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le gargantuesque le journal du lycée Rabelais Meudon #2# janvier 2014 RABELAIS MET LES VOILES ! DISTANT TRIP… Le groupe à suivre RABELAIS MET LES VOILES ! RABELAIS MET LES VOILES ! la Rabelais Sailing Team a le vent en poupe la Rabelais Sailing Team a le vent en poupe la Rabelais Sailing Team a le vent en poupe

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le gargantuesquele journal du lycée Rabelais Meudon

#2# janvier 2014

RABELAIS MET LES VOILES !

DISTANT TRIP…Le groupe à suivre

RABELAIS MET LES VOILES !RABELAIS MET LES VOILES !la Rabelais Sailing Team a le vent en poupe

la Rabelais Sailing Team a le vent en poupe

la Rabelais Sailing Team a le vent en poupe

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Le Gargantuesque #2 #

Lycée Rabelais6 rue Georges Langrognet - 92190 Meudon - 01.45.34.48.54Directeur de publication : Alain Harvet (proviseur)Rédactrice en chef : Céline Damon (conseillère principale d'éducation)Secrétaires de rédaction : Black-Victor N'Tolla (assistant d'éducation)Malo Fage (élève de terminale / vice-président du conseil de vie lycéenne)Rédacteurs : membres de la communauté éducative du lycée Rabelais et les élèves du lycéeInfographiste : Thierry Pierre (parent d'élève)

LE CVL EN ACTION p.5

LES PENSEES D'UN PROF    p.6

CULTURE  musique p.8lecture, coup de cœur du CDI p.9lecture, coup de cœur des élèves en VO p.10Camus, l'étranger p.11playlist p.12

partage tes mots   p.13micro-couloir p.16

CDIavant-rencontre par Claude Thélot p.18

BONS PLANS p.24

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L'aventure continue… L'an dernier, le Gargantuesque voyait le jour.L'idée d'un journal fait par et pour les lycéensn'était pas facile à imposer.Un premier numéro, un coup d'essai, transformégrâce aux efforts de l'équipe du CVL, et d'une so-lide équipe de lycéens au soutien de MmeDamon et de Mr Harvet qui nous ont suivis danscette aventure.Au final un coup de maître !Cette année, l'aventure continue, pour ce nu-méro deux, dans tous les sens du terme, avecl'expérience de Xavier Declerck parti un an en Co-lombie, les débuts d'un groupe prometteur, Dis-tant Trip et une équipe enseignante qui

s'intéresse de près à notre devenir en participant avec ce "prof mystère"que nous vous laissons découvrir…

Le gargantuesque est vivant, et bien vivant, pour vous et grâce à vous.

Espérons que vous prendrez autant de plaisir à le (re-) découvrir que nousen avons à l'écrire.

Dans l'attente du prochain numéro auquel nous vous invitons à partici-per,nous vous souhaitons une bonne lecture 2014 !

l’équipe de rédaction

Partagez votre avis, vos remarques, vos idées :[email protected]

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le gargantuesque #2# janvier 2014

# édito

La rédac' du Gargantuesque est composée de lycéens et de membres du CVL 2013/2014 :

Herondart dorian - T.(L) Frantz marine - 2 (6) Freget louis - 2 (8) Reyss pauline - 1 (L)Declerck xavier - 1 (L) - Malo Fage T.

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Le CVC; une nouvelle instance de la cité scolaire?

Les délégués titulaires du collège Rabelais ont pour objectif decréer, dans le courant de l'année scolaire, un Conseil de Vie Col-légienne (CVC). L'idée leur est venue lors de leur présence à uneréunion du CVL, ce dernier souhaitant les associer à un certainnombre de leurs actions : carnaval, collecte des boites deconserve au profit de la Banque Alimentaire... Les élèves sontmotivés, une réunion avec Mr Garde est déjà prévue afin d'or-ganiser et d'officialiser la création de cette nouvelle instance ausein de la cité scolaire.

Margaux Simon pour les délégués des délégués.

# LE CVL EN ACTION…# un CVL toujours présentLe CVL (Conseil de la Vie Lycéenne) est une ins-tance du Lycée composé de 10 élèves élus parles 800 autres. Leur but est d’améliorer la viequotidienne des lycéens par le biais d’actions denatures différentes. Onze candidats se sont pré-sentés afin d’essayer d’obtenir une des cinqplaces disponibles; cinq ont été élus et deux ontdroit à un siège en tant qu’invités grâce au ré-sultat honorable qu’ils ont obtenu. Cette année54% des lycéens ont voté durant la semaine du7 au 11 octobre. L’équipe du CVL 2013-2014 est composée de:Malo Fage (Vice-président), Antoine Pauti,Blaise Deruelle, Glenn Saliba, Avner Bensous-san, Martin Gautier de Luze, Romane Gautier deLuze, Nezli Ould Slimane, Samuel Guiborat,Emile Deruelle. Sont invités Manon Hugny et Ismaël Muller. Les élèves se réunissent au moins une fois parmois afin d’orienter et d’organiser leurs diffé-rents projets. Quatre axes d’action leurs per-mettent de s’organiser: Actions citoyennes etsolidarité, Espaces de vie lycéenne, Evénementsfestifs et cette année, à la demande des profes-seurs et en accord avec les élèves, s’est crée unnouveau pôle appelé Etudes et Scolarité.C’est au travers de ces différents pôles que lesprojets naissent. Dans le cadre des actions ci-toyennes et de solidarité, la collecte annuelle enmagasin au profit de la banque alimentaire a eulieu fin octobre à Vélizy 2. Le projet de solidaritéavec le Burkina Faso pourrait être reconduit: leslycéens seront certainement invités à déposerdes livres de poche qui seront collectés et en-voyer dans un collége ou lycée du pays. La mis-sion «conserves» au profit de la banquealimentaires sera encouragée par un concours,qui récompensera la classe la plus participante.La vente de poupées «frimousses» de l’Unicef

au lycée continue, en association avec le Col-lège; ces poupées permettent de parrainer unenfant et de lui offrir tous les vaccins jusqu'à ses18 ans. Concernant le pôle espaces de vie lycéenne,l’aménagement de la Détente se poursuit avecl’installation d'un écran diffusant les informa-tions et des productions du lycée de 12h à13h30. Bientôt, le CVL souhaite avoir un bureau,mitoyen à la Détente. Les espaces extérieurs se-ront agrémentés d'un baby-foot et d'une tablede ping-pong. Enfin, les moutons arrivent! Nostondeuses écologiques débarquent de la fermepédagogique de Saint Cloud, en partenariatavec la ville de Meudon. Le lycée sera festif cette année puisque la jour-née du carnaval sera célébrée comme il se doit,avec le collège le mercredi 9 avril. Les terminalesauront leur bal de promotion fin juin. La ScèneOuverte au profit de l’Unicef sera renouvelée.Ce dernier projet est destiné aux élèves musi-ciens qui souhaitent se produire sur scène. Et enfin, le dernier et nouveau pôle Etudes etscolarité organisera des projets en cours d’an-née: des films «éducatifs» seront projetés. Deslycéens ambassadeurs iront partager leur expé-rience de la vie au lycée auprès des collégiens. Comme vous le voyez, votre équipe CVL s'activepour vous afin de répondre à vos attentes. N'hé-sitez pas à venir nous solliciter afin de nous fairepart de vos suggestions, demandes, remarqueset attentes!

Marine FRANTZ et Malo FAGEpour l’équipe CVL du lycée Rabelais

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le gargantuesque #2# janvier 2014

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Ah mince, « les pensées d’un prof », cet articleque tu devais écrire pour le journal du lycée etque tu n’as pas encore commencé, alors que tudois le rendre avec quinze jours de retard toutà l’heure. Xavier et Avner vont venir te le récla-mer en salle des profs  : quelle catastrophelorsqu’ils se rendront compte que leur prof estun cancre qui ne fait pas ses devoirs ? Voilà quit’aura au moins permis de te mettre pour unefois à leur place : saine expérience pédagogique.Tiens, ça te rappelle le temps lointain où tucommençais tes dissertes de philo dans la nuitqui précédait le jour où tu devais les rendre.Non, ce ne serait pas très malin d’écrire cettephrase. Pour eux, un prof a toujours été un prof,c’est-à-dire un pur être de raison, même quandil avait leur âge. Comme leurs parents, qui onttoujours été des parents, même quand ilsavaient quinze ans. En plus, les « pensées d’un prof », tu parles d’unsujet  ! Très mal posé, comme dirait MadameDespax. Parce que déjà, il laisse supposer queles profs pensent. Or, à mon avis, tout dépendde la matière qu’ils enseignent. Par exemple…Ah non, alors là non plus, ce n’est pas un trèsbon début, il est même encore pire que l’autre.Ce qui serait beaucoup plus intéressant, ce se-rait un article sur « les pensées d’un élève ». Sile doute est permis en ce qui concerne les profs,il est incontestable en revanche que les élèvespensent : à rien jusqu’à 11 heures du matin (ilest beaucoup trop tôt, c’est inhumain), aumenu du self de 11 heures à 15 heures, et, à par-tir de 15 heures à tout autre chose que ce surquoi tu veux les faire réfléchir. Et commentveux-tu qu’il en soit autrement ? Ils sont soustes yeux ébahis en train de se métamorphoseren l’espace d’à peine trois ans. Eux qui arriventau lycée sous la forme de petits puceaux rachi-tiques, les voilà qui se transforment en athlètesd’un mètre quatre vingt quinze ; elles qui arri-vent au lycée sous la forme de cendrillonnesbardées de complexes et d’appareils dentaires,les voilà qui se transforment en bombes anato-miques ; les uns comme les autres prêts désor-mais à jouer leur rôle dans les fêtes de leursfutures écoles de commerce et facs de méde-cine ! Tu imagines bien que, dans ces conditions,

