Gabriel Galand : Une monnaie à garantie totale, une vieille idée qui fait son chemin

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  • 8/2/2019 Gabriel Galand : Une monnaie garantie totale, une vieille ide qui fait son chemin

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    Une monnaie garantie totale,

    une vieille ide qui fait son chemin

    Gabriel Galand1(19 Mars 2012)

    Rsum

    Les crises financires du pass ont pour cause profonde une cration montaire incontrle. Pour rsoudreles crises financires il faut donc contrler la cration montaire et la retirer aux organismes bancaires, qui commetous les acteurs de lconomie peuvent tre victimes dune bulle deuphorie.

    Les propositions de garantie totale de la monnaie, ou 100% monnaie, remontent au 19me sicle, et ontt proposes sous forme pure ou quivalente par des conomistes aussi connus que Walras, Ricardo, Von Mises,Fisher, Friedman, Allais, Minsky, Tobin.

    La mise en uvre du systme est simple, notamment si comme nous le proposons, la garantie est donneunilatralement par la Banque Centrale. La rgulation de la masse montaire sen trouve facilite, ainsi que largulation des taux de change.

    Introduction

    La crise financire de 2007-2008 a rappel la douloureuse ralit. Le systmefinancier international a encore failli, aprs quune nouvelle fois la longue srie des crisesqui lont prcde eurent t oublies. Il faut donc de nouveau rouvrir le dossier et essayerdaller au fond, en esprant, cette fois-ci, aller plus loin.

    Dabord, quel est lenjeu ? Une crise financire, par dfinition, met en danger tout oupartie du systme financier. Les banques sont fragilises, et avec elles, le systme depaiement (comptes vue des agents conomiques), ainsi que le systme de crdit lconomie. Lenjeu est doncde mettre labri la fois les disponibilits des agentsconomiques et le financement de lconomie relle.

    Or comment peut se nouer une crise financire ? Le scnario est en gnral lesuivant. Dabord, un march particulier, ou lconomie entire dun pays, est en forte

    croissance. Ensuite, tout le monde croit dur comme fer la poursuite de la croissance, ycompris les financiers, qui prtent de plus en plus, ou fournissent le cadre une spculation la hausse par des drivs divers et varis. La croissance se transforme en bulledangereuse lorsque survient la surestimation des possibilits du march et une exubranceirrationnelle qui fait oublier le prix rel des actifs pour le remplacer par le prix potentiel derevente, et lorsque les financiers valident cette dmarche par une cration montaireexcessive. Car il faut bien que cette valeur nouvelle mobilise dans lachat des actifs viennede quelque part.

    A la racine dune crise financire qui menace de stendre, il y a toujours au moinsun actif dont le prix monte beaucoup, voire lensemble des valeurs boursires. En 1929 cestlensemble de la bourse des USA. En 1987 cest lensemble des bourses mondiales. En 1989cest la bourse et limmobilier japonais ; en 1997, les bourses et limmobilier de plusieurs

    pays asiatiques (notamment la Thalande). En 2001, les actions du secteur Internetsenvolent. Par contre en 1980, cest largent mtal qui a nourri la spculation. Dans tousces cas, il est reconnu que les liquidits taient abondantes et le financement desspculateurs facile. Cette spculation peut aussi se tourner vers les taux de changes quiparaissent fragiles, les exemples sont les pays dollariss (Mexique 1994, Argentine 2001),la Russie en 1998, ou les mcanismes dharmonisation comme le SME (1992 et 1993). Laussi, les spculateurs ont mobilis des fonds importants qui leurs ont t fournis par unecration montaire complaisante.

    La racine du mal est donc dans le pouvoir de cration montaire dcentralis et plusprcisment dans la possibilit de couverture fractionnaire des dpts. Ce systme a degraves dfauts :

    1 Erasme ; Chmage et Monnaie.

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    - Il mlange les fonctions bancaires et introduit ainsi lala moral du trop gros poursombrer . Lors dune crise financire, le gouvernement doit sauver les banques poursauver les dpts.

    - Il rend lconomie instable puisque de la monnaie liquide, volatile par nature, na pas decontrepartie liquide. Il suffit que des banquiers astucieux rassemblent des clientsspculateurs qui nont gure besoin de billets la mesure des millions changs pour avoirun effet de levier qui peut dpasser 50 lorsque les rserves obligatoires sont commeaujourdhui en dessous de 2%. Des bulles spculatives sont invitables.

    - Elle rend la cration montaire et lensemble de lconomie pro cyclique.

    - Le taux dintrt ne reprsente plus lquilibre des fonds prtables. Il devient un outilindirect et inefficace de contrle de la cration montaire. Par voie de consquence, lapolitique montaire devient peu efficace. Le cas typique est celui de la zone euro, pourlaquelle la BCE est bien incapable de fixer un taux dintrt optimal pour tous les paysde la zone la fois, et svertue relancer lconomie en ne russissant qu nourrirlinflation spculative des actifs.

