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1 MISE A JOUR DE LA CARTOGRAPHIE DES BONNES PRATIQUES SUR LA MISE EN OEUVRE DES RÉSOLUTIONS 1325(2000) et 1820(2008) EN AFRIQUE DE L’OUEST RAPPORT D’ÉTUDE : CARTOGRAPHIE DES BONNES PRATIQUES DE MISE EN ŒUVRE DE LA RÉSOLUTION 1325 EN AFRIQUE DE L’OUEST. Dakar 2010-2012

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Quel rôle des Femmes dans la prévention et la gestion des conflits

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MISE A JOUR DE LA CARTOGRAPHIE DES BONNES

PRATIQUES SUR LA MISE EN OEUVRE DES RÉSOLUTIONS

1325(2000) et 1820(2008) EN AFRIQUE DE L’OUEST

RAPPORT D’ÉTUDE :

CARTOGRAPHIE DES BONNES PRATIQUES DE

MISE EN ŒUVRE DE LA RÉSOLUTION 1325 EN

AFRIQUE DE L’OUEST.

Dakar 2010-2012

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PROPOSITION D’UN PLAN D’INTÉGRATION DES NOUVELLES DONNÉES

1- TABLE DES MATIÈRES

2- PRÉFACE .................................................................................................................................. 2

3- Préambule……………………………………………………………………………………………………………………………3

3- INTRODUCTION ...................................................................................................................... 5

4- SITUATION SOCIOPOLITIQUE DES PAYS EN AFRIQUE DE L’OUEST ............................................. 5 5- PROBLÉMATIQUE DU GENRE EN PÉRIODE DE CONFLIT, PAIX ET SÉCURITÉ .............................. 7 6- ANALYSE DE LA SITUATION POST CONFLIT DE LA FEMME EN AFRIQUE DE L’OUEST. ............... 8 7- ORIENTATIONS DE L’ÉTUDE .............................................................................................. 9

8- OBJECTIF DE L’ÉTUDE ................................................................................................................. 9 9- MÉTHODOLOGIE DE RÉALISATION DE L’ÉTUDE ...........................................................................

Contexte de la collecte des informations en vue de la mise à jour des données

10- APERÇU DES PLANS D’ACTION NATIONAUX DE MISE EN ŒUVRE DE LA 1325 ........................ 11 11- RÉSULTATS OBTENUS ............................................................................................................... 10 12- EXPOSÉ DES BONNES PRATIQUES DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA RÉSOLUTION

1325 .......................................................................................................................................... 11

13- PARTICIPATION ......................................................................................................................... 18 14- PROTECTION ................................................................................. Error! Bookmark not defined. 15- PRÉVENTION ............................................................................................................................. 25 16- PROMOTION ............................................................................................................................. 40 17- INSUFFISANCES ET DÉFIS .......................................................................................................... 46

18- VOIES ET MOYENS POUR UNE MEILLEURE INTÉGRATION DE LA RÉSOLUTION 1325 .............. 51

19- CONCLUSION ........................................................................................................................ 56

20- ANNEXES : .............................................................................................................................. 57

21- A.Bibliographie: ......................................................................................................................... 57

22- B.Personnes et structures contactées par pays ........................................................................ 60 23- Côte d’Ivoire ............................................................................................................................. 60

24- République de Guinée .............................................................................................................. 60

25- Guinée-Bissau ........................................................................................................................... 61

26- République du Mali .................................................................................................................. 61

27- République du Sénégal ............................................................................................................. 61

28- Libéria ....................................................................................................................................... 62

29- Sierra Leone .............................................................................................................................. 62

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3

PRÉFACE

En 2000, le Conseil de Sécurité des Nations Unies adoptait la résolution historique 1325 sur

femmes paix et sécurité, pour renforcer la réponse de la communauté internationale aux

conflits, en ce qui concerne la femme et la jeune fille. Il est important d’assurer la

participation effective de la femme tant à la prise des décisions qu’au niveau opérationnel des

efforts visant la prévention, la gestion et la résolution des conflits, y compris à travers la

désignation des femmes à des postes de direction au sein des missions onusiennes de paix. Il

est également impératif d’accorder la priorité aux questions affectant la femme et la jeune

fille, pour atteindre une paix durable et mettre fin au cycle de la violence et de l’impunité.

En Afrique de l’ouest, une sous-région émergeant de conflits, la Résolution 1325(2000) est

d’une importance singulière. Les femmes de cette sous-région sont connues pour leur

engagement sans faille dans la prévention, la gestion et la résolution des conflits tant au

niveau communautaire, national qu’au delà des frontières nationales, en solidarité avec les

autres. La Résolution 1325(2000) prend également en compte le fait que la femme et la jeune

fille payent de façon disproportionnée, le plus lourd tribut des conflits armés, y compris en

Afrique de l’Ouest. Douze ans après l’adoption de cette résolution, dix pays en Afrique de

l’Ouest – la Cote d’Ivoire, la Guinée, la Guinée Bissau, le Libéria la Sierra Léone, le Sénégal,

la Gambie, le Togo, le Mali et le Ghana ont développé avec l’appui des Nations Unies, des

plans d’action pour sa mise en œuvre. L’adoption de plan d’action est une étape importante

qui traduit l’engagement et l’appropriation de cette résolution par les acteurs nationaux. Il est

également crucial que cette étape soit suivie de ressources et de mesures à la fois politiques et

légales. Il faut aussi que chaque partie prenante identifiée dans le plan national joue

pleinement son rôle. Au moment où plusieurs autres pays de l’Afrique de l’ouest commencent

à développer un plan national de mise en œuvre de la résolution 1325, le Bureau des Nations

Unies pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWA), en collaboration avec l’Union du Fleuve Mano, a

jugé opportun de documenter l’expérience des dix premiers pays de la sous-région dans sa

mise en œuvre.

Je voudrais remercier Michèle Sona Koundouno et Florence Kaindeneh pour avoir conduit

cette étude, les ministères en charge des affaires féminines et du genre, de la sécurité et de la

justice/droits humains, les missions de paix et les équipes pays des Nations Unies, ainsi que

les organisations de la société civile des pays ayant fait l’objet de cette étude pour leurs

précieuses contributions. Elle n’est peut être pas aussi exhaustive que le sujet le mérite. Elle

contient cependant plusieurs expériences, opportunités, défis et bonnes pratiques dont

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4

pourraient s’inspirer les États de l’Afrique de l’ouest et au delà pour améliorer leurs efforts de

traduction de la résolution 1325(2000) dans la réalité des processus de paix.

Said Djinnit

SRSG

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5

PREAMBULE

1- Contexte de la collecte des informations en vue de la mise à jour des données

Cette étude cartographique des bonnes pratiques de la mise en œuvre de la résolution

1325(2000) en Afrique de l’Ouest, démarrée en 2010 a pris du retard dans sa publication eu

égard à plusieurs facteurs administratifs au sein du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique

de l’Ouest (UNOWA). Après deux années passées il a été jugé nécessaire par les initiateurs

du projet de procéder à la mise à jour des données avant de la finalisation et la publication du

document.

A l’origine seuls cinq (05) pays de l’Afrique de l’Ouest avaient fait l’objet de l’étude du fait

qu’ils disposaient déjà d’un plan d’action national sur la résolution 1325(2000) notamment la

Cote d’Ivoire, La Guinée, La Guinée Bissau, Le Libéria et la Sierra Leone. Cependant

aujourd’hui force est de constater que plusieurs autres bonnes pratiques et avancées ont été

notées dans la sous-région et il convient de les mentionner dans l’étude avant sa publication.

Aussi conformément à son programme d’activités 2012, le Groupe de travail qui avait pris

part aux travaux et entretiens lors de l’élaboration du l’étude en 2010, a entrepris une collecte

de bonnes pratiques et expériences avérées, au niveau national et sous-régional, en matière de

mise en œuvre des résolutions 1325(2000) et 1820(2008) entre le mois d’aout et le mois

d’octobre 2012.

Ce travail de collecte d’informations a été coordonné par le Secrétariat du Groupe de Travail

et a nécessité l’implication des Ministères du Genre, du Ministère des Forces Armées, du

Ministère de la Justice, des Sections locales et régionale du REPSFECO, de l’Union du

Fleuve Mano, des ONG locales et des Associations de Femmes pour le développement rural

et des membres du Groupe de travail Femmes, Paix et Sécurité et des agences des Nations

Unies.

1- Méthodes de collecte d’informations dans le cadre de la mise à jour de la

cartographie

La méthode de collecte d’informations utilisée était la voie électronique compte tenu de

l’urgence du travail de mise à jour avant la parution du document. Ainsi un questionnaire sous

forme de tableau a été envoyé aux différents réseaux sus mentionnés via e-mail en Aout 2012

et les partenaires dans les pays ouest africains ont bénéficié d’une période de trois mois pour y

ont répondre. La collecte a été clôturée à la fin du mois d’octobre 2012.

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6

INTRODUCTION

« Nous ne pouvons pas nous permettre que plus de la moitié de la

population mondiale puisse continuer d’être exclue des stratégies de

paix et de sécurité », affirme Mme Mayanja. « Il est impensable que

les femmes ne soient pas impliquées intégralement dans chaque étape

des processus de paix et de reconstruction post conflit », rajoute la

Sous-secrétaire générale1.

SITUATION SOCIO POLITIQUE DES PAYS EN AFRIQUE DE L’OUEST

Ces vingt dernières années, l’Afrique de l’Ouest a été le théâtre de conflits de tout genre. On

notera entre autres 14 et 11 années de conflits armés respectivement au Libéria et en Sierra

Leone, des incursions rebelles en République de Guinée pendant un an, 12 années de conflits

internes au sein de l’armée Bissau Guinéenne, 10 années de crise civilo-militaires en Côte

d’Ivoire. Pis, l’État de droit est presque inexistant dans ces pays.

2Au cours du premier trimestre de 2012, une insurrection armée a frappé le nord du Mali et un

coup d’État à Bamako a renversé le Gouvernement démocratiquement élu. Un second coup

d’État, en Guinée-Bissau, a là encore renversé le Gouvernement élu.

Conformément à son Protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance, la CEDEAO a

vivement réagi à ces deux changements anticonstitutionnels de gouvernement. On craint

toutefois que d’autres États de la sous-région ne soient eux aussi menacés par ces

changements anticonstitutionnels, principalement en raison de la persistance, dans plusieurs

pays, des causes profondes de l’instabilité, à savoir le déficit de gouvernance, le manque

d’ouverture politique et la politisation des services de sécurité, qui ne sont pas réglementés.

La passation de pouvoir qui a eu lieu sans heurt au Sénégal à la suite du second tour des

élections présidentielles, en mars 2012, est à saluer. En effet, en dépit des tensions qui ont

marqué la période pré-électorale, ce scrutin a offert un exemple encourageant de la maturité

démocratique du pays. Parallèlement, les violences liées aux élections ont continué de poser

problème dans la sous-région pendant la période considérée. Les retards qu’ont subis les

élections législatives en Guinée et en Mauritanie ont suscité des tensions et des

manifestations, tandis que les violents heurts survenus en Sierra Leone entre les partisans de

partis politiques rivaux ont compromis les perspectives d’élections législatives pacifiques en

novembre 2012.

1 http://www.un.org/News/fr-press/docs/2008/CS9487.doc.htm 2 Extrait du rapport du Secrétaire général daté du 29 juin 2012/

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7

L’ensemble de ces troubles, a rendu la situation sociopolitique et économique de la région

ouest-africaine très instable. Les conflits ont détourné ces pays de leurs priorités de

développement économique, malgré leur position de pays pauvres très endettés vers des

préoccupations axées principalement sur l’instauration de la paix et de la sécurité intérieure.

Au regard de cette position économique très critique, ces pays se caractérisent par conséquent

par un fort taux d’analphabétisme avec quelques disparités plus marquées chez les femmes

(environ 70%) que les hommes, exception faite de la Côte d’Ivoire où le taux de scolarisation

des filles est largement plus important que celui des garçons.

Dans les pays de cette sous-région, on note des pratiques coutumières néfastes telles que les

mutilations génitales féminines qui sont préjudiciables à l’épanouissement physique et mental

de la femme et de la jeune fille. En outre, d’autres formes de violations des droits des femmes

subsistent. C’est par exemple, le cas du mariage forcé et du mariage précoce qui perdurent

en Guinée Bissau en totale violation des droits des filles. Ces violations des droits de la jeune

fille sont très souvent le fait de parents proches (parents biologiques et voisins). En

République de Guinée, les violences conjugales et domestiques sont celles qui sont les plus

répandues.

PROBLÉMATIQUE DU GENRE EN PÉRIODE DE CONFLIT, PAIX ET

SÉCURITÉ

Dans la sous-région ouest africaine, les conflits résultent de la mauvaise gestion des affaires

publiques par les dirigeants politiques. Cette forme de gestion des États entraine des

conséquences néfastes sur la vie des populations civiles. Les femmes, les filles et les

personnes du troisième âge constituent les couches les plus vulnérables aux diverses formes

de violence (exploitation sexuelle, y compris la torture, le viol sous toutes ces formes, les

mariages forcées, la prostitution forcée, le trafic domestique, esclaves sexuelles des groupes

armés). Les femmes et les filles réfugiées ou déplacées qui rentrent chez elles se résignent à

voir leurs droits fondamentaux bafoués et ont un accès difficile à l’assistance nécessaire pour

survivre. L'impact de ces violations ne saurait être sous-estimé dans la mesure où des femmes

et des filles continuent de souffrir de la violence structurelle qui continue de les discriminer et

de saper de façon systématique leur intégration et leur participation effectives à la

reconstruction post-conflit de leurs communautés. Cette situation fragilise ces pays. Pire, le

poids des pratiques traditionnelles néfastes et de certaines interprétations religieuses

rétrogrades font que les femmes, contrairement aux hommes, ne sont pas assez associées aux

Page 8: Genre Et Conflits

8

prises de décisions, encore moins, prises en compte dans le processus de prévention, de

gestion et de résolution des conflits.

En dépit de ce tableau sombre, il est important de rappeler que certaines filles et femmes

s’efforcent toutefois de participer au règlement des conflits, au rétablissement de la paix et au

désarmement. On pourrait citer, à cet égard, des actions menées par Femmes Africa,

Solidarité « FAS », le Réseau des Femmes Mano pour la Paix « REFMAP », l’Union du

fleuve Mano pour la Paix, le Réseau Paix et Sécurité des femmes de l’Espace CEDEAO

(REPSFECO).

ANALYSE DE LA SITUATION POST CONFLIT DE LA FEMME EN

AFRIQUE DE L’OUEST.

En dépit de leur importance numérique, les femmes ne sont pas suffisamment impliquées dans

la vie politique de leur pays. En Guinée-Bissau, en République de Guinée, au Mali, au

Libéria, en Sierra Léone, ou en Côte d’ivoire la femme est presque mise à l’écart des affaires

politiques et d’importantes décisions qui touchent à sa vie. Au Sénégal, en revanche, les

femmes viennent de gagner le pari en réussissant à faire adopter la loi sur la parité. Le Libéria

se démarque aussi par l’élection d’une femme à la magistrature suprême, une élection qui est

une référence pour toute l’Afrique.

La région Ouest Africaine, reste toutefois marquée par des conflits armés, des coups d’état

organisés par les militaires, l’insécurité alimentaire et la persistance de certaines pratiques

cultuelles et traditionnelles nuisibles à la santé des femmes et des filles et qui sont autant de

facteurs de violences à l’égard des femmes. Les différents pays qui font l’objet de l’étude

peuvent être classés en trois grands groupes : D’abord les pays en situation de conflits latents,

car vivant dans une instabilité politique récurrente (Guinée, Guinée Bissau) ensuite les pays

en situation post conflit malgré quelques apparitions d’instabilités politiques (Côte d’Ivoire,

Libéria et sierra Léone).

Face à cette situation, l’intérêt pour les Nations Unies de protéger les femmes et les filles et

d’œuvrer pour leur implication dans les processus de paix devient de plus en plus une

préoccupation majeure pour l’ensemble des partenaires au développement.

L’adoption de la résolution 13253 (2000) et de ces résolutions complémentaires notamment

les résolutions 1820 (2008)4, 1888 (2009) et 1889 (2009) en plus de la CEDEF (1979), le

3 Les résolutions 1325 et 1820 revêtent une importance particulière relative à la promotion des femmes aux

postes de prise de décision et à leur protection en tant de conflits et contre toutes formes de violences.

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9

protocole de Maputo (2006), et tous les instruments juridiques pertinents et résolutions du

Conseil de Sécurité des Nations Unies, de l’Union Africaine, de la CEDEAO, des différents

pays d’Afrique de l’Ouest témoignent de la volonté de prendre en compte la question du

genre à tous les niveaux afin de protéger les femmes contre toutes les formes de violences

d’une part, et d’autre part de les promouvoir aux postes de prise de décision et dans les

structures de maintien de la paix, quand bien même que cette résolution 1325(2000) ne fasse

pas suffisamment mention des sanctions prévues contre les auteurs de violations, et qu’il n’y

ait aucune stratégie permettant d’améliorer la remontée de l'information vers le Conseil de

Sécurité.

La commémoration du 10ème anniversaire, fournit l’occasion à l’UNOWA de présenter les

bonnes pratiques de la mise en œuvre de cette résolution en Afrique de l’Ouest. Partant de ‘l

exemple des pays disposant d’un plan national pour la mise en œuvre de le résolution

1325(2000) UNOWA vise à mettre à la disposition des Etats de la sous-région, des femmes

elles-mêmes, des agences onusiennes, et des organisations de la société civile en générale un

outil d’échanges pour la prise en compte des femmes et des filles dans la prévention et la

résolution des conflits à tous les échelons.

