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Gestion des impayés et pérennité financière dans les systèmes financiers décentralisés au
Togo - Une étude empirique à partir de la Faîtière des Unités Coopératives d’Epargne et
de Crédit (FUCEC).
Tanko Awoki TANKPE
Docteur en Sciences de Gestion
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion,
Université de Kara – Togo (Afrique), B.P : 43 Kara – Togo. E-mail : [email protected]
RESUME
Cet article permet d’identifier et d’analyser les facteurs à l’origine des impayés au sein de la
FUCEC-Togo. Pour ce faire, deux (2) grandes hypothèses correspondant d’une part, aux
caractéristiques des emprunteurs qui influencent le taux des impayés et d’autre part, aux
stratégies de minimisation des risques mises en œuvre par les SFD influençant
significativement le taux de remboursement sont formulées, testées et discutées. Nos résultats
montrent que beaucoup de travail doit être fait pour passer sur le plan de la gestion des
crédits, de la gestion des impayés à la gestion proactive des crédits et sur le plan performance
de l’efficacité à l’efficience. Ceci doit se traduire par une bonne gestion et suivi de crédit
passé en perte par les cellules mises en place et une bonne maitrise des impayés de la part des
gestionnaires.
Mots clés : Systèmes financiers décentralisés, FUCEC, Gestion des impayés, pérennité
financière.
ABSTRACT
This article makes it possible to identify and analyze the factors causing unpaid FUCEC-
Togo. To do this, two (2) major assumptions, on the one hand, characteristics of the borrowers
that influence the rate of arrears and, on the other hand, risk minimization strategies
implemented by SFDs that significantly the reimbursement rates are formulated, tested and
discussed. Our results show that much work needs to be done to move towards the
management of credits, delinquencies to proactive credit management and performance
efficiency. This should result in good management and monitoring of credit losses and a good
mastery of delinquencies on the part of the managers.
Key words: Decentralized financial systems, FUCEC, Default management, sustainability
financial.
mailto:[email protected]
2
INTRODUCTION
Les services du système financier décentralisé (SFD) fournissent un ensemble de
produits financiers à des populations pauvres ou à faibles revenus, destinés à des activités
génératrices de revenus. Parmi les grands réseaux de SFD en Afrique de l’Ouest, figure la
FUCEC-Togo, qui compte quarante COOPEC organisées en 104 points de ventes, en plus une
mutuelle d’assurance, la MAFUCECTO. La FUCEC-Togo, depuis 45 ans offre des services et
produits variés destinés aussi bien aux particuliers qu’aux micros, petites ou moyennes
entreprises. Elle offre une large gamme allant de la simple épargne aux crédits en passant par
les virements de salaires, de l’assurance, etc. Elle intervient sur toute l’étendue du territoire
togolais avec une forte concentration d’activités dans la région maritime.
En effet, 74% de la distribution de crédit et 72% de l’épargne mobilisée en fin 2016
sont dans la région maritime. A cette date, la FUCEC-Togo, compte 602 641 membres dont
65 670 sont bénéficiaires de crédit. Dans le souci d’être plus compétitif sur le marché depuis
2006, elle professionnalise ses activités et développe de nouvelles stratégies axées sur une
gestion efficace du crédit. Malgré cette avancée de professionnalisation, sur les trois dernières
années, le volume d’encours de crédit a augmenté de 12% tandis que celui des impayés d’un
jour est passé de 5,477 milliards à 7,681 milliards soit une croissance 40%, contrairement à la
logique. Le portefeuille à risque (PAR) à 30 jours a aussi connu une croissance passant de
6,1% en 2013 à 8,9% en 2016, bien que des encours de crédit radiés (passés en perte) avant
l’obtention de ces taux sont passés de 313,012 millions en 2013 à 1 162,865 millions en
20161. Corolaire de cette situation, le résultat net de la FUCEC-Togo a baissé en trois (3) ans
de 88%, passant de 982,525 millions en 2013 à 120,591 millions en 2016.
C’est pourquoi un fort taux d’impayés sape non seulement la viabilité des SFD mais
aussi en cause leur pérennité. Alors, il est évident que la viabilité d’une institution financière
de même que la sécurité des épargnants dépendent des techniques de gestion d’impayés. Nous
avons aussi noté qu’entre le quatrième trimestre 2014 et le quatrième trimestre 2015, le taux
d’impayés est passé de 8,45% à 11,50 %. Cette croissance des impayés dans cette structure est
devenue une situation préoccupante. Elle peut mettre en cause non seulement sa crédibilité
d’un des meilleurs SFD au Togo mais peut à terme compromettre sa viabilité. Compte tenu de
tout ce qui précède, la question principale de notre recherche qui est examinée en profondeur
peut être formulée de la manière suivante : quels sont les facteurs qui pourront porter
1 Notre analyse des données du rapport d’activités de la FUCEC-Togo, 2016, P.31
3
préjudice à la pérennité financière dans les SFD et plus particulièrement au sein de la
FUCEC-Togo ?
