer; finalement le fantastique saxophoniste guadeloupéen Jacques Schwarz-Bart et son projet «Jazz Racine Haiti».

- JED LEVY QUARTET -La présentatrice générale, délicieuse

brunettte, aux belles gambettes, cède la place à Régine René de l’ambassade américaine qui introduit les musiciens: au saxophone ténor, Jed Lévy; un pianiste,

Festival de jazz/Clôture/Parc Historique/28 Janvier 2012

«Un beau et colorépoint d’orgue à la fête»

un contrebassiste, et un batteur. Soit une formule assez classique de quartette. Ces quatre amis et complices, jouent un jazz dans la tradition des rythmes typiques et américains. Ce qui ravit les puristes. Un tempo de «fast swing» pour débuter; un morceau avec de brefs changements de cadences, composition du groupe où le leader fait preuve de pondération et d’équilibre dans son phrasé, entre les tendances «Bop» et «Cool». En deuxième lieu, une ballade moyenne, sur un rythme à la mode, d’origines «Pop» et la-tine; c’est le genre ‘’fusion», très contem-porain. C’est du «binaire» accoustique en somme: «Ministry song». En troisième lieu une version «Bop» sur tempo rapide et enlevé de «Cry me a river». Pour finir, il y a la cerise sur le gâteau: un traitement original, époustoufflant de la chanson française, enfantine «Frère Jacques», avec un rythme de basse proche de notre «Kongo». Les quatre instrumentistes, globalement, dans des dérives moder-nes savantes et chromatiques, belles et abtraites, se sont éloignés des thèmes de base, s’envolant vers la stratosphère mu-sicale pour revenir et atterrir, en finale, à l’aérodrome des canevas d’origine. Solos aux secrets bien gardés.

- FELINA BACKER -Cette chanteuse américaine, de pa-

rents haïtiens émigrés, chaleureuse avec son créole mêlé d’anglais, détentrice de nombreuses distinctions dans la caté-

gorie «Gospel», nous a fait revenir à un jazz moins savant et plus convivial,plus proche des oreilles moyennes et des néophytes.

Elle est accompagnée d’une brochet-te de bons musiciens, compatriotes ou américains, tels Eddy Bourjolly à la gui-tare, Welmyr Jean-Pierre au piano, Omar - ainsi connu - à la trompette, James «Tiga» Jean-Baptiste au tambour, Chris ... à la basse, et un batteur. Des standards de jazz vocal et des thèmes folkloriques ou populaires sont à la base de son réper-toire: «Complainte paysanne» de Raoul Guillaume; «Autumn leaves» ou «Les feuilles mortes» de Kosma - Prévert-Mer-cier; «It don’t mean a thing» de Duke El-lington, insistant sur ce critère important et délaissé aujourd’hui: le swing; «Fever». Rythmes: Funk-contredanse, et medium ou «fast» swing. Bons commentaires de Welmyr, de Eddy ou d’Omar.

Le rendement de la chanteuse, dans le genre jazz est certes agréable, le style vocal est standardisé, rappelant les grands modèles féminins; il y a du scat. Mais on sent que le domaine de prédilec-tion de la vocaliste est plutôt le gospel. En tout cas, ses performances ont été bonnes ce soir-là.

- JACQUES SCHWARZ-BART ET JAZZ RACINE HAITI -

C’est le clou de la soirée, et je ne m’attendais pas à cela. Je ne savais pas l’intérêt de ce grand musicien franco-antillais pour notre folklore vaudou, et je me sens honoré et très fier. Jacques Schwarz-Bart a pris contact avec nos rythmes et mélodies traditionnels par le biais de sa mère.

Il n’est certes pas le premier jazzman

à travailler sur nos «racines» musicales; ce serait faire un affront à la mémoire de tous ses prédécesseurs; Titte Pascal et son «AIZAN», Thurgot Théodat et «Badji»; «Buyu Ambroise», «Mushi Widmaier et son afro-kreyol-jazz. Mais, poussées à ce point-là ... Je n’ai jamais entendu de telles explorations dans l’improvisation!