ORIENTATIONS DE L’ÉTUDE

OBJECTIF DE L’ÉTUDE

Dans la conduite de cette étude, UNOWA s’est fixé les objectifs suivants:

dresser une cartographie de bonnes pratiques de la mise en œuvre de cette résolution

1325 (2000) en Afrique de l’Ouest ;

identifier les défis et obstacles que doivent relever les différents pays en vue d’une

pleine mise en œuvre de la résolution 1325(2000) et des autres résolutions (1820

(2008), 1888 (2009) et 1889 (2009) en plus des conventions (la CEDEF : 1979), le

protocole de Maputo (2006) de promotion et de protection des filles ainsi que des

femmes en période de conflits et dans le maintien de la paix et de la sécurité ;

proposer des voies et moyens d’assurer une meilleure intégration de la résolution

1325(2000) et des autres résolutions internationales dans les politiques nationales.

MÉTHODOLOGIE DE RÉALISATION DE L’ÉTUDE

4 La résolution du conseil de sécurité N°1820 de l’ONU a été adoptée le 15 juin 2008. C’est la première

résolution qui reconnaît explicitement que la violence sexuelle est un problème de sécurité dans le contexte de la

guerre. http://www.state.gov/documents/organization/106577.pdf

Page 10: Genre Et Conflits

10

Cette étude a débuté par l’examen approfondi de la littérature des actions entreprises par les

pays d’Afrique de l’Ouest visités. Cette démarche a permis d’élaborer une grille d’entretien

et un questionnaire qui a servi de repères au cours des différents échanges. Dans la conduite

de cette étude, des visites de terrain ont été menées dans certains pays comme la République

de Guinée, la Guinée Bissau, la Côte d’ivoire, le Libéria et la Sierra Léone. Le choix de ces

pays a été dicté par l’existence d’un plan d’action pour la mise en œuvre de la résolution 1325

dans ces pays.

Au cours de ces visites, des équipes spécialisées et des équipes pays des Nations Unies (le

PNUD, le FNUAP, l’UNICEF, l’UNIFEM, La MINUL, UNIPSIL, l’ONUCI) ainsi que les

Bureaux des droits de l’homme, ont apporté la documentation nécessaire à l’évaluation des

actions réalisées. Aussi, des séances de travail ont-elles été organisées avec certaines

structures nationales, à savoir les ministères en charge des femmes et des enfants, les

ministères de la Sécurité, les ministères de la Justice, les Parlements, les réseaux de femmes

pour la paix et la sécurité, certaines communautés rurales et d’autres organisations de la

société civile impliquées dans la mise en œuvre de cette résolution. Un total de 300

questionnaires a été administré et 40 entretiens ont été réalisés. Cette étude présente des

données qualitatives et quantitatives des résultats. Au cours des différents échanges avec les

acteurs impliqués dans la protection des femmes et enfants, nous avons pu identifier les défis

majeurs auxquels ils font face dans la mise en œuvre de la résolution. Nous avons ensuite

réfléchi ensemble sur des mesures correctives pour améliorer les actions déjà entreprises par

les différents pays. Enfin, nous avons examiné les voies et moyens propres à

inciter/encourager d’autres pays à intégrer cette résolution dans leur préoccupation de

promotion et protection des filles/femmes.

La conférence régionale sur « le rôle de la commission africaine des droits de l’homme et des

peuples dans la promotion et la protection des droits de la femme en Afrique » tenue à

Bamako du 13 au 15 juillet 2010 et à laquelle les consultantes ont pris part, a eu le mérite de

faciliter la collecte d’autres données importantes notamment les bonnes pratiques de la mise

en œuvre du protocole de Maputo et de permettre d’échanger avec la spécialiste Genre/Mali

du programme d’appui conjoint du SNU à la promotion des Droits humains et Genre

(PCDHG) ainsi qu’avec les différents experts et participants sur la thématique « femmes,

paix, sécurité et droits humains ».

La séance de briefing avec Le Groupe de Travail Femme Paix et Sécurité en Afrique de

l’Ouest sous les auspices de UNOWA et de ONUFEMMES ainsi que de débriefing avec la

Page 11: Genre Et Conflits

11

division droits de l’homme de l’ONUCI ont permis de recueillir des avis d’experts quant à la

pertinence des recommandations préliminaires.

Au Libéria et en Sierra Léone, environ 60% des organisations de la société civile interrogées

ont indiqué qu'elles utilisaient les résolutions 1325, 1820, 1888, 1889 dans le cadre de leurs

activités tandis que d’autres n’ont eu que très peu de connaissances sur ces outils par

l’entremise des médias et les considéraient comme devant être utilisés uniquement par les

Nations Unies.

La présente étude met en relief les avancées par pays dans la mise en œuvre de la résolution

1325(2000). Elle permet de dresser la cartographie de bonnes pratiques de mise en œuvre de

la résolution 1325(2000), et des autres instruments internationaux de promotion et protection

des filles et des femmes, identifier les défis qui s’imposent à tous, noter les mesures

correctives efficaces possibles et amener les autres pays de la région visités (Sénégal, Mali)

qui n’ont pas encore élaboré un plan national de mise en œuvre de cette résolution à se rendre

compte du bien fondé de cette dynamique.

APERÇU DES PLANS D’ACTION NATIONAUX DE MISE EN ŒUVRE DE LA 1325

En réponse à l'impact de nombreux conflits armés sur les femmes et les filles, et en plus de la

sensibilisation de différents groupes et organisations, le Conseil de sécurité des Nations Unies

a adopté le 31 Octobre 2000, la résolution 1325(2000) sur les femmes, paix et sécurité. Cette

résolution est unique en son genre, car elle a été la toute première résolution du Conseil de

sécurité à consacrer la priorité à la prise en compte de l'expérience des femmes et des filles

dans les conflits, à leur émergence en tant qu’acteurs inconditionnels et efficaces de

prévention et de résolution des conflits dans la phase de reconstruction post-conflit.

À l’adoption de la résolution 1325(2000) par le Conseil de Sécurité, les gouvernements de

plusieurs pays : Cote d’Ivoire, de la Guinée, de la Guinée Bissau, de la Sierra Leone et du

Liberia, du Sénégal, du Mali, de la Gambie, du Togo et du Ghana, ont fait montre de leur

engagement, en élaborant des plans d'action nationaux et en allouant des budgets pour la mise en

œuvre de la résolution 1325(2000), y compris certains éléments des autres résolutions

connexes du Conseil de sécurité, dans le but de promouvoir une cohérence stratégique dans

les activités relatives à la domestication du processus, à la mobilisation coordonnées des

ressources, à la sensibilisation, à la recevabilité, au suivi et à la soumission des rapports.

Page 12: Genre Et Conflits

12

Les plans d’actions ont donc été élaborés à travers une approche participative et consultative

impliquant les agences des Nations Unies, les Ministères de tutelle, les donateurs, les

institutions de sécurité, les organisations de la société civile en tant que parties prenantes de la

Task Force 1325 logée dans les ministères femme et de l’enfance.

Dans chaque pays, la structure chargée du suivie de la mise en œuvre de cette résolution a une

appellation spécifique.

Les objectifs des plans d'action intègrent la promotion des droits fondamentaux des femmes

nécessaires pour leur sécurité physique, l'institutionnalisation des priorités de sécurité, le

renforcement des mécanismes de réponse pour la protection et la prévention contre la

violence, la lutte contre l'impunité, l'amélioration des connaissances des instruments connexes

visant à protéger les droits de la femme, la responsabilisation des femmes et des filles à

participer efficacement aux prises de décision dans la reconstruction post-conflit et la

reconstruction à tous les niveaux.

L’ensemble de ces pays disposent de plans d’actions (la Côte d’Ivoire, la République de

Guinée, la Guinée Bissau, le Libéria en mars 2008 et la Sierra Léone- Juin 2010, le Sénégal,

la Gambie le Togo, le Mali et le Ghana) qui ont été officiellement lancés par les chefs d'État

ou le Gouvernement à des dates différentes.

Et en Guinée, le plan national a été rendu public en avril 2011, et de nombreuses activités sont

entreprises pour répondre aux besoins des femmes et des filles relativement aux questions de

paix et de sécurité.

Cela montre également que tous les pays mentionnés ci-dessus ont développé des plans

d'action nationaux en fonction des préoccupations nationales et des différents besoins des

femmes et des filles.

Page 13: Genre Et Conflits

13

TABLEAU 1: PÉRIODE ET AXES STRATÉGIQUE

Pays

Actions

CÔTE D’IVOIRE GUINÉE GUINÉE BISSAU LIBÉRIA SIERRA LEONE

Plan d’action

période

2008-2012 2009-2013 2010-2012 2008-2014 2010-2014

Axe

stratégique

du plan

d’action

1. La protection

des droits des

femmes et des filles

contres toutes les

violences sexuelles

pendant et après les

conflits ;

2. L’inclusion des

questions du genre

dans les politiques et

programmes de

développement ;

3. La participation

des femmes à la

reconstruction

4. Le

renforcement de

l’intégration des

femmes dans les

processus politiques

1. Intégration des

questions du Genre

dans les politiques et

programmes de

développement ;

2. Implication des

femmes / filles dans

les processus de paix,

de prévention, de

gestion et de

règlement de

conflits ;

3. Protection des

femmes/filles contre

les violences

sexuelles et les

MGF ;

4. Renforcement

de la participation des

femmes aux

processus de prise de

décision politique ;

Renforcement du

partenariat et de la

coordination

1. Intégrer une

« perspective genre » dans

toutes les actions et

stratégies de préventions des

conflits et renforcer les

efforts pour la lutte contre

toutes les formes de violence

contre les femmes

2. Recruter et nommer

plus de femmes à des postes

de prise de décisions

relatives au maintien de la

paix des Nations unies et

améliorer la participation

active à tous les processus

de paix ;

3. Assurer et renforcer les

efforts de sécurité dans la

mentalité pour la dignité des

femmes et de restauration

des droits humains ;

4. Réaliser un accès égal

des hommes et des femmes

aux mécanismes de

distribution des services

1. La protection,

des droits des femmes

et des filles et leur

protection contre

toutes les formes de

violences ; la

nécessité de fournir

un soutien

2. Prévention

contre tous types de

violence à l’égard des

femmes et des filles,

3. Participation et

responsabilisation

des femmes, pour

promouvoir leur

pleine participation à

tous les processus de

paix et sécurité

4. .Élaboration et

mise en œuvre du

suivi du plan

d’action ;

1. Prévention des

conflits, y compris les

violences faites aux femmes

et aux enfants ;

2. Protection et

responsabilisation des

victimes et des personnes

vulnérables,

particulièrement les

femmes et les filles ;

poursuite des auteurs et

réhabilitation des rescapés ;

3. participation, la

représentation des femmes ;

4. Coordination

efficace du processus de

mise en œuvre, y compris la

mobilisation des

ressources ; suivi-

évaluation et soumission de

rapports sur le Plan d'action

national.

Page 14: Genre Et Conflits

14

RÉSULTATS OBTENUS

Chaque pays, développe en fonction de ses réalités sociopolitiques, des stratégies

conséquentes. La République de Guinée et la Guinée Bissau, considérées parmi les pays en

situation de conflits latents, ont une bonne maîtrise des stratégies d’alerte précoce. Le Libéria,

la Sierra Léone et la Côte d’Ivoire, en raison de leur situation de pays sortant de crise ou de

guerre, développent de nos jours des stratégies concomitantes en trois phases combinant le

désarmement, la démobilisation et la réinsertion. Une stratégie est commune à l’ensemble de

ces pays, c’est celle en rapport à la participation et la réforme du secteur de sécurité. Il

convient de citer entre autres stratégies développées à travers les pages ci-après, l’adoption du

quota de participation des femmes, l’encouragement au dialogue, la mobilisation des

ressources en faveur des femmes.

L’examen de l’ensemble des actions menées par les différents pays, aussi bien ceux qui ont

une expérience ancienne qu’une expérience récente, résultant de la mise en œuvre de la

résolution 1325(2000) a permis d’identifier quelques bonnes pratiques de résolution de

conflits par les femmes. Ces bonnes pratiques ont eu pour effet immédiat la représentativité et

la présence des femmes au niveau des instances de décisions et dans les missions spéciales de

maintien de la paix, etc. A l’exemple du Sénégal qui a adopté la loi sur la Parité le 28 mai

2010 et qui compte 47% de femmes à l’Assemblée Nationale soit 64 femmes sur 150 contre

33 femmes avant 20125 Ces résultats sont d’autant plus intéressants qu’il nous a paru utile

d’envisager d’en faire un glossaire, à travers cette étude, en vue de faciliter le partage de ces

expériences.

L’adoption de la Résolution 1325(2000) a amené les pays à développer des stratégies dans le

processus de restauration et de consolidation de la paix et du renforcement de la sécurité en

impliquant les femmes à tous les niveaux. L’impact s’observe plus au niveau des

organisations de la société civile (OSC) qu’au niveau des gouvernements. Les OSC ont

développées plus d’approches (au travers d’actions informelles) que les gouvernements dont

les actions sont qualifiées de formelles.

La résolution 1325(2000), offre à ces pays un repère de suivi de la promotion et de la

protection des filles et des femmes en période de paix, de conflits et pour l’instauration de la

paix. Sa mise en œuvre implique inévitablement une stratégie conduisant les filles et les

femmes à prendre une part active au processus de paix (négociation, gestion des conflits,

5 Observatoire National de la Parité / Rapport Open Day du 13 Septembre 2012/ UNOWA.

Page 15: Genre Et Conflits

15

réconciliation,etc.) L’application de la résolution 1325(2000) contribue aussi à

responsabiliser les parties en conflits et en particulier et les forces de défense et de sécurité

dans la protection des femmes et des filles.

Une journée de commémoration de l’adoption de la Résolution 1325(2000) est désormais

établie dans tous ces pays. Le gouvernement se sert de cette journée pour réexaminer la

situation des femmes dans la paix et la sécurité. Les ONG en profitent pour tirer davantage la

sonnette d’alarme sur la prise en compte des droits des femmes et de leur intégrité physique.

EXPOSÉ DES BONNES PRATIQUES DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA

RÉSOLUTION 13256

La résolution 1325(2000) insiste singulièrement sur la participation des femmes aux

processus décisionnels, notamment dans les institutions nationales régionales et

internationales, aux mécanismes de prévention, de gestion et de résolution des conflits, aux

négociations de paix, aux opérations de paix, en tant que soldates, policières et civiles et aussi

en tant que Représentantes spéciales du Secrétaire général.

Elle exige également la protection des femmes et des filles contre les violences sexuelles et

violences basées sur le genre, notamment dans les situations d'urgence et humanitaires telles

que dans les camps de réfugiés, en développant et en donnant au personnel des formations

relatives à la paix , aux droits des femmes et des filles et aux mesures de protection effectives

pendant la phase de pré-déploiement et sur le théâtre des opérations.

En outre, elle souligne la nécessité de la prévention des violences contre les femmes et

la promotion des droits de la femme, la recevabilité et l'application du droit, y compris la

poursuite des personnes responsables de crimes de guerre, génocide, crimes contre l'humanité

et autres violations des lois internationales ; le respect du caractère civil et humanitaire des

camps de réfugiés, l'exclusion des crimes des violences sexuelles des accords d'amnistie car

ceux-ci peuvent relever de crimes contre l'humanité, crimes de guerre ou de génocide ; le

renforcement des droits de la femme dans la législation nationale ; le soutien aux initiatives

de paix des femmes locales et aux processus de résolution des conflits.

Enfin elle appelle à l'intégration de la dimension sexospécifique dans les opérations de

paix, en nommant des conseillers en genre dans toutes les opérations de paix des Nations

6 Les illustrations contenus dans ce documents ont été mis en exergue suivant la situation de crise du pays (pays

en situation de conflit latent, pays post conflits) ou alors sur la base des stratégies les mieux développées et les

plus évocatrices et non pas les seules par exemple en terme de stratégie d’alerte précoce, de stratégie de DDR

réalisées ou encore par rapport à la facilité de la transcription des entretiens réalisés.

Page 16: Genre Et Conflits

16

Unies, à la prise en compte des besoins spécifiques des femmes et des filles dans

l’élaboration et dans la conception des politiques dans tous les domaines, en intégrant les

perspectives, contributions et expériences des organisations de femmes dans les politiques et

programmes.

PARTICIPATION

Concernant la participation des filles et des femmes dans le processus de maintien de la paix

et aux postes de prise de décision, six (6) bonnes pratiques se distinguent dans leur mise en

œuvre.

Élaboration d’outils pour un vote sensible au genre

La logique de la politique du vote sensible au genre a pour ambition de permettre aux femmes

non seulement de se faire enrôler mais aussi d’amener la population à reconnaître la

candidature possible des femmes. La politique a donc consisté à élaborer des outils pour un

vote sensible au genre, à sensibiliser la population à travers la confection des T-shirts, des

affiches, des banderoles, des débats radiophoniques, des clips vidéo, etc., dans un langage

simple accessible à tous. A ceci s’ajoute aussi comme stratégie pour un vote sensible au

genre, la formation en leadership organisées au profit des candidates et des électeurs,

l’organisation de séances de renforcement de capacité à l’endroit des autorités élues de sexe

féminin et de toutes les potentielles candidates pour les prochaines aux élections.

Propos recueillis en juin 2010 au Libéria.

Au Libéria, en vue d’amener plus de femmes à participer au processus électoral, la politique

du « porte à porte » a été entreprise et des centres d'enregistrement ont été établis dans des

lieux de rencontre habituel des femmes comme les marchés, etc., en plus des campagnes

spéciales pour inciter les électeurs à voter pour des femmes.

Adoption du principe de quota d’au moins 30% ou du principe d’égalité dans les

différents pays et son application.

Pour remédier au faible taux de participation des femmes aux processus électoraux, une autre

stratégie aussi a été expérimentée, celle d’élaborer des directives électorales avec pour

objectif la représentation de 30% de femmes dans les instances dirigeantes et dans les

processus décisionnels.

Page 17: Genre Et Conflits

17

La formation des représentants des partis politiques au respect du quota de représentativité

des femmes qui est de 30 %, a été un tremplin ayant permis aux femmes d'être désignées et

visibles en tant que candidates ; l’élaboration d’un Code de conduite des femmes et des partis

politiques qui a contribué à réduire la marginalisation des femmes au sein des partis

politiques.

