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dossier ELECTIONS LES DIX EXIGENCES D’OXFAM TRIMESTRIEL D’OXFAM-SOLIDARITÉ – MARS 2014 – NUMÉRO 45 SIGNEZ LA PÉTITION ROBIN DES BOIS > Voir p. 16 Un demi-siècle en Belgique 2014 sera une année festive pour vous et pour Oxfam. A vos agendas ! Page 3 Bâtisseurs de ponts au Laos Des agriculteurs font face aux inondations. Pages 12-13

Globo 45 - Elections : les dix exigences d’Oxfam

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A l’heure où l’Europe s’enlise dans l’austérité et voit le populisme et les extrémismes prendre de plus en plus d’ampleur, à l’heure où l’aide au développement se réduit comme peau de chagrin sous couvert de la crise, les prochaines échéances électorales s’annoncent cruciales pour défendre la solidarité et l’équité. De quelle Belgique voulons-nous ? De quelle Europe voulons-nous ? De quel monde voulons-nous ? Politique sociale, économique ou environnementale, voici les dix exigences d’Oxfam en vue des élections régionales, législatives et européennes.

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dossier

ELECTIONSLES DIX EXIGENCES D’OXFAM

TRIMESTRIEL D’OXFAM-SOLIDARITÉ – MARS 2014 – NUMÉRO 45 SIGNEZLA PÉTITION ROBIN DES BOIS> Voir p. 16

Un demi-siècle en Belgique2014 sera une année festivepour vous et pour Oxfam. A vos agendas ! Page 3

Bâtisseurs de ponts au Laos

Des agriculteurs font face aux inondations.Pages 12-13

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2 globo • MARS 2014

coverstoryThéodore Gallez est monté à bord du ‘Climate Express’ avec 74 autres bénévoles Oxfam en novembre dernier. Ils ont gagné Varsovie et le Sommet sur le Climat. Leur revendica-tion : des solutions justes et durables au changement clima-tique.© Wojtek Radwanski

edito

sommaire

GloboPériodique Trimestriel n°45 - Premier Trimestre 2014Rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles - BelgiqueTel.: +32 (0)2 501 67 00 - Fax: +32 (0)2 511 89 19e-mail : [email protected] - Globo en ligne : www.oxfamsol.be

EDITEUR RESPONSABLE : Stefaan Declercq • RÉDACTION : Esther Favre-Félix, Wouter Fransen, Julien Lepeer, Mieke Vandenbussche • RÉDACTION FINALE ET COORDINATION : Mieke Vandenbussche • ONT COLLABORÉ : Greet Theunissen, Julie Fueyo Fernandez, François Poncelet • MISE EN PAGE : José Mangano • PHOTOS : Tineke D’haese

Art. 4 Loi 8.12.92 - Arr. Min. 18.03.93. Oxfam-Solidarité asbl, rue des Quatre-Vents 60 à 1080 Bruxelles, gère une base de données automatisée afin d’organiser les relations avec ses donateurs et sympathisants. Vos données y sont enregistrées. Vous avez le droit de demander toutes les données vous concernant et de les faire modifier le cas échéant. Adressez votre demande écrite à : Oxfam Fichier donateurs, rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles. Oxfam-Solidarité est enregistrée sous le numéro 000500836 du Registre national de la Commission pour la protection de la vie privée.

Si respectées qu’elles soient, les opinions des personnalités et partenaires interviewés dans ce magazine n’engagent pas Oxfam-Solidarité.

Aucun extrait de ce Globo ne peut être repris ou copié sans l’autorisation écrite préalable de la rédaction.

Ce Globo a été imprimé sur du papier recyclé Cyclus Print 90 gr.

Management environnemental vérifiéSiège social : Rue des Quatre-Vents, 60 B-1080Reg. n° BE-BXL-000021

PÊLE-MÊLEUn demi-siècle d’existence, ça se fête. Oxfam est établie sur le sol belge depuis 50 ans et compte sur vous en cette année particulière. Les Philippins eux aussi attendent votre soutien, eux qui tentent de reconstruire leur vie après le passage du typhon Haiyan. Lancez-vous dans le défi Oxfam Trailwalker et suivez nos campagnes en faveur des petits paysans.

OxfamilyOxjam, musique locale, impact global.En selle autour de Cuba.Une pause thé?e-solidaire.

dossier25 MAI - ELECTIONS : LES 10 EXIGENCES D’OXFAM

* Austérité, pauvreté, inégalités* Pourvu que ça dure...* Donner d’une main pour reprendre de l’autre ? * Aux urnes, citoyens !

regards du sudOxfam et les bâtisseurs de ponts.

Bénévoles à l’honneurEric Jossin a découvert un bon moyen de reprendre la vie active en rejoignant les bénévoles du magasin de seconde main de Namur.

seconde mainActions de collecte avec e5 mode, Avance et Belgique Loisirs. Découvrez notre plus grand magasin de Bruxelles.

3,2,1 ACTIONTenez-vous prêt pour les cloches et on ne parle pas d’Oxfam Trailwalker. Signez la pétition en faveur de la Taxe Robin des Bois et faites un tour dans vos placards.

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25 mai

Il y a 40 ans, je faisais mes premiers pas dans la collaboration internationale, dans le Magasin du monde de Bruges. Nous formions une équipe d’environ 200 personnes, toutes animées de leur propre passion. Certains manifestaient contre la guerre au

Vietnam, d’autres contre la déforestation dans la forêt amazonienne. Certains s’occupaient de poésie ou de soins aux personnes handicapées, d’autres contrôlaient les poêles des personnes plus âgées. Chacun vaquait à ses occupations, tous unis dans l’espoir d’un monde meilleur. C’est alors que je me suis rendu compte pour la première fois que ces occupations étaient liées entre elles, que les problèmes étaient complexes et que les vraies solutions nécessitaient une cohésion.

Le lien entre climat et catastrophes naturelles allait systématiquement apparaître de manière plus évidente au cours de la décennie à suivre. Lorsque l’ouragan Mitch frappa le Nicaragua en 1997, je me suis immédiatement rendu sur place. Les paysans tenaient tous le même discours : les tempêtes sont courantes, mais celle-là est différente. Ils n’avaient jamais vu ça. Pas plus tard que le mois passé, j’étais aux Philippines, où j’ai pu entendre les mêmes commentaires. Quelque chose de fondamental a changé : l’intensité, la fréquence et l’imprévisibilité des évènements climatiques extrêmes se sont amplifiées de manière inquiétante. Et bien que nous ignorions encore ses mécanismes précis, le rôle du changement climatique dans ces phénomènes est indéniable.

Il est donc urgent d’agir maintenant, aussi bien vous que moi. Le 25 mai, par exemple. Si nous voulons renverser la situation, il faut libérer des moyens pour mener des actions en Belgique et dans le Sud.

En Belgique, Oxfam exhorte à investir d’urgence dans les transports publics, des bâtiments économes en énergie et un réseau électrique ouvert au courant durable. Ce n’est que par ces mesures que nos émissions de CO2 pourront baisser. Il est grand temps que nous exigions, en tant qu’organisation, un dialogue sur notre mode de vie en Belgique. Nous n’avons pas le choix : le changement climatique est complexe et mondial. Et l’adaptation de notre comportement aura des effets bénéfiques pour le Sud.

Parallèlement, nous devons investir dans des projets qui permettent aux habitants du Sud de mieux faire face aux effets du changement climatique. Des projets qui équiperont les Philippins contre les nouveaux typhons, qui prépareront les Indonésiens aux nouveaux tsunamis, qui aideront les Maliens à résister à l’avancée du désert.

Et oui, ces projets vont coûter de l’argent. Mais les moyens existent. Actuellement, les carburants fossiles engloutissent six fois plus de subsides que les énergies durables à l’échelle mondiale. La fiscalité sur les véhicules de société constitue l’exemple parfait de ces mesures de soutien déguisées. Inversons la tendance pour libérer des moyens et financer des mesures permettant de lutter contre le changement climatique.

En plus de programmes pour lutter contre le changement climatique, Oxfam émet de nombreuses autres exigences à l’occasion des élections. Vous en découvrirez tous les détails dans notre dossier. De nombreux hommes et femmes politiques n’ont d’autre échéance que les prochaines élections. Le 25 mai, dans l’isoloir vous aurez la possibilité de les forcer à opter pour des solutions durables, car les problèmes complexes auxquels nous faisons face aujourd’hui l’exigent. D’ailleurs, les générations futures aussi.

Stefaan Declercq, Secrétaire général

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3MARS 2014 • globo

pêle-mêleTextes : Esther Favre-Félix • photos : Tineke D’haese

Oxfam fête ses 50 ans en Belgique!

50 ans de présence en Belgique et de projets à travers le monde, ça se fête!

2014 marque les 50 ans de présence d’Oxfam en Belgique, 50 ans de succès, de projets et de partenariats qui n’auraient pas été possibles sans votre soutien et votre engagement. Continuez à nous soutenir et partagez avec nous les temps forts de cette année !

La branche belge d’Oxfam a été fondée le 17 septembre 1964 à l’image de l’Oxford Committee

for Famine Relief, une organisation active en Grande-Bretagne depuis la deuxième guerre mondiale. Aujourd’hui, nous parvenons à rassembler plus de 14 millions d’euros par an pour nos projets de solidarité en Amérique latine, en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient. 50 ans d’engagement

Ces 50 dernières années, nous avons mené avec vous des campagnes qui ont fait plier l’Organisation mondiale du commerce, la Banque Mondiale et les plus grandes entreprises agroa-limentaires et pharmaceutiques. Au niveau national, nous avons mené des campagnes dans de nombreux pays qui ont permis d’obtenir des résultats tangibles pour les parties les plus vul-nérables de la population et qui ont tiré la sonnette d’alarme face aux change-ments climatiques, aux conditions de travail indignes, aux inégalités et à la

pauvreté. Grâce à vos dons, nous avons pu venir en aide lors d’urgences ou de catastrophes en Haïti, au Darfour, au Rwanda, aux Philippines...

Votre soutien : précieux et indéfectible

Oxfam fête donc 50 ans d’engagement et de mobilisation en Belgique qui n’au-raient jamais été possibles sans tous nos donateurs, bénévoles, adhérents, militants qui nous ont accompagnés toutes ces années et continuent à nous soutenir aujourd’hui !