    Ce qui prcde suggre clairement quil faut plus de rgulation. Jusqu ce jour, latendance a t daugmenterla capitalisation des banques pour tenter de diminuer leffet de

    levier2, et de renforcer toutes les rglementations prudentielles sur les ratios respecter.On espre ainsi rassurer les agents conomiques quand la solidit des entits quidtiennent leurs avoirs. Cest en ralit illusoire. Comme la bien expliqu J. Kay (2009), lesrgles doivent tre vrifies par des contrleurs qui sont sujets comme tout le monde leuphorie des priodes fasteset ne prsentent pas toujours des garanties dindpendancesur des dures longues. Par ailleurs les financiers inventent constamment des moyens detourner ces rgles. Il faut donc aller plus loin et changer les structures. Il faut en ralit tuerleffet de levier, mettre les banquiers labri de leurs propres tentations et leur retirer lepouvoir de cration montaire. Ceci nest nullement utopique.

    Nombre dconomistes, certains parmi les plus clbres, ont cherch et propos desrformes pour sparer la cration de monnaie de la distribution du crdit. La quasi-totalitde ces propositions sont fondes sur le principe dune garantie totale de la monnaie, oucouverture 100%, qui supprime la possibilit pour le prteur de ne couvrir son prt quepartiellement. Au 19me sicle et au dbut du 20me, les auteurs voyaient la couverture enespces mtalliques. Citons Ricardo (1920), Walras (1892), Von Mises (1928). Plusrcemment, on optait plutt pour une couverture en monnaie de base ou monnaie centrale.Citons notamment le Groupe de Chicago (1933), Fisher (1935), Friedman (1959), Allais(1947, 1977), Gomez (2010). Dautres ont mis laccent sur la scurit des dpts et ontinvent le Narrow Banking (banques troites). Il sagit entre autres de Minsky (1984),Tobin (1985) et J.Kay (2009). Ce souci les conduit comme les autres rejeter la couverturefractionnaire des dpts vue, et prconiser une couverture par des actifs srs , dansleur esprit des titres dEtat, systme qui rejoint en fait la couverture par monnaie de base3.

    Nous ne parlerons ici que du systme garantie 100% par de la monnaie de banquecentrale, assorti dune sparation des fonctions bancaires, qui nous parat tre le plussimple et le plus efficace.

    Une bonne synthse de la mise en uvre dun systme couverture totale par de lamonnaie centrale dans une conomie moderne est larticle de C. Gomez (2010) Une"vieille" ide peut-elle sauver lconomie mondiale . Nous lui avons emprunt nombredides et de rfrences. Toutefois, nous diffrons sur les points suivants

    - Alors que, comme beaucoup dautres auteurs, il mle couverture 100% et rachat de ladette de lEtat par un systme de prts remboursables aux banques, nous sparons ces 2mcanismes en supprimant le prt remboursable, ce qui change la fois la philosophie du

    2 Pour prserver un systme suppos le meilleur, on strilise des capitaux qui pourraient tre mieux employsailleurs. La structure actuelle nest donc pas optimale de ce point de vue.

    3En effet, si seul lEtat peut montiser sa dette, la monnaie centrale quil peroit se retrouve, ds quil ladpense, au compte des banques dont les clients reoivent lquivalent de la dpense de lEtat. La garantie 100% est ralise si en mme temps on assujettit les banques un taux de Rserves Obligatoires de 100%.

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    projet et les modalits de sa mise en uvre. Nous montrons alors la faisabilit de cenouveau projet.

    - C. Gomez parle peu de la cration montaire et de sa rgulation aprs la phase de mise enplace. Nous insisterons donc sur ce point.

    - Nous dveloppons les problmes poss par la protection des dpts terme et du systme

    de crdit alors que C. Gomez nen parle gure.- Les influences respectives dun systme rform avec le reste du monde (tant que lesystme montaire international nest pas lui-mme rform) sont peu traites et nousessayons de prciser les problmes poss.

    Nous commencerons donc dans la premire section par rappeler le principe de larforme4. Ce principe sera trs similaire celui propos par C. Gomez et M. Allais. Dans ladeuxime section, nous dcrirons la mise en uvre telle que nous la voyons. Celle-ci estnouvelle. Dans la troisime section nous dvelopperons les avantages et inconvnients de larforme. Dans la quatrime section nous parlerons de la cration montaire dans le tempset de sa rgulation ainsi que du problme des interactions avec lextrieur. La derniresection conclura.