(Membre de la CONAG/DCF et membre de la Commission réconciliation du CNT de la

République de Guinée. Lors de la révision de la constitution, les femmes membres du

Conseil National de la transition (CNT) se sont employées à amener les membres du comité à

revoir le positionnement des femmes à tous les niveaux de prise de décision. Une

représentation permettant désormais une implication effective et une prise en compte des

besoins et préoccupations des femmes sur les décisions relatives à la gestion du pays. Ainsi,

le nouveau code électoral prévoit à l’article 129 une représentation d’un quota d’au moins

30% de femmes sur les listes de candidats aux législatives7.

Mise en place d’une commission vérité et réconciliation

Dans une sous-région, où la population a connu des conflits armés, la justice transitionnelle

joue un rôle de premier rang dans la reconstruction post-conflits. Les femmes victimes ont eu

l’occasion, dans le cadre de la commission vérité et réconciliation de donner librement des

témoignages sur des violations commises contre elles et leurs familles durant les conflits.

Facilitation d’un dialogue inter État

Les femmes de cette région (société civile comme WANEP, WIPNET et REFMAP) se sont

portées volontaire pour prendre part aux délégations ayant été sur le front du combat pour la

paix.

L’apport des organisations féminines a été très déterminante dans la recherche d’initiatives de

paix sensibles au genre, le renforcement des capacités en matière de sécurité à l’intention des

femmes, les plaidoyers, la collecte de fonds permettant aux femmes d’entreprendre des

négociations et des initiatives.

Responsables REFMAP des différents pays, juin-juillet 2010.

7 Le code électoral, CNT/PNUD, Conakry, mai 2010

Page 18: Genre Et Conflits

18

Une des initiatives les plus remarquables de notre réseau a été d’amener les Présidents de la

Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone à examiner et discuter des questions de sécurité

régionale ; ce qui était auparavant impossible.

Organisation de missions de paires femmes du secteur de la défense.

Les missions de paires femmes du secteur de la défense est bien une stratégie qui sert à

stimuler les autres femmes évoluant des le secteur de la défense à se défaire de leur préjugés

et à se motiver à faire autant que leur consœurs de la défense d’autres pays. Cette politique de

jumelage à travers le partage d’expérience entre femmes a permis à bon nombre de femmes

qui ont connu cette expérience à repenser leur position dans les forces de sécurité et les a

amener à acquérir d’amples connaissances sur la paix et la sécurité, les violences sexuelles et

basées sur le genre, le VIH/SIDA, le mentorat et l'encadrement, etc. Ce contingent a

également contribué à rehausser l’image de la femme au sein des forces de sécurité, et,

encourager davantage de femmes à s'impliquer dans les questions de paix et de sécurité.

Cette démarche encourage aussi les gouvernements à mettre en place un comité

interministériel composé de femmes de la police, de la gendarmerie, de l’armée et aussi les

anciennes combattantes (de la période de l’indépendance). Cette équipe se trouve donc très

sollicitée et rehausse l’image des femmes « habillées ».

Coordination des actions et mobilisations des ressources

L’impact des actions menées pour la participation des femmes à tous les niveaux et à toutes

les instances, résulte de la coordination des actions. Ceci étant, pour la mise en œuvre de la

résolution 1325 dans la sous-région Ouest africaine, des réseaux ont été créés, des actions

d’ensemble ont réalisées en partenariat avec les ONG nationales, les partenaires au

développement et quelques fois le gouvernement.

Chacun des acteurs selon sa position s’emploie soit en mettant à disposition de fonds, soit en

exécutant des activités des projets élaborés en consortium ou alors en supervisant et

s’impliquant dans la mise en œuvre de la résolution.

La synergie d’action a aidé à canaliser les initiatives, éviter des doublons de projets à

exécuter, constituer un groupe de lobbying fort pour défendre une cause commune.

1- Nouvelles données enregistrées dans le domaine de la PARTICIPATION

Dans le domaine de la participation plusieurs bonnes pratiques ont été notées dans la région

depuis 2010 à savoir :

Page 19: Genre Et Conflits

19

1- Depuis 2010 les rencontres périodiques d’échanges entre les femmes leaders de la

sous région et les hauts responsables des missions de Paix des Nations Unies

permettent d’obtenir des informations concrètes sur le terrain quant à la mise en

œuvre de la résolution 1325(2000), les avancées et les défis,

2- La formation de trente deux (32) femmes leaders en techniques de médiation par

UNOWA et ONU FEMMES en partenariat avec le Centre de Développement du

Genre de la CEDEAO, le REPSFECO, SWISS PEACE et WANEP,

3- L’augmentation de la nomination de femmes à des postes de direction/responsabilité

en Afrique de l'Ouest, à l’instar de la Présidente du Conseil National de Transition

(CNT) en Guinée,

4- La plate forme de veille des femmes pour une élection présidentielle apaisée, sans

violence en 2012 au Sénégal au travers d’une stratégie basée sur la Mobilisation

(sensibilisation de près de 1000 personnes, sensibilisation des medias, caravane de la

paix à travers le pays, slogan pour des élections apaisées au Sénégal), la Médiation

(au niveau des foyers de tension) et le Monitoring (observation des élections :

formation de 60 femmes et journalistes en techniques d’observation des élections)

initiée par Femmes-Africa-Solidarité (FAS) avec l’appui d’un grand nombre de

partenaires au développement. Cette initiative a connu la participation des femmes de

la sous-région formées en techniques de médiation en 2011,

5- La signature par des candidats à l’élection présidentielle de 2012, au Sénégal, d’un

mémorandum d’engagement en faveur de la paix en Casamance, à l’initiative de la

plate forme des femmes de Casamance,

6- La reconnaissance exprimée par le Conseil de Sécurité des Nation Unies dans sa

résolution 2056 (2012) sur « l’importante contribution que les femmes peuvent

apporter à la prévention des conflits, à la consolidation de la paix et à la médiation »

et sur « l’importance que revêt la création de conditions propices à la participation et à

l’autonomisation des femmes, à toutes les étapes du processus de médiation », et son

appel lancé à « tous les acteurs de la crise au Mali à prendre des mesures pour

accroître le nombre de femmes associées à la médiation ».

Page 20: Genre Et Conflits

20

Tableau 2 : Dispositions prises par les pays

Pays Dispositions

Côte d’Ivoire

1-Mise en place du COFEMCI selon la recommandation d’un des axes du

plan d’action de mise en œuvre de la 1325.

2-Mise en place du projet de prise en charge intégrée des victimes de

violences sexuelles (la prise en charge s’étend jusqu’à la réhabilitation et à

l’obtention des activités génératrices de revenu).

3-Création d’un système d’alerte précoce.

4-Elaboration d’un projet de document sur la stratégie nationale de lutte

contre les VBG.

5-Elaboration d’un manuel de référence et contre référence sur la prise en

charge des VBG.

6-Mise en place de systèmes de référence et contre référence des survivantes

des VBG.

7-Création et renforcement des cellules Genre dans les Ministères techniques.

8-Création des groupes thématiques régionaux Genre,

09-Elaboration d’un projet sur le code des personnes et de la Famille,

10-Création de cadres de concertations régionaux pour la mise en œuvre du

plan d’action national,

11- Formation de 10 leaders des organisations féminines en médiation et en

négociation par (ONU Femmes),

12-Formation de 80 femmes en « consolidation de la Paix » ou

« Peacebuilding » par (WANEP-CI),

13-Appui à une dizaine d’organisations féminines impliquées dans le

processus de médiation post-électoral (ONU Femmes).

14-Formation et encadrement de leaders communautaires/paires éducateurs

pour la sensibilisation, le pardon, la tolérance et l’adoption de

‘’comportements à moindre risques’’.

Réforme du Secteur de la Sécurité

Signature par l’Union Européenne, le PNUD et le Gouvernement ivoirien en -

juin 2012 d’une convention pour la réalisation d’un projet d’appui à la

réconciliation entre la population et la police nationale. Exécuté par le PNUD,

Page 21: Genre Et Conflits

21

ce projet vise à renforcer le processus de stabilisation et de réconciliation

nationale, en contribuant à la restauration de l’autorité légitime des services de

sécurité intérieure.

2-Organisation de sessions de formation et de sensibilisation des forces de

l’ordre sur le respect des droits humains.

3-Rencontre d’une délégation ivoirienne composée de représentants de

l’armée de la gendarmerie avec la Direction du genre au Sénégal en décembre

2012 dans le cadre de la Réforme du Secteur de la Sécurité en Cote d’Ivoire.

République

de

Guinée

1- Plaidoyer réussi pour l’inscription des questions relatives au genre et à

la violence faite aux femmes dans les modules de formations des

futurs militaires et paramilitaires.

2- Mise en place d’un office du Genre, de l’enfance et des mœurs par le

ministère de la sécurité et de la protection civile par arrêté

N°3476/MSPC/CAB/DRH/2009 du 28 juillet 2010.

3- Adoption du Code de l’enfant en 2009.

4- Existence de fonds de Consolidation de la paix.

5- Adoption de la Stratégie Nationale de lutte contre les violences basées

sur le genre,

6- Adoption de la ’Politique Nationale Genre’’ en 2011 par

l’augmentation de la part du budget allouée à la promotion féminine- à

l’Assemblée Nationale au Gouvernements dans les Partis politiques et dans

l’administration publique pour la période 2010-2013,

7- Réalisation de l’enquête nationale sur les violences basées sur le genre

8- Mise en place des comités régionaux de lutte contre les violences

basées sur le genre.

9- Edition et distribution aux partenaires de 2000 livrets de poche sur les

résolutions 1325,1820, 1888 et 1889.

10- Création d’un réseau d’organisations de femmes engagées dans la

promotion de la paix.

11- Renforcement des organisations de protection des droits des femmes et

des filles (en cours).

12- Renforcement des capacités des cadres et agents des départements en

matière de genre (2011).

13- Organisation des actions de plaidoyer/lobbying à l’endroit des autorités

militaires/paramilitaires, administratives, politiques, coutumières et

religieuses pour l’implication des femmes dans les processus de

maintien de la paix(en cours).

1-Mise en place du comité de pilotage de suivi de la mise en œuvre du plan

d’action de la résolution 1325(2000) composé de 32 personnes de toutes

Page 22: Genre Et Conflits

22

Guinée

Bissau

catégories confondues.

2-Mise en place de la plateforme politique des femmes pour renforcer les

capacités des femmes et augmenter leur représentation aux postes de prise de

décision.

3-Mise en place du comité interministériel des femmes de la police, de la

gendarmerie et des ex-combattantes.

Sierra Léone

1-Création d’une structure faitière pour coordonner les activités visant à

promouvoir le leadership féminin dans tous les domaines, y compris la paix et

la sécurité.

2-Organisation des femmes déplacées et les femmes réfugiées, dans leurs

camps respectifs, en petites associations en vue d’obtenir des financements

pour répondre à leurs besoins spécifiques.

Libéria

1-Mise en place de divers comités (Comité national de pilotage, comité

technique, comité de pilotage du projet) pour guider, superviser et veiller à la

mise en œuvre du Plan d’Action sur la résolution 1325. Cette initiative a

obtenu la légitimité nationale et l’engagement de tous dans le processus ;

2-Etablissement d'une structure nationale pour les femmes rurales afin

d'assurer leur participation au processus de développement et de

reconstruction ;

3-Un service civil de Réforme Stratégique a été élaboré et devrait intégrer le

genre, afin de concevoir et mettre en œuvre un programme d'action positive,

d'établir des points focaux genre dans chaque ministère, organisme de la

Commission, et s'assurer que les employés de sexe féminin reçoivent une

attention particulière pendant la formation et le mentorat, entre autres ;

4-Une Stratégie a été développée pour assurer la participation de 20% des

femmes dans le secteur de la sécurité d'ici à 2011 ;

5-Création d'un Observatoire des femmes de la société civile qui promeut la

pleine participation des OSC et des groupes de femmes dans le suivi de la

mise en œuvre de la résolution 1325 du point de vue des OSC.

1-Création du ministère du Genre au Sénégal en 2009, devenu Direction du Genre

au sein du Ministère de la famille, de l’Enfance et de l’Entreprenariat féminin en

2012.

2-Mise en place de la cellule Genre du Ministère des Sports du Sénégal le 15

novembre 2011afin de promouvoir la participation des femmes et des jeunes

filles aux activités de jeunesse et de sports (GTCF) - section sports.

3-Mise en place au ministère de la Communication, des Télécommunications

et des TIC d’ une Cellule focale genre pour l’intégration de cette dimension

Page 23: Genre Et Conflits

23

Sénégal

dans toutes ses activités et sa prise en compte dans les politiques,

programmes et projets de développement et l’élaboration des budgets, en

décembre 2011.

4-Intégration de plusieurs femmes dans l’assemblée nationale sénégalaise en

2012 : 47% de l’effectif. 64 femmes sur 150 9 Sources ONUFEMMES)

5-Institutionnalisation du Genre dans les forces armées sénégalaises -Atelier

de formation des formateurs en Genre du 03 au 09 septembre 2012,

6-Elaboration et validation du Plan d’Action National sur la résolution 1325

(2000) en 2011.

Gambie

1-Elaboration et validation du Plan d’Action National sur la résolution 1325

(2000) en 2012.

Mali

1-Elaboration et validation du Plan d’Action National sur la résolution 1325

(2000) en 2012.

2-Organisation de conférences de presse, de marches de protestation, envoi de

Déclarations à tous les acteurs nationaux et internationaux consultation du

Médiateur et du Président en exercice de la CEDEAO lors des négociations

sur la crise Malienne (sources REPSFECO).

3-Dépôt d’une plainte par le Gouvernement du Mali auprès de la CPI pour les

viols et exactions perpétrés contre les populations lors du conflit.

4-Mise en place de l’antenne locale du REPSFECO.

Togo

1-Elaboration et validation du Plan d’Action National sur la résolution

1325(2000) en 2012.

Mauritanie

1-Adoption du Quota de 30% sur la participation des femmes dans les sphères de

prise de décisions.

Au Libéria, des associations comme Ellen Johnson Sirleaf Market women’s fund ont été

créées avec comme objectif général la défense et la promotion de l'autonomisation

économique des femmes; certaines de leurs stratégies intègrent la construction et la

reconstruction des marchés car ce n'est un secret pour personne que la majorité des femmes

se livrent au petit commerce, etc., parce que elles ont un faible statut économique, Cette

association offre également des bourses d’études aux filles pour leur donner la possibilité

d'avoir accès à l'éducation et de l’incidence sur leurs familles et leurs communautés de

manière générale.

Page 24: Genre Et Conflits

24

(RENLUV composé de 33 organisations féminines, Guinée Bissau, juillet 2010) Le

RENLUV, pour prendre part aux processus de paix et de sécurité, organise une quinzaine

appelée les « 16 jours d’activisme ». Ces jours débutent à la date commémorative de la

journée mondiale contre les violences faites aux femmes et prend fin à la date

commémorative de la résolution 1325. Un agenda est élaboré à cet effet par l’ensemble des

associations membres du réseau pour les différents jours sur des thématiques retenues. Le

thème général est communiqué par le Secrétaire Général des Nations unies par le biais du

Représentant Pays du SNU de la Guinée Bissau. Au cours de cette période, beaucoup

d’activités sont organisées notamment des marches pacifiques aboutissant à des plaidoyers

auprès des différentes autorités comme la justice, l’Assemblée nationale le ministère de

l’intérieur. Suivant les autorités, le contenu des slogans des manifestations aussi changent. En

plus de cette démarche, des campagnes radiophoniques accompagnent les manifestations.

Pour l’organisation de ces « 16 jours d’activismes », le RENLUV collabore avec le Système

des Nations Unies (SNU) notamment l’UNICEF (Volet : enfant), l’UNFPA (Volet : femmes),

l’UNIOGBIS (Volet : politique) et le PNUD (Volet : Développement).

Page 25: Genre Et Conflits

25

PROTECTION

En termes de protection, Trois (3) actions pertinentes sont observées.

Promotion de nouvelles politiques et adoption de nouvelles lois et leur application

Depuis l’élaboration du plan d’action de mise en œuvre de la Résolution 1325 par les pays de

l’Afrique de l’Ouest qui en disposent, de nouvelles lois sont adoptées et appliquées et de

nouvelles politiques sont promues.

Ces lois corrigent les imperfections existantes dans les codes civils, le code des personnes et

de la famille. De surcroit, ces politiques et lois ont aussi aidé à engager un processus de

codification des normes coutumières dans certains pays et dans d’autres, elles ont amené à

repenser davantage les pesanteurs socioculturelles qui contribuent à rendre les femmes des

victimes

Tableau 3 : Politiques et lois adoptées.

Pays Actions menées

Côte d’Ivoire Adoption de la loi 757 : loi contre les pratiques néfastes.

Révision du code électoral ;

Prise de sanctions disciplinaires à l’encontre des auteurs de violation de droits

humains.

Guinée Bissau

Adoption de la loi sur la protection des enfants talibés et autres enfants.

Adoption de la loi sur la Santé de la Reproduction le 4 juillet 2010.

Processus de codification des normes coutumières, mis en relation avec le

droit étatique (2009-2010).

République de

Guinée

Adoption du Code de l’enfant en 2009.

Existence de fonds de Consolidation de la paix.

Sierra Léone

Adoption et application des lois contre la traite des humains et la promotion

des droits de l'enfant en 2005.

Élaboration de deux mesures : en 2000 la politique sur la promotion des

femmes et la politique sur l’intégration du genre. En 2004, la loi sur les

collectivités locales ( Local Government Act) qui impose qu'il y ait au moins

cinq femmes dans chaque comité local à travers tout le pays pour donner aux

communautés de femmes la possibilité d’être représentées dans la

gouvernance locale à la fois en tant que conseillères et membres du comité.

Mis en place d’un bureau du genre dirigé par un conseiller chargé d’examiner

les lois juridiques sensibles au genre.

