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L ES GLJE111IES DE RELIGION ET LIS TROUBLES 1)E LA FRONDE EN BOU RBONNA I S Par M. Ernest BOUCHARD, avocat. REVI:E IBRLIO(RAPIIIQUE LUE, A LA S^ANî CE DU 11 JA NV IER 1868, p mi M. J. AU;ER , CHEF DE II[REAU, A LA MAIRIE DE MOULINS Les guerres de 11e] igion et les troubles (le la lioiide en Bon rljoniiais, tel est le titre d'un mémoire que i . collègue, M. Ernesi Ihoieliard, o lu aux Assises s ei eIh ti 1 i(1u e de No-einbre 1866. Déjà ce travail re- iii ar i uahle a reçu l'approbation des Assises. Je n'ai doue pas l'in lention(le confirmer le jugeineiit dc cette docte assemblée. En présence des honorables témoi- gnages donnés à l'auteur par ceux qu'on nomme, u j ust.e titre, les pairs de la science, ma iiib1e appré- ciation pourrait s appeler à 1)011 droit une vaine té- mérité. La modestie de M. Boucliard voudra bien inc permettre une indiscrétion. \( Document Il II I I Il III ll ill III il II II 0000005562039 r

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L ES

GLJE111IES DE RELIGIONET LIS

TROUBLES 1)E LA FRONDE

EN BOU RBONNA I S

Par M. Ernest BOUCHARD, avocat.

REVI:E IBRLIO(RAPIIIQUE LUE, A LA S^ANî CE DU 11 JA NV IER 1868,pmi M. J. AU;ER , CHEF DE II[REAU, A LA MAIRIE

DE MOULINS

Les guerres de 11e] igion et les troubles (le la lioiideen Bon rljoniiais, tel est le titre d'un mémoire que

i . collègue, M. Ernesi Ihoieliard, o lu aux Assisess ei eIh ti 1 i(1u e de No-einbre 1866. Déjà ce travail re-

iii ar i uahle a reçu l'approbation des Assises. Je n'aidoue pas l'in lention(le confirmer le jugeineiit dc cettedocte assemblée. En présence des honorables témoi-gnages donnés à l'auteur par ceux qu'on nomme, uj ust.e titre, les pairs de la science, ma iiib1e appré-ciation pourrait s appeler à 1)011 droit une vaine té-

mérité. La modestie de M. Boucliard voudra bien incpermettre une indiscrétion.

\(Document

Il II I I Il III ll ill III il II II0000005562039r

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4lES c.ur:nnL4 DE 111L1110N, ETC.

ti témoignage si liatteur des Assises sont venuesse joindre les appréciations j wiieieuses de plusieursdes notabilités que leurs écrits ont ékvéesàun siliautrang dans la république (les lettres.

M. Euiile Dcseliarnps, ce poète si distingué, ce con-teur ailmiralile, a écrit t notre collègue, au sujet (leses deux mémoires, plusieurs lettres charmantes (1)OÙ se révèle l'homme de coeur, sympathique il tousles amis de la saine littérature et des études eoiisc,ien-

ses.Citer parmi les personnages qui ont adressé des

1) Voici une de ces IcitresVersailles. juin 1857.

Comment vous remercier (le votre précivnx envoi ? Comment

Surtout OC lias vous en remercier mille fois, du land (le mou

coeur.C'est beaucoup à notre ami, M. Aug. Gtmyanl que je dois celte

grâce, et je l'en aimerais davantage si l'impossible émit possible.J'ai lu avec, autant le profit que d'ittériL voire excellent travail

sur les guerres (le Religion et les troubles de la Fronde in Ilour-

bonnais. Bien des détails m'étaient inconnus ; et ça été pour moiune bien bonne manière tIc les connaitre que de les lire dans uneoeuvre oit l'agrément et la pureté du style luttent,t, t toute page,

avec les mérites de l'érudition et de la philosophieAu reste, Monsieur, l'ai ('té ravi et lion Surpris. Les publications

si variées di' torts et (le sujets (lI C volts (loiveut les sciences et lalittérature, (lCiuuis un certain temps,temps, étaient de sûrs garants dut

succès mérité de votre nouveau livre.Merci et bravo! Monsieur. Et croyez i la reconnaissance, comme

ii la vive svm1uatluie de votre bieti dévoué Confrère,(LE lJrscii. 'uts.

