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REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - NOVEMBRE 2009 - N°416 // 9 BIO V ERBATIM L’avantage d’un déplacement en train (Paris/Grenoble AR), c’est le temps qu’il vous est donné d’observer les voyageurs, d’entendre les conversations téléphoni- ques et de jeter un œil sur les écrans des ordinateurs studieux en allant chercher un café ; mauvaise pioche ! Le bar est fermé… Revenons à la mission du jour : rédiger le compte rendu de l’entretien en « rush » avec le Président de Geslab. Après des échanges politico-météo- rologiques au cours du trajet taxi La Pardieu/Clinique Belledonne de Saint- Martin-d’Hères, j’entre dans le laboratoi- re. Dominique Caillat m’accueille jusqu’à son bureau. Comment dire ? L’homme apparaît sérieux, comme habillé d’une sereine conviction même si les yeux rieurs, quelques cheveux de sel par- courant des ondes plus sombres et les sillons d’un large et franc sourire arrivent à en compenser la rigueur. RFL : Pas d’innovation, commençons par la présentation. Dominique Caillat (DC) Je suis phar- macien biologiste, ancien interne des hôpitaux (CHU-Grenoble). J’ai débuté en 1986 à l’époque où « Bioxel », véritable précurseur, a été le premier plateau tech- nique créé en France. C’est un modèle avec lequel « Clinilab », SEL de 5 sites créée en 1993 collabore. Nous sommes actuellement 11 associés et 3 biologis- tes salariés. RFL : Mais ce n’est pas la seule èche dans votre carquois ? DC : (demi-sourire) Je me suis très vite engagé dans la vie syndicale en effet. C’est un élément complémentaire de la vie professionnelle très enrichissant. Après avoir participé à la création du Syndicat des grands laboratoires, je préside depuis 2005 aux destinées de celui-ci rebaptisé Syndicat des laboratoires de biologie clinique (SLBC). RFL : En dehors de la norme NF EN ISO15189, quel est votre livre pré- féré ? DC : (soupir et sourire) Je n’ai, hélas, pas trop le temps de lire… RFL : Devant cet échec, je fais une autre tentative : un film ? DC : (sans hésiter) « Étreintes brisées » de Pedro Aldomovar. RFL : Encouragé, j’enchaîne : musi- que ? sport ? DC : Le jazz ! La voix de Kathy Melua et le saxo soprano de Jan Garbarek me trans- portent. Pour le sport, je me suis souvent « promené » du côté de l’Himalaya. RFL : Redescendons sur terre. La loi HPST et son article 69 prévoient la non ouverture du capital. Un com- mentaire ? DC : Plus qu’un commentaire, un sou- lagement ! Cette ouverture du capital offerte à des groupes purement finan- ciers aurait été plus qu’une erreur, une véritable perte de liberté pour nous, bio- logistes. L’indépendance des profession- nels exerçant est une idée forte que je défends depuis longtemps. C’est aussi l’âme de Geslab. RFL : Nous allons revenir sur Geslab. À Biarritz (voir dans ce même numéro), vous aviez répondu aux inquiétudes formulées par le Président du Syndicat des internes en pharmacie… DC : Oui, là encore, il faut rester vigilant. Les jeunes collègues sont inquiets pour leur avenir : ils se sentent exclus. Je pense que celui-ci (et leur chance d’inté- gration) sera d’apporter aux laboratoires multisites de demain une plus-value. RFL : Plus-value ? DC : Les 15 % d’activité externalisable prévue par l’Ordonnance seront des activités à haute exigence de com- pétence ciblée (biologie moléculaire, génétique et cancer, procréation, etc.). La plus-value c’est donc un investisse- ment dans la spécialisation, et là, des portes vont s’ouvrir. Cela me semble plus pertinent que de penser à définir, pour les jeunes confrères, des quotas de participation imposés dans le capital du laboratoire. RFL : Et dans ce monde impitoyable, heureusement, il y a Geslab ? DC : Votre remarque se charge d’hu- mour, mais je lui reconnais du sens. Geslab est une société à capital variable (SAS), créée en 1993. Autrement dit, bientôt 17 ans de recul et d’expérience de notre savoir-faire. Ce n’est ni une société financière (100 % du capital sont détenus par les biologistes adhérents) ni une « centrale d’achats ». Geslab a une vocation, une politique et des objectifs clairement définis. Ils ont convaincu de nombreux confrères : nous recensons actuellement 280 laboratoires soit près de 40 plateaux techniques. RFL : Si je définis Geslab par cinq caractéristiques : indépendance, qualité, gains de productivité, ges- tion et dynamisme, cette définition vous sied-elle ? Geslab : crédibilité et confiance DR Dominique Caillat, Président de Geslab. générales BIO VERBATIM