Adoption d’une loi punissant les violences sexuelles à Freetown, le 24 août

2012 Sénégal 1-Stratégie nationale pour l’égalité et l’équité de genre (SNEEG) au Sénégal/

2005.

2- Code de la famille /1972.

3- Loi n°74-37 du 18 juillet 1974 et la Loi n°79-31 du 24 Janv. 1979, Code pénal 4- Loi n° 2010-11, instituant la parité absolue Homme-Femme.

Page 26: Genre Et Conflits

26

Libéria

La Politique nationale du genre est destinée à éliminer tous les problèmes liés

au genre au Libéria et fournir un cadre global pour l'intégration d'une

perspective sexospécifique dans le programme national de développement. La

Politique prévoit également un mécanisme de reddition de comptes avec le

gouvernement lui-même et aussi avec les autres parties prenantes, pour

l'élimination de toutes les formes de discriminations fondées sur le sexe.

• Elaboration d’un Plan d’Action National contre les violences basées sur le

genre pour agir et prévenir VBG au Libéria. Il est développé autour de cinq

grands piliers: la Santé, le Juridique, la Protection, le Psycho-social et la

coordination ;

• Modifications du Code pénal sur la question des délits sexuels, en

élargissant la définition juridique du viol pour en faire une infraction pouvant

entrainer une privation de liberté et muer les simples pénalités en prison à vie;

• La législation sur la garantie des droits des femmes à la propriété et à

l'héritage pour les veuves.

Mise en place, de structures de répression et de structure de prise en charge

La mise en œuvre efficace de la Résolution 1325 par les États a implicitement nécessité la

mise en place et le renforcement de structures de répression des auteurs de violences et de

structure de prise en charge des victimes.

Dans la pratique de protection des victimes, cette pratique s’avère primordiale. Dans cette

action, une grande et triple complicité se crée entre la police, la justice et les ONG de

protection des victimes de violence. Les ONG se chargent d’informer de l’existence

mécanisme de protection tandis que la police se charge de mettre hors état de nuire les

accusés et la justice se charge d’appliquer la loi afférente au crime.

Tableau 4: Protection

Pays Actions et Stratégies de protection contre la violence

Côte

d’Ivoire Abandon par la communauté des pratiques de l’excision au Nord, au centre et

au Centre-Nord de la Côte d’Ivoire.

Guinée-

Bissau

Implication des forces de sécurité dans les sessions de sensibilisation

République

de

Guinée

1. Implication des femmes policières dans la protection des enfants et la prise

en charge des femmes Victimes de violences sexuelles (VVS) ou victimes

de violence conjugale (VVC)

2. Mise en place par l’office d’un mécanisme permettant de référer de

manière simultanée les victimes vers les ONG et le service de maintien de

Page 27: Genre Et Conflits

27

l’ordre

3. Disponibilité du N° Vert : 116 accessible 24h/24

Sierra

Léone

1. Création du secrétariat de lutte contre la traite des humains au sein du

Ministère de la promotion sociale, du genre et de l'enfance avec pour

mandat de coordonner, suivre et superviser les activités des prestataires de

services au bénéfice des victimes de la traite.

2. Signature du protocole d'accord le 20 mars 2007 entre le Ministère de la

promotion sociale, du genre et de l'enfance et l'Organisation internationale

pour les migrations (OIM) en vue d’établir des normes de conduite sur la

mise en œuvre et la durabilité des activités liées au programme visant en

particulier à fournir une aide de protection immédiate, la réunification et à

la réinsertion de plus de quatre cents victimes de traite.

3. Octroie à une cinquantaine de victime de la traite de petites subventions.

4. Création d’une commission d'enregistrement des partis politiques avec des

comités de suivi du code de conduite opérationnels au niveau des districts

chargés de surveiller et de rapporter les violences électorales en 2002 par

une loi parlementaire et entrée en vigueur en 2006. Cette commission est

investie du mandat spécifique qui est de promouvoir l’intégrité physique et

la sécurité des femmes durant toutes les phases du processus électoral afin

de garantir leur participation effective et sans entrave au processus

électoral.

5. un comité national de lutte contre les violences faites aux femmes a été créé

en 2009 et placé sous la tutelle du Ministre des affaires sociales, du genre et

de l'enfance afin de prévenir et de répondre aux crimes sexuels et

sexospécifiques.

Libéria

1. En 2006, une section de protection des femmes et des enfants a été

créée au sein de la police libérienne avec pour mission d'enquêter et de

protéger les victimes contre les abus sexuels. De nombreux progrès ont

été réalisés en vue de traduire les coupables en justice et la WACPS

dispose désormais de 48 bureaux fonctionnels au sein de 149 postes de

police dans 15 comtés, preuve que l'accès des femmes à la justice s'est

amélioré en particulier dans les zones où ces structures étaient

inexistantes ;

2. Création de la Cour pénale E pour juger les affaires d'infractions

sexuelles et mise en place d’une Unité Crime et violences Sexuelles

au sein du ministère de la Justice pour juger les cas spécifiques aux

infractions sexuelles;

3. Création de foyers pour les victimes de violences sexuelles où elles

peuvent recevoir des soins, des conseils et une assistance;

4. Etablissement d'un Groupe de travail inter-Organisations ‘’VBG’’, qui

sera un organe de coordination comprenant des ministères, des

organismes gouvernementaux, des agences onusiennes, des OSC et des

ONG, pour résoudre les problèmes des VBG;

5. Etablissement de cases de la paix dans les villages pour les femmes

rurales en partenariat avec la société civile, les collectivités locales, le

Page 28: Genre Et Conflits

28

gouvernement et les Nations Unies (l'accent est mis sur l’importance du

rôle des collectivités et des structures communautaires dans la

6. prévention de la violence contre les femmes et le maintien de la paix);

7. Mise en place de l’Association pour le Commerce Transfrontalier

pour les femmes (500 membres environs), les agents étatiques de la

sécurité au niveau des frontières ont été formes sur l'exploitation et les

abus sexuels.

Sénégal

1- l’intégration du genre au sein des forces armées

(République de Guinée, juin 2010) Dans la région de N’Zérékoré, certaines policières sont

mandatées pour s’impliquer dans la protection des enfants et des femmes et dans la prise en

charge des personnes vulnérables. Pour une femme victime de violence, ce sont les policières

qui sont habilitées, en collaboration avec l’ONG Sabou Guinée, à veiller à la répression de

l’auteur et à la prise en charge des victimes. Les informations recueillies auprès des

médecins-chefs après la prise en charge médicale de la victime sont remontées au

Commissariat. La commission discipline mise en place par le Commissariat central, dirigée

par une femme, s’implique dans la prévention des conflits et fournit des informations à

propos. Cette médiation à double niveau est encore un mécanisme de collaboration très

informel.

Appui logistique et accès aux ressources et aux prestations

Cet appui s’opère sous deux formes. La première s’est faite par la distribution de l’aide et

l’accès aux ressources et aux prestations. La deuxième se traduit par la mise à disposition de

moyens d’existence en termes de sécurité alimentaire et de santé.

Concernant les actions relatives à la distribution de l’aide et à l’accès aux ressources et aux

prestations, L’appui se traduit par l’implication des acteurs dans le processus de paix et

sécurité. Ces acteurs participent en apportant leur soutien et en facilitant l’accès des victimes

aux ressources et aux prestations de protection, de prévention et de prise en charge. Les pays

disposent de fonds soit pour contribuer à réaliser des projets de maintien de la paix ; soit pour

la prise en charge des PVVIH.

Page 29: Genre Et Conflits

29

La mention de l’accès aux ressources et aux prestations comme un élément à considérer à

partir de la Résolution 1325, a permis d’établir le lien entre le VIH/SIDA et les questions de

droits humains. Pour les pays qui ont établit ce lien, il a été possible de disposer d’éléments

d’informations suffisants pour amener les politiques ainsi que les PVVIH à comprendre,

qu’en tant que personnes atteintes de cette maladie, elles doivent bénéficier de protection et

avoir accès à des soins efficaces.

Tableau 5 : Distribution de l’aide et accès aux ressources et aux prestations ;

Pays Les actions de distribution de l’aide et accès aux prestations

République de

Côte d’Ivoire

Mise à disposition des PEP KIT pour les PVVIH/ SIDA ;

Renforcement du centre de commandement intégré.

La réponse à l’axe 1 de la mise en œuvre de la R.1325 sur les VBG; une

enveloppe de 3 908 000$ est disponible pour restaurer les structures de

prises en charge, renforcer les capacités des prestataires de santé, renforcer

les capacités du personnel social.

République de

Guinée

Disponibilité d’un Fonds de consolidation pour la paix.

Libéria

• Disponibilité d’un Fonds pour la consolidation de la paix

• Création d’un Fonds de dotation pour prendre en charge les victimes de

VBG

• Création d’un Fonds pour l’autonomisation économique des femmes

• Disponibilité d’un fonds pour la reconstruction de la paix

(Représentant Pays du PNUD en République de Guinée, propos recueillis en juin 2010)

En République de Guinée, l’objectif du Fonds de consolidation pour la paix est

d’œuvrer à la promotion du dialogue inclusif et durable, la promotion des droits de l’homme

à travers la promotion de l’éducation civique et l’administration d’une bonne justice, enfin, le

renforcement du rôle des femmes dans les efforts de promotion et de consolidation de la Paix.

Trois axes d’intervention sur lesquels sont bâtis 7 projets dont certains sont déjà en cours

d’exécution. Parmi ces projets on peut citer notamment le projet de dialogue inclusif porté

par le PNUD (1,1 million de dollars), le projet jeunesse /emploi porté par le PNUD et

l’Unicef (1,7 million de dollars) et le projet d’appui aux femmes piloté par l’UNFPA (650

milles dollars). Ces différents projets aident à créer les conditions optimales pour une paix

durable en Guinée. Le comité de pilotage mis en place par le gouvernement guinéen et le

PNUD indique les démarches à suivre pour une gestion effective du fonds de consolidation

de la paix en Guinée. Le gouvernement et les institutions onusiennes s’engagent à travers ces

fonds à consolider la paix en Guinée.

Page 30: Genre Et Conflits

30

(UNFPA : CI, propos recueillis en juillet 2010 auprès de la chargée de programme

Genre) : En Côte d’ivoire, pour la prise en charge effective des VBG, une convention est

établie entre les ONG et l’UNFPA, pour faire la sensibilisation et la mise en place des AGR

(formation, achat d’intra, commercialisation). Une spécialiste est recrutée pour apporter un

appui aux femmes dans tout ce qu’elles font. Le fonds de commerce qui leur est accordé n’est

pas repris mais il se redistribue à l’intérieur de la structure. Les attributions de fonds se font

par cycle et par vague, pour permettre plus tard à toutes les femmes de pouvoir monter leur

projet. Cette gestion fonctionne comme une tontine traditionnelle.

S’agissant des actions relatives à la sécurité alimentaire et à la santé, d’énormes efforts sont

en train d’être déployés pour veiller à la sécurité alimentaire des plus démunis, mais aussi

veiller à la santé des victimes et des personnes vivant avec le VIH/SIDA. Ainsi des

programmes renforcés de santé ont été mis en place. Ces programmes sont complétés par des

mesures d’accompagnement de pérennisation des actions.

Ces mesures d’accompagnement sont entre autres, des programmes de bourses d’études pour

les filles afin de promouvoir leur éducation, l’accès facile aux centres de dépistage pour une

meilleure prise en charge des PVVIH et des programmes de petites subventions pour amener

les adultes à s’investir dans les activités génératrices de revenu pouvant les rendre plus

autonome et se nourrir.

Tableau 6: Moyens d’existence, sécurité alimentaire et santé

Pays Les actions en termes de sécurité alimentaires et de santé

République Côte

d’ivoire

1. Formation sur Genre et SIDA de 25 bataillons de pairs éducateurs chaque six

mois. Dans l’année 350 bataillons ont été formés comprenant 3620 personnes

composés de civils et militaires.

2. Mise en place de la plateforme de lutte contre les VBG composée de

magistrats, de policiers, de gendarmes, d’associations à caractère social, de

médecins, d’ONG pour assurer quatre formes de prise en charge.

4 centres pilotes (Danané, Bouaké, Korhogo et Diéné) transformés en centre

d’excellence (dans ces centres se trouvent une unité de soin, unité psychosociale,

unité juridique pour les para juristes et une unité de prise en charge économique) :

les centres ne sont pas véritablement fonctionnels mais au cours de la deuxième

tranche de mise en œuvre de ce projet, le processus pourrait être parachevé.

République de

Guinée

Installation du centre DREAM (centre de dépistage et de prise en charge des

PVVIH/SIDA) à Conakry.

République

Guinée-Bissau

Quelques centres d’accueil tenus par les ONG existent pour la protection des enfants

vulnérables et victimes d’abus.

Page 31: Genre Et Conflits

31

Libéria

• Le Programme Conjoint pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition

(PCSAN), a entamé des sessions de formation des formateurs avec 43

groupes d'agriculteurs (7961 bénéficiaires) dans les Organisations des

Femmes Rurales. Ce programme de formation met l’accent sur les

compétences qui permettront aux agricultrices d'accroître leur productivité et

leurs revenus. L’initiative P4P permettra de former au moins 1.000

agricultrices sur le management de l’agriculture qui leur permettra de

participer efficacement aux activités du P4P et de gagner de meilleurs

revenus par la vente de leur surplus de riz au PAM.

• Le Gouvernement du Libéria en collaboration avec l’Organisation

Internationale du Travail par le Projet pour la Réduction de la Pauvreté

par la Création d'Emplois Décents au Libéria (PREDEC), a créé des

emplois durables pour la jeunesse pauvre, les femmes et les hommes dans le

domaine des travaux publics et de la gestion des déchets tout en leur

inculquant l'esprit d'entreprise par la formation professionnelle;

• Le projet d'Autonomisation Economique des adolescentes et des jeunes

femmes (PAEAF) vise à donner aux jeunes femmes qui sont bien équipées

des emplois productifs en leur fournissant des outils de gestion d’entreprises

et des compétences professionnelles par la formation. Cette initiative leur

permet d’accroitre leurs petites activités, d’avoir accès au crédit, et d’obtenir

des stages et des emplois dans les secteurs émergents de croissance dans

l'économie libérienne;

• Le Programme Conjoint sur l'Égalité des Sexes et l’Autonomisation

Économique des Femmes (JP GEWEE), a pour objectif non seulement

d’accroître la participation des femmes dans l'économie formelle mais aussi

d’accroitre la capacité des femmes entrepreneurs afin de pouvoir s’insérer

dans les marchés et les échanges commerciaux. Le projet vise également à

renforcer la participation des femmes au commerce transfrontalier, en leur

fournissant les compétences professionnelles, entrepreneuriales tout en

soutenant la transition activités informelles vers des activités durables en

élaborant des modules de formations sur les outils de développement

d’entreprise pour les femmes lettrées, semi lettrées et non lettrées du marché

informel et celles qui possèdent leur propre entreprise ;

• Le projet JP YEE assure la formation et facilite l’accès des jeunes à

l'emploi. Pour atteindre ces objectifs, ont été mis sur pied, des programmes

tels que le placement en apprentissage et en stages, la formation

communautaire pour les générations à venir, l’établissement des observatoires

de formation, la formation pour l'autonomisation économique (TREE), et la

réforme de l'enseignement technique et professionnelle (ETFP).

Sierra Léone

Mise en place d’un programme de réparation (soutien pédagogique et un soutien en

petites subventions pour répondre aux besoins socio-économiques). 4744 veuves de

guerre, 2917 victimes de violences sexuelles, 255 sur 1063 amputés, et 1365 des

4378 blessés de guerre, ainsi que 3012 sur un total de 7005 enfants ciblés par ce

programme étaient toutes des femmes.

Page 32: Genre Et Conflits

32

(Directeur Pays du PNUD en République de Guinée, juillet 2010). N’Nzérékoré (zone

frontalière avec la Côte d’Ivoire, le Libéria), le PNUD a initié un projet de protection de

l’environnement en faveur des jeunes. Le projet a pour objectif d’amener les jeunes à

participer à l’aménagement des bassins pour la riziculture. Initiative prise par les femmes. A

ce premier objectif s’ajoute celui d’occuper les jeunes et les mettre à l’abri des

comportements déviants tels qu’être utilisées pour entretenir des troubles dans la ville, semer

le désordre ou appuyer des révoltes populaires. Environ 1000 jeunes (Filles et garçons) se

sont impliquées dans ce projet.

(Chargée de programme, ONUSIDA/ONUCI, juillet 2010). De nos jours, de plus en plus de

sollicitations en termes de dépistage sont enregistrées. Il y a environ sur l’ensemble de la

population exposée aux risques d’atteinte du VIH, 30% de dépistages réalisés par les unités

mobiles. Le succès des unités mobiles est que les agents qui les dirigent sont des inconnus

pour les populations qui les accueillent. Ainsi, auprès de ces agents mobiles, il y a encore

toutes les chances que le secret sur leur sérologie soit conservé.

PRÉVENTION

Trois grandes actions d’envergure ont été identifiées concernant la stratégie de prévention.

Développement de stratégies d’Alerte précoce :

Comme mécanisme de prévention de conflits en genre, la stratégie d’alerte précoce. Cette

stratégie est la meilleure en termes de prévention des conflits. En guise de stratégies d’alerte

précoce utilisées, on note:

o L’Élaboration de manuel de formation et réalisation d’études appliquées

A partir des séances de partage, de communication, de transmission de savoir et de savoir

faire, certains pays se sont appropriés la résolution pour en faire des manuels de formations

adaptés aux réalités de leur pays, tandis que d’autres se fondent sur la résolution en tant que

telle pour sensibiliser la population. Cette action a consisté à former et informer la population

sur les conséquences des conflits, les modes de protection et de prévention en cas de

violence.

