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124 OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ? GÉOGRAPHIE PARTIE II I - PROGRAMME ET ÉCLAIRAGE SUR LE CHAPITRE Le programme (extrait du texte officiel) II. Où sont les hommes sur la Terre ? Connaissances La répartition des hommes sur la Terre : foyers de peuple- ment et zones de faible occu- pation humaine. Démarches La répartition de la population mondiale est expliquée en faisant intervenir l’histoire, les conditions naturel- les, la culture, le développement économique et l’évo- lution démographique. L’étude se fonde sur l’analyse de différents planisphères : climats, reliefs, aires culturel- les, États, croissance démographique… Une comparaison avec les époques antérieures souli- gne la stabilité dans le temps long des grands foyers de la population mondiale. On s’appuie sur l’exemple de l’Asie de l’Est ou l’Europe. Capacités Localiser sur un planisphère : — les principaux foyers de population — les dix plus grandes métropoles mondiales — les espaces faiblement peuplés Décrire et expliquer la répartition de la population à l’échelle du foyer de peuplement choisi. Décrire la répartition de la population mondiale. Éclairage et problématiques Avant d’envisager au fil des quatre chapitres suivants la manière dont les hom- mes habitent leur territoire (qu’il soit urbain, rural, littoral ou qu’il présente de fortes contraintes), les élèves doivent au préalable prendre conscience de l’inégal peuple- ment de la planète. Il s’agit essentiellement pour eux d’être en mesure de dégager les principaux contras- tes de la répartition de la population mondiale et, au-delà, de saisir la multiplicité et la complexité des facteurs qui justifient de telles inégalités. « Comment les hommes sont-ils répartis à la surface de la Terre ? » Selon l’ONU, la Terre compte aujourd’hui entre 6,6 et 6,7 milliards d’habitants. Mais la répartition des hommes à la surface du globe est loin d’être homogène. « Le caractère discontinu et irrégulier du peuplement apparaît fort bien à l’échelle de la planète. Aux espaces vides ou très faiblement peuplés, s’opposent des foyers de peuplement denses regroupant des masses considérables d’habitants 1 . » 1. M. Guillon et N. Sztokman, Géographie mondiale de la population, Ellipses, 2008 (3 e édition). Où sont les hommes sur la Terre ?

GÉOGRAPHIE Où sont les hommes sur la Terre€¦ · — les dix plus grandes métropoles ... ceux représentant la répartition des formes de relief et des zones ... démographique

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124 OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ?

GÉOGRAPHIE PARTIE II

I - PROGRAMME ET ÉCLAIRAGE SUR LE CHAPITRE

❶ Le programme (extrait du texte offi ciel)

II. Où sont les hommes sur la Terre ?

ConnaissancesLa répartition des hommes sur la Terre : foyers de peuple-ment et zones de faible occu-pation humaine.

DémarchesLa répartition de la population mondiale est expliquée en faisant intervenir l’histoire, les conditions naturel-les, la culture, le développement économique et l’évo-lution démographique. L’étude se fonde sur l’analyse de différents planisphères : climats, reliefs, aires culturel-les, États, croissance démographique…Une comparaison avec les époques antérieures souli-gne la stabilité dans le temps long des grands foyers de la population mondiale.On s’appuie sur l’exemple de l’Asie de l’Est ou l’Europe.

Capacités✓ Localiser sur un planisphère :

— les principaux foyers de population— les dix plus grandes métropoles mondiales— les espaces faiblement peuplés

✓ Décrire et expliquer la répartition de la population à l’échelle du foyer de peuplement choisi.✓ Décrire la répartition de la population mondiale.

❷ Éclairage et problématiquesAvant d’envisager au fi l des quatre chapitres suivants la manière dont les hom-

mes habitent leur territoire (qu’il soit urbain, rural, littoral ou qu’il présente de fortes contraintes), les élèves doivent au préalable prendre conscience de l’inégal peuple-ment de la planète.

Il s’agit essentiellement pour eux d’être en mesure de dégager les principaux contras-tes de la répartition de la population mondiale et, au-delà, de saisir la multiplicité et la complexité des facteurs qui justifi ent de telles inégalités.

◗ « Comment les hommes sont-ils répartis à la surface de la Terre ? »Selon l’ONU, la Terre compte aujourd’hui entre 6,6 et 6,7 milliards d’habitants. Mais

la répartition des hommes à la surface du globe est loin d’être homogène. « Le caractère discontinu et irrégulier du peuplement apparaît fort bien à l’échelle de la planète. Aux espaces vides ou très faiblement peuplés, s’opposent des foyers de peuplement denses regroupant des masses considérables d’habitants1. »

1. M. Guillon et N. Sztokman, Géographie mondiale de la population, Ellipses, 2008 (3e édition).

Où sont les hommessur la Terre ?

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De plus, les inégalités de peuplement, qui ont pour la plupart une origine très ancienne, ont nettement tendance à s’accentuer dans le temps comme dans l’espace.

Alors, comment décrire les contrastes observés en la matière ? Ils peuvent en l’oc-currence être envisagés selon plusieurs approches complémentaires.

Logiquement, on pourrait dans un premier temps s’appuyer sur la notion d’œcumène, au sens de l’espace qui se prête à la vie permanente des collectivités humaines ; or, ses limites ne correspondent pas (et n’ont jamais correspondu) à celle des terres émergées : des espaces pouvant se prêter à une occupation pérenne des hommes sont inoccupés alors que certaines populations habitent des territoires théoriquement impropres à la vie sociale ou présentant des contraintes majeures.

De plus, l’étendue de l’œcumène est imprécise et fl uctuante : l’ouverture de fronts pionniers en Asie ou en Amérique latine, les conséquences déjà perceptibles du réchauf-fement climatique sur le peuplement de certaines régions littorales densément occu-pées, la sédentarisation de certains peuples nomades, sont autant d’illustrations des diffi cultés que rencontrerait l’enseignant voulant rendre compte des inégalités de peu-plement du monde par le biais de ce seul concept.

