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ACTUS I TAB-RÉSEAU F F i i è èv vr r e e c ca at t a ar r r r h ha al l e e : : t t é ém mo oi i g gn na ag ge es s TECHNIQUE V Va ar r i i é ét t é és s d de e b bl l é é t t e e n n d dr r e e R R é és s u ul l t t a at t s s 2 20 0 0 0 8 8 RECHERCHE D D i i v v è è r r b b a a : : B B i i o o d d i i v v e e r r s s i i t t é é v v é é g g é é t t a a l l e e d d a a n n s s l l e e s s s s y y s s t t è è m me e s s f f o o u u r r r r a a g g e e r r FERMOSCOPIE U U n n a at t e e l l i i e e r r c c u u n n i i c co o l l e e r r e e n n t t a ab b l l e e FICHE CULTURE L L é é p p e e a a u u t t r r e e 10lter gri nov.-décembre 2008 92 lter gri Protection des plantes en AB Protection des plantes en AB Point réglementaire

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ACTUS ITAB-RÉSEAUFFiièèvvrree ccaattaarrrrhhaallee ::ttéémmooiiggnnaaggeess

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gri nov.-décembre 2008 n° 92

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Protection desplantes en ABProtection desplantes en ABPoint réglementaire

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Sommaire n°92 novembre-décembre 2008

ActusDU COTÉ DE L’ITAB ET DU RÉSEAU ................................................................................... 4• La ferme bio du lycée de St AffriquePar Aude Gérard (ITAB)

• Témoignages d’acteurs concernés par la fièvre catarrhale Par Joannie Leroyer (ITAB)

Recherche/ExpéVITICULTURE ..........................................................................................................................................9• Marché des vins bio européens : en progression mais des freinssubsistent - Par Monique Jonis et Aude Coulombel (ITAB), Hanna Soltz etOtto Schmid (FIBL)

ÉLEVAGE ...............................................................................................................................................11• Divèrba : valoriser la biodiversité végétale dans les systèmesfourragers - Par Laurent Hazard (INRA)

Dossier :PROTECTION DES VÉGÉTAUX EN AB POINT RÉGLEMENTAIRE........................................................................................................ 14Dossier coordonné par Aude Coulombel (ITAB)

• Produits phytopharmaceutiques en AB : quelle réglementation ? ......15Par Monique Jonis (ITAB)

• Produits d’origine naturelle : mise sur le marché dans quelques pays de l’Union ...................................................................................18Par Isabella Tomasi (ITAB)

• Les phytostimulants : fertilisation ou protection des plantes, qui sont-ils ? ...........................................................................................................................................................21Par Isabella Tomasi et Monique Jonis (ITAB)

• Besoins des producteurs - Réseau de coordination des expérimentations - Par Frédéric Rey et Monique Jonis (ITAB)...................................24

TechniqueFICHE TECHNIQUE CULTURE .................................................... 26• L’épeautre - Par Aude Coulombel (ITAB)

GRANDES CULTURES .....................................................................28• Résultats 2008 des variétés de blé tendre et triticale Par Marion Quillet et Laurence Fontaine (ITAB)

Fermoscopie Chez Pascal Orain (Mayenne) : un atelier cunicole biologique quifonctionne .......................................................................................................................................... 30Par Joannie Leroyer et Aude Coulombel (ITAB)

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La Fièvre Catarrhale, qui se développe chez nousrapidement, n'est pas inconnue, elle est apparue au débutdu XXe siècle en Afrique du Sud et dans de nombreux payseuropéens (Grèce, Bulgarie, Italie…) à la fin des années 90.Elle est également présente en Australie et aux États-Unis.Cette maladie des ruminants, dont on connaît à l’heureactuelle 24 sérotypes différents dans le monde, est véhiculéepar un petit insecte piqueur du type culicoïde. Elle sepropage à une vitesse irrégulière, au gré des pérégrinationsde son vecteur. Sa déclaration obligatoire a été décidéeessentiellement pour des raisons commerciales.

La France s’est engagée dans une stratégie de luttevaccinale afin d’éradiquer la maladie. La vaccination esten effet l'assurance d'une immunité rapide mais de courtedurée (entre 6 mois et 1 an) et oblige à renouveler l’actevaccinal tous les ans, pour chacun des sérotypes. Il fautdonc envisager l'avenir autrement, notamment dans lecadre d'une multiplication des sérotypes qui rendraient lavaccination quasiment impossible. Il nous manque aussides éléments scientifiques sur l'innocuité des vaccins et leurdurée d'efficacité, ainsi que l'ATU pour certaines espèces(caprins).

Par ailleurs, dans nos filières d'élevage déjà fragilisées, lecoût de la vaccination est également un élémentdéterminant. Si les éleveurs ne peuvent la pratiquer eux-mêmes pour baisser le coût, d'autres solutions devront êtretrouvées.

En accord avec les principes de l’Agriculture Biologique,nous pensons que la compréhension de l’écosystème ‘éleveur– animaux – environnement’ peut aider à la maîtrise desmaladies qui affectent nos élevages. A nous de proposerl'évaluation d'une autre stratégie d'accompagnement de lamise en place de l'immunité naturelle des troupeaux.

L'ITAB s'engage sur cette voie avec ses partenaires.

Olivier Ranke et André Le Dû, Présidents de la commission Elevage de l’ITAB

Edito

Fièvre catarrhale : invitation au débat

Revue bimestrielle de l’InstitutTechnique de l’AgricultureBiologique (ITAB)• Directeur de Publication : Alain Delebecq (Président ITAB)• Rédacteur en chef : Aude Coulombel• Comité de rédaction : Alain Delebecq, Rémy Fabre,Krotoum Konaté, Guy Kastler, François Le Lagadec, MarieDourlent• Comité de lecture : Élevage : Anne Haegelin (PÔLE AB MASSIF CENTRAL), JoannieLeroyer (ITAB), Jean-Marie Morin (FORMABIO), Jérôme Pavie(INSTITUT DE L’ÉLEVAGE), Denis Fric (GABLIM)Fruits et légumes : Alain Garcin et Sébastien Picault (CTIFL),Monique Jonis (ITAB)Grandes cultures : Bertrand Chareyron (CA DRÔME),Laurence Fontaine (ITAB), Philippe Viaux (ARVALIS INSTITUT DU

VÉGÉTAL)Viticulture : Denis Caboulet (ITV), Monique Jonis (ITAB)Agronomie/Systèmes : Blaise Leclerc (ORGATERRE), LaetitiaFourrié (ACTA)Qualité : Bruno Taupier-Letage (ITAB)• Rédaction/Administration - Promotion/CoordinationITAB - 149, rue de Bercy - 75595 PARIS CEDEX 12Tél. : 01 40 04 50 64 - Fax : 01 40 04 50 66• Abonnements : CRM ART ALTER AGRI B.P.15245 31152FENOUILLET CEDEX - Tel. : 05 61 74 92 59 - Fax : 05 17 47 52 [email protected]• Régie Publicitaire : Agricentre -1 bis, rue Sainte Marie - BP1238 - 03104 Montluçon Cedex - Tél : 04 70 02 53 53 - Fax :04 70 05 94 31 - Numeris : 04 70 02 53 59 - [email protected]• Réalisation : Pascale MOTTO - 04 94 98 04 86 [email protected]• Imprimeur : ALINEA PRINT 16 rue des Pyramides 75001 PARIS• Comission paritaire : 1012 G 82 616• ISSN : 1240-3636

Imprimé sur papier 100% recyclé. Avec le soutienfinancier du Ministère de l'Agriculture.

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4 ALTER AGRI n°92 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008

Actus - Du côté de l'ITAB

Le Lycée Agricole St Affrique se situe au cœur du Parc Naturel Régionaldes Grands Causses, dans l’Aveyron, dans la région de Roquefort.L’exploitation agricole du Lycée est une unité de production à vocationpédagogique. La ferme produit et vend de la viande biologique etconventionnelle. Elle est aussi le siège de recherche etd’expérimentation.

L es fonctions principales del’exploitation du lycée sontla production, la formation,

le développement agricole (expé-rimentation, recherche, anima-tion, conseil…), ainsi que la parti-cipation à l’insertion et à la coo-pération internationale. Le site a la particularité unique d’ac-cueillir deux types de systèmes :- un en agriculture conventionnelle :la Ferme de la Cazotte (75,5 hectares)- un en agriculture biologique : LaFerme du Cambon (49,6 hectares)

● La partie conventionnelle com-porte 29,1 hectares de pâture, 15hectares de prairies mécanisableset 31 hectares de terres labourables.L’élevage est centré sur l’ovin lait,avec 400 brebis laitières de raceLacaune (300 L/brebis/an) pourl’AOC Roquefort et 400 agneaux deRoquefort. Il existe aussi un atelier

Ferme AB du lycée de St AffriqueVigilance pour les prochains semis !

Par Aude Gérard (ITAB)

équin de juments poulinières derace New-Forest, pour une produc-tion de poulains débourrés.

● La ferme du Cambon est orien-tée sur un élevage ovin viande derace Lacaune et bovin viande derace croisées Charolais-Aubrac etconduit selon le mode de produc-tion biologique.Le parcellaire est constitué de 1,8hectares de pâture, 19,3 hectares deprairies mécanisables soit une STH(Surface Toujours en Herbe) de 21,1hectares, et 28,5 hectares de terreslabourables non irriguées. L’objectifprincipal du système fourrager estl’autonomie maximum des trou-peaux ovins et bovins au niveau desfourrages et des concentrés. L’achatd’aliments doit être limité.

