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George Orwell · du champ de vision du télécran. Je pouvais toujours être entendu, mais pas vu. Je n’avais aucune certitude que l’on soit réellement en 1984. Nous devions

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SARBACANE

Adaptation de Xavier Costed’après le roman de George Orwell

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...nous reprenonsnos programmes avec

cette nouvelle...

...qui ravira toute la nation...

Le télécranbraillait tout seul.

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On ne pouvait pas l’arrêter,

seulement baisser le son. Ce bourdonnement

incessant me fatiguait. On y diffusait des

nouvelles du front, des nouvelles sur la santé économique

du pays.

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Ces patrouillesn’avaient pas d’importance,mais la police de la pensée,

c’était autre chose.

Nous étions surveilléspar les télécrans. Vus

et écoutés à tout moment.

En rentrant chez moi ce soir-là,Je me demandais si Londres avait

toujours été comme ça. Sa saleté me frappait.

AU milieu de ce paysage sinistre je voyais le ministère de la vérité,

où je travaillais, se dresser, blanc, immaculé.

c’était un bâtiment gigantesque. Un véritable

dédale, avec trois mille pièces au-dessus du sol - et presque

autant sous la terre.

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Le ministère de la vérités’occupait de l’information,

des divertissements, de l’éducation et des beaux-arts.

Des milliers de personness’y croisaient chaque jour.

De chez moije voyais les autres

ministères. Le ministère de la paix,qui était

responsable de la guerre.

Le ministère de l’abondance,qui était en charge des affaires

économiques.

Le ministère de l’amour,qui s’occupait du respectde la loi et de l’ordre.

Celui-là était vraiment effrayant.

Aucune fenêtre. Je n’y étais jamais entré et ne connaissais personne non plus qui avait pu

y pénétrer.

C’étaitle plus

sécurisé.

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Mon appartementavait une particularité.

Quand je m’asseyais à mon bureau, j’étais en dehors

du champ de vision du télécran.

Je pouvais toujours

être entendu, mais pas vu.

Je n’avais aucune certitude que l’on soit réellement en 1984.

Nous devions être aux alentoursde cette date car j’étais certain

d’avoir 39 ans et d’être né en 1944 ou 1945.

On ne pouvaitfixer une date qu’à un ou

deux ans près.

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Pour qui écrivais-je ?

Je crois que cette idée de tenir un journal m’était venue le matin même,au commissariat aux Archives où je travaillais. Pendant les deux minutes de la haine.

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J’y avais encore croisé cette fille. Je la surprenais souvent à me regarder, ce qui m’effrayait.

Je ne savais pas vraiment ce qu’elle faisait, mais…

Je l’avais détestée au premier regard. elle portaitla ceinture rouge,emblème de la ligue

Anti-Sexe des Juniors.

Je la haïssais parce qu’elle était jeune, belle, asexuée, parce que

j’aurais aimé coucher avec elle et que ça serait à tout jamais impossible

à cause de cette immonde ceinturede chasteté.

À côté de moi s’est assis O’Brien. Il occupait un poste si important et si élevé que je n’avais pas la

moindre idée de ce que cela pouvait être.

Il semblait être quelqu’un à qui l’on pourrait parler… s’il étaitpossible de duper la surveillance

et de le voir seul.

L’écran s’est allumé.

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Goldstein est apparu, vomissantsa haine.

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Sa hainede Big Brother.

L’assistanceétait en extase. La haine créait

l’union.

Sa hainedu Parti.

Goldsteinétait l’ennemi.

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Vive BIG

BROTHER !

O’brien pensaitla même chose que moi. Vive

BIG BROTHER !

Vive BIG BROTHER !

J’en ai eu la certitude à ce moment-là...

Aussitôt, l’éclair d’intelligence de son regard s’est éteint et le visage

d’O’Brien est redevenu aussi indéchiffrable que celui des autres.

L’histoire s’arrêtait là.

C’était tout et je doutais déjà que cela se soit passé.

Mais Avec ce genre d’incidents,je gardais l’espoir qued’autres que moi soient les ennemis du Parti.

Peut-être les rumeurs de vastes conspirations

étaient-elles vraies, après tout ! Peut-être la Fraternité

existait-elle réellement !

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J’avais perpétréle crime le plus fondamental,

le crime par la pensée.

Ils viendraient pendant la nuit. Dans la grande majorité des cas,

il n’y avait pas de procès, pas d’annonce d’arrestation.Les gens disparaissaient, toutsimplement. toujours la nuit.

C’est un crime impossible à dissimuler. Que je détruise le

carnet n’avait plus d’importance. C’était fait. Je l’avais pensé. Ils finiraient par m’attraper.

Leurs noms étaientsupprimés des registres,

tout souvenir de leurs actesétait effacé, leur existence

était niée, puis oubliée.Ils étaient annihilés,

vaporisés.

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Camarade !j’étais sûre de vous

avoir entendu rentrer. Vouspouvez jeter un œil à notreévier ? Il est complètement

bouché et...

Mon Marin’est pas là et... C’était Madame

Parsons, la femme du voisin. Ou plutôt,“camarade” Parsons

comme on était censés dire.

Pas de problème.Je vais regarder.

Bien sûr, si mon Mariavait été là, il s’en

serait occupé...

Son Mari, Tom,était un de mes collèguesau Ministère de la Vérité.

Il estsi doué avecses mains,

TOm...

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L’évier puait.

J’avais horreur de faire ce genre de choses,

me baisser, utiliser mes mains.

Les enfants,du calme...

Vous êtes un sale

traître !

voilà,ça devrait

all...

Les mainsen l’air !!

Vous êtes coupable de crime par la pensée !

VOus êtes un espion eurasien !On va vous annihiler,

vous vaporiser !

Sale traître !!Criminel de la pensée !

Une chanceque leurs armessoient factices.

Qu’ils sont bruyants ! Ils sont déçus parce qu’ilsne peuvent pas aller voir la pendaison, c’est pour ça… Je suis trop occupée pour

les y amener...