    A. Le principe de la rforme

    1. Les fonctions bancaires sont spares5 :

    On distingue dune part les Compagnies de Services Montaires, ou CSM, qui negrent que les dpts et ne font pas de crdit, et les Banques de Financement, ou BF, quifont du crdit mais ne grent que des dpts terme. A ce niveau, tous les auteurs saufI. Fisher insistent sur la ncessaire sparation juridique des fonctions. Toute connexionentre ces 2 fonctions ne peut que susciter des procds aussi gniaux que nfastes pourrtablir une substituabilit entre les dpts terme et les dpts vue et ruiner ainsi lacouverture totale.

    Allais prconise en plus de sparer les banques daffaire des banques definancement. Ce point est sans incidence sur la structure de la cration montaire mais

    nest pas neutre concernant le crdit et les dpts terme. Nous y reviendrons donc plusloin.

    2. Les dpts vue dans les CSM sont couverts 100% par de la monnaie centrale :

    Cette norme masse de monnaie centrale ne peut-tre fournie que par la BanqueCentrale. Les auteurs se partagent sur le procd pour la fourniture de cette monnaie debase. Certains prconisent lachat dactifs aux banques (Fisher), dautres le prt (Friedman,Allais, Gomez), dautres enfin le don pur et simple. C. Gomez cite comme partisan de cedernier procd Higgins6 (1941), et ajoute que le choix a peu dimpact sur le sujet tudi.Nous prconisons aussi le don, qui a lavantage de simplifier grandement le processus, sansconsquence particulire, puisque la monnaie correspondante est immdiatement gele. Il aaussi pour avantage de sparer nettement la garantie des dpts et le rachat de la dette delEtat, qui peuvent ainsi tre dissocis dans le temps.

    Nous verrons que ce don peut aussi tre interprt comme une dotation en capital,qui pourrait appeler une contrepartie en prise de participation de lEtat. Dun autre ct, laprofession bancaire peut argumenter quelle na pas payer pour une garantie dont elle nefera rien. La solution finale dpendra du contexte au moment de la rforme

    3. Les BF ne font que de lintermdiation :

    Les BF pratiquent des prts comme elles le faisaient auparavant, mais elles nepeuvent avoir comme ressources que des dpts dpargne terme. Allais ajoute quil fautinterdire la transformation financire, cest--dire que les BF ne pourraient pas prter

    4 La zone montaire concerne par la rforme est celle supervise par une banque centrale. Pour fixer les ides, onpeut prendre comme exemple la zone euro et la BCE.5 Nous conservons la terminologie Gomez-Allais des fonctions bancaires et des tablissements associs.6Nous navons pu trouver cette rfrencepour linstant.

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    terme plus long que celui du dpt qui sert de contrepartie. Mme si cette transformationdoit tre encadre, il parat difficile, au moins immdiatement, de la supprimercompltement. En particulier, ce serait la mort du logement social financ par le livret A. Lasolution est sans doute de dterminer une limite suprieure du terme de chaque catgoriede prt en fonction de sa contrepartie, sans quelle soit ncessairement identique, et ausside prvoir des exceptions en fonction des oprateurs.

    4. La distinction entre dpts vue et dpts terme :

    Aujourdhui, il existe ce quon pourrait appeler de lpargne vue, qui est un produithybride entre pargne et dpt vue. Dune part il est rmunr. Dautre part, trssouvent, il peut tre transform en 1 clic en dpt vue. Sur certains de ces produitson peut mme tirer des billets directement du compte correspondant ou mettre deschques. Il est clair que la rforme demande de placer une barrire plus nette entre lesdeux types de dpt. Un dpt terme (qui sera sur un compte chez une BF) ne pourratre mobilis immdiatement. Le dlai est fixer par la loi, mais devrait tre idalement deplusieurs jours. A cause de ce point, on peut sattendre au moment de la rforme uncertain transfert des dpts terme court vers les dpts vue.

    5. Les services et la rmunration des CSM :

    Les CSM grent les moyens de paiements (tenue des comptes, excution deschques et virement, mouvements de monnaie fiduciaire) et pourraient aussi assurer,comme le suggre C. Gomez, certains services de courtage, y compris vers leurs collguesdes BF, voire mme de dtention de titres, pourvu quils soient sans risque pour la CSMelle-mme. Dans ces conditions, tous ces services devraient tre rmunrs.

    Cette rmunration est dj utilise aujourdhui (assez peu en France part defaibles frais de tenue de compte et une petite rmunration des chques). Elle devrait sansdoute tre augmente. Si elle tait croissante avec le volume de lencaisse, elle pourraitdissuader la thsaurisation et stabiliser la vitesse de circulation de la monnaie. Au total, leproblme de la rmunration des CSM ne devrait pas poser de problme majeur comptetenu du peu de capital ncessaire.