ils n’ont pas énormément d’énergie à consacreraux tâches intellectuelles que tu es payé pourleur infliger. Ni beaucoup de « temps de cerveaudisponible », comme disait le philosophe qui di-rigea naguère cette grande entreprise culturellequ’est TF1. Hum, tu t’égares. Tu commences ta journée parquoi ? Ah oui, tes petits 2nde. Ce sont vraimenttes chouchous. Tu vas les faire travailler surquoi déjà ? Britannicus ? Enfin, mon vieux, est-ce vraiment raisonnable, de saisir ces bambinsau saut du lit pour leur emplir à toute force lespoumons du souffle de l’alexandrin classique?Arriverez-vous à dépasser le niveau de l’explica-tion de la semaine dernière, où vous parvîntespéniblement à la conclusion que « Néron avaitdes problèmes avec sa mère  » (ce qui parut,d’ailleurs, susciter quelques analogies doulou-reuses chez certains d’entre eux) ? Tu vas aumoins vivre un bon moment : lorsqu’ils vont dé-filer à ton bureau pour tenter de t’apitoyer surleur sort, et que Léo, Audrey, et une quinzainede leurs congénères vont déployer des trésorsd’imagination pour t’expliquer ce qui les a em-pêchés de faire leur préparation, sous le regardgoguenard de Martin. Lui, tu sais ce qu’il pense:il a fait sa préparation, ou du moins il a fait sem-blant, et il se demande à quel moment les zéroset les chiquettes vont se mettre à pleuvoir surla tête de ces jeunes écervelés. Ensuite, tu as qui ? Tes 1res ? Eux, ce sont vrai-ment tes chouchous ! D’abord, ils ont toujoursfait leur préparation. C’est normal, ce sont desS (comme Sérieux). Tu vas leur faire étudierquoi ? Hmmm, de la poésie ? De la poésie à desS comme Sérieux ? Encore une fois, mon vieux,est-ce bien raisonnable ? Ces jeunes âmes en-chaînées à leurs exercices de physique et de ma-thématiques, tentant vaille que vaille derésister à la tentation de s’abîmer dans les dé-lices diaboliques de la glandouille sur facebook,peuvent-ils saisir la double postulation baude-lairienne entre le spleen et l’idéal ? Lorsque vousbâtirez ensemble le commentaire de « L’Alba-tros », parviendrez-vous à hanter la tempête, untout petit peu plus haut, en tout cas, queMaxime lorsqu’il t’a déclaré dans son bac blancque «  Baudelaire, il critique l’albatros, parce

# LES PENSEES D'UN PROF…Le prof vit, le prof respire, le prof ressent… le prof est un animal comme les autres !Mais le prof pense aussi. Il observe le monde qui l'entoure, les élèves qui gravitentautour de lui, ses collègues, son lycée. Et finalement nous en livre sa vision. Saurezvous découvrir de qui il s'agit ?

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qu’il trouve que c’est un oiseau moche » ? Est-ce que ça vaut vraiment le coup, dans le fond,d’essayer de leur faire saisir la beauté de cesvers ? « Ses ailes de géant l’empêchent de mar-cher » ? Hé bien… oui ! Allez, oui, tu y crois ! Euxaussi, il y a sûrement quelque chose qui « lesempêche de marcher  » alors qu’ils ont telle-ment envie de s’envoler ? Hé bien, Baudelaireleur parle de ça, voilà ! Et à toi de le leur expli-quer ! Débrouille-toi ! Ensuite, c’est quoi ? La récré. La salle des profs,tes collègues avec qui ricaner comme des ados,une petite capsule nespresso, deux ou trois po-tins, un ou deux récits épiques sur les dernièrestrouvailles pédagogiques en forme de déra-pages non contrôlés, assortis d’une poignée decommentaires consternés sur le niveau lamen-table de nos élèves (qui, au même instant, sonten train de se raconter les derniers gags com-mis par leurs profs) ; bref, d’un côté comme del’autre, on décompresse…Après ? Une heure de trou, pendant laquelle tuvas essayer de régler un problème de salle ou deliste sur Pronote. Ah là là, il y a vraiment des chi-quettes qui… Ah non, mais qu’est-ce qui t’arrive,tu ne vas quand même menacer de chiquettel’adminis… Non, non, non, scandaleux, sup-prime-moi vite cette pensée  ! Et passe à lasuite ! Ah oui TPE avec les L. Tes L, eux ce sontvraiment tes chouchous ! Lorsqu’ils vont te re-garder avec un grand sourire et te dire que, biensûr, leur sujet porte sur Les Liaisons Dange-reuses, ou Voyage au bout de la nuit, ou La re-cherche du temps perdu, mais qu’ils ne vont pastarder à envisager de commencer à se dire qu’ilsvont le lire. Déjà, ils ont acheté le bouquin, c’estun début, non ? D’ailleurs, tu les connais bien :ce n’est pas que les L n’aiment pas lire, non, aucontraire, ils ont une telle confiance dans leurappétit gargantuesque de lecteur qu’ils se sa-vent tout à fait capables de dévorer Céline ouProust en une nuit ! Ensuite ? Le self ? Ah non, le grec ! Ô délice ! Teschouchous ! Vous allez sûrement arriver à battrevotre record de traduction (3 lignes à l’heure),et puis Salomé aura fait des gâteaux au choco-lat, ils vont encore te poser une question sur lacivilisation grecque, et, pendant une demi-heure, tu vas leur verser directement dans lecœur le nectar et l’ambroisie de tes élucubra-tions et de ton amour pour cette civilisation dis-parue. Et ensuite  ? Ah tes théâtreux  ! Teschouchous ! Le mercredi après-midi, le lycée est(presque) vide, et eux ils viennent pour fairequoi ? Rien que de l’inutile, rien que de l’essen-tiel ! Bon évidemment, Héloïse, Clara, Malo se-ront encore en retard, les chiquettes vonts’abattre en pluie sur leurs têtes repentantes,

mais ensuite, tu vas te réjouir de les confronterau théâtre le plus contemporain, parce que tusais que cette année, comme les précédentes,ils vont encore trouver le moyen de t’étonner :là, sous tes yeux stupéfaits, ils vont créer à 25ce petit miracle éphémère que sera « leur spec-tacle  »  ! Et quand tu penses que l’atelier de2nde a été sauvé de justesse, mais rabioté, etque l’année prochaine, ce sera peut-être le tourde l’option. Ah, oui, il y a des chiquettes qui seperdent mais à qui les donner ?... Ensuite, ce sera le soir, il sera temps de repren-dre ton petit vélo, en parlant tout seul dans lesbois au dessus du lycée, en repensant à ce qui abien marché et à ce qui a complètement foirédans ta journée de prof. Mais elle ne sera pasfinie : en rentrant chez toi, quand tu auras cor-rigé quelques copies (oh non, pas fini, on n’enfinit jamais avec les copies, c’est le tonneau desDanaïdes, mais un tonneau que le prof aurait lafolie de remplir sans cesse lui-même), hé bien,tu trouveras dans ta boite mail académique unenouvelle lettre de ton ministre. Ce dernier t’ex-pliquera avec de grands mots très nobles com-ment il envisage de refonder l’école, c’est-à-direen gros faire que l’année prochaine les classesde 2nde ne soient plus à 37 élèves mais à 38. Ily a vraiment des chiquettes qui… Ah non, maisenfin, tu te rends compte de ce que tu es entrain de penser ? Tu ne vas quand même pasmenacer de chiqueter ton minis… ? Bon, écoute,on va mettre ça sur le compte de la fatigueaprès une dure journée de labeur pédagogique.Et puis, il faut dire qu’en vingt ans de métier, tuas en vu combien, de réformes qui refondentl’école ? Douze ? Alors on te pardonnera peut-être de laisser naître sur tes lèvres un sourire unpeu sardonique ou désabusé. De toute façon, cet article est anonyme, per-sonne ne te reconnaîtra. Entre parenthèses, çavaut mieux pour toi, vu le nombre de pensées sa-crilèges qui te sont passées par la tête. D’ailleurs,la situation n’est pas si grave. D’abord les profsse plaignent tout le temps, et pas seulement deleurs élèves, c’est bien connu. Et puis ensuite, aulycée Rabelais, la vie n’est pas si désagréable : lesprofs y sont même parfois heureux.

un article de…

le gargantuesque #2# janvier 2014

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# CULTURE musique

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Ils sont montés sur la scène du Gibus à Parisdans le cadre du festival Emergenza pour y finiren tête, plus grand tremplin pour les groupesamateurs du monde entier, ils sont ambitieuxet ont la veine de la scène. Ils ont été applaudisà l’unanimité pour leur première salle, leur per-mettant ainsi de continuer lacompétition. Le public présentau Gibus lors de la premièreparle d’une musique « électri-sante », « à couper le souffle ».Distant Trip a tout d’un groupetrès prometteur, nous les avonsrencontrés et ces quatre garsont l’air d'en avoir sous lecapot  ! Théo Le Roy, que vousavez pu croiser, ainsi que Guil-laume, Vincent et Martin bran-chent leurs instruments etcréent un son à la fois punk,grunge et pop pour décrassernos oreilles. Originale et mûre à

la fois, la combinaison des deux guitares, de labatterie et du piano sonne clair sous l’influencede groupes comme Rage Against The Machine.Beaucoup moins «  main stream  » que lesgroupes de jeunes rockeurs adolescents, Dis-tant Trip se démarque par son acoustiquepresque planante sur ses balades et par la voieprofonde de son chanteur Martin. En feront-ilsleur carrière, leurs parents n’auront pas le motà dire mais vous oui ! Parti de simple « bœuf »au studio du Potager du Dauphin, chacun a misson grain à la composition de plus d’une di-

zaine de titres (largementde quoi faire un album) etle tout fut peaufiné parThéo au mixage. Et aprèsseulement une vingtained’heures cramponnés auxGibson, à la Tama et au syn-thé ils déchirent la scène duGibus ! Dans leur ligne demire sûrement le Bataclan,puis l’Allemagne et ne sait-on jamais l’album et latournée en Europe. Sui-vez-les dès maintenant surleur page facebook !