● Vente directe de la viande biologiqueLe troupeau de brebis est toujoursconduit en un seul agnelage par anà l’automne. La lutte principale alieu de juin à fin juillet avec un rat-trapage jusqu’à fin octobre. L’effectifmaximum de brebis est d’environ150 brebis avec une prolificité enlutte naturelle de 180% à 210%.L’alimentation des brebis est com-posée de pâturage, de foin deprairie, de foin de luzerne (apportd’azote) et de céréales (blé/avoine)produits sur l’exploitation. Pour lesagneaux, un complément de lu-zerne déshydratée est achetécomme concentré azoté. Toutefois,l’objectif est toujours de minimiserles achats alimentaires du troupeau.

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Les « Qui Fait Quoi ? »2008 sont disponibles

Les « Qui fait Quoi ? » (QFQ) présen-tent, dans des tableaux, les actions derecherche-expérimentation et tech-nico-économiques menées en agricul-ture biologique identifiées par l’ITAB.Ce sont des outils de référence indis-pensables, à consulter pour connaîtreles thèmes travaillés dans le réseauou avant de monter un projet…Les recensements sur les thèmes sui-vants sont disponibles en ligne sur

www.itab.asso.fr :- Grandes cultures- Prairies – Fourrages- Productions animales- Cultures pérennes- Maraîchage- Qualité- Protection des plantes- Environnement

A venir (janvier 2009) :- semences et plants- travail du sol- gestion de la fertilisation- gestion de l'enherbement- pérennité des systèmes (durabilitédes systèmes, efficacité énergétique,temps de travail, acquisition de réfé-rences technico-économiques)

Classeur conversion :produire bio, pourquoi pas vous ?

Le réseau Bio de Provence, le GRAB etles Chambres d’Agriculture de la régionPACA ont réalisé un document pratiqueet gratuit sur la conversion. Les fichessynthétiques répondent aux questionsque peuvent se poser les candidats à laconversion sur la technique, la régle-mentation, les marchés, les formalités,les aides, la certification…

Disponible auprès des Chambred’Agriculture et du réseau bio (espaceagriculteurs, rubrique Produire bio).

Téléchargeable sur www.bio-provence.org

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5NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008 - ALTER AGRI n°92

Actus - Du côté du réseau bio

q Abonnement 2 ans (12 numéros) ..............................66 ¤

q Abonnement 1 an (6 numéros) ................................. 35 ¤

q Abonnement 1 an étudiant .......................................28 ¤(joindre photocopie carte d'étudiant valide)

Commande de guides techniques ITAB :q La qualité des produits bio (FIBL/ITAB) - (12 08 13) 6 ¤

q Produire des fruits en agriculture biologique, 2e édition -(12 08 11) 43 ¤

q Maîtriser les adventices en grandes cultures biologiques(12 08 12) 28 ¤

q Guide des matières organiques, tome 1 - (12 09 01) 36 ¤

q Guide des matières organiques, tome 2 - (12 19 01) 19 ¤

q Lot guides des matières organiques, T1 + 2 - (12 29 01) 45 ¤

q Qualité des produits de l'AB - (12 08 06) 15 ¤

q Fruits rouges en AB - (12 08 02) 18 ¤

q M. q Mme Prénom ...............................................

NOM ...............................................................................

Structure...........................................................................

Adresse.............................................................................

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Ville ..................................................................................

Code Postal

Téléphone

E-mail ...............................................................................

r Profession : q Agriculteur q Ingénieur

q Technicien q Enseignant q Étudiant

q Documentaliste q Institutionnel q Autres

Abonnez-vous à lter gri

Les animaux élevés sur la ferme sontdes ovins viande de race Lacaune etdes bovins viande de race croiséesCharolais-Aubrac.

Les génisses nées dans des élevagesnaisseurs de l’Aubrac pratiquant l’ABsont achetées à l’âge de huit à neufmois jusqu’à 18 mois. De la mêmemanière, l’engraissement des génis-ses se fait avec des aliments produitspar l’exploitation dont le pâturage,le foin de prairie et des céréales(blé/avoine). Dans le cas d’un défi-cit azoté, ils leur distribuent aussi dela luzerne déshydratée. La ferme du Cambon vend sur placede la viande de génisse et d’agneauissue de l’agriculture biologique. Lavente directe permet de dégager unebonne marge brute et une meilleurevalorisation de leurs produits. Lesagneaux sont abattus entre trois et

quatre mois et les génisses entre 24et 30 mois dans des ateliers soumisaux contrôles sanitaires et certifiésAB. L’abattage et la transformationsont réalisés par un service extérieurà l’exploitation.

● Expérimentation sur travail dusol et systèmes fourragersLa ferme du lycée travaille sur lestechniques de non labour. Au seind’une même parcelle, trois types detravail du sol sont comparés : la-bour, labour superficiel et nonlabour. Cette expérimentation acommencé en 2005 et durera douzeans. Les trois itinéraires techniquesseront comparés grâce à l’observa-tion de l’impact sur l’implantationdes cultures, le salissement du sol,la maîtrise des adventices, et le ren-dement. L'exploitation a également

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POUR EN SAVOIR PLUS

• Audrey Muller : Chef de projet de partenariat sur l’AB [email protected]• Jean Paul Guitard : Chef d’exploitation [email protected]

conduit un travail de recherche deréférences en élevage ovin-bovinviande biologique de 2001 à 2007.Elle a mené une étude, en partena-riat avec l'ENVT, sur le pâturagemixte ovins-bovins comme atoutpour lutter contre les strongles di-gestifs. Des expérimentations surle sevrage précoce des agneaux etle groupage de l’agnelage ont éga-lement été réalisées.

La ferme du Lycée participe au pro-jet coordonné par l’ITAB sur lasécurisation des systèmes fourra-gers en fonction des aléasclimatiques. Elle prévoit aussi d'ap-profondir cette question avec le PôleBio Massif Central.En perspective d'avenir, l'exploita-tion souhaite orienter ses travauxd'expérimentation sur des ques-tions environnementales avecnotamment un travail d'améliora-tion de la biodiversité.

Audrey Muller et Jean Paul Guitard.

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Chèque à l’ordre de l’ITAB à retourner avec ce bon de commande à : CRM ART - Alter Agri - BP 15245 - 31152 Fenouillet Cedex - Tél : 05 61 74 92 59 - Fax : 05 17 47 52 67

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6 ALTER AGRI n°92 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008

Actus - Du côté du réseau bio

Afin de faire un bilan 2008 de la gestion de la fièvre catarrhale dans les élevagesn’ayant pas vaccinés (AB et conventionnels), l’ITAB réalise une enquête auprèsdes éleveurs. Vous trouverez le questionnaire en ligne sur le site Internet del’ITAB ou auprès de votre Groupement d’Agriculteur Biologique local. Pour toutrenseignement, contactez [email protected] / 02 41 18 61 55

Participez à l’enquête bilan FCE

La nouvelle vague de la fièvre catarrhale s’achève. Ce répit permettra aux éleveurs de prendre letemps et le recul nécessaires à la réflexion pour la gestion de la fièvre catarrhale au sein de leurtroupeau. La vaccination est obligatoire pour tous. Et bien qu’aucune dérogation ne soitenvisageable dans le nouvel arrêté définissant la gestion nationale de l’épizootie, les éleveurspeuvent mettre en œuvre un certain nombre de recommandations pour la nouvelle saison d’activitédu culicoïde . Afin d’alimenter les réflexions et débats quant à la gestion de la fièvre catarrhale dansles élevages biologiques, voici des témoignages d’éleveurs sur l’épisode 2008 ainsi que deséléments techniques apportés par des vétérinaires intervenant en élevage biologique.

Gestion de la fièvre catarrhaleen élevage biologiqueTémoignages

« La vaccination est arrivée trop tard »Témoignage de Madame Georgeault, en Bretagne

L’EARL des Landes a un troupeau de cinquante vaches laitières de racePrim’Holstein. Le lait est vendu dans le circuit AB depuis novembre 2001. Pour guet-ter l’arrivée de la fièvre catarrhale en Bretagne, la ferme était un élevage sentinellepour la DSV d’Ile et Vilaine. Les éleveurs avaient décidé de vacciner leur troupeau dèsque les vaccins seraient disponibles. Mi-juillet 2008, les analyses étaient toutes séro-négatives. Fin juillet, en prévention, les éleveurs ont donné du Ledum Palustre à leurtroupeau, ainsi que de l’huile de foie de morue. Début août, ils ont commencé àobserver quelques plaies sur les trayons. Le vaccin est arrivé chez eux après le virusmais les éleveurs ont tout de même vacciné leurs animaux : le 5 août, puis troissemaines plus tard.

« Une maladie comme uneautre »Témoignage de Philippe Habrard, dans lavallée du Rhône.