    B. La mise en uvre

    Concernant la sparation oprationnelle des services, qui sont actuellementcontenus dans une socit unique, les problmes seraient moindres quon ne pourrait lecraindre, si on en crot des connaisseurs de la structure actuelle des banques, notammentC. Gomez, qui a une connaissance par lintrieur de ces structures7. Il pense que lesbanques sont dj aujourdhui structures par mtiers, et que la sparation telle que celleenvisage ici ne poserait aucun problme majeur .

    Concernant le processus comptable, il est galement assez simple

    1. La situation avant la rforme :

    Nous nous contentons de prsenter les postes du bilan concerns par lopration.Nous prenons au dpart les mmes montants que C. Gomez pour quon voie bien lesdiffrences que nous introduisons dans le processus

    BANQUE

    ACTIF PASSIF

    Crances 1000 DAV 200

    DAT 800

    Total 1000 Total 1000

    On suppose donc que la banque, sur un total de 1000, dtient 20% de DAV (dpts vue), le reste en DAT (dpts terme).

    7Aprs une carrire universitaire, il a occup des fonctions importantes dans la banque dinvestissement dunegrande institution financire, tant en Europe quen Asie.

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    2. La prparation :

    BANQUE BANQUE CENTRALE

    ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF

    Monn. centrale 360 DAV 200 Garantie 360 Banque 360

    Crances 1000 DAT 800

    Rserve 360

    Total 1360 Total 1360 Total 360 Total 360

    On suppose ici que la CSM qui sera forme hritera de 100% des DAV et de 20% desDAT, suivant ainsi notre raisonnement indiqu plus haut daprs lequel certains DAT actuelssont de lpargne liquide, qui passera en DAV pour rester disponible. On doit donc garantir200 + 800 x 20% = 360. Bien entendu, ce montant peut tre ajust par la suite.

    La Banque Centrale inscrit au passif cette somme au crdit des banques. Encontrepartie, elle inscrit cette opration au bilan sous un nom adhoc , sil sagit de donpur et simple8, car il ne sagit pas dune vraie crance ni dun actif mobilisable. Sil sagit

    dune prise de contrle partiel par lEtat, elle linscrit comme tel et il sagit alors dun actifbien rel.

    Ct Banque, cette somme est inscrite lactifcomme le contenu du compte qui estdans les livres de la Banque Centrale. Au passif, elle est mise en Rserve , une rservespciale cre pour lopration. Sil y a participation de lEtat, la somme peut tre inscrite aucompte Capital .

    Notons que le processus propos ici ne ncessite ni prt massif aux banques, niremboursement par celles-ci, et donne plus de souplesse la politique de la banquecentrale.

    3. La sparation :

    CSM BF BANQUE CENTRALE

    ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF

    Monn. Centrale 360 DAV 360 Crances 1000 DAT 640 Garantie 360 Banque 360

    Rserves 360

    Total 360 Total 360 Total 1000 Total 1000 Total 360 Total 360

    On fait simplement passer les DAV, ainsi que leur contrepartie en monnaie centrale,de la Banque vers la CSM.

    Lopration est alors termine, et on peut passer au fonctionnement normalpermanent.

    4. Fonctionnement permanent :Le systme financier secondaire (CSM et BF) naplus linitiative de crer de la

    monnaie, et toute nouvelle monnaie ne peut apparatre que si la Banque Centrale fournit lagarantie. Pour ce faire, elle peut acheter des crances. Et pour montrer que la garantietotale se maintient alors automatiquement, nous allons considrer 2 cas, suivant quelleachte sur le march secondaire une crance quelconque, ou quelle achte lEtat sur lemarch primaire. Ce dernier cas est le plus simple, nous le traiterons en premier

    8Il y a toujours une telle inscription ad hoc lorsque la Banque cen trale donne de la monnaie qui ne sera pasrembourse. Par exemple elle avait inscrit Avances au Trsor lorsquelle crditait le Trsor davances nonremboursables.

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    Oprations CSM BANQUE CENTRALE

    ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF

    Achat au Trsor Titres +100 Trs. Publ. +100

    Dpense de lEtatMonn. Centrale +100 Client X +100

    Trs. Publ.

    CSM

    -100

    +100

    Situation finale Monn. Centrale +100 Client X +100 Titres +100 CSM +100

    On voit que dans un premier temps la Banque Centrale acquiert le titre et le paie auTrsor Public, ce qui crdite le compte de celui-ci. Dans un deuxime temps, lEtat dpensecet argent auprs dun agent X qui a un compte dans une CSM. Lopration se solde par desaugmentations gales dun compte courant, donc de la masse montaire et de sa garantieen monnaie centrale.