Dans un même ordre d’idée, il serait illusoire de mettre en évidence la discontinuité du peuplement à l’échelle mondiale en utilisant uniquement la notion de densité de population. À petite échelle, le nombre d’habitants par kilomètre-carré perd en effet l’essentiel de sa valeur descriptive. Ainsi, affi rmer que la densité de population de la planète est aujourd’hui de l’ordre de 49 hab/km2 n’a pas de signifi cation réelle.

Pour autant, il ne faut pas nier l’utilité de cet indicateur à plus grande échelle : la densité permet notamment de souligner l’extrême diversité du peuplement de la planète dès lors qu’elle est calculée à l’échelle nationale, et a fortiori régionale ou locale. La comparaison entre certains États peut se révéler édifi ante : « Les valeurs [de la densité] sont très dispersées, 2 habitants au km2 en Mongolie, 3 au Canada, mais aussi plus de 600 dans l’île Maurice, à Cuba ou à Taiwan et même près de 6 500 à Hong Kong et à Singapour et près de 20 000 à Macao2. »

Toutefois, des diffi cultés d’interprétation persistent : faibles ou fortes densités cor-respondent de fait à des situations très variées quant à la superfi cie concernée et la dis-tribution de la population. Ainsi, par exemple : « une densité voisine de 2 habitants au km2 peut correspondre à une population vivant de la seule agriculture ou de l’élevage, les conditions naturelles, les conditions techniques et les structures agraires ne permettant qu’une faible charge de population. Ailleurs, cette même densité peut traduire la faible occupation d’un espace très vaste, où de fortes concentrations essentiellement urbaines existent comme c’est le cas au Canada ou en Australie où la densité s’élève à 3 habitants au km2 3. »

Au total, c’est donc plutôt par l’analyse d’une carte par points (p. 212-213) qu’on invitera les élèves à dégager les caractéristiques essentielles du peuplement du monde. Même si, inévitablement à cette échelle, il se caractérise par certaines imprécisions, ce planisphère fait immédiatement apparaître le caractère très contrasté de l’occupation humaine de l’espace terrestre.

L’opposition entre régions vides ou peu peuplées d’une part (celles qui « ne font sans doute pas vivre plus de 2 % de l’humanité tout en couvrant à peu près ¼ des terres émergées4 »), et les gigantesques concentrations humaines d’autre part (principalement « les quatre grands foyers de peuplement [qui] rassemblent les 2/3 des hommes sur le quart des terres émergées5 ») est clairement perceptible. Elle apparaît aussi à l’échelle conti-nentale en Afrique, en Asie et en Amérique tout particulièrement.

2. M. Guillon et N. Sztokman, op. cit.3. M. Guillon et N. Sztokman, op. cit.4. D. Noin, Géographie de la population, Armand Colin, 2008 (7e édition).5. D. Noin, ibid.

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◗ « Comment s’expliquent les inégalités de peuplement sur la Terre ? »« Si la description de la répartition spatiale d’une population constitue une tâche

assez simple, son explication l’est beaucoup moins et il arrive même qu’elle soit vraiment ardue… On est malheureusement très loin encore de bien comprendre tous les aspects de la répartition spatiale des populations à l’échelle d’un espace un peu vaste et, plus encore, à l’échelle de la planète. Dans ce domaine, il reste beaucoup à découvrir 6… »

Spécialiste unanimement reconnu de la géographie de la population, expert en démographie, Daniel Noin exprime ici un point de vue qui, d’emblée, doit rassurer l’enseignant qui serait préoccupé par l’ampleur de la tâche. Le bon sens d’une telle affi rmation n’a d’ailleurs pas échappé aux concepteurs du programme. En effet, en ce qui concerne la répartition de la population mondiale, ceux-ci précisent de manière très explicite qu’il ne s’agit en aucun cas de tout expliquer mais de faire intervenir un faisceau de causalités7.

Faute de pouvoir être exhaustif, on distinguera donc essentiellement deux groupes de facteurs : ceux qui relèvent du « milieu physique », de « l’environnement », de la « nature » d’une part… et ceux qui concernent plutôt la « société » ou « l’histoire » au sens large du terme (en incluant l’histoire économique et notamment l’évolution des relations entre populations et économie) d’autre part.

Si les premiers ont une action manifeste sur la manière dont les Hommes se répar-tissent dans l’espace (et on pourra à cet égard utiliser conjointement le planisphère des pages 212-213 avec ceux représentant la répartition des formes de relief et des zones climatiques à la surface de la planète : pages 308 et 309), les seconds sont « incompara-blement plus importants que les facteurs physiques dans l’explication des densités 8».

Autrement dit, « en termes de peuplement, les caractéristiques du milieu ne sont donc pas les seuls déterminants. De multiples facteurs interviennent et parmi ceux-ci, les fac-teurs historiques et économiques jouent un rôle fondamental9 ».

Les professeurs de 6e sont pleinement conscients de l’écueil auquel ils sont suscep-tibles de se heurter en invitant leurs élèves à suivre une telle démarche explicative, fondée sur le croisement de plusieurs facteurs non exclusivement « naturels ». L’enjeu est pourtant de taille : en arrivant au collège, il n’est pas rare en effet que les repré-sentations et les connaissances effectives des élèves (ou du moins d’une partie d’entre eux) soient encore profondément marquées par l’empreinte d’un certain déterminisme physique.

À travers quelques exemples pertinents, l’analyse des disparités de peuplement à l’échelle mondiale a bien pour ambition d’en fi nir avec ces interprétations trop sim-ples, voire réductrices : une contrainte naturelle n’entraîne pas systématiquement l’ab-sence ou la faiblesse du peuplement, et inversement, l’absence de contrainte bioclima-tique, orographique, pédologique… ne correspond pas toujours à l’existence d’une forte concentration humaine.