Après 3 ans d’absence, Stromaerevient avec son nouvel album Racine Carrée. Explications :Stromae  ? Ce belge de 28 anss’était fait connaître en 2010 àtravers la France et l’Europe avecson tube Alors On Danse, titre deson premier album Cheese. L’au-teur, par des textes engagés surdes musiques entraînantes etcomposées par ses soins, a su toucher un largepublic qui a su le lui rendre lors de sa premièretournée. L’attente de son nouvel album étaitdonc grande pour ses fans qui ont permis à Ra-cine Carrée de décoller dans les classements :en France, l'album se classe 1er des ventes dèssa première semaine avec 80 882 exemplairesécoulés dont 55 597 en support physique etréalise par la même occasion le quatrièmemeilleur démarrage de l'année et est égale-ment certifié disque de platine. De plus sa tour-née française affiche complet pour certainesgrandes salles parisiennes.

L’album était donc attendu, etStromae a su combler ses trois ansd’attente avec un album encoreune fois réalisé par l’artiste lui-même seul, chez lui. Sur des mu-siques tantôt puissantes tantôtplus légères l’auteur n’hésite pasà s’engager dans certaines causescomme la pollution et la destruc-tion des civilisations sur une mu-

sique électro assez inattendue pour des textescomme ceux-ci (Humain à l’eau), le sida surune mélodie cette fois plus légère (Moulesfrites) et bien entendu le tube Papaoutai quiparle de l’absence de son père pendant sonenfance. Avec son nouvel album Stromae revient doncen force sur la scène française et va bientôtécumer les plus grandes salles françaises auplus grand plaisir de ses fans, Racine Carrée estbel et bien une continuité de son premieralbum Cheese car l’engagement de l’artiste n’apas changé !

Lilian POUYAUD

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« L'heure de la vengeance » de Jan Christopher Næsset traduit du norvégien par Pascale Mender (EditionsThierry Magnier)Kurt Are Vengenger,17 ans est un lycéen un peu mar-

ginal, sans trop de copain. C’est un rebelle fan de Nir-vana et de Kurt Cobain. Il vit dans une petite ville dela banlieue d’Oslo, avec son père, sa mère est décédéetôt d’une overdose. Il n’y a qu’avec Fanny, une vieillevoisine, que Kurt discute volontiers. Quand elle meurtassassinée, il décide de mener l’enquête à la première

personne, selon ses méthodes, avec sa haine en bannière.Se dessine en creux le portrait d’un adolescent perdu, hantépar la mort de sa mère. Il est persuadé que le locataire, quise prétend historien d’art est coupable. Notre héros n’estpas politiquement correct : il n’aime pas les étrangers, lestoxicomanes, ni non plus les homosexuels. L'heure de lavengeance nous met donc dans la peau d’un justicier vio-lent mais attachant, certains pourront aussi retrouver l’am-biance d’Orange Mécanique.

« Le faire ou Mourir » de Claire-Lise Marguier (Edi-tions du Rouergue)Ce roman impressionnant nous raconte l’histoire de

Damien, 16 ans. Son père est particulièrementfermé, il veut un fils qui aime les mêmes choses quelui : le foot, les armes. Mais Damien est différent : il aété déjà diagnostiqué comme ayant un QI élevé,mais quand on lui a parlé de changer d’établisse-ment, il a décidé de devenir transparent, pour qu’onne le remarque pas. Il est très sensible, pleure facile-

ment. C’est la victime toute désignée. A la maison, sa sœurqui sait tout se moque de lui ; à l’extérieur, il est la proie fa-cile d’une bande de durs. Jusqu’au jour où il rencontre Sa-muel, dit Samy, un garçon de 2 ans plus âgé, qui le sauve,et l’intègre dans sa bande : vêtements noirs, piercings. Iltombe amoureux graduellement de lui: il a enfinquelqu’un qui le soutient. On découvre sa détresse : sa bou-limie, ses scarifications. Faire jaillir du sang de son corps lecalme. Car il n’arrive pas à parler, à s’opposer à son pèrejusqu’au jour où... le livre prend le chemin de l’hécatombe.Mais une autre route est possible : celle qui évite la catas-trophe, qui emprunte l’aide des autres, de la psychanalyseaussi... Formidable.

« Le Sens de la Famille » de Amy Homes (Editions ActesSud)Dans ce récit autobiographique, l'auteure revient sur cette

fracture dans sa vie déclenchée par la demande de sa mèrebiologique. Elle se retrouve très vite harcelée par cettefemme qui veut à tout prix la rencontrer et nouer une re-lation avec elle. Non désirée, son père biologique était déjà

marié à l’époque, ses parents adoptifs qui venaient deperdre un enfant l’ont adoptée. Elle creuse, cherche àtrouver et à comprendre sa place dans cette nouvellefamille composées de deux pères et de deux mères. Samère biologique fantasque tente de gommer ces an-nées comme si de rien n’était, alors que son père bio-logique orgueilleux et blessant refuse de parler d’elleaux siens. Mais elle veut remonter le fil de cette familleà travers les archives pour découvrir ses ascendants. Sesrecherches l'amènent à des personnes qui ne sont pasforcément de sa propre famille. Qu'importe, ils lui sont liéspar leur humanité, par leur histoires que ces dossiers ra-content. Ce récit réfléchi, riche et profond explore les sillonsdes racines familiales pour faire le jour sur ce qui nousconstruit et nous définit. Une quête identitaire où l'honnê-teté de l'auteure est frappante.

« Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? » deJeanette Winterson (Editions de L’olivier)

Autobiographie d’une femme qui a été élevée par unemère adoptive monstrueuse ! Le titre sonne comme uneprovocation : en fait il se comprend par rapport aux idéesde Mme Winterson, mère qui rêve de normalité de façonfort paradoxale : dans un coin pauvre du Nord de l’An-gleterre, dans les années 60, cette mère, austère,pieuse mais détraquée est capable de laisser un enfantde 5 ans passer une nuit d’hiver dehors. Jeannette,dont les rapports avec les autres sont difficiles, élèves,enseignants, finit par quitter sa famille à 16 ans :quand elle révèle son homosexualié à sa mère, la viesous le même toit n’est vraiment plus possible. On estfrappé par ce récit très fort, l’extrême dureté et le dé-nuement de l’adolescence de JW. Elle s’en est tirée (elle aréussi à aller à l’université) grâce à sa connaissance desmots, qui lui a été donnée par les lectures et les commen-taires des écritures saintes faits à l’Eglise de la secte à la-quelle appartient la famille.

« Journal d’une bipolaire » de Elilie Guillon, PatriceGuillon et Sébastion SamsonCette BD témoigne de la vie d’Emilie Guillon qui, bril-

lante élève, craque à la fac, victime d’un grand stress, etde moments de dépression intense. Elle doit interrom-pre ses études mais cherche à vivre de façon autonome,parvient même à trouver du travail. La rencontre d’unmédecin, le Dr GAY, lui donne les moyens de compren-dre sa maladie, et lui donne envie de témoigner de sonparcours jusque là chaotique. Cette BD en noir et blancest très émouvante. Elle permet de démystifier une mala-die, de la comprendre et réduit à néant l’envie de juger.

# CULTURE lectureCoups de cœur du CDI …

Par Corinne JAXEL , responsable CDI

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A year in the merde, Stephen ClarkeLe récit d’un anglais qui vient vivre à Paris pendantune année. Un livre très drôle, pas très difficile àlire, et léger pour ceux qui voudraient découvrirnotre pays et ses coutumes autrement.Ce roman nous fait en plus réaliser que certainspréjugés à notre égard sont toujours tenaces. Pré-jugés que l’auteur ne va pas s’attarder à corriger,bien au contraire…

The Zombie Apocalypse Survival Guide, MaxBrooksDepuis des décennies déjà, les morts-vivants telsque le réalisateur Georges Romero les as imaginésont envahi la pop culture. Leur apparition ne se li-mite plus désormais aux seuls films d’horreur : onles retrouve désormais un peu partout, à tel pointqu’ils font en quelque sorte un petit peu partie denotre folklore, de notre mythologie. Il existe enconséquence beaucoup de livres qui exploitent lesujet, mais force est de constater que la majoritéde ces ouvrages manque vraiment d’originalité.Et, justement, The Zombie Apocalypse SurvivalGuide réussit le tour de force d’être à la fois unlivre original et facile à lire. Il pourrait donc vousdonner goût à la lecture en anglais - pour peu quevous aimiez la chair en décomposition et les gro-gnements stridents.Il s’agit en fait d’un faux manuel (à lire bien sûr avecsecond degré) qui nous indique comment survivre,(c’est-à-dire par exemple où se réfugier, quellesarmes utiliser…), en cas d’invasion de zombies. Si vous souhaitez vous mettre à la lecture en an-glais en commençant par pas trop compliqué,alors ce livre est fait pour vous: Le fait qu’il soit ré-digé comme un manuel et ses illustrations le ren-dent très simple à comprendre, mais il pourratoute de même vous apprendre beaucoup de vo-cabulaire.

The Gun Seller, Hugh LaurieEcrit par l’interprète du Dr House dans la série dumême nom, The Gun Seller est un polar assez noir,qui aborde le sujet du trafic d’armes avec un hu-mour typiquement anglais. Hé oui, contrairement à ce qu’on pourrait penserau vu de son auteur, il ne s’agit pas ici d’un romanparodique comme il a été perçu au départ, maisbien d’un « vrai » roman policier/ d’espionnage ra-conté avec humour.Cependant, si c’est une intrigue policière riche enrebondissements que vous cherchez, vous feriezmieux de vous plonger dans la version non tra-duite de Dix petits nègres d’Agatha Christie, carl’intérêt de ce roman est ailleurs. En effet, passé la

première moitié du livre, celui-ci devient assez pré-visible et c’est plutôt grâce au ton grinçant dés-abusé et cynique de Thomas Lang, le narrateur, etde son anglais chargé d’expressions idiomatiquesqu’on savoure ce polar.Mais en plus de savoir raconter un roman policierde manière originale, Hugh Laurie réussit aussi àsoulever de nombreuses questions intéressantes,sur des sujets toujours importants mais qui sontces derniers – temps un peu sorti de l’actualité. Ilnous offre ainsi sa vision sur le marché des armeset sur la façon dont les états, même démocra-tiques, s’y impliquent.The Gun Seller n’est certes pas un classique, maisil a le mérite d’être un peu plus qu’un page – tur-ner en anglais efficace mais convenu – du moinspour ceux qui prennent la peine de lire entre leslignes.