Oxfam-en-Belgique est très fière de ses plus de 13.000 bénévoles et 344 tra-vailleurs salariés. Merci à ceux qui ont donné de leur temps libre pour travail-ler dans nos magasins, qui ont fait un don lors de nos appels d’urgence, qui ont acheté des produits du commerce équitable ou de seconde main, qui ont participé avec enthousiasme à nos événements comme Oxfam Trailwal-ker et qui ont soutenu nos campagnes. Votre soutien et votre fidélité nous ont permis d’aider des gens dans le monde entier à sortir de la pauvreté et à faire entendre leur voix. Nous espérons à nouveau pouvoir compter sur votre soutien si précieux ces prochaines années. Tournés vers le futur

2014 sera une année festive pour Oxfam. Mais ceux qui nous connaissent savent que faire la fête ne nous suffit

pas. Le passé est une chose mais nous voulons surtout nous tourner vers l’avenir. Comment sera le monde dans 50 ans ? Il sera différent, et, si cela ne tenait qu’à Oxfam, meilleur. Aujourd’hui encore, une personne sur trois vit dans la pauvreté. Cela peut changer. Cela doit changer. Oxfam croit en un avenir meilleur, où les gens uniront leurs forces pour mettre fin à l’injustice qu’est la pauvreté.

Notre vision de l’avenir est audacieuse et pourtant, c’est tout sauf un rêve inatteignable. Nous voudrions vous inviter tous à y prendre part. Dès le début de la campagne, le 24 avril, lors de nombreux événements, vous pourrez contribuer à un autre monde.

A noter déjà dans les agendas : les festivals, à commencer par Couleur Café, où Oxfam ne passera certainement pas inaperçue. En été vient aussi Oxfam Trailwalker, un défi unique où des équipes sont appelées à marcher 100km en moins de 30 heures tout en rassemblant au moins 1.500 euros pour les projets d’Oxfam (voir p.5). Cette édition vous réservera bien des surprises. Inscrivez-vous dès maintenant ! Enfin, une vente aux enchères en septembre vous fera découvrir les (véritables !) trésors que

renferment nos magasins de seconde main. Et en octobre, un événement de clôture terminera cette année festive en beauté ! Plus de détails sur tous ces événements suivront très bientôt !

A vos calendriers

1.500 bénévolesque nous remercions, à l’occasion de la semaine du bénévolat, de tout cœur pour leur soutien.

800.000 réfugiés syriens en Jordanie et au Liban ont eu accès à de l’eau, des installations

sanitaires et une aide au logement.

215.000 signatures ont fait plier Coca-Cola qui s’est engagé à lutter contre les accaparements de terres.

Madiba1964, l’année où vous êtes allé en prison pour défendre les principes d’égalité, de justice sociale et écono-mique et d’un monde meilleur et plus humain pour tous, est l’année où Oxfam a été fondée en Belgique. Depuis lors, votre vie a servi d’exemple, de guide et d’inspiration pour des dizaines de milliers de personnes dans notre pays. L’idéal que vous nous avez présenté n’a pas encore été atteint. En 2014, Oxfam célèbre son 50e anniversaire en Belgique. Nous nous engageons, au nom de tous nos employés, bénévoles et sympathisants, à ne jamais aban-donner avant que l’idéal pour lequel vous avez vécu et combattu soit atteint. Par conséquent: ‘hamba kahle’ - allez en paix, Madiba. Nous allons continuer votre lutte !

Guido van Hecken, Président Stefaan Declercq, Secrétaire général

L’année 2014 sera marquée par de nombreux

événements festifs. Restez bien attentifs

à nos communications sur www.oxfamsol.be

QUOI ? QUAND ?

lancement de la campagne 50 ans > 24 avril

Début de la campagne festival à Couleur Café > 27-29 juin

Edition ultra-festive d’Oxfam Trailwalker > 30 & 31 août

Vente aux enchères exceptionnelle > 14 septembrepar nos magasins de seconde main

Événement de clôture > Octobre

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4 globo • MARS 2014

pêle-mêle

Réseaux et Alliances

Grupo Sur est une alliance d’ONG européennes qui travaille sur la thématique des droits de l’Homme en Amérique latine.

L ’alliance politique Grupo Sur rassemble 7 ONG : Oxfam-

Solidarité, Terre des Hommes, EEDDA, Mundubat, Action solidarité tiers monde, ACSUR et Cooperaccio. Grupo Sur développe des actions de sensibilisation du grand public au Nord, de renforcement de la société civile au Sud ainsi que de plaidoyer politique auprès des institutions européennes, autour de la thématique des droits de l’Homme en Amérique latine.

Dans ce cadre, Grupo Sur rappelle tout d’abord à l’UE que le respect des droits humains doit être l’axe directeur de ses relations commerciales avec l’Amérique latine. Il règne actuellement une forte asymétrie entre les deux

Ensemble pour les droits humains

régions, ce qui mène à des accords favorisant l’exploitation des ressources naturelles et aggravant les inégalités sociales. Un autre axe de travail de Grupo Sur est la lutte contre la violence faite aux femmes, notamment à travers une campagne pour faire connaitre le phénomène du féminicide en Amérique latine et en Europe (www.gruposur.org/videos). Cette campagne lutte contre l’impunité et demande aux gouvernements qu’ils ratifient les conventions internationales nécessaires, développent des politiques qui protègent les droits des femmes et assurent leur accès à la justice. Enfin, convaincu que les femmes sont un acteur fondamental pour la paix, Grupo Sur travaille également à ce qu’elles soient incluses dans le dialogue de paix en Colombie, entre les FARC et le gouvernement.

PLUS D’INFOS : www.gruposur.org

« Le respect des droits humains doit être l’axe directeur des relations commerciales de l’UE avec

l’Amérique latine »

De nombreuses familles du Sud sont expulsées de leurs terres, aujourd’hui devenues un bien commercial. La campagne d’Oxfam contre ces accaparements de terres enregistre d’importantes victoires.

Nous nous sommes tout d’abord adressés à la Banque mondiale avec une pétition de 50.000

signatures et plusieurs actions symbo-liques. Une mobilisation qui a poussé le président de la Banque mondiale à s’engager publiquement à améliorer ses pratiques en matière de gouvernance foncière.

Un groupe d’ONG, dont Oxfam-Soli-darité, a ensuite dénoncé le rôle joué par le gouvernement, les banques et les entreprises belges dans la ruée mondiale sur les terres. Ce groupe a publié un rapport comportant des

études de cas et des recommandations, notamment concernant la spéculation des banques sur les marchés fonciers.

Cet été, 8.000 festivaliers ont demandé aux 10 plus grandes entreprises agroa-limentaires davantage de respect pour les paysans du monde entier.

Enfin, Oxfam a lancé une action pour que Coca-Cola, Pepsi et Associated Bri-tish Foods (ABF) veillent à ce que leur sucre n’entraîne pas d’accaparements de terres. Cette action et ses 215.000 signatures ont poussé Coca-Cola à s’engager à une tolérance zéro envers les accaparements de terres.

Un beau résultat de la pression que vous avez exercée et une preuve claire qu’aucune entreprise n’est trop grande pour ignorer ses consommateurs ! Et maintenant, Pepsi et ABF n’ont plus d’excuse pour rester à la traîne !

PLUS D’INFOS : www.cultivons.be

Un an de mobilisation fructueuse

En été 2013, 8.000 festivaliers sont passés à l’action.

Focus sur l’alimentation et le changement climatiqueDans les deux années à venir, la campagne CULTIVONS d’Oxfam prendra un nouveau tournant : exiger que chacun puisse manger à sa faim malgré le changement climatique.

S’il y a bien un domaine où l’impact du changement climatique est à la

fois très proche et très présent, c’est l’alimentation. Ce que nous mangeons aujourd’hui, nos enfants ne seront pas en mesure de le manger demain.

Partout dans le monde, les récoltes subissent sécheresses et inondations. L’accès à la terre et à l’eau se fait rare et provoque de plus en plus de conflits. Les entreprises polluent et font du profit. Et nos gouvernements laissent tout cela se produire sans prendre les mesures qui s’imposent.

Pour la plupart d’entre nous, cela signifie moins de nourriture de qualité, de choix et des prix plus élevés. Mais pour près d’un milliard de personnes, cela signifie souffrir encore plus de la faim.

C’est pourquoi au cours des deux prochaines années, Oxfam va mettre l’accent sur l’alimentation et le changement climatique.

Nous allons pousser les entreprises et les gouvernements à limiter leurs émissions de gaz à effet de serre et à investir dans l’agriculture paysanne afin de protéger tous ceux qui risquent de souffrir de la faim.

Vous aussi, vous pouvez aider : en faisant entendre votre voix face aux

politiciens et aux multinationales mais aussi dans votre vie de tous les jours, en mangeant et achetant autrement.

PLUS D’INFOS : www.cultivons.be

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5MARS 2014 • globo

pêle-mêle

Le typhon Haiyan a frappé une région déjà très pauvre et marquée par les inégalités de genre.

Le 8 novembre, le typhon le plus puissant jamais enregistré a frappé les Philippines. Il a plongé

des millions de personnes qui étaient déjà en situation de pauvreté dans le dénuement le plus total. Parmi elles, les femmes sont particulièrement vulnérables. C’est pourquoi Oxfam a conçu son intervention en intégrant au maximum les femmes dans la concep-tion et la mise en œuvre. Après une première phase d’urgence marquée par la fourniture d’eau potable, de matériel sanitaire, d’abris et de nourriture à plus de 550.000 personnes, Oxfam travaille à présent au rétablissement des moyens de sub-sistance à travers la remise en route des activités agricoles, du matériel de pêche, de programmes de déblaie-ment… Nos équipes ont été déployées dans plusieurs zones des îles de Cebu, Leyte et Samar et nous envisageons d’étendre nos opérations dans les Visayas occidentales.

