Gounaridis Paris, Le Proces de Jean Italos

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    Ma communication concerne laffairede Jean dit Italos, un conflit religieux quisemble se rapporter lintroduction de laphilosophie grecque la pense thologiquebyzantine. La recherche rcente considreque les motivations de la poursuite deJean taient politiques. Pourtant, pour mapart, je considre que lempereur AlexisI Comnne, avec le jugement de Jean, nevisait ni la dynastie prcdente ni, non plus, apaiser lglise1. La poursuite de Jeanavait comme but de dtruire le flanc de lafaon de vivre civile, ce que les sourcesappellent politikos, qui prdominait augroupe dominant de Constantinople. Ce ctde vivre tait llaboration intellectuelle quiessayait de composer lorthodoxie religieuseavec lrudition sur le patrimoine ancien grec,afin dexprimer des opinions personnelles.

    Cette laboration ntait pas une idologie,puisque personne navait imagin de sortirde lorthodoxie chrtienne et politique2.

    Les faits sont bien connus. Jean, dit Italos(lItalien) ou Longibardos (le Lombard),est arriv Constantinople vers la fin desannes 1050. lve de Michel Psellos, il apris la charge de son matre luniversit

    et a t nomm hypatosou didascaledesphilosophes3. Son enseignement a provoqudes soupons et, en 1076-7, le synode aexamin son orthodoxie dogmatique. Sonenseignement a t condamn, tandisque la protection impriale a mis Jean labri des accusations4. Ainsi, lhypatosdes philosophes a continu ses activitsducatrices. Quand Alexis I Comnne a prisle pouvoir, raconte sa fille Anne, il a trouvlglise agite par les dogmes de Jean[ I ]5.

    Pris Gounaridis

    Le procs de

    Jean dit Italos

    rvis

    Universit de Thssalie, Volos

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    Anne Comnne rserve une bonne place dans son Alexiade laffaire de Jean, voulant justifier lapolitique de son pre. Elle raconte que lempereur, constatant que lenseignement de lhypatos desphilosophes crait confusion ( )6, provoquait la rvolte chez lessots, tandis que certains de ses disciples voulaient instituer un rgime tyrannique7, il a confi une

    enqute prliminaire son frre, le sbastokratorIsaac, un homme trs rudit (),affirme Anne8. Isaac, suivant lordre de son frre, aprs examen, a renvoy lhypatos desphilosophes Jean au synode patriarcal pour y tre jug9. Ainsi, Anne Comnne attribue linitiativedu jugement de lhypatos des philosophes Jean lempereur Alexis I10.

    Pourtant, nous savons que Jean, probablement pouss par les rumeurs courues dans la socitconstantinopolitaine, avait demand deux reprises au patriarche que son orthodoxie religieuse soitexamine. Selon la notice impriale, le patriarche dalors, cest dire Cosmas, na pas donn suite lademande crite de Jean, et lui dailleurs na pas insist11. Pourtant, toujours selon la notice impriale,

    pour prvenir les vnements, Jean, est revenu sur laffaire et il a demand au patriarche EustratiosGaridas dexaminer son orthodoxie12. Cet examen doit tre le jugement quAnne Comnne considrecomme une simple rencontre avec le patriarche Eustratios, quelque part dans les btiments de lagrande glise13. Toujours selon Anne Comnne, Jean a convaincu le patriarche, autrement dit, cepremier jugement, le patriarche na constat aucune faute son orthodoxie14. Selon la notice cet examensest limit aux seules accusations qui avaient t anathmatises anonymement sous Michel VII15.

    Leffort dAnne Comnne pour donner lhistoire une forme complaisante pour la politique de sonpre est vident. Ainsi, elle prsente lordre imprial pour que laffaire soit juge par le synode

    comme la suite dune action de colre populaire, aprs lacquittement de Jean par le patriarche.En effet, le peuple indign de Constantinople, a march vers Sainte-Sophie, cherchant Jeanpour le lyncher16. On sait par la notice impriale que cette intervention populaire est intervenue ledeuxime jour du jugement par le synode17. Cest ainsi que laffaire de Jean est prise en charge parle tribunal imprial, o sigeaient de nombreux prlats18. Cest l que Jean devait se dfendre nonseulement de ses croyances mais aussi de toute sa personnalit. Pourtant, Anne insiste que cest la nouvelle prsentation au synode, que Jean ne pouvait plus cacher son instruction imparfaiteet son mauvais caractre. Ainsi, il a qualifi les dogmes de lglise comme anormaux et il a ironisses officiers. Il a fait galement dautres choses, dit Anne, montrant son caractre sans ducation

    et barbare ( p)19

    . Limportant, pour lhistorienne dAlexis, sont lesqualificatifs et non ce qui a vraiment eu lieu au synode.