L’objectif de notre travail est d’identifier et d’analyser les facteurs à l’origine des
impayés au sein de la FUCEC-Togo. Pour atteindre notre objectif, nous allons aborder la
revue de littérature (1) portant d’une part, sur les procédures de gestion des impayés dans les
SFD et d’autre part, l’étude approfondie portant sur la gestion des impayés au sein de la
FUCEC-Togo. Ensuite, nous allons présenter le choix méthodologique (2) pour enfin (3)
mettre en évidence les résultats de l’étude, leurs analyses et critiques.
1- REVUE DE LA LITTÉRATURE
Cette section repose sur des approches théoriques portant sur les procédures de gestion
des impayés dans les SFD et fait une analyse approfondie de la gestion des impayés au sein de
la FUCEC-Togo.
1.1 Les procédures de gestion des impayés dans les SFD
Des études théoriques ont été réalisées autour du phénomène d'impayés et de leurs
manifestations au sein des SFD. Certains auteurs ont abordé partiellement ou totalement les
problèmes que nous évoquons dans le cadre de ce travail. Ils ont fait les analyses et des
conclusions que nous allons retracer. Selon Ledgerwood J.2 (1999), la gestion des impayés
nécessite un examen complet des méthodes de crédit, des procédures opérationnelles et de
l'image institutionnelle de l'IMF. Les problèmes d'impayés sont le plus souvent le résultat
d'une mauvaise conception des produits de prêt et des procédures d'octroi de crédit. Il existe
aussi les impayés volontaires. Ce sont des cas où l'individu disposant des sommes dues,
préfère en prolonger unilatéralement la durée de leur usage car, conscient qu'un
remboursement immédiat n'offre pas automatiquement l'opportunité d'un renouvellement
immédiat de crédit. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les remboursements retardés
sont aussi dangereux que les créances irrécouvrables. Non seulement il est associé au retard
de remboursement des coûts de recouvrement mais également, fausse la programmation
financière et peut entrainer la panique des déposants des SFD. Or ces derniers, contrairement
aux banques classiques ne sont pas autorisés à créer de la monnaie et ne sont généralement
pas reliés à un préteur de dernier ressort qui pourrait les refinancer. Par ailleurs, Honlonkou et
al. (2001), dans une étude réalisée sur la problématique de remboursement de crédits dans les
SFD, aboutit à des conclusions dont les plus illustratives révèlent que la performance des IMF
2 Ledgerwood J. « Manuel de Microfinance : Une perspective institutionnelle et financière », Washington, 1999.
4
en matière de remboursement est liée aussi bien aux caractéristiques des caisses
(caractéristiques du gérant, supervision adéquate après l'obtention du crédit), aux activités
financières ainsi qu'aux caractéristiques des clients (sexe, proximité géographique de la
caisse, type de garantie, volume d'activité, expertise accumulée dans l'activité à financer, la
taille de l'emprunt….).
Elegbede (1999), Soglohoun et Lontchedji (2000), dans leurs recherches sur les
problèmes de remboursement dans le réseau FECECAM, ont identifié plusieurs causes
d'impayés parmi lesquelles on peut citer la pression exercée par les membres élus sur les
techniciens (le gérant et son personnel) pour les obliger à octroyer des prêts à des clients ne
remplissant pas toutes les conditions de solvabilité, le manque de suivi des projets financés,
l'insuffisance des montants de crédit pour financer les projets, les périodes de décaissements
inappropriées, le détournement des crédits pour la consommation ou le remboursement des
usuriers et la perception du financement public dit « argent du blanc ». Selon le Professeur
Lanha M. (2002), le taux de recouvrement des créances augmente chez les clients ayant une
ancienneté de zéro à quatre ans. Mais à partir de la cinquième année, on constate une baisse
du taux de remboursement. Cela est dû au manque d'exigence de la part des gérants et à la
saturation du marché au niveau de l'activité du client. S'intéressant à l'importance du taux de
recouvrement pour les SFD, Gentil D. et Fournier Y. (1993) affirment qu'il constitue un outil
de connaissance et de jugement qui permet de définir les orientations des systèmes de
financement et doit donc concerner l'ensemble des agents impliqués. Il apporte des
informations sur des activités d'épargne et de crédit et sur la gestion des caisses locales et de
l'ensemble du réseau qui peut être évaluée par l'analyse du compte d'exploitation et de
l'équilibre financier. Selon (Mignon, 2009), « la pérennité des entreprises relèverait de
facteurs liés à la performance financière et commerciale sur une longue période, mais aussi
des choix organisationnels et stratégiques, de la gouvernance et des options en termes
d’apprentissage et d’investissements ». Pour le CGAP dans l’Analyse Financière des IMF,
2012, « la pérennité financière est, la couverture des charges administratives, des pertes sur
créances, des coûts des ressources, des coûts liés à l’inflation et à la capitalisation pour la
croissance, à partir des produits d’exploitation ».
