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Gargantuo et autres histoires

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Recueil d'histoires en textes et en dessins réalisées à la Maison des Étudiants de Poitiers durant l'année universitaire 2014-2015. Ateliers animés Grégory Jarry .

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Ce livre a été réalisé dans le cadre d’ateliers d’écriture et de dessin organisés par le service culturel de l’université de Poitiers pour l’année universitaire 2014-2015, et menés par Grégory Jarry et Guillaume Heurtault des éditions FLBLB.

Les ateliers d’expression artistique de l’université de Poitiers reçoivent le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication, de la DRAC Poitou-Charentes et du Conseil Régional Poitou-Charentes.

Merci à Zelda, Lionel, Anaïs et à l’inconnue qui nous a prises en photo.

Mise en page : Léon Lenclos Imprimé aux services centraux de l’université de Poitiers par Alain Ingremaud en mars 2015.

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Lucie AldobrandiMargaux Baudet

Julie CarrionTyphanie Kouakou

Éditions FLBLB • Service culturel de l’Université de Poitiers

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Oh ! Elle est jolie ta bague !

C’est vrai ! Où tu l’as achetée ?

Ah, c’est une longue histoire… Je l’ai achetée à une vieille dame en Italie.

Elle m’avait fait peur. Elle a vu ma bague et elle m’a dit qu’elle appartenait à une famille de géants qui depuis sillonnaient l’Europe pour la retrouver.

Gargantuo

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NON C’EST PAS VRAI !! Et ce qui est dingue, c’est que je passe devant la pyramide tous les jours pour rentrer chez moi… et je remarque quelqu’un de très grand à l’intérieur… alors qu’elle est inhabitable !!

Pff, mais la dame en Italie, elle n’était clairement pas nette…

Ne t’inquiète pas, c’est insensé…

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Tu trouves pas que Typhanie a

vraiment craqué ?

Non mais c’est clair… Le pire c’est qu’elle y croit vraiment à son histoire…

LE LENDEMAIN

C’est bizarre… Elle est où Typhanie ?

J’en ai aucune idée…

LE SURLENDEMAIN

Bah elle n’est toujours pas là.

Ça m’inquiète, en plus elle ne répond plus

au téléphone…

Il faut qu’on aille voir chez elle !

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OH !

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Il ne nous a pas vus… Dépêchons-nous de partir… AU SECOURS !

Tu as entendu ?! C’est Typhanie !!

Au secours les filles ! Venez me sauver du géant Gargantuo !!

AAAAAH REGARDE !!

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J’ai peur.

MON DIEU ! Il arrive, cachons-nous !

Qu’est-ce qu’on fait ?

T’inquiète, j’ai prévu le coup !

Suis-moi, j’ai mon pisto laser.

Haaa...

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Oh Gargantuo rends nous Typhanie et je te laisse sain et sauf ! Ma qué yamais vous

n’aurez la fille à l’anneau.

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Ma qué ye me rend !

Trop tard !Et BOUM le géant !!

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Les filles ! Vous m’avez sauvée !!

Trop bien

Gargantuo est mort !!

Oh ! Il s’est transformé en mozzarella ! Mmh…

Elle est bonne !

Je savais que ce géant avait du goût !

Sara perche

ti amo…

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Le Lieu Unique

C’était un week-end à Nantes, organisé sur un coup de tête. Je suis partie avec deux copines, c’était la première fois qu’on gérait tout, transport, héberge-ment. On voulait voir d’autres lieux, d’autres personnes, et c’est comme ça qu’on s’est retrouvées au Lieu Unique, le LU, à l’ancienne usine du Petit Beurre LU. C’était un endroit cool, un grand hangar avec des tables, des chaises, de la place pour danser, de la bonne musique. Des personnes différentes, de tous âges, de tous styles, mais dans une même optique : boire un verre entre amis. J’était assise à une table, une pinte devant moi, mes copines à côté. Au fil de la soirée, une visite aux toilettes s’est imposée. Il fallait descendre un étage, et on se retrouvait dans un lieu sombre, glauque, qui puait, où les cabines étaient aussi rapprochées que les stalles d’une écurie.