Geslab : crédibilité et confiance

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Page 1: Geslab : crédibilité et confiance

REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - NOVEMBRE 2009 - N°416 // 9

BIO VERBATIM

L’avantage d’un déplacement en train (Paris/Grenoble AR), c’est le temps qu’il vous est donné d’observer les voyageurs, d’entendre les conversations téléphoni-ques et de jeter un œil sur les écrans des ordinateurs studieux en allant chercher un café ; mauvaise pioche ! Le bar est fermé… Revenons à la mission du jour : rédiger le compte rendu de l’entretien en « rush » avec le Président de Geslab.

Après des échanges politico-météo-rologiques au cours du trajet taxi La Pardieu/Clinique Belledonne de Saint-Martin-d’Hères, j’entre dans le laboratoi-re. Dominique Caillat m’accueille jusqu’à son bureau. Comment dire ? L’homme apparaît sérieux, comme habillé d’une sereine conviction même si les yeux rieurs, quelques cheveux de sel par-courant des ondes plus sombres et les sillons d’un large et franc sourire arrivent à en compenser la rigueur.

RFL : Pas d’innovation, commençons

par la présentation.

Dominique Caillat (DC) Je suis phar-macien biologiste, ancien interne des hôpitaux (CHU-Grenoble). J’ai débuté en 1986 à l’époque où « Bioxel », véritable précurseur, a été le premier plateau tech-nique créé en France. C’est un modèle avec lequel « Clinilab », SEL de 5 sites créée en 1993 collabore. Nous sommes actuellement 11 associés et 3 biologis-tes salariés.

RFL : Mais ce n’est pas la seule �èche

dans votre carquois ?

DC : (demi-sourire) Je me suis très vite engagé dans la vie syndicale en effet. C’est un élément complémentaire de la vie professionnelle très enrichissant. Après avoir participé à la création du Syndicat des grands laboratoires, je préside depuis 2005 aux destinées de celui-ci rebaptisé Syndicat des laboratoires de biologie clinique (SLBC).

RFL : En dehors de la norme NF EN

ISO15189, quel est votre livre pré-

féré ?

DC : (soupir et sourire) Je n’ai, hélas, pas trop le temps de lire…

RFL : Devant cet échec, je fais une autre

tentative : un film ?

DC : (sans hésiter) « Étreintes brisées » de Pedro Aldomovar.

RFL : Encouragé, j’enchaîne : musi-

que ? sport ?

DC : Le jazz ! La voix de Kathy Melua et le saxo soprano de Jan Garbarek me trans-portent. Pour le sport, je me suis souvent « promené » du côté de l’Himalaya.

RFL : Redescendons sur terre. La loi

HPST et son article 69 prévoient la

non ouverture du capital. Un com-

mentaire ?

DC : Plus qu’un commentaire, un sou-lagement ! Cette ouverture du capital offerte à des groupes purement finan-ciers aurait été plus qu’une erreur, une véritable perte de liberté pour nous, bio-logistes. L’indépendance des profession-

nels exerçant est une idée forte que je défends depuis longtemps. C’est aussi l’âme de Geslab.

RFL : Nous allons revenir sur Geslab.

À Biarritz (voir dans ce même numéro),

vous aviez répondu aux inquiétudes

formulées par le Président du Syndicat

des internes en pharmacie…

DC : Oui, là encore, il faut rester vigilant. Les jeunes collègues sont inquiets pour leur avenir : ils se sentent exclus. Je pense que celui-ci (et leur chance d’inté-gration) sera d’apporter aux laboratoires multisites de demain une plus-value.

