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dossier Oxfam : acteur de changement TRIMESTRIEL D’OXFAM-SOLIDARITÉ – DÉCEMBRE 2014 – NUMÉRO 48 EBOLA AIDEZ-NOUS À ENDIGUER L’ÉPIDÉMIE > Voir p. 4 Mettez fin aux inégalités Les inégalités sont un fait et c’est le moment de réduire le fossé entre les riches et les pauvres. Page 5 En confiance entre femmes Des cliniques mobiles à la rencontre des femmes en Cisjordanie. Pages 12-13

Globo 48 - Oxfam : Acteur de changement

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dossier

Oxfam : acteur de changement

TRIMESTRIEL D’OXFAM-SOLIDARITÉ – DÉCEMBRE 2014 – NUMÉRO 48 EBOLAAIDEZ-NOUS À ENDIGUER L’ÉPIDÉMIE> Voir p. 4

Mettez fin aux inégalitésLes inégalités sont un fait et c’est le moment de réduire le fossé entre les riches et les pauvres. Page 5

En confiance entre femmesDes cliniques mobiles à la rencontre des femmes en Cisjordanie. Pages 12-13

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2 globo • DECEMBRE 2014

coverstoryDes enfants jouent sur la plage de San Jose à Tacloban, trois mois après le passage du typhon Haiyan fin 2013. Oxfam a notamment contribué à réparer les bateaux et les filets des pêcheurs locaux. Parce que le changement, c’est plus que juste fournir de l’eau et de la nourriture.

© Eleonor Farmer/OXFAM

edito

sommaire

GloboPériodique Trimestriel n°48 - Quatrième Trimestre 2014Rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles - BelgiqueTel.: +32 (0)2 501 67 00 - Fax: +32 (0)2 511 89 19 - www.oxfamsol.beAbonnement gratuit (ou désabonnement) par e-mail : [email protected].

EDITEUR RESPONSABLE : Stefaan Declercq • RÉDACTION : Esther Favre-Félix, Wouter Fransen, Julien Lepeer, Thea Swiestra, Lieve Van den Bulck, Maaike Vanmeerhaeghe • COORDINATION ET RÉDACTION FINALE : Lieve Van den Bulck • ONT COLLABORÉ : Xavier Declercq, Bert Dhondt, Etienne Godts, Liesbeth Goossens, Stéphane Parmentier • MISE EN PAGE : José Mangano • PHOTOS : Tineke D’haese

Art. 4 Loi 8.12.92 - Arr. Min. 18.03.93. Oxfam-Solidarité asbl, rue des Quatre-Vents 60 à 1080 Bruxelles, gère une base de données automatisée afin d’organiser les relations avec ses donateurs et sympathisants. Vos données y sont enregistrées. Vous avez le droit de demander toutes les données vous concernant et de les faire modifier le cas échéant. Adressez votre demande écrite à : Oxfam Fichier donateurs, rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles. Oxfam-Solidarité est enregistrée sous le numéro 000500836 du Registre national de la Commission pour la protection de la vie privée.

Si respectées qu’elles soient, les opinions des personnalités et partenaires interviewés dans ce magazine n’engagent pas Oxfam-Solidarité.

Aucun extrait de ce Globo ne peut être repris ou copié sans l’autorisation écrite préalable de la rédaction.

Ce Globo a été imprimé sur du papier recyclé Cyclus Print 90 gr.

Management environnemental vérifiéSiège social : Rue des Quatre-Vents, 60 B-1080Reg. n° BE-BXL-000021

PÊLE-MÊLEDécouvrez comment l’Asie du Sud-Est se remet du tsunami dix ans plus tard. Voyagez au Salvador, où Oxfam soutient le développement de potagers urbains. Aidez-nous à endiguer la progression du virus Ebola et rejoignez les millions de personnes qui veulent mettre fin aux inégalités.

OxfamilyEnvie d’un défi extrême ? Frottez-vous à l’Oxfam Wintertrail : parcourez 60km sur la neige en raquettes en moins de 30h, et récoltez 2.000 euros.

dossierOXFAM : ACTEUR DE CHANGEMENT

• Accaparement de terres : du Mali à Rome• Résoudre un problème de taille• Mieux contrôler le commerce des armes• Quel est l’impact d’Oxfam ?

regards du sudL’aide médicale pour les femmes dans les villages reculés de Cisjordanie ? Les cliniques mobiles s’en chargent.

Bénévoles à l’honneurLisa Van Coillie veut se rendre utile pendant son année sabbatique et donne un coup de main dans un magasin de seconde main Oxfam.

seconde mainUn nouveau label de qualité à Herstal tandis qu’à Courtrai, le juste prix, c’est le vôtre !

3,2,1 ACTIONVoulez-vous être vous aussi acteur de changement ? Allez voir au dos !

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Les acteurs du changement mondial« Ça ne t’arrive jamais d’être satisfait ? »

Ma mère n’arrivait pas à comprendre pourquoi. Elle ne comprenait pas pourquoi, en tant qu’étudiant, je participais encore à une manifestation, pourquoi je m’associais encore à un énième groupe de travail ni pourquoi je soutenais encore telle ou telle action politique. Le statu quo, ça ne me suffisait pas. Soit on veut améliorer le monde, soit on ne le veut pas.

C’est précisément ce désir de changement qui pousse Oxfam à aller de l’avant, et c’est ce que j’ai toujours apprécié chez Oxfam. La satisfaction n’est pas inscrite dans nos gènes. Le changement à long terme, le fait de déplacer les équilibres, de créer des perspectives durables dans la lutte contre la pauvreté, voilà de quoi il est question.

Mais comment insuffler un tel changement ? Comment améliorer le monde ? Impossible d’y répondre en quatre lignes, mais nous tentons de le faire dans ce Globo en quatre pages ; une tentative nuancée pour résumer notre vision du changement, étant donné qu’elle revêt de multiples facettes.

Oxfam agit sur la politique et la pratique, sur les attitudes et les convictions. Nous sommes présents dans le monde entier dans plus de 90 pays et nous pouvons compter sur 2.910 orga-nisations partenaires. Nous travaillons sur les thèmes de la sécurité alimentaire, de la santé, du climat, du commerce, des droits des citoyens et de la lutte contre la violence faite aux femmes. Nous construisons des solutions à long terme, mais nous organisons également des opérations d’aide d’urgence et nous menons des campagnes pour faire entendre les voix que l’on écoute rarement.

Mais n’est-ce pas trop complexe ? En fait, la réalité est tout aussi complexe. Les actions que nous menons sont toujours axées sur les personnes et sur leurs préoccupations. Nous mettons en évidence les liens qui unissent leurs différents problèmes, pour ensuite mettre en place des solutions à la fois locales et globales.

En février de cette année, j’ai à nouveau pu m’en rendre compte. Dans un petit village aux Philippines, j’ai vu comment Oxfam a obtenu de l’aide de 80 volontaires pour dégager les débris du typhon Haiyan. Les villageois, hommes et femmes, ont scié les palmiers tombés pour en faire des planches avec lesquelles ils ont tout de suite pu bâtir de nouvelles maisons. Nettoyer les débris et en même temps construire un logement et toucher un revenu.

De retour en Belgique, ma boîte mail était pleine d’articles de journaux sur Oxfam. L’appel que nous avions lancé afin de faire adopter des mesures efficaces contre le changement climatique était bien arrivé aux oreilles des dirigeants politiques à la conférence de Varsovie. Et le but de cet appel était justement d’éviter à l’avenir des catastrophes comme Haiyan.

Oxfam et ses actions clés. Assurer la coordination de projets locaux, avec une présence sur le terrain, et de campagnes mondiales. Conjuguer grands principes et actions concrètes. Lier directement l’aide d’urgence à des projets de reconstruction. Utiliser des campagnes globales pour apporter des changements au niveau local. Nous choisissons nos actions en concertation avec les personnes concernées au premier plan. Nous soutenons leur propre vision du changement.

Et non, nous ne sommes toujours pas satisfaits. Nous sommes Oxfam.

Stefaan Declercq, Secrétaire Général d’Oxfam-Solidarité

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3DECEMBRE 2014 • globo

pêle-mêleTextes : Wouter Fransen, Lieve Van den Bulck, Esther Favre-Félix, Julien Lepeer • photos : Tineke D’haese

Le 26 décembre, il y aura dix ans que le tsunami a causé des ravages en Indonésie et dans les pays alentours. Quelques jours plus tard, la plus grande opération d’aide d’urgence de l’histoire était en route.

Les palmiers gracieux des larges avenues de Banda Aceh se balancent au rythme du vent. Les maisons le long de la route sont presque toutes neuves. Les techniques les plus récentes pour le tri des ordures et un réseau d’égouts flambant neuf garantissent la propreté des rues.

Plus rien n’évoque le paysage en ruine d’il y a 10 ans. Ou si, quand même. Le bateau de 2,5 tonnes que le tsunami avait soulevé se trouve toujours à l’endroit où les vents et la mer l’avaient jeté : à 2 km du bord de la mer. Cette cicatrice demeure dans un paysage du reste complètement guéri.

L’opération d’urgence lancée après le tsunami est toujours considérée comme un modèle du genre. Six mois après la catastrophe, les 500.000 sans-abris de la province d’Aceh avaient déjà été relogés alors que 70.000 personnes vivaient encore dans des camps. Fin 2010, plus de 140.000 maisons, 1.700 écoles et près de 1.000 bâtiments administratifs avaient été construits. 36 aéroports et ports ainsi que 3.700 km de routes avaient été aménagés. Oxfam a surtout été active dans les domaines des soins de santé et du logement. Oxfam a aussi aidé des milliers de personnes à retrouver une source de revenus.

Le défi était énorme : 230.000 morts et 1,7 million de sans-abris dans la région. La réaction des autorités et celle du grand public dans le monde entier étaient à la hauteur. Plus de 10 milliards d’euros ont été collectés dont 40 % auprès de particuliers. En Belgique, le Consortium 12-12 dont Oxfam fait partie, a collecté 48 millions d’euros. Les dons recueillis ont couvert tant l’aide d’urgence que la reconstruction.