On sentait que beaucoup de choses s’y passaient en soirée, en voyant les gens se maquiller, se prendre en photo et boire. C’était un deuxième lieu, plus intime. Lorsque je suis retournée à ma table, l’esprit embrumé, j’ai senti qu’il manquait quelque chose. Un coup d’oeil aux fille

qui riaient, elle m’ont montré le verre et la bouche de l’une d’entre elles. Un bout de dent avait sauté en trinquant violem-ment. Plus de peur que de mal, mais un nouveau sourire. Ce fût la première partie de la soirée. La seconde, c’est une galère d’adulte : j’ai perdu ma carte bleue. Panique dans une ville inconnue, sans avoir le contrôle de moi-même. C’était la première fois et je ne savais pas comment gérer ça. Quelles démarches ? Qui faut-il appeler ? D’habitude, mon père s’occupe de ça, je me repose sur lui pour les papiers administratifs. Mais là je n’avais pas le choix, je devais me débrouiller.

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Retour à Bilbao

24 mars 2014, aéroport de Bilbao.

20 ans et quelques heures. On m’attend de l’autre côté de la frontière. J’avais eu l’idée faramineuse – du moins le pensais-je – de m’offrir une semaine de vacances à Lisbonne pour fêter mon cinquième de siècle. Au programme : Boire des coups, concerts, taijines, couchers de soleil en bord de Tage, re-boire des coups. J’ai sauté sur les promos low coast (80€ l’aller-retour Bilbao-Lisboa), et chargé mon énorme valise dans le coffre de la scenic. Direction : Espagne.

Au terminal des arrivées, personne n’agite de pancarte avec mon nom. Personne n’attend ma sortie, fébrile je suis seule. Pour la première fois, vraiment seule. Depuis la veille, aucun moyen de communication. Juste moi, mon billet d’avion, ma voiture. Je prends le volant sans carte.

Je suis une aventurière. Ni plus, ni moins. À quelques dizaines de kilomètres à peine de la frontière française, je suis comme à l’autre bout du monde. Revenue du bout de l’Europe après une mauvaise fin de soirée, une foule de supporters du

Benfica envahit le métro qui m’emmenait, chancelante, à l’autre bout de la ville parce que j’avais besoin d’imprimer mon billet parce que j’avais perdu mon vol et parce que je n’avais pas d’imprimante parce que je n’étais pas chez moi parce qu’une amie m’hébergeait parce qu’elle était partie au Maroc, et des menaces de grève dans les transports publics qui m’emmenaient à l’aéroport le lendemain, je suis presque de retour chez moi. THE SURVIVOR.

Mon portable git depuis la veille (2h du matin) au fond d’un bar, aux mains d’une bande de mafiosi amateurs qui, un jour peut-être, me le renverront, tout cabossé par la poste. En attendant, il ne sonnera pas. C’est assez grisant de savoir que personne ne peut me joindre, que nul ne sait où je suis.

Je n’ai plus aucun impératif, je me sens libre, coupée du monde. L’étau se desserre, un poids immense s’évanouit. Je roule dans le mauvais sens.

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Les olives de mon père

C’est peut-être pas la première fois que je me trouve là… Assise dans un siège de Volkswagen entre terre et ciel. Dehors il fait froid, j’ai dix ans. À la base d’un projet de mes parents de suivre toute la côte ouest de l’Afrique jusqu’en Côte d’Ivoire où se trouve ma grand-mère ! Je suis alors dans un autre pays qui s’appelle le Maroc, je crois qu’il fait nuit. Le nez contre la vitre, je regarde les étoiles.

Le Maroc c’est chaud la journée, il y a de la poussière dans la ville, des odeurs, de l’encens ; des épices, des choses étranges qui prennent les sens dans les médinas et les souks.

Un jour j’ai vu un dromadaire, il était trop beau. C’était la première fois et aussi la dernière.

Je ne comptais pas les jours, en mode explorateurs avec mes parents. Un jour on était dans un village, un autre chez des amis qu’on avait rencontrés par hasard pour la fête du mouton !