Ce saxophone ténor et moderne, ancien de la Berklee school de musi-que à Boston, concilie dans son jeu des concepts chromatiques quasi-atonaux, et l’attitude expressionniste, «tonale libre», héritée du «free», intégrée aux styles antérieurs qui sont renouvelés en conséquence. Nos thèmes folkloriques lui servent de tremplins, de jalons pour des voyages en pays lointains, aux paysa-ges abstraits, sauvages, métaphysiques ou cérébraux.

Le saxophoniste avait pour compa-gnons d’aventure: le serbe Milan Mila-novitch au piano; le trinidadien, Etienne Charles à la trompette; notre compatrio-te, le houngan et grand tambourineur, Gaston Jean-Baptiste dit «Bonga», Ferenc Nemet à la batterie; le «newricain» Lu-ques Curtis à la contrebasse; la chanteuse Mélanie Charles, tiraillée entre le jazz, le chant classique ou folklorique, jouant de la flûte traversière. James Germain était également invité à la fête.

Au programme: un morceau d’intro-duction, yanvalou, avec la belle voix de Mélanie Charles; un morceau dédié à :’’Ogoun Feray»; «Kouzen ZAKA» avec Mé-lanie, encore; «Blues Dion-Dion» avec un rythme afro-cubain, genre cha-cha-cha; «Solo Kwa lamitan» chanté par James Germain, encadré du sax et du tambour; «Zoklimo», de nouveau avec Mélanie Charles. Ajoutons un bonus en rappel.

Trois concerts étourdissants. Adieu à la 6ème édition! A l’année prochaine!

Roland Léonard

la chanteuse Felina Backer

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1531 janvier 2012No 586

DE VOUS A MOIDE VOUS A MOI

C’est bien connu : la plupart des gens se croient plus futés, plus intelligents, plus débrouillards que

tous les autres gens. Ce n’est pas mauvais tant qu’ils gardent leur opinion (fausse bien entendu) dans leur cœur ; mais qu’ils aillent en faire usage en toute si-tuation, eh bien personne « ne reste avec eux », et c’est tout à fait logique qu’ils trouvent la monnaie de leur pièce.

Mais c’est justement là que le bât blesse : ils ne sortent jamais aucune pièce, donc si on leur rend de la mon-naie, c’est encore eux qui gagnent ! Une woulib de plus!

Ne cherchez pas loin, les woulibeurs sont partout. Et même si je ne suis pas de toutes les couches sociales (je n’ai pas le don d’ubiquité – cherchez le mot sur Google si vous détestez le dictionnaire), je sais logiquement que cette catégorie d’individus ne saurait appartenir à une seule classe sociale. D’où mon conseil de regarder juste sous vos yeux, et vous verrez si se mwen ki renmen zen!

La scène se passe partout où il y a plus d’une personne. Hahahaha ! Cette phrase me rappelle l’entrevue de ce sergent au prénom juif avec lapsus, qui, juste après le coup de Cédras, avait déclaré : « les réunions de plus d’une personne sont interdites » Le woulibeur dépérirait si pareille mesure était mainte-nue ; parce que, comme tout parasite, il a besoin que ses racines puisent quelque part les ingrédients essentiels à sa survie.

Notre question maintenant : « com-ment le détecter? Comment l’affronter? Pourquoi pratiquer quelqu’un comme cela? Qu’est-ce qui le pousse à agir ainsi? etc. etc ». Le détecter est facile, mais cer-taines personnes sont assez idiotes pour confondre abus et intérêt. Elles ont be-soin de se sentir importantes, sollicitées (pou y-al plenyen apre !). D’autres sont trop faibles pour préférer subir une ex-ploitation honteuse d’un plus idiot plutôt que de réduire leur cercle « d’amis » . Notez bien que « personnes » a ici le sens de « êtres humains », et messieurs, vous êtes bel et bien inclus dans le terme.

Et pourquoi agit-il ainsi en réalité ?