Malgré ce succès, il faut retirer des leçons importantes de cette opération d’aide d’urgence. La situation de bien des femmes avait, par exemple, été négligée. Des études entamées à l’occasion du tsunami démontrent que lors de catastrophes, il y a plus de femmes que d’hommes qui meurent et qu’elles sont plus jeunes en moyenne. Le tsunami a incité la communauté internationale à investir davantage dans le rôle des femmes dans la reconstruction.

Le tsunami a entraîné aussi le lancement des SAP ou « systèmes d’alerte précoce » dans l’océan Indien où l’on a installé un réseau de bouées qui peuvent

26 décembre 2004

10 ans Tsunami Océan Indien

Oxfam a> collecté 195 millions d’euros> aidé 2,5 millions de personnes> collaboré avec 170 organisations partenaires locales dans 7 pays

Se relever après les catastrophes

signaler une houle tant soit peu suspecte. Ce système est complété par des appareils de mesures dans le fond de l’océan, des stations de mesure sismique et une meilleure coordination entre garde-côtes. En 2012, ce SAP a déjà fait ses preuves lors d’un nouveau séisme sous-marin.

La réaction du grand public face au tsunami a été sans pareille et fait réfléchir par rapport aux autres crises. Les victimes du tsunami pouvaient compter sur plus de 2.000 € d’aide par victime. Le tremblement de terre à Haïti (2010) ainsi que le typhon Haiyan

aux Philippines (2013) ont réussi aussi à motiver les gens à donner. Il n’en va pas de même à chaque catastrophe. Les Nations unies qualifiaient les inondations de 2010 au Pakistan de « plus graves que le tsunami et le tremblement de terre à Haïti réunis ». Dix jours après la catastrophe, les dons recueillis s’élevaient à 2,5 € par victime. L’ONU prévoit qu’à cause du changement climatique, le nombre et l’intensité des catastrophes naturelles continueront à s’accroître. Voilà pourquoi chaque centime récolté auprès du grand public reste crucial pour ces opérations qui sauvent des vies.

12 janvier 2010

5 ans Tremblement de terreen Haïti

Oxfam a> collecté 84 millions d’euros> aidé 532.000 personnes> dressé 13.850 tentes et installé d’autres

abris temporaires> distribué 47.000 moustiquaires> relogé 95% des victimes

8 novembre 2013

1 an Typhon Haiyan aux Philippines

Oxfam a> collecté 36 millions d’euros> aidé 869.000 personnes> distribué 87.000 kits d’hygiène> formé 4.300 volontaires à sensibiliser la

population sur les questions d’hygiène> installé 253 robinets d’eau potable dans

les écoles

En Indonésie, plus rien n’évoque le paysage en ruine d’il y a 10 ans. ©Jim Holmes/OXFAM

©Kateryna Perus/OXFAM ©Eleonor Farmer/OXFAM

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4 globo • DECEMBRE 2014

pêle-mêle

urgence humanitaire

Stopper le virus Ebola Une campagne d’hygiène et de prévention massive pour sauver des vies.

L’épidémie de fièvre Ebola, qui a commencé fin 2013, est d’une

ampleur inédite. Elle s’est d’abord déclarée en Sierra Leone, en Guinée et au Liberia avant de s’étendre au Nigeria et au Sénégal. Cette mala-die se transmet d’une personne à une autre par le biais de contacts directs avec des fluides corporels, tels que le sang, la salive, la sueur... Rompre cette chaîne de transmission est donc essentiel pour parvenir à enrayer la propagation du virus. C’est pourquoi Oxfam a lancé un programme de prévention massive visant à atteindre 3,2 millions de personnes en Afrique de l’Ouest.

Oxfam fournit de l’eau potable et du matériel d’assainissement aux centres de traitement d’Ebola ainsi qu’à d’autres centres de santé, et aide à l’installation de nouveaux centres de traitement. Nous organisons des formations

pour le personnel soignant et pour les équipes chargées d’enterrer les corps. Nous leur distribuons également des équipements de protection (masques, gants..). De plus, nous fournissons des kits d’hygiène aux populations (savon, désinfectant…) et installons des robinets pour qu’elles puissent se laver les mains. Un autre aspect de notre travail est de sensibiliser les populations aux mesures à prendre pour éviter la contagion. Ceci via des émissions de radio, des affiches et un système de SMS.

Au-delà de la réponse immédiate à la crise, un soutien à long terme devra être apporté, notamment pour renforcer les systèmes de santé de ces états fragilisés par des années de guerre et de dictature.

PLUS D’INFOS : www.oxfamsol.be/ebolaFR

FAIRE UN DON : BE37 0000 0000 2828 avec en communication : « 9128 Ebola ».

Depuis 8 ans, Oxfam et ses partenaires préparent les communautés les plus vulné-rables dans la capitale San Salvador afin qu’elles réagissent au mieux aux catastrophes.

L e Salvador est un petit pays d’Amérique centrale régulièrement touché par des

catastrophes naturelles (séismes, éruptions volcaniques, ouragans...). Celles-ci mettent en danger la vie des populations mais ont également un impact sur leurs moyens de subsistance et leur alimentation. Elles endommagent les champs et les voies de transport des marchandises, et sont souvent suivies de spéculation sur les cours des denrées alimentaires ainsi que d’une inflation de leur prix.

Pour Oxfam, préparer les populations aux catastrophes naturelles passe donc aussi par le fait de garantir leur alimentation, par exemple grâce à des potagers urbains. Entre 2012 et 2013, 15 communautés ont pu bénéficier de ces potagers, une activité conçue dans le cadre d’un projet de réduction des

risques de catastrophes financé par l’Union européenne.

Tout commence par la sélection d’équipes, composées de femmes chefs de famille et de personnes à faibles revenus. Elles reçoivent une formation en sécurité alimentaire, apprennent à cultiver un potager, à fabriquer des engrais bio, à traiter les parasites… Des réunions sont organisées entre équipes pour les motiver et leur permettre d’échanger leurs expériences.

Pour chaque potager, Oxfam distribue des outils, comme des arrosoirs, du grillage pour des poulaillers et des plateaux à semis. De plus, sept pépi-nières ont été créées pour y cultiver de jeunes pousses, qui sont ensuite replantées dans les potagers.

Juana Flor Martinez est une mère céli-bataire de 4 enfants, dont 2 jumeaux handicapés mentaux. Coordinatrice d’une équipe qui a reçu une formation d’Oxfam, elle raconte : « Avant, nous ne savions pas comment préparer de l’engrais, cultiver la terre. Si la terre n’est pas bien nourrie, rien ne pousse. »

Pour cultiver son potager, elle recycle maintenant tout ce qu’elle peut et y plante des légumes : des boîtes de conserve, des boîtes de lait et même des coffrets de CD attachés avec du fil de fer. « J’ai des choux, des concombres, du céleri, de la laitue et des herbes aromatiques. Je plante tout cela avec mes enfants et tout le monde met la main à la pâte. » Désormais, Juana n’a plus besoin de se rendre au marché aussi souvent qu’avant. Des projets simi-laires seront mis en place fin 2014 et en 2015, dans 15 autres communautés, grâce à un financement de l’UE.

PLUS D’INFOS : www.oxfamsol.be > Pays > Salvador

Des potagers urbains au Salvador

Lima, la capitale du Pérou accueille en ce moment le sommet climatique de l’ONU, en vue du sommet de Paris en 2015.

400 millions de personnes en plus souffriront de la faim d’ici à

la moitié du siècle ! Voici la menace qui pèse sur la communauté internationale si elle ne s’engage pas plus sérieusement dans la lutte contre le changement climatique. Les

catastrophes naturelles se succèdent et ont des conséquences dramatiques sur les récoltes à travers le monde.

Juste avant le sommet de Lima, l’Union européenne s’est engagée à réduire, d’ici à 2030, ses émissions de gaz à ef-fet de serre d’au moins 40%, à porter la part des énergies renouvelables à 27% et à diminuer sa consommation d’éner-gie de 27% par rapport à 1990. Brigitte Gloire, responsable de plaidoyer Climat d’Oxfam-Solidarité, insiste sur l’impor-

Nous ne sommes pas médecins, mais nous savons comment sauver des vies

Climat : protégez les citoyens, pas les pollueurs ! tance d’aller plus loin : « Les leaders européens avaient l’occasion de dessi-ner les contours d’un futur plus juste, plus durable, en opérant un véritable virage vers les énergies renouvelables et plus d’économies d’énergie. »

80 % des réserves d’énergies fossiles doivent rester sous terre, pour main-tenir le réchauffement climatique en dessous des 2°C. Mais le lobby des in-dustries fossiles a réussi à faire en sorte qu’on ne touche pas à ses intérêts, au

mépris de ceux des citoyens du monde entier. L’espoir persiste néanmoins.

En qualifiant leur accord de « mini-mal », Charles Michel, François Hol-lande et consorts ont reconnu que la position qu’ils ont adoptée aujourd’hui n’est pas à la hauteur des enjeux. Ils devront donc se rendre aux négocia-tions de l’ONU à Paris l’an prochain avec une offre bien plus ambitieuse.

PLUS D’INFOS : www.cultivons.be

Le potager profite à toute la famille

©Tommy Trenchard/OXFAM

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5DECEMBRE 2014 • globo

pêle-mêle

Avec nos cadeaux solidaires, le plaisir entre proches se partage bien au-delà de votre porche.

Cette année, ne retrouvez pas le cadeau de Noël que vous avez offert

à votre tante en vente sur internet deux jours après ! Offrez-lui un cadeau utile et original : un cadeau symbolique Oxfam s’emballe. En offrant une carte Oxfam s’emballe, vous surprenez vos proches et comblez des familles dans le Sud. Offrez par exemple une carte chèvre et c’est un projet lié à l’élevage que vous soutenez.