    Concernant le rquisitoire, ou au moins ce qui tait pris en considrations par les membres dutribunal, il ne devait pas tre trs diffrent du pamphlet quAnne incorpore dans son Alexiade, bienque la notice impriale le limite aux seuls croyances hrtiques de Jean. En effet, Anne donne ladescription dtaille de Jean, de son origine trangre, de son instruction manque, de sa carrirealine, de ses mauvais traits de caractre et, mme, de ses caractristiques physiques et surtoutsa faon de parler20. Cette description, et son surnom Italos21, vhiculent limage dun homme quiest inconciliable avec tout ce qui tait byzantin22. Dailleurs, Jean y est accus directement commetratre lorsquil a t envoy par Michel VII comme ambassadeur auprs du roi normand RobertGuiscard, au lieu daccomplir sa mission, il a prfr aller Rome23.

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    Selon Anne, Jean, cause de son caractre barbare na pas eu une instruction en bonne forme.En effet, selon Anne Comnne, lducation de Jean, Constantinople, tait manque : il taitarriv dans une ville dont le niveau ducatif tait le plus bas24et il y a eu comme instructeurs deshommes presque sauvages ( )25.

    Dailleurs, sa rencontre avec le fameux Michel Psellos na pas eu de rsultats positifs et, ds ledbut de leur rencontre, Jean, cause de son caractre, sest querell avec son matre26. De toutefaon, Anne, en renversant les termes, accuse le successeur de Psellos la fonction de l hypatosdes philosophes27, de ne pas comprendre le fond de la philosophie ( )28. En mme temps, la description de Jean par Anne estpare dune multitude de traits de caractre ngatifs, qui apparaissent comme dus linsuffisancede Jean en tant que savant29. La seule capacit quAnne Comnne lui reconnat tait son pouvoirde convaincre ses interlocuteurs30. Jean tait un terrible controversiste qui discutait avec tout soncorps31. Le procs verbal du tribunal imprial reflte cette image du personnage, en parlant de sa

    malice, qui, sous des expression orthodoxes, comprises de travers, a cach ses dviations32. Parailleurs, son instruction limite est vidente, puisque au moins un de ses noncs est prsentcomme plus ridicule quimpie ou, dire vrai, tenant des deux33.

    Anne Comnne, dans son rcit, attaque galement les disciples de Jean, qui, selon elle,soutenaient les mmes thories, mais qui, en tant que fonctionnaires de ltat, navaient aucuneinstruction sur les connaissances prtablies ncessaires ( )34. Les disciples de Jean, pour sexprimer en public, avaient les mmes moyensdexpression, les mmes gesticulations que leur matre35. Il est vident que, selon la princesse,

    linstruction que Jean fournissait ses disciples ne formait pas de fonctionnaires. Toutes cesaccusations montrent que la discussion publique sur lorthodoxie de Jean, mais aussi de sesdisciples, tait fonde sur un pamphlet de la propagande impriale, qui transformait le lecteuren complice la condamnation.

    Les membres du synode, sous la pression des manifestations de fanatisme de la foule etobissant aux ordres impriaux, ont utilis le matriel de linstruction du sbastokratorIsaac,pour tablir une liste des erreurs de lenseignement de Jean36. Lempereur a donn lordreque Jean, la tte dcouverte, anathmatise son enseignement du haut de lambon de Sainte-

    Sophie. La crmonie a eu lieu le Dimanche dOrthodoxie (13 Mars 1082), en prsence du coupleimprial, du patriarche, du synode et naturellement de la foule constantinopolitaine37.

    Pourtant, selon Anne Comnne, Jean insistait sur ses croyances ( ) et rptaitpubliquement ce quil avait soutenu jadis. Aux conseils de lempereur de se repentir, Jean trouvaientdes rponses en dsordre et barbares ( ). Ainsi, lempereur a donn lordreau synode pour que Jean soit anathmatis officiellement. Plus tard, Jean a chang davis et sonanathme a t modr ( )38.

    Il est noter que lempereur a donn lordre que lon conserve aux archives de lglise, avecle document de laveu de Jean39, le tmoignage de quelquun qui avait accus lhypatos desphilosophes davoir insult licne du Christ. Bien que laccusateur ne se soit pas prsent

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    au synode et que Jean ait rejet ce tmoignage comme un mensonge, selon lempereur, cedocument devait faire partie des pices conviction, en cas de rcidive40. Jean tait la victimedune entreprise dintimidation o la foule indigne et les mouchards, mis contribution, tandisle pouvoir construisait des diffamations, considres comme des faits.

    Ce ntait pas seulement lhypatos des philosophes qui sest trouv en position daccus. Ausynode, par ordre imprial, ont t cits ses disciples, pour dfinir leurs rapports ducatifs aveclui41. Le cas du diacre Michel dit M est important, car il montre quun climat de terreury dominait. Michel, avant mme dtre appel, avait t rvoqu de ses fonctions dexarchosdesmonastres patriarcaux de lOccident. Tous les disciples de Jean ont soulign de ne pas avoirparticip son impit (). Ils ont dclar pervers et hostile lglise orthodoxe des chrtienstout ce que Jean avait avou croire. Les disciples ont anathmatis lenseignement de lhypatosdes philosophes et, ainsi, blanchis de tout soupon. Les membres du synode ont dcid que leur

    apprentissage ne pouvait pas constituer un reproche42. La dcision synodale dclare quil nest pasdfendu aux disciples de Jean denseigner, mais la notice impriale empche tous ceux qui ontparticip cette pollution dexercer la fonction de didascale () ou dy prtendre43.