Nous intensifions par ailleurs notre collaboration avec un réseau d’orga-nisations de femmes qui apportent une aide d’urgence aux femmes et les aident à retrouver une vie normale dans les zones touchés par le typhon. Inégalités, pauvreté et insécurité

Avant le passage du typhon, environ 2 millions de Philippins gagnaient moins

de 2 dollars par jour et de nombreuses femmes comptaient parmi les plus pauvres. Des inégalités dans l’accès au marché du travail, aux terres et à d’autres ressources expliquent cette situation, particulièrement frappante pour celles qui vivent en milieu rural. Les femmes occupent également des emplois dans le secteur des services, dans des conditions souvent infor-melles (faibles revenus, peu de pro-tection…). Et le passage du typhon

a causé la disparition de 2,8 millions d’emplois dans ce secteur.

De plus, les déplacements de popula-tion massifs et la promiscuité qui en découle ont augmenté les risques pour la sécurité et le bien-être des femmes et des enfants. D’après ce qui a été obser-vé lors de précédentes catastrophes, les taux de violences faites aux femmes, d’abus sexuels et de trafics (déjà forts élevés aux Philippines) sont suscep-tibles d’augmenter. Les perturbations dans les services de santé maternelle et reproductive ajoutent à leur vulné-rabilité.

La stratégie de reconstruction doit favoriser le développement économique, lutter contre les inégalités de genre et inclure les communautés (y compris les groupes de femmes) dans sa conception et sa réalisation. Les femmes philippines ont de nombreuses compétences qu’il convient d’exploiter pour toute action de relance équitable et efficace.

NOTRE RAPPORT SUR LES ENSEIGNEMENTS POUR LA RECONSTRUCTION APRÈS HAIYAN : http://oxf.am/wpP

Le programme stratégique d’Oxfam et ses actions sont organisées en fonction d’ob-jectifs de changements. L’un d’entre eux : la justice de genre.

Atravers le monde, les filles se voient souvent refuser l’accès à l’éduca-

tion, à la santé et à la nutrition dès l’enfance. Par la suite, les femmes ne gagnent que 10% du revenu mondial et les violences domestiques sont leur plus grande cause de mortalité. C’est pourquoi Oxfam accorde une grande importance aux questions de genre dans son travail, par exemple

en veillant à ce que les femmes aient un accès égal à l’aide en cas d’urgence humanitaire et qu’elles puissent faire entendre leur voix.

En Belgique, nous organisons des activités de sensibilisation à la violence faite aux femmes et de plaidoyer aux niveaux belge, européen et international. Une de nos priorités est la mise en place d’un plan d’action international pour lutter contre la violence faite aux femmes et les inégalités de genre. Celui-ci doit prévoir des dispositions claires et un agenda concret pour l’implémentation des règles législatives qui ont déjà été adoptées au niveau des Nations unies.

Parmi ses programmes de développe-ment, Oxfam-Solidarité est présente au Mozambique où 52% des femmes subissent des violences pour le simple fait d’être une femme. Nous travaillons avec nos partenaires à faire connaître et appliquer la loi de manière plus ri-goureuse et à améliorer la coordination entre les services de l’Etat et les ONG.

PLUS D’INFOS : www.oxfamsol.be/violencefaiteauxfemmes

Un défi qui fait appel à la fois à vos muscles, à votre imagination, à votre

esprit d’équipe et à votre fibre solidaire? C’est Oxfam Trailwalker ! Le principe : des équipes de quatre marcheurs par-courent 100 km en moins de 30 heures, au profit d’Oxfam-Solidarité. Ce périple prend son départ à Eupen avant de s’en-foncer au cœur de la magnifique région des Hautes Fagnes.

Après une extraordinaire édition 2013 - 270 équipes et 568.431€ récoltés -,

Oxfam Trailwalker aura lieu cette année les 30 et 31 août. Profitez du printemps pour former une équipe et vous lancer dans les marches d’entraî-nements ! L’équipe Oxfam Trailwalker en organise quelques-unes et vous pro-pose des sessions d’information dans votre région. Tout l’agenda des activités se trouve sur le site web d’Oxfam Trailwalker.

PLUS D’INFOS : www.oxfamtrailwalker.be

Mettre fin aux violences et discriminations de genre

Participez à Oxfam Trailwalker 2014 !

Les politiques d’austérité menacent des millions d’Européens. © Miguel Parra / OXFAM

Haiyan : les femmes restent vulnérables

Oxfam s’est concentrée en priorité sur l’approvisionnement en eau. © Eleanor Farmer

Prêt à relever avec nous le plus grand défi d’équipe au monde ?

A l’occasion de la journée internationale de la femme, Oxfam s’allie avec d’autres organisations en Belgique.

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6 globo • MARS 20146

Oxfam-Solidarité fait partie de la grande famille Oxfam qui compte 17 affiliés actifs dans 94 pays au monde. Nous ouvrons le carnet de bord de quelques membres de la famille…oxfamily

Des musiciens du coin et des mélo-manes se retrouvent. Le principe : ‘make music, raise money, change lives’ ou encore joue de la musique, collecte des fonds, change des vies.

Oxjam est apparue en 2006 dans le but de créer une communauté de mélomanes au sein du Royaume Uni. Une communauté

rassemblée autour d’un objectif : collecter des fonds pour combattre la pauvreté et la souf-france à travers le monde. Depuis peu, Oxfam Italie a créé son propre Oxjam « Musique pour le changement » (‘Music for a change’).

Des centaines de concerts

A côté du festival annuel, des centaines de concerts locaux ou d’événements musicaux sont organisés. En Irlande et au Royaume Uni, Oxjam connait son point d’orgue en octobre, mais en pratique, comme en Italie, des concerts ont lieu toute l’année. Ils sont organisés par des personnes qui connaissent bien la scène musi-cale locale et la portent dans leur cœur.

Des artistes, chanteurs, groupes et DJ en tous genres ont donc l’occasion de mettre leur talent au service d’Oxfam et de le montrer sur le podium. Cela motive les amateurs de musique à organiser eux aussi leur propre événement. Oxfam Irlande a d’ailleurs un nom pour ça : ‘DIY Music Festival’ ou Festival à faire soi-même.

La diversité est l’un des atouts d’Oxjam. Cela va des ‘multivenue takeover events’, où toute une ville ou tout un village voient leurs artères envahies par la musique pour une nuit, au mini-

© Dan Medhurst/Oxfam

concert en totale intimité, en passant par un simple « bœuf » sur un trottoir, une digue ou un quai.

Pour les artistes locaux, cela peut constituer un coup de pouce pour leur carrière. Oxjam en est consciente et met d’ailleurs en place un concours. Au Royaume Uni, les artistes se disputent ainsi le prix du « Groupe Oxfam de l’Année » (Oxfam Band of the Year). En Italie,

un concert à Londres ou un mini book de photos d’Alessio Pizzicannela, photographe qui a déjà immortalisé les plus grands artistes italiens sont en jeu. Des Belges aux platines

A côté des chanteurs-compositeurs, des boysbands et des DJ locaux, des célébrités comme Jarvis Cocker, Fatboy Slim, Damon Albarn et bien d’autres se joignent à la fête. Les frères Dewaele, alias 2manydj’s, étaient d’ailleurs à l’affiche du concert de lancement en 2013 à Londres. Le duo belge a utilisé des platines trouvées dans les rayons d’un magasin de seconde main d’Oxfam.

Mais Oxjam conserve avant tout un aspect local, avec ses milliers de volontaires qui rassemblent leurs voisins autour de la musique. Ils organisent leur propre événement en faveur d’Oxfam afin d’aider à éradiquer la pauvreté.

Depuis 2006, plus d’un million de personnes ont assisté, rien qu’au Royaume Uni, aux événements Oxjam. Depuis 2006 toujours, plus de 3.500 concerts y ont été organisés et plus de 2 millions de livres ont été collectés pour Oxfam.

Quand on dit que la musique adoucit les mœurs…

PLUS D’INFOS : www.oxfam.org.uk/oxjam www.facebook.com/oxjamitalia

Oxjam, musique locale, impact global

Le DJ et producteur, Ben Westbeech est apparu en live durant le lancement du festival annuel Oxjam.

Une pause thé ? La « Plus Grande Pause Café » d’Oxfam Nouvelle-Zélande doit céder la place au « Thé matinal d’Oxfam ». Car les Kiwis sont des inconditionnels du thé et ne peuvent s’en passer le matin. L’initiative a lieu pendant la quinzaine annuelle du Fair Trade. Du 3 au 18 mai, les Néo-Zélandais vont se réunir autour d’une tasse de thé dans tout le pays. Le but ? Goûter la « différence Fair Trade » et collecter des fonds pour soutenir le travail d’Oxfam pour un monde plus juste, plus sûr et plus durable.www.oxfamsmorningtea.org.nz

New Zealand

En selle autour de Cuba « Lancez-vous un défi pour faire la différence », invite Oxfam Canada. Une manière d’encourager les Canadiens à se faire parrainer pour un parcours à vélo à travers Cuba. Le périple part de La Havane et se termine 350 km et environ 6 jours plus tard le long de la mer des Caraïbes à Trinité. Le coup d’envoi de cette « Cuban Revolution Bike Ride » aura lieu le 22 mars prochain. www.oxfam.ca

Canada Intermón

e-solidaire Oxfam Intermón (Espagne) a lancé « e-solidario » : une manière pour les entreprises et les consommateurs de soutenir une bonne cause via le shopping en ligne. Les magasins en ligne participants proposent de verser une petite donation en plus du montant des achats. Les revenus générés sont alloués aux projets d’Oxfam Intermón à travers le monde. Plus de 20 webshops participent déjà à l’action. www.oxfamintermon.org/esolidario

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7MARS 2014 • globo

TEXTES : Julien Lepeer PHOTOS : Tineke D’haese

ONT COLLABORÉ :Brigitte Gloire et Xavier Declerq d’Oxfam-Solidarité •Oumou Zé et Nicolas Van Nuffel du CNCD-11.11.11.

dossier

SOMMAIRE• Austérité, pauvreté, inégalités• Pourvu que ça dure...• Donner d’une main

pour reprendre de l’autre ?• Aux urnes citoyens !

Les politiques environnementales de la Belgique et de l’Europe ont des conséquences directes sur les populations les plus vulnérables.