D’autres jours sur les routes, c’est les montagnes qui me fascinaient ou les orangerais.

Par contre, on avait tout le temps soif !

La fête du mouton est particulière, c’est la ville en effervescence. J’ai vu le mouton vivant dans la salle de bain de mes amis avant de le manger. Il y avait quelque chose de morbide dans l’atmos-phère, après, la tête de l’animal trainait sur le balcon.

J’ai été surprise de retrouver des supermarchés comme en France avec des produits bien français ! Mes parents m’ont même offert un roman de George Sand dans une de ces grandes surfaces. Un jour encore, mon père a acheté des olives. Et pendant un repas de famille on en a tous goûté. Mais leur goût était extrême-ment salé, j’ai trouvé ça très mauvais.

Mon père demande notre avis, et moi, enfant modèle, ne voulant pas froisser mon père, je déclare : « elles sont trop bonnes ». Il me dit : « Ok, moi je trouve pas. Tu peux les finir alors ».

Voilà comment à dix ans, je me suis retrouvée bête à un repas de famille au Maroc.

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L’Australie sans mes parents

Alors là, je raconte mon premier grand voyage sans mes parents, c’était en 2012, j’ai décidé de partir en Australie.

Sauf que j’avais décidé ça sur un coup de tête. Je n’avais plus envie de continuer mes études donc je me suis dit : « Pourquoi pas voyager ? »

Le seul problème dans le voyage sans les parents, c’est la partie sans les parents en fait. Déjà, l’annonce de l’arrêt des études après ma deuxième année à la fac, ils ne l’avaient pas spécialement bien pris. Et puis ils se doutaient que je préparait un truc dans mon coin : d’habi-tude, je pars avec Eva en Corse l’été pour retrouver la famille. Rester travailler en région parisienne plutôt que de profiter de la plage et des bals de village, ça cachait quelque chose.

Quand je leur ai annoncé trois semaines avant mon départ que j’avais pris un billet sans retour pour l’Australie, ça a comme jeté un froid dans la famille. Surtout une famille qui n’a jamais voyagé.Mais c’est mon premier grand voyage et je suis contente de l’avoir osé. J’ai toujours voulu voyager mais je n’osais pas car j’avais trop peur.

Partir dans un autre pays c’est :– une autre langue.– ne connaître personne.– des problèmes pour se loger.– une liberté trop importante à gérer.

Et à force d’y penser, on arrive à se convaincre qu’on est beaucoup mieux avec les pantoufles devant la télé et les plats préparés de maman… Mais l’envie du grand voyage restait et j’ai finalement décidé de me lancer.

Après un an en Australie à tester les plages, à ramasser des clémentines et des pommes, à danser dans les bars, à rencontrer des gens, à tester mon ouverture d’esprit, je sais finalement que j’en suis capable.

On vit différemment quand on voyage, on vit au jour le jour, on voit les choses sous un autre œil. On est les gens qui voyagent, on n’a pas de projet et ça a quelque chose de vraiment excitant.

Les parents ils s’y sont faits, Pas le choix. Je l’avais bien calculé de prendre mon billet sans les prévenir.

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La pêche aux canards

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Je porte une robe noire, très longue, avec des manches. J’ai un bout de bois dans ma main, que j’agite et qui fait des étincelles. Wow, incroyable ! Autour de moi, un grand château, d’autres personnes sont dans la même tenue que moi. Une nuée de hiboux s’envole au-dessus de moi. Je réalise que je suis à Poudlard.

Harry Potter

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Je baisse mes yeux, et je me retrouve avec un balai entre les jambes à dix mètres du sol. J’entends des cris, et j’évite de justesse une balle qui a essayé de me décapiter. Qu’est-ce que je fais là ?

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La patinoire

Excusez-moi, Mademoiselle ?

Oui, bonjour ?

Est-ce que vous pourriez me dire où se trouve la patinoire ?

Ah, c’est vraiment super la patinoire, moi j’en raffole !

Alors, si mes souvenirs sont bons, ce sera la prochaine à gauche…

Oh la la ! Non, ne m’écoutez pas, je dis vraiment n’importe quoi.

