Exclusif ! L'affiche officielle du film que tout le monde attend

m 1er0 revue mondiale d'Arts MartiauxCM N°321 - mars 2004 - 29e année

Grand maîtreKenzo Mabuni

T0e dan de Karaté

Ils sont vraimentincroyablesces moines ! >

(Self-défem

grâce aConseils pratique+ les meilleures

nnnlyslos ni

Le 20 mars30 disciplinesà découvrir

/grands exper

irtageen Thaïlande

Le parcoursdu combattant

de Skarbowsky

Reportage Découvrez les secrets de l'entraînement des écolesde Wushu chinoises, p. 30

Grand maître Kenzo Mabuni(10e dan), le légatairedu Karaté Shito-ryu. p.36

Histoire Gracie, Hug, Roufuset Douillet, les champions dela dernière décennie, p.40

Trajectoire De la France à laCorée, la passionnante histoirede Philippe Pinerd. p.92

K-1 Marseille Serge! Gurremporte le tournoi. Compte-rendu complet, p. 100

L'affiche collecter de "Ong Bak"+ l'affiche officielle du Festival des Arts Martiaux

Karaté Bushido/mars 2004

ommaireÉditeur : Européenne de Magazines, 44, avenue George75008 PARIS. Tél. : 01 49 5214 00. Fax : 01 49 5214 44.

Site Internet : http://www.karatebushido.com

Karaté-Bushido N°321 - Mars 2004Printed in FrancePhotos couverture : Jean-Jacques Desplanques (J. VayritShaolin (J. Vayriot), Jean-Charles Skarbowsky (P. Iglicki),Affiche "Festival des Arts Martiaux" (Photos J. Vayriot,design C. Guénet), Affiche "Ong Bak" (Europacorp).

4. Zooms10. Festival de Bercy 2004

18. Courrier des lecteurs20. Édita

22. Panorama des Arts Martiaux et stages26. Club Bruce Lee

46. DossierPlongez au cœur d'un stage hors du commun et découvtous les aspects de la self-défense dans les arts martiaux

54. Savoir-faireGérer les situations d'agression du quotidien avec RichaDouieb, Charles Joussot, Éric Laulagnet et Maître LeeChang Soo.

68. DécryptageLa canne de combat.

70. La chronique d'Henry Plée

74. DécouverteLe Haïdong Gumdo, la voie du sabre coréen.

76. RencontrePatrick Delarue fait le point sur les Arts Martiauxartistiques.

80. Gros planLes moines de Shaolin et leurs incroyables prouesses.

86. CompétitionChampionnats d'Europe cadets et juniors de Karaté,Championnats de France juniors de Taekwondo...

190. Cinéma- La chronique de Manu Lanzi.

® 106. ChampionSenchaï So Kamsinb, la star thaïlandaise du Muay Thaïse confie à Karaté Bushido.

108. Kick-BoxingPrésentation de la 3e édition du TK2, le 2 avril prochain,

110. Panorama du contact112. RencontreJean-Charles Skarbowsky nous fait découvrir sa nouvelhvie à Bangkok.

122. Les adresses

Le prochain numérode Karaté Bushido

paraîtra le 31 mars

îrand Maître Kenzo Mabuni;nzo Mabuni estm des piliers duiraté traditionnel(rsion Shitb-ryu.>rmé par son père,défunt grand

.11 ti e Kenwaabuni, il transmet'ec fidélité leessage techniquephilosophique

—t il a hérit*

Maître KenzoMabuni est lelégataire del'école Shito-ryu.Responsable dustyle au niveaumondial, ils'attache àconserver lesvaleurs que son

pèrelui a

transmises.V

A sa grande joie,le Shito-ryu àl'étranger est leplus proche deses conceptions.