25 MAI - ELECTIONS : les dix exigences d’OxfamA l’heure où l’Europe s’enlise dans l’austérité et voit le populisme et les extrémismes prendre de plus en plus d’ampleur, à l’heure où l’aide au développement se réduit comme peau de chagrin sous couvert de la crise, les prochaines échéances électorales s’annoncent cruciales pour défendre la solidarité et l’équité. De quelle Belgique voulons-nous ? De quelle Europe voulons-nous ? De quel monde voulons-nous ? Politique sociale, économique ou environnementale, voici les dix exigences d’Oxfam en vue des élections régionales, législatives et européennes.Sources :

(1) Rapport Oxfam «En finir avec les inégalités extrêmes» (2014), www.oxfam.org

(2) Rapport Oxfam « Le piège de l’austérité » (2013), www.oxfam.org

(3) Rapport Commission européenne «Rapport sur les aides d’État accordées par les États membres de l’UE» (2012), ec.europa.eu

(4) Rapport Oxfam « Les semences de la faim» (2012), www.oxfam.org

(5) Rapport Amnesty International « ‘Traitez-nous comme des êtres humains’, les travailleurs migrants au Qatar (2013), www.amnesty.org

(6) Mémorandum 2013 CNCD-11.11.11 www.cncd.be/elections2014

Oxjam, musique locale, impact global

Page 8: Globo 45 - Elections : les dix exigences d’Oxfam

8 globo • MARS 2014

dossierdossier ÉLECTIONS

Le 25 mai prochain, les électeurs seront amenés à voter dans le cadre des élec-tions régionales, législatives et euro-péennes. Une date-clé pour l’orientation politique de la Belgique et l’Europe mais aussi pour les pays du Sud. .

Dans un contexte économique maussade, la tenta-tion est forte de se tourner vers le repli sur soi. Et la montée en puissance des partis extrémistes en

Europe menace la solidarité internationale ainsi que la solidarité au sein même des états. Mais cette tendance au populisme s’explique aussi par les politiques menées à l’échelle nationale et européenne : le prix des crises économiques et financières, c’est avant tout le citoyen qui le paie, en lieu et place des secteurs qui en sont à l’origine. Et quand on pense aux victimes de cette crise, il ne faut pas oublier les populations des pays en développement qui voient l’aide publique internatio-nale diminuer d’années en années.

85 vs 3.500.000.000 Un virage à 180° est donc indispensable pour inver-ser la tendance et placer au centre des débats la jus-tice sociale, économique et environnementale. Les prochaines échéances électorales représentent une opportunité unique de donner une autre orientation aux politiques nationales et européennes.

De quel monde voulons-nous ? La question se pose aujourd’hui plus que jamais. Lutte contre l’évasion fiscale, taxe sur les transactions financières ou enga-gements environnementaux constituent autant de thèmes à prendre en compte pour mettre fin à des inégalités inacceptables. Dans l’un de ses rapports récents1, Oxfam insiste sur le fait par exemple, que 85 milliardaires possèdent à eux seuls autant de richesses que les 3,5 milliards de personnes les plus pauvres.

Voici les exigences d’Oxfam pour s’engager contre l’in-justice qu’est la pauvreté à travers le monde.

Les dix exigences d’Oxfam

Nos 10 exigences 1) Diminuer des émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 55 % au niveau européen (REG/BEL/EUR)2) Honorer les engagements liés au financement de la lutte contre

le changement climatique (REG/BEL/EUR)3) Revoir la politique énergétique européenne pour que la part

d’énergie verte (renouvelable) atteigne les 45% (EUR)4) Consacrer chaque année, dès 2015, 0,7% du revenu national brut à

l’aide publique au développement (EUR/BEL)

5) Instaurer une taxe sur les transactions financières internationales qui s’applique à l’ensemble des transactions (y compris les produits dérivés et les opérations de change) (EUR)

6) Imposer le respect des droits humains et des normes sociales et environnementales aux entreprises transnationales et donneuses d’ordre, à leurs filiales et filières d’approvisionnement (EUR)

7) Renforcer les mécanismes permettant de s’assurer de la cohérence des politiques pour le développement (REG/BEL/EUR)

Austérité, pauvreté, inégalitésQue demandons-nous ?

• Instaurer une taxe sur les transactions financières internationales qui s’applique à l’ensemble des transactions (y compris les produits dérivés et les opérations de change) (EUR)*

• Renforcer les législations contre toutes les formes de fraude, évasion et optimisation fiscales (BEL/EUR)

• Réglementer le système bancaire (BEL/EUR)

• Consacrer chaque année, dès 2015, 0,7% du revenu national brut à l’aide publique au développement (EUR/BEL)

Pourquoi le demandons-nous ?

Dans un autre rapport2, Oxfam a souligné les dangers des politiques d’austérité imposées en Europe depuis le début de la crise : 15 à 25 millions de personnes de plus pourraient se retrouver en situation de pauvreté sur notre continent d’ici à 2025, les inégalités entre riches et pauvres se creusent, les pays en développement voient fondre le montant de l’aide européenne.

Et il n’y a pas qu’Oxfam qui tire la sonnette d’alarme : Jan In’t Veld, économiste reconnu qui mène les politiques européennes en la matière, a dénoncé dans un rapport l’effet néfaste de l’austérité sur la croissance en Europe. Cité dans ‘Libération’, Xavier Timbeau, un autre économiste, français cette fois, confirmait « qu’après nombre d’autres économistes, les travaux de Jan In’t Veld montrent que la plupart des pays de la zone euro payent cher le fait d’avoir adopté des politiques budgétaires trop restrictives… »

En Belgique, le constat est le même : les effets de la crise et des mesures d’austérité sont portés par les citoyens. 21% de la population court un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, près d’un Belge sur sept doit joindre les deux bouts avec un revenu mensuel inférieur au seuil de pauvreté officiel (€ 1.000 pour un célibataire ou € 2.101 pour un couple avec deux enfants).

Sans doute est-il ici important de rappeler les moyens dégagés par les Etats pour sauver les institutions bancaires sans pour autant réformer leur système de fonctionnement. En effet, entre 2008 et octobre 2012, plus de 5.000 milliards d’euros ont été dégagés au sein de l’UE pour aider le secteur financier3. De même, les chiffres relatifs à l’évasion fiscale mettent en avant l’urgence de la mise en place d’un système de transparence pour les entreprises privées : les sommes illicitement placées dans les paradis fiscaux sont comprises entre 21.000 et 32.000 milliards USD à travers le monde. Ces montants exorbitants pourraient être utilisés dans l’intérêt commun.

Mais il n’y a pas qu’en Europe que le citoyen paie au prix fort cette politique d’austérité. Au niveau de l’aide publique au développement, les Etats membres de l’UE se sont engagés à allouer 0,7% de RNB à l’aide au développement. Mais dans la pratique, l’UE atteint difficilement 0,39%. En outre, entre 2011 et 2012, seules l’Italie (-34,7%) et l’Espagne (-49,7%), dont on connait la situation particulièrement précaire, ont enregistré une plus forte baisse de l’aide publique au développement que la Belgique (-19%).

En pratique

Les coupes budgétaires dans l’aide au dévelop-pement ou l’aide d’urgence, surtout, ont des conséquences directes et dramatiques sur le terrain. Fin 2012, encore, les coupes budgétai-res drastiques du gouvernement belge ont privé pendant près de 5 mois environ 30.000 Congo-lais de soutien alors qu’ils fuyaient les conflits qui faisaient rage entre l’armée régulière et le M23. De nombreuses autres crises humanitaires comme en Syrie, au Soudan ou au Mali ont pour conséquence de créer de nombreux déplacés dont les besoins immédiats sont urgents.

« J’aimais ma ville. J’aimais mon école. J’aimais mes amis.(…) Je n’ai aucune idée de ce qui est arrivé à mes amis. Je ne sais pas s’ils sont ici, au Liban, ou en Syrie. (…) Nous avons enlevé du sable et des pierres avec nos seules mains pour essayer de mener une vie normale ici. Il y a beaucoup de rats. Je les ai vus. Nous sommes malades à cause d’eux. (…) » Reema (photo), une fillette syrienne de 12 ans, réfugiée avec sa fa-mille dans un camp au Liban – juin 2013.

En ce qui concerne le long terme, ce sont de nombreux projets qui visent à améliorer les con-ditions de vie de millions de personnes qui sont en jeu.

« La Gender Development Association (GDA - une organisation partenaire d’Oxfam qui travaille sur les questions de genre) est venue ici en 2009. Avant ça, j’étais une petite productrice de riz comme tous les autres. GDA nous a appris à transformer le bambou en meubles et je suis ca-pable de fabriquer des bancs, des chaises ou des fauteuils. (…) Beaucoup de choses ont changé depuis. Nous avons pu construire une nouvelle maison, plus solide, et je peux envoyer mes en-fants à l’école ! C’est une fierté ! » Ho Channao, productrice de riz et artisane, Naphoo, District de Sangthong, Laos - octobre 2013.

Page 9: Globo 45 - Elections : les dix exigences d’Oxfam

9MARS 2014 • globo

dossierdossierNOS 10 EXIGENCES

8) Renforcer les législations contre toutes les formes de fraude, évasion et optimisation fiscales (BEL/EUR)

9) Transformer les modèles de production et de consommation durables afin de garantir un accès pour tous aux biens communs, dans le respect des limites planétaires. (BEL/EUR)

10) Réglementer le système bancaire (BEL/EUR)

* Niveaux d’exigence : européen = (EUR) ; national = (BEL) ; régional = (REG).

Pourvu que ça dure ...Que demandons-nous ?

• Diminuer les émissions de gaz à effet de serre à hauteur d’au moins 55 % en 2030 au niveau euro-péen (REG/BEL/EUR)

• Honorer les engagements liés au financement de la lutte contre le changement climatique (REG/BEL/EUR)

• Revoir la politique énergétique européenne pour que la part d’énergie renouvelable atteigne les 45% (EUR)

• Transformer les modèles de la production et de consommation vers un modèle durable afin de ga-rantir un partage plus équitable des ressources na-turelles et un accès pour tous aux biens communs dans le respect des limites planétaires (BEL/EUR)

• Imposer le respect des droits humains et des normes sociales et environnementales aux entre-prises transnationales et donneuses d’ordre, à leurs filiales et filières d’approvisionnement (EUR)

Pourquoi le demandons-nous ?