    Il tait vident que linitiative ce jugement appartenait au dtenteur du pouvoir politique,tandis que les hommes de lglise excutaient des ordres. A part les nombreux hommes de laclasse dirigeante ( ... ) qui, selonAnne Comnne, sympathisaient avec les ides de Jean44, il y avait galement des membresdu personnel de lglise, tel le patriarche Eustratios Garidas45, qui avaient des conceptions

    analogues46

    . Pourtant, lempereur a trouv parmi les ecclsiastiques quelques collaborateursactifs ainsi que, de toute faon, de nombreux assistants peureux. Le sentiment dominant taitla crainte que le pouvoir avait russi a rpandre, obligeant mme les disciples de Jean de fairesemblant de ne pas connatre les conceptions de leur matre. Il est aussi comprhensible quela position de Jean ntait pas celle dun hros :il a t oblig de dsavouer publiquement sonenseignement. Les chapitres daccusation taient sans importance, mais tous prenaient encompte les actions du pouvoir politique47.

    Au chapitre du Synodicon dOrthodoxie48 qui condamne et anathmatise personnellement

    Jean, lhypatos des philosophes est accus davoir introduit la foi chrtienne et orthodoxedes dogmes idoltres []49. Laccusation dtre Grec [E], cest--dire idoltre, nestpas nouvelle ; depuis le 10me sicle, les intellectuels saccusent ainsi les uns les autres50. Cesaccusation taient les rsultats des conflits des personnes ou mme des oppositions politiques.Pour autant, au 11me sicle, les Grecs,ou plutt les enfants des Grecs, [ E] nesont plus idoltres, ils deviennent un groupe social : les intellectuels51.

    En effet, au 11me sicle, il y a eu des diffrenciations importantes dans la socit byzantine52, tel point que, comme dit Michel Psellos, il sen fallait de peu que le peuple du march et lesignorants sidentifient aux hommes de la classe snatoriale. Les mouvements sociaux ontcre un systme politique nouveau, o le prestige dorigine ntait plus ncessaire pour tremembre de la hirarchie politique et ecclsiastique53. Pour autant, il ne sagissait pas dune

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    mritocratie, il tait rest un systme de faveur, o le personnel politique tait toujours souslarbitraire du dtenteur du pouvoir54. Dans ce systme, et grce la prsence de Constantin IXMonomaque (1042-1055), qui a eu linitiative de lorganisation de lenseignement suprieur55, lesintellectuels, qui au temps de Basil II (976-1025) taient des individus marginaux et mpriss56,

    taient devenus un groupe social important, dont les membres cherchaient le gain57, comme lesoi-disant autodidacte58et dsintress Michel Psellos leur reproche.

    La nouvelle socit tait sans comparaison avec ce qui avait exist auparavant ( ) et les intellectuels, en tant que membres de la hirarchie politiqueet ecclsiastique, participaient une faon de vivre, le politikos (politique), nom driv aussibien de la cit de Constantinople, , que le groupe au pouvoir les politikoi, les civils, enopposition aux militaires.

    Kkaumenos, lauteur de Strategikon,un homme de lpoque, qui exprime le notable byzantin dela province avec les valeurs bien traditionnelles, considre avec mfiance lvolution et regardedun il critique la faon de se comporter qui prdominait la capitale. En effet, Kkaumenosconseille le stratge de ne pas avoir un comportement de politique, cest--dire, comme ditKkaumenos, il ne faut pas combiner la qualit du militaire avec celle du mime, bien que certainsexercent leurs devoirs de cette faon ( )59. Dailleurs, le mme auteur conseillecelui quil nomme grammatikos,cest--dire lintellectuel, dtre conomique () etpolitique ()60.. Pourtant, Kkaumenos explique que, par le terme politique (),il nentend pas quelquun qui est mime et joueur ( ), mais celui qui peut

    instruire la cit au bienfait et mettre le mal dehors. Autrement dit, Kkaumenos, bien quilaccepte de la part de lintellectuel un comportement adapt aux circonstances (conomique),il ne peut pas approuver un comportement avec un jeu de rles diffrents et varis. Selon lui,lindividu ne doit pas circonvenir mais, semble-t-il, que cette stratgie personnelle tait djassez rpandue dans la socit byzantine.

    Michel Psellos, lui aussi, fait tat du comportement politique, quand il parle de synkelosLon Paraspondylos, que limpratrice Thodora (1055-6) a mis la tte de ladministration.Psellos parle de lattitude politique qui devait parer les hommes du pouvoir. Pour Psellos,

    Paraspondylos possdait tous les traits contraires ceux qui pouvaient caractriser un hommecomme politique. Il ne se distinguait pas par ses connaissances et son loquence, mais parlobissance aux ordres du pouvoir. Psellos insiste sur le fait quil ne pouvait pas entretenir uneconversation, cest--dire Paraspondylos ne possdait pas une caractristique essentielle, depouvoir dvelopper une opinion personnelle. Pourtant, il tait un agrable convive61, autrementdit Paraspondylos prenait du plaisir de bien vivre, autre trait de la faon de vivre en politique, enmme temps il en possdait le savoir faire.