Cette année, quatre nouveautés se sont rajoutées au catalogue déjà bien fourni

Un parfum de fêtes pour tous

Les politiques d’austérité menacent des millions d’Européens. © Miguel Parra / OXFAM

A égalité ! Il est temps de mettre fin aux inégalités extrêmes

Ensemble, nous pouvons lutter contre les inégalités. Nous nous engageons, et vous ?

Les pionniers de l’Institut des UrsulinesDeux classes de 5e secondaire vont se lancer dans le nouveau projet pilote d’Oxfam. Une année de découvertes et d’action pour les élèves…

Soutenus par deux professeurs motivés, Oxfam et l’Institut des Ursulines ont décidé de s’associer pour une initiative locale inédite : pendant toute l’année scolaire, les élèves de deux classes de 5e secondaire vont devoir relever des défis Oxfam.

Régulièrement, ils découvriront le contenu d’une boite dans lequel un défi leur est lancé en rapport avec une thématique Oxfam. Agriculture, climat, mondialisation, travail décent, consommation responsable ou commerce équitable seront au cœur des missions qu’ils devront relever tout au long de l’année, grâce aux outils qui seront mis à leur disposition (vidéos, brochures, quiz, infos pratiques).

Ensuite, les animateurs d’Oxfam-Solidarité et d’Oxfam-Magasins du monde se rendront dans les classes pour approfondir les différents sujets et pour lancer la mission suivante.

Pour Oxfam, il s’agit d’une première qui en appelle d’autre si l’expérience est concluante.

A suivre, donc !

Les 85 plus grosses fortunes mondiales ont gagné un demi-million de dollars par minute l’an dernier. Entre 2009 et 2014, au moins un million de femmes sont mortes en couches, faute de soins de santé suffisants.

Le fossé entre riches et pauvres prend des proportions vertigineuses. 85 personnes

possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. De telles inégalités économiques extrêmes entravent la lutte contre la pauvreté dans le monde et accentuent d’autres inégalités, notamment entre les femmes et les hommes. Nous en pâtissons toutes et tous : elles freinent la croissance économique, augmentent la criminalité et anéantissent les espoirs et les ambitions de milliards de personnes irrémédiablement coincées au bas de l’échelle. C’est ce qui ressort de notre nouveau rapport « A égalité ! Il est temps de mettre fin aux inégalités extrêmes ». Et plus qu’un rapport, c’est aussi une campagne qui invite chaque citoyen à réclamer avec nous la fin des inégalités extrêmes.

Le nombre de milliardaires a plus que doublé depuis 2009

Ces inégalités criantes ne sont pas inévitables : elles résultent de choix politiques et économiques. L’extrême richesse va de pair avec l’influence et la mainmise que l’on peut avoir sur le pouvoir. Nous vivons dans un monde où les règles sont faussées en faveur d’une minorité et au détriment de la majorité. Les richesses continuent de

s’accumuler entre quelques mains, tandis que les plus pauvres sont laissés-pour-compte. Depuis 2009, le nombre de milliardaires a ainsi doublé.

De tels niveaux d’inégalité sont aussi la conséquence du modèle économique dominant qui pousse à la privatisation et à la dérégulation au nom du libre-échange et de la croissance économique, censés bénéficier à tous. Au lieu de cela, ce capitalisme sauvage enrichit une petite élite et plonge des millions de gens dans la précarité. Cette situation n’est pas une fatalité. Ensemble, nous pouvons rééquilibrer les choses. Nous pouvons changer les règles pour nous assurer que les plus riches paient leur juste part d’impôts. Nous pouvons exiger plus de dépenses publiques pour la santé et l’éducation, afin de donner une chance aux populations défavorisées. Nous pouvons réclamer une rémunération équitable pour toutes et tous. Nous

pouvons veiller à ce que les plus pauvres puissent se faire entendre, notamment de celles et ceux qui exercent le pouvoir.

500.000 dollars par minute, et vous ?

Le moment est venu. Le monde a pris conscience du fossé entre les grandes fortunes et le reste de la population. De l’Espagne à l’Afrique du Sud, du Pérou au Pakistan, des femmes et des hommes revendiquent déjà un monde plus juste. Entre 2013 et 2014, les 85 plus grosses fortunes mondiales ont gagné un demi-million de dollars par minute. C’est inacceptable mais pas une fatalité. Cela résulte de décisions avant tout politiques et il faut se mobiliser pour exiger le changement. Rejoignez-nous !

PLUS D’INFOS : www.oxfamsol.be/inegalites

de cartes symboliques et solidaires.Entre les chèvres, les poules et le kit pour bébé sont venus s’insérer entre autre une carte prépayée pour des communications GSM ou un kit pour faire face aux catastrophes naturelles.

Pour toute commande passée entre le 1er et le 15 décembre, vous recevrez en cadeau un screencleaner rigolo pour nettoyer l’écran de votre GSM.

Découvrez tous nos cadeaux sur www.oxfamsemballe.be.

Vous cherchez à concilier utile et solidaire ? Il y a encore bien d’autres options. Passez l’hiver bien au chaud grâce à nos plaids aussi doux que colorés. Et n’oubliez pas nos agendas et

notre calendrier 2015 pour une année entière de solidarité. Si vous souhaitez passer commande, écrivez-nous donc à l’adrese suivante. [email protected]

Enfin, si vous avez peur de vous tromper, il reste une solution qui comblera à coup sûr vos proches : un chèque-cadeau Oxfam permet de choisir entre des produits de seconde main ou du commerce équitable.

Soit un vaste choix entre vêtements, artisanat, livres, bibelots ou le fameux café ou chocolat Oxfam. Pour vous en procurer, faites un saut dans un magasin Oxfam près de chez vous.

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6 globo • DECEMBRE 20146

60 kilomètres dans la neige

Quoi de plus surnaturel que de traverser des montagnes enneigées, de jour comme de nuit?

À la recherche d’un vrai défi pour 2015 ? Marcher 60 kilomètres à travers des montagnes enneigées, en moins de 30 heures, et récolter 2.000 euros pour une bonne cause : voici le tout nouveau Oxfam Wintertrail.

Le défi d’un Oxfam Trailwalker classique (marcher pendant 100 kilomètres) ne vous

suffit pas ? Frottez-vous alors début mars 2015 au tout nouveau Oxfam Wintertrail d’Oxfam France, dans les Alpes françaises et suisses. Pouvez-vous parcourir avec une équipe de quatre personnes une distance de soixante kilomètres en raquettes, en moins de 30 heures ? Et récolter au moins 2.000 euros avec votre équipe pour lutter contre la pauvreté ?

Déjà 208 personnes pensent pouvoir le faire, car début novembre, 52 équipes s’étaient déjà

inscrites au tout premier Oxfam Wintertrail. Mais celles-ci ne sont pas seulement originaires de France. On compte également des Suisses, Allemands, Britanniques, Luxembourgeois et pas moins de 60 Belges qui souhaitent relever ce défi sportif et solidaire. 400 personnes au maximum pourront participer à cette première édition.

Montagnes enneigées

Qu’est-ce qui pousse tant de personnes à participer à ce défi extrême ? « Je suis intimement persuadé que la réussite du Trailwalker à travers le monde repose sur le fait que nous proposons aux participants un défi véritablement extraordinaire », explique Simon Romain d’Oxfam France. « Quelque chose hors normes, qui donne envie de se dépasser. Et quoi de plus fou, de plus surnaturel, que de traverser les montagnes enneigées, de jour comme de nuit ? Nous avons voulu placer le défi encore plus

haut, permettre aux participants de vivre une expérience qu’ils n’auraient tout simplement pas pu réaliser seuls et faire que leurs souvenirs de cette aventure aux côtés d’Oxfam restent gravés dans leurs mémoires à jamais ! »

Du jamais vu

Le Wintertrail n’est-il pas une forme de concurrence pour l’Oxfam Trailwalker classique en France, où les sportifs marchent en juin pendant 100 kilomètres pour amasser des fonds ? « Grâce au succès des éditions précédentes de l’Oxfam Trailwalker, nous avons réussi à rassembler au total plus de 1,3 millions d’euros. Maintenant, nous organisons un deuxième événement du même type. Mais nous ne souhaitons pas que deux Trailwalkers se fassent concurrence. Comme j’habite moi-même en Haute-Savoie, ça fait longtemps que l’idée d’un Trailwalker en hiver me trottait dans la tête. Le concept est similaire, mais nous créons néanmoins un événement tout à fait nouveau. Un Oxfam Wintertrail, c’est du jamais vu dans le monde. »

Rassembler 2.000 euros

Chaque équipe qui participe, s’engage à rassembler au moins 2.000 euros. Où va cet argent ? « Cet argent doit financer l’ensemble des actions de notre organisation. Nous ne voulons pas le consacrer à un but ou un projet spécifique. La nature du travail d’Oxfam, qui comporte à la fois des projets d’urgence humanitaire, des projets de développement et des actions de plaidoyer et de sensibilisation, nécessite une grande capacité d’adaptation. Nous utiliserons donc les fonds pour les actions qui en ont le plus besoin, au moment voulu.»