WOULIBEUR UN VIL METIER

Notez bien qu’il n’y a là aucun cas rele-vant de la phychologie. Le bon sens élé-mentaire permet de comprendre quand on à affaire avec un vagabond, habillé ou non. Mais qui est-il donc ? Et comment s’en défaire ?

Le woulibeur est cet ami qui fait exac-tement, dans votre relation, ce que dit le mot : lap’ pran woulib ! Avez-vous déjà côtoyé ce genre de personnes qui, dès que vous prononcez « voyage », avait déjà une liste de requêtes ! Et svp de choses qui auraient pu très bien s’acqué-rir sans mourir en Haïti. Et c’est vous qui allez débourser, tout naturellement. Vous dites que vous devez passer au super-marché, et ils avaient besoin d’une quan-tité de choses depuis longtemps, mais le market n’est pas sur leur chemin. Très bien! Et l’argent? Quand passe le payroll, il n’est pas distribué sur leur chemin non plus? Hein?

Le woulibeur s’arrange pour être tou-jours chez vous à l’heure du deuxième repas. C’est vrai qu’on dit que le silence est d’or mais dans certains cas, il faut vraiment crier au secours, sinon cet évènement, pardon cet individu, volera même l’or contenu dans ce proverb !

Imaginez, vous avez quelqu’un dans votre voiture, affamé vous passez acheter un plat et par courtoisie, vous en offrez – mieux même, vous commandez un plat pour votre woulibeur. Bon là on ne peut l’accuser de rien, il n’a rien sollicité. Mais comment expliquer que chaque fois qu’il vous revoit, sa première question est : « kileu ‘wap‘ menenm anko nan ti fritay la ou bien nan ti restoran-an? » Et moi, du ton le plus sympathique qui soit : « machann lan pa levé non, li toujou nan menm adress la e li vann tout kalite moun ! »

« Sak gen pou bwè lakay ou a ? Ou bien « ki manje-w te kyuit jodia ? map mouri grangou ! » Eh bien ce ne sera pas sur ma conscience, parce que ceux qui l’ignoraient savent maintenant que nou touuuuuuuuuuuut ap pasé ! Donc mourez en paix, mais ne touchez pas à mon frigo ou mes poêlons sur le four ! Sauf si vous êtes venu les mains pleines

(même si c’est une seule main) question de courtoisie et de décence.

Un programme se planifie, le wouli-beur – bien entendu – n’a pas envie de conduire la nuit et cherche qui voudra bien passer le prendre. Pas de mal, moi non plus je n’aime pas conduire la nuit, mais j’ai la gentillesse de proposer qu’on aille dans ma voiture ou que je participe aux frais d’essence. Très bien, la nuit ne lui convient pas pour conduire, mais nous allons à la mer, et avant même de confirmer notre destination, il demande déjà qui viendra le chercher !

Le woulibeur a chez lui toute une collection de choses qui ne lui appartien-nent pas : parapluies, livres, CDs, DVDs, bols à deux ou trois compartiments, Tic-ket magazine (il n’a pas d’abonnement, il lit seulement de temps en temps, mais il m’a tout piqué !)

C’est le genre à vous envoyer un « ap-pelez-moi back» à partir d’un Natcom. Oui, il inventera ce service qui n’existe pas encore avec cette compagnie, just pou’l pran on woulib sou ou !

Bon, jusque-là encore, c’est des gens que vous connaissez ils ne vous « font plus saisir » ! Mais que dire de ceux que vous rencontrez pour la première fois et qui, sans honte sans sentiment, vous poussent une demande en vous disant carrément – ô suprême audace – « qu’ils voulaient vous demander ci ou ça depuis longtemps ». Bon moi ce qui m’indispose suprêmement, c’est quand ils commencent leur phrase avec « mwen konnen ou konn tout moun » ! De vous à moi, je m’énerve rien qu’en pensant à ceci, et cela risque de me faire perdre le sommeil. Je m’arrête donc là, sinon je ne pourrai pas conduire demain matin pour aller au travail, e se on woulib m-ap bije mande !

Sister M*

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16 31 janvier 2012No 586