Gestion Environnementale en Entreprise

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  • 7/24/2019 Gestion Environnementale en Entreprise

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    LA GESTION

    ENVIRONNEMENTALE

    EN ENTREPRISE

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    L A G E S T I O N

    E N V I R O N N E M E N T A L E

    E N E N T R E P R I S E

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    Direction du dveloppement des entreprises et des affaires

    Cet outil de gestion est une initiative conjointe de la Direction des quipements detransport et de lenvironnement et de la Direction du dveloppement desentreprises et des affaires du MDER.

    Chargs de projet :

    Normand Beauregard, m.ScConseiller en dveloppement industrielDirection des quipements de transport et de lenvironnement

    Jacques Plante, ing. MBAConseiller en gestionDirection du dveloppement des entreprises et des affaires

    Rdacteur : Dominique FerrandPrsidentEco+

    Publi par la Direction des communications : mars 2001Rdit par la Direction des relations avec les clientles : janvier 2003Actualis : juillet 2003Rimprim : fvrier 2002Numro de document : 1730

    Toute reproduction de ce document est autorise avec mention de la source

    Lemploi du genre masculin pour dsigner des personnes, des titres et des fonctions se fait sansdiscrimination et na pour but que de faciliter la lecture du texte.

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    A V A N T - P R O P O S

    Dans bien des entreprises industrielles, on constate qu travers le monde cohabitent

    entreprises vedettes de lcologie et pollueurs irrductibles. On entend dire : Pasbesoin de systmes de gestion environnementale ou de normes comme ISO 14001. Cene sont que des gadgets paperasse qui cotent trop cher . Dautres affirment que : Grer lenvironnement, cest payant . Dans les deux cas, on cite des exemples.

    Pour des dirigeants, surtout de PME, il y a l les ingrdients dune confusioncomprhensible, favorable au statu quo sous forme dune conformit, parfaite ouimparfaite, la rglementation environnementale. Or, le statu quo, sil peut semblerrassurant trs court terme, apparat de moins en moins comme une option viable. preuve, les exigences croissantes des grands donneurs dordres publics et privs, quiincluent des clauses environnementales dans les contrats de leurs fournisseurs et sous-

    traitants. Avec le temps, ces exigences ont un effet de domino sur dautres entreprises.

    Plus encore, les enjeux environnementaux ne disparatront pas.Lquation environnement sant publique ressources (renouvelables et nonrenouvelables) devra tre rsolue. Organismes internationaux, gouvernements etgrandes entreprises sy emploient des degrs divers dans le monde, sous lil attentifet parfois trs critique dorganisations dites non gouvernementales , de scientifiqueset de mdias.

    Dans un tel contexte, ce document prpar pour le ministre du Dveloppementconomique et rgional du Qubec vise fournir aux dirigeants de PME un instrument

    synthtique daide la dcision. Ses objectifs sont modestes : familiariser les lecteurs avec la gestion environnementale (GE) et les systmes de

    gestion environnementale (SGE);

    les aider matriser les options, la logique et lessentiel des aspects oprationnelsdune dmarche dimplantation dun SGE, assorti ou non dun certificat comme ISO14001, Gestion responsable.

    Ce quapporte ce document lentreprise, cest la valeur ajoute que reprsententles tapes de progression vers un SGE, du SGE lui-mme et, le cas chant, duncertificat denregistrement une norme volontaire. Comment peut-on intgrer cette

    progression des facteurs comme loptimisation des ressources de toutes lesressources les cots et bnfices environnementaux, la sant et la scurit, de mmeque la qualit? Les dirigeants qui sauront combiner ces paramtres et trouver lquilibrepropre leur entreprise auront ainsi amorc une contribution au dveloppementdurable.

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    T A B L E D E S M A T I R E S

    1. GESTION ENVIRONNEMENTALE ET CONFORMIT.....................................................5

    1.1 DE LA CONFORMIT LA GESTION ENVIRONNEMENTALE ...............................................51.2 VALEUR AJOUTE DE LA RGLEMENTATION..............................................................61.3 LES LIMITES DE CETTE VALEUR AJOUTE .....................................................................7

    2. MOTIFS DALLER PLUS LOIN.........................................................................................8

    2.1 LA DILIGENCE RAISONNABLE .......................................................................................82.2 DES COTS EN HAUSSE ..............................................................................................92.3 LES EXIGENCES DES DONNEURS DORDRES .................................................................9

    3. LES CHOIX POSSIBLES................................................................................................10

    3.1 DES FACTEURS DE DCISION ....................................................................................103.2 CINQ APPROCHES ....................................................................................................113.3 CHOISIR LOPTIMISATION DES RESSOURCES...............................................................11

    4. UN SGE POUR Y PARVENIR.........................................................................................12

    4.1 LES LMENTS DUN SGE ........................................................................................124.2 LOBTENTION DUN CERTIFICAT..................................................................................14

    5. LES SGE EN PRATIQUE................................................................................................16

    5.1 UN MODLE LCOCIRCUIT .......................................................................................165.2 UNE NORME ISO 14001 .....................................................................................18

    6. SGE : ASPECTS STRATGIQUES................................................................................206.1 LIMPLANTATION DUN SGE.......................................................................................206.2 LIMPLANTATION DUN SGE EN VUE DUNE HOMOLOGATION ........................................216.3 IMPLANTATION: DURE ET BUDGET...........................................................................216.4 LES EFFETS DE LEVIER .............................................................................................23

    7. SGE : ASPECTS OPRATIONNELS .............................................................................23

    7.1 SIMPLIFIER LAPPROCHE: UN OUTIL ..........................................................................237.2 O REGARDER?.......................................................................................................267.3 QUELQUES PIGES OPRATIONNELS .........................................................................267.4 QUELQUES PIGES ORGANISATIONNELS ....................................................................27

    8. EN RSUM...................................................................................................................27

    CONCLUSION..........................................................................................................................28

    BIBLIOGRAPHIE .....................................................................................................................30

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    1 . G E S T I O N E N V I R O N N E M E N T A L E E T C O N F O R M I T

    1.1 De la conformit la gestion environnementale

    Toute entreprise active au Qubec est assujettie des lois et rglements qui

    traitent spcifiquement denvironnement, comme la Loi canadienne deprotection de lenvironnement(LCPE) ou la Loi qubcoise sur la qualit delenvironnement (LQE). Dautres instruments lgislatifs traitent indirectementdenvironnement, par exemple la Loi sur les produits ptroliers. En tout, unequarantaine de lois fdrales et autant de rglements, ainsi quune quinzainede lois provinciales assorties dune quarantaine de rglements encadrent lesatteintes lenvironnement. Sy ajoutent, bien entendu, les rglementsmunicipaux1.