    Examinons maintenant le cas de lachat dune crance sur le march secondaire.Soit le titre de crance est dtenu par une BF, qui a prt un dbiteur, soit il est dtenupar un agent non financier, et gard dans un compte-titre qui pourrait tre gr par uneCSM. Le cas le plus illustratif tant celui de la BF, nous montrons celui-ci. Dans le schmaci-dessous, les BF nont pas de compte en banque centrale, les mouvements de monnaie

    dont elles ont besoin se font travers des comptes dans les CSM, comme pour les autresagents conomiques9. Si elles devaient garder un compte en banque centrale,essentiellement pour des raisons annexes, le schma serait similaire et plutt simplifi.

    Au dpart, une BF dtient une crance son actif.

    CSM BF BANQUE CENTRALE

    ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF

    La BC achte

    le titre

    BC +100 BF +100 Titres

    CSM

    - 100

    +100

    Titres +100 CSM +100

    La BF prte

    ses disponibilits

    BF

    Cl. X

    -100

    +100

    CSM

    Crance X

    -100

    +100

    Situation finale BC +100 Cl. X +100 Titres +100 CSM +100

    Premire opration, la Banque Centrale acquiert le titre et crdite la BF, qui voit soncompte en CSM monter dautant. Notons que ds ce moment la masse montaire et lamonnaie centrale qui la garantit ont mont dautant. Nous avons poursuivi par la deuximeopration, par laquelle la BF prte un agent X la monnaie dont elle dispose par la vente dutitre. Ceci permet daboutir une situation finale tout fait identique au cas prcdent.

    On sapercevrait en examinant ventuellement dautres variantes que la situationdarrive est toujours la mme. Ceci vient du fait qu partir du moment o seule la banquecentrale peut crer de la monnaie, elle ne peut le faire quen montisant un actifau profitdun tiers. Cet actif a pour contrepartie une somme en monnaie centrale de mme montant,quelle verse au vendeur de lactif. Si ce vendeur na pas de compte en Banque Centrale, le

    fonctionnement normal de larticulation entre monnaie centrale et monnaie secondaireamne une augmentation immdiate de la masse de monnaie secondaire, dont la garantieest la monnaie centrale qui la gnre. Si ce tiers a un compte la Banque Centrale, lagarantie est mise en place immdiatement, mais la gnration de la monnaie secondairecorrespondante est diffre jusqu ce que le tiers dpense cet argent auprs dun tiers ordinaire . On voit que de ce point de vue il vaut mieux que les BF naient pas de compte la Banque Centrale. Comme lEtat emprunte en gnral pour dpenser, on est alors srque tout achat de titre par la Banque Centrale gnre le mme montant de monnaiesecondaire et que la garantie de celle-ci en monnaie centrale est automatiquement assure.

    9Pour le fonctionnement du systme montaire, il ny a aucune ncessit que les BF aien t un compte en banquecentrale.

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    C. Consquences, avantages et inconvnients

    1. La gestion quantitative de la monnaie :

    Il est clair que dans le systme propos, la Banque Centrale est matresse de lagnration montaire. Elle peut donc mettre en circulation la quantit exacte de monnaiequelle souhaite. Le rve, non ? Ceci est un grand changement par rapport la situation

    actuelle, dans laquelle les seuls moyens de rgulation sont le taux dintrt et la parole,avec un effet plus qualatoire sur la quantit de monnaie en circulation.

    Certes la quantit nest pas le seul paramtre prendre en compte pour apprcierleffet de la monnaie sur lconomie en gnral et les prix en particulier. La vitesse decirculation importe aussi. Mais nous verrons que ce paramtre nest pas un danger endehors de priodes exceptionnelles.

    Finalement, nous pensons donc que la gestion quantitative, bien quelle ne soit plusemploye de nos jours quexceptionnellement, est tout fait adapte la rgulation de lamasse montaire quant ses effets sur les prix et lactivit, elle est mme probablementbeaucoup plus efficace.

    Certains craindront que ce pouvoir de cration montaire ne tombe entre les mains

    de gouvernants indlicats qui le dtourneraient leur profit. Mais la Banque Centrale nestpas le gouvernement. Et remettre la cration montaire un service public spcialis nest-il pas plus satisfaisant que de labandonner aux banques prives qui nont aucunemotivation de rgulation macroconomique, mais, ce qui est normal de leur part, un soucide profit immdiat, et qui sont sensibles des influences psychologiques pro cycliques, avecles consquences de bulles et de crises financires que nous avons dcrites ? Ajoutons quilparat plus facile dencadrer un mcanisme centralis plutt quune gnration dcentralisedont lhistoire a montr que ctait une mission impossible.