Philippe Habrard est éleveur de quinze vaches laitières de raceMontbéliarde dans la ‘Drôme des collines’. Son élevage estmené en agriculture biologique depuis près de quarante ans. En2007, l’élevage était suivi par la DSV locale comme élevage sen-tinelle : dix prises de sang tous les quinze jours pour surveillerl’arrivée de la fièvre catarrhale dans le département. En novem-bre, deux animaux sur dix étaient positifs, sans qu’aucun symp-tôme n’ait été observé. Tous les trois mois, en prévention, l’éle-veur distribue du chlorure de magnésium dans l’eau de boisson,en cure de quatre jours. Il a vu très peu de symptômes sur sesanimaux sauf en août 2008, où il a observé un peu de morve etde légères boiteries. A ces animaux-là, l’éleveur a donné du chlo-rure de magnésium à boire à la bouteille en plus du préventif.

ITAB

Propos recueillis par Joannie Leroyer (ITAB)

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7NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008 - ALTER AGRI n°92

Actus

« Ne pas paniquer »Témoignage de Pierre Reveillac, éleveur de Caussenardes, dans le Lot.

Pierre Reveillac, éleveur en Agriculture Biologique depuis onze ans, possède un élevage allaitant de 180 brebisde race pure ‘Causse du Lot’. Il se situe sur le plateau entre Gramat et Figeac. Ce secteur est concerné par lessérotypes 1 et 8. Avant l’arrivée de la fièvre catarrhale dans son secteur, Pierre Reveillac était très angoissé du fait de la pressionmédiatique exercée à propos de cette maladie. Dès l’apparition des premiers cas dans le département voisin,début septembre, l’éleveur a fait faire à son troupeau une cure de chlorure de magnésium pendant huit jours: cinq grammes saupoudrés sur la ration, et dans l’eau de boisson pour les animaux non rationnés. Début octo-bre, deux brebis pleines, puis une brebis qui venait de mettre bas, ont présenté les premiers symptômes : têteenflée et forte fièvre (> 41°C), tout en gardant l’appétit. Les trois brebis malades ont été séparées du troupeauet gardées à l’intérieur pour être soignées avec « chlorure de magnésium + Ledum Palustre + MercuriusSolubilis », trois fois par jours pendant trois jours. L’éleveur a également administré Ledum Palustre en granu-les et dans l’eau de boisson à tout son troupeau. A l’issue du traitement, la fièvre est tombée et l’éleveur adonné en une prise Hépar Sulfur aux brebis convalescentes. Les mises-bas des brebis pleines se sont bien pas-sées. Un des deux agneaux de la brebis qui venait de mettre bas est mort, mais l’éleveur n’attribue pas cettemort à la fièvre catarrhale car l’agneau devait être cardiaque : il haletait depuis sa naissance.Une semaine plus tard (le 12 octobre), deux brebis ont présenté le symptôme de la bave, non rencontré précé-demment. Pourchacune d’elle, l’éle-veur a appliqué lemême protocoleque présenté ci-des-sus. L’une d’entreelle avait mis bas

deux agneaux dix jours auparavant. Elle a bavé un soir et le sur-lendemain c’était fini, elle a pu rejoindre le troupeau sans pro-blème. L’autre venait de mettre bas trois agneaux. Elle bavaiténormément, avait la tête enflée, était peu fiévreuse, mais s’ali-mentait très difficilement. Elle est morte au bout de cinq jours,épuisée par son manque d’alimentation et son allaitement.Lors de ses premiers cas, Pierre Reveillac a pu se faire financerune analyse de sang. Il s’agissait du BTV8. Lors du second épi-sode, l’éleveur regrette que les prises de sang ne soient plus pri-ses en charge car il n’a pu identifier le sérotype présent.

« Malgré l’importance et la rapidité des dégâts, je reste persuadé qu’ilest possible d’éviter la vaccination. »Témoignage de Henri Castillon, éleveur dans les Pyrénées-Atlantiques

Henri Castillon possède un troupeau de 200 brebis Tarasconnaises et Charolaises et un troupeau de 35 vaches Blondes d’Aquitaine, à la limite duBéarn et du Pays-Basque.Chez lui, les premiers symptômes sont apparus début août sur deux animaux : un bélier et une brebis qui marchaient « comme sur des œufs ».Une prise de sang a confirmé qu’il s’agissait du sérotype 1. Puis régulièrement, tous les quatre-cinq jours, trois ou quatre brebis présentaient égale-ment des symptômes, jusqu’au début du mois de septembre. Durant cette période, les symptômes présentés par les animaux (ovins) ont évolué :tout d’abord l’impression qu’ils marchent sur des œufs, puis tête enflée et langue bleue, puis diarrhée, problèmes pulmonaires, et enfin arthritesur l’ensemble du troupeau. Les bovins n’ont pas présenté de symptômes mais sont également positifs pour le sérotype 1.Henri Castillon n’a pas mis en œuvre de prévention particulière sur l’ensemble du troupeau. A chaque animal malade, il administrait du chlorurede magnésium matin et soir pendant cinq jours, une cure d’une décoction de Reine des Prés ainsi que de l’huile de foie de morue. En général, lesbrebis allaient mieux à l’issue du traitement, mais comme elles étaient très affaiblies, elles attrapaient autre chose. En un mois, cinquante animauxsont morts sans distinction d’âge, de sexe ou de race au sein du troupeau.L’éleveur a mis en place une prévention mensuelle à base de chlorure de magnésium et d’oligo-éléments en cure d’une semaine, qu’il fera désor-mais toute l’année. Il a également cherché à connaître l’état d’immunisation naturelle de son troupeau. Pour cela, il a fait analyser, à ses frais, trenteprises de sang sur des animaux de son troupeau n’ayant pas présenté de symptômes. Seuls quatre ont une sérologie positive. Pour la santé de sesconsommateurs, Henri Castillon, qui vend ses produits en vente directe, recherche d’autres solutions pour pallier la vaccination. Il pense que l’anprochain le séroptype 8 voire le sérotype 4 pourront être présents dans sa zone géographique…

Brebis Causses du Lot.

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8 ALTER AGRI n°92 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008

Actus

Zone Roquefort : Vaccination collective en 2008Par les vétérinaires de l’AVEM

L’AVEM (présentation p 13) regroupe 120 élevages majoritairement ovins laitiers dont près de 40 % sont en Agriculture Biologique. Après échanges et argu-mentations avec les trois vétérinaires de l’association, le conseil d’administration a choisi à l’unanimité la vaccination comme outil de prévention de la FCO.Cette décision collective de vaccination a été validée en AG. L’AVEM a pu disposer en temps voulu du vaccin BTV8 et BTV1 : c’est une possibilité que tou-tes les régions n’ont pas eu.Nous devons avoir une position claire pour l’ensemble de nos adhérents :• la désinsectisation n’est souhaitable : peu efficace et dangereuse pour l’homme et l’animal si répétée.• Les doutes ne concernent pas l’efficacité du vaccin mais la durée d’immunité et la prise de relais par l’immunité naturelle• Ensuite il est inconcevable qu’un seul de nos élevages soit touché cliniquement du fait d’une sous évaluation du risque et sans que l’éleveur n’ait choisi

lui-même ce risque.• Bon nombre de nos élevages suivis ont des problèmes de trésorerie consécutifs aux années de sécheresse. La fragilité économique des élevages ne leur

permet pas de prendre un risque supplémentaire sur une baisse de production de lait et d’agneaux. Enfin, nous avons présenté simultanément l’outil vaccinal et l’outil homéopathique. Nous accompagnons les éleveurs qui ont fait d’autres choix person-nels réfléchis et mesurés : quatre élevages ont choisi de ne pas vacciner.Un suivi global sanitaire, zootechnique et économique permettra d’évaluer l’impact des différentes stratégies choisies.

Mise en place d’une immunité naturellePar Paul Polis, vétérinaire – GIE Zone Verte

La fièvre catarrhale est une enzootie installée définitivement surnos territoires. La capacité d’un troupeau d’affronter quelle quepathologie que ce soit repose sur :

• la qualité de l’environnement et le confort des bâtiments d’élevage• une alimentation équilibrée et rationnée distribuée en respectant la physiologie

digestive des ruminants• des animaux adaptés à leur terroir et à leur production• une biodiversité respectée en évitant la consanguinité génétique• une gestion du parasitisme basée sur la résistance des sujets et non pas sur des trai-

tements vermicides

Pour préparer les animaux à affronter la rencontre avec la fièvre catarrhale, les mesuressuivantes peuvent être mises en place :• traitement de tout le troupeau avec LEDUM PALUSTRE 200K (méthode homéopa-

thique) tous les deux mois, deux jours de suite et immédiatement lors d’apparitionde signes cliniques

• cure régulière, une fois par mois pendant une semaine avec le chlorure de magnésium• pas de désinsectisation mais usage de plantes et d’huiles essentielles répulsives

D’autres mesures préventives, qui mériteraient d’être évaluées, sont pratiquées par leséleveurs. En cas d’apparition de signes cliniques dans le troupeau, des mesures curati-ves pourront immédiatement être mises en place : en homéopathie en fonction dessymptômes observés ou en phytothérapie et aromathérapie. Les animaux maladesayant bien réagi pourront être conservés dans la sélection. Les animaux faibles ou trèsatteints seront retirés avec leur lignée de la sélection du troupeau. Car l’objectif est dou-ble : dans un premier temps assurer l’immunisation du cheptel et à terme sélectionnerdes animaux résistants à la fièvre catarrhale.