On veillera donc, dans la recherche des explications de l’inégal peuplement du monde telle qu’elle sera menée avec les élèves, à nuancer (sans le nier) l’impact des contraintes naturelles. En effet, si « à l’échelle du monde entier, les facteurs physiques expliquent les “blancs” de la carte et certaines variations dans la distribution de la population rurale », ils « n’expliquent pas les variations souvent importantes de la densité dans les diverses parties du monde ou à l’intérieur d’une même partie10. »

6. D. Noin, op. cit.7. En l’occurrence, selon les termes du BO du 8 août 2008, « la répartition de la population mondiale est expliquée en faisant intervenir l’histoire, les conditions naturelles, la culture, le développement économique et l’évolution démographique ».8. D. Noin, op. cit.9. M. Guillon et N. Sztokman, op. cit.10. D. Noin, op. cit.

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II - LA MISE EN ŒUVRE DU CHAPITRE

❶ Structure du chapitre❒ Ce chapitre s’ouvre sur deux doubles pages « Repères » (p. 212-215). - La première propose le document de référence du chapitre. Son utilisation, récur-

rente et systématique, est préconisée dans l’analyse de l’exemple retenu pour la classe, dans la mise en œuvre des leçons, dans le traitement des dossiers thématiques… L’étude de ce planisphère doit aussi fournir l’opportunité d’évoquer un fait de civilisa-tion majeur (dont les causes et les manifestations seront développées dans le chapitre 3) : désormais, à l’échelle mondiale, plus d’un habitant sur deux vit en ville. Au-delà du nombre de mégapoles représentées sur ce document, il importe que l’élève remarque (en prenant appui sur le document 3 p. 215) que ces villes se situent majoritairement dans des pays émergents ou en voie de développement.

- La seconde double page propose quatre autres planisphères sur la densité de popu-lation par État, la croissance démographique dans le monde, l’inégal développement du monde et les différentes aires culturelles.

❒ Dans la double page suivante (p. 216-217), quatre photographies contribuent à l’émergence des problématiques retenues : les notions de « pleins » et de « vides » sont plus particulièrement mises en évidence par le biais des documents 1, 3 et 4, les inéga-lités de peuplement à différentes échelles étant confortées par les quelques indications réunies dans l’encadré « Le sais-tu ? ». Ces photographies sont également susceptibles de permettre une première évocation des facteurs de l’inégal peuplement du monde, qu’ils correspondent à l’existence d’une contrainte naturelle majeure (doc. 4) ou qu’ils soient le fait des contrastes observés dans la distribution des activités humaines à la surface de la Terre (doc. 1 et 3) ou de leur évolution dans le temps et dans l’espace (doc. 2).

❒ L’exemple 1 (p. 218-219) porte sur l’aire culturelle est-asiatique. C’est bien sur l’inégalité du peuplement régional, sur ses causes et/ou son évolution que la réfl exion de l’élève doit se focaliser.

❒ L’exemple 2 (p. 220-221) porte sur l’aire culturelle européenne. Comme pour le premier exemple, l’élève doit se concentrer sur l’inégalité du peuplement, ses causes et son évolution. La structuration du questionnement permet à l’élève d’appréhender ce travail plus aisément.

❒ La première leçon (p. 222-223) permet d’institutionnaliser le constat d’une très inégale répartition des hommes sur la Terre qui était jusqu’alors établi de manière empirique. Les documents permettent aux élèves de prendre la mesure de cette inéga-lité dans une perspective multiscalaire et évolutive (urbanisation du peuplement de la planète et accentuation des contrastes sociaux).

❒ Les deux dossiers thématiques (p. 224-227) proposés ici sont complémentaires. Le premier traite du fait d’habiter un espace densément peuplé et le second pose la question du désert comme espace vide. Ils fournissent l’occasion aux élèves d’aller plus loin dans la perception des enjeux liés aux modes de vie au sein d’environnements très inégalement peuplés (et permettent donc d’anticiper sur l’étude des chapitres sui-vants). Ils offrent aussi un moyen de nuancer des représentations qui peuvent se révéler réductrices : ainsi, certaines campagnes du monde sont très densément peuplées, tous

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les déserts ne sont pas « vides », des contraintes naturelles peuvent être surmontées, des fl ux de population peuvent se développer entre des régions diversement occupées (engendrant ainsi une sorte de rééquilibrage démographique comme entre les Pays-Bas et la Suède : doc. 3 p. 224)…

❒ La seconde leçon (p. 228-229) est organisée autour de trois idées-clés :- L’environnement physique affecte la répartition des populations.- Les hommes peuvent néanmoins, dans certains cas et sous certaines conditions

liées en particulier au niveau de développement économique et technologique des sociétés concernées, s’adapter aux contraintes ou aménager, voire radicalement trans-former, leurs milieux de vie.

- Au-delà de l’infl uence des climats et du relief, ce sont bien les facteurs « humains », des « faits de civilisation » — tout un ensemble d’éléments qui peuvent être désignés comme des « facteurs historiques » dans la mesure où leur action s’est exercée pendant des siècles ou des millénaires — qui permettent de rendre compte de l’inégal peuple-ment de la planète.

On n’hésitera donc pas à montrer (doc. 1) qu’en principe, plus l’occupation d’un territoire est ancienne, plus est grande la possibilité d’y trouver une population nom-breuse, et que les migrations de population (doc. 2) ont eu un rôle déterminant dans la formation de quelques grands foyers de peuplement (foyer de l’Amérique du Nord par exemple).