    En parlant de Lon Paraspondylos, Psellos, tout en ayant comme base les ides platoniciennessur lme, dveloppe une thorie sur la civilisation politique. A cette thorie, Psellos souligneque si lon confie quelquun ladministration, mme si il a dpass les passions humaines, ildoit se comporter dune faon politique, cest--dire de ne pas avoir comme mesure la vertu

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    absolue, mais il doit respecter lindividualit de chacun, puisquon ne peut mesurer tous avecla mme mesure62.

    Mais Psellos est plus explicite concernant la faon politique lorsquil dcrit son ami Constantin

    Leichoudes, quand celui tait devenu patriarche. Psellos souligne que son hros, contrairement la rigidit du prlat traditionnel, composait la faon politique l, lobissance au droitcanon, de telle faon quil se prsente lobservateur comme un vrai prlat mais aussi commeun homme orn de grces politiques63. Psellos prsente Leichoudes comme le modle decomportement pour les deux classes opposes : militaires et civils. Le militaire ladmire pourson attitude ferme, le civil car il est accessible, grce sa pudeur souriante. Le comportementpolitique est lacceptation de la nature humaine, o la tolrance et lopinion personelle avaientune place prpondrante, avec connaissance et respect des rgles du savoir faire social.

    Ce comportement, o le bien-tre et lamusement taient des composantes importantes, a tcompris, par certains,comme un jeu qui ne convenait pas la trs chrtienne socit byzantine.Rappelons que Kekaumenos demande lintellectuel de ne pas tre un joueur ( )tandis quAnne Comnne, lAlexiade, dcrit la socit des intellectuels, avant la prise dupouvoir par son pre, comme une socit dhommes qui jouaient dans la richesse ( ... ... x x x)64. Dans ce contexte dejeu, lenseignement de toute connaissance formelle, Anne le qualifie technique (x)65,tait nglig et les intellectuels dveloppaient leurs laborations66, provoquant les membresconservateurs de la socit67.

    Deux hommes contemporains, Michel Psellos et larchevque dAchride Thophylacte, enparlant de la destine, soutiennent des points de vue diffrents et donnent un exemple de cettelaborationintellectuelle et de lusage qui en tait fait pour linterprtation personnelle. Psellos,en parlant de la prise du pouvoir par Isaac I Comnne, soutient que le destin est inexistant,bas aussi bien aux dogmes grecs (idoltres) qu ceux de lglise ()68. Par contre,Thophylacte affirme, dune double faon, selon lhritage grec ( ) et selonle prophte Isae, que les attentes des hommes sont annules par la fatalit69. Les intellectuels,mimes et joueurs,incorporent dans le discours une interprtation libre de la tradition biblique et

    de la connaissance grecque, sans provoquer, pour exprimer leur opinion personnelle.

    Mais revenons laccus pour idoltrie Jean. On pouvait supposer que lhypatos des philosophes,contrairement lenvironnement intellectuel, sest trouv dans une vraie opposition, en adoptantcomme instrument danalyse la philosophie grecque. Lhypothse semble plus plausible, silon prend en compte le caractre non civilis de Jean, tel quil est dcrit par Anne Comnne70.Pourtant, le fait que Jean a accept sa culpabilit et le fait quil ne soit pas le seul tre condamn,puisque au Synodicon dOrthodoxie sont anathmatiss galement ceux qui font semblant dtrepieux, mais introduisent les dogmes impies des grecs ( ... E ), etmontrent que le jugement de lhypatos des philosophes ne visaitpas son hrsie71: il avait un caractre paradigmatique. Dailleurs, la description de lau-del,lauteur de Timarion72, un imitateur de Lucien qui a vcu au 12me sicle, considre que Jean

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    de lItalie, comme il nomme lhypatos des philosophes, na pas rejet sa qualit de chrtien,mme si ceci lui a cot le droit de ne plus jouir de la compagnie des philosophes grecs. Ainsi,laccusation semble sans fondement essentiel73. Par ailleurs il faut noter que, au Synodicon delOrthodoxie, la tradition de lducation grecque nest pas rejete dans sa totalit, elle conserve

    toujours son caractre instrumental, y sont anathmatiss seulement ceux qui lenseignentcomme vrit dogmatique, tantt en cachette et tantt ouvertement74. Personne, ni Jean ni sesdisciples, navait comme but ce dont les anathmes les incriminaient, ni par la pense ni commeintention. Par la mise en accusation de Jean, est condamn ce qui tait tolrable, llaborationintellectuelle qui permettait lexpression des opinions personnelles.