World War Z, Max BrooksEcrit par le même auteur que The Zombie Apoca-lypse Survival Guide, World War Z est un autrelivre sur les zombies très original (qui a d’ailleursété très mal adapté par Hollywood). En effet, laparticularité de ce livre est le ton qu’il adopte : plu-tôt que de raconter une invasion fictive de morts-vivants à la manière d’un roman, Max Brooks achoisi de la narrer plutôt comme l’aurait fait unhistorien ou un journaliste, c’est à dire que le livreest en fait une série de longues interviews sur lemode du questions/réponses, entrecoupé de longsen-têtes qui précisent le contexte et le but dechaque interview. Le procédé est d’ailleurs assezbien utilisé pour qu’on puisse comprendre tous lesdétails.En choisissant un angle d’attaque sur le sujet si in-téressant, l’auteur nous prouve que le thème del’invasion des morts vivants, qu’on croyait uséjusqu’à la corde, peut-être utilisé plus intelligem-ment que comme prétexte à du gore stupide.Si World War Z est à la fois inventif et très diver-tissant, il n’est cependant pas aussi facile que lesprécédents livres  : il utilise un vocabulaire trèsriche, et de formulations ou de contractions trèsorales. Mais parions que les qualités mentionnéescitées ci-dessus suffiront à captiver votre attentionjusqu’à la fin même si votre progression est unpeu ralentie par la difficulté du roman.

# CULTURE lectureCoups de cœur des élèves, livres en anglais …

Par Louis freget 2°8

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le gargantuesque #2# janvier 2014

Pour le 100e anniversaire de la naissanced’Albert Camus, l’équipe de rédaction te-nait à vous présenter une adaptation deL’Etranger en BD par Jacques Ferrandez.Ce dessinateur s’était déjà attaqué àL’Hôte de Camus en 2009 nous prouvantson attachement au monde de l'absurde.

Pour ceux qui n’ont pas encore luL’Etranger : c’est l’histoire de Meursault,un jeune homme condamné à mortpour avoir tué un Arabe sur une plage

algérienne. «  C’est à cause du soleil  » dit-il,parce qu’il faisait chaud. Ceci est tout ce quel’on sait. Rien ne le fera plus réagir ; pas mêmel’annonce de la sentence, ni la mort de sa mère,ni les paroles du prêtre. Comme si sur cettebelle plage, il avait eu une révélation de l’équi-valence du tout et du rien. Après tout, la vien’est qu’un sursis d’une mort certaine. Com-ment être autre qu’indifférent à tout aprèscela ?

Camus, lui, définissait son livre plutôt comme« l’histoire d’un homme qui, sans aucune atti-tude héroique, accepte de mourir pour la vé-rité ». Ce qui laisse à réfléchir…

« Tout homme qui ne pleure pas à l’enterrementde sa mère risque d’être condamné à mort. »

Les aquerelles lumineuses de Ferrandez repré-sentent à la perfection notre étranger et lespaysages d’Algerie écrasés de chaleur. Noussommes portés par l’histoire du début à la fin.Et puis pour ceux qui ont du mal avec la lecture,les dessins de Ferrandez sont absoluments in-croyables, les visages des personnages sont trèsémouvants et les lieux sont toujours magni-fiques. Ce classique donc très fort en émotions

vaut le coup d’être lu. Pas forcément pour lelycée mais pour vous.

C’est pourquoi je conseille L’Etranger à tous lesélèves de Rabelais. Je suis sûre que vous neserez pas déçus.

Pauline Reyss

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Gunjule-AndromaUn petite merveilled’électro jazz dans lemême style que Baker-mat avec un air de saxoqui nous reste dans latête.

http://www.youtube.com/watch?v=_zGoA2hfWgM

Ein Teil-CroUne musique du chanteur au masque de panda,un pilier du raop (rap+pop) allemand. A écoutersans retenue !http://www.youtube.com/watch?v=eyqAq-sap0qY

Knee Socks-Arctic MonkeysLes quatre Anglais reviennent en force avec uncinquième album signé AM. Le groupe de rocka gagné en maturité musicale et nous offre unalbum équilibré qui retrace toutes les émotionsdes difficultés amoureuses d’un héros anonymeaprès leur séparation. Brillant.http://www.youtube.com/watch?v=00bk5E7gecI

You and Me (Flume remix)-DisclosureCe single nous emporte dans un autre monde.Un conseil : à écouter les yeux fermés.http://www.youtube.com/watch?v=OUk-kaqSNduU

Rap God-EminemEminem nous prouve encore une fois avec sonnouvel album The Marshall Mathers LP2 qu’ilreste l’un des dieux du rap, avec un flow inimi-table et des punchlines dignes du bon vieuxSlim Shady.http://www.youtube.com/watch?v=XbGs_qK2PQA

It’s You-Duck SauceCe groupe totalemant déjanté nous avait faitchanter grâce à leur titre Barbara Streisand ; àprésent on se trémousse !http://www.youtube.com/watch?v=QhhnUTN-ror8

Summertime Sadness (Cédric Gervais remix)-Lana del ReyL’été est fini, le froid arrive mais on s’en fiche,on danse quand même pour se réchauffer.http://www.youtube.com/watch?v=akhmS1D2Ce4

Change of Coast-Neon IndianVous aurez également l’honneur d’écoutercette musique sympathique dans le jeu vidéobien connu Grand Theft Auto V.http://www.youtube.com/watch?v=vf0WbeOXRyY

Can’t We (Just Chill)-Soul Square and BlezzUn rap “posey“ pour se détendre un dimancheaprem avant de repartir pour une semaine decours.http://www.youtube.com/watch?v=sy1gBFXCQg0

Tsunami-DVBBS & BorgeousUn bon drop pour une bonne soirée.http://www.youtube.com/watch?v=t0ewsr3s7yM

HappyAprès sa collaboration avec les Daft Punk, Phar-rell Williams nous offre un clip de 24 heurespour son dernier morceau, Happy, issu de labande originale de Moi, moche et méchant 2.La plus longue illustration de vidéo musicale ja-mais créée. Une journée complète de pur bon-heur. http://24hoursofhappy.com/

# CULTURE Playlist

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Jérémy Batmanian / 17 ans / TerminaleLa séance à laquelle j'ai participé, était sur lethème de la tolérance, VASTE SUJET. Alors, nousnous sommes centrés sur le mariage pour tous,sujet d'actualité qui ne cesse de faire polé-mique. Chacun de nous a pu clairement expri-mer son point de vue et répondre librement auxarguments des autres participants. En effet, laparole s'échange de manière assez fluide et par-tagée, il y n’a pas besoin d'une personne quianime le débat. De plus, le fait de se retrouveren petit comité entre jeunes de même âgedonne un bon sens au débat. De manière géné-rale, je trouve cet atelier très pertinent. Celapermet d'échanger différents points de vue etde découvrir de nouvelles personnes que nouscôtoyons quotidiennement.

Mustapha Gherras (invité CVL) / 15 ans / 2nde3La tolérance désigne la capacité d'accepter ceque l'on aurait refusé normalement. La tolé-rance est le respect d'accepter et d'apprécier ladiversité des cultures du monde, de nos modesd'expression et manières d'exprimer notre qua-lité d'être humain. La tolérance est encouragéepar la connaissance, l'ouverture d'esprit, la com-munication, la liberté de pensée, de conscienceet de croyance.L'Homme est tolérant sur ses actes, ses prin-cipes ou encore ses idées sauf que le problèmeest que l’Homme dans son désir de perfectionvoudrait qu'autrui soit comme lui, qu'autruiadopte les mêmes comportements, qu'il agissede la même façon.Le problème est que chaque Homme estunique. A partir de cela, l'Homme doit faire un

effort d'adaptation, accepter l'autre tel qu'il estavec ses défauts et ses qualités. Il doit accepterl'autre quelles que soient ses différences desexe, d'ethnie et de culture.

Alexandre Chapuis / 17 ans / Terminale S2On a tous entendu parler du mariage gay et ona même souvent débattu avec des amis ou desproches. Je pense que si ce projet de loi est l’ob-jet de tels débats, c’est parce qu’il présente en-core trop de défauts. Qu’un projet de loi soitcontesté par une petite partie de la population,c’est je dirais presque normal, et dans ce cas defigure-là je comprends totalement que le gou-vernement ne le retire pas. Mais en ce quiconcerne le mariage gay, c’est la France entièrequi est divisée. Je suis personnellement per-suadé que dans ce cas de figure, la seule solu-tion est de trouver un compromis, car jecomprends très bien que les homosexuels récla-ment le mariage, mais personnellement, je nepense pas que l’appeler mariage est une bonnechose, car pour moi le mariage, c’est l’uniond’un homme et d’une femme (c’est d’ailleurs ladéfinition que nous donne le dictionnaire) et jetrouve qu’appeler l’union entre deux homo-sexuels « mariage » n’est pas une bonne chosecar cela signifierait changer la définition d’unmot présent depuis très longtemps dans notredictionnaire. Je pense donc qu’il faudrait créerun nouveau terme qui seraitl’équivalent du mariage devant la loi, mais quiserait spécifique aux homosexuels.De plus, de nos jours, beaucoup de gens sont in-quiets à partir du moment où il risque d’y avoirdu changement. C’est un fait, le changement

En 2011, le service jeunesse de la ville deMeudon a mis en place au sein du lycée,via le CVL un atelier débat intitulé « Par-tage tes mots ». Ce projet a pour objectifde donner la parole aux lycéens sur dessujets d’actualité, divers et variés, qui lestouchent et les concernent, dans uncontexte différent du cadre scolaire.Cette année, les échanges ont réuni 25élèves. Six d’entre eux nous font parta-ger quelques-unes de leurs réflexions.