❒ L’activité proposée dans la double page « Méthode » (p. 230-231) s’inscrit pleinement dans le cadre de l’acquisition des compétences du B2i. Au-delà de la réa-lisation d’un tableau numérique sous Word, elle permet aux élèves de consolider leur maîtrise de la notion d’inégal peuplement de l’espace (ici à l’échelle d’un État très étendu : 7,7 millions de km2) et de renforcer leurs capacités en matière d’observation et d’analyse de paysages variés.

❒ L’exercice A doit permettre aux élèves de mobiliser quelques repères géographi-ques simples.

L’exercice B revient sur le caractère relatif de la notion de peuplement. Ces deux îles européennes, de taille comparable, ont en effet une population très inégale. Pour mesurer l’importance de ce contraste, on peut attendre des élèves qu’ils déterminent la densité de population correspondante en divisant le nombre d’habitants par la superfi -cie de chacune de ces îles. La comparaison devient alors plus explicite, le peuplement, c’est-à-dire la manière dont une population est distribuée sur un territoire donné, étant ici rapporté à la même unité de surface.

L’exercice C est l’occasion pour les élèves de rédiger une courte synthèse à partir des informations prélevées sur des documents de natures différentes.

❒ Les pages « Autre regard sur » (p. 234-235) ont pour thème les réfugiés clima-tiques. Selon le Haut-commissaire adjoint de l’ONU pour les réfugiés1, le changement climatique pourrait causer le déplacement forcé d’au moins 250 millions de personnes d’ici 2050 du fait de conditions météorologiques extrêmes, de la baisse des réserves d’eau et d’une dégradation des terres agricoles. Si ces migrations ne remettent pas fon-damentalement en cause la hiérarchie des foyers de peuplement dans le monde, il ne semble pas inutile d’attirer l’attention des élèves sur leur forte croissance d’une part et sur leur impact régional ou local en ce qui concerne la distribution spatiale de la popu-lation d’autre part. Les documents sélectionnés ici entrecroisent destins individuels et

1. Déclaration faite dans le cadre de la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de Poznan (Pologne) en décembre 2008.

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129OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ?

perspectives sociales et participent de la construction du concept de développement durable.

❷ Commentaires sur les choix documentairesSans prétendre à l’exhaustivité, les auteurs ont veillé à proposer des documents

d’étude et d’analyse de natures variées, récents ou actualisés, portant sur des échelles d’observation différentes, localisés sur tous les continents et sous toutes les latitudes.

Les planisphères, qui sont au cœur de la démarche préconisée par le nouveau pro-gramme, offrent plusieurs représentations du monde : les projections (équatoriale, polaire, mixte) sont volontairement différentes selon l’objet de la carte, et une telle pluralité peut contribuer à développer l’esprit critique des élèves.

L’analyse cartographique se prête particulièrement bien à cette nécessaire prise de distance par rapport à tout document de référence : un planisphère ne peut en effet être interprété en dehors du contexte dans lequel il a été conçu ; il exprime, voire défend, toujours un point de vue (en principe, celui de son auteur). Son interprétation est donc bien souvent très subjective.

Il en est ainsi en particulier en ce qui concerne le planisphère sur les aires culturel-les (doc. 4 p. 215). Si on considère qu’une aire culturelle désigne un espace géographi-que où se sont diffusés les mêmes éléments culturels (langues, religions en particulier) et où les différents peuples adoptent des modes de vie semblables ou apparentés, alors inutile d’insister sur les limites scientifi ques et pédagogiques d’un document tel que celui qui est proposé ici.

La défi nition même des aires représentées et leurs limites, bien que fl outées pour en souligner le caractère approximatif, sont bien évidemment discutables. Mais, force est de constater qu’en la matière, on ne peut aboutir à un consensus parfait : il n’existe pas une carte des aires de civilisation.

Les trois autres interprétations du découpage du monde en aires culturelles qui sont proposées ci-après en témoignent ; l’enseignant pourra y relever des différences d’in-terprétation parfois sensibles d’un auteur à l’autre, sans pour autant qu’aucune de ces analyses ne leur donne pleinement satisfaction.

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• Les huit civilisations du monde selon Samuel Huntington : elles reposent sur une identité culturelle commune

et peuvent englober des unités politiques de différents types.

• Les grandes aires géoculturelles du monde (source : Emmanuel Brunet, site internet de l’Académie de Nantes)

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131OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ?

• Les grandes aires culturelles et leurs dynamiques (source : Manuel Segura, site internet de l’Académie de Poitiers)

❸ Les objectifs pédagogiquesLes objectifs pédagogiques de ce chapitre rejoignent les objectifs généraux du socle

commun de connaissances et de compétences relatives à la culture humaniste.Il s’agit d’abord pour les élèves d’acquérir des repères géographiques majeurs concer-

nant la répartition de la population mondiale et les grands ensembles humains de la planète (principaux foyers de peuplement, dix plus grandes métropoles, espaces faible-ment peuplés). Ainsi, ils s’initient à l’unité, aux inégalités et à la complexité du monde par une approche de la diversité des civilisations et des sociétés et de leurs évolutions démographiques.

En utilisant des documents de natures différentes, en particulier des cartes à diffé-rentes échelles, en prenant appui sur des exemples localisés et variés qui leur permet-tent de donner plus de sens à l’actualité, les élèves se constituent à moyen terme une culture géographique qui répond aux fi nalités civiques, patrimoniales et intellectuelles de la discipline.

❹ Progression pédagogique possibleL’organisation du chapitre autorise plusieurs types de démarches didactiques.On peut bien entendu envisager de suivre à la lettre le déroulement du chapitre tel

qu’il est organisé dans le manuel : il répond à une logique cohérente, fondée à la fois sur une approche multiscalaire (le constat des inégalités de peuplement et de leurs causes de l’échelle mondiale aux échelles régionale et locale) et sur l’alternance d’exemples variés et d’éléments plus généraux dans une perspective d’institutionnalisation des connaissances.

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132 OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ?