    Pour faciliter la comprhension de cet ensemble de mesures lgislatives,Me Robert Daigneault, spcialiste du droit de lenvironnement, les regroupe

    comme suit :

    les lois environnementales proprement dites (LCPE, LQE);

    les lois relatives aux ressources (pches, mines, etc.);

    les lois relatives la scurit (matires dangereuses, urgences, etc.);

    les lois de zonage;

    les lois sectorielles (sur lagriculture, par exemple);

    les rglements municipaux.

    On pourrait donc croire que ces mesures suffisent protgerlenvironnement. Toutefois, ce serait faire abstraction de nombreux facteurs.Par exemple, le degr de lapplication et des contrles aussi bien que lasvrit des sanctions. Ou encore le fait quil soit impossible que larglementation puisse un jour sappliquer tout ce qui concernelenvironnement ou la sant publique et toutes les substances qui lesaffectent2.

    1 Ces chiffres peuvent paratre levs, mais il faut souligner quen rponse la pollution persistante

    ainsi quaux accidents et aux catastrophes, on assiste depuis la fin des annes soixante et dans denombreux pays une croissance des interventions lgislatives. Le Canada et le Qubec ny ont paschapp.

    2 Des 100 000 substances inventes par ltre humain, environ un cinquime a des impacts connussur la sant et lcologie (). Quand bien mme la moiti ou les trois quarts des autres seraientinoffensifs, la tche est immense et la valse des bannissements et des substitutions commence peine. D. Ferrand, Piloter lenvironnement dans lentreprise(Ordre des ingnieurs du Qubec, 2000,p. 279).

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    En pratique, pour tre conforme, une entreprise peut devoir greradquatement :

    des dchets (lgalement au Qubec des matires rsiduelles);

    des matires dangereuses;

    des substances polluantes (voir linventaire national des rejets polluantsou INRP);

    des produits ptroliers, des rservoirs, etc.

    Une entreprise doit aussi grer des activits et des biens dont on connatlincidence environnementale directe ou indirecte, quelle que soit la porte dela lgislation. Il sagit dactivits et de biens tels que :

    lhygine industrielle et la scurit du travail;

    les transports; lnergie;

    leau;

    les actifs immobiliers (sites et btiments).

    Cest dire qu des degrs divers, toute entreprise fait dj de la gestionenvironnementale. Mais il est frquent quelle ne le fasse que de faonfragmentaire, au cas par cas, non pas pour prendre en compte les aspectsenvironnementaux de ses activits et leur impact, mais parce quelle doit seconformer la rglementation. Cela lui procure nanmoins certaines formes

    de valeur ajoute, aises identifier mais plus difficiles chiffrer.

    1.2 Valeur ajoute de la rglementation

    On peut ici parler de deux types de valeur ajoute. Lune est associe laperformance environnementale, lautre aux cots, vits ou rduits.

    Performance environnementale

    Des lois comme la LCPE ou la LQE visent la prennit des milieux et desressources. Pour y parvenir, la premire est centre sur les substances

    toxiques et leurs effets sur lenvironnement, la seconde sur lenvironnementtel que cette loi le dfinit, et sur la protection de celui-ci. Par le fait mme, uneentreprise conforme rduit le niveau de risque environnemental auquel elleserait expose. Et la conformit, correspond une certaine performanceenvironnementale. Celle-ci a une valeur ajoute.

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    Par exemple, une entreprise exportatrice assujettie une lgislation svredans sa province ou son pays dorigine pourra constater quelle dispose dunavantage comptitif par rapport des concurrents provenant de rgionsmoins svres3. La valeur ajoute de la conformit la rglementation peutainsi se concrtiser la fois par un bnfice dimage (rduction des atteintes

    lenvironnement) et un avantage concurrentiel.Lindustrie canadienne du papier a ainsi bnfici dune valeur ajoute de cetype, mme si lon en soustrait ce quil en cote pour se conformer la loi.

    Cots vits ou rduits

    Lautre type de valeur ajoute est celui de lvitement de cots, associs auxaccidents, aux catastrophes, aux amendes et aux poursuites ventuels. Eneffet, lorsquelles se produisent, ces ventualits , au sens comptable duterme, ont un cot : celui des amendes, des frais judiciaires et bien entendu

    celui de rparations des atteintes lenvironnement. Leur inscription auxtats financiers, ne serait-ce que comme provision, peut ainsi conduire desdifficults de financement. Inversement, la valeur ajoute de la conformitpeut se traduire en rductions de cots : par exemple, des primesdassurance peuvent tre moindres si lon fournit un rapport indpendantdaudit de conformit. Enfin, cette dernire peut influer positivement sur la juste valeur marchande lors de transactions : cession dactifs, vente delentreprise, fusions ou acquisitions, etc.

    1.3 Les limites de cette valeur ajoute

    Si lon peut associer la conformit un certain niveau de gestion environne-mentale, celle-ci reste dans les limites de ce quencadre la rglementation. Lecas chant, on traite les problmes environnementaux non rglementslorsquils se prsentent. Une question se pose alors. Quel serait lavantagedaller au-del de la rglementation et de passer dune gestionenvironnementale au cas par cas limplantation dun SGE4? Dans le monde,depuis une trentaine dannes, un nombre croissant dentreprises considrentquen gestion environnementale, la conformit est ncessaire maisinsuffisante. Elles ont donc dcid daller plus loin.

    3

    Lhypothse inverse ne semble pas fonde : Dans lensemble et en dpit des craintes exprimes,aucun lment ne permet dtablir de faon convaincante que les rglementations environnementalesproduisent des effets ngatifs sur les performances conomiques. Sy ajoute le fait que les valuationsne tiennent pas compte des avantages confrs par les politiques et les rglementationsenvironnementales (OCDE, 1997). De mme, il y a peu dindices qui tayent la conclusion selonlaquelle des relocalisations industrielles vers des paradis de la pollution constituent un problme degrande envergure (OCDE, 1996).

    4 Il va de soi que lexpression aller au-del de la rglementation nest pas ici synonyme dinfraction,bien au contraire.

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    2 . M O T I F S D A L L E R P L U S L O I N

    2.1 La diligence raisonnable

    Sondages, enqutes et recherches en Occident pointent tous au-del de laseule conformit. La responsabilit des actionnaires et la possibilit de fairepreuve de diligence raisonnable sont les premiers motifs cits pourimplanter des systmes de gestion environnementale. Autrement dit, en casdinfraction, dincident ou daccident, on tient dmontrer que lentreprise afait tout ce qui tait raisonnablement en son pouvoir pour que linfraction nesoit pas commise ou que lvnement nait pas lieu.