Le maintien de la36 Karaté Bushido/mars 2004

sonâgeKenzo,30dan*e qu<Akcflira deUhHUi deShuri. (I a 2 ans lorsquesa famille vient s'installerà Osaka.

sonstyleII commence la pratiquedu Karaté Shito-ryu avecle fondateur de l'école,vers l'âge de 13 ans. Il estactuellement le plus hautgradé en Shito-ryu (10e

dan) et se partage avecson cadet Keneï(Professeur de Nakahashisenseïen France) laresponsabilité du Shito-ryu au niveau mondial.

sonmaîtreC'est son père, lefondateur de l'écoleMabuni Kenwa.

sonrôleII est actuellement à latête de la FédérationInternationale de Karaté-do Shito-ryu. Ancienpolicier comme son père.

désormais à la retraite, icontinue à dirigernéanmoins desséminaires à l'étranger.

surtout aux États-Unis, etse consacre toutparticulièrement àl'enseignement des

enfants. Il vit avec sonépouse dans la maisonfamiliale fondée par sonpère.

"Dans un combat réel, il n'y a ni victoire, ni défaite"

traditionraté Bushido/mars 2004

Grand Maître

P our Kenzo Mabuni, leKaraté Shilo-ryu est plusqu'un simple art martial.

C'est une tradition, une ligne de vie quidoit être suivie avec implication. Soucieuxde préserver les idéaux insufflés par sonpère quand celui-ci a créé l'école, il ne jureque par les principes qui la régissent :l'humilité, la volonté, le respect del'étiquette, un esprit de paix etd'harmonie, les règles de bienséance et deconduite.

Karaté Bushido : Senseï, votre père fut lefondateur de l'école Shito-ryu. Pouvez-vous nous parler un peu de lui et de cetteépoque des pionniers ?Kenzo Mabunï : Mon père, MabuniKenwa, est né en 1889. Dès l'âge de 13ans, il commence la pratique du Karaté(Okinawa-té) avec Maître Itosu. À 20 ans,il étudie aussi avec Maître Higaonna. Dupremier, il apprend à se mouvoir avecrapidité et à frapper comme "l'éclair quifoudroie" (c'est l'école Shorei). Dusecond, il maîtrisera toutes les techniquesde respiration et la musculationdynamique de l'école Shorin. À cetteépoque, il n'y avait pas de dojo ou decours avec des horaires de pratique. Onrentrait comme disciple et Ton s'entraînaitdans la maison du maître, aux heures quilui convenaient. Mon père apprisénormément auprès de ces deux maîtres.

38

Depuis qu'il a quitté son île nataled'Okinawa, le Karaté est devenu une

pratique de masse notamment trèsappréciée des enfants.

Le Karaté traditionnel est un moyen de progression pour l'individu qui saitdevenir un partenaire, plus qu'un adversaire, dans la relation à deux.

K.B. : Quand a-t-il créé le Shito-ryu ?K.M. : En 1929, lorsque ma famille vints'établir à Osaka, mon père fonda l'écoleShito à partir de son expérience auprèsde ces deux maîtres. En hommage à sesmaîtres, pour le nom de son école, ilchoisit l'idéogramme To contenu dans lenom de Itosu senseï, qui se lit Shi enjaponais, et l'idéogramme de Higa (enrapport avec le nom de Higaonna) quipeut se lire aussi To. Les katas du Shito-ryu proviennent du Shorei et Shorin,remaniés par le fondateur. Au début, les

"Je ne formepas uniquementdes sportifs,mais deshommes"