    Pour autant, le tolrable ne signifie pas acceptable et dans le cas de Jean, le tolrable sesttransform en dlit dogmatique. Selon la notice que lempereur a adresse au synode pourle jugement de Jean, leffort pour assurer la vrit, comme Alexis I qualifie lincrimination,

    tait motiv par son souci de dfendre lorthodoxie des chrtiens, pour que les plus simples() ne soient gars par des enseignements vides et absurdes (

    )75. Ainsi, lempereur se dclare dfenseur de la foi droite des plus simples, face auxopinions personnelles et aux interprtations des intellectuels76.

    Il existe un texte dat des premires annes du rgne dAlexis I, qui a comme auteur Nicetas,le mtropolite dAncyre77. Nicetas rapporte que lempereur a runi au palais les membres dusynode et les a honnis () pour insuffisance. Lempereur a dfini le devoir desprlats comme lenseignement et linstruction [ ] des fidles. Pourtant,

    cause de linertie [] des hommes de lglise, les choses taient renverses. Alexis I, enutilisant la premire personne du pluriel, constate que ceux qui ont comme devoir denseigneret instruire, sont enseigns et instruits comme des ignares fidles; le peuple est devenu commeles prtres et les prtres comme le peuple. La conclusion de cette runion tait que les prsentsont reu lenseignement de lempereur et ont accept sa critique78. Il convientde se demandersi cette runion a eu un rapport avec le jugement de lhypatos des philosophes Jean. De toutefaon, les critiques de lempereur Alexis I sont en rapport avec son dit, promulgu en 1107,concernant les didascales de lglise79. Rappelons-nous que les disciples de Jean, selon lanotice impriale, navaient pas le droit dexercer la fonction de didascale ou dy prtendre.

    A ldit de 1107, lempereur Alexis souligne que mme le plus sot peut constater que les mesdes chrtiens, surtout les simples [], sont en dangers80. Les causes en sont linertie[] et la ngligence [] permanentes des hommes de lglise81. Par ldit, lempereurAlexis institue lvaluation des membres du clerg patriarcal. Cest le synode qui doit menerune enqute sur la vie irrprochable et la capacit denseignement du clerg. Lvaluationpositive est la condition pour la nomination aux postes des archontes de lglise et pour lapromotion la prlature. Les critres pour lvaluation positive sont vagues, contrairement lvaluation ngative qui a un critre:linertie, terme qui revient ldit imprial. Celui qui,malgr lcoulement du temps, insiste sur linertie non seulement ne serait pas promu, maisil serait radi de la liste du clerg patriarcal82. Sans doute, lvaluation positive signifie laccordidologique. Les membres du clerg qui seraient valus positivement doivent enseigner

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    au peuple le dogme et lui transmettre les bonnes moeurs ( ... )83. Par contre, linertie () semble signifierlopposition un enseignement unifi, la persvrance la tolrance et linterprtationpersonnelle.

    Lempereur Alexis Ier dfinit comme mission principale des didascales84 de conseiller lesfidles choisir leurs directeurs de conscience, pres spirituels, de telle faon quils ne soientpas des loups dirigeant leurs consciences85. Dailleurs, les didascales ont comme mission desurveiller les hommes dans les quartiers []. A cette oeuvre, les didascales doiventconseiller les fidles mais galement, ils ont le pouvoir de porter des affaires au patriarche, etlui, son tour, lempereur et aux autorits de Constantinople, chaque fois que lintervention dupouvoir politique est ncessaire ( )86.Il est caractristique le fait que les didascales - hommes du clerg, devaient intervenir aussi

    auprs des moines, car, comme lempereur affirme, eux, de mme, ont besoin de certainsredressements87. En effet, ce sont dans les monastres quapparaissent les interprtationsincontrlables. Ldit imprial devait sappliquer, de faon analogue, dans les provinces par lesprlats88. Il est vident, par son dit, que lempereur visait au contrle total et lencadrementidologique de la socit.

    La procdure dvaluation du clerg patriarcal, avait pour but de transformer les clercs,hommes rudits et avec des personnalits divergeantes et contradictoires, en un groupesocial et professionnel privilgi, disciplin et obissant, ayant une idologie commune, une

    expression dogmatique univoque, avec des buts communs et un comportement uniforme. Lesclercs du patriarcat devaient, dornavant, tre des collaborateurs du pouvoir lencadrementde la socit, comme contrleurs, voire de mouchards89, de la vie publique et prive dessujets-fidles. Par ailleurs, la procdure dvaluation du clerg patriarcal avait comme butlincorporation de la connaissance, non en tant quducation, mais en tant que techniqueformelle dans lenseignement90. Comme nous lavons dit, Anne Comnne constate qu lasocit damusement tait inexistante toute connaissance formelle et accuse comme ignaresles disciples de lhypatos des philosophes.

    La faon de vivre politique na pas disparu, elle est reste pour dcrire le bien-tre et le savoirfaire, tandis que la connaissance formelle est venue remplacer llaborationdes intellectuels,composant lorthodoxie religieuse avec lrudition sur le patrimoine grec, dans un jeu rhtoriquede varit et de complmentarit, pour exprimer leurs opinions individuelles. En effet, AnneComnne, faisant le compte-rendu de loeuvre ducative de son pre, attaque, une fois encoreJean, quelle appelle sous le nom Longibardos, ainsi que tous ceux, laques ou membres duclerg patriarcal qui se livraient aux jeux intellectuels et dont les oeuvres taient illicites ( ), ngligeant lducation formelle91. Jean dit ltalos tait lapremire victime de la rvolution dAlexis I Comnne.