# PARTAGE TES MOTS

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fait peur aux Hommes. Et je pense que mêmesi le fait d’avoir peur du changement est bienloin d’être un argument valable pour s’opposerà l’union de deux homosexuels, je pense que leprojet de loi actuel est trop ambitieux et quebeaucoup de personnes s’y opposent par peurde perdre les repères qu’ils avaient au sein de lasociété (cette peur du changement est très sou-vent inconsciente).C’est pour ces raisons, que même si je ne suispas contre que les homosexuels puissent obte-nir les mêmes droits en terme de mariage, je mepositionne contre ce projet de loi qui nécessited’être perfectionné.

Fille / 16 ans / 2nde

Le mot musulman va avec terroriste, pourquoi?Les femmes voilées en burqa ou autre chosesont considérées comme kamikazes, pourquoi ?Pourquoi les Français se sentent supérieurs auxétrangers ?Pourquoi ils nous mettent de côté en voyant nosorigines ou les noms de famille ou les noms deparents ?Pourquoi on est toujours à l'écart même si l’ontravaille plus beaucoup plus, ou qu’on a bac+etc?Pourquoi ils pensent qu'on ne peut pas réussirà l'école, qu'on n’est pas capable ?Voici un exemple :J'ai redoublé ma 3ème pour passer en 2nde géné-rale, car ma 1ère année de 3ème je n'ai pas travaillédonc j'ai assumé. Pendant ma 1ère année de 3ème

au deuxième trimestre, on m’a directementorientée en 2nde professionnelle alors que mescamarades de classe qui travaillent moins quemoi, passent sans difficulté en 2nde générale.Mon père a été convoqué par la directrice de

l'établissement et voici les questions qu'on luia posées :Vous avez d'autres enfants qui font des ETUDES ?Réponse de mon père : oui, mon fils fait un BTSNOTARIATRéaction de la directrice : AH BON?!!

Ça veut dire quoi cette réaction ?Sommes-nous bêtes ?Sommes-nous selon la vision de certaines per-sonnes, incapables de réussir ou de faire degrandes études ?

Garçon / 17 ans / TerminaleLors de la séance, nous avons abordé la théma-tique de la tolérance et plus particulièrementnous nous sommes centrés sur le mariage pourtous et sur l'adoption pour les couples homo-sexuels. La force de l'atelier «Partage tes mots»est que nous sommes en petits groupes, ce quipermet de favoriser la communication entrechacun de nous. En effet, il y a beaucoup de res-pect entre les intervenants, tout le monde a lesentiment d'être écouté, l'ambiance est bonneet l'animateur essaye de donner la parole à toutle monde pour recueillir le maximum d'opi-nions. Actuellement le mariage pour tous estune question qui prend de plus en plus d'am-pleur. Je pense qu'on devrait permettre à cespersonnes d'adopter, car chacun fait ce qu'ilveut et on ne doit pas empêcher quelqu’un detrouver le bonheur.Pour conclure, c'était une expérience très inté-ressante et enrichissante et chacun devrait yparticiper.

Quentin BRIOTET / 17 ans/ Terminale S4La tolérance fait partie des grandes questionsde notre existence. Qu’est-ce qu’être tolérant ?Qu’est-ce que ne pas l’être ? Difficile de tran-cher. Mais il est intéressant d’aborder la tolé-rance à travers un sujet d’actualité qui divise :le mariage et l’adoption pour les couples homo-sexuels par exemple. Chacun a sa position surle sujet, certains sont contre, d’autres pour etpuis certains ne savent pas quoi en penser oudisent que cela les importe peu. Je pense quechacun doit se sentir concerné par ce sujetparce que c’est l’avenir de notre société qui esten jeu. Actuellement nous sommes à un tour-nant en France et plus généralement dans lemonde. Ce tournant a déjà été pris avec succèspar de nombreux pays, tels que l’Espagne, l’Ar-gentine ou encore par certains pays du Nord. LaFrance est censée être le pays des Droits del’Homme, pourtant concernant le droit des ho-mosexuels, nous sommes en retard. Je pensequ’il n’est pas acceptable d’empêcher des gens

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de vivre, de les priver de leur bonheur pourquelque raison que ce soit, sous prétexte quecela choque ou que cela ne soit pas « normal »,alors que ce sont des gens qui veulent simple-ment construire une famille et donner del’amour à des enfants. Les mentalités doiventévoluer pour qu’un jour ce soit « normal » quedeux personnes de même sexe puissent se ma-rier et que des enfants aient deux pères ou deuxmères. Peu importe que les parents soient demême sexe, tant que l’enfant reçoit de l’amouret qu’il vive dans un milieu sain propice à sondéveloppement et à son éducation. A uneépoque, le divorce était vu comme un crime etpuis maintenant c’est devenu banal.C’est exactement la même chose pour le ma-riage et l’adoption pour les couples homo-sexuels. A tous ceux qui pensent que l’enfantsera déséquilibré, moqué ou encore malheu-reux, je leur réponds que ce n’est pas parce quel’on a des parents de même sexe, que l’on nepeut pas être heureux et que l’on va forcémentdevenir homosexuel plus tard, la plupart des

homosexuels ont des parents hétérosexuels.L’enfant ne trouve pas son équilibre seulementdans son milieu parental. L'Homme, à traversson expérience, a appris à ses dépens, que priverdes gens de libertés ne sert à rien et ne fait quecréer des conflits, du sang et des larmes. Je suisconscient que ce n’est pas possible que tout lemonde accepte cela et je respecte la positiondes gens qui s’y opposent. Mais leurs argu-ments perdent chaque jour un peu de poids, età long terme ils réaliseront à quel point il étaitnécessaire de faire ce pas en avant.

Extrait de l’œuvre de Khalil Gibran intitulé"L'errant " :

« LARMES ET RIRESSur la berge du Nil, un soir, une hyène rencontraun crocodile ; ils s'arrêtèrent et se saluèrent.La hyène dit :« Comment allez-vous, monsieur ? »Et le crocodile répondit : « Cela va mal pour moi.Parfois dans ma peine et mon chagrin, je pleure,et alors les autres créatures disent toujours : "Cene sont que des larmes de crocodile. " et cela meblesse plus que je saurais le dire. »

Alors la hyène dit : « Tu parles de ta peine et deton chagrin, mais pense à moi aussi, un mo-ment. Je regarde la beauté du monde, ses mer-veilles et ses miracles, et gagnée par une joiepure, je ris de même que le jour rit. Et alors lepeuple de la jungle dit : "Ce n'est que le rired'une hyène. " »

Elles sont de plus en plus nombreuses, les de-mandes des adolescents de pouvoir échanger,partager, débattre, se retrouver entre pairs,entre jeunes, dans un espace de respect et detolérance, où sa parole est entendue, plus en-core même, reconnue et écoutée par l’autre.Leur désir de s’exprimer oralement sur des su-jets d’actualité qui les touchent, dans une rela-tion d’écoute et de confiance, leur donner laparole dans un contexte différent, hors du cadreformel du cours, est un projet qui s’inscrit tota-lement dans la dynamique d’ouverture à la-quelle s’attache le lycée Rabelais depuis quatreans.C’est dans cette perspective, qu’est né l’atelier«Partage Tes Mots», initié par Black-VictorN’Tolla, animateur au Service Jeunesse de laVille de Meudon et par le Conseil de Vie Ly-céenne. Dans cet espace de parole partagée, ré-gulée, objectivée, les élèves parlent de latolérance, de la différence, du mariage pourtous, du harcèlement, de l’autorité, de la situa-tion des sans papier, de la place de la religiondans notre société et de tant d’autres thèmesqu’ils ont eux-mêmes choisis. Ils découvrent ladivergence d’opinion et acceptent le désaccord.L’atelier-débat « Partage Tes Mots » contribue àfaire du lycée Rabelais un lieu de vie, proche despréoccupations des élèves. Plus encore, c’est unformidable outil d’éducation citoyenne.

Merci Black et bravo pour cette initiative.

Céline Damon, CPE

le gargantuesque #2# janvier 2014

«La tolérance désigne la capacité d'accepter

ce que l'on aurait refusé normalement.»

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Comme vous avez peut-être pu le constater, nous avons décidé pour ce premier « micro-couloir » devous sonder sur une question à la fois légère, inutile et fascinante, à savoir :

Avez-vous déjà fantasmé sur quelqu’un de votre classe ?Vous avez été nombreux à nous répondre, 324 précisément, de tout niveau, tout sexe (150 garçonset 174 filles) et tout parcours mental, sexuel, et voici les résultats dont chacun est libre de tirer uneconclusion utile ou non à son futur.

(On été précisémentinterrogés : 110 2nd,42 1ère ES, 36 1ère S,31 1ère L, 28 Tal Es,53 Tal S et 24 TL.)