    La notion de diligence raisonnable, lorsque lon doit la mettre lpreuve desfaits, devient en quelque sorte le test de la nature et de la porte du rle desadministrateurs, de la haute direction et de tout le personnel. Ce point a t

    clairement illustr par divers jugements, dont larrt Bata en 1992, arrt donton trouvera un rsum en annexe.

    Que les entreprises considrent leur responsabilit comme le facteur le plusimportant ne doit cependant pas laisser croire que cest lunique motif quellesaient de pratiquer la gestion environnementale. Entrent en jeu, dautreslments qui relvent aussi bien de la gestion que de la finance ou desressources humaines, comme lillustre le tableau 1.

    TABLEAU 1

    Gestion environnementale : les motifs des entreprises

    La rglementation et la diligence raisonnable 89,0 % Loptimisation des ressources 76, 6 % Les employs 71, 4 % La rduction des cots 71, 4 % Les actionnaires 68, 9 % Les assureurs 65, 5 % La collectivit 65, 4 %

    Les prteurs et les investisseurs 55, 2 % Les syndicats, les groupes cologistes et les mdias 43, 5 %

    Source : Comit sectoriel de main-duvre de lenvironnement, Gestion environnementaledes entreprises au Qubec, engagement et pratiques (1999)

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    2.2 Des cots en hausse

    Trois types de cots sont en jeu, celui des matires premires, celui dutraitement des rsidus et les cots associs au risque. Des hausses de cotsassocies directement ou indirectement aux enjeux environnementaux de la

    socit civile donnent en outre des raisons dagir. La distribution et letraitement des eaux, lnergie et notamment lnergie fossile, ainsi que lagestion des dchets en sont quelques exemples. Les cots des matiresauxiliaires (solvants, adjuvants, etc.) connaissent eux aussi des hausses, toutcomme les primes dassurance.

    Ces raisons dagir sont dautant plus pertinentes quune des proccupationsmajeures des dirigeants de PME est le contrle de leurs cots et de leurtrsorerie.

    2.3 Les exigences des donneurs dordres

    Au Qubec, les grandes entreprises de certains secteurs sont celles dontlengagement environnemental est le plus lev5. Elles vont au-del de larglementation et visent matriser et rduire, voire mme prvenir limpactde toutes leurs activits, rglementes ou pas. Elles se sont donc dotes, cette fin, dune politique, de normes et de procdures internes. En outre, unepartie de ces entreprises disposent dun service de gestionenvironnementale. Le tableau ci-dessous prcise, pour chaque secteur, laproportion dentreprises qui sont ainsi engages en gestionenvironnementale.

    TABLEAU 2Engagement environnemental

    Secteurs les plus engags et proportion du nombre dentreprises

    Secteur primaire Mtallurgie, mines et mtaux Papier et produits forestiers Agroalimentaire Chimie, ptrochimie et plasturgie Produits pharmaceutiques

    72,4 % 75,0 % 66,7 % 65,2 % 59,9 % 58,8 %

    Note: Entreprises de 100 employs et plus Source : CSMOE (1999)

    5 100 employs et plus ( Source : CSMOE ). Lenqute rvle aussi que plus de 60 % des entreprises

    de proprit europenne ou amricaine, actives au Qubec, ont un niveau dengagement lev etquinversement, la mme proportion dentreprises de proprit canadienne a un engagement faible.Ces dernires sont aussi les plus nombreuses en chiffres absolus.

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    On pourrait ajouter cette liste dautres secteurs, comme lestlcommunications ou les transports, dont une partie des grandesentreprises intgrent lenvironnement la gestion, en gnral sous la formedun SGE.

    Or, lengagement de ces donneurs dordres a invitablement incit leursfournisseurs et sous-traitants prendre des mesures semblables. Cesderniers sont gnralement prvenus par leur client qu partir dunechance donne, les critres de slection des sous-traitants ainsi que lescontrats des fournisseurs incluront lengagement et les pratiquesenvironnementaux. Ces donneurs dordres lancent donc un signal clair quidonne, lui aussi, de solides raisons dagir. La conformit rglementaire est,en effet, une de leurs exigences majeures, mais ils vont plus loin. Parexemple, le niveau de risque environnemental auquel est expos unfournisseur potentiel est un critre de qualification frquent. Et, une fois lecontrat attribu, le donneur dordres peut aussi effectuer des vrifications

    priodiques.Face aux changements quintroduisent les donneurs dordres, ainsi quau faitque ce phnomne est en croissance au Qubec, comme dans le reste duCanada et travers le monde, quelles sont les options des dirigeants dePME?

    3 . L E S C H O I X P O S S I B L E S

    3.1 Des facteurs de dcision

    Mme si les dirigeants de PME sont conscients des enjeuxenvironnementaux comme bien des sondages le confirment, plusieursfacteurs, spars ou combins, peuvent freiner leur volont dagir. Parexemple :

    un manque de ressources humaines;

    les contraintes de livraison de commandes et la production en courtessries;

    la gestion flux tendu (lejust in time) et ses exigences;

    la fragilit financire; la mconnaissance de ce quest la gestion environnementale, un SGE ou

    encore une norme volontaire, comme ISO 14001 ou Gestion responsable.

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    3.2 Cinq approches

    Pour rsumer, on constate que cinq types dapproches peuvent prvaloir :

    lattentisme; le minimum requis; limplantation immdiate dun SGE plus ou moins bien intgr

    lentreprise; limplantation dun SGE sans certification; limplantation dun SGE en vue dune homologation comme outil de

    marketing.

    Dans les deux premiers cas, les facteurs dinaction sont renforcs par lamconnaissance des contraintes et des changements, rels au demeurant,quimpose un effort de gestion environnementale. Do une propension ensurvaluer les cots et den sous-valuer les bnfices et la valeur ajoute,sous tous leurs aspects (financier, technique, humain, organisationnel,administratif, etc.). Et, mme dans le troisime cas, la mconnaissanceconforte une croyance errone : celle quun SGE peut simplanter en deuxtemps, trois mouvements, pour parer au plus press.

    Or, la question nest pas de savoir quelle est, parmi les cinq approchespossibles, la plus pertinente. Il sagit bien davantage danalyser la situation delentreprise partir de critres environnementaux certes, mais aussioprationnels, techniques et financiers; une analyse qui inclura, par exemple,le risque et laquelle pourront prendre part diverses parties intresses(employs, clients, fournisseurs, riverains, autorits, mdias, etc.).