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Il faut que vous alliez tout droit jusqu’au pont.

Et là, vous ne pouvez pas manquer l’hôpital.

Mais je ne cherchais pas l’hôpital, je voulais aller à la patinoire !

La patinoire… Ah bon ? Ah ba là je ne peux pas du tout vous aider monsieur.

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On visite une ville inconnue avec Klw et des copains. On marche dans la ville et il y a un garçon grand, beau et blond qui vient me parler. Il n’est clairement pas intelligent, mais il est drôle. Il veut absolument me montrer une vidéo de lui où il chante. La vidéo est censée être drôle selon lui, en effet, ça me fait rire et mes yeux ne se détachent pas de l’écran. Du coup, je regarde la vidéo en marchant et je vois que ça énerve Klw car je suis censée m’intéresser à la ville (comme les parents sont énervés quand on a les yeux rivés sur un écran alors qu’on est face à un paysage merveilleux).

La ville inconnue

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C’est la tombée de a nuit et il fait un peu froid. Dans la ville, il y a la mer toute proche et elle est agitée. J’en ai marre de marcher, il fait humide et je dis à Klw que je veux rentrer. Elle me répond qu’elle ne partira pas de la ville tant qu’elle n’aura pas vu l’art expressif gay spécifique à cette région. Elle dit qu’elle le sent tout proche et qu’on va bientôt tomber sur l’endroit où ils créent.

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La fête du meuble

J’ai beaucoup voyagé ! En Irlande, en Finlande, au Pays de Galle… Mais celui que j’ai préféré c’est quand je suis partie dix mois à Barcelone en Erasmus.

Parce que pendant les vacances j’ai décidé de partir à Milan deux semaines, visiter l’Italie.

J’étais avec un ami que j’avais rencontré en Espagne !

Sur les photos, tout le monde pensait que c’était mon copain !

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Slurp… Mais en fait, il était gay !

À Milan on pensait trouver un hébergement sur place… En fait, tous les hôtels étaient occupés, ils n’avaient aucune place pour nous…

On pensait qu’on allait dormir dans la gare. J’avais trop peur !

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En plus, mon téléphone marchait pas et celui de mon ami aussi… Alala. Même quand on est allés dans le McDo, on pouvait pas capter la WiFi !

Donc on a décidé de prendre le métro, pour aller ailleurs. Et là, je vois un groupe qui parle français. Je vais les voir et je fais…

HEY !!! Vous êtes français !

Ils étaient trop sympas. J’ai expliqué qu’on avait nulle part où dormir ! Ils nous ont prêté une tente et un duvet. Ils dormaient dans un Camping.

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J’ai compris qu’on était arrivés à Milan en même temps que la fête du meuble. C’est un truc de design, ils exposent dans la ville. Les Français étaient là pour ça ! Y’a plein de gens qui viennent ! Donc plus de place à l’hôtel !

Ça tombait bien, je devais faire un devoir pour la fac ! Une semaine sans Google et tenter l’expérience !

Du coup, j’ai raconté ma mésaventure à Milan !Le prof a dit que c’était le meilleur devoir.

Puis, il a rajouté qu’il n’en demandait pas tant !Je pense qu’il a beaucoup ri…

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Ma grand-mère est assise dans son canapé dans son appar tement à Créteil. Je l’interroge sur la naissance de mon père. C’était en 1961. À cette époque, mes grands-parents habitaient à Oran. C’était la guerre.

El le avait rencontré mon grand-père quelques années auparavant, ils se sont tout de suite aimés. C’était un soldat. Ils se fréquentaient toujours en cachette, et cette peur constante d’être un jour surpris ne faisait qu’accroître le plaisir de leur rendez-vous.

Leurs parents n’étaient pas au courant de leur aventure et ma grand-mère prétextait toujours à sa mère qu’elle avait besoin de téléphoner à son grand frère qui était soldat dans un régiment en Algérie. Leur rendez-vous n’était donc pas très nombreux. Ils se voyaient une fois par mois.

