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isdaT beaux-arts 5 quai de la Daurade 31000 Toulouse France t +33 (0)5 31 47 12 11 f +33 (0)5 31 47 11 96 www.isdat.fr Projet de recherche design / présentation Responsable du projet de recherche Nathalie Bruyère, designer et professeur à l’isdaT beaux-arts Professeurs associés (isdaT beaux-arts) Michel Gary, Sandra Lorenzi, Hannika Perez Etudiants associés Charlie Aubry, Cathy Aristil, Caroline Blin, Pauline Contant, Elisabeth l’Eveillé, Vincent Fortin, Coralie Gourguechon, Cécile Laporte, Aliénor Martineau, Mathilde Mouysset, Irina Pentecouteau, Camille Platevoet, Quentin Richard. à paraître 4 DVD d’entretiens avec Ugo La Pietra, Alessandro Mendini, Andrea Branzi, Gianini Pettena, produits par l’isdaT + traduction française de la retranscription de ces entretiens, édition isdaT beaux-arts, 2014 ; www.design.isdat.fr publication en ligne de sources documentaires et de projets produits dans le cadre des projets de recherche de l’option design de l’isdaT beaux-arts ; catalogue de l’exposition Sharing Design organisée par Milano Makers à La fabbrica Del Vapore de Milan dans le cadre d’Il fuori salone internazionale del mobile du 8 au 13 avril 2014 ; présentant les projets produits dans le cadre de Global Tools aujourd’hui par Camille Platevoet, Irina Pentecouteau, Cécile Laporte et Coralie Gourgechon, quatre jeunes designers diplômées de l’institut supérieur des arts de Toulouse ; édition Milano Makers, 2014. Penser faire & faire penser : Global Tools aujourd’hui Cérès, Cécile Laporte Lento, Irina Pentecouteau Cartographies électroniques, Coralie Gourguechon Lieu dit Henne Morte, Camille Platevoet

Global Tools - Beaux Arts Toulouse - 2013

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Article et étude du mouvement Global Tools paru dans la revue des beaux arts de Toulouse

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isdaT beaux-arts5 quai de la Daurade 31000 ToulouseFrance

t +33 (0)5 31 47 12 11 f +33 (0)5 31 47 11 96 www.isdat.fr

Projet de recherche design / présentation

Responsable du projet de recherche Nathalie Bruyère, designer et professeur à l’isdaT beaux-arts

Professeurs associés (isdaT beaux-arts)Michel Gary, Sandra Lorenzi, Hannika Perez

Etudiants associés Charlie Aubry, Cathy Aristil, Caroline Blin, Pauline Contant, Elisabeth l’Eveillé, Vincent Fortin, Coralie Gourguechon, Cécile Laporte, Aliénor Martineau, Mathilde Mouysset, Irina Pentecouteau, Camille Platevoet, Quentin Richard.

à paraître

4 DVD d’entretiensavec Ugo La Pietra, Alessandro Mendini, Andrea Branzi, Gianini Pettena, produits par l’isdaT + traduction française de la retranscription de ces entretiens, édition isdaT beaux-arts, 2014 ;

www.design.isdat.fr publication en ligne de sources documentaires et de projets produits dans le cadre des projets de recherche de l’option design de l’isdaT beaux-arts ;

catalogue de l’exposition Sharing Designorganisée par Milano Makers à La fabbrica Del Vapore de Milan dans le cadre d’Il fuori salone internazionale del mobile du 8 au 13 avril 2014 ; présentant les projets produits dans le cadre de Global Tools aujourd’hui par Camille Platevoet, Irina Pentecouteau, Cécile Laporte et Coralie Gourgechon, quatre jeunes designers diplômées de l’institut supérieur des arts de Toulouse ; édition Milano Makers, 2014.