QUOI ? Oxfam Wintertrail OÙ ? Vallée de l’Abondance, Haute-Savoie, France QUAND ? 7 et 8 mars 2015 Participer ou soutenir une équipe ? www.oxfamwintertrail.fr

Oxfam-Solidarité fait partie d’une grande famille Oxfam qui compte 19 affiliés actifs dans plus de 90 pays du monde. Nous ouvrons le carnet de bord de quelques membres de la famille…

oxfamily

Un Lauréat du prix Nobel à BerlinEn octobre, Oxfam Allemagne a reçu la visite du tout nouveau lauréat du prix Nobel de la paix. Kailash Satyarthi est le co-fondateur de la Campagne mondiale pour l’éducation. Oxfam Allemagne s’engage également à soutenir cette campagne, grâce à laquelle des organisations du monde entier veulent inciter les gouvernements à entrer maintenant en action pour mettre un terme au travail des enfants et les envoyer à l’école.www.oxfam.de

Allemagne

Une plante contre la faimPlus de 1.500 bénévoles italiens d’Oxfam se sont rendus dans les rues le week-end après la Journée mondiale de l’alimentation. Ils ont informé les passants concernant les injustices dans notre système alimentaire et ont vendu 32.000 plantes en deux jours. Avec la recette de ces « plantes contre la faim », Oxfam Italie soutient des projets qui luttent contre la faim et la pauvreté. www.oxfamitalia.org

ItalieMagasins du monde

Elargissez votre vision du mondeDéclics (et des claques), le magazine gratuit d’Oxfam-Magasins du monde, est maintenant un magazine entièrement digital. Pourquoi le lire ? Pour voir le monde en face, pour découvrir des solutions et pour rêver d’un monde meilleur, et ce de manière enrichie et interactive. Dans le dernier Déclics en date, découvrez ce qui se cache sous la pelure de votre orange !Pour vous le procurer :www.omdm.be

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Page 7: Globo 48 - Oxfam : Acteur de changement

7DECEMBRE 2014 • globo

TEXTES: Lieve Van den Bulck, Thea Swiestra, Maaike Vanmeerhaeghe • PHOTOS: Tineke D’haese

EN COLLABORATION AVEC :• Stéphane Parmentier, responsable plaidoyer alimentation et agriculture chez Oxfam-Solidarité • Liesbeth Goossens, responsable du plaidoyer humanitaire chez Oxfam-Solidarité • Etienne Godts, responsable programme au Mali

SOMMAIRE• Accaparement de terres : du Mali à Rome• Résoudre un problème de taille• Mieux contrôler le commerce

des armes : un défi, une nécessité• Quel est l’impact d’Oxfam ?

dossier

OXFAM : UN ACTEUR DE CHANGEMENT

Dans le Delta du Niger, des milliers d’hommes et de femmes se battent pour faire valoir leurs droits d’exploiter leurs propres terres. Oxfam et ses partenaires les accompagnent dans leur lutte.

Oxfam est une ONG : nous voulons améliorer le monde, nous voulons lutter contre la pauvreté. Et Oxfam va au-delà des bonnes intentions. Quel est l’impact de l’action que nous menons ? Comment s’attaquer aux problèmes complexes ? Comment concrétiser véritablement des changements et des améliorations à long terme ? Cela ne va pas de soi et on ne peut pas y arriver seul. On ne peut certes pas y parvenir en un clin d’oeil. Mais comment faire alors ? La réponse est dans ce dossier.

Page 8: Globo 48 - Oxfam : Acteur de changement

8 globo • DECEMBRE 2014

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OXFAM : ACTEUR DE CHANGEMENT

Des problèmes complexes nécessitent une solution complexe. Comment aider à éliminer l’accaparement de terres dans le monde ? Oxfam recherche des solutions dans tous les domaines, depuis un champ au Mali jusqu’au siège de la Banque mondiale.

Protéger les paysans, du Mali à Rome

31 mars 2014. Des milliers de personnes ont quitté leurs villages et communautés à la campagne pour se rendre vers la capitale malienne Bamako. Ils participent à une manifestation contre l’accaparement de terres. Deux mois plus tard, des milliers de villageois organisent un sit-in, à nouveau pour manifester contre l’accaparement de terres. Ces actions sont l’œuvre de la CMAT(voir colonne de gauche). « Comme il est de coutume chez Oxfam-Solidarité, nous voulons en tout premier lieu

comprendre nos organisations associées », explique Stéphane Parmentier, chercheur en alimentation et agriculture.

« Quelle est leur stratégie ? Quelles sont leurs priorités ? Ainsi, nous apprenons comment nous pouvons les soutenir au mieux. Nous aidons maintenant nos partenaires à négocier avec leur gouvernement au sujet de la nouvelle politique foncière ».

BAMAKO : les agriculteurs maliens manifestent

Dans la région malienne du Delta intérieur du Niger, il est facile pour les grands investisseurs de simplement chasser les villageois de leurs terres sans devoir rendre de comptes. La législation mise en place par l’Office du Niger, qui régit à qui appartient la terre et qui peut la travailler, n’est pas claire. En 2010, le petit village de Sanamadougou était victime d’un accaparement brutal de ses terres.

« Nous vivons sur ces terres depuis l’époque du roi Da Monzon Diarra, il y a plus de 300 ans », explique Aboubacar Sidy Coulibaly. « Un jour, juste avant la récolte du millet, un véhicule est monté sur notre champ pour détruire la récolte et placer des poteaux de frontière dans le sol. » La société M3, Moulin Moderne du Mali, veut accaparer les terres agricoles pour y cultiver du riz et du blé.

Les villageois ne sont pas d’accord. Ils demandent d’abord conseil à la commune et à l’Office du Niger, afin de pouvoir récupérer leurs terres et pouvoir continuer à les exploiter. Mais la demande a rapidement été ignorée et s’en suivent des tentatives de corruption, des arrestations, des menaces et même de la violence physique envers les villageois. Ceux-ci décident alors de faire appel à la CMAT, une coalition d’associations maliennes qui luttent contre l’accaparement de terres. Trois de ces associations sont partenaires d’Oxfam-Solidarité.

Avec l’aide de la CMAT, le village intente une procédure en référé contre M3. « Mais l’entreprise continue à détruire nos champs », raconte Aboubacar. « Ils nous rendent l’accès aux champs difficile, en fermant les routes et en plaçant des gardiens près des champs ». Pour cultiver des aliments, certains villageois doivent désormais marcher chaque jour 22 kilomètres aller et retour.

« Pendant plusieurs générations nous avons creusé tous les sillons sur ces champs. Le produit de nos récoltes nous permet de couvrir tous nos frais. Notre unique soutien est maintenant la CMAT. Nous comptons sur ce procès. Nous ne pouvons pas prévoir ce qui va se passer, mais nous n’admettrons jamais que M3 s’établisse définitivement ici ».

SANAMADOUGOU : un village résiste

WASHINGTON : la Banque mon-diale doit montrer l’exemple

En 2012, Oxfam a lancé un rapport international concernant l’accaparement de terres. « Nous avons demandé à la Banque mondiale de cesser les investissements dans les accaparements de terres », raconte Stéphane Parmentier. La Banque mondiale prête de l’argent aux pays en voie de développement.

Or cet argent finance souvent des projets fonciers à grande échelle, qui peuvent entrainer des accaparements de terres. Cet argent doit servir à financer les projets de développement et de lutte contre la pauvreté extrême. Oxfam-Solidarité a présenté le rapport au représentant belge auprès de la Banque mondiale.

Saviez-vous que le sucre dans votre boisson rafraîchissante provient souvent de champs d’où l’on a chassé des agriculteurs et leurs familles ? Oxfam a posé cette question en octobre 2013 à des consommateurs dans le monde entier, avec la campagne « La face cachée des marques ».

Les géants alimentaires Coca-Cola et PepsiCo achètent du sucre à des producteurs coupables d’accaparement de terres. Avec le soutien de Coldplay et 215.000 signatures, Oxfam a sensiblement mis en lumière ce problème des accaparements de terres. Les deux entreprises de boissons rafraîchissantes ont promis d’adapter leur politique socio-écologique. Oxfam continue à demander des comptes aux deux entreprises.

BELGIQUE : les consommateurs disent non

L’accaparement de terres se produit en Afrique, en Asie, en Amérique latine et en Europe centrale. Seules des directives mondiales nous permettrons d’éliminer ce problème au niveau global. Pour cela, le Comité de la sécurité alimentaire mondiale a approuvé en 2012 une batterie de directives pour faciliter un meilleur accès aux terres. « Si demain, ces directives sont suivies à la lettre, l’accaparement de terres ne sera plus un problème », affirme Stéphane Parmentier d’Oxfam-Solidarité. « Selon les directives, les États doivent protéger les droits

de leurs citoyens lors de grands investissements fonciers. »

Le Comité est composé de gouvernements, d’institutions internationales et d’entreprises privées, mais les ONG et les organisations d’agriculteurs y ont également leur place. « Oxfam et les mouvements sociaux ont fortement contribué aux négociations relatives à ces directives. Et donc, au final, les directives sont devenues plus progressives que ce qui était initialement prévu. »

Et que faire maintenant de ces directives ? « Au Mali, les agriculteurs et leurs organisations se sont lancés dans des manifestations de masse le printemps dernier. Le gouvernement a promis de tenir davantage compte des agriculteurs dans sa nouvelle politique foncière. Les fonctionnaires maliens ont dit que les directives du Comité étaient une source d’inspiration importante pour développer cette nouvelle politique agricole. » A terme, ces directives doivent devenir la référence pour l’élaboration de toute loi foncière.

ROME : des directives internationales pour un changement mondial

Page 9: Globo 48 - Oxfam : Acteur de changement

9DECEMBRE 2014 • globo

dossier

L’industrie fossile dépense 44 milions € en lobby

Des militants d’Oxfam, dans la rue pour demander des mesures contre le changement climatique.

Le climat change. Cela affecte non seulement l’environnement, mais également les plus démunis. Oxfam est active sur tous les fronts pour lutter contre le réchauffement climatique.

Comment faire pour lutter contre un gros problème entraînant des répercussions globales ? Qu’il s’agisse du changement

climatique, d’aide en cas de conflits ou de pénurie alimentaire, Oxfam a l’intime conviction qu’il faut aborder différents domaines en même temps. Oxfam offre de l’aide aux victimes en cas de problèmes aigus, mais travaille également à une solution à long terme.