Un jour, mon grand-père eut du retard. Beaucoup de retard. Grand-mère l’attendait à l’endroit habituel depuis près d’une heure déjà, quand soudain il apparut, essoufflé et livide. Son régiment était mobilisé pour une opération

punitive sur le territoire ennemi. Il ne savait pas s’il reviendrait. En pleurs, ma grand-mère le traina par le bras à travers le dédale

des rues d’Oran et ouvrit une porte parmi tant d’autres. Elle se déshabilla et allongea mon grand-père sur le

tapis. Neuf mois plus tard, mon père était né.

Un amour à Oran

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Ma grand-mère est assise dans son canapé dans son apparte-ment à Créteil. Je l’interroge sur la naissance de mon père. C’était en 1961. À cette époque, mes grands-parents habitaient à Oran. C’était la guerre.

C’était le temps où les femmes accouchaient à la maison. Elle entendait le vacarme à l’extérieur et les soldats français qui hurlaient dans les rues d’Oran : « Algérie française !! ».

C’est dans cette cacophonie que mon père vit le jour, le 1er juin 1961 : André le Magnifique comme il se plait à s’appeler.

Mes grands-parents durent quitter l’Algérie l’année d’après, à la fin de la guerre. Ils s’installèrent alors à Créteil, dans cet appartement où ma grand-mère me raconte tranquillement cette histoire.

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Oncle Gaby

Un soir, la Gestapo a arrêté l’oncle Gaby. Le panier du vélo était vide, ils n’avaient aucun moyen de prouver quoi que ce soit, mais ils l’ont quand même emmené. Il était jeune à cette époque, à peine 20 ans, il se trouvait toujours avec la même bande d’amis fidèles, mais ils ne pouvaient en aucun cas l’aider dans cette situation. Ils l’ont suivi des yeux et sont venus précipitamment me raconter la violence de l’arrestation. L’oncle Gaby s’était débattu hurlant des insultes en français aux ordres allemands qu’il recevait. Puis il s’est calmé d’un coup, et, la tête haute, il les a finalement suivis.

La Gestapo l’a interrogé, ils lui ont demandé pourquoi il se promenait en vélo avec son panier vide.

— Il faut toujours avoir ses papiers sur soi, Monsieur. Sinon vous êtes sans identité, vous n’existez pas pour la nation.

— Ah bon, répondit-il, si j’existe pas alors pourquoi vous m’avez arrêté ?

— Bon, on va vous relâcher Monsieur, c’était juste pour vous prévenir, la prochaine fois qu’on vous attrape vous saurez et on saura qui vous êtes.

Mon oncle fut relâché. Il partit en courant et s’enferma deux semaines chez lui.

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Un soir, la Gestapo a arrêté l’oncle Gaby. Le panier du vélo était vide ; ils n’avaient aucun moyen de prouver quoi que ce soit, mais ils l’ont quand même emmené. Il eut beau protester, crier à qui voulait l’entendre qu’il était un honnête citoyen en promenade, rien n’y fit. Les boches avaient dû observer ses allées et venues dans la ville, alors qu’il livrait discrètement de la viande aux quatre coins du village. Un milicien de chaque côté, le vélo au milieu, le petit groupe s’y dirigeaient à la nuit tombante vers la mairie réquisitionnée où s’était installé le lugubre QG.

— Vous, vous attendez là, lui dit un agent de la Gestapo. On va venir vous chercher.

Tétanisé Gaby déclina son identité et attendit sur un banc qu’on vienne l’emporter vers une sombre cave où il serait torturé. Ils lui feraient avouer que ses parents cachaient des résistants à la ferme, et tant d’autres choses encore, qu’ils n’osaient même pas imaginer. Déjà, il pensait ne plus revoir sa famille.

Deux heures plus tard, il était toujours sur le banc. Sans doute l’avait-on oublié ou peut-être la torture avait elle déjà commencé : attendre. Attendre sans savoir. Au bout de quelques minutes, il se leva. Le hall était désert. Il sortit sur le perron. Le vélo était toujours là, appuyé contre la porte. Personne dans la rue. Il se mit en selle et rentra chez lui, comme revenu d’une longue promenade.

