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1 GESTION DES RESSOURCES FINANCIERES ET MATERIELLES Description de cours ou Justification La disponibilité de ressources financières adéquates peut être un pré-requis pour faire de nombreuses autres activités possible, mais elle ne suffit pas. La façon dont les ressources financières sont gérées et comptabilisées est tout aussi importante. Il convient de noter ici que les ressources financières ne se réfèrent pas seulement à l’argent, mais aussi à des matériaux qui sont de l’argent en soi. Dans les établissements de soins de santé, les vérificateurs et les agents des finances seront intéressés à la fois dans la gestion des fonds et du matériel comme les médicaments et l’équipement. En effet, ces matériaux absorbent une part du budget qui est souvent aussi importante que leur impact sur la qualité des services de soins de santé rendus. La rareté des ressources financières et matérielles est un fait établi. La nécessité de les gérer honnêtement, de manière efficiente et efficace est un truisme évident. C’est, également, un objectif qui est le plus souvent non satisfait, comme il est rappelé et souligné. Les responsables de santé doivent être compétents dans la lecture, l’évaluation et l’interprétation des états financiers. Ils doivent avoir des aptitudes et des compétences en matière de budgétisation. Ils doivent être en mesure de planifier, se procurer, contrôler et utiliser les ressources matérielles efficacement et de manière efficiente. Pourtant, peu d’entre eux ont reçu une formation formelle dans ces domaines et donc commettent fréquemment des erreurs comportant de grandes conséquences. Une bonne gestion des fonds et des ressources matérielles, une responsabilité claire, sans ambiguïté et régulière de leur utilisation, sont essentiels si leur débit ou leur utilité doit être maintenu. Domaines d'études / Sujets Le module commence par présenter et expliquer la terminologie couramment utilisée, les principaux concepts et les principes fondamentaux de la comptabilité. Le vif du sujet de procédures comptables est discuté en détail. Les formes pertinentes du Système d’ Information pour la Gestion de la santé dans le pays sont largement discutées et utilisés pour les exercices pratiques. Le module répertorie toutes les ressources matérielles nécessaires pour exploiter et gérer les services de santé et analyse la nature diversifiée de leur gestion. La Gestion des

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GESTION DES RESSOURCES FINANCIERES ET MATERIELLES

Description de cours ou Justification

La disponibilité de ressources financières adéquates peut être un pré-requis pour faire de

nombreuses autres activités possible, mais elle ne suffit pas. La façon dont les ressources

financières sont gérées et comptabilisées est tout aussi importante. Il convient de noter ici que

les ressources financières ne se réfèrent pas seulement à l’argent, mais aussi à des matériaux qui

sont de l’argent en soi. Dans les établissements de soins de santé, les vérificateurs et les agents

des finances seront intéressés à la fois dans la gestion des fonds et du matériel comme les

médicaments et l’équipement. En effet, ces matériaux absorbent une part du budget qui est

souvent aussi importante que leur impact sur la qualité des services de soins de santé rendus.

La rareté des ressources financières et matérielles est un fait établi. La nécessité de les gérer

honnêtement, de manière efficiente et efficace est un truisme évident. C’est, également, un

objectif qui est le plus souvent non satisfait, comme il est rappelé et souligné. Les responsables

de santé doivent être compétents dans la lecture, l’évaluation et l’interprétation des états

financiers. Ils doivent avoir des aptitudes et des compétences en matière de budgétisation. Ils

doivent être en mesure de planifier, se procurer, contrôler et utiliser les ressources matérielles

efficacement et de manière efficiente. Pourtant, peu d’entre eux ont reçu une formation formelle

dans ces domaines et donc commettent fréquemment des erreurs comportant de grandes

conséquences. Une bonne gestion des fonds et des ressources matérielles, une responsabilité

claire, sans ambiguïté et régulière de leur utilisation, sont essentiels si leur débit ou leur utilité

doit être maintenu.

Domaines d'études / Sujets

Le module commence par présenter et expliquer la terminologie couramment utilisée, les

principaux concepts et les principes fondamentaux de la comptabilité. Le vif du sujet de

procédures comptables est discuté en détail. Les formes pertinentes du Système d’ Information

pour la Gestion de la santé dans le pays sont largement discutées et utilisés pour les exercices

pratiques. Le module répertorie toutes les ressources matérielles nécessaires pour exploiter et

gérer les services de santé et analyse la nature diversifiée de leur gestion. La Gestion des

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médicaments et des vaccins est traitée en détail dans toutes ses composantes, à partir de

l'estimation des besoins d'acheter, et stocker à la distribution, à partir de la surveillance de la

consommation jusqu’ à éviter les ruptures de stock. Organisation et gestion des bâtiments de

l'espace, mobilier et matériel sont discutés en détail. L'accent est mis sur l'importance de la

déclaration précoce des pannes et la maintenance continue des bâtiments, mobilier et matériel.

Des systèmes efficaces de dépôt et récupération de documents et le courrier sont décrits et

expliqués.

Tout au long du module, les formes pertinentes de System de gestion de l’Information de santé

du pays sont illustrées, discuté en détail et utilisé à des exercices pratiques. Des visites de

terrains bien structurés dans les hôpitaux et les unités de santé de niveau inférieur sont

organisées. Des aspects à observer et étudier sont discutés, acceptés et mis dans des listes de

vérification avant chaque visite. Les personnes en charge des unités à visiter sont préalablement

contactées pour discuter et convenir du programme de chaque visite. Un rapport analytique et

critique bref est écrit après chaque visite. Le "règlement financier du gouvernement local », les

lignes directrices émises par le ministère de la Santé sur l'utilisation des subventions

conditionnelles et autres subventions aux districts, sous-districts, l'hôpital et des unités de santé

de niveau inférieur, sont analysés. Les principales techniques de budgétisation sont illustrées et

comparées avec les techniques utilisées dans la vie réelle dans le but de les améliorer. Enfin, la

nature et les objectifs de l'audit interne et externe sont illustrés et discutés.

Objectifs du cours

À la fin du module, les participants devraient être en mesure de:

1. Décrire et utiliser les outils nécessaires pour surveiller les fonds reçus et dépensés dans une

unité de santé ou toute autre unité.

2. Décrire et effectuer les procédures nécessaires pour faire en sorte que les comptes (d'une unité

de santé, un bureau ou tout autre organisme) soient corrects.

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3. Illustrer et utiliser toutes les formes dans les HMIS traitant de la gestion des ressources

financières et matérielles.

4. Décrire, expliquer et utiliser les principales techniques de budgétisation

5. Décrire et expliquer la nature et les objectifs de l'audit interne et externe

6. Décrire, expliquer et utiliser les principales méthodes pour estimer les besoins de médicaments

et de vaccins pour un district, un sous-district ou d'une unité de santé.

7. Décrire le concept de stock de sécurité et méthodes de conception pour éviter les ruptures de

stock de médicaments, vaccins et autres consommables.

8. Concevoir un plan solide pour assurer la gestion continue et l'entretien des bâtiments, les

moyens de transport et de l'équipement.

Table des matières

Description de cours / Justification ................................................................................................. 1

Domaines d'études / Sujets ............................................................................................................. 1

Objectifs du cours ........................................................................................................................... 2

Table des matières........................................................................................................................... 3

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CHAPITRE 1. TERMINOLOGIE DE BASE DE LA COMPTABILITE, CONCEPTS ET

PRINCIPES................................................................................................................................... 16

1.1. Le concept de PCGA ............................................................................................................. 16

1.2. Définition du concept ............................................................................................................. 17

1.2. Les états financiers ................................................................................................................. 19

1.2.1. Les utilisateurs privilégiés des états financiers et leurs besoins ......................................... 19

1.2.2. Les objectifs et la composition des états financiers ............................................................ 20

1.2.3. Les qualités caractéristiques de l'information comptable ................................................... 21

1.2.4. Schéma récapitulatif............................................................................................................ 25

1.3. Les hypothèses sous-jacentes ................................................................................................. 26

1.3.1. La continuité de l'exploitation ............................................................................................. 26

1.3.2. Hypothèse de la comptabilité d'engagement ....................................................................... 27

1.4. Les conventions comptables de base ..................................................................................... 28

1.4.1. La convention de l'entité ..................................................................................................... 28

1.4.2. La convention de l'unité monétaire ..................................................................................... 29

1.4.3. Convention de la périodicité dite aussi de l’indépendance, de la séparation ou de

l’autonomie des exercices ............................................................................................................. 29

1.4.4. La convention du coût historique ou valeur d'origine ......................................................... 31

1.4.5. La convention de réalisation du revenu .............................................................................. 39

1.4.6. Convention de rattachement des charges aux produits ....................................................... 41

1.4.7. Convention de l'objectivité ................................................................................................. 43

1.4.8. Convention de la permanence des méthodes ...................................................................... 44

1.4.9. Convention de l'information complète ................................................................................ 46

1.4.10. La convention de prudence ............................................................................................... 47

1.4.11. Convention de l'importance relative ................................................................................. 49

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1.4.12. Convention de la prééminence du fond sur la forme ou de la réalité économique sur

l'apparence juridique ..................................................................................................................... 50

CHAPITRE 2. COMPRENDRE LES ETATS FINANCIERS DE BASE ................................... 51

2.1. Introduction ............................................................................................................................ 51

2.2. Objet des états financiers ....................................................................................................... 53

2.3. Composantes des états financiers........................................................................................... 54

2.4. Identification des états financiers........................................................................................... 54

CHAPITRE 3. COMPTABILISATION DE TRESORERIE ET OPERATIONS DE

TRESORERIE .............................................................................................................................. 55

3.1. Les entreprises pouvant utiliser la comptabilité de trésorerie ................................................ 56

3.2. Fonctionnement de la comptabilité de trésorerie ................................................................... 56

3.3. L’intérêt de la comptabilité de trésorerie ............................................................................... 56

3.4. Les limites de la comptabilité de trésorerie ........................................................................... 57

3.5. Les opérations de trésorerie ................................................................................................... 57

3.5.1. La banque et la caisse et les virements internes .................................................................. 58

3.5.2. Les principes d'enregistrement ............................................................................................ 59

CHAPITRE 4. CONTROLE DE LA COMPTABILITE .............................................................. 62

4.1. Introduction ............................................................................................................................ 63

4.2. Le lieu .................................................................................................................................... 63

4.3. Modalités du contrôle ............................................................................................................ 63

4.4. Suites des contrôles ................................................................................................................ 64

4.5. Conséquences d'une vérification ............................................................................................ 64

CHAPITRE 5. CLASSIFICATION ET EVALUATION DES ACTIFS ..................................... 64

5.1. Classification et évaluation .................................................................................................... 65

5.2. Actifs financiers ..................................................................................................................... 65

5.3. Passifs financiers .................................................................................................................... 66

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5.4. Dépréciation ........................................................................................................................... 66

5.5. Comptabilité de couverture .................................................................................................... 67

5.6. Date d'entrée en vigueur ........................................................................................................ 68

CHAPITRE 6. IMMOBILISATIONS, DEFINITION, LA CLASSIFICATION ET

L'EVALUATION, LE REGISTRE DES IMMOBILISATIONS ................................................. 68

6.1. La notion d’immobilisation : définition et classification ....................................................... 69

6.2. Types d’immobilisations ........................................................................................................ 69

6.3. Comment différencier une immobilisation d’un stock?......................................................... 69

6.4. Immobilisation ou charge : comment faire la différence ? .................................................... 70

6.5. Registre des immobilisations et des amortissements ............................................................. 70

CHAPITRE 7. LES METHODES D'AMORTISSEMENT ET LA FAÇON DONT ILS SONT

REGLEMENTES .......................................................................................................................... 70

7.1. Qu’est-ce qu’un amortissement comptable ? ......................................................................... 71

7.2. Quelles sont les immobilisations amortissables ? .................................................................. 71

7.3. Les durées pour calculer les amortissements comptables ...................................................... 71

7.4. La date de début des amortissements comptables .................................................................. 72

7.5. Quelles sont les méthodes d’amortissement comptables ? .................................................... 72

7.5.1. L’amortissement linéaire .................................................................................................... 72

7.5.2. L’amortissement variable.................................................................................................... 73

7.5.3. L’amortissement dégressif .................................................................................................. 73

7.6. Existe-t-il une limite aux amortissements comptables ? ........................................................ 75

CHAPITRE 8. COMPTES DE RESULTATS, LES BILANS, LES FLUX DE TRESORERIE . 76

8.1. Compte de résultat ................................................................................................................. 76

8.1.1. Les soldes intermédiaires de gestion................................................................................... 76

8.1.2. Utilisation ............................................................................................................................ 77

8.2. Bilan comptable ..................................................................................................................... 79

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8.2.1. Finalités du bilan comptable ............................................................................................... 79

8.2.2. Typologie des bilans comptables ........................................................................................ 80

8.3. Flux de trésorerie ................................................................................................................... 85

8.3.1. Enjeux des flux de trésorerie............................................................................................... 85

8.3.2. Outils spécifiques relatifs aux flux de trésorerie ................................................................. 86

CHAPITRE 9. INTERPRETATION DES COMPTES ................................................................ 87

9.1. Qu’est-ce qu’un compte de résultat en comptabilité ? ........................................................... 87

9.1.1. Définition et composition du compte de résultat ................................................................ 87

9.1.2. Présentation du compte de résultat ..................................................................................... 87

9.2. Pourquoi apprendre à lire et à comprendre un compte de résultat ? ...................................... 89

9.3. Comment lire et interpréter un compte de résultat ? .............................................................. 89

9.3.1. Les données essentielles du compte de résultat .................................................................. 89

9.3.2. Le calcul du seuil de rentabilité (SR) .................................................................................. 90

9.3.3. Le calcul de la capacité d’autofinancement (CAF)............................................................. 90

9.3.4. Le calcul d’autres ratios financiers à partir du compte de résultat ..................................... 91

CHAPITRE 10. INTERPRETATION DES ETATS FINANCIERS ........................................... 92

10.1. Les soldes intermédiaires de gestion et la CAF ................................................................... 92

10.1.1. SIG au 31/12/N ................................................................................................................. 92

10.1.2. La valeur ajoutée mesure la richesse de l’entreprise dégagée par l’entreprise. ................ 93

10.1.3. CAF à partir de l’EBE (méthode additive) ....................................................................... 94

10.1.4. La CAF représente les ressources internes dégagées par l’entreprise. ............................. 94

10.2. Le bilan fonctionnel ............................................................................................................. 95

10.2.1. Bilan fonctionnel au 31/12/N ............................................................................................ 95

10.3. Les ratios .............................................................................................................................. 96

10.3.1. Résultat d’exploitation ...................................................................................................... 96

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10.4. L’interprétation des états financiers ..................................................................................... 96

CHAPITRE 11. COUTS ET ETABLISSEMENT DES COUTS: L'IDENTIFICATION ET

L'ANALYSE DES COUTS .......................................................................................................... 98

11.1. Définition de coût ................................................................................................................ 98

11.1.1. Caractéristiques générales des coûts ................................................................................. 98

11.1.2. Typologie des coûts .......................................................................................................... 99

11.1.3. Le coût d'acquisition ......................................................................................................... 99

11.1.4. Le coût de production ....................................................................................................... 99

11.1.5. Le coût hors production .................................................................................................. 100

11.1.6. Le coût de revient............................................................................................................ 100

11.2. L'identification des coûts ................................................................................................... 100

11.2.1. Charges directes et indirectes.......................................................................................... 100

11.2.2. Charges variables et fixes ............................................................................................... 100

11.2.3. Analyse des couts ............................................................................................................ 102

11.3. Le traitement des charges directes et indirectes ................................................................. 102

11.3.1. Charges directes et charges indirectes ............................................................................ 102

11.3.2. Répartition des charges indirectes .................................................................................. 103

11.3.3. Le traitement des stocks .................................................................................................. 104

11.3.4. Intérêts et limites du coût de revient (ou des coûts complets) ........................................ 105

11.4. Distinction entre charges fixes et charges variables .......................................................... 106

11.4.1. Les charges variables ...................................................................................................... 106

11.4.2. Les charges fixes ou de structure .................................................................................... 106

11.4.3. Le coût variable............................................................................................................... 106

11.4.4. Le seuil de rentabilité ...................................................................................................... 108

11.4.5. Impact sur le résultat de l'entreprise ............................................................................... 108

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CHAPITRE 12. BUDGETS ET BUDGETISATION ................................................................ 109

12.1. Budget ................................................................................................................................ 109

12.1.1. Finalité ............................................................................................................................ 109

12.1.2. Typologie ........................................................................................................................ 110

12.1.3. Chiffrage du Budget ........................................................................................................ 110

12.2. Fonctionnement.................................................................................................................. 110

12.3. Pratiques discutables .......................................................................................................... 113

12.4. Suivi et contrôle du Budget................................................................................................ 113

12.5. Rationalisation Budgétaire ................................................................................................. 114

12.5.1. BBZ, Budget Base Zéro .................................................................................................. 114

12.5.2. Le budget, outil d'évaluation en entreprise ..................................................................... 114

CHAPITRE 13. AUDIT EXTERNE ET INTERNE .................................................................. 115

13.1. Audit interne et audit externe ............................................................................................. 115

13.2. La faiblesse de la fonction actuelle de l’audit interne........................................................ 116

13.2.1. Au cœur des problèmes d’audit de la DG XX, il y a deux questions intimement liées .. 116

13.3. Qu’est-ce que l’audit interne ? ........................................................................................... 117

13.3.1. Responsabilité, autorité et indépendance ........................................................................ 118

13.4. Un cadre pour l’audit interne à la Commission ................................................................. 119

13.4.1. Statut et position au sein de l’organisation ..................................................................... 119

13.4.2. Sélection des audits ......................................................................................................... 121

13.4.3. Conduite des audits ......................................................................................................... 121

13.4.4. Suite donnée aux audits .................................................................................................. 122

13.4.5. Relations avec la Cour des comptes ................................................................................ 123

13.4.6. Ressources....................................................................................................................... 123

13.5. Les huit différences entre l’audit interne et l’audit externe ............................................... 123

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13.5.1. Le statut de l’auditeur ..................................................................................................... 123

13.5.2. Les bénéficiaires de l’audit ............................................................................................. 123

13.5.3. Les objectifs de l’audit .................................................................................................... 124

13.5.4. Le champ d’application de l’audit .................................................................................. 125

13.5.5. La prévention de la fraude .............................................................................................. 125

13.5.6. L’indépendance de l’auditeur ......................................................................................... 125

13.5.7. La périodicité des audits ................................................................................................. 125

13.5.8. La méthode de l’auditeur ................................................................................................ 126

CHAPITRE 14. TECHNIQUES DE BUDGETISATION ET SUIVI DES PERFORMANCES

BUDGETAIRES ......................................................................................................................... 127

14.1. Introduction ........................................................................................................................ 127

14.2. Les budgets des ventes et des frais commerciaux .............................................................. 129

14.2.1. Le budget des ventes ....................................................................................................... 129

14.3. Présentation du budget des ventes ..................................................................................... 135

14.3.1. La ventilation par période ............................................................................................... 135

14.3.2. La ventilation par région ................................................................................................. 135

14.3.3. La ventilation par produit................................................................................................ 135

14.3.4. Application ...................................................................................................................... 136

14.4. Budget des ventes de SUN par région et par période ........................................................ 136

14.4.1. Présentation du budget général des ventes ...................................................................... 137

14.5. Le budget des frais commerciaux ...................................................................................... 137

14.5.1. Les frais Marketing ......................................................................................................... 137

14.5.2. Les frais de distribution .................................................................................................. 137

14.6. Budget des frais de distribution ......................................................................................... 138

14.7. Le budget de production .................................................................................................... 139

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14.7.1. Détermination du programme de production .................................................................. 139

14.7.2. Ajustement de la production ........................................................................................... 140

14.7.3. Budgétisation de la production ....................................................................................... 141

14.8. Budget des approvisionnements ........................................................................................ 143

14.9.. Les coûts engendrés par les stocks.................................................................................... 144

14.9.1. Le coût de passation des commandes ............................................................................. 144

14.9.2. Le coût de possession du stock ....................................................................................... 144

14.9.3. Le coût d'insuffisance des stocks .................................................................................... 145

14.10. Les politiques d'approvisionnements ............................................................................... 145

14.10.1. Un apprivoisement sur l'année ...................................................................................... 145

14.10.2. Un approvisionnement par trimestre ............................................................................. 145

14.10.3. Le juste à temps (JAT) .................................................................................................. 145

14.11. Les méthodes et modèles de gestion de stock .................................................................. 145

14.11.1. La méthode 20/80 ......................................................................................................... 146

14.11.2. La méthode ABC .......................................................................................................... 146

14.11.3. Modèles de gestion de stocks ........................................................................................ 146

14.12. Le budget des investissements ......................................................................................... 147

14.12.1. Différents types d'investissements ................................................................................ 147

14.12.2. Choix des investissements et choix de leurs moyens de financement .......................... 148

14.12.3. La budgétisation et le suivi des investissements ........................................................... 151

14.12.4. Le budget des services fonctionnels ............................................................................. 153

14.12.5. Les caractéristiques des frais généraux ......................................................................... 153

14.12.6. La budgétisation des services fonctionnels et d'Etat major .......................................... 154

14.13. Le budget de trésorerie..................................................................................................... 155

14.13.1. Définition et utilités du budget de trésorerie................................................................. 155

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14.13.2. Elaboration du budget de trésorerie .............................................................................. 156

CHAPITRE 15. L'ESTIMATION DES BESOINS, L'ACHAT, LA RECEPTION, LE

STOCKAGE DES MEDICAMENTS ........................................................................................ 160

15.1. Estimation des besoins en produits pharmaceutiques ........................................................ 160

15.1.1. Pourquoi estimer les besoins ? ........................................................................................ 160

15.1.2. Les différentes méthodes d’estimation des besoins ........................................................ 161

15.1.3. Principe de sélection des médicaments ........................................................................... 164

15.1.4. Choisir la méthode d’estimation des besoins appropriée ................................................ 166

15.1.5. Etablir la liste des besoins et estimer leurs coûts ............................................................ 167

15.2. Sélection et mise en œuvre de la méthode d’achat ............................................................ 168

15.2.1. Quelle méthode d’achat choisir ? .................................................................................... 168

15.2.2. Quelle(s) source(s) d’approvisionnement sélectionner ? ................................................ 169

15.2.3. Quelles conditions d’achat appliquer ? ........................................................................... 171

15.2.4. Les pièges à éviter ........................................................................................................... 172

15.3. Réception et dépouillement des offres ............................................................................... 172

15.4. Confirmation des commandes aux fournisseurs ................................................................ 174

15.5. Réception des commandes ................................................................................................. 175

15.5.1. Dédouanement des produits importés ............................................................................. 175

15.5.2. Réception provisoire ....................................................................................................... 177

15.5.3. Réception définitive ........................................................................................................ 177

15.5.4. Le règlement des litiges .................................................................................................. 178

15.5.5. Entrée en stock des produits ........................................................................................... 180

15.6. La clôture de l’achat........................................................................................................... 180

CHAPITRE 16. MAGASINS ET LA GESTION DES STOCKS .............................................. 182

16.1. Introduction ........................................................................................................................ 182

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16.2. Les stocks ........................................................................................................................... 182

16.2.1. Les enjeux de la gestion des stocks................................................................................. 182

16.2.2. Les coûts liés à la gestion des stocks .............................................................................. 183

16.2.3. Stocks : Planification des approvisionnements ............................................................... 185

16.2.4. Types, rôle et fonctions des stocks ................................................................................. 188

16.2.5. Types de stocks suivant le flux ....................................................................................... 189

16.2.6. Les méthodes de valorisation des stocks ........................................................................ 191

16.3. Le magasin ......................................................................................................................... 193

16.3.1. Fonctions du magasin .................................................................................................... 193

16.3.2. Principe de fonctionnement du magasin : les mouvements des marchandises ............... 193

16.3.3. La gestion des réapprovisionnements ............................................................................. 194

16.3.4. Buts et caractéristiques du magasin ................................................................................ 194

16.3.5. Calcul des besoins d’un magasin .................................................................................... 197

CHAPITRE 17. GESTION DES DOSSIERS DANS LES ETABLISSEMENTS DE SOINS DE

SANTE ........................................................................................................................................ 199

17.1. Introduction ........................................................................................................................ 199

17.2. Le dossier du patient .......................................................................................................... 201

17.3. Les informations administratives ....................................................................................... 201

17.4. Les informations des professionnels de santé .................................................................... 202

17.5. La constitution et le contenu du dossier ............................................................................. 203

17.5.1. Les données sociodémographiques ................................................................................. 203

17.5.2. La constitution et la tenue du dossier du patient ............................................................. 205

17.5.3. Le dossier informatisé du patient .................................................................................... 218

17.6. La communication du dossier du patient ........................................................................... 220

17.6.1. Le secret professionnel ................................................................................................... 220

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17.6.2. Le droit à la communication du dossier du patient ......................................................... 222

17.6.3. Les bénéficiaires du droit d'accès au dossier du patient ................................................. 223

17.7. L'accès de la justice au dossier du patient .......................................................................... 230

17.7.1. Le médecin-expert auprès des tribunaux ........................................................................ 230

17.7.2. Les modalités de communication du dossier du patient ................................................. 232

17.7.3. La conservation du dossier du patient ............................................................................. 234

CHAPITRE 18. GESTION DE L’ELIMINATION DE DECHETS ET DE

L'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LES HOPITAUX . ........................................... 241

18.1. Introduction ........................................................................................................................ 241

18.2. L’eau dans les services de soins......................................................................................... 241

18.3. L’eau bactériologiquement maitrisée ................................................................................. 241

18.4. Méthodes d’obtention de l’eau bactériologiquement maîtrisée ......................................... 242

18.5. L’eau stérile conditionnée .................................................................................................. 243

18.5.1. Caractérisation des déchets médicaux ............................................................................ 243

18.5.2. Quantification des déchets médicaux.............................................................................. 245

18.6. Traitement et élimination ................................................................................................... 245

18.6.1. Choix des méthodes de traitement et d’élimination ........................................................ 245

18.6.2. Incinération ..................................................................................................................... 248

18.6.3. Désinfection chimique .................................................................................................... 251

18.6.4. Autoclaves....................................................................................................................... 251

18.6.5. Extracteurs ou destructeurs d’aiguilles ........................................................................... 252

18.6.7. Encapsulation .................................................................................................................. 253

18.6.8. Décharge, fosse d’enfouissement.................................................................................... 254

18.6.9. Évacuation de déchets liquides dans les eaux usées ....................................................... 255

CHAPITRE 19. L'INVENTAIRE PHYSIQUE DANS LES ETABLISSEMENTS DE SOINS DE

SANTE ........................................................................................................................................ 256

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19.1. Les inventaires ................................................................................................................... 256

19.1.1. Principe de l’inventaire ................................................................................................... 256

19.2. Méthodologie d’un inventaire physique ............................................................................ 256

19.2.1. Préparation de l’inventaire .............................................................................................. 257

19.2.2. Exécution des inventaires et gestion des écarts .............................................................. 259

19.3. Les types d’inventaires physiques (Inventaire tournant, inventaire permanent et inventaire

annuel)......................................................................................................................................... 260

19.3.1. L’inventaire permanent ................................................................................................... 260

19.3.2. L’inventaire annuel ......................................................................................................... 261

19.3.3. L’inventaire tournant ...................................................................................................... 262

CHAPITRE 20. LES MARCHES PUBLICS DE BIENS ET DES SERVICES ........................ 264

20.1. Introduction ........................................................................................................................ 264

20.2. Principaux aspects des travaux sur les marchés publics à l'OMC ..................................... 265

20.3. L'Accord plurilatéral sur les marchés publics .................................................................... 266

20.3.1. Aperçu du contexte de l'élaboration de l'AMP ............................................................... 266

20.3.2. Nature et teneur de l'Accord ........................................................................................... 266

20.3.3. Parties à l'Accord et observateurs ................................................................................... 267

20.3.4. Accession à l'Accord ....................................................................................................... 268

20.4. Négociations au titre de l'article XIII de l'AGCS .............................................................. 268

20.5. Groupe de travail de la transparence des marchés publics ................................................ 269

20.6. Coopération technique et traitement spécial et différencié ................................................ 270

Bibliographie............................................................................................................................... 273

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16

CHAPITRE 1. TERMINOLOGIE DE BASE DE LA COMPTABILITE, CONCEPTS ET

PRINCIPES

1.1. Le concept de PCGA

Le concept de Principes Comptables Généralement Admis est un concept relativement récent. En

effet, pendant des siècles, le secret des affaires a empêché la comptabilité d'évoluer. Il faudra

même attendre le crash de wall street en 1929 pour que l'on prenne conscience des dangers

majeurs associés à l'absence de principes comptables. Les économistes étaient unanimes pour

considérer que le manque de transparence de l'information financière était une cause aggravante

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du crash. Certains iront jusqu'à dire que si les investisseurs disposaient d'une meilleure

information, la grande crise aurait pu être prévenue ; ce qui aurait évité l'effondrement du marché

boursier et les conséquences économiques et sociales désastreuses qui s'en étaient suivies. Tirant

les enseignements du crash de 1929, l'économiste Galbraith prescrivait à l'Amérique de contrôler

vigoureusement ses comptables pour retrouver sa prospérité.

Les principes comptables généralement admis sont donc nés des organismes de normalisation

comptable et surtout des besoins des investisseurs et des marchés. C'est ainsi que la société

d'information va propulser la comptabilité au premier rang des techniques concourant à rendre

rationnelle l'économie d'entreprise. La macro et la micro-économie font appel aux chiffres qui,

s'ils ne gouvernent pas le monde, aident à le gouverner ou du moins enseignent sur la façon dont

il est gouverné. Le postulat selon lequel les données quantitatives sont utiles à la communication

de l'information économique et à la prise des décisions économiques rationnelles explique la

corrélation établie entre le niveau de développement économique d'un pays et son niveau de

développement comptable.

1.2. Définition du concept

Aux termes du § 13 de la première partie de la Norme comptable générale consacrée aux

considérations pour l'élaboration et la présentation des états financiers, les principes comptables

généralement admis englobent : - les concepts fondamentaux définis par le cadre conceptuel ; -

les règles, méthodes et procédés énoncés dans les normes comptables ; - la doctrine. La doctrine

inclut notamment les avis, prises de position et explications du Conseil National de la

Comptabilité, de l'IASB (International Accounting standards Board), des ordres des Experts

comptables et des autres sources du référentiel comptable tels que les manuels et revues

comptables faisant autorité.

Les normes comptables tunisiennes, autres que les normes sectorielles, sont à ce jour au nombre

de 22 normes :

- NCT 1 : La norme comptable générale.

- NCT 2 : Les capitaux propres.

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- NCT 3 : Les revenus.

- NCT 4 : Les stocks.

- NCT 5 : Les immobilisations corporelles.

- NCT 6 : Les immobilisations incorporelles.

- NCT 7 : Les placements.

- NCT 8 : Les résultats nets de l'exercice et éléments extraordinaires.

- NCT 9 : Les contrats de construction.

- NCT 10 : Les charges reportées.

- NCT 11 : Les modifications comptables.

- NCT 12 : Les subventions publiques.

- NCT 13 : Les charges d'emprunt.

- NCT 14 : Les éventualités et événements postérieurs à la date de clôture.

- NCT 15 : Les opérations en monnaies étrangères.

- NCT 19 : Les états financiers intermédiaires.

- NCT 20 : Les dépenses de recherche et de développement.

- NCT 35 : Etats financiers consolidés.

- NCT 36 : Participations dans les entreprises associées.

- NCT 37 : Participations dans les coentreprises.

- NCT 38 : Regroupements d'entreprises.

- NCT 39 : Informations sur les parties liées.

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Quant aux concepts fondamentaux, ils sont constitués des qualités caractéristiques de

l'information financière, des éléments des états financiers et des hypothèses sous-jacentes et

conventions comptables.

1.2. Les états financiers

Les états financiers constituent le principal produit fini, la principale finalité de tout travail

comptable. Le système comptable tunisien est un système de divulgation qui met le cap sur les

instruments de communication c'est-à-dire les états financiers. Ainsi, alors que ce système

autorise une certaine liberté d'action et de jugement pour tout ce qui permet de réaliser les

travaux permettant de produire les états financiers, il normalise de façon précise les

caractéristiques qualitatives et informatives des états financiers à produire et à publier. Les états

financiers sont construits à partir d'une balance vérifiée dite aussi balance après inventaire. Ils

sont destinés à faciliter la prise de décisions économiques des utilisateurs et tout particulièrement

les actionnaires actuels ou potentiels et bailleurs de fonds dits investisseurs à risque. Les

investisseurs sont dits à risques parce qu'ils acceptent d'investir dans l'entreprise un capital

déterminé et certain contre une espérance (promesse) de retour sur capital sous la forme de flux

futurs de trésorerie incertains.

1.2.1. Les utilisateurs privilégiés des états financiers et leurs besoins

L'entreprise est un construit fait en partie par celui qui l'observe. Ainsi, on peut admettre qu'il y

ait autant de valeurs attribuées à l'entreprise que d'observateurs ou d'utilisateurs de l'information

comptable. L'investisseur boursier ne voit pas l'entreprise comme ses managers ni comme son

banquier ou ses salariés ou encore le fisc. Un référentiel de normes comptables 2 doit donc faire

référence à un utilisateur privilégié. Selon Robert Reix : "La notion de pertinence est directement

liée à l'utilisateur de l'information : est pertinent ce "qui convient", ce qui est approprié à une

action 3 ". Une présentation sera donc pertinente si elle répond aux desseins de son utilisateur, si

elle le satisfait. La pertinence est donc une qualité relative à un utilisateur et à un contexte

d'utilisation. Les normes comptables américaines, les normes comptables internationales et les

normes comptables tunisiennes font de l'intérêt et de la valeur de l'information pour l'utilisateur

le critère de sa pertinence.

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§ 1. Les investisseurs à risque, utilisateurs privilégiés

Acquis à cette conception de la représentation comptable de l'entreprise, le référentiel comptable

tunisien est construit autour du choix des investisseurs à risque, comme utilisateurs privilégiés à

satisfaire en priorité, à savoir : - Les investisseurs qui sont les actionnaires actuels ou potentiels, -

et les bailleurs de fonds. Les besoins des investisseurs à risque sont naturellement les plus larges.

Ce sont les utilisateurs privilégiés des états financiers.

§ 2. Les besoins des utilisateurs privilégiés

Les personnes qui fournissent des capitaux à risque et leurs conseillers sont concernées par le

risque inhérent à leurs investissements et par la rentabilité qu'ils produisent. Ils ont besoin

d'informations pour les aider à évaluer leur patrimoine et à décider quand il convient d'acheter,

de conserver ou de vendre les titres sociaux. Les investisseurs sont aussi concernés par des

informations qui leur permettent de déterminer la capacité de l'entreprise à payer des dividendes

et qui leur permettent d'apprécier la façon dont les dirigeants s'acquittent de leurs fonctions et

responsabilités. L'information comptable est un élément important parmi la panoplie des

éléments pris en compte dans la prise de décisions économiques des investisseurs à risque.

L'utilité de l'information comptable pour la prise de décisions économiques repose sur

l'hypothèse selon laquelle une donnée comptable est jugée pertinente quand elle influence les

prévisions des décideurs.

Les manifestations de la recherche d'accroître l'utilité de l'information comptable à la prise de

décisions économiques, pour aider les investisseurs à mesurer en temps opportun et de façon

fiable le pouvoir de gain de l'entreprise en vue d'aider à prédire ce pouvoir de gain ainsi que

l'aptitude de l'entreprise à générer de la trésorerie, apparaissent à travers l'ensemble des concepts

et méthodes du référentiel comptable tunisien et notamment : - Les objectifs et la composition

des états financiers. - Les qualités caractéristiques des états financiers.

1.2.2. Les objectifs et la composition des états financiers

Les objectifs des états financiers découlent des besoins des utilisateurs. Compte tenu de ces

besoins, les états financiers ont pour objectifs essentiels de : (1) Fournir des informations utiles à

la prise de décisions relatives à l'investissement et au crédit. (2) Présenter les informations utiles

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pour estimer la probabilité de réalisation des flux futurs de trésorerie ainsi que l'importance de

ces flux. (3) Renseigner sur la situation financière de l'entreprise et particulièrement sur les

ressources économiques qu'elle contrôle ainsi que les obligations et les effets des transactions,

événements et circonstances susceptibles de modifier les ressources économiques et les

obligations. (4) Renseigner sur la performance financière de l'entreprise. (5) Renseigner sur la

manière dont l'entreprise a obtenu et dépensé des liquidités à travers ses activités d'exploitation,

de financement et d'investissement. (6) Renseigner sur le degré et la manière dont les dirigeants

ont réalisé les objectifs qui leur ont été assignés dans le cadre du mandat social. (7) Renseigner,

dans la mesure du possible, sur le degré de conformité de l'entreprise aux lois, règlements et

autres dispositions légales (obligation de compliance). L'information sur la situation est

essentiellement fournie par le bilan. L'information sur la performance est essentiellement fournie

par l'état de résultat et l'information sur les flux de trésorerie est essentiellement fournie par l'état

des flux de trésorerie. Les notes aux états financiers analysent, expliquent et complètent les

éléments présentés dans les états financiers.

1.2.3. Les qualités caractéristiques de l'information comptable

Les qualités caractéristiques de l'information comptable sont les qualités constitutives de son

utilité pour les utilisateurs. Elles découlent des objectifs des états financiers qui découlent eux

mêmes des besoins des utilisateurs privilégiés. Les qualités d'un bien, qu'il soit matériel ou

immatériel ou d'un service, se définissent par rapport aux objectifs qui leur sont assignés

(représentant les attentes de l'utilisateur) et l'usage auquel il est destiné. Ainsi, les qualités

caractéristiques de l'information comptable et leur degré relatif d'importance sont fonction des

utilisateurs privilégiés de cette information à savoir, s'agissant d'états financiers destinés à

l'information externe, les plus importants des partenaires de l'entreprise : Les investisseurs à

risque. Ces qualités caractéristiques peuvent être schématisées comme suit :

Contrainte économique

nécessité d'un rapport avantage > coût

QUALITÉS CONSTITUTIVES DE L'UTILITÉ DE L'INFORMATION COMPTABLE

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Avantages supérieurs aux coûts : La règle selon laquelle les avantages tirés de l'information

doivent être supérieurs aux coûts engendrés par sa production est une contrainte économique

générale. Les avantages obtenus de l'information doivent être supérieurs au coût qu'il a fallu

consentir pour la produire. L'évaluation des avantages et des coûts est cependant un processus

qui tient fondamentalement au jugement et est donc, en partie, subjectif. En outre, les coûts ne

pèsent pas nécessairement sur les utilisateurs qui profitent des avantages. Les avantages peuvent,

également, comprendre des retombées indirectes : par exemple, la fourniture d'une information

supplémentaire aux prêteurs peut réduire les frais financiers sur les emprunts d'une entreprise.

Intelligibilité : Pour être utile, l'information fournie par les états financiers doit être

compréhensible par les utilisateurs. Cela signifie que l'information soit explicite, claire, concise

et à la portée des utilisateurs. Une des qualités essentielles de l'information fournie par les états

financiers est d'être compréhensible immédiatement par les utilisateurs. A cette fin, les

utilisateurs sont supposés avoir une connaissance raisonnable des activités économiques et de la

comptabilité et la volonté d'étudier l'information d'une façon raisonnablement diligente.

Cependant, l'information relative à des données complexes, qui doit être incluse dans les états

financiers parce qu'elle est pertinente par rapport aux besoins de prise de décisions économiques

des utilisateurs, ne doit pas être exclue au seul motif qu'elle serait trop difficile à comprendre

pour certains utilisateurs.

La pertinence : La qualité de pertinence de l'information s'apprécie par le rapport entre

l'information et l'usage qui en est fait. L'information est pertinente lorsqu'elle est de nature à

La

comparabilite

Importance

significative

Intelligibilité

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faciliter une prise de décision adéquate par les utilisateurs des états financiers en les aidant à

évaluer les événements passés, présents, à prédire le futur ou en leur permettant de confirmer ou

de corriger des évaluations antérieures. La pertinence requiert une rapidité d'élaboration et de

divulgation des états financiers. Elle englobe les qualités de valeur prédictive et de valeur

rétrospective.

• Rapidité de divulgation : Pour être pertinente, l'information doit être établie et divulguée à un

moment où elle est encore susceptible d'être utile aux prises de décisions des utilisateurs.

L'information perd sa pertinence si elle est fournie avec un retard qui la rend inutile à la prise de

décision. Il est par conséquent nécessaire d'instaurer un équilibre entre les mérites des délais

rapides et ceux d'une fiabilité suffisante.

• Valeur prédictive : L'information comptable doit permettre d'effectuer des prédictions sur la

capacité bénéficiaire, la performance et le pouvoir de gain de l'entreprise. Une bonne information

passée est de nature à réduire le degré d'incertitude des prédictions futures.

En matière comptable, la connaissance du passé qui n'aide pas à améliorer la prédiction de

l'avenir est de faible utilité.

• Valeur de confirmation, de rétroaction ou de corroboration : L'information historique doit

permettre de confirmer ou de mesurer les écarts entre les prévisions antérieures et les

réalisations. L'information financière est rétrospective dans la mesure où elle peut être utilisée

pour comprendre ou corriger des résultats, des événements et des prédictions antérieures.

La fiabilité : Est fiable ce qui est digne de confiance. L’information est fiable quand elle n'est

pas entachée d'erreur ni de biais importants et que les utilisateurs peuvent s'y fier pour avoir une

représentation fidèle de ce qu'elle est censée représenter. Les critères de fidélité, neutralité,

exhaustivité et de vérifiabilité sont des composantes de la fiabilité.

• Fidélité : Pour être fiable, l'information doit présenter de façon fidèle les transactions et autres

événements qu'elle vise à représenter. La représentation fidèle est la correspondance ou la

concordance entre la mesure ou la description et les phénomènes qu'elles sont censées

représenter en comptabilité.

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• Neutralité : Pour être fiable, l'information contenue dans les états financiers doit être neutre,

c'est-à- dire aussi dépourvue que possible de subjectivité. Les états financiers ne sont pas neutres

si, par la sélection ou la présentation de l'information, ils influencent les prises de décisions ou le

jugement afin d'obtenir un résultat prédéterminé.

La neutralité signifie l'absence de recours à des moyens déterminés ou à des artifices en vue

d'atteindre un but prédéterminé. L'information comptable est neutre, quand elle ne fait pas l'objet

de parti pris et, par conséquent, n'aboutit pas à des données tendancieuses et des résultats

prédéterminés.

• Exhaustivité : Pour être fiable, l'information contenue dans les états financiers doit être

exhaustive, autant que le permettent le souci de l'importance significative et celui des coûts. Une

omission peut rendre l'information fausse et trompeuse et, en conséquence, non fiable et

insuffisamment pertinente.

• Vérifiabilité : Pour être fiable, l'information doit être vérifiable c'est-à-dire basée sur des pièces

justificatives externes ou internes ayant une forte force probante. L'information comptable est

vérifiable dans la mesure où elle repose sur des données probantes.

La comparabilité : L'information doit permettre à l'utilisateur de faire des comparaisons dans le

temps, pour déterminer les tendances de la situation financière et des performances de

l'entreprise. Les utilisateurs doivent être également en mesure de comparer les informations

financières issues d'entreprises semblables pour évaluer de façon relative, les situations

financières, les performances et leurs évolutions. En conséquence, la pertinence fait que

l'évaluation et la présentation de l'effet financier de transactions et des événements doivent être

effectuées avec cohérence au sein de la même entreprise et pour cette entreprise avec

permanence dans le temps, et de façon cohérente pour différentes entreprises. Une des

implications importantes de la caractéristique qualitative de comparabilité est que les utilisateurs

soient informés des méthodes comptables utilisées dans la préparation des états financiers et de

l'évolution de ces méthodes ainsi que de leurs effets.

Les utilisateurs doivent être en mesure d'identifier les différences entre les méthodes comptables

pour des transactions et autres événements semblables, utilisées par la même entreprise de

période à période et utilisées par différentes entreprises. De même, parce que les utilisateurs

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souhaitent comparer la situation financière, la performance et l'évolution de la situation

financière d'une entreprise au cours du temps, il est important que les états financiers donnent

l'information correspondante des périodes précédentes.

Importance significative : L'importance significative constitue aussi une contrainte dictée par

les règles de comportement économique. L'information est importante dès lors que son omission

ou son inexactitude influencerait les décisions économiques que les utilisateurs prennent sur la

base des états financiers.

1.2.4. Schéma récapitulatif

A ce stade d'avancement de l'apprentissage de la comptabilité financière, la structure de la

théorie comptable peut être représentée par la pyramide suivante :

Utilisateurs privilégiés et définition de leurs besoins

Objectifs des états financiers Composition et

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Composition des états financiers (ou outils de communication de l'information comptable) :

Bilan + Etat de résultat + Etat de flux de trésorerie + Notes aux états financiers. Composantes

des états financiers : Les actifs, les passifs, les capitaux propres, les produits (Revenus + Gains)

et les charges (Charges proprement dites + Pertes).

Les qualités caractéristiques constituent un étalon pour apprécier l’information comptable, les

hypothèses sous-jacentes et les conventions comptables de base sont les outils opérationnels pour

atteindre les qualités caractéristiques de l’information comptable et satisfaire aux objectifs des

états financiers.

1.3. Les hypothèses sous-jacentes

Les méthodes comptables sont construites sur la base de l'hypothèse de la continuité de

l'exploitation et de l'hypothèse de la comptabilité d'engagement. Lorsque ces deux hypothèses ne

sont plus vérifiées, de nombreuses conventions comptables perdent leur utilité.

1.3.1. La continuité de l'exploitation

Les états financiers sont normalement préparés selon l'hypothèse que l'entreprise est en situation

de continuer et poursuivra ses activités dans un avenir prévisible. Ainsi, dans les circonstances de

l'entreprise, il est admis qu'elle n'a ni l'intention ni l'obligation ou la nécessité de mettre fin à ses

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activités ou de réduire sensiblement leur étendue. L'hypothèse de continuité établit que

l'entreprise est en mesure d'honorer ses engagements dans le cours normal de ses activités. Si la

continuité est menacée (par la volonté des propriétaires ou par nécessité), les états financiers

seront préparés sur une base liquidative différente de celle résultant de l'application des

conventions comptables de base.

Les indicateurs de la continuité

La continuité est établie notamment lorsque l'entreprise est rentable, exécute des plans

d'investissement correctement financés, peut lever des capitaux auprès des actionnaires,

entretient des relations sereines avec ses banquiers, réalisent des recherches d'amélioration des

produits et des procédés de fabrication, développe des stratégies commerciales, veille à la

concurrence, etc.

Les menaces à la continuité

Constituent notamment des menaces à la continuité, les facteurs suivants : - La perte d'un marché

important ; - Une grande difficulté d'approvisionnement en matières premières ; - Des techniques

de production obsolètes dépassées par la concurrence ; - Des conflits sociaux ruineux ; -

L'absence de créativité et d'innovation dans un milieu fortement concurrentiel ; - Un changement

de législation apportant d'importantes restrictions ; - Une crise monétaire entraînant une très forte

dépréciation de la monnaie locale ; - Des investissements importants financés par des ressources

à court terme ; - Une baisse des ventes non suivie par un ajustement des structures et des coûts,

etc. En revanche, ne constituent généralement pas des facteurs significatifs d'une menace de la

continuité, les circonstances suivantes : difficulté provisoire de s'approvisionner en matières

premières ; grève prolongée mais ayant pris fin ; la destruction partielle de l'outil de production ;

une gène passagère de trésorerie.

1.3.2. Hypothèse de la comptabilité d'engagement

Afin de satisfaire à leurs objectifs, les états financiers sont préparés sur la base d'une comptabilité

dite d'engagement. Sur cette base, les effets des transactions et autres événements sont pris en

compte dès que ces transactions ou événements se produisent et non pas au moment des

encaissements ou paiements et ils sont enregistrés dans les livres comptables et présentés dans

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les états financiers des périodes auxquelles ils se rattachent. A l'exception de l'état de flux de

trésorerie, les états financiers préparés sur cette base informent les utilisateurs, non seulement

des transactions passées ayant entraîné des dépenses et des recettes, mais également des

obligations entraînant pour l'avenir des dépenses et des recettes. Ainsi, ils fournissent le type

d'information sur les transactions passées et autres événements passés qui est le plus utile aux

utilisateurs pour prendre leurs décisions économiques.

1.4. Les conventions comptables de base

Les conventions comptables génèrent des règles concrètes qui guident la pratique comptable.

Elles sont développées en conformité avec les objectifs et les caractéristiques qualitatives de

l'information financière. Le cadre conceptuel tunisien retient 12 conventions comptables de base.

(1) Entité ; (2) Unité monétaire ; (3) Indépendance ou séparation des exercices ; (4) Coût

historique ; (5) Réalisation du revenu ; (6) Rattachement des charges aux produits ; (7)

Objectivité ; (8) Permanence des méthodes ; (9) Information complète ; (10) Prudence ; (11)

Importance relative ; (12) Prééminence du fond sur la forme.

1.4.1. La convention de l'entité

L'entreprise est considérée comme étant une entité comptable autonome et distincte de ses

propriétaires. La comptabilité financière s'appuie sur la nette distinction entre les transactions

affectant le patrimoine de l'entreprise et ceux de ses propriétaires ou actionnaires. Ce sont les

transactions de l'entreprise et non celles des propriétaires qui sont prises en compte dans les états

financiers de l'entité. Une entité comptable ne représente pas uniquement une entreprise jouissant

de par la loi d'un statut légal. Elle s'étend à tout ensemble s'acquittant d'une activité économique

et qui possède et utilise des ressources économiques. Ainsi, une entité peut désigner un groupe

d'entreprises pour les besoins de la consolidation (de l'établissement d'une information financière

consolidée), ou encore une succursale, une usine, un service, un département ou un centre de

responsabilité au sein d'une entreprise.

Le non respect de la convention de l'entité entraîne une confusion entre les différents faits

économiques concernant des entités distinctes et enlève toute fiabilité et pertinence à

l'information comptable sans parler des risques majeurs de contrôle interne. Imaginez par

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exemple ce qui se passerait si on ne pouvait faire la distinction entre les différentes opérations

des agences d'une banque ou entre les différentes opérations d'une société mère et ses filiales.

1.4.2. La convention de l'unité monétaire

Cette convention, dite aussi de l'unité de mesure, repose sur le fait que la monnaie est l'unité de

mesure commune à toute activité économique et que par conséquent la monnaie fournit une base

appropriée pour la mesure et l'analyse comptables. Cette convention postule que l'unité

monétaire est le moyen le plus objectif de présenter aux utilisateurs les variations de capitaux

propres et les échanges de biens et services. Elle s'appuie sur le fait que l'unité monétaire permet

de mesurer de façon simple, objective, compréhensible et par conséquent utile. Il en découle que

la monnaie est l'unité de mesure et d'expression comptables. Seules les transactions et

événements susceptibles d'être quantifiés monétairement sont comptabilisés.

Certaines autres informations non quantifiables monétairement et exprimées dans d'autres unités

de mesure peuvent être divulguées principalement dans des notes aux états financiers.

Néanmoins, cette convention considère l'unité monétaire abstraction faite de son pouvoir d'achat.

Il s'ensuit que la comptabilité traduit des unités monétaires engagées à différentes périodes en

ignorant la variation de leur pourvoir d'achat ce qui donne, selon certains, une fausse impression

de précisions. L'argument majeur présenté en faveur de cette convention est que la présentation

des données retraitées pour tenir compte du pouvoir d'achat de la monnaie n'est pas aisément

intelligible.

1.4.3. Convention de la périodicité dite aussi de l’indépendance, de la séparation ou de

l’autonomie des exercices

§ 1. Fondement de la convention

En règle absolue, pour connaître de façon définitive les résultats des activités d’une entreprise, il

faudrait attendre sa liquidation. Une telle hypothèse serait en inadéquation totale avec les besoins

des utilisateurs. La convention de la séparation des exercices répond donc à un besoin des

utilisateurs de l’information comptable qui, dans un contexte de continuité de l’exploitation et de

comptabilité d’engagements, veulent connaître et comparer les résultats et la consistance du

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patrimoine de l’entreprise selon une fréquence périodique. La convention de l’indépendance des

exercices suppose par une simple fiction comptable que l’activité économique d’une entreprise

puisse être divisée en périodes égales : l’année par exemple. Mais, comme les opérations réelles

ignorent ce découpage, les préparateurs des états financiers sont amenés à procéder à certaines

estimations pour assurer la séparation des exercices et le rattachement des charges aux produits.

Les résultats, certains actifs et certains passifs et par conséquent la mesure des capitaux propres

font appel à de nombreux jugements professionnels et sont de ce fait assortis d’approximations

inévitables.

Le § 40 du cadre conceptuel dispose que l’information financière doit refléter l’évolution

périodique des performances de l’entreprise pour servir de base à la prise des décisions

économiques. Elle doit être, en conséquence, produite et fournie à des intervalles périodiques et

réguliers, la période étant désignée “exercice comptable”. Pour des considérations pratiques, il

est admis que l’exercice comptable couvre une période de 12 mois. Généralement, celui-ci

coïncide avec l’année5 civile. Néanmoins, le découpage en périodes peut être le mois, le

trimestre ou le semestre. Plus la période est courte, moins les résultats sont significatifs et plus le

rattachement des charges aux produits est délicat. Il en est de même du problème de rattachement

des produits aux différentes périodes. Les problèmes de répartition des produits et des charges

font que plus la période est courte moins les résultats sont fiables. Aussi, doit-on admettre que les

résultats mensuels sont moins fiables que les résultats trimestriels. Les résultats trimestriels sont

moins fiables que les résultats semestriels et les résultats semestriels sont moins fiables que les

résultats annuels. De même, plus l’information est publiée rapidement plus le risque qu’elle

comporte des erreurs est grand. Ce dilemme entre besoin en informations fréquentes et publiées

rapidement et informations fiables illustre bien l’arbitrage nécessaire entre les qualités de

pertinence et de fiabilité.

§ 2. Conséquences pratiques de la convention de l’indépendance des exercices

Pour déterminer un résultat de l’exercice qui soit comparable avec le ou les exercices antérieurs

et le ou les exercices à venir, il est nécessaire de rattacher chaque opération à l’exercice dans

lequel elle trouve directement son origine. Cette tâche est réalisée par le biais des travaux

d’inventaire. L’inventaire a pour but donc d’assurer et de rendre significatif la séparation des

exercices et son corollaire la comparabilité des exercices entre eux. Mais en raison de l’étalement

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des opérations sur des périodes plus ou moins longues et chevauchant plusieurs exercices,

l’affectation des charges et produits aux différents exercices est une tâche souvent délicate.

Déterminer le fait générateur qui décide de l’exercice de rattachement implique des conventions

et règles bien définies et fait souvent appel au jugement professionnel.

Mais ce travail est déterminant pour la fiabilité et la pertinence du résultat de l’exercice et pour la

comparabilité des états financiers d’un exercice à l’autre. Outre le problème de permanence des

méthodes, la convention de l’indépendance des exercices suscite de nombreuses difficultés

comptables dont notamment : - les questions de rattachement des charges aux produits (stocks,

régularisation, amortissements et provisions), - la date de réalisation et de prise en compte des

revenus, - les problèmes de capitalisation des charges (incorporation des charges financières par

exemple ou encore la comptabilisation d’une charge à l’actif en tant que charges à répartir), - le

traitement des différences de change, - la distinction entre immobilisations et stocks ou entre

immobilisations et charges, etc.

1.4.4. La convention du coût historique ou valeur d'origine

La comptabilité en coûts historiques consiste fondamentalement à comptabiliser les coûts et

traduire leur utilisation dans le processus de création de richesses.

§ 1. Définition et fondement de la convention du coût historique

La comptabilité enregistre les actifs et passifs pour leur coût à la date du fait générateur de la

prise en compte de l'opération. Aux termes du § 41 du cadre conceptuel, le coût historique (ou

valeur d'origine) sert de base adéquate pour la comptabilisation des postes d'actif et de passif de

l'entreprise. Les biens et services acquis par l'entité sont en règle générale comptabilisés à leur

coût de transaction soit le montant effectivement payé ou dû. Bien que faisant l'objet de

contestations qui semblent à maintes égards fondées, le choix du coût historique comme base de

mesure se justifie par le fait que par rapport à tout autre procédé de mesure (telles que la valeur

de remplacement ou la valeur de réalisation nette, la valeur actualisée des rentrées de fonds

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futurs, etc...), il est vérifiable (à partir des pièces justificatives) et par conséquent plus objectif.

La convention du coût historique caractérise le système comptable actuel qui repose sur le

modèle des coûts historiques recouvrables. Néanmoins, le § 66 du cadre conceptuel dernier

alinéa précise que si le coût historique demeure la base de mesure la plus communément utilisée

pour préparer les états financiers, il est habituellement combiné avec d'autres bases de mesure.

§ 2. Règles générées par la convention du coût historique

C'est en application de la convention du coût historique que l'entreprise ne peut comptabiliser en

actif un fonds commercial ou un droit au bail non achetés et créés par son exploitation. En effet,

la NCT 6 dispose :

- "Fonds commercial § 10 : Les coûts inhérents à la continuation des affaires de l'entreprise

peuvent contribuer à la création et au maintien de son fonds commercial. Ces coûts ne sont pas

spécifiquement rattachés au fonds commercial et doivent être comptabilisés en charges".

- "Droit au bail § 12 : Le fait qu'une entreprise occupe, à titre de locataire, des locaux à usage

commercial, peut lui conférer un droit au bail en vertu tant des conventions que de la législation

sur la propriété commerciale. Le droit au bail ainsi créé ne peut pas être constaté comme actif

dans la mesure où il n'y a pas création d'un actif identifiable et le coût ne peut être mesuré de

manière suffisamment fiable". La mise en œuvre de la mesure sur la base du coût historique

laisse subsister une place importante d'incertitudes sur les éléments rentrant dans la composition

du coût historique. La détermination du coût historique nécessite, donc, la résolution d'un certain

nombre de questions : - Selon quel critère détermine-t-on la date jusqu'à laquelle on doit

capitaliser les coûts ? - Quelles sont les charges incorporables au coût historique ? - Quelle

méthode pour la détermination du coût unitaire ? - Quelle est l'incidence des modalités de

financement de l'opération ?

A. Période de capitalisation des charges

(1) Les stocks

a) Stocks achetés : Le coût historique des stocks achetés correspond au coût d'acquisition pour

les éléments achetés. Il inclut l'ensemble des coûts encourus pour mettre les stocks à l'endroit et

dans l'état où ils se trouvent.

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b) Stocks produits : Le coût historique des stocks produits correspond au coût de production : il

inclut l'ensemble des coûts encourus pour mettre les stocks à l'endroit et dans l'état où ils se

trouvent. Les coûts encourus pour mettre les stocks à l'endroit et dans l'état où ils se trouvent

comprennent toutes les charges engagées jusqu'à la date de la mise des produits à la disposition

de l'utilisateur potentiel c'est-à-dire jusqu'au moment où la mise en stock est réalisée.

c) Stocks destinés à être utilisés par l'entreprise : L'incorporation des charges au coût des stocks

destinés à être utilisés par l'entreprise (matières premières et consommables, semi-produits,

etc...) est effectuée jusqu'à la date d'entrée en magasin et donc de mise à disposition des

utilisateurs. La durée de stockage reste sans influence sur le coût. d) Stocks destinés à être

vendus : l'incorporation des coûts aux stocks destinés à être vendus est effectuée jusqu'à la date

d'entrée en magasin (marchandises ou produits finis). La durée du stockage ou le délai de

commercialisation sont sans influence sur le montant les coûts incorporables.

(2) Les immobilisations corporelles

a) Prise en compte initiale : Le coût total d'une immobilisation corporelle est la contrepartie,

monétaire ou autre, cédée pour l'acquérir et de la mettre en état de marche en vue de l'utilisation

prévue. La période de capitalisation des coûts d'une immobilisation corporelle s'étend par

conséquent jusqu'à l'achèvement et l'installation la rendant utilisable. Si pour une raison

quelconque, la mise en service effective est retardée, le coût total ne s'en trouve pas affecté et le

surcoût entre la date d'achèvement et l'installation ne s'incorpore pas au coût historique de

l'immobilisation.

b) Dépenses postérieures : Les dépenses postérieures relatives à une immobilisation corporelle

déjà prise en compte doivent être ajoutées à la valeur comptable du bien lorsqu'il est probable

que des avantages futurs, supérieures au niveau de performance initialement évalué du bien

existant, bénéficieront à l'entreprise.

Toutes les autres dépenses ultérieures doivent être inscrites en charges de l'exercice au cours

duquel elles sont encourues (NCT 5 § 21).

(3) Les immobilisations incorporelles

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Un actif incorporel acquis ou créé (sauf le fonds commercial et le droit au bail qui ne peuvent

être pris en compte que lorsqu'ils sont acquis) est comptabilisé à son coût mesuré selon les

mêmes règles que celles régissant la comptabilisation des immobilisations corporelles (NCT 6 §

8, 11 et 17).

B. Composantes du coût historique

Certes, il existe des règles généralement admises d'incorporation des éléments au coût historique

des stocks, immobilisations, titres de portefeuille, créances et dettes en monnaies étrangères, etc.