# MICRO-COULOIR

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le gargantuesque #2# avril 2013

Une BD de Paul Capdenat-Christy TS3

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Nous vivons dans une démocratie, qui a pris laforme d’une République, et il faut s’en réjouiret y tenir comme à la prunelle de nos yeux, cartous les pays du monde ne bénéficient pasd’une telle chance historique. Et en mêmetemps, nous nous interrogeons, et de plus enplus, sur ce régime, sur sa représentativité, sursa capacité à organiser et traduire la vie collec-tive aujourd’hui.Qu’est-ce que la démocratie ? C’est un régimequi, fondamentalement, repose sur deux pi-liers : une liberté et une diversité de partis poli-tiques, d’une part, et une liberté de choix et devote des citoyens d’autre part. Les deux aspects,tous deux nécessaires, sont intimement liés :car ce sont les partis qui structurent l’offre po-litique (les programmes) et qui sélectionnentles candidats pour qui nous votons. Par ailleurs,nos élus sont élus et nous représentent pourune certaine période (plusieurs années). Les in-dices de perte (partielle sans doute, mais réelle)de légitimité d’un tel fonctionnement, c’est-à-dire du régime démocratique représentatif sontvisibles : la non-inscription sur les listes électo-rales est importante (aujourd’hui 7% des Fran-çais en âge de voter ne sont pas inscrits, surtoutdes jeunes1), l’abstention aux votes s’accroît de-puis trente ans (même à l’élection présiden-tielle, où pourtant la participation est beaucoupplus importante que lors des autres typesd’élection) : par exemple 12% des électeurs ins-crits ne sont pas allés voter, en 2012, ni à l’élec-

tion présidentielle ni aux deux tours de l’élec-tion législative, deux points de plus qu’en 2007 ;cela veut dire qu’avec les non inscrits un Fran-çais sur cinq en âge de voter n’a pas du toutvoté en 2012, ce qui est trop). Au-delà de l’abs-tention, la légitimité du Parlement est parfois(de plus en plus ?) contestée, par exemple dansla rue. Il faut d’ailleurs ajouter un point impor-tant : nos élus ne le sont qu’à travers une « pro-cédure », un « tamis », dont l’effet est, lui aussi,très contesté : ce tamis est constitué de deuxchoses essentielles, qui «  structurent  » notrevote : d’abord le découpage du pays en « cir-conscriptions électorales  » (ceci ne joue quepour l’élection des députés et des sénateurs),puis le mode de scrutin (lequel est, en France,très différent d’un type d’élection à l’autre). Etdes forces et partis politiques « réels » (c’est-à-dire très présents dans le pays) ne sont pas, dufait des deux éléments constituant ce tamis, re-présentés proportionnellement à leur poidsdans nos institutions, notamment à l’Assem-blée nationale et au Sénat. Je ne détaille pas cepoint, pourtant capital, ni ses raisons (et les so-

# CDIDÉCHIFFRER NOTRE ÉPOQUE DU 4 FÉVRIER 2014

NOS ÉLUS POLITIQUES :LEURS ORIGINES-LEURS MÉTIERS-LEURS VALEURS.

L’AVANT-RENCONTRE PAR CLAUDE THÉLOT

Avertissement : Suite à la remarque de certains profes-seurs après la première Rencontre, j’ai écrit ce petit texteen deux parties : d’abord des éléments de présentation etde problématique (premières pages), puis sur les trois su-jets principaux de la Rencontre à venir (les origines, lesmétiers et les valeurs des élus) des éléments d’informationet d’analyse, qui seront ceux, approximativement, que jeprésenterai oralement, en introduction à nos débats. Lesprofesseurs peuvent ainsi à leur convenance choisir demontrer à leurs élèves et de discuter avec eux de la seulepremière partie, pour ménager un intérêt à la Rencontre,ou du tout, pour aborder l’ensemble de la question.

1- Pour mémoire, les 93% de Français inscrits sont au nom-bre de 43,2 millions d’électeurs.

Claude Thélot, sociologue

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le gargantuesque #2# janvier 2014

lutions alternatives). En fait, le décalage entrele pays et le Parlement s’explique et peut se jus-tifier ; mais il contribue puissamment au soup-çon d’illégitimité de notre régime, ou, si l’onpréfère, à la crise de la représentativité de la dé-mocratie.Au-delà de ces facteurs généraux (que je ne faisqu’esquisser : le débat pourra les approfondir),une des sources de cette crise de la représenta-tivité ne résiderait-elle pas dans le personnelpolitique lui-même ?Dans ses origines : en quoi nos élus nous « res-semblent-ils » par exemple selon leur originessociales ou leurs études, ou au contraire se-raient-ils différents, donc peu susceptibles denous comprendre, de nous représenter ?Dans ses métiers  : nos élus ne durent-ils pastrop ? ne cumulent-ils pas trop ? créant ainsi lesconditions d’une « caste » ?Dans leurs valeurs : sont-ils irréprochables ? etles scandales, réels ou supposés, dont nous en-tendons parler sont-ils l’arbre qui cache la forêtd’élus exemplaires ou au contraire le signe d’undéfaut d’intégrité répandu ?

Notre rencontre du 4 février est destinée à éclai-rer ces trois aspects et à réfléchir à leur impactsur la crise de représentativité. Il faut immédia-tement souligner, en préalable et fermement,que nos élus politiques ne forment pas du toutun milieu homogène. D’abord ils sont très nom-breux et ensuite ils sont très divers. Rappelonsen particulier leur nombre : au total, de l’ordrede cinq cent dix mille, répartis ainsi : environ500000 «  conseillers municipaux  » (les élus,maires et autres, des 36000 communes quepossède la France) ; quelques milliers (peut-êtrede l’ordre de 5000) «  conseillers généraux  »,c’est-à-dire les élus de nos 100 départements ;environ 1900 « conseillers régionaux » (les élusde nos 28 régions) ; enfin, à un près, 1000 élusnationaux : 577 « députés » (Assemblée natio-nale), 348 « sénateurs » (Sénat), 74 « députéseuropéens » (Assemblée européenne). Ce sontces élus nationaux les plus visibles, soit moinsde 1000 personnes (car certains cumulent dé-putés et députés européens par exemple), maisil ne faut pas oublier les plus de 500 000 der-rière, qui doivent, tout autant qu’eux, être pré-sents à notre esprit.

Les origines des députés

Il n’existe pas, semble-t-il, de données ni d’ana-lyse globales sur l’origine de l’ensemble de nosélus politiques. Il est certain qu’elles sont diffé-rentes selon le type d’élus, de sorte que ne s’in-téresser qu’aux députés, comme je le fais dans

ce paragraphe, ne vaut pas pour les autres élus,mais est intéressant en soi.L’Assemblée nationale de 2012 est rajeunie parrapport à la précédente, mais, à part cette der-nière, est la plus âgée en moyenne de toute la5ème République (c’est-à-dire depuis 1958) : lamoyenne d’âge des députés est de 54,6 ans, etun peu moins pour les nouveaux entrants à l’As-semblée : 49,8 ans. Ces âges sont tout de mêmeélevés, ce qui peut-être pose problème, et entout cas montre que dans notre pays devenirdéputé c’est en quelque sorte le « couronne-ment » d’une carrière d’élu ou de militant, oud’autre chose.

Les députés sont pour presque les trois quarts deshommes, mais le taux de féminisation a réguliè-rement et beaucoup progressé depuis 50 ans (de1% à 27%). Que notre Assemblée soit (encore ?)assez peu féminisée est un sujet de réflexioncar, outre le sujet propre de parité, cela « co-lore » probablement la façon de poser les ques-tions politiques et de tenter de les résoudre. EnSuède où les députés (et les ministres) sont plussouvent des femmes, on constate en effet queles questions de vie concrète et de relationshommes/femmes sont plus présentes dans lesdébats et les préoccupations politiques. Celaétant, je ne crois nullement qu’il faille établirdes quotas. Le risque, en effet, avec toute poli-tique de quotas, est de trop forcer le possible,et du coup de discréditer la cause pour laquelleles quotas ont été institués. Un des gouverne-ments que j’ai connu de près illustre ce risque.Bien qu’il n’y eût pas de quotas explicites, poursoutenir la cause des femmes, beaucoup defemmes furent nommées ministres. Trop : uncertain nombre, hélas, n’avaient pas suffisam-ment les qualités requises, et la cause desfemmes se trouva fragilisée aux yeux des direc-teurs et cadres qui eurent à travailler sous leurdirection. Le Premier ministre s’en rendit d’ail-leurs compte très vite. Beaucoup de ces femmesperdirent leur fonction lors d’un remaniementintervenu très vite, à peine six mois après la for-mation du premier gouvernement. C’est le vi-vier, son importance et sa qualité, qu’ignoretrop une politique de quotas dans sa raideur. Ilvaut mieux atteindre les mêmes objectifs d’ou-verture par d’autre voies, qui permettront, parce

Que notre assemblée soit assezpeu féminisée"colore"probablement la façonde poser les questions…

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qu’elles seront moins rigides, de tenir comptedu vivier et donc de minimiser, voire de faire dis-paraître, le risque de discrédit. Même si celaprend plus de temps.Plus de 80% des députés sont cadres moyens oucadres supérieurs ou membres d’une profes-sion libérale : cela n’a rien à voir avec leur poidsdans la population. Si l’on préfère repérer cettetrès grande distorsion par le niveau des études,on constate que les trois quarts des députés ontau moins un diplôme de niveau bac+3. Et cetteproportion varie très peu selon le parti (en re-vanche si on se limite aux anciens élèves degrande école, leur poids varie de 7% -PS- à 18% - verts, UMP- et même un peu plus chez lescentristes2). 55% appartiennent au secteur pu-blic, - 65% au PS et 41% à l’UMP -, (mais très peusont de hauts fonctionnaires), ce qui, là encore,excède de beaucoup le poids du secteur publicdans le pays.A noter que la part des députés issus du secteurpublic a énormément crû au cours de la Ve Ré-publique, du quart à la moitié, ce qui me sembleposer un problème potentiel.

En termes d’origine sociale maintenant (et nonplus de profession) les différences sont trèsnettes à la fois selon l’orientation politique desdéputés et le moment (il y a en particulier uneassez forte évolution depuis 50 ans). A titred’exemple, on peut dire les choses suivantes :au cours de la Ve République l’origine sociale desdéputés communistes évolue peu (75 à 85%sont d’origine populaire) ; les socialistes évo-luent fortement vers des origines favorisées (lechangement s’étant produit vers 1990) : la partde ceux d’origine cadre supérieur ou membred’une profession libérale avoisine aujourd’hui30% ; les députés gaullistes (aujourd’hui à peuprès l’UMP) aussi ont des origines sociales quiont évolué, cette fois à l’envers : la part des ori-gines supérieures y a décru depuis les années90 et avoisine aujourd’hui 38% ; enfin l’originemoyenne des députés centristes est restéeassez stable, un quart d’origine populaire, unautre quart d’origine moyenne et la moitiéd’origine supérieure, traduisant ainsi le côtéassez « notable » de ces élus.