La vaccination est elle laseule solution ?

Par Philippe Labre,vétérinaire, CabinetGentiana, santé animale en agriculture durable ou biologique

Pour des raisons pratiques, épidémiologiques et éthiques, lastratégie vaccinale peut être discutée :

Au niveau pratique et épidémiologique d’abord, les vaccina-tions de l’année 2008, non obligatoires mais pratiquées àgrande échelle, et l’utilisation massive d’insecticides ne sem-blent pas avoir enrayé l’avancée rapide de la maladie.Il y a un décalage sur l’appréciation de l’efficacité du vaccinentre les instances officielles (DSV, GDS, etc), les laboratoi-res producteurs d’une part et les éleveurs ayant vacciné leurscheptels d’autre part : certains ont eu des cas cliniques asseznombreux, des avortements et des montées de taux cellulai-res après vaccination.Le nombre de sérotypes du virus étant très important, et lesvaccins actuels ne donnant pas une protection croisée, faut-il envisager une vaccination pour chaque sérotype, actuelle-ment 2 sur le territoire national, bientôt 3, et ensuite ???Quel est le statut sérologique des animaux ayant eu la mala-die ? L’infection naturelle leur donne une protection de lon-gue durée, beaucoup plus puissante que la vaccination, etdans ce cas leur vaccination pour le sérotype considérédevient inutile.

Au niveau éthique, d’autres solutions préventives sont envi-sageables (stimulation immunitaire non spécifique parhoméopathie, isothérapie, etc.) et les solutions curatives(phytothérapie, aromathérapie, homéopathie) se sont révé-lées réellement efficaces, alors que la médecine allopathiquen’a pas de solutions adaptées aux pathologies virales. Cessolutions performantes, économiques et sans résidus médi-camenteux restent malheureusement marginalisées oumême illégales au regard de la réglementation, conçue exclu-sivement pour l’exercice conventionnel et les médicamentsallopathiques.

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ITAB

ITAB

importante contribution aux pro-positions règlementaires de lavinification biologique.

Consommation et marchésen croissance

Le développement du marché desproduits biologiques suit unecroissance générale dans les qua-tre pays concernés par l’étude, enlien avec la hausse de la demandedes consommateurs pour les ali-ments biologiques et ledéveloppement de l’agriculturebiologique dans la plupart despays. Toutefois, cette croissanceainsi que l’évolution du marchépeut varier considérablement d’unpays à l’autre. Les vins biologiquessuivent cette tendance.

9NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008 - ALTER AGRI n°92

Recherche/Orwine

Marché des vins BIO EuropéensEn progression mais des freins subsistent

Dans le cadre du programme ORWINE 1, une étude a été conduite avecl’objectif d’obtenir une vue d’ensemble de la structuration, dudéveloppement et des potentiels des marchés nationaux etinternationaux des vins biologiques. Le marché des vins biologiquess’est fortement développé ces dernières années en Europe.Néanmoins, il reste freiné par la quasi absence de communication etde stratégie marketing, le manque de connaissances desconsommateurs et des metteurs en marchés sur le vin et l’agriculturebiologique et enfin par l’image du vin bio parfois encore associée àune qualité gustative peu satisfaisante.

Par Monique Jonis et Aude Coulombel (ITAB), Hanna Soltz et Otto Schmid (FIBL)

C es dernières années, lemarché des vins biologi-ques s’est fortement

développé. Le Royaume Uni,l’Allemagne, la Suisse et les Paysscandinaves importent de plus enplus de vins biologiques, essentiel-lement en provenance du bassinméditerranéen. Il reste cependantinfluencé par les tendances géné-rales du marché des vins et connaîtles mêmes débats sur l’adaptationou non des vins au marché et surl’opposition entre vins traditionnelset vins modernes (technologi-ques). En vue d’explorer le marchéactuel du vin bio, ses besoins et sesfutures orientations, une étudetrans-nationale a été menée dansle cadre du programme Orwine.Pour ce faire, des enquêtes et desconsultations d’experts ont été me-nées. La première partie de l’études’est déroulée en 2006 via des en-quêtes auprès des principauxopérateurs du marché dans lesquatre pays partenaires du pro-gramme : l’Italie, la France,l’Allemagne et la Suisse. Ces en-quêtes ont été complétées par desinterviews d’experts et des don-nées bibliographiques afin dedonner une vue d’ensemble du

marché des vins biologiques. Dansla seconde partie de l’étude, d’au-tres enquêtes ont été conduites aucours du second semestre 2007.Elles ont concerné des opérateursn’ayant pas déjà été interrogés dansles pays partenaires, et ont été éten-dues à des pays européensimportateurs comme le RoyaumeUni, les Pays-Bas, le Danemark età des pays non européens commeles USA, le Canada ou le Japon. Autotal, 55 opérateurs ont été enquê-tés dans 14 pays différents. Mêmes’il est conséquent, cet échantillonn’est pas assez important pour quel’on puisse affirmer que les résul-tats sont significatifs. Néanmoins,ils permettent de dégager les gran-des tendances et apportent une

1 Le programme européen ORWINE a pour objectif d’élaborer des recommandations réglementaires pour la vinification biologique.

Les résultats del’étude laisseenvisager un

futur plutôtoptimiste pour le

développementde la productionet du commerce

des vinsbiologiques.

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Freins au développement et nouvelles tendances

Quatre obstacles potentiels au dé-veloppement du marché des vinsbiologiques ont été identifiés :-La faible connaissance des consom-mateurs pour les vins biologiques etleur production, qui concernent laproduction de vin en général. - La mauvaise image des vins biolo-giques. Cela est lié au fait qu’au débutles vins biologiques étaient produitspar des vignerons dont les compé-tences de vinification étaientinsuffisantes et que leurs qualités or-ganoleptiques ne correspondaientpas forcément au goût des consom-mateurs. Maintenant, même si cecin’est plus vrai, la mauvaise image desvins biologique subsiste. - La forte compétition entre lesvins conventionnels et organiques.A qualité équivalente, les vins bio-logiques sont moins compétitifscar plus chers.- Les prix élevés des vins biologi-ques. Cette question est surtoutliée au faible niveau de connais-sances des consommateurs quiignorent qu’à qualité égale, lescoûts de production d’un vin bio-logique peuvent être plus élevés.Les futures tendances de consom-mation pour les vins biologiques ontégalement été sondées.Il sembleraitque :-La consommation de vins s’orientevers des vins jeunes et frais, rondset gouleyants, biologiques et/ou lo-caux. Cette tendance est plus oumoins marquée selon les pays.- Les vins de cuvée (vins d’assem-blage), les spécialités et les vins issusde cépages résistants ou de nou-veaux cépages, les vins secs et ceuxissus d’appellations d’origine de-vraient rester aussi populairesqu’actuellement. -Les vins de garde, tannique, boisésdevraient de moins en moins fairepartie des préférences des consom-mateurs dans les prochaines années.Cette tendance est confirmée parl’analyse pays par pays.

en vrac restent très minoritaires.Pour le choix et la sélection de nou-veaux vins, les acheteurs privilégientles dégustations durant des foires etsalons ou bien chez le producteur,ce qui leur permet de discuter direc-tement avec les producteurs etéventuellement de leur faire part deleurs remarques et recommanda-tions. Les deux principaux critèresde choix, restent le goût et le rapportqualité/prix. Le prix, la disponibilitéet l’origine semblent légèrementmoins importants. Ceci confirmel’importance de produire des vinsbiologiques de qualité et de propo-ser des prix cohérents avec la qualité.50% des opérateurs enquêtés ontune activité d’importation. Laprincipale raison de cette activitéest la diversification de la gamme.La seconde : le prix !

Divergences sur la réglementation vinification

Dans la deuxième enquête, les opé-rateurs ont été interrogés sur la futurerèglementation sur la vinification bio-logique. Une petite majorité desopérateurs préférerait un règlementcomplet inclus dans le règlement ABet qui concernerait aussi bien les ad-ditifs que les techniques.Concernantle degré d’autonomie, une majoritépréfère un règlement européen com-mun sans possibilité d’adaptation.Pour les opérateurs travaillant avecdifférents pays, il est bien sûr préfé-rable d’avoir des règles de vinificationet de certification communes à tousles pays européens. Concernant la question des addi-tifs et du SO2 en particulier, l’opiniondes opérateurs est partagée. Ceuxqui recherchent des vins tradition-nels souhaitent une réglementationréduisant fortement le nombre desadditifs ainsi que le niveau du SO2

Ceux qui commercialisent plutôtdes vins classiques ou qui impor-tent des vins de haute qualitéinsistent sur l’importance des ad-ditifs et particulièrement du SO2

pour la qualité et la conservationdes vins. Pour eux, il serait trop ris-qué d’imposer des niveaux de SO2

trop bas.