Par exemple : - Le coût d'achat et les frais accessoires sur achats ainsi que les frais directs de

production sont toujours incorporables aux stocks ; - Alors que les frais de distribution sont

toujours non incorporables aux stocks. Néanmoins, dans certaines circonstances, il est possible

de se poser la question s'il convient de retenir telle ou telle charge en éléments de coût.

L'exemple type des charges dont le sort peut présenter une difficulté est celui des charges

financières. Une bonne connaissance des principes comptables généralement admis conjuguée

avec une bonne connaissance des spécificités de l'entreprise permettent d'exercer un bon

jugement professionnel et de prendre la décision la plus judicieuse.

(1) Règles applicables aux stocks acquis

Le coût d'acquisition est composé : du prix d'achat et des frais accessoires qui comprennent : - les

droits de douanes à l'importation, - les taxes non récupérables par l'entreprise, - les commissions

sur achats, - les frais de transport, - les frais de manutention, de chargement et de déchargement,

- les frais d'assurance liés au transport de réception, - la rémunération des transitaires, - autres

coûts liés à l'acquisition des éléments achetés.

Réductions commerciales

Remises, rabais et ristournes : Les réductions commerciales sont déduites pour le calcul du coût

d'acquisition des éléments achetés.

Escomptes de règlement : La NCG dispose que les escomptes obtenus par l'entreprise de ses

fournisseurs sont inscrits en produits financiers et restent par conséquent sans influence sur le

coût historique des stocks ou des immobilisations. La validité de cette règle qui se base sur le

caractère financier distinctif de l'escompte peut être contestée. Les différences de change sur

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achats en devises étrangères : Sauf circonstances tout à fait exceptionnelles, les différences de

change n'ont aucune incidence sur le coût historique des stocks.

(2) Les stocks produits

a) Le coût de production des stocks comprend : Les coûts directs de production (matières

premières, emballages, coûts de main-d'œuvre directe, travaux sous-traités, etc.) ; et une juste

part des coûts indirects de production pouvant être raisonnablement rattachée à la production

(amortissements, fournitures d'ateliers, coût du personnel d'encadrement des ateliers, entretien,

etc.). La détermination de la liste des charges incorporables se base sur une analyse des

conditions spécifiques et relève des politiques comptables de l'entreprise. Une fois, les frais

incorporables identifiés, il convient d'en déterminer la juste part incorporable c'est-à-dire la part

qui peut être considérée comme ayant contribué à amener les stocks à l'endroit et dans l'état où

ils se trouvent.

A ce niveau, il convient de souligner que si les charges variables ne présentent pas de difficultés

d'incorporation puisqu'elles sont par hypothèse variables en fonction de la quantité produite, les

charges fixes en revanche sont engagées pour un niveau déterminé de production. Aussi, la juste

part des frais fixes incorporables au coût de production est-elle déterminée en cas de sous-

activité par la méthode de l'imputation rationnelle selon la formule suivante :

Frais fixes incorporables = Σ Frais fixes x niveau d′activitereelle

Niveau d′activitenormale

b) Charges exclues du coût des stocks : Se trouvent exclus des coûts incorporables au coût

historique des produits et des stocks : les frais fixes de production correspondant à la sous-

activité ; le coût du gaspillage : valeur des matières et produits anormalement gaspillés, main-

d'œuvre et autres dépenses perdues qui ne sont pas encourues pour amener les stocks à l'endroit

et dans l'état où ils se trouvent ; les frais commerciaux qui sont toujours exclus du coût de

production ; les frais généraux administratifs en raison du fait qu'ils ne contribuent pas

directement à mettre les stocks à l'endroit et dans l'état où ils se trouvent.

(3) Formules d'évaluation des stocks dans le cadre de la convention du coût historique :

Trois principales formules permettent de calculer le coût unitaire des stocks dans le cadre de la

convention du coût historique :

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- Le coût individuel ;

- Le coût moyen pondéré = Σ des valeurs

Σ des quantites

- Le premier entré, premier sorti, (en anglais : first in, first out ou FIFO).

(4) Composantes du coût des immobilisations

Sont inclus dans le coût d'une immobilisation : le prix d'achat ; les droits et taxes supportés et

non récupérables ; les frais directs (tels que les commissions payées, les frais d'acte, les

honoraires, les frais de livraison et de manutention initiaux et les frais d'installation,...).

Pour les immeubles, sont inclus au coût d'acquisition, les frais directs suivants : les honoraires

d'architectes et ingénieurs ; les frais de démolition et de viabilisation ; les frais de préparation du

site,...

(5) Incorporation des charges d'emprunt

En principe, les charges financières d'emprunt sont comptabilisées en charges de l'exercice au

cours duquel elles sont encourues. Exceptionnellement, elles peuvent être incorporées au coût

d'acquisition d'une immobilisation qualifiante et au coût des stocks qualifiants.

a) Immobilisations :

i) Capitalisation des charges d'emprunt dans le coût d'acquisition d'une immobilisation

Les charges financières sont prises en compte dans le coût de revient d'une immobilisation

lorsque la réalisation de cette immobilisation exige une longue période de préparation avant de

pouvoir être utilisée et que ces charges d'emprunt satisfont aux trois autres conditions suivantes :

1) il est probable qu'elles donneront lieu à des avantages économiques futurs pour l'entreprise

c'est-à- dire qu'elles sont recouvrables, et

2) leur coût peut être évalué de façon fiable, et

3) elles correspondent à des charges financières qui auraient pu être évitées si les dépenses

relatives à la réalisation de l'immobilisation n'avaient pas été faites (charges évitables). A titre

d'exemples d'immobilisations qualifiantes justifiant la capitalisation des charges financières, il

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est possible de citer : - les installations complexes de fabrication, - les installations de production

d'énergie, - les constructions d'immeubles,... ii) Immobilisations exclues de la possibilité de

capitalisation des charges d'emprunt Les immobilisations qui ne nécessitent pas une longue

période de préparation et celles qui sont prêtes à être utilisées au moment de leur acquisition ne

peuvent pas donner lieu à immobilisation des charges d'emprunt.

b) Stocks

i) Capitalisation des charges d'emprunt dans le coût des stocks

Les frais financiers sont incorporables dans le coût d'acquisition ou dans le coût de production

des stocks lorsque ces frais sont liés à des emprunts ayant financé des cycles

d'approvisionnement, de stockage ou de production supérieurs à 12 mois, lorsque ces charges

d'emprunt satisfont aux trois conditions suivantes :

1) il est probable qu'elles donneront lieu à des avantages économiques futurs pour l'entreprise,

c'est-à-dire qu'elles sont recouvrables, et

2) leur coût peut être évalué de façon fiable, et

3) elles correspondent à des charges financières qui auraient pu être évitées si les dépenses

relatives à la production de ces stocks n'avaient pas été faites (charges évitables).

ii) Stocks exclus de la possibilité de capitalisation des charges d'emprunt Les stocks qui sont

fabriqués de façon routinière ainsi que les produits fabriqués en larges quantités de façon

répétitive ne peuvent pas donner lieu à capitalisation des charges d'emprunt.

(6) Titres de participation et titres de placement

Contrairement aux immobilisations et aux stocks, le coût historique des titres de participation et

le coût historique des titres de placement exclut les frais d'acquisition tels que les commissions

d'intermédiaires, les honoraires, les droits et les frais de banque. Exceptionnellement, les

honoraires d'étude et de conseil engagés à l'occasion de l'acquisition de placements à long terme

peuvent être inclus dans le coût d'acquisition de ces placements à long terme. Par dérogation à la

convention du coût historique, les titres de placement à court terme qui sont cotés en bourse et

qui sont très liquides sont convertis à la valeur du marché à la clôture de l'exercice selon le cours

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boursier du dernier mois de l'exercice, les plus-values ou moins-values dégagées sont portés en

produits ou charges financières.

(7) Créances et dettes courantes en monnaies étrangères

Les biens acquis ou vendus en devises étrangères ainsi que les dettes et créances correspondantes

sont comptabilisés au cours de change du jour de la date de l'opération. Par dérogation à la

convention du coût historique, les créances et dettes courantes non réglées à la date de clôture

sont converties selon le taux de change à la date de clôture. La différence entre le cours

historique et le cours de clôture constitue une charge ou un produit financier. Néanmoins, cette

règle d'évaluation comptable n'est pas fiscalement admise.

§ 3. Dérogations à la convention du coût historique

Le modèle comptable actuel, dit modèle des coûts historiques récupérables, est basé sur la

convention du coût historique combinée avec la convention de prudence. A l'inventaire, si le coût

historique est inférieur à l'une des notions de valeur d'inventaire (qui ne sont que des approches

de la valeur actuelle), on retient le coût historique. Au contraire, si l'une des notions de valeur

d'inventaire est inférieure au coût historique, on retient ladite valeur d'inventaire. Ce modèle

accepte de plus en plus de dérogations. Au nombre des dérogations consacrées par les normes

tunisiennes, on peut citer : - les titres de placement cotés en bourse pour lesquels il y a un marché

très liquide qui sont convertis à la date de clôture au cours moyen de bourse du dernier mois de

l'exercice avec prise en compte aussi bien des moins-values que des plus-values, - les créances et

dettes en devises étrangères qui sont converties au cours de change à la date de clôture. Pour

l'application de la convention du coût d'origine aux immobilisations reçues gratuitement, le cadre

conceptuel précise (§ 41) que «leur coût est défini comme étant la somme d'argent qu'il aurait

fallu dépenser si la transaction avait été conclue autrement». Elles sont par conséquent prises en

compte à la valeur vénale qui constitue leur valeur d'origine.

§ 4. Critique de la convention du coût historique

La convention du coût historique est l'objet de critiques virulentes. Bien qu'elle reste la source

principale de génération des règles d'évaluation comptable, la convention du coût historique est

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l'objet de dérogations de plus en plus nombreuses qui mènent progressivement à un nouveau

modèle comptable : le modèle de présentation à la valeur du marché ou juste valeur (Fair value).

1.4.5. La convention de réalisation du revenu

§ 1. Définition de la convention de réalisation

La convention de réalisation du revenu permet de déterminer le fait générateur de la prise en

compte du revenu et sa présentation dans les états financiers. En règle générale, le revenu doit

être constaté lors de sa réalisation. Le critère permettant de déterminer la date de réalisation du

revenu diffère selon qu'il s'agit de ventes ou de prestations.

On distingue 4 critères de fait générateur déterminant la date de prise en compte du revenu : 1)

Une réalisation du revenu au moment de la vente ; 2) Une réalisation du revenu lors du

recouvrement des ventes ; 3) Une réalisation du revenu à la fin du processus de fabrication ; 4)

Une réalisation du revenu lors de l'exécution du contrat.

A. Ventes de produits

En règle générale, la date de la vente constitue un critère pertinent et objectif de prise en compte.

Néanmoins, dans certaines circonstances, lorsque la probabilité de recouvrement de la vente

devient nulle en raison de la nature du commerce ou de l'avènement d'une incertitude rendant le

recouvrement incertain, la prise en compte de la vente en revenu est reportée à la date de

l'encaissement effectif de la vente. Dans un sens contraire, la constatation du revenu pour

certains produits se fait avant la vente dès la réalisation de la production en raison du fait que le

prix et l'écoulement de produit sont exempts de toute incertitude. C'est le cas des produits

suivants : - Pétrole ; - Certains minerais tel que l'or ; - Produits agricoles dont le prix est garanti

par l'Etat. Dans ces cas, la vente constitue une partie négligeable des efforts de l'entreprise et le

recouvrement quasiment certain, le revenu est constaté en évaluant la production au prix de vente

moins les coûts du transport jusqu'à destination. Cette évaluation donne une mesure

suffisamment fiable des revenus de l'exercice sans que l'on ait à attendre jusqu'à la réalisation

effective de la vente pour constater le revenu.

B. Travaux et prestations

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Les travaux et prestations dont la réalisation s'étale sur plus d'un exercice sont pris en compte en

revenu en fonction du degré d'avancement sans qu'il n'ait besoin d'attendre l'achèvement du

contrat. Pour les autres services, les critères de prise en compte peuvent être : - La réalisation

effective du service ou de l'acte le plus important. - La répartition linéaire. - La durée temporelle.

- Ou tout autre critère permettant de mieux refléter le déroulement de l'exécution de la prestation.

§ 2. Règles générées par la convention de la constatation des revenus

Toutes les règles de prise en compte et de mesure développées par la NCT 3 traitant des revenus

sont une application de la convention de constatation des revenus combinée notamment avec la

convention de rattachement des charges aux produits et la convention de prudence.

A. Vente de marchandises et de produits fabriqués (NCT 3 § 9 à 13)

Les revenus provenant de la vente de marchandises et produits fabriqués doivent être

comptabilisés lorsque l'ensemble des conditions suivantes est satisfait : a. L'entreprise a transféré

à l'acheteur les principaux risques et avantages inhérents à la propriété ; b. Le montant des

revenus peut être mesuré de façon fiable ; c. Il est probable que des avantages futurs associés à

l'opération bénéficieront à l'entreprise ; et d. Les coûts encourus ou à encourir concernant

l'opération peuvent être mesurés de façon fiable.

B. Prestations de services (NCT 3 § 14 à 18)

Lorsque le résultat peut être estimé de façon fiable, les revenus découlant de la prestation de

services doivent être comptabilisés au fur et à mesure que les services sont rendus par référence

au degré d'avancement des opérations à la date d'arrêté des états financiers. Le résultat découlant

d'une prestation de services ne peut être estimé de façon fiable lorsque l'ensemble des conditions

suivantes sont remplies : a. le montant des revenus de la prestation de services peut être mesuré

d'une façon fiable ; b. il est probable que des avantages économiques futurs associés à l'opération

bénéficieront à l'entreprise ; c. le degré d'avancement de l'exécution de la prestation de services

peut être évalué de façon fiable ; d. les charges encourues pour la prestation de services et les

charges à encourir pour achever l'ensemble des services prévus peuvent être mesurés de façon

fiable. Lorsque le résultat d'une opération de prestations de services ne peut être estimé de façon

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fiable, les revenus correspondants à cette prestation ne doivent être constatés qu'à concurrence

des charges comptabilisées et jugées recouvrables.

1.4.6. Convention de rattachement des charges aux produits

§ 1. Définition

Cette convention, qui est le corollaire de la convention de l'indépendance des exercices, consiste

à établir une correspondance, directe ou indirecte, entre les produits et les charges de l'entreprise.

Lorsque des revenus sont comptabilisés au cours d'un exercice, toutes les charges ayant concouru

à la réalisation de ces revenus doivent être déterminées et rattachées à ce même exercice.

§ 2. Règles générées par la convention de rattachement des charges aux produits

La finalité de l'entreprise est de créer plus de richesses qu'elle n'en consomme. Une dépense n'est

donc engagée que parce qu'elle est jugée nécessaire ou utile à la réalisation de cet objectif. Les

dépenses constituent dès lors des coûts qui sont normalement appelés à contribuer directement

ou indirectement à engendrer des recettes au moins équivalentes, le surplus dégagé constituant le

profit. Un coût répondant à ce critère est dit recouvrable. En considérant une tranche de la vie de

l'entreprise, dite période comptable, ainsi un exercice, les dépenses viennent, selon le cas,

affecter le résultat de l'exercice - ce sont des charges - ou celui d'exercices ultérieurs : elles sont

alors présentées parmi les actifs à la clôture de l'exercice.

A. Distinction entre actifs et charges (1)

Les Actifs

Le cadre conceptuel définit un actif comme étant une ressource économique utile à l'activité

contrôlée par l'entreprise provenant d'événements ou de transactions passées et dont on attend

des avantages économiques futurs au profit de l'entreprise. L'avantage économique futur

représenté par un actif est le potentiel qu'a cet actif de contribuer directement ou indirectement à

des flux de liquidités au bénéfice de l'entreprise. Le potentiel peut être un potentiel de production

qui fait partie des activités opérationnelles de l'entreprise. Il peut également prendre la forme

d'une possibilité de conversion en liquidités ou d'une capacité à réduire les sorties de fonds, par

exemple, lorsqu'un processus de production différent réduit les coûts de production. Cet avantage

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économique futur doit présenter une certitude suffisante soit parce qu'il peut être apprécié

directement, soit parce qu'un coût, engagé au profit de l'activité à venir, est présumé recouvrable

tant que n'est pas intervenue, depuis son engagement, une circonstance mettant en cause sa

recouvrabilité.

(2) Les Charges

Dans le cadre du modèle comptable traditionnel dit des coûts recouvrables, la vocation de

l'entreprise à la réalisation de profits, qui implique que tout coût doit normalement être

recouvrable, conduit à poser les deux principes suivants : - le résultat des exercices futurs ne doit

pas être affecté par des coûts connus résultant de décisions ou d'événements antérieurs à la

clôture de l'exercice et jugés non recouvrables au-delà dudit exercice ; - les exercices futurs

doivent prendre leur part des coûts résultant de décisions ou d'événements antérieurs à la clôture

de l'exercice, mais recouvrables en tout ou en partie au-delà de l'exercice. Une charge peut donc

être définie comme : - une dépense "engagée ou subie" c'est-à-dire exposée dans le cadre d'un

processus de création de richesses, - et qui n'a pas ou n'a plus, à la clôture de l'exercice, la faculté

d'engendrer des avantages économiques futurs suffisamment sûrs (Richesses).

B. La notion de dépense exposée

D'une façon générale, une dépense engagée est à considérer comme exposée à compter du

moment où il apparaît qu'elle a amputé ou amputera la trésorerie de l'entreprise. Si la dépense est

subie, elle est à considérer comme exposée lorsque survient son fait générateur. Si une dépense

est à considérer comme exposée, il en est de même pour les dépenses qui en sont l'accessoire.

Ainsi, lorsqu'un exercice prend en compte la rémunération d'un salarié, il convient de rattacher à

l'exercice l'ensemble des coûts liés à cette rémunération (primes, treizième mois, congés payés,

charges fiscales et sociales, etc.). Sont également assimilables à des dépenses exposées les

détériorations de perspectives de recettes qui avaient été antérieurement prises en compte. On

peut citer, par exemple, le cas d'une créance sur un client qui devient insolvable. Ces dépenses

imprévues ou ces perspectives de "non-recette" doivent être prises en considération dès qu'elles

se manifestent.

C. Correspondance directe et indirecte entre les charges et les produits

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43

Il y a correspondance directe lorsqu'il existe une relation de cause à effet entre les produits et les

charges. Dans ce cas, la règle consiste à rapprocher les efforts (les charges) de l'entreprise de ses

réalisations (les produits) chaque fois qu'il est possible et raisonnable de le faire. En revanche,

lorsqu'il n'existe pas de liaison directe, on doit élaborer une méthode de répartition logique et

systématique qui permet d'établir un rapprochement raisonnable des charges aux produits. Le

coût d'une immobilisation par exemple est rapporté en charges par le biais de l'amortissement qui

est défini comme étant la répartition systématique du montant amortissable d'une immobilisation

sur sa durée d'utilisation estimée. La méthode d'amortissement est systématique en ce sens,

qu'une fois choisie, le calcul de la dotation aux amortissements devient un processus purement

mécanique d'application d'une formule arithmétique. La méthode d'amortissement est logique

lorsqu'elle réalise un bon rapprochement entre les coûts d'utilisation d'une immobilisation et les

produits qu'elle génère. Certains coûts qui, bien que nécessaires à engager au cours de chaque

exercice, ne peuvent être rapprochés précisément avec aucun produit ou qui ne procurent en soi

aucun avantage économique direct sont rattachés à l'exercice au cours duquel ils sont engagés :

frais d'administration, etc. D'autres coûts sont de part leur nature en relation avec les produits de

l'exercice, même si on peut les rapprocher directement d'un produit particulier, tels les frais de

publicité. Ces coûts sont, sauf rares exceptions dûment justifiées, comptabilisés en charges de

l'exercice. Les coûts pris en charges de l'exercice au cours duquel ils sont engagés de façon

systématique sont dits "coûts de l'exercice". Ils sont comptabilisés systématiquement en charges

de l'exercice en raison du fait : - qu'ils n'ont pas de relation directe avec un produit déterminé, ou

- qu'on ne peut démontrer de façon raisonnable qu'ils donneront lieu à des avantages

économiques futurs, ou - qu'on ne peut mesurer de façon fiable la quote-part du coût qui devrait

être reportée, ou - que le fait de répartir ces coûts entre plusieurs exercices n'est d'aucune utilité.

En revanche, il arrive qu'une dépense puisse être considérée comme ayant une incidence sur les

revenus de plusieurs exercices ultérieurs. Dans ce cas, il est possible de la porter à l'actif.

L'impact bénéfique sur les résultats futurs peut être mesuré soit en termes d'économie de coût,

soit en termes d'accroissement du rendement des activités de l'entreprise.

1.4.7. Convention de l'objectivité

§ 1. Définition de la convention de l'objectivité

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44

Les transactions et événements pris en compte en comptabilité et divulgués dans les états

financiers doivent être justifiés par des preuves. Quand des documents probants concernant ces

transactions n'existent pas, ou ne peuvent pas exister, les bases d'estimations retenues doivent

être fournies pour permettre la vérification et l'appréciation des méthodes préconisées. Dans ce

cas, il convient de produire les éléments facilitant la conviction et par conséquent l'évaluation

objective des faits.

§ 2. Mise en œuvre de la convention de l'objectivité

Ce principe vise à assurer l'objectivité des enregistrements comptables et par conséquent leur

vérifiabilité. Pour être objective, une donnée doit être impersonnelle et vérifiable c'est-à-dire

élaborée dans les règles de l'art et libérée de toute influence. Le principe d'objectivité est mis en

œuvre par la qualité des contrôles internes et le mode de justification des données comptables.

Ainsi :

- Une donnée est présumée objective lorsqu'elle est appuyée sur une pièce justificative ayant une

forte force probante.

- Ou à défaut, elle résulte d'un consensus d'experts.

- Ou à défaut, elle résulte de procédures ou de règles communiquées et décrites fidèlement aux

utilisateurs de l'information comptable.

1.4.8. Convention de la permanence des méthodes

§ 1. Définition de la convention de permanence

La convention de la permanence des méthodes exige que les mêmes méthodes de prise en

compte, de mesure et de présentation soient utilisées par l'entreprise d'une période à l'autre.

L'application de cette convention permet la comparaison dans le temps de l'information

comptable et favorise les prédictions financières. La permanence des méthodes ne justifie pas,

cependant, une rigidité nuisible à l'image fidèle que doivent refléter les états financiers. Tout

changement significatif devra faire l'objet d'un traitement et d'une information appropriés. La

convention de permanence améliore l'utilité des états financiers puisqu'elle fiabilise la mesure du

Page 45: GESTION DES RESSOURCES FINANCIERES ET ......Description de cours ou Justification La disponibilité de ressources financières adéquates peut être un pré-requis pour faire de nombreuses

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pouvoir de gain et par là même améliore les aptitudes de prédiction et de vérification des

prédictions antérieures de ce pouvoir de gain.

§ 2. Règles générées par la convention de permanence

On distingue entre trois types de méthodes comptables :

- Les méthodes d'évaluation qui ont une incidence sur la mesure des résultats.

- Les méthodes de présentation qui n'ont aucune incidence sur les résultats mais qui peuvent

affecter l'appréciation de la situation financière ou de la structure des résultats.

- Les méthodes d'information.

Les changements de méthodes de présentation et d'information n'entraînent aucun traitement

comptable particulier. Néanmoins, les données comparatives doivent être retraitées pro-forma

(extracomptablement pour assurer la comparabilité des chiffres à présenter selon les nouvelles

méthodes de présentation ou d'information). En revanche, les changements de méthodes

d'évaluation suivent un régime comptable particulier.

A. Circonstances des changements de méthodes

Un changement de méthode comptable doit être opéré dans l'une des deux circonstances

suivantes : lorsqu'il est rendu obligatoire par une nouvelle norme. Dans ce cas, le changement est

réalisé conformément aux dispositions transitoires spécifiées par la nouvelle norme. Quand une

nouvelle méthode conduit à une présentation plus fidèle des opérations améliorant la pertinence

ou la fiabilité des états financiers. Ainsi, le changement de méthode va consister à substituer à

l'ancienne méthode appliquée par l'entreprise une nouvelle méthode différente de l'ancienne pour

préparer les états financiers.

B. Impact du changement de méthodes sur les états financiers des années antérieures, actuelles et

futures ?

Un changement de méthodes "d'évaluation" peut suivre deux modalités distinctes d'application :

il peut être rétrospectif, comme il peut être prospectif, selon le cas.

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46

(1) Application rétrospective d'une nouvelle méthode : Cette application conduit à appliquer la

nouvelle méthode aux éléments comptables concernés comme si la nouvelle méthode avait été

appliquée dès l'origine. Lorsqu'il est significatif, l'écart cumulatif qui se dégage de l'application

rétroactive de la nouvelle méthode par rapport à l'ancienne méthode à la date d'ouverture de

l'exercice est comptabilisé en net d'impôt en ajustement des capitaux propres d'ouverture de

l'exercice au cours duquel la modification est introduite. Dans ce cas, l'ajustement correspondant

à la correction des éléments comptables subséquent au changement de méthode à la date

d'ouverture de l'exercice au cours duquel la modification est introduite n'est pas pris en compte

dans l'état de résultat de l'exercice, il vient en modification de la situation des capitaux propres

d'ouverture de l'exercice "compte 128 Modifications comptables affectant les résultats reportés".

L'application rétrospective constitue la règle. Néanmoins, les dispositions transitoires d'une

nouvelle norme peuvent prévoir son application prospective. De même, lorsqu'il se révèle

impossible de déterminer de façon fiable l'ajustement des éléments comptables antérieurs à la

date d'ouverture de l'exercice, la nouvelle méthode est appliquée de façon prospective.

(2) Application prospective d'une nouvelle méthode : L'application prospective d'une nouvelle

méthode signifie que la nouvelle méthode ne sera appliquée qu'aux opérations et événements se

produisant à partir de l'exercice au cours duquel la nouvelle méthode est introduite. Aucun

redressement de l'effet cumulatif sur les éléments antérieurs à l'exercice d'introduction de la

nouvelle méthode n'est opéré. Un changement de méthode est appliqué de façon prospective dans

deux situations : Lorsque l'application prospective est préconisée par les dispositions transitoires

de la nouvelle norme, lorsqu'il s'avère que la correction des capitaux propres d'ouverture ne

peuvent être déterminée de façon fiable. Dans ce cas, une information sur le fait qu'il a été

impossible de retraiter les capitaux propres d'ouverture doit être donnée en note aux états

financiers. A titre d'exemple de changement de méthodes, on peut citer le changement de

formules d'évaluation des stocks : Passage de la formule du coût moyen pondéré à la formule du

FIFO.

1.4.9. Convention de l'information complète

§1. Définition de la convention de l'information complète

Page 47: GESTION DES RESSOURCES FINANCIERES ET ......Description de cours ou Justification La disponibilité de ressources financières adéquates peut être un pré-requis pour faire de nombreuses

47

Cette convention établit que les états financiers doivent fournir toutes les informations

nécessaires pour ne pas induire en erreur les lecteurs. Elle exige, pour éviter toute ambiguïté dans

l'interprétation de l'information financière, que les états financiers comportent des notes et des

tableaux explicatifs révélant toute information pertinente et attirant l'attention sur les événements

ou les traitements de l'information qui ont un impact significatif sur l'évolution des résultats

futurs et la situation de l'entreprise.

§ 2. Règles de mise en œuvre de la convention de l'information complète

Quand une information pertinente pour les utilisateurs dans le processus de prise de décisions

présentée dans le bilan, l'état des résultats ou l'état de flux de trésorerie fournit une image

incomplète de la situation financière, de la performance ou de la conduite financière de

l'entreprise, l'information nécessaire pour compléter cette image est fournie en notes aux états

financiers. Néanmoins, un traitement erroné d'un poste des états financiers ne peut être considéré

comme étant rectifié par une mention du traitement correct dans une note aux états financiers.

1.4.10. La convention de prudence

§ 1. Définition de la convention de prudence

Aux termes du § 47 du cadre conceptuel, des incertitudes entourent inévitablement un grand

nombre d'événements et de circonstances. Ces incertitudes sont prises en considération par

l'exercice de la prudence dans la préparation des états financiers. La prudence est la prise en

compte d'un certain degré de précaution dans l'exercice des jugements nécessaires pour préparer

les estimations dans des conditions d'incertitudes, pour faire en sorte que les actifs ou les revenus

ne soient pas surévalués et que les passifs ou les charges ne soient pas sous-évalués. Cependant,

l'application de cette convention ne doit pas engendrer la création de réserves occultes ou de

provisions excessives, la sous évaluation délibérée des actifs ou des revenus ou la surévaluation

délibérée des passifs ou des charges.

§ 2. Règles générées par la convention de prudence

La prudence caractérise l'attitude du préparateur des états financiers bien qu'elle vise de protéger

l'utilisateur. Elle se trouve à l'origine d'une règle générale qui consiste à comparer le coût

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48

historique des différents postes avec sa valeur de réalisation nette et toute autre valeur

d'inventaire selon le cas et à déprécier le poste à sa valeur de réalisation nette ou à l'autre valeur

d'inventaire lorsqu'elle est inférieure à sa valeur nette comptable. En revanche, et sauf

exceptions, les plus-values potentielles ne sont prises en compte en résultat que lors de leur

réalisation. L'application de cette règle générale génère les méthodes applicables aux différents

postes des états financiers.

A. Les revenus

- Lorsque la recouvrabilité d'une vente est compromise avant sa prise en compte en revenu, le

produit n'est constaté que lorsque l'incertitude aura été levée.

- Lorsque le résultat d'une prestation de services ne peut être estimé de façon fiable et qu'il n'est

pas probable que les charges encourues seront récupérées, les revenus ne sont pas constatés en

produits alors que les coûts encourus sont inscrits en charges.

- Si une incertitude relative au recouvrement des contreparties au titre de vente de marchandises

et produits fabriqués, de prestation de services ou d'utilisation des ressources de l'entreprise par

des tiers prend naissance après la constatation des revenus, on déprécie l'actif pour en tenir

compte.

- Lorsque des intérêts comptabilisés en produits n'ont pas été encaissés à leur échéance, le

recouvrement des intérêts futurs n'est plus censé être raisonnablement certain. De ce fait, les

intérêts déjà constatés mais non encaissés font l'objet d'une dépréciation et les intérêts futurs ne

sont plus constatés en produits.

B. Les stocks

Les stocks doivent être évalués au coût historique ou à la valeur de réalisation nette si elle est

inférieure. La valeur de réalisation nette correspond au prix de vente estimé réalisable dans des

conditions normales de vente, diminué des coûts estimés nécessaires pour achever le bien et

réaliser la vente.

C. Immobilisations corporelles

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Postérieurement à sa constatation initiale à l'actif, une immobilisation corporelle doit être

comptabilisée à son coût diminué de l'amortissement, à moins que des circonstances ou

événements particuliers fassent que la valeur comptable nette n'est plus recouvrable auquel cas il

y a lieu de ramener la valeur de l'actif à sa valeur recouvrable.

D. Immobilisations incorporelles

Le solde non amorti d'une immobilisation incorporelle doit être examiné à l'inventaire pour

s'assurer que la valeur recouvrable n'est pas inférieure à la valeur comptable nette. Lorsqu'une

telle baisse intervient, la valeur comptable nette est ramenée à la valeur récupérable.

E. Les titres de participation et les titres de placement immobilisés

A la date de clôture, il est procédé à l'évaluation des placements à long terme à leur valeur

d'usage. Les moins-values par rapport au coût historique font l'objet de provision pour

dépréciation. Les plus values par rapport au coût ne sont pas constatées.

F. Les titres de placement non liquides

Pour les titres non cotés et les titres cotés qui ne sont pas très liquides, le coût historique est

comparé à l'inventaire à la juste valeur : les moins-values par rapport au coût font l'objet de

provisions et les plus-values ne sont pas constatées.

1.4.11. Convention de l'importance relative

§ 1. Définition de la convention de l'importance relative

La philosophie utilitaire de la comptabilité fait que le comportement comptable est toujours

guidée par l'importance significative de l'élément traité. Aux termes du § 48 du cadre conceptuel,

les états financiers doivent révéler tous les éléments dont l'importance peut affecter les

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appréciations ou les décisions. La production de l'information financière doit être guidée par la

convention de l'importance relative pour le classement et la présentation des éléments traités par

la comptabilité financière. Un fait ou un élément est significatif, si en tenant compte des

circonstances, sa nature ou son montant est tels que le fait de le mentionner dans les états

financiers, ou la manière de le traiter dans les comptes est susceptible d'influencer le jugement ou

les décisions prises sur la base des données comptables.

§ 2. Mise en œuvre de la convention de l'importance relative

La convention de l'importance significative guidera le préparateur des états financiers dans les

travaux de regroupement des comptes au bilan, à l'état de résultat et à l'état de flux de trésorerie.

Elle guidera aussi le choix des notes à présenter. Quant à l'incidence de la convention sur les

travaux d'évaluation, elle permet notamment de s'abstenir de toute recherche de précision

complémentaire dès lors que la précision marginale des évaluations et calculs n'est plus de nature

à améliorer de façon significative la fiabilité des comptes.

1.4.12. Convention de la prééminence du fond sur la forme ou de la réalité économique sur

l'apparence juridique

§ 1. Définition de la convention de la prééminence du fond sur la forme

La substance des opérations et autres événements n'est pas toujours cohérente avec ce qui ressort

du montage juridique apparent. Pour que l'information représente d'une manière fiable les

transactions et autres événements qu'elle vise à représenter, il est nécessaire qu'ils soient

enregistrés et présentés en accord avec leur substance et la réalité économique et non pas

seulement selon leur forme juridique.

§ 2. Règles générées par la convention de la prééminence du fond sur la forme

Au nombre des règles générées par la convention de la prééminence de la réalité économique, on

peut énumérer :

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1- La comptabilisation de la mourabaha : La mourabaha est une vente dans laquelle le vendeur

s'engage à racheter la marchandise à une date ultérieure. Il ne s'agit en fait ni d'achat, ni de vente

mais d'une pure opération de financement et la différence entre le prix de vente et le prix de

rachat constitue une charge financière pour l'emprunteur et un produit pour le prêteur.

2- La comptabilisation d'une immobilisation prise en leasing : Le leasing est en apparence un

contrat de location alors qu'il est en réalité un contrat de financement. Pris ainsi, une

immobilisation prise en leasing est portée en immobilisation bien qu'elle ne soit pas encore la

propriété de l'entreprise, ce qui est conforme à la définition donnée de l'actif par le cadre

conceptuel.

CHAPITRE 2. COMPRENDRE LES ETATS FINANCIERS DE BASE

2.1. Introduction

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Les états financiers sont une représentation financière structurée des événements affectant

une entreprise, et des transactions réalisées par celle-ci. Leur objectif est de fournir des

informations sur la situation financière, la performance, et les flux de trésorerie d'une entreprise,

ces informations étant utiles à une gamme variée d'utilisateurs lors de leur prise de décisions

économiques. Les états financiers servent ainsi à comparer dans le temps la performance d'une

entreprise par rapport à ses performances passées, mais aussi par rapport à d'autres entreprises.

Les états financiers et l’information comptable ne sont pas définis de la même façon dans le

référentiel français et dans le référentiel international (IFRS). En IFRS, les états financiers

comprennent désormais (IAS 1 article 10):

1. le Bilan, ou État de situation financière,

2. le Compte de résultat, ou État du résultat global

3. l'État des variations de capitaux propres

4. le Tableau de flux de trésorerie (IAS 7, optionnel en France)

5. les Annexes à ces états financiers

Les Annexes sont ainsi partie intégrante des états financiers. Elles contiennent un résumé des

principales méthodes comptables, certaines autres informations explicatives, ainsi que « tout

autre document utile à la compréhension des comptes ». Ces documents forment un tout

indissociable. Pour être utiles et valides, les informations comptables qu'ils contiennent doivent

être:

« intelligibles » : son lecteur doit pouvoir se forger une opinion sur l’activité de l’entreprise à

la simple lecture des informations comptables

« pertinentes » : les informations doivent permettre au lecteur de prendre des décisions

économiques appropriées sur le futur de l’entreprise

« d’une importance relative » : une information comptable ne doit être divulguée que si et

seulement si elle apporte des éléments utiles à la prise de décision. Ce seuil de signification

(langage usuel des auditeurs financiers) dépend du jugement du professionnel. Par exemple,

une baisse infime de la valeur d'un actif de l'entreprise ne doit pas forcément être reportée.

L'information doit enfin être « fiable », utilisée sans risque d’erreur. La fiabilité repose sur

quatre principes fondamentaux :

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53

la neutralité,

l’apparence juridique,

la prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique et

le respect de l’image fidèle.

Bien que la réglementation diffère de pays en pays, les états financiers d'entreprises cotées

doivent généralement être audités et approuvés par des auditeurs indépendants.

2.2. Objet des états financiers

Les états financiers sont une représentation structurée de la situation financière et des opérations

réalisées par une entité. L'objectif des états financiers à usage général est de fournir des

informations sur la situation financière, la performance financière et les flux de trésorerie de

l'entité qui soient utiles à un large éventail d'utilisateurs pour la prise et l’évaluation des décisions

en matière d’affectation de ressources. En particulier, les objectifs des états financiers à usage

général dans le secteur public doivent consister à fournir des informations en vue de la prise de

décision et à faire la preuve de la manière dont l’entité s’acquitte de son mandat relatif aux

ressources qui lui sont confiées en: (a) fournissant des informations sur les sources, la répartition

et l’utilisation des ressources financières; (b) fournissant des informations sur la manière dont

l’entité a financé ses activités et a fait face à ses besoins de trésorerie; (c) fournissant des

informations utiles pour l’évaluation de la capacité de l’entité à financer ses activités et à honorer

ses passifs et ses engagements; (d) fournissant des informations sur la situation financière de

l’entité et sur son évolution; et en (e) fournissant des informations globales utiles pour

l’évaluation de la performance de l’entité en termes de coût du service, d’efficacité et de

réalisations.

Les états financiers à usage général peuvent également jouer un rôle prédictif ou prospectif, en

fournissant des informations utiles pour prédire le niveau de ressources requis pour une

exploitation continue, les ressources que celle–ci peut générer, ainsi que les risques et

incertitudes associés. L’information financière peut également fournir à l’utilisateur des

informations: (a) indiquant si les ressources ont été obtenues et utilisées conformément au budget

légalement adopté, et (b) indiquant si des ressources ont été obtenues et utilisées conformément

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aux dispositions légales et contractuelles, notamment en ce qui concerne les limites financières

établies par les autorités législatives appropriées.

Pour satisfaire à ces objectifs, les états financiers fournissent des informations sur: (a) les actifs;

(b) les passifs; (c) l’actif net/situation nette; (d) les produits; (e) les charges; et (f) les flux de

trésorerie.

2.3. Composantes des états financiers

Un jeu complet d'états financiers comprend les composantes suivantes: (a) un état de la situation

financière; (b) un état de la performance financière; (c) un état des variations de l’actif

net/situation nette; (d) un tableau des flux de trésorerie; et (e) les méthodes comptables et les

notes aux états financiers. L’état de la situation financière peut également porter le nom de bilan

ou d’état de l’actif et du passif. L’état de la performance financière pourra également être appelé

état des produits et charges, compte de résultat, compte d’exploitation, ou compte des profits et

des pertes. Les notes aux états financiers peuvent comprendre des éléments dénommés “ tableaux

“ dans certaines juridictions. Les états financiers présentent aux utilisateurs les ressources et les

obligations d’une entité à la date de reporting et les flux de ressources entre dates de reporting.

Ces informations sont utiles pour les utilisateurs qui évaluent la capacité d’une entité à

poursuivre la fourniture de biens et de services à un certain niveau, ainsi que le niveau des

ressources susceptible de devoir être fourni à cette entité à l’avenir pour lui permettre de

continuer à faire face à ses obligations de prestation de services.

2.4. Identification des états financiers

Les états financiers doivent être clairement identifiés et doivent se distinguer des autres

informations figurant dans le même document publié. Les Normes comptables internationales du

secteur public s'appliquent uniquement aux états financiers; elles ne s'appliquent pas aux autres

informations présentées dans le rapport annuel ou dans un autre document. Il est donc important

que les utilisateurs soient en mesure d’isoler les informations établies à l'aide des Normes

comptables internationales du secteur public des autres informations pouvant être utiles aux

utilisateurs mais ne faisant pas l'objet de normes.

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Chacune des composantes des états financiers doit être clairement identifiée. En outre, les

informations énumérées ci–après doivent être mises en évidence et répétées si cela est nécessaire

à une bonne compréhension des informations présentées: (a) le nom ou tout autre mode

d'identification de l'entité présentant les états financiers; (b) le fait que les états financiers

concernent l'entité individuelle ou l’entité économique; (c) la date de reporting ou l’exercice

couvert par les états financiers, selon ce qui est le plus approprié pour la composante en question

des états financiers; (d) la monnaie de présentation; et (e) le niveau d’arrondi retenu pour la

présentation des chiffres dans les états financiers.

Les états financiers sont souvent rendus plus compréhensibles par une présentation de

l'information en milliers ou en millions d'unités de la monnaie de présentation. Cela est

acceptable dans la mesure où le niveau d’arrondi est indiqué et où il n'y a pas perte

d'informations pertinentes.

CHAPITRE 3. COMPTABILISATION DE TRESORERIE ET OPERATIONS DE

TRESORERIE

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La comptabilité de trésorerie repose sur le principe suivant : on enregistre en comptabilité

l’ensemble des encaissements et des décaissements. Ce mode de comptabilité est donc

relativement simple mais ne peut pas être utilisé par toutes les entreprises.

3.1. Les entreprises pouvant utiliser la comptabilité de trésorerie

Les entreprises qui peuvent utiliser une comptabilité de trésorerie sont :

celles qui relèvent des BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux) et qui ne dépassent pas les

seuils suivants : 783 000 euros de chiffre d’affaires hors taxes par an pour les activités de

négoce et 236 000 euros par an pour les activités de services,

celles qui relèvent des BNC (Bénéfices Non Commerciaux).

3.2. Fonctionnement de la comptabilité de trésorerie

La comptabilité de trésorerie permet d’enregistrer la comptabilité en se basant sur les flux de

trésorerie. Ainsi, les ventes seront comptabilisées à chaque règlement d’un client et les achats à

chaque règlement d’un fournisseur.

En pratique : les flux sont enregistrés dans les journaux comptables en suivant le relevé bancaire

et éventuellement le livre de caisse.

Conseil : concernant le rangement des pièces justificatives, une bonne solution consiste à

effectuer pour chaque mois le regroupement suivant : relevé bancaire + joindre ensuite

chronologiquement les factures d’achats, de ventes ou autres justificatifs.

Précision pour les entreprises relevant des BIC qui optent pour la comptabilité de trésorerie : A la

clôture de l’exercice, les entreprises doivent toutefois rattacher l’ensemble des créances non

encore encaissées et des dettes non encore payées.

En pratique : le bilan et le compte de résultat comprendra les mêmes montants, peu import que

l’entreprise utilise la comptabilité de trésorerie ou la comptabilité d’engagement.

3.3. L’intérêt de la comptabilité de trésorerie

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La comptabilité de trésorerie repose sur un fonctionnement très simple : il convient uniquement

d’enregistrer en cours d’année les encaissements et les décaissements en suivant son relevé

bancaire et éventuellement son livre de caisse. Le volume d’écritures à traiter est ainsi réduit et

permet de gagner du temps.

Remarque : cette solution permet généralement d’alléger les honoraires de votre expert-

comptable.

Pour les entreprises relevant des BIC, cela permet de ne comptabiliser que les encaissements et

décaissements en cours d’exercice, sans qu’il n’y ait de différences par rapport à la comptabilité

d’engagement sur les états financiers à la clôture de l’exercice, car les créances et les dettes sont

rattachées à ce moment là.

3.4. Les limites de la comptabilité de trésorerie

L’entreprise maîtrise moins bien le suivi des fournisseurs à payer et le suivi des règlements

clients car vous ne disposerez pas par exemple du grand livre des tiers non lettrés, qui permet

d’identifier ces éléments très facilement. Cela peut être problématique pour les entreprises qui

ont une activité déjà importante se traduisant par beaucoup de facturation et de comptes clients

ou fournisseurs différents. De plus, si des points intermédiaires sont effectués en cours d’année,

les chiffres de la période ne seront pas forcément très pertinents car ils se basent sur la trésorerie.

Exemple : vous venez de réaliser une vente importante à un client qui ne vous a pas payé mais

les achats liés à cette vente ont déjà été payés au fournisseur. Avec la comptabilité de trésorerie,

vous avez à cette date uniquement la trace de l’achat dans les comptes.

La comptabilité de trésorerie présente aussi une limite au niveau fiscal : les entreprises qui sont

en TVA calculée d’après les débits, donc très souvent à la date de facture, ne pourront pas se

baser sur la comptabilité, qui est-elle sur les encaissements et décaissements, pour procéder à

leur déclaration. Cette remarque comporte une seule exception : les entreprises qui relèvent des

BIC et qui procède à une déclaration annuelle de TVA car à la clôture de l’exercice, les créances

et les dettes sont constatées.

3.5. Les opérations de trésorerie

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Les premières opérations de trésorerie que nous pouvons aborder sont des opérations simples

de décaissement et d'encaissement réalisées soit par banque (chq, vir et prel) soit par caisse

(esp). Si les opérations concernant la banque sont souvent réalisées avec une contrepartie

(origine ou destination en classe 4 (clients ou fournisseurs par exemple), les opérations de

décaissement et d'encaissement par la caisse s'effectuent très régulièrement avec une

contrepartie (origine ou destination en classes 7 ou 6 (opérations réalisées au comptant pour un

faible montant).

3.5.1. La banque et la caisse et les virements internes

La banque et la caisse

Le compte 511 reçoit :

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• les coupons échus non encore présentés à l'encaissement

• les chèques à encaisser

• les effets remis à l'encaissement en attente de l'échéance

• les effets remis à l'escompte

Le compte 512 doit être subdivisé selon le nombre de comptes bancaires dont est titulaire

l'entreprise. Le compte 519 devra être subdivisé pour chaque type de financement. Pour la

présentation au bilan, les comptes bancaires créditeurs sont regroupés avec les concours

bancaires courants dans le poste emprunts et dettes auprès des établissements de crédit. De

nombreuses organisations comptables font abstraction du compte 511 valeurs à l'encaissement.

Pourtant, l'utilisation de ses subdivisions renforce le contrôle interne et facilite l'imputation

comptable... En effet, ils sont débités lors de la remise en banque au vu des bordereaux de

remise. Ils sont globalement crédités au vu des pièces de banque du montant global de la

remise. Leurs soldes indiquent les en-cours entre l'expédition par l'entreprise et la confirmation

de la réception par l'établissement bancaire. Des comptes distincts doivent être ouverts par

établissement.

Les virements internes

Les comptes de virements internes sont des comptes de passage utilisés pour la

comptabilisation pratique d'opérations au terme desquelles ils doivent se trouver soldés. Ces

comptes sont notamment destinés à permettre la centralisation sans risque de double emploi :

• des virements de fonds d'un compte de trésorerie (banque ou caisse) à un autre compte de

trésorerie (caisse ou banque)

• de toutes opérations devant faire l'objet d'un enregistrement dans plusieurs journaux

auxiliaires

3.5.2. Les principes d'enregistrement

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Le paiement d'une dette fournisseur d'exploitation

Le paiement d'une dette fournisseur d'immobilisation

L'envoi d'une traite à un fournisseur d'exploitation

L'envoi d'une traite à un fournisseur d'immobilisation

Le paiement de la traite

L'encaissement d'une créance client

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La réception d'une traite d'un client

La remise à l'encaissement de la traite

La remise à l'escompte de la traite

La réalisation de l'escompte

Le retrait d'espèces

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Le dépôt d'espèces

CHAPITRE 4. CONTROLE DE LA COMPTABILITE

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63

4.1. Introduction

La vérification de comptabilité est une des procédures du contrôle fiscal et s'analyse comme

l'examen sur place de la comptabilité (ou des documents qui en tiennent lieu) d'une entreprise.

Elle permet de contrôler l'exactitude et la sincérité des déclarations souscrites, et d'assurer

éventuellement les rehaussements nécessaires ou de prononcer les dégrèvements justifiés. En

2007, l’administration fiscale française a réalisé 52 292 opérations de contrôle fiscal externe, soit

7.04 milliards d'€ de droits nets et 3.49 milliards d'€ de pénalités. Le contrôle fiscal a pour but de

sanctionner les comportements le plus frauduleux, consolider le civisme fiscal et recouvrer avec

rapidité l'impôt éludé. Pour cela l'administration dispose d'un arsenal législatif important et

notamment pour effectuer des vérifications de comptabilité.

4.2. Le lieu

Extrait de l'article L.13 du livre des procédures fiscales : " Les agents de l'administration des

impôts vérifient sur place, en suivant les règles prévues par le présent livre, la comptabilité des

contribuables astreints à tenir et à présenter des documents comptables". Afin de faciliter le

dialogue entre le contribuable et le vérificateur, la loi prévoit que la vérification se déroule sur

place, dans l'entreprise. L'examen des documents doit se dérouler au siège ou au principal

établissement de l'entreprise vérifiée, lieu où la comptabilité doit être présentée. L'examen peut

se faire de façon exceptionnelle hors de l'entreprise, à la demande express du contribuable : soit

dans les locaux du conseil juridique ou de l'expert comptable, soit dans les locaux de

l'administration. La durée de la vérification sur place ne doit pas excéder trois mois pour les

entreprises qui réalisent un chiffre d'affaires inférieur à 760 000€ pour l'achat revente et 230

000€ pour les prestataires de services.

4.3. Modalités du contrôle

La vérification de comptabilité est précédée d'un envoi par l'administration d'un avis de

vérification au siège de l'entreprise3 ainsi que d'une charte des droits et obligations du

contribuable vérifié. L'avis annonce la vérification et les possibilités de se faire assister par un

conseil. Puis vient la première intervention qui est une première prise de contact avec le

contribuable. Le vérificateur visite l'établissement et prend connaissance de l'organisation

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comptable de l'entreprise. L'historique de l'entreprise, l'organigramme, les liens juridiques,

financiers et techniques sont discutés avec le dirigeant. Cette première visite permet de faire

connaissance et d'établir un dialogue pour que le déroulement des interventions futures soit

précisé. Les autres interventions sont plus techniques et s'attachent à vérifier l'ensemble des

documents comptables et juridiques de l'entreprise. Le débat oral et contradictoire est instauré

tout au long des interventions et le vérificateur doit informer de ses investigations et de ses

travaux. Il n'existe pas de nombre minimum ou maximum d'interventions mais généralement il

ne peut y avoir moins de 3 ou 4 interventions et le temps limite le nombre d'interventions. La

dernière intervention sur place constitue la date d'achèvement de la vérification. À cette occasion

le vérificateur doit informer le contribuable de la fin des interventions, exposer les points

litigieux et donner la date approximative de l'envoi de la proposition de rectification.

4.4. Suites des contrôles

Une fois la proposition de vérification reçue par le contribuable celui-ci a 30 jours pour faire ses

observations par écrit. Ce délai (depuis le 1er janvier 2008) peut être prorogé sur demande du

contribuable de 30 jours supplémentaires. L'administration a alors un délai de 60 jours (délai

depuis janvier 2008) pour faire une réponse aux observations du contribuable. Le défaut de

réponse du contribuable ou de l'administration vaut dans les deux cas acceptation. Le

contribuable peut une fois la réponse faite à ses observations par l'administration, formuler une

saisine de la commission de conciliation ou des impôts directs dans les 30 jours. Il peut aussi

saisir le supérieur hiérarchique du vérificateur.

4.5. Conséquences d'une vérification

Une fois la vérification faite et les recours épuisés la vérification est close pour l'administration

fiscale qui procède à la mise en recouvrement. Le contribuable peut, si un différend persiste

passer à une procédure de recours au Tribunal Administratif. La conclusion de la vérification

donne l'impossibilité de renouveler une vérification de comptabilité sur les mêmes périodes

contrôlées.

CHAPITRE 5. CLASSIFICATION ET EVALUATION DES ACTIFS

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5.1. Classification et évaluation

L'IASB a publié les dispositions de la norme IFRS 9 relatives à la classification et l'évaluation

des actifs financiers et des passifs financiers, respectivement en novembre 2009 (actifs

financiers) et en octobre 2010 (passifs financiers).

5.2. Actifs financiers

IAS 39 comprend différentes catégories de classification et différents modèles de dépréciation

qui y sont associés. Un bon nombre de problèmes d'application soulevés par IAS 39 est lié à la

classification et l'évaluation des actifs financiers. La classification détermine la manière dont les

actifs financiers sont comptabilisés dans les états financiers, et en particulier, la manière dont ils

sont évalués de façon continue. Les dispositions relatives à la classification et l'évaluation

constituent le fondement de la comptabilité des instruments financiers. Les dispositions relatives

à la dépréciation et à la comptabilité de couverture sont basées sur cette classification. IFRS 9

introduit une approche logique et unique de classification pour tous les actifs financiers, soit au

coût amorti soit à la juste valeur, y compris pour les actifs financiers qui comportent un dérivé.

Dans ce cas de figure, l'actif financier est classé dans son intégralité plutôt que d'être soumis à

des règles complexes de décomposition. L'approche est fondée sur des principes plutôt que sur

des règles comme dans IAS 39, jugées complexes et difficiles à appliquer. Deux critères doivent

être utilisés pour déterminer comment les actifs financiers doivent être classifiés et mesurés :

le business model de l'entité pour la gestion des actifs financiers, et

les caractéristiques des flux de trésorerie contractuels de l'actif financier.

Pour un actif financier dans le champ d'IFRS 9, il y a 3 types de modèles économiques :

L'objectif du modèle économique est uniquement de détenir des actifs financiers pour

encaisser des flux de trésorerie contractuels : l'actif financier est évalué au coût amorti.

L'objectif du modèle économique est à la fois de détenir des actifs financiers pour

encaisser des flux de trésorerie contractuels et de vendre des actifs financiers : l'actif

financier est évalué à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global. Ce

modèle économique a été ajouté par l'IASB en juillet 2014 dans la version finale de la

norme IFRS 9.

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66

Les actifs financiers qui ne sont détenus dans le cadre d'aucun des deux modèles

économiques ci-dessus sont évalués à la juste valeur par le résultat.

IFRS 9 requiert qu'un actif financier soit reclassé d'une catégorie à une autre, si et seulement si le

modèle économique de l'entité pour gérer les actifs financiers est modifié, ce qui en conséquence

devrait se produire peu souvent. Dans ce cas de figure, des informations sur le reclassement

devront être fournies en application de la norme « IFRS 7 Instruments financiers : informations à

fournir ».

5.3. Passifs financiers

Lors de l'élaboration de la norme IFRS 9, la plupart des répondants ont estimé qu’IAS 39

fonctionnait plutôt correctement. En conséquence, les dispositions contenues dans IAS 39

demeurent pour l'essentiel inchangées dans IFRS 9 : la plupart des passifs financiers continueront

donc à être évalués au coût amorti. IFRS 9 inclut la même option que dans IAS 39, permettant

aux entités d'évaluer leurs passifs financiers à la juste valeur par le résultat si des critères

spécifiques sont remplis.

Le seul vrai point auquel il a été demandé à l'IASB de remédier urgemment concerne la volatilité

du compte de résultat liée aux variations de juste valeur résultant du risque de crédit propre

lorsqu'une entité a opté pour la juste valeur dont le résultat est contre-intuitif. Lorsqu'une

entreprise a émis des instruments et que son propre crédit se détériore, la diminution de la juste

valeur de son passif se traduit par un profit.

Au contraire, le rétablissement de son crédit se traduit par une perte. Selon IFRS 9, les variations

de juste valeur seront désormais comptabilisées dans les autres éléments du résultat global tandis

que le bilan continuera à enregistrer la juste valeur. IFRS 9 permet aux entités d'appliquer par

anticipation la disposition relative à la comptabilisation des variations de juste valeur liées au

risque de crédit en autres éléments du résultat global pour les passifs financiers comptabilisés à

la juste valeur par le résultat, sans adopter IFRS 9 dans son intégralité.

5.4. Dépréciation

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Durant la crise financière, la reconnaissance tardive des pertes de crédit sur les prêts (et autres

instruments financiers) a été identifiée comme une faiblesse des normes comptables en vigueur.

Le modèle selon IAS 39 (modèle de pertes encourues) repousse la reconnaissance des pertes de

crédit jusqu'à la survenance d'un événement. Cette règle était destinée à limiter la constitution par

les entités de « réserves cachées » pour compenser de mauvais résultats ultérieurs. Enfin, la

complexité d'IAS 39, qui a recours à de multiples modèles de dépréciation, avait également été

pointée du doigt. IFRS 9 instaure un nouveau modèle de dépréciation, qui nécessitera une

reconnaissance plus rapide des pertes de crédit prévues. Plus précisément, la nouvelle norme

exige que les entités comptabilisent les pertes de crédits prévues dès le moment où les

instruments financiers sont comptabilisés et que les pertes attendues soient comptabilisées pour

toute la durée de vie du prêt sur une base plus régulière.

L'IASB a déjà annoncé son intention de créer un groupe spécifique pour aider les parties

prenantes dans leur transition vers les nouvelles dispositions de dépréciation. En outre, selon IAS

39, la dépréciation d'un instrument financier est différente selon la classification de cet

instrument. Avec IFRS 9, le même modèle de dépréciation s'appliquera à tous les actifs

financiers pouvant faire l'objet d'une dépréciation, quel que soit le type d'instrument ou quelle

que soit sa classification, supprimant ainsi une source majeure de complexité d'IAS 39.

Le nouveau modèle distingue 3 phases :

1ère phase : dès l'investissement, l'entité comptabilise les pertes attendues sur 12 mois et

le produit financier (intérêt) est calculé sur la base du montant brut de l’instrument.

2ème phase : dans un deuxième temps, si le risque de crédit augmente sensiblement et que

le risque de crédit n'est pas considéré comme faible, les pertes prévues sur la durée du

prêt doivent être reconnues et le produit financier (intérêt) est calculé sur la base du

montant brut de l’instrument.

3ème phase : dans un troisième temps, si la qualité du crédit se détériore au point que la

recouvrabilité du principal est menacée, le produit financier (intérêt) est calculé sur la base

du montant de l’instrument net de la dépréciation et la perte attendue sur la durée du prêt

continue d’être provisionnée.

5.5. Comptabilité de couverture

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68

IFRS 9 introduit un modèle sensiblement réformé pour la comptabilité de couverture, avec des

informations accrues sur l'activité de gestion des risques. Le nouveau modèle représente une

révision importante de la comptabilité de couverture qui aligne le traitement comptable sur les

activités de gestion des risques, permettant aux entités de mieux rendre compte de ces activités

dans leurs états financiers. De plus, grâce à ces modifications, les utilisateurs des états financiers

bénéficieront d’une meilleure information sur la gestion des risques et sur l'effet de la

comptabilité de couverture sur les états financiers. Les dispositions relatives à la comptabilité de

couverture ont été publiées pour la première fois en novembre 2013 et demeurent inchangées

dans la publication de la norme finale de juillet 2014, à l'exception de l'ajout d'une nouvelle

catégorie d'évaluation, la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global.

5.6. Date d'entrée en vigueur

IFRS 9 est applicable pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2018. Une application

anticipée est autorisée. A compter de février 2015, les entités appliquant nouvellement IFRS 9

devront appliquer la version de la norme publiée en juillet 2014. Par exception, peut être

appliquée par anticipation sans adopter IFRS 9 dans son intégralité, la disposition relative à la

comptabilisation des variations de juste valeur liées au risque de crédit propre en autres éléments

du résultat global pour les passifs financiers comptabilisés à la juste valeur par le résultat.

CHAPITRE 6. IMMOBILISATIONS, DEFINITION, LA CLASSIFICATION ET

L'EVALUATION, LE REGISTRE DES IMMOBILISATIONS

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6.1. La notion d’immobilisation : définition et classification

La notion d’immobilisation intègre l’ensemble des biens durables détenus par une entreprise sur

plus d’un exercice comptable et qui ne sont pas destinés à la revente. Ces biens représentent

des investissements engagés afin de développer le potentiel productif de l’entreprise.

6.2. Types d’immobilisations

Trois catégories d’immobilisations sont mises en valeur par le plan comptable général :

Les immobilisations incorporelles : sont les biens immatériels, qui n’ont pas de

substance physique, détenus par l’entreprise sur une durée supérieure à une année. Parmi

ces immobilisations figurent le fond commercial, les logiciels, le droit au bail, les brevets,

les licences…

Les immobilisations corporelles : englobent les biens tangibles destinés à être utilisés

d’une manière durable durant le cycle d’exploitation de l’entreprise. On distingue dans

cette catégorie les terrains, les constructions, le matériel industriel, les agencements et les

installations techniques, le matériel de transport, les équipements de bureau.

Les immobilisations financières : comprennent les titres financiers acquis par

l’entreprise pour être détenus à long terme (titres de participation) ainsi que les droits de

créances à plus d’un an (prêts, dépôts et cautionnements…).

6.3. Comment différencier une immobilisation d’un stock?

Distinguer entre une immobilisation et un élément de stock se fait par référence à deux critères

de base :

Le critère de la destination

un stock est destiné à être vendu (produits finis ou marchandises) ou à être consommé

dans le processus de production (matières premières).

Une immobilisation est destinée à être utilisée dans l’activité courante de l’entreprise.

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70

Le critère de la durée d’utilisation

Une immobilisation est un bien qui sert de façon durable l’activité de l’entreprise.