Mais on peut aussi concevoir d’ancrer la réfl exion des élèves sur l’analyse préalable d’un des deux exemples prescrits par le programme (voire même de commencer par la compa-raison des modes de vie et d’occupation de l’espace dans une région densément peuplée et dans les déserts) avant d’en arriver à une vision plus globale des contrastes de peuplement à petite échelle.

Quel que soit son choix, rappelons que le programme invite explicitement l’enseignant à inscrire sa démarche dans une perspective diachronique : la permanence des princi-paux foyers de peuplement dans le temps doit être soulignée, ce qui permet d’ailleurs de mettre concrètement en relation les programmes de géographie et d’histoire.

Dans un autre ordre d’idée, on peut enfi n tout à fait envisager que de brefs retours sur le contenu de ce chapitre qui précède la mise en œuvre des situations d’enseigne-ment des quatre autres chapitres du programme de géographie : à ce titre, le planis-phère pages 212-213 peut constituer un lien assurant la continuité des apprentissages tout au long de l’année scolaire.

III - LES RESSOURCES DOCUMENTAIRES

☛ Bibliographie pour le professeur

a) Ouvrages généraux■ G. Baudelle, Géographie du peuplement, Armand Colin, 2003 (2e édition).■ G.-F. Dumont, Les populations du Monde, Armand Colin, 2004 (2e édition).■ M. Guillon, N. Sztokman, Géographie mondiale de la population, Ellipses, 2008 (3e édition).■ D. Noin, Géographie de la population, Armand Colin, 2008 (7e édition).■ G. Pison, Atlas de la population mondiale : faut-il craindre la croissance démographique et le vieillissement ?, Éditions Autrement, 2009.■ G. Simon, La planète migratoire dans la mondialisation, Armand Colin, 2008.

b) Revues et autres publications■ « Atlas des migrations : les routes de l’Humanité », Hors-série Le Monde/La Vie, novembre 2008.

■ C. Wihtol de Wenden, Atlas des migrations dans le monde, réfugiés ou migrants volontaires, Éditions Autrement, 2005.■ Espace, populations, sociétés, périodique publié par l’Université de Lille 1 qui étudie les rapports entre les phénomènes sociaux, démographiques et spatiaux, leurs imbrications et leur rétroaction réciproque dans l’espace-temps selon des approches transdisciplinaires.■ « Tous les pays du Monde », n° 436, juillet-août 2007 et « La moitié de la population mondiale vit en ville », n° 435, juin 2007, Population et sociétés. ■ G. Simon, « Migrants et migrations du Monde », La Documentation photographique n° 8063, La Documentation Française, 2008.

☛ Ressources pour la classe et les élèves

■ G. Clastres, M. Pommier, N. Thers, Aujourd’hui en Chine : Lanhua (Shanghai), Gallimard Jeunesse, 2005.■ P. Godard, Les plus grandes villes du Monde expliquées aux enfants, La Martinière Jeunesse, 2008.

■ P. Godard, Tous les enfants du Monde : comment vivent-ils ?, La Martinière Jeunesse, 2008.■ B. Martinez, Chine, coll. Terre des Hommes, Grandir, 2005.

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133OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ?

☛ Les passerelles avec les fi chiers d’activités

a) Fiche « savoirs » :■ Où sont les hommes sur la Terre ?

b) Fiches « régions » :■ Découvrir une région dynamique : l’Alsace (Fichier Nord – Est)■ Étudier le peuplement d’une commune : Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) (Fichier Île-de-France)

■ Vivre dans une ville nouvelle : Lognes (Seine-et-Marne) (Fichier Île-de-France)■ Étudier le peuplement d’une commune : Mouchamps (Vendée) (Fichier Grand Ouest)■ Vivre dans une région viticole : la région de Cahors (Lot) (Fichier Midis – Corse)■ Où sont les hommes ? la vallée de Chamonix (Haute-Savoie) (Fichier Centre – Rhône)

☛ Les passerelles avec le manuel vidéoprojetable enrichi

■ Cartes interactives : La répartition de la population sur la Terre (p. 212-213) ; La démographie dans le monde (doc. 2 p. 214).■ Lectures d’images : La densité de population par État (doc. 1 p. 214) ; L’indice de développement humain (doc. 3 p. 215); Plusieurs aires culturelles : un autre regard sur la diversité du monde (doc. 4 p. 215) ; Un grand foyer de peuplement de la planète (p. 218 et 220) ; São Paulo (Brésil) : luxe et misère dans une mégapole aux fortes densités (doc. 3 p. 223) ; Les multiples conséquences du réchauffement climatique (doc. 1 p. 234).

■ Diaporama : Quelques repères-clés.■ Une activité complémentaire classe : La construction d’une carte de la population.■ Du document au croquis : Une oasis au pied de l’Atlas (doc. 1 p. 226) ; des foyers de peuplement anciens (doc. 1 p. 229).■ Iconographie didactique : Une mine de cuivre dans le désert d’Atacama (doc. 4 p. 227).■ Une activité Tice : Expliquer le peuplement de son département.

☛ Liens Internet utiles

■ epp.eurostat.ec.europa.eu : site de l’offi ce statistique de l’Union Européenne (voir en particulier l’onglet « population et conditions sociales »).■ esa.un.org/unpp : estimations et projections démographiques établies par État sous l’égide de l’ONU jusqu’en 2050.■ www.ined.fr : l’Institut National des Études Démographiques (INED) est le plus important institut de recherche démographique au monde. Il conduit des recherches sur les phénomènes universels que sont les naissances, les unions, les migrations, la mort, etc. Le site donne un très large accès à l’ensemble de ces recherches et fournit de multiples données quantitatives et qualitatives récentes.■ www.insee.fr : l’Institut National de la Statistique et des Études Economiques.