1.2 Les déterminants d’impayés : le modèle de la recherche
L’examen de la littérature montre que les chercheurs ont recours à la théorie de
l’agence à travers l’asymétrie informationnelle pour répondre à ce type d’interrogation
(Akerlof, 1970 ; Stiglitz et Weiss, 1981 ; Hugon, 1996 : Conning, 1997 : Morduch, 2008 ;
5
Agenor, 2012). Ils attribuent le risque de non-remboursement des microcrédits à l’asymétrie
de l’information qui existe entre les prêteurs et les emprunteurs.
D’après ce cadre théorique, il serait difficile d’évaluer la qualité du demandeur et de
vérifier le respect des termes du contrat. Ce risque de défaut de remboursement auquel sont
confrontés les SFD est d’autant plus préoccupant parce que le SFD a la particularité de
vouloir accomplir une mission sociale en restant autosuffisante financièrement. Ceci suppose
la mise en place de mécanismes ayant pour objectif de réduire le risque de défaillance des
emprunteurs. Actuellement, les SFD ont développé des stratégies qui permettent de minimiser
les coûts de transactions et les risques liés aux microcrédits (Lanha, 2002 ; Montalieu, 2012 ;
Mayoukou, 2013). Pour octroyer ou non le crédit, certains facteurs sont généralement pris en
compte par les SFD afin de minimiser les risques de non remboursement (Honlonkou,
Acclassato et Quenum, 2006). Il s’agit d’une part, des facteurs liés aux emprunteurs (l’âge, la
situation matrimoniale, le revenu complémentaire, la proximité résidentielle et l’expérience
dans l’affaire) et d’autre part, ceux liés à l’institution (objet du crédit, le montant et le rang du
crédit, les garanties exigées, le suivi du crédit, la durée du crédit, …).
1.2.1 Les facteurs liés à l’emprunteur
Des travaux de recherche (Lanha, 2002 ; Honlonkou et al., 2006) ont contribué à la
détermination des facteurs liés à l’emprunteur qui puisse avoir une influence sur les taux des
impayés en micro finance. D’après l’étude de Lanha (2012), il ressort que le genre et l’âge de
la micro entreprise expliquent le risque de défaillance en micro finance au Bénin. Honlonkou
et al. (2006), à partir de 3 000 emprunteurs dans certaines institutions de microfinance
béninoises, ne trouvent pas de relation significative entre le genre, l’âge et le niveau
d’instruction ; mais trouvent une influence positive et significative sur la performance de
remboursement. Selon Hudon et Ouro - koura (2008), l’approche de proximité est une
caractéristique essentielle des caisses d’épargne et de crédit qui explique le fort taux de
remboursement : les membres des mutuelles, en usant de la pression sociale améliore les taux
de remboursement. Cette conception sociale est particulièrement adaptée en zone rurale où les
pratiques communautaires restent fortes. Cependant, en zone urbaine, elle doit être complétée
pour assurer des bons taux de remboursement. S’appuyant sur la méthodologie d’octroi de
microcrédits à la FUCEC, nous allons dans cette étude, examiner l’influence de cinq facteurs
liés à l’emprunteur susceptible d’avoir une influence sur le taux d’impayés. Il s’agit de l’âge,
de la situation matrimoniale, du revenu complémentaire, de la proximité résidentielle et de
l’expérience de la personne emprunteuse dans son affaire. Les capacités de supervision des
agents de crédits chargés de récolter les fonds sont supérieures lorsque les clients sont plus
6
proches du SFD. En nous replaçant dans le contexte de l’étude afin d’atteindre nos objectifs,
l’hypothèse générale 1 (Ha) peut dès lors être proposée : Les caractéristiques des
emprunteurs ont une influence sur le taux des impayés. Elle se décompose en trois (03)
sous hypothèses à savoir :
- Ha1 : Un revenu complémentaire autre que celui de son activité faisant l’objet du
crédit, fait baisser le taux impayé ;
- Ha2 : La proximité de l’emprunteur favorise le remboursement ;
- Ha3 : Les personnes plus expérimentées dans leur affaire remboursent mieux leur
crédit.