Un stock représente un bien non durable.

Un bien considéré comme étant une immobilisation pour une entreprise peut représenter

un stock pour une autre entreprise.

6.4. Immobilisation ou charge : comment faire la différence ?

Il convient de faire une distinction entre les dépenses devant être portées en charge et celles

devant être comptabilisées en tant qu’immobilisations. Les immobilisations constituent des

investissements qui augmentent le patrimoine d’une entreprise et qui ont un potentiel de générer

des avantages économiques futurs. Les charges sont consommées durant l'exercice comptable et

ne procurent pas des avantages futurs. Les biens de faible valeur sont comptabilisés comme des

charges.

6.5. Registre des immobilisations et des amortissements

Livre comptable comportant la date d'acquisition ou de création et le prix de revient des éléments

d'actif affectés à l'exercice de la profession, le montant des amortissements effectués sur ces

éléments, le prix et la date de cession de ces éléments. Il est obligatoire pour les professions

libérales soumises au régime de la déclaration contrôlée.

CHAPITRE 7. LES METHODES D'AMORTISSEMENT ET LA FAÇON DONT ILS

SONT REGLEMENTES

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7.1. Qu’est-ce qu’un amortissement comptable ?

Un amortissement correspond à une constatation de perte de valeur d’un bien, du fait de son

usage (usure physique), de l’évolution technique (obsolescence de l’actif) ou bien tout

simplement du temps. La comptabilisation d’amortissement est obligatoire à la clôture de chaque

exercice comptable, même si le résultat comptable d’un exercice se traduit par une perte.

7.2. Quelles sont les immobilisations amortissables ?

En principe, toutes les immobilisations corporelles sont amortissables, à l’exception des terrains

et des œuvres d’art. Sont donc amortissables :

- les constructions, installations générales, agencements,

- les matériels et outillages industriels,

- les matériels de transport, matériels de bureau et informatique,

- le mobilier.

Certaines immobilisations incorporelles sont amortissables. C’est notamment le cas pour :

- les brevets d’inventions, les licences,

- les logiciels et coûts de développement,

- les Sites Internet (sous conditions)

En revanche, certaines immobilisations incorporelles ne sont pas amortissables (le fonds de

commerce par exemple). Les immobilisations financières ne sont pas amortissables. Elles

peuvent toutefois faire l’objet d’une dépréciation (un prochain article abordera ce sujet).

7.3. Les durées pour calculer les amortissements comptables

La durée d’amortissement d’une immobilisation doit correspondre à la durée réelle d’utilisation

du bien par l’entreprise. Certaines PME sont autorisées à ne pas rechercher les durées

d’utilisation et à appliquer les durées d’usage fiscalement admises (dans ce dernier cas, ces

entreprises sont dispensées de déterminer la durée réelle d’utilisation de leurs immobilisations).

Les sociétés pouvant bénéficié de cette disposition sont celles qui ne dépassent pas deux des trois

seuils suivants, à la clôture d’un exercice :

- total bilan ≤ 3 650 000 € (ré-haussé à 4 000 000 €),

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- chiffre d’affaires hors taxes ≤ 7 300 000 € (porté à 8 000 000 €)

- et Salariés ≤ 50.

Pour les entreprises répondant aux conditions ci-dessus, voici les durées les plus couramment

admises par l’administration fiscale :

- matériel : entre 6 et 10 ans,

- outillage : entre 5 et 10 ans,

- matériel de transport : entre 4 et 5 ans,

- mobilier : 10 ans,

- matériel informatique (ordinateur notamment) : 3 ans,

- brevets : 5 ans,

- logiciels : 3 ans.

L’administration fiscale admet un écart de 20 % par rapport aux usages de la profession. De plus,

elle prévoit l’application de dispositifs de faveur permettant d’amortir rapidement certains biens :

les amortissements exceptionnels.

7.4. La date de début des amortissements comptables

En comptabilité, l’amortissement d’une immobilisation débute à compter de la mise en service

du bien (date à laquelle l’immobilisation est en état de fonctionner selon l’utilisation prévue).

Remarque : fiscalement, les règles sont les mêmes si l’amortissement linéaire est utilisé. En

revanche, si l’entreprise a recours au mode dégressif fiscal, la date de début d’amortissement est

le premier jour du mois d’acquisition du bien.

7.5. Quelles sont les méthodes d’amortissement comptables ?

Plusieurs méthodes d’amortissements sont autorisées :

7.5.1. L’amortissement linéaire

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Cette méthode consiste à répartir de manière égale la perte de valeur des immobilisations de

manière constante sur la durée de vie de ce dernier (il s’agit de la durée réelle d’utilisation telle

qu’elle a été définie par l’entreprise). Le taux d’amortissement est calculé comme suit : (100 /

nombre d’années de la durée de vie du bien) %. Par exemple, pour un ordinateur amorti sur 3

années, le taux d’amortissement sera de [(100/3) / 100] soit 33,33 % par année complète (il

convient ensuite de calculer l’amortissement réel au prorata du nombre de jours de l’exercice sur

un total de 360 jours par année pleine).

Exemple : un matériel informatique a été acheté le 15 avril N pour 1 200 € ht. L’entreprise

clôture son exercice comptable au 31 décembre de chaque année. Le bien est amorti selon le

mode linéaire en 3 années (soit un taux d’amortissement de 33,33 %). Le montant de

l’amortissement est donc de 283 € pour le premier exercice comptable (1 200 * 33,33 % * 255 /

360), de 400 € pour le deuxième exercice et le troisième exercice (1 200 * 33,33 %) et enfin de

117 € pour le quatrième exercice (1 200 * 33,33 % * 105 / 360).

7.5.2. L’amortissement variable

Cette méthode consiste à amortir un bien sur la base des unités d’œuvre qu’il consomme. Cela

revient, par exemple, pour un véhicule à l’amortir en fonction du nombre de kilomètres

parcourus. Pour une machine, il est possible de retenir le nombre de pièces fabriquées. Les

unités d’œuvre doivent être connues de manière fiable dès l’origine et ne pas varier pas de

manière aléatoire.

7.5.3. L’amortissement dégressif

Ce mode est une forme d’avantage fiscal accordé aux entreprises. Il consiste à appliquer un

coefficient fiscal au taux linéaire (ce coefficient est de 1,25 pour les durées d’amortissement

comprises entre 3 et 4 ans, 1,75 pour les durées de 5 et 6 ans et de 2,25 pour les durées

supérieures à 6 ans). Le complément d’amortissement résultant de l’application du mode

dégressif doit obligatoirement être comptabilisé en amortissements dérogatoires.

Exemple : un outillage a été acquis le 01/01/N pour 8 000 €. Il est amorti sur une durée de 4

années. L’entreprise clôture son exercice social au 31 décembre de chaque année.

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Si elle avait utilisé le mode linéaire, elle amortirait le bien pour 2 000 € chaque année (8 000 *

(100/4) %) pendant 4 ans ;

Avec l’amortissement dégressif fiscal, elle pourrait déduire ses amortissements au taux de

31,25 % (8 000 * (100/4) % * 1, 25) la première année soit un amortissement total de 2 500 €

(dont amortissements économiques : 2 000 € et amortissements dérogatoires : 500 €) ;

Ensuite, lorsque l’annuité dégressive devient inférieure au rapport entre la valeur résiduelle par

le nombre d’années restant à courir, l’entreprise applique un amortissement égal à une annuité

linéaire sur la durée restant à courir (ce dernier est calculé sur la valeur résiduelle de

l’immobilisation, compte tenu de la durée d’amortissement restante)

En fin d’année 1, le rapport est de 1 833 ((8 000-2 500) / 3). Le montant de l’amortissement

déductible fiscalement est donc de 1 833 € et l’entreprise a comptabilisé un amortissement de

2 000 euros selon le mode linéaire. Elle doit donc effectuer une reprise partielle des

amortissements dérogatoires qu’elle avait dotés en année 1 pour la différence, étalée sur la

durée restant à courir (soit 167 euros pendant 3 années).

Voici le détail du plan d’amortissement :

Année Base

amortis

sable

Amortisseme

nt fiscal

Amortisseme

nt

économique

Amortissemen

t dérogatoire

Valeur r

ésiduelle

Valeur

résiduelle /

Nb d’années

restantes

1 8 000 2 500 (1) 2 000 500 5 500 (2) 1 833 (3)

2 1 833 (4) 2 000 -167 3 667 –

3 1 833 2 000 -167 1 834 –

4 1 833 2 000 -167 0 –

Total 8 000 8 000 0 0 –

(1) 8 000 * (1/4) * 1,25

(2) Il s’agit de la valeur nette comptable calculée comme suit : 8 000 – 2 500

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75

(3) Quotient évoqué (rapport entre la valeur résiduelle par le nombre d’années restant à courir) :

5 500 / (4 – 1)

(4) Amortissements calculés selon le mode linéaire, sur la valeur résiduelle du bien et étalés

durée restant à courir soit : 5 500 / 3

Remarque : l’amortissement dégressif est calculé chaque année sur la valeur résiduelle de

l’immobilisation. De plus, tous les biens ne sont pas éligibles à cet amortissement (seuls les biens

acquis neufs et dont la durée fiscale d’amortissement est supérieure à 3 années sont éligibles à

cet amortissement). Sont notamment exclus les véhicules de tourisme. Quoiqu’il en soit,

l’entreprise doit établir un plan d’amortissement propre à chaque bien. Ce plan doit tenir compte

de la base d’amortissement du bien, de sa valeur résiduelle et de son mode d’amortissement.

7.6. Existe-t-il une limite aux amortissements comptables ?

Une limite fixée par l’administration fiscale est imposée aux entreprises (cette limite est

uniquement d’ordre fiscale, elle ne s’applique pas en comptabilité, dans les comptes annuels de

l’entité). Fiscalement, l’amortissement ne peut être inférieur ou supérieur à l’amortissement

calculé selon le mode linéaire (sauf dans le cas de l’amortissement dégressif fiscal) :

si l’amortissement comptable est inférieur à l’amortissement fiscalement déductible,

un amortissement dérogatoire doit être enregistré en comptabilité ;

si l’amortissement comptable est supérieur à l’amortissement fiscalement déductible,

l’entreprise doit réintégrer de manière extracomptable (dans sa déclaration de résultat annuelle)

les amortissements excédentaires.

Remarque : Certaines immobilisations incorporelles peuvent bénéficier d’un amortissement

exceptionnel fiscal de 12 mois (les logiciels par exemple).

Certains investissements réalisés entre le 15 avril 2015 et le 14 avril 2016 peuvent bénéficier,

sous conditions, d’une déduction exceptionnelle extracomptable de 40% : il s’agit

du suramortissement fiscal d’immobilisations. Attention, cette mesure n’a d’impacts qu’en

matière fiscale (et non en comptabilité).

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CHAPITRE 8. COMPTES DE RESULTATS, LES BILANS, LES FLUX DE

TRESORERIE

8.1. Compte de résultat

Le compte de résultat (abrégé CR) est un document comptable synthétisant l'ensemble

des charges et des produits d'une entreprise ou autre organisme ayant une activité marchande,

pour une période donnée, appelée exercice comptable. Le compte de résultat est donc un

document de synthèse, faisant partie des états financiers, et ayant pour fonction d'indiquer la

performance de l'entreprise. Ce document donne le résultat net, c'est-à-dire la variation de

patrimoine que l'entreprise a gagné (bénéfice) ou perdu (perte) au cours de la période, lequel

s'inscrit au bilan. Le compte de résultat ne mesure pas l'argent que l'entreprise a gagné ou perdu:

les flux de charges et de produits ne sont pas des flux de trésorerie (argent encaissé ou décaissé)

mais ce sont des flux d'enrichissement de patrimoine ou des flux d'appauvrissement de

patrimoine.

8.1.1. Les soldes intermédiaires de gestion

Le compte de résultat comporte, dans sa version élaborée, des soldes intermédiaires de

gestion décrivant de quelle façon s'est construit le résultat. On peut déterminer ainsi :

la marge commerciale : somme des ventes - somme des achats.

➜ Ce calcul est utile pour les entreprises qui revendent des matériels sans les

transformer.

la valeur ajoutée : marge commerciale - autres achats non stockés et services extérieurs.

➜ Exprime la capacité de l'entreprise à générer du bénéfice à partir de son activité

principale.

le résultat d'exploitation : somme des ventes - somme des achats et services externes

(location, assurance, transport, etc.).

➜ Cet indicateur exprime la capacité de l'entreprise à générer un bénéfice à partir des

prestations faites auprès de tiers.

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le résultat financier s'obtient par différence entre produits et charges financières.

le résultat exceptionnel s'obtient par différence entre produits et charges exceptionnels.

Le solde final, dit résultat net, est la somme des trois résultats intermédiaires précédents. Il

apparaît à la fois :

dans le compte de résultat, bien évidemment,

et, en contrepartie, au bilan de l'entreprise, dans les capitaux propres, précédé d'un signe

négatif en cas de déficit (parfois le signe négatif est remplacé par des parenthèses pour des

questions de présentation).

8.1.2. Utilisation

Le compte de résultat fait partie, comme le bilan et diverses annexes comptables, des documents

comptables de synthèse qui sont destinés à l’information financière des personnes

tant internes à l'entreprise : direction, personnel

qu'externes à celle-ci, mais ayant une situation d'ayants droit : administration fiscale,

actionnaires, banquiers, fournisseurs, etc. pour qu'ils puissent juger de la performance et de

la rentabilité de l'entreprise.

Présentation d'un compte de résultat en liste, avec mise en évidence des soldes intermédiaires de

gestion et de leur pourcentage par rapport au chiffre d'affaires. Cette comparaison est faite pour

répondre à la question : "dans 1 unité de chiffre d'affaires, quelle est la part de tel résultat ?".

Dans l'exemple ci-dessous, l'excédent brut d'exploitation représente près de 52 % du chiffre

d'affaires.

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Quand le résultat est négatif, cette analyse perd de son sens.

État de résultat Montants Soldes %

Chiffre d'affaires 102 616,80

Travaux en cours initiaux 0,00

Travaux en cours finaux 0,00

Volume d'activité 102 616,80 100 %

Charges fixes 3 479,84

Charges variables 42 809,88

Stock Final 0,00

Achats Consommés -46 289,72 45,10 %

Marge Brute 56 327,08 54,90 %

Achats non stockables 0,00

Services extérieurs 2 990,00

Autres services extérieurs 0,00

Valeur ajoutée 53 337,08 51,97 %

Impôts et taxes 0,00

Charges de personnel 0,00

Cotisations personnelles 0,00

Excédent brut d'exploitation 53 337,08 51,97 %

Dotation aux amortissements 0,00

Autres charges de gestion 0,00

Autres produits de gestion 0,00

Résultat d'exploitation 53 337,08 51,97 %

Produits financiers 0,00

Charges financières - 600,00

Résultat financier - 600,00

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Résultat courant 52 737,08 51,39 %

Produits exceptionnels 0,00

Charges exceptionnelles 0,00

Résultat exceptionnel 0,00

Impôt sur les bénéfices 0,00

Résultat net 52 737,08 51,39 %

8.2. Bilan comptable

Un bilan comptable est un document qui synthétise à un moment donné de ce que l'entreprise

possède, appelé l'« actif » (terrains, immeubles, etc.) et ses ressources, appelées le « passif »

(capital, réserves, crédits, etc.). Le bilan est l'un des documents composant les états financiers.

8.2.1. Finalités du bilan comptable

Le bilan est une « photographie » du patrimoine de l'entreprise qui permet de réaliser

une évaluation d'entreprise, et plus précisément de savoir après retraitement (par exemple d'une

optique patrimoniale à celle sur option de juste valeur pour l'adoption des normes

internationales) combien elle vaut et si elle est solvable. Pour les petites entreprises, le bilan sert

surtout aux tiers (banques, administrations, ...) qui peuvent ainsi contrôler si l'entreprise est

solvable (par une analyse des ratios ou de la trésorerie notamment) et pour évaluer les impôts et

taxes dus. Les comptes annuels (dont le bilan, le compte de résultat, les annexes, ...) doivent

obligatoirement être établis à la clôture de l'exercice (PCG article 123.16 en France, pour les

entreprises dépassant 763 000 € de chiffre d'affaires annuel pour ventes de biens ou 230 000 €

pour ventes de services).

Pour les grosses entreprises, il peut aussi être utile d'établir un bilan plus d'une fois durant

l'exercice (4 fois par an par exemple). Le bilan forme un tout indissociable avec le compte de

résultat et les annexes (et d'autres documents selon les normes suivies) pour former les comptes

annuels. En effet, le montant du résultat de l'exercice trouvé au bilan est toujours égal au montant

du résultat trouvé en compte de résultat. En association avec le compte de résultat, le bilan donne

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80

aussi des informations sur la performance et la rentabilité. L'ensemble devrait être présenté ou

accessible aux ayants droit (propriétaires, fournisseurs, prêteurs, fisc, ...). Il constitue

normalement une garantie de transparence pour ceux-ci et doit être certifié par un commissaire

aux comptes pour certaines entreprises (sociétés anonymes, ...).

Il existe donc trois finalités au bilan comptable :

Le bilan comptable interne, généralement détaillé, utilisé par les responsables de l'entreprise

pour différentes analyses internes ;

Le bilan comptable officiel, destiné aux tiers (actionnaires, banques, clients, salariés,

collectivités, ...). Il est contrôlé par le commissaire aux comptes et publié et approuvé au

moment de l'assemblée générale ordinaire des actionnaires ;

Le bilan (comptable) fiscal, qui sert à déterminer le bénéfice imposable.

Pour limiter le coût administratif, les entreprises cherchent à faire converger le bilan fiscal avec

le bilan comptable officiel, mais c'est de moins en moins possible. L'optimisation fiscale ne

recherche pas en effet à obtenir automatiquement une représentation juste aux yeux des tiers de

la valeur et du résultat de l'entreprise.

8.2.2. Typologie des bilans comptables

1. Bilan selon les normes internationales (IAS/IFRS)

Dans les normes internationales d'information financière, le bilan est appelé « état de la situation

financière ». Les structures possibles du bilan sont définies par la norme IAS. Cette norme ne

prescrit aucun ordre ou format de présentation des éléments du bilan, mais elle définit un certain

nombre de postes. Le bilan doit distinguer les éléments courants et non courants, sauf si une

présentation par ordre de liquidité est plus pertinente. Un actif est courant s'il est destiné à être

utilisé ou vendu dans le cadre du cycle d'exploitation de l'entreprise ou qu'il représente de la

trésorerie. Les actifs non courants sont essentiellement des immobilisations (des actifs

d'utilisation durable). Un passif est courant si l'entreprise s’attend à le régler au cours de son

cycle d’exploitation normal. Les passifs non courants sont essentiellement des emprunts qui ne

doivent pas être réglés dans les douze mois suivant la date de clôture.

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Les normes IFRS distinguent les « passifs » et les « capitaux propres », la somme des deux étant

égale à l'actif.

État de la situation financière [« Bilan » selon les normes

internationales (IAS/IFRS)]

Actif Passif et capitaux propres

Actifs non courants

Immobilisations

incorporelles

Immobilisations corporelles

Immobilisations financières

Capitaux propres

Capital

Réserves et résultat

Actifs courants

Stocks

Créances clients et autres

créances

Passifs non courants

Emprunt

Provisions

Trésorerie

Passifs courants

Dettes fournisseurs

Provisions

Emprunts et découverts

2. Bilan selon les plans comptables français et belge

Selon les plans comptables français et belge, le bilan est constitué du cumul par compte des

écritures réalisées depuis la création de l'entreprise. Des étapes intermédiaires facilitent la

construction de celui-ci. Le journal liste des enregistrements (comme pour une facture par

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82

exemple) pour un type de compte ou une période. Le grand livre réalise le cumul des

enregistrements de l'exercice. La balance est le cumul par compte des écritures du grand livre.

C'est donc une représentation en liste du bilan et du compte de résultat.

La législation française impose une présentation bilancielle fondée sur l'égalité comptable de

l'actif et du passif. Le passif détermine la provenance des fonds, et l'actif la destination de

ceux-ci. L'actif est toujours égal au passif.

La partie « haut de bilan » recense les éléments permanents dans l'entreprise : actifs

immobilisés à l'actif et capitaux permanents au passif.

Le « bas de bilan » donne les éléments circulants (non permanents). On parle d'actif

circulant pour les stocks, créances (avoirs) et valeurs mobilières de placement. Les

disponibilités (sauf pour la comptabilité des établissements de crédit) sont les comptes

banque et caisse.

La différence monétaire entre l'actif circulant et les dettes est appelée : « besoin en fonds de

roulement » (BFR). Par ailleurs, une partie dite hors bilan indique les engagements divers

(cautions par exemple) qu'a accordés ou reçus l'entreprise.

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83

Bilan selon les plans comptables français et belge

Actif Passif

Actif immobilisé

Immobilisations incorporelles

Immobilisations corporelles

Immobilisations financières

Capitaux propres

Capital

Réserves

Résultat

Provisions réglementées

Provisions pour risques et charges

Actif circulant

Stocks

Créances clients

Valeur mobilière de placement

Dettes

Emprunt

Dettes fournisseurs

Disponibilité (trésorerie)

Charges constatées d'avance Produits constatés d'avance

Pour trouver le résultat (bénéfice ou perte), il faut faire le total de l'actif et du passif. Ces totaux

sont normalement différents et c'est le fait d'ajouter à la suite de l'actif ou du passif le résultat qui

permet aux totaux d'être égaux. La présentation incluant le résultat est la présentation finalisée du

bilan. En cas de bénéfice, le résultat se retrouve au passif (assimilé à des capitaux propres car

constituant un droit résiduel pour les actionnaires et associés). En cas de perte, le résultat devrait

se placer à l'actif. En pratique, il est affiché au passif, précédé d'un signe moins ou entre

parenthèses, en diminution des capitaux propres.

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3. Bilan selon les normes allemandes

Le mode de comptabilisation diverge avec le modèle français mais le bilan est proche.

Bilan selon les normes allemandes

Actif Passif

Actif immobilisé

Immobilisations incorporelles

Immobilisations corporelles

Immobilisations financières

Capitaux propres

Capital

Réserves

Résultat

Provisions pour risques et charges

Actif circulant

Stocks

Créances clients

Valeur mobilière de placement

Dettes

Emprunt

Dettes fournisseurs

Disponibilité (trésorerie)

Comptes de régularisation Comptes de régularisation

4. Bilan selon les normes américaines

La présentation du bilan d'une société cotée à New York diffère sensiblement de la présentation

« à l'italienne » qui équilibre le passif et l'actif.

Elle présente l'avantage de donner un solde disponible (solde courant) et de la valeur

patrimoniale possédée par l'actionnaire (l'actif net). Elle doit respecter la norme US Gaap.

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Bilan selon les normes américaines (US Gaap)

Actif Passif

Actif à moins d'un an

Disponibilités

Titres financiers à court terme

Créances clients

Stocks

Autres éléments d'actif

Passif à moins d'un an

Dettes fournisseurs

Dettes financières

Autres dettes

Actif immobilisé

Terrains (net)

Bâtiments (net)

Matériels (net)

Goodwill

Autres immobilisations

Passif à plus d'un an

Dettes financières

Dettes de location-financement

Impôts différés

Autres Dettes

Capitaux propres

8.3. Flux de trésorerie

En finance d'entreprise, les flux de trésorerie permettent de construire directement les tableaux de

trésorerie (comme ceux préconisés par l'ordre des experts comptables), contrairement à

la capacité d'autofinancement ou le besoin en fonds de roulement (BFR) qui sont constitués à

partir de flux ne tenant pas compte des décalages de trésorerie (mais plus simples à calculer).

8.3.1. Enjeux des flux de trésorerie

Le flux de trésorerie permet de revenir à un étalon amélioré permettant de réaliser des analyses

surtout tactiques de l'analyse financière. La comptabilité est traversée par des flux de fonds qui

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permettent de construire par exemple le tableau de financement (à présenter en France dans les

entreprises en difficulté), mais qui sont déformés par les décalages de trésorerie (c'est-à-dire

souvent l'impact temporel des variations de dettes, créances et stocks).

8.3.2. Outils spécifiques relatifs aux flux de trésorerie

1. Le cash-flow disponible

Le cash-flow disponible (Free cash flow), ou plutôt la liquidité, est le flux de trésorerie

disponible (FTD). Il correspond à la portion liquide de la capacité d'autofinancement obtenue

dans l'année et qui n'est pas affectée à l'achat de nouveaux éléments d'actif (investissements).

Le cash-flow disponible peut être utilisé dans les calculs actuariels d'évaluation de l'entreprise,

comme la méthode DCF (Discounted Cash Flow).

Cash-flow disponible = Résultat d'exploitation (REX) + la dotation aux amortissements -

IS calculé sur la CAF +/- variation du BFR - Investissements (nets des cessions d'actifs)

Ce flux de trésorerie ne prend pas en compte le résultat financier. En effet, le DCF a vocation à

être actualisé au Coût moyen pondéré du capital (CMPC) qui intègre le coût de la dette. Le cash-

flow est la capacité d'une entreprise à générer des ressources supplémentaires.

2. L'excédent de trésorerie d'exploitation

L'excédent de trésorerie d'exploitation (ETE) est le solde entre les flux de trésorerie générés

effectivement par les produits encaissés et les charges d'exploitation décaissées.

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CHAPITRE 9. INTERPRETATION DES COMPTES

9.1. Qu’est-ce qu’un compte de résultat en comptabilité ?

9.1.1. Définition et composition du compte de résultat

Le compte de résultat est un document économique (appelé état de synthèse) permettant de voir

combien l’entreprise a fait d’affaires sur une période appelée exercice comptable et si, au final,

elle en a retiré un bénéfice ou une perte. Contrairement au bilan comptable qui récapitule le

patrimoine d’une entreprise et ses variations depuis la création de l’entreprise, le compte de

résultat ne s’intéresse pas au passé mais uniquement à l’année qui vient de s’écouler. Il permet

de recomposer et de comprendre la formation du résultat en recensant les produits et les charges

de l’année et en les comparant selon leur nature (courante, financière, exceptionnelle).

9.1.2. Présentation du compte de résultat

Le compte de résultat est constitué de quatre grands agglomérats comptables :

Le résultat d’exploitation : ce résultat ne tient compte que des opérations courantes, c’est-à-

dire des activités normales réalisées de manière habituelle par l’entreprise. Résultat

d’exploitation = produits d’exploitation – charges d’exploitation

Le résultat financier : cette donnée est la résultante de la politique de financement de

l’entreprise. Elle tient compte du mode de financement et de son coût pour l’entreprise.

Résultat financier = produits financiers – charges financières

Le résultat exceptionnel : il s’agit de prendre en compte ici l’ensemble des éléments qui sont

inhabituels pour l’entreprise et ne relèvent pas d’une exploitation courante et normale. Cette

dissociation permet de distinguer, d’une part le résultat des affaires et le résultat liés aux

événements exceptionnels. Résultat exceptionnel = produits exceptionnel –

charges exceptionnelles

Le résultat net comptable : C’est le résultat final, tenant compte des trois résultats présentés

ci-dessous, sous déduction de l’impôt sur les sociétés et de la participation. Résultat net

comptable = résultat d’exploitation + résultat financier + résultat exceptionnel – impôt sur

les bénéfices -participation des salariés

Un compte de résultat se présente sous la forme d’un tableau en liste.

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9.2. Pourquoi apprendre à lire et à comprendre un compte de résultat ?

La construction d’un compte de résultat est assez simple mais il convient de l’exploiter

correctement. Sont principalement concerné par la lecture du compte de résultat :

Le chef d’entreprise ou les dirigeants de sociétés

L’analyse de la répartition du compte de résultat est essentielle puisqu’elle permet de déterminer

l’endroit où sont consommées les ressources produites dans l’entreprise : les salaires et

rémunération du personnel, les impôts et taxes, les événements exceptionnels, les

consommations en provenance de tiers (services extérieurs), etc. Elle permet d’identifier

les distributions de richesse.

L’éventuel repreneur d’entreprise

Le compte de résultat est un document essentiel pour le repreneur d’entreprise. Il donne de

nombreuses indications sur la composition du résultat. Ainsi, sont généralement étudiés avec

minutie (et comparés avec les statistiques habituellement rencontrées sur le marché) le résultat

d’exploitation (qui donne une indication sur le caractère rentable ou non d’une activité),

le niveau de chiffre d’affaires (donnée parfois utilisée pour valoriser l’entreprise avec la méthode

des barèmes professionnels par exemple. Les événements exceptionnels seront également étudiés

avec précaution. Le compte de résultat est un des documents réclamés par l’expert-comptable,

lors de sa mission d’accompagnement à la reprise d’entreprise.

9.3. Comment lire et interpréter un compte de résultat ?

9.3.1. Les données essentielles du compte de résultat

Certains éléments du compte de résultat sont extrêmement importants, et notamment le niveau :

de chiffre d’affaires (toute variation d’une année sur l’autre doit être étudiée avec attention),

des charges d’exploitation (les dérapages doivent être évités, notamment en termes de

consommations de matières pour les entreprises de production, de frais généraux de

fonctionnement ou de salaires et charges),

du résultat d’exploitation (il constitue le reflet de la rentabilité économique des activités de

l’entreprise),

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90

Dans la plupart des entreprises, le résultat financier est négatif ; ce qui ne doit pas alarmer les

dirigeants dans la mesure où les entreprises empruntent généralement plus qu’elle ne prête (sauf

pour les sociétés holding ayant des participations financières dans d’autres entités et pour

lesquelles elles perçoivent des remontées de dividendes).

9.3.2. Le calcul du seuil de rentabilité (SR)

Une variable essentielle est calculée à partir du compte de résultat : le seuil de rentabilité. Le

seuil de rentabilité est le niveau de chiffre d’affaires à atteindre pour obtenir un résultat nul. Sa

détermination nécessite un travail de qualification des charges (charges variables vs charges

fixes). Cet indicateur financier repose sur un principe très simple : certaines charges varient en

fonction du niveau de l’activité (les achats de marchandises par exemple), d’autres non (le

montant du loyer par exemple). Le chiffre d’affaires doit donc permettre de couvrir ces charges

fixes, rencontrées quel que soit l’état du carnet de commandes de l’entreprise.

Seuil de rentabilité (en chiffre d’affaires) = Montant des charges fixes / Taux de marge sur

coûts variables

Avec taux de marge sur coûts variables = (chiffre d’affaires – coûts variables) / chiffre d’affaires

Pour plus d’information : charges fixes et charges variables – comment les différencier ?

9.3.3. Le calcul de la capacité d’autofinancement (CAF)

Autre donnée indispensable calculée à l’aide du compte de résultat : la capacité

d’autofinancement (CAF). Cet indicateur reflète l’état des flux de trésorerie générés par

l’activité. C’est l’indicateur qui sert de base au calcul de la capacité de remboursement

d’emprunts d’une entreprise (il s’agit de l’un des critères déterminants dans les décisions d’octroi

de prêts par les banques). Lorsqu’elle est calculée à l’aide du compte de résultat, elle part du

résultat net :

Capacité d’autofinancement = Résultat de l’exercice + Charges calculées (dotations aux

amortissements et provisions)- Produits calculées (reprises sur dotations aux amortissements et

provisions) + Valeur comptable des éléments d’actifs cédés (comptes 675) – Produits de cession

des éléments d’actifs cédés (comptes 775)

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9.3.4. Le calcul d’autres ratios financiers à partir du compte de résultat

Le compte de résultat sert de base au calcul de nombreux autres ratios :

Taux d’autofinancement = (capacité d’autofinancement – dividendes) / montant des

investissements

Capacité de remboursement des emprunts = dettes financières / CAF

Poids de l’endettement = charges d’intérêts / chiffre d’affaires

Taux de profitabilité économique = résultat d’exploitation / chiffre d’affaires

Rendement du personnel = chiffre d’affaires (entreprises de services) ou marge commerciale

(entreprises de négoce) ou marge de production (entreprise de production) / charges de

personnel

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CHAPITRE 10. INTERPRETATION DES ETATS FINANCIERS

10.1. Les soldes intermédiaires de gestion et la CAF

10.1.1. SIG au 31/12/N

Produits (Colonne 1) Montants Charges

(Colonne 2)

Montants Soldes intermédiaires

(Colonne 1- Colonne 2)

Exercice N

Ventes de marchandises 337 000,00 Coût d'achat des

marchandises vendues

200 950,00 Marge commerciale 136 050,00

Production vendue

Production stockée

Production immobilisée

Total

ou Déstockage de

production

Total

Production de l'exercice

Production de l'exercice

Marge commerciale

Total

136 050,00

Consommation de

l'exercice en

provenance de tiers

Total

37 670,00

Valeur ajouté

98 380,00

136 050,00 37 670,00

Valeur ajoutée

Subventions

d'exploitation

Total

98 380,30

Impôt, taxes et

versements assimilés

Charges de personnel

Total

7 500,00

51 400,00

Excédent brut (ou

insuffisance brute)

d'exploitation

39 480,00

98 380,30 58 900,00

Excédent brut

d'exploitation

Reprises sur charges et

transferts

39 480,00

ou Insuffisance brute

d'exploitation

Dotations aux

amortissements,

dépréciations et

provisions

30 100,00

1 080,00

Résultat d'exploitation

(bénéfice ou perte)

8 300,00

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Autres produits

Total

Autres charges

Total

31 180,00

Résultat d'exploitation

(bénéfice)

Produits financiers

Total

8 300,00

8 395,00

ou Résultat

d'exploitation (perte)

Charges financières

Total

3 812,00

Résultat courant avant

impôts (bénéfice ou perte)

12 883,00

16 695,00 3 812,00

Produits exceptionnels 2 930,00 Charges

exceptionnelles

2 450,00 Résultat exceptionnel

(bénéfice ou perte)

480,00

Résultat courant avant

impôts

Résultat exceptionnel

(bénéfice)

Total

12 883,00

480,00

ou Résultat courant

avant impôts

ou Résultat

exceptionnel (perte)

Participation des

salariés Impôts sur les

bénéfices

Total

Résultat de l'exercice

(bénéfice ou perte)

13 363,00

13 363,00

Produits des cessions

d'éléments d'actif

2 000,00 Valeur comptable des

éléments cédés

1 800,00 Plus-values et moins

values sur cessions

d'éléments d'actif

200,00

10.1.2. La valeur ajoutée mesure la richesse de l’entreprise dégagée par l’entreprise.

L’excédent brut d’exploitation indique la ressource fondamentale tirée du cycle d’exploitation. Il

mesure donc l’efficacité de l’entreprise.

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10.1.3. CAF à partir de l’EBE (méthode additive)

Eléments Montants

EBE

+ Produits encaissés (1)

- Charges décaissées (2)

Total

39 480,00

+ 9 325,00

-5 542,00

43 263,00

(1) 8 395 + 930 ; (2) 1 080 + 3 812 + 650

Vérification de la CAF

CAF à partir du résultat (méthode soustractive)

Eléments Montants

Résultat

+ Dotation aux

amortissements, dépréciations

et provisions

- Plus value sur cessions

d’éléments d’actifs

Total

13 363,00

+ 30 100,00

- 200,00 43

263,00

10.1.4. La CAF représente les ressources internes dégagées par l’entreprise.

Elle permet donc de connaître la part de financement interne ou autofinancement dont elle

dispose pour ses investissements

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95

10.2. Le bilan fonctionnel

10.2.1. Bilan fonctionnel au 31/12/N

Actif Passif

Emplois stables 194 100,00 Ressources stables

(3)

187 500,00

Actif circulant

- d'exploitation (1)

- hors exploitation

173 700,00

5 000,00

Passif circulant

- d'exploitation(4)

- hors exploitation

189 000,00

2 500,00

Trésorerie active (2) 10 000,00 Trésorerie passive 3 800,00

Total 382 800,00 Total 382 800,00

(1) 8 700 +45 000 + 110 000 + (15 000-5000) ; (2) 6 000 + 4 000 (3) 120 250 + 4 070 + (36 880

- 3 800) + 30 100 ; (4) 145 000 +32 000 + (14 500 – 2 500)

L’entreprise calcule le FRNG afin de savoir dans un premier temps si ses ressources stables

financent ses emplois stables et dans un deuxième temps si ce dernier est suffisant pour

participer au financement du BFR. Elle détermine également sa trésorerie nette afin de connaître

le niveau de ses disponibilités.

Calculs Montant

Fonds de Roulement Net Global (FRNG) 187 500,00 – 194 100,00 - 6 600,00

Besoin en Fonds de Roulement d’Exploitation (BFRE) 173 700,00 –189 000,00 - 15 300,00

Besoin en Fonds de Roulement hors Exploitation (BFRHE) 5 000,00 – 2 500,00 2 500,00

Besoin en Fonds de Roulemen - 15 300,00 + 2 500,00 - 12 800,00

Trésorerie Nette 10 000,00 – 3 800,00 6 200,00

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96

Relation fondamentale de la trésorerie = FRNG – BFR

- 6 600,00 + 12 800,00 = 6 200,00 €

10.3. Les ratios

10.3.1. Résultat d’exploitation

Ratio de rentabilité économique = Resultat d′exploitation

Capitaux investis

= 8 300

194 100 – 15 300 = 0,0464 soit 4,64 %

Ratio de rentabilité financière = Resultats

Capitaux propres

= 13 363

120 250 = 0,1111 soit 11,11 %

10.4. L’interprétation des états financiers

L’entreprise FARENDOLE, dégage un bénéfice de 13 363,00 €. L’analyse de son compte de

résultat nous informe que la valeur ajoutée dégagée est de 98 380,00 €, ce qui représente une

hausse de 1,13 % par rapport à l’an passé. On peut donc en conclure que les richesses dégagées

par l’entreprise sont en légère progression. L’excédent brut d’exploitation dégagé est de 39

480,00 € ce qui représente une forte hausse par rapport à l’an passé puisqu’il était de 9 200,00 €.

On peut donc en conclure que l’entreprise a nettement amélioré son exploitation. Le CAF est de

43 263,00 €, elle est en progression et supérieure à celle de la profession. L’analyse du bilan

nous permet d’étudier l’équilibre financier de l’entreprise. Si l’on s’en tient à l’analyse de la

relation fondamentale, on pourrait conclure que l’équilibre est bon, puisqu’il y a 6 200,00 € de

disponibilités. En réalité, cet équilibre est fragile car il repose sur le BFR directement lié au cycle

d’exploitation.

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97

En effet, le FRNG est largement négatives et largement inférieur à celui de la profession, ce qui

met en évidence un problème de ressources stables, car ces dernières ne peuvent financer le

niveau des emplois stables et ne concourent pas à l’éventuel financement du BFR. Le BFR quant

à lui est négatif ce qui permet d’inverser la tendance, car le FRNG n’a pas à le financer et permet

de dégager de la trésorerie. Il est par ailleurs meilleur que celui de la profession. La

détermination des ratios de rentabilité économique et financière nous montre qu’il y a une

relativement bonne performance économique en termes d’efficacité et d’efficience. Il faut

cependant rester prudent car nous ne connaissons pas ceux de la profession. En conclusion, pour

améliorer son FRNG, l'entreprise pourrait faire appel à ses actionnaires ou associés pour une

augmentation de capital, mais ceci entraînerait une baisse de la rentabilité financière

(actuellement à 11,11 %). En revanche, l'entreprise étant peu endettée à long terme (33 080 / 120

250 = 27,5 %), elle pourrait augmenter son endettement, ce qui entraînerait aussi une

augmentation de sa rentabilité financière si le coût de la dette n'est pas trop élevé.

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98

CHAPITRE 11. COUTS ET ETABLISSEMENT DES COUTS: L'IDENTIFICATION ET

L'ANALYSE DES COUTS

11.1. Définition de coût

Un coût (écrit aussi cout) est la mesure, de la dépense ou de l'appauvrissement d'un agent

économique, associé à un évènement ou une action de nature économique, et exprimé

généralement sous forme d'un prix ou d'une valeur monétaire. Différentes notions de coûts

coexistent - selon des définitions qui peuvent varier d'une organisation à l'autre - qui ne sont pas

toujours cohérentes entre elles, ni compatibles avec les normes requises par le plan comptable.

11.1.1. Caractéristiques générales des coûts

Différents coûts peuvent être calculés. Chaque type de coût est défini par trois caractéristiques :

la date à laquelle il a été établi, l'objet concerné, le contenu pris en compte.

La date à laquelle il a été établi

le coût est dit " préétabli " ou " prévisionnel " lorsqu'il est déterminé avant que les

événements dont il dépend se soient produits. Ce coût déterminé " a priori " est utile : soit

pour faciliter certains traitements de comptabilité analytique, soit pour permettre le contrôle

de gestion via l'outil d'analyse des Ecarts.

Mention particulière doit être faite au "coût standard" qui est établi avec une certaine rigueur car

il est destiné à servir de norme, d'objectif à viser.

Le coût est dit " constaté " ou "réel" lorsqu'il est déterminé après que les événements dont il

dépend se sont produits. Il est utilisé : soit pour évaluer les éléments de patrimoine qui ne

peuvent - en règle générale - qu'être évalués au coût réel ( les stocks par exemple ), soit dans

le cadre du contrôle de gestion pour être comparé au coût préétabli ( comme par ex : le coût

standard).

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99

11.1.2. Typologie des coûts

En gestion comptable, coût d'acquisition, coût de production, coût de revient sont les trois

notions basiques qui permettent traditionnellement en termes de flux : de caractériser et de

contribuer à la mesure des processus à l'œuvre, en termes d'actif : d'exprimer leur valeur

monétaire et de contribuer à la mesure du patrimoine détenu.

11.1.3. Le coût d'acquisition

Pour un bien, il comprend les éléments suivants :

Le prix d'achat convenu, soit la valeur monétaire résultant de l'accord - à la date d'opération -

des parties prenantes à la cession.

Les frais accessoires, (par ex : coûts de transport, frais d'aménagement, d'installation et de

montage, etc.) soit les autres coûts liés directement ou indirectement à l'acquisition, et qui

vont servir : à mettre le bien acquis en état normal d'utilisation ou à l'entrer en stock.

11.1.4. Le coût de production

Pour un bien, il comprend les éléments suivants :

Le coût d'acquisition des matières premières consommées pour la production du bien.

Les autres coûts engagés par l'organisation au titre de la production pour amener le bien dans

l'état et à l'endroit où il se trouve.

Coûts directs et indirects de production (dans la mesure où ces derniers peuvent être

légitimement imputés à la production du bien

-Ces fonctions de cout sont aussi liées au niveau de production, autrement dit les couts de

production dépendent du niveau de production. La plupart de fonction de production dérive de la

fonction

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11.1.5. Le coût hors production

Pour un bien, il est constitué en général par les éléments suivants : coût impliqué au titre de la

fonction administrative, coût impliqué au titre de la fonction financière, coût impliqué au titre de

la fonction distribution.

11.1.6. Le coût de revient

Appelé aussi " prix de revient ", c'est le coût complet d'un produit au stade final, coût de

distribution inclus.

11.2. L'identification des coûts

La connaissance nécessaire des coûts donc passe par leur identification. Celle ci peut être

réalisée selon deux axes de lecture :

leur traçabilité : charges directes ou indirectes

leur comportement : charges variables ou fixes

11.2.1. Charges directes et indirectes

Une charge directe est une charge qui peut être rattachée sans aucune ambiguïté à un objet de

coût. Une charge indirecte ne peut pas l'être. La distinction entre charges directes et indirectes est

à la base de la méthode de modélisation en Coûts complets.

11.2.2. Charges variables et fixes

Une charge variable varie de façon corrélée à la production

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101

A contrario, une charge fixe reste stable quel que soit le niveau de la production.

Le caractère fixe d'une charge doit être considéré par rapport au volume de production et pas

dans le temps. Ainsi un abonnement téléphonique sera bien fixe par rapport au volume de

production mais pourra augmenter d'une année sur l'autre.

Dans les faits, les coûts sont généralement une addition de charges fixes et variables.

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102

11.2.3. Analyse des couts

Dans le cadre d'une entreprise industrielle qui fabrique plusieurs produits, il est parfois

nécessaire de s'attacher à connaître le résultat (profit ou perte) pour chacun d'entre eux.

Pour cela, il existe plusieurs méthodes. L'une d'elles est la méthode des coûts complets qui fait la

distinction entre charges directes et charges indirectes : charges totales = charges directes +

charges indirectes. Il est possible d'opérer un découpage des charges différent en faisant la

distinction entre charges variables et charges fixes : charges totales = charges variables + charges

fixes.

11.3. Le traitement des charges directes et indirectes

11.3.1. Charges directes et charges indirectes

On peut découper les différentes activités nécessaires à l'élaboration du produit fini :

le coût d'achat + le coût de fabrication = le coût de production ;

le coût de production + le coût de distribution = le coût de revient.

C'est ce que l'on appelle la hiérarchie des coûts.

Certains de ces coûts sont des charges directes (lorsqu'elles sont directement imputables aux

différents produits). Par exemple, pour une entreprise qui réalise deux produits : des chaussures

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de tennis et des chaussures de football. L'achat des crampons pour la fabrication des chaussures

de football est une charge directe car elle est imputable directement, et pour la totalité du coût, au

produit fini « chaussures de football ».

Parmi les différents coûts précédemment cités, il existe aussi des charges indirectes (non

directement imputables aux différents produits). Dans le cas de l'entreprise spécialisée dans la

fabrication des chaussures de tennis et de football, l'achat du cuir est nécessaire aux deux types

de chaussures, il faudra donc un renseignement supplémentaire pour répartir le coût de cet achat

entre les deux produits. Les charges directes comme les charges indirectes se retrouvent tout au

long du processus de réalisation des produits : au niveau du coût d'achat, du coût de fabrication

et du coût de distribution.

La marge réalisée par l'entreprise se détermine ainsi : le chiffre d'affaires réalisé par produit – le

coût complet du produit.

11.3.2. Répartition des charges indirectes

Pour intégrer ces charges indirectes aux différents coûts (c'est-à-dire pour les répartir), on

utilisera un tableau de répartition des charges indirectes (valable pour l'ensemble des produits

fabriqués par l'entreprise) dans ce que l'on appelle des « centres d'analyse ». Pour réaliser ces

calculs, on procède en quatre étapes, qui se présentent sous la forme d'un tableau d'analyse des

charges indirectes.

La répartition : répartir les charges indirectes (en euros) entre les différents centres

d'analyse.

La nature de l'unité d'œuvre (ou taux de frais lorsqu'il s'agit d'une unité monétaire) de

chaque centre : c'est l'unité de mesure du centre (quantité de matières achetées, nombre

de produits fabriqués, euros de chiffre d'affaires réalisé, etc.).

Le nombre d'unité d'œuvre (UO) : c'est le nombre d'unités de mesure de chaque centre.

La détermination du coût d'unité d'œuvre : le coût d'UO se calcule en divisant la

répartition secondaire (montant en euros) par le nombre d'UO (ou unité de mesure) pour

chaque centre d'analyse.

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104

C'est le renseignement supplémentaire qui va permettre de répartir les charges indirectes.

Structure du tableau de répartition des charges indirectes :

Centres d'analyse

Éléments Approvisionnement Atelier 1 Atelier 2 Distribution

Répartition des charges indirectes

Nature de l'unité d'œuvre

Nombre d'unités d'œuvre

Coût de l'unité d'œuvre

Pour chaque type de coût, on détermine donc un montant de charges directes et un montant de

charges indirectes.

11.3.3. Le traitement des stocks

Dans le calcul du coût de revient, il est nécessaire de tenir compte des stocks aux différents

stades de l'élaboration du produit : après le coût d'achat pour les matières premières et après le

coût de production pour les produits finis. Dans le calcul du coût de revient, il est nécessaire de

tenir compte des stocks aux différents stades de l'élaboration du produit : après le coût d'achat

pour les matières premières et après le coût de production pour les produits finis.

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105

Structure du tableau de valorisation des stocks

Éléments Quantité Coût unitaire Montant Éléments Quantité Coût unitaire Montant

Stock initial

(A)

Sorties

Entrées (B)

Stock

final

Totaux (C)

Totaux

Stock de matières premières : les entrées de matières premières correspondent au coût d'achat.

Pour les sorties de matières premières : la quantité correspond à la quantité nécessaire pour la

fabrication.

Le coût unitaire correspond à celui trouvé sur la ligne « Totaux (C) » : méthode du coût moyen

pondéré (CMP) = (valeur du stock initial + valeur totale des achats)/quantité en stock.

Stock de produits finis : les entrées de produits finis correspondent au coût de production.

Pour les sorties de produits finis : la quantité correspond à la quantité vendue.

Le coût unitaire correspond à celui trouvé sur la ligne « Totaux (C) » : méthode du coût moyen

pondéré (CMP) = (valeur du stock initial + valeur totale des achats)/quantité en stock.

11.3.4. Intérêts et limites du coût de revient (ou des coûts complets)

Intérêts : cela permet l'élaboration d'un coût de revient nécessaire pour connaître le bénéfice

dégagé par chaque produit de l'entreprise.

Limites : certains calculs sont subjectifs et peuvent être sujets à caution car ils dépendent de la

méthode utilisée (évaluation des stocks, unités d'œuvre). La méthode repose avant tout sur les

charges directes. Or, depuis les années 1980, les coûts des entreprises sont en majorité composés

de charges indirectes (les machines deviennent davantage « multiproduits »). La méthode est

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106

adaptée pour la production de masse (standardisation des produits) et moins pour la production

actuelle (différenciation des produits).

11.4. Distinction entre charges fixes et charges variables

11.4.1. Les charges variables

Les charges variables évoluent en fonction du volume d'activité. Leur montant est proportionnel

au niveau de l'activité. Par exemple, les achats de matières premières nécessaires à l'élaboration

d'un produit fini (les achats de matières premières augmentent dans les mêmes proportions que

les ventes). Ce volume se mesure en unités physiques (quantités produites ou vendues) ou en

unité monétaire (chiffre d'affaires).

11.4.2. Les charges fixes ou de structure

Elles correspondent à des charges indépendantes du volume d'activité (comme pour les charges

variables, l'unité d'activité peut être physique ou monétaire). Par exemple, le loyer d'un entrepôt,

qui ne varie pas à la hausse ou à la baisse en fonction du chiffre d'affaires réalisé par

l'entreprise. Leur montant reste stable jusqu'à un certain niveau d'activité. Par exemple, les

salaires ne varient pas en fonction de l'activité, mais une forte augmentation de celle-ci peut

amener l'entreprise à embaucher ou à payer des heures supplémentaires. On parle aussi de

charges semi-variables.

11.4.3. Le coût variable

Le coût variable est constitué des charges qui varient en fonction du volume de l'activité :

autrement dit, uniquement des charges variables. Il peut être exprimé en pourcentage du chiffre

d'affaires puisqu'il varie dans les mêmes proportions.

Coût variable en pourcentage du chiffre d'affaires = coût variable/chiffre d'affaires.

Marge sur coût variable : elle est obtenue par différence entre le chiffre d'affaires et le coût

variable.

Marge sur coût variable (MSCV) = chiffre d'affaires – coût variable.

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107

Taux de marge sur coût variable : la marge sur coût variable peut être exprimée, elle aussi, en

pourcentage du chiffre d'affaires puisqu'elle varie dans les mêmes proportions (cela s'appelle « le

taux de marge sur coût variable »).

Taux de marge sur coût variable = marge sur coût variable/chiffre d'affaires.

La connaissance du taux de marge sur coût variable permet de calculer la MSCV :

MSCV = chiffre d'affaires × taux de marge sur coût variable.

Structure du compte de résultat par variabilité

Le compte de résultat par variabilité fait apparaître sur une colonne (comme le compte de

résultat) les éléments de chiffre d'affaires, le coût variable, la marge sur coût variable, les charges

fixes et le résultat.

Éléments Montants En % du CA

Chiffres d'affaires (1)

100

Coût variable (2)

Marge sur coût variable (3) (3) = (1) – (2)

Charges fixes (4)

Résultat (5) (5) = (3) – (4)

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108

11.4.4. Le seuil de rentabilité

Le seuil de rentabilité, c'est le niveau de chiffre d'affaires que l'entreprise doit réaliser pour

couvrir l'ensemble de ses charges (on parle aussi de point mort ou de point critique). Ce seuil de

rentabilité correspond à un niveau d'activité où l'entreprise ne réalise ni bénéfices ni pertes. C'est

le cas lorsque la MSCV contribue uniquement à la couverture des charges fixes. On peut calculer

un seuil de rentabilité (SR) en valeur : SR (en valeur) = charges fixes/taux de marge sur coût

variable. Ou calculer un seuil de rentabilité en quantité : SR (en quantité) = SR (en valeur)/prix

de vente unitaire.

11.4.5. Impact sur le résultat de l'entreprise

Cette méthode permet d'analyser, grâce au compte de résultat par variabilité et au calcul du seuil

de rentabilité, le coût partiel lié à une commande supplémentaire, afin de s'assurer que celle-ci

sera rentable et permettra à l'entreprise de générer un bénéfice supplémentaire.

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109

CHAPITRE 12. BUDGETS ET BUDGETISATION

12.1. Budget

Pour un agent économique (à savoir un individu, un ménage, une association, une entreprise, un

État...) ou une entité (à savoir un équipement, un service, un établissement, un projet, une

mission, une fonction...) le budget est un document récapitulatif des recettes et des

dépenses prévisionnelles déterminées et chiffrées pour un exercice comptable à venir

(généralement l'année). Ce résultat -pour être significatif- est obtenu moyennant une démarche

de préparation rigoureuse et respectueuse des grands principes et des bonnes pratiques de la

comptabilité.

Ce résultat - pour être légitime- doit faire l'objet d'une procédure reconnue pour son élaboration

et/ou d'une validation selon les formes appropriées en vigueur dans l'organisation concernée.

Ce résultat -pour être utile- est le résultat avant l'action d'une réflexion prévisionnelle, pendant

l'action d'un suivi et d'un contrôle d'exécution, après l'action d'une procédure d'évaluation. La

démarche budgétaire peut concerner le domaine de la gestion privée ou publique. Le présent

article ne traite que des concepts et des pratiques ayant trait à la gestion privée.

Le mot provient du gaulois « bouge » puis de l'ancien français « bougette », qui désignait une

petite bourse accrochée à la ceinture de l'habit d'une personne, contenant de la menue monnaie

lui permettant de faire face aux dépenses prévisibles de la journée. Le mot est exporté en

Angleterre au Moyen-Âge où il désigne ensuite le sac du chancelier à l'Échiquier dans lequel il

présente au Parlement les comptes et autres pièces justificatives, et il prend progressivement le

sens actuel de « budget ». Le mot avait disparu de la langue française durant plusieurs siècles

quand il y revient au XVIIIème par l'intermédiaire de l'anglais, avec son nouveau sens.

12.1.1. Finalité

Le budget n'est pas un document normalisé et ne fait pas partie des documents prévus par la

méthodologie de la comptabilité. Ce qui n'empêche pas l'outil « budget » d'être largement utilisé

par les gestionnaires : la méthode et la procédure budgétaire se révèlent en effet très utiles dans

le cadre d'une entreprise ou d'une organisation pour servir de point d'appui aux tâches

de prévision, de pilotage ou de contrôle.

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110

12.1.2. Typologie

Le budget d'exploitation traite les recettes-dépenses qui concernent l'exploitation.

Le budget d'investissement traite les recettes-dépenses qui concernent l'investissement.

Un budget peut être :

indicatif (on fait une estimation, mais la réalisation pourra se révéler différente),

impératif (les dépenses doivent être inférieures ou égales aux dépenses prévues, les recettes

doivent être supérieures ou égales aux prévisions).

12.1.3. Chiffrage du Budget

Un budget comporte des données chiffrées qui peuvent être exprimées de façon plus ou moins

poussée :

Chiffrage exprimé uniquement en volume ou uniquement en valeur monétaire ;

Double chiffrage comprenant à la fois un volet exprimé en volume, doublé d'un volet

exprimé en valeur monétaire.

La notion de budget est normalement inséparable d'une période de temps bien définie : soit

généralement un exercice fiscal de douze mois (budget dit annuel). De manière à assurer une

vision opérationnelle plus concrète pour les opérateurs impliqués dans la mise en œuvre, le

budget est souvent assorti d'un calendrier de réalisation (parfois appelé « tableau de marche » ou

« tableau de progress control)». Le budget est alors dit « phase » : en fonction du degré de

finesse visé, le chiffrage des recettes-dépenses est ventilé et détaillé par phase de réalisation

(période mensuelle, trimestrielle ou semestrielle).

12.2. Fonctionnement

Préparer un budget, c'est décaler le travail de la machine vers l'homme comme le préconisait

l'économiste Zraffa, il faut constater, planifier et élaborer.

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111

Phase 1 : Anticipation-élaboration

Au moment de son établissement, un budget n'a de valeur que si les prévisions affichées sont

conformes à la réalité qu'elles sont censées décrire.

Les principes comptables généraux doivent être respectés :

Principe d'unicité. Rien ne doit être oublié : le budget doit récapituler à lui seul l'ensemble des

dépenses et recettes concernées. Rien ne doit être ajouté : le budget n'a pas à supporter des

dépenses qui ne concernent pas son objet ou se voir crédité de recettes auxquelles il ne peut

prétendre.

Principes de sincérité et d'intégrité. Les évaluations données sont censées être les plus

réalistes : aucune dépense ne doit être minorée, aucun revenu ne doit être majoré...

Principe de prudence. L'erreur, l'incertitude, l'irréalisme et la force majeure font peser un risque

sur tout exercice de prévision. Le chiffrage tant des dépenses que des recettes doit les prendre en

compte de manière raisonnable.

En début d'exercice sont fixées les Estimations Originales (EO). Celles-ci peuvent être établies

de manière concertée ou non avec les services chargés de l'exécution. En cas de procédure

concertée, la première version des EO est éditée par la direction en mai-juin précédant l'exercice

annuel suivant. Les services disposent donc d'une période de deux mois (juillet-août) pour établir

leurs propres prévisions dans le cadre général fourni par les EO. Toutes les prévisions des

services remontent et sont consolidées en septembre par la direction. La consolidation étant

rarement parfaitement en ligne avec les intentions de la direction, une procédure de négociation

s'établit en octobre entre la direction et les services concernés. La consolidation définitive

pouvant intervenir courant octobre, sinon début novembre.

Phase 2 : Diffusion-Explication

Les estimations originales (EO), une fois validées comme cadre de référence s'imposant à tous

les membres de l'organisation, doivent être diffusées en temps utile et expliquées à tous les

exécutants concernés et ce, suffisamment avant le démarrage de l'exercice concerné. Ceci

implique que cette diffusion intervienne fin novembre - début décembre, de manière à être

répercutée sur l'ensemble des parties prenantes présentes à tous les niveaux et dans toutes les

unités de l'organisation.

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112

Phase 3 : Collecte et suivi des réalisations

C'est l'objet du reporting (en particulier dans les grands groupes où sont mis en œuvre de

nombreux budgets). Ceci afin d'avoir en temps presque réel une vision exacte de la réalisation du

budget. Tout reporting suppose un suivi chronologique (généralement trimestriel) assez étoffé.

Dans la pratique la plus répandue, les estimations originales sont mises à jour de manière

"roulante" au terme de chaque trimestre.

PER : Première Estimation Révisée, éditée à la fin du premier trimestre d'exécution. Les

données réelles du premier trimestre -désormais connues remplacent les données prévisionnelles

correspondantes : données TRIM 1 réel + données TRIM 2, 3 et 4 prévisionnel.

SER : Seconde Estimation Révisée, éditée à la fin du second trimestre d'exécution : données

TRIM 1 et 2 réels + données TRIM 3 et 4 prévisionnels

TER : Troisième Estimation Révisée, éditée à la fin du troisième trimestre d'exécution : données

TRIM 1,2 et 3 réels + données TRIM 4 prévisionnel et ainsi de suite, jusqu'à

QER, la Quatrième Estimation Révisée, éditée en fin de période budgétaire, ne comprend que

des données réelles de l'exercice. L'intérêt de cette actualisation progressive est de pouvoir

comparer en base annuelle (sur 12 mois) les estimations initiales avec la part de réalisé tel que

connu au fur et à mesure de l'avancement de l'exercice.

Phase 4: Pilotage par l'Analyse des écarts

L'analyse des écarts (écart-volumes ou écarts-prix) fournit des indications précieuses sur

l'existence de décalages plus ou moins importants entre le prévu et le réalisé. Ces écarts sont

mesurés et localisés. Le pilote du budget est en mesure de décider selon l'ampleur des éléments

constatés et la meilleure prévision qu'il peut faire pour la suite des évènements : soit des

ajustements marginaux avec rappel à l'ordre des exécutants ; soit des corrections plus

significatives lorsque les écarts constatés font apparaître que la réalisation d'un objectif est

devenu hors de portée.

Le pilote peut choisir de réviser ses prévisions. On parle alors d'un budget révisé. Il convient

cependant de manier ces révisions avec précaution car un usage trop fréquent des révisions

discrédite la notion de Budget en tant qu'indicateur d'objectifs anticipés et partagés.

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Phase 5: Bilan-évaluation des réalisations

Dans la période suivant immédiatement la clôture d'un exercice budgétaire, un bilan-évaluation

complet doit être tiré pour dégager et capitaliser toutes les leçons utiles pour les exercices

ultérieurs.

12.3. Pratiques discutables

Certaines organisations — à des fins de « motivation » — pratiquent un double budget. Le

premier (réservé à la direction) est le « vrai » budget. Le second (plus largement diffusé auprès

des collaborateurs, notamment commerciaux) comporte des objectifs plus ambitieux que ceux

contenus dans la version direction. Un tel usage de la démarche budgétaire relève d'une

démarche manipulatoire et peut se révéler à terme contre-productif : les objectifs irréalistes

finissent par démobiliser.