    3.3 Choisir loptimisation des ressources

    Ce choix demande quelques prcisions pralables :

    priori, un impact environnemental peut tre rvlateur dune perte, degaspillage ou dune utilisation impropre dune ou de plusieurs ressources;

    le terme de ressources doit tre compris au sens le plus large :cologiques (ressources renouvelables et non renouvelables), financires,techniques, organisationnelles et humaines.

    Loptimisation des ressources est un choix stratgique qui ne demande pas

    de faire table rase et de rinventer procds, processus et activits du jour aulendemain.

    Cest, au contraire, une approche graduelle, qui consiste implanter desmesures de gestion environnementale par modules ou par projets, enidentifiant dans chaque cas les meilleurs effets de levier pour faire progresserlentreprise son propre rythme.

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    Enfin, loptimisation des ressources exige de mobiliser lintelligence delentreprise pour tablir des liens entre, dune part, des impacts et, dautrepart, des activits qui en sont la source ou y contribuent dans leur formeactuelle.

    Exemple d'un atelier de peinture

    L'analyse des impacts d'un atelier de peinture peut conduire :

    une rduction des dchets (emballages et contenants, chiffons souills,etc.);

    une rduction du nombre et du volume de produits utiliss, et dessubstitutions de produits (solvants, adjuvants et autres produitschimiques);

    une rduction des cots de mise en dcharge (enfouissement); des investissements destins modifier un procd (circulation d'eau

    ou d'autres liquides en circuit ferm) ou rorganiser des postes detravail (gains de temps et minimisation des pertes ou des rebuts);

    une rduction des cots de production (achats en vrac) ou la gnrationde revenus de recyclage (mtal, plastique, papier et carton).

    Dans cette perspective, un systme de gestion environnementale est un outildoptimisation des ressources autant que des processus, outil qui peutsavrer prcieux.

    4 . U N S G E P O U R Y P A R V E N I R

    4.1 Les lments dun SGE

    Un SGE se compose des lments suivants :

    une politique;

    une structure dimplantation et de soutien;

    des responsabilits;

    des programmes (ou des projets); des procdures et des instructions de travail;

    des ressources (humaines, financires, techniques, etc.).

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    Cest un outil de protection de lenvironnement, certes, mais mme en cesens il doit aussi tre un outil de gestion efficace, intgr au systme degestion gnrale de lentreprise. Il doit permettre de progresser la mesuredes besoins de lentreprise, partir de ce que lon fait dj et vers desobjectifs que lon voudra ou devra atteindre : la mise conformit, le respect

    des exigences dun client, la rduction ou la prvention de certains impacts,etc. Le schma ci-dessous donne un aperu des diffrentes options deprogression.

    Schma 1Options de progression de la gestion environnementale

    CO+, Tous droits rservs, 1999. Reproduit avec autorisation par le ministre de lIndustrieet du Commerce du Qubec. Toute autre reproduction ou diffusion interdites.

    Un SGE nest pas un carcan. Pour qui veut sen donner la peine, il fournit lesmoyens daller au-del de la conformit6. On pourrait dailleurs qualifier laconformit doption de base prcdant un SGE. Comme lillustre leschma de la page prcdente, un systme de gestion environnementaleinclut lui-mme plusieurs stades de progression, allant de la rduction desimpacts la gestion cologique, stade trs avanc de gestionenvironnementale. Ce dernier stade suppose une intgration quasi totale,pour ne pas dire idale, de lenvironnement la gestion : impacts rduits auminimum possible, gestion cologique des produits, cologie industrielle et dmatrialisation de la production, etc.

    6 Dans deux cas, un SGE peut cependant devenir un carcan. Cela se produit si on lenlise dans des

    programmes et procdures trop nombreux et trop dtaills et aussi lorsquon laisse le SGE sedvelopper isolment, sans lintgrer la gestion gnrale de lentreprise.

    Option 1

    Gestionfragmentaireau cas parcas(conformit

    seule

    Option 2

    SGERduction et gestion des

    impacts(hors rglementation)

    Optimisation des ressourceset prvention de la pollution

    Gestion cologique

    Option 3

    ObtentiondunCertificat(ISO, GR,etc.)

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    Pour linstant, ce que lon constate en pratique, cest que les SGE bienimplants combinent gnralement les deux premiers stades deprogression (rduction et gestion des impacts pour certaines activits,prvention de la pollution pour dautres) et, dans certains cas, une partie dutroisime stade (gestion cologique des produits ou de certains dentre eux).

    La troisime option, lobtention dun certificat, doit tre traite sparment, savaleur ajoute tant diffrente, mais complmentaire de celle dun SGE.

    4.2 Lobtention dun certificat

    Normes volontaires et certificats

    Tout dabord, quelques mots sur les normes volontaires et leurs certificats. Enenvironnement, ils sont plus nombreux que lon pourrait le croire : ISO 14001,Gestion responsable, coAudit en Europe, normes nationales dans divers

    pays, normes sectorielles (Z 809 dans le secteur forestier canadien

    7

    ), etc. Undomaine voisin, lhygine industrielle et la sant et scurit du travail, comptelui aussi ses modles de gestion, ses normes volontaires et ses certificats.Cest le cas, par exemple, du programme de lAssociation amricaine delhygine industrielle ou de celui de lInternational Loss Control Institute(Systme international dvaluation de la scurit ou SIES). Il va de soi queces normes incluent des dimensions environnementales, du fait de leurnature. Cest dire que les choix sont nombreux.

    Il nen demeure pas moins quen environnement, les deux normes volontairesles plus rpandues sont ISO 140018 et Gestion responsable, cette dernire

    essentiellement limite lindustrie chimique.Gestion Responsable est rpandue dans lindustrie chimique denviron 150pays. Hors de cette industrie, dautres entreprises peuvent choisir ce certificatpour deux raisons : les produits chimiques que leurs procds les conduisent utiliser, et la prise en compte des parties intresses, particulirement lesriverains et la collectivit. Cest par exemple ce qua fait lusine de Domtar,fabricant de papiers et de cartons, Windsor.

    7 Ce secteur, lui seul et en environnement, compte au moins 13 autres normes volontaires dans le

    monde.8 Environ 15 000 sites avaient un certificat ISO 14001 au dbut de lanne 2001, dont 400 au Canada et

    une centaine au Qubec.