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La clope

Quand je suis arrivée en France, j’étais dans un lycée. Mes camarades avaient l’habitude de fumer et me demandaient si la cigarette c’était bon en Afrique.

J’avais envie de leur répondre : « Ben ouais, bande d’idiots, là-bas elles ont un goût de banane ! », mais je n’ai rien dit. J’ai seulement répondu que tout ce que je savais de la cigarette, c’était l’odeur âcre des gitanes bon marché que fumait mon père.

C’est étrange, mais cette histoire de goût de cigarettes africaines me trottait constamment dans la tête et je me demandais : comment cela se fait-ce que je n’ai jamais eu envie de fumer ?

En effet, je n’avais jamais aucun sujet de conversation « jeune » à partager. Je me mis alors en tête d’entreprendre cette nouvelle expérience. Ça devait être bon, si tout le monde se baladait avec un tube de nicotine qui puait dans la bouche. J’en ai alors piqué une à mon père, et j’ai essayé. Je n’ai jamais autant toussé de ma vie, et cette brûlure âcre au fond de ma gorge ne semblait pas vouloir partir. En plus, c’était vraiment dégueulasse.

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Quand je suis arrivée en France, j’étais dans un lycée. Mes camarades avaient l’habitude de fumer et me demandaient si la cigarette c’était bon en Afrique.

Comme je ne me sentais pas très à l’aise, j’ai répondu que oui et qu’on avait même inventé notre marque de cigarette.

Ils étaient étonnés et me demandaient pourquoi je ne fumais plus. En réalité, répondis-je, dans mon pays, elles sont meilleures qu’en France.

J’avais menti, mais ils me crurent sur parole, j’avais juste essayé une fois.

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J’aime bien quand ma grand-mère me raconte la naissance de mon père. Elle devait avoir 25 ans, elle ne tenait pas en place et, même enceinte, il fallait toujours qu’elle ait quelque chose à faire. Repasser, faire la vaisselle, balayer, faire la cuisine, le marché, sans arrêt elle bougeait. Et mon père aussi bougeait dans son ventre.

Un jour, parce qu’elle habitait la campagne, elle décida d’aller voir sa tante Josette à pied, elle était à son huitième mois de grossesse. Le bébé protestait, se plaignait des soubre-sauts que cette descente des collines lui imposait. Josette étalait une pâte brisée quand sa nièce entra en soufflant par la porte de la cuisine. Josette lui offrit immédiatement une chaise, mais ma grand-mère sentait l’enfant remuer plus fort que d’habitude dans son ventre. Mon père avait estimé que ma grand-mère bougeait beaucoup trop et qu’il était temps de sortir de son ventre.

C’est pour cette raison que ma grand-mère lui prépare une tarte aux pommes à chaque anniversaire : c’était ce que tante Josette s’apprêtait à préparer juste avant sa naissance.

Tante Josette

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J’a ime bien quand ma grand-mère me raconte la naissance de mon père. Elle devait avoir 25 ans, elle ne tenait pas en place et, même enceinte, il fallait toujours

qu’elle ait quelque chose à faire. Elle habitait avec

mon grand-père et mon oncle dans une petite maison, au rez-de-chaussée. Un jour où elle était seule et bientôt à terme, elle a décidé de faire un grand tri dans la maison et de descendre

quelques affaires à la cave. Malheureu-

sement, c’est elle qui a dévalé les marches

qui y menaient, et l’accou-chement s’est déclenché.

Apparemment, mon père était placé de travers dans son ventre et ça a rendu le travail plus difficile. Tout s’est finalement bien déroulé, et elle aime bien, chaque année, nous rappeler la première bêtise de mon père.

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Page 44: Gargantuo et autres histoires

Un dîner presque parfait

Un soir, quand on était encore en colocation avec Margaux, j’ai voulu faire cuire une pizza.

À un moment on était dans le salon et j’ai trouvé que ça sentait le brulé. Du coup, je suis allée voir la pizza…

OH MON DIEU MARGAUX !!! LE FEU !!!! Du coup j’ai paniqué, j’ai ouvert le four et j’ai soufflé pour éteindre les flammes !