La très grande distorsion entre le niveau sco-laire ou social des Français et celui de leurs dé-putés, pourrait être détaillée de multiplesautres façons. Il est plus intéressant de réfléchirà ses raisons et à ses conséquences éventuelles. Doit-on conclure à une représentation par des« experts » ? auquel cas nous serions, et serait-ce une bonne chose ?, dans une sorte de « dé-mocratie éclairée  »  ? Doit-on en tirer laconséquence que le métier de député est com-plexe (ce qui est vrai), au point de requérir cer-taines compétences « pointues » ? Doit-on endéduire que nos députés « ne nous représen-tent pas » ? Sur ce dernier point, je ne crois pasqu’on puisse tirer cette conséquence, puisquela représentation en démocratie vient, et vientseulement, de l’élection, mais cela intervientpeut-être dans l’image, donc dans le sentimentd’illégitimité de nos représentants, de crise dela démocratie.

Les métiers des élus

Premier point à noter : les métiers des élus sonttrès divers, car leurs fonctions sont, dans nosinstitutions, très variables : les élus nationaux,bien qu’élus sur un territoire (et c’est leur para-doxe) ont des fonctions nationales (ils sontd’ailleurs « élus de la République » et non pas« élus d’un territoire »), à commencer par le tra-vail législatif – ce qui suppose une très grandeveille sur tous sujets de société susceptibles devenir sur le terrain législatif. Les élus territo-riaux, au contraire, d’une part ont à s’occuperde questions locales (par définition, et elles lesont beaucoup plus pour le maire que pour leconseiller régional), et d’autre part et surtout, ilgère : une ville, un département, une région. Cequi le met à la tête d’un budget, d’où des déci-sions d’équipement (avec les risques judiciairesqui peuvent s’y attacher). Les uns comme le au-tres sont donc polyvalents, mais les élus natio-naux plus du côté de l’intellectuel et de laréflexion ; les élus territoriaux plus du côté del’action et de la gestion. A titre d’exemple, les conseillers généraux élusen 2004, interrogés sur ce point estimaient à 30heures par semaine leur travail (plus, et c’estnormal, quand ils étaient dans la majorité de larégion – 32 heures- que dans l’opposition -20heures). Cela explique que, pour l’essentiel, ilssoient amenés à conserver leur profession – cequi n’est pas le cas (et pas possible) pour les dé-putés et sénateurs (mais aussi pour les mairesdes grandes villes, etc.).Les députés (encore plus que les sénateurs, saufau moment de l’élection), du fait de leur côté« bicéphale », doivent être sur les deux fronts,

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2- Notons à ce propos que peu de députés ont fait l’ENA,contrairement à ce qu’on croit parfois : moins de 4% desdéputés.

Les trois quarts des députésont au moins un diplôme de

niveau Bac+3

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national et local. Ils ont un assistant et des in-demnités qui les aident à y faire face. Ils se par-tagent entre ces deux aspects, et les Français ensont conscients, qui se séparent exactementmoitié-moitié entre ceux qui souhaitent que ledéputé privilégie le rôle national, et ceux qui ju-gent qu’il doit être avant tout dans sa circons-cription. Il faut reconnaître que leur vie estassez exigeante en termes de déplacements (etcela est un effet indirect du mode de scrutin :s’il n’était pas uninominal à deux tours mais,par exemple, sur liste, les présences locales dudéputé seraient beaucoup moins nécessaires).Dans la dernière Assemblée, les députés étaiententrés en politique, en moyenne, à 31 ans, soitdepuis 24 ans puisqu’ils avaient, toujours enmoyenne, 54,6 ans. Deux trajectoires politiquesprécédant l’élection comme député dominent :soit l’ancrage territorial, l’élu ayant été élu ter-ritorial avant de devenir député, soit dans lespartis l’élu ayant été militant et responsable. Lapremière trajectoire débouche tout naturelle-ment sur deux questions.D’abord, la question du cumul des mandats : enparticulier le député ou le sénateur va-t-il, peut-il ou doit-il rester maire ou conseiller municipal,etc. ? Je suis personnellement contre une inter-diction stricte du cumul. Il n’est pas bon qu’unélu national, un député, un sénateur, ne soitpas aussi un élu local. Et, pire, si on interdisaitqu’il le soit, le risque serait très grand de consti-tuer une caste d’élus nationaux n’ayant plusd’attache ni de connaissance du terrain. L’inter-diction du cumul des mandats doit donc êtredéfinie avec mesure : seule une lourde respon-sabilité locale doit être rendue incompatibleavec un mandat national, et pas n’importe quelmandat local. C’est d’ailleurs ce que prévoit laloi qui, en novembre 2013, est en passe d’êtrevotée (en dépit du désaccord du Sénat),puisqu’elle se proposait d’interdire notammentle cumul d’un mandat national et d’un mandatexécutif local3.Puis la question de la durée totale du métier :l’élu doit-il l’être (sous réserve d’être élu évi-demment) toute sa vie ? Nous avons eu d’illus-tres exemples (J. Chirac, F. Mitterand, V. Giscard

d’Estaing, etc.) où c’est pratiquement duranttoute leur vie qu’ils ont été hommes politiques(et dans les cas cités, de premier plan). Je croispersonnellement qu’être homme politique, êtreélu, est vraiment un métier, c’est-à-dire qu’il re-quiert des compétences, et que cela justifie (etmême exige) une certaine longévité (toujourssous réserve d’être élu). On ne voit pas pourquoi(et ce serait même dangereux) que, dans notresociété, la fonction d’élu, et elle seule, ne seraitpas «  professionnelle  » et pourrait alors êtreexercée par des « amateurs ». En même temps,il n’est pas sain que le renouvellement du per-sonnel politique et, plus précisément, des can-didats (et donc des élus, indirectement) soittrop faible : la perception du monde et de sonévolution risquerait d’en être gauchie, et, là en-core, le risque de discrédit de nos élus en seraitaccru. Il faut donc, au total, songer à un certaincompromis, délicat à formuler. Notons pouraider à fixer les idées, que 60% des députés, aucours de la Ve République, ne dépassent pas 2mandats, que presque tous (90%) ne dépassentpas 5 mandats (ce qui ne représente que 25 ansde carrière) et que la moyenne est de 2,7 man-dats. Est-ce équilibré, ou ne l’est-ce pas ?

Les valeurs des élus

Il y a, hélas, un certain nombre d’élus malhon-nêtes, qui profitent de leur situation pour s’ob-tenir, pour eux ou des proches, des avantagesimmérités ou illégaux (notons cependant, sansen faire un parallèle, que c’est une des fonctionsque les Français demandent à leur député : qu’illeur obtienne, pour eux ou leurs proches, telleou telle position ou avantage…). Ces cas, dontcertains sont retentissants (J. Cahuzac,R. Dumas, etc.) et d’autres ont porté sur des em-plois fictifs plus ou moins importants (à la mai-rie de Paris, notamment, délit pour lequel ontété condamnés J. Chirac, et A. Juppé en sontemps), sont graves – mais plus ou moins selonleur nature et leur ampleur. Il est possible aussique nombre d’élus locaux aient fait preuve,dans certains cas (dépenses de campagne, oc-troi de logements HLM, pour citer deux situa-tions existant autour de nous), d’attitudesdouteuses ou même condamnables (et parfoiscondamnées). Il faut enfin indiquer que nombrede maires, du fait de leur responsabilité de chefgestionnaire de l’exécutif municipal, prennentdes risques objectifs, par exemple sur l’environ-nement ou la sécurité des personnes, qui peu-vent les faire tomber sous le coup de la loi, etparfois les conduisent devant un tribunal – cepour quoi, d’ailleurs, nombre de maires ruraux,aujourd’hui, ne veulent plus se représenter. Tous

3- A titre d’anecdote, on peut ajouter ceci : le ministrelorsqu’il est élu local se rend dans sa circonscription pour leweek-end. Week-end entendu au sens large : il part le ven-dredi midi et revient le lundi matin. Il se repose peu. Et du-rant ces trois jours il aura entendu des électeurs lui donnerdes avis sur les problèmes qu’en tant que ministre il s’ef-force de régler. Il est vrai qu’il est curieux de pouvoir s’occu-per de son ministère quatre jours par semaine seulement.C’est choquant. Mais c’est peut-être moins dangereuxqu’un ministre sans attache locale, et par là soumis aurisque de décisions désincarnées. Pour information, 14% desdéputés, sur l’ensemble de la Ve République, sont devenusministres, soit un sur 7 ( je dirais : seulement).

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ces cas ne sont pas à mettre sur le même plan,mais réunis ils entretiennent l’idée que nos élusne sont pas très intègres, ce qui, incontestable-ment, nourrit la crise de la représentativité. Cen’est d’ailleurs pas si nouveau, puisque sous laIIIe République en particulier il y a eu des scan-dales célèbres (Panama, Stavisky, etc.).Ces faits ou impressions appellent plusieurscommentaires.D’abord, il ne faudrait pas que les arbres ca-chent la forêt : sur les plus de 500 000 élus, onn’est sans doute capable de citer au maximumque quelques centaines d’affaires. C’est trop,beaucoup trop, mais cela paraît limité. Ensuite,les élus ont le sentiment, justifié même si par-fois il sert de paravent, de se dévouer à la chosepublique. A titre d’exemple, 78% des élus régio-naux jugent que leur mandat exige beaucoupde sacrifices à l’égard de leur vie professionnelleet privée, 66% que l’articulation vie d’élu-viepersonnelle est difficile, 84% que leur mandatest utile à la vie quotidienne des citoyens deleur région, et d’ailleurs 69% souhaitent se re-présenter aux prochaines élections régionales.Tous ces pourcentages donnent-ils une imagetrop rose, trop autosatisfaite des valeurs desélus ? Peut-être, mais pas sûr. Le dévouement àla chose publique fait partie des valeurs desélus. Nous « aimons » d’ailleurs, soit au sens d’avoirune meilleure opinion soit au sens de l’appro-bation de leur action, plus les élus locaux (etd’autant plus qu’ils sont locaux) que nationaux,ignorant souvent quel est notre député. Parexemple deux tiers (69%) des Français se disentsatisfaits de l’action de leur maire, contre unquart seulement de celle de leur député (28%)ou de leur député européen (26%). Et 86% di-sent connaître le nom de leur maire, 46% celuide leur député, 42% celui de leur conseiller gé-néral et seulement 28% celui de leur conseillerrégional et 21% celui de leur sénateur (la diffé-rence entre le député et le sénateur est impres-sionnante, mais reflète assez exactement laposition respective de ces deux types d’élus na-tionaux dans nos institutions, point qui pourraitêtre développé).Un autre aspect doit être souligné car il illustreles relations entre partis et démocratie, et enmême temps il est parfois mal compris, nour-rissant alors une certaine défiance à l’égard denos institutions : c’est celui de la discipline devote. Les élus, surtout les élus nationaux etceux, territoriaux, des grands ensembles de po-pulation (grandes villes, etc.), étaient des can-didats appartenant à un parti, ou même, de fait,« présentés » par un parti. Une fois élus ils ontalors à respecter la discipline de vote du parti.