12.4. Suivi et contrôle du Budget

Le suivi de budget implique une logistique particulière : la « comptabilité budgétaire » afin de

s'assurer que les recettes et/ou dépenses prévues s'effectuent : dans les volumes et valorisations

prévues ; selon le calendrier prévu (dans la mesure où le budget a été « phase »). Ce suivi

comptable ouvre la possibilité du « contrôle budgétaire » via l'analyse des écarts : Évaluation des

« écarts-volume » ou des « écarts-prix » éventuellement constatés entre prévisions et

réalisations ; Opportunité d'effectuer en temps utile des mesures correctrices. Les services

budgétaires ont une importance très variable selon les organisations: Bien utilisé, le contrôle

budgétaire fournit une aide très appréciable pour le pilotage de toute gestion. C'est la porte

d'entrée au domaine plus large du contrôle de gestion particulièrement nécessaire dans les

organisations importantes ou complexes. Le contrôle budgétaire peut perdre de son impact

lorsqu'il est aux mains d'un scribe docile compilant des chiffres inutilisés ou inutilisables,

d'une Cassandre pointant uniquement les risques et dérapages, ou d'un censeur exerçant un droit

de veto tatillon ou systématiquement méfiant envers la moindre dépense.

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12.5. Rationalisation Budgétaire

12.5.1. BBZ, Budget Base Zéro

Les démarches de rationalisation budgétaire pratiquées dans la gestion privée sont à rapprocher

de celles de la gestion publique. Des emprunts méthodologiques sont constatés. Voir en

particulier :

RCB, Rationalisation des choix budgétaires (en anglais, PPBS Planning and Programming

Budget Setting)

RGPP, Révision générale des politiques publiques

12.5.2. Le budget, outil d'évaluation en entreprise

Comme le disait Henri Fayol, gérer c’est administrer qui peut signifier prévoir et « prévoir, c’est

déjà supputer l’avenir et le préparer : prévoir c’est agir ». Le budget est un outil essentiel de

gestion prévisionnelle qui permet de repérer à l’avance les difficultés de choisir les programmes

d’activité à partir de l’analyse de l’environnement pour assurer à l’entreprise la rentabilité

souhaitée. Le système budgétaire est fondé sur l’idée d’une mise à la disposition des

opérationnels d’un certain nombre d’outils utiles au processus de management. Il s’agit : de la

définition d’objectifs clairs, précis et réalistes ; de la préparation de plans d’actions économes ;

d'un suivi rapide centré sur l’objectif grâce à la communication régulière des résultats à la suite

d'un rapprochement entre ce qui fait et ce qui devrait être fait ; de moyens ; de la possibilité de

contrôle à priori ;

Le budget est un outil qui permet à l’entreprise d’atteindre ses objectifs notamment en facilitant

le couplage de celle-ci avec l’environnement et l’intégration des différentes fonctions. Mais pour

que le budget soit efficace, il faut que les préalables ci-après soient remplis : une structure

organisation adaptée ou procéder à la structuration de l’organisation ou découpage en centres de

responsabilité ; la formulation d’une stratégie ; la prévision des objectifs ; le système de suivi des

réalisations au jour le jour ; une possibilité de contrôle a posteriori. C’est ce dernier aspect qui

fait du budget un outil d’évaluation. La constatation des écarts constituent ainsi l’évaluation qui

est faite action par action. Alors que la nomenclature budgétaire est tout autre.

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CHAPITRE 13. AUDIT EXTERNE ET INTERNE

13.1. Audit interne et audit externe

L’audit, dans le secteur public, a – ou devrait avoir – un double fonction, dont témoigne

l’existence de deux formes d’audit, l’une externe et l’autre interne. L’objet de l’audit externe est

de donner au contribuable l’assurance que l’argent public est dépensé d’une manière

respectueuse des principes de la légalité, de la régularité et de la bonne gestion financière. Il peut

dès lors être considéré comme un audit « d’intérêt public ».Cet audit est externe parce qu’il doit

être tout à fait distinct, et donc indépendant, de l’entité contrôlée. Cet audit vise objectivement à

analyser les recettes et les dépenses et à identifier les problèmes et les questions qui devraient

être rendus publics. Les audits externes comprennent ce que l’on appelle généralement les

« audits de seconde ou de tierce partie ».

Les audits de seconde partie sont réalisés pour des parties, telles que les actionnaires ou des

clients, ayant un intérêt direct dans l’organisme, ou par d’autres personnes en leur nom. Les

audits de tierce partie sont nécessairement réalisés par des organismes externes indépendants. De

tels organismes, généralement accrédités (voir norme NF ISO/CE 17021), fournissent

l’enregistrement ou la certification de conformité à des exigences comme celles de l’ISO

9001 ou 14001 ou NF ISO/CEI 27001 relative aux systèmes de management de la sécurité de

l'information.

Lorsque les systèmes de gestion de la qualité et environnemental sont audités simultanément, on

parle d’audit commun. Lorsque le système de management de la Qualité, de l'Environnement et

de la SST (Santé et sécurité au travail) est intégré, on parle d’audit intégré QSE. Le domaine le

plus connu, le plus répandu et le plus ancien sur une base transnationale est l'audit légal externe

comptable et financier, à savoir l'examen de la validité, conformité et sincérité des divers états

financiers et rapports publics de gestion émis par une entreprise. Il s'agit de l'audit légal, ou

commissariat aux comptes en France, spécifiquement réglementé pour les sociétés cotées en

bourse. Il existe d'autres types d'audit spécialisés dans les contextes où il existe des normes et

une réglementation forte (sécurité de l'homme au travail, environnement, hygiène et sécurité

alimentaire...) L'audit des systèmes d'information (audit informatique) est aussi une activité

essentielle dans la maîtrise des opérations de l'entreprise.

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Par contraste, l’auditeur interne constitue un outil puissant grâce auquel la « direction » de

l’organisation peut atteindre ses objectifs avec un maximum d’efficacité et en même temps

contribuer à instiller à ses directeurs les plus importants le sens de la responsabilité nécessaire

pour assurer un contrôle interne efficace. À cet égard, l’audit interne dans le secteur public est

plus étroitement lié à la fonction de l’audit interne conventionnel dans le secteur privé, dont la

fonction n’est pas nécessairement de rendre publiques les faiblesses et les irrégularités qu’il

détecte mais de faire rapport à ce sujet à la direction pour que celle-ci puisse prendre des mesures

correctrices. Il s’ensuit que l’audit interne n’a à répondre que devant le sommet de la hiérarchie

et occupe une position indépendante dans la structure de l’organisation.

13.2. La faiblesse de la fonction actuelle de l’audit interne

13.2.1. Au cœur des problèmes d’audit de la DG XX, il y a deux questions intimement liées

D’abord, comme on l’a déjà dit, l’indépendance du contrôleur financier vis-à-vis de l’entité

contrôlée se trouve compromise par le simple fait que, pour l’heure, les fonctions d’octroi du

visa et d’audit relèvent de sa responsabilité à lui, en tant que directeur général de la DG XX. Une

branche de la direction générale contrôle dès lors potentiellement les activités de l’autre. Ensuite,

et à la lumière de l’expérience, ce qui est plus important, le contrôleur financier ne jouit pas de la

position de force vis-à-vis des autres services de la Commission qui lui serait nécessaire pour

rendre son indépendance vraiment opérationnelle. En pratique, la position qu’occupe la DG XX,

qui est celle d’une direction générale parmi d’autres, et la position correspondante qu’occupe le

contrôleur financier de simple haut fonctionnaire désigné parmi d’autres compromet sa capacité

de traduire les résultats de ses audits en mesures de gestion.

Ce problème trouve sa confirmation la plus parlante dans la constatation que de nombreux

rapports « sensibles » rédigés par les auditeurs de la DG XX font l’objet de procédures

contradictoires interminables qui ont pour effet et, selon ce que certains soupçonnent, pour

objectif de retarder le rapport – et toutes les mesures qui en résulteraient – de plusieurs mois. Mis

à part pour le moment la nécessité d’introduire des mesures concrètes pour ramener la longueur

des procédures contradictoires à un niveau raisonnable, toutes ces discussions tendent à prendre

la forme d’une négociation entre différents directeurs généraux. Dans ce processus, l’objectif de

l’audit – la détection et la correction des irrégularités, l’identification des faiblesses systémiques

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et la présentation de projet de mesures correctrices – ne vient pas nécessairement en premier lieu,

potentiellement escamoter qu’il se trouve par le souhait des deux parties de s’en sortir autant que

faire se peut la tête haute. La situation ne se trouve pas non plus grandie par le fait que le

commissaire responsable des questions d’audit ou de contrôle financier occupe vis-à-vis de ses

collègues commissaires, qui ont chacun leurs propres intérêts, une position tout à fait analogue à

celle du contrôleur financier vis-à- vis de ses collègues directeurs généraux. Une fois de plus,

l’audit interne se trouve, comme tel, incapable de s’imposer.

Le problème sous-jacent, c’est que le service d’audit interne n’est pas perçu comme un

département central au service de l’ensemble de la Commission, comme garant de la régularité

financière et comme mécanisme grâce auquel la gestion financière de la Commission peut être

améliorée, mais comme un antagoniste et un concurrent qui a ses propres intérêts à défendre.

L’ironie de la situation est que, quelles que soient les faiblesses de la Commission en matière

d’audit interne, la Commission exige d’autrui des normes élevées. Par exemple, l’un des critères

d’accréditation des organismes payeurs nationaux du FEOGA est que ces derniers « comportent

normalement un service d’audit interne ; … le service d’audit interne a pour objet d’assurer le

fonctionnement efficace du système de contrôle interne de l’organisme : le service d’audit

interne est indépendant des autres services de l’organisme et rend directement compte aux

dirigeants de celui-ci ».

13.3. Qu’est-ce que l’audit interne ?

L’« Institute of internal auditors » (IIA) », organisation professionnelle internationale des

auditeurs internes, publie des définitions, des normes professionnelles, des règles d’éthique, etc.,

concernant l’exercice de la profession de l’audit interne. Il a publié récemment une nouvelle

proposition de définition de l’audit interne : « L’audit interne est une fonction indépendante et

objective d’assurance et de conseil, dont la raison d’être est d’apporter une valeur ajoutée qui

améliore le fonctionnement de l’organisation. Elle aide l’organisation à atteindre ses objectifs par

une approche systématique et disciplinée d’évaluation et d’amélioration des procédés de gestion

des risques, de contrôle et de gouvernement d’entreprise. Fonctionner selon un cadre de

pratiques professionnelles établies par l’Institute of Internal Auditors favorise son

professionnalisme et sa recherche de l’excellence.» Dans le contexte de la Commission, un

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certain nombre de points saillants de cette définition sont de mise : l’audit interne est un

instrument qui « ajoute une valeur » aux activités d’une organisation, c’est donc un outil de

gestion, l’audit interne opère au sein de l’organisation, tout en étant indépendant et objectif,

l’audit interne est une profession. Objectif et moyens

Selon l’IIA, de nouveau, l’audit interne existe pour « assister les dirigeants de l’entreprise, afin

de leur permettre d’exercer efficacement leurs responsabilités, en leur apportant des analyses, des

appréciations, des recommandations, des avis et des informations sur les activités qu’ils

examinent … Parmi les bénéficiaires de l’assistance de l’audit interne figurent notamment la

direction générale et le conseil d’administration. »

Les tâches de l’auditeur interne vont de l’audit financier traditionnel à l’audit de performance et

sont résumées par l’IIA : • examiner la fiabilité et la rectitude des informations financières et

opérationnelles et les moyens et méthodes utilisés pour identifier, mesurer, classer et diffuser ces

informations, • examiner les systèmes mis en place pour garantir la conformité avec les

politiques, plans, procédures, lois et règlements pouvant avoir un impact significatif sur les

opérations et les comptes rendus; il doit déterminer si l’organisme considéré est bien « en

conformité », • examiner les moyens de sauvegarde des actifs et, si nécessaire, vérifier

l’existence de ceux-ci, • apprécier si les ressources de toutes sortes sont bien utilisées, avec

économie et efficacité, • examiner les opérations et les programmes pour s’assurer que les

résultats en sont cohérents avec les objectifs et les buts poursuivis et que ces opérations et

programmes ont été menés à bien comme prévu.

13.3.1. Responsabilité, autorité et indépendance

L’IIA décrit la position du département d’audit interne à l’intérieur d’une organisation comme

suit : « Le département d’audit interne fait partie intégrante de l’entreprise et il exerce son action

dans le cadre des politiques établies par la direction générale et par le conseil d’administration.

Son objet, son autorité et sa responsabilité doivent être clairement établis par un document écrit

(charte), dont le responsable de la fonction doit rechercher l’approbation par la direction générale

et l’acceptation par le conseil d’administration. La charte doit indiquer clairement les buts de

l’audit interne, préciser que le travail ne connaît pas de limite et mentionner que l’auditeur n’a ni

autorité ni responsabilité à l’égard des activités qu’il audite.» Bien qu’il fasse partie de

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l’organisation, il est un principe fondamental qui veut que le service d’audit interne soit

indépendant des activités qu’il audite : « L’auditeur interne doit être indépendant des activités

qu’il audite ; il l’est lorsqu’il peut accomplir librement son travail et avec objectivité.

L’indépendance permet à l’auditeur interne de porter un jugement libre et sans idée préconçue,

ce qui est indispensable pour conduire convenablement ses audits. Elle s’obtient par sa place

dans l’organigramme et par l’objectivité. »

Enfin, l’IIA évoque la question du statut interne du service d’audit : « Le positionnement de

l’audit interne doit lui permettre un exercice normal de ses responsabilités. Le responsable de la

fonction doit être rattaché à quelqu’un disposant d’une autorité suffisante pour promouvoir son

indépendance, lui garantir un champ d’investigation suffisamment large et une mise en commun.

Le Comité n’a aucun scrupule à citer de larges extraits des documents de l’IIA, d’abord parce

que son statut d’organisation professionnelle internationale en la matière lui confère une autorité

unique, mais également, et peut-être cela est-il plus important encore en l’occurrence, parce que

ses préoccupations en ce qui concerne le champ d’action, les objectifs, le statut et l’indépendance

des auditeurs internes rejoignent on ne peut mieux les problèmes rencontrés dans les efforts

entrepris actuellement par la Commission pour organiser son audit.

13.4. Un cadre pour l’audit interne à la Commission

Une proposition concernant l’avenir de l’audit à la Commission résultera vraisemblablement

d’une combinaison de l’analyse de ses insuffisances actuelles (à la fois dans le présent rapport et

dans le premier rapport de la commission) et des desiderata de l’audit interne, énoncés par

l’Institut des auditeurs internes (IIA).

13.4.1. Statut et position au sein de l’organisation

Il est clair, à présent, que le service d’audit interne ne peut plus continuer à faire partie de l’une

des nombreuses directions générales. En effet, cette structure ne procure aux auditeurs

(contrôleur financier compris) ni l’autorité vis-à-vis de leurs collègues de la Commission ni la «

ligne directe » avec la direction, nécessaire à un fonctionnement efficace du service d’audit

interne. Aussi la commission propose-t-elle la mise en place d’un service d’audit interne

spécialisé, extérieur à la structure ordinaire des directions générales et chargé de faire rapport

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directement au Président de la Commission31. Celui-ci est, à la Commission, le seul à ne pas

avoir d’intérêts sectoriels (c’est pourquoi il est institutionnellement compétent pour l’ensemble

des activités de la Commission) et à avoir suffisamment d’autorité pour tirer les conclusions des

résultats des audits. Conformément à la conception de l’audit interne esquissée ci-dessus, la

commission envisagerait un service d’audit fonctionnant comme instrument de diagnostic entre

les mains du Président, lui permettant d’identifier les faiblesses structurelles et organisationnelles

à la Commission ainsi que les problèmes spécifiques, voire ponctuels, qui peuvent en découler.

À l’évidence donc, le Président devrait pouvoir charger le service d’audit de missions spécifiques

ad hoc et engager les mesures de gestion que suggèrent les résultats.

Bien que cette définition de l’audit interne soit celle appliquée dans le monde entier aux grandes

organisations publiques et privées, on peut d’ores et déjà prévoir une objection – dictée peut- être

par l’expérience : si, dans le secteur privé, le responsable d’une organisation a une incitation

directe (c’est le « bottom line » ou résultat financier de l’organisation) sur laquelle il sera jugé, et

doit donc optimaliser le rendement et éradiquer toute forme de gaspillage, le chef de la

Commission a-t-il lui aussi une telle incitation ? En fait, peut-il avoir intérêt, en tant que titulaire

d’un poste politique, à camoufler des insuffisances, des gaspillages, voire de la fraude ? Le fait

même que cette question puisse (raisonnablement) être posée met en lumière toute l’ampleur des

dommages subis à la Commission par la responsabilité démocratique.

La clé de la comparaison, risquée au paragraphe précédent, entre le directeur d’une grande

entreprise privée et le Président de la Commission réside dans le mot « jugé » : s’il est vrai que la

base du jugement porté peut être différente, il n’en reste pas moins que, fondamentalement, les

deux sont responsables, l’un devant les actionnaires, l’autre devant l’opinion publique au sens

large, au travers du Parlement européen. Le problème est que la responsabilité du second est

beaucoup plus complexe. Le fait, pour le Président, de pouvoir disposer d’un organe efficace

d’audit interne s’insère dans le tableau général par lequel la commission espère renforcer la

responsabilité, voire le sens des responsabilités parmi les fonctionnaires.

Il ne faut pas non plus oublier la nature même du service d’audit interne : comme le présent

chapitre s’efforce de le souligner, l’audit interne est une profession. En tant que tel, il a des

normes, des pratiques et une éthique professionnelles consignées dans un document fondamental,

la « Charte », précisant les compétences, objectifs, pouvoirs, statuts, etc., du service. En

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conséquence, les fonctionnaires du service d’audit interne doivent être des professionnels

qualifiés, y compris le chef de service. Le directeur du service d’audit interne est, à l’évidence,

un personnage important, comparable (sous toute réserve) à l’actuel contrôleur financier.

Premièrement, le grade administratif de ce fonctionnaire doit être équivalent à celui d’un

directeur général : tout grade inférieur compromettrait le statut du service.

Deuxièmement, la personne concernée doit être un membre hautement qualifié et expérimenté de

la profession d’auditeur et, à cet égard, il sera probablement nécessaire, ou du moins souhaitable,

le plus souvent, de nommer une personne extérieure à l’institution dans le cadre d’un concours

de recrutement spécifique34. Troisièmement, bien que le service d’audit interne soit responsable

devant son président, le chef de service doit rester totalement indépendant quant à la conduite des

audits, le respect des normes professionnelles, le contenu des rapports, etc. Sur le papier, cette

indépendance est moins étendue que celle dont jouit actuellement le contrôleur financier, mais en

pratique, le nouveau statut du service d’audit permettrait un « équilibre des pouvoirs » plus stable

et, par conséquent, une plus grande indépendance à l’égard des services opérationnels de la

Commission.

13.4.2. Sélection des audits

La « Charte » du service d’audit comprendrait des dispositions permettant de couvrir, à

intervalles réguliers, l’ensemble des activités de la Commission. À cette fin, le programme de

travail du service d’audit serait approuvé par le Président sur la base d’une proposition du chef

de service, en tenant compte de la nécessité de réaliser les objectifs exposés dans la charte. En

même temps, le service d’audit interne doit pouvoir réagir aux impératifs de gestion : à cet égard,

le programme de travail doit prévoir une élasticité ou une « latitude » suffisantes pour faire la

part de travaux supplémentaires survenant à l’improviste. En particulier, le Président doit

pouvoir ordonner des audits spéciaux en fonction des besoins.

13.4.3. Conduite des audits

Que ce soit à la Commission ou, sur place, dans les États membres, les principes fondamentaux

de la conduite des audits ne sont pas nécessairement très différents de ceux qui s’appliquent

actuellement aux fonctionnaires de la DG XX, où ces principes permettent l’accès illimité à toute

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documentation pertinente. Si des problèmes sont apparus dans le passé, ils concernaient plutôt la

rédaction des rapports d’audit. La « procédure contradictoire interne » (c’est-à-dire le droit de

réponse de l’entité contrôlée) a été, dans le passé, source de difficultés majeures. S’il doit exister

un droit de réponse – et les réponses de l’entité contrôlée devraient, si nécessaire, être publiés

avec le rapport d’audit -, l’objet de l’audit ne doit pas avoir la possibilité de « négocier » le

contenu d’un rapport d’audit ou d’en retarder l’achèvement. Cela ne signifie pas qu’il faille

dénier à l’entité contrôlée la possibilité de corriger des erreurs matérielles dans le rapport d’audit

avant son achèvement, mais que son intervention ne doit pas aller au-delà de ce seuil « factuel ».

Lorsque des divergences de vues ou d’interprétation apparaissent ou subsistent entre l’auditeur et

l’objet de l’audit, ces difficultés peuvent être aplanies par la publication parallèle des

commentaires et des réponses. En tout état de cause, la procédure contradictoire (qui s’ouvre

avec la transmission du projet de rapport à l’entité contrôlée et s’achève avec l’achèvement du

rapport) ne devrait pas durer plus d’un mois. En principe, après ce délai, la décision sur le point

de savoir à quelle date et dans quelle condition la version définitive du rapport d’audit doit être

établie, appartient au chef du service d’audit interne.

13.4.4. Suite donnée aux audits

Dans le schéma que propose la commission, l’action à engager sur la base des conclusions de

l’audit appartient nécessairement au Président de la Commission dans le cadre de ses

compétences gestionnaires. Il n’est donc pas possible, en ce qui concerne les suites à donner aux

audits, de prescrire telle ou telle approche. Toutefois, dans l’intérêt de la transparence, les

mesures prises par le Président et, par voie de conséquence, par les autres gestionnaires de la

Commission, doivent être consignées.

Pour cela, deux moyens sont possibles : premièrement, le service d’audit interne publie un

rapport annuel d’activité, résumant ses principales conclusions et décrivant les mesures engagées

par les services de la Commission. Ce rapport annuel, présenté par le Président à la Commission,

est rendu public. Deuxièmement, la version définitive de tout rapport établi par le service d’audit

interne est transmise à la Cour des comptes. Cela permettra à la Cour des comptes de contrôler

les actions concrètes engagées en réponse aux observations de l’audit.

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13.4.5. Relations avec la Cour des comptes

Le travail effectué par le service d’audit interne doit présenter une qualité professionnelle

suffisante pour donner à l’auditeur externe de la Commission une base de travail solide. Pour

optimaliser son utilité, des contacts réguliers devraient s’établir entre la Cour des comptes et le

service d’audit interne, tant en ce qui concerne la programmation que la mise en œuvre des

activités. Il convient d’assurer le plein accès de la Cour des comptes aux données comptables du

service d’audit interne, ce qui, en pratique, signifie qu’au-delà de la simple transmission des

rapports, l’ensemble des dossiers comptables du service (comme les données d’audit « brutes »,

les commentaires, etc.) doivent être accessibles à la Cour, qui pourra ainsi les utiliser pour ses

propres travaux comptables.

13.4.6. Ressources

Ce n’est pas à la commission qu’il appartient de décider de la dotation en personnel à la

Commission. Cependant, on peut légitimement faire remarquer, comme la commission l’a fait

dans son premier rapport, que la dotation actuelle en personnel spécialement chargé de l’audit

interne et des systèmes d’audit à la Commission est dérisoire. Pour fonctionner efficacement, le

service d’audit interne qui sera appelé à remplacer l’unité d’audit interne à la DG XX doit être

dotée de ressources suffisantes.

13.5. Les huit différences entre l’audit interne et l’audit externe

13.5.1. Le statut de l’auditeur

C’est une évidence mais qui est fondamentale. L’auditeur interne appartient au personnel de

l’entreprise, l’auditeur externe (cabinet international ou commissaire aux comptes) est dans la

situation d’un prestataire de services juridiquement indépendant.

13.5.2. Les bénéficiaires de l’audit

L’auditeur interne travaille pour le bénéfice des responsables de l’entreprise : managers,

direction générale, éventuellement comité d’audit. L’auditeur externe certifie les comptes à

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l’intention de tous ceux qui en ont besoin : actionnaires, banquiers, autorités de tutelle, clients et

fournisseurs, etc.

13.5.3. Les objectifs de l’audit

Alors que l’objectif de l’audit interne est d’apprécier la bonne maîtrise des activités de

l’entreprise (dispositifs de contrôle interne) et de recommander les actions pour l’améliorer, celui

de l’audit externe est de certifier la régularité, la sincérité, l’image fidèle, des comptes, résultats

et états financiers. Observons que pour atteindre ces objectifs les auditeurs externes auront, eux

aussi, à apprécier des dispositifs de contrôle interne, ceux qui précisément doivent en principe

garantir les trois caractéristiques fondamentales ci-dessus énoncées : ce seront donc des

dispositifs de nature essentiellement financière, comptable et quantitative.

Le contrôle interne apparaît donc comme un moyen pour l’audit externe alors qu’il est un

objectif pour l’audit interne. Ainsi que nous l’avons déjà souligné dans le chapitre précédent,

cette différence entre les deux métiers est fondamentale, il en résulte des approches

dissemblables, qu’il serait vain de vouloir opposer car elles ne poursuivent pas les mêmes buts et

ne retiennent pas les mêmes notions.

Ainsi en est-il du « seuil de signification », à juste titre utilisé par les auditeurs externes dans

leurs travaux et qui leur permet d’éliminer les erreurs dont l’importance relative ne remet pas en

cause le résultat. Cette approche rationnelle dans laquelle on compare les sommes en litige au

total du Bilan ou au total du chiffre d’affaires est totalement étrangère à l’audit interne. Dans

l’appréciation de la maîtrise des affaires, la révélation par test d’un dysfonctionnement, d’une

erreur, si minimes soient-ils n’ont pas à être comparés aux ordres de grandeurs comptables – si

tant est que cela soit possible – ils peuvent être l’indice d’un désordre grave, encore potentiel,

mais auquel il va falloir remédier.

L’objectif de l’auditeur interne n’est pas centré sur un point précis du temps réel, il prend

également en compte les risques potentiels. Ces différences quant aux objectifs commandent et

gouvernent toutes les autres : ce sont elles qui justifient le statut ; ce sont elles qui différencient

les bénéficiaires.

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13.5.4. Le champ d’application de l’audit

Eu égard à ses objectifs, le champ d’application de l’audit externe englobe tout ce qui concourt à

la détermination des résultats, à l’élaboration des états financiers et rien que cela ; mais dans

toutes les fonctions de l’entreprise. L’auditeur externe qui limiterait ses observations et

investigations au secteur comptable ferait œuvre incomplète. Les professionnels le savent bien

qui explorent toutes les fonctions de l’entreprise et tous les systèmes d’information qui

participent à la détermination du résultat et cette exigence est de plus en plus grande au fur et à

mesure que se développent les saisies à la source. Le champ d’application de l’audit interne est

beaucoup plus vaste puisqu’il inclut non seulement toutes les fonctions de l’entreprise, mais

également dans toutes leurs dimensions. Ainsi, porter une appréciation technique sur l’entretien

de tel matériel de fabrication ou apprécier qualitativement les modalités de recrutement de

l’encadrement est tout à fait dans le champ d’application de l’audit interne et en dehors de celui

de l’audit externe. Toutefois, ce dernier est concerné par l’entretien ou le recrutement dans leurs

dimensions financières.

13.5.5. La prévention de la fraude

L’audit externe est intéressé par toute fraude, dès l’instant qu’elle a, ou est susceptible d’avoir,

une incidence sur les résultats. En revanche, une fraude touchant, par exemple, à la

confidentialité des dossiers du personnel, con cerne l’audit interne, mais non l’audit externe.

13.5.6. L’indépendance de l’auditeur

Il va de soi que cette indépendance n’est pas de même nature. L’indépendance de l’auditeur

externe est celle du titulaire d’une profession libérale, elle est juridique et statutaire ; celle de

l’auditeur interne est assortie des restrictions analysées au chapitre précédent.

13.5.7. La périodicité des audits

Les auditeurs externes réalisent en général leurs missions de façon intermittente et à des

moments privilégiés pour la certification des comptes : fin de trimestre, fin d’année. En dehors de

ces périodes, ils ne sont pas présents, sauf le cas de certains grands groupes dont l’importance

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des affaires exige la présence permanente d’une équipe tout au long de l’année, laquelle équipe

grossit considérablement en période d’arrêté des comptes. L’auditeur interne travaille en

permanence dans son entreprise sur des missions planifiées en fonction du risque et qui

l’occupent avec la même intensité quelle que soit la période. Mais observons également que

l’auditeur externe est en relation avec les mêmes interlocuteurs dans les mêmes services, alors

que l’auditeur interne change sans cesse d’interlocuteur. Du point de vue relationnel c’est donc

l’audit externe qui est permanent et l’audit interne périodique.

13.5.8. La méthode de l’auditeur

Les auditeurs externes réalisent leurs travaux selon des méthodes qui ont fait leurs preuves, à

base de rapprochements, analyses, inventaires. La méthode des auditeurs internes est spécifique

et originale ; elle sera décrite en détail dans la troisième partie de cet ouvrage. Les différences

entre les deux fonctions sont donc précises et bien connues ; il ne saurait y avoir de confusion.

Mais elles ne doivent pas s’ignorer car l’appréciation et la bonne mise en œuvre de leur

complémentarité sont pour l’organisation tout entière un gage d’efficacité.

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127

CHAPITRE 14. TECHNIQUES DE BUDGETISATION ET SUIVI DES

PERFORMANCES BUDGETAIRES

14.1. Introduction

La gestion budgétaire est un plan ou un état prévisionnel des recettes et de dépenses présumées

qu'une personne aura à encaisser et à effectuer pendant une période donnée.

La gestion budgétaire implique trois concepts : (1) La prévision, (2) La budgétisation (3) Le

contrôle budgétaire. Un budget est un programme d'action chiffré (en quantité et en valeur) que

l'entreprise envisage pour une période qui ne dépasse pas une année (par exemple, trimestre,

année ou mois). La technique budgétaire comprend trois parties distinctes et successives : 1) La

prévision qui suppose un choix des objectifs à atteindre ; 2) L'établissement des budgets selon

une typologie objectifs / moyens ; 3) Le contrôle qui consiste à établir des écarts par

confrontation à chaque fin de période des prévisions et des réalisations ». Pour la préparation

des budgets, on se contentera des deux premiers phases sui sont la prévision et l'établissement

des budgets. Selon leur emplacement dans la hiérarchie budgétaire, on distingue deux types de

budgets : les budgets déterminants et les budgets résultants.

Les budgets déterminants définissent les objectifs à atteindre, il existe deux types de budgets

déterminant : le budget des ventes le plus important car il reflète le niveau d'activité attendu de

l'entreprise et le budget de production.

Les budgets résultants précisent les moyens à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs donc

les budgets déterminants. On peut définir quatre grands budgets résultant : le budget des

approvisionnements, le budget des investissements, le budget des frais généraux et le budget de

trésorerie (« budget résultant » des budgets déterminants et résultants) qui est la synthèse

monétaire des budgets précédents.

Les budgets déterminants et résultants sont suivis d'un budget général comprenant un Compte de

produit et charges prévisionnel puis un Bilan prévisionnel. Si l'entreprise exerce une activité

purement commerciale, dans ce cas la technique budgétaire comprend un budget déterminant :

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128

celui des ventes puis les quatre budgets résultants usuels : approvisionnement des marchandises,

investissements en équipements de commercialisation, frais généraux et budget de trésorerie.

Les budgets sont hiérarchisés et établies selon le schéma suivant :

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14.2. Les budgets des ventes et des frais commerciaux

14.2.1. Le budget des ventes

La gestion budgétaire des ventes est la phase « pivot » du réseau des budgets de l'entreprise. En

effet de la prévision des ventes découle l'élaboration des budgets : d'approvisionnement, de

production, des investissements, de la trésorerie. Le budget des ventes consiste à évaluer les

ventes futures en quantité et en valeur. L'évolution des ventes nécessite une analyse rétrospective

et actuelle des produits. Pour mieux connaître et délimiter le marché tant actuel que potentiel de

l'entreprise, on fait généralement appel aux techniques d'études de marché, afin d'analyser la

demande et d'évaluer les ventes probables. Les informations collectées et exploitées subissent

généralement un traitement mathématique et statistique pour prévoir les ventes. En ce qui nous

concerne, on va se limiter aux techniques statistiques qui permettent seulement de prolonger dans

le futur les tendances constatées dans le passé. Une fois les ventes prévisionnelles sont calculées,

il y a lieu de procéder à leur ventilation en périodes (trimestrielles, mensuelles....), par produit,

par zone géographique, par canal de distribution.... Le choix de la ventilation des ventes

prévisionnelles est dicté par les besoins de contrôle de l'entreprise.

A. Méthodes d'extrapolation des ventes passées

Les méthodes les plus utilisées sont : la méthode des moyens mobiles, les méthodes des

moindres carrés, les séries chronologiques. Ces méthodes reposent sur l'hypothèse implicite que

l'avenir n'est que la reproduction du passé, et de ce fait elles ne peuvent pas rendre compte des

ruptures demeurant très difficile à anticiper.

1. Méthode des moyennes mobiles

Le principe de la méthode est simple, il consiste à tirer de l'observation du passé une loi générale

permettant de prévoir le futur. Des valeurs observées dans le passé, on détermine des valeurs

futures ajustées. Cette méthode permet de tracer une courbe qui élimine les effets accidentels en

lissant les informations observées mais elle ne permet pas de construire une droite d'équation

susceptible de réaliser des prévisions.

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130

2. Méthode des moindres carrés

La modélisation par la droite des moindres carrée consiste déterminer la droite qui minimise la

somme des carrées des écarts entre la valeur observée et sa valeur ajustée. Cette droite permet de

réaliser des prévisions. La droite a pour formule :

Y = a X + b tel que a = cov (x,y) var (x)

cov (x,y) =

Et Var(x) = b = Ym - a Xm

L'ajustement peut s'effectuer par d'autres modèles tels que : le modèle logarithmique : Y = a Ln

X + B, le modèle exponentiel : Y = b. aX, le modèle puissance : Y = b.X

a . L'allure de la fonction

mathématique y = f(x) à rechercher dépend du comportement de la variable retenue qui est en

l'occurrence le comportement des ventes.

3. Application (modèle linéaire)

On dispose des ventes trimestrielles des 2 dernières années (2005, 2006) du magasin de

vêtements FASHION, et on nous demande de prévoir les ventes trimestrielles de l'année 2007

Les ventes historiques (en Trimestres)

les années 1 2 3 4

2005 12000 11000 10000 15000

2006 11250 13500 9500 13000

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131

Solution : (utilisation du tableur Excel)

Xm = 4,5 et Ym = 11906,25 Cov(x, y) = 390,62

a = cov (x, y) var (x) = 74,40 Var (x) = 5, 25

b = Ym - a Xm = 11906, 25 - (74, 4.4, 5) = 11571, 45

1 A B C D E F G H I

2 Trimestres(x) 1 2 3 4 5 6 7 8

3 Valeurs

historiques(y)

12000 11000 10000 15000 11250 13500 9500 13000

4 Valeurs ajustées 11645 11720 11794 11869 11943 12017 12092 12166

On aura une droite d'ajustement de la forme suivante :

Y = 74,4. x + 11571,45

Les ventes prévisionnelles peuvent être directement calculées en utilisant la fonction

« prévision »préprogrammée dans « Excel »: Les ventes du premier et du deuxième trimestre de

l'année 2007

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j K

9 10

=prevision(9 ;B3 :I3 ;B2 ;I2)

= 12241

=prevision(10 ;B3 :J3 ;B2 ;J2)

= 12315

On constate que la méthode des moindres carrée prolonge les données passées dans le futur, en

revanche elle ne permet pas de neutraliser les effets saisonniers.

4. Les séries chronologiques

Une série chronologique, une chronique ou une série temporelle est une suite d'observations

ordonnée d'une variable dans le temps qui est en l'occurrence le comportement des ventes.

L'étude de ces séries a pour buts de décrire l'évolution de la variable étudiée, de l'expliquer et de

préparer le terrain à d'éventuelles prévisions tout en neutralisant l'effet de saisonnalité.

5. Les composantes d'une série chronologique

Une chronique se compose de quatre éléments : le Trend c'est-à-dire la tendance générale de la

variable (Croissance, décroissance) représenté généralement par une droite d'ajustement, le

mouvement cyclique qui est synonyme de fluctuations conjoncturelles de longue durée qui

reviennent périodiquement dans le temps. Ce mouvement est souvent assimilé au Trend (Trend=

Cycle), les variations saisonnières qui dépendent de plusieurs facteurs (climat, congés, coutumes,

habitude de consommation...).Elles se reproduisent à l'identique régulièrement dans l'année, les

variations accidentelles qui sont exceptionnelles, elles apparaissent comme crises brèves et

irrégulières (grèves, accidentes.....).

6. L'étude d'une série chronologique

L'étude d'une chronique passe par 3 phases : Construire la droite d'ajustement et ajustée la série,

Mettre en évidence l'effet saisonnier de la série et ensuite neutraliser cet effet, Elaborer des

prévisions tout en neutralisant l'effet saisonnier.

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Remarque : En ce qui concerne les effets accidentels, on distingue deux cas de figures : si elles

sont importantes, on procède à la correction des données brutes de la séries avant tout calcul des

composantes : de tendance générale, saisonnières..... Si elles sont moins importantes, on les

ignore puisqu'elles se compensent sur un certain nombre d'années plus au moins long.

7. Application : On dispose des ventes trimestrielles des 4 dernières années (2003, 2004, 2005 et

2006) d'un magasin de vêtements, et on nous demande de prévoir les ventes trimestrielles de

l'année 2007

Les ventes historiques (en Trimestres)

les années 1 2 3 4

2003 3200 3250 3640 3100

2004 3150 3350 3100 3250

2005 3250 3450 3500 3250

2006 3150 3450 3350 3250

Solution: La droite d'ajustement est de la forme Y = 3,22.X + 3265.75

Les valeurs ajustés Y' (Trend)

les années 1 2 3 4

2003 3268,97 3281,85 3294,74 3307,62

2004 3272,19 3285,07 3297,96 3310,84

2005 3275,41 3288,29 3301,18 3314,06

2006

3278,63 3291,51 3304,40 3317,28

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Les coefficients saisonniers (CS) sont les moyennes arithmétiques des rapports au trend (Y Y')

par période (trimestre, mois...).

Valeurs réels valeurs ajustée

les années 1 2 3 4

2003 0,98 0,99 1,10 0,94

2004 0,96 1,02 0,94 0,98

2005 0,99 1,05 1,06 0,98

2006 0,96 1,05 1,01 0,98

Somme 3.98 4.11 4.11 3.88

Coefficients

saisonniers

0.995 1.0275 1.0275 0.97

série corrigée des variations

saisonnières Y' CS

les années 1 2 3 4

2003 3284.42 3194,01 3206,56 3409,92

2004 3288.63 3197,15 3209,69 3413,24

2005 3291.86 3200,28 3212,83 3416,56

2006 3278,63 3203,42 3215,96 3419,88

Les prévisions des ventes de l'année 2007

Eléments 1 2 3 4

prévisions 3320,49 3323,71 3326,93 3330,15

Prévisions corrigés

Des effets saisonniers 3303.88 3415.11 3418.42 3230.24

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On constate que les méthodes Statistiques sont simples d'emploi, en revanchent elles ne

permettent de rendre compte des ruptures puisqu'elles ne font que projeter les données passées

dans le futur, d'où le recours aux méthodes économétriques qui sont en mesure de mettre en

évidence des liens de causalité.

14.3. Présentation du budget des ventes

Selon les besoins de la gestion de l'entreprise, le budget de ventes sont ventilés en périodes

(semestrielles, trimestrielles, mensuelles....) par produit, par gamme de produit, par zone

géographique......

14.3.1. La ventilation par période

Très souvent, le mois est retenu comme période de ventilation, en revanche grâce aux logiciels

informatiques spécialisés, des périodes plus courtes sont de plus en plus utilisées. La répartition

par période implique la prise en charge de la structure saisonnière de l'entreprise, autrement dit

on doit déterminer des coefficients saisonniers pour ajuster les prévisions.

14.3.2. La ventilation par région

Elle désigne la répartition des ventes prévisionnelles selon un découpage géographique du

marché de l'entreprise (par ville, par quartier.....). Un tel découpage présente un grand intérêt

puisqu'il permet à l'entreprise de connaître le comportement de la demande sur chaque région et

d'y contrôler ses responsables (représentants, commerciaux...). Très souvent la ventilation se fait

en s'alignant sur le découpage utilisé par la direction commerciale

14.3.3. La ventilation par produit

Cette présentation permet à l'entreprise de mieux connaître l'évolution de ses produits ou de sa

gamme de produits. La ventilation s'opère en fonction des buts poursuivis par la direction.

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14.3.4. Application

On dispose des prévisions trimestrielles des ventes de la société SUN concernant deux produits

A et B. Ces produits sont vendus dans deux villes du royaume Casablanca et Rabat.

Produits Trimestre1 Trimestre2 Trimestre3 Trimestre4

X

Y

800

600

700

400

500

800

900

200

60% des produits X est vendue à Rabat et 35% des produits Y est vendue à Casablanca. On nous

demande de présenter le budget sous forme d'un seul document par région et par période :

14.4. Budget des ventes de SUN par région et par période

pts Villes Totaux

Casablanca Rabat Périodes

T1 T2 T3 T4 Tot T1 T2 T3 T4 Tot T1 T2 T3 T4 Tot

X

Y

320

210

280

140

200

280

360

70

1160

700

480

390

420

260

300

520

540

130

1740

1300

800

600

700

400

500

800

900

200

2900

2000

Tot 530 420 480 430 1860 870 680 820 670 3040 1400 1100 1300 1100 4900

Remarque :

Ce budget peut également être présenté sous forme de deux documents, un qui contient les

ventes par régions et un autre qui contient les ventes par périodes.

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137

14.4.1. Présentation du budget général des ventes

Le budget général des ventes doit contenir : les quantités à vendre prévues, le prix de vente

unitaire, les ventes en valeurs prévues, la TVA facturée correspondante, les modalités

d’encaissement prévu.

14.5. Le budget des frais commerciaux

Elles se composent de deux catégories de frais : les frais Marketing qui ont un caractère cyclique,

les frais de distribution qui sont liées au volume des ventes.

14.5.1. Les frais Marketing

Ces frais nécessitent des sommes d'argents importantes qu'on classe en investissements

exemple : publicité, études de marchés....... L'optique étant de parvenir à une budgétisation des

frais à même d'accroître les ventes de l'entreprise, un travail qui est délicat car la relation qui lie

les ventes aux frais marketings n'est pas toujours apparente et corrélative.

14.5.2. Les frais de distribution

Ce sont les frais qui accompagnent l'activité de ventes, exemple : commissions des vendeurs,

services après vente.... Ces frais peuvent être dépendantes ou indépendantes des ventes de

l'entreprise, partant de cette logique, on distingue généralement trois types de frais de

distribution :

1. Les frais variables : Elles sont dépendantes des ventes réalisées, exemple ; commissions sur

les ventes, frais d'emballages....

2. Les frais semi variables (mixtes) : Elles comportent une partie variable et une partie fixe,

exemple ; les salaires des vendeurs comportent une partie variable (commission) et une partie

fixe (salaire de base), les frais de téléphone qui comporte. Une partie fixe (l'abonnement) et une

partie variable (le coût de la consommation).....

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3. Les frais fixes : Elles sont indépendantes du niveau de ventes, exemples ; loyers des

magasins, les amortissements des matériaux de distribution..... Ces charges peuvent augmenter

« par paliers » à cause des investissements de l'entreprise correspondant à de nouvelles capacités

de distribution.

Application : Les prévisions trimestrielles des ventes d'une société mono produit de négoce se

présentent comme suit :

Produits Trimestre1 Trimestre2 Trimestre3 Trimestre4

X 10000 20000 15000 25000

Les frais de distribution sont déterminés de la façon suivante : Salaires du représentant 6000 DH

(salaire fixe) et une commission de 3% sur le chiffre d'affaire, charges divers de distribution 800

DH par trimestre et 2% du chiffre d'affaire, une compagne publicitaire sera lancée en juillet

estimé à 250000 Dh. On nous demande de budgétiser les frais de distributions de cette entreprise.

14.6. Budget des frais de distribution

Eléments T1 T2 T3 T4 Total

Salaires

Charges diverses

-Fixes

-variables

-compagne publicitaire

6300

800

200

6600

800

400

6450

800

300

250000

6750

800

500

26100

3200

1400

250000

Total 7300 7800 257550 8050 280700

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139

14.7. Le budget de production

Construire un budget de production demande d'élaborer un programme de production à court

terme (prévisions quantitatives) puis de le répartir par unité d'exploitation, par période afin d'en

faciliter le contrôle. Le programme de production doit permettre de répondre aux questions

suivantes : Déterminer la quantité à produire pour satisfaire la demande compte tenu des

contraintes techniques de fabrication ? Déterminer la quantité de matières premières qu'il faut

commander et stocker pour satisfaire la demande prévue ? Déterminer comment et combien faut-

il commander et stocker pour satisfaire la demande prévue ? La réponse à ses questions n'est pas

toujours, facile, car très souvent des ajustements des capacités et des besoins nécessaires à la

production sont indispensables.

14.7.1. Détermination du programme de production

1. Application :

L'entreprise XLS fabrique 2 types de produits les tables et des lits. Les besoins en matières et en

heures de travail qui nécessite chaque type de produit sont donnés par le tableau suivant :

Produits Bois (en m3) Acier (en kg) Heures de travail

Table

Lits

0.3

0.2

100

50

2 h

3h

Ressources

journalière

27m3 8kg 360 h

Travail à faire : 1) Déterminer tous les programmes de production possibles, 2) Déterminer le

programme permettant de maximiser le bénéfice sachant que la marge sur coût variable est de

300 DH par table et 250 DH par lit.

Solution : 1) Détermination des programmes de production possibles :

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A. Présentation du problème : x = le nombre de tables à produire, y = le nombre de lits à

produire. La fonction économique à maximiser est 350x + 250y = Z. Les contraintes s'écrivent

ainsi 0.3x + 0.2y 27 (m3 de bois), 0.1x + 0.05y 8 (kg d'acier), 2x + 3y 360 (heures de

travail) x 0 et y 0 (la production ne peut être négative). Plusieurs solutions peuvent être

envisagées pour ce problème, en l'occurrence nous allons nous contenter de la méthode

graphique.

B. Utilisation de la méthode graphique : Cette méthode ne peut être utilisée que lorsque le

problème se limite à deux variables. A chaque inéquation de contrainte, on peut associer une

droite du plan. 0.3x + 0.2y = 27, (la droite 1) : (0 ; 135) (90 ; 0) Si x = 0 y = 27 0.2 = 135.

Si y = 0 x = 27 0.3 = 90 0.1x + 0.05y = 8, (la droite 2) : (0 ; 160) (80 ; 0) 2x + 3y = 360,

(la droite 3) : (0 ; 120) (180 ; 0). Le polygone OABCD représente les régions des solutions(x ; y)

admissibles, autrement dit tous point à l'intérieur de ce polygone est un programme de

production qui vérifie les contraintes. Les sommets du polygone sont des solutions particulières :

A (80 ; 0) ; B (18 ; 108) ; C (50 ; 60) ; D (80 ; 0).

2) détermination du programme de maximisation de bénéfices

Il importe maintenant de déterminer parmi les solutions admissibles celle qui maximise la

fonction économique du problème : 350x + 250y = Z. Pour déterminer cet optimum, on trace une

droite (D) : 350x+250y=0 correspondant à la fonction économique Z puis on la déplace

parallèlement à elle-même jusqu'à ce qu'elle garde un point dans la zone d'acceptabilité. On

remarque que le point C correspond à l'optimum économique recherché, donc le bénéfice

maximum est de (350 .50) + (250.60) = 32500.

Remarque : la méthode graphique ne peut être utilisée si le programme comporte plus que deux

variables. Dans ce cas on recourt à la méthode du simplex.

14.7.2. Ajustement de la production

Lorsque les solutions de productions trouvées ne sont pas satisfaisantes (soit que les prévisions

de ventes ne sont pas atteintes, soit que les contraintes de fabrication ne sont pas suffisamment

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saturées), on peut procéder à deux types d'ajustement : Dans un premier temps on ajuste en

jouant sur les variables de productions, si les incompatibilités subsistent, on pourra dans un

second lieu instaurer une régulation dans le temps entre production et ventes.

1. Ajustement par action sur les variables de la production :

Dans cas, on peut envisager plusieurs actions parmi lesquelles on peut citer : Faire varier le

volume des facteurs de production qui peuvent être modifié à court terme exemple : acheter plus

de matières premières, recruter des ouvriers temporaires.... Modifier les conditions d'emploi de

ces facteurs exemple : recours aux heures supplémentaires, faire fonctionner les machines avec

plusieurs équipes, changer la qualité des inputs, organiser mieux les ateliers.....

2. Ajustement de la production à la demande :

Quatre choix s'offrent à l'entreprise : Réguler l'activité commerciale en mettant en œuvre une

politique de prix adéquate exemple : en basses saisons, l'entreprise réduit ses prix et participe à

des foires promotionnelles pour augmenter ses ventes ; Calquer le programme de production sur

le programme des ventes, cela suppose que l'entreprise a un fort potentiel de production capable

de répondre à n'importe quelle demande. Ce choix a l'avantage de faire des économies de stock

(quasi absent), cependant il généré des coûts de chômage ; Résultant de la sous activité en basses

saisons ; Laisser évoluer programmes de production et de stockage selon leurs propres logiques

et réguler par une politique de stockage les produits réalisé ; Recourir à la sous-traitance pour

éviter des investissements en matériaux de production qui répondraient à une surchauffe de la

demande et resteraient inexploités par la suite.

14.7.3. Budgétisation de la production

Cette phase se décompose en deux parties : La valorisation du programme adopté, La ventilation

du budget qui en résulte par centre de responsabilité et par période.

1. La valorisation du programme de production :

Valoriser un programme de production c'est calculer son coût. Celui-ci est habituellement

constitué de : Charges directes qui sont directement affectés au coût de production sans calcul

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142

intermédiaire exemple : matières premières consommées, main d'œuvre directe... Charges

indirectes qui se rapportent à plusieurs produits, ces frais doivent faire l'objet d'une estimation

(calcul/répartition) avant leur imputation exemple : les frais de coupe et de piquage dans une

société de confection qui peuvent se reporter à plusieurs produits (chemises, pantalons.....). Très

souvent la construction d'un programme de production valorisé (appelé également budget de

production global) passe par la construction et la sommation des trois budgets suivants : Un

budget des matières consommées, Un budget de la main d'œuvre productive, Un budget des frais

indirects de production.

2. La répartition du programme de production :

Pour un besoin de contrôle de gestion de l'entreprise, le programme de production peut être

ventilé par centre de responsabilité et par période.

Par centre de responsabilité :

Elle désigne la répartition du plan de production global (en quantités) par atelier ou par service.

Cela suppose que l'entreprise a bien défini sa politique d'implantation. La ventilation s'effectuera

des nomenclatures techniques des produits et des potentiels de chaque usine. Un tel découpage

présente un grand intérêt puisqu'il permet à l'entreprise de connaître les coûts qui se rapportent à

chaque atelier ou service.

2. Par période :

La ventilation, par période, du budget de production global se justifie par la nécessité de vérifier

que, sur la très courte période la compatibilité entre production et vente sur subsiste. Très

souvent, le mois est la période retenue de répartition.

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3. Exemple d'un budget annuel de production d'un produit :

Eléments J F M A M J J A S O N D Total

* Charges directes

Matières M1

Matières M2

* Charges indirectes

I. Coût d'approvisionnement

Atelier 1

* Main d'œuvre directe

* Charges indirectes

Atelier 2

* Main d'œuvre directe

* Charges indirectes

II Coût de fabrication

III - (I+II)

Coût de production

14.8. Budget des approvisionnements

Deux services s'occupent de La gestion des approvisionnements dans une entreprise ; le service

achats et le service magasin. Le tableau suivant nous montre Les rôles que joue chaque service

dans la gestion des approvisionnements :

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Services Responsabilités

Service magasin le suivi de l'inventaire permanent ; le contrôle quantitatif et qualitatif des

commandes reçues ; la surveillance et l'entretien des aires de stockage ; la

mise en disposition aux services de production et de ventes les matières et les

fournitures dont ils auront besoin.

Service achats La sélection des fournisseurs, la passation des commandes, la gestion des

livraisons.

On remarque les services achats et magasin sont complémentaires et interdépendants. Ils ont la

responsabilité conjointe de fournir les matières premières et fournitures en quantité et qualité

suffisantes aux services concernés (service production service de ventes) au moment voulu et au

coût le plus bas possible. Dans ce sens, le budget de l'approvisionnement constitue le chemin à

suivre pour arriver à cet objectif. Cet état montre le comportement des stocks au sein de

l'entreprise ; les commandes à passer et les consommations ou livraisons à effectuer. La

construction du budget des approvisionnements repose sur les politiques d'approvisionnement et

les techniques de gestion de stock adoptés par l'entreprise. L'objectif de toute politique ou gestion

de stock est d'éviter un sur stockage ou une rupture de stock et de minimiser les coûts générés

par la constitution d'un stock.

14.9.. Les coûts engendrés par les stocks

L'existence d'un stock engendre trois types de coûts :

14.9.1. Le coût de passation des commandes

C'est l'ensemble des frais générés par la passation et le suivi d'une commande exemple : frais de

courriers et de téléphones, l'émission de documents (bon de commande, bon de réception)...

14.9.2. Le coût de possession du stock

C'est l'ensemble des frais générés par la détention des stocks exemple : le loyer d'entreposage, le

gardiennage, les assurances, la manutention......

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145

14.9.3. Le coût d'insuffisance des stocks

C'est un coût d'opportunité dont l'évaluation dépend, en partie, des conséquences de cette

pénurie. Voici quelques une de ces conséquences : ventes différées, ventes perdues sans perte de

clientèle, vente perdue avec perte de clientèle.....

14.10. Les politiques d'approvisionnements

Les politiques d'approvisionnements sont déterminées en fonction de la cadence (rythme)

d'approvisionnement choisie ; en l'occurrence on va se contenter de trois politiques.

14.10.1. Un apprivoisement sur l'année

Cette politique repose sur la passation d'une seule commande pendant toute l'année, elle permet

minimiser le coût de passation ainsi que d'éviter toute rupture de stock cependant elle engendre

un coût de possession très important.

14.10.2. Un approvisionnement par trimestre

On aura quatre livraisons égales dans l'année. Cette politique à l'avantage d'avoir un coût de

stockage plus réduis cependant elle génère un coût de passation plus important.

14.10.3. Le juste à temps (JAT)

Cette politique consiste à acheter la quantité des matières au moment même ou elles doivent être

incorporées dans la fabrication ce qui implique à une absence de stock dans l'entreprise.

14.11. Les méthodes et modèles de gestion de stock

Les méthodes de gestion de stock ont pour objectif de déterminer les stocks qui feront l'objet

d'un suivi rigoureux de la part des services d'approvisionnement. Les modèles de gestion de

stock ont quant à eux pour objectif de déterminer la quantité optimale à commander pour

minimiser les frais de passation de commandes ; les frais de possession de stocks et les risques

de pénurie ou de rupture de stock.

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146

14.11.1. La méthode 20/80

Selon cette méthode l'attention doit être portée sur la quantité faible qui représente

approximativement 20% des articles et qui accaparent 80% de la valeur globale du stock.

14.11.2. La méthode ABC

Cette méthode classe les articles en stock en trois groupes: Groupe A dit des

approvisionnements « standards » : il représente de 60 à 70% de consommation pour 5 à 10%

des références ; Groupe B dit des approvisionnements «courants » : il représente de 25 à 30%

des références ; Groupe C dit des approvisionnements «exceptionnels » : il ne représente que

de plus que 60% des références pour 10 % de consommation. Chaque groupe d'article aura un

mode de gestion spécifique.

14.11.3. Modèles de gestion de stocks

Pour une gestion optimale des stocks, il faut connaître un certain nombre de paramètres, tels que

la cadence d'approvisionnement, les délais de livraison et le niveau de sécurité pour limiter les

risques de ruptures de stocks. Ces éléments sont à la base des modèles de gestion et devront être

préalablement définis. Il existe de nombreux modèles de gestion de stock qui répondent à la

multiplicité des situations rencontrées en entreprise. Ces modèles s'appuient tous sur un

raisonnement connu sous le nom de modèle de WILSON. L'objectif de ce modèle est de

déterminer la quantité économique qui minimise le coût de gestion du stock afin de permettre

l'automatisation des procédures de réapprovisionnement. Le modèle repose sur les hypothèses

suivantes : Le caractère linéaire de la consommation et des ventes ; l'unicité des prix pratiqués

par le fournisseur ; le caractère non exigeant du fournisseur.

Le modèle de WILSON peut être formalisé de la façon suivante : C : la consommation annuelle

en quantité ; f : le coût d'obtention d'une commande ; t : le taux de possession de stock ; p : le

prix d'un article stocké ; Q* : la quantité économique ; N* : le nombre de commande à passer N*

= C Q*

Le coût de passation d'une commande : Cp = f.N = f. (C Q*)

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147

Le coût de détention d'un stock : Cd = (Q* 2).p.t

Tel que (Q* 2) représente le stock moyen

Le coût de gestion de stock est alors de :

Cg = Cd + Cp = (Q* 2).p.t + f. (C Q*)

La solution du modèle peut être établie comme suit :

Q* = : c'est la quantité économique qui minimise le coût de gestion de

stock.

N* = C Q* : c'est le nombre de commandes à passer.

K* = : c'est le coût minimum de gestion de stock.

14.12. Le budget des investissements

Pour assurer sa production, l'entreprise doit disposer d'un certain nombre de biens destinés à

servir durablement l'activité de l'entreprise. Ces biens s'appellent immobilisations. L'acquisition

et le renouvellement des immobilisations entraînent, évidement des dépenses qu'il convient de

prévoir, ainsi que leur financement. C'est le but du budget des investissements. L'investissement

représente une dépense en contrepartie d'un actif dont la destination est de durer jusqu'à son

amortissement total ou sa cession plus au moins lointaine. Parmi les programmes

d'investissement, il est possible d'établir une classification des investissements.

14.12.1. Différents types d'investissements

Les principales classifications des investissements sont :

1. L'investissement de maintien : Il est régulièrement assuré par l'entreprise pour remplacer son

matériel défectueux ou obsolescent. Ce type d'investissement n'assure pas la croissance puisqu'il

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148

ne contribue ni à augmenter la capacité de production de l'entreprise, ni ses moyens de

production.

2. L'investissement stratégique : Il se traduit par une augmentation qualitative et quantitative

de la capacité de production de l'entreprise. Il exige énormément de capitaux.

3. L'investissement somptuaire : Cet investissement n'a pas de contrepartie en actif. Il s'agit

plutôt de dépenses dans le but d'améliorer la notoriété de l'entreprise.

4. L'investissement prospectif : Il est assuré par les entreprises disposant de laboratoires de

recherches et développement. L'objectif de ce type d'investissement est de gagner de nouvelles

parts de marché. La question qui se pose à ce niveau : Lorsqu'une entreprise décide d'investir,

comment peut-elle choisir entre plusieurs projets possibles ?

14.12.2. Choix des investissements et choix de leurs moyens de financement

Le choix d'investissement repose sur deux types d'étude de rentabilité : la rentabilité économique

et la rentabilité financière.

1. Choix des investissements et rentabilité économique

Quatre méthodes s'offrent à nous pour apprécier la rentabilité économique d'un investissement :

La valeur actuelle nette (VAN) ; le taux interne de rentabilité (TIR) ; le délai de récupération

d'un capital investi (DR) ; l'indice de profitabilité (IP). Ces méthodes permettent de déterminer la

rentabilité économique des investissements et par conséquent de les comparer et choisir le

meilleur d'entre eux ; elles comparent la dépense initiale, aux recettes attendues dans les années à

venir, mais intègre différemment le facteur temps.

A. La valeur actuelle nette

La valeur actuelle nette, ou VAN, d'un investissement est égale à la différence entre la dépense

initiale d'un investissement et les flux nets de liquidités (Cash flows) générés par cet

investissement actualisés à la date 0.

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149

VAN = -I0 + FNTk (1+i)-k

FNTk : le flux net de trésorerie de la période k

I0 : le montant initial d'investissement : le taux d'actualisation. IL exprime exigence de rentabilité

des actionnaires. Un projet est rentable si la VAN est positive ; une VAN égale à zéro signifie

que le projet permet de rembourser le capital investi sans laisser de surplus pour l'entreprise.

B. Le taux interne de rentabilité

La valeur actuelle d'un projet diminue au fur et à mesure que le taux d'actualisation s'élève. On

appelle taux interne de rentabilité (TIR) : le taux qui permet d'égaliser le décaissement dû à

l'investissement, aux cash flows prévisionnels générés par ce même investissement. D'une autre

manière, le taux d'actualisation pour lequel la valeur actuelle nette est nulle. Le TIR doit être

comparé aux taux d'actualisation de référence de l'entreprise, de manière à investir que si

TIR > Taux de référence VAN > 0

Cas de Cash flows prévisionnels égaux :

I0 = FNTk. [1- (1+ i) -k

] i k = 1,....... , n

Tel que FNT1 = FNT2 =.... = FNTn

Toutes les variables étant connues, il suffit de déterminer la valeur du i.