Depuis (lIIC (toits avons écrit ces lignes, M. Entile Deseltannips nbi Cii \ ( ( UI U accepter la dédicace que M. flouchard lui n faite (teson ouvrage : Les Guerres d !ie1/f.J/ouu, cic.

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MTE

lliuitatioies a l'auteur, MM. Eikivard liboulaveI lenry Mari.i n, Ph ilarète Chastes, Charles de Réniusat,Miclielet, Sainte Beuve, n'est-cc pas sou me t tre l'Ou -vrage à un j ury d'honneur dont les décisions sont sarisappel?

Le but de cet exposé est donc de suivre M. BoucIiar(l,moins pour contrôler ses assertions, (I ule pour établi ru n heureux contraste entre les temps qu'il a décritset l'époque tant critiquée où nous vivons, entre lesmoeurs encore barbares du XVIC siècle et la civilisa-tion (lu XIX C siècle.

Partons donc du vieux donjon féodal du Riau en -touré de remparts et de fossés, avec tours et pontlevis(l). Cette résidence, habitée, il y quelques mois,par un de nos meilleurs préfets (2), a quitté l'aspectsombre et menaçant des mauvais jours. Ses abords,loin d'offrir lllOIril)IC spectacle de chrétiens s'e n t r e-gorgeant, de chevaliers se ruant û travers ellarmilis,présentent une campagne frtile oit de ni niilireuxtroupeaux animent agréablement le paysage.

Si, qu ittani ces lieux pleins de charmes, nous noustransportons près (les ruines d ' un autre IllilhlOil dontle seigneur protestant a fait une bien triste lin, nousapercevons une vieille tour en brique restée ilelioti tt'OnIffl( pout attester l'existence dc l'ancien chàtearide Foulet. ; mais les étangs l)oUdUX, aux miasmes in-fects, cause des pestes fréquentes qui désolèrentlongtemps la ville de Moulins, ont c0ijiléttffl€iit (lis-

(!) Iticoitt liii dc1111 js lungicnips sur uni pktn nnwilciiic.2) M. lc Itov de Chaiguy, jinfeI de l'Allier dit fl sc1itcuihi'e

INII au t auit t30.

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ii5(;i:iii!:iii:i:iio.

paru. À côté un habite horticulteur (I), a réuni, dansplusieurs serres spacieuses très-ingénieusement dis-posées, et sur (les l)CIOUSCS aux gracieux eoiitours etaux dessins ondulés, les spécimens les plus remar-quables et les plus rares des végétaux de l'Ancien et(lu Nouveau Monde. Le ruisseau voisin qui se perdaitdans la vase croupissante, et dont. les Ilots vainemewcorTiptimés n'avaient pu préserver le Seigneur de Fou-let dune mort, honteuse, fertilise une prairie verdo-yante et de plantureux jardins.

Jetons maintenant IIOS regards autour (le celieu, t.liéfit.re de tant do sanglantes mèlées. Nousvoyons ('fleure de ninbi'cuses tours aux flèches har-diment élancées. Le sou, parfois bruyant etjoyeux deleurs cloches, iiivitaui t les fidèles ii la prière et au par-domi, a remplacé depuis longtemps le bruit sinistre etlugubre du tocsin etde tar(1uebulsO, CCS pourvoyeursimpitoyables de la vengeance et (le la mort.