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    NOTES

    1 Concernant ce procs nous avons deux tudes de premire importance celle de L. Clucas, The Trial

    of John Italos and the Crisis of Intellectual Values in Byzantium in the Eleventh Century, (Miscellanea

    Byzantina Monacensia 26), Mnchen 1981 et celle de J. Gouillard, Le procs officiel de Jean lItalien.

    Les actes et leurs sous-entendus, Travaux et Mmoires9 (1985), 133-174.Clucas donne une description dtaille du procs et de son arrire fond historique. Par ailleurs, en

    cherchant le fond philosophique de lenseignement de Jean [128 et suiv.] il met en parallle le cas de

    lhypatosdes philosophes et des penseurs de lOccident de la mme poque. Il considre que le jugement

    tait le dbut du contrle de lducation par lglise, qui ne permettait pas la recherche philosophique

    indpendante. Selon lui, Jean ntait pas hrtique mais il devait tre condamn [voir part. 64].

    Gouillard dite les actes du procs, tel quil sest droul au palais, en prsence des hommes de

    lglise. Gouillard caractrise le jugement un procs des plus douteux et vite daffirmer une cause

    [part. 169].

    Par ailleurs, J. Gouillard dite le Synodicon de lOrthodoxie, [Le Synodicon de lOrthodoxie : ditionet commentaire, Travaux et Mmoires 2 (1967), 1-316] un texte qui nous donne les chapitres de

    laccusation tels quils ont t anathmatiss par lglise part. 57 -59, cf. commentaire p. 188 et suiv.

    A cet tude (202), Gouillard affirmait quAlexis visait le favori de la dynastie de Doukas, cest dire la

    dynastie prcdente.

    Par contre, M. Angold [The Byzantine Empire 1025-1204. A Political History, London - New York

    1997, 115 et suiv,], P. Magdalino [The Byzantine Background to the First Crusade, (Canadian Institute

    of Balkan Studies), Toronto, 1996, part. 29] et D. Smythe [Alexios I and the heretics : the account of

    Anna Komnenes Alexiade,Alexios I Komnenos, I Papers, d. Margaret Mullett - D. Smythe, (Papers of

    the second Belfast Byzantine International Colloquium, 14 -16 April 1989, Belfast Byzantine texts and

    translations, 4.1), Belfast 1996], 232-259, part. 244-249] soutiennent quAlexis I voulait se prsentercomme dfenseur de lorthodoxie.

    R. Browning [Church, State and Learningin 12th century Byzantium, (Friends of Dr. Williamss Library,

    Thirty-fourth Lecture), London 1981, = History, Language and Literacy in the Byzantine World, (Variorum

    Collected Studies Series), London 1989, 14] souligne le fait de lorigine moiti normand, de Jean pour

    expliquer le motivations qui ont conduit les autorits byzantines au jugement.

    Pour dautres opinions sur le caractre du procs : cf. Gouillard, Procs, 169. A y ajouter ltude

    dEph Gaz [O T I. M ,

    Athnes, 2004, 172 et suiv.] qui fait tat du rapprochement dAlexis I aux mcanismes de lglise pour

    viter des crises dans ses rapports avec celle-ci.2 Pour une autre approche : Alexander Kazhdan - Ann Wharton Epstein, Change in Byzantine Culture in

    the Eleventh and Twelfth centuries, (University of California Press), Berkeley -Los Angeles, 1985, 158

    et suiv.

    3 Annae Comnenae, Alexias, [d. D. R. Reinsch -A. Kambylis, CFHB XL, Berlin 2001], p. 161 et suiv. Sur

    sa qualit dhypatosvoir Gouillard, Procs, 167, n. 77. Voir aussi plus loin.

    4 V. Grumel, Les regestes des Actes du patriarcat de Constantinople, vol I, Les actes des patriarches, fasc.

    II-III, Les regestes de 681 1206, Paris 1947 n. 907, Gouillard, Procs, 143.

    5Alexias, p. 161.

    6 Alexias, p. 166. Anne rapporte que cest linquitude de ses parents qui a contribu a louverture de

    laffaire : Alexias, p. 165. De lautre ct, Alexis I affirme que cest de son propre mouvement, anim

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    Le procs de Jean dit Italos rvis

    de zle pour la droiture des doctrines : Gouillard, Procs, 137. Dans le mme passage, Alexis I af-

    firme quil a jug laffaire aprs linvitation du patriarche. Il faut comprendre cette invitation comme

    postrieure son premier mouvement dinitier un procs.

    8 Alexias, p. 166.

    9 Alexias, p. 166.

    10 Alexias, p. 166.Gouillard, Procs, 135, fait tat de la relation confuse dAnne Comnme.

    11 Gouillard, Procs, 143. Gouillard [178-9] naccepte pas que le destinataire de la lettre soit le patriarche

    Cosmas.