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    Valeur ajoute dun certificat

    Pour une entreprise ou un secteur donn, la question de la pertinence dunenorme et de son certificat par rapport dautres est la fois trop complexe ettrop spcifique pour tre traite ici. Cest donc sur lexprience dISO 14001

    que sappuient les observations rsumes au tableau 3. De plus, ellespeuvent gnralement sappliquer dautres normes.

    Lobtention dun certificat permet dabord de bnficier non seulement de lacrdibilit de celui-ci, mais aussi de sa reconnaissance internationale. Quantau maintien du certificat, il contribue directement la prennit du SGE. Onobtient en effet des valuations priodiques, compter de laudit decertification, puis des audits internes et des audits de renouvellement, tousles trois ans, ainsi que, le cas chant, des audits partiels de maintien9. Ondispose donc rgulirement dindicateurs utiles en cas de roulement depersonnel ou de relchement de lintrt pour lenvironnement et le SGE.

    Par ailleurs, un certificat contribue des amliorations dordreorganisationnel : un vocabulaire plus homogne, une documentation pluscohrente et, partir de l, une coordination plus facile entre les units.

    Cest notamment vis--vis des donneurs dordres que la valeur ajoute est laplus forte, surtout lorsque ces derniers ont le mme certificat. Lesvrifications pralables la slection sont, en effet, plus sommaires, etlobtention des contrats plus rapide. De mme, et de plus en plus, un certificatpeut faciliter les ngociations et les conditions dobtention de financement oudassurance auprs dinstitutions financires.

    Enfin, si ncessaire, leffort de documentation des activits requis par ISO14001 (ou Gestion responsable) peut aider dmontrer que lon a faitdiligence raisonnable ou que lon na pas t ngligent.

    9 Ceux-ci sont une option.

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    TABLEAU 3

    Rsum de la valeur ajoute dun certificat

    Crdibilit Prennit du SGE (audits internes et externes priodiques) Reconnaissance internationale Clients industriels plus favorables (accrditation contrats) Accs plus facile au financement et lassurance Vocabulaire homogne Coordination et contrle plus faciles Documentation plus cohrente Le cas chant, diligence raisonnable plus facile dmontrer

    5 . L E S S G E E N P R A T I Q U E

    5.1 Un modle lcoCircuit

    Un SGE comporte gnralement cinq tapes :

    lengagement, qui se concrtise par la politique environnementale delentreprise;

    la planification, qui sachve par lvaluation des besoins de formation etde communication;

    la mise en uvre;

    lvaluation (incluant la mesure de la performance);

    la rvaluation de lefficacit du systme et de la performance.

    LcoCircuit (schma No 2), donne un aperu, dabord des tapesstratgiques, reprsentes par les cadres noirs et les flches, puis desaspects oprationnels les plus importants pour limplantation dun SGE, dansles encadrs gris, la droite du schma.

    Pour une entreprise qui voudrait implanter un SGE, lcoCircuit est le filconducteur de la dmarche prsente dans le livre Piloter lenvironnementdans lentrepriseduquel il est extrait.

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    Schma 2 LcoCircuit

    Source : Dominique Ferrand, Piloter lenvironnement dans lentreprise, p. 21(Ordre des ingnieurs du Qubec, 2000) Reproduit par le ministre de lIndustrie et duCommerce du Qubec avec autorisation. Toute autre reproduction et diffusion interdites.

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    5.2 Une norme ISO 14001

    La norme et le certificat

    ISO 14001 est une norme internationale pour laquelle lengagement est

    volontaire. Ce nest donc pas un texte lgal ou rglementaire. Par contre, lesengagements que la norme requiert devront tre respects pour que lecertificat puisse tre accord, puis renouvel. Cest un document succinct.Les spcifications, autrement dit les articles de la norme, sont prsents enhuit pages, sur deux colonnes.

    Larchitecture dISO 14001 repose sur six piliers, chacun deux correspondant une srie dexigences de la norme. Ces piliers sont dcrits ci-dessous,avec, entre parenthses, un rsum du minimum des engagements.

    Politique environnementale (prvention de la pollution, conformit

    rglementaire et amlioration continue). Planification (aspects et impacts, exigences lgales, objectifs et cibles, et

    programmes).

    Mise en uvre et fonctionnement (structure et responsabilits,documentation et matrise documentaire, matrise oprationnelle,formation, communication et situations durgence).

    Contrle et action corrective (surveillance et mesurage des activits quisont des sources dimpacts, talonnage des quipements, suivi de laconformit rglementaire, valuation des rsultats et audits internes, etcorrection des carts).

    Revue de direction (rvision du systme et modifications ventuelles).

    Amlioration continue.

    Utilisation dISO 14001

    Une entreprise qui vise la certification peut utiliser les lignes directrices etles spcifications de la norme ISO 14001 comme rfrence pourlimplantation de son SGE.

    Elle pourrait aussi implanter un SGE suivant un autre modle, (lcoCircuit

    en est un) ou avoir implant une autre norme, comme Gestionresponsable, et procder aux amnagements ncessaires afin dentamerles dmarches de certification ISO 14001.

    Enfin, elle pourrait aussi utiliser les lignes directrices et les spcificationsdISO 14001 pour implanter son SGE sans rechercher de certificat.

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    Ainsi, on comprend mieux pourquoi et en quoi le certificat est une optionspare de limplantation du SGE. Il faut toutefois tre conscient quuncertificat dune norme volontaire, quelle quelle soit, natteste :

    ni de la conformit rglementaire de lentreprise;

    ni de sa performance environnementale.

    Le certificat dune norme volontaire, quelle quelle soit, natteste que dunfait, et dun seul : lexistence dun systme conforme aux exigences de lanorme.

    Laudit de certification ou denregistrement

    Laudit de certification peut tre dfini comme un processus de vrificationexterne, systmatique et document, permettant dobtenir et dvaluer, dunemanire objective, des preuves tablissant que le SGE est conforme aux

    spcifications de la norme. Les auditeurs disposent cette fin de listes depointage, elles aussi normalises. Malgr tout, le point le plus dlicat de toutelopration reste linterprtation des articles de la norme que lon applique10.

    Avantages et inconvnients de la norme ISO 14001

    La souplesse dISO 14001 et sa brivet, quelques pages, en font une normeapplicable partout, ce qui explique sa progression rapide : de 3 000 4 000sites certifis par an travers le monde, croissance quISO 9000 na jamaisconnue dans les premires annes.

    Par contre, cause de son caractre trop gnral, la documentation dISO14001 ou dautres documents de cette srie ne semble pas toujourssuffisante pour implanter un SGE efficace. On trouvera donc en annexe desrfrences complmentaires traitant autant de la norme que de diversesautres dimensions de la gestion environnementale.