« La ‘farce’ de Varsovie doit nous faire retrousser nos manches. Ne rien faire ou capituler ferait le jeu des cli-mato-sceptiques et autres fossoyeurs du monde. Agis-sons chacun là où c’est possible mais demandons aussi à nos politiques de changer de disque », insiste Brigitte Gloire, chargée du plaidoyer Climat d’Oxfam-Solida-rité. Comme ce fut trop souvent le cas par le passé, le dernier Sommet climatique des Nations Unies, orga-nisé en Pologne, a déçu. Entre les « bonnes intentions » des Etats et les engagements pris, il y a un fossé qu’il faut à tout prix combler.

La lutte contre le changement climatique doit figurer au sommet de l’agenda international. L’Europe et la Belgique doivent s’engager à réduire leurs émissions de gaz à effets de serre de 55% en 2030 sur leur propre territoire. Sans cela, l’augmentation de la température moyenne atteindra 2°C d’ici à 2100. Un cap qualifié de critique par de très nombreux experts. Aujourd’hui déjà, les catastrophes naturelles se multiplient et gagnent en intensité. Sécheresses, inondations, oura-gans font la ‘Une’ des infos, semaine après semaine.

Pourtant, il existe des mesures simples et socialement justes pour réduire nos émissions, comme un investis-sement public plus massif dans les transports publics, dans l’isolation des bâtiments publics et dans les éner-gies renouvelables. Or, aujourd’hui, les voitures de société par exemple sont fortement subsidiées, ce qui fait que les carburants fossiles se retrouvent 6 fois plus subsidiés que les énergies renouvelables !

S’il faut empêcher la situation d’empirer, il faut aussi aider les pays les plus pauvres à faire face à ces ca-tastrophes. Ce sont ces pays qui subissent le plus les conséquences du changement climatique alors qu’ils

en sont les moins responsables. Et c’est là aussi que l’Europe et la Belgique doivent tenir leurs engage-ments financiers en alimentant le Fonds Vert pour le climat. Ce fonds est destiné à mettre en place des mé-canismes d’atténuation, d’adaptation et de réductions des risques face au changement climatique : la mise en place de stocks alimentaires en cas de sécheresses, des habitations plus solides en prévision d’ouragans, des digues plus hautes pour contrer les inondations ou simplement des systèmes d’alerte ou des formations pour que la population puisse réagir plus rapidement.

A côté de ces mécanismes de prévention et d’adaptation, il faut aussi prévoir un nouveau mécanisme pour cou-vrir les pertes et dommages liés aux impacts climatiques lorsque les mesures d’adaptation ne permettent plus d’y répondre. Là aussi un engagement clair doit être pris.

Enfin, nos modes de production et de consomma-tion ont aussi de graves conséquences sur l’environne-ment et les populations. Alors que nous consommons des aliments venus des quatre coins de la planète, des aliments dont la production, bien souvent industrielle, s’accompagne de pollution aux pesticides, d’érosion des sols, d’épuisement des ressources en eau et de drames humains, comme les accaparements de terres, Oxfam appelle les politiques à favoriser une transition vers plus de durabilité.

Cela concerne tant la promotion de l’agriculture locale paysanne que l’arrêt des subventions des produits que l’UE exporte (dumping) ou l’importation d’agrocarbu-rants, qui empêche les petits agriculteurs locaux de se développer.

Tout au long de ses 50 ans d’existence, Oxfam-Solidarité a pointé du doigt le fait qu’une grande part des problèmes qui touchent le « Sud » proviennent des décisions prises dans le « Nord ». C’était le cas pour la colonisation, pendant la décolonisation et aujourd’hui cela reste d’actualité. L’interdépendance entre le Nord et le Sud est d’autant plus d’actualité que la mondialisation s’intensifie. De plus la société civile propose des visions à long terme au-delà des intérêts immédiats et politiciens.

Quelle est notre légitimité d’avoir des exigences électorales?

En pratique

« Heureusement, les pouvoirs publics et Oxfam sont venus renforcer la rive. À présent, je me sens bien plus en sécurité, et je resterai toujours atten-tive en cas de pluie. Une séance d’information au temple m’a permis de recevoir un plan familial de préparation aux catastrophes de la part du chef du village et du directeur du district. » Ah Phon-phisith, 25 ans, productrice de riz et de légumes, Boum Pouk, district de Kasi, province de Vienti-ane, Laos – octobre 2013

« Je participe à la distribution de kits d’hygiène et d’eau. J’ai moi aussi reçu un kit d’hygiène. Je n’ai pas pu retenir mes larmes lorsque je l’ai ouvert. Il y avait tant de choses à l’intérieur, tant de choses dont on a tous besoin. J’ai partagé certains ar-ticles avec une femme d’un autre barangay. Je l’ai fait avec plaisir car elle en avait plus besoin que moi. » Vergie Ochia, île de Bantayan, Philippines, juste après le passage du Typhon Haiyan aux Phi-lippines - novembre 2013.

Certains sont allés jusqu’à Varsovie pour convaincre les politiciens d’enfin prendre leurs responsabilités.

Page 10: Globo 45 - Elections : les dix exigences d’Oxfam

10 globo • MARS 2013

dossier ÉLECTIONS

*Renforcer les mécanismes permettant de s’assurer de la cohérence des poli-tiques pour le développement. (REG/BEL/EUR)

En pratique

Le Guatemala produit actuellement plus de 44 % de l’éthanol à base de canne à sucre issu d’Amérique cen-trale et exporte la majorité de sa production vers l’UE. La demande accrue en agrocarburants engendre une énorme pression sur les terres disponibles pour la pro-duction de canne à sucre. Tandis que le sud du pays est la zone la plus appropriée pour la production de canne à sucre, l’eau y est disponible en quantité limitée.

« Les sociétés de canne à sucre ont rasé tous les champs où elles comptaient planter, et les forêts ont disparu le long des berges. Les sources d’eau se sont taries. On avait creusé des puits pour l’eau potable, mais ils sont tous à sec maintenant... Les sociétés nous ont volé l’eau pour l’utiliser pour leurs cultures, dans leurs plantations. Elles dévient les cours d’eau vers leurs exploitations et il n’y a plus d’eau dans les rivières pour faire la lessive ou pour se laver. » Une agricultrice vivant et travaillant dans la commune de San Basilio, au Guatemala – septembre 20124.

Les accords d’investissements interviennnent par exemple autour de la Coupe du monde de football 2022. Pour ce Mondial qatari, des accords ont été conclus avec le pays organisateur, connu mondialement pour ses terribles conditions de travail des immigrés. Toute amélioration de ces conditions de travail est donc dé-

pendante du bon vouloir des entrepreneurs et inves-tisseurs. Et on voit ce que cela donne pour le déve-loppement des droits de l’Homme, les chantiers des nouveaux stades sont devenues des prisons…

« C’est l’entreprise qui a mon passeport. Elle ne me le rendra pas tant que je n’irai pas voir les ser-vices de l’immigration, sans compter qu’il y a une amende pour le dépassement de mon per-mis [de séjour], expiré en février 2011, qui s’élève à 3 000 riyals [environ 600 euros]. L’entreprise m’a dit, ‘si tu veux partir, il faudra payer cette amende’. (…) Cer-taines personnes sont jetées en prison faute de pièce d’identité, d’autres sont renvoyées. C’est pour cela que nous ne sortons pas. (…) S’il vous plaît, aidez-nous, notre entreprise ne nous a pas versé de salaire depuis quatre mois. Nous n’avons pas de quoi man-ger ni nous loger. Si nous retournons à l’agence, nous risquons de perdre notre emploi. Merci de faire suivre ce courrier aux gens qui pourront nous venir en aide.» Des travailleurs migrants au Qatar s’adressent à Am-nesty international - 20135.

Donner d’une main pour reprendre de l’autre ?Que demandons-nous ?

• Renforcer les mécanismes permettant de s’assurer de la cohérence des politiques pour le développement (REG/BEL/EUR)

Pourquoi le demandons-nous ?

Qu’est-ce que la cohérence pour le développement ? Nous l’évoquions dans le dernier dossier du Globo : faire et défaire, ça n’a pas de sens. Subventionner l’aide au développement d’un côté, et prendre des mesures aux effets contraires est une ineptie. C’est pourtant ce qui ar-rive souvent et c’est pourquoi nous demandons aux res-ponsables politiques d’assurer une certaine cohérence, mais pas n’importe laquelle.

Oumou Zé est coordinatrice ‘recherche et plaidoyer’ au CNCD-11.11.11 (voir aussi page 11). « Quand on parle de cohérence pour le développement ou en faveur du développement, il s’agit d’insister sur le fait que toute mesure, dans n’importe quelle matière, doit d’abord être analysée en fonction des objectifs du développe-ment : durabilité, droit humains, justice économique. Des matières comme le commerce, le climat et l’envi-ronnement, l’agriculture ou la régulation financière, par exemple ont un impact considérable sur l’efficaci-té de l’aide publique au développement. En Belgique, certaines matières sont fédérales, d’autres fédérées tandis que l’Europe, elle aussi, a un rôle à jouer. Au niveau national des engagements ont été pris, reste à y mettre les moyens. »

Parmi les mesures qui mettent en péril les objectifs du développement, on peut citer notamment la poli-tique en matière d’agrocarburants. Ainsi, alors que la production d’agrocarburants à partir de produits ali-mentaires nuit au droit à l’alimentation, du fait qu’elle entre en concurrence avec les surfaces disponibles pour les cultures vivrières et qu’elle tend à faire grim-per les prix alimentaires, le Parlement belge a voté le 11 juin 2013 une proposition de loi visant à doubler le pourcentage minimum d’agrocarburants incorporés dans l’essence (jusqu’à 9%) et le diesel (jusqu’à 6%). En 2009, les États de l’UE se sont engagés à ce que 10% de l’énergie consacrée au secteur des transports soit issu de sources renouvelables d’ici à 2020.

Les accords d’investissements nuisent également à la cohérence des politiques nationales et européennes : ces accords, conclus entre états ou entre régions, per-mettent notamment aux investisseurs de poursuivre les pays signataires devant des cours internationales lorsqu’ils adoptent des législations sociales ou envi-ronnementales pouvant générer un manque à gagner pour les entreprises issues des pays ayant conclu ces accords d’investissements. Ce qui empêche d’assurer des conditions de travail décentes par exemple.