En mars, le Groupe d’experts climat de l’ONU a fait savoir que le changement climatique aura une incidence plus importante sur la faim qu’on ne le pensait. Mais ce groupe a également signalé que le changement climatique n’était pas inévitable. Oxfam lutte contre le changement climatique. Comment ? Faire connaître les solutions

Si nous n’intervenons pas, les effets sur notre système alimentaire se feront ressentir dans le monde entier. C’est pour cela qu’Oxfam mène depuis 2008 la campagne mondiale CULTIVONS, qui demande aux gouvernements, entreprises et consommateurs d’entrer en action.

Oxfam-Solidarité travaille conjointement avec d’autres organisations de la société civile (mouvements écologistes, syndicats, mouvements de jeunesse, etc.) pour conseiller et informer le gouvernement sur le climat et le développement durable. Nous le faisons au Conseil fédéral du développement durable.

En octobre, les dirigeants européens ont encore débattu sur les nouveaux objectifs énergétiques et climatiques à atteindre d’ici à 2030. Oxfam avait publié un rapport la semaine qui précède, démontrant que le lobby des combustibles fossiles a dépensé 44 millions d’euros pour influencer l’UE. Nous avons transmis ce rapport aux dirigeants politiques, médias et organisations de défence du climat. Des centaines de partisans d’Oxfam ont augmenté la pression dans la semaine qui précédait ce sommet européen : ils ont demandé au Premier ministre Charles Michel un plan climatique ambitieux.

Changer de consommation

Avec la campagne « La face cachée des marques », Oxfam a demandé au printemps dernier à deux géants alimentaires de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. 238.000 consommateurs ont soutenu cette demande, et, de ce fait, Kellogg et General

Résoudre un problème de taille

Mills se sont fixés de nouveaux objectifs climatiques. Et vous, quel changement pouvez-vous opérer ? Manger moins de viande, gaspiller moins, cuisiner économiquement ou soutenir les petits agriculteurs… Avec ces conseils simples de la méthode CULTIVONS d’Oxfam, vous émettez moins de CO2.

Soutenir les victimes des catastrophes

Toutes ces actions sont nécessaires, car de plus en plus de situations d’urgence sont la conséquence du changement climatique. Oxfam se tient prête à fournir de l’aide d’urgence très rapidement aux victimes des catastrophes climatiques. Après le passage du typhon Haiyan sur les Philippines, fin 2013, Oxfam a pu aider 730.000 personnes : avec de l’eau potable, des abris et du matériel sanitaire.

Une fois l’urgence passée, nous restons sur place pour garantir que les gens aient à nouveau un travail et un revenu. Après le passage du typhon Haiyan, Oxfam a par exemple distribué des tronçonneuses pour déblayer les plantations de cocotiers et pouvoir planter de nouveaux palmiers.

Nous avons également aidé des familles de pêcheurs à réparer leurs bateaux, pour qu’ils puissent à nouveau assurer leur propre revenu. Et, élément non négligeable, Oxfam-Solidarité réalise ce travail de

développement en tout premier lieu en collaboration avec des organisations et des partenaires locaux.

Aider les gens à se préparer Nous ne restons pas les bras croisés à attendre que des catastrophes climatiques fassent des victimes. Oxfam aide les communautés les plus vulnérables à s’adapter aux conséquences du changement climatique comme les inondations ou les sécheresses.

Dans le village de Huameuang au Laos, le partenaire d’Oxfam, DDMC, a aidé les villageois à chercher une solution contre les inondations toujours plus fortes. Pour s’assurer un revenu, 80% des habitants du village dépendent des champs situés de l’autre côté de la rivière. Avec le soutien d’Oxfam et de DDMC, les habitants ont construit un nouveau pont plus solide. Ainsi, ils peuvent se rendre en toute sécurité vers leurs champs en cas d’inondation.

Dans les pays les plus pauvres, le changement climatique se fait déjà ressentir en permanence. Virginia, agricultrice péruvienne, témoigne : « Je vois que le climat change énormément. En raison du froid et des températures de gel, l’herbe devient parfois très sèche. » Dans la région où habite Virginia, un partenaire d’Oxfam a donné une formation aux agriculteurs de 22 villages de montagne. Celle-ci traitait des techniques d’agriculture durable : des réservoirs pour stocker l’eau, des systèmes d’irrigation, et des herbes résistantes à l’hiver pour les animaux.

Oxfam soutient les personnes afin qu’elles puissent pourvoir à leur propre subsistance, car chacun doit avoir la possibilité de manger et de boire chaque jour, d’aller à l’école et de gagner sa vie.

Plus de 675.000 personnes ont manifesté le 21 septembre dans le monde entier pour la plus grande manifestation climatique jamais vue.

Entre 2009 et 2014, les catastrophes clima-tiques ont coûté la vie à 112.000 personnes et coûté presque 500 milliards de dollars.

Suite au passage d’Haiyan, 20.000 familles de pêcheurs philippins ont perdu leur revenu.

Notre système alimentaire est-il préparé aux conséquences du changement climatique ? En mars, un nombre record de conditions météorologiques anormales avait déjà été constaté pour cette année. Ainsi le Brésil a connu ses pires sècheresses en dix ans.

La Californie a été touchée par la pire sécheresse depuis cent ans. Ce ne sont que deux exemples. Ces conditions météorologiques sont parfaitement conformes aux prévisions scientifiques concernant les conséquences du changement climatique.

Quelles sont les conséquences du changement climatique sur la faim dans le monde ?

Page 10: Globo 48 - Oxfam : Acteur de changement

10 globo • DECEMBRE 2014

dossier OXFAM : ACTEUR DE CHANGEMENT

747.000 morts par an

À ce jour, le Traité sur le commerce des armes a déjà été signé et ratifié par 54 États. ©Andrew Kelly

Chaque année, 747.000 personnes meurent en raison de la violence armée. Chaque année, 2 milliards de balles sont produites.2 victimes de violence armée sur 3 n’habitent pas dans des pays en guerre. 1 personne sur 10 dans le monde possède une arme.

Pourquoi collaborer ? Chiffres

Oxfam se bat depuis 2003 avec la Control Arms Coalition (Coalition « contrôlez les armes ») contre l’utilisation incontrôlée des armes. Avec succès : ce 24 décembre, le Traité sur le commerce des armes entre en vigueur. Ce traité réglemente le commerce des armes conventionnelles.

Les armes conventionnelles (hors armes de destruction massive) sont légales mais causent beaucoup de dégâts. Il s’agit notamment de

grenades, de missiles, de lance-missiles, d’avions de combat et d’armes à feu légères, qu’elles soient entre les mains de citoyens ou de militaires. Dans le monde entier, pas moins de 640 millions d’armes légères ou de petit calibre sont en circulation.

Ces armes attisent les conflits et sont utilisées à des fins criminelles. Plus de 747.000 personnes meurent chaque année suite aux violences armées, et plus de sept millions de personnes sont blessées. L’utilisation d’armes cause aussi un afflux de réfugiés, une incertitude économique, l’augmentation des coûts dans les soins de santé et de la pauvreté. Pour cette raison, et parce qu’Oxfam estime que le droit à la sécurité et au développement sont importants, nous nous engageons depuis 2003 pour que soit mis en place un contrôle renforcé des armes conventionnelles.

Oxfam n’est pas seule. En 2003, en collaboration avec Amnesty International, l’International Action Network on Small Arms (IANSA) et 86 autres ONG, Oxfam a créé l’International Control Arms Coalition. Ensemble, nous voulons mieux réguler le commerce des armes conventionnelles.

Mieux contrôler le commerce des armes : un défi, une nécessité

1 million de personnes contre la violence armée

En tant qu’organisation humanitaire et de dévelop-pement, Oxfam a développé une grande expertise à échelle mondiale en matière de violence armée. Ainsi, dans l’élaboration du Traité sur le commerce des armes, Oxfam a veillé à ce que l’attention porte non seulement sur les aspects militaires, mais aussi sur le lien entre le désarmement et le développement durable. Beaucoup de pays dans le Sud se sont sentis concernés et ont lutté pour un traité solide.

D’autres actions d’Oxfam furent par exemple la publication de rapports influents et le soutien massif de nos partisans dans le monde entier. Plus d’un million de personnes ont signé entre 2003 et 2006 la pétition « Million Faces ». (voir encadré)

Longue route vers un traité

Sous la pression de cette pétition, les États membres de l’ONU ont commencé à développer un traité international sur les armes conventionnelles. Malgré l’enthousiasme de beaucoup d’États, la route vers le traité tel qu’il existe aujourd’hui fut longue et difficile. Certains pays dont les États-Unis et la Russie, ont longtemps contrecarré sa réalisation.

En avril 2013, le traité a été soumis au vote de l’Assemblée générale de l’ONU, et adopté par celle-ci à une majorité écrasante : 154 voix pour, 23 abstentions et seulement 3 voix contre - la Syrie, l’Iran et la Corée du nord.

Que change le traité ?

Le Traité sur le commerce des armes comprend des règles claires et contraignantes concernant le tranfert d’armes. Il interdit aux pays d’exporter des armes quand celles-ci risquent d’être utilisées pour commettre des violations graves des droits de l’Homme ou du droit international, comme des attaques sur des civils ou sur l’infrastructure civile.

Les transferts d’armes qui risquent de saper la paix et la sécurité sont également interdits. Il est très important de noter que ces obligations s’appliquent non seulement aux armes classiques, mais également aux munitions correspondantes.

À ce jour, le Traité sur le commerce des armes a déjà été signé et ratifié par 54 pays. Mais le traité peut également avoir un impact sur les pays qui n’ont pas encore ratifié le traité, comme les États-Unis, la Russie et la Chine. Car si un grand groupe de pays signe un traité, cela permet de fixer une nouvelle norme internationale. Ainsi, la Russie et la Chine ont récemment cessé de vendre des mines terrestres, même si ces pays n’avaient pas signé une convention antérieure sur ce type d’armes.