    12 Gouillard, Procs, 143, ,

    , , .

    13 Alexias, p. 167.

    14 Alexias, p. 167.15 Gouillard, Procs, 143. Selon la dcision du tribunal patriarcal () de 1082 [Grumel, Les

    regestes, n. 923], le corps synodal examine les chapitres de condamnation anonymes que le patriarche

    Cosmas avait prononc, sans exprimer son point de vue, cf. Grumel, Les regestes, n. 924, 925.

    16 Alexias, p. 167. Pour les rapports de Jean avec la foule : Alexias, p. 163

    .

    17 Gouillard, Procs, 143.

    18 Gouillard, Procs, 145.

    19 Alexias, p. 167.

    20 Alexias, p. 164-5. Traduction en anglais du passage concernant Jean : Kazhdan - Epstein, Change in

    Byzantine Culture, 248-50.

    21 Dans la notice impriale, Jean est nomm systmatiquement Italos, voir p. ex. Gouillard, Procs,

    141 [ I I], 143, 145, etc. sans le prnom. Sur la dnomination voir Gouillard, Procs,

    133 n. 1, qui considre quelle traduit la ralit onomastique.

    22 Jean, dit Anna Comnne, a vcu Sicile, o les habitants ont fait un mouvement de scession, pas-

    sant sous la domination des Normands, Alexias, p. 162. Voir Gouillard, Procs, 165 regroups les

    disqualifications contenues dans la notice impriale.

    23 Alexias, p. 163.

    24 Cest, selon la princesse, son pre, Alexis I qui va rehausser le systme ducatif, Alexias, p. 162 .Voir

    aussi plus loin.

    25 Alexias, p. 162.

    26 Alexias, p. 163 . Anne dit que Jean tait envieux

    envers Psellos qui le mprisait. Pour les sentiments positifs de Michel Psellos envers Jean, voir An-

    gold, The Byzantine Empire, 115 et note 4.

    27

    Anne nhsite pas mentir, disant que Jean est devenu hypatosdes philosophes aprs la prise delhabit monastique par Michel Psellos et son loignement de Constantinople Alexias, p. 163. Sur le

    dtails de la prise de lhabit monastique par Michel Psellos voir P. Gautier, loge funbre de Nicolas de

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    la Belle Source par Michel Psellos moine lOlympe, B 6(1974), 9-69, part. 15 et suiv. Kazhdan

    - Epstein, Change in Byzantine Culture, 158 acceptent la version dAnne Comnne comme quoi Jean

    est devenu hypatosdes philosophes une fois que Michel Psellos est devenu moine.

    28 Alexias, p. 162-3.

    29 Alexias, p. 164 .

    30 Alexias, p. 163-4 cf. aussi, 164o

    .

    31 Alexias, p. 164.

    32 Gouillard, Procs, 147.

    33 Gouillard, Procs, 153.

    34 Alexias, p. 165.

    35 Alexias, p. 165. Anne allgue, rapportant leurs noms, que les lves de Jean, quelle a rencontr ( ) continuaient professer les enseignements de Jean. Pour ses lves et leur

    apologies et leur dsaveu : Gouillard, Procs, 159.

    36 Selon Anne [Alexias, p. 167], parmi les chapitres daccusation certains se rfraient la mtempsy-

    cose, ladoration des icnes et de la traduction du discours philosophique en discours thologique

    ( ). Voir aussi la notice impriale,

    Gouillard, Procs, 145, o les juges demandent comment a-t-il introduit des termes philosophiques

    dans sa thologie ( [les termes]

    ).

    37 Alexias, p. 167, Gouillard, Procs, 159

    38 Alexias, p. 167.

    39 Gouillard, Procs, 161

    40 Gouillard, Procs, 157

    41 Gouillard, Procs, 141, 159

    42 Gouillard, Procs, 159

    43 Gouillard, Procs, 159

    44 Alexias, p. 167. Clucas The trial, 17-18, considre que les membres de laristocratie,qui supportentJean, sont partisans de la dynastie de Ducas.

    45 Alexias, p. 167, .

    46 Sur le charme exerc par lenseignement de Jean, Gouillard, Procs, 151.

    47 Gouillard, Procs, 151.

    48 Gouillard, Le Synodicon 57 et suiv.

    49 Gouillard, Le Synodicon, 61. Cf. Kazhdan - Epstein, Change in Byzantine Culture, 158 et suiv.

    50 Cf. P. Lemerle, Le premier humanisme byzantin. Notes et remarques sur lenseignement et la culture Byzance des origines au Xe s., Paris 1971, 173.

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    Le procs de Jean dit Italos rvis

    51 Michel Psellos,A ,d. K. Sathas, M B, V, Venise 1876, 189.

    52 Kazhdan - Epstein, Change in Byzantine Culture, 74 et suiv.

    53 Ainsi, Michel Psellos prsente comme idal un systme administratif compos par des dignitaires de

    mrite (), des nobles () mais aussi de vile naissance () Michel Psellos.Chronog-raphie, d. E. Renauld, I-II, Paris 1926; 1928 (reimpr. 1967), II, p. 36.