Cependant il existe ici (les I) 1 tres et un ministre.Je reporte ma pensée à Fassemblée (les Assisesscientifiques, piètres et ministre sont clans la nièmesalle, presque côte à côte; niais loin dede s'eiitregorger,M applaudissent au l)hâifle exprimé avec une inexo-rable et j uste i m l)acliahité coutre les excès (les catho-liques et des protestants.

lhtons-nous (le constater les progrès immensesréalisés en matière de tolérance politique et reli-gieuse depuis trois siècles.

Les remparts et leurs bastions réputés inexpu-gnables sont. (l1rUits. Les fossés h> r0 l'Otl(l s , cloaques

Y M. Marie.

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iu:vri;ILIJOIiRAII I I'J[E.

Impurs enlaçant la cité pour la défendre contre toutennemi, coutre tolite idée nouvelle, sont remplacéspar de c.lmaiinafltcS promenades, ou, sous leurs fraisombrages, d'ainial)les causeries, (le délicieuses mélo-dies, se sont substituées au coasseineiit assourdissantet lumen table des liô tes du marécage.

D'autres tours ont été établies près du ciieririn de1er; niais loin tIc cacher dans leurs lianes une morttraitresse, elles tiennent en réserve l'eau destinée àalimenter les locomotives, 1)liiSsallteS illflc.lIiii(S

mettant les nations en contact en quelques heures,1)e1ulettent un échange constant des produits et desidées et contribuent ainsi à la marche rapide de tacivilisation Près d'elles q nets sont ces fils mystérieuxqui, discrets messagers, irausmetieut Cu un moment

i fidèlement la pensée d'un liéiuis1 dière ù l'autreMaintenanit suivons l'i tiuéi'aii'e tic nos fougueux

eoumbattants. D ' u n. coté t,-Pouiçiuiu dispose eu ani-1 ;liitliéittrc est. entouré (le vignobles renomnmé. Lebourdon iic [lie lit régulier et presque harmonieux (lesécluses de la Siouli, qui formuient autant de ravissantescascades artificielles, révèle le voisinage d'impor-tantes minoteries suffisant ii peine à broer le grainproduit par un soi é' une illél)uisai)LC fécondité -

Des ruiues du eliàteau féodal de Montrant, témointic tan( de luttes intestines. Lcd embrasse un des1dmis charmants, des plus miches, tIcs plus S1)lCndi4leSpanoramas du Bourbonnais . I )cvali 1 IIOUS s'étale, se

1ii'eSse III1C végétal 1011 dans toute sa svc et. sa vigueur.Àlloiis j usqu'm'i Cliautelle. Soin clièleau redouté a dis-

paru. Eu face se sont élevés nui hospice et 1111 lltpiti1t

l'oiidés par le très-vénérable et très i'egi'etté curé

MW

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8I.Ist;i:inis n; IuLu;Iu\, ETC.

Boudant, dont la vie fut un heureux mélange d'actesempreints du pairiolisme le plus pur unis à la foi laplus éclairée et ù la charité la plus ardente. Comiiien Ioublier Ussel et ses vins exquis Charroux dont lesprofondes blessures paraissent entièrement cicatri-sées.

La délicieuse vallée de la Sioule nous conduit dbeau tés en beautés (ide surprises en surprises jus-(lU ' t Ebren il dont nous admirons la belle église.Veauce flOUS montre son castel gothique; a(ldeS soupare moderne et ses superbes villas.

Nous arrivons, après un long (létour, à Ganinarempli encore de la pieuse légende de Ste-Procule.

Enfin , nous voici non but de Gmq:,ac (1). Nous nepouvons visiter ce lieu de carnage d'un autre i'Igesans parler (lu savant distingué, une des gloires lit té-mires (le noire province (), qui a su faire effaceravec la charrue la trace sanglante des armées catho-li(1 U4S et. huguenotes.