Penser faire & faire penser : Global Tools aujourd’hui

Cérès, Cécile LaporteLento, Irina Pentecouteau

Cartographies électroniques, Coralie Gourguechon

Lieu dit Henne Morte, Camille Platevoet

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isdaT beaux-arts

Penser faire & faire penser : Global Tools, aujourd’huiun projet de recherche en design de l’institut supérieur des arts de Toulouse

Afin de construire un ensemble critique de méthodologies prolongeant les question-nements portés par les mouvements disparates d’architecture radicale dans l’Italie des années 70, l’option design de l’institut supérieur des arts de Toulouse a entamé une recherche autour de l’école de non-architecture ou de non-design Global Tools. L’isdaT développe avec ses étudiants et les acteurs majeurs de Global Tools, des échanges et des expériences visant à mettre en tension les gestes de ce mouvement de design radical historique et le contexte des pratiques contemporaines en déplaçant les outils, les méthodes et l’action du designer.Ainsi, depuis 2011, ce projet se nourrit :

d’échanges et d’entretiens avec Ugo La Pietra, Alessandro Mendini, Andrea Branzi, Gianini Pettena, Gaetano Pesce et Franco Raggi ;

de recherches dans les archives de ces acteurs de Global Tools ;

d’expériences en ateliers dans l’enceinte de l’institut et hors les murs ;

de productions portées par les étudiants, les enseignants et de jeunes diplômés de l’institut sur le co-design, l’open-design, l’interactivité, le Km0 et la traçabilité local/global.

Global Tools : histoire, propos et méthodeEn partant d’une opposition à la culture dominante du mouvement moderne, les acteurs à l’origine de Global Tools ont mis la culture populaire au cœur de leurs recherches à travers l’utilisation de techniques pauvres. La culture Pop, primordiale dans les années 1960, fut l’un des moteurs d’une dynamique de remise en question d’une ville statique, construite en pierre, par des architectes jugés trop classiques. Global Tools voulait créer des objets pour réanimer cette ville morte. Ses stratégies de recherche passaient par l’expérimentation pour aborder :

« le corps », comme élément vivant et non standardisé,

« la communication » comprise comme une analyse du territoire,

« les techniques pauvres » de ré-appropriation des objets (DIY et artisanat),

« la survie » et la « théorie ».

Le mouvement de Global Tools s’est rapidement essoufflé, n’ayant pas identifié et mis en place les outils nécessaires à la pérennisation du groupe et au renouvellement des expériences. À l’évidence, les techniques pauvres n’étaient pas capables d’apporter des

Global Tools, aujourd’hui réponses pertinentes aux questions posées en opposition aux théories de l’École d’ULM. Les constructions théoriques ainsi que les designers de l’époque furent aspirés avec volupté par le capitalisme ambiant.

Global Tools, aujourd’huiDans des années 90, Andrea Branzi a écrit dans La Casa Calda : « L’Amnésie historique du design, autrement dit sa capacité à se poser comme action et non comme réflexion, comme histoire en acte et non par rapport à sa propre tradition, a constitué jusqu’à présent sa force. Il se peut aujourd’hui que cette radicalité connaisse un fléchissement, au moment où l’on redécouvre l’historicisme comme fondement de la culture actuelle. Il y a deux façons d’en sortir : en acceptant d’exister comme style, autrement dit comme langage historique désormais codifié, ou bien en définissant une nouvelle stratégie de croissance, en acceptant d’agir dans l’histoire présente et de se confronter avec celle du passé. »Les premiers jours de travail sur Global Tools ont porté sur l’élaboration de nouvelles notions de croissance, de confort, etc. La phrase Branzi faisait éco à celle de Gaetano Pesce dans l’interview qu’il nous a accordée : « La démocratie sert les personnes et non les masses. ». Cette affirmation est-elle autant d’actualité qu’en 1970 ? Et comment pourrait-elle se comprendre du point de vue de la pratique et des productions du design ?L’analyse des données historiques de Global Tools, des objectifs, des évolutions et de l’échec de cette contre-école, nous amène à questionner la discipline du design à la lueur de cette expérience pédagogique et à formuler des hypothèses pour répondre aux défis auxquels elle est confrontée actuellement.

Une question de fond Comment générer de l’échange afin de créer un cadre de vie prospectif et des objets pour demain, dans un système économique qui repose sur la plus-value et où se conscientise la nécessaire critique des notions de confort, d’accumulation et de possession ?Soulignons et analysons une évidence : la profession de designer répond communément au marché en installant des « stratégies continues d’innovation »1 face aux impératifs de la croissance. Ces innovations permanentes ont pour finalité la création de niches de marché, le soutien

aux différents modes de productions, etc. Mais c’est précisément sur ces points que la société actuelle affronte la crise : crise des subprimes, endettement des ménages et des Etats. Sans prendre ici parti pour telle ou telle solution, le travail engagé depuis plusieurs années en design à l’isdaT cherche à questionner les représentations et l’évolution des pratiques.