La question du renforcement de la cohérence des poli-tiques belges en faveur du développement (CPD) a été érigée en priorité politique par le ministre de la Coo-pération au développement. Reste maintenant à maté-rialiser cette priorité. Comment ?

A Par la mise en place d’une conférence interministé-rielle (CIM) qui permet de réunir tous les niveaux de pouvoirs et donc un dialogue permanent entre entités fédérées et fédérale pour assurer cette cohérence.

B Par la création d’une commission interdépartemen-

tale chargée de faire le suivi à tous les niveaux. « Dans un courrier adressé au ministre en septembre 2012 (et resté sans réponse) », explique Oumou Zé. « Le CNCD-11.11.11 demandait la création d’un service d’au moins trois équivalents temps-plein pour assurer cette tâche au sein de la DGD (Direction générale Coopération au développement et Aide humanitaire). Vu le contexte de rigueur budgétaire, des transferts internes de per-sonnel pourraient être envisagés. On peut en effet s’étonner du fait que, dans le cadre de la réforme de la DGD opérée en 2012, une cellule ait été créée sur la « croissance inclusive », sans que cette thématique ne soit clairement définie, alors que la CPD, pourtant priorité politique affichée par le ministre, n’a même pas bénéficié d’un poste à temps-plein. »

C Par la mise en place d’une analyse préalable d’impact sur le développement.

D Par la mise sur pied d’un organe consultatif sur la CPD, donnant un rôle à la société civile, pouvant don-ner un avis sur les mesures avant qu’elles ne soient adoptées. Et Oumou Zé d’insister : « La société civile en général et les organisations Nord-Sud en particulier ont leur mot à dire grâce à leur expertise en la matière et doivent pouvoir jouer leur rôle de veille pour cette cohérence en faveur du développement. »

En conclusion, les élections à venir s’annoncent cruciales. Ce 25 mai, dans l’isoloir, vous pourrez influer sur les dif-férents niveaux de pouvoir grâce à votre bulletin de vote. Une Belgique plus so-ciale, une Europe plus solidaire et un monde plus juste ne tiennent qu’à vous.

La coalition climat lancera sa nouvelle campagne « Jobs4Climate » le 27 mars et organisera un évènement à Bruxelles le 7 juin. Oxfam et les autres membres de la coalition climat partagent la conviction qu’en matière climatique, la solidarité avec les pays du Sud passe en priorité par une réduction de nos émissions de gaz à effet de serre en Belgique. Cette prochaine campagne mettra donc l’accent sur le rôle que doivent jouer les

gouvernements pour assurer une transition énergétique juste et ambitieuse, avant et après les élections du 25 mai. Les demandes de la coalition porteront sur un programme d’investissements plus importants dans la rénovation des bâtiments, les transports publics, l’énergie renouvelable et les réseaux électriques. Ces investissements doivent permettre la création en Belgique d’emplois nouveaux et de qualité.

PLUS D’INFOS : www.coalitionclimat.be/fr

Jobs4Climate

Page 11: Globo 45 - Elections : les dix exigences d’Oxfam

11MARS 2014 • globo

dossierNOS 10 EXIGENCES

La société civile attend des politiques qu’ils prennent engagements forts mais surtout qu’ils les respectent.

Ne manquez pas l’occasion de rencontrer les élus de votre région pour leur poser vos questions sur les grands thèmes Nord-Sud. Le CNCD-11.11.11 organise des interpella-tions publiques. A vous de jouer !

Comment faire son choix entre les partis ? Comment savoir comment se positionne telle ou telle formation politique par rapports aux enjeux

sociaux, climatiques ou de développement ? La société civile et le Centre national de coopération au dévelop-pement (CNCD-11.11.11), dont fait partie Oxfam-Solidarité, peuvent vous aider à y voir plus clair.

Le financement du développement, la lutte contre le changement climatique ou contre l’évasion fiscale sont au cœur des préoccupations de la société civile engagée dans les rapports Nord-Sud. Pourtant, il est difficile de connaître les intentions des différents partis dans ces matières essentielles. C’est pour cela que les organisa-tions de la société civile, dont Oxfam-Solidarité, ont décidé de débroussailler le terrain grâce à une action qui comporte deux volets : d’une part, l’envoi d’un questionnaire à tous les principaux partis pour ensuite publier les réponses sur le site du CNCD-11.11.11. D’autre part, la tenue de 6 débats en Wallonie et à Bruxelles où les citoyens sont amenés à dialoguer avec les représen-tants locaux des 5 partis francophones majeurs. Au Nord du pays, 11.11.11 mène aussi des actions dans le cadre des élections. Les politiciens face à leurs responsabilités

« En fait, le cœur de l’action, explique Nicolas Van Nuffel, responsable du département plaidoyer du CNCD-11.11.11, c’est le mémorandum6, réalisé avec nos membres, que nous avons publié et qui se trouve sur notre site. Celui-ci détaille nos revendications en matière de développement. Et notre but est évidemment que les futurs élus reprennent nos exigences dans leur programme politique. »

Encore faut-il que les partis se positionnent publique-ment par rapport à ces exigences. « C’est pour ça que nous avons préparé un questionnaire (voir encadré) où les questions comme les réponses sont claires. ‘Vous engagez-vous à... ? OUI-NON’ Nous publierons ensuite leurs réponses sur notre site. De cette manière, les citoyens pourront savoir clairement ce que pensent les partis et donc voter en connaissance de cause. Mais ce n’est pas seulement un outil de préparation aux élections, il s’agit aussi d’utiliser les réponses lors d’interpellations post-électorales. Si les partis qui forment la nouvelle majorité se sont engagés à allouer 0,7% du PNB à l’aide au développement, nous pour-rons alors les mettre face à leurs responsabilités. »

Aux urnes, citoyens !

Le CNCD-11.11.11 ?

Le CNCD-11.11.11 regroupe 90 organisations de développement (dont Oxfam-Solidarité) ainsi que les syndicats et des associations engagés dans la coopération internationale. A travers les débats, les combats et les réformes, dans les classes d’écoles, les couloirs du parlement ou dans la rue, le CNCD-11.11.11, fort de ses 45 ans d’expérience, s’est fait une place au sein de la société civile et est devenu, avec son homologue néerlandophone (11.11.11), un interlocuteur important du gouvernement sur les questions de coopération internationale.

Où et quand rencontrer les politiciens de votre région ?

Le 18/03 à Ottignies Le 19/03 à Saint-Gilles Le 19/03 à Charleroi Le 20/03 à Namur Le 26/03 à Liège Le 26/03 à Arlon

Plus d’infos et inscriptions via www.cncd.be/elections2014

Les thématiques au cœur des débats

Climat Moyen-Orient Travail décent Afrique centrale Justice fiscale Alimentation Migrations Austérité

Extrait du questionnaire aux partis

Votre parti s’engage-t-il à :

• suivre les recommandations du GIEC et à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre belges ? OUI-NON

• obliger les entreprises à rendre des comptes régulièrement sur le respect de normes sociales et environnementales en leur sein et au sein de leur filière d’approvisionnement ? OUI-NON

• faire respecter par la Belgique, ses engagements en matière de respect des droits fondamentaux des migrants ? OUI-NON

• participer à l’adoption d’un Traité social européen basé sur des critères de convergence sociaux et l’instauration d’un impôt européen sur les sociétés, afin de mettre un terme au dumping social et fiscal intra-européen ? OUI-NON

Consultez les réponses des différents partis sur :www.cncd.be/elections2014

Pourquoi pas vous ?

Les politiciens sont isolés, à mille lieues des préoccu-pations des citoyens ? Le CNCD-11.11.11 entend bien recentrer les débats autour des thèmes importants pour les électeurs qui exigent un système plus juste et plus solidaire, à tous les niveaux. Et pour ce faire, des consultations seront organisées dans le courant du mois de mars (plus d’infos ci-dessous) en Wallonie et à Bruxelles. Six débats sont ainsi au programme sous le slogan « 20 minutes pour convaincre ».

« Pourquoi ‘20 minutes pour convaincre’ ? A chaque séance dans une ville, les représentants locaux des 5 partis francophones majeurs (NdlR : CdH, Ecolo, MR et PS + FDF, à Bruxelles, ou PTB, en Wallonie) seront invités à participer à 5 débats de 20 minutes à chaque fois. 5 thématiques auront été déterminées au préa-lable et une table sera dressée pour chaque théma-tique. Et c’est là qu’intervient le citoyen. »

Celui-ci ira s’installer à la table dont la thématique l’intéresse. « Après une phase de briefing et de discus-sions autour de fiches thématiques, les politiciens feront le tour de chaque table pour donner leur posi-tion et répondre au citoyen », conclut Nicolas Van

Nuffel, tout en précisant que les sujets abordés sont autant de thèmes portés par ses membres, dont Oxfam-Solidarité.

Ces consultations seront ouvertes à tout citoyen intéressé. Alors, pourquoi pas vous ?

Page 12: Globo 45 - Elections : les dix exigences d’Oxfam

12

Les villageois de Huameuang fournissent les poutres en bois et la main-d’œuvre, Oxfam se charge du planning sratégique et le DDMC fait le suivi des travaux. Un partenariat durable.

Bâtisseurs de pontsLe Laos n’a pas d’accès à la mer, et pourtant on y trouve de l’eau partout. Cette eau permet une agriculture florissante, mais c’est aussi une source permanente de danger.