En voyant tant (le remarquables domaines, com-ment ne pas nommer les hum rites qui ont tant con -Iribué aux progrès sensibles de l'agriculture dansnotre département. Mentionnons donc l'honorable fa-mille Larzat, cette pépinière (l'agrieulteurs laborieuxet intelligents (Ait le nom ii retenti bien (les fois avecéclat parmi les lauréats de la Capitale. Sou digue

(1) Aujourd'hui (oi.ual- Lvoiwe, canton d'Eseurolles, arrondis-sentent (le Cannai [.%Ilied( M. te marquis tlo Mont! au r, auteur de plusieurs o u vrages,

membrere du Consci t n ra! de l'Allier, prot triéta ire ot u t ire duCous

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nEvl_I•: l;IujiOUIt.i • lIIQUr. 9

cliel (1), n obtenu la pii in tllioiiiieu r (In de(icril ter COu-

cours régional. Chacun connaît les titres sérieux quilui ont valu cette han te distinction.

Cognat est ttO) près de \Ticlly P°"' (I UC flOUS n'al-lions pas saluer cette reine de nos cités thermales. Lesrestes du vieux couvent des Célestins nous intéresse-ront. Iuuojus que la grotte pittoresque et la sourceI)ieIlIaisaute qui les avoisinent. Là, plus aucune trace(le dévastation. De bu tes parts , au contraire , segroupent les souvenirs éclatants tic la reconnaissance(les hôtes illustres (le Vich y . Objet. (les prédilectionstic plusieurs Iiau Is personnages (le l ' ancienne Mouar-ilue, Vich y s'at1iisse maintenant, pour ainsi dire, sousle poids des largesses de Napoléon III. Etablissenients,parcs, église, tout annonce (jUe cette bonne ville esttraitée en véritablevérital)le enfant gâté.

Si, avec la vitesse du télégraphe, nous arrivons ii

Souvigny et que, après avoir admiré son antique basi-lique et ses utiles verreries et avoir tait halte iiBourbon, ce berceau dc tant de Souverains, nousnous dirigeons vers .Montluçon, à chaque étape, noustrouvons qu'une activité incessante et féconde aremplacé tIc stériles et. vaines disputes. Mines dohouille, hauts-fourneaux, glaceries, mettent celtepartie du département au rang des centres indus-trick les plu-, importants de la France.

Pourrions-nous parcourir le Bourbonnais et laisserCusset, la forteresse (lu SOUCOflCU Louis X!; La-palice et le chàtea u du brave et popu aire maréchal

1) J. B. C . at I.arz:it, proJritaite, h fottiifani, ratilou do Saitut-.Pou ra i.

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l()ii:s (EtIR!S in: II .It;Io\.

dont le lwni dit. encore p1t11utisLIR', courage et. dé-vouement; Cérillv, j usteinciit lier d'avoir (tonné lePur au cékl)re naturaliste Péroii ; Ainav et ses épais

In parts.Toutes ces villes et beaucoup d'autres places for-

titiées : le Momitet, Iluriel, hérisson, etc., etc., alorsdémantelées , ruinées, resserrées, insalubres, sontmaiiiteiiant restaurées, rcbùties, agrandies, assainies.Leur jimpérité sacciuut et Se développe ehaqtiejoui.De leurs murailles crénelées, il reste à peine çà et làquelque vestige inlirine. Aucun soldat n'est préposéà leur garde

Cependant, leur tranquillité est plutôt agréablementdistraite que troublée par les chants tics ouvriersallant gaiement à leur travail , les conversationsanimées (tes commerçants s'occupant activement deleurs affaires, les cris joyeux (le, la , j(U ilesse des écolesou les bru yantes fanfares de la pacifique milice deSainte-Barbe.