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Margaux est arrivée, elle a pensé à le débran-cher pendant que je continuais à faire du vent avec mes mains.

Puis j’ai eu peur alors j’ai couru chercher mes voisins du dessus, qui nous détestaient cordia-lement.

Ils sont arrivés, ont pris un torchon et ont étouffé les flammes comme des dieux, ils nous ont finalement sauvé la vie.

Puis ils sont remontés, nous on est rentrées, et j’avais plus de pizza.

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J’ai faim !

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Je fais partie d’un girl band. Les filles dedans sont trop mignonnes, jupes courtes, décolletés, mais sans faire vulgaire, car elles sont super gentilles et souriantes et douces.

À un moment, on devait faire un concert, mais j’étais malade et je n’ai pas pu l’assurer avec elles… Du coup, je fais partie du public avec mes parents. Elles sont en train de chanter avec leurs habits très courts, super maquillées, chorégraphie surclichée… et moi, je trouve leur performance superbe, j’en ai limite les larmes aux yeux.

Lou & Lolita

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À la fin, elles viennent et me disent à quel point elles ont regretté mon absence, elles sont vraiment trop attendrissantes, car elles sont remplies de compassion et d’amour. Elles sont grandes et fines, taille mannequin et doivent se baisser pour me prendre dans leur bras. Je leur dis, très émue : les filles, vous étiez trop belles !

Elles vont ensuite voir mes parents et se présentent : on est Lou et Lolita et nous sommes très contentes d’enfin rencontrer les parents de Lucie. Elle est très talentueuse.

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Un drôle de taxi

On était sur l’île d’Oléron et on rentrait à vélo d’une soirée sur la plage. Il était à peu près quatre heures du matin.

On était un peu saoules, on roulait pas très droit et on chantait fort.

Bizarrement, pédaler devenait de plus en plus dur, je fonçais, mais je n’avan-çait presque plus. Mais d’un coup, j’ai entendu…

Flblb !! Ma roue était crevée, impossible de continuer.

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Page 51: Gargantuo et autres histoires

J’ai dû prendre mon vélo sur l’épaule pour rentrer au camping trois kilomètres plus loin.

On a essayé d’appeler Théo notre coloc du Camping pour qu’il vienne nous chercher et nous ramène une bicyclette. Il nous a rejoints en chemin en vélo et avec un autre… sans selle.

Pourquoi ? Quel était son projet ? Nos espoirs s’étaient envolés d’un coup et on a quand même dû rentrer à pied.

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Page 52: Gargantuo et autres histoires

Un jour, je suis entrée dans ma chambre après une longue journée. J’étais arrosée, fatiguée, je ne pensais qu’à mon lit, à rentrer dans mon lit et à me coucher pour enfin dormir.

Mais quelque chose m’empêchait d’y parvenir. Toujours quelque chose à faire, toujours.

Une nuit sans fin

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Page 53: Gargantuo et autres histoires

Puis enfin, l’heure de grâce arrive, enfin je vais pouvoir aller dormir, je ne vois que mon lit dans la salle. Tout beau, tout propre, les draps correctement faits, et là, je m’installe correctement, bien recroquevillée sous ma couette.

C’est trop, trop bon !Et je commence à fermer les yeux, à m’endormir et à rêver. C’est là que

je me réveille dans mon lit, surprise de rêver à rêver dans mon lit.

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Le Cid

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Page 56: Gargantuo et autres histoires

Je suis dans ma chambre d’internat, je viens de réviser mon bac d’histoire sur les démocraties populaires. En levant les yeux de mes cours, je ne suis plus dans ma chambre, mais devant une foule dense et survoltée qui s’exclame en hurlant dans une langue slave.

Perestroïka

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Page 57: Gargantuo et autres histoires

Je suis encore dans mon lit, mais désormais, celui-ci est sur une estrade, et tout le monde me regarde, attendant que je prenne la parole. J’ai noué une cravate sur la tête, comme un chef de meute. Et j’ai mon pyjama à rayures. Je suis morte de trac, mais je sens mon corps se redresser avec conviction et je m’entends hurler, le poing levé : PERESTROÏKA !!