    ISO 14001 et la srie ISO 9000

    Il va sans dire quune entreprise dtenant dj un certificat de la srie ISO9000 dispose dun avantage certain. Lannexe B dISO 14001 prcisedailleurs les correspondances entre les deux normes, dont larchitecture est

    similaire.

    10 cet gard, lentreprise se doit de procder des vrifications pralables auprs dentreprises dj

    certifies, dassociations industrielles, de consultants spcialiss et de registraires. Cest ce dernierqui, parmi les membres de son quipe, dsigne les auditeurs.

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    Il est possible dimplanter simultanment les systmes de qualit etdenvironnement. Cest une pratique assez frquente, tant dans de grandesentreprises que dans des PME. Dans ces cas, on a recours des auditscombins. Mentionnons aussi quune version rvise dISO 9000 existe souslappellation ISO 9000 2000, laquelle se combine encore plus facilement

    ISO 14001. Mais il nexiste pas encore de norme englobant trois dimensionspourtant trs complmentaires : lenvironnement, la sant et scurit ainsique la qualit.

    Cest donc l aussi lentreprise quil revient de procder cette intgrationsouvent profitable, parfois ncessaire. Et cest encore lentreprise quilrevient dadapter le SGE ses propres spcificits et surtout de ne pas fairelinverse.

    6 . S G E : A S P E C T S S T R A T G I Q U E S

    6.1 Limplantation dun SGE

    Limplantation dun SGE demande un temps de rflexion et un reculpralables pour valuer la nature exacte et la porte de leffort ncessaire.Cette dmarche peut ainsi aboutir une stratgie dimplantation en quatrephases.

    Une phase organisationnelle (dsignation de lquipe et des collaborationsncessaires, dfinition des modalits gnrales de lengagement et de lapolitique, et plan daction avec calendrier prliminaire).

    Une phase danalyse oprationnelle (identification et hirarchisation desimpacts, identification des meilleurs effets de levier pour lancerlimplantation du SGE, analyse de cots et bnfices, et budgtisation).

    Une phase de ciblage et de rodage (choix de quelques projets significatifspour btir partir de l, et amnagement et mise jour du plan daction etdes budgets).

    Une phase de responsabilisation, de formation et de suivi (mobilisation dupersonnel, suivi et communication des premiers rsultas, des correctifs,etc.).

    Certaines parties de ces phases peuvent tre excutes en mme temps.

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    6.2 Limplantation dun SGE en vue dune homologation

    La dmarche est similaire, mais lobtention dun certificat y ajoute un objectif,une chance et des cots. Ces ajouts portent notamment sur :

    l'analyse des articles de la norme pour sassurer que lon sera conforme ses exigences. Par exemple, des auditeurs internes devront tre identifiset forms, et un premier audit effectu11;

    la recherche et la slection dun registraire ainsi que la prcision desservices offerts et ceux qui sont exclus, comme le conseil en gestion; lesngociations des modalits dobtention du certificat (interprtation de lanorme selon les spcificits de lentreprise, chances, nombredauditeurs requis, etc.), et enfin la ngociation du contrat et deshonoraires du registraire retenu.

    La dcision dobtenir un certificat ne devrait normalement pas conduire une

    modification profonde de la stratgie dimplantation du SGE, mais plutt desamnagements mineurs.

    En effet, cest le SGE, son efficacit et ses rsultats qui sont au cur de ladmarche. Cest lui qui doit apporter la plus forte valeur ajoute. Le certificat, cet gard, est une valeur ajoute complmentaire. Et, surtout dans les caso il rpond une exigence dun donneur dordres, il est aux contrats ce quele passeport est aux voyages : cest un document indispensable, mais cenest pas le moyen de transport et encore moins la destination.

    6.3 Implantation : dure et budget

    Les ressources consacrer limplantation dun SGE et lobtention duncertificat sont une des questions les plus frquemment poses sur la gestionenvironnementale. Cest aussi lune de celles auxquelles il est le plus difficilede rpondre. Les disparits entre des entreprises sont grandes, mmelorsquelles ont un nombre identique demploys. Ainsi, la nature desactivits, le nombre de sites, la complexit des procds, de mme que lenombre et la svrit des impacts sont autant de paramtres variables. Leschiffres ci-dessous ne sont fournis qu titre estimatif, pour des entreprisesdune centaine demploys ou moins.

    11 La formation des auditeurs internes comprend un exercice pratique daudit. Si ce dernier est

    adquatement conu, il peut tre considr comme rpondant partiellement lexigence de la norme.

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    Une implantation, certificat inclus, dure gnralement de neuf 24 mois. Cedernier chiffre correspond lexprience de PME dont les oprations et lesprocds sont complexes et rpartis entre plus dun site. Toutefois, la plupartpeuvent russir une implantation en moins dun an.

    Quant aux budgets, ils sont eux aussi variables et lensemble des cotsdifficiles cerner. On peut nanmoins dire que les dpenses suivantes sontinvitables :

    la formation : celle des auditeurs, selon leur nombre, peut varier denviron1 500 $ 10 000 $ ou plus. Elle est obligatoire si lon recherche uncertificat;

    la premire sensibilisation des employs, dans une PME, peut requrirenviron une journe une journe et demie, selon les besoins. Dautressessions seront prvoir aprs lobtention du certificat (amliorationcontinue);

    les cots denregistrement sont eux aussi obligatoires lorsquon vise uncertificat. Les honoraires du registraire peuvent varier denviron 5 000 $ 7 500 $ pour une petite entreprise, 20 000 $ ou plus pour des cascomplexes, par exemple une PME ayant plusieurs sites, dont lesprocds sont spcifiques et les impacts potentiels nombreux.

    Dans tous les cas, la ngociation avec un ou des registraires permet dtablirdes devis plus prcis. Il reste toutefois tablir les cots en personnel delimplantation du SGE. On peut estimer quune ou deux personnes mi-temps ou tiers-temps pourront soccuper du dossier. Le temps que le

    personnel dexploitation consacrera limplantation du SGE dpend lui ausside la complexit des oprations.

    Quant aux consultants, si certains contrats cls en main ont pu leur treattribus la fin des annes 1990, les entreprises prfrent aujourdhui desformules plus souples et surtout moins onreuses. Ces dernires nont, enoutre, pas linconvnient dtre perues comme parachutes auprs dupersonnel. Il est ainsi possible de se procurer les services de conseillerscomptents et expriments, qui aident lancer correctement lopration,puis reviennent quelques reprises pour aider faire le point, quitte fournirune aide ponctuelle, plus spcifique, lorsque celle-ci est requise. Cetteformule est celle de laccompagnement, par opposition celle du cls enmains.