■ www.populationdata.net/index2.php : informations, cartes et statistiques sur les populations et les pays du monde.■ www.population-demographie.org : site de la revue Population et avenir, consacrée à la démographie et à la géographie des populations.■ www.unfpa.org/public : l’UNFPA, Fonds des Nations Unies pour la population, est un organisme de développement international qui œuvre en faveur du droit à la santé et de l’égalité des chances pour chaque femme, homme et enfant. ■ www.unhcr.fr : site offi ciel de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés.

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134 OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ?

EXEMPLE 1 :

L’Asie de l’Est : un quart de l’humanité (p. 218-219)

◗ « Je découvre »1. Les zones les plus peuplées correspondent à l’est de la Chine et à sa façade sur le Pacifi que, au Japon, à la péninsule coréenne et à Taïwan.2. La forte occupation humaine dans la métropole de Séoul (Corée du Sud) se manifeste par la foule rassemblée sur cette place et par la densité du bâti urbain (à l’arrière-plan). Dans la province de Guangxi (Chine), elle relève de l’importance de la main d’œu-vre occupée dans cette rizière.3. En Asie orientale, les espaces faiblement occupés sont essentiellement les régions enclavées de l’inté-rieur de la Chine et de la Mongolie comme le désert de Gobi.4. La population urbaine chinoise augmente forte-ment du fait d’un intense exode rural.5. L’île d’Hokkaido est située au nord de l’archipel japonais. Les contraintes liées au relief et au climat participent de la faible densité de population.6. Les fortes densités rurales en Asie orientale s’ex-pliquent à la fois par le poids de l’histoire (civilisation multiséculaire) et par des conditions climatiques par-ticulières (régime des moussons).

◗ « Ce que j’ai appris »Une répartition inégale …Les quelques 1,5 milliards d’habitants qui vivent en Asie de l’Est sont très inégalement répartis : aux gigantesques concentrations humaines du Japon, des régions littorales de la Chine ou de Corée ou aux immenses foyers urbains que constituent les méga-poles de Shanghai, Beijing, Osaka ou Tokyo, corres-pondent de vastes régions désertiques situées à l’in-térieur et dans l’ouest de cette région.

… qui évolueLa répartition de la population évolue, en Chine notamment : les habitants des campagnes, travailleurs pauvres ou « mingong », migrent vers les villes dont la croissance est particulièrement vive depuis une dizaine d’années.

… et dont les causes sont multiplesLes contrastes de peuplement dans cette partie du monde sont liés à l’existence de contraintes naturel-les (relief et conditions climatiques diffi ciles de l’île d’Hokkaido par exemple) mais aussi à l’impact des héritages sociaux et culturels dans ces campagnes traditionnellement très peuplées (ancienneté et per-manence de la civilisation du riz).

EXEMPLE 2 :

L’Europe : un peuplement dense mais inégal (p. 220-221)

◗ « Je découvre »1. La population européenne est inégalement distri-buée sur son territoire : à l’exception des régions les plus septentrionales, la population se répartit sur l’ensemble de l’espace européen. Les régions les plus densément peuplées, du bassin de Londres au nord de l’Italie, forment la mégalopole européenne.2. Situées en mer de Norvège, les îles Lofoten comp-tent environ 25 000 habitants : la densité de popula-tion, de l’ordre de 20 hab./km2, est quatre fois infé-rieure à la moyenne européenne ce qui classe ce territoire parmi les moins peuplés du continent. Mais d’autres espaces européens sont également peu peu-plés comme dans le nord du Royaume-Uni, le cœur des territoires français et irlandais, l’intérieur de la péninsule ibérique.3. Francfort-sur-le-Main est une ville de l’ouest de l’Allemagne. C’est l’une des capitales majeures de la mégalopole européenne.4. Les contraintes liées au relief et/ou aux climats jus-tifi ent dans la plupart des cas la faiblesse locale du peuplement de l’espace européen.5. Le paysage urbain traduit la concentration des activités tertiaires à Francfort comme par exemple dans le secteur des transports (voie fl uviale du Main, ses ponts) ou des services administratifs (tours de bureaux). L’existence d’un patrimoine architectural et religieux (cathédrale), qui témoigne de l’ancienneté du site, est par ailleurs à l’origine de fl ux touristiques.

◗ « Ce que j’ai appris »Une répartition inégale…Si le peuplement européen est effectivement « dense » (76 hab./km2 en moyenne contre 50 hab./km2 envi-ron pour l’ensemble du monde), il est pour le moins irrégulier : la mégalopole, les régions situées sur les littoraux, les principales vallées fl uviales accueillent la majeure partie de la population alors que certains espaces sont faiblement occupés.

…qui s’explique par les contraintes naturellesLes régions les plus faiblement peuplées sont en général caractérisées par l’existence d’au moins une contrainte naturelle forte : rigueur des températures et longueur de la période hivernale pour le nord de la Scandina-vie, forte aridité estivale (centre de l’Espagne, sud de l’Italie), existence d’une dénivellation importante et de pentes contraignantes (Alpes, Pyrénées, régions des Abruzzes ou du Péloponnèse), avec cependant de mul-tiples exceptions locales.

IV - CORRIGÉS DES QUESTIONS ET DES EXERCICES

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135OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ?

… et le poids des héritagesLe peuplement de l’Europe s’explique principalement par des considérations historiques, culturelles et éco-nomiques : le développement précoce d’échanges com-merciaux, l’ancienneté de l’exode rural, le dynamisme et la diversité des services justifi ent pour une large part la concentration de la population dans les villes, le long de littoraux et des grands fl euves du « vieux continent ».