10 ALTER AGRI n°92 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008

Recherche/Orwine

Concernant la consommation devins en Europe, deux tendancesmajeures apparaissent : une dimi-nution dans les principaux paysproducteurs et une augmentationdans les pays consommateurs.Pour les vins biologiques, cettetendance est totalement différenteavec une hausse générale danstous les pays, même si elle est plusimportante dans les pays du nordque dans ceux du sud.Les vins biologiques sont venduspar les mêmes canaux que les vinsconventionnels, mais l’importancerelative de chacun diffère. Alorsque la majorité des vins biologi-ques sont vendus dans lesmagasins bio spécialisés ou envente directe, les vins convention-nels sont essentiellement vendusen grandes surfaces et même chezles discounters.Il a été difficile d’obtenir des in-formations quantitatives préciseset complètes, plusieurs opérateursn’ayant pas souhaité répondre auxquestions quantitatives ou ayantdonné des réponses incomplètes.Bien que n’étant pas suffisantespour être représentatives de l’en-semble du marché du vinbiologique, ces données permet-tent, après analyse, de dégager destendances concernant les crois-sances des chiffres d’affaires desventes des vins biologiques. Latendance générale est à la hausse,et ce depuis environ cinq ans. Celadevrait se poursuivre car la majo-rité des opérateurs non spécialisésdans les vins biologiques pensentdévelopper ce secteur dans les pro-chaines années. Ces résultatspermettent d’être raisonnable-ment optimistes quant audéveloppement de la productionet des ventes des vins biologiques.

Du vin bio plutôt rouge,dégusté avant achat et debon rapport qualité/prix

La majeure partie des vins biologi-ques commercialisés sont des vinsrouges en bouteille, la part des vinsblancs est plus faibles, les rosés, ef-fervescents, vins spéciaux et vins

2 Ces résultats feront l’objet d’un prochain article.

POUR ENSAVOIR PLUS

La synthèse

complète est

disponible sur

www.itab.asso.frrubrique

Programmes de

recherche,

ORWINE.

RemerciementsA la Commission européenne pour sonsoutien financier au programme ORWINE.

ITAB

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11NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008 - ALTER AGRI n°92

Recherche/Programme Divèrba

Valoriser la biodiversité végétale dans les systèmes fourragers

Retour vers le futur…Par le passé, les fourrages servaientà nourrir les bêtes qui délivraientla force animale dont la sociétéavait besoin. Les cultures fourra-gères occupaient les zones lesmoins propices aux cultures vivriè-res puis ont remplacé les jachèresdans les rotations. Depuis les an-nées 60, la part de la productionvégétale allouée à l’alimentationanimale augmente sous l’effet dela demande en produits animaux.L’intensification fourragère a eualors pour but de cultiver l’herbecomme une céréale. Le modèleétait un ray-grass cultivé en pur va-lorisant au mieux les intrants,récolté au meilleur stade pour af-fourager les animaux en vert. Trente ans plus tard, la crise a en-terré ce modèle : • la réduction des intrants et le re-tour au pâturage ont dissipé lesprojets de standardisation et demécanisation des cultures fourra-gères,• l’envolée du prix des céréales etdes protéagineux a signé le retouren force de ces cultures dans lasole labourée.

La production fourragère a ainsiretrouvé sa place en tête de rota-tion et sur les zones les moinsfavorables aux grandes cultures.L’intensification fourragère nouslaisse un héritage obsolète : cadreréglementaire, références techni-ques, modèles et variétésinadaptées pour permettre auxéleveurs de produire des fourra-ges de qualité à faibles intrants surdes zones peu fertiles ! C’est toutun système qu’il faut construire.L’objectif n’est plus d’entretenir ànouveau des bêtes de somme maisbien de continuer à nourrir desanimaux en production.

Choisir la diversité plutôt que la subir

Au cours des dernières années leséleveurs de l’AVEM (voir encadré)ont adopté des conduites plus performantes des systèmes four-ragers. Ils ont ainsi amélioré leurautonomie fourragère sans aug-menter leur charge de travail, touten diminuant les intrants et en sé-curisant l’approvisionnementvis-à-vis des fluctuations des mar-chés. En revanche, ces systèmes,

plus respectueux de l’environne-ment, se sont révélés plusvulnérables aux aléas climatiques.Les récentes sécheresses ont, parexemple, pénalisé fortement leséleveurs en réduisant jusqu’à 60%les stocks fourragers. Cette vulné-rabilité est liée, selon les éleveurs,à la trop faible diversité des espè-ces cultivées dans les systèmesfourragers, héritage de l’intensifi-cation fourragère. En effet, leurssystèmes fourragers sont jugéstrop dépendants d’une seule es-pèce, la luzerne, qui a vu satolérance au stress hydrique ou-trepassée par la sévérité desrécentes sécheresses. Cela s'esttraduit par une forte chute de saproduction et de sa pérennité.Pourtant, les prairies semées hé-bergent une forte diversitévégétale. Une étude réalisée sursept fermes de l’AVEM montrequ’une parcelle semée peut conte-nir 10 à 50 espèces. Sur l’ensemblede ces sept fermes, pas moins de180 espèces végétales spontanéesont été dénombrées dans les prai-ries semées. Tout l’enjeu est donc« d’occuper le terrain » et de jouer

Divèrba est un projet visant à créer desmélanges fourragers adaptés aux

conditions locales et à l’agriculturebiologique. Il réunit les éleveurs

aveyronais de l’Association VétérinaireEleveurs du Millavois (AVEM) et des

chercheurs de l’unité AGIR de l’INRA deToulouse. Il est financé par l’agence de

valorisation de recherche et le conseilrégional Midi-Pyrénées.

Par Laurent Hazard (INRA Toulouse)

Lacaunes sur prairie temporaire.

E.St

eh

ly

Le manque dediversité au sein

des systèmesfourragersconduits à

faibles intrantsles rend plus

vulnérables aux aléas

climatiques.

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Une solution consiste à mobiliserla diversité des espèces fourragèresen créant des mélanges complexes.En effet, à faibles intrants, les mé-langes d’espèces sont plusproductifs et plus stables que desmonocultures. Les prairies diversi-fiées résistent aussi mieux auxattaques de maladies et de rava-geurs ainsi qu’à l’invasion par desespèces indésirables. En outre, cesmélanges offrent la diversité néces-saire au régime alimentaire destroupeaux. La difficulté réside dans l’assem-blage des espèces pour constituerdes mélanges adaptés aux condi-tions de milieu et aux modesd’exploitation des prairies à réno-ver. Les travaux conduits surprairies naturelles par l’INRA deToulouse doivent permettre d’yrépondre.

Penser « local » La standardisation du milieu deproduction n’étant plus de mise,le choix des espèces et de la com-position des mélanges est lemoyen d’adapter la production

Diagnostic prairial avec les éleveurs de l'AVEM.

12 ALTER AGRI n°92 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008

Recherche/Programme Divèrba

sur la complémentarité entre es-pèces semées de façon àconcurrencer les espèces peu in-téressantes du point de vuefourrager.

fourragère aux spécificités localesdu milieu. Cette perspective re-place l’éleveur au cœur duprocessus d’innovation puisquelui seul peut faire le lien entre lemélange fourrager, ses conditionsde croissance et sa valorisation.Dans cette logique, Divèrba estd’abord un collectif d’éleveurs etde chercheurs qui tente de résou-dre les problèmes de productionfourragère sur un territoire en mo-bilisant les ressources locales. Lepremier travail entrepris, coor-donné par E. Stehly (ENSAT), estune enquête auprès de 40 éleveursovin-lait de l’AVEM visant à carac-tériser leurs pratiques de gestiondes prairies. Ce travail a permisd’identifier des points à amélio-rer sur :• le pâturage, la mise à l’herbe etla création de pâtures pérennes,• l’utilisation des céréales imma-tures,• l’amélioration du sainfoin.

● Créer des pâtures pérennesLes éleveurs souhaitant créer desmélanges complexes adaptés à lapâture se heurtent à l’absence deréférences techniques et de se-mences pour bon nombred’espèces fourragères. Parmi lacentaine d’espèces prairiales qua-lifiées de fourragères, seule unedizaine est présente dans les cir-cuits de distribution. Elles ont étéretenues par les sélectionneurspour : •leur valorisation de l’azote minéral,• leur agressivité vis-à-vis des ad-ventices,• leur production en fauche enconditions non limitantes,• leur rendement semencier.Un des objectifs du projet Divèrbaest donc de réévaluer les perfor-mances des espèces fourragèresen mélange pour :• leur adaptation aux conditionslimitantes locales,• leur aptitude au mélange,• leur polyvalence pâturage/fauche,• leur facilité à produire des se-mences.

L.H

aza

rd

Les prairiesdiversifiées

résistent mieuxaux attaques de

maladies et deravageurs ainsiqu’à l’invasion

par des espècesindésirables. En

outre, cesmélanges offrent

la diversiténécessaire au

régimealimentaire des

troupeaux.

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Culture de sainfoin.

13NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008 - ALTER AGRI n°92

Recherche/Programme Divèrba

En outre, il s’agit de reconsidéreraussi des espèces dont la partici-pation au rendement est mineuremais qui jouent un rôle clé de grâceà leurs propriétés fixatrice d’azote,galactogènes, ou antiparasitaires…La production de semences de tel-les espèces est envisagée au niveaulocal. Nous testerons donc dans lecadre du projet Divèrba la faisa-bilité d’une organisation collectiverelocalisant sur les lieux de leurutilisation, la production de se-mences de mélanges complexes.