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    Schma 3

    Principe de la dmarche oprationnelleIntrants et extrants

    CO+, Tous droits rservs, 1999. Reproduit avec autorisation par le ministre de lIndustrieet du Commerce du Qubec. Toute autre reproduction est interdite sans autorisation.

    Le schma No 3, ci-dessus, est focalis sur lanalyse dun procd, dunprocessus ou dune activit (ovale au centre). Il est facile utiliser pouridentifier tout ce qui entre et sort (cases de gauche et de droite), et enprciser les impacts environnementaux.

    Cases du centre Ces deux groupes de cases, dans le haut et le bas duschma, ont chacun un objectif prcis.

    Celles du haut servent tablir les liens avec la matrise oprationnelle etses paramtres, ainsi quavec les caractristiques du procd, duprocessus ou de lactivit que lon analyse pour dterminer par la suitecomment optimiser les ressources, minimiser les impacts ou mieuxencore, les prvenir.

    MATIRESPREMIRES

    NERGIE

    EAU

    AUTRESEx.: matiressecondaires

    NUISANCES

    DCHETS

    EAUX USES

    MISSIONSATMOSPHRIQUES

    PROC DPROCESSUS

    OUACTIVIT

    MATRISE OPRATIONNELLE

    PARAMTRES

    CARACTRISTIQUES

    RUTILISATION

    RECYCLAGE

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    Au centre toujours, les cases du bas servent, une fois que ce qui entre etsort a t identifi, valuer les possibilits de rcupration et derecyclage. Par exemple, ltape du rinage dans un procd, le captage,le filtrage et la r-injection de leau en circuit ferm. Ou le remplacementde palettes de bois par des palettes de plastique recycl, dont la dure de

    vie utile est beaucoup plus longue13

    .

    Exemple d'un atelier de peinture

    Cases de gauche Lors de la petite finition et du nettoyage du mtalavant la peinture proprement dite, ce qui entre dans le procd peutinclure les billes de mtal du grenaillage, des dcapants et dessolvants, l'lectricit pour la projection des billes, le nettoyage souspression, le chauffage, l'eau de rinage, etc.

    Cases de droite Ce qui en sort peut inclure des gaz (toxiques,

    effet de serre ou pas, etc.), de l'eau de procd contamine (rinage),des emballages et des contenants, des pices de mtal et de lalimaille, des chiffons souills ou contamins, etc. Les nuisancespeuvent tre le brut, de mauvaises odeurs, les inconvnients de lacirculation, des camions qui attendent le moteur tournant (rception etexpdition), etc.14

    Cet exemple illustre un principe : celui daccorder loptimisation desressources, donc lenvironnement, la mme importance quaux autres

    proccupations de la gestion. Il est vrai que cela demande une analyse assezfine des oprations, de mme quune mise en pratique quotidienne. On sait,toutefois, que les rejets et une partie des rebuts ne proviennent gnralementpas des quipements ou de la matire premire, mais plutt dune matriseoprationnelle dficiente. Enfin, long terme, le dfi de loptimisation desressources est de dgager de nouveaux gains, les effets de leviers pour lesobtenir tant de plus en plus difficiles identifier et obtenir au fil du temps15.

    13 Cest un exemple de leffet de domino mentionn dans lavant-propos, si lon pense au fournisseur des

    palettes.14Dans ce cas, la rception est une activit qui provoque aussi des impacts.15 Lorsque cela se produit, lentreprise nest cependant pas au bout de ses capacits, comme le montre

    lexemple de 3M ou dautres entreprises qui innovent en matire de gestion cologique.

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    7.2 O regarder?

    Un adage veut quen environnement, il faille ouvrir tous les tiroirs et toutes lesarmoires. Cest en partie vrai, dautant plus que lors de limplantation du SGE,on a tendance se concentrer uniquement sur les activits actuelles sans

    trop tenir compte du pass. Pourtant, celui-ci peut avoir des consquencesenvironnementales majeures que lon subit aujourdhui ou que lon subirademain. Quelques entreprises lont appris leurs dpens.

    Quant savoir o regarder, les points suivants donnent, pour lessentiel, desolides pistes de dpart :

    pertes dites de procd ; pertes aux effluents; autres pertes, gaspillage (rebuts de production et non-conformit aux

    spcifications techniques);

    consommation dnergie (procd, chauffage, clairage et transport); consommation deau; emballages et matires rsiduelles; matires dangereuses (SST); immobilier (sites et btiments); vhicules; entreposage; etc.

    7.3 Quelques piges oprationnels

    Lampleur de la tche semble considrable, mais une observation peut lamettre en perspective. Si une grande entreprise identifie une ou parfoisplusieurs centaines dimpacts significatifs dans une usine importante, unePME du mme secteur nen identifiera quune dizaine ou une vingtaine. Cestsurtout la mconnaissance des contraintes et des changements quimpose unSGE qui est une source de piges contre lesquels il est utile dtre prvenu.Ces piges sont les suivants :

    des analyses et des dfinitions imprcises ou beaucoup trop dtailles(notamment des aspects et des impacts, puis des objectifs et des ciblesau sens dISO 14001);

    une approche en bout de tuyau (limiter un impact au lieu de prvenir lapollution);

    une insistance excessive sur loprationnel immdiat (on manque ainsides occasions doptimiser les ressources);

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    des objectifs irralistes et mal chiffrs;

    des procdures trop nombreuses et trop dtailles;

    des audits dont les protocoles sont mal conus et incomplets.

    7.4 Quelques piges organisationnels

    Le facteur humain est, si on le nglige, un ingrdient majeur des pigesorganisationnels.

    En voici quelques exemples :

    un engagement, donc un soutien de la direction insuffisant;

    des chances irralistes (trop, trop vite ou encore : Rgle-moi a etquon passe autre chose. );

    des ressources insuffisantes; une mobilisation du personnel insuffisante (achats, finance, exploitation et

    ressources humaines);

    de la rsistance au changement.

    8 . E N R S U M

    Ds lors quon admet dune part, quun impact environnemental peut quivaloir une perte ou une utilisation impropre de ressources (renouvelables ou pas), et

    dautre part que la conformit rglementaire elle seule est insuffisante pourcorriger la situation, la logique de la gestion environnementale simpose delle-mme.