LEÇON 1 :

La répartition de la population (p. 222-223)

◗ Des « pleins » et des « vides »

1. Les principaux foyers de peuplement se situent en Asie. Parmi les régions du monde les moins peuplées, on peut citer l’Alaska et les Montagnes Rocheuses (Amérique du Nord), l’Amazonie et la Cordillère des Andes (Amérique du Sud), le nord de l’Europe, la Sibérie et le désert de Gobi (Asie), les déserts du Sahara et du Namib (Afrique).2. À São Paulo, la densité de population est très forte. Dans ce quartier, les immeubles de luxe sont de grande hauteur et comptent de nombreux appartements, les constructions précaires du bidonville s’enchevêtrent et sont extrêmement concentrées. Tout l’espace est occupé, « plein ».En Mongolie en revanche, la présence humaine est rare : sans que l’espace ne soit totalement « vide », cette vaste étendue se caractérise avant tout par sa très faible densité de population.

◗ Un monde de villes

3. C’est en Asie que l’on compte le plus grand nombre de mégapoles.4. São Paulo se situe au sud-est du Brésil. Les inéga-lités sociales sont importantes et se lisent dans les paysages urbains : un simple mur sépare les immeu-bles des bidonvilles.

◗ Un peuplement inégal à toutes les échelles

5. Les 8 millions de Béninois sont principalement concentrés au sud du pays. Au nord du pays, la den-sité de population est généralement inférieure à la moyenne nationale. Le peuplement de cet État d’Afri-que occidentale est donc particulièrement inégal.

DOSSIER THÉMATIQUE 1 :

Habiter un espace densément peuplé (p. 224-225)

◗ L’exemple de Malé

1. La surface de l’île de Malé est intégralement occu-pée par les activités humaines : les bâtiments sont extrêmement nombreux et concentrés. Le paysage

témoigne d’une densité de population particulière-ment élevée.2. Pour compenser le manque d’espace sur l’île de Malé, on procède à une densifi cation verticale du bâti et on développe les activités qui exigent beaucoup de place sur d’autres îles des Maldives.

◗ L’exemple des Pays-Bas

3. Vivre aux Pays-Bas, c’est accepter de subir certaines contraintes propres aux régions densément peuplées comme la pollution ou les diffi cultés de circulation par exemple. Certains Hollandais choisissent donc de s’installer en Suède où la population relativement peu nombreuse dispose d’un territoire très étendu : ils souhaitent ainsi bénéfi cier d’une vie plus agréable.

◗ L’exemple du Bangladesh

4. Les fortes densités rurales du Bangladesh sont anciennes : elles sont liées à l’existence de conditions naturelles favorables à l’activité agricole.5. Les populations de cet État en voie de développe-ment parmi les moins riches de la planète sont fragiles dans la mesure où des aléas climatiques ou d’autres catastrophes naturelles font peser en permanence la menace d’une famine et peuvent gravement compro-mettre des conditions de vie souvent précaires.

◗ Pour résumer

Malé Pays-Bas Bangladesh

Densité de population

Très élevée Élevée Élevée

Paysages Urbain Urbain Rural

Diffi cultés des habitants

Surconcen-tration des hommes et des activités

Manque d’espace, pollution, embouteil-lages

Faible niveau de vie, fragilité face aux risques naturels

DOSSIER THÉMATIQUE 2 :

Les déserts, espaces vides ? (p. 226-227)

◗ Un milieu de vie traditionnel malgré les contraintes

1. La phrase qui montre que le peuplement des déserts est ancien : « les hommes ont occupé depuis très longtemps les déserts de l’Ancien Monde ».2. Le paysage d’une oasis se caractérise par la pré-sence d’une zone cultivée et d’un habitat permanent au cœur d’une étendue désertique. La forte densité de population est liée à la possibilité d’une mise en valeur agricole durable, elle-même rendue possible par la présence d’eau en quantité suffi sante (nappes phréatiques ou aménagements hydrauliques réalisés sur le cours des fl euves allogènes).

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136 OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ?

◗ Un environnement profondément tranformé par l’homme

3. Le paysage des déserts de l’Atacama et du Nevada a été profondément transformé par les activités humaines : au Chili, c’est l’exploitation des ressources minières et l’implantation d’activités industrielles qui sont à l’origine de ces modifi cations ; aux États-Unis, elles sont liées à la réalisation d’un immense com-plexe résidentiel de luxe.4. Dans tous les cas, l’exploitation des ces milieux de vie contraignants repose sur la mobilisation de moyens humains et techniques importants ; le coût de ces aménagements est par conséquent très élevé. L’environnement et les équilibres écologiques sont durablement modifi és par l’implantation d’activités humaines dans un milieu jusqu’alors préservé.

◗ Pour résumer

Lieux Paysages Activités Aménagements

Oasis (Maroc)

Rural AgricultureHabitat permanent

Aménagements hydrauliques

Désert d’Atacama (Chili)

Industriel Exploitation minière(mine de cuivre)

Bâtiments et équipements miniers, routes d’accès

Désert du Nevada (États-Unis)

Urbain Habitat individuel et loisirs

Parcours de golf, parcs et jardins, plans d’eau

LEÇON 2 :

Expliquer les inégalités de peuplement (p. 228-229)

◗ Des contraintes naturelles

1. Les espaces pas ou peu peuplés se caractérisent en règle générale par l’existence d’au moins une contrainte naturelle :– relief accidenté ou trop élevé : Himalaya, Cordillère des Andes, Montagnes Rocheuses…– climat trop sec (Sahara, désert du Namib), trop froid (Sibérie, Grand Nord Canadien), trop humide (Amazo-nie, forêt équatoriale d’Afrique).

◗ L’adaptation des hommes à leur milieu

2. Dans les Andes, les civilisations précolombiennes ont aménagé des terrasses sur les pentes bien expo-sées de la montagne pour y pratiquer une agriculture vivrière.3. Dans un milieu désertique chaud, l’agriculture devient envisageable grâce à l’irrigation. L’eau est alors pompée dans les nappes phréatiques ou préle-vée dans les fl euves, voire même acheminée par des conduites depuis des usines de dessalement situées

sur le littoral des États concernés. Ces aménagements hydrauliques de grande envergure ne sont accessibles qu’aux pays à haut niveau de revenus disposant des moyens technologiques nécessaires.