Cas de Cash-flows prévisionnels inégaux

I0 = FNTk (1+i)-k

Le calcul de ce taux peut se faire d'abord par un tâtonnement des taux qui permettent d'approcher

le montant du capital investi, puis par interpolation linéaire pour déterminer le taux (TIR) qui

permet de récupérer le capital.

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150

C. Le délai de récupération du capital investi

Le délai de récupération ou «pay back period » est le temps nécessaire pour que le montant

cumulé des flux de trésorerie actualisés soit égal au capital investi. Il se calcul par interpolation

linéaire. On retient le projet dont le délai est le plus court. Ce critère peut être un critère

relativement fiable dans une conjoncture instable. En revanche, il a l'inconvénient de pénaliser

les investissements rentables à long et à moyen terme.

D. L'indice de profitabilité :

L'indice de profitabilité (IP) est calculé à chaque fois que les investissements ont des coûts

initiaux différents. On choisi, alors, le projet d'investissement correspondant, au taux de

profitabilité le plus élevé. IP = FNT actualisés coût d'investissement. Ces critères (VAN, TIR,

IP, DR) supposent que l'avenir est connu avec certitude. Si l'avenir est incertain, il faudra

probabilisé le raisonnement permettant de déterminer les Cash flows et introduire de nouveaux

critères tels que : chercher à maximiser le gain minimal ou minimiser le regret maximal, etc. On

entre dans l'algorithme de théorie de jeux (méthode d'Hertz, etc.).

Remarque :

Dans les exemples précédents, le calcul des Cashflows a pris en compte le financement des

investissements par capitaux propres. Il faut mentionner qu'il y a d'autres moyens de

financement : Par emprunt bancaire ; Par crédit bail ; Par financement mixte (emprunt et fonds

propres). Il va sans dire que l'incidence du mode de financement sur le choix d'un projet est

déterminante car les flux nets de trésorerie vont s'en ressentir et par conséquent, la rentabilité

d'un investissement dépendra d'avantage de son mode de financement.

Les investissements et leur gestion s'inscrivent dans une perspective à moyen ou long terme. Les

prévisions de l'entreprise s'effectuent dans un plan de financement. Le choix des projets et leur

classement en ordre de priorité relève de la direction générale de l'entreprise.

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14.12.3. La budgétisation et le suivi des investissements

1. La budgétisation : Le budget reprend les informations du plan d'investissement en les

détaillants par responsable opérationnel afin de suivre un suivi administratif de l'engagement des

dépenses. Très souvent, l'enveloppe budgétaire autorisée ne représente qu'une tranche des

possibilités d'engagement de l'année. La direction générale épargne 10 à 20 % des possibilités

financières pour faire face à d'éventuels projets en urgence ou à des dépassements imprévus sur

des investissements acceptés.

2. Le suivi des investissements : Le suivi des investissements s'organise en trois temps :

* Les dates d'engagement : ce sont les dates à partir desquelles il n'est plus possible de revenir

sur les décisions d'investissement sauf à payer un dédit. Elles peuvent donner lieu au versement

d'un acompte (cas d'un grand équipement fabriqué à la commande ou construction)

* Les dates de décaissements : ce sont les différents moments ou il faut régler les travaux

engagés. Étant donné les montant déboursés, il est primordial pour la trésorerie de connaître les

dates de règlement. Par ailleurs, les montants facturés étant différents des prévisions (frais non

prévus), c'est au moment des dates de règlements que des décisions sont à prendre : réduction de

l'investissement, report d'autres projets ou d'une étape du projet considéré.

* Les dates de réception : elles permettent de savoir quand les opérations de fabrication ou de

commercialisation pourront débuter.

Remarque : Lorsque les investissements programmés pour l'année suivante sont nombreux, il

est utile d'établir le budget des engagements, celui des livraisons et celui des règlements. La

valorisation de ces budgets ne devra pas oublier les frais annexes (coût d'installation, coût de la

période d'essai, coût de formation personnel, frais généraux supplémentaires, etc. La construction

du budget des engagements pourra nécessiter le recours à des techniques d'ordonnancement,

telles par exemple la méthode PERT. Le budget d'investissement devra être accompagné d'un

budget financement, celui ci aura pour tache de faire apparaître les besoins futurs de l'entreprise

en financement long et la façon dont les différents types de ressources pourra couvrir ces

besoins.

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1. Exemple de budget de financement des investissements :

Exercice 2007 Montant

I- Besoins

1. Investissements programmées (hors TVA)

Terrains et construction de nouveaux bâtiments ; Acquisitions d'immeubles ; Installations et

aménagements ; Acquisition de matériel ; Frais de premier établissement ; Acquisition de fonds de

commerce ou clientèle.

2. Frais divers (transferts, réimplantation, etc.)

3. Investissements hors programme (hors TVA)

Renouvellements courants ; Dépenses de gros entretien ; Autres investissements tactiques

4. Autres besoins résultant de la politique d'investissements

Accroissements du fonds de roulement net ; Echéance de crédit à long et à moyen terme

Total des besoins (1+2+3+4)

II- Ressources

1. Fonds propres

Apport des propriétaires (en capital ou en comptes courante) ; Réalisation d'actifs ; Autofinancement

(annuité d'amortissement + résultat mis en réserve ; Prélèvement sur fonds de roulements net

2. Crédits à long et à moyen terme

3. Subventions d'équipements

Total des emplois (1+2+3)

Excèdent (+) ou insuffisance (-) annuel des ressources

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14.12.4. Le budget des services fonctionnels

1. Et d'état major

Les services fonctionnels et d'état major sont des services qui rendent possible l'activité de

l'entreprise sans y participer eux mêmes. Ils englobent essentiellement : la direction générale ; le

service « secrétariat général et relations publiques » ; les services administratifs (courrier,

documentation, services juridiques....) ; les services comptables et financiers ; la direction de

ressources humaines ; le service de planification et de contrôle de gestion ; les bureaux d'études

et les services de recherche ; le service d'organisation et de méthodes ; les services d'études

commerciales, de publicité promotion et l'ensemble de ces services engage des frais qui ont des

caractéristiques communes.

14.12.5. Les caractéristiques des frais généraux

Les frais généraux ont certains nombre de caractéristiques inhérentes :

1. Ce sont des charges indirectes ;

2. Difficiles à contrôler, car il est délicat d'en apprécier l'utilité réelle. Le plus fréquemment, les

taches accomplies sont multiples et non répétitives, d'où la quasi impossibilité de trouver une

unité de mesure de l'activité ;

3. Ils ont tendance à augmenter d'année en année.

Différents facteurs expliquent cette évolution :

La composition des coûts : Les frais des services fonctionnels sont composés de frais de

personnel de nature pratiquement incompressible puisque le niveau d'activité est difficile à

apprécier. Le reste des frais correspondent à l'emploi de nouveaux matériaux qui induit des coûts

d'obsolescence, des coûts de renouvellement, des coûts d'apprentissage.....

La haute spécialisation du personnel fonctionnel : L'utilisation de nouveaux équipements à

haute technicité nécessite le recrutement de spécialistes dont l'entreprise leur demande de

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154

multiplier les études pour compenser leurs salaires importants. Cette démarche induit une

augmentation inexorable des frais généraux.

Les gains de productivité attendus des progrès de l'informatique ne se matérialisent pas

dans la réalité.

Cette situation peut être expliquée par : 1) les résistances au changement (temps de formation,

temps de sensibilisation....) absorbent pratiquement toute la productivité attendue. 2) les temps

économisés sont perdus par le personnel ou récrées ailleurs (attentes pour obtenir les connexions,

perfectionnisme inutile dans la présentation de l'information, etc.).

L'instinct de protection des responsables fonctionnels

Du fait que les cadres fonctionnels ne peuvent être jugés sur l'efficience de leur gestion

(puisqu'on ne sait pas mesurer le produit de leur activité), ils seront souvent appréciés par rapport

à la satisfaction qu'ils donnent à leurs supérieurs. En conséquence, ils pourront donner à chaque

demande plus d'importance qu'elle en a et de consacrer à chaque réponse plus de temps qu'il en

faut. Par ailleurs, leurs rémunérations étant fonction de la taille de leur département, ils seront

disposés à développer au maximum leur domaine d'activité.

14.12.6. La budgétisation des services fonctionnels et d'Etat major

Pour budgétiser les frais des services fonctionnels et d'état major, il est souhaitable de recourir à

la méthode de «budgétisation à base zéro » (BBZ).

1. Le budget à base zéro (BBZ) : La BBZ est une méthode de budgétisation qui exige de

chaque responsable de justifier son budget sur la base de contribution aux objectifs de

l'organisation sans référence aux acquis du passé. Cette méthode a été introduite pour la première

fois par Peter PYHR, un cadre du TEXAS Instruments, Inc. à DALLAS. Elle a commencé à être

utilisée dans le secteur public et privé aux Etats-Unis dés le début des années, suite à la

publication d'un article de Mr PYHR dans la Harvard Business Review (novembre décembre

1970). Aux Etats-unis dans le secteur privé, elle a été utilisée par certaines entreprises

notamment Xerox, Westinghouse.... ; dans le secteur public Jimmy Carter, l'ex président des

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155

états unies l'avait utilisé en Géorgie en 1970. Selon Peter PYHR : « plutôt que de procéder à des

replâtrages incessant du budget existant, il s'agit de reconsidérer totalement les activités et les

priorités, et de reconstruire un ensemble d'allocations de ressources et meilleur pour l'année à

venir ».

La procédure de budgétisation utilisée par la méthode : Pour aboutir à la mise en œuvre de la

méthode, les étapes essentielles à suivre sont habituellement les suivants : a) faire correspondre

« un module de décisions » à chaque activité de base de l'entreprise. Un module de décision est

un document qui identifie et décrit une activité spécifique de telle manière que le responsable

puisse : l'évaluer et la classer par rapport à d'autres activités concourant pour les mêmes

ressources limitées, décider d'approuver cette activité ou de la rejeter. Le document doit contenir

toutes les informations à l'évaluation notamment : les buts de l'activité, le programme d'action,

les bénéfices attendus, les alternatives possibles, les tranches possibles, les conséquences de la

suppression de l'activité, les dépenses ou coûts d'activités.

b) Evaluer et hiérarchiser les « modules de décisions » entre eux en fonction de critères

préalablement définis (on retient généralement la rentabilité). c) Allouer sur la base de ce

classement les ressources humaines et financières. L'outil ne deviendra opératoire que : si l'on

présente à chaque responsable les règles qui lui permettront de décomposer sa zone d'activité en

un ou plusieurs « ensembles budgétaires », si l'on met en place, au niveau de l'entreprise un

mécanisme général autorisant le classement et la consolidation des différents budgets.

14.13. Le budget de trésorerie

Le budget de trésorerie est le budget de synthèse des autres budgets.

14.13.1. Définition et utilités du budget de trésorerie

1. Définition : Le budget de trésorerie peut être défini comme une méthode analytique de

prévision consistant en un découpage dans le temps (mois, trimestre, semestre ou années) des

encaissements et des décaissements, c'est-à-dire des entrées et des sorties d'argent sur les charges

et les produits générés par les différents budgets étudiés précédemment.

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156

2. Utilités : Dans le contexte de la gestion budgétaire, le budget de trésorerie doit répondre

impérativement à certaines obligations : déterminer mois par mois les encaissements et les

décaissements en vue de mettre en évidence les mois ou il y a risque d'insuffisance de liquidité

afin de prévoir les moyens de financement nécessaires ; déterminer la situation financière

prévisionnelle de l'entreprise grâce au solde au solde de fin de période budgétaire.

14.13.2. Elaboration du budget de trésorerie

Pour élaborer un budget de trésorerie, certaines informations sont strictement nécessaires : le

bilan de l'exercice précédent ; les différents budgets approuvés de l'exercice en cours ; les

encaissements et les décaissements non courants, qui ne sont pas prévu dans un budget précis.

Dans la pratique, le budget de trésorerie est précédé par trois budgets préparatoires : le budget

des encaissements ; le budget des décaissements ; le budget de la TVA. La différence entre le

budget des encaissements et le budget de décaissements (y compris le budget de TVA) constitue

le budget de trésorerie.

1. Le budget des encaissements : Le budget des encaissements (ou recettes) comprend

notamment : les ventes au comptant (TTC) prévues mensuellement, les règlements des clients

relatifs aux ventes à crédits, les acomptes prévisionnels versés par certains clients, les règlements

de tiers se portant acquéreurs des immobilisations cédées par l'entreprise, l'augmentation du

capital en numéraire, les emprunts et les subventions, les produits financiers, tout ce qui est

susceptible d'entraîner une entrée d'argent...

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157

Exemple d'un budget des encaissements (premier trimestre) :

Eléments Janvier Février Mars

*Encaissement sur vente (TTC) au comptant

*Encaissement sur vente (TTC) à crédit :

- 50% (mois de février)

- 50% (mois de mars)

* Encaissement sur produits financiers

(mois de mars)

* Etc.

X Y1 Y2

Z

Total des encaissements E1 E2 E3

2. Le budget des décaissements : Le budget des décaissements (ou dépenses) comprend

notamment : les achats comptant (TTC) prévues mensuellement, les règlements aux fournisseurs

relatifs aux achats à crédit, les charges décaissables de production, de distribution,

d'administration générale, les charges financières et les dividendes, l'impôt sur les bénéfices, la

TVA à payer, les investissements, les remboursements d'emprunts, tout ce qui est susceptible

d'entraîner une entrée d'argent...

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Exemple d'un budget des décaissements (premier trimestre) :

Eléments Janvier Février Mars

*Décaissements sur achats (TTC) au comptant

* Décaissements sur achats (TTC) à crédit :

- 60% (mois de février)

- 40% (mois de mars)

* Décaissements sur charges financiers

(mois de mars)

* Etc.

* TVA à payer

X

TVA

Y1

TVA

Y2

Z

TVA

Total des encaissements D1 D2 D3

3. Le budget de la TVA : Le budget de la TVA a pour objet de déterminer la situation de

l'entreprise (débitrice ou créditrice) vis-à-vis le fisc. Il s'agit de déterminer la dette fiscale de

l'entreprise ou sa créance à l'égard du trésor. Il existe de modes de déclarations de la TVA : la

déclaration mensuelle, la déclaration trimestrielle.

La déclaration mensuelle : La formule de la détermination de la TVA est la suivante : TVA due

(mois n) = TVA collectée (mois n), - TVA récupérable sur les charges (mois n-1), - TVA

récupérable sur les immobilisations (mois n), - crédit de TVA (mois n-1)

Remarque : si le montant de cette relation est positif, l'entreprise a une dette vis-à-vis l'Etat, s'il

est négatif l'entreprise a une créance vis-à-vis l'Etat (Appelée crédit de TVA).

La déclaration trimestrielle : On applique la règle de décalage d'un mois comme suit : L'année

étant divisé en quatre trimestres, prenons l'exemple du premier trimestre de l'année : TVA due

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(janvier, février, mars) = TVA collectée (trimestre n) - TVA récupérable sur les charges (janvier,

février, mars) - TVA récupérable sur les immobilisations (janvier, février, mars, décembre) -

crédit de TVA (semestre n-1)

Exemple d'un budget de TVA (premier trimestre) :

Eléments Janvier Février Mars

*TVA collectée sur les ventes

*TVA déductible sur les charges

*TVA déductibles sur les immobilisations

C1

Dc1

Di1

C 2

Dc2

Di2

C3

Dc3

Di3

TVA à payer C1 - Di1

-Dc (n-1)

C 2 - Di2

- Dc1

C3 - Di3

- Dc2

4. Le budget de trésorerie : Le budget de trésorerie est égal au total des encaissements mois le

total des décaissements de la période.

Exemple d'un budget de trésorerie (premier trimestre) :

Eléments Janvier Février Mars

Trésorerie nette au 01/01/07 (solde n-1)

+

Encaissements

-

décaissements

-/+ TN

E1

D1

E2

D2

E3

D3

Trésorerie prévisionnelle de fin de mois S1 S2 S3

Cumul de trésorerie C1 C2 C3

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160

CHAPITRE 15. L'ESTIMATION DES BESOINS, L'ACHAT, LA RECEPTION, LE

STOCKAGE DES MEDICAMENTS

15.1. Estimation des besoins en produits pharmaceutiques

15.1.1. Pourquoi estimer les besoins ?

Avant tout achat, la première étape consiste à évaluer le plus précisément possible, aussi bien

qualitativement que quantitativement, les besoins en produits pharmaceutiques. Ainsi, dans le

cadre des programmes PSF-CI, le Pharmacien responsable ou le coordinateur médical est amené

soit : - à estimer les besoins des structures de santé et ONG médicales bénéficiant de l’appui

financier et/ou technique de PSF-CI. - à valider l’estimation des besoins faite au niveau des

structures de santé et ONG médicales bénéficiant de l’appui financier et/ou technique de PSF-CI.

L’évaluation des besoins sert à assurer à chaque structure de santé ou ONG médicale un

approvisionnement approprié en médicaments pour leur permettre de traiter le nombre de cas

prévu et, de façon générale, de promouvoir et de maintenir une utilisation rationnelle et

économique des médicaments . Cette étape d’estimation des besoins en produits

pharmaceutiques est d’autant plus importante que les budgets sont généralement limités.

Par ailleurs, l’estimation des besoins s’inscrit dans une séquence d’opérations interdépendantes :

elle conditionne en amont la pertinence de la gestion de l’approvisionnement, et en aval la

pertinence de la gestion de stock. Les erreurs liées à une mauvaise quantification des besoins

sont donc difficiles et coûteuses à corriger et peuvent diminuer de beaucoup l’efficacité des

services de santé.

Les conséquences d’une mauvaise estimation des besoins sont diverses : - pénurie chronique et

généralisée; - excédents (qui engendrent le risque et le coût de la destruction de produits périmés

et ses conséquences); - absence d’équité dans les approvisionnements des différentes structures

de santé et ONG médicales; - ajustements arbitraires en fonction des contraintes budgétaires; -

prescription irrationnelle et inefficace; - suppression ou distorsion de la demande.

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161

15.1.2. Les différentes méthodes d’estimation des besoins

Selon la nature des données disponibles pour quantifier les besoins en produits pharmaceutiques,

l’OMS distingue deux méthodes d’évaluation quantitative :

1- La méthode basée sur la population, la morbidité et le traitement type

Comme son nom l’indique, cette méthode s’appuie sur : - - des données relatives à la population

à traiter (taille de la population à traiter, répartition de cette population selon les tranches d’âge

etc.), - - des données relatives à la morbidité (prévalence des personnes malades, proportion

d’individus présentant le risque de contracter une maladie donnée etc.), - - des données relatives

aux schémas thérapeutiques standards Ces informations peuvent être collectées soit auprès des

structures, soit auprès des autorités sanitaires (Systèmes d’Informations Sanitaires). A partir de

ces données sont calculées pour chaque produit les valeurs théoriques nécessaires pour traiter la

population.

2- Méthode basée sur la consommation corrigée

Cette méthode est basée sur les dernières commandes de produits pharmaceutiques passées par

les structures de santé ou l’ONG médicale concernée par l’approvisionnement. La méthode

implique un recueil d’informations provenant des sources commerciales, des organisations

privées ou des programmes du gouvernement sur l’utilisation antérieure des médicaments, ou

d’anciens programmes PSF-CI dans le même pays.

A partir de ces données, le pharmacien responsable émet une nouvelle commande basée sur des

commandes antérieures existantes. Le tableau de la page suivante récapitule les avantages et

inconvénients de ces deux méthodes de quantification des besoins. Pour s’adapter aux différentes

contraintes liées à la mise en place d’un programme dans les pays à ressources limitées (délais et

budgets imposés par les bailleurs, difficulté d’accéder à des données fiables etc.), les équipes de

PSF-CI ont la possibilité de mener des enquêtes et des recherches documentaires pour recueillir

le maximum de données sur les consommations de médicaments, et ensuite faire une synthèse en

croisant les données des deux méthodes.

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162

Méthode basée sur la population, la

morbidité et le traitement type

Méthode basée sur la consommation

corrigée

AVANTAGE On n’a pas besoin de données sur la

consommation pharmaceutique; la méthode

peut-être utilisée pour des services nouveaux

qui ne disposent pas de ces données

On n’a pas besoin de données détaillées sur

la morbidité ni de schémas types de

traitement.

Fondée sur un système de prescription

rationnel, elle offre une base systématique

pour l’examen de l’utilisation et de la

prescription des médicaments, notamment au

niveau des soins primaires où les traitements

médicamenteux sont moins fréquents et plus

simples.

Elle demande moins de calcul détaillés.

Elle favorise un enregistrement fiable de la

morbidité.

Elle est utile pour des établissements tels

que les hôpitaux, où les problèmes de santé

sont nombreux et les traitements

médicamenteux complexes.

Elle est fiable si la consommation est bien

enregistrée et stable, et ne risque pas de

différer beaucoup de l’approvisionnement

actuel.

Elle permet de repérer les problèmes de

gestion des stocks et favorise les

améliorations.

INCONVENIENTS Il peut se poser des problèmes au niveau des

données détaillées sur la morbidité et des

schémas types de traitement agréés.

Il peut être difficile d’obtenir des données

fiables sur la consommation

pharmaceutique, notamment dans les

services nouveaux ou ceux qui évoluent

rapidement.

Elle demande des calculs plus détaillés. Elle n’offre pas de base détaillée ou

systématique pour un réexamen de

l’utilisation des médicaments et

l’amélioration des prescriptions : si le

Page 163: GESTION DES RESSOURCES FINANCIERES ET ......Description de cours ou Justification La disponibilité de ressources financières adéquates peut être un pré-requis pour faire de nombreuses

163

schéma de prescription n’est pas

satisfaisant et s’il n’est pas corrigé, cette

méthode risque de le perpétuer.

Les résultats peuvent différer nettement de

l’approvisionnement réel en médicaments.

Elle n’est pas fiable s’il y a eu de longues

ruptures de stock (plus de trois mois) ou

bien des pertes ou des gaspillages

importants de médicaments.

L’approvisionnement ne correspondra pas à

l’utilisation dans le cas de figure où les

traitements types ne sont pas observés.

Elle ne favorise pas un bon enregistrement

de la morbidité.

La méthode ne permet d’évaluer que les

quantités nécessaires pour soigner les patients.

Il faut tenir compte séparément des pertes et

des gaspillages.

La méthode basée sur la morbidité implique l’existence, la disponibilité et la fiabilité d’un

certain nombre d’éléments dont notamment: des données démographiques relatives aux

bénéficiaires (population totale ; répartition de la population selon les différentes tranches d’âge,

le sexe ; la proportion de la population vulnérable etc.) ; des données socio-sanitaires (population

desservie par les structures de santé, taux de fréquentation des structures, nombre de

consultations, nombre de lits d’hospitalisation etc.) des données associant des informations sur la

consommation des produits en routine (outils de gestion au niveau de centrales pharmaceutiques,

pharmacies, dépôts de vente etc.) ; des données associant des informations sur la morbidité et la

mortalité (incidence et prévalence des principales pathologies etc.) ; des indications sur la

réglementation et la législation nationale relative aux produits pharmaceutiques (procédures

d’approvisionnement et de distribution, procédures d’homologation, politiques tarifaires etc.)

décrites à travers la Politique Pharmaceutique Nationale et la Liste nationale de Médicament

Essentiels notamment ; les schémas thérapeutiques nationaux et les taux de résistance pour les

thérapeutiques à employer; etc.

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164

Deux problèmes majeurs peuvent être rencontrés à ce niveau : - celui de la disponibilité des

données (statistiques nationaux et internationaux, registres des structures etc.) - celui de la

fiabilité des données (performance des Systèmes d’Information Sanitaire).

15.1.3. Principe de sélection des médicaments

Quelque soit la méthode d’estimation des besoins appliquée, il s’agit de procéder à l’estimation

qualitative des besoins basée sur la sélection des produits à commander. Pourquoi être sélectif ?

La plupart des médicaments vendus dans le monde ne présentent que des variations mineures par

rapport à un médicament prototype et n’offrent pas d’avantage thérapeutique nouveau ;

De plus, la gestion d’un trop grand nombre de molécules entraîne invariablement des problèmes

de gestion des stocks, et va à l’encontre de l’utilisation rationnelle des médicaments. Le fait de

faire un choix rationnel et limitatif d’un nombre réduit de produits pharmaceutiques permet donc

d’améliorer l’efficience du système pharmaceutique dans son ensemble, de simplifier la

distribution et de réduire les coûts administratifs. Cela permet aussi aux prescripteurs de mieux

connaître les médicaments qu’ils utilisent et de les prescrire de façon plus appropriée donc plus

sûre. Par exemple le choix de l’Ampicilline ou de l’Amoxicilline : Par rapport à l’Ampicilline,

les doses d’Amoxicilline sont à diviser par DEUX. Les prix des deux molécules étant

sensiblement le même, les traitements sont donc moins chers sous forme orale. Alors que pour la

forme injectable il est recommandé d’utiliser l’Ampicilline et non l’Amoxicilline, car moins

stable une fois reconstituée.

Le plus possible, lors de l’estimation qualitative des besoins, il faut:

1. ne sélectionner que le nombre minimum de médicaments nécessaire pour traiter les maladies

les plus courantes. Les maladies les plus courantes sont identifiées par des analyses

épidémiologiques de la population cible.

2. ne sélectionner que les médicaments génériques sous leur Dénomination Commune

Internationale (DCI) et sous conditionnement hospitalier (en « vrac »). Conformément aux

directives de l’OMS, PSF-CI ne gère que les Médicaments Essentiels Génériques (exception

faite pour les produits sous monopole10), et en respectant la Politique Pharmaceutique Nationale

(PPN) en vigueur dans le pays concerné par le programme PSF-CI. Par ailleurs, les produits

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165

commandés par PSF-CI étant généralement destinés aux structures de santé publiques et

communautaires, PSF-CI a fait le choix de ne commander que des produits en conditionnement

hospitalier.

3. ne sélectionner que les formes pharmaceutiques strictement nécessaires. Pour exemple : -

évitez les suppositoires dans les pays chaud ou les pays où la population n’a pas l’habitude de

cette forme pharmaceutique; - limitez les commandes de sirops à reconstituer avant emploi

(problématique de l’hygiène et de la disponibilité de l’eau potable); - etc.

4. pour le matériel médical et de laboratoire, ne sélectionner que le matériel de base adapté aux

compétences du personnel et à la situation logistique du pays. Pour exemple : - limitez le type et

la taille des sutures (complique leur gestion); - préférez les microscopes solaires, les stérilisateurs

ou réfrigérateurs à énergie non électrique (etc.) pour les structures de santé où l’alimentation

électrique est aléatoire voire inexistante; - etc.

5. prendre en compte la nature du programme ainsi que toutes les démarches logistiques et

administratives. Certains produits réglementés (psychotropes et stupéfiants) ou nécessitant un

dispositif de chaîne du froid (vaccins, certains réactifs de laboratoire, ergométrine…) doivent

être commandés avec précaution :

Pour les produits réglementés, il faut tenir compte du délai supplémentaire nécessaire pour

obtenir toutes les autorisations obligatoires à leur exportation et importation (s’ils sont achetés à

l’étranger), ainsi que les autorisations liées à leur détention. Il faut en particulier éviter de

commander des stupéfiants dans les pays où la législation est très stricte (risque de blocage aux

douanes de la totalité de la commande !).

Pour les produits de la chaîne du froid, il faut s’assurer avant de passer la commande, que la

distribution de tels produits sera réalisable (possibilité d’envoi par avion? par camion réfrigéré?),

et ne commander les produits nécessitant le respect de la chaîne du froid que si la logistique

adéquate a été préalablement garantie. Pour certains programmes de courte durée, il sera

préférable de ne pas du tout commander de produit réglementé ni de produit de la chaîne du froid

du fait des longs délais de livraison.

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166

15.1.4. Choisir la méthode d’estimation des besoins appropriée

Le choix de la méthode d’estimation des besoins dépendra de plusieurs critères : De la

disponibilité et de la fiabilité des données (socio-sanitaires, de morbidité, etc.) ; De l’urgence ou

non de la commande et/ou de la durée totale du programme (avons-nous le temps de prendre le

temps de collecter les données ?) Etc. Dans les systèmes d’approvisionnement qui fonctionnent

depuis longtemps, l’estimation des besoins repose généralement sur la gestion rigoureuse du

stock de produits pharmaceutiques et sur une passation cyclique des commandes basée sur la

consommation corrigée. Par contre, quand un programme débute, ou si le système

d’approvisionnement doit être réorganisé, il faut alors suivre une approche plus complexe où les

commandes se font généralement en trois phases (première commande, commandes

intermédiaires, dernière commande) avec, au fur et à mesure du programme, une meilleure

estimation des besoins.

a) La première commande d’un programme

Idéalement, la première commande d’un nouveau programme se fait dès que les données basées

sur la population et les services de santé sont rassemblées. Cependant, la collecte de ces données

prend beaucoup de temps. Or dans le cas d’une ouverture de mission, il faut que la commande

soit passée dans les plus brefs délais. La durée des programmes PSF-CI étant généralement de 6

à 12 mois, et la livraison d’une commande prenant en général environ 4 à 12 semaines après

confirmation ferme de la commande, cela laisse ensuite peu de temps pour distribuer et faire le

monitoring des distributions, avant la fin du programme !

C’est pour cela que pour les programmes de courte durée notamment, le pharmacien responsable

des achats pourra immédiatement après le lancement du programme (et avant même la fin de la

collecte des données) commander des « Emergency Health Kits » qui sont calculés sur la base

de 1 kit pour 10'000 personnes pendant trois mois, ou passer une commande urgente dite «

d’ouverture de programme ».

Il s’agit d’une commande très restrictive (composée d’une quinzaine de Médicaments Essentiels

ainsi que du matériel médical de base) et qui sera transportée par avion. Elle permet d’attendre

l’arrivée de la première commande effectivement basée sur des données épidémiologiques et

donc plus adaptée aux besoins.

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167

b) Les commandes intermédiaires

De manière générale, les commandes pour les programmes PSF-CI se font de manière

trimestrielle ou semestrielle (sauf en cas d’urgence liée à une catastrophe naturelle ou humaine).

Lors des commandes intermédiaires, le pharmacien affine l’estimation qualitative et quantitative

des besoins car il possède un meilleur recul pour analyser les besoins.

c) La dernière commande du programme

La dernière commande devra avoir lieu au plus tard 8 semaines avant la fin du programme ou 12

semaines pour les missions pour lesquelles le transport prend jusqu’à 4 semaines. Ces délais sont

nécessaires pour ensuite avoir le temps: - de demander des devis ; - de confirmer les commandes

; - de recevoir les articles ; - de distribuer ces articles ; - de faire le monitoring de leur utilisation.

et ce, dans des conditions convenables.

Par ailleurs, du fait des délais de livraison courts, la liste des besoins ne doit comporter que des

produits pharmaceutiques de base susceptibles d’être disponibles chez les fournisseurs. Il faut

notamment éviter de commander des psychotropes à cause des trop longs délais d’obtention des

licences d’importation et d’exportation.

15.1.5. Etablir la liste des besoins et estimer leurs coûts

Une fois les besoins estimés, il faut les classer par familles de produits sous forme d’un tableau,

qui sera envoyé aux fournisseurs pour devis. Il faut prêter une attention particulière à la mise en

page de la liste. Ceci facilitera d’autant l’exploitation des offres. En effet, il faut veiller à ce que:

Les articles soient correctement désignés (désignation + dosage + forme …); Les

conditionnements soient précisés (boites de 1'000 comprimés ou boites de 30 ?) ; Les articles

soient groupés par famille, puis par forme, et enfin par ordre alphabétique ; Il y ait autant de

listes de besoins que de lignes budgétaires imputées; Une estimation des coûts des besoins soit

effectuée.

Chaque programme possède un budget, divisé en lignes budgétaires. Chaque dépense est imputée

à une ligne budgétaire très précise. Afin de simplifier le travail des administrateurs et des

comptables, il est demandé au responsable de l’achat de faire une liste de besoins par ligne

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budgétaire imputée. Ayant un impact sur le rapport financier et narratif du programme PSF-CI, la

terminologie comptable doit être impérativement prise en compte. Par exemple dans certains

programmes : - le matériel consommable et les réactifs de laboratoire sont considérés comme

étant inclus dans la ligne budgétaire « médicament » ; - l’équipement de laboratoire peut être

associé à la ligne budgétaire « équipement médical » - etc.

Exemple 1 : Mission Lubao (RDC04)

La mission Lubao (budget ECHO) possède 8 lignes budgétaires relatives aux produits

pharmaceutiques, intitulées comme suit: - 04.01 : médicaments et consommables - 04.02 :

matériel médical et matériel de laboratoire - 04.03 : matériel de la chaîne du froid et vaccination -

05.04 : vêtements médicaux - 05.99 : moustiquaires - 07.01 : traitement de l’eau (filtre, bidons,

désinfectant) - 07.04 : produits d’hygiène - 14.01 : matériel pédagogique

15.2. Sélection et mise en œuvre de la méthode d’achat

Une fois les besoins estimés, il faut choisir une méthode d’achat à appliquer et sélectionner les

fournisseurs pouvant participer au marché.

15.2.1. Quelle méthode d’achat choisir ?

Le choix de la méthode d’achat dépend essentiellement : de la source de financement des achats :

- dans le cas d’achats réalisés sur fonds propres, la méthode d’achat utilisée sera l’Appel d’Offres

Restreint. - dans le cas d’achats financés par un bailleur de fonds, la méthode d’achat dépend

essentiellement des conditions fixées par le bailleur. De la périodicité de la commande

(commande urgente ou trimestrielle ?) ; des lois et règlements gouvernementaux (exemple :

obligation d’acheter à la centrale d’achat nationale, donc achat direct imposé) ; lors d’un achat

direct, les prix des produits sont généralement beaucoup plus élevés que ceux obtenus suite à un

appel d’offres.

C’est pourquoi cette méthode d’achat doit être réservée: aux produits pharmaceutiques qui ne

proviennent que d’une seule source, aux articles peu chers et en petites quantités, aux

commandes « d’urgence » due à un changement imprévu de la situation médicale. En cas de

conditions fixées par le bailleur : Il faut les suivre scrupuleusement. Généralement, la méthode

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169

d’achat fixée par le bailleur est directement liée au montant du marché. Exemple d’ECHO pour

l’achat de produits pharmaceutiques : - de 0 à 29'999 euro : achat direct - de 30'000 à 149'999

euro : appel d’offres restreint - plus de 150'000 : appel d’offres ouvert. ECHO entend par

‘marché’, une ligne budgétaire entière. Ainsi, le fait de réaliser plusieurs achats distincts (par

exemple chacun inférieur à 30'000 euros) ne dispense pas d’appliquer à chaque achat la

procédure fixée pour le marché dans sa globalité.

Périodicité de la commande : En cas de commande urgente (suite à une épidémie par exemple),

on pourra choisir l’achat direct, après accord écrit du bailleur de fonds. Dans tous les autres cas,

on suivra la méthode imposée par le bailleur. Au cas où le bailleur n’impose aucune méthode

d’achat, on appliquera par défaut l’appel d’offres restreint, auprès de fournisseurs validés par

PSFCI Dans tous les cas, le choix de la méthode d’achat par le responsable terrain PSF-CI doit

être validée par le Responsable des Achats Médicaux au Siège de PSF-CI.

15.2.2. Quelle(s) source(s) d’approvisionnement sélectionner ?

Le choix de la source d’approvisionnement (choix du fournisseur) est un élément essentiel du

système d’approvisionnement puisqu’il permet de s’assurer au mieux: de la qualité des produits

qui va être livré ; de la nature des services qui seront offerts par les fournisseurs. Le choix d’une

source d’approvisionnement se fait selon différents critères : La nature des produits et des

services attendus les critères de qualité les critères politiques, administratifs et financiers les

critères géographiques

a) La nature des produits et services attendus

Comme l’indique le tableau récapitulant les avantages et les inconvénients de chaque type de

fournisseur, la nature des produits à acheter ainsi que les services attendus par PSF-CI vont

conditionner le choix du type de fournisseur. Ainsi : Les grossistes seront préférés aux fabricants

et aux agents locaux afin de réduire les coûts et les démarches logistiques et administratives.

Pour une liste de plus de vingt articles, on préfèrera s’approvisionner auprès d’un grossiste du

fait de sa large gamme de produits au lieu de s’approvisionner auprès de plusieurs fabricants ou

agents locaux différents. Par ailleurs, le fait de s’approvisionner auprès d’un nombre réduit de

fournisseurs permet de réduire les coûts logistiques tels que le transport, les douanes, les frais

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administratifs et facilite le suivi des commandes. Pour un produit impliquant une technicité

particulière (certains appareils par exemple), l’achat direct auprès du fabricant est à privilégier.

b) les critères de qualité Tout fournisseur doit avoir été préalablement audité et validé par PSFCI

(voir 1ère partie du guide : audit et validation des fournisseurs par PSFCI)

c) Les critères administratifs, politiques et financiers Le type de fournisseur sera également

choisi sur la base de critères politiques, administratifs et financiers. En effet, le choix du

fournisseur peut être imposé par : une réglementation et/ou une législation nationale. C’est par

exemple le cas précédemment cité, où PSF-CI appuie des structures de santé publiques et

communautaires et que celles-ci ne peuvent s’approvisionner qu’en produits pharmaceutiques

provenant de fournisseurs publics ou parapublics.

Les conditions définies par le bailleur de fonds

En effet, les conditions de sélection des fournisseurs sont généralement précisées par les bailleurs

eux-mêmes dans les contrats d’opération qui les lient à leurs ONG partenaires. Si PSF-CI

procède à un changement et si l’achat de produits pharmaceutiques n’est pas réalisé selon les

directives du bailleur, il faut au préalable demander l’autorisation au bailleur de fonds et justifier

le changement proposé.

d) Les critères géographiques Dans le cadre de la promotion de l’industrie pharmaceutique et du

développement de l’économie locale, PSF-CI préfèrera, dans la mesure du possible, réaliser des

achats locaux auprès de fournisseurs validés par PSF-CI, plutôt que des achats internationaux.

On entend par « achat local », tout achat réalisé dans le pays où se déroule un programme PSF-

CI donné ou dans les pays limitrophes. L’achat local peut être réalisé aussi bien par le

Responsable des Achats Médicaux (RAM) du Siège de PSF-CI que de l’équipe PSF-CI sur le

terrain. Le choix entre « l’achat local » et « l’achat international » peut être imposé de facto :

Par les capacités locales d’approvisionnement

Certains pays ont en effet une industrie pharmaceutique peu développée ou des installations non

conformes aux critères de qualité PSF-CI Dans ce cas il faudra privilégier l’achat international.

Par le bailleur

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171

Ce dernier peut par exemple prédéfinir : - une limitation géographique des fournisseurs pouvant

participer à l’approvisionnement, obligeant par exemple PSF-CI à acheter les produits dans le

pays ou la région d’origine du bailleur. - le mode d’acheminement des produits : si une ligne

budgétaire « transport international » n’a pas été prévue dans le proposal, alors l’achat local des

produits s’impose.

15.2.3. Quelles conditions d’achat appliquer ?

Les incoterms: Les incoterms sont la contraction « d’International Commercial Terms ». Ils

déterminent les obligations réciproques du vendeur et de l’acheteur dans le cadre d’un contrat

d’achat/vente international Leur intérêt réside dans le fait qu’ils représentent un langage commun

entre acheteurs et vendeurs, en leur permettant de répartir clairement les obligations, les coûts et

les risques sur les marchandises pendant la période de leur acheminement jusqu’à la livraison On

peut donc savoir qui, de l’acheteur ou du vendeur, devra prendre en charge et à ses risques les

prestations logistiques relatives à l’emballage, au chargement, à l’empotage et au dépotage, au

groupage et au dégroupage, aux formalités douanières, au mode de transport, au dédouanement,

à l’assurance, au dépôt et à l’entreposage des marchandises. De ce fait, la responsabilité de

chacun sera déterminée à l’avance, ce qui permettra de limiter le potentiel des litiges et des

risques avant d’engager les opérations.

Les incoterms sont constitués de 13 termes d’origine anglo-saxonne dont les 3 principaux sont :

EXW (Exwork ): prix entrepôt fournisseur. Le prix proposé n’inclut ni le transport, ni

l’assurance, ni le dédouanement. FCA ou FOB (Franco de Bord). Le prix proposé inclut les frais

jusqu’au lieu d’embarquement de la marchandise, dédouanement compris. CIP (Coût, assurance

et transport). Le prix proposé inclut les frais jusqu’au lieu de débarquement de la marchandise.

Les incoterms doivent être soigneusement choisis et homogènes, en particulier pour pouvoir

comparer les offres des fournisseurs locaux et internationaux. On demande généralement aux

fournisseurs exportateurs de proposer des prix incluant le transport et les autres frais relatifs au

dédouanement, à savoir « le prix CIP ». Si la commande globale est restreinte et si l’on a

sélectionné plusieurs fournisseurs, l’acheteur prévoira d’organiser par lui–même un envoi groupé

des commandes collectées chez les différents fournisseurs. Il faudra donc demander aux

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172

fournisseurs de proposer des prix Ex-work ou CFA (selon que l’on veut s’occuper du

dédouanement nous-mêmes ou que l’on veut que ce soit les fournisseurs qui s’en occupe).

15.2.4. Les pièges à éviter

La responsabilité des achats de produits sont souvent soumis à une pression de la part de

fournisseurs. Cette pression peut s’exercer de différentes façons : - visites et coups de téléphone

à répétition de la part du fournisseur, - cadeaux (parfum, montre, week-end, voyage etc.), -

réunion de travail dans des restaurants de qualité, le repas étant offert par le fournisseur, -

proposition d’un bakchich calculé en fonction du montant de la commande passée, - menaces

directes ou indirectes, - etc. Quelque soit la nature de cette pression, le personnel responsable des

achats se doit de garder une neutralité vis à vis de tous les fournisseurs. Pour éviter les situations

ambiguës, soyez directs avec vos interlocuteurs : s’ils vous téléphonent trop souvent, dites-le leur

; refusez les cadeaux et les bakchichs ; préférez les réunions de travail au bureau de PSF-CI

plutôt qu’au restaurant, etc.

En cas de menace directe ou indirecte, prévenez immédiatement le chef de mission et le

Responsable des Opérations afin de définir avec eux la meilleure façon de mettre fin à cette

situation (couper tout contact avec le fournisseur en question, changer de méthode d’achat,

confier la responsabilité de l’achat au Responsable des Achats Médicaux du Siège etc.). Il faut en

particulier protéger le personnel local PSF-CI contre ces pressions en l’impliquant le moins

possible dans le choix des fournisseurs : on peut solliciter ses conseils sans pour autant l’investir

officiellement dans la procédure d’achat ; on peut employer une personne locale (hors staff PSF-

CI) comme consultant pour aider dans les démarches et la sélection des fournisseurs. Par ailleurs,

afin d’éliminer les fournisseurs qui ne sont pas sérieux, on peut exiger des garanties bancaires

aux nouveaux fournisseurs.

15.3. Réception et dépouillement des offres

Pour les appels d’offres et les marchés de gré à gré, une fois les offres valides sélectionnées, elles

sont ensuite comparées. Le dépouillement peut se faire par produit ou par lot (groupe de produit).

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a) Dépouillement par produit : Il s’agit de comparer les offres proposées par chaque fournisseur

et ce, pour chaque article de la commande. La sélection se fera donc article par article,

indépendamment du fournisseur. Chaque fournisseur recevra ensuite une commande

correspondant spécifiquement aux articles pour lesquels il a été sélectionné comme fournisseur

effectif. Cette méthode est celle qui est appliquée par défaut pour les achats de produits

pharmaceutiques PSF-CI. Afin de faciliter la sélection article par article, il est conseillé de

préparer un tableau dans lequel sont saisies toutes les offres et ce, pour chaque article15. Comme

l’indique l’exemple suivant, le tableau doit également comporter, pour chaque article, des

informations relatives aux critères de sélection des produits. Les critères de sélection des articles

sont les suivants : 1- La qualité (nom et pays d’origine du fabricant) 2- Le prix (dans une devise

unique) 3- La disponibilité (délai de préparation) 4- Les informations autres (date de péremption

courte, services proposés etc.)

b) Dépouillement par lot : Faire des lots consiste à réunir certains produits par forme, par type de

conditionnement ou par voie d’administration. Les lots sont indivisibles ; la commande entière

peut constituer un seul lot, moins il y aura de lots, plus simple sera le dépouillement. L’avantage

du lot réside dans la simplicité du dépouillement ; les inconvénients sont qu’il ne permet pas,

quelque fois, de connaître le prix exact de chaque produit, que le coût global est en général

légèrement plus élevé lorsqu’on procède par lot, et que l’exclusion d’un produit entraîne

l’exclusion de l’ensemble du lot. Le choix lot ou produit doit être précisé dans les documents de

l’appel d’offres. Quelque soit la méthode retenue, la première étape du dépouillement consiste à

vérifier la conformité des produits par apport aux exigences PSFCI (détaillées dans les termes de

références générales et spécifiques).

Pour y parvenir, on va définir 2 types de critères : les critères d’exclusion et les critères de

sélection.

- Les critères d’exclusion

Ces critères proviennent directement des clauses stipulées dans le document d’appel d’offres et

de ce fait, varient d’un appel d’offres à l’autre. Ils concernent surtout la qualité des produits

(certificats de conformité, dates de péremption), l’identité juridique du fournisseur, la

présentation des produits.

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174

- Les critères de sélection

C’est le comité technique de dépouillement qui précise les critères de sélection en veillant à ne

pas arrêter une liste de critères qui soit compatible avec le document d’appel d’offres Ces critères

permettent de faire un choix entre les différents soumissionnaires. Ils concernent surtout le prix

et la disponibilité A titre d’exemple on peut citer : - l’envoi d’échantillons - les délais de

livraison - le conditionnement - la conformité des dosages - le prix unitaire On attribue

généralement à chaque critère une valeur, afin de pondérer les critères.

15.4. Confirmation des commandes aux fournisseurs

Suite à la sélection des articles et au listing, pour chaque fournisseur retenu, des articles qui lui

sont effectivement commandés, l’acheteur doit rédiger :

- des bons de commande d’achats médicaux spécifiques à chaque fournisseur sur lesquels sont

indiqués la référence de la commande et du devis initial, la date de l’offre initiale, le destinataire,

la liste des produits commandés (désignation, conditionnement) les prix unitaires et les prix

totaux, les fabricants proposés dans l’offre d’un grossiste, le montant total de la commande.

- des courriers de confirmation de commande pour chaque fournisseur retenu sur lesquels sont

indiqués la référence de la commande et du devis initial, la date de l’offre initiale, le destinataire,

le montant total de la commande. Les originaux des factures, la liste de colisage ainsi que les

certificats d’analyses seront également demandés.

Le contrat d’achat : Si les termes de références spécifiques et générales tiennent lieu de contrat,

le spécifier dans le courrier de confirmation de commande. Sinon, établir un contrat d’achat par

confirmation de commande.

Ces documents seront envoyés à chaque fournisseur retenu. Suite à leur réception, les

fournisseurs doivent renvoyer à PSF-CI la confirmation de la réception du bon de commande,

souvent sous forme d’une facture pro-forma.

Fournisseurs non retenus : Un courrier est envoyé aux fournisseurs non retenus (pour lesquels

aucun article n’a été sélectionné), afin de les avertir de leur non-sélection. L’acheteur n’est pas

tenu de justifier son choix, mais il est d’usage d’expliquer globalement les raisons pour

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lesquelles le fournisseur n’a pas été sélectionné (offre non complète, fabricants proposés non

validés par PSF-CI, délais de livraison trop longs etc.).

15.5. Réception des commandes

15.5.1. Dédouanement des produits importés

a) le cadre réglementaire et législatif : Les démarches administratives liées à l’importation de

produits pharmaceutiques se font soit par un transitaire soit directement par le logisticien ou

l’administrateur des projets PSF-CI. Avant même de lancer une commande auprès de

fournisseurs internationaux, le logisticien et/ou l’administrateur doit se renseigner sur la

législation portant sur l’importation des produits pharmaceutiques dans le pays où est implantée

la mission PSF-CI. Il s’agit notamment de connaître les modalités et autorisations nécessaires à

l’importation, les réglementations douanières variant d’un pays à l’autre. Une des conditions sine

qua non à l’importation de marchandises par PSF-CI est son enregistrement comme ONG auprès

du ministère de la santé du pays. Cet enregistrement se fait lors de l’ouverture de la mission, et

généralement, il n’a pas besoin d’être renouvelé par la suite. Cet enregistrement permet

également de s’affranchir de certaines taxes liées à l’achat de produits. Dans tous les cas, chaque

programme PSF-CI doit travailler selon une procédure d’importation bien établie et validée par

les responsables au Siège de PSF-CI. Par ailleurs, certains produits ont une législation plus

strictement réglementée.

C’est le cas des psychotropes et des stupéfiants. Leur importation nécessite l’obtention de

licences d’importation spéciales (qui sont souvent difficiles à obtenir). Il est vivement

recommandé de préférer pour les produits réglementés le transport par voie aérienne. En effet,

s’ils sont transportés par voie routière, le camion risque d’être stoppé à chaque frontière pour

vérification des documents relatifs aux produits réglementés et les législations sont susceptibles

d’être très différentes d’une frontière à une autre. De plus, il vaut mieux, dans certains cas,

refuser de commander des produits réglementés afin d’éviter le blocage total d’une commande

entière qui comporterait un seul produit réglementé parmi tous les items.

b) les documents relatifs à l’importation des produits : Ces documents varient d’un pays à l’autre,

mais les documents relatifs à l’importation de produits sont généralement : - la facture - le bon de

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livraison ou la liste de colisage - la LTA (pour les transports aériens), - la CMR ou le carnet de

TIR (pour les transports routiers), - le connaissement ou pli cartable (pour les envois maritimes) -

l’attestation de donation humanitaire (permet d’être exempté de TVA) - les certificats de qualité

La LTA, la CMR et le connaissement sont des documents de transport émis par le transporteur.

Le lieu et la date précise de l’arrivée des colis doivent être indiqués sur la LTA ou la CMR.

Quand l’achat des produits pharmaceutiques se fait via l’Unité Pharmaceutique (Siège de PSFCI)

: avant l’envoi des produits, une copie de tous ces documents est envoyée par email ou par fax

sur la mission destinataire, ceci afin de laisser le temps au logisticien de lancer les procédures

d’importation ; les documents originaux sont soit envoyés par courrier ou DHL, soit scotchés sur

les colis (ils ne seront donc disponibles dans ce dernier cas, qu’à la réception des colis).

c) les délais liés à l’importation des produits Le délai d’obtention des documents d’importation

peut varier de 48 heures à 3 semaines selon les pays. En ce qui concerne les produits achetés via

le Pool Pharmaceutique :

Pour les envois aériens (comprenant généralement tous les produits sensibles tels que les

produits de la chaîne du froid et les produits réglementés), la marchandise n’est envoyée

qu’après que le logisticien ou l’administrateur de la mission ait confirmé au Responsable des

Achats Médicaux avoir en sa possession tous les documents douaniers d’importation. Pour les

envois routiers, la marchandise peut être envoyée d’emblée car les trajets et les délais sont

généralement suffisamment longs pour permettre au logisticien d’obtenir les documents

d’importation avant l’arrivée du camion.

Dans tous les cas, une importation de produits pharmaceutiques doit se préparer suffisamment à

l’avance afin d’éviter que les produits ne restent bloqués en douane augmentant les risques : de

vol, d’augmentation des coûts (les jours d’immobilisation aux frontières, dans les ports ou

aéroports étant payants), de diminution de la qualité des produits, voire de destruction totale des

produits (les produits pharmaceutiques sont généralement laissés dans des containers, au soleil

ou au froid, et les vaccins sont rarement gardés dans des zones réfrigérées etc.). Une fois les colis

dédouanés (sortis de douane), ils sont acheminés directement sur le lieu de stockage de la

mission (généralement l’entrepôt pharmaceutique PSF-CI) où ils doivent être réceptionnés et

contrôlés par le pharmacien et/ou le responsable du stock avant d’être mis en stock. On distingue

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177

deux types de contrôle des commandes (réception dite « provisoire » et réception dite «

définitive ») aboutissant chacun à l’émission d’un certificat de réception.

15.5.2. Réception provisoire

La réception provisoire des commandes de produits pharmaceutiques est réalisée par le

logisticien et/ou par le responsable du stock. Il s’agit pour eux d’effectuer un premier contrôle

pour vérifier : - que tous les colis sont présents (décompte précis), - si des cartons présentent ou

non des dégâts extérieurs (cartons ouverts ou abîmés). Suite à ce contrôle, le logisticien et/ou par

le responsable du stock doit compléter un Certificat de Réception Provisoire en y mentionnant :

tout problème rencontré (carton manquant, ouvert ou abîmé) ; le numéro du carton défectueux ;

la raison probable du problème (suspicion de vol, carton ouvert par les douanes pour un

prélèvement d’échantillons, cartons abîmés car les palettes étaient mal arrimées, etc.).

Si c’est PSF-CI Siège qui a réalisé l’achat des produits pharmaceutiques, le Certificat de

Réception Provisoire doit ensuite être envoyé au Responsable des Achats Médicaux dans les plus

brefs délais. Si l’achat des produits a été directement réalisé par la mission, le document doit y

être précieusement conservé. L’intérêt du Certificat de Réception Provisoire est qu’il permet, en

cas de dégât imputable au transporteur, d’émettre des réserves en attendant le contrôle complet

des marchandises.

15.5.3. Réception définitive

La réception définitive est réalisée par le Responsable du stock de produits pharmaceutiques,

sous la responsabilité du pharmacien. Il s’agit de vérifier minutieusement : - l’état des produits, -

la conformité des produits par rapport à la liste de colisage et à la commande initiale (quantités,

formes, dosages et dates de péremption). Suite à ce second contrôle, le Certificat de Réception

Définitive est complété en y mentionnant tout litige : quantité reçue différente de celle inscrite

sur la liste de colisage (que cela soit en plus ou en moins) ; dosage reçu différent de celui inscrit

sur la liste de colisage ; molécule reçue différente de celle inscrite sur la liste de colisage ;

produit abîmé ; date de péremption trop courte ; etc.

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Pour pouvoir le justifier auprès du fournisseur, il faut pour chaque erreur constatée, absolument

mentionner: - la référence du carton dans lequel se trouve l’erreur - la quantité de produits

litigieux (nombre d’unités). Le Certificat de Réception Définitive doit ensuite être envoyé au

Responsable des Achats Médicaux (si c’est PSF-CI Siège qui a réalisé l’achat des produits

pharmaceutiques), ou être conservé par la mission si c’est cette dernière qui a réalisé l’achat.

Ce certificat permettra au Pharmacien de la Mission ou au Responsable des Achats Médicaux de

lister précisément les erreurs et d’essayer de trouver des solutions avec le fournisseur pour le

règlement des litiges. Aucun produit ne doit en effet être mis en stock tant que la réception dite «

définitive » n’a pas été faite (sauf bien évidemment pour les produits de la chaîne du froid et les

produits réglementés, ces derniers devant être maintenus au frais et/ou conservés dans un local

fermant à clé).

15.5.4. Le règlement des litiges

Si un problème survient suite à la réception de produits pharmaceutiques, il faut dialoguer avec

les différents partenaires (fournisseurs et transporteurs) pour rechercher le responsable du litige

et régler ce dernier à l’amiable et dans le respect des clauses du contrat d’approvisionnement.

a) Les responsabilités de chacun

i. Le fournisseur

Il est responsable de la préparation de la commande. En cas d’erreur dans la préparation de la

commande (quantité, dosage, forme, qualité ou date de péremption non conformes), c’est au

fournisseur de corriger l’erreur (remplacement des produits, avoir etc.).

ii. Le transporteur

Il est responsable du chargement et du transport des colis. En cas de casse dû à un mauvais

arrimage ou en cas de vol durant le transport, c’est au transporteur de faire jouer son assurance,

afin de rembourser à PSF-CI les articles abîmés. C’est pour cette raison que PSF-CI précise dans

les Termes de Références Spécifiques que le transporteur devra assurer la marchandise.

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b) Les différents types de litiges et leurs règlements. Selon le problème rencontré, différents

règlements sont envisageables comme l’indique le tableau suivant :

LITIGE REGLEMENT ENVISAGEABLE

Produits

manquants.

- soit le fournisseur averti envoie les produits manquants dans les plus brefs délais, le

transport étant à sa charge ;

- soit le Pharmacien PSF-CI préfère recevoir un avoir correspondant aux produits manquants.

Produits

excédentaires.

- avertir le fournisseur et lui demander s’il souhaite qu’on lui renvoie les produits reçus en

excès, le transport étant à la charge du fournisseur. Le transport coûtant cher, le fournisseur

préfère souvent faire don des produits envoyés en trop ou au dosage non conforme, que de les

récupérer.

Produits livrés avec

une date de

péremption trop

courte

- soit la mission PSF-CI accepte les produits car le Pharmacien a des garanties quant à

l’utilisation des produits avant échéance. Le Pharmacien doit malgré tout adresser un courrier

au fournisseur pour lui rappeler que la date de péremption des produits doit être supérieure au

2/3 de la durée de vie totale du produit.

- soit la mission PSF-CI refuse les produits et le Pharmacien demande au fournisseur de les

remplacer. Les produits seront alors renvoyés au fournisseur à ses frais. Remarque :

• La destruction de produits périmés coûte très chère, et les Missions PSF-CI ne possèdent pas

toutes un incinérateur.

• Parfois, certains fournisseurs proposent intentionnellement à PSF-CI de garder les produits

et de faire un don en éditant un avoir correspondant aux produits litigieux. Il s’agit souvent de

stratégies pour se débarrasser de produits à péremption courte (que le fournisseur aura du mal

à revendre) sans avoir à payer pour leur destruction. • Il faut éviter au maximum d’accepter

des produits dont la date de péremption est trop courte. En effet, les ONG et structures

bénéficiaires de PSF-CI pourraient se plaindre de recevoir des produits à péremption trop

courte et ils peuvent (ainsi que les bailleurs de fonds) accuser PSF-CI de mauvaise gestion

des stocks.

Produits cassés

durant le transport.

- soit la casse est due à un mauvais arrimage, auquel cas ce sera au transporteur de faire jouer

son assurance pour rembourser à PSFCI les produits abîmés.

- soit la casse est due à un mauvais emballage de la part du fournisseur, auquel cas ce sera au

fournisseur de remplacer les produits ou de faire un avoir à PSF-CI. La personne qui

réceptionne les marchandises doit donc, lors des contrôles des commandes reçues, donner son

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avis sur l’origine d’une casse.

Produits volés

durant le transport

- C’est au transporteur de faire jouer son assurance :

• PSF-CI doit fournir au transporteur une copie des factures des commandes transportées ainsi

que la liste et le prix des produits volés.

• soit le montant des articles volés est soustrait du montant à payer par PSF-CI pour le

transport (solution préconisée),

• soit le transporteur fait un avoir à PSF-CI (délais pouvant atteindre 3 mois !)

Produits prélevés

par les douaniers.

- Il s’agit de « pertes et profits » pour la mission PSF-CI. du point de vue de la gestion de

stock, il faut rentrer les produits en stock, puis les ressortir comme « échantillon pour analyse

». Ainsi, la sortie de ces produits sera justifiée aussi bien au niveau du stock PSFCI que vis-à-

vis du bailleur de fonds.

15.5.5. Entrée en stock des produits

Une fois les produits vérifiés, ils peuvent être mis en stock conformément aux procédures mises

en place pour l’entreposage et pour rangement des produits pharmaceutiques. Le Pharmacien

Responsable et son équipe assureront alors la gestion de stock des produits ainsi que leur

distribution auprès des bénéficiaires suivant les procédures et les outils élaborées à cet effet. Le

guide pharmaceutique PSF-CI « Comment mieux gérer les entrepôts pharmaceutiques

(DIST/GS/SIE/001/G/REV00)» est entièrement consacré à cette activité. Vous pouvez donc vous

y référer pour plus d’informations et de détails.

15.6. La clôture de l’achat

Afin de clôturer l’achat, le Responsable de l’achat doit rédiger un Procès Verbal (PV) de l’achat,

aussi appelé Rapport de Synthèse d’Achat. Le PV de l’achat se compose de 2 documents :

1- Un courrier expliquant le choix : - des fournisseurs participants (dans le cas d’appels d’offres

restreints ou de marché de gré à gré) ; - de la méthode d’achat choisie ; - des critères de sélection.

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2- Un tableau récapitulatif des offres et des fournisseurs sélectionnés. Pour les articles

sélectionnés dont le critère sélectif n’a pas été « le prix », il faut le justifier (délai de livraison

plus court que les autres, fabricant non validé par PSF-CI, services proposés…).

Le PV est ensuite annexé au rapport financier.

On peut considérer un achat comme clôturé, lorsque : Plus aucun litige ne subsiste Tous les

produits initialement commandés ont été livrés (il ne reste plus aucun reliquat à venir) Le

paiement des factures se fait à échéance, si et seulement si il ne subsiste plus aucun litige.

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CHAPITRE 16. MAGASINS ET LA GESTION DES STOCKS

16.1. Introduction

Lorsque l’on parle de gestion des stocks, il s’agit proprement dit de la tenue et du suivi d’une

quantité de marchandises dans un magasin. C’est une activité qui se décompose en : gestion des

mouvements d'entrée et de sortie marchandises ; gestion des réapprovisionnements ; et enfin une

tâche associée : la gestion des fiches articles.