● Utiliser des céréales immaturesL’utilisation de céréales immatu-res se généralise en réponse auxaléas climatiques et à l’augmen-tation du coût des semences. Ellesremplacent les ray-grass grâce àleur facilité d’implantation lors-que les pluies sont erratiques, etfournissent un pâturage précoceau printemps. Faciles à multiplierà la ferme, elles limitent les coûtsd’implantation liés à l’achat dessemences. Un panel de céréalesissues de collections de ressour-ces génétiques sera testé afind’identifier des populations mieuxadaptées à cet usage que les va-riétés actuellement utilisées.

● Engager un programme desélection participative sur lesainfoinNotre enquête le démontre, le sain-foin demeure une espèce clé dessystèmes fourragers sud-aveyron-nais. Cette espèce est unelaissée-pour-compte de l’intensi-fication fourragère à cause de :• son faible rendement grainier,• sa faible réponse à la fertilisationminérale.En revanche, le sainfoin est adaptéaux climats rudes et aux sols secs.Il est très apprécié des animaux,ne provoque pas de météorisationet présente des propriétés antihel-minthiques. Certains éleveurs ontsu reconnaître ces qualités et l’ontmultiplié à la ferme. Ils ont désor-mais la volonté d’améliorer cetteespèce dans le cadre du projetDivèrba.

E.St

eh

ly

L'AVEM créée en 1979, regroupe aujourd'hui 120 élevages essentiellement ovins (lait et viande) dontpresque 40 % en agrobiologie suivis par deux vétérinaires salariés.Le principe de l’action est de valoriser les savoirs et savoir-faire paysans, de partager les connaissan-ces et les pratiques des vétérinaires et, par cette mise en commun et ces échanges constants, d’amé-liorer le potentiel global des élevages.

L’originalité du système réside dans la mutualisation du service. La cotisation annuelle proportion-nelle à la taille du cheptel permet à l'éleveur d'avoir accès à un suivi régulier et préventif qui com-prend :• 2 ou 3 visites de suivi annuel basées sur l'analyse des facteurs de risque dans l'élevage (alimenta-tion, bâtiment, système d'élevage) permettant l'élaboration plans de prévention adaptés à chaquesituation• un programme de formation et d’information destiné aux éleveurs, dispensé sous forme indivi-duelle (lors des visites d’élevage) ou collective (par des sessions de formation),• une permanence téléphonique et des visites d'urgences si nécessaire • Un programme d’enquêtes et d’essais terrain en vue de répondre aux besoins des éleveurs.De plus, ces actions s'inscrivent dan un projet d'agriculture durable qui englobe des actions tech-nico-économiques (coût de production du litre de lait CETA HL), environnementales (NPK, effluentsd'élevage) et de solidarité et d'ouverture sur le monde (jumelage avec une association de paysanssénégalais l'AGROPROV depuis 2000).Les principes fondateurs sont le mutualisme, la prévention, l’approche globale de la santé animale,formation et la solidarité appliqués depuis 30 ans.

Association Vétérinaire Eleveurs du Millavois

CONTACTS

r Estelle Gressier - INRA, [email protected], Tél. 06 19 84 84 81

r Olivier Patout - AVEM, [email protected], Tél. 05 65 60 93 31

r Laurent Hazard - INRA, [email protected], Tél. 05 61 28 54 68

Quelle généralisation de cette démarche ?

La transposabilité de ce travail àun autre territoire ne réside pasdans les solutions élaborées loca-lement mais dans le processus misen œuvre. Nous travaillons avecl’ITAB et le Réseau SemencesPaysannes à la mise en place desrelais permettant d’essaimer cettedémarche dès qu’elle aura fait sespreuves.

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14 ALTER AGRI n°92 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008

Dossier - Protection des plantes en AB

Ce dossier vise à informer lelecteur sur la réglementa-tion en matière d’utilisation

de produits phytopharmaceutiquesen agriculture biologique. - Le premier article rappelle lesconditions de mise en marché desproduits phytopharmaceutiquesen AB et apporte un éclairage surles principaux points d’actualité dumoment : Préparation NaturellesPeu Préoccupantes (PNPP), roté-none, produits prioritaires…- Ensuite, sont présentées lesconditions de commercialisationdes produits d’origine naturelledans différents pays de l’Union.- Puis, nous ferons connaissanceavec les phytostimulants et leursspécificités. - Enfin, nous ferons le point surles besoins des producteurs bio-logiques en matière de protectiondes plantes.

L’agriculture biologique a pour principes fondamen-taux de nourrir le sol pour nourrir la plante, de don-ner la priorité à l’observation et aux méthodes pro-

phylactiques, de favoriser les équilibres naturelsentres la culture et son environnement, et de per-

mettre aux plantes de se défendre par elles-mêmes.L’utilisation de produits phytopharmaceutiques ne

doit intervenir qu’en dernier recours. La gamme deproduits utilisables par les producteurs biologiquesfrançais est plus restreinte que celle d’autres pays

européens en raison d’une interprétation rigoureusede la réglementation européenne.

Dossier coordonné par Aude Coulombel (ITAB)

ITA

B

Protection desplantes en ABProtection desplantes en ABPoint réglementaire

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15NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008 - ALTER AGRI n°92

Dossier - Protection des plantes en AB

Produits phytopharmaceutiques Aperçu règlementaire et pratiquePar Monique Jonis (ITAB)

En raison des articulations complexes entre les différents niveaux règlementaires, la gamme deproduits phytopharmaceutiques utilisables par les producteurs biologiques reste trop restreintenotamment au regard des autres pays de l’UE. Des produits simples, faciles d’utilisation et sansconséquence pour l’utilisateur, le consommateur et l’environnement sont aujourd’hui encoretrop difficilement utilisables pour des raisons règlementaires bien sûr mais également parmanque de références. Les modalités d’application (doses, nombre de passage, momentd’application…) et par conséquent, l’efficacité de ces produits et notamment les SDN(stimulateurs de défense naturelles) sont souvent encore trop aléatoires pour représenter unealternative fiable aux produits biocides. Des recherches sont donc nécessaires pour mieuxconnaître ces produits, les faire reconnaître et pouvoir les utiliser en toute légalité.

Article 2 de la directive CE 91/414 repris dans l’article 1 du décret n°94-359 du 5 mai 1994.On entend par produits phytopharmaceutiques les substances actives et les préparations contenantune ou plusieurs substances actives qui sont présentées sous la forme dans laquelle elles sontlivrées à l’utilisateur et qui sont destinées à :• Protéger les végétaux ou les produits végétaux contre tous les organismes nuisibles ou à prévenirleur action, pour autant que ces substances ou préparations ne soient pas définies ci-après ;• Exercer une action sur les processus vitaux des végétaux, pour autant qu’il ne s’agisse pas de substan-ces nutritives ;• Assurer la conservation des produits végétaux, pour autant que ces substances ou produits ne fassent pasl’objet de dispositions particulières du Conseil ou de la Commission concernant les agents conservateurs ;• Détruire les végétaux indésirables ;• Détruire les parties de végétaux, freiner ou prévenir une croissance indésirable des végétaux.

Qu’est-ce qu’un produit phytopharmaceutique ?U tiliser des produits de traite-ment peut présenter certainsrisques pour l’homme, les

animaux et l’environnement. Lesprocédures d’évaluation et d’auto-risation des produits visent àgarantir l’efficacité des produits età s’assurer d’un niveau de toxicitéacceptable permettant de limiterles risques. Ces procédures sont nor-malement harmonisées au niveaucommunautaire. Cependant, desdisparités dans les méthodes d’éva-luation peuvent apparaître entre lesdifférents pays, entraînant souventdes distorsions de concurrence.D’autre part pour les productionsbiologiques, la réglementation ABeuropéenne vient se superposer auxrèglements communautaires et na-tionauxsur l’utilisation des produitsphytopharmaceutiques, ce qui com-plexifie les procédures et aboutitsouvent à réduire le nombre de pro-duits utilisables.

Evaluation au niveau del’Union mais Mise en Marchéau niveau de chaque état

L’évaluation et l’autorisation dessubstances actives se réalisent au ni-veau communautaire. Par contrel’autorisation de mise sur le marchédes préparations phytopharmaceu-tiques est réalisée par chaque étatmembre. Les microorganismes sont concer-nés également par cette mêmeréglementation, avec une adapta-tion spécifique des modalités

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16 ALTER AGRI n°92 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008

Dossier - Protection des plantes en AB

d’autorisation des produits décri-tes dans la directive européennen°2001/36 qui modifie la directiveCE 91/414.Il n’existe pas actuellement de ré-glementation concernant l’usagedes macro-organismes. Depuis juillet 2006, l’évaluationdes produits phytopharmaceuti-que mis sur le marché à destinationde la production végétale a étéconfiée à l’AFSSA1. Cet organismeest chargé de donner un avis quantà la Mise sur le Marché des pro-duits phytopharmaceutiques,matières fertilisantes et supportsde culture. L’évaluation porte surtrois points principaux : • l’innocuité pour l’environnementet la santé publique (toxicité etéco-toxicité)• l’efficacité des produits (essaisbiologiques)• la constance et la stabilité desproduitsAu final, après évaluation et avisde l’AFSSA, c’est la DGAL2 qui donneou non l’Autorisation de Mise enMarché d’un produit phytophar-maceutique. La procédure est lamême pour les matières fertilisan-tes et les supports de culture,même si les exigences sont moinsimportantes.