Suivons ensemble, du moins par la pensée, toutese('S campagnes jadis iricul tes (1), aujourdimui cou-

Dans les lettres patentes de Charles IX données à V ii ecu tics,tu avril 137. concernant les foires franches de !4oulins, se troueIc passage su iva n t, sur I état tiu itourh o ouais à cette (poque

Nous ayant I( rcuIonsIr( (le la part de oestre très citer cl trisan i( trie le Huy de Pu ongue, l tic d' \ nj oit, de Ii un rit) fluet s u td'Auvergne, que le dit pais de flou rho n nois ni esute la ville deMolius, capital le d'icel lu, est en lien si mesgre st('ri 11e et dei liende rapport au iuoien des bois buissons et bru yères dont il estcon vert que les marehans et hahitaus des villes du dit pais «t iiaucun moi e ii du Faire tralïi cg de marchandise que du buta il qui ypeut (.,,;Ire nou rrv pour l'employ et vente duquelquel j Iz n'ont en la

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tu:vt'i:uiui.:u; t.\t'tIIv(E. 11

vertes d'abondante s, moissons, de gras 1tftturages.Nous apprendrons les noms d ' agronomes ignorés(OU!' la plu parI, et (pC1111a11t p1 US Lit I tes au huiilteu r

(le leurs s(IIlbLahIes hue le [roi) grand iiotiihi'e (le ceshéros d'autnnt plus laineux qu'ils ont lait répatidreP lus de sang humain.

Coin ment donc, après avoir étudié, avec ii ii certain

(léSUi(l 141) chrot1olugi(Ue, il est vrai, l'itinéraire (lesarmées hUgtlh1)[10iCS, flC sciait-On pas saisi d'u ii véri-Laide sentiment,t de répulsion et de dégoût, quand,ayant coltieliil dé avec amour tant de riants cûleaux,(le vastes et riclli1)S plaines, on se prend à songer a taten'itde journée du 6janvier l68

La litltogra1ihie de M. Chainpagnat , reproductionexacte de lit tic Jean 'l'oiturel et dc Jacq ucsPérissiit (1), en nous procura ni ïoccasioti (lttf)i'eeih'r

dit( . sille (10 Molitis (lue quatre foires l't nec etc., etc., etc Suitl'ue [mv de quatre nouvel les foires et d'un marché de butaitail lesain cd y.

Archives de la ville (te Moulins - Parc hein ii - 0. 1). n° 1153.M Il e n u in dans sou ouvrage ayant pour litre : Les ndmt-

rnents de l'histoire de France, Catalogue des productions de tusculpture, de ta peinture et dc ta gravure relatives à l'histoire tIc1"rance et des Fraiiçius t. 2 de XCIV à CXIII: entre dans de curieuxik't u ils au su,j et des deu x auteurs de la gravure reprise n t an t : Larencontre des deux armées trauçoises à Congnae, tris Ciutnai enAuverguue.

Cette. gravure porte le ut' 29 du premierici' et unique volume col?-tenant quarante estampes ute Jean Tortorel et de Jacques Périssitu,

I èh Tes graven rs, sur l'origine dcio ets Oit n ' a lm recitei Il ii' quetort pu de renseignements. On sait toutetois que 'fortorel naquitvers 1510 et Périssin vers 1531 Us travaillèrent en Fraiice de 1519u 1.570, halls portées SuiT quelques-unes €1t's pièces de leur retuci tlama II OlflS et leurs 1110111) rai1 I mes placés ensemblele sur leu 's es-

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12Li5 C.UI:l(ItKS 1)1: I(I:I.Ii;If).\. LIC.

k mérite et le talent (le l'artiste, ne nous donne encoreu ' u ne faible idée tics seiies épou vaulahies dont les

historiens flOUS ont Conservé UIt bien douloureuxsoUVenir.