1.2.2 Les facteurs liés à l’institution
La littérature montre que les facteurs liés à l’emprunteur ne suffisent pas pour
expliquer le taux d’impayés dans les SFD car il faudra intégrer les facteurs spécifiques à
l’institution prêteuse. C’est pourquoi certains chercheurs (Hudon et Ouro-Koura, 2012 ;
Lanha, 2012 ; Honlonkou et al., 2006) ont dépassé les caractéristiques liées à l’emprunteur et
se sont intéressés aux caractéristiques liées aux SFD. D’après l’étude de Lanha (2013), il
ressort que le montant du prêt, le type de garantie et le cycle de crédit expliquent le risque de
défaillance en microfinance. Honlonkou et al. (2006), montrent que la nature de la garantie, le
montant du dépôt initial et le nombre d’expériences antérieures de l’emprunteur avec la caisse
influence significativement la performance de remboursement dans les SFD béninoise. Les
garanties exigées sont multiples et varient d’une institution à une autre. On peut citer entre
autres la confiance, l’épargne préalable, la caution solidaire (Wamba, 2008), les titres de
propriété foncière et matérielle (Honlonkou et al., 2006). Cette dernière variable est très
souvent exigée dans les SFD et a généralement une influence positive parce que les micro-
entrepreneurs n’ont pas toujours la possibilité d’offrir des garanties foncières et matérielles
(Kodjo, Abiassi et Allagbe, 2013). De même, la caution solidaire, souvent utilisée pour
garantir les crédits financés sur d’autres fonds que ceux de l’épargne, doit être utilisée avec
précaution en milieu urbain, y compris dans des coopératives de petits producteurs comme les
artisans ; car la solidarité n’est pas toujours comparable à celle que l’on observe en milieu
rural.
Les SFD ont par ailleurs des schémas de remboursement qui leur sont propres et qui
sont caractérisés par une fréquence élevée de remboursement. Elles ont aussi développé des
substituts aux garanties matérielles comme l’assurance-crédit. Lorsque les prêteurs sont
confrontés à une forte demande de crédit, ils vont parfois préférer rationner les emprunteurs
en vue de maximiser leur profit. Le taux d’intérêt est alors utilisé comme un filtre qui permet
7
de retenir les bons emprunteurs. Il en est de même des garanties matérielles exigées par les
prêteurs (Bernanke et Gertler, 2009). En nous appuyant sur la philosophie d’octroi des crédits
à la FUCEC nous avons pu relever huit variables liées à l’institution susceptibles d’influencer
le taux des impayés dans cette structure. Il s’agit du montant du crédit, du rang du crédit, des
mouvements dans le compte d’épargne, de l’objet du crédit, de la rigidité de la garantie, du
suivi du crédit et de la durée moyenne du crédit. Ceci nous permet de déduire notre hypothèse
générale 2 (Hb) qui est la suivante : Les stratégies de minimisation des risques mises en
œuvre par les IMF influencent significativement le taux de remboursement. Cette
hypothèse peut se subdiviser également en trois (03) sous hypothèses :
- Hb1 : Le montant du crédit octroyé à un demandeur influence le taux d’impayés ;
- Hb2 : Plus les garanties exigées sont rigides, plus le taux d’impayés est faible ;
- Hb3 : Plus le crédit est suivi, plus le risque d’impayé lors des remboursements est
faible.
De ces deux (2) hypothèses générales de recherche, découle le modèle d'analyse suivant :
Figure : Modèle conceptuel de recherche
Source : Notre synthèse
2- DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
Cette section est consacrée respectivement à la méthode d’approche, à la constitution
de l’échantillon et à la présentation des tests statistiques qui seront utilisés et des variables qui
seront analysées.
2.1 Constitution de l’échantillon et collecte des données
L’étude porte sur l’ensemble des emprunteurs de la FUCEC-Togo qui sont constitués
des femmes et des hommes de toutes les couches sociales, politiques, géographiques et
Variables liées à l’emprunteur
Taux
d’impayés Proximité résidentielle
Expériences dans les affaires
Revenus complémentaires
Variables liées à la FUCEC
Montant du crédit
Garanties du crédit
Suivi du crédit
Ha1
Ha2
Ha3
Hb1
Hb2
Hb3
8
économiques ou personnes morales constituées en groupement ou association. Cependant,
nous avons axé notre étude sur les personnes physiques qui sont les bénéficiaires (membres).