Depuis 2003, afin d’optimiser la portée de ses actions, Oxfam collabore tant au niveau national qu’international avec d’autres organisations. Oxfam International fait partie de la Control Arms Coalition, active à échelle internationale. En Belgique, Oxfam-Solidarité est membre de diverses alliances, comme la Coalition Climat, la Coalition contre la Faim et le Réseau pour la Justice Fiscale.

« J’ai moi-même été victime »

En 2006, Julius Arile Lomerinyang a transmis, en tant que millionième signataire, la pétition « Million Faces » à Kofi Annan, Secrétaire général de l’ONU à l’époque. Lomerinyang avait lui-même été plusieurs fois victime de faits de violence armée. Eleveur de bétail au Kenya, il a régulièrement été harcelé par des bandes armées.

Depuis 2006, Lomerinyang s’emploie à réduire le nombre d’armes : « Je veux mettre fin à l’utilisation d’armes dans ma région. Pour cette raison, je me suis rendu à New York. Je voulais raconter aux leaders mondiaux que le Traité sur le commerce des armes améliorera notre vie. Je serai très content quand le traité entrera en vigueur. »

Page 11: Globo 48 - Oxfam : Acteur de changement

11DECEMBRE 2014 • globo

dossier

En Cisjordanie, des bulldozers israéliens ont détruit un réseau électrique financé par la Belgique. ©EAPPI

Mieux contrôler le commerce des armes : un défi, une nécessité

Didier Reynders convoque l’ambassadeur israélien

Des bulldozers israéliens ont détruit fin septembre un réseau électrique en Cisjordanie, qui avait été construit avec des fonds de la coopération au déve-loppement belge. Oxfam a appelé le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders (MR) à condamner cet acte, à convoquer l’ambassadeur d’Israël et à exiger une compensation. Didier Reynders a répondu presque immédiatement à toutes ces demandes.

L’agence belge de développement (CTB) avait construit un réseau électrique à Khirbet al-Tawil en 2007 pour fournir du courant aux habitants. Khirbet al-Tawil est un petit village en Cisjordanie d’environ 250 habitants. Le village se trouve dans la zone C, où les infrastructures palestiniennes sont régulièrement détruites, sous la pression des colonies israéliennes en pleine expansion.

Le gouvernement israélien avait ordonné la démo-lition de ce réseau électrique une première fois en 2008 et une seconde fois en mars de cette année. Malgré des pressions diplomatiques cet été, la démolition est effectivement intervenue fin septembre.

En raison des travaux de démolition, les résidents palestiniens loupent des occasions importantes en matière de développement social et économique. Oxfam collabore avec des organisations locales et aide les femmes et les hommes dans le Territoire occupé à revendiquer leurs droits fondamentaux tels que le droit à la sécurité alimentaire, à l’accès à l’éducation et aux soins de santé.

Entre temps, les habitants de Khirbet al-Tawil ont reconstruit le réseau électrique eux-mêmes. Oxfam continue à suivre la situation de près, pour éviter que le réseau électrique ne soit à nouveau rasé.

Gaza après la pluie de bombes En juillet, la bande de Gaza a subi une pluie de bombes incessante pendant quinze jours. Des centaines de milliers de personnes ont perdu leur domicile et n’avaient plus accès à l’eau courante. Grâce à votre soutien, Oxfam a pu aider plus de 320.000 personnes avec de l’eau potable, de la nourriture et de l’aide médicale d’urgence.

Les dégâts sont toujours énormes. Il faudra des années pour tout reconstruire. Le blocus qu’Israël a instauré il y a sept ans complique la reconstruction. 89.000 nouveaux logements et 226 nouvelles écoles sont nécessaires. Pour les construire, il faut environ 700.000 camions de matériel de construction. Durant le premier semestre de cette année, seuls 1.100 camions ont pu traverser la frontière. À ce rythme, la reconstruction prendra au moins 50 ans.

Oxfam continue d’exiger un cessez-le-feu permanent, la fin du blocus israélien et une paix durable.

Sauver des vies en Afrique de l’Ouest

Nous ne sommes pas médecins, mais nous savons sauver des vies. Depuis le début de l’épidémie d’Ebola, Oxfam a déjà aidé plus d’un demi-million de personnes avec des programmes de prévention et de sensibilisation, avec de l’eau potable et du matériel d’hygiène et d’assainissement (voir page 4).

Nous continuons à lutter contre cette maladie mor-telle dans le but de venir en aide à 3,2 millions de personnes. Nous intervenons au Sierra Leone, au Li-béria, au Sénégal, en Gambie, en Guinée et au Mali.

Crise alimentaire au Soudan du Sud

Les conflits entre les troupes gouvernementales et les rebelles au Soudan du Sud se sont intensifiés en décembre dernier et ont coûté des millions de vies. Plus d’un million de personnes ont dû quitter leurs maisons et 450.000 se sont réfugiées dans les pays voisins. Depuis le début de cette crise, Oxfam a pu apporter une aide vitale à plus de 340.000 personnes, avec de l’eau potable, des services d’assainissement et en menant des activités de renforcement de la sécurité alimentaire.

Quel est l’impact d’Oxfam? Mener des actions, faire du lobbying, amasser des fonds, est-ce que tout cela aide véritablement ? Oui, bien sûr. Un aperçu de ce que nous avons pu réaliser l’an dernier grâce à votre soutien.

Au niveau mondial, Oxfam a aidé environ

20,6 millions de personnes en 2013 grâce à ces programmes d’aide.

52% des personnes qu’Oxfam a aidé sont des femmes.

Oxfam est active dans plus de

90 pays.

Le chiffre d’affaires des magasins seconde main d’Oxfam en Belgique s’élève à plus de 6 millions d’euros par an. Le bénéfice net va aux projets d’Oxfam à travers le monde.

En Belgique, Oxfam compte 13.000 volontaires. Au niveau mondial, il y en a 52.000.

Dans les ateliers pédagogiques d’Oxfam à Bruxelles, plus de 120 groupes ou 2.300 participants par an en apprennent plus sur le climat, l’alimentation, la mondialisation...

82 % de vos dons vont directement aux projets d’Oxfam dans le monde, 10 % couvrent les frais relatifs à la collecte de fonds et 8 % sont des frais administratifs.

Les géants de l’agroalimentaire à l’écoute des citoyens

238.000 personnes ont signé la pétition de la campagne « La face cachée des marques ». Ainsi, nous avons réussi à pousser de grandes entreprises telles que Kellogg et General Mills à prendre des mesures pour lutter contre le changement climatique. Les deux géants de l’agroalimentaire se sont engagés à diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre.

Auparavant, Oxfam avait déjà réussi à inciter Mars, Mondelez et Nestlé à améliorer leur politique pour diminuer les inégalités dont souffraient les agricultrices. Nous avons aussi abordé le problème d’accaparement de terres dans la chaîne d’approvisionnement de Coca-Cola, PepsiCo et ABF. Coca-Cola est rapidement intervenu et a sensiblement amélioré sa politique en la matière. Les autres ont suivi peu de temps après.

De l’aide aux réfugiés syriens

La crise en Syrie est chaque jour plus sanglante. Des millions de personnes sont sans abri et plus de 3 millions ont fui vers un pays voisin. Oxfam leur apporte de l’eau potable, des sanitaires, des vêtements, des kits d’hygiène et un soutien financier.

Page 12: Globo 48 - Oxfam : Acteur de changement

12 globo • DECEMBRE 2014

REGARDS DU SUD

A Beit Ula, en Cisjordanie, la clinique mobile de notre partenaire HWC permet aux femmes de cette localité reculée de recevoir des soins de santé et de précieux conseils.

En confiance entre femmesDepuis plus de 20 ans, Oxfam collabore avec des partenaires en santé dans le Territoire palestinien occupé. Parmi nos défis : apporter des soins aux femmes dans des zones recu-lées de Cisjordanie.

L’occupation israélienne impose de fortes restrictions de mouvement à la population palestinienne

vivant en Cisjordanie. Un mur et des check-points séparent les habitants, des routes sont fermées aléatoirement, des zones sont réservées aux militaires israéliens... Avec tous ces obstacles, il faut parfois des heures pour se rendre au centre de santé le plus proche. Et même là, les services dispensés par le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne sont souvent insuffisants pour les besoins de la population, tant en nombre qu’en qualité.

Le partenaire d’Oxfam (U)HWC (voir encadré) se compose de deux organisations sœurs, une à Gaza et l’autre en Cisjordanie. A Gaza, UHWC a été un partenaire privilégié lors de notre réponse d’urgence suite au conflit de cet été (voir encadré). En Cisjordanie, HWC travaille avec Oxfam à l’accès aux soins de santé maternelle

et reproductive pour les femmes des régions d’Hébron et de Bethleem.

Des soins et des conseils

HWC a identifié 8 localités qui n’étaient pas suffisamment couvertes par le système de santé publique. Ils y ont donc installé un système de « cliniques mobiles ». Ces cliniques viennent chaque semaine à la rencontre des femmes et de leurs enfants de moins de 5 ans ainsi que des femmes handicapées. La clinique consiste en une équipe médicale avec une femme médecin, une éducatrice en santé publique, une infirmière et une assistante sociale.

L’équipe se déplace chaque jour et s’installe dans des locaux mis à leur disposition pour y donner leurs consultations. C’est ainsi qu’à Beit Ula, un village dans la région d’Hébron, la clinique mobile vient chaque dimanche

s’installer dans un bâtiment municipal. Après les consultations, l’équipe anime toujours une séance d’information et de sensibilisation sur des thèmes liés à la santé sexuelle et reproductive.

Dans la salle d’attente, les femmes viennent principalement pour le suivi de leur grossesse ou pour des problèmes gynécologiques. Mufefa, 32 ans, en est à son 6e mois de grossesse. Elle attend son septième enfant, un petit garçon, et raconte pourquoi elle est venue : « Hier je suis tombée dans les escaliers et après je ne sentais plus le bébé bouger donc j’avais peur qu’il soit mort. » Soulagée par le diagnostic rassurant du médecin, elle va en profiter pour aller ensuite à la session

d’information qui est organisée dans la salle d’à côté.