Il flous PCStC à déplorer avec M. Boucliard tant(1 excès abomiiluf)ks commis au nom tic la (iii('tl'iiIela plus respectable et la plus sainte entre habitants

lampes indiquent qu'elles sont le résultat de leur travailtravail commun.M. Rohi'rt Dumesuil, auteur de t'ouvrage intitulé Le pcin(lc-

tp'm.,eur français etc etc , dit que ce recueil n eut dc toit uwu.hreuses éditions, qu'il y a en au moins une édition latine. II ni'i tarie tas de celles (-il allemand nient b nuées par M. Hennin, e tqui prouvent t' in t é r t qu'att art ra ien t nos voisins n lix évé nenieutsimportantsportants q u'el t es représentent,

Les planches sur cuivre paraissent ù M. Robert Dumesnil itevoirétre toutes attribuées ù Tortorcl et h Périssin. Au contraire cellessur buis seraient des copies faites par les graveurs en bois nommésttui//etiis d'histoire, nombreux à Paris, à la lia du XV e siècle, Iajo u te qu'en examinant les pièces sur bois de près, on recori na ita coupe tIc quatre artistes différents parmi lesquels, il a cru re-connaître Olinicr' Oodorê.

M. Hennin s'attache à combattre relie opinio:i. li est persuadéq ue rien ne s'oppose à cc (pic Tortorel et Pé rissi n a i ent reproduitoitleur travail sur bois li croit qu'il serait d'ailleurs difficile dc prou-ver (trine inanïèi'e certaine l'exactitude de l'assertion de M. Ito-hurt ltimnnesmril.

Au tonte l dc son ouvrage rage 106, M Hennin signale coiniite(rés-rare la gravure sur cuivre La ienconlrc drs deux armées ft'air-(OÏSCS (Ï t 'Otrqïtae, p rès Gannat en A uuertpre , le 6 janvier IIII. in-toi, en larg. li n trouvé deux variantes du texte imprimé,l'une v i

t français, Pan ireru' en latin. Il indique comme vtri'e ta gra-vure sur bois, mt2nme dimension, représentant le même motu'. Il ntrouvé cinq variantes du texte impri mé ; quatre en français (loriI' nu r e porte le Il - ) e t une en allemand Elles sont toute› de u s deï'ortorel 't Périssin.

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I1I\UE IiIBLIO4IiÀI'JIIQlE. 1

il'un nième pays, entre membres d'une mérite finiillcNe peut-on pas se demander si catholiques et lingue-nots peuvent s'appeler chrétiens?

Nous n'hésitons pas à répondre non, mille l'oisnon! Car ces hommes qui combattaient avec un égaluacharnement les uns contre les autres, qui livraientleurs ennemis, leurs frères, souvent à des supplicescruels et infamants, différaient quelque peu sur lesrègles de la discipline et dans leurs croyances dog-rital iques ; mais tous reconnaissaient la morale del'évangile, tous invoquaient dans leur prière coni-iiiune les PréeePts admirables de ce livre par ex-cellence. Cependant tous violaient ces coin mande-ziients du Divin Maitre

 ïiue:-m'ous les nus les autres.

Falms lu bien à CPIIL qui cous haïssent.

1,.ie: p')if r eeu.r (lui cous perseatet c/ qui Iniis calma -

Paroles sublimes que leur auteurauteur u scellées de son

C'est la ravu re sur bois que possède la Siti d' Irii u lai i wili' illoilog1.aiiiiiie (TP est au bas à l'angle à gauche.

M. hennin a découvert encore 1111e gravure sur cuivre iiIt0 crilarg., copie de la planche 29 qui porte le n° Î3. Elle faisait sarisdoute partit , (lu rec ne il allemand Kurtzer-Begri ff etc., eu françaisfrançaisCourte ii ou cc (di sont reproduites trente-deux des principalesplanches de Torturel et Périssin.

Les eseini1ies de uns doux artistes sont encore très recherchées.Dans la bibliothèque de M. de Bure, venilue au conirrienecinent del'aimée 18t, il SC trouvait liii eXciripl(iii( liii contenait les qua -ratite pièces de la suite et huit variantes des textes dus trois us-tarnpes rares relatives aux autres époques et douze pièces repré-sentant des (vérreincuts de ce temps gravées par Jean Luveken.Ce xol ur rie s' est vendu mille le Ira! es

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LES c.cIIutf;s 1)1: nrI.lI;IoN, i:rc.

sang. que tant d'héroïques martyrs ont confessées aupéril de leur vie.