Au 31/12/2016, la FUCEC-Togo dispose d’environ 399 800 membres dont près de 200 000
emprunteurs actifs qui ont pu financer le développement de leurs activités. Ces membres sont
répartis dans ses trente un (31) agences dans les cinq (05) régions du Togo comme suit :
quinze (15) dans la région maritime, cinq (05) dans la région des plateaux, trois (03) dans la
région centrale, quatre (04) dans la Kara et quatre (4) dans les savanes.
A partir des informations de la Direction Générale de la FUCEC-Togo, 2016, nous
sommes entrés en possession du portefeuille de crédit constitué que 3 000 membres3 ayant
sollicité et reçu un crédit. Au total donc, 3 000 dossiers ont été exploités. A partir de
l’exploitation des informations fournies par cette base de données, nous avons pu obtenir les
informations très détaillées sur : la situation personnelle et familiale du bénéficiaire ainsi que
son statut ; le type et la taille de l’activité exercée ; les informations sur le crédit (la date de
déblocage, son objet, son montant, sa durée, le montant remboursé et le capital restant) ; les
indicateurs financiers (chiffre d’affaires, bénéfice net, capacité de remboursement, bénéfice
net familial, bilan, compte de résultat, taux d’endettement, taux d’utilisation de la capacité de
remboursement etc.).
2.2 Construction du modèle empirique et opérationnalisation des variables
En considérant que les conditions d’exercice de l’activité au sein de la FUCEC et les
caractéristiques de l’emprunteur peuvent avoir une influence sur le taux des impayés lors des
remboursements des crédits octroyés, nous avons construit le modèle économétrique ci-
dessous en vue de mettre en évidence les facteurs déterminants ce taux d’impayés. A cet effet,
nous avons utilisé comme variable dépendante ETAT_IMP.
Ce modèle se présente donc comme suit : (1) ETAT_IMP = ao + ∑aiXi + ei.
Dans cette équation, Xi, les variables explicatives ; a0, le terme constant ; ai, les
coefficients de régression et e, le terme d’erreur. La forme empirique complète du modèle
est : (2) ETAT_IMP = ao + a1 REVCOMP + a2 PROXRESID + a3 EXP + a4
MONTCRED + a5 GARANT + a6 SUIVICRED + ei.
La variable dépendante est l’état d’impayés (ETAT_IMP). Dans la base de données
que nous avons à notre disposition, il est mesuré en pourcentage et a des valeurs comprises
3 Il a été extrêmement difficile d’avoir les 200 000 dossiers des emprunteurs au cours de notre période d’étude.
L’approche « Personnes Ressources » nous a permis de capitaliser que 3 000 dossiers compte tenu de la
méfiance des personnes chargées de mettre ces informations à notre disposition, et aussi, de la problématique
que constitue la gestion des impayés au sein de la FUCEC-Togo.
9
entre 0 et 100%. Compte tenu du fait qu’un taux de 0% peut recéler une diversité de situation
allant du remboursement nul à un remboursement intégral à 100% avec retard (Honlonkou et
al., 2006).
Nous avons défini cette variable dépendante en variable dummy. Elle prend la valeur 1
si les prêts ont été remboursés à l’échéance (donc pas d’impayés) et 0 s’il y a eu au moins une
défaillance intervenue dans le remboursement du crédit (impayés). En ce qui concerne les
variables explicatives, REV_COMP désigne les revenus complémentaires autres que ceux
obtenus sur l’objet du prêt (professionnels, locatifs, autres, aucun). PROX_RESID désigne la
proximité résidentielle ou géographique de l’emprunteur (éloignée, proche). EXP désigne le
nombre d’années passées dans son activité. MONT_CRED désigne le montant du crédit
accordé. GARANT désigne la rigidité de la garantie (moins rigide, rigide, plus rigide).
SUIVI_CRED détermine le suivi du crédit avant le déblocage et pendant le remboursement
(pas de visite, visite). Au regard de la nature des variables, nous avons opté pour la régression
du type « logit » (Magnac T., 2008), car cette méthode permet en effet d’expliquer une
variable dépendante et de nature binaire (ETAT_IMP) en fonction de plusieurs autres
variables explicatives nominales et/ou ordinales.