Page 33: Genre Et Conflits

33

Tableau 7 : Formations et modules

Pays Formations organisées

République de

Côte d’Ivoire

Formation des formateurs :

500 agents sensibilisateurs ;

70 formatrices et formateurs ;

19 coordinateurs régionaux

Guinée-Bissau Formation des agents du SNU et la population sur la RSS et le Genre

Sensibilisation des différents acteurs

République de

Guinée

Formation des animateurs et des acteurs de terrain et sensibilisation pour la

sécurisation de la paix (militaires, les forces de maintien de l’ordre, Para

juristes, Agent de la sécurité, leader religieux,

Sierra Léone Élaboration d’un manuel de formation à l’intention des tribunaux locaux,

pour renforcer la capacité des usagers, en particulier les femmes et le

personnel des tribunaux, sur l’accès à la justice.

Libéria

• Mise en place d'un réseau de chefs religieux comprenant des chrétiens et des

musulmans pour soutenir la lutte contre la violence sexiste dans les églises,

les mosquées et les communautés;

• Création d'un Réseau des Journalistes (Journaliste contre la violence basée

sur le genre) pour rejoindre la lutte contre la violence basée sur le genre et

sensibiliser la sur la violence basée sur le genre à travers les médias;

• Création d'un Forum Community Watch pour surveiller l'impact de la

violence basée sur le genre et en faire un rapport;

• Mise en place des Champions de la résolution 1325 / ambassadeurs de la

13215 pour sensibiliser, défendre et plaider à travers les structures nationales

en faveur de la 1325 par rapport à la violence basée sur le genre;

• Sensibilisation des autorités locales, des étudiants, des commerçants et des

chefs traditionnels sur leur rôle dans la lutte contre les problèmes liés aux

VBG.

Modules de formations identifiés :

1. Violences basées sur le Genre :

Éducation à la paix et cohésion sociale ;

VIH/SIDA et maladies sexuellement transmissibles ;

Causes et conséquences des VBG, les Violence domestiques et les MGF ;

2. Participation des femmes

Page 34: Genre Et Conflits

34

Citoyenneté et bonne gouvernance : Vote utile des femmes et des jeunes ;

pourquoi voter et pour qui voter ?, Connaissance des droits, etc.

Leadership féminin et prévention des conflits : Comment convaincre ? ; Comment

faire un plaidoyer et un lobbying ?, etc.

Femme, sécurité et médias.

3. Prise en charge des victimes de violence

Partenariat et communication entre acteurs impliqués dans la protection des

victimes,

Prise en charge psychosociale, économique, juridique et médicale.

4. Protection des femmes et filles

Technique d’Alerte précoce, prévention et gestion des conflits et crise

Protection des enfants : trafic des enfants, enfants soldats

Genre et réforme du secteur de la sécurité : Processus de réforme de la sécurité et

genre au parlement

Sierra Léone, Propos recueillis en Juin 2010. La Commission des droits de l'homme de la

Sierra Léone a, en 2009, élaboré un manuel de formation à l’intention des tribunaux locaux ,

pour renforcer la capacité des usagers, en particulier les femmes et le personnel des

tribunaux, sur l’accès à la justice afin qu’ils entreprennent une sensibilisation sur la CEDEF,

qu’ils tiennent des réunions de travail avec le Président de la Sierra Leone pour mettre en

exergue les questions de violences sexistes et sexuelles qui nécessitent son attention, qu’ils

s’engagent dans le plaidoyer, notamment le plaidoyer contre l'excision et sur la nécessité

d'abroger certaines dispositions de la Constitution relatives à la Commission de révision

constitutionnelle et enfin, pour qu’ils travaillent également avec la Commission nationale

pour l'action sociale (NaSCA).

(La coordinatrice du réseau des femmes du fleuve Mano pour la paix, de la République de

Guinée : REFMAP, Juin 2010). Le REFMAP a formé à Conakry par rapport à la résolution

1325, 1292 communicateurs traditionnels. 304 présidents des CRD, 38 maires de communes

et 17600 enseignants et professeurs des établissements. Dans la commune de Kaloum, 2783

femmes et 634 jeunes des OSC, partis politiques et structures informelles ont été formés. 560

femmes ont été sensibilisées à l’occasion de la fête nationale des femmes, le 28 août 2009.

Un total de 22577 personnes sensibilisées à la Résolution 1325 par le REFMAP.

Page 35: Genre Et Conflits

35

o Campagnes de sensibilisation

La sensibilisation à grande échelle de l’ensemble de la population a eu plusieurs impacts

considérés comme de bonnes pratiques. Il s’agit, entre autres, de l’élévation du niveau de

prise de conscience du public en rapport aux violences sexuelles et sexospécifiques

perpétrées contre les femmes et les filles. La campagne de sensibilisation à ainsi amené la

population à ouvrir le débat sur l'impunité et les gouvernants à revoir la législation pour

mieux sévir contre les auteurs de ces crimes, y compris le viol, etc.

Libéria, Propos recueillis en 2010. L’amélioration des réponses humanitaires et

communautaires face à la recrudescence des incidents d'exploitation et d’abus sexuels par la

sensibilisation du public avec un suivi-évaluation a permis au Libéria entre 2005- 2008

d’appréhender leurs impacts sur les femmes et les enfants, notamment au niveau des points

frontaliers.

o Implication des juristes, des auxiliaires de justice et des para juristes dans la

prévention des violences

Les organisations de la société civile se sont attaquées aux effets des violences sexuelles et

sexospécifiques en fournissant d’importants soutiens aux victimes, notamment des services

juridiques, des soins médicaux, de petites subventions etc. Par exemple, en Sierra Leone, une

structure comme le ‘Legal Access for Women Yearning for Equal Rights (LAWYERS)’

fournit un soutien juridique aux victimes; International Rescue Committee (IRC) fournit un

soutien médical et un appui à la sensibilisation entre autres.

Cas au Libéria et en Sierra Léone : propos recueillis en juin 2010. Les femmes et les

filles qui ont été la cible des violences basées sur le genre ont également participé aux

différentes campagnes au Libéria et en Sierra, pour témoigner et partager leurs expériences de

la guerre, lesquelles expériences sont nécessaires pour permettre l’élaboration de mesures

préventives visant à empêcher de tels incidents à l'avenir.

o Participation des filles et des femmes au processus de paix

Page 36: Genre Et Conflits

36

D’une manière générale, on note une grande volonté des femmes ainsi que des filles à

prendre une part active à la gestion des affaires publiques. Elles sont aussi déterminées à

s’impliquer dans la pacification et la résolution des conflits éventuels à travers le

renforcement de l’action des associations, des réseaux et des fédérations féminines et

quelquefois d’organisations de la société civile (OSC). Cet apport a amené les gouvernants à

comprendre que les femmes représentent une force dans les pays.

A ce niveau, le constat laisse voir que les efforts des femmes se distinguent plus au niveau du

processus de paix informel à travers les organisations de la société civile (OSC) qu’au niveau

officiel (État et Agents du SNU). L’essentiel des efforts déployés dans ce cadre est appuyé

par les institutions et organisations internationales (PNUD, UNFPA, OMS, UNICEF, etc.) et

les Institutions africaines (UA, la CEDEAO).

Tableau 8: Niveaux de participation des filles et des femmes aux processus de paix.

Pays Participation des femmes/filles aux processus

de paix informels

Participation des femmes/filles

aux processus de paix officiels

Côte

d’Ivoire

Appropriation de la R.1325 par l’ensemble

des OSC impliquées dans l’élaboration du

plan d’action ;

Utilisation de la version simplifiée de la

R.1325 avec 24 journalistes pour créer une

émission spécifiques aux droits de la femme et

de la fille. (WANEP) ;

Médiation sociale très développée

(Associations des femmes juristes)

R.A.S.

République

de

Guinée

38000 copies de la résolution 1325 en français

distribuée par le REFMAP ;

Activités des Centres d’Information de

Proximité (CIP) animées par les femmes /filles

(financement du PNUD/Guinée),

des activités des ARP (8 Alliances Régionales

de Paix dont 2F/1H ou 2H/1F dans le bureau

Exécutif) des CLP (Comités Locaux de Paix)

par le Coc Paix.

Les actions des observatoires villageois

(composés d’hommes, de femmes, de

communicateurs traditionnels « Réseau des

communicateurs traditionnels »), toutes

catégories confondues pour remonter les

informations d’alerte au niveau de la

coordination du REFMAP, des comités de

paix (au nombre de 8 pour résoudre les

conflits au niveau local) pour la sécurité mis

en place par le REFMAP, etc.

Mise en place d’une commission

Réconciliation au Conseil

National de la Transition (CNT)

Nomination d’une femme à la

Présidence du CNT

Mise en place par l’UNICEF

d’un comité de paires

éducatrices sur les VBG, traite

des jeunes filles, enfants

vulnérables,

Mise en place d’un réseau de

femmes dans l’édification de la

paix.

Page 37: Genre Et Conflits

37

Résolution des conflits domestiques par des

femmes ayant suivi des formations sur la

résolution 1325 (WANEP-Guinée).

Implication du Réseau National des jeunes

filles leaders dans la vulgarisation de la

résolution auprès du REFAMP.

Guinée

Bissau

Assistance aux Victimes de VBG (VVBG) et

toutes autres formes de violences domestiques,

MGF, violences sexuelles, psychiques,

mariage précoce, mariage forcé.

Organisation de 16 jours d’activisme du 25

novembre au 10 décembre de chaque année

Formation en matière de renforcement des

capacités des femmes au parlement.

Collaboration à l’Assemblée

Nationale des commissions en

charges de la défense, sécurité

et femmes pour prendre en

charge les questions de

femmes.

Plaidoyer auprès de la

communauté internationale

pour la réforme des secteurs de

la défense et de la sécurité.

Libéria

• La gestion et la résolution des conflits

(résolution des litiges) au niveau communautaire

grâce à des initiatives de cases à palabre pour la

paix. Ce projet de paix a pour but d'accroître la

participation politique des femmes et de

positionner les en tant qu’actrice du changement

dans leurs communautés à travers le

renforcement de la paix et la médiation.

• Les femmes rurales encouragent et

sensibilisent les femmes et les filles à rejoindre

le secteur de la sécurité.

(Présidente Comité National pour l’abandon des pratiques traditionnelles ayant des effets

néfastes sur la santé des femmes et des enfants en Guinée Bissau, juillet 2010.). Ce comité

dans la mise en œuvre de ses activités a sollicité la collaboration d’un leader religieux pour

aider à convaincre la population que l’ensemble de ces pratiques traditionnelles très néfastes

à la santé de la femme n’ont pas de fondement dans l’islam. La présence d’un réligieux,

consiste à trouver des argumentaires, tirés du livre saint, pour procéder à des démentis relatif

à la mauvaise interprétation que fait la population de l’islam pour exciser les filles par

exemple.

Page 38: Genre Et Conflits

38

(La coordinatrice du réseau des femmes du fleuve Mano pour la paix de la République de

Guinée : REFMAP, Juin 2010). Le REFMAP, dans sa mission de mettre en œuvre la

résolution 1325 a, en partenariat avec d’autres associations féminines de préservation de la

paix (REFAMP, International Alerte, CONAG/DCF, etc.), élaboré un document de plaidoyer.

Ce document a été présenté aux autorités gouvernementales pour les interpeller par rapport à

la nécessité d’associer les femmes aux processus de maintien de la paix et pour assurer la

sécurité des filles et femmes.

La seconde bonne pratique en termes de prévention est la :

Mise en place, équipement et fonctionnement d’un tribunal pénal

Au regard des pays considérés comme étant en situation de post conflit, seul le Libéria se

démarque en promouvant une justice transitionnelle. Au Libéria, la Présidente Ellen Johnson

Sirleaf avec l’appui des Nations Unies, a officiellement créé en 2009 un tribunal pénal et un

juge a été nommé pour statuer sur les cas de délits sexuels et œuvre de concert avec d'autres

agents de santé dans le but de faciliter les poursuites, de fournir une assistance axée sur les

victimes (formations spécialisées à l’intention des juges, des avocats, du personnel judiciaire

sur comment traiter des cas de VBG) et de résoudre la question de l'impunité (l’élaboration

d’une procédure de recours en 2009 pour réduire la duplication des cas de viol enregistrés).

S’y ajoutent la révision et la simplification des législations connexes, y compris la loi sur les

relations domestiques, le Code pénal sur le viol, l'égalité des droits du mariage coutumier de

1998 et la loi de la Commission Vérité et Réconciliation qui ont été entreprises. Le ministère

de la justice a également bénéficié d’un appui à travers la formation sur le plaidoyer pour

l’examen des plaintes et la gestion du stress, et d’un soutien logistique pour une gestion

efficace de leurs tâches. Un bureau des violences sexuelles et violences basées sur le genre a

également été créé avec une unité chargée de la sensibilisation.

La mission confiée aux Nations Unies dans cette collaboration a été celle consistant à

apporter un appui technique sous la forme de recherche, formation, collecte de données,

suivi, voyages d'étude, manuels de formation, documentaires, etc., à la police nationale

libérienne, au service de l'immigration et de la naturalisation ainsi qu’aux agents

correctionnels et à travers l’élaboration de programmes scolaires.

Page 39: Genre Et Conflits

39

Enfin la troisième et dernière bonne pratique observée dans la région est le :

Développement de l’approche basée sur la « Gestion Axée sur les Résultats » (GAR)

L’élaboration et la planification du plan d’action de mise en œuvre de la Résolution 1325 à

partir de cette approche (GAR) a aidé à ressortir des indicateurs de suivi-évaluation de mise

en œuvre de la stratégie de prévention des risques à l’égard des femmes et des filles, de leur

promotion et aussi de leur protection..

En se référant aux différents plans d’action, on découvre la présentation du plan d’action à

travers un cadre logique, permettant de faire le suivi régulier de mise en œuvre de cette

résolution.

Les bureaux des Nations Unies présents au Libéria et en Sierra Léone disposent des directives

et des politiques internes visant à enrayer la menace. Au nombre de celles-ci, la politique de

« tolérance zéro » du Secrétaire Général contre l'exploitation et les abus sexuels dans les

opérations de paix des Nations Unies et une Équipe de déontologie et de discipline mise en

place pour traiter des questions de conduite, y compris l'exploitation et les abus sexuels.

Libéria, Propos recueillis en 2010. En 2009 au Libéria, une ligne verte a été ouverte 24/24

et elle est diffusée à travers tout le pays pour servir de service d’assistance aux victimes de

violences et d'abus sexuels. Cette ligne a été obtenue grâce aux Fonds pour la consolidation

de la paix à travers le FNUAP en vue de permettre de recenser les cas de violence sexuelle.

Pour le moment, relativement à l’ensemble des systèmes de soutien aux victimes mis en

places, c’est un effectif de 51 victimes qui a bénéficié à ce jour d'un soutien psychosocial,

notamment des conseils permettant de faire face à la stigmatisation et aux effets physiques et

émotionnels du viol, des orientations pour les soins médicaux et le soutien matériel, l’aide au

logement et le soutien pédagogique, les remboursements des frais de transport, le don de

vêtements, l’octroi de petites subventions pour le démarrage d’activités génératrices de

revenus leur permettant d’améliorer leur statut économique, l’assistance pendant les

audiences, les repas et l'information sur leurs droits.

Page 40: Genre Et Conflits

40

PROMOTION

Dans les actions de promotion des filles et des femmes, sept (7) bonnes pratiques se

déterminent.

Prix d’encouragement aux pays et prime aux agents de la fonction publique

Décerner des prix d’encouragement aux États a été une manière de les encourager à aller de

l’avant dans leur volonté de préserver la paix dans leur pays. Au au-delà des États, des

primes d’encouragement à certains agents des ministères s’impliquant dans la promotion des

femmes a aussi été accordé. Cette expression de reconnaissance des efforts des uns et des

autres pour l’édification de la paix dans le pays et la promotion du Genre a amené à

reconsidérer autrement la volonté aussi bien des Nations Unies à faire des femmes des

actrices pour la paix, mais aussi des Gouvernants à accorder à intégrer les femmes dans les

structures habituellement réservées qu’aux hommes.

Sierra Léone, entretiens réalisés en juin 2010. La Sierra Léone a remporté le prestigieux

prix africain(ACCORD) pour la paix à Durban et a été désigné comme le 53 e pays le plus

sûr au monde. Au niveau national, des points focaux genre ont été recrutés au sein des

Ministères, des départements et organismes , puis, les agents des bureaux régionaux du genre

ont pu bénéficier d’un appui logistique et technique leur permettant d'être opérationnels, de

la part de l'UNIFEM à travers le fonds de consolidation de la paix, afin de résoudre les

problèmes auxquels sont confrontées les femmes rurales qui constituent la grande partie de la

population.

Accès à l’éducation et offre de bourses d’étude

De plus en plus, des mesures sont entreprises par les pays pour promouvoir l’égalité d’accès à

l’éducation entre les filles et les garçons afin de réduire le taux élevé de déscolarisation des

filles et d’analphabétisme des femmes. Entre autres mesures, la gratuité d’accès à l’école

primaire, la construction des écoles dans des zones où elles étaient inexistantes et la

réhabilitation de celles qui ont été détruites pendant les conflits armés.

Au niveau des ministères en charge de l’éducation, sont mis en place des comités Genre, qui

se chargent de rehausser le niveau des filles à travers le soutien scolaire, l’octroi de bourses

Page 41: Genre Et Conflits

41

d’études, de mentorat et d’encadrement. Ces mesures ont permis d’améliorer, même si de

manière timide, le niveau de scolarisation des filles.

En outre, davantage de supports pédagogique et didactique sont offerts à la fois par les

différents gouvernements, les agences des Nations Unies comme l'UNICEF et des ONG

nationales et internationales comme le Forum des Femmes Africain Éducatrices (FAWE),

Plan International, etc.

Sierra Léone, entretiens réalisés en juin 2010. Des organisations comme Young Women's

Christian Association (YWCA) offrent également des formations de compétences techniques

et professionnelles aux jeunes déscolarisés, aux ex-combattants afin de promouvoir leur

employabilité et leur autonomisation en plus des activités de plaidoyer qu’elles mènent à

travers les médias et auprès des communautés.