Un assemblage de tiges de bambou attachées les unes aux autres, suspendu à du fil de fer au-dessus

de l’eau tourbillonnante. « On peut facilement imaginer que des accidents se produisent ici de temps à autre. » Kamnoi regarde fixement le vieux pont à travers les broussailles. Il a 58 ans et

est riziculteur à Huameuang. Au revers de sa veste brille le logo du Parti. « L’an dernier encore, une femme est tombée du pont dans la rivière ; elle est parve-nue à se rattraper à une branche. »

Ici, l’eau donne et reprend. Les habitants du Laos ne le savent que trop bien. La mousson donne une terre fertile, mais les inondations sont aussi porteuses de calamités, notamment dans les champs. Et sans récolte, il n’y a pas d’argent, et pas de nourriture. Huameuang et ses environs sont habités par 100 familles : quelque 70 d’entre elles se trouvent séparées de leurs champs par la rivière. « Moi-même, je cultive du riz, des salades et des arachides de l’autre côté de la rivière », ajoute Kamnoi. « Replanter après une récolte dévastée, je peux le faire, mais sans pont, je n’arrive même pas à rejoindre mon champ. »

Acier et béton

Avec le soutien de la Commission européenne, Oxfam aide les Laotiens à se défendre contre l’eau. Chaque district dispose de son propre comité pour faire face aux catastrophes naturelles comme par exemple les inondations : ce sont les District Disaster Management Committees (DDMC). Oxfam travaille avec les DDMC de Kasi et Hom, deux districts situés au nord de la capitale Vientiane. Ces comités ne ménagent pas leurs efforts et ils progressent bien, mais il y reste encore beaucoup à faire.

À Huameuang, le village de Kamnoi, le DDMC de Kasi a encadré l’an dernier la construction d’un nouveau pont. Du béton, des câbles en acier et de lourdes poutres de bois ont remplacé le bambou et le fil de fer. Kamnoi

raconte : « Nous sommes nous-mêmes allés couper le bois pour le pont dans les forêts là-bas plus haut. Ce sont nos hommes qui construisent le pont maintenant, avec l’aide du comité de district et d’Oxfam. » Un constat encourageant, donc, mais la chose était loin d’être évidente au départ. Le DDMC traînait dans la livraison du matériel et le retard de la construction du pont devenait de plus en plus coûteux. Le président du DDMC et vice-gouverneur de Kasi, Bouakham Keosikhay, n’a aucun mal à admettre ce qui a dysfonctionné. « Il est certain que notre mode d’exécution peut et doit encore s’améliorer. Le plus grand défi, ce sont les contacts avec les autorités nationales. Il faut beaucoup de temps avant de recevoir des informations en cas de catastrophe. » Bong Munsayaphom,

Kamnoipeut accéder à son champs en toute sécu-rité depuis la construc-tion du nouveau pont.

300 hectaresLes inondations ont ravagé 300ha de terres agricoles en 2013 à Kasi, au Laos.

70%À Huameuang, 7 habitants sur 10 se sont retrouvés coupés de leurs champs par l’eau.

26.126 Le projet d’Oxfam de protection contre les catastrophes touche 26.126 Laotiens.

globo • MARS 2014

REGARDS DU SUD

Page 13: Globo 45 - Elections : les dix exigences d’Oxfam

13

Prévenir et guérirDDMC KASIQUI? Comité des autorités locales dans le district de Kasi, en charge de la préparation aux catastrophes et de leur gestion.QUOI? Le DDMC doit réduire les risques liés aux catastrophes naturelles. Cela passe par des travaux d’infrastructures (ponts, digues, etc.) mais aussi par la formation et la sensibilisation.

Le changement climatique et la déforestation causent de plus en

plus souvent des inondations et des sécheresses. Pour la majorité des Laotiens, qui travaillent dans l’agricul-ture, la menace est permanente. Les DDMC sont responsables de la gestion des catastrophes par district. Ils sont là pour réduire les risques, mais aussi diriger les opérations d’aide en cas de catastrophe. Pour cela, le DDMC travaille en collaboration avec les dif-férents villages. Oxfam renforce les capacités des DDMC en leur apportant un soutien dans l’élaboration des plans

catastrophe, dans l’organisation, dans l’échange avec d’autres districts et dans l’adaptation des méthodes agricoles pour lutter contre les effets du chan-gement climatique. Oxfam contribue aussi financièrement aux travaux d’in-frastructure, et milite pour l’intégration de la gestion des catastrophes dans le planning stratégique. Limiter les dégâts et mieux préparer les populations : voici notre objectif.

Joëlle Plumerel, gestionnaire de programme pour le Laos pour Oxfam-Solidarité.

coordinateur du programme d’Oxfam au Laos, le confirme : « Les intentions du DDMC sont bonnes, et la plupart des problèmes trouveront une solution à moyen ou long terme. Le président à Kasi est quelqu’un de fort, mais il ne reçoit pas de la part des autorités nationales les hommes et les moyens nécessaires pour effectuer le travail de manière efficace. »

Des réserves et des critiques

« Laos : Paix, Indépendance et Démocratie – Le Parti pour toujours. » Ce slogan trône sur la façade du centre communautaire de Kasi, où se rencontrent Oxfam, le DDMC et les chefs de village. En été, Kasi a été touché par des inondations rapides et de grande ampleur : plus de 300ha de terres ont été dévastés. Avec l’aide d’Oxfam, le DDMC n’a pas ménagé ses efforts pour remédier aux dégâts et mieux préparer les habitants à la prochaine catastrophe. Les participants à cette réunion ont analysé ensemble ce qui a bien fonctionné ou non.

Les chefs de village exposent leur point de vue, le DDMC explique les actions entreprises. Oxfam formule des remarques sur le rapport du DDMC et veille à ce que toutes les questions soient abordées.

« Je pense que les habitants de Huameuang avaient encore une question », lance Syviengkeo (ou Keo) Bunlatay alors que le flot de remarques commence à se tarir. Keo est collaboratrice humanitaire d’Oxfam et anime la réunion. Elle regarde le chef du village d’un air interrogateur. Celui-ci s’avance à contrecœur. Malgré les problèmes liés à la construction du pont, il n’est pas du genre à élever la voix. « Parfois, il faut un peu pousser les gens », murmure Keo. « Il est important qu’ils puissent donner ici leur version des choses et défendre leur communauté. »

Et si Oxfam n’était pas là ?

À Huameuang, Oxfam a avancé l’argent avec lequel le DDMC a pu acheter les

câbles en acier et le béton pour le pont; les villageois ont fourni les poutres en bois et assuré la main-d’œuvre nécessaire. Un ingénieur d’Oxfam a pris en charge l’organisation des travaux, qu’il a ensuite intégralement transférée à des collaborateurs du DDMC, lesquels ont à leur tour impliqué les habitants. Et si des problèmes surviennent, Oxfam fait en sorte qu’ils soient abordés et que toutes les opinions soient entendues. Il s’agit en somme de construire des ponts, au propre comme au figuré.

Un tel processus exige naturellement du temps et de la patience. Bong explique : « On entend souvent des villageois se plaindre et demander pourquoi tout est si long et si complexe avec Oxfam. Ce serait naturellement plus simple pour Oxfam de prendre elle-même les choses en main, de louer les services d’ingénieurs et de construire le pont en deux temps, trois mouvements. Mais que se passerait-il lorsque nous ne serions plus là? Les villageois et le DDMC doivent pouvoir continuer à s’en sortir aussi à ce

moment-là. C’est pour cela qu’Oxfam préfère aborder tous les aspects de manière collective plutôt que de tout faire elle-même. »

Oui, le DDMC de Kasi a encore du pain sur la planche. Mais c’est précisément cela qui rend le soutien d’Oxfam si important pour renforcer les capacités villageois et du DDMC. À la question de savoir qui – des habitants, des autorités ou d’Oxfam –, est responsable, le président du DDMC, Bouakham Keosikhay, répond catégoriquement : « Les autorités. C’est notre devoir. Mais nous sommes bel et bien à l’écoute de nos habitants. Et nous sommes heureux de bénéficier du soutien d’Oxfam. Je suis convaincu que nous en sortons tous gagnants. » Le partenariat entre Oxfam et le DDMC aide ce dernier à faire de ses engagements une réalité. Une solution qui prend souvent du temps, mais qui est aussi la seule qui soit durable.

Ce projet est réalisé avec l’appui de la Commission européenne.

13 13 villages ont reçu des cartes géographiques et des trousses de secours.

1.2261.226 enfants apprennent à l’école à se préparer aux inondations.

6 sur 1060 % des élèves sont capables de citer 3 mesures de prévention après ces leçons.

LAOSLe Laos est un Etat dirigé par un parti unique, communiste. La plupart des Laotiens vivent de l’agriculture et de l’élevage. Maisces activités sont extrêmement sensibles aux inondations, surtout lors des pluies annuelles de la mousson...

CHINE

VIETNAM

LAOS

CAMBODGE

THAILANDE

MYANMAR

Mer de Chine

méridionale

Vientiane

Kasi

MARS 2014 • globo

REGARDS DU SUDTexte : Wouter Fransen • Photos : Tineke D’haese

Page 14: Globo 45 - Elections : les dix exigences d’Oxfam

14 globo • MARS 2014

Envie vous aussi de devenir bénévole dans un magasin de seconde main ? Rendez-vous surwww.oxfamsol.be

Bénévole à l’honneur

Eric Jossin tente de reprendre la vie active en tant que bénévole dans notre magasin de seconde main à Namur, huit ans après un accident vasculaire cérébral.

Chez Ressort, une association pour les

personnes atteintes de lésions cérébrales,

j’ai expliqué que je voulais retrouver

une activité professionnelle pour

reprendre un rythme de vie. Ils ont

contacté Oxfam et c’est comme ça que

je suis arrivé ici.

Il y a une bonne ambiance. Nous rions de tout et n’importe quoi, nous sommes vraiment de grands enfants. Nous nous amusons, non seulement au sein de l’équipe informatique mais aussi avec tous les collègues du magasin.

Chaque mercredi matin, je viens à l’atelier informatique. Je reçois des tâches que je peux effectuer avec une seule main : je formate les disques durs des ordinateurs que nous recevons et j’y installe Windows 7.

Le contenu du travail

m’intéressait même si je n’ai

pas vraiment d’expérience dans

ce domaine. C’est aussi ce que

j’ai dit dès le premier jour :

‘OK, je sais me débrouiller

avec les ordis mais je ne suis

pas Bill Gates’.

Un client régulier me ramène parfois à

la maison après mon shift de travail.

Il vient ici presque tous les jours et

achète pratiquement toujours quelque

chose, parfois une fourchette, d’autres

fois un verre ou une chaise.