Paroles divines qui ont renversé la toute-puissance(lu paganisme, adouci tant de caractères féroces etbarbares et ont rendu si grand, si respectable le nomde chrétien.

Paroles de tolérance et de paix qui survivront àtoutes les théories et à tous les sophismes.

Paroles (l'union qui, scion l'expression du poète,feront toujours

Des chrétiens attendris, un grand peuple de frr's

11 est juste de reconnaître que, pour la plupart (lespuissants vassaux qui prirent parti, tantôt pour laLigue, tantôtpourla Réforme, la Religion ne futqu'unprétexte.

Ils profitèrent du trouble apporté dans les con-sciences par les idées nouvelles, pour ameiier uneperturbation générale (lui put leur permettre de res-saisir, à la faveur d'un interrègne, le pouvoir que laRoyauté et les Communes leum' avaient enlevé.

près nous ' vo ir montré les malheurs qu'éprou-vèrent Presque toutes les parties du Bourbonnaisdans les guerres (le Religion, M. Bouchard, en investi-gateur sagace, est allé chercher (laits les archives duMinistère (le la Guerre de curieux documents inéditssur les discordes politiques et civiles (le la Fronde.Luttes désastreuses (lui, suivant des pièces authen-tiques, ruinèrent quelques-unes (le nos cités, déei-nièrent par la famine la majeure partie (le la popu -la li ci -

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ni:vi.'c nlHLIoGnAI'IIl(uE. 1

Mais, à travers tant de désordres, de crimes etd'horreurs, M. Botichard se plaît à faire ressortircombien les véritables chrétiens sont susceptiblesde charité et de grandeur. Il nous montre deuxnobles , je devrais dire , deux vaillantes figurescapables d'absoudre plusieurs siècles (le toutes leursincluiLés.

Michel de L'hospital, ce sage chancelier avec sagrande barbe blanche , S011 visage pâle, sa façongrave , ( 111011 eut. dit à le voir que c'était un vrai

Port rait de St-lliérôme, oppose la voie de l'hunianitéaux sentiments féroces de l'astucieuse et sanguinaireItalienne.

Saint-Vincent-de-Patil , au milieu des désordreseffrénés (les grandes (lames frondeuses parvient àfaire pratiquer les l)rill eiI)aleS vertus chrétiennes, et.fonde, entre autres institutions (le l)ieni'aisanc.e, lacélèbre Congrégation religieuse qui, dans les hôpitauxcomme sur les champs (le bataille, excite l'adnii ra liondu monde entier.

1)e tels hommes, venant au moment, où les mau-vaises passions semblent vouloir étouffer tout prin-cipe dc morale, sont connue des missionnaires envo-yés par la Providence pour conserver la foi par (lesprodiges de charité.

Remercions M. Ilouchard (le n'avoir pas imité cer-tains auteurs qui ferment la voie à toute appréciationhistorique par cesparoles sacramentelles: « Jetons 1111

voile sur cet horrible ta)leau. » Déchirons nul Paire CC voile qui I1OUS cache Plus dune plaie, maisqui recèle aussi plus d'un sage enseignement. Com-)atons le temps où iioiis vivonS a\'e( les siècles pas-

Page 14: GLJE111IES DE RELIGION - bibnum.enc.sorbonne.frbibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/6646df39dad004f71368… · panoramas du Bourbonnais. I )cvali 1 IIOUS sétale, se 1iieSse

I]E flhILIt)(;IlIJifQIK. I U

sés ; et, ?i moins que flous n'étudiions l'histoire departi pris, nous reconnaîtrons avec mie juste i fil lia r-t muté que k France n'est grande entre les nationsque depuis que l'esprit (10 fanatisme a cédé la place iila tolérance et à la liberté

J. AUGEIL

(E,r(rcui du 1iu//et,, de la Sue iW lEuiufa/ioii.)