Pour Nadja, femme médecin qui travaille pour HWC depuis 13 ans déjà, son rôle ne s’arrête pas aux soins. « En plus des séances d’information, nous profitons des consultations pour les conseiller, sur le planning familial par exemple. Et nous recevons des personnes victimes de violence domestique 4 à 5 fois par mois, je réfère ces cas à l’assistante sociale. »

Violences conjugales

Selon l’Institut de statistiques de l’Autorité palestinienne (PCBS), en 2011, 37% des femmes mariées en Cisjordanie avaient été victimes de violence conjugale. Salam, assistante sociale dans la même équipe, a donc un travail essentiel.

« Il y a beaucoup de femmes victimes de violence domestique autour de nous. Mais elles ne viendront pas en parler directement. C’est une problématique sensible dans la communauté. Donc ici, avec des soins, du dialogue et de sessions d’information, nous créons des liens de confiance. Cela les fait se sentir en sécurité. Et parfois des mois après, elles vont oser nous en parler. »

Salam et le reste de l’équipe mobile ont plusieurs rôles : soins, conseils, prévention et information.

« Nous profitons des consultations pour conseiller les femmes sur leurs droits,

en référant certains cas de violence à des organisations de protection juridique »

Page 13: Globo 48 - Oxfam : Acteur de changement

13DECEMBRE 2014 • globo

REGARDS DU SUDTexte : Esther Favre-Félix • Photos : Tineke D’haese

Gaza : de l’aide d’urgence grâce à vos dons (U)HWC

QUI? (Union of) Health Works Committees

QUOI? Une ONG médicale palestinienne de développement, spécialisée dans les soins de santé primaires et secondaires, visant en priorité les personnes les plus vulnérables.

La recrudescence de la violence dans la bande de Gaza, l’été passé, a eu des

conséquences humanitaires dévasta-trices. 1.489 civils ont perdu la vie, dont 521 enfants. Au pic de la crise, un demi-million de personnes avaient dû fuir leurs maisons. Les 50 jours de bombardements ont détruit ou endommagé 57.000 mai-sons, 200 écoles et 75 centres de santé ainsi que la seule centrale électrique de la bande de Gaza.

Grâce à la générosité de ses donateurs, Oxfam a pu venir en aide à plus de 320.000 personnes. Merci à tous ! Au total, nous avons pu apporter de l’eau potable à 295.000 personnes ainsi qu’une aide alimentaire à 323.294 personnes (bons ou colis).

En parallèle, Oxfam soutient une clinique mobile qui opère dans des zones reculées et 5 centres de santé (de notre partenaire PMRS), ainsi que l’hôpital Al Awda d’UHWC (voir à droite), l’un des plus grand de Gaza, ce qui a permis de fournir des soins de santé d’urgence à 50.000 personnes.

Mais l’étendue des destructions reste immense, et la reconstruction est rendue encore plus difficile par le blocus israélien. En effet, l’entrée de matériel de construction dans la bande de Gaza est limitée alors que ce matériel est indispensable pour remettre les maisons sur pied. Oxfam continue d’exiger une solution durable et la fin du blocus israélien.

Mais accompagner les femmes est aussi une tâche très délicate. « Souvent elles ont juste envie d’avoir un espace où elles peuvent parler en toute sécurité et confidentialité », ajoute Salam. « La plupart du temps, elles veulent des conseils sur la manière dont elles peuvent s’adapter et réagir face à un mari violent. » Un divorce reste dur à assumer. Salam se rappelle d’une femme battue chaque semaine par son mari. Leurs familles respectives insistaient pour les réconcilier. « Ils lui disaient ‘C’est ton mari, c’est ta responsabilité’. Par contre ils n’ont pas insisté pour que lui arrête de la battre. »

Lorsque c’est nécessaire, Salam collabore avec d’autres associations. « Dans la plupart des cas où la femme

veut divorcer, sa famille ne soutient pas son choix. Alors je les renvoie vers des organisations de protection juridique. Mais avant je leur explique bien les conséquences d’un divorce sur leur famille, dans leur communauté. Il faut qu’elles soient sûres que c’est ce qu’elles veulent. »

Les MST en question

Juste à côté de la salle de consultations, les séances d’information ont lieu dans une grande salle vide. 25 femmes de tous âges s’y pressent et s’installent autour d’un petit écran en noir et blanc. L’attente et l’enthousiasme est palpable et les conversations déjà animées. Certaines d’entre elles sont venues avec leurs jeunes enfants.

La session est présentée par Iman, une jeune éducatrice en promotion de la santé. Elle est visiblement très à l’aise avec son auditoire. Iman s’attaque avec beaucoup de sérieux à des sujets on ne peut plus délicats à aborder, comme par exemple les maladies sexuellement transmissibles. Elle encourage vivement les femmes à ne pas hésiter à se faire dépister.

Iman n’hésite pas à se prendre elle-même comme exemple, notamment pour leur expliquer qu’il est parfois difficile d’être sûre qu’on n’est pas infectée par une maladie sexuellement transmissible : « Par exemple mon mari va travailler le matin et il ne rentre que le soir. Quand il rentre, comment est-ce que je peux être sûre de ses faits et gestes ? Je ne sais pas ce qu’il a pu faire après tout. ».

La discussion devient vite très animée et les questions fusent. Certaines plus difficiles que d’autres. « Comment puis-je forcer mon mari à utiliser un préservatif s’il n’en a pas envie? ».

Planning familial

Le débat continuera tout au long de la séance d’information qui aborde d’autres thèmes tels que la nutrition. A la fin les femmes sont unanimes : « C’était une excellente session, ça m’a été très utile », s’exclame Nibal avec enthousiasme. Jeune mère de 25 ans, elle est venue avec son troisième enfant, un petit garçon de 4 mois qui est resté très sage pendant la séance. « Ces séances permettent par exemple de comprendre comment fonctionne le planning familial. Moi, grâce au planning familial, j’ai pu attendre 5 ans entre la naissance de mon premier enfant et du deuxième. Quand j’ai eu le premier, je n’avais que 18 ans. »

Quelques femmes s’attardent encore et l’équipe de la clinique reste pour les conseiller individuellement. 9.600 femmes devraient pouvoir suivre ces séances d’information d’ici à la fin de l’année à travers ce projet, financé par la Coopération belge au développement.

37%des femmes mariées sont confrontées à une forme de violence conjugale en Cisjordanie

65%de ces femmes se taisent sur ces violences

4,5 enfants/femme Taux de fécondité en Cisjordanie

TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPÉ Israël occupe la Cisjordanie et la Bande de Gaza depuis 1967. Cette occupation, condamnée par la communauté internationale, a provoqué une fragmentation politique et sociale croissante, une forte dépendance à l’aide internationale et est à l’origine d’une pauvreté profondément enracinée. Dans la bande de Gaza, un blocus paralyse l’économie depuis 2007, empêchant la circulation des biens et des personnes, ce qui complique considérablement l’accès aux services de base.

« Avec des soins, du dialogue et des sessions d’information, nous créons des

liens de confiance avec les femmes »

LIBAN

EGYPTE

SYRIE

JORDANIEARABIE SAOUDITE

IRAK

TURQUIE

TERRITOIREPALESTINIENOCCUPE

Mer Méditerranée

Oxfam a distribué de l’eau dans des écoles où s’étaient réfugiés des miliers de gens.

Page 14: Globo 48 - Oxfam : Acteur de changement

14 globo • DECEMBRE 2014

Envie vous aussi de vous lancer dans le bénévolat ? Rendez-vous sur :www.oxfamsol.be/agirensemble

Bénévole à l’honneur

Lisa Van Coillie, 23 ans, a interrompu ses études d’assistante sociale pour se lancer dans le bénévolat dans notre magasin de seconde main à Bruges.

Mes études me plaisaient mais je me

cherche encore. Je veux faire quelque

chose d’utile pour la société. Le béné-

volat, pour ça, c’est l’idéal. Cela ne

fait pas très longtemps que j’ai rejoint

le magasin mais j’y suis souvent. Pour

l’instant, 2 ou 3 fois par semaine mais

pendant les vacances 3 ou 4 fois.

Dès que j’ai commencé comme bénévole, l’étendue de l’offre et l

es prix

m’ont un peu fait tourner la tête. Je ne pouvais pas m’empêcher

d’acheter des affaires. Au bout d’un moment, je ramenais la plupart

de ces affaires en magasin. Maintenant, j’achète encore une chose ou

l’autre de temps en temps.

L’ambiance dans le magasin est super. Il y a des personnes si chouettes ici. Je travaille aussi dans un Magasin du monde. Là-bas, je me retrouve surtout à la caisse. Dans le magasin de seconde main, on a plus le temps de discuter avec les gens.

De temps en temps, on rencontre des situations bizarres en magasin. Il y a notamment un homme qui vient très régulièrement acheter des chaussures pour femmes. Mais je pense que c’est pour une œuvre cartitative.

Je pensais d’abord que les gens ne déposaient que des vêtements usés au magasin. Mais il y a souvent des vêtements neufs et de marque. Ceux-ci coûtent seulement un euro de plus que les autres vêtements. Pourtant, dans un autre magasin, cela coûterait 40 euros en plus.