    2. Les taux dintrt :

    Dans le nouveau systme, les taux dintrt sont rgls par loffre et la demande surle march de lpargne et du crdit. Ne risque-t-on pas une plus grande volatilit de cestaux si la cration montaire a la vole disparat ? Dit autrement, la demande de crdits

    sera-t-elle correctement satisfaite si elle est limite aux fonds pargns ? La premirerponse est que lalternative, qui est de permettre la cration montaire en complment, etdonc en couverture fractionnaire, a les inconvnients que nous connaissons, il a amen denombreuses crises financires, dont les plus grandes, celle de 1929 et celle de 2008, pourne parler que de celles-ci. Et puis, peut-on srieusement affirmer que le systme actuelpermet un arbitrage correct entre inflation et chmage, ou que nos banquiers centraux sonten condition pour mener une politique montaire aux effets prvisibles ?

    La deuxime rponse est que les crdits tournent , les nouveaux crditsremplaceront sans problme les anciens, la difficult nexiste donc potentiellement qu lamarge, pour laugmentation de la masse des crdits en cours. De ce point de vue, la banquecentrale et le gouvernement devront avoir une politique du crdit indpendante de lapolitique montaire. Si les crdits semballent ils peuvent les encadrer comme cela sest fait

    dans le pass, ou taxer les intrts perus, pour en augmenter le cot. Sil ny a pas assezdpargne, il est au contraire possible de subventionner les taux dbiteurs.

    La troisime est que les crdits qui ne proviennent pas de lpargne sont unecration de pouvoir dachat ex-nihilo. Sans les assimiler comme les conomistes classiques de faux-droits , ce qui jette sur eux un opprobre injustifi, ils sont une anticipation surlaugmentation de la production de lconomie et ce titre ils doivent tre strictementlimits.

    3. Et la dette de lEtat ?

    De nombreux dfenseurs de la monnaie totalement garantie y associent le rachatdune partie de la dette de lEtat (pour le montant de la garantie de la monnaie) et voientmme dans ce rachat une justification de la mise en uvre du systme. Nous avons montrque la mise en uvre de la rforme ne ncessite ni lexistence de cette dette ni son rachat.Mais la Banque Centrale peut, si elle le souhaite, ou si cest prvu par la loi, racheter des

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    titres dEtat en quantit plus importante que ne le ncessite la rgulation de la massemontaire, et striliser ce supplment en remplaant une partie de la contrepartie adhoc de la garantie par des titres dEtat. Etant donn quelle garde cette garantie dans seslivres, elle peut en faire ce quelle veut. En face de la masse de monnaie centrale qui sert degarantie, et qui a par exemple un volume de 100, elle peut avoir 0 100 de titres dEtat etle complment en actifs Garantie de la masse montaire (dnomination ad hoc). Si elle

    veut (ou si la loi prvoit de) raliser cette garantie en titres dEtat, elle peut le faire sonrythme, sans dpendre dun quelconque remboursement de prt par les banques, et aboutirainsi au mme rsultat que le systme remboursement de prt prconis par plusieursauteurs (Friedmann, Allais, Gomez).

    4. Lradication des bulles et la protection des dpts :

    La plupart des bulles spculatives qui ont dgnr en crises financires nauraientpas pu arriver dans le systme que nous venons de dcrire, car la monte du prix des actifsnaurait pas pu tre finance aussi facilement. Ceci dit, nous ne pouvons prtendreempcher toute dfaillance dune partie du systme conomique. Les dpts vue sontgarantis par la Banque Centrale et peuvent tre rcuprs par leurs propritairesimmdiatement. Il nen est pas tout fait de mme pour les Banques de Financement et

    donc pour les dpts terme. Si par exemple un gros emprunteur fait faillite, il peut fairetomber une Banque de Financement si on ne prend aucune prcaution. On peut aussiimaginer, bien quhistoriquement les grandes crises aient t toutes au dpart des crisesfinancires, quune telle grave crise de lconomie relle arrive, qui mettre en difficult denombreuses entreprises et leurs employs, donc leurs emprunts, et mette donc en dangerune grande masse de dpts terme.

    Nous navons pas la rponse dfinitive ce problme. Garantir tous les dpts terme par le mme systme que les dpts vue ne nous parat pas possible. En effet si lacontrepartie des dpts terme est de la monnaie centrale, ils ne sont plus disponibles pour financer des emprunts. Cest tout le financement intermdi qui serait limin.

    La seule manire de garantir ces dpts dans la structure du systme est, comme le

    prconisait M. Allais, dobliger que tout dpt dpende dune crance de mme terme. Si,comme il est probable, on juge que ceci nest pas possible totalement, il faut une garantieextrieure et proportionne cette discordance , garantie accorde par le gouvernementet/ou la Banque Centrale. Un systme plus prcis reste tudier.