Selon l’organisation de l’entreprise, ces tâches peuvent être confiées à une seule personne ou à

deux profils de personnels différents :

o le magasinier pour l'exécution des mouvements physiques d’entrée et de sortie ;

o le gestionnaire des stocks pour le suivi des stocks et la gestion des réapprovisionnements.

16.2. Les stocks

Les stocks peuvent être constitués de matières premières, matières consommables, composants

achetés ou fabriqués, sous-ensembles achetés ou fabriqués, articles sous-traités, produits

finis, articles de rechange, articles défectueux à retoucher, articles obsolètes, emballages, etc.

l’utilisation de certains critères permet de distinguer plusieurs catégories et fonctions des stocks.

16.2.1. Les enjeux de la gestion des stocks

Les responsables de la gestion des stocks doivent perpétuellement rechercher l’équilibre juste

entre le niveau de satisfaction des consommateurs et les coûts engendrés par la constitution des

stocks.

Une quantité élevée de stocks (sur-stockage) peut provoquer :

• des charges financières élevées. Des charges fixes (bâtiment, étagères, engins lourds de

manutention …) et des charges variables (Salaires du personnel, frais d’entretien, quittances

d’électricité, pertes dues à la détérioration ou à l’obsolescence des produits stockés …) ;

• des immobilisations des capitaux. Chaque article qui entre en stock est valorisé et réduit

ainsi les facilités de trésorerie;

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Une quantité trop faible de stocks peut provoquer :

• une augmentation des risques de rupture de stocks, avec quelques fois des conséquences

financières graves;

• la désorganisation d’un système de production entier (goulots d’étranglement,

augmentation des stockages intermédiaires) ;

• une diminution des bénéfices de vente et une perte de la clientèle déçue par la mauvaise

qualité de service (retard de livraison, disponibilités insuffisantes, ruptures

16.2.2. Les coûts liés à la gestion des stocks

Constituer et entretenir un stock est une activité génératrice de nombreuses charges. Outre les

charges immobilisées (coûts des stocks disponibles, coûts des bâtiments, coûts des terrains …)

on y trouve des charges variables, associées aux diverses opérations d’entretien et de

réapprovisionnement des stocks. Gérer l’équilibre d’un magasin passe d’abord par une maîtrise

de ces différentes charges. Car une optimisation ratée provoque incontestablement un

déséquilibre, qui d’une manière ou d’une autre génère soit des coûts supplémentaires liés aux

ruptures des stocks, soit une croissance des immobilisations financières due au sur-stockage.

A- Les coûts de commande

Ils sont constitués par les éléments suivants :

o Coût des locaux (loyers, équipement informatiques, logiciels, exploitation du quai de

déchargement)

o Coût du Personnel (charges salariales des agents assurant la gestion et le suivi des

commandes. Sont inclus les acheteurs, les réceptionnaires et autres agents administratifs)

o Coût des fournitures administratives (bon de commande, imprimés, etc. …)

o Coût de préparation de la commande (déplacements des acheteurs, inspections, contrôle,

…)

o Coût d’acquisition (évalué par unité de commande, il s’agit du prix réellement payé pour

acquérir les produits)

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B- Les coûts de stockage ou d’entreposage

Ils sont constitués par les éléments suivants :

Coût des magasins (amortissements ou location, taxe, électricité, assurances, …)

Coût du Personnel (charges salariales des magasiniers, manutentionnaires, caristes agent de

sécurité, agent de propreté …)

Coût des équipements (appareils de levage et de manutention, rayonnages, …)

Coût de gestion ou coût administratif (Ordinateur, fournitures de bureau, …)

Coût de possession (immobilisation financière)

Les coûts de stockage varient en fonction des quantités de stocks. On les évalue en % du stock

moyen.

C- les coûts de pénurie

Ces derniers sont différents lors qu’il s’agit d’une pénurie interne et d’une pénurie externe à

l’entreprise. En prenant l’exemple d’une entreprise de fabrication dont les produits finis sont en

pénurie dans le marché :

o Le coût de pénurie externe englobe les pertes de commandes, le recours à la sous-

traitance afin de satisfaire dans un délai raisonnable un maximum de clients,

l’augmentation des charges de production (heures supplémentaires, maintenance des

équipements…). En plus, une situation de pénurie externe a forcément un impact sur le

client (insatisfaction, changement de fournisseur, appel à des concurrents…)

o Le coût de pénurie interne (absence de matière pour la fabrication des produits finis,

ruptures de stocks) est surtout liés à la désorganisation de l’unité de production et aux

pertes engendrées par cette pénurie. Ces dernières se justifient essentiellement par la

main d’œuvre inoccupée mais payée, l’arrêt des machines, la production basse, la

formation des goulets d’étranglement …

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Gérer les stocks nécessite donc d’avoir dans une certaine mesure, un regard sur le marché de

consommation afin de prévoir et d’anticiper sur les situations de pénurie. Pour certaines classes

ou catégories d’articles, la prévention d’une éventuelle rupture de stock, se résume par la mise en

place d’un stock de sécurité. Evidemment, ce stock engendre une immobilisation financière et

des charges d’entretien que nous pouvons réunir en coût du stock de sécurité. Faire une gestion

optimale des stocks évitera de créer une hémorragie financière qui peut aboutir au déclin de

l’entreprise toute entière. Il ne faut ni avoir des stocks trop bas, ni avoir des stocks trop élevés,

mais le juste milieu. D’autre part, il ne faut pas tout gérer en stock.

La nécessité d’affecter la gestion d’un article au magasin doit être justifié. Des stocks trop

élevés, c’est aussi des valeurs des matières plus élevées, des capitaux immobilisés, des magasins

plus grands, donc des coûts de possession, coûts d’exploitation, coûts de dépréciation ou

d’obsolescence plus élevés. Des stocks trop bas sont la cause de pénurie et rupture de stocks avec

toutes les conséquences, le nombre de commende de réapprovisionnement plus élevé, donc une

augmentation du coût de commande ; des retards de livraison en aval, des pertes de ventes et de

clients.

Réussir sa gestion des stocks passe par :

o Un bon dimensionnement des magasins ;

o Une bonne organisation des procédures ;

o Une bonne organisation et classification des articles ;

o Le choix de la méthode d’approvisionnement appropriée pour chaque classe d’article

o La mise en place d’un système d’alerte (tableau de bord)

16.2.3. Stocks : Planification des approvisionnements

Les stocks regroupent l'ensemble des marchandises, des matières ou des fournitures, des produits

semi-ouvrés ou en-cours, des produits finis et des emballages commerciaux qui sont rangés dans

un magasin pour une utilisation ultérieure. Par principe, un besoin constant avec des sources et

délais d’approvisionnements surs ne devrait pas donner lieu à la constitution d’un stock.

L’influence des fluctuations de la demande, les risques pouvant engendrer des retards de

livraison, les petites lacunes de production … exigent pour plus de sécurité de mettre en place

des stocks. La planification des approvisionnements est un processus d’optimisation qui consiste

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à identifier les besoins réels sur une période (en général annuelle) et à programmer le

réapprovisionnement des magasins (en quantité et suivant un calendrier) de manière à générer le

moins de charges possibles pour l’entreprise.

Définir une politique d’approvisionnement consiste donc à identifier les matières à

réapprovisionner dans le stock, établir un calendrier de passation des commandes et enfin les

quantités à commander. Ces deux derniers éléments (dates et quantité) sont ceux sur lesquels

repose le choix de la politique d’approvisionnement. Suivant les combinaisons des dates et

quantités de commande, il est en théorie possible de définir quatre politiques de base pour

réapprovisionnement du stock :

o Le réapprovisionnement à Date et Quantité fixes

o Le réapprovisionnement à Date et Quantité variables

o Le réapprovisionnement à Date fixe et Quantité variable

o Le réapprovisionnement à Date variable et Quantité fixe

Après une étude d’optimisation des stocks menée par un professionnel, chacune de ces politiques

s’adapte soit à un produit, soit à une catégorie de produits. Ceci signifie en d’autres termes qu’il

est possible d’adopter pour les stocks d’un même magasin l'utilisation de plusieurs politiques,

voire les quatre politiques simultanément. La responsabilité du gestionnaire des stocks consiste à

choisir la politique la mieux appropriée pour chaque produit, afin d'éviter les ruptures de stock et

les immobilisations financières importantes.

A- Approvisionnement à Date et Quantité fixes

Aussi connue sous le nom de « méthode calendaire », elle s’utilise le plus dans le cadre d’un

contrat de livraison annuelle conclu auparavant avec un fournisseur. Des quantités presque

équivalentes de matières sont livrées à des dates fixes. Cette politique est mieux adaptée pour des

produits dont la consommation est constante et régulière.

Avantages : simplification de la gestion des stocks, gains d’échelles négociables au vu de la

quantité souvent élevée de ce type de commande annuelle.

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Inconvénients : si la quantité de réapprovisionnement est mal calculée ou si la consommation

n'est pas régulière, il y a risque de cumul de stock (immobilisation financière à éviter) ou de

rupture de stock. En cas de risque de rupture du stock, les livraisons urgentes ou hors contrat,

peuvent être très coûteuses (recours au fret aérien, lancement spécial chez le fournisseur…)

B- Approvisionnement à Date fixe et Quantité variable

Aussi connue sous le nom de « méthode de recomplètement », elle est adaptée pour les produits

coûteux, périssables ou encombrants et dont la consommation est régulière. Pour chaque produit

concerné, un niveau de stock maximum est défini. A période fixe, le gestionnaire analyse son

stock restant et émet une commande en quantité permettant de le ramener au niveau de stock

maximum autorisé.

Avantages : simplification de la gestion et maîtrise des immobilisations financières

Inconvénients : si la consommation pour une raison quelconque devient irrégulière, il y a risque

de cumul de stock (immobilisation financière à éviter) ou de rupture de stock.

C- Approvisionnement à Date variable et Quantité fixe

Aussi connue sous le nom de « méthode du point de commande », celle-ci consiste à définir,

pour les articles concernés, un niveau de stock minimum, qui permet à la fois de déclencher la

commande en quantité fixe (lot économique), mais aussi de couvrir les besoins durant le délai de

livraison (délai allant de la date de déclenchement de commande à la date de livraison). Cette

technique est essentiellement adaptée pour les articles très coûteux et dont les consommations

sont peu régulières. Le lot économique est une quantité fixe et invariable d’un article que le

gestionnaire des stocks demande à chaque émission de besoin. Cette quantité résulte d’une

formule appelée « formule de Wilson ». Elle permet à la fois de faire le minimum de

commandes pour un article donné et d’obtenir le coût de stockage optimal pour ce même article.

Avantages : la commande par lot économique permet de faire une meilleure optimisation des

approvisionnements. Des calculs bien faits évitent de lourdes immobilisations financières.

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Inconvénients : si la consommation subit une croissance subite et irrégulière, il y a risque de

rupture de stock. Cela impose quelque fois la mise en place d’un stock de sécurité. Ce qui

finalement ne résout le problème d’immobilisation financière que dans une moindre mesure.

D- Approvisionnement à Date et Quantité variables

Cette méthode est adaptée aux stocks de projets. Les commandes se font exclusivement sur

besoin. En d’autres termes, les quantités sont à chaque fois le résultat d’une estimation des

besoins à court terme. Ces derniers peuvent aussi simplement correspondre à une étape dudit

projet.

Avantages : limitation des immobilisations financières inutile à une date donnée.

Inconvénients : très sensible aux aléas de l’environnement. Un incident mineur put finalement

avoir des conséquences majeures sur l’ensemble du projet.

16.2.4. Types, rôle et fonctions des stocks

Qu’est ce qui justifie la présence de tel ou tel autre article dans un magasin ? C’est à cette

question que nous allons proposer des réponses dans cet article.

A- Les types ou catégories de stocks

Types de stocks suivant l’usage industriel

Les stocks dans une entreprise sont constitués de stocks de production et de stocks hors

production. Les stocks de production regroupent l’ensemble des matières qui après

transformation permet d’avoir les produits finis. Ce sont les stocks des :

o Matières premières et composants

o Encours de fabrication ; tous les articles dans le processus de transformation mais non

encore terminés. (Dans des stocks intermédiaires, au pied des machines ou en transfert

entre les machines)

o Produits finis (dans les usines, dans les centres de distribution ou dans les dépôts)

Les stocks hors production sont ceux qui n’entrent pas dans la transformation, mais

accompagnent la production. Ils sont aussi dénommés stocks ERO (Entretien, Réparation,

Opération). On retrouve dans cette catégorie les stocks de :

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o Pièces de rechange

o Consommables des machines (lubrifiants, carburants, nettoyants …)

o Emballages

o Déchets

16.2.5. Types de stocks suivant le flux

Une analyse des flux dans le magasin permet de distinguer les stocks à commandes régulières ;

les stocks de projet, les stocks d’usure et enfin les stocks en transit.

Les stocks à commandes régulières : Ce sont les stocks d’articles régulièrement consommés.

Ils sont commandés par le gestionnaire des stocks chaque fois que le stock minimum est atteint.

Il s’agit quelques fois des consommables ou des pièces de rechange étroitement liées à l’activité

courante de l’entreprise. Dans les magasins de ventes, ils regroupent les articles mis à la

disposition des clients.

Les stocks de projet : Ce sont des stocks qui prennent naissance au début d’un projet et

disparaissent à la fin de ce dernier. Les commandes de tels articles sont faites directement par le

chef de projet qui seul maîtrise ses besoins. Mais, la gestion des entrées et sorties des articles est

confiée au gestionnaire des stocks. Le but visé ici est de placer les articles en sécurité et d’avoir

un contrôle sur leur consommation. Les avantages procurés par la genèse de tels stocks sont

divers. Parmi les plus importants, figurent l’absence de perte ou de vol ; une meilleure

connaissance de l’utilisation de ces articles ; les abus de consommation limités ; des imputations

comptables plus faciles à contrôler et mieux gérées ; un inventaire facile à faire à la fin du projet;

une meilleure gestion des restes.

Les stocks d’usure : Il s’agit des articles placés en stock, qui sont sortis en cas de besoin pour

réaliser un travail et qui ensuite sont retournés au magasin. C’est le cas des machines outils et de

l’outillage en général. La gestion des mouvements de tels articles est confiée au gestionnaire des

stocks. Cependant, la passation d’une commande émane d’une initiative de la direction technique

de l’entreprise. Deux raisons seulement peuvent la justifier : 1 - L’augmentation du nombre

d’unités de l’article - La quantité de travail à réaliser est élevée. L’outil disponible ne permet pas

de l’effectuer dans les délais convenus. L’achat d’un outil supplémentaire s’impose.

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190

2 - Le remplacement de l’article – l’outil disponible est défectueux et irréparable. Son

remplacement est indispensable.

Les stocks en transit ou stock de transbordement : Les articles en simple transit ne font

presque jamais l’objet d’une commande par le gestionnaire du magasin. Ce dernier agit comme «

mandataire ». Il reçoit des marchandises accompagnées d’instructions précises sur leur future

destination. Ses responsabilités se limitent aux opérations de contrôle, réception, dégroupage,

groupage par destination, emballage, colisage, marquage, étiquetage et enfin expédition au lieu

indiqué par le donneur d’ordre.

B- Les fonctions des stocks

Les stocks ont plusieurs fonctions :

o Fonction de régulation : Les stocks permettent le lissage des irrégularités

d'approvisionnements et/ou de la production, réduisent les risques de ruptures et

favorisent le maintien d’une activité continuelle.

o Fonction logistique : les stocks permettent de maintenir les articles à proximité de leur

lieu de consommation. Ils limitent considérablement les délais d’attente.

o Fonction économique : lorsque le fournisseur accorde des remises importantes pour des

achats en grande quantité, le stockage peut s’avérer utile. De même pour un souci

d’optimisation des approvisionnements, la constitution d’un stock est généralement une

solution indiquée.

o Fonction d'anticipation – spéculation : Le stockage permet de se mettre à l’abri des

hausses de prix des matières ou des produits achetées ou vendues. Il s’agit donc ici de

stocks saisonniers.

o Fonction technique : Le stockage peut être liée à un procédé indispensable avant la

consommation des articles. C’est le cas par exemple, du séchage du bois, de la maturation

des fruits et légumes, de la fermentation des vins.

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191

16.2.6. Les méthodes de valorisation des stocks

En matière de gestion des stocks, les entrées marchandises se font au coût d’acquisition (prix

d’achat, + divers frais accessoires d’approvisionnement supportés jusqu’à l’entrée du

magasin). L’inventaire permanent permet de connaître à tout moment les quantités en stocks. La

valorisation des sorties lors du calcul du coût de production ou du coût de revient après stockage

se fait suivant trois méthodes d’évaluation :

o la méthode du coût unitaire moyen pondéré (CUMP);

o la méthode du coût réel. Avec valorisation séparée. Elle se décompose en différentes

variantes:

la méthode du Premier Entré, Premier Sorti (PEPS / FIFO),

la méthode du Dernier Entré, Premier Sorti (DEPS / LIFO),

la méthode de prélèvement d'un lot spécifique

la méthode de la valeur de remplacement, Next-In, First-Out (NIFO), encore appelé Prix

futur. Ces dernières, bien qu’étant non exclusives s’adaptent mieux chacune à un type de produit

particulier et à la méthode de gestion des sorties marchandises adoptée pour la gestion des

stocks.

A- La méthode du coût unitaire moyen pondéré (CUMP)

Adaptées aux matières non périssables (marchandises pouvant faire l’objet d’un stockage sur de

longues périodes), la méthode du CUMP se présente sous deux variantes :

o La méthode du CUMP périodique. Les sorties sont évaluées à un coût unitaire moyen

pondéré des entrées marchandises + stock initial, calculé sur une période mensuelle,

trimestrielle ou annuelle, suivant le choix de l’entreprise.

o La méthode du CUMP après chaque entrée. Les sorties sont évaluées au dernier coût

unitaire moyen pondéré calculé après chaque entrée marchandise.

CUMP = Total des quantités (SI + entrées) / Total des valeurs (après l’entrée)

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192

B- La méthode du coût réel

La méthode du coût réel, comme son nom l’indique est une méthode de valorisation des sorties

marchandise au coût réel des entrées. Celle-ci met en exergue la notion de lot pour un article. Les

entrées sont comptabilisées par lot. Chaque lot dans le magasin possède son prix unitaire. Lors

de la sortie du stock, le prélèvement s’effectue dans un lot selon des règles particulières (FIFO,

LIFO, ou lot spécifique). La valorisation du mouvement de sortie marchandise se fait alors au

prix unitaire du lot prélevé. On parle aussi dans ce cas d'une valorisation séparée des stocks. Car

pour le même article, la valeur unitaire est différente d'un lot à un autre.

B1- La méthode du premier entré, premier sorti (PEPS / FIFO),

Appelée méthode de l’épuisement des lots dans le jargon des gestionnaires de stocks, la méthode

du premier entré premier sortie, repose sur une consommation séquentielle et chronologique des

lots entrés dans les aires de stockage. Le lot entré en premier sera consommé le premier. La

méthode FIFO est plus utilisée pour la valorisation des sorties de produits périssables dont une

longue conservation est peu recommandée à cause de la perte de valeur ou de qualité (produits

laitiers, produits agro alimentaires…). Cependant, sont principal inconvénient est qu'elle

répercute avec retard les variations de cours ou de prix réel des marchandises à l'achat.

B2- La méthode du dernier entré, premier sorti (DEPS / LIFO),

Contrairement à la méthode FIFO, la méthode du dernier entré, premier sorti consiste à calculer

la valeur des consommations en supposant que les lots entrés les derniers seront sortis les

premiers. En se référant particulièrement à la fonction technique des stocks, il est évident que

l’utilisation de cette méthode de valorisation n’est pas simplement un jonglage dans les écritures

comptables afin de se mettre à l’abri des variations des prix. Le stockage de certaines catégories

de marchandises obéit strictement à cette règle. Car plus leur séjour dans les aires de stockage est

long, plus les produits acquièrent de la qualité et de la valeur. La méthode LIFO a l’avantage de

s’arrimer à la variation des prix. En période d'inflation, elle permet de lisser les pertes en

appliquant le prix actuel du marché.

Page 193: GESTION DES RESSOURCES FINANCIERES ET ......Description de cours ou Justification La disponibilité de ressources financières adéquates peut être un pré-requis pour faire de nombreuses

193

C- La méthode de la valeur de remplacement Next-In, First-Out (NIFO), encore appelé

Prix futur

Adapté pour la valorisation des stocks de spéculation, Cette méthode consiste à évaluer les

sorties à leurs valeurs de remplacement. Pour valoriser les sorties et les existants en stocks, la

valeur de référence sera par exemple, le prix de la dernière facture, le cours du jour...

16.3. Le magasin

La notion de magasin dans la pratique s’étend à tout lieu sous contrôle où un stock peut être

rangé et géré. Il peut donc aussi bien s’agir d’un espace clôt ou une salle fermé, d’un aire de

stockage à l’air libre (plus connu sous le nom de Yard). D’après nos observations, la notion

d’entrepôt est le plus utilisée pour des salles qui reçoivent exclusivement des marchandises en

transit.

16.3.1. Fonctions du magasin

Le magasin est avant tout un espace de stockage où les marchandises sont rangées suivant un

ordre bien précis. Il permet de garder un état juste des stocks ; il assure pour chaque article un

point de gestion entre l’approvisionnement et la consommation ; c’est le lieu où l’on pointe les

entrées et les sorties ; le magasin offre des emplacements de stockage bien matérialisés ; ce qui

permet de réaliser des inventaires afin de garantir l’exactitude permanente des quantités de

marchandises disponibles.

16.3.2. Principe de fonctionnement du magasin : les mouvements des marchandises

A l’entrée : contrôle quantitatif et qualitatif, allotissement, pointage et mise à jour des quantités

en stock

A l’intérieur : stockage dans les zones et emplacements appropriés ;

A la sortie : prélèvement, préparation des commandes, pointage et mise à jour des quantités en

stock.

Page 194: GESTION DES RESSOURCES FINANCIERES ET ......Description de cours ou Justification La disponibilité de ressources financières adéquates peut être un pré-requis pour faire de nombreuses

194

16.3.3. La gestion des réapprovisionnements

Approvisionner, c’est alimenter le magasin, c’est faire du stock. En d’autres termes,

l’activité d’approvisionnement des stocks est génératrice d’immobilisations financières. Afin

d’éviter tout risque de cumul de charge, des méthodes d’optimisation appropriés à chaque

catégorie de stocks sont appliqués lors de l’approvisionnement.

Il existe deux méthodes principales de planification des réapprovisionnements :

o les méthodes empiriques. Elles sont fondées sur l’utilisation des historiques de

consommation dans le calcul des besoins futurs ;

o les méthodes prévisionnelles. Bien que tenant compte des historiques, celles-ci sont

essentiellement fondées sur l’utilisation des variables de l’environnement, du marché des

consommateurs.

La planification des besoins dans une industrie fait appel à des méthodes d’approvisionnement

fondées sur des techniques tels que le Juste à temps, le kanban, le MRP.

16.3.4. Buts et caractéristiques du magasin

Le magasin est un bâtiment composé d’une salle emménagée et destinée à recevoir des

marchandises. Il sert de lieu de stockage des matières premières, des encours de production, des

produits semi-finis, des produits finis et des outillages dont la consommation ou l’utilisation

n’est pas immédiate.

A- Les principaux buts du magasin

Le magasin a :

Un but économique. Il est l’un des éléments qui permettent à l’entreprise d’accomplir sa

politique d’optimisation des coûts.

Un but logistique. Il permet de maintenir des articles disponibles et à proximité de l’utilisateur.

Ce qui réduit considérablement les délais de livraison lorsqu’une demande est émise.

Un but de régulation. Dans une chaîne d’activité, le magasin est un point de base qui permet de

maintenir une circulation mesurée et constante des flux d’articles en amont et en aval de la

chaîne.

Page 195: GESTION DES RESSOURCES FINANCIERES ET ......Description de cours ou Justification La disponibilité de ressources financières adéquates peut être un pré-requis pour faire de nombreuses

195

Un but de sécurité. C’est un lieu où l’on range le matériel dans des conditions de stockage

spécifiques. L’accès y est limité à certaines personnes et les mouvements des articles y sont

contrôlés.

B- Les caractéristiques d’un magasin

Le magasin étant destiné à recevoir des articles dans le respect de certaines contraintes

prédéfinies, il est important de s’assurer que celui-ci soit adapté à la nature, à la quantité et aux

types de marchandises qui y sont stockées. Quatre principaux éléments sont alors à considérer :

(1) La capacité de stockage

La capacité de stockage est le nombre de références qu’un magasin est apte à recevoir. Dans la

plus part des cas, elle s’évalue en nombre d’unités de stockage. Ainsi, on parle d’une capacité de

stockage de 150 articles, de 200 sacs ; de 150 palettes ; de 25 tonnes ; de 350 casiers … Les

quantités des commandes ne doivent pas conduire au dépassement de la capacité de stockage du

magasin. La contrainte nécessite d’être toujours prise en compte au moment de la commande

d’approvisionnement.

(2) La position sur la chaîne logistique

En amont de la chaîne logistique, se trouvent les magasins de matières premières ; à

l’intermédiaire se situent les magasins de produits semi-finis et des encours de production, on

trouve aussi à ce niveau les magasins de transit. En aval de la chaîne, se localisent les magasins

de produits finis destinés à la vente. Vu sous un autre angle et dans le cas d’un réseau de

magasins, il est important de distinguer et de différencier le magasin principal fournisseur de

plusieurs magasins secondaires, le magasin intermédiaire et enfin le magasin de transit. Car

d’une position à l’autre, même si les buts se rejoignent, les rôles, les priorités et les objectifs ne

sont pas les même.

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196

(3) Le caractère homogène.

Il existe d’une part des magasins homogènes conçus pour recevoir un seul produit ou une seule

famille de produits et d’autre part des magasins hétérogènes qui reçoivent indifféremment des

articles de diverses natures.

(4) La température interne.

L’affectation des marchandises dans le magasin prend toujours en compte les conditions de

stockages requises. En d’autres termes, le magasin doit offrir les conditions idéales de

température pour le stockage des articles qui y sont introduit. Les marchandises périssables ou

facilement altérables par la chaleur sont conservées dans des magasins climatisés ou réfrigérés.

Les pièces métalliques quant à elles n’ont pas nécessairement besoin de ces conditions. Pourtant,

des produits tels que le tabac nécessitent un magasin chaud et à température contrôlée.

Magasin

fournisseur (en

amont de la

chaîne des

opérations)

Les sources d’approvisionnement étant externes à l’entreprise, les risques

de rupture de stock et les incertitudes sont plus grands et peuvent nuire à la

production; la demande étant interne, les prévisions de consommation sont

plus pratiques à faire

Magasin

intermédiaire

La source d’approvisionnement est interne à l'entreprise; les délais de

livraison sont plus contrôlables ; la demande aussi est interne (ateliers de

fabrication, services de maintenance, autres magasins de la même

entreprise) ; les stocks circulent par flux tendus et les incertitudes sont

moins importantes.

Magasin de

transit

Pas de commandes de réapprovisionnement. Les marchandises introduites

sont de passage. A l'arrivée, leur destination suivante est déjà connue. Les

activités dans ce type de magasins se limitent aux opérations de réception,

contrôle, dégroupage, groupages, emballage et expédition

Magasin client

(en aval d’une

chaîne des

opérations)

La demande est externe à l’entreprise et est le plus souvent aléatoire ; le

suivi du niveau de stock demande beaucoup plus d’attention ; il y a des

risques de faire du sur stockage

Page 197: GESTION DES RESSOURCES FINANCIERES ET ......Description de cours ou Justification La disponibilité de ressources financières adéquates peut être un pré-requis pour faire de nombreuses

197

16.3.5. Calcul des besoins d’un magasin

Le calcul des besoins est une opération qui consiste à évaluer sur la base des données de

planification prédéfinis dans la fiche article, les quantités de commande et ressortir la liste des

articles à commander. Ce calcul diffère selon qu’il s’agisse d’un stock à consommation régulière,

d’un stock de projet ou d’un stock d’usure. Mais globalement il obéit à une même

logique. Lorsque le stock disponible atteint le niveau défini comme « point de commande », le

besoin est émis en une quantité estimée (Q) ; le point de commande peut être exprimé en quantité

(stock minimum, stock d’alerte) ou correspondre à une date (période de commande) ; la quantité

demandée peut être un lot (lot fixe régulier), la différence entre le stock maximum et le stock

disponible, ou alors la somme des besoins prévisionnels de l’article dans différents magasins

secondaires (magasins clients).

A. Cas des stocks de projet et des stocks d’usure

Le gestionnaire des stocks n’intervient pas dans l’évaluation des besoins pour les stocks. C’est le

responsable du projet ou de division qui émet une liste d’articles à commander en fonction de

ses besoins (car lui seul maîtrise à quelle date et de quelle quantité il faudra passer une

commande). Lorsqu’il lui arrive d’être associé à cette tâche, le gestionnaire des stocks reçoit une

copie de la liste. Son action se limite à l’émission d’une demande d’achat conformément à cette

copie. A la livraison, les articles commandés seront rangés dans les magasins. Le gestionnaire

des stocks aura alors et seulement la responsabilité de suivre leur consommation.

B. Cas des stocks à consommations régulières

Les progiciels actuels offrent une très grande flexibilité aux gestionnaires pour le calcul des

besoins sur la base des données de planification des articles. Au moment de la création d’un

article, on lui affecte un niveau de stock maximum, un niveau de stock minimum, un modèle

d’approvisionnement ou code de gestion et un délai de livraison estimé d’avance. Ces diverses

données sont utilisées pour évaluer et proposer le moment venu le nombre d’unités de chaque

article nécessaire pour la future commande. Chaque fois que le point de commande d’un article

est atteint, ce dernier apparaît automatiquement sur la liste des besoins. Grâce aux progrès

technologiques, le calcul des besoins des stocks à consommation régulière est une opération

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198

purement informatique. La plus grande responsabilité du gestionnaire des stocks et des articles

consiste à renseigner convenablement les fiches informatiques des articles.

C. Cas des stocks principaux destinés aux magasins secondaires

Dans le cas d’un magasin principal destiné à ravitailler un nombre connu de magasins

secondaires, le calcul des besoins se fait par addition des besoins de chaque magasin secondaire.

A cette somme, il peut être ajouté une quantité représentant la marge de sécurité du magasin

principal. Dans le cas spécifique de ce type de calcul des besoins, il faut s’assurer à ne pas

dépasser la capacité de stockage du magasin principal. Cette capacité limitée se présente en effet

comme la principale contrainte dans le flux d’approvisionnement. C’est l’élément fondamental

qui pilote la cadence des approvisionnements.

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199

CHAPITRE 17. GESTION DES DOSSIERS DANS LES ETABLISSEMENTS DE SOINS

DE SANTE

17.1. Introduction

Le dossier du patient est le lieu de recueil et de conservation des informations administratives,

médicales et paramédicales, formalisées et actualisées, enregistrées pour tout patient accueilli, à

quelque titre que ce soit, dans un établissement de santé. Par convention, nous utilisons dans ce

document le terme de dossier du patient, déjà utilisé dans le manuel d’accréditation, en lieu et

place du terme de dossier médical utilisé dans le décret n° 2002-637 du 29 avril 2002 qui risque

d’évoquer son appartenance exclusive aux médecins et créer ainsi une confusion. Les

informations administratives nécessaires au dossier du patient sont issues du dossier administratif

qui ne sera pas abordé dans ce document. Elles comportent l’identification exacte du patient et

des données sociodémographiques. Les informations médicales et paramédicales regroupent dans

le dossier du patient les informations recueillies par les professionnels de santé.

Le dossier du patient assure la traçabilité de toutes les actions effectuées. Il est un outil de

communication, de coordination et d'information entre les acteurs de soins et avec les patients. Il

permet de suivre et de comprendre le parcours hospitalier du patient ; il reflète la valeur ajoutée

par l'intervention des professionnels de santé à la restauration, la protection ou l'amélioration de

sa santé. Le dossier du patient favorise la coordination des soins qu'impose l'évolution de

l’organisation des soins du fait du raccourcissement des durées de séjour, de la multiplicité des

intervenants dans le processus de prise en charge, de la complexification des soins, de

l’accroissement du risque iatrogène et du nombre d’intervenants, de la plus grande technicité des

actes.

Outil de partage des informations, il est un élément primordial de la qualité des soins en

permettant leur continuité dans le cadre d'une prise en charge pluri-professionnelle et

pluridisciplinaire. Le rôle et la responsabilité de chacun des différents acteurs pour sa tenue

doivent être définis et connus. Le dossier répond à une réglementation précise ; dans des

conditions définies, il est accessible aux soignants, à d'autres professionnels mais aussi aux

patients. Il est conservé dans des conditions permettant son accessibilité, son intégrité et la

préservation de la confidentialité des informations qu'il comporte. Le dossier et son archivage

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200

sont indissociables, la qualité de l'un retentissant sur la qualité de l'autre. La bonne tenue du

dossier contribue à la continuité, la sécurité et l’efficacité des soins. Elle est le reflet de la

pratique professionnelle et de sa qualité. Le dossier permet des actions d'évaluation et

d’amélioration de la qualité des soins. Le dossier du patient est un outil central de l’organisation

des soins dans un établissement de santé ; sa qualité et son utilisation doivent être régulièrement

évaluées pour être améliorées et conduire ainsi à une meilleure prise en charge du patient et à

l’optimisation du fonctionnement de l’établissement.

Ce document est destiné à apporter aux professionnels des établissements de santé un outil

d’évaluation de la qualité de la tenue de leurs dossiers à l’aide de la méthode de l’audit clinique.

L’audit passe par la sélection de critères pertinents établis à partir de la réglementation et de

recommandations. Cette phase indispensable est souvent délicate pour les professionnels. Elle

constitue la première partie du document avant que soit abordé l’audit lui-même puis les

méthodes d’amélioration utilisables à l’issue de l’audit.

Le dossier du patient est créé à l’occasion du premier contact du patient avec l’établissement de

soins (consultation externe ou hospitalisation). Il s’enrichit ensuite de la trace des interventions

des différents professionnels rencontrés par le patient au cours de son parcours dans

l’établissement de santé. À l’issue de chaque contact, le dossier est classé puis archivé. Le

dossier contribue à la prise en charge optimale du patient et notamment à la continuité,

l’efficacité et la sécurité des soins. Pour cela, il doit permettre une information circulante

produite par des acteurs responsables clairement identifiés ou identifiables, organisée selon un

classement défini sur des supports en bon état, et répondre à des règles précises d’organisation.

Afin que chaque professionnel puisse accéder le plus rapidement possible au dossier du patient

entrant dans l’établissement, le dossier doit être unifié et couplé à un système d’archivage

permettant instantanément de connaître sa localisation.

Certaines structures de soins peuvent privilégier l’accès à un dossier minimum commun

rapidement partageable sur support informatique. Quel que soit le choix des professionnels, la

structuration du dossier du patient est un préalable à la bonne utilisation des informations. Elle

doit être organisée pour permettre la meilleure accessibilité possible du dossier en fonction de

l'architecture des lieux et des spécificités de l'établissement.

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201

17.2. Le dossier du patient

Le dossier est un élément dynamique constitué pour être le support de l’ensemble des

informations recueillies à l’occasion de la prise en charge du patient. Ses composantes

administratives et soignantes intègrent des éléments communs et partagés. Le dossier regroupe

des informations pertinentes; c’est un outil de réflexion et de synthèse médicale et paramédicale,

en vue de la démarche préventive, diagnostique et thérapeutique. Les informations qu’il

comporte favorisent la coordination de la prise en charge du patient au cours et à l’issue de son

contact avec l’établissement de santé.

Le dossier du patient a un rôle de mémoire du patient et des professionnels, de communication et

de coordination ; ses fonctions sont multiples : mise à disposition d'informations nécessaires et

utiles à la prise en charge et au suivi ; traçabilité des soins et des actions entreprises vis-à-vis du

patient ; continuité des soins ; aide à la décision thérapeutique par son contenu ; lieu de recueil

du consentement éclairé du patient, de l'analyse bénéfices risques et de la traçabilité de la

décision; évaluation de la qualité des soins et de la tenue du dossier ; enseignement et recherche ;

extraction des informations nécessaires à l'analyse médico-économique de l'activité, notamment

à la médicalisation du système d'information (PMSI) et à ses contrôles de qualité ; rôle juridique

important dans le cas d’une recherche de responsabilité.

Le dossier du patient est constitué des informations le concernant et qui sont partagées entre les

professionnels et avec le patient. Afin que le dossier du patient soit un outil performant, la

responsabilité des différents acteurs intervenant dans sa tenue doit être définie et connue au

travers de la politique institutionnelle du dossier. Le dossier du patient comprend: des

informations administratives ; des informations des professionnels de santé.

17.3. Les informations administratives

Pour tout patient pris en charge dans un établissement de soins, l'administration hospitalière doit

constituer un dossier administratif distinct du dossier des professionnels de santé. Du dossier

administratif sont extraites l’identification du patient et les données sociodémographiques qui

vont enrichir le dossier du patient. L'authenticité des informations administratives recueillies doit

être garantie. Elles doivent être régulièrement tenues à jour (suivi de l'identité de l'état civil, de la

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202

couverture sociale, du statut matrimonial, des employeurs, etc.). Le certificat médical, à l’origine

d’un arrêté d'hospitalisation d'office, est également considéré comme une information

administrative.

17.4. Les informations des professionnels de santé

Le dossier du patient contient l’ensemble des informations produites par les professionnels de

santé qu’il s’agisse des médecins, des paramédicaux et d’autres professionnels tels que les

psychologues ou les travailleurs sociaux. De nombreuses définitions en ont été proposées parmi

lesquelles celle donnée par FH Roger-France : « Le dossier est une mémoire écrite des

informations cliniques, biologiques, diagnostiques et thérapeutiques d’un malade, à la fois

individuelle et collective, constamment mise à jour. » Il rassemble des informations de natures

diverses : – des informations médicales antérieures à l'hospitalisation ou à la consultation

actuelle (identité, anamnèse, allergies, antécédents, traitements, etc.) ; des informations relatives

à la personne et à ses habitudes de vie ; des informations médicales produites au cours du séjour

en établissement de santé (observations, comptes rendus d'examens, prescriptions, comptes

rendus opératoires, anatomopathologie, feuilles de température, lettres de sortie, etc.) ; des

informations relatives aux soins paramédicaux dispensés par les infirmiers et les autres

professionnels de santé.

Tout médecin hospitalier (docteur en médecine ou en chirurgie dentaire) est concerné par la

tenue d'un dossier, appelé dossier médical, quelle que soit sa pratique et son statut. Il doit y

consigner toutes ses observations, ses interventions et les hypothèses qu’il formule en

conclusion. Les sages-femmes doivent également y porter la trace de leurs interventions,

observations et traitements instaurés. De façon complémentaire au dossier médical, les

professionnels paramédicaux (infirmiers, kinésithérapeutes, diététiciennes, orthophonistes, etc.)

et les autres professionnels de santé constituent un dossier, appelé dossier de soins paramédical,

contenant la trace de leurs observations et actions de soins, assurant la continuité des soins et

permettant l'évaluation de leur qualité. Les divers éléments du dossier de soins paramédical font

partie du dossier du patient et sont archivés avec celui-ci.

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Article R. 1112-2 du Code de la santé publique (CSP) : "Le dossier médical contient notamment

: 1° …. n) le dossier de soins infirmiers ou à défaut les informations relatives aux soins

infirmiers ; les informations relatives aux soins dispensés par les autres professionnels de santé."

Le dossier de soins infirmiers est une des composantes du dossier du patient. Il se définit comme

« un document unique et individualisé regroupant l'ensemble de s informations concernant la

personne soignée. Il prend en compte l'aspect préventif, curatif, éducatif et relationnel du soin. Il

comporte le projet de soins qui devrait être établi avec la personne soignée. Il contient des

informations spécifiques à la pratique infirmière. »

17.5. La constitution et le contenu du dossier

Élaborées lors du séjour hospitalier, les diverses composantes du dossier du patient font l'objet

d'une réglementation en ce qui concerne leur existence ou leur tenue, leur contenu, leur accès et

leur conservation. Les membres du groupe de travail ont souhaité assortir cette réglementation de

recommandations issues soit de la littérature, soit de leur expérience.

17.5.1. Les données sociodémographiques

Réglementation

Le dossier administratif alimente le dossier du patient avec tous les éléments permettant

d’identifier le patient, sa situation administrative, sa couverture sociale, ainsi que, si nécessaire,

les différentes autorisations requises par la réglementation, notamment : les autorisations

d'opérer un patient mineur (arrêté interministériel du 11 mars 1968 et décret du 14 janvier 1974)

; le refus d’autoriser une autopsie ou un prélèvement d'organes sur une personne décédée (article

R. 671-7-6 du CSP) ; les décharges pour sortie contre avis médical ; les constats de fugue. Outre

l'identification du patient, sauf en cas d’hospitalisation sous "x", le dossier doit comporter, si

nécessaire, l'identité de la personne de confiance et celle de la personne à prévenir.

Article R. 1112-3 du CSP : "Le dossier comporte l'identification du patient ainsi que, le cas

échéant, celle de la personne de confiance définie à l'article L. 1111-6 et celle de la personne à

prévenir."

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Article L. 1111-6 du CSP : "Toute personne majeure peut désigner une personne de confiance

qui peut être un parent, un proche ou le médecin traitant, et qui sera consultée au cas où elle-

même serait hors d’état d’exprimer sa volonté et de recevoir l’information nécessaire à cette fin.

Cette désignation est faite par écrit."

L'administration hospitalière doit prendre des dispositions pour que le dossier administratif,

constitué lors du contact du patient, soit bien distinct du dossier médical et ne contienne aucune

donnée de nature médicale. Pour l’ensemble des établissements, le décret n° 2002-780 du 3 mai

2002 précise les documents que le gestionnaire s’engage à tenir. Décret n° 2002-780 du 3 mai

2002 : "Une fiche administrative d’admission comportant pour chaque malade hospitalisé, le

nom et l’adresse du malade, son numéro d’immatriculation, sa caisse d’affiliation, la date et

l’heure de son entrée, la discipline d’admission, la notion de transfert éventuel, la date et l’heure

de sortie. Une fiche d’aptitude de retour au domicile est exigée pour les patients traités en

structure alternative." L'administration doit conserver indéfiniment le registre des entrées et

sorties des patients ainsi qu’un registre d’urgences conforme aux dispositions de l’article R. 712-

74 du Code de la santé publique lorsque l’établissement accueille des malades dans le cadre de la

prise en charge des urgences.

Article R. 712-74 du CSP : "Les établissements de santé titulaires de l'autorisation prévue au 1º

de l'article R. 712-63 doivent faire tenir dans le service ou l'unité de proximité un registre

chronologique continu, dont le modèle est arrêté par le ministre chargé de la santé, sur lequel

figurent l'identité des patients accueillis par le service ou par l'unité de proximité, le jour, l'heure

et le mode de leur arrivée, l'orientation ou l'hospitalisation, le jour et l'heure de sortie ou de

transfert hors du service ou de l'unité de proximité." Dès lors que les informations

administratives sont enregistrées sur support informatisé, une déclaration à la Commission

nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) est obligatoire (loi du 17 juillet 1978) et le

patient bénéficie des mêmes droits que ceux concernant le dossier informatisé du patient.

Recommandations

Le dossier étant organisé autour du patient, un des rôles du dossier administratif est de fournir

l’identification du patient à l'ensemble des professionnels de santé qui le prennent en charge et

toutes les informations documentaires susceptibles de contribuer à cette prise en charge.

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205

• Cette identification requiert d’être fiable et recueillie avec la plus grande précision possible à

partir de documents administratifs officiels présentés par le patient tels que la carte d'identité, le

passeport, la carte de séjour. La carte d'assuré social atteste seulement de la couverture sociale du

patient. Il est important que les règles de saisie de l’identité des patients fassent l’objet d’une

procédure diffusée aux personnes concernées (service des admissions, secrétaires médicales,

etc.) et d’une évaluation régulière de son respect. De même, des règles de gestion des corrections

et fusions des identifications doivent être précisées dans un protocole connu et disponible.

• Le groupement pour la modernisation du système d’information hospitalier (GMSIH) a publié,

le 4 avril 2002, une étude sur l'identification des patients en établissements de santé. Ce

document comporte de nombreuses recommandations notamment en ce qui concerne la

standardisation des pratiques et des méthodes d’identification des patients.

• L'identification administrative doit comporter, outre l'identification du patient et les éléments

réglementaires, la profession et l'employeur éventuels, les coordonnées du médecin traitant.

• Une identification administrative standardisée et de qualité évite les doublons résultant de

nouveaux recueils d'information susceptibles de générer des erreurs dans les services de soins ou

médico-techniques. Elle permet la production d'étiquettes utilisables pour les demandes

d'examens complémentaires, l'identification du dossier du patient et des résumés d’unité

médicale (RUM). Les étiquettes avec code à barres sont un moyen qui aide l'archivage des

dossiers. La qualité de l'information administrative, prérequis de la qualité de l'information

médicale qui s'y rattache, doit être organisée comme une vigilance sanitaire avec un système de

déclaration d'incidents (dossier non trouvé ou égaré, doublons constatés, etc.) et une cellule de

correction de ces incidents.

17.5.2. La constitution et la tenue du dossier du patient

La réglementation et les recommandations concernent à la fois la constitution, la tenue et le

contenu du dossier du patient.

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Réglementation

• L'obligation de la constitution d'un dossier hospitalier par les professionnels de santé et en

particulier par les médecins n’est pas récente, elle est régulièrement rappelée par les textes

législatifs et réglementaires. Le décret n° 2002-637 du 29 avril 2002 confirme dans son article 9

l’obligation de constituer un dossier pour tout patient hospitalisé ou consultant dans un

établissement de santé public ou privé. Le décret n° 2003-462 du 21 mai 2003 reprend cette

obligation dans son article R. 1112-2.

Article R. 1112-2 modifié du CSP : "Un dossier médical est constitué pour chaque patient

hospitalisé dans un établissement de santé public ou privé. Ce dossier contient au moins les

éléments suivants, ainsi classés : 1º Les informations formalisées recueillies lors des

consultations externes dispensées dans l'établissement, lors de l'accueil au service des urgences

ou au moment de l'admission et au cours du séjour hospitalier,… "

• Chaque pièce du dossier doit comporter l'identification du patient et chaque écrit doit être daté

et mentionner l’identité du professionnel qui l'a réalisé.

Article R. 1112-3 du CSP : "Chaque pièce du dossier est datée et comporte l'identité du patient

avec son nom, son prénom, sa date de naissance ou son numéro d'identification, ainsi que

l'identité du professionnel de santé qui a recueilli ou produit les informations."

• En ce qui concerne les prescriptions médicales, celles-ci doivent être horodatées et signées par

le médecin prescripteur et comporter le nom lisible du médecin.

Article R. 1112-3 du CSP : "Les prescriptions médicales sont datées avec indication de l'heure et

signées ; le nom du médecin signataire est mentionné en caractères lisibles."

Recommandations

• Des recommandations incitent à la constitution d'un dossier unifié du patient.

– Le manuel d'accréditation précise ainsi, dans le critère DPA.1.b, qu'« une politique vise à

favoriser le regroupement des informations détenues pour chaque patient dans l'établissement. »

La notion de dossier unifié a pour objet de permettre à tout professionnel de santé intervenant

dans le processus de soins, d'accéder à tout moment, y compris en urgence, à l'ensemble des

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informations pertinentes concernant le patient qu’il prend en charge. Il s'agit d'un dossier

regroupé et partagé.

– Si son principe est retenu par l'établissement ou l'entité juridique, le dossier unifié ou regroupé

impose une réflexion préalable sur la pertinence des informations qui doivent le constituer et sur

les niveaux d’accès. – Ce dossier peut être un dossier minimum commun rapidement partageable

composé d'éléments structurés, clairement organisés en rubriques, facilitant secondairement son

informatisation.

– L'intérêt d'un dossier partagé par l'ensemble des professionnels permet de réduire les

redondances et surtout les retranscriptions, sources d'erreur.

– La continuité des soins nécessite le partage des informations entre tous les professionnels

prenant ou ayant pris en charge le patient à quelque titre que ce soit et dans les limites de ce qui

est nécessaire à leur mission. Les rapports d'un psychologue ou d'un travailleur social ont un

statut que la législation et la réglementation n’ont pas plus précisé que la jurisprudence.

Toutefois, ils peuvent faire partie intégrante du dossier du patient s’ils ont été réalisés par un

professionnel au sein d’une équipe dirigée par un médecin et qu’ils ont été joints au dossier du

patient dont ils sont indivisibles. Ainsi, les informations recueillies par un psychologue ou un

travailleur social doivent pouvoir être accessibles aux autres professionnels, si elles sont utiles à

la prise en charge du patient. Dans tous les cas, la notion du contact avec le psychologue ou le

travailleur social doit figurer par écrit dans le dossier médical.

– Pour les prescriptions médicamenteuses ou d'examens complémentaires notamment, il est

souhaitable de prévoir des documents uniques servant à la fois à la prescription, la planification,

la dispensation ou la prise de rendez-vous et le suivi.

• L'ANAES a publié en mai 2000 des recommandations pour la pratique clinique concernant le

dossier du patient en odontologie.

• D'autres recommandations concernent la tenue du dossier.

– Dans le manuel d'accréditation, une référence concerne la tenue du dossier du patient : DPA

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208

- La tenue du dossier du patient permet une gestion fiable des informations. DPA.4.a. Le dossier

du patient comporte l’ensemble des éléments nécessaires à son identification. DPA.4.b. Les

responsabilités des différents intervenants (infirmier(ère)s, praticiens, internes, secrétaires

médicales, étudiants hospitaliers, autres intervenants) sur la tenue du dossier du patient sont

établies par écrit. DPA.4.c. Les prescriptions médicales sont rédigées par le praticien

prescripteur, datées, et comportent le nom et la signature du praticien. DPA.4.d. Le dossier du

patient est organisé et classé.

– Un guide de gestion et d'utilisation du dossier, quand il est élaboré et mis à disposition des

professionnels et particulièrement des nouveaux professionnels de l'établissement, favorise

l'appropriation des règles par chacun de ceux qui interviennent dans le dossier. Il précise

notamment la composition et le classement des éléments constitutifs du dossier lors de la prise en

charge du patient, les règles d’utilisation des différents éléments constitutifs du dossier, le rôle et

les responsabilités de chacun dans l’élaboration et la tenue du dossier du patient, le lieu où

doivent être consignés les écrits de chaque intervenant (médecins, infirmiers, aides-soignants

mais aussi travailleurs sociaux, psychologues, kinésithérapeutes, diététiciennes, etc.).

1. Le contenu du dossier du patient

Réglementation

• Le contenu du dossier du patient en établissement de santé doit comporter un minimum de

pièces qui sont définies précisément par la réglementation.

L’article 9 du décret n° 2002-637 du 29 avril 2002 (JO du 30 avril 2002) issu de la loi n° 2002-

303 du 4 mars 2002 modifie l’article R. 710-2-2 du CSP. Cet article est repris sous le n° R. 1112-

2 dans le décret n° 2003-462 du 21 mai 2003. Il précise et classe le contenu minimum du dossier

médical.

Article R. 1112-2 du CSP : "Ce dossier contient au moins les éléments suivants, ainsi classés :

1. Les informations formalisées recueillies lors des consultations externes dispensées dans

l'établissement, lors de l'accueil au service des urgences ou au moment de l'admission et au cours

du séjour en établissement de santé, et notamment : a) La lettre du médecin qui est à l'origine de

la consultation ou de l'admission ; b) Les motifs d'hospitalisation ; c) La recherche d'antécédents

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209

et de facteurs de risques ; d) Les conclusions de l'évaluation clinique initiale ; e) Le type de prise

en charge prévu et les prescriptions effectuées à l'entrée ; f) La nature des soins dispensés et les

prescriptions établies lors de la consultation externe ou du passage aux urgences ; g) Les

informations relatives à la prise en charge en cours d'hospitalisation : état clinique, soins reçus,

examens paracliniques, notamment d'imagerie ; h) Les informations sur la démarche médicale,

adoptée dans les conditions prévues à l'article L. 1111-4 ; i) Le dossier d'anesthésie ; j) Le

compte rendu opératoire ou d'accouchement ; k) Le consentement écrit du patient pour les

situations où ce consentement est requis sous cette forme par voie légale ou réglementaire ; l) La

mention des actes transfusionnels pratiqués sur le patient et, le cas échéant, copie de la fiche

d'incident transfusionnel mentionnée au deuxième alinéa de l'article R. 1221-40 ; m) Les

éléments relatifs à la prescription médicale, à son exécution et aux examens complémentaires ; n)

Le dossier de soins infirmiers ou, à défaut, les informations relatives aux soins infirmiers ; o) Les

informations relatives aux soins dispensés par les autres professionnels de santé; p) Les

correspondances échangées entre professionnels de santé.

2. Les informations formalisées établies à la fin du séjour. Elles comportent notamment : a) Le

compte rendu d'hospitalisation et la lettre rédigée à l'occasion de la sortie ; b) La prescription de

sortie et les doubles d'ordonnance de sortie ; c) Les modalités de sortie (domicile, autres

structures) ; d) La fiche de liaison infirmière. 3 o Les informations mentionnant qu'elles ont été

recueillies auprès de tiers n'intervenant pas dans la prise en charge thérapeutique ou concernant

de tels tiers.

Sont seules communicables les informations énumérées aux 1° et 2°." Article L. 1111-4 du CSP :

"Toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des

préconisations qu'il lui fournit, les décisions concernant sa santé. … Aucun acte médical ni

aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne … ."

• Cette énumération n’est pas exhaustive, le dossier pouvant aussi comporter un certain nombre

d’autres documents : – les copies de certificats médicaux ; – les procès-verbaux d'autopsie (arrêté

interministériel du 11 mars 1968) ; – les documents permettant la traçabilité des actions et de

l'information du patient concernant de nombreuses vigilances : - hémovigilance : information pré

et post-transfusionnelle du patient et du médecin traitant, dossier transfusionnel (circulaire

DGS/DH/AFS n° 92 du 12 décembre 1994, circulaire n° 98-231 du 9 avril 1998 et décret n° 99-

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150 du 4 mars 1999), - biovigilance : suivi et traçabilité de produits du corps humain (arrêtés de

9 octobre 1995 et 1er avril 1997), consentement écrit du patient en matière de recherche

biomédicale (articles L. 1122-1, L. 1122-2 et L. 1122-4 du CSP), consentement écrit du patient

en matière d'assistance médicale à la procréation (articles L. 2141-1 et suivants du CSP), -

nosocomiovigilance : désinfection des endoscopes (circulaire DGS/DH n° 236 du 2 avril 1996),

utilisation du matériel médico-chirurgical et affections transmissibles non conventionnelles

(circulaire DGS/DHOS n° 2001-138 du 14 mars 2001), infections nosocomiales (circulaire

DGS/DHOS n° 645 du 29 décembre 2000), - pharmacovigilance : stupéfiants (arrêté du 31 mars

1999), médicaments dérivés du sang (articles R. 5144-23 à R. 5144-39 du décret 95-566 du 6

mai 1995), effets indésirables (décret du 4 mars 1999), recommandations concernant les

pharmacies à usage interne (décret n° 2000-1316 du 26 décembre 2000).

• Il ne peut pas y avoir de distinction entre le dossier d'hospitalisation et de consultation, la

connaissance des conclusions d'une consultation dans un service pouvant être nécessaire aux

professionnels d'un autre service lors de l'hospitalisation du patient, et vice-versa. Les

informations issues de la consultation font partie intégrantes du dossier du patient et ne sont pas

dissociables du dossier d'hospitalisation (article R. 1112-2 du CSP).

Recommandations

• Dans le manuel d'accréditation une référence concerne le contenu du dossier du patient : DPA -

Référence 5 - Le contenu du dossier du patient permet d’assurer la coordination de la prise en

charge entre professionnels et entre secteurs d’activité. DPA.5.a. Le dossier du patient comporte,

sous l’autorité du praticien responsable, dans les meilleurs délais après son admission, les motifs

d’hospitalisation et les conclusions de l’évaluation initiale de la situation du patient. DPA.5.b. Le

dossier du patient comporte des informations actualisées sur l’évolution de son état clinique et de

sa prise en charge. DPA.5.c. Le dossier du patient permet à tout moment de connaître les

traitements, les examens et les soins reçus ou devant être reçus par le patient.

DPA.5.d. Le dossier du patient comporte, lorsque sa prise en charge l’exige, des éléments

d’information spécialisés. Les éléments d’information spécialisés sont notamment : – le dossier

anesthésique ; – le compte rendu opératoire ; – le compte rendu d’accouchement ; – le dossier

transfusionnel ; – la fiche de traçabilité des médicaments dérivés du sang ; – le consentement

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écrit du patient pour les situations qui l’exigent DPA.5.e. Le dossier du patient comporte la trace

de la réflexion bénéfice-risque de la stratégie diagnostique et thérapeutique adoptée pour le

patient avant chaque acte invasif. DPA.5.f. Le dossier du patient comporte, après sa sortie, les

conclusions du séjour et les éventuelles modalités de suivi. DPA.5.g. Le médecin désigné par le

patient est destinataire d’un document écrit qui lui parvient dans un délai permettant la continuité

de la prise en charge.

• Les informations formalisées et les notes personnelles : Les informations formalisées dans le

cas du dossier des établissements de santé publics et privés sont notamment définies dans l'article

R. 1112-2 du décret n° 2003-462 du 21 mai 2003. En ce qui concerne les notes personnelles, il

s’agit de notes prises par le professionnel pour son seul usage, non transmises à des tiers,

professionnels ou non, détruites lorsque le professionnel cesse d’intervenir dans la prise en

charge et si elles n'ont pas contribué à cette prise en charge. Ces notes ne sont pas accessibles au

patient ni à des tiers, hors procédure judiciaire.

• Il est recommandé qu’une fiche spécifique soit réalisée pour le recueil des choix du patient

relatifs à la transmission des informations de santé et à l'accès aux informations de santé le

concernant. Les données de cette fiche doivent être vérifiées et actualisées lors de chaque

contact. Elles comprennent : – la demande ou le refus de la personne d’une transmission

d’informations concernant sa santé à d’autres professionnels de santé (médecin traitant par

exemple) ou à des proches ; – le refus éventuel que des proches soient informés ; –

l’identification de la personne de confiance ; – le refus de communiquer certaines informations

aux ayants droit en cas de décès ; – le refus de la part d’un mineur de communiquer des

informations concernant sa santé aux titulaires de l’autorité parentale.

• Il est recommandé, lorsque cela est possible, en particulier si le dossier est informatisé, d'établir

un bordereau d'enregistrement des pièces versées au dossier, tenu à jour, avec possibilité d'en

remettre une copie à la personne qui le demande.

• Les observations médicales d'entrée méritent d’être structurées et de préférence préimprimées

pour retrouver notamment les informations suivantes : – la date et l’heure d’admission dans

l’établissement ; – le mode d'entrée et le motif d'hospitalisation du patient ; – le nom de

l'observateur, sa fonction, sa signature ; – la date et l'heure de l'observation ; – les antécédents du

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patient et la thérapeutique en cours ; – l’anamnèse – le compte rendu de l'examen des différents

organes ; – la conclusion posant le problème médical, les hypothèses diagnostiques et

thérapeutiques soulevées, la stratégie de prise en charge et les examens complémentaires

envisagés. L'observation médicale d'entrée prise par un étudiant doit être validée par un senior,

après avoir été corrigée si nécessaire.

• Afin de respecter la réglementation, les informations mentionnant qu'elles ont été recueillies

auprès de tiers n'intervenant pas dans la prise en charge thérapeutique ou concernant de tels tiers

doivent être notées à part et facilement identifiables (notification de la personne auprès de qui

l’information a été recueillie, code couleur, feuille séparée, etc.), afin d'être aisément extraites du

dossier en cas de demande de communication (article R. 1112-2 du CSP). Les informations dont

la connaissance a été acquise par le médecin auprès de tiers et à l’insu du patient ne sont pas

communicables (5). Par contre, toute information donnée par le patient, même si elle concerne

un tiers, pourra lui être retournée.

• Le rythme des prescriptions médicamenteuses doit être quotidien ou selon une durée précisée.

Pour les prescriptions médicamenteuses au long cours, hors stupéfiants, le rythme doit être défini

et ne doit pas excéder 8 jours en court séjour. À l'occasion de chaque changement de prescription

médicamenteuse (quantité, produit, durée), il est recommandé de faire figurer dans le dossier

l'argumentaire de ce changement afin d’assurer la traçabilité et la compréhension des décisions

thérapeutiques.

• Le Conseil de l'Ordre des médecins recommande, dans ses bulletins d'avril 1991 et de

novembre 1992, les informations que tout compte rendu opératoire doit contenir, auxquelles il

faut ajouter les obligations en matière transfusionnelle publiées dans le bulletin de janvier 1993.

Données administratives : - identification du patient ; - date de l'acte ; - nom de l'opérateur ; -

nom de l'anesthésiste. – Données médicales : - descriptif de l'état pathologique et des lésions

rencontrées; - choix thérapeutique ; - mode d'anesthésie ; - exécutions et techniques réalisées; -

complications ou difficultés opératoires ou péri-opératoires ; - matériel prothétique utilisé avec

ses caractéristiques précises ; - drainage ; - type de fermeture et nature des ligatures ; -

prélèvements anatomo-pathologiques ou bactériologiques ; - plâtre ou contention particulière ; -

heures de mise en place et de levée du garrot ; - transfusions effectuées (nombre de flacons,

numéro du lot, etc.).