RFL : Plus-value ?

DC : Les 15 % d’activité externalisable prévue par l’Ordonnance seront des activités à haute exigence de com-

pétence ciblée (biologie moléculaire, génétique et cancer, procréation, etc.). La plus-value c’est donc un investisse-ment dans la spécialisation, et là, des portes vont s’ouvrir. Cela me semble plus pertinent que de penser à définir, pour les jeunes confrères, des quotas de participation imposés dans le capital du laboratoire.

RFL : Et dans ce monde impitoyable,

heureusement, il y a Geslab ?

DC : Votre remarque se charge d’hu-mour, mais je lui reconnais du sens. Geslab est une société à capital variable (SAS), créée en 1993. Autrement dit, bientôt 17 ans de recul et d’expérience de notre savoir-faire. Ce n’est ni une société financière (100 % du capital sont détenus par les biologistes adhérents) ni une « centrale d’achats ». Geslab a une vocation, une politique et des objectifs clairement définis. Ils ont convaincu de nombreux confrères : nous recensons actuellement 280 laboratoires soit près de 40 plateaux techniques.

RFL : Si je définis Geslab par cinq

caractéristiques : indépendance,

qualité, gains de productivité, ges-

tion et dynamisme, cette définition

vous sied-elle ?

Geslab : crédibilité et confiance

DR

Dominique Caillat, Président de Geslab.

généralesBIO VERBATIM

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DC :

Oui, pour « indépendance ». Nos bio-logistes adhérents ou actionnaires de Geslab sont maîtres du capital. C’est un principe de base. Oui bien sûr pour « qualité ». J’ajouterais

que cela implique :- une évaluation et une sélection des équipements (matériels et réactifs) pri-ses en charge par notre commission technique,- une cellule de réactovigilance,- un programme d’évaluation externe de la qualité en partenariat avec Bio-Rad (groupe de pairs Geslab),- un carrefour de rencontres sur des thè-mes scientifiques et/ou organisationnels à l’occasion de journées mises en place avec les sociétés partenaires. Oui encore pour « gains de producti-

vité ». À la place de gestion, je dirais plutôt effi-

cience. En effet, les équipements de nos plateaux techniques sont en « MAD » et la facturation des réactifs est effectuée en « coût patient », selon des grilles dégressi-ves de prix fonction des volumes de tests effectués. Un stock – non facturé – de quatre semaines est prévu. Les prix sont fixés contractuellement (5 ans) et stables pendant cette durée. Geslab répartit les frais sur chaque laboratoire utilisateur du plateau technique et les refacture men-suellement en dégageant de cette res-ponsabilité le laboratoire hébergeur du plateau. De plus, si un(des) nouveau(x) laboratoire(s) vien(nen)t à s’intégrer au plateau technique, une étude de gains de productivité peut être déclenchée gratui-tement. À cela s’ajoutent le bilan annuel d’activité de chaque plateau (naturel-

lement très détaillé), un audit éventuel sur demande spécifique (ergonomie et optimisation). Oui enfin pour le dynamisme. Geslab

favorise le développement d’activité des plateaux techniques (analyse de produc-tivité par simulations) et la création de nouveaux plateaux techniques. J’insis-terais aussi sur le pôle d’excellence que constitue Geslab en termes de démarche d’amélioration continue de la qualité. Plu-sieurs de nos plateaux techniques sont déjà accrédités par le Cofrac, nombre d’entre eux s’y préparent activement.

RFL : Un mot de conclusion ?

DC : J’en prononcerais deux : crédibilité et confiance ■■

Entretien conçu, conduit et rédigé

par Claude Naudin.

[email protected]

Geslab2, allée Roumanie

38610 GièresTél. : 04 38 37 43 20Fax : 04 38 37 43 29

Courriel : [email protected]

Président : Dominique CaillatDirecteur du développement : Claude JengerPrésident commission technique : Bruno MorassinResponsable administratif et

financier : Angèle Salas

Statut juridique : SASActionnariat : 100 % biologistes membresActivité : 5 000 000 de tests patients en immunoanalyse par an

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RA

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