Planification d’un budget sensible au Genre

La planification des budgets sensible au Genre a été possible à travers la rédaction des

documents stratégiques de réduction de la pauvreté (DSRP). Les ministères en charge des

Finances et de l’économie des pays visités ont intégrés une dimension sexospécifique dans

les différents documents stratégiques de réduction de la pauvreté (DSRP 1, 2).

Cette action a consisté à dynamiser les actions en faveurs des sexes et de veiller à

l’amélioration de la situation des filles et des femmes.

Autonomisation de la femme

Rendre économiquement autonome les femmes est une des bonnes pratiques adoptées par les

acteurs impliqués dans la promotion des femmes. Cette action répond certes aux attentes de la

résolution 1325, mais elle prend aussi en compte le troisième objectif du millénaire à savoir

promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes.

L’amélioration de la productivité des femmes en tant que principales actrices du secteur

agricole, ce qui permettra d’améliorer le problème de la faim. Pour cela, les gouvernements

fournissent désormais de petites subventions agricoles : plants, outils, tracteurs etc. pour

promouvoir la sécurité alimentaire et l'autonomisation socio-économique des femmes de

façon générale et principalement les femmes rurales et leurs familles. Mesures qui constituent

un gage certain d’auto suffisance alimentaire au niveau des familles.

Page 42: Genre Et Conflits

42

Développement de programmes de DDR et adoption de mesures d’accompagnement

Des programmes de démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR) ont été entrepris par

l’ensemble des pays, non seulement pour répondre aux besoins uniques des ex-combattants

mais aussi de les réintégrer dans leurs familles et leurs communautés. Tout cet appui a

contribué à améliorer le statut socio-économique des ex-combattants.

Condensés des entretiens réalisés au Libéria et en Sierra Léone en juin 2010.

Avec l’appui des missions des Nations Unies, l'UNICEF et d'autres organisations non

gouvernementales (ONG) au Libéria et en Sierra Léone, 101495 ex-combattants qui

répondaient aux critères du DDR et inscrits au programme DDR ont été désarmés et

démobilisés en 2004 au Libéria. 22 370 de cet effectif étaient des femmes et 2440 étaient

également des filles, ce qui était encore faible comparativement à leurs homologues

masculins. L’appui apporté par la suite comprenait l’apprentissage de compétences

professionnelles comme la mécanique automobile, la couture, la menuiserie, la maçonnerie,

agriculture…; l'inscription dans des structures scolaires formelles avec prise en charge des

frais de scolarité, la dotation en uniformes et l’allocation d’indemnités etc.

(Représentante UNICEF-CI, juillet 2010.) La Côte d’Ivoire, par rapport au projet de

prévention, de démobilisation et de réinsertion, a organisé une forte sensibilisation des

groupes armés non officiels au cours de la période de 2002 à 2008. Les FAFA ont décidé de

ne plus recruter d’enfants soldats et de relâcher d’autres enfants au nombre de 400. Ces

enfants ont été confiés à un partenaire local pour leur réintégration sociale, familiale et pour

les scolariser. A l’ouest sous le contrôle des FAFA, 500 enfants ont été démobilisés et pris en

charge. 2813 enfants soldats démobilisés entre les années 2002 – 2008. Sur l’ensemble des

démobilisés (2813), 1300 ont été réinscrits et deux années de frais de formation

professionnelle ont été subventionnées (en milieu urbain : les enfants ont choisi les métiers de

garagiste, de couturier et rares sont ceux qui se sont recyclés dans l’informatique ; en milieu

rural : l’agropastorale a été le métier de choix). Dans cette démarche, le PAM a assisté les

familles et les enfants en amenant les parents à accepter la situation d’enfants démobilisés.

De cette manière, la Côte d’ivoire est sortie de la liste de pays exploitant des enfants soldats.

Accroissement du nombre de femmes dans les missions de maintien de la paix

Page 43: Genre Et Conflits

43

Les femmes sont de plus en plus promues dans les missions de maintien de la paix. Dans tous

les pays des dispositions sont prises au niveau national pour d’abord revoir le recrutement des

femmes dans les forces de maintien de l’ordre. Ensuite, leur accorder des promotions au

même titre que leurs homologues masculins. Dans des pays comme la République de Guinée,

les conditions de recrutement dans des missions spéciales de maintien de la paix au compte

des Nations Unies sont en train d’être renégociées entre l’État et les Nations Unies afin de

permettre une amélioration de la participation des femmes dans ces missions en attendant que

les nouvelles recrues se retrouvent dans la disposition requise pour créer une émulation avec

leurs collègues masculins.

Tableau 9 : Mandats

Pays Les perspectives sexospécifiques dans les mandats de maintien de la

paix

Côte d’Ivoire RAS

République de

Guinée

Présence des policières dans la mission spéciale du MUNISTHA en Haïti,

le MONUC au Congo et le MINURCA en République Centrafricaine.

Guinée-Bissau

2 femmes membres de la délégation guinéenne de Bissau dans le

MUNISTHA

Une femme déléguée à la CEDEAO/CPLP et UPCI-OCI8.

Libéria RAS

Sierra Leone RAS

Tableau 10 : Opérations

Pays Les perspectives sexospécifiques dans les opérations de maintien de la

paix

Côte d’Ivoire RAS

République de

Guinée

Représentation des femmes dans le Conseil National de la transition.

Les femmes représentent 15% de l’effectif de la police

Les femmes occupent 4/9 postes de chefs de division et chefs de section

de l’office National Genre (2010, office national du genre)

Guinée

Bissau

En juin 2010 :

167/1163 officiers de la police dont

2 lieutenants Colonel

1 commandant

11 capitaines

5 Lieutenants

11 Sous lieutenants

21 sergents Chefs

32 Sous sergents

8 Comité de paix de la région ouest africaine dont la langue officielle est le portugais.

Page 44: Genre Et Conflits

44

9 caporaux

75 soldats.

Dans la police judiciaire sur :

les 201 officiers de police, il y a 21 femmes.

3 inspectrices sur 25.

Sierra Léone

Mise en place d’un Bureau de la sécurité nationale (ONS) disposant de

points focaux genre pour soutenir l'intégration du genre dans les questions

de paix et de sécurité.

Membre du mécanisme africain d'évaluation par les pairs (promeut la

participation des femmes aux processus de reconstruction comme un

préalable pour la paix et le développement durable par le biais de l'égalité

du genre).

Avancement de 30% des sept cents agents femmes promues au grade de

sergents et d’inspecteurs.

Libéria Doublement du niveau de recrutement des femmes. Le taux est passé de

8% en 2006 à 15% en 2010.

Propos recueillis au Libéria, juin 2010. Afin de promouvoir l’intégration des femmes au

sein de la police nationale libérienne (LNP) une politique du genre dénommée Programme de

soutien scolaire (ESP) destiné aux femmes a été élaborée comme un programme accéléré à

l’intention des femmes qui n’ont pas réussi à l’Examen de base du Conseil d’examens de

l’Afrique Occidental, le niveau « O » étant normalement la condition de base pour être

recruté au sein de cette force. Par conséquent, le niveau de recrutement des femmes a

récemment presque doublé, en passant à 15% contre 8% en 2006.

(Directeur de l’office National du Genre, de l’enfance et des mœurs du ministère de la

sécurité et de la protection civile de la République de Guinée, juin 2010). Auparavant

l’office n’était qu’une section relevant de la division police mondaine. Après 21 ans, ce

service prend la forme d’un office National. Cet office joue deux rôles qui s’alternèrent. La

première mission est de sensibiliser les autorités policières et de faire des plaidoyers pour

l’accroissement du taux de recrutement des femmes dans la police et leur nomination à des

postes de responsabilités les plus élevés. Comme seconde mission, l’office mène des enquêtes

sur les différentes formes de violation notamment les plaintes, les dénonciations, etc. En

définitive, l’office se donne la tâche de restaurer les victimes dans leur droit et de faire

respecter la loi. L’office collabore dans sa mission avec les ONG intervenant dans le domaine

des droits humains de la protection, en incarcérant les auteurs et en référant les victimes

auprès des ONG spécialisés pour soit la prise en charge psycho médicale. L’office collabore

Page 45: Genre Et Conflits

45

aussi avec le ministère de la justice, le ministère des affaires étrangères, le ministère en

charge des questions de femmes et enfant, l’UNICEF et l’UNFPA. De plus en plus, l’office

est sollicité à prendre part aux sessions de sensibilisation de la population sur les VBG pour

renforcer la stratégie de prévention et de protection des violences.

Implication de toutes les nouvelles technologies de la communication et de

l’information

Les technologies de l’information et de la communication ont beaucoup contribué à

promouvoir le rôle des femmes dans les questions de paix et de sécurité. A travers la

musique, les images, les documentaires réalisés pour la plupart par des femmes et des

artistes, les émissions radiophoniques animées souvent par des femmes et invitant les

femmes, il a été possible de présenter les capacités des femmes, mieux faire ressortir leur

apport informel pour le maintien de la paix partout où elles peuvent.

Propos recueillis au Libéria, juin 2010.

La radio des femmes libériennes pour la démocratie «Liberian Women’s Democracy Radio »

a été lancée. Elle est dirigée et gérée par des femmes et traite de questions diverses, dont

celles relatives aux femmes, paix et sécurité.

Page 46: Genre Et Conflits

46

INSUFFISANCES ET DÉFIS

Il est important de noter que malgré les mesures efficaces qui ont été mises en place pour

promouvoir la participation des femmes dans la gestion de la paix et de la sécurité, il subsiste

encore des insuffisances et des défis qui nécessitent une attention urgente.

Ces insuffisances et ces défis qui varient d’un pays à l’autre, se résument comme suit.

Vulgarisation à grande échelle de la résolution R.1325

Bien que des efforts réels aient été faits dans biens de pays, il n’en demeure pas moins que le

besoin reste encore présent dans des pays comme la Guinée Bissau où l’on constate une

faible connaissance de la résolution 1325 et des autres instruments juridiques liés à la

protection des droits des filles et des femmes aussi chez les populations rurales qu’urbaines;

Le taux élevé d’analphabétisme des femmes et leur méconnaissance de leurs droits;

La plupart des femmes sont analphabètes et ignorent les droits que leur garantissent aussi

bien leur État que les instituions africaines et internationales. Ce qui facilite leur exploitation

par des forces de sécurité qui leur extorquent de l’argent.

Le faible niveau de la capacité technique des femmes et des organisations féminines chargées

de concevoir et de présenter des rapports sur les activités financées constitue également un

frein.

Les pesanteurs socioculturelles;

Les hommes continuent d’occuper presqu’à eux seuls la plupart des postes stratégiques, de

leadership et de domination à tous les niveaux des secteurs public et privé. Cette disparité

entre femmes et hommes au sein de la masse laborieuse constitue également une insuffisance

qui trouve son fondement dans le système patriarcal existant dans ces pays.

Dans tous les pays visités, les pesanteurs socioculturelles sont citées comme des défis à

surmonter. Suivant les pays, la nature de ces pesanteurs diffère. Toutefois, on pourrait

énumérer, entre autres, le mariage forcé, la persistance de certaines pratiques traditionnelles

rétrogrades et préjudiciables aux femmes notamment les VBG et les MGF. A cela s’ajoutent

Page 47: Genre Et Conflits

47

également la perpétuation de comportements et de perception défavorables à un plein

épanouissement des droits et de la place de la femme dans la société. Les difficultés que

rencontrent les femmes quant à leur participation aux sphères de prise de décision trouvent

souvent leur explication dans ces comportements et perception là. C’est cela qui explique la

reproduction des inégalités même dans le domaine de la scolarisation des enfants.

Faible application des instruments juridiques nationaux et résolutions

internationales dans la protection des droits des femmes ;

C’est surtout dans le domaine des violences faites aux femmes en période de conflit que l’on

note une faible application pour ne pas dire une absence d’application des lois nationales et

des textes régionaux et internationaux que les Etats ont librement ratifiés. Cette situation est

plus criarde lorsque les auteurs présumés de ces violences sexuelles et/ou physiques sont

identifiés dans les rangs des forces de sécurité. Dans pareilles circonstances, non seulement

ces actes sont rarement punis mais lorsqu’ils sont punis, ce sont de peines peu contraignantes

que les juges retiennent le plus souvent des cas. En milieu communautaire et familial, bien

des violences que subissent les femmes et les filles restent impunies à cause du silence, du

chantage, de la complicité coupables de la société, du voisinage, de l’employeur, des

collègues, voire des camarades de classe. Ainsi, la plupart des femmes, conscientes du fait

que leur sécurité n’est pas entièrement assurée, préfèrent souffrir en silence de ces abus

commis à leur encontre aussi bien par des inconnus que par leurs pairs masculins, de peur de

perdre leur emploi t/ou d’en subir des représailles de la famille voire de la société ou même

d’obtenir des faveurs supplémentaires de la part de leurs homologues masculins qui occupent

des positions stratégiques au sein de ces forces9.

Il reste donc à renforcer les capacités des mécanismes de recevabilité qui obligeraient tout un

chacun à respecter et promouvoir le droit des filles et des femmes. Lesquels ? Les préciser !

Déstigmatisation des ex-combattantes

Dans les différents pays de cette région où des conflits ont survenus, les femmes qui ont eu la

douloureuse expérience de subir des abus et violences de la part des forces rebelles, sont

rejetées, marginalisées du fait de la stigmatisation dont elles font l’objet. Ce qui leur rend peu

9 Interviews réalisées avec le personnel féminin des forces de sécurité sierra léonaises et libériennes en Juin

2010

Page 48: Genre Et Conflits

48

enthousiastes voir perplexes à se faire enregistrer pour éviter toutes réprimandes de la

population. Si cette catégorie de femme peut parfois être acceptée de la communauté, celles

qui portent des enfants nés d’un père ex-combattant connaissent une intégration encore plus

difficile. Ces dernières sont considérées comme des vecteurs d’intégration de « sang souillé »

dans la communauté à travers le bébé (rebelle en latence) qu’elles portent.

Il se pose alors pour le cas précis de ce groupe de femmes victimes innocentes et leur

progéniture, le défi de leur accompagnement psycho- social et leur cohabitation avec les ex

combattants, leurs bourreaux d’hier qui doivent impérativement faire l’objet de

démilitarisation, de démobilisation et de réinsertion au sein de la communauté.

Faible Participation des femmes/filles aux processus de paix officiels.

La présentation des pratiques qui ont réussi ont aidé à constater que les femmes ne sont pas

assez présentes dans les processus de paix officiels mais plutôt dans les processus informels.

Or, les femmes et les filles ont été les victimes de ces conflits armés et doivent par

conséquent s’offrir un espace d’expression de leurs préoccupations spécifiques et prendre

part aux débats afin d’aider d’avantage à appréhender les exactions commises sur elles.

La participation des femmes aux processus de paix formels, impose aussi, la documentation

sur les domaines de compétence des femmes dans ces pays, en vue d’identifier celles

susceptibles d’occuper des positions stratégiques au niveau national et dans les missions

spéciales de maintien de la paix.

Bien que des recherches et des études aient été menées, il est difficile de disposer de données

désagrégées par sexe et de données statistiques d’envergure nationale notamment sur

l’implication et l’apport des femmes dans les processus de paix et de sécurité.

Un réel défi de motiver la volonté des États à impliquer davantage de femmes dans les

opérations de maintien de la paix se pose. Les déclarations sont en déphasage avec les

réalités. Il n’y a donc pas de suivi dans l’application des lois adoptées ou conventions

ratifiées.

Faiblesse des ressources pour les différentes interventions.

L’insuffisance de fonds pour la mise en œuvre effective du plan d’action de la Résolution

1325, engendre des défis tels que :

Page 49: Genre Et Conflits

49

- La pérennisation des stratégies « d’alerte précoce »,

La police et la justice sont confrontées à des défis techniques et logistiques pour des

interventions rapides et ou d’urgence. Aussi le nombre limité de policiers, de juges et

d’avocats, n’est pour faciliter le traitement rapide des cas de violences. Ce qui ne favorise pas

tout le temps un bon fonctionnement des processus de réconciliation nationale et de paix.

- Le frein dans la vulgarisation de la résolution à la base

Les gouvernements s’impliquent moins que les partenaires au développement au profit de

l’appui des organisations de la société civile dans la vulgarisation de la résolution. Pis, les

financements ne couvrent pas très souvent tout le territoire, mais seulement une partie

spécifique ou des cibles précises. Ce qui peut affecter l’efficacité des programmes et projets.

- La difficulté à mettre en place de structures d’accueil spécialisées de prise en charge

des victimes.

Il est difficile de mettre en place des structures d’accueil spécialisées de prise en charge des

victimes. Pour celles qui existent, il y a entre autres insuffisances, un manque

d’infrastructures technologiques et d’équipements de test adéquats à même de donner

satisfaction aux analyses médico-légales sur les victimes des violences sexuelles et des

violences basées sur le genre.

Il manque également un appui institutionnel pour les maisons d’accueil pouvant servir de

centre de transition pour les femmes et les enfants. Cette limite conduit aussi à une timide

assistance médicale, psychologique et juridique offerte par un personnel peu qualifié et peu

formé par rapport aux normes standard existantes en la matière en relation avec les exigences

de la résolution.

Faible compétence des médias dans le traitement des faits en rapport aux VBG

Bon nombre de professionnels des médias n'ont pas les compétences requises pour traiter de

façon objective certaines questions sensibles au genre et en particulier des questions de

violences basées sur le genre et d’abus sexuels. Certains traitements des informations ayant

trait à des violences faites aux femmes et aux filles ont parfois plus d’impacts négatifs que

positifs sur les victimes.

Page 50: Genre Et Conflits

50

Le défi de la Coordination et de l’harmonisation des interventions

La difficulté de coordonner les actions entre les acteurs impliqués dans la problématique

femme, paix et sécurité s’avère un autre défi face auquel ces pays font face. Cette difficulté a

ainsi pour conséquence, insuffisance de lobbys pouvant promouvoir les droits des femmes.