3- RÉSULTATS DE L’ÉTUDE ET DISCUSSIONS
Nous allons dans cette dernière section d’abord présenter les statistiques descriptives ;
ensuite, l’analyse des corrélations entre des différentes variables du modèle ; et enfin les
résultats de l’analyse de la régression.
3.1. La statistique descriptive
Les statistiques descriptives montrent qu’environ 60% ne disposent d’aucun revenu
complémentaire contre 26,7% qui ont des revenus complémentaires issus de leur profession,
5% disposent des revenus locatifs et 8,33% disposent d’autres revenus complémentaires que
ceux cités précédemment. 73,33% des emprunteurs sont éloignées de l’institution de contre
26,67 qui sont proches. On note également que l’expérience moyenne de chaque membre dans
son affaire est de 7,5 ans. Concernant les conditions d’accès au crédit, il est à noter que 80%
des bénéficiaires de prêts fournissent des garanties moins rigide (aval, épargne journalière),
6,67% les garanties rigides (nantissement, dépôt de chèque, certificat de vente) et 13,33%
fournissent les garanties plus rigides (titre foncier). Plus de 96,67% de l’échantillon étudiée
reçoit des visites de la part de la FUCEC avant l’octroi du crédit et pendant les périodes de
remboursement, seulement 46,67% reçoivent des visites. Le montant moyen des crédits
10
accordé est de 244 250 Fcfa et chaque membre qui sollicite un crédit l’a déjà reçu en moyenne
3,5 fois. Six mois avant l’accord du crédit, on remarque que le nombre moyen d’opérations
d’épargne effectué par chaque membre est de 11 fois.
3.2. La corrélation entre les différentes variables étudiées
Le but de ce paragraphe est d’examiner les relations uni-variées entre la variable
dépendante et les variables indépendantes et de déceler l’existence de problème de multi
colinéarité entre les variables indépendantes. Ainsi, le tableau n°2 présente les matrices de
corrélation entre les différentes variables.
Tableau 1 : Récapitulatif des résultats de la corrélation selon la méthode de Pearson
PROX
REDI
GARANT REV
COMPL
EXP MONT
CRED
VISIT
DEBUT
VISIT
PEND
TAUX
IMP
PROX REDI 1 0 ,55 -0,127 0,05 -0,184 -0,274 -0,219 -0,007
GARANT 1 -0,134 0,25 -0,262 -0,062 -0,55 0,107
REV COMPL 1 -0,4 0,368 0,023 0,484 0,146
EXP 1 -0,32 -0,098 -0,270 0,022
MONT CRED 1 -0,187 0,578 -0,35
VISIT DEBUT 1 -0,191 0,071
VISIT PEND 1 -0,1
TAUX IMP 1
A la lecture de ce tableau, on constate plusieurs relations significatives4 entre les
variables représentant les caractéristiques de l’emprunteur et de la gestion de l’institution et le
taux de défaillance. Nous remarquons en premier lieu que le revenu complémentaire a une
influence positive et significative sur le taux de défaillance soit un coefficient de corrélation
de 0,146 de même que la garantie du prêt. En deuxième lieu, nous notons une relation
négative et significative entre le montant du crédit, la visite après l’octroi de crédit, la
proximité résidentielle et le taux de défaillance. Les autres variables n’ont pas de relations
significatives avec le taux de défaillance. En ce qui concerne les corrélations entre les
variables indépendantes, bien que certaines corrélations soient significatives, aucun problème
sévère de multi colinéarité entre ces variables indépendantes n’est décelé dans la mesure où
les coefficients de corrélation sont relativement faibles (généralement inférieurs à 0,5)
3.3. Analyse de la régression
Dans le but d’approfondir les résultats ci-dessus, il est nécessaire que nous procédions
à une analyse multi variée. L’avantage de cette analyse est qu’elle prend en compte les
interrelations pouvant exister entre les variables explicatives. A cet effet, un modèle « logit »
4 Signification aux seuils respectifs de 1% ; 5% et 10%.
11
a été estimé. La variable dépendante notée « ETAT_IMP » est binaire et prend la valeur 1 s’il
y a eu défaillance dans le remboursement du crédit et 0 si non.