Est-ce légitime ? Est-ce nécessaire ? Est-ce unecondition de loyauté à l’égard du parti, ou deconviction à l’égard des idées et choix qu’il in-carne (loyauté pour qui vous a présenté, et pru-dence aussi  ? si vous voulez qu’il vousreprésente) ? Cette question mérite d’être dis-cutée ; elle fait partie intégrante de l’éthique del’élu et de la démocratie représentative qui estla nôtre. Citons pour alimenter la réflexion que,par exemple, les élus régionaux (de 2004)étaient majoritaires à penser qu’un conseillerdevait toujours respecter les consignes de vote(55%), mais qu’une forte minorité (40%) esti-maient à l’opposé que le conseiller devait tou-jours se prononcer en fonction de ses opinionspersonnelles. Preuve qu’au niveau des idées ledébat paraît assez ouvert, tandis que dans lesfaits la consigne de vote est quasiment la règle– ce qui est précisément source d’incompréhen-sion de nombre de nos concitoyens.Pour conclure ce paragraphe sur les valeurs denos élus, je voudrais citer cette remarque, que jecrois très juste, de R. Aron (et qui dépasse lesélus pour concerner toutes les élites d’une so-ciété) : « la bonne conscience des privilégiés estune des conditions fondamentales de la stabilitéd’une société. » Bien vu. Mais il ne faudrait pasque cette bonne conscience, qu’ils se donnentou qu’on leur accorde, pousse les privilégiés àoublier leurs devoirs, au premier chef celui dedonner l’exemple – le bon, pas le mauvais.

Claude Thélot

Sources de ce texte : INSEE Première N°1389 (septembre 2011) et 1411(septembre 2012)  ; Luc Rouban  : «  Les députés de2012 : quelle diversité ? », CEVIPOF n°8, juillet 2012 et« Les députés », Cahier du CEVIPOF n°55, septembre2011  ; V. Drouin, Fantassins de la République, nos500 000 conseillers municipaux, Autrement, 2006 ;trois enquêtes : Les Français et la gouvernance (IFOP ;octobre 2013), Les Français et leur député (IFOP ; mai2007), Enquête auprès des conseillers régionaux(Ipsos ; novembre 2005 pour l’ARF). Pour la citation fi-nale, R. Aron, La lutte de classes, Gallimard, 1964. Je remercie beaucoup Madame O. Gaultier-Voituriez,du CEVIPOF, pour m’avoir signalé et communiqué,parmi d’autres, la plupart de ces études et enquêtes.

NB. Les caractères gras ont été ajoutés par la rédactionet ne sont donc pas de Mr Thelot

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Les salons de l’orientation à Paris 2014Voici une liste des salons d’orientation post-bac, indispensables rendez-vous des élèves de Première et Terminale. Petits veinards, ils pullulenten région parisienne. À chaque salon sa spécialité.

# ORIENTATION

Samedi 1er févrierCité internationale universitaire - ParisSalon Studyrama des formations commercialesMarketing et communicationTourisme et hôtelleriewww.studyrama.com

Samedi 1er févrierHall Saint-Martin - PontoiseSalon de l'Étudiant de la for-mation et des métiers deCergy-Pontoisewww.letudiant.fr

Samedi 1eret dimanche 2 févrierPorte de Versailles - ParisSalon de l'Étudiant Infor-matique et multimédiaSalon «  Partir étudier àl'étranger »Salon des formations ar-tistiqueswww.letudiant.fr

Mercredi 5 au samedi 8 févrierPorte de Versailles - ParisExpolangues : 32e éditionwww.expolangues.fr

Vendredi 7 au dimanche 9 mars Porte de Versailles - ParisSalon de l'Étudiant de Pariswww.letudiant.fr

Vendredi 21 au dimanche 23mars Porte de Versailles - ParisSalon de la formation et del'évolution professionnellede Pariswww.letudiant.fr

Vendredi 21 et samedi 22mars Dôme de Disney - Marne-la-ValléeSalon de l'apprentissage et de l'alternance del'Est-Parisien www.letudiant.fr

Vendredi 4 et samedi 5 avril Espace Champerret - ParisSalon Studyrama Sup’alternance de Pariswww.studyrama.com

Samedi 5 et dimanche 6 juillet Espace Champerret - ParisSalon de l'Étudiant « Où s'inscrire » de Pariswww.letudiant.fr

INFORMATIONS A SUIVRE SUR LE FIL RSS DE LA LETTRE DU CIO DE VERSAILLES,EN LIGNE SUR LE SITE DU LYCEE, RUBRIQUE ORIENTATION

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Où sortir ?Si vous êtes musicien, ou du moins mélomane, cesquelques adresses feront votre bonheur. Paris regorgeen effet de quartiers et de pubs aux atmosphères horsdu temps qui vous assureront de passer une bonnesoirée. Voici donc trois pubs coups de cœur !

Tout d'abord, le Coolin. Pub Irlandais branché, c'estun très bel endroit (photo ci-contre) où l'ambianceest toujours au rendez-vous. Avec sa terrasse chauf-fée sous les arcades, ses délicieux hamburgers et sonéquipe souriante, ce bar situé à Saint-Germain faitpartie des plus accueillants du quartier. Mais, ce quifait sa force, ce sont ses nombreuses animations : unOpen Mic tous les lundis soirs fréquenté par d'excel-lents musiciens, un concert de jazz dansant de qua-lité et des danseurs de salsa tous les dimanches avecPaddy Sherlock, un chanteur trompettiste Meudo-nais qui habite à deux pas de notre lycée, et plusieurssoirées à thème. Inutile d'en dire plus, courrez vite au15 rue Clément dans le 6e pour vivre des momentsinoubliables.

Saint-Michel ! Un quartier magnifique, mais il restedifficile, face à tant de choix, de trouver un bar agréa-ble où s'installer avec ses amis. Plus maintenant ! Cepetit pub irlandais, Le Galway, situé à quelques pas dela fontaine, en face des quais, est connu pour son am-biance très chaleureuse, sa bonne musique, et surtoutsa bière maison d'une qualité rare. Le lundi soir estégalement consacré à un Open Mic plus traditionneloù les musiciens savent créer une proximité avec leuraudience, surtout compte tenu de la taille de l'en-droit ! Beaucoup d'autres soirs, l'ambiance est à la mu-sique Live assurée par des artistes très talentueux.Vous pourrez y découvrir des musiciens et des per-sonnes de tout horizon, passer d'agréables momentset pratiquer votre anglais sans vous en apercevoir.

Pour des soirées plus tranquilles et riches en rencon-tres, ce pub vous ravira. Adresse à ne pas manquer : 13Quai des Grands Augustins.

Enfin, en continuant le long des quais vers le pont desarts, vous tomberez sur ce bar écossais, The Highlander.Situé dans une petite rue d'époque, vous quitterezParis aussitôt que vous aurez franchi la porte. Avec sadéco faussement ancienne, l'atmosphère y est unique.Apprécié pour son légendaire Open Mic tous les mer-credis soirs depuis maintenant 10 ans. Un classiquepour les musiciens fréquentant ce genre de scènes,c'est un vrai repère de talents à couper le souffle. CetOpen Mic se déroule dans la cave du bar, ce qui luidonne un charme très particulier, cave qui a le bongoût d'avoir un fumoir pour ne rien rater des perles demusiciens qui s'offriront à vos oreilles. C'est un endroitextrêmement agréable, vous vous y sentirez vite chezvous. Très facile d'y faire des rencontres, pour la plupartfort intéressantes, le pire moment de la soirée restetoujours la clôture, parfois difficile à vivre. L'after surles quais avec les musiciens du bar s'impose alors àvous. En un mot, INCONTOURNABLE. 8 Rue de Nevers

# EXPOSDu 19 novembre 2013 au 6 avril 2014 se tient « America Latina », une exposition de photos latino-amé-ricaines de 1960 à aujourd’hui.Le + : On peut y trouver une grande diversité de techniques et de styles des photos, une réelle évolutionartistique depuis 1960.Le - : Cette exposition se tient à la fondation Cartier, un établissement privé donc payant.

Toujours pour la sculpture se tient au centre Georges Pompidou « le surréalisme et l’objet », et cejusqu’au 3 mars 2014.Le + : C’est une exposition pleine de surprises où l’humour s’allie avec l’originalité !Le - : Comme le titre l’indique, c’est une exposition d’art contemporain.

Pauline Reyss

# BONS PLANS…Par Avner Bensoussan

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Nous souhaitons participer à l'édition 2015 du trophée des lycéens ( une régateorganisé entre différents lycées de France ).Mais il nous manque deux personnes pour compléter notre équipage.Tu sais naviguer ?Tu es en 2nde ou en 1ère ?Tu es interessé, et surtout tu es motivé ? Alors contacte vite :Manon Fage (1èreS2), Emile Deruelle (2nd1) ou Mathilde Jondeau (1ereS1)ou alors envoie nous un mail à [email protected] !!!

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