    Cest une logique entrepreneuriale, celle de loptimisation des ressources pourgnrer une valeur ajoute profitable lentreprise, certes, mais aussi lenvironnement et la socit civile, dont toute entreprise fait partie.

    Loptimisation des ressources est, dans ce contexte, celle de toutes lesressources de lentreprise : humaines, financires, oprationnelles et techniques, cosystmiques , etc. Il sagit dun choix stratgique qui ne demande pas de

    faire table rase et de rinventer procds, processus et activits du jour aulendemain. Ce quil faut faire, cest implanter des mesures de gestionenvironnementale par modules ou par projets, en identifiant, dans chaque cas, lesmeilleurs effets de levier pour faire progresser lentreprise son propre rythme.

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    Un systme de gestion environnementale et, si ncessaire, un certificatdenregistrement une norme volontaire ne sont, en aucun cas, des fins en eux-mmes. Ce sont des outils, des instruments, qui doivent tre adapts pour aider atteindre des objectifs de gestion.

    Enfin, contrairement une ide reue, un SGE est la porte dune PME commedune grande entreprise. Dans les deux cas, limplantation nest pas exempte dedifficults et de contraintes. Mais les cas de russites durables, de plus en plusnombreux depuis une trentaine dannes, sont l pour tmoigner de la capacitdes entreprises innover.

    C O N C L U S I O N

    Ce document ne visait quun objectif de sensibilisation pour stimuler le dveloppementde la gestion environnementale. Dautres ressources sont la disposition des

    entreprises, au ministre de lIndustrie et du Commerce, au ministre delEnvironnement, dans les socits dtat, ailleurs au gouvernement du Qubec et dansles entreprises de services-conseils en gestion environnementale. Cest, en dfinitive,aux chefs dentreprises quil revient de choisir les options qui leur conviennent. Toussavent que lenvironnement, comme la gestion, ne tolre pas les solutions instantanes. cet gard, le dveloppement durable est aussi celui des entreprises.

    Dominique FerrandNovembre 2000

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    Annexe 1 Larrt BATA, un SGE avant lheure

    L'arrt Bata a eu en 1992 l'effet d'une bombe, tant au Canada qu l'tranger. Les leons decette exprience mritent analyse.

    Les faits Bata Industries, fabricant et distributeur mondial de chaussures, exploite une usineen Ontario. Divers dlais conduisent l'entreposage l'air libre de barils de dchets liquides,dont du trichlorthylne, du tolune et du xylne, additifs et solvants utiliss dans le procd defabrication. Un des barils fuit.

    Une ordonnance de nettoyage est mise par le ministre de l'Environnement, et une plainte estdpose. L'ordonnance est respecte. Sur les six chefs d'accusation dposs contrel'entreprise, un seul est retenu : le dversement, dont la preuve est la fuite d'un baril dtrior.Trois dirigeants sont aussi poursuivis, dont le prsident du conseil.

    Le juge Ormston condamne l'entreprise 120 000 $ d'amende, le prsident du conseil estexonr de tout blme, le prsident de la division et le vice-prsident responsable del'tablissement sont condamns chacun 12 000 $ d'amende, montants rduits un an plus tarden appel.

    La dcision Deux volets de la dcision ont surtout attir l'attention. Ce sont la responsabilitpersonnelle des dirigeants et le fait qu'on ait interdit l'entreprise de les indemniser du montantdes amendes.

    En outre, le juge a aussi impos une ordonnance de probation qui inclut de :

    mettre l'environnement l'ordre du jour des runions du conseil; diffuser les faits et la condamnation dans le bulletin de l'entreprise; publier les normes ontariennes d'entreposage des dchets dangereux.

    Les commentaires Dans ses commentaires, le juge souligne que l'environnement ne doitpas tre sacrifi sur l'autel du profit , l'entreprise ayant argu de conditions conomiquesdifficiles. Il prcise ce qui constitue un systme adquat de prvention de la pollution :

    la notion de supervision et d'inspection; l'amlioration des mthodes de gestion; l'exhortation de ceux dont on a le contrle administratif; les rapports priodiques au conseil d'administration; une dlgation d'autorit suffisante pour agir; la connaissance des normes gnralement pratiques dans l'industrie; les plans d'urgence et les actions correctives en cas de dversements;

    un systme de vrifications rgulires; des programmes de formation.

    Ce jugement, prononc trois ans avant la publication de la version provisoire dlS0 14000,ressemblait dj un systme de gestion environnementale.

    CO+, Tous droits rservs, 1999. Reproduit avec autorisation par le ministre de lIndustrie et duCommerce du Qubec. Toute autre reproduction ou diffusion interdites.

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    B I B L I O G R A P H I E

    Slection douvrages utiles

    On trouvera ci-dessous des ouvrages publis entre 1995 et 2000 et slectionns pourleurs aspects pratiques et leur utilisation facile. Ces documents, utiles pour des PME,portent tous sur la gestion environnementale et ISO 14000. Ceux qui sont marqus dunastrisque sont aussi disponibles en anglais. Le cot dacquisition de tous ces ouvragesslve environ 250 $.

    Piloter lenvironnement dans lentreprise(D. Ferrand, Ordre des ingnieurs du Qubec, 2000 292 pages)Inclut 18 tudes de cas dimplantation dun SGE et un chapitre sur les PME.

    ISO 14000 : Comprhension et mise en application*

    (Ordre des comptables en management accrdits, 1998 65 pages)Donne une description de la norme et des pistes de mise en application de sesarticles.

    Guide ISO 14000 Lignes directrices sur lapplication des normes ISO 14000*(Association canadienne de normalisation, 1997 100 pages)Document de rfrence indispensable pour implanter ISO 14001.

    Guide dintroduction la comptabilit environnementale(Environnement Canada et lOrdre des comptables agrs du Qubec, 1997 43 pages)

    Donne des exemples doptimisation des ressources

    ISO 14000 : systmes de management environnemental( C. Boutin et alia cole polytechnique de Montral, 1996 255 pages)Nombreux tableaux ou figures, donne des prcisions sur la performanceenvironnementale.

    Grille danalyse des cots et bnfices environnementaux*(Ordre des comptables agrs du Qubec, 1995 90 pages)Document de vulgarisation. 150 questions sur lenvironnement dont les rponsesont une incidence positive sur loptimisation des ressources.

    Rpertoire des ressources qubcoises en formation environnementale enentreprise(Comit sectoriel de main-duvre de lenvironnement, 1997 250 pages)Rpertorie plus de 100 organismes publics ou privs offrant de la formation engestion environnementale au Qubec.