Requalifier la discipline : penser faire et faire penser / le design à l’isdaTLe tandem recherche / projet a pour but de développer un « savoir rusé »2, de renouveller des interrogations sur le design à travers des confrontations pluridisciplinaires, de mieux appréhender les questions qui se posent aujourd’hui et qui pourraient advenir demain. Cette confrontation permet de formuler des séries d’hypothèses, d’expériences et de projets validant ou invalidant certains résultats sur le terrain. À la question « Quelles seraient selon vous les qualités des espaces et des objets de demain ?», les réponses ont aussitôt appellé un grand nombre de questions parmi les étudiants :

Design de proximité : quelle réflexion sur le local et le global ?

Traçabilité : qu’est que nous achetons ? Comment être informé ? Comment requalifier les productions non « Made in France » ? Existe-t-il, d’ailleurs ?

Savoir-faire : comment et pour quels usages produire à partir de savoirs-faire artisanaux ? Qu’est-ce que transmettre une valeur d’usage, un bien, un savoir-faire ?

Habitabilité : quel rapport entre le privé et public ? Quelles formes pour le confort ?

Modèle évolutif : comment ne pas figer les modèles dans un standard ? Comment définir le débat autour de l’open design, du co-design ?

Comment combattre l’obsolescence programmée et le « branding » ?

Que signifient la marque et la notoriété ? Quels outils et techniques nouvelles

pour fonder cette réflexion ? Quels sont les avantages et les limites d’Internet qui permet communication, échanges, diffusion des savoirs mais aussi aujourd’hui des productions ?

Pour arriver à questionner les notions de confort, de qualité des espaces et des objets de demain, nous devons questionner le design et son rapport à l’économie, aux outils de production et de diffusion et bien entendu le situer dans le contexte de la ville. Nathalie Bruyère

1. « Qu’est-ce que le design ? » Andrea Branzi, collaboration de Marilia Pederbelli, traduction française, Édition Grün, 2009, p.223 & 274 .

2. Pensée complexe, savoir rusé formulé en 1982 dans le livre « science avec conscience » d’Edgar Morin.

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Penser faire & faire penser : Global Tools, aujourd’hui

Le système proposé dans le projet Cérès valorise et à facilite l’accès aux échanges commerciaux de proximité en esquissant, à travers le renvoi à des sites de présentation des producteurs, une possibilité de reconnaissance des valeurs humaines et des identités dans le système de production et de distribution.

Par définition le mythe est oublieux de la véritable histoire pour ériger son sujet en légende. Ainsi, les conséquences de l’écriture de mythologies par les marques sont la perte de l’histoire véritable des objets et la disparition de la considération du travail qui les a fait naître. Si ce problème a été soulevé par le passé au sujet des grandes marques faisant fabriquer leurs produits dans des «sweatshops», il semblerait qu’il prenne de plus en plus d’ampleur

actuellement dans le domaine de l’alimentaire où le manque d’information et le flou derrière l’étiquette a déjà provoqué diverses crises dans le secteur et ébranlé la confiance des consommateurs. La traçabilité des objets est la première histoire que veulent connaître ces-derniers et, dans le domaine de l’alimentaire, nombreux sont ceux qui se tournent vers des organisations locales pour être sûrs de connaître la provenance des produits dont ils se nourrissent. C’est là que les témoignages se transmettent, autour de la manière dont un produit a été fabriqué, un légume cultivé, un savoir-faire élaboré. Le commerce prend un visage humain, l’échelle n’est plus celle de la multinationale qui propage le même produit à travers le monde sans aucune vraie visibilité de ce qu’est ce produit sinon des inscriptions élogieuses sur un

emballage opaque. En achetant localement les contacts s’établissent, les histoires racontées sont de première main et les savoir-faire se donnent avec un arrière-plan culturel qui est celui dans lequel le produit est né. Ce dernier n’est pas arraché à son contexte et consommé ailleurs, il est porteur de sa véritable histoire et des valeurs de travail de ceux qui racontent son parcours.Les individualités se dessinent avec lui, contrairement au visage de la grande marque qui conservera un visage similaire tout autour du monde, reconnaissable certes, mais écrasant toutes les subjectivité possible de la culture locale.