    Cependant, comme une telle garantie devrait probablement tre organise, il fautconsidrer maintenant comme indispensable de sparer les financements de lconomie desactivits spculatives des banques. En effet, la garantie du gouvernement ne pourrait treaccorde quaux premiers. En consquence, et bien que ceci aille plus loin que la stricteprvention des crises financires et la protection des dpts vue, il faut prconiserfinalement, comme M. Allais et C. Gomez, la scission du systme financier en 3 branchesspares, les CSM pour les dpts vue, les BF qui financent lconomie relle, et lesBanques dAffaires, qui recueillent des fonds quelles utilisent pour des placements

    spculatifs pour leur propre compte ou pour des tiers.5. La rglementation prudentielle :

    La rforme viterait la plupart des rglements existants ou en cours de mise enuvre sur les ratios prudentiels, les ratios de capital, etc. Ces rglements ayant pour butdviter la faillite des banques, la rforme propose change compltement la donne. LesCSM et leurs dpts sont compltement garantis et leur surveillance limite aux rgles debase de la comptabilit.

    Cest un peu moins simple pour les Banques de Financement, comme indiqu plushaut, mais la bonne voie est claire. Il faut chercher une scurit incluse dans les structuresplutt que des rglements qui sont toujours en retard dune crise.

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    D. Rgulation et interfaces avec lextrieur

    D.1 La rgulation quantitative de la masse montaire :

    La rgulation de la masse montaire devient plus facile pour deux raisons. Dabord lecontour de cette masse montaire devient plus clair. Comme lont bien montr J. Crel et H.

    Sterdyniak (1999), dans le systme actuel la dfinition dune masse montaire devient trsdifficile et une gestion fonde directement ou indirectement sur la quantit de monnaiedevient impossible. Le systme propos ici restaure la notion de masse montaire descomptes vue en les sparant clairement des autres agrgats financiers, et en lesspcialisant dans leur fonction de moyen de paiement quil convient de rgulerquantitativement.

    Ensuite rgler la quantit est facile puisque la banque centrale est matresse du jeu,du moins en conomie ferme (nous nous restreignons ce cas dans un premier temps).Elle dcide exactement combien de monnaie elle veut mettre en circulation. Sil fautaugmenter cette masse, nous avons vu comment elle pouvait le faire en achetant descrances. Il peut aussi arriver quelle veuille faire diminuer la masse montaire. Dans ce casil faut inverser le circuit et elle doit vendre des actifs quelle possde (par exemple des

    crances). Pour que ceci soit possible sans que la Banque Centrale soit oblige de braderses actifs, il devrait tre fait obligation aux Banques de Financement dacheter ces titreslorsque la Banque Centrale le dciderait.

    Le problme datteindre lobjectif tant facilement rgl, la difficult se dplace versla dtermination de lobjectif. A quel niveau fixer la quantit de monnaie en circulation ?Ceci revient se demander de combien lconomie va crotre en valeur, cest--dire decombien elle va crotre en volume et de combien les prix vont augmenter pour une raisonautre que montaire (notamment inflation par les cots). Ces questions dpassent le cadrede notre tude, qui veut avant tout proposer des solutions aux problmes montaires. Lefait quon se pose enfin des questions concernant la croissance de lconomie rellemontrerait que nous serions arrivs notre but, qui est de mettre la monnaie au service delconomie relle au lieu de lui nuire.

    D.2 La vitesse de circulation de la monnaie :

    Les objectifs de niveau quantitatif de la masse montaire ne peuvent tre fixs quesi la vitesse de circulation de la monnaie est constante, ou si on tient compte de sonvolution dans les objectifs quantitatifs.

    Lexprience prouve que cette vitesse de circulation varie beaucoup moins vite que laquantit, en dehors des priodes dhyperinflation et des priodes de cration montairedbride dans la sphre financire. Elle dpend alors de lvolution des moyens de paiementdont le perfectionnement induit une tendance rduire les encaisses, des taux dintrtcrditeurs rels (les taux levs favorisant lpargne au dtriment des encaisses oisives), etde linflation, qui incite dpenser plus vite. Mais, encore une fois en dehors des priodestroubles et notamment de celles dhyperinflation, linertie des agents conomiques aux

    variations de ces causes est trs importante. Par consquent, une prvision annuelle demasse montaire pourrait la plupart du temps se faire en supposant constante la vitesse decirculation.

    Si toutefois on voulait agir sur cette vitesse, on nest pas compltement dmuni. Sielle est trop faible ou instable, on peut taxer les encaisses. Si elle est trop rapide, on peutles subventionner en les rmunrant.

    D.3 Linfluence de lextrieur :

    Dans tout ce qui prcde nous avons suppos une conomie ferme. Il nous fautmaintenant considrer le monde rel et examiner comment le systme de la monnaietotalement garantie peut sy insrer.