◗ L’importance des facteurs historiques

4. Les foyers de peuplement de l’Asie de l’Est et de l’Asie du Sud, même s’ils n’étaient pas aussi étendus qu’aujourd’hui, existaient déjà au début de l’ère chré-tienne et l’Europe apparaissait aussi, dès cette époque, comme une région relativement peuplée. En 1800, ces trois foyers s’affi rment (tout particulièrement ceux du continent asiatique qui occupent presque leurs limites actuelles), alors que d’autres foyers (Asie du Sud-Est, Golfe de Guinée notamment) se constituent d’une manière signifi cative.5. Cette gravure (publiée en 1887 dans le Frank Leslie’s Illustrated Newspaper) illustre la migration des Euro-péens vers l’Amérique dans le courant du XIXe siècle. Après son arrivée dans le port de New York, cette population cosmopolite s’installe progressivement sur le littoral atlantique jusque dans la région des Grands Lacs, et donne ainsi naissance au foyer de peuplement du nord-est américain.

MÉTHODE :

Composer un document numérique à partir de documents : « l’Australie, un territoire vide d’hommes ? » (p. 230-231)

Informa-tions

Littoral urbanisé

Ceinture agricole

Pâtura-ges du bush

Désert de l’outback

Localisa-tion

Côtes Intérieur proche du littoral urbanisé

2e cein-ture, en périphérie de la ceinture agricole

Intérieur du pays, régions du nord de l’Australie

Photo-graphie corres-pondante

A D C B

Paysage Urbain Agricole Rural Naturel

Densité de popu-lation

Forte Moyenne Faible Très faible

Activités humai-nes

Habitat, industries, services

Viticul-ture, élevage laitier, céréalicul-ture

Élevage extensif

Tourisme

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137OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ?

EXERCICES : (pages 232-233)

A. Connaître et utiliser les repèresa) Les principaux foyers de peuplement sont :A l’Europe, B l’Asie du Sud, C l’Asie de l’Est, D

l’Asie du Sud-Est.b) Les espaces vides d’hommes sont : ➀ la Sibérie,

➁ le Sahara, ➂ l’Alaska, ➃ l’Amazonie.

B. Calculer et comparer le peuplement de deux îles1. Ces deux îles sont situées en Europe : Gotland (Suède) se trouve en mer Baltique ; Majorque (archipel des Baléares, Espagne) se trouve en mer Méditerranée.2. Il y a trois points sur Gotland : cela représente une population de l’ordre de 60 000 habitants.3. Il y a 34 points sur Majorque : cela correspond à une population de l’ordre de 680 000 habitants.4. La densité de population est de 18,4 hab./km2 à Gotland et de 187,8 hab./km2 à Majorque.5. L’île la plus peuplée, la plus étendue et où la densité de population est la plus forte est Majorque.

C. Décrire et expliquer les fortes densités du plus grand bidonville d’Afrique

Extraire des informations des documents

1. La densité de population du bidonville de Kibera est exceptionnellement élevée : elle atteint 200 000 hab./km2.2. La photographie paysagère rend compte de l’im-portance de la concentration humaine dans ce bidon-ville : on observe une population nombreuse et des constructions précaires qui s’entassent les unes sur les autres.3. La population de Nairobi, capitale du Kenya, aug-mente rapidement car le taux d’accroissement natu-rel est très largement positif : on compte beaucoup plus de naissances que de décès. Les nouveaux habi-tants s’installent dans les quartiers populaires : les bidonvilles sont de plus en plus peuplés.

Utiliser des mots-clés pour rédiger un résumé

Proposition de rédaction : « Le bidonville de Kibera est un quartier pauvre de Nairobi, la capitale du Kenya. Les conditions de vie y sont très diffi ciles, en raison d’une très forte densité de population. Des centaines de milliers d’habitants s’entassent dans des construc-tions précaires. La population ne cesse d’augmenter à cause de l’importance de l’accroissement naturel (il y a beaucoup plus de naissances que de décès) et de l’exode rural, qui correspond à l’arrivée permanente d’habitants fuyant la misère des campagnes. »

« AUTRE REGARD SUR… »

… la répartition de la population : les réfugiés climatiques (p.234-235)

➨ Le réchauffement climatique

1. De nombreuses activités humaines (transports, industrie, agriculture, production d’énergie, chauf-fage…) provoquent une accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, ce qui perturbe les climats de la Terre. La température moyenne de la planète augmente peu à peu, d’où l’appellation de « réchauf-fement climatique » pour désigner ce processus aux conséquences multiples.2. Un « réfugié climatique », ou « écoréfugié » est une personne qui doit quitter son lieu de vie ou son terri-toire d’origine du fait des conséquences du réchauf-fement climatique.

➨ Ses conséquences sur la population

3. Outre l’obligation de changer de région, le réchauf-fement climatique modifi e le mode de vie des popu-lations concernées. Ainsi, l’avancée du désert en Mauritanie ne permet plus de cultiver les sols ; la mai-son familiale de Mina en Alaska s’est effondrée sous l’effet du dégel et des inondations dues à la fonte de la banquise et des glaciers qui augmente le niveau de la mer.4. Le réchauffement climatique modifi e la répartition de la population : certaines régions se dépeuplent du fait du départ des écoréfugiés, et ce sont souvent les grandes villes des États concernés qui accueillent ces nouveaux habitants dans des conditions parfois très diffi ciles.5. Pour éviter de partir, les hommes essayent de ralentir les conséquences du réchauffement climati-que, voire de les inverser, comme ces agriculteurs de Mauritanie qui plantent des arbres afi n d’empêcher la progression du désert.