Cas des Préparations NaturellesPeu Préoccupantes (PNPP)● Préparations dont la formu-lation est du domaine public« On entend par préparation natu-relle peu préoccupante toutepréparation à vocation phytophar-maceutique, élaborée exclusivement

Figure 1 - Cadre réglementaire des produits phytopharmaceutiques

Tableau 1 - Matières actives utilisables en AB

1 AFSSA : Agence Française de la Sécurité Sanitaire desAliments2 Direction générale de l'alimentation (au sein duMinistère de l'Agriculture)

Pour être utilisable en France par un agriculteur cultivanten biologique pour un usage donné, un produit phytosa-nitaire doit remplir trois conditions : • être composé de substance(s) active(s) inscrite(s) pourl’usage considéré au règlement AB (annexe II B du règle-ment 2092/91)• ET composé de substance(s) active(s) inscrite(s) enannexe 1 de la directive n°91/414/CEE • ET disposer d’une Autorisation de Mise en marché(AMM), en France pour l’usage considéré.

Conditions d’usage de produits en AB

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17NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008 - ALTER AGRI n°92

Dossier - Protection des plantes en AB

Actualité de l’utilisationdes produits :C A S D E L A R O T E N O N EEn l’absence d’un dossier suffisamment argumenté, la roténonen’a pas été inscrite à l’annexe 1 de la directive communautaireCE91/414. Or seules les substances inscrites à cette annexe peu-vent être utilisées en tant que phytopharmaceutiques dans lespays de l'Union. C'est-à-dire qu’à court terme l’usage de la roté-none ne sera plus autorisé sur l’ensemble du territoire de l’UE.Cependant les SERVICES DE LA PROTECTION DES VÉGÉTAUX en associa-

tion avec l’ITAB ont fait une demande d’usages essentiels 3 pour laviticulture, l’arboriculture et le maraîchage faisant valoir qu’iln’existait pour le moment en France aucune alternative disponi-ble à l’usage de la roténone dans ces trois secteurs.La procédure d'usages essentiels à été validée pour la viticulture(lutte contre la cicadelle de la flavescence dorée) et l'arboriculture(lutte contre les pucerons), c'est à dire que l'usage de la roténonerestera possible en viticulture et en arboriculture jusqu’en 2012.La procédure d'usages essentiels n'a pas été acceptée pour leslégumes en raison des risques de résidus notamment sur les légu-mes feuilles comme les salades. Depuis octobre 2008, il n’y a plusd'insecticides homologués sur légumes en AB. Pour le momentl’alternative la plus pertinente pour remplacer la roténone dans lesdélais impartis est le pyrèthre (déjà présent dans des préparationscommerciales, en mélange avec la roténone, ou pur dans des usa-ges jardin). Deux axes d'action semblent envisageables : • la voie de l'extension d'homologation. En effet deux dossiers dedemande d’AMM pour les pyrèthres sont en cours (l'AMM devraitêtre délivrée début 2009), pour le moment cela ne concerne quela cicadelle de la flavescence dorée de la vigne mais il est possi-ble de travailler sur des dossiers d’extension d'homologation surlégumes (notamment pucerons). La DGAL et les SERVICES DE LA PRO-TECTION DE VÉGÉTAUX, conscient de l’urgence du problème appor-tent leur soutien à cette démarche.• la voie de la reconnaissance mutuelle. Cette procédureconsiste à utiliser une AMM existant dans un pays de l'Unionpour la faire reconnaître dans un autre. Un des pyrèthres encours d'homologation est le même que celui commercialiséen Italie et homologué sur légumes.Néanmoins ces procédures ne sont envisageables que lorsqueles pyrèthres seront inscrits à l’annexe 1 de la directive 91/414,c'est-à-dire pas avant janvier 2009, la totalité des réévalua-tions devant être terminées pour cette date.Dernier élément d’inquiétude, le fabricant de roténone (sociétéSAPHYR basée à Antibes), seul producteur de cette molécule pourtoute l'Europe, annonçait son intention d'arrêter la production. Encas d'arrêt de la production de roténone, les procédures d'usagesessentiels ne seraient pas d'un grand recours. L'urgence est doncd'arriver à se passer de la roténone dans les plus brefs délais. Il est rappelé que la roténone, comme les pyrèthres, commetous les produits biocides, ne doivent être utilisés qu’en dernierrecours et lorsque toutes les mesures agronomiques et prophy-lactiques ont été mises en œuvre, que ces substances bien quenaturelles et rapidement biodégradées, ne sont pas anodinessur l’environnement (et notamment les auxiliaires) lorsqu’ellessont utilisées trop fréquemment.

3 Usage essentiel : lorsque qu’une substance active va être retirée du marché,il est possible de faire valoir qu’elle est indispensable pour certain(s) usage(s),car il n’existe pas d’alternative disponible. Sous réserve que des recherchessoient mise en place pour trouver une substance de remplacement, l’interdic-tion de l’usage de la substance retirée est ajournée (le plus souvent pour undélai de 3 ans) pour les usages considérés comme essentiels.

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Dossier - Protection des plantes en AB

à partir d’un ou plusieurs élémentsnaturels (végétal, minéral), et obte-nue par un procédé accessible à toututilisateur final. On entend par « pro-cédé accessible » tout procédé pourlequel l’utilisateur final est capablede réaliser toutes les étapes de la pré-paration. Néanmoins, la matièrepremière peut avoir été acquise au-près d’entreprises extérieureslorsque celles-ci sont seules capa-bles de la fournir et si ces dernièresne réalisent pas elles-mêmes la pré-paration. Le ou les végétaux, ouautres éléments naturels, à partirdesquels sont élaborées les PNPP ré-pondent aux conditions suivantes: • être non transformés ou unique-ment par des moyens manuelsmécaniques ou gravitationnels,par dissolution dans l’eau, par flot-tation, par extraction par l’eau, par

POUR EN SAVOIR PLUS

r Cahier “Intrants destinés aux productions végétales. Quelles exigences réglementaires ?” en lignesur www.itab.asso.fr dès janvier 2009r QFQ en protection des plantes : retrouvez le recensement des actions de recherche-expérimentationsur ce thème sur www.itab.asso.frr Réalisation d’un guide des intrants utilisables en AB (début 2010)

distillation à la vapeur ou parchauffage (uniquement pour éli-miner l’eau). • avoir fait l’objet d’une procédured’inscription en application desarticles R. 253-5 et suivants ducode rural à compter du 31 décem-bre 2008 et n’avoir fait l’objetd’aucune décision défavorable re-lative à leur inscription.• ne pas être identifiés comme toxi-ques, très toxiques, cancérigènes,mutagènes, tératogènes…

•ne pas faire l’objet de restrictionspour leur vente directe au public. La mise sur le marché des ces PNPP

fera l’objet d’une autorisation dé-livrée par le ministre chargé del’agriculture, le cas échéant aprèsavis de l’AFSSA. Cette autorisationde mise sur le marché vaut pourchaque préparation obtenue parun procédé similaire à celui envertu duquel l’autorisation a étédélivrée. Ces PNPP font l’objet d’un décret(en cours de validation) proposantune procédure simplifiée pour leurmise en marché et répondant auxattentes exprimées par l’amende-ment du code rural (produits dutype purins de plantes, poudre deroche…) Les préparations viséespar ce décret, doivent répondre àdeux grands principes : • leur intérêt et leur innocuité pourl’environnement, l’utilisateur et leconsommateur,• des formulations qui appartien-nent au domaine public, c'est-à-direqu’elles ne sont pas protégées etsont utilisables par tous.

● Préparations dont la formu-lation est protégéeLes PNPP élaborées à partir d’unprocédé spécifique pour lequel l’in-dustriel souhaite avoir uneprotection de ses données et quisont reconnues utiles commemoyens alternatifs aux produits desynthèse, ne peuvent pas entrerdans le décret précédemmentmentionné. Un groupe de travailanimé par la DGAL est chargé de ré-diger les propositions françaises enmatière de simplification des pro-cédures nécessaires à l’obtentiondes AMM pour diminuer les exigen-ces au niveau des études etexpérimentations du dossier d’AMM

et d’inscription à l’annexe I dessubstances actives.

Figure 2 - Schéma simplifié, descriptif de la procédure d'évaluation des produits phytopharmaceutiques

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19NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008 - ALTER AGRI n°92

Dossier - Protection des plantes en AB

le marché des Stimulateurs de laDéfense Naturelle et des phytos-timulants présentant un profil àfaible risque toxicologique, avaientété faites en 20011.Ducôté des états membres, ces der-nières années, plusieurs initiativesnationales ont été mises en placepour inciter ou aider les PME à dé-poser des dossiers de demandesd’autorisation de mise en marché(AMM) pour des produits commer-ciaux composés de substancesd’origine naturelle, appliquant enquelque sorte les propositions deREBECA au niveau national. Ces ini-tiatives se font dans le cadre de laDirective CE91/414 c'est-à-dire quela matière active doit avoir fait l’ob-jet d’une demande d’inscription àl’annexe 1 de la 91/414.