Pis, ces quelques lobbys, ne sont suffisamment outillés en termes de partenariat pour amener

les politiques à dynamiser les politiques et à davantage autonomiser les femmes sur le plan

économique, politique et social

Réforme du secteur de la sécurité en intégrant les dispositions de la R.1325

Malgré les acquis enregistrés dans ce domaine, les pays visités continuent à faire face à bien

d’obstacles qui rendent difficile l’application effective de la résolution. Il s’y ajoute le

problème de l’inexistence du cadre juridique pour la plupart des institutions de sécurité

rendant en plus de la faible appropriation de la part des forces de sécurité des instruments de

protection des droits de l’homme et des femmes en particulier.

Page 51: Genre Et Conflits

51

VOIES ET MOYENS POUR UNE MEILLEURE INTÉGRATION DE LA

RÉSOLUTION 1325

Les voies et moyens à utiliser s’articulent en deux points. Le premier point (A) porte sur les

recommandations et le deuxième point (B) expose quelques stratégies de mise en œuvre des

recommandations contribuant à la promotion et à la protection des droits des femmes en

période de paix comme en période de conflits.

A. MESURES CORRECTIVES

a. PRINCIPALES RECOMMANDATIONS

i. Développer des stratégies à long terme tout en mettant en place un

mécanisme de contrôle afin de permettre la pérennité des changements

introduits en faveur des femmes/filles.

ii. Se départir de certains préjugés et autres conceptions réductrices de la place

et du rôle de la femme dans la société est une nécessité dans la mesure où le

défi des pesanteurs sociales et culturelles est souvent l’un des plus difficiles

à relever.

iii. Réformer le secteur de la sécurité (RSS) en impliquant suffisamment les

magistrats, les auxiliaires de justice, les militaires, les paramilitaires, les

forces de maintien de l’ordre, les leaders religieux, les leaders d’opinion, et

les institutions républicaines dans les stratégies de maintien de la paix et

gestion des conflits.

iv. Veiller à la promotion des femmes aux postes de prise de décision, leur

protection face à toutes formes de violences afin de mieux prendre en

compte leurs préoccupations.

b. RECOMMANDATIONS SPÉCIFIQUES.

A côté des recommandations principales, l’on doit noter des recommandations spécifiques et

complémentaires qui s’articulent autour de trois domaines à savoir la prévention, la

protection et la participation.

III.1. PROTECTION des droits humains des femmes et des filles pendant les conflits

Action 1 : Sensibiliser les femmes /filles contre toutes formes de violations de leurs

droits humains

Organiser des Campagnes d’information et de sensibilisation sur les violences

sexuelles et les mutilations génitales féminines pour amener les filles, les femmes

mais aussi toute la population à dénoncer les auteurs de ces violences ;

Élaborer des outils de communication visuels (boîte à image, sketchs, affiches, etc.)

sur les dispositions des résolutions 1325 et 1820 et impliquer les radios

Page 52: Genre Et Conflits

52

communautaires pour amener les femmes à s’approprier de ces résolutions et à en

tirer profit ;

Multiplier les centres d’écoute, de conseil et d’orientations des jeunes filles et les

centres d’information de proximité pour les femmes afin de faire connaître les

mécanismes de saisine et de les renforcer.

Action 2 : Réprimer les auteurs des violences

Adopter des lois qui répondent aux préoccupations des victimes conformément aux

conventions internationales pour renforcer les engagements pris au cours de la

signature et/ou ratification des différents instruments internationaux, régionaux et

renforcer les mécanismes spécialisés de suivi et d’alerte afin de sanctionner les

auteurs de toutes sortes de violences.

Veiller à la ratification sans réserve, à la domestication, à l’application intégrale de

tous les instruments clés des droits humains qui garantissent les droits des femmes et

des filles particulièrement la CEDEF, la Charte Africaine des Droits de l’Homme et

des Peuples relative aux droits des femmes, la Charte Africaine des Droits de

l’Enfant, les résolutions 1325, 1820, etc. du Conseil de Sécurité des Nations Unies ;

Renforcer les capacités institutionnelles et humaines :

o des forces de sécurité et des organisations de la société civile sur les

recommandations de la R.1325 afin de procéder à des interventions d’urgences

efficaces ;

o des exciseuses et les recycler dans d’autres activités génératrices de revenus.

Action 3 : Mettre en place des structures d’intervention et d’alertes précoces et

renforcer les capacités des intervenants.

Identifier des sites, mettre en place des dispositifs spécialisés de prise en charge

médicales, psychosocial des victimes et juridiques de défense des droits des victimes

et de suivi de la condamnation des auteurs de violences et d’abus à l’égard des

femmes ;

Impliquer les structures judiciaires dans la répression des auteurs et encourager le

partenariat entre les acteurs intervenant dans la protection des victimes (hôpital,

justice, police, psychologue) ;

Former autant de médecins, de psychologues et d’agents de défense et de maintien de

l’ordre aussi bien hommes et femmes selon les normes universelles et les lois

nationales de protection et de prise en charge des victimes, les doter de moyens de

communications (téléphones spéciaux), de moyens d’intervention (voitures

d’intervention d’urgences, etc.) et kit de prise en charge médicale pour mieux assister

les victimes de violences.

Page 53: Genre Et Conflits

53

III.2. PRÉVENTION des violences basées sur le Genre

Action 1 : Renforcer la prise en compte des questions de Genre dans les politiques et

programmes de développement :

Amener les états à s’approprier la problématique « femmes, paix et sécurité » et en

assurer la mise en œuvre ;

Réaliser la planification et la budgétisation sensible au genre dans les cadres

institutionnels et juridiques ;

Capitaliser les acquis et les expériences des projets et programmes qui travaillent dans

le domaine de la paix, de la réconciliation et instaurer un partenariat entre les acteurs

institutionnels de la paix ;

Amener tous les pays à élaborer leurs plans d’action nationaux relatifs à la mise en

œuvre de la Résolution 1325, les financer et faire leurs suivis corrects surtout par les

gouvernements.

Action 2 : Développer des stratégies de communication pour le changement de

comportement par rapport aux droits des femmes en toutes les circonstances

Renforcer les capacités des organisations de protection des droits des femmes et des

filles pour aider à sensibiliser la population sur les droits civiques des femmes et des

filles ;

Éduquer à la citoyenneté l’ensemble de la population pour connaître les droits et

devoirs de tous (État et citoyen) ;

Amener les parents et la population à davantage de changements de comportements

sur les méfaits des toutes les formes de violences à l’égard des femmes et des filles

(MGF, etc.), d’une part et d’autre part, les conséquences du silence par rapport à un

viol.

Action 3 : Renforcer le cadre juridique et institutionnel pour amener les femmes à

s’impliquer efficacement dans la prévention des conflits

Renforcer les capacités des leaders traditionnels pour faire avancer la mise en œuvre

de la résolution 132 ;

Intégrer la stratégie de développement social (éducation, santé et économie) dans la

prévention des conflits ;

Adopter des lois de protection des filles/femmes dans des conflits et mettre en place

des stratégies de pérennisation de ces lois.

III.3. Égale PARTICIPATION à la construction de la paix et à la reconstruction

Action 1 : Renforcer la présence des femmes aux postes de prise de décision

Page 54: Genre Et Conflits

54

Amener les partis politiques à instituer et à faire appliquer soit la parité, soit le quota

de représentation des femmes aux postes de prise de décision aussi bien dans

l’administration (un management sensible au genre en termes de recrutement et de

développement du processus de carrière), au gouvernement que dans les formations

politiques (les encourager à s’y intéresser et leur apprendre à négocier) ;

Renforcer les structures de lobbying de promotion et participation des femmes au

processus de prise de décision à tous les niveaux et appuyer l’ensemble de leur

action ;

Renforcer le pouvoir économique des femmes à travers des activités génératrices de

revenus (AGR) pour les sortir de la position de soumises et de dominées.

Action 2 : Impliquer les femmes /filles dans le processus de paix, de prévention, de

gestion et de règlement des conflits

Renforcer davantage le recours aux talents de négociateurs et de faiseurs de paix des

femmes et accroître l’accès des femmes aux postes de prise de décision en tant que

représentants, envoyés spéciaux, chefs de bureaux, missions de bons offices des

organismes, dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU, de la CEDEAO, de

l’UA et des Nations Unies, car elles peuvent faciliter le contact avec les communautés

locales ;

Renforcer les capacités des femmes/filles précisément les femmes officiers de la

police sur les mécanismes de prévention, de gestion et de résolution des conflits ;

Impliquer les femmes leaders du secteur informel dans la restauration de la paix et les

encadrer.

Action 3 : Renforcer le partenariat et la coordination pour ne pas dupliquer les actions

Mettre en place un comité parlementaire et un cadre de concertation des partenaires

intervenant sur les questions de femmes, paix et sécurité pour encourager le dialogue

bilatéral entre organisations régionales sur les résolutions 1325 et 1820 en vue

d’instaurer une émulation en termes de prise en compte de ces résolutions et

l’échange de meilleures pratiques et d’élaborer des mécanismes d’’évaluation et de

suivi efficaces et régulier pour évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la

résolution ;

Promouvoir la subvention allouée pour la consolidation de la paix, le renforcement de

la sécurité, et la protection /promotion des femmes/filles ;

Réaliser des études statistiques désagrégées selon le sexe et par des consultations, des

recherches scientifiques et des échanges internationaux sur la thématique « Femmes,

paix et sécurité » pour faire le suivi de la mise en œuvre des différentes résolutions

selon le sexe.

Page 55: Genre Et Conflits

55

B. STRATÉGIES DE MISE EN ŒUVRE DES RECOMMANDATIONS

Au regard des recommandations formulées voici entre autres quelques stratégies de mise

en œuvre de chacun des domaines sus cités :

Recommandation 1 : PROTECTION des droits humains des femmes et des filles

au cours des conflits

Stratégies :

ateliers, séminaires, tables rondes, conférences /débats ;

Causeries éducatives,

médias et supports de communication (boîtes à images) de la

résolution ;

Campagnes radiophoniques.

Recommandation 2 : PRÉVENTION des violences basées sur le Genre

Stratégies :

Lobbying auprès des juridictions et magistrats pour faire appliquer

les textes de loi nationaux et internationaux ;

Jeux de rôle ;

Documentaires ;

Communication en langue nationales.

Recommandation 3 : Égale PARTICIPATION dans la construction de la paix et la

reconstruction

Stratégies

Plaidoyer auprès des autorités, des leaders d’opinions et des

leaders des partis politiques pour une grande représentation des

femmes aux postes de prise de décision ;

Marches pacifiques ;

Slogans ;

Journées d’activismes ;

Banderoles.

Page 56: Genre Et Conflits

56

CONCLUSION

En définitive il est à noter que ce travail ne dresse pas le bilan de la mise en œuvre de la

résolution 1325(2000) dans ces différents pays, puisque l’élaboration du plan national de sa

mise en œuvre par pays est très récente pour être évaluée au niveau des pays. Il reste tout de

même à mentionner que les différents échanges ont permis de faire ressortir que ces États

disposent d’acquis en terme d’appropriation de cette résolution susceptibles d’être partagés et

objectivement exploités pour amener les autres pays qui ne disposent pas de plan d’action

d’en élaborer. Mieux, l’implication systématique des femmes dans les efforts de négociations,

de médiation, de participation aux accords de paix et d’élaboration des stratégies de

reconstruction et de réconciliation pourraient être une approche essentielle pour tous les pays.

Au terme de cette étude, un constat évident se dégage : celui de s’accorder à admettre qu’il

est trop tôt pour évaluer la mise en œuvre de la 1325(2000) dans la région ouest africaine car

pour certains pays, le plan d’action de mise en œuvre est à peine élaboré tandis que pour

d’autres pays, le processus de mise en œuvre est à peine enclenché. Bref, sa prise en compte

effective, qui se matérialise par l’élaboration d’un plan d’action n’a dans l’ensemble qu’un an

d’existence.

L’adhésion au contenu du plan d’action de mise en œuvre de cette résolution, si elle est

manifeste dans tous les pays qui se sont imposé cette exigence, il ressort tout de même que,

pour plusieurs raisons, son processus est ralenti ou interrompu pour donner la priorité aux

actions urgentes de maintien de la paix. L’instabilité politique, le cumul des postes de

responsabilité par certaines femmes leaders, qui les amène à être trop souvent absentes du

pays (Guinée Bissau, Liberia, Sierra Leone), le poids du patriarcat et la difficulté pour

d’autres organisations féminines à se mettre en réseau fragilisent les actions communes qui

auraient pu être menées (Côte d’Ivoire, République de Guinée).

En outre, le processus de mise en œuvre de cette résolution connaît un ralentissement voire

un affadissement des efforts. La sous- représentation des femmes aux postes de décision aussi

bien l’administration que dans les formations politiques et les collectivités locales et

communautaires.

En dépit ces limites, on note tout de même, un grand intérêt et une très grande volonté des

femmes et des filles à tirer le meilleur parti de cette résolution.

Page 57: Genre Et Conflits

57

Les femmes et les filles, prennent de plus en plus conscience de leur rôle dans la prévention

et la résolution des conflits. Elles sont aussi déterminées à s’impliquer dans la gestion des

processus de paix à travers le renforcement de l’action des réseaux.

Etant les potentielles et les principales victimes des violences durant les conflits, il convient

alors de les associer pour s’assurer que tous les paramètres de leur protection et de leur prise

en charge sont pris en considération. C’est dire que les victimes comptent également pour la

paix. C’est en ce sens que l’ensemble de ces bonnes pratiques de mise en œuvre de la

résolution 1325(2000) et des autres conventions de protection de la femme et de la jeune fille

en temps de conflits, contenues dans ce rapport, ressortent comme une forme de glossaire de

partage d’expérience en vue de dynamiser les stratégies de participation des femmes au

processus de paix et de protection des femmes et des filles en Afrique de l’Ouest.

L’amélioration de la stratégie de mise en œuvre de cette résolution dans ces pays visités

impliquerait un partenariat objectif sur la base des résultats à atteindre. Il ressort aussi la

nécessité de faire avancer la compréhension pour tous les acteurs qui s’interrogent encore sur

la légitimité de la participation des femmes aux processus de paix. La construction d’une paix

durable, de l’instauration de la cohésion sociale dépendent de la capacité à réparer un tissu

social qui a été déchiré par le conflit.

En définitive il ressort qu’il y a une réelle nécessité d’élaborer un plan d’action de mise en

œuvre de la résolution 1325(2000) par les pays qui n’en disposent pas et de solliciter l’appui

de ceux qui en disposent en vue d’une plus grande implication des filles et des filles dans les

processus de paix et de sécurité, car les femmes aussi comptent pour la paix en Afrique.

Page 58: Genre Et Conflits

58

ANNEXES :

A. Bibliographie:

Ouvrages généraux

1. ‘Four Years On: an alternative report and progress check on the implementation of

Security Council Resolution 1325.’ New York: NGOWG, 2004.

2. Aujourd’hui plus que jamais, Les Droits Humains et le VIH/SIDA, Juillet, 2009

3. Bridge Développement-Gender, Genre et gouvernance : boîte à outils, Institute of

development studies, UK, avril 2009.

4. Bureau Régional UNESCO-Dakar, L’éducation à la paix, aux droits de l’homme et à la

démocratie dans les systèmes éducatifs formel et non formel en Afrique : théories,

pratiques, méthodes, stratégies et plan d’action, Dakar 1999.

5. Commissaire Soyata Maïga, Rapporteur Spéciale sur les Droits de la Femme en Afrique,

Directives pour la Présentation du Rapport d’État aux Termes du Protocole à la Charte

Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux Droits des Femmes en

Afrique, Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, Maputo, le 11

Juillet 2003,N°.31

6. Commission Africaine de Droits de l’Homme et des Peuples, Charte Africaine des Droits

de l’Homme et des Peuples, 2009, N°1

7. Communiquer de Presse Conjoint, Campagne L’Afrique pour les Droits des femmes :

ratifier et respecter !, Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme

(FIDH), 12 Juillet 2010, Paris, Bamako

8. Conflict Trends: parliaments and conflict resolution, Issue 1/2007. Mhlanga Rocks:

African Centre for the Constructive Resolution of Disputes (ACCORD), 2007.

9. Documenting the Violations of Women’s Human Rights During Armed Conflict: a tool

for advocacy and sustainable peace. Kampala: Isis-WICCE, 2005.

10. Gender Mainstreaming in Peacekeeping Operations: progress report. New York: United

Nations Department of Peacekeeping Operations (DPKO), 2006.

11. Initiatives modèles en Afrique Occidentale et Centrale, Trop souvent en Silence : Prise

en charge de violence en milieu scolaire, New-York, 2006

12. Jeannine Ramarokoto, avec le soutien d’Elisabeth Hofmann et de Claudy Vouhé, Genre

et gouvernance : Quels enjeux, quelles expériences, quelles pistes d’actions? Association

Genre er Action CEAN/IEP, 17-19 Novembre 2009 Île Maurice, N°10

13. Kafui Adjamagbo-Johnson, Michèle Noussoessi, Aguey et Cyrille Komlan , Mise en

Œuvre des Droits des Femmes en Afrique de l’Ouest, Où en Sommes-Nous, Novembre

2009, Lomé, Togo

14. La résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies simplifiée

15. Louise Arbour, Haut ,Commissaire des Nations Unies aux de l’Homme, Koïchiro

Matsuura,Directeur général de l’organisation des Nation unies pour l’éducation, la

science et la culture, Programme mondial en faveur de l’éducation aux droits de

l’Homme, Plan d’Action, New York et Genève, 2006, Première phase.

16. Moser, A Women Building Peace and Preventing Sexual Violence in conflict- Affected

Contexts: A Review of Community- Based Approaches, [Femmes bâtisseuse de paix et

de prevention de la violence sexuelle dans des contextes de conflits : Examen critique

d’approches communautaires], New-York : Fonds de développement des Nations UNIES

pour la femme (UNIFEM), 2007.