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Abandonnée

J’ai une mamie trop géniale ! La première fois que je l’ai rencontrée, c’était l’été de mes 9 ans ! Elle habitait très loin…

Mes parents voulaient me laisser pendant deux semaines, quand je suis arrivée devant sa maison ! Ce jour-là mon père m’a laissée devant la porte. Il avait un appel urgent du boulot, il n’avait pas de temps pour moi !

Je me suis sentie abandonnée…

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Je sonne, la porte s’ouvre, une mamie bizarre me demande, une boite de thé à la main :

« tu veux du thé ? Hein parce que sinon je vais te perdre dans la forêt. »

Je regarde autour de moi, pas de forêt. Je boude et je lui dis « ta forêt elle n’existe même pas en vrai et j’aime pas le thé »

Elle a commencé à éclater de rire, et moi en la voyant avec un visage rigolo, je rigole aussi !

Depuis j’ai commencé à boire du thé. Ce fut notre première blague.

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Chaperon rouge

Je traverse les rues dans une Ville que je ne connais pas. Puis, j’entre dans une forêt immense et lugubre. Un loup m’a suivie, il est blanc, il a l’air dangereux. Il est derrière moi et j’essaye de lui échapper. Puis, j’arrive dans une grande forêt lugubre où ils sont plusieurs qui courent en tout sens autour de moi.

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J’essaye de leur échapper, de fuir, de courir et de crier. Je n’y arrive pas, mes gestes sont au ralenti, je ne peux pas parler, les mots ne viennent pas, tout est difficile et lent. Un loup me saute dessus et je tombe… tombe dans mon lit, réveillée.

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Elle tourne

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Des canaris qui pétillent

Je vais te raconter la première fois où je suis allée à Poitiers. J’étais contente de voir qu’il y avait un parc. Le parc de Blossac. Je suis directement allée me promener.

J’ai vu Poitiers à l’infini mêlé au vert des jardins. Je me suis dit que c’était une ville verte et ça m’a fait plaisir.

Il y avait un peu de vent et j’adore le sentir sur mon visage : c’est comme si je me faisais embrasser.

Et puis, j’ai vue la statue d’une mère et son fils.

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ça m’a énormément touchée. A Blossac, il y a des animaux aussi… Des chèvres, des canards… et là j’ai vu des canaris !!!

Et moi, je suis super excitée quand je vois des canaris ! ! ! Je sais pas… Je trouve qu’ils pétillent et ça me rend pétillante.

Et puis, je suis allée me promener sur une longue allée, un peu en mode ambiance Cannes, tu vois ?

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Du coup, je faisais ma star. Et là, au fond, quelque chose m’a interpelée.

Des hommes jouaient au violon et à la guitare des musiques irlandaises avec une femme à coté qui faisait des claquettes !

Je me suis finalement posée pour me remettre de toutes mes émotions et j’ai écrit cette ballade dans mon carnet.

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Ces histoires ont été écrites, dessinées, mises en scène et photographiées par Lucie Aldobrandi, Margaux Baudet, Julie Carrion et Typhanie Kouakou.

Gargantuo (avec Margaux, Lucie et Typhanie) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.05

Récits de voyages

– Le Lieu Unique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 14– Retour à Bilbao . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 16– Les olives de mon père . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 18– L’Australie sans mes parents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 20

La pêche aux canards. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 22Harry Potter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 24La patinoire (avec Joséphine) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 26La ville inconnue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 28La fête du meuble (avec Caroline) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 30

Souvenirs exquis

– Un amour à Oran . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 34– Oncle Gaby . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 36– La clopep. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 38– Tante Josette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 40

Un dîner presque parfait (avec Perrine) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 42J’ai faim ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 44Lou & Lolita . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 46Un drôle de taxi (avec Léa) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 48Une nuit sans fin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 50Le Cid . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 52Perestroïka . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 54Abandonnée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 56Chaperon rouge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 58Elle tourne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 60Des canaris qui pétillent (avec Joséphine) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 62

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