Globaliser c’est uniformiser, aussi nous pensons que c’est dans la localité que se trouvent les valeurs humaines.

Cérès, Cécile Laporte (traçabilité produits / producteurs)

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Penser faire & faire penser : Global Tools, aujourd’hui

Cérès, Cécile Laporte (traçabilité produits / producteurs)

Cérès, Cécile Laporte

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Penser faire & faire penser : Global Tools, aujourd’hui

Du patrimoine au potentiel.« Henne-Morte », territoire rural et sylvicole voué à la désertification se transforme à partir de la mise en valeur de ses ressources et de son patrimoine (un moulin, des bois, des habitants). Ce projet de transformation passe par la mise en place de projets collaboratifs et participatifs.

Le design s’est construit dans le même temps que l’idée de progrès et de modernité. Cela c’est traduit par une recherche perpétuelle de nouveaux territoires. Le projet de la Henne Morte commence ainsi.En identifiant les ressources de ce territoire telles que l’eau et le bois, notre démarche tend à développer une petite unité de production raisonnée et re-territorialisée. Le processus de production d’énergie hydroélectrique et de transformation du bois est étudié sur les mesures du territoire de la vallée du Ger et de la région grand sud.

En se donnant pour objectif la réactivation d’un territoire, il est ici question de rendre visible la densité du maillage économique et culturel dans lequel s’insère le hammeau de la Henne-Morte et son activité.

Parce que pré-existant, ce dispositif de production énergétique (moulin à eau), écologique (forêt), économique (production de bois) et culturel (design de mobilier) tend à ériger des passerelles et des échanges afin d’établir une organisation/plateforme. L’expérience et la pratique (amateurs et professionnels) sont au cœur du projet de la Henne Morte devenant lieu social d’échange, tel un épicentre des transformations.

Il est fondamental dans notre démarche, à partir des réflexions menées sur le co-design et les projets collaboratifs, que la méthode s’établisse à l’initiative « de» et « avec » l’usager ou l’habitant. Ceci afin d’identifier, d’intégrer et de mutualiser les différentes connaissances, compétences et autres savoirs-faire des co-auteurs présents sur le territoire.

Ce projet de design regroupe donc différents interlocuteurs et par là même différents langages. Cela présuppose une ingénierie de projet transdisciplinaire qui articule plusieurs méthodes de conception et de fabrication : liées à l’hydroélectricité (gestion et production de l’énergie nécessaire), à l’industrie de la filière bois (gestion et transformation de la matière première), à l’artisanat (fabrication et diffusion de la production) dans des dimensions techniques, sociales, économiques et politiques de notre époque.

En effet l’enjeu de cette démarche réside dans les choix et les associations des modèles de fabrications pour réussir à composer une stratégie de production singulière à l’idée d’écosystème qui rend chaque projet particulier.

Henne-Morte, Camille Platevoet (re-territorialisation d’une production)

Organisation du projet de la Henne Morte

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Penser faire & faire penser : Global Tools, aujourd’hui

Lieu dit Henne Morte, moulin 1, chute d’eau, force motrice Conception, fabrication et diffusion para-industrielle de constructions bois

Lieu dit Henne Morte, moulin 1, réactivation de la production d’énergie hydroélectrique décentralisation du réseau, autonomisation et mutualisation de la production

Henne-Morte, Camille Platevoet (re-territorialisation d’une production)

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Penser faire & faire penser : Global Tools, aujourd’hui

L’ensemble de ces projets est destiné a être regroupé sous forme de bibliothèque ou de logiciel libre, afin de faciliter la création d’appareils électroniques en papier, suivant la philosophie Open Source appliquée au monde des objets physiques, l’Open Design. La réalisation de ces objets repose sur une technique qui est en voie de démocratisation, l’impression jet d’encre de pistes conductrices.