Karaté Bushido/mars 2004

katas n'avaient pas des noms trèsfacilement niémorîsables par les nouveauxélèves. C'est mon père qui a donné lesnoms actuels des différents katas et misau point les applications avec partenaire,ainsi que les techniques de base (kihons).K.B. : Comment avez-vous pris lasuccession de votre père ?K.M. : Après la disparition de mon pèreen 1952, ma mère m'a demandé deprendre la succession et l'œuvre de monpère. Peu avant cela, mon père m'avaitdonne le 5e dan, le plus haut à cette époque(j'ai eu ma ceinture noire le ltraoût 1943).Néanmoins, je ne me sentais pas de tailleà prendre la succession de l'école. Durantdeux ans, j 'ai fermé le dojo familial et jesuis parti en retraite dans le fond desmontagnes de la province de Komaki, aunord de Nagoya pour perfectionner etcomprendre tous les katas et réfléchir surle legs de mon père. J'ai ensuite réouvertle dojo en 1954 et suis devenu le Soké. J'aialors pris la tête de la fédération japonaisede Karaté-do Shito-ryu. Sendaï a créé leShito-ryu, qu'il appelait "Seito shito-ryu"ou "le pur Shito ryu''. Ma mission est de lepréserver et de le développer.K.B. : À ce propos, quelles sont vosconceptions concernant le Karaté ?K.M. : Pour le Shito-ryu, l'essence duKaraté est contenue dans les katas.L'exécution des katas doit représenter75% du cours, alors que les kumité(combat) occupent 25%. Dans les 75%, jerange aussi les techniques de base(kihons), les applications avec partenaires(bunkaï) et le renforcement des armesnaturelles. Pour l'exécution parfaite d'unkata, nombreux en Shito-ryu, il estnécessaire de prendre en compte 10principes importants :1. Tout kata doit débuter et se terminerpar le salut,2. Avoir des bases techniques correctes,3. L'importance de la respiration,4. Équilibre, fluidité et solidité dans lesdéplacements,5. Des postures stables,6. Travail dans les 8 directions,7. Avoir une vision précise et correcte dudéroulement du kata.

Son conseil"Que ce soit par curiosité ou toutautre motif, il faut toujoursessayer et ensuite approfondir entenant compte de sa propreexpérience. On choisit sa voie et lavitesse à laquelle on souhaiteprogresser ainsi que le style.L'important est d'essayer !"

Karaté Bushido/mars 2004

8. Connaître les bunkaï et leursapplications,9. L'importance de la concentration,10. La répétition sans cesse des katas pourles améliorer.K.B. : Comment définiriez-vous le Karaté ?K.M. : C'est une pratique quotidienne. LeKaraté n'est pas un art mystérieux, remplid'orientalisme... C'est un art de combatréel et efficace adapté au monde moderne.Il change et s'adapte néanmoins auxépoques et aux différentes situations qu'iltraverse. Ce n'est pas un art figé dans letemps. Il est ou doit être évolutif.Auparavant, on pratiquait une technique(la même) tous les jours jusqu'à l'aube. Àprésent cela est presque impossible, surtoutpour ceux qui pratiquent un Karaté sportif.En ce qui me concerne, je ne forme pasde sportifs uniquement, mais des hommes.K.B. : Le Karaté serait-il une école de vie ?K.M. : Dans la pratique, il n'y a ni grade,ni retraite. La vie est le lieud'entraînement. Le dojo est partout et lasalle d'entraînement n'est qu'une petitepartie. Depuis une vingtaine d'années, de

nouveaux styles de Karaté sont apparus,dits Karaté-contact ou Karaté sportif...L'esprit du Karaté traditionnel en estabsent. Qu'est-ce qu'un combat dont lavictoire est donnée par des points ou unK.O. ? Dans un combat réel, il n'y a nivictoire, ni défaite.Le Karaté peut avoir un aspect sportif,mais c'est avant tout un art de paix contrela violence. Dans le dojo, avec les jeunes,je ne fais pas de spiritualité ou dephilosophie. J'enseigne un comportementsocial. Et afin de bien le transmettre, ilfaut continuer à pratiquer tous les jours. Jesuis franchement désolé de voir la montéede la violence chez les jeunes Japonais.Les institutions qui, autrefois, étaientchargées de "!'éducation", comme l'école,perdent de leur pouvoir et je pense qu'à cetitre, le Karaté peut avoir un messageéducatif à transmettre. Voir d'anciens etjeunes élèves que la pratique du Karaté àfait mûrir est une profonde joie ! |

Propos recueillis par Sylvain GuintardPhotos S.G.

39