Page 59: Genre Et Conflits

59

17. Nations Unies, Les femmes, la paix et la sécurité, « Étude présentée par le Secrétaire

Général conformément à la résolution 1325 (2000) du Conseil de Sécurité, New york,

Juillet 2003 New York, N° E03.TV.1

18. Procédure d’Examen des Communications, Commission Africaine des Droits de

l’Homme et des Peuples, N°.3.

19. Women and Peacebuilding in Africa: seminar report. Cape Town: Centre for Conflict

Resolution (CCR), United Nations Development Fund for Women (UNIFEM) and the

University of Cape Town (UCT), 2005

20. Women Defining the Peace and Security Discourse: regional conference on women,

armed conflict and peace building. Nairobi: Urgent Action Fund (UAF)-Africa, 2007.

21. Women Gender and Development Directorate (WGDD) , Déclaration Solennelle sur

l’Egalité entre les Hommes et les Femmes en Afrique , Union Africaine, Juillet 2004

22. Women, Peace and Security: at a glance. New York: Office of the Special Advisor on

Gender Issues and Advancement of Women (OSAGI), United Nations (UN), 2003.

Ouvrages spécifiques par pays

République de Côte d’Ivoire :

1. Bulletin mensuel d’information, Echos de la Femme Gagnante, Mars 2007, N°1.

2. Dr Marie Paule Kodjo, Bernadette Bah, Processus Electoral : Les Ivoiriennes se

mobilisent pour l’enrôlement, Femmes ensemble, Bulletin d’information trimestrielle

des femmes en Côte d’Ivoire, 2009, N°001.

3. Jeanne Peuhmond, Ministre de la famille, de la femme et des Affaires Sociales :

a. Analyse des violences basées sur le genre dans le département d’Abidjan, ;

b. Crise et Violence basées sur le genre en Côte d’Ivoire : Résultat des études et

principaux défis, Ministère de la Famille, de la Femme et des Affaires

Sociales, Octobre 2008.

4. Lancement des Activités Publiques, Plate- Forme des Femmes pour Gagner, Septembre

2006.

5. Rapport de l’ONUCI, Division des Droits de l’Homme :

a. Infos DDH Bulletin de la Division des Droits de l’Homme de l’ONUCI, Mars- Avril

2010.

b. Rapport sur la situation des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, Nations Unies :

Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire Division des Droits de l’Homme,

Mai- Juillet 2005 ;

c. Rapport sur la situation des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, Nations Unies :

Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire Division des Droits de l’Homme,

Janvier- Février 2005,

d. Rapport sur la situation des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, Nations Unies :

Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire Division des Droits de l’Homme,

Mars- Avril 2005 ;

e. Situation des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, Nations Unies : Opération des

Nations Unies en Côte d’Ivoire Division des Droits de l’Homme, Août- Décembre

2006, N°4. ;

f. Situation des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, Nations Unies : Opération des

Nations Unies en Côte d’Ivoire Division des Droits de l’Homme, Janvier- Avril

2006, N°5 ;

Page 60: Genre Et Conflits

60

g. Situation des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, Nations Unies : Opération des

Nations Unies en Côte d’Ivoire Division des Droits de l’Homme, Mai- Août 2006,

N°6.

h. Situation des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, Nations Unies : Opération des

Nations Unies en Côte d’Ivoire Division des Droits de l’Homme, Septembre-

Décembre 2006, N°7.

i. Situation des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, Nations Unies : Opération des

Nations Unies en Côte d’Ivoire Division des Droits de l’Homme, Janvier- Juin 2007,

N°8.

6. UNICEF, Funding Requirements, 2009- 2013.

République de Guinée

1. Communication de Mme Diaby, Chef de division promotion et protection des droits des

femmes, MASCFE, à l’occasion de l’atelier sur la protection et la lutte contre la traite

des enfants organisé par le programme de renforcement des capacités pour la paix

(PRCP) en collaboration avec l’UNICEF, sur le thème : la résolution 1325 du Conseil du

Conseil de sécurité des nations –unies sur les femmes, la paix et la sécurité, conakry,

2002.

2. Dépêche de Mamadou SAM, directeur de la cellule de communication de la Primature

pour Aminata.com

3. Direction des Affaires Sociale de la Promotion Féminine et de l’Enfance :

a. Plan National d’Action Stratégique pour la mise en œuvre des résolutions

1325 et 1820 du Conseil de Sécurité des Nations Unies 2009-2013, Ministère

des affaires Sociales, de la Promotion Féminine et de l’Enfance, 2009,

Conakry.

b. Projet « Composante Genre » UNFPA, Projet « Appui à la Promotion du

Genre en Guinée » PNUD, Ministère des affaires Sociales, de la Promotion

Féminine et de l’Enfance, Kindia, Août 2009.

c. La Convention sur l’Elimination de toutes les Formes (CEDF/CEDAW), Les

résolutions 1325-1820-1888 et 1889 du Conseil de Sécurité des Nations

Unies, Ministère de Solidarité Nationale, de la Promotion Féminine et de

l’Enfance(MASPFe), Avril 2010 Conakry .

d. La Convention sur l’Élimination de «toutes de Discrimination à l’Égard des

Femmes (CEDEF/CEDAW) Les résolutions, Ministère de la Solidarité

Nationale de la promotion Féminine et de l’Enfance, Avril 2010, Conakry.

e. Termes de Référence du Groupe Thématique Genre, Ministère de la

Solidarité Nationale de la promotion Féminine et de l’Enfance, Avril 2010

Conakry

4. Enquête nationale sur les violences basées sur le Genre : la violence à l’égard des

femmes et des hommes, UNFPA, UNICEF, OMS, PNUD, juillet 2009.

5. Fondation Maman Henriette Conté, Rapport de la journée commémorative du sixième

anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité ‘’Les Femmes, la Paix et

Sécurité, Ministère des affaires Sociales, de la Promotion Féminine et de l’Enfance, 26

Octobre 2006

6. Guinée Stat Plus, Etude situationnelle sur les besoins des adolescents et des jeunes de

Guinée, mars 2009.

7. Ministère de la santé, protocole de prévention et de prise en charge des victimes de viols

et violences sexuelles en Guinée : Procédure d’accompagnement des prestataires, OMS,

Avril 2009.

Page 61: Genre Et Conflits

61

8. Ministère de la Solidarité Nationale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance,

a. Arrêté n°…/MSNFE/CAB/2010, Portant Création et Attributions du Groupe

Thématique Genre en République de Guinée, 2010.

b. Plan national d’action stratégique pour la mise en œuvre des résolutions

1325 et 1820 du conseil se sécurité des Nations unies 2009-2013, PNUD,

UNFPA, Guinée 2009.

9. Mme Goumou Fatoumata Morgane. Coordinatrice Nationale du REFMAP, Contenu de

la résolution 1325 du conseil de sécurité des Nations Unies sur les Femmes, la et la

sécurité, Journée d’information et de sensibilisation des femmes sur la paix, la

démocratie et la bonne gouvernance en Guinée, 28 Août 2008

10. Network for Peace building, Consultation Nationale sur la Transition Démocratique

Pacifique en Guinée, Conakry, 25-26 mars 2010

11. ONG, Ensemble pour la paix en Guinée

12. Projet « Appui à la Promotion Genre/PNUD » :

a. Rapport sur l’Atelier Régional d’Appropriation de la CEDEF ; des

résolutions 1325 ? 1820 et 1888 à l’intention des militaires et Paramilitaires

de la région militaire de Labé, Ministère de Solidarité Nationale, de la

Promotion Féminine et de l’Enfance(MASPFe), Conakry, Novembre 2009.

b. Termes de référence sur la poursuite de formation pour les militaires sur la

CEDEF, les résolutions 1325, 1820, 1888 et 1889 du Conseil de Sécurité des

Nations Unies (N’Zérékoré, Kankan et Kindia), Ministère de Solidarité

Nationale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance, Conakry, Mai 2010

13. WANEP-GUINEE Réseau Ouest Africain pour l’édification de la paix en Guinée, :

a. Stratégie pour une plate-forme concertée de sortie de crise Nationale, 2010

Conakry.

b. Atelier National de Réflexion sur les stratégies de sortie de crise pour une

transition apaisée en Guinée, Conakry, janvier 2010 ;

c. Une transition démocratique, crédible et apaisée en Guinée, Troisième

consultation Nationale sur le Processus de la Transition en Guinée, Du 1er au

2 Juin, 2010.

République de Guinée Bissau

1. 3° Recenseamento Geral da Populaçäo e Habitaçäo, Republica da Guinée-Bissau

Misnistério da Economia, do Plano e Integraçäo Regional, 2008.

2. Califa Soares, Consultor da Campanda, Reforma Segurança I nô Futuro, Campanha de

Informaçao Sobre a Reforma do Sector da Defesa E Segurança (RSS), Junho de 2010

3. Carlos Gomes Junior Primeiro-Ministro, Plano de acçào National Para a Implementaçào

da Resoluçäo 1325 (2000), Guinea-Bissau: Hulheres Paz e Seguranca, 29 de Janeiro de

2010.

4. Engajando-se Agindo Exigindo Podemos Pôr Fim as Violência Contra as Mulheres,

Republica da Guinée-Bissau Ministério da Mulher, Familia, Coesäo Social e Lutta contra

a Pobreza Instituto de Mulher e Criança, Novembre- Dezembro 2009

Page 62: Genre Et Conflits

62

5. Ministère de la solidarité, de la femme et de la lutte contre la pauvreté, Rapport initial

insérant les rapports I, II, III, IV et V sur l’application de la CEDAW, République de

Guinée Bissau, AOût 2008.

6. National Popular Assembly Assessment Report, Assessment Report, Guinea-Bissau,

April 2010

7. Realizado por: Conselheira para os Assuntos de Génoro SSR/UNIOGBIS, Género e

Reforma do Sector da Segurça, Junho de 2010

8. Relatorio e Recomendaçöes para as Areas Prioritarias do Quadro Estratégio para a

Consolidaçäo da Paz, Atelier de Consulta national na Guinée Bissau, A Abordagem

Integrada de Género no Quadro Estratégio para a Consolidaçäo da Paz, 17-19 de Junho

de 2008.

République du Libéria 1. Government and UN Joint Programme to Prevent and Respond to Sexual and Gender

Based Violence. Republic of Liberia, 2008. 2. Liberian National Action plan, 2009. 3. National Plan of Action for the Prevention and Mangaement of Gender-Based Violence in

Liberia. Ministry of Gender and Development, Government of Liberia, 2006. 4. Women, War, Peace: The Independent Experts’ Assessment on the Impact of Armed

Conflict on Women and Women’s Role in Peace-Building, Elisabeth Rehn and Ellen Johnson Sirleaf, 2003.

République de la Sierra Leone 1. Sierra Leone National Action Plan, 2010. 2. Sierra Leone: getting reparations right for survivors of sexual violence. London: Amnesty

International (AI), 2007. 3. Witness to Truth Report of the Sierra Leone Truth and Reconciliation Commission, Sierra

Leone, 2004.

Portails de sites visités :

http://www.africa-union.org

http://www.amnesty.org

http://www.astm.lu/spip.php?article155

http://www.cda-cdai.ca/cdai/uploads/cdai/2009/04/garon07.pdf

http://www.cordaid.nl

http://www.ecowas.int

http://www.fasnog.org

http://www.guide2womenleaders.com

http://www.hrw.org

http://www.international–alert.com

http://www.marwopnet.org

http://www.peacewomen.org

http://www.peacewomen.org/un/sc/1325.html#Full

http://www.state.gov/documents/organization/106577.pdf

http://www.un.org/News/fr-press/docs/2008/CS9487.doc.htm

http://www.un.org/peace/peacebuilding

Page 63: Genre Et Conflits

63

http://www.un.org/womenwatch/

http://www.unfpa.org

http://www.unicef.org

http://www.unifem.org

http://www.unifem.org/ressources/item_detail.php ?ProductID=112

http://www.un-instraw.org

http://www.unowa.org

http://www.womenwagingpeace.org

http://www.womenwarpeace.org

Page 64: Genre Et Conflits

64

B. PERSONNES ET STRUCTURES CONTACTÉES PAR PAYS

Côte d’Ivoire

Structures Personne contactée Date

ONUCI/Division droit de

l’homme

Simon MUNZU,

Chef de la division des droits de l’homme,

[email protected]

23-07-2010

Trah Siagbé, Chargé de programme Genre,

[email protected]

23-07-2010

Guillaume Ngefa-Atondodoko Andali,

Chef adjoint de la Division des droits de

l’homme, [email protected]

28-07-2010

Fatou Dieng THIAM, Chef de l’unité

Protection et documentation, Division des

droits de l’homme, [email protected]

23-07-2010

Dorcella BAZAHICA, Chef de l’unité

VIH/SIDA, [email protected]

26-07-2010

UNIFEM Fatima MAIGA, Directrice pays,

[email protected]

26-07-2010

WANEP-CI Marguerite Yoli-Bi, Coordinatrice

Nationale, [email protected]

27-07-2010

Plate forme des Femmes

pour gagner

Eugenie A-Konan, Secrétaire Générale,

[email protected]

24-07-2010

Ministère de la justice et

des droits humains

Joseph ACKA, Directeur de la

réglementation et promotion des droits

humains, [email protected]

26-07-2010

Association des femmes

juristes

Geneviève A.Diallo-Cissoko,

[email protected]

27-07-2010

Page 65: Genre Et Conflits

65

RÉPUBLIQUE DE GUINÉE

Structures Personne contactée Date

Coalition Nationale de

Guinée pour les droits et

la citoyenneté des femmes

(CONAG-DCF)

Madame Binta Nabé, Président de

l’Association Mère et Enfants, Trésorière

de la CONAG.

Juin 2010

Réseau des Femmes

Africaines Ministres et

parlementaires

(REFAMP)

Hadja Mariama Déo Baldé, Secrétaire

Général du REFAMP.

Tel : 62 51 97 29/67 21 55 30

Hadja Kadiatou Sakho, Directrice Chargée

des Affaires Sociales, Membre de la

Commission sociale et politique du CNT.

Tel :62 32 28 45/ 64 52 82 43

Juin 2010

Ministère de la police et

de la sécurité civile

Commissaire Fanta Oulen Bakary

CAMARA, Directeur de la police

mondain,

Propos recueillis

le 02 juillet 2010

Cdt Moussa Condé, Directeur Adjointe de

la sûreté de la Région administrative de

N’Zérékoré. Tel : 64 82 61 03-68 07 85

04- 65 96 16 20.

Juin 2010

Elhadj Diané, Ancien ministre et conseiller

auprès du ministre de la Police et de la

Sécurité civile

Propos recueillis

le 01 juillet 2010.

International Alert Dr Makoni Donzo, Chargée des questions

de genre.

Email :[email protected]

Juin 2010

UNICEF-Guinée Mme Kadiatou Paté Touré, Responsable

programme protection.

email :[email protected]

Juin 2010

WANEP-Guinée Mme Eugénie Kadouno, Coordinatrice.

Tel : 60 57 52 56

Juin 2010

Coc Paix M ; Bérété, Administrateur Juin 2010

REFMAP Réseau des

femmes du Fleuve Mano

pour la Paix

Mme Goumou Fatoumata Morgane,

Coordination Nationale.

Email : [email protected]

Juin 2010

SNU/PNUD

M. Adama Coulibaly,

Directeur Pays du PNUD

Juin 2010

Diallo Sékou Oumae,Chargé de

Programme VIH/SIDA et Genre. Tel :64

53 94 52-60 48 92 07-62 35 94 5

Juin 2010

Ministère de la solidarité,

de la Promotion Féminine

et de l’Enfance

Mme Diaby Mariama Sylla, Directrice

Nationale.

Email : [email protected]

Juin 2010

Mme Nagnalen Traoré, Chef projet

d’appui

Juin 2010

Page 66: Genre Et Conflits

66

Mme moussé , Coordinatrice Projet Genre

Mme Diaby, Chef deivision Juridique

Juin 2010

UNFPA Senath Aidara ; Gender specialist.

Email :[email protected]

Juin 2010

Ministère de la justice

Madame Diané Rougui Barry, Magistrat,

Directrice nationale des droits de l’homme

et des libertés fondamentales

Propos recueillies

le 02 juillet 2010

Monsieur Alpha Oumar Baldé, magistrat,

Directeur National des affaires judiciaires

Propos recueillies

le 02 juillet 2010

Page 67: Genre Et Conflits

67

Guinée Bissau

Structures Personne contactée Date

UNIOGBIS

Sarah Negra, Gender Advisor Lundi

5 juillet 2010

Fausto, Human Right Officer

Aboubacar Touré Mardi

6 juillet 2010

Comité National pour

l’abandon des pratiques

traditionnelles ayant des effets

néfastes à la santé des femmes

et des enfants

Mme Fatoumata Baldé,

Présidente

Mardi

6 juillet 2010

Direction des droits de

l’homme et de la protection

des femmes et enfants/

Ministère de l’intérieur

Aida Aminata Fadiga,

Directrice

Mardi

6 juillet 2010

Assemblée Nationale

Nhima Sisse,

Présidente de la commission

parlementaire pour les femmes et les

femmes

Mercredi

7 juillet 2010

Ministère de la famille, des

femmes et des enfants.

Iracema de Rosario,

Présidente du comité National pour la

mise en œuvre de la résolution 1325

[email protected]

Mercredi

7 juillet 2010

Eumice Mendes Moreira,

Secrétaire Exécutive

[email protected]

UNDP Mercredi

7 juillet 2010

UNFPA Dionisia Gomez, Chargée de

programme Genre

Mercredi

7 juillet 2010

République du Mali

1. Mme N’Diaye Binta Diakité, Spécialiste Genre/Mali du programme d’appui conjoint

du SNU à la promotion des Droits humains et Genre (PCDHG).

République du Sénégal

1. Mme Fatou Kiné, Association des Juristes du Sénégal.

2. Groupe Thématique Femmes, paix et Sécurité:

a. UNICEF,

Page 68: Genre Et Conflits

68

b. BRHCDH,

c. UNOWA,

d. Institut de Gorée,

e. PAM,

f. certaines OSC nationales.