Tableau 2 : Récapitulatif des résultats de l’estimation
B S.E. WALD Df Sig Exp (B)
PROXRED -0,738 3,887 0,036 1 0,849 0,478
GARANT 3,991 2 0,136 0,000
GARANT Moins rigide 12,904 8,258 2,442 1 0,118 40,260
GARANT Rigide 4,093 4,441 0,850 1 0,357 59,943
REVCOMPL 4,217 3 0,239 0,000
REVCOMPL Professionnel -21,428 11,526 3,456 1 0,063 0,000
REV COMPL Locatif -1,115 2,967 0.141 1 0,707 0,328
Autres REV COMPL -5,440 4,570 1,417 1 0,234 0,004
MONT CREDI 3,781 3,000 0.286 0,000
Au Plus de 100 000 3,636 2,769 1,724 1 0,189 37,949
Au Plus 400 000 -7,304 5,093 2,057 1 0,152 0,001
de 400 000 et plus 9,695 5,558 3,043 1 0,081 162,61
Visite début 5,053 3,258 2,406 1 0,121 156,44
Visite Pend 5,985 3,066 3,811 1 0,050 397,38
Source : Résultat de l’enquête
Les résultats de l’estimation5 de ce modèle révèlent une valeur positive pour la
variable représentant les facteurs non spécifiés (Constante). Bien plus, la statistique de Wald
associée est significative au seuil de 1% et le -2log de vraisemblance du modèle significatif
avec le R² de Cox & Snell = 0,574, le R² de Nagelkerke = 0,769 et on note également deux
variables significatives au seuil de 5% et trois au seuil de 10%. On en conclut que la
combinaison des caractéristiques liées à l’emprunteur à celles de la FUCEC-Togo explique à
près de 77% le taux de défaillance dans le remboursement des microcrédits octroyés.
Nous allons vérifier si les caractéristiques liées à l’emprunteur, c'est-à-dire, l’existence
de revenus complémentaires dont il bénéficierait, l’expérience dans son activité et la
proximité de son lieu de résidence par rapport au site de la FUCEC-Togo peuvent avoir un
impact sur la probabilité qu’il ait des impayés.
A la lecture du tableau ci-dessus, il ressort que l’existence de revenus complémentaires
dont il bénéficierait influence négativement et significativement le taux de défaillance dans
les remboursements à la FUCEC-Togo. L’étude montre que les demandeurs de prêt disposant
5 Chi-Square = 42,661 ; Df = 23 ; Sign. = 0,000 ; -2 Log Likelihood = 25,932 ; Goodness of Fit = 4,410 ; Cox & Snell – R² =0 ,574 ; Nagelkerke – R² = 0,769 ; Variable dépendante = ETAT_IMP N= 3 000
12
des revenus professionnels autres que ceux obtenus sur l’activité faisant l’objet du prêt ont
une faible propension à avoir les impayés. D’autres variables caractérisant les membres de la
FUCEC-Togo n’ont pas produit des relations statistiques significatives. Il serait également
intéressant de vérifier si les caractéristiques liées à la FUCEC-Togo, prêteuse dans le cadre de
l’octroi de crédit peuvent être à l’origine des impayés. A la lecture toujours du tableau ci-
dessus présentant les résultats de l’estimation, on note que le montant de crédit accordé et la
visite pendant la période de remboursement influence la performance de remboursement. Ce
résultat montre que plus la FUCEC-Togo octroie des crédits d’un montant élevé aux
demandeurs de prêt, plus elle court de risque de non remboursement. Ce qui signifie que les
crédits de gros montants entrainent relativement plus d’échec dans le respect des échéances
que les autres. Ce résultat va dans le même sens que celui trouvé par Lanha (2012) dans ses
travaux. En ce qui concerne le suivi du crédit, on constate qu’une absence de visite de
l’emprunteur par l’agent de la FUCEC-Togo pendant la périodicité de remboursement accroit
la propension d’avoir des impayés. Ces résultats confirment ceux trouvé par Lanha (2012) et
Honlonkou et al. (2006).
Tableau 3 : Synthèse des résultats de l’étude
Hypothèses
Caractéristiques de l’Emprunteur
Ha1 Un revenu complémentaire autre que celui de son activité faisant l’objet du crédit,
fait baisser le taux impayé
Oui
Ha2 La proximité de l’emprunteur favorise le remboursement Non
Ha3 Les personnes plus expérimentées dans leur affaire remboursent mieux leur crédit Non
Caractéristiques de l’institution
Hb1 Le montant du crédit octroyé à un demandeur influence le taux d’impayés Oui
Hb2 Plus les garanties exigées sont rigides, plus le taux d’impayés est faible Non
Hb3 Plus le crédit est suivi, plus le risque d’impayé lors des remboursements est faible Oui
Source : Résultat de l’enquête
D’après le tableau de synthèse des résultats présenté ci-dessus, on remarque que ces
résultats nous permettent de valider les hypothèses Ha1 liées aux caractéristiques de
l’emprunteur et les hypothèses Hb1 et Hb3 liées aux caractéristiques de la FUCEC-Togo.