    54 Psellos, II, p. 166.

    55 Pour lenseignement voir en dernier lieu : V. Katsaros,

    K , H

    (;). T B 11 1025-1081, Athnes 2003, 443-471, part. 451 et suiv.

    56 Psellos, I, p. 18 , , ,

    .

    57 Nous savons que Michel Psellos et ses camarades de classe, le futur patriarche Constantin Leichouds,

    le nomophylaxet patriarche par la suite Jean Xiphilinos, taient lves de lvque Jean Mauropous,

    Gaz, O T Ix, 148 et suiv,

    58 Psellos, I, p. 136 , E

    . Cf. Alexias, p. 162 B

    M , .

    ... Anne Comnne (Alexias, p. 162) confirme limage que Michel Psellos se repentait de lui mme, en

    affirmant quil tait autodidacte et ayant la grce divine, due aux prires de sa mre.

    59 Kkaumenos, ,Traduction -Introduction - Commentaires par D. Tsougarakis, Athnes

    1993, 23, 84. Cf. P. Gounaridis, E K : H , H (voir note 54), 267-274

    60 Kkaumenos,, 7, 48

    61 Psellos, II, p. 74 et suiv.

    62 Psellos, II, p. 75-76

    63 Psellos, II, p. 124

    64 Alexias, p. 162.

    65 Alexias, p. 162. .Cf. Alexias, p. 165 o Anne

    parle des disciples de Jean , .

    66 Psellos, II, p. 37-38, 44-45, 56 et suiv., 70

    67 Pour le changement de la politique ducative sous Alexis I : Kazhdan - Epstein, Change in Byzantine

    Culture, 127 et suiv.

    68 Psellos, II, p. 109.

    69 P. Gautier, Thophylacte dAchrida, Lettres,Introduction, texte, traduction et notes par ..., [CFHB XVI/2],

    Thessalonique 1986, n. 41, p. 262, lettre Anemas.

    70 Voir plus haut.

    71 Gouillard, Le Synodicon, . 57

    72 Timarion [T ], Introduction - Traduction, Commentaires P.

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    Blachakos, Thessalonique 2001, 156, 158, cf. Kazhdan - Epstein, Change in Byzantine Culture, 139-40.

    73 Cf. Clucas, The Trial, 9-10 qui signale la distance entre la ralit et les chapitres daccusation.

    74 Le Synodicon de lOrthodoxie ne rejette pas lenseignement grec dans sa totalit. On le conserve en

    tant quinstrument dinstruction. Y sont anathmatiss seulement ceux qui traitent lenseignement grec( ) comme une vrit dogmatique, quils professent tantt en cachette,

    tantt ouvertement.

    75 Gouillard, Procs, 157.

    76 Ce souci de dfendre les simples, qui ne savent pas exactement le dogme, mais aussi ceux qui

    ont une connaissance exacte () est exprim par Alexis I en dfendant tout contact avec

    lenseignement de Jean et ses disciples : Gouillard, Procs, 155.

    77 J. Darrouzs, Documents indits d ecclsiologie byzantine(Xe - XIIIe s.), Textes dits, traduits et annots,

    (Archives de l Orient Chrtien 9), Paris 1966, 212 et suiv.

    78 Darrouzs, Documents indits 214, cf. 53, discussion sur le partage du pouvoir.

    79 Paul Gautier, Ldit dAlexis Ier Comnne sur la rforme du clerg, Revue des tudes Byzantines 31

    (1973), 165201. Cf. F. Dlger, Regesten der Kaiserurkunden des ostrmischen Reiches von 565-1453, 2.

    teil: Regesten von 1025 -1204, Munich - Berlin 1924 n. 1236. Cet dit tait la cause dune longue discus-

    sion sur le fonctionnement de lcole patriarcale, Cf. P. Magdalino, The Reform Edict of 1107 Alexios

    I Komnenos,, I Papers(voir note 1), 199-218. Magdalino [203 et suiv.] explique ldition de cet dit par

    le souci de pit dAlexis et par son intention de se prsenter comme dfenseur de lorthodoxie.

    80 Gautier, Ldit, 179.

    81 Gautier, Ldit, 179 cf. 181.82 Gautier, Ldit, 187, Magdalino, 200.

    83 Gautier, Ldit, 191.

    84 Sur les fonctions de didascales, Magdalino, The Reform Edict of 1107, 206 et suiv.

    85 Gautier, Ldit, 193.

    86 Gautier, Ldit, 193.

    87 Gautier, Ldit, 193.

    88 Gautier, Ldit, 199-201.89 Voir Gouillard, Procs, 155 la porte ouverte au mouchardage : Alexis I menace dexil tous ceux qui

    accueilleront Jean et ses disciples, tant tenu inform par nimporte qui (

    ).

    90 Voir plus haut.

    91 Alexias, p. 484-5

    A ,

    ... .