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Données complémentaires : - diagnostic préopératoire ; - K opératoire et anesthésique ; - heures

de début et de fin d'intervention ou durée de l'intervention ; - nom de l'aide opératoire et/ou de

l'instrumentiste.

• Les comptes rendus d'examens d'imagerie médicale doivent être horodatés pour permettre de

retrouver la chronologie des soins.

• Le dossier étant partagé entre tous les professionnels d'un service durant une hospitalisation, se

pose la question de la transmission de l'ensemble du dossier au médecin d’un plateau médico-

technique amené à pratiquer une investigation sur le patient (par exemple médecin radiologue,

pharmacien, etc.). Il convient de transmettre au confrère les seules informations jugées

pertinentes pour l'avis demandé ou les besoins de l'acte. La création de formulaires spécifiques

d'échanges de données médicales entre le service de soins et le plateau médico-technique est un

moyen de répondre à cette recommandation. Une liste précise des documents devant

accompagner la demande est à formaliser avec le service médico-technique concerné. Pour le

bon fonctionnement de ce dispositif, le service demandeur doit respecter scrupuleusement les

décisions prises en commun. La qualité des résultats des examens complémentaires dépend

toujours de la qualité de la demande.

• Lors de la transmission du dossier entre services, la confidentialité doit être assurée pendant le

transport, ce que permet par exemple l'utilisation de pochettes opaques anonymes.

• Chaque contact avec l'établissement doit conduire à un compte rendu de consultation ou

d'hospitalisation. Ce compte-rendu gagne à être structuré de façon homogène au sein d’un

établissement pour faciliter l’exploitation de son contenu par les différents professionnels

intervenant dans le dossier.

La structuration peut être la suivante : - identification du patient ; - identification des dates du

contact (date de la consultation, dates d'entrée et sortie d'hospitalisation) ; - lieu du contact ; -

mode d'entrée ; - motif du contact ; - antécédents du patient ; - mode de vie ; - histoire de la

maladie ; - examen clinique ; - résultats biologiques significatifs ; - résultats des examens

complémentaires ; - traitements réalisés, y compris les transfusions ; - évolution dans le service

et discussion; - mode de sortie (destination du patient), y compris la date et l'heure de sortie, le

moyen de transport et l'accompagnement éventuel, ainsi que la liste des éléments remis au

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patient ; - traitement de sortie ; - suite à donner (surveillance à instituer, reconvocation, etc.) ; -

conclusion sous forme de synthèse.

En cas d'hospitalisation, cette synthèse doit être cohérente avec les informations portées sur le

RUM du PMSI-MCO. Seules les rubriques pertinentes au regard de la nature du contact et de la

prise en charge seront remplies. Ce compte rendu est indispensable au médecin correspondant et

au médecin hospitalier pour la prise en charge ultérieure du patient. Au même titre que la qualité

de la tenue du dossier, la qualité du compte rendu d'hospitalisation ou de consultation est le reflet

de la qualité et de la pertinence des soins et de la prise en charge dont le patient a bénéficié.

En cas d'hospitalisations itératives, pour une pathologie chronique nécessitant un traitement

répétitif, il est compréhensible que le compte rendu ne reprenne pas à l'issue de chaque nouveau

contact l'ensemble des éléments inchangés ; en revanche, il est souhaitable qu'une synthèse

périodique complète, semestrielle par exemple, soit réalisée à un rythme adapté à celui de la

prise en charge, de l'évolution de la pathologie et aux conséquences potentielles.

• Le double des prescriptions rédigées et remises au patient à l'issue du contact doit être conservé

dans le dossier (décret n° 2002-637 du 29 avril 2002), le traitement prescrit à la sortie pouvant

être différent de celui porté sur le compte rendu.

• Les résultats des examens biologiques validés par le laboratoire doivent seuls être conservés

dans les dossiers pendant le séjour. En fin d'hospitalisation il est souhaitable que ne soit

conservée qu'une fiche de synthèse biologique produite par le laboratoire. Rappelons que le

recopiage des résultats biologiques, comme tout recopiage, est source d'erreur.

• À la sortie du patient, s'il est possible légalement et s'il peut être légitime de lui confier ses

clichés radiologiques, la seule obligation étant de conserver dans le dossier le compte rendu

radiologique, il est recommandé d'établir une liste des documents remis. Cette liste signée par le

patient ou la personne accompagnante sera conservée dans le dossier.

• En cas de décès du patient, il est recommandé de noter dans le dossier les circonstances et les

causes du décès. Certains services conservent une copie du certificat de décès.

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2. Le dossier de soins paramédical

Il est une composante essentielle du dossier du patient dont il fait partie intégrante (article R.

1112-2 du CSP). Il comporte le dossier de soins infirmiers ou à défaut les informations relatives

aux soins infirmiers et les informations relatives aux soins dispensés par les autres professionnels

de santé éventuellement organisées en «sous dossiers ».

Réglementation

La constitution du dossier de soins infirmiers. Depuis 1978 divers textes ont incité le service

infirmier à la constitution et la gestion d’un dossier de soins. Le décret n° 2002-194 du 11 février

2002 relatif aux actes professionnels et à l'exercice de la profession d'infirmier mentionne que cet

exercice comporte notamment la contribution au recueil de données cliniques et

épidémiologiques, des informations utiles aux autres professionnels, dont les médecins, pour

poser leur diagnostic et évaluer l'effet de leurs prescriptions.

Article 3 du décret n° 2002-194 : "L'infirmier … est chargé de la conception, de l'utilisation et de

la gestion du dossier de soins infirmiers." La responsabilité de réaliser un dossier de soins

infirmiers relève du rôle propre de l’infirmier. Aucun patient, aucun médecin ne peut s’opposer à

la constitution dudit dossier.

Le contenu du dossier de soins infirmiers. Le décret n° 2002-194 du 11 février 2002 précise les

éléments qui constituent le dossier de soins infirmiers. Décret n° 2002-194 du 11 février 2002 :

Article 3 : "L'infirmier a compétence pour prendre les initiatives et accomplir les soins qu'il juge

nécessaires conformément aux dispositions de l'article 5 ci-après. Il identifie les besoins de la

personne, pose un diagnostic infirmier, formule des objectifs de soins, met en œuvre les actions

appropriées et les évalue."

Article 5 : "Dans le cadre de son rôle propre, l'infirmier recueille des observations de toute nature

susceptibles de concourir à la connaissance de l'état de santé de la personne et apprécie les

principaux paramètres servant à sa surveillance : température, pulsations, pression artérielle,

rythme respiratoire, volume de la diurèse, poids, mensurations, réflexes pupillaires, réflexes de

défense cutanée, observations des manifestations de l'état de conscience, évaluation de la

douleur."

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Article 6 : "L'infirmier est habilité à pratiquer les actes suivants soit en application d'une

prescription médicale qui, sauf urgence, est écrite, qualitative et quantitative, datée et signée, soit

en application d'un protocole écrit, qualitatif et quantitatif, préalablement établi, daté et signé par

un médecin : injections, et perfusions, dans les cathéters courts et, à l'exclusion de la première,

dans les cathéters veineux centraux et les montages d'accès vasculaires implantables … Ces

injections et perfusions font l'objet d'un compte rendu d'exécution écrit, daté et signé par

l'infirmier et transcrit dans le dossier de soins infirmiers."

Article 7 : "L'infirmier est habilité à entreprendre et à adapter les traitements antalgiques, dans le

cadre des protocoles préétablis, écrits, datés et signés par un médecin. Le protocole est intégré

dans le dossier de soins infirmiers."

Article 13 : "En l'absence d'un médecin, l'infirmier est habilité, après avoir reconnu une situation

comme relevant de l'urgence ou de la détresse psychologique, à mettre en œuvre des protocoles

de soins d'urgence, préalablement écrits, datés et signés par le médecin responsable. Dans ce cas,

l'infirmier accomplit les actes conservatoires nécessaires jusqu'à l'intervention d'un médecin. Ces

actes doivent obligatoirement faire l'objet de sa part d'un compte rendu écrit, daté, signé, remis

au médecin et annexé au dossier du patient."

• Le dossier de soins doit contenir toutes les informations pertinentes sur les problèmes de santé,

les diagnostics infirmiers, les observations pendant le séjour, les feuilles de transmissions

infirmières, les interventions de soins, les fiches de liaison interservices, la fiche de synthèse

élaborée à la sortie du patient et la fiche de liaison pour les modalités de suivi. Toutes les

informations du dossier de soins doivent être authentifiées (signées, datées), le responsable des

écrits et des actes devant être clairement identifié (nom, fonction).

• Concernant la prise en charge de la douleur, les normes de qualité des soins infirmiers

prévoient que "l'infirmière, par son rôle propre, participe à la prévention des douleurs évitables

et, dans la réalisation des soins prescrits par le médecin, contribue, en collaboration avec les

autres membres de l'équipe soignante, au soulagement de toutes manifestations de douleur chez

la personne soignée ainsi qu'à l'évaluation des effets des traitements administrés". À ce titre, "dès

son arrivée et tout au long du séjour de la personne soignée, l'infirmière transcrit dans le dossier

de soins, toute information utile pour la continuité de cette prise en charge".

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217

La réalisation de protocoles de soins spécifiques à la prise en charge de la douleur,

obligatoirement datés et signés par le médecin responsable et le cadre de santé du service, doit

permettre la prise en charge optimale de la douleur Ces protocoles sont considérés comme des

prescriptions anticipées ou des conduites à tenir. Le protocole de lutte contre la douleur

individualisé du patient, comme toute prescription, doit être retrouvée dans le dossier du patient

(article 7). De même, "les actions mises en œuvre par l'infirmier pour la prise en charge de la

douleur doivent faire l'objet de transmissions écrites"

• Les aides soignants et les auxiliaires de puériculture consignent dans le dossier de soins leurs

observations et leurs actions (arrêté du 22 juillet 1994 et circulaire DGS/PS3/DH/FH1 n° 96-31

du 19 janvier 1996).

Les autres dossiers de soins paramédicaux. Il n'existe pas de législation imposant précisément la

tenue de dossier à d'autres professionnels de santé (kinésithérapeutes, ergothérapeutes,

diététiciennes, pédicures-podologues, orthophonistes, orthoptistes, etc.) cependant les

informations ayant trait aux soins qu’ils ont dispensés doivent être retrouvées dans le dossier du

patient (article R. 1112-2 du décret n° 2003-462 du 21 mai 2003). Chaque professionnel peut

constituer un sous-dossier propre à sa profession qui fera partie intégrante du dossier du patient.

Par exemple les kinésithérapeutes sont invités à regrouper les informations concernant leurs

soins dans un « sous-dossier » de masso-kinésithérapie (arrêté du 4 octobre 2000). Les

manipulateurs d’électroradiologie médicale participent à la transmission écrite de toutes les

informations relatives aux examens et traitements auxquels ils contribuent (article 3 du décret n°

97-1057 du 19 novembre 1997).

Recommandations

• L'ANAES a publié des recommandations pour la pratique clinique concernant le dossier du

patient en masso-kinésithérapie (mars 2000), en ergothérapie (mai 2001) et en pédicurie-

podologie (mai 2001).

• Le guide du service de soins infirmiers de septembre 2001 réalisé par la DHOS rapporte les

normes de qualité pour la pratique des soins infirmiers. La norme 1-3 concerne le dossier de

soins infirmiers : "Dès l’arrivée de la personne soignée, l’infirmière ouvre un dossier de soins

infirmiers qu’elle renseignera tout au long du séjour." Cette norme précise notamment :

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218

• "L’infirmière, après chaque intervention : - note, date et signe les résultats des soins infirmiers

prodigués à la personne soignée ; - note, date et signe ses observations sur l’évolution de l’état de

la personne soignée et toutes informations recueillies pouvant être utiles pour sa prise en charge

globale.

• L’infirmière, tout au long du séjour de la personne soignée : - renseigne le dossier de soins

infirmiers, elle veille à l’exactitude et au respect de la confidentialité des informations notées par

elle-même, par les aides-soignants, les auxiliaires de puériculture, les aides médico-

psychologiques et les stagiaires du service infirmier ; - exige que toutes les prescriptions

médicales soient notées, datées et signées par les médecins prescripteurs dans le dossier de soins

infirmiers. Elle s’assure également que toutes les informations et observations écrites soient

datées et signées.

• L’infirmière, lors de la sortie de la personne soignée, établit par écrit une synthèse de la prise

en charge infirmière du patient et renseigne la fiche de liaison infirmière."

17.5.3. Le dossier informatisé du patient

La valeur juridique de l'écrit sous forme électronique est désormais reconnue. Article 1316-3 du

Code civil inséré par la loi n° 2000-230 du 13 mars 2000 : "L’écrit sur support électronique a la

même force probante que l’écrit sur support papier." Les supports comme certains disques

optiques compacts offrent des garanties de pérennité compatibles avec les obligations des

médecins.

De plus, le décret n° 2001- 272 du 30 mars 2001 précise les conditions de mise en œuvre de la

signature électronique. Le droit d'accès aux informations est identique quel que soit le support du

dossier à quelques différences près qui résultent de la mise en œuvre de la loi du 6 janvier 1978.

Les seuls éléments qui diffèrent du dossier papier concernent les droits du patient et les devoirs

des médecins vis-à-vis des dossiers médicaux informatisés. Sont ainsi précisés :

• L’obligation de déclaration à la CNIL : elle concerne tout traitement indépendamment de son

objet, qu'il s'agisse de données médicales recueillies à la suite d'un protocole de recherche ou de

toutes autres données concernant les patients ou toutes autres personnes dès lors qu'ils sont

identifiés ou identifiables ou encore de données transitant par un réseau ou une filière de soins.

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219

La déclaration a pour objet de décrire les finalités, les données utilisées, les fonctions, les

caractéristiques techniques et les sécurités physiques et logiques des applications informatiques

mises en œuvre.

• Le droit à l'information du patient : les obligations encadrant la collecte d'informations

nominatives sont différentes selon que la collecte est directe ou indirecte (recueillie auprès de

tiers), mais dans les deux cas, le responsable du traitement doit être attentif à ce que cette

collecte soit opérée de manière loyale. Les informations relatives à la vie privée ne doivent pas

avoir été obtenues auprès de tiers à l'insu de l'intéressé. Lorsqu'elle est effectuée directement

auprès de l'intéressé, la collecte doit s'accompagner d'une information des personnes sur : – le

caractère obligatoire ou facultatif des réponses ; – les conséquences à leur égard d'un défaut de

réponse ; – les personnes physiques ou morales destinataires des informations ; – l'existence d'un

droit d'accès et de rectification.

• Le droit à l'opposition : toute personne dûment informée a le droit de s'opposer, pour des

raisons légitimes, au traitement automatisé de données nominatives la concernant.

• Le droit à l'oubli : ce droit affirme que les informations nominatives ne devraient pas être

conservées dans un système informatique au-delà de la durée nécessaire à la finalité déclarée des

traitements. En ce qui concerne le dossier médical, et plus particulièrement en établissement de

santé, ce droit est difficilement applicable puisque la durée d'archivage de certaines données est

illimitée et que le délai pendant lequel les informations peuvent être pertinentes ne peut être

prévu a priori.

• Le droit de contestation et de rectification : le titulaire du droit d'accès peut exiger que soient

rectifiées ou effacées des informations le concernant qui seraient inexactes ou dont la collecte

serait interdite.

• Le droit à la sécurité : ce droit concerne la confidentialité, l'intégrité, la traçabilité et la

disponibilité des informations. Si seul le dossier de soins est informatisé, il doit répondre aux

mêmes règles que le dossier informatisé du patient.

Le décret du 16 février 1993 préconise dans son article 28 : "L'infirmier ou l'infirmière, quel que

soit son mode d'exercice, doit veiller à la protection contre toute indiscrétion de ses fiches de

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soins et des documents qu'il peut détenir concernant les patients qu'il prend en charge. Lorsqu'il a

recours à des procédés informatiques, quel que soit le moyen de stockage des données, il doit

prendre toutes mesures qui sont de son ressort pour en assurer la protection, notamment au

regard des règles du secret professionnel." Le dossier informatisé est certainement un excellent

moyen d’amélioration de la qualité du dossier notamment par sa structuration évitant les

redondances et les recopiages, la signature électronique et l'horodatage de toute donnée insérée,

et la sécurité protégeant les accès.

17.6. La communication du dossier du patient

Le dossier du patient constitué d'éléments relatifs au patient est un document qui relève à la fois

des règles du secret professionnel et du droit à la communication des informations qu’il contient.

Le dossier de soins paramédical, étant partie intégrante du dossier du patient, obéit aux mêmes

règles.

17.6.1. Le secret professionnel

Les règles de respect du secret des informations concernant le patient sont précisées dans l’article

L. 1110-4 du CSP modifié par la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002. Article L. 1110-4 du CSP :

"Toute personne prise en charge par un professionnel, un établissement, un réseau de santé ou

tout autre organisme participant à la prévention et aux soins a droit au respect de sa vie privée et

du secret des informations la concernant.

Le dossier et les informations médicales qui y sont contenues sont confidentiels et relèvent du

secret professionnel. Les informations médicales ne peuvent être partagées qu’entre les

professionnels de santé intervenant dans la prise en charge et la continuité des soins du patient.

La seule qualité de médecin ou de professionnel de santé n’autorise pas ce partage. Il en va de

même a fortiori pour le personnel administratif de l'établissement. Cependant, le secret médical

n'est pas opposable au patient lui-même. Lorsque le patient a désigné un tiers de confiance, celui-

ci a accès aux informations délivrées par le médecin mais n'a pas accès au dossier du patient et il

est tenu de respecter la confidentialité des informations de santé concernant la personne qu’il

accompagne, sous peine d'encourir une sanction pénale. L'article 226-13 du Code pénal (JO du

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221

23 juillet 1992) interdit la révélation d'informations à caractère secret à des tiers et le dossier du

patient est compris dans son champ d'application.

Les règles édictées par le code de déontologie médicale s'imposent à tous les médecins et l'article

4 de ce code (décret du 9 septembre 1995) précise le champ du secret professionnel : "Le secret

professionnel, institué dans l'intérêt des malades, s'impose à tout médecin dans les conditions

établies par la loi. Le secret couvre tout ce qui est venu à la connaissance du médecin dans

l'exercice de sa profession, c'est-à-dire non seulement ce qui lui a été confié, mais aussi ce qu'il a

vu, entendu ou compris." Les règles professionnelles des infirmiers et des infirmières reprennent

pratiquement les mêmes termes (article 4 du décret n° 93-221 du 16 février 1993) : "Le secret

professionnel s'impose à tout infirmier ou infirmière et à tout étudiant infirmier dans les

conditions établies par la loi.

Le secret couvre non seulement ce qui lui a été confié, mais aussi ce qu'il a vu, entendu, constaté

ou compris." Le code de déontologie des sages-femmes (article 3 du décret n° 91-779 du 8 août

1991) est tout aussi explicite : "Le secret professionnel institué dans l'intérêt des patients

s'impose à toute sagefemme dans les conditions établies par la loi. Le secret couvre tout ce qui

est venu à la connaissance de la sage-femme dans l’exercice de sa profession, c’est-à-dire non

seulement ce qui lui a été confié, mais aussi ce qu’elle a vu, entendu ou compris.

La sage-femme doit veiller à ce que les personnes qui l’assistent dans son travail soient instruites

de leurs obligations en matière de secret professionnel et s’y conforment. La sage-femme doit

veiller à la protection contre toute indiscrétion de ses fiches cliniques et des documents qu’elle

peut détenir concernant ses patientes. Lorsqu‘elle se sert de ses observations médicales pour des

publications scientifiques, elle doit faire en sorte que l’identification des patientes ne soit pas

possible." Dans tous les établissements de santé, quel que soit leur statut, le directeur veille à ce

que toutes les dispositions soient prises pour assurer la conservation des dossiers dans

l'établissement et leur confidentialité (article R. 1112-7 du CSP).

La loi n° 94-548 du 1er juillet 1994, relative au traitement de données nominatives ayant pour fin

la recherche dans le domaine de la santé et modifiant la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à

l'informatique, aux fichiers et aux libertés, accroît les droits des personnes à la protection de leur

vie privée. Sa violation expose à des sanctions pénales, civiles, administratives, et

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professionnelles. Le secret professionnel est général et absolu. La mort du malade ne délivre pas

le médecin de cette obligation. Cependant, en dehors des dérogations inscrites dans la loi (accès

des ayants droit par exemple), le secret médical n'est pas opposable en cas de saisie du dossier

médical à la demande d'un juge d'instruction, sur commission rogatoire ou en cas d'enquête de

crime et délit flagrant diligentée par le procureur de la République (article 81 du Code de

procédure pénale), même en l'absence d'autorisation du patient.

17.6.2. Le droit à la communication du dossier du patient

Le droit à la communication des informations contenues dans le dossier du patient s'est

progressivement construit au travers des législations successives qui sont obsolètes depuis la loi

du 4 mars 2002. La communication peut maintenant se faire soit : – au médecin, désigné par le

patient, qui a ou non prescrit l’hospitalisation mais qui assurera la continuité des soins ; – au

patient lui-même s'il est majeur et, de son vivant, uniquement à lui, à l'exclusion de tout autre.

1. La communication au médecin qui assurera la continuité des soins

Les principes posés par la loi a été précisés par le décret n° 2002-637 du 29 avril 2002. Le décret

n° 2003-462 du 21 mai 2003 a inséré ces dispositions réglementaires dans le CSP de la manière

suivante : Article R. 1112-1 du CSP : "À la fin de chaque séjour hospitalier, copie des

informations concernant les éléments utiles à la continuité des soins est remise, si le patient en

fait la demande, au praticien que lui-même ou la personne ayant l'autorité parentale aura désigné,

dans un délai de huit jours maximum." Dans ce cas, c'est le médecin responsable du patient qui

détermine les pièces essentielles du dossier dont les copies doivent être communiquées pour

assurer la continuité des soins.

Article R. 1112-4 du CSP : "Dans le cas où le praticien qui a prescrit l’hospitalisation demande

communication du dossier, cette communication ne peut intervenir qu’après accord du patient, de

la personne ayant l’autorité parentale ou du tuteur, ou de ses ayants droit en cas de décès." Le

médecin qui a prescrit l'hospitalisation n'est pas forcément le médecin traitant du patient. C'est le

patient qui désigne le (ou les) praticien(s) qui assurera son suivi ou qui pourra recevoir des

informations le concernant.

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Article R. 1112-6 du CSP : "En cours d’hospitalisation, le chef de service communique au

médecin désigné par le malade hospitalisé ou par sa famille et qui en fait la demande écrite

toutes les informations relatives à l’état du malade." Article R. 1112-60 du CSP : "Le médecin

traitant est informé le plus tôt possible après la sortie de l'hospitalisé des prescriptions médicales

auxquelles le malade doit continuer à se soumettre. Il reçoit toutes indications propres à le mettre

en état de poursuivre, s'il y a lieu, la surveillance du malade."

2. La communication au patient

La loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 affirme le droit d’accès direct du patient aux informations de

santé qui le concernent.

Article L. 1111-7 du CSP : "Toute personne a accès à l'ensemble des informations concernant sa

santé détenues par des professionnels et établissements de santé, …. Elle peut accéder à ces

informations directement ou par l’intermédiaire d’un médecin qu’elle désigne et en obtenir

communication."

17.6.3. Les bénéficiaires du droit d'accès au dossier du patient

Différentes réglementations se combinent pour permettre l'accès au dossier par le patient lui-

même, mais aussi éventuellement par son représentant légal, ses ayants droit, certains médecins

et la justice.

1. Le patient et ses ayants droit

Le patient Dans le domaine hospitalier, la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 modifie le CSP dans

son article L. 1112-1. Article L. 1112-1 du CSP : "Les établissements de santé, publics ou privés,

sont tenus de communiquer aux personnes recevant ou ayant reçu des soins, sur leur demande,

les informations médicales définies à l'article L. 1111-7."

Article L. 1111-7 du CSP : "Toute personne a accès à l'ensemble des informations concernant sa

santé détenues par des professionnels et établissements de santé." Le patient hospitalisé doit

recevoir en fin de séjour les informations nécessaires à la continuité des soins. Article R. 1112-1

du CSP : "À la fin de chaque séjour hospitalier, copie des informations concernant les éléments

utiles à la continuité des soins est remise directement au patient au moment de sa sortie ou, si le

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patient en fait la demande, au praticien que lui-même ou la personne ayant l’autorité parentale

aura désigné, dans un délai de huit jours maximum."

Article R. 1112-61 du CSP : "Tout malade sortant reçoit les certificats médicaux et les

ordonnances nécessaires à la continuation de ses soins et de ses traitements et à la justification de

ses droits." L'accès direct du patient à son dossier constitue un droit désormais reconnu. Cette

règle connaît trois limites : – l'enfant mineur ne peut pas demander communication directe de son

dossier ; il ne dispose que d’un droit d’accès indirect.

Article L. 1111-7 du CSP : "Sous réserve de l'opposition prévue à l'article L. 1111-5, dans le cas

d'une personne mineure, le droit d'accès est exercé par le ou les titulaires de l'autorité parentale."

L’article L. 1111-5 précise que le mineur peut s’opposer à la consultation de son dossier par le

ou les titulaires de l’autorité parentale afin de garder le secret sur son état de santé. Lorsque le

mineur, suivi et soigné avec le consentement des parents, est informé de la demande d’accès de

ses parents à son dossier, il peut s'y opposer ou demander que cet accès ait lieu par

l’intermédiaire d’un médecin.

Article L. 1111-7 du CSP : "À la demande du mineur, cet accès a lieu par l’intermédiaire d’un

médecin." Le mineur émancipé dispose des mêmes droits qu’un patient majeur. (Article L. 1111-

5 du CSP) ; – dans le cadre d'une hospitalisation sur demande d'un tiers ou d'une hospitalisation

d'office ;

Article L. 1111-7 du CSP : "À titre exceptionnel, la consultation des informations recueillies,

peut être subordonnée à la présence d'un médecin désigné par le demandeur en cas de risques

d'une gravité particulière. En cas de refus du demandeur, la commission départementale des

hospitalisations psychiatriques est saisie. Son avis s'impose au détenteur des informations

comme au demandeur." – la personne majeure faisant l'objet d'une mesure de tutelle ne peut

obtenir communication de son dossier (CADA, avis du 23 novembre 1989).

Les ayants droit du patient

Le droit d’accès au dossier d’un patient décédé par les ayants droit est limité. Article L. 1110-4

du CSP : "Le secret médical ne fait pas obstacle à ce que les informations concernant une

personne décédée soient délivrées à ses ayants droit, dans la mesure où elles leur sont nécessaires

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pour leur permettre de connaître les causes de la mort, de défendre la mémoire du défunt ou de

faire valoir leurs droits, sauf volonté contraire exprimée par la personne avant son décès." Avant

d'autoriser un ayant droit à accéder aux informations concernant le défunt, le professionnel de

santé devra donc vérifier : – l’absence d’opposition du patient exprimée de son vivant ; –

l'identité du demandeur et son statut d'ayant droit par la production d’un document qui atteste de

ce statut et peut être obtenu notamment auprès d’un notaire ou d’un officier d’état civil (livret de

famille, acte de notoriété, etc.) ; – la motivation de l’accès, qui ne peut résulter que de l'une des

trois raisons invoquées dans la loi : - connaître les causes du décès, - faire valoir ses droits, -

défendre la mémoire du défunt.

L'article 7 du décret n° 2002-637 du 29 avril 2002 précise : "L'ayant droit d'une personne

décédée qui souhaite accéder aux informations médicales concernant cette personne, dans les

conditions prévues au septième alinéa de l'article L. 1110-4 du Code de la santé publique, doit

préciser, lors de sa demande, le motif pour lequel elle a besoin d'avoir connaissance de ces

informations." Ne sont communicables aux ayants droit que les éléments de nature à apporter la

réponse à leur question. Le même article autorise le refus de communication à l'ayant droit mais

oblige à le motiver : "Le refus d'une demande opposé à cet ayant droit est motivé."

Le décret ajoute : "Ce refus ne fait pas obstacle, le cas échéant, à la délivrance d'un certificat

médical, dès lors que ce certificat ne comporte pas d'informations couvertes par le secret

médical." Ce qui signifie, par exemple, qu'un certificat de décès de cause naturelle peut être

délivré à la famille quelles que soient les circonstances si le décès n'est effectivement pas

suspect. Signalons également que l'établissement ne peut pas refuser la communication à un

héritier s'il a connaissance d'un litige ou d'une procédure opposant les héritiers entre eux.

Les parents

La situation est différente selon que l’enfant est mineur ou majeur au moment de la demande

faite par les parents.

• Les parents d'un enfant mineur

L'accès aux informations médicales du mineur peut intervenir sans l'intervention d'un médecin, à

la demande du majeur responsable du patient. Cependant, si le mineur sollicite la présence d'un

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praticien, sa requête s’impose à la prétention de l'adulte. Article L. 1111-7 du CSP : "Sous

réserve de l'opposition prévue à l'article L. 1111-5, dans le cas d'une personne mineure, le droit

d'accès est exercé par le ou les titulaires de l'autorité parentale. À la demande du mineur, cet

accès a lieu par l'intermédiaire d'un médecin." Cependant, le médecin hospitalier peut refuser la

demande du ou des titulaire(s) de l'autorité parentale si le mineur s'oppose à la consultation de

son dossier "afin de garder le secret sur son état de santé". Le praticien doit alors s'efforcer

d'obtenir le consentement du mineur à cette transmission si elle lui paraît opportune. À défaut, la

décision du mineur doit être respectée.

• Les parents d'un enfant majeur Ils ne peuvent pas accéder aux informations médicales

concernant leur enfant même pour des informations remontant à la période pendant laquelle leur

enfant était mineur. Ils sont considérés comme des tiers.

2. Les tiers

Outre le patient et ses proches, d’autres tiers peuvent accéder au dossier du patient hospitalisé.

Ainsi certains médecins bénéficient du droit d'accès au dossier du patient, mais également les

juridictions. La réglementation fixe des règles strictes en ce domaine.

L'accès des médecins au dossier du patient. En dehors du médecin amené à délivrer des soins au

patient, trois catégories de médecins peuvent accéder au dossier médical : – ceux qui participent

à la prise en charge du patient ; – ceux désignés par le patient ; – et ceux qui sont habilités par la

loi.

• Les médecins qui participent à la prise en charge du patient L'accès du médecin hospitalier au

dossier du patient hospitalisé constitue un élément important pour la continuité des soins, et la

limitation des examens et actes médicaux. La loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 précise : Article L.

1110-4 du CSP : "Deux ou plusieurs professionnels de santé peuvent toutefois, sauf opposition

de la personne dûment avertie, échanger des informations relatives à une même personne prise

en charge, afin d'assurer la continuité des soins ou de déterminer la meilleure prise en charge

sanitaire possible. Lorsque la personne est prise en charge par une équipe de soins dans un

établissement de santé, les informations la concernant sont réputées confiées par le malade à

l'ensemble de l'équipe." La tenue et la communication du dossier du patient sont des éléments

essentiels de la continuité et de la coordination des soins.

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• Les médecins désignés par le patient pour prendre connaissance du dossier Le patient peut

autoriser certains praticiens à prendre connaissance de son dossier. Cette autorisation doit être

libre. Le praticien qui accepte cette désignation ne doit avoir, conformément à l’article 46 du

code de déontologie médicale, aucun intérêt propre à la consultation du dossier (à titre

d'exemple, il ne doit pas être contractuellement lié à l'assureur du patient).

Le médecin intermédiaire. La désignation d'un médecin intermédiaire est désormais facultative et

le choix en appartient au patient ou au titulaire de l’autorité parentale. Article L.1111-7 du CSP :

"Toute personne a accès à l’ensemble des informations concernant sa santé… . Elle peut accéder

à ces informations directement ou par l’intermédiaire d’un médecin qu’elle désigne."

L’article R. 1111-1 du CSP précise : "Avant toute communication, le destinataire de la demande

s'assure de l'identité du demandeur et s'informe, le cas échéant, de la qualité de médecin de la

personne désignée comme intermédiaire." Ce médecin doit, au jour de la demande d'accès, être

inscrit au tableau de l'Ordre et ne pas faire l'objet d'une suspension d'exercice. Les médecins du

Service de Santé des Armées, bien que n'étant pas inscrits au tableau de l'Ordre, peuvent être

également désignés.

L’article 46 du code de déontologie impose au médecin désigné comme intermédiaire de se

récuser, sans avoir à s’en justifier si l’accès au dossier met en jeu ses intérêts (médecin-expert,

membre de la famille, etc.). "Lorsque la loi prévoit qu’un patient peut avoir accès à son dossier

par l’intermédiaire d’un médecin, celui-ci doit remplir cette mission d’intermédiaire en tenant

compte des seuls intérêts du patient et se récuser si les siens sont en jeu." Ainsi, le médecin

désigné ne peut pas être médecin de compagnie d'assurances. La CNIL, comme le Conseil

national de l'Ordre des médecins (article 4 du code de déontologie), considère qu'une telle

pratique constituerait un détournement des dispositions réglementaires. Aucune dérogation au

secret professionnel n'est intervenue en faveur des compagnies d'assurances et un échange direct

d'informations entre médecin traitant et médecin d'assurances, même avec l'accord du patient, ne

peut pas être admis. Le médecin conciliateur de la commission des relations avec les usagers et

de la qualité de la prise en charge

La loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 modifie l'article L. 1112-3 du CSP en créant une commission

des relations avec les usagers et de la qualité de la prise en charge destinée à remplacer la

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commission de conciliation. Il est fort probable que cette commission comprendra un médecin

jouant le même rôle que le médecin conciliateur avait dans la commission dite de conciliation, au

sens où l'avait défini le décret de 1998 désormais abrogé, notamment vis-à-vis du dossier du

patient. La commission peut avoir accès, par l’intermédiaire du médecin dit conciliateur, aux

données médicales relatives aux plaintes et réclamations formulées par les usagers, sous réserve

de l’obtention préalable de l'accord écrit du patient ou de ses ayants droit en cas de décès.

Le médecin du travail. S'agissant de l'accès par le médecin du travail au dossier médical détenu

par un médecin hospitalier ou libéral, il n'est possible qu'avec l'accord exprès du salarié. Le

médecin du travail ne dispose en effet d'aucune prérogative légale d'accès direct au dossier

d'hospitalisation d'un agent de l’entreprise pour laquelle il exerce. – Le médecin d’un centre de

réforme Le médecin, désigné par le ministère de la Défense, ayant pour instruction médico-

légale une demande de pension militaire d’invalidité peut, au titre de l’article 5 de la loi n° 55-

356 du 3 avril 1995, se faire communiquer le dossier médical d’un militaire en activité au

moment des faits examinés, sans que l’accord du patient soit requis. Dans ce cas, et

exclusivement dans ce cas spécifique, l'accord du patient est implicite, celui-ci étant à l’origine

de la demande de pension.

Les médecins habilités par la loi à accéder au dossier. Un certain nombre de dérogations légales

au secret médical autorisent ou obligent le médecin à communiquer certains renseignements

couverts par le secret médical à certaines personnes. Ces dérogations légales sont limitées quant

à leur objet et à leur destinataire. D’une manière générale, il ne s’agit pas d’un droit d’accès au

dossier mais d’un accès à des renseignements médicaux ou des pièces médicales nécessaires à

l’exercice de la mission de ces personnes.

Le médecin responsable du département d'information médicale (DIM). La loi n° 93-121 du 27

janvier 1993 permet au médecin responsable de l'information médicale d'un établissement de

santé d'accéder aux informations médicales nominatives spécifiées à l'article L. 6113-7 du CSP

cité ci-dessous alors que la finalité de ce recueil n'est pas un acte de soins. L’article L. 6113-7 du

CSP autorise les médecins hospitaliers à transmettre des données médicales au médecin

responsable du DIM.

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229

Article L. 6113-7 du CSP : "Les praticiens exerçant dans les établissements de santé publics et

privés transmettent les données médicales nominatives nécessaires à l'analyse de l'activité au

médecin responsable de l'information médicale." Le décret n° 94-666 du 27 juillet 1994 (JO du 5

août 1994) qui crée l’article R. 710-5-4 du CSP précise que le médecin DIM veille à la qualité

des données nécessaires au PMSI. Article R. 710-5-4 du CSP : "Il veille à la qualité des données

qu'il confronte, en tant que de besoin, avec les dossiers médicaux et les fichiers administratifs."

Les médecins-conseils de la sécurité sociale. L'article L. 710-2 du CSP dispose, dans son alinéa 4

introduit par l'ordonnance n° 96-346 du 24 avril 1996, que les médecins-conseils des organismes

d'assurance maladie ont accès, dans le respect des règles de déontologie médicale, aux

informations médicales contenues dans les dossiers médicaux lorsque celles-ci sont nécessaires à

l'exercice de leur mission. Ces dispositions sont confirmées par l'article 6 de la loi n° 2002-303

du 4 mars 2002.

Celui-ci modifie l'article L. 315-1 du Code de la sécurité sociale (CSS) en le complétant par un

paragraphe ainsi rédigé : Article L. 315-1 du CSS : "V. Les praticiens conseils du service du

contrôle médical et les personnes placées sous leur autorité n'ont accès aux données de santé à

caractère personnel que si elles sont strictement nécessaires à l'exercice de leur mission, dans le

respect du secret médical." Les médecins-conseils des caisses, en association avec les médecins

inspecteurs de la santé, dans le cadre du contrôle de qualité externe du PMSI, peuvent aussi

accéder aux informations nominatives pertinentes de chacun des dossiers de l'échantillon de

contrôle.

Les médecins inspecteurs de la santé. Les médecins membres de l'Inspection générale des

affaires sociales et les médecins inspecteurs de la santé publique sont soumis aux mêmes règles

que les médecins-conseils de la sécurité sociale. L'article 8 de la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002

insère un alinéa dans l'article 42 de la loi n° 96-452 du 28 mai 1996 portant diverses mesures

d'ordre sanitaire, social et statutaire.

Cet alinéa est ainsi rédigé : "Les membres de l'Inspection générale des affaires sociales titulaires

d'un diplôme, certificat ou autre titre permettant l'exercice en France de la profession de médecin

n'ont accès aux données de santé à caractère personnel que si elles sont strictement nécessaires à

l'exercice de leur mission lors de leur visite sur les lieux, dans le respect du secret médical."

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230

Les médecins experts de l'ANAES. L'article R. 710-6-4 du CSP prévoit que les experts et agents

médicaux visiteurs de l'ANAES "peuvent consulter, sur leur demande, les dossiers ou documents

médicaux rendus anonymes". L'article 7 de la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 complète la

rédaction de l'article L. 1414-4 du CSP par l’alinéa suivant : "Les médecins experts de l'agence

n'ont accès aux données de santé à caractère personnel que si elles sont strictement nécessaires à

l'exercice de leur mission d'accréditation lors de leur visite sur les lieux, dans le respect du secret

médical."

Le médecin de compagnie d'assurances. En aucun cas le médecin de compagnie d'assurances ne

peut accéder aux informations médicales concernant un assuré. La loi n° 2002-303 du 4 mars

2002 permet au patient d’accéder aux informations le concernant. Elle n’est en aucun cas

créatrice de nouveaux droits pour l’assureur. Toute demande dans ce sens, fût-elle indirecte,

constitue un détournement de la loi. Le secret médical (article 226-13 du Code pénal et article 4

du code de déontologie) interdit au médecin traitant et au médecin hospitalier de communiquer

un diagnostic ou un quelconque renseignement médical à un assureur ou au médecin de

l'assurance. L'interdiction concerne également l'envoi direct d'un certificat ou d'un extrait de

dossier portant sur l'état de santé d'un assuré.

17.7. L'accès de la justice au dossier du patient

17.7.1. Le médecin-expert auprès des tribunaux

L'expertise médicale est un acte par lequel un médecin, désigné par un magistrat ou une autorité,

prête son concours technique afin de déterminer et d'apprécier l'état physique et mental d'une

personne, puis d'en évaluer les conséquences qui ont des incidences pénales ou civiles. Le

médecin-expert intervient dans des expertises judiciaires pénales, civiles ou administratives, dans

l'intérêt de la personne.

Pour les affaires civiles, la communication du dossier médical à l'expert est nécessaire pour

évaluer un dommage mais elle ne peut s'effectuer qu'avec l'accord du patient. En revanche, en

matière pénale le dossier, saisi à la demande du juge d'instruction, est mis à la disposition de

l'expert sans que l'accord du patient ne soit nécessaire. Le médecin-expert doit respecter

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strictement le cadre de sa mission. Hors de ces limites, il doit taire tout ce qu'il a pu connaître à

l'occasion de cette expertise (article 108 du code de déontologie médicale).

• La saisie du dossier du patient en cas d'enquête pénale. Le secret professionnel protège les

documents médicaux recueillant des informations à caractère personnel concernant son patient et

dont le médecin est dépositaire. Néanmoins, pour la manifestation de la vérité lors d’une

procédure judiciaire pénale, ce principe comporte des dérogations. C’est au cours d'une enquête

ou d'une instruction, que le dossier du patient est saisi au cabinet d'un médecin ou à l’occasion

d’une perquisition. Dans le cadre de son action, la justice n'intervient pas dans l'intérêt de la

personne, mais dans celui de l'ordre public. C'est pourquoi le patient n'a pas, en cette

circonstance, à autoriser préalablement la communication de son dossier. Les perquisitions

s'effectuent au cabinet du médecin ou dans les locaux hospitaliers.

En application de l'article 81 du Code de procédure pénale, le juge d'instruction peut procéder à

tous les actes d'information qu'il juge utiles à la manifestation de la vérité. Dans ce cadre, il peut

opérer la saisie de pièces contenues dans le dossier du patient. L'article 56-3 du Code de

procédure pénale ne dispose que les perquisitions dans le cabinet d'un médecin "sont effectuées

par un magistrat et en présence de la personne responsable de l'Ordre auquel appartient

l'intéressé, ou de son représentant". La condition de présence d'un représentant de l'Ordre des

médecins est essentielle. Elle traduit l'obligation imposée au juge par l'article 56 du Code de la

procédure pénale de prendre "toutes mesures utiles pour que soit assuré le respect du secret

professionnel". Le rôle du représentant de l'Ordre est précisément de vérifier que la perquisition

et la saisie ne portent pas atteinte au secret professionnel pour les dossiers qui ne sont pas

concernés par la procédure, mais il ne peut participer à la perquisition ni prendre connaissance

des pièces saisies. Le dossier est placé sous «scellés fermés » dans une enveloppe close pour que

seul l’expert nommé à cet effet puisse prendre connaissance du contenu.

• La production en justice du dossier du patient. Bien tenu par le praticien et recensant de

manière aussi complète et précise que possible les données personnelles du patient, le dossier

médical devient un instrument professionnel pertinent pour le médecin. Lorsque ce dernier est

assigné en justice par un patient ou sa famille, il peut porter à la connaissance du juge tous

documents utiles à sa défense. Le principe retenu est que la divulgation par le médecin

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232

d'informations relevant du dossier médical et revêtant un caractère secret doit être limitée à ce

qui est strictement nécessaire à sa défense.

17.7.2. Les modalités de communication du dossier du patient

Ne sont pas concernées par la communication au patient les informations recueillies, à son insu,

auprès de tiers ou mentionnant qu'elles ont été recueillies auprès de tiers n'intervenant pas dans la

prise en charge thérapeutique du patient ou concernant un tel tiers.

1. La communication au demandeur

Au patient

La communication de son dossier est modifiée par la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002. Elle

supprime l'obligation d'un intermédiaire médical mais elle maintient toutefois la possibilité pour

le patient d’utiliser le dispositif antérieur par l’intermédiaire d’un médecin. Elle autorise aussi la

présence d’un tiers de confiance désigné par le patient. Les informations accessibles et leurs

modes d’accès sont précisés dans l'article L. 1111-7 du CSP.

Au titulaire de l'autorité parentale. Dès lors qu’il possède le droit d’accès direct au dossier de son

enfant (cf. page 29), le titulaire de l’autorité parentale bénéficie de modalités d’accès identiques à

celles du patient.

Au tuteur d’un majeur sous tutelle. Le tuteur d’un majeur sous tutelle bénéficie de modalités

d’accès identiques à celles d’un patient majeur non protégé.

Au médecin qui a prescrit l'hospitalisation. L'article R. 1112-4 du CSP précise : "Dans le cas où

le praticien qui a prescrit l'hospitalisation demande communication du dossier, cette

communication ne peut intervenir qu'après accord du patient, de la personne ayant l'autorité

parentale ou du tuteur, ou de ses ayants droit en cas de décès."

Au médecin intermédiaire désigné par le patient ou par le titulaire de l’autorité parentale . Le

médecin désigné comme intermédiaire se doit d'apporter une information "loyale, claire et

appropriée" (article 35 du code de déontologie). Pour cela il doit : – prendre connaissance du

dossier pour y discerner les informations qui peuvent être communiquées ; – ne pas

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communiquer, pour respecter le secret médical, des informations médicales concernant des tiers,

recueillies lors de la prise en charge du patient mais ignorées de lui ou de ses ayants droit, et que

protège le secret médical ; – "traduire" les données médicales en une information intelligible en

s'assurant de la compréhension et de la satisfaction de son interlocuteur ; – apporter les

informations avec tact.

2. Le responsable de la communication

Seul un médecin est habilité à communiquer les informations contenues dans le dossier. La

demande d’accès au dossier peut être adressée "soit au professionnel de santé lui même, soit,

dans le cas d’un établissement de santé, au responsable de cet établissement ou à la personne

qu’il a désignée à cet effet et dont le nom est porté à la connaissance du public" (article 1er du

décret n° 2002-637). L’article R. 1112-1 du CSP définit précisément les personnes qui peuvent

communiquer le dossier.

Si un dossier médical a été constitué pour un patient reçu en consultation externe dans un

établissement de santé public ou privé, la communication de ce dossier intervient sur la demande

du patient, de son représentant légal ou de ses ayants droit en cas de décès, dans les mêmes

conditions que celles prévues pour un patient hospitalisé. Le directeur de l’établissement veille à

ce que toutes mesures soient prises pour assurer la communication des informations.

3. Les modalités pratiques de communication

L'article R. 1111-2 du CSP précise dans son premier alinéa que les informations contenues dans

le dossier médical sont communiquées, au choix du demandeur, soit : – par consultation sur

place, celle-ci étant alors gratuite ; – par l'envoi par l'établissement de copies des documents

visés, quel qu'en soit le support, aux frais de la personne qui sollicite la communication, sans que

ces frais puissent excéder le coût de la reproduction et, le cas échéant, de l'envoi des documents.

Le CSP apporte diverses précisions.

• Dans le cas d’une demande de consultation sur place dans un établissement de santé, le

demandeur est informé du dispositif d’accompagnement médical organisé par l’établissement

(article R. 1111-2).

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234

• Lorsque la demande est imprécise ou qu’elle n’exprime pas de choix quant aux modalités de

communication des informations, l’établissement informe le demandeur des différentes

modalités de communication possibles et celles qui seront utilisées à défaut de choix de sa part

(article R. 1111-3).

• Si, au terme du délai de 8 jours ou de 2 mois le demandeur n’a pas précisé sa volonté,

l’établissement met à la disposition du demandeur les informations sous la forme qu’il lui avait

précédemment indiquée.

• Lorsque la présence d’une tierce personne, lors de la consultation de certaines informations, est

recommandée par le médecin les ayant établies ou en étant dépositaire, celles-ci sont

communiquées dès que le demandeur a exprimé son acceptation ou son refus de suivre la

recommandation (article R. 1111-4).

• En cas d’absence de réponse du demandeur au terme d’un délai de 8 jours ou 2 mois les

informations lui sont communiquées.

4. Les délais de communication L’article

L. 1111-7 du CSP modifié par la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 définit le délai d’accès aux

informations.

17.7.3. La conservation du dossier du patient

La conservation du dossier hospitalier d'un patient fait appel à deux notions précises : –

l'archivage du dossier ; – la propriété du dossier. Ces notions doivent également tenir compte de

la réglementation des supports d'archivage et du devenir des dossiers en cas de disparition d'un

de ses copropriétaires.

1. L’archivage

L'archivage du dossier du patient répond aujourd'hui à une triple finalité : – la traçabilité des

actes médicaux et des soins prescrits, pour assurer la continuité des soins au patient et une

communication aisée entre les différents acteurs qui interviennent auprès du malade ; – un intérêt

médico-légal en conservant des documents définis par la réglementation.

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235

Ces documents vont constituer une preuve utilisable en cas d'introduction d'une action en justice,

particulièrement dans le domaine de la responsabilité médicale ; – un intérêt médico-économique

enfin, le dossier archivé autorisant le cas échéant des recherches et des études à partir de cas

définis préalablement ou non. Cette finalité ne peut être atteinte que si l'accessibilité aux

documents archivés est assurée. Une finalité supplémentaire aurait le mérite d’être signalée, celle

de l’archivage historique, valorisant l’enjeu des archives hospitalières publiques, lesquelles se

trouvent sous l’autorité indirecte de la direction des Archives de France. La réglementation

relative aux archives hospitalières est précise mais ancienne. Une distinction doit être opérée

entre les catégories d'établissements de santé, ainsi qu'entre les acteurs de santé.

La conservation du dossier du patient en établissement de santé public et privé participant

au service public hospitalier

La réglementation repose sur plusieurs textes.

• L'article 38 du décret du 17 avril 1943 (décret n° 43-891 portant règlement d'administration

publique pour l'application de la loi du 21 décembre 1941 relative aux hôpitaux et hospices

publics ; JO du 27 avril 1943) pose les principes de la conservation du dossier du patient.

• L'arrêté interministériel du 11 mars 1968 a fixé le règlement des archives hospitalières (arrêté

portant règlement des archives hospitalières ; JO du 25 octobre 1968, p. 10 039). – Ce texte

définit le contenu, les règles et le lieu de conservation des archives médicales, le personnel

responsable, ainsi que la durée de conservation de ces archives en fonction du contenu des

dossiers médicaux. En particulier, il partage entre le président de la commission médicale

d'établissement et le directeur la responsabilité de la bonne conservation des archives médicales.

– L'arrêté interministériel du 11 mars 1968 fixe les durées de conservation des dossiers médicaux

et des archives médicales selon des critères de spécialité médicale ou de pathologie.

La conservation du dossier du patient en établissement de santé privé

Dans les établissements de santé privés ne participant pas à l'exécution du service public

hospitalier, les règles de conservation du dossier du patient sont posées par l'article R. 1112-7 du

CSP.

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Article R. 1112-7 du CSP : "Dans les établissements de santé privés ne participant pas à

l'exécution du service public hospitalier, ces informations sont conservées dans l'établissement

sous la responsabilité d'un ou de plusieurs médecins désignés à cet effet par la conférence

médicale." "Dans tous les cas, le directeur de l'établissement veille à ce que les dispositions

soient prises pour assurer la garde et la confidentialité des informations de santé conservées dans

l'établissement."

Cet article ne fait pas mention des délais de conservation des dossiers. Il paraîtrait logique

d'assujettir ces établissements privés aux mêmes délais que les établissements de santé publics et

privés participant à l'exécution du service public hospitalier.

2. La réglementation des supports d’archivage

En droit français, le pilier de la preuve reste l'écrit (manuscrit ou non) car seul l'acte authentique

fait foi devant les tribunaux (article 1341 du Code civil). L'archivage médical doit donc respecter

cette réglementation en matière de preuve. L'article 1348, alinéa 28 du Code civil autorise

comme preuve écrite la production de copies dont l'original a disparu (copie de 1re génération

fidèle et durable de l'original) ou par des moyens ayant la même valeur.

"Est réputée durable toute reproduction indélébile de l'original qui entraîne une modification

irréversible du support." Le support d'archivage peut être différent du support papier dans la

mesure où ce support correspond aux deux caractères de fidélité et de durée. Ainsi l’article 1316-

1 du Code civil indique les conditions que doivent remplir les documents sur support

électronique pour être admis pour preuve : – l’identification de la personne doit être certaine ; –

la garantie de l’intégrité du document établi et conservé doit être assurée.

Le papier

Le support de l'information est resté très longtemps le papier. C'est le plus ancien et le plus

répandu pour les dossiers médicaux. On peut cependant s'interroger sur la pérennité du papier et

de l'encre à l'épreuve du temps. En application de la loi du 4 mars 2002 et de son décret

d'application du 29 avril 2002, la rapidité de communication du dossier dépend de la durée de

son archivage (8 jours pour les informations ayant moins de 5 ans et 2 mois pour les autres).

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237

Ainsi, les dossiers n'ayant subi aucun mouvement depuis plus de 5 ans peuvent être considérés

comme des archives passives.

L'archivage micrographique

Le micro-filmage améliore l'archivage médical si le dossier a été préalablement structuré et qu'il

est ainsi aisé et rapide de trouver le document microfilmé recherché. Toutefois la miniaturisation

des clichés radiographiques est coûteuse et la qualité d'image n'est pas toujours satisfaisante.

Couplée à une recherche assistée par ordinateur, l'information microfilmée peut au besoin être

reproduite sur papier ou être numérisée pour être lue sur écran. L'original des documents

microfilmés n'ayant pas de valeur historique peut ainsi être détruit ultérieurement. Le microfilm,

comme le papier, répond aux critères légaux des supports d'archivage, à savoir être fidèle,

durable et indélébile.

Les instructions ministérielles (BO du ministère de la Santé n° 80-39 bis «Fiches techniques

d'organisation hospitalière », p. 3) sur le micro-filmage des dossiers médicaux précisent que "les

renseignements consignés par le médecin à l'occasion de chaque acte médical ne sauraient

constituer un fait juridique exigeant la pré-constitution d'une preuve au moyen d'un écrit. Il n'y a

donc pas d'obstacle juridique à ce que les dossiers médicaux soient détruits après avoir été

microfilmés." Le micro-filmage est une opération qui peut être recommandée quand l'archive

devient passive.

La gestion électronique des documents

L'informatique est venue apporter une dimension nouvelle à l'archivage en permettant, comme le

microfilm, de condenser sur de faibles surfaces une masse considérable d'informations.

Contrairement au papier, l'informatique stocke de plus en plus d'informations sur des surfaces de

plus en plus petites. À partir du dossier informatisé d'un patient, l'archivage sur des disques

(optiques et/ou magnétiques) est facilité. Les documents papiers produits en dehors de

l'établissement peuvent être scannés. L'accès à l'information souhaitée est rapide. Seuls,

actuellement, les disques optiques numériques non réinscriptibles répondent à la définition du

support fidèle, durable et indélébile. Cette technologie se heurte cependant à un écueil : compte

tenu de l'évolution rapide des technologies, les capacités des futurs systèmes à relire des supports

correspondant à des technologies anciennes sont inconnues. Cependant, l'informatisation des

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dossiers est inéluctable. La signature électronique à l’aide de la carte professionnelle de santé

(CPS) a désormais une valeur probante. Les recommandations contenues dans l'arrêté du 4 août

1994 relatif aux bonnes pratiques de distribution des produits sanguins proposent la gestion

informatisée des informations. "Il n'y a que des avantages à ce que les informations soient gérées

par informatique [...]. L'informatisation s'appuiera sur l'utilisation de codes à barres pour assurer

la traçabilité des produits sanguins labiles." La miniaturisation des supports de l'information, que

ce soit le microfilm ou le numérique, doit s'entourer des mesures de sécurité et de confidentialité

appropriées aux exigences de la conservation et de la reproduction des informations. Des normes

existent pour permettre aux systèmes d’information de structurer et gérer les dossiers «

dématérialisés » (normes ISO 15489-1 et NF242-13).

3. La propriété du dossier du patient

La propriété du dossier du patient peut être revendiquée par trois acteurs : ceux qui l’ont

constitué et enrichi, l'établissement de santé qui est responsable de sa conservation, et le malade,

dont les données ont servi à sa constitution. Les textes les plus récents relatifs au dossier médical

envisagent plus les aspects liés à la communication et à la conservation du dossier que celui de sa

propriété. Le patient, le médecin et l'établissement de santé sont copropriétaires d'un patrimoine

commun : le médecin et l'établissement qui établissent et conservent le dossier en sont les

dépositaires, alors que le malade dispose d'un droit d'accès et de communication.

4. Le devenir du dossier du patient

La disparition de l'un des acteurs en présence (le patient, l'établissement de santé ou le médecin)

ne doit pas altérer la préservation des données du dossier du patient, le secret professionnel et

éventuellement si la situation du patient le requiert, la qualité de la continuité des soins et le libre

choix du patient.

Le décès du patient

Le patient ne disposant pas de la propriété du dossier, ses héritiers ne peuvent prétendre obtenir

le dossier du patient décédé. Cela d'autant plus que le secret professionnel demeure après le

décès du patient : il est alors indispensable et prudent que le médecin préserve, vis-à-vis de la

famille et des proches, les secrets les plus intimes du patient décédé et tout élément diagnostique

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susceptible de nuire à sa mémoire. Sauf volonté contraire exprimée par la personne avant son

décès, les ayants droit d'une personne décédée ont accès aux informations qui leur sont

nécessaires pour leur permettre de connaître les causes de la mort, de défendre la mémoire du

défunt ou de faire valoir leurs droits (article L. 1110-4 du CSP modifié par la loi n° 2002- 303 du

4 mars 2002).

La cessation d'activité du médecin

La cessation d'activité du médecin peut résulter de causes diverses : retraite, indisponibilité

(maladie, invalidité, radiation), changement d'orientation de sa carrière professionnelle, décès.

En aucun cas, cette interruption ne doit altérer la communication indispensable des éléments

transmissibles du dossier du patient : tant la continuité des soins que l'intérêt du patient et de ses

ayants droit imposent d'assurer en même temps la transmission des dossiers et la préservation du

secret médical. Cette cessation de fonction ne pose guère de problèmes à l'hôpital public et dans

les hôpitaux privés participant à l'exécution du service public hospitalier : – le médecin qui quitte

un établissement ne peut emporter ses dossiers, qui sont la propriété de l'établissement, et il ne

peut donc pas les transmettre ; – le médecin peut consulter les dossiers après son départ, soit pour

suivre dans un autre lieu un malade concerné par un dossier, soit dans le cadre d'une activité

d'enseignement et de recherche.

Les dossiers de consultation suivent le même sort que les dossiers d'hospitalisation. En revanche,

rien n'est précisé sur le devenir du dossier après le départ du médecin. En l'absence d'un contrat

apportant des précisions sur ce point, il semble que le médecin quittant l'établissement puisse

demander à emporter ses dossiers, étant le seul dépositaire de ses observations médicales

personnelles et devant pouvoir encore répondre de son activité devant les juridictions pendant de

nombreuses années. Il est recommandé d’en laisser un double dans l’établissement.

La disparition de l'établissement de santé

Deux textes prévoient la dévolution des archives médicales en cas de disparition d'un

établissement de santé. L'arrêté interministériel du 11 mars 1968 relatif au règlement des

archives hospitalières prévoit en son article 7 : "En cas de suppression d'un établissement de

santé public ou privé participant à l'exécution du service public hospitalier, ses archives doivent

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faire l'objet d'un versement, soit aux archives départementales, soit aux archives de

l'établissement qui reprend les attributions de l'établissement supprimé."

De ces deux textes on peut déduire : – la dévolution des archives médicales d'un établissement de

santé public et privé s'effectue en premier lieu vers l'établissement de santé (ou le praticien) qui

reprend les activités de l'établissement supprimé ; – ce n'est que dans l'hypothèse où l'activité

n'est pas reprise qu'un versement des archives médicales peut être opéré vers le service public

d'archives, soit obligatoirement (établissement de santé public ou assimilé) soit par voie

contractuelle (établissement privé ne participant pas au service public).

En principe, il paraît souhaitable, avant d'opérer le transfert des archives, qu'un tri soit réalisé,

dans l'intérêt des patients antérieurement suivis et traités, et dans le respect des règles de

confidentialité. Ce tri permet un éventuel transfert de dossiers vers un médecin en exercice (avec

l'accord des patients concernés).

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CHAPITRE 18. GESTION DE L’ELIMINATION DE DECHETS ET DE

L'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LES HOPITAUX

18.1. Introduction

«L’eau, c’est la vie» ; cette affirmation prend un sens tout particulier à l’hôpital où ce fluide est

un élément essentiel de l’hygiène. Pour chaque malade, l’hôpital consomme chaque jour environ

un mètre cube d’eau, soit autant que quatre individus dans la vie courante. La distribution d’une

importante quantité d’eau de bonne qualité sera donc nécessaire en permanence ; les patients sont

fragiles et la flore microbienne dont l’eau peut être le vecteur représente pour eux un risque

potentiel. Ainsi, maîtriser la qualité microbiologique de l’eau est un enjeu important pour tout

établissement de santé. Mais c’est un problème complexe qui implique une multiplicité d’acteurs

pour : concevoir le réseau de distribution, assurer sa maintenance, entretenir les appareils

sanitaires, adapter la qualité de l’eau aux usages, la contrôler,…

18.2. L’eau dans les services de soins

Les différentes utilisations de l’eau dans les services de soins conduisent à définir 3 niveaux de

qualité microbiologique correspondant à des usages spécifiques :

• l’eau de qualité bactériologiquement maîtrisée : - niveau 1 - eau «propre» destinée au lavage

chirurgical des mains, au rinçage des coloscopes et gastroscopes et à toutes les utilisations dans

les services de soins cliniques - niveau 2 - eau «ultrapropre» destinée aux secteurs protégés :

unités de brûlés, unités de greffés, et au rinçage des bronchoscopes

• l’eau stérile qui sera utilisée pour le rinçage des arthroscopes et ceolioscopes, dans les

humidificateurs d’oxygène et pour la formation d’aérosols,...