« Le principe majeur de la cartographie est la représentation de données sur un support réduit représentant un espace généralement tenu pour réel. L’objectif de la carte, c’est une représentation concise et efficace, la simplification de phénomènes complexes à l’œuvre sur l’espace représenté afin de permettre une compréhension rapide et pertinente. »Cartographie, définition Wikipédia

Les cartographies électroniques sont un ensemble de symboles et de modules qui permettent de faciliter la compréhension et la fabrication de montages électroniques simples. Ces éléments s’assemblent dans l’espace d’une feuille, créant ou re-créant un circuit électronique en repensant le mode d’utilisation qui lui est associé.La boite blanche s’oppose à la boite noire; c’est une boite qui s’ouvre et se déploie pour dévoiler son fonctionnement interne, à l’aide de circuit électronique graphique et légendé.

Le circuit à relier est une bibliothèque d’icônes, qui permettent de simplifier le montage de circuits grâce à des éléments a relier. La planche anatomique est un écorché de circuit, réalisé à l’aide d’indices graphiques qui facilitent la compréhension du fonctionnement.

Les modules en papier sont des éléments qui permettent de donner une forme à un circuit électronique, grace a des patrons qui se déploient pour devenir des volumes fonctionnels; ces modules, sous forme de patrons, s’assemblent dans l’espace d’une feuille de papier.

Cartographies électroniques, Coralie Gourgechon(haut-parleur et dispositif électronique open-source)

Circuit à relier : planche, composants, colle conductrice et stylo à encre argent

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Penser faire & faire penser : Global Tools, aujourd’hui

Tableau de représentations symboliques et graphiques

Cartographies électroniques, Coralie Gourgechon(haut-parleur et dispositif électronique open-source)

Planche anatomique de haut-parleur

Planche anatomique de haut-parleur

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Penser faire & faire penser : Global Tools, aujourd’hui

« La lenteur est une richesse de temps. »Hartmut Rosa, La technologie est-elle responsable de l’accélération du monde ?, Le Monde

Lento est une des horloges créées dans le cadre d’une recherche sur le tmeps, la mémoire et l’inetractivité. Element visuel elle ne donne pas vraiment l’heure, mais indique une temporalité et symbolise le temps qui passe, définissant, découpant visuellement et sensoriellement la journée : c’est un dispositif qui recrée du temps.

L’interactivité dans le champ de la transmission et de la mémoire concerne principalement la capacité des objets à influencer nos comportements, notamment à travers la perception sensorielle, agissant ainsi sur la mémoire et les souvenirs. L’interactivité est centrée sur l’utilisateur qui crée communication et échanges avec l’objet, lequel fait naître chez lui telle ou telle réction. Elle est le liant entre plusieurs éléments séparés et prend place comme partie constituante du projet, c’est une sorte de dialogue abstrait qui s’installe entre l’objet et l’individu, qui parle ici du temps, l’espace dans lequel la mémoire et les souvenirs liés aux objets se créent. L’interactivité est une façon d’aborder les questions du temps, de la perte de mémoire et des troubles spatio-temporel qui constituent un problème actuel de plus en plus présent ne touchant pas que les personnes âgées.

Ce projet est une recherche sur la représentation du temps qui passe, sur l’accélération du rythme de vie ressentie à l’heure actuelle, ainsi que sur l’interactivité entre les objets et notre mémoire, nos souvenirs et notre conscience des jours qui s’écoulent. La perte de mémoire, traitée comme pathologie et fait socio-culturel en a permis l’élaboration menant à concevoir des objets rassurants qui tiennent lieu de balises dans l’espace de la mémoire. Matérialisés par une famille d’horloge, ces repères symbolisent et marquent de manière sensible le temps qui passe. Indicateurs temporels, ils permettent de découper la journée sensoriellement en traçant des repères et en apportant la conscience d’une temporalité à ceux qui s’y perdent.

Lento, Irina Pentecouteau

Adagio, bois d’olivier tourné, dispositif d’horlogerie gravant progressivement un sillon de plus en plu srofond, 2013

Storyboard du scenario d’usage de Lento

Lento, horloge, papier et éléctronique, 2013

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60 60

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15,3 0,2

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15,3

15

15 tube 10mm

support métal pour glisser l’horloge

pied en métal

horloge

Lento, Irina Pentecouteau

Pied metal horloge