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15DECEMBRE 2014 • globo

wallonie

ANS : Rue de l’Yser 185A, 4430 Ans • 04 371 20 44 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, informatiqueCHARLEROI : Rue de Montigny 66, 6000 Charleroi • 071 31 80 62 • je, ve : 10-17h30, sa: 10-16h • vêtements, livresCINEY : Rue St. Gilles 61, 5590 Ciney • 083 67 85 04 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueDINANT : Rue Grande 61-63, 5500 Dinant • 082 66 68 50 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueHERSTAL : Rue Grande Foxhalle 99, 4040 Herstal • 04 240 08 01 • lu : 12-16h45, ma au ve : 10-16h45, sa : 12-16h (fermé sa en juillet/août) • vêtements, brocante, livres, informatiqueHUY : Rue Montmorency 2, 4500 Huy • 085 23 32 98 •me : 9-16h, ve : 10-17h, sa : 10-12h et 14-16h • vêtementsLIÈGE : Rue de la Casquette 19b, 4000 Liège • 04 223 27 87 • lu au ve : 10-17h (été : 18h), sa : 12-17h (été : 17h30) • vêtements, brocante, livresLIÈGE : Rue St Séverin 117, 4000 Liège • 04 221 49 58 • lu au ve : 10-17h, sa : 11-16h • vêtements, brocante, livresLIÈGE : Rue Puits-en-sock 137, 4020 Liège • 04 341 18 00 • lu au sa : 10-17h • vêtementsLIÈGE : Rue St. Gilles 29, 4000 Liège • 04 222 24 42 • lu au ve : 10-17h30 (été : 18h), sa : 10-17h • Bookshop MARCINELLE : Chée de Philippeville 290/292, 6001 Marcinelle • 071 37 65 05 • lu au sa : 10h-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueMONS : Rue de Houdain 5b • 7000 Mons • 065 84 75 04 • ma au sa: 10-18h • informatique, livresNAMUR : Chée de Louvain 5, 5000 Namur • 081 22 22 22 • lu au ve : 11-17h, sa : 10-15h • vêtements, brocante, livres, informatique, mobilier de bureauNAMUR : Av de la Plante 27, 5000 Namur • 081 26 28 38 • ma au ve : 11-18h, sa : 10-15h • informatiqueNAMUR : Bas de la Place 12-14, 5000 Namur • 081 22 91 22 • lu au sa : 9h30-18h • BookshopNIVELLES : Rue de Namur 36, 1400 Nivelles • 067 77 34 85 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueSERAING : Rue de la Baume 250, 4100 Seraing • 04 337 29 58 • lu au ve : 9h45-16h45• vêtements

bruxelles

BRUXELLES : Rue de Flandre 102-104, 1000 Bruxelles • 02 522 40 70 • lu : 14-18h, ma au sa : 11-18h • vêtements vintage, brocante, livres BRUXELLES : Rue Haute 243, 1000 Bruxelles • 02 502 39 59 •ma au sa : 10-17h, dim : 11-15h • vêtements, brocanteBRUXELLES : Rue des Chartreux 37, 1000 Bruxelles • 02 502 30 03 • lu : 13h-17h30, lu : 13-18h, ma au ve : 11-18h, sa : 13- 18 (été lu-sa : 13-18h) • Oxfam Kids : vêtements, accessoires pour enfants BRUXELLES : Av de la Brabançonne 133, 1000 Bruxelles • 02 732 72 68 • ma au sa : 9-14h30 • vêtements, brocante, livresBRUXELLES: Rue des Renards 19, 1000 Bruxelles • 02 513 83 23 • ma, je, ve : 11-18h, sa : 10-18h, di : 10-15h • vêtements hommes, accessoires ETTERBEEK: Chée de Wavre 295, 1040 Etterbeek • 02 640 09 25 • lu : 14-18h, ma au ve : 11-18h, sa : 11-15h • vêtements, livres, brocanteFOREST : Chée de Neerstalle 66, 1190 Forest • 02 332 59 91 •lu au sa : 10-17h30 • vêtementsIXELLES : Chée d’Ixelles 254, 1050 Ixelles • 02 648 58 42 • lu au sa : 10-18h • BookshopIXELLES : Chée d’Ixelles 252, 1050 Ixelles • 02 647 48 51 • ma au sa : 10-18h • informatiqueMOLENBEEK : Rue Dubois-Thorn 105, 1080 Molenbeek • 02 411 45 53 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique, mobilier de bureauSCHAERBEEK : Bld Lambermont 47, 1030 Schaerbeek • 02 215 05 11 • lu au ve : 9-17h • vêtements, livres, brocanteUCCLE : Rue Vanderkinderen 248, 1180 Uccle • 02 344 98 78 • lu au sa : 10-18h (été 13-18h) • Bookshop

flandre

ANVERS: Lange Koepoortstraat 49, 2000 Antwerpen • 03 707 11 61 • lu au sa: 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique ANVERS : Sint-Jacobsmarkt 84, 2000 Anvers • 03 227 44 82 • lu au sa : 10-18h • Bookshop ANVERS : Brederodestraat 27, 2018 Anvers • 03 238 24 60 • ma au sa : 10-18h • Oxfam Boutique : vêtements, brocante, livresBRUGES : Leopold II-laan 19, 8000 Bruges • 050 31 04 51 • ma au sa : 10-17h30 • vêtements, brocante, livres, informatique COURTRAI : Budastraat 21, 8500 Courtrai • 056 31 26 22lu au je : 14-18h, ve & sa : 10-18h • Bookshop, informatiqueGAND : Sint-Amandstraat 16, 9000 Gand • 09 233 42 13 • lu au sa : 10-18h • BookshopGAND : Bij Sint-Jacobs 12, 9000 Gand • 09 223 13 53 • ma au sa : 10-18h, dim : 10-13h • Vintage (vêtements) KNOKKE-HEIST : Elizabetlaan 144, 8300 Knokke-Heist • 050 51 04 51 • lu au sa : 10-12h30, 14-18h • vêtements, livres, informatique, brocante. Également Oxfam-WereldwinkelLOUVAIN : Parijsstraat 60, 3000 Louvain • 016 50 07 03 • lu au sa : 10-18h • livres MALINES : O.L. Vrouwestraat 53, 2800 Malines • 015 43 67 10 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livresOSTENDE: Torhoutsesteenweg 641, 8400 Ostende • 059 51 87 78 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueROULERS : Westlaan 210, 8800 Roulers • 051 25 24 55 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueSINT-NIKLAAS : Ankerstraat 44, 9100 Sint-Niklaas •03 776 72 59 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique WILRIJK : Jules Moretuslei 157, 2610 Wilrijk • 03 828 83 33 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique

Où nous trouver ?

seconde main

Le juste prix, c’est le vôtre !

Les clients du Bookshop de Courtrai peuvent décider eux-mêmes du prix qu’ils sont prêts à payer pour un certain nombre de livres de seconde main.

Voilà un concept novateur au sein du réseau de magasins Oxfam, lancé par les bénévoles. « C’est un vrai succès !», explique Gilda Schaerlaeckens, coordinatrice du Bookshop.

7.000 livres sont concernés par cette action. Des livres qui n’entrent pas dans la première sélection, par exemple parce qu’il s’agit de vieilles éditions, ou parce que le magasin en a beaucoup d’exemplaires. On les retrouve dans un rayon à part joliment baptisé « le coin des chineurs » (« Snuisterhoek »).

« Avant, nous devions nous débarrasser de ces livres alors que désormais ils trouvent preneurs », se réjouit Gilda Schaerlaeckens. Cela génère des recettes supplémentaires qui vont directement à nos projets.

Les bénévoles se demandaient au départ s’il ne fallait tout de même pas fixer un prix de base à 50 cents. Gilda Schaerlaeckens précise : « Les clients déterminent eux-mêmes le prix, ce qui ajoute un petit suspense. Certains donnent 1 euro mais d’autres vont jusqu’à 4 ou 5 euros. »

Un client s’est d’ailleurs montré très généreux… « Il était vraiment très content de son achat car c’était ce qu’il avait cherché pendant presque toute sa vie. Cet homme a offert 40 euros alors que normalement on n’aurait rien pu faire de ces livres. »

Rendre les livres accessibles à tous fait partie de la philosophie des bénévoles, tout comme l’envie de diminuer les déchets. « Laisser le client définir son prix, finalement, c’est bon pour l’environnement, les clients et les projets d’Oxfam. »

Budastraat 21 - 8500 CourtraiOuvert du ma au jeu de 14h à 18h, ve et sa de 10h à 18h.

Notre centre de Herstal décroche le label Rec’UpLe magasin de seconde main de Herstal ainsi que le centre logistique attenant ont obtenu un label de qualité. Pour obtenir ce label, nos deux structures à Herstal se sont engagées à professionnaliser tous les aspects de leurs activités : la collecte et le tri, le recyclage et la vente. En signant la charte Rec’Up, nous mettons en application une série de règles destinées à assurer aux consommateurs la qualité de tous les objets mis en vente et la garantie d’une politique de prix juste et claire.

Nos clients en verront les premiers effets dès le mois prochain : disposition plus claire des produits, mise en valeur des produits électro-ménagers, décoration, contrôle et normes qualité… Au total, pas moins de 120 points de l’imposant cahier des charges ont été passés en revue pour s’assurer que le magasin corresponde bien aux normes de qualité.

Un vrai gage de professionnalisme donc pour le magasin de Herstal qui valorise nos quatre filières : le textile (vêtements, chaussures, accessoires…), les livres, l’informatique et la brocante (bibelots, antiquités, mobiliers…).

Situé dans le même bâtiment, le centre logistique organise la récupération et le transport de tous ces produits vers nos magasins de la région liégeoise. Le label Rec’Up aura donc des effets positifs dans de nombreux domaines.

Notons également qu’il devrait être accompagné d’une reconnaissance officielle de la Région wallonne et d’un important subside pour la promotion de la récupération et de la réutilisation.

Rue Grande Foxhalle 99 - 4400 HerstalOuvert le lu de 12h à 16h45 - du ma au ve de 10h à 16h45 et le sa de 12h à 16h, (fermé sa en juillet et août).

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3,2,1 ACTION

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L’épidémie d’Ebola détruit les vies de milliers de personnes en Afrique de l’Ouest. Oxfam veut aider 3,2 millions de personnes avec de l’eau potable, des kits d’hygiène et des campagnes radio. Nous ne sommes pas médecins mais avec de la prévention, on peut sauver des vies.

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