Globalement, le taux d’impayés à la FUCEC-Togo est expliqué en partie par les stratégies de
minimisation des risques.
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3.4. Discussion des résultats
Des résultats présentés ci-dessus, il est certain de dire que les impayés constatés dans
le portefeuille de crédit de la FUCEC-Togo sont non seulement liés aux caractéristiques de
l’emprunteur, mais également aux facteurs liés à l’institution elle-même. Compte tenu de
l’objectif de l’épargne et de crédit qui est d’offrir des services au coût le plus bas tout en
assurant la rentabilité et la pérennité de la FUCEC-Togo, les gestionnaires devront avoir à leur
portée des outils de prévision sur les crédits octroyés car il est plus facile et économique
d’éviter une crise de délinquance qu’il en est de la gérer. Afin de garantir la pérennité de la
FUCEC en générale, les actions correctives méritent d’être mises en œuvre. Ceci nous permet
d’orienter nos suggestions tout d’abord à la FUCEC-Togo, puis aux autorités monétaires en
charge du bon fonctionnement du système financier. Afin de garantir la pérennité et la
viabilité de la FUCEC-Togo, une attention particulière devra être accordée sur l’examen du
dossier de demande de crédit. Les offres de crédit devront être davantage orientées vers les
membres disposant des revenus complémentaires sur des activités autres que celles pour
lesquelles ils ont reçu du crédit. Le montant des crédits accordés devront être de faibles
valeurs sur une période relativement courte. Comme a également montré nos analyses, une
visite inopinée d’un agent de la FUCEC-Togo à un emprunteur diminue la propension de voir
ce crédit impayé. Un autre problème majeur est le fait que ces clients usent des mêmes
garanties pour obtenir plusieurs financements. Il existe dès lors un risque de défaillance en
chaîne dans le secteur. Il serait donc souhaitable que les autorités sus- citées mettent sur pied
un cadre de réflexion sur le sujet.
CONCLUSION
L’objectif de cet article était d’identifier les facteurs qui expliquent le taux d’impayés
dans les IMF et plus particulièrement à la FUCEC-Togo. A travers une analyse
économétrique en régression « logit » sur les données recueillies sur l’ensemble de
l’échantillon (les informations sur les emprunteuses, sur le crédit et sur les indicateurs et états
financiers), les résultats obtenus montrent que la caractéristique liée à l’emprunteur (la
disposition d’un revenu complémentaire) et à l’institution (montant du crédit, le suivi du
crédit pendant la périodicité de remboursement) déterminent le taux d’impayés à la FUCEC-
Togo. En vue de garantir sa pérennité un certain nombre de suggestions a été formulées à
l’endroit de cette institution et aux autorités monétaires en charge du bon fonctionnement du
système financier. Bien qu’ayant eu le mérite de recourir à une analyse multi variée qui
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permet de juger de l’effet des différentes variables prises dans leur ensemble et d’évacuer les
problèmes d’auto corrélation entre les variables explicatives, cette étude présente quelques
limites : nous pouvons noter en premier lieu que, le nombre restreint des variables liées à
l’emprunteur et à l’institution elle-même retenues dans le modèle de régression n’explique
qu’à 77% le taux d’impayés ; l’opérationnalisation de certaines variables ne va pas non plus
sans soulever une validité qui nécessite des améliorations. C’est notamment le cas pour la
mesure des variables de la garantie, et du suivi du crédit ; le fait que l’étude ne soit portée que
sur le cas de la FUCEC-Togo nous conduit à être prudents sur la portée des conclusions. Ces
limites indiquent clairement que l’intégration d’autres variables liées à l’emprunteur (les
antécédents familiales, le genre, l’âge,) et à l’institution (ancienneté de la relation entre le
SFD et son client, de la durée du crédit) pourront davantage expliquer le taux d’impayés.
« Les impayés sont des monstres cachés »6 car dans la majorité des cas, ils constituent
le principal motif des faillites des institutions de crédit. La gestion des impayés impose que le
réseau doit prendre des stratégies préventives et adéquates, qui permettront d’assurer les
résultats financiers confortables et par ricochet sa pérennité. Pour ce faire nos
recommandations faites pour répondre aux insuffisances relevées dans la gestion des impayés
à la FUCEC-TOGO arrivent à point nommé.
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