GRANDE –BRETAGNELa mise sur le marché des produitsde protection des végétaux pourl’agriculture, l’horticulture, les forêtset les jardins est de la responsabilitédu « Pesticides Safety Directorate »(PSD), une agence exécutive du dé-partement de l’environnement, del’alimentation et des affaires rurales(DEFRA). Un des objectifs du PSD estd’appliquer la politique du DEFRA

pour la réduction de l’impact néga-tif des pesticides et le développementde produits alternatifs pour la pro-tection des végétaux.

M.C

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S uite à la demande de plu-sieurs états membres, leprojet REBECA (Regulation of

Biological Control Agents)(www.rebeca-net.de), a été financé,de janvier 2006 à décembre 2007,par la commission européenneafin de faire des propositionsconcrètes pour lever les freins à lamise sur le marché des intrantsd’origine naturelle. Les participantsà ce travail ont évalué les risquespotentiels de ces produits, com-paré les réglementations existanteset proposé des procédures simpli-fiées de mise sur le marché,garantissant la sécurité de la santéhumaine et l’environnement maispermettant cependant un accèsau marché plus rapide et moinscoûteux. Les principales proposi-tions sont :

Produits d’origine naturelleMise sur le marché dans quelques pays de l’Union

Par Isabella Tomasi (ITAB)

Les exigences de la réglementation CE 91/414, pourla mise sur le marché de produits commerciaux àdestination de la protection des végétaux,concernent tous les pays de l’Union. Les coûts desétudes de toxicologie et les délais d’obtention del’inscription de la substance active constituant leproduit commercial représentent un frein important àl’inscription de substances naturelles. Or, ces produitsnaturels sont en général à faibles risques et lademande du marché européen ne cesse de croître.

• l’amélioration de la communica-tion entre les divers serviceseuropéens chargés de la mise surle marché en établissant au seinde l’agence européenne trois grou-pes d’experts pour les trois typesde produits suivants : micro-orga-nismes, produits d’origine végétaleet phéromones ;• la rédaction de documents guidesà partir des expériences acquiseslors de la révision des produits dansl’annexe 1 (révision liste 4) ;• des supports financiers avec destaxes d’enregistrement moins éle-vées aux niveaux national eteuropéen et la mise en place deprogrammes de soutien financierspécifique pour les PME euro-péennes ;- une approche générique pourl’évaluation des risques, les étudesau cas-par-cas étant limitées auxproduits pour lesquels cela s’avèrenécessaire et justifié ;• des délais d’enregistrement pluscourts, au niveau européen et na-tional ;• des guides sur les critères d’éva-luation de l’efficacité, modifiableset adaptables sur justification dudemandeur.Ces propositions ont été envoyées à laDirection Générale de la Santé et desConsommateurs à la CommissionEuropéenne (DGSanco).Egalement au niveau européen,des propositions pour établir undocument-guide pour la mise sur

1 Draft working document SANCO/1003/2000rev.3, 21/06/2001.

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duits qui ne sont pas autorisés enAB (annexe IIB, 2092/91) tels quele phosphonate de potassium uti-lisé comme fongicide dans lesserres. La liste complète des PPPapprouvés en usage aux Pays-Basest publiée sur le site du CTGB6.

● Projet GENOEG 7

Démarré en 2001 (fin : décembre2008), par le ministère néerlandaisde l’agriculture, de la nature et de laqualité des aliments et le conseil del’horticulture, le projet GENOEG a eupour objectif de faciliter l’enregis-trement des pesticides d’originenaturelle (PNO) et d’augmenter leurusage chez les producteurs de cul-tures sous serres. Les PNO sontdéfinis comme des produits de pro-tection des végétaux d’originenaturelle avec un profil de faible ris-que. Ils comprennent lesmicro-organismes, les phéromo-nes, les régulateurs naturels decroissance, des extraits de plantes,des minéraux et des gaz naturels.Des produits de synthèse copiantles produits naturels peuvent aussiêtre couverts par cette définition.GENOEG consiste essentiellement enune aide pour la constitution desdossiers de demande d’AMM. Cetteaide est financière en prenant en

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Dossier - Protection des plantes en AB

Un plan pour améliorer la dispo-nibilité et faciliter la mise sur lemarché des Produits de protectiondes plantes (PPP) d’origine natu-relle a été lancé en avril 2006, enintroduisant notamment, des pro-cédures d’enregistrement plussimples et moins coûteuses. Lesprincipales mesures sont :• La désignation d’un expert pouraccompagner les producteurs dansleurs démarches d’enregistrement • Une aide gratuite lors de la pre-mière soumission d’une demandeafin d’aider les candidats à identi-fier l’approche la moins coûteuse• La mise à disposition d’informa-tions sur la procédure derégularisation via un site dédié auxBiopesticides sur le site du PSD 2.• Des coûts réduits pour l’évalua-tion du dossier de notification desproduits.Le registre complet des produitsde protection des végétaux homo-logués en Grande-Bretagnecomprenant ceux d’origine natu-relle est publié sur le site du PSD 3.

PAYS BASAux Pays-Bas, l’instance chargéede la mise sur le marché des PPP 4

est le CTGB 5, il dépend desMinistère de l’agriculture, de la na-ture et de la qualité alimentaire etde celui de l’environnement et del’aménagement du territoire.Cependant les pesticides à faiblesrisques (Regeling UitzonderingBestrijdingsmiddelen : RUB) pourl’homme et l’environnement fontl’objet d’une réglementation par-ticulière qui les exempte desprocédures de mises sur le mar-ché classiques, les autorisations decommercialisation sont faites parle gouvernement lui-même sousle conseil du CTGB. L’objectif est defaciliter un enregistrement rapidedes produits à faible risque.Exemples de produits RUB : le savon(lutte contre les pucerons), la bière(lutte contre les limaces), les ex-traits d’algues…Une autorisation sous couvert duRUB peut être accordée à des pro-

2 www.pesticides.gov.uk/biopesticides_home.asp3 www.secure.pesticides.gov.uk/biopesticides_home.asp).4 Produits de Protection des Plantes ou PlantProtection Products5 College voor de toelating van gewasbeschermings-middelen en biociden

6 www.ctgb.nl:80/7 Gewasbeschermingsmiddelen van Naturlijke Oorspong Effectief Gebruiken8 Bundesamt für Verbraucherschutz und Lebensmittelsicherheit

charge 50% des coûts de rechercheet d’enregistrement (contributionmaximale de 100 000 e), mais aussiadministrative et technique en dé-veloppant dans les dossiers unargumentaire basé sur l’utilisationdes données bibliographique pourles aspects toxicologiques et agro-nomiques.

ALLEMAGNEL’autorité compétente enAllemagne pour la mise sur le mar-ché des PPP est l’office fédéral de laprotection du consommateur et dela sécurité alimentaireBVL 8.Le textePlant Protection Act couvre nonseulement les PPP (action biocidedirecte) mais aussi les phytostimu-lants (action indirecte, non biocide)et les adjuvants. Une définition deces trois catégories est donnée dansla règlementation. Ce texte entendpar phytostimulants :• Les substances qui améliorent larésistance des plantes contre lesorganismes ravageurs (mais nemontrent pas d’effet direct sur leravageur).• Les substances qui protègent lesplantes contre des maladies phy-siologiques Un produit ne peut pas être à lafois un PPP et un phytostimulant.Les phytostimulants et les adjuvantsne peuvent être commercialisés ques’ils sont listés par le BVL,c'est-à-dires’ils sont reconnus comme sans effets indésirables pour l’homme, les animaux et l’environnement(lorsqu’ils sont utilisés selon les re-commandations), et sont étiquetésen accord avec la réglementation. Laprocédure d’enregistrement estmoins complexe que celle sur les PPP.Beaucoup de produits à base demicro-organismes (e.g. Trichodermaspp, Bacillus subtilis etc.), sont ins-crits en Allemagne dans cettecatégorie, ceci concerne aussi dessubstances minérales, organiques(extrait d’algues, de plantes, des hui-les végétales..), des préparationshoméopathiques…L’Allemagne est le seul pays euro-péen qui à ce jour a produit unelégislation particulière pour lesphytostimulants. Les produits phy-tostimulants de la croissance des

ITAB

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Dossier - Intrants / produits phyto

POUR EN SAVOIR PLUS

Voir l’intervention du colloque du 7 octobre 2008 : « Utilisation des produits commerciaux de protection des plan-tes en AB : réglementations et perspectives » sur

www.itab.asso.fr., Commission Nutrition et protection des plantes

11 Decreto legislativo del 29 aprile 2006 N° 217,allegato 6

9 www.bvl.bund.de/cln_027/nn_510850/EN/04__PlantProtectionProducts/03__PlantResistanceImproversAndAdjuvants/02__ListPlantResistanceImprovers/ListPlantResistanceImprovers__node.html__nnn=true10 Giornale di Patologia delle Piante vol.17 (2), 2007, 97-522, la difesa delle colture in agricoltura biologica

Pendant des années, la positiondes produits phytostimulants (pasd’action élicitrice) n’a pas trouvéd’issue règlementaire jusqu’à laclassification récente de ceux-cidans la législation sur les matiè-res fertilisantes, mais sansrevendication d’effets de protec-tion des végétaux11. Ils sont définiscomme des « produits qui appor-tent à un autre fertilisant et/ou ausol et/ou à la plante, des substan-ces qui favorisent ou régulentl’adsorption d’éléments nutritifsou corrigent des anomalies parti-culières