    Dans un premier temps nous devons nous demander comment se font les changes

    de devises dans un systme garantie totale qui serait mis en uvre dans les 2 payspartenaires. Pour montrer les implications, nous allons partir dun rglement transfrontire,

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    un agent X en Europe dsirant payer 120$, soit 100, un fournisseur Y aux USA.Actuellement, en rgime de libert de changes, les banques centrales ne sont pasimpliques. En supposant pour simplifier, que la Banque E situe en Europe ait un comptecourant en dollars chez la Banque A situe aux USA, on a simplement les mouvementssuivants

    BANQUE E BANQUE A

    ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF

    Cpte Bque A -120$ Cpte X -100 Cpte Bque E

    Cpte Y

    -120$

    +120$

    Si la Banque E navait pas de compte chez la Banque A, il y aurait apparition dunedette de la banque A vers la banque B, qui serait compens en final par des emprunts oudes prts sur les marchs des changes internationaux.

    Mais le point important est que la masse montaire en Europe a baiss de 100,tandis quelle a augment de 120$ aux USA, alors que les garanties dans les BanquesCentrales nont pas boug. La garantie devient donc surabondante en Europe et insuffisanteaux USA. Le systme de la monnaie compltement garantie est donc incompatible avec une

    libert totale des changes. La transaction ci-dessus doit impliquer les Banques Centrales,cest--dire que lagent X doit obtenir ses dollars de la BCE, qui les a en rserve car elle lesa achets la banque centrale amricaine que nous appelons ici BCA. Celle-ci reoit enchange des euros.

    Les dettes et crances sont maintenant constates au niveau des banques centraleset les comptes des CSM en monnaie centrale, qui constituent la garantie des comptescourants, se sont ajusts au nouveau montant des comptes courants.

    Cette obligation de passage des mouvements de devises par la banque centrale nedoit pas nous tonner car il est bien connu que les apports de devises trangres gnrentde la monnaie domestique tandis que les sorties de devises en dtruisent. Il est doncncessaire que, pour contrler la gnration montaire et sa garantie, la banque centraledoive aussi contrler les mouvements de devises. Ceci a linconvnient de supprimer encoreune libert des organismes financiers. Mais il a lavantage de contrler un des facteursdinstabilit du systme montaire international et de pouvoir mettre en uvre plusfacilement entre les deux pays partenaires des mcanismes de rgulation des fluctuationsde changes.

    Si maintenant un seul des deux pays partenaires fonctionne avec monnaietotalement garantie, on extrapole facilement comment il doit procder. Ici aussi les

    transactions des agents domestiques avec lextrieur doivent passer par leur banquecentrale, qui alors obtient les devises soit sur le march international des changes, soit paraccords bilatraux avec les autres banques centrales.

    Conclusion

    Le systme propos ici peut paratre trop dirigiste tant la volont de nouvellesrgulations, ne aprs la dernire crise, semble stre dj estompe. En ralit, si riennest fait pour contrler la cration montaire, de nouvelles crises financires sontinluctables, jusquau jour o une dentre elles, plus grave que les autres, emporteralconomie mondiale.

    Le systme de la monnaie totalement garantie est relativement simple mettre enuvre, il a t valid par la rflexion de nombreux conomistes dont certains parmi les plus

    grands, et il supprime la racine les causes profondes des crises financires. Sans

    CSME BCE BCA CSMA

    ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF

    BCE -100 X -100 Devises - 120$ CSME -100 Devises +100 CSME +120$ BCA +120$ Y +120$

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    prtendre rsoudre ainsi tous les problmes de lconomie mondiale, il fournit au moins lesconditions dune plus grande stabilit montaire.

    Bibliograhie

    Allais M. Nombreux crits sur le sujet depuis Economie et Intrts (1947) EditionsClment Juglar en 1988 (2ndedition), jusqu Les fondements de la dynamiquemontaire (2001) Editions Clment Juglar

    Crel J. et Sterdyniak H. Pour en finir avec la masse montaire (1999) RevueEconomique Vol.50 p.523-533

    Fisher I. 100% Money (1935) rdit comme The work of Irving Fisher (1996)Pickering & Chatto

    Friedman M. A Program for Monetary Stability (1960), Fordham Univ. Press

    Gomez C. Une vieille ide peut-elle sauver lconomie mondiale ? (2010) Universit

    Blaise Pascal IUFM Auvergne (http://osonsallais.files.wordpress.com/2010/02/gomez-100.pdf)

    Minsky H.P. Can ItHappen Again? (1984) Essays on Instability and Finance M.E.Sharpe

    Ricardo D. Des Principes de lEconomie Politiqueet de lImpt (1821) Chap.27

    Tobin J. Financial Innovation and Deregulation in Perspective 2ndInt. Conf.of theInstitute for Monetary and Economic Studies, Bank of Japan, Tokyo, May 29-31