Je suis ici depuis près de 3 mois et tout se passe bien. Je voudrais essayer d’augmenter un peu mes heures de présence à l’avenir, par exemple, passer deux après-midi par semaine ou plus.

Page 15: Globo 45 - Elections : les dix exigences d’Oxfam

15MARS 2014 • globo

wallonie

ANS : Rue de l’Yser 185A, 4430 Ans • 04 371 20 44 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, informatiqueCHARLEROI : Rue de Montigny 66, 6000 Charleroi • 071 31 80 62 • je, ve : 10-17h30, sa: 10-16h • vêtements, livresCINEY : Rue St. Gilles 61, 5590 Ciney • 083 67 85 04 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueDINANT : Rue Grande 61-63, 5500 Dinant • 082 66 68 50 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueHERSTAL : Rue Grande Foxhalle 99, 4040 Herstal • 04 240 08 01 • lu : 12-16h45, ma au ve : 10-16h45, sa : 12-16h (fermé sa en juillet/août) • vêtements, brocante, livres, informatiqueHUY : Rue Montmorency 2, 4500 Huy • 085 23 32 98 •me : 9-16h, ve : 10-17h, sa : 10-12h et 14-16h • vêtementsLIÈGE : Rue de la Casquette 19b, 4000 Liège • 04 223 27 87 • lu au ve : 10-17h (été : 18h), sa : 12-17h (été : 17h30) • vêtements, brocante, livresLIÈGE : Rue St Séverin 117, 4000 Liège • 04 221 49 58 • lu au ve : 10-17h, sa : 11-16h • vêtements, brocante, livresLIÈGE : Rue Puits-en-sock 137, 4020 Liège • 04 341 18 00 • lu au sa : 10-17h • vêtementsLIÈGE : Rue St. Gilles 29, 4000 Liège • 04 222 24 42 • lu au ve : 10-17h30 (été : 18h), sa : 10-17h • Bookshop MARCINELLE : Chée de Philippeville 290/292, 6001 Marcinelle • 071 37 65 05 • lu au sa : 10h-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueMONS : Rue de Houdain 5b • 7000 Mons • 065 84 75 04 • ma au sa: 10-18h • informatique, livresNAMUR : Chée de Louvain 5, 5000 Namur • 081 22 22 22 • lu au ve : 11-17h, sa : 10-15h • vêtements, brocante, livres, informatique, mobilier de bureauNAMUR : Av de la Plante 27, 5000 Namur • 081 26 28 38 • ma au ve : 11-18h, sa : 10-15h • informatiqueNAMUR : Bas de la Place 12-14, 5000 Namur • 081 22 91 22 • lu au sa : 9h30-18h • BookshopNIVELLES : Rue de Namur 36, 1400 Nivelles • 067 77 34 85 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueSERAING : Rue de la Baume 250, 4100 Seraing • 04 337 29 58 • lu au ve : 9h45-16h45• vêtements

bruxelles

BRUXELLES : Rue de Flandre 102-104, 1000 Bruxelles • 02 522 40 70 • lu : 14-18h, ma au sa : 11-18h • vêtements vintage, brocante, livres BRUXELLES : Rue Haute 243, 1000 Bruxelles • 02 502 39 59 •ma au sa : 10-17h, dim : 11-15h • vêtements, brocanteBRUXELLES : Rue des Chartreux 37, 1000 Bruxelles • 02 502 30 03 • lu : 13h-17h30, ma au sa : 11-18h • Oxfam Kids : vêtements, accessoires pour enfants BRUXELLES : Av de la Brabançonne 133, 1000 Bruxelles • 02 732 72 68 • ma au sa : 9-14h30 • vêtements, brocante, livresBRUXELLES: Rue des Renards 19, 1000 Bruxelles • 02 513 83 23 • ma, je, ve : 11-18h, sa : 10-18h, di : 10-15h • vêtements hommes, accessoires ETTERBEEK: Chée de Wavre 295, 1040 Etterbeek • 02 640 09 25 • lu : 14-18h, ma au ve : 11-18h, sa : 11-15h • vêtements, livres, brocanteFOREST : Chée de Neerstalle 66, 1190 Forest • 02 332 59 91 •lu au sa : 10-17h30 • vêtementsIXELLES : Chée d’Ixelles 254, 1050 Ixelles • 02 648 58 42 • lu au sa : 10-18h • BookshopIXELLES : Chée d’Ixelles 252, 1050 Ixelles • 02 647 48 51 • ma au sa : 10-18h • informatiqueMOLENBEEK : Rue Dubois-Thorn 105, 1080 Molenbeek • 02 411 45 53 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique, mobilier de bureauSCHAERBEEK : Bld Lambermont 47, 1030 Schaerbeek • 02 215 05 11 • lu au ve : 9-17h • vêtements, livres, brocanteUCCLE : Rue Vanderkinderen 248, 1180 Uccle • 02 344 98 78 • lu au sa : 10-18h • Bookshop

flandre

ANVERS: Lange Koepoortstraat 49, 2000 Antwerpen • 03 707 11 61 • lu au sa: 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique ANVERS : Sint-Jacobsmarkt 84, 2000 Anvers • 03 227 44 82 • lu au sa : 10-18h • Bookshop ANVERS : Brederodestraat 27, 2018 Anvers • 03 238 24 60 • ma au sa : 10-18h • Oxfam Boutique : vêtements, brocante, livresBRUGES : Leopold II-laan 19, 8000 Bruges • 050 31 04 51 • ma au sa : 10-17h30 • vêtements, brocante, livres, informatique COURTRAI : Budastraat 21, 8500 Courtrai • 056 31 26 22lu au je : 14-18h, ve & sa : 10-18h • Bookshop, informatiqueGAND : Sint-Amandstraat 16, 9000 Gand • 09 233 42 13 • lu au sa : 10-18h • BookshopGAND : Bij Sint-Jacobs 12, 9000 Gand • 09 223 13 53 • ma au sa : 10-18h, dim : 10-13h • Vintage (vêtements) KNOKKE-HEIST : Kerkstraat 47, 8301 Knokke-Heist • 050 51 04 51 • ma au sa : 10-12h, 14-17h30 • vêtements, livres, informatique, brocante. Également Oxfam-WereldwinkelLOUVAIN : Parijsstraat 60, 3000 Louvain • 016 50 07 03 • lu au sa : 10-18h • livres MALINES : O.L. Vrouwestraat 53, 2800 Malines • 015 43 67 10 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livresOSTENDE: Torhoutsesteenweg 641, 8400 Ostende • 059 51 87 78 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueSINT-NIKLAAS: Ankerstraat 44, 9100 Sint-Niklaas •03 776 72 59 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique WILRIJK: Jules Moretuslei 157, 2610 Wilrijk • 03 828 83 33 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique

Où nous trouver ?

seconde main

Envie de partager un roman que vous avez adoré ? Besoin de vous débar-rasser du CD de One Direction que vos enfants écoutent en boucle ? Vu et revu la trilogie du Seigneur des anneaux en DVD ? Il y a certainement quelqu’un que ça intéresse.

Du 1er au 15 mars 2014, venez déposer vos livres en bon état (sauf encyclo-pédie), vos CD ou vos DVD (pas de VHS) dans la boutique Belgique Loisirs la plus proche de chez vous et vous

recevrez un bon de réduction d’une valeur de 5 euros.

Grâce à vous, de nombreuses histoires perdurent et d’autres peuvent s’écrire. Car la vente de vos dons à petits prix dans nos Bookshops permet de faire des heureux en Belgique et dégage des fonds pour financer nos projets à travers le monde.

www.oxfamsol.be/secondemain

Pour que l’histoire perdure

Au coeur de Molenbeek trône notre plus grand magasin bruxellois. A côté de notre offre classique en vêtements, livres, ordi-nateurs, accessoires et petite brocante, vous trouverez aussi une série de meubles et de mobilier de bureau. Le tout accessible à toutes les bourses.

« Nous proposons par exemple des tringles de vêtements à 1, 2 ou 3 euros », explique Jean-René Madiengila. « Il y a donc moyen de se rhabiller des pieds à la tête pour 10 euros. C’est pour ça que les

clients reviennent. Et pour notre sourire, bien sûr ! »

L’équipe du magasin compte une quin-zaine de personnes dont la moitié est bénévole. La plupart d’entre elles sont là depuis des années. « On se connaît depuis très longtemps maintenant », confirme Jean-René. « Et on travaille en toute harmonie. »

Rue Dubois-Thorn 105, 1080 MolenbeekOuvert du lundi au samedi de 10 à 18h

Une tenue pour 10 euros

Le printemps pointe le bout de son nez et avec lui vient le temps de se débarrasser des affaires d’hiver. Faites un tri dans vos armoires pour rassembler vos habits délaissés, vos vêtements trop petits ou trop grands et vos accessoires devenus inutiles.

Emportez les vêtements dans un magasin e5 mode et recevez en retour un chèque-cadeau de 5 euros. Pour ce qui est des chaussures ou des sacs à main, c’est chez Avance qu’il faut se rendre et vous rece-vrez un bon de 10 ou 5 euros.

Les affaires collectées seront triées par des mains expertes avant d’être vendues dans nos magasins de seconde main à des prix rikiki. Les revenus sont reversés

aux projets d’Oxfam. Une superbe occa-sion d’être solidaire avec les gens du Sud et du Nord.

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Nettoyage de printemps Participez à notre action de collecte du 10 au 16 mars

Page 16: Globo 45 - Elections : les dix exigences d’Oxfam

3,2,1 ACTION

SUIVEZ-NOUS SURwww.facebook.com/oxfamsol

signez et partagez la pétition !

www.robinhoodpetition.org

Atteignons 1 million de signatures pour une taxe sur les transactionsfinancières allouée au développementet contre le changement climatique.

Tous ensemble pour la taxeRobin des bois

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APPORTEZ-LES dans un e5 mode ou Avance près de chez vous

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DONNEZ LE MEILLEUR DE VOUS-MÊME et inscrivez-vous

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Grande action de collecte du 10 au 16 mars : fouillez dans vos armoires et rassemblez les vêtements et chaussures que vous ne portez plus.

100km équipes de 4 30h30&31 aoûtHautes Fagnes

DONNEZ vos vêtementset chaussures

Le défi Oxfamtrailwalker

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