18.3. L’eau bactériologiquement maitrisée

Une maîtrise de la qualité microbiologique de l’eau du réseau est indispensable pour assurer en

permanence le respect des critères de qualité des niveaux 1 et 2. Cet impératif justifie la mise en

place d’une démarche «qualité» s’appuyant sur une connaissance précise des risques de

contamination. Cette démarche devra inclure : - des protocoles de traitement afin d’abaisser, si

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besoin, le niveau de contamination - des procédures de maintenance et d’entretien des systèmes

de traitement et de distribution - un contrôle de la qualité microbiologique - une remise en

conformité, en cas d’écart par rapport aux critères de qualité recommandés.

18.4. Méthodes d’obtention de l’eau bactériologiquement maîtrisée

Dans certains cas, l’eau du réseau public ou de la ressource privée respecte le premier niveau de

qualité (eau «propre») sans qu’un traitement complémentaire soit nécessaire au sein de

l’établissement. Lorsqu’il n’est pas possible de garantir cette qualité de manière constante, un

traitement général de désinfection devra être mis en place par l’établissement. La microfiltration

au point d’usage est le procédé de traitement le plus classique pour obtenir de l’eau de niveau de

qualité 2 (eau «ultrapropre»). Elle met en œuvre un filtre de porosité 0,22 micron éventuellement

précédé d’un préfiltre. Il existe deux types de systèmes de filtration : - à cartouche - à filtre plat

(ou membrane) On procédera quotidiennement à une désinfection par le chlore (filtre à

cartouche) ou à une stérilisation (filtre plat) selon les recommandations des fabricants.

Les traitements, au niveau du point d’usage, par chloration-déchloration et la désinfection par

rayonnements ultra-violets ne doivent plus être utilisés. Ils sont coûteux, de maintenance difficile

et aux résultats aléatoires. La performance des systèmes de traitement utilisés pour abaisser le

niveau de contamination sera étroitement liée à leur entretien et à leur maintenance. Lorsque la

procédure de contrôle de qualité est bien respectée, ces traitements doivent permettre d’atteindre

en permanence les niveaux de qualité 1 ou 2. Il est important de signaler que l’eau

bactériologiquement maîtrisée est susceptible de se recontaminer au niveau des stockages et des

canalisations éventuellement situés à l’aval du traitement.

Dans les services de soins, il est recommandé d’effectuer deux types de prélèvements afin de

discerner deux situations : - une contamination de l’eau du réseau : l’eau sera prélevée après

décontamination du robinet et après une période d’écoulement d’au moins 1 minute. - une

contamination provenant du système de distribution (stagnation de l’eau dans les canalisations

desservant le point d’utilisation, robinetterie entartrée ou contaminée) : le prélèvement sera

effectué sur le premier jet sans décontamination préalable du robinet. On effectuera

systématiquement la recherche du bacille pyocyanique, indicateur d’une contamination par des

bactéries responsables d’infections nosocomiales. Les recommandations minimales concernant

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243

les fréquences de ces contrôles sont les suivantes: 1 fois par trimestre pour : - tous les postes de

lavage des mains des chirurgiens - 1 point d’eau par secteur protégé - 1 point d’eau dans 2

offices de soins de services cliniques.

18.5. L’eau stérile conditionnée

Les eaux purifiées stériles sont des eaux exemptes de micro-organismes vivants. Le contenant

doit impérativement être hermétiquement clos pour préserver la stérilité jusqu’à l’utilisation.

Après ouverture du récipient, l’eau est susceptible de se contaminer rapidement. L’eau stérile

doit répondre aux normes de l’essai de stérilité de la pharmacopée. Cet essai ne portant que sur

un échantillon, le critère de qualité ne peut être défini que par une approche statistique : la

probabilité de trouver une unité non stérile doit être inférieure à 1 sur 1 million. L’eau stérilisée

pour préparations injectables doit, de plus, être non particulaire et exempte de pyrogènes. Elle

doit satisfaire aux exigences de l’essai de stérilité et de la recherche des endotoxines bactériennes

de la pharmacopée.

Les eaux purifiées stériles peuvent être utilisées pour : - le nettoyage des plaies - le lavage de

vessie - les aérosols médicamenteux ou non - la dilution d’antiseptiques - les «cocottes» des

réchauffeurs d’air sur respirateurs et couveuses - le rinçage du matériel médico-chirurgical non

stérilisable après désinfection. Les eaux stérilisées pour préparations injectables sont utilisées

pour la dilution de médicaments prescrits par voie intramusculaire, intraveineuse et sous-cutanée.

18.5.1. Caractérisation des déchets médicaux

Les déchets médicaux comprennent tous les déchets produits lors d’activités de soins ou de

diagnostic. Ces déchets peuvent suivre la même filière de recyclage, de ramassage et de

traitement que les déchets urbains de la communauté. Les autres 10 à 25% sont appelés déchets

médicaux dangereux ou déchets spéciaux. Ces déchets représentent des risques pour la santé. Ils

peuvent être divisés en cinq catégories suivant les risques qu’ils représentent.

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244

Le tableau décrit ces différentes catégories, ainsi que les sous-groupes

Catégories Catégorisation des déchets médicaux dangereux

1

Déchets piquants et tranchants (ci-après

«les piquants/tranchants»)

Déchets présentant un danger de blessure.

2

a. Déchets présentant un danger de

contamination

Déchets contenant du sang, des sécrétions ou

des excrétions présentant un danger de

contamination.

b. Déchets anatomiques

Parties du corps, tissus présentant un danger de

contamination.

c. Déchets infectieux Déchets contenant d’importantes quantités de

matériel, substances ou milieux de culture

présentant un risque de propagation d’agents

infectieux (cultures d’agents infectieux, déchets

de patients infectieux à l’isolement

3 a. Déchets de médicaments Déchets de médicaments, médicaments périmés

et récipients ayant contenu des médicaments

b. Déchets cytotoxiques Cytotoxiques périmés, restes de cytotoxiques,

matériel contaminé par des cytotoxiques

c. Déchets contenant des métaux lourds Piles, déchets de mercure (thermomètres ou

tensiomètres cassés, ampoules fluorescentes ou

fluocompactes).

d. Déchets chimiques Déchets contenant des substances chimiques:

restes de solvants de laboratoire, désinfectants,

bains de développement et de fixation

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245

photographique.

4 Réservoirs sous pression Bonbonnes de gaz, bombes aérosol.

5 Déchets radioactifs Déchets contenant des substances radioactives:

radionucléides utilisés en laboratoire ou en

médecine nucléaire, urine ou excréta de patients

traités.

Les différentes catégories de déchets sont détaillées dans les fiches techniques en annexe. Les

déchets cytotoxiques et radioactifs y sont traités sommairement.

18.5.2. Quantification des déchets médicaux

La quantité de déchets produits dans un hôpital va dépendre du niveau de revenu national et du

type de structure. Un hôpital universitaire dans un pays à haut revenu peut produire jusqu’à 10

kg de déchets par jour et par lit, toutes catégories confondues. Dans chaque structure, une

estimation des quantités de déchets produits doit être réalisée.

18.6. Traitement et élimination

18.6.1. Choix des méthodes de traitement et d’élimination

Le choix des techniques de traitement et d’élimination dépend de nombreux paramètres: quantité

et type de déchets produits, présence ou non d’un site de traitement des déchets à proximité de

l’hôpital, acceptation culturelle des modes de traitement, présence de moyens de transport

fiables, espace suffisant autour de l’hôpital, disponibilité de ressources financières, matérielles et

humaines, approvisionnement en courant fiable, existence d’une législation nationale, climat et

niveau de la nappe phréatique, etc. Le choix doit être fait en ayant comme objectif principal la

minimisation des impacts négatifs sur la santé et sur l’environnement. Il n’existe pas de solution

universelle de traitement. Le choix ne peut être qu’un compromis dépendant des conditions

locales. En l’absence d’infrastructure de traitement adéquate à proximité, il est de la

responsabilité de l’hôpital de traiter ou prétraiter ses déchets sur le site. Ceci présente aussi

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246

l’avantage d’éviter les complications liées au transport de matières dangereuses. Les techniques

de traitement ou d’élimination suivantes peuvent être appliquées aux déchets médicaux

dangereux, en fonction de la situation et du type de déchets:

Désinfection:

Chimique: adjonction de désinfectants (dioxyde de chlore, hypochlorite de sodium, acide

peracétique, ozone, hydrolyse alcaline);

Thermique : basses températures (100 à 180°C): vapeur (autoclave, micro-ondes) ou air chaud

(convection, conduction, IR);

• hautes températures (200 à plus de 1000°C): incinération (combustion, pyrolyse et/ou

gazéification); – par irradiation: UV, faisceaux d’électrons; – biologique: enzymes;

Procédés mécaniques: déchiquetage (procédé non décontaminant);

Encapsulation (ou solidification) des déchets perforants;

Enfouissement: décharge contrôlée, tranchées, fosses. Les techniques les plus utilisées dans les

structures de santé susceptibles d’être soutenus par le CICR sont décrites dans ce chapitre, avec

leurs avantages et leurs inconvénients. Les techniques de traitement et d’élimination adéquates

selon le type de déchets sont présentées dans le tableau

Adéquation des techniques de traitement selon le type de déchets

Catégorie de

déchets/technique

de traitement

1. Déchets

piquants

et

tranchants

2a. Déchets

présentant un

danger de

contamination

2b. Déchets

anatomique

s

2c.

Déchets

infectieux

3a. Déchets

de

médicamen

ts

3d.

Déchets

chimiques

Four rotatif 900-

1200° 

Oui Oui Oui Oui Oui Oui

Incinérateur

pyrolytique ou à

double

Oui Oui Oui Oui Non Non

Page 247: GESTION DES RESSOURCES FINANCIERES ET ......Description de cours ou Justification La disponibilité de ressources financières adéquates peut être un pré-requis pour faire de nombreuses

247

chambre>800° 

Incinérateur à

chambre unique

300-400° 

oui avec

précaution

s

oui avec

précautions

oui avec

précautions

oui avec

précaution

s

Non Non

Désinfection

chimique

Oui Oui Non Oui Non Non

Autoclave Oui Oui Non Oui Non Non

Encapsulation Oui Non Non Non Oui Oui

petites

quantité

Fosse

d’enfouissement

sur site

Oui Oui Oui oui après

décontami

nation

oui petites

quantité

Non

Fosse à aiguilles Oui Non Non Non oui petites

quantité

Non

Décharges

contrôlées hors

site

oui petites

quantités,

avec

encapsulat

ion

oui avec

précautions

Non oui après

décontami

nation

Non Non

La figure présente un exemple de diagramme d’aide à la décision pour le choix de méthodes de

traitement en l’absence d’infrastructures régionales adéquates.

Page 248: GESTION DES RESSOURCES FINANCIERES ET ......Description de cours ou Justification La disponibilité de ressources financières adéquates peut être un pré-requis pour faire de nombreuses

248

Exemple de diagramme d’aide à la décision concernant les choix de traitement/élimination en

l’absence d’infrastructures régionales adéquate

Non Non

Oui

Oui Oui Non

Non

Cendres

18.6.2. Incinération

L’incinération contrôlée à haute température (plus de 1000° C) est l’une des seules technologies

capables de traiter correctement tous les types de déchets de soins médicaux, et elle possède

Réduction de la production de déchets

Déchets

piquants/tranchant

s

Déchets infectieux ou

potentiellement

contaminé

Déchets

domestiques

Traitement sur site

Zone de population

dense (habitants à

moins de 50 m) ?

Filière locale de

traitement des déchets

Espace largement

disponible sur le

site?

Petit incinérateur

Possibilité de former du

personnel et consacrer

des ressources à

l’incinération ou

alternatives?

Tri

Conditions

d’incinération

acceptables ?

Fosse d’enfouissement

sur site

Page 249: GESTION DES RESSOURCES FINANCIERES ET ......Description de cours ou Justification La disponibilité de ressources financières adéquates peut être un pré-requis pour faire de nombreuses

249

l’avantage de réduire significativement le volume et le poids des déchets traités. Cependant, les

grandes installations modernes de traitement telles que les incinérateurs à haute température ne

sont pas une solution pour les établissements hospitaliers, mais pour un réseau centralisé. Il

faudra se renseigner sur la présence dans la région d’une telle infrastructure. Le recours à une

usine d’incinération des ordures ménagères peut être envisagé. Ce type d’installation fonctionne

en général à plus de 850°C.

Les déchets médicaux devront toutefois être introduits directement dans la trémie du four sans

passer par la fosse. Les fours de cimenterie ou les hauts fourneaux de métallurgie peuvent

également représenter une solution locale acceptable, bien qu’elle ne soit normalement pas

recommandée pour l’incinération des déchets médicaux (chargement des déchets non sécurisé et

pas de traitement des émissions). Il existe des types simples d’incinérateurs pour traiter de petites

quantités de déchets médicaux. Plusieurs sont sur le marché, d’autres doivent être construits sur

place avec les matériaux locaux d’après un plan relativement facile. Ces incinérateurs se

composent essentiellement d’une chambre unique ou de deux chambres de combustion (chambre

primaire et chambre secondaire) et d’un tuyau d’évacuation. Le système de contrôle de la

combustion et des émissions aériennes est simple, voire absent.

Il est aussi possible d’importer des incinérateurs dont le montage se fait sur place sans avoir

recours à des matériaux locaux. Ces installations sont généralement plus fiables, pour autant

qu’une source d’énergie électrique soit assurée. Elles garantissent des températures de

combustion supérieures à 800°C, voire dépassant 1000°C. D’un autre côté, elles sont aussi plus

chères et exigent plus d’entretien. Si les déchets médicaux à caractère infectieux sont traités dans

de petits incinérateurs à chambre unique ou double sur le site, des fractions de déchets tels que

médicaments, substances chimiques, matériaux halogénés ou déchets à haute teneur en métaux

lourds (batteries, thermomètres à mercure cassés, etc.) ne doivent pas être traités dans ce type

d’installation. Il faudra en outre prendre en compte les bonnes pratiques suivantes, dans le but de

réduire au maximum les émissions de polluants :

Tri et réduction de la production de déchets à la source;

Page 250: GESTION DES RESSOURCES FINANCIERES ET ......Description de cours ou Justification La disponibilité de ressources financières adéquates peut être un pré-requis pour faire de nombreuses

250

Bonne conception de l’incinérateur pour que les conditions de combustion soient optimales:

rallongement de la cheminée (si l’on double la longueur de la cheminée de 3 à 6 mètres, les

concentrations de polluants dans l’air sont de 5 à 13 fois plus faibles).

Installation des incinérateurs loin des zones habitées ou cultivées;

Bonnes pratiques d’exploitation: mise en marche et refroidissement adéquats, obtention d’une

température suffisante avant l’introduction des déchets, utilisation de la bonne quantité de

déchets et de fuel, évacuation régulière des cendres.

Allumer l’incinérateur avec du papier, du bois ou du fuel; au bout de 30 minutes charger avec de

petites quantités de déchets à intervalles réguliers (5-10 minutes). Les déchets humides doivent

être mélangés avec des déchets plus secs. Les conteneurs à piquants/ tranchants doivent être

introduits l’un après l’autre. L’incinérateur doit fonctionner sur de longues périodes (deux heures

minimum). Toujours porter des gants résistants, une protection pour le corps et des lunettes, ainsi

qu’un masque lors de l’évacuation des cendres; pas d’incinération de plastiques PVC ou autres

déchets chlorés.

Maintenance planifiée et régulière: remplacement des éléments défectueux, inspection,

inventaire des pièces détachées; > formation régulière des opérateurs, manuel d’utilisation;

contrôle des émissions. Elles doivent être inférieures aux valeurs limites nationales et conformes

aux recommandations BAT/BEP (Best Available Techniques/ Best Environmental Practices) de

la Convention de Stockholm. Finalement, la combustion en plein air des déchets médicaux

dangereux (incinération non contrôlée dans des fûts ou sur les décharges) sera évitée dans tous

les cas, en raison du risque pour le personnel, dû non seulement à l’émission de gaz toxiques

mais aussi à la combustion imparfaite des déchets infectieux.

L’incinération dans un fût peut toutefois être une solution temporaire, en situation d’urgence, en

attendant une meilleure solution. Dans ce cas, il faudra être attentif à utiliser un fût avec une

bonne alimentation d’air sous le feu de combustion et de protéger le sommet avec un treillis

métallique (contrôle des cendres). Il est important de noter que les techniques d’incinération non

contrôlée dans des fûts, sur les décharges ou dans des incinérateurs à chambre unique sont

rejetées la Convention de Stockholm. Ces techniques doivent être considérées comme

transitoires.

Page 251: GESTION DES RESSOURCES FINANCIERES ET ......Description de cours ou Justification La disponibilité de ressources financières adéquates peut être un pré-requis pour faire de nombreuses

251

18.6.3. Désinfection chimique

La désinfection chimique, utilisée communément dans les établissements sanitaires pour tuer les

micro-organismes sur les équipements médicaux, a été étendue au traitement des déchets de

soins médicaux. Les substances chimiques sont ajoutées aux déchets pour tuer ou inhiber les

agents pathogènes. Cependant les désinfectants utilisés représentent à leur tour un risque pour la

santé de ceux qui les manipulent et un risque de pollution de l’environnement. Ce type de

traitement est surtout adéquat pour le traitement de déchets liquides infectieux comme le sang,

les urines, les excréments ou les canalisations d’hôpitaux. On utilisera, par exemple une solution

à 1% d’eau de Javel (hypochlorite de sodium) ou une solution diluée à 0,5% de chlore actif. Pour

les liquides à forte teneur en protéines comme le sang, une solution non diluée d’eau de Javel est

nécessaire, ainsi qu’un temps de contact de plus de 12 heures. Attention, l’eau de Javel mélangée

avec l’urine forme des gaz toxiques (combinaison chlore et ammoniaque). D’autre part, les

déchets liquides désinfectés au chlore ne doivent pas être évacués dans une fosse septique. Les

autres désinfectants utilisés sont les suivants: la chaux, l’ozone, les sels d’ammonium et l’acide

peracétique.

Le formaldéhyde, le glutaraldéhyde et l’oxyde d’éthylène ne doivent plus être utilisés à cause de

leur toxicité (cancérigène ou sensibilisante). Tous les désinfectants puissants sont des irritants

pour la peau, les yeux et le système respiratoire. Ils doivent être manipulés avec précaution,

notamment avec des équipements de protection individuelle, et stockés correctement. Les

déchets médicaux solides peuvent être désinfectés chimiquement mais ils doivent d’abord être

déchiquetés. Cette pratique pose beaucoup de problèmes de sécurité, et les déchets ne sont

désinfectés qu’en surface. La désinfection thermique devrait avoir la préférence sur la

désinfection chimique pour des raisons d’efficacité et par souci écologique.

18.6.4. Autoclaves

L’autoclavage est un processus thermique à température peu élevée conçu pour mettre la vapeur

saturée sous pression directement en contact avec les déchets pendant un temps suffisant pour les

désinfecter (60 minutes à 121°C et 1 bar). En cas de présence de prions (causant la maladie de

Creutzfeldt-Jakob), on recommande un cycle de 60 minutes à 134°C à cause de leur

exceptionnelle résistance18. Dans tous les cas, il s’agira d’effectuer régulièrement des tests

Page 252: GESTION DES RESSOURCES FINANCIERES ET ......Description de cours ou Justification La disponibilité de ressources financières adéquates peut être un pré-requis pour faire de nombreuses

252

d’efficacité (biologiques ou de température). Sans danger pour l’environnement, l’autoclavage

nécessite dans la plupart des cas l’électricité, et c’est pourquoi il n’est pas toujours adapté au

traitement des déchets dans certaines régions.

Les petits autoclaves sont d’utilisation courante pour la stérilisation des équipements médicaux ;

mais ceux qui sont utilisés pour les déchets de soins médicaux peuvent faire appel à des

installations relativement complexes et chères (avec mélangeur, déchiqueteur et séchoir

incorporés) nécessitant une conception minutieuse, un tri adapté des matériaux et un haut niveau

d’appui au fonctionnement et de maintenance. De plus, les eaux usées doivent être éliminées

avec un soin et un contrôle appropriés. Enfin, les grands autoclaves peuvent nécessiter une

chaudière produisant plusieurs types d’émissions qui doivent faire l’objet de contrôles. Les

déchets sortis de l’autoclave sont des matériaux non dangereux qui peuvent être mis en décharge

avec les déchets municipaux. Cette méthode est souvent utilisée pour prétraiter les déchets

hautement infectieux avant un transport à l’extérieur de l’hôpital.

Avantages

Les déchets ainsi traités deviennent des déchets domestiques non dangereux, fonctionnement

bien connu des établissements sanitaires, technologie écologiquement rationnelle, facilite le

recyclage des plastiques, faible coût d’exploitation.

Inconvénients

Coûts d’installation moyens à élevés (500-100000 francs suisses), besoin d’électricité,

production d’eaux usées contaminées nécessitant un traitement spécial, parfois nécessité d’une

chaudière avec contrôle d’émissions, ne convient pas pour déchets chimiques ou

pharmaceutiques, apparence des déchets inchangée, déchiquetage indispensable pour éviter la

réutilisation, poids des déchets inchangé, odeurs désagréables, présence de produits chimiques

pouvant générer des vapeurs toxiques, lent et prend du temps.

18.6.5. Extracteurs ou destructeurs d’aiguilles

Le CICR ne recommande pas la désolidarisation des aiguilles, ceci pour des questions de

sécurité. Toutefois, dans certains contextes cette pratique est utilisée pour deux raisons

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253

principales: en séparant les aiguilles des seringues usagées, on les rend impropres à la

réutilisation; de plus, le volume des déchets piquants/tranchants est réduit. Certains appareils

fonctionnent à l’électricité (destruction par fusion) et ne peuvent pas être largement utilisés dans

les contextes CICR, notamment dans les régions isolées. En outre, ces dispositifs demandent une

maintenance régulière et doivent être manipulés avec soin. Les aiguilles peuvent aussi être

séparées des seringues, juste après l’injection, au moyen de petits appareils qui fonctionnent

manuellement. Les aiguilles sont jetées dans a fosse à piquants/tranchants. Les seringues en

plastique doivent être désinfectées avant d’être éliminées par la filière des déchets domestiques

ou le recyclage des plastiques. Des informations complémentaires sur les extracteurs d’aiguilles

peuvent être obtenues en s’adressant au Program For Appropriate Technology in Health (PATH),

ou sur le site de l’OMS20.

Déchiqueteurs

Les déchiqueteurs coupent les déchets en petits morceaux. Cette technique exige du personnel

compétent pour faire fonctionner l’appareil et l’entretenir, ces appareils rotatifs étant parfois de

type industriel. Ils sont souvent intégrés à des systèmes fermés de désinfection chimique ou

thermique. Il est toutefois possible de fabriquer des déchiqueteurs simples à partir d’un moulin à

grains. Toutefois, en raison du risque pour le personnel lors du fonctionnement de l’appareil,

seuls des déchets désinfectés devraient être ainsi traités. Le déchiquetage, qui permet le

recyclage des matières plastiques et des aiguilles dans certains contextes, sera envisagé lorsque

de grandes quantités d’aiguilles et de seringues sont disponibles, ce qui implique un système

centralisé de collecte et de transport à partir des différents établissements.

18.6.7. Encapsulation

L’encapsulation (ou solidification) consiste à incorporer un petit nombre d’objets ou d’éléments

de matériel dangereux dans une masse de matériau inerte. Le but d’un tel traitement est d’isoler

l’homme et l’environnement de tout danger de contact. L’encapsulation consiste à remplir les

conteneurs avec les déchets, à ajouter un matériau immobilisant et à sceller les conteneurs. On

utilise pour cela soit des boîtes cubiques en polyéthylène de haute densité, soit des fûts

métalliques, remplis aux trois quarts avec les déchets perforants, les résidus chimiques ou

pharmaceutiques, ou les cendres de l’incinérateur. Les conteneurs ou les boîtes sont ensuite

Page 254: GESTION DES RESSOURCES FINANCIERES ET ......Description de cours ou Justification La disponibilité de ressources financières adéquates peut être un pré-requis pour faire de nombreuses

254

remplis d’un matériau tel que de la mousse plastique, du sable bitumineux, de la chaux, du

mortier de ciment ou de l’argile. Après séchage, le conteneur est hermétiquement fermé et

éliminé dans une décharge ou une fosse d’enfouissement. Exemple de proportions

recommandées: 65% déchets pharmaceutiques, 15% chaux, 15% ciment, 5% eau. Le principal

avantage d’un tel procédé est de réduire très efficacement le risque d’accès des récupérateurs aux

déchets dangereux. L’encapsulation des déchets perforants n’est généralement pas considérée

comme une solution durable. L’encapsulation des déchets perforants ou des vaccins à éliminer

pourrait cependant être envisagée de manière temporaire, dans des camps ou lors de campagnes

de vaccination.

18.6.8. Décharge, fosse d’enfouissement

L’élimination des déchets de soins médicaux non traités par dépôt dans une décharge non

contrôlée n’est pas recommandée et ne doit être utilisée que comme option de dernier recours. Le

dépôt dans une décharge contrôlée est possible, mais certaines précautions doivent être prises: il

est important que les déchets de soins médicaux soient rapidement recouverts. Une technique

consiste à creuser une tranchée jusqu’au niveau du sol où sont enfouis les vieux déchets

municipaux (plus de 3 mois) et d’ensevelir immédiatement après les déchets médicaux déposés à

ce niveau sous une couche de deux mètres de déchets municipaux frais. Les éléments essentiels à

prendre en compte dans la conception et l’utilisation d’une décharge contrôlée sont les suivants :

accès contrôlé et limité; présence de personnel compétent; planification des zones de dépôt;

imperméabilisation du fond de la décharge; nappe phréatique à plus de 2 m de profondeur au-

dessous du fond de la décharge; pas de source d’eau potable ou puits à proximité; pas de dépôt

de produits chimiques; couverture journalière des déchets et contrôle des vecteurs (insectes,

rongeurs, etc.); couverture finale pour éviter l’infiltration des eaux de pluie; collecte et

traitement des lixiviats.

Lors de l’utilisation d’une décharge municipale, il s’agira, pour l’ingénieur eau et habitat,

d’inspecter les lieux avant d’y déposer des déchets médicaux dangereux. On pourrait aussi

utiliser une fosse d’enfouissement spécialement construite, de préférence sur le site de l’hôpital.

Idéalement, la fosse devrait être enrobée de matériaux à faible perméabilité, tels que l’argile,

pour empêcher la pollution des eaux souterraines peu profondes, et clôturée pour que les

Page 255: GESTION DES RESSOURCES FINANCIERES ET ......Description de cours ou Justification La disponibilité de ressources financières adéquates peut être un pré-requis pour faire de nombreuses

255

récupérateurs d’ordures n’y accèdent pas. Les déchets de soins médicaux doivent être

immédiatement ensevelis sous une couche de terre après chaque déchargement. Pour une

protection sanitaire accrue (en cas d’épidémie, par exemple) ou pour la suppression des odeurs, il

est suggéré que de la chaux soit versée sur les déchets. La fosse devrait être scellée une fois

remplie.

18.6.9. Évacuation de déchets liquides dans les eaux usées

En règle générale, les eaux usées ne sont pas une voie d’élimination des produits chimiques. Il

est formellement interdit de diluer des rejets pour les faire passer en dessous des seuils

d’exemption en vigueur dans le pays. Les données scientifiques ou légales en matière de seuils

d’exemption sont rares. En règle générale, les liquides de développement photographique ne

devraient pas être mis à l’égout. En effet, ils contiennent des substances toxiques, voire

cancérigènes (argent, hydroquinone, formaldéhyde). S’il n’y a pas de possibilité de recyclage par

une entreprise agréée, de petites quantités peuvent être mises exceptionnellement à l’égout dans

les limites d’exemption décrites ci-dessus. Les bains de fixation et de développement seront

mélangés et stockés pendant un jour (neutralisation). Puis ils seront dilués (1: 2) et vidés

lentement dans l’évier.

Les déchets pharmaceutiques non dangereux peuvent en principe être mis à l’égout (sirops,

vitamines, gouttes pour les yeux, etc.) si permis par la régulation nationale. Les déchets

biologiques liquides (petites quantités de sang, liquides de rinçage du bloc opératoire, etc.)

peuvent être mis à l’égout sans prétraitement si le patient ne présente pas de maladie infectieuse.

Sinon, ils seront d’abord inactivés: de préférence par autoclave, sinon par désinfection chimique

(eau de Javel non diluée ou dioxyde de chlore, temps de contact supérieur à 12 h). Dans les cas

d’utilisation d’une fosse septique, il sera important de limiter la quantité de désinfectant ou

biocide (eau de Javel, argent, etc.). Ces substances peuvent, en effet, perturber l’efficacité de la

digestion biologique. Les sacs de sang périmés ne doivent pas être mis à l’égout. Ils doivent être

incinérés à haute température (plus de 1100°C) ou autoclaves. En l’absence de telles

installations, ils doivent être déposés dans une fosse d’enfouissement. Dans tous les cas, la

réglementation nationale devra être respectée là où elle s’avérerait plus stricte que les

recommandations générales décrites ci-dessus.

Page 256: GESTION DES RESSOURCES FINANCIERES ET ......Description de cours ou Justification La disponibilité de ressources financières adéquates peut être un pré-requis pour faire de nombreuses

256

CHAPITRE 19. L'INVENTAIRE PHYSIQUE DANS LES ETABLISSEMENTS DE

SOINS DE SANTE

19.1. Les inventaires

L’inventaire est le décompte périodique des quantités de marchandises stockées. Il permet de

garantir l’exactitude des chiffres sur les différents stocks. A la différence d’un décompte annuel

des quantités, l’inventaire peut être permanent ou tournant.

19.1.1. Principe de l’inventaire

o Déclenchement : l’inventaire peut être déclenché par une demande formelle du décompte

des articles suivant des listes fournies à des périodes définies, ou simplement après

constat d’une anomalie dans les stocks.

o Déroulement : comptage des quantités exactes disponibles ; analyse des écarts (écarts sur

le nombre de références et écarts de quantités) ; vérification et validation des nouvelles

valeurs ;

o Fin : mise à jour des quantités dans le logiciel de gestion des stocks. Ces mises à jour font

l’objet de mouvements d’entrée ou de sortie marchandise selon la nature de l’écart. La

régularisation de ces écritures est effectuée par le service financier et comptable, après

valorisation des stocks.

19.2. Méthodologie d’un inventaire physique

L'inventaire physique des stocks répond à la fois à un besoin stratégique et légal pour

l’entreprise. A des périodes bien planifiées, et obligatoirement à la clôture d’un exercice, chaque

entreprise est tenue d’effectuer un inventaire de ses stocks. Le but étant de s’assurer que ces

derniers reflètent les quantités et les valeurs fournies par le logiciel de gestion. Afin d’éviter la

charge de travail que provoque un inventaire annuel, le choix est très souvent porté sur un

système d’inventaire tournant qui lui, permet une vérification des stocks par lots ou par tranche,

avec une périodicité moins longue.

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257

Le décompte des quantités en stock porte sur l’ensemble des éléments constitutifs du

stock faisant partie du patrimoine de l'entreprise quel que soient leur nature ou leur état dans la

chaîne de fabrication :

o Les stocks de production (matières premières, en-cours de fabrication, produits semi-

ouvrés, produits finis) ;

o Les stocks hors production (pièces de rechange, consommables autres, emballages …);

o Les stocks externes placés chez les partenaires.

Pour des besoins spécifiques d’analyse, la loi de Pareto (20/80) et la méthode ABC incitent

souvent à une exécution partielle des inventaires sur une catégorie bien précise de stock.

Cependant, d’un point de vue légal, l’exécution d’un inventaire doit inclure tous les éléments du

stock, même ceux qui sont considérés comme non significatifs de par leur valeur minime,

projetée par les indicateurs de gestion des stocks.

19.2.1. Préparation de l’inventaire

La préparation d’un inventaire tournant ou annuel doit être faite sur la base d’une procédure

écrite. La procédure d'inventaire a pour but de recenser toutes les difficultés susceptibles d'être

rencontrées pendant l’exécution de l’inventaire et de prévoir pour chacune d’elles des solutions

immédiates et appropriées. Cette procédure doit entre autre expliquer :

o Buts de l’inventaire (régularisation totale des stocks, inventaire partiel pour optimisation

des coûts, contrôle de routine…) ;

o Le programme d’exécution de l’inventaire (date, horaires, périodicité). Pour un inventaire

tournant par exemple il faut définir la régularité des comptages (articles de classe A : 1

fois par trimestre, articles de classe B : 2 fois par an, articles de classe C : uniquement en

fin d’exercice …) ;

o Le plan du site de stockage avec un découpage dont chaque zone correspond à un nombre

de référence précis. C'est-à-dire calibré pour une équipe de comptage et pour un délai

fixé ;

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258

o Le nombre de personnes par équipe de comptage (il convient de mettre en place un

nombre de personnes suffisant pour réaliser l'inventaire dans les délais impartis pour une

zone) ;

o Le nombre de zones par équipe de comptage;

o Le formulaire utilisé pour le relevé des quantités. Le stock théorique ne doit en aucun cas

figurer sur ce document. Ce document doit présenter les articles par emplacement. En

effet, les inventaires par emplacement plus simple à mettre en œuvre sont généralement

préférés à d’autres procédés. Ils facilitent aussi la responsabilisation des acteurs par

zone ;

o Les règles de gestion des écarts ;

o Les règles de validation et de saisie des données

L'organisation des inventaires varie d’une entreprise à l’autre et reste influencée par la taille mais

aussi de la nature des stocks à inventorier. Toutefois, les règles suivantes doivent être examinées

afin d’assurer la fiabilité des relevés de comptage :

o Avoir des lieux de stockage clean. Ce qui demande une préparation avant le passage des

équipes de comptage. Il faut au préalable s’assurer que les articles sont bien rangés et

facilement identifiables par des étiquettes ou un marquage lisible et compris. En faisant

précéder les inventaires par une campagne 5S, on limite la tâche aux seuls articles

essentiels. En présence d’un entrepôt mixte, il faut bien sûr prévoir la séparation des

stocks faisant partie du patrimoine de l’entreprise et les stocks appartenant à des tiers.

o Faire une mise en forme appropriée du formulaire de comptage. Pour le cas

particulier d’un inventaire par emplacement, il est toujours préférable, même si ce dernier

est partiel (Classe A, B ou C), de faire figurer sur la feuille de relevé tous les articles d’un

emplacement donné. Ceci permettra de gérer à la fois les écarts de référence et les écarts

de quantité, sans qu’il y ait besoin de prendre des notes sur un second document. Si le

stock est tenu de façon informatisée, il est recommandé d’établir des listes par

emplacement et sur lesquels sont déjà indiquées les références des articles en stock et les

unités de comptage (car les erreurs découlant d'une imprécision à ce niveau peuvent être

très significatives). Il faut absolument omettre de cette liste les quantités théoriques.

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259

o Former les équipes. Pour des raisons de fiabilité, l'inventaire ne doit pas être réalisé par

les seules personnes ayant la charge du magasinage. il est utile de faire participer des

collaborateurs d'autres services, notamment, les comptables, les acheteurs, les vendeurs et

les techniciens de maintenance pour la connaissance qu’ils ont des articles.

o La procédure d’inventaire doit d'être communiquée et expliquée aux équipes, avec un

accent particulier porté sur la prise de note lors du comptage. Il faut préciser tous les

éléments à rapporter, notamment, ceux liés aux caractéristiques des articles (couleur,

unité stockée, poids, volume, emplacement, état physique …).

19.2.2. Exécution des inventaires et gestion des écarts

Durant toute la période couvrant le déroulement de l’inventaire, les exigences suivantes sont à

suivre :

o Suspension de toute activité de production durant l’inventaire des en-cours et des stocks

de produits semi ouvrés ;

o Arrêt de toutes les expéditions ou réceptions dans les magasins de produits finis et de

matières premières;

o Marquage des références comptées ou des emplacements visités. Cette action a pour but

d’éviter un double comptage des articles, et de faciliter l’identification de ceux qui

n’auraient pas été pris en compte durant l’opération d’inventaire ;

o Numérotation des fiches ou liste de comptage. Les feuilles de comptage ainsi numérotées

sont imprimées à l’unité (pas de photocopies) ;

o Répartition claire des listes par équipe. Il faut surtout éviter que des personnes d’une

même équipe ne se retrouvent en train de compter deux fois les mêmes pièces. D’autre

part, il est important de pouvoir identifier la personne qui a remplie une liste donnée;

o Recomptage des références ayant présenté des écarts significatifs avant validation des

quantités comptées.

Dans un processus d’amélioration de la gestion des stocks, il convient de rechercher les raisons

des écarts constatés, et de proposer des solutions adaptées pour éviter un renouvellement de la

situation.

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260

19.3. Les types d’inventaires physiques (Inventaire tournant, inventaire permanent et

inventaire annuel).

Afin d’assurer une bonne gestion des stocks et de garantir la fiabilité permanente des fiches

articles, il faut faire :

o Un bon référencement des articles ;

o Une bonne organisation des familles et sous-famille des articles ;

o Un adressage juste dans les zones de stockage ;

o Un tableau de bord de suivi des stocks,

o Un planning et une procédure d’inventaire.

L’inventaire est le décompte manuel des quantités de marchandises stockées. Le but principal de

ce décompte est de faire une comparaison entre le stock théorique (celui fourni par le logiciel) et

le stock physique, afin de desceller les différences de quantités ; les erreurs d’adressage ; les

stocks dormants … Les opérations d’inventaire sont généralement effectuées sous la supervision

du supply chain manager, du responsable de production ou du responsable de distribution. Les

magasiniers, associés à des personnes formées pour la circonstance accomplissent le décompte

physique des quantités. Le contrôle des écarts, la régularisation et la validation des données sont

faits par des contrôleurs de gestion (internes et/ou externes à l’entreprise). L’inventaire peut être

effectué sur la totalité des articles stockés, ou sur des catégories ou des classes

d’articles sélectionnées sur la base de critères propres à chaque gestionnaire. Selon la fréquence

de décompte, on distingue trois types d’inventaires : l’inventaire permanent, l’inventaire tournant

et enfin l’inventaire annuel.

19.3.1. L’inventaire permanent

L’inventaire permanent est le décompte des quantités disponibles en stock immédiatement après

chaque entrée marchandise et chaque sortie marchandise. C’est une méthode d’inventaire

adaptée particulièrement pour les stocks dont les quantités par référence sont petites et les unités

stockées faciles à dénombrer. Les logiciels qui offrent la possibilité d’effectuer de telles écritures

donnent lieu à deux opérations de saisie à chaque occasion :

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261

o Lors d’une entrée marchandise : saisie des quantités entrées et saisie du stock final

o Lors d’une sortie marchandise : saisie des quantités sorties et saisie du stock restant.

Des listes regroupant les écarts (écarts positifs et écarts négatifs) sont automatiquement générées.

Après vérification, les stocks sont régularisés. Il est ici bien entendu que les documents utilisés

pour les entrées marchandises (bon de réception) et ceux utilisés pour les sorties marchandises

(Listes de prélèvement, bon de sortie …) soient adaptés pour permettre l’enregistrement manuel

de ces écritures (une colonne pour les quantités reçues ou sorties et une colonne pour les stocks

disponibles après opération). L’inventaire permanent présente l’avantage d’assurer en

permanence des écritures justes. Chaque écart constaté est immédiatement corrigé. Son point

faible réside cependant sur sa lourdeur. En effet, lorsque le nombre de référence est élevé, où

simplement l’activité du magasin haute, la quantité de travail de saisie que cela représente est

énorme.

19.3.2. L’inventaire annuel

L’inventaire annuel est le comptage de toutes les quantités en stock et dans tous les magasins à la

fin de chaque exercice comptable. Il est réclamé par les contrôleurs financiers lors du calcul des

soldes de gestion. Au Cameroun, nombreuses entreprises l’exécutent au courant de chaque mois

de décembre. Compter les quantités de toutes les références enregistrées est un travail fastidieux,

qui nécessite une bonne organisation des équipes, une bonne préparation du personnel de

comptage et une célérité dans l’analyse des écarts. L’inventaire physique annuel s’entend parfois

sur plusieurs jours. Au delà de trois jours de comptage, la fatigue commence s’installer.

C’est sur ce point que réside la faiblesse d’un inventaire général annuel. Il nécessite le renfort

des équipes par des personnes parfois n’ayant aucune conscience des conséquences que peuvent

apporter les erreurs de comptage. Si ce personnel n’est pas suffisamment bien formé, assez

motivé, la fiabilité de l’inventaire devient incertaine et la proportion des anomalies à étudier

risque d’être élevée. L’inventaire annuel exige parfois l’arrêt des opérations durant toute la

période de comptage. C’est une situation coûteuse pour l’entreprise.

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262

19.3.3. L’inventaire tournant

L’inventaire tournant est le comptage périodique et planifié des stocks sur l’année. Dans la

pratique, il se révèle comme une meilleure alternative aux inventaires permanent et annuel. Avec

un inventaire tournant, des listes d’articles classés sont fournies à des périodes bien définies et le

décompte des quantités disponibles pour chacune des listes se fait plusieurs fois durant l’année.

Les inventaires tournant permettent particulièrement de :

o Alléger, voire supprimer la pratique d’un inventaire annuel (trop lourd, pénible et très

coûteux lorsque l’arrêt des opérations s’avère indispensable durant cette période) ;

o Eviter la rupture des stocks critiques. Ce sont des articles dont le manque engendre des

conséquences graves sur les opérations (arrêt de la production, goulets d’étranglement,

pertes des ventes, annulation de commandes…) ;

o Eviter de conserver trop longtemps les erreurs d’écritures.

Tout ceci sous-entend bien sûr que le décompte concerne en priorité les articles ayant subit soit

un mouvement d’entrée marchandise, soit un mouvement de sortie marchandise durant la

période. En règle générale, les articles faisant l’objet d’un inventaire tournant ne sont pas

sélectionnés de façon aléatoire. Plusieurs techniques peuvent être utilisées pour générer ces

listes. Les techniques décrites ci-dessous ne sont pas exclusives les unes des autres. Il est même

fréquent que l’on les combine dans le même magasin :

o La classification ABC . L’élément principal de cette classification est la valeur financière

du stock. Les inventaires tournants peuvent par exemple se concentrer sur articles de la

classe A, qui à eux seuls représentent environ 80% de la valeur totale du stock ;

o La sélection des stocks critiques de production. L’élément clé de sélection est

l’importance de chaque article dans la production ou les opérations. Dans ce cas, la valeur

financière de ces derniers est mise au second plan. Le but du comptage périodique de

cette catégorie d’articles est d’éviter à tout prix les ruptures de stock dont les

conséquences sur les opérations sont toujours graves ;

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263

o Le découpage des zones de stockage. L’ensemble des articles du magasin est compté au

moins deux fois en une année. L’inventaire se fait d’une zone de stockage à une autre

suivant un calendrier.

o La classification des familles d’articles. Là aussi, l’ensemble des articles du magasin est

compté au moins deux fois durant l’année. L’inventaire se fait d’une famille d’article à

une autre suivant un calendrier.

La périodicité de l'inventaire tournant est déterminée en fonction de l’importance des stocks

concernés et de la technique de découpage utilisée. Par exemple si l’on utilise la classification

ABC, les fréquences assignées peuvent être de 12 rotations/an pour les articles de la classe A, 6

rotations/an pour ceux de la classe B et 1 seule rotation pour la classe C. Les inventaires par

zones de stockage ou par famille d’articles suivront simplement un cycle de comptage régulier.

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264

CHAPITRE 20. LES MARCHES PUBLICS DE BIENS ET DES SERVICES

20.1. Introduction

Les marchés publics ont une importance économique considérable au plan tant national

qu'international, et représentent une part significative du PIB national. Sur le plan interne, la

passation de marchés publics de biens et de services par les organismes publics permet d'obtenir

les intrants indispensables qui permettent aux gouvernements d'assurer les services publics et de

remplir d'autres tâches. Les systèmes de marchés publics ont une incidence significative sur

l'efficience de l'utilisation des fonds publics et, plus généralement, sur la confiance du public

dans le gouvernement et la bonne gestion des affaires publiques. L'obtention d'une bonne

efficacité économique, l'accès du public à l'information relative aux marchés publics, et des

chances équitables pour les fournisseurs de concourir pour les marchés publics, sont autant de

conditions essentielles d'un régime de marchés publics performant.

Comme les marchés publics de biens et de services représentent une part importante du marché

d'un pays pour les fournisseurs étrangers, les marchés publics ont aussi un poids très important

dans les échanges internationaux, et ces marchés peuvent intéresser les fournisseurs étrangers au

même titre que les fournisseurs nationaux. À cet égard, les principes de transparence et de

concurrence équitable et efficace mentionnés plus haut gardent toute leur pertinence dans le

contexte international. Or, jusqu'à un passé récent, les marchés publics ont été en fait exclus de

l'application des principales règles commerciales multilatérales dans le cadre du GATT et de

l'OMC. Dans l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, négocié initialement en

1947, les marchés publics étaient expressément exclus de l'obligation fondamentale de traitement

national. Plus récemment, les marchés publics ont encore été exclus des principaux engagements

en matière d'accès aux marchés prévus dans l'Accord général sur le commerce des services. Au

fil du temps, les Membres du GATT et de l'OMC ont donc cherché des moyens de traiter la

question des marchés publics dans le système commercial multilatéral. Il en est résulté trois

domaines d'activité principaux:

(a) L'Accord plurilatéral sur les marchés publics (dit l'“AMP”);

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265

(b) des négociations sur les marchés publics dans le domaine des services en application de

l'article XIII:2 de l'AGCS; et

(c) les travaux sur la transparence des marchés publics dans le cadre du Groupe de travail

créé par la Conférence ministérielle de Singapour en 1996.

20.2. Principaux aspects des travaux sur les marchés publics à l'OMC

Les trois principaux domaines couverts par les travaux de l'OMC sur les marchés publics, bien

que complémentaires, présentent aussi des différences significatives. Chaque domaine d'activité

a ses caractéristiques propres, s'agissant par exemple du type de travail effectué, des principes

fondamentaux, du champ d'application et de la nature de la participation des Membres de l'OMC.

Le tableau ci après en donne le résumé:

Les trois principaux domaines couverts par les travaux sur

les marchés publics à l'OMC

Accord plurilatéral sur les

marchés publics

Accord général sur le

commerce des services

Groupe de travail de la

transparence des marchés

publics*

Type de travail Administration de l'Accord

de l'OMC existant

Négociations fondées sur

l'article XIII:2 de l'AGCS

Étude et élaboration des

éléments à inclure dans un

accord approprié

Principes

fondamentaux

Transparence et non

discrimination

Transparence et

éventuellement non

discrimination

Transparence seulement (les

préférences ne sont pas

affectées)

Champ de

travail

Marchandises et services, y

compris les services de

construction

Services uniquement Pratiques de passation des

marchés publics

Participation Plurilatérale

(tous les Membres de l'OMC

ne sont pas Parties)

Multilatérale

(tous les Membres de

l'OMC sont concernés)

Multilatérale

(tous les Membres de

l'OMC sont concernés)

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266

20.3. L'Accord plurilatéral sur les marchés publics

20.3.1. Aperçu du contexte de l'élaboration de l'AMP

Des initiatives visant à soumettre les marchés publics à des règles convenues au plan

international ont été antérieurement prises dans le cadre de l'OCDE. Cette question à été incluse

dans les négociations commerciales en cours du Tokyo Round en 1976. En conséquence, le

premier Accord relatif aux marchés publics a été signé en 1979 et est entré en vigueur en 1981.

Cet accord concernait seulement les entités du gouvernement central et les marchés de

marchandises. Il a été modifié en 1987 et cette version modifiée est entrée en vigueur en 1988.

Parallèlement au Cycle d'Uruguay, les Parties à l'Accord ont mené des négociations pour élargir

son champ d'application aux marchés passés par les gouvernements sous-centraux, d'autres

entreprises et aux secteurs des services et des services de construction. À la suite de ces

négociations, l'Accord sur les Marchés Publics (1994) (‘AMP’) a été signé à Marrakech le

15 avril 1994, en même temps que l'Accord instituant l'OMC.

L'AMP est entrée en vigueur le 1er janvier 1996. Selon les estimations, il a conduit à un

décuplement de la valeur des marchés publics soumis à la concurrence internationale

conformément à ses règles, par rapport à la valeur annuelle approximative des marchés publics

couverts par l'Accord du Tokyo Round entre 1990 et 1994, soit 30 milliards de dollars EU. La

valeur des marchés soumis à l'Accord a considérablement augmenté depuis, en raison de la

croissance économique, de l'inflation ainsi que de l'extension du champ d'application et du

nombre de Parties à l'Accord. En décembre 2011, une Décision sur les résultats de la

renégociation de l'Accord, qui durait depuis plus de dix ans, a été prise au niveau ministériel à

Genève. Cette décision politique a été confirmée, le 30 mars 2012, par l'adoption formelle de la

Décision sur les résultats des négociations au titre de l'article XXIV:7 de l'Accord sur les

marchés publics (GPA/113).

20.3.2. Nature et teneur de l'Accord

L'AMP est un accord plurilatéral aux termes de l'accord de l'OMC, ce qui veut dire que tous les

Membres de l'OMC ne sont pas liés par lui. Il comporte les éléments suivants:

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267

traitement national et non discrimination pour les fournisseurs des Parties à l'Accord pour

les marchés visés de marchandises, de services et de services de construction, spécifiés

dans les listes de chaque Partie et sous réserve des diverses exceptions et exclusions qui y

sont indiquées;

transparence et aspects procéduraux du processus de passation des marchés, en général,

dont l'objet est de faire en sorte que les marchés visés par l'Accord soient passés de façon

transparente, dans le respect des règles de la concurrence, et sans discrimination à l'égard

des marchandises, services ou fournisseurs des autres Parties;

transparence des informations relatives aux marchés publics;

modifications et rectifications apportées aux engagements des Parties sur les produits et

services visés;

l'existence de procédures d'examen internes des contestations émanant de fournisseurs et

la nature de ces procédures, que toutes les Parties à l'Accord doivent mettre en place;

l'application du Mémorandum d'accord de l'OMC sur le règlement des différends dans ce

domaine;

l'accession à l'Accord à d'autres membres de l'OMC; et

un “programme incorporé” en vue de l'amélioration de l'Accord, de l'élargissement de son

champ d'application et de l'élimination des mesures discriminatoires restantes par de

nouvelles négociations.

À l'heure actuelle, l'AMP est le principal instrument à l'OMC qui définisse un cadre pour la

conduite des échanges internationaux dans le domaine des marchés publics entre pays

participants. On peut considérer en outre qu'il sert des objectifs plus larges ayant trait à la bonne

gouvernance et à l'obtention d'une bonne efficacité économique dans les régimes de marchés

publics nationaux.

20.3.3. Parties à l'Accord et observateurs

À l'heure actuelle, 42 Membres de l'OMC sont visés par l'Accord sur les marchés publics. Ces

Membres sont les suivants: l'Arménie, le Canada; les Communautés européennes, y compris

leurs 27 États membres; les États-Unis; Hong Kong, Chine; l'Islande; Israël; le Japon; la Corée;

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268

le Liechtenstein; le Royaume des Pays-Bas en ce qui concerne Aruba; la Norvège; Singapour, la

Suisse et le Taipei chinois.

Vingt-deux autres Membres de l'OMC ont le statut d'observateur au titre de l'Accord. Ces

Membres sont les suivants: Albanie, Royaume d'Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Bahreïn,

Cameroun, Chili, Chine, Colombie, Croatie, Géorgie, Inde, Jordanie, Moldova, Mongolie,

Nouvelle-Zélande, Oman, Panama, République kirghize, Sri Lanka, Turquie et Ukraine. En

outre, quatre organisations intergouvernementales, à savoir le Fonds monétaire international

(FMI), le Centre du commerce international CNUCED/OMC, l'Organisation de coopération et de

développement économiques (OCDE) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le

développement (CNUCED) ont également le statut d'observateur auprès du Comité des marchés

publics de l'OMC, qui administre l'Accord.

20.3.4. Accession à l'Accord

L'accession à l'Accord sur les marchés publics est ouverte à tous les gouvernements Membres de

l'OMC (article XXIV). Le processus d'accession comporte des négociations sur les questions de

champ d'application (en particulier, sur l'“offre au titre de l'Appendice I” de la Partie accédante)

et la vérification de la compatibilité de la législation nationale de la Partie accédante avec les

normes et les prescriptions de l'AMP. À l'heure actuelle, neuf Membres de l'OMC ont entamé

leur processus d'accession à l'Accord sur les marchés publics: Albanie, Chine, Géorgie, Jordanie,

Moldova, Oman, Panama, République kirghize et Ukraine. En outre, six autres Membres de

l'OMC ont inscrit des dispositions concernant l'accession à l'Accord dans leurs protocoles

d'accession à l'OMC respectifs. Ces autres Membres sont l'Arabie saoudite, la Croatie, l'ex-

République yougoslave de Macédoine (ERYM), la Mongolie, le Monténégro et la Fédération de

Russie.

20.4. Négociations au titre de l'article XIII de l'AGCS

L'article XIII: de l'Accord général sur le commerce des services (AGCS) dispose que les marchés

publics de services ne sont assujettis ni à la clause de la nation la plus favorisée de l'AGCS

(article II) ni aux engagements spécifiques en matière d'accès aux marchés (article XVI) et de

traitement national (article XVII). Au titre de l'AGCS, les Membres de l'OMC ne sont donc pour

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269

le moment assujettis à aucune obligation concernant l'accès aux marchés ou le non

discrimination dans le domaine des marchés publics de services. Le paragraphe 2 de

l'article XIII de l'AGCS indique ensuite que des négociations multilatérales sur les marchés

publics de services auront lieu dans un délai de deux ans à compter de la date d'entrée en vigueur

de l'Accord.

Un Groupe de travail des règles de l'AGCS a été créé en mars 1995 par le Conseil du commerce

des services pour mener à bien, entre autres, le mandat de négociation figurant dans l'AGCS en

ce qui concerne les marchés publics de services. L'article XIII de l'AGCS ne précise pas de date

pour l'achèvement des négociations. Cependant, les Lignes directrices et procédures pour les

négociations sur le commerce des services, adoptées en mars 200, par le Conseil du commerce

des services réuni en Session extraordinaire, indiquent que les Membres viseront à mener à bien

les négociations dans les différents domaines de l'élaboration des règles, y compris ceux qui sont

prévus à l'article XIII, avant que les négociations du Cycle de Doha sur les engagements

spécifiques ne soient achevées.

Les Membres de l'OMC ont des avis divergents quant à la portée du mandat de négociation

énoncé à l'article XIII. D'aucuns estiment que les négociations prévues dans le cadre de ce

mandat peuvent englober l'accès aux marchés et la non discrimination ainsi que la transparence

et d'autres questions de procédure. D'autres ne partagent pas cette interprétation, estimant que

l'article XIII exclut le traitement NPF, l'accès aux marchés et le traitement national du champ de

négociations prescrites par le mandat. La Déclaration ministérielle adoptée par la Conférence

ministérielle de Hong Kong en décembre 2005 énonçait ce qui suit au sujet des travaux

concernant les marchés publics prévus dans l'AGCS: “Les Membres devraient engager des

discussions plus ciblées et, dans ce contexte, mettre davantage l'accent sur les propositions des

Membres, conformément à l'article XIII de l'AGCS”.

20.5. Groupe de travail de la transparence des marchés publics

À la Conférence ministérielle de Singapour de 1996, les Ministres ont décidé d'établir un groupe

de travail chargé d'effectuer une étude sur la transparence des pratiques de passation des marchés

publics, en tenant compte des politiques nationales et, sur la base de cette étude, d'élaborer des

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270

éléments à inclure dans un accord approprié. Le Groupe de travail de la transparence des

marchés publics établi pour accomplir ce mandat a commencé ses travaux en 1997 en examinant

les dispositions relatives à la transparence figurant dans les instruments internationaux existants

et les pratiques nationales. Il a ensuite élaboré et mené à bien une étude de 12 questions (‘les 12

points de la Liste récapitulative du Président’ se rapportant à un éventuel accord sur la

transparence des marchés publics, qui couvre les quatre domaines d'étude généraux suivants:

(i) la définition des marchés publics et la portée et le champ d'application d'un éventuel

accord;

(ii) les éléments de fond d'un éventuel accord sur la transparence des marchés publics, y

compris les différents aspects de l'accès aux informations générales et spécifiques sur les

marchés publics et les questions de procédure;

(iii) les mécanismes garantissant le respect de la mise en œuvre d'un éventuel accord; et

(iv) les questions concernant les pays en développement, y compris le rôle du traitement

spécial et différencié ainsi que l'assistance technique et le renforcement des capacités.

20.6. Coopération technique et traitement spécial et différencié

Dans l'AMP, un article distinct régit le traitement spécial et différencié pour les pays en

développement, l'assistance technique et le renforcement des capacités. Par exemple, les pays en

développement peuvent continuer d'utiliser des opérations de compensation spécifiquement

négociées dans leur procédure de passation des marchés après leur accession à l'Accord. Les

dispositions en matière de traitement spécial et différencié ont été clarifiées et sur certains points

élargies dans le texte provisoirement accepté de l'Accord, en vue de le rendre plus intéressant et

accessible pour les pays en développement et les pays les moins avancés.

Conformément à la Déclaration ministérielle de Doha, qui souligne la nécessité de “[tenir]

compte des priorités des participants en matière de développement, spécialement celles des pays

les moins avancés participants”, le Groupe de travail de la transparence des marchés publics a

étudié de manière approfondie les incidences sur le plan du développement d'un accord éventuel

dans ce domaine. Le mandat de Doha reconnaissait également qu'il fallait intensifier l'assistance

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271

technique et le renforcement des capacités et contenait un engagement de fournir cette assistance

à la fois pendant les négociations et après leur conclusion.

Le Secrétariat de l'OMC a un programme substantiel d'activités d'assistance technique (AT) dans

le domaine des marchés publics, dans le cadre de son plan global d'assistance technique. Ces

activités sont souvent menées en coopération avec d'autres organisations internationales, des

organismes régionaux, des organismes spécialisés de Membres de l'OMC et des établissements

universitaires. Ces activités s'inscrivent dans quatre grandes catégories: des ateliers régionaux, un

atelier axé sur l'AMP (qui se réunit généralement à Genève); le volet marchés publics des

programmes de coopération technique plus généraux de l'OMC comme les cours de politique

commerciale; et les séminaires nationaux sur les marchés publics sur demande des membres

intéressés de l'OMC.

Ces activités ont pour principaux objectif:

(i) de sensibiliser davantage les participants aux concepts et principes essentiels dans le

domaine des marchés publics;

(ii) de les familiariser avec les activités et les instruments pertinents de l'OMC, y compris

l'Accord sur les marchés publics; et

(iii) de faciliter l'élaboration des politiques et la prise de décisions dans ce domaine aux

niveaux national et régional.

Les ateliers régionaux couvrent, par cycles de deux ans, tous les pays en développement et toutes

les économies en transition. Ils traitent des marchés publics dans leurs rapports plus larges avec

le commerce, y compris les faits nouveaux dans les régions et au niveau national. Pendant le

cycle 2005/2006, des activités régionales ont été entreprises pour:

i) les pays arabes et du Moyen Orient;

ii) les pays de la région Asie Pacifique;

iii) les pays des Caraïbes;

iv) les pays d'Europe centrale et orientale et d'Asie centrale;

v) les pays anglophones d'Afrique;

vi) les pays francophones d'Afrique; et

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vii) les pays d'Amérique latine.

Ces ateliers traitent aussi bien de l'Accord sur les marchés publics que d'aspects plus généraux du

processus de passation des marchés. L'Atelier sur l'AMP a lieu chaque année à Genève à

l'intention des candidats à l'accession à l'Accord, de tous les observateurs et d'autres membres

intéressés de l'OMC. Il diffère des activités régionales en ce qu'il met particulièrement l'accent

sur l'AMP lui même et qu'il est adapté, en particulier, aux intérêts des Membres de l'OMC qui

sont en cours d'accession à l'Accord se sont engagés à demander, à terme, leur accession ou

souhaite autrement en apprendre plus sur l'AMP.

Des séminaires nationaux sur les marchés publics sont organisés par le Secrétariat à l'intention

des Membres de l'OMC individuellement, à leur demande. L'intérêt de ces séminaires est qu'ils

peuvent être adaptés aux besoins particuliers du Membre de l'OMC qui les demande et qu'ils

peuvent être ouverts à davantage de participants nationaux. Le programme d'assistance technique

du Secrétariat dans le domaine des marchés publics suppose une coopération importante avec

d'autres organisations internationales, organismes régionaux, organismes spécialisés des

Membres de l'OMC et établissements universitaires. Ces organisations et organismes ont été

notamment la Banque mondiale, la CNUDCI, l'OCDE, les gouvernements nationaux de plusieurs

Membres de l'OMC, les pays ayant le statut d'observateur à l'OMC dans les régions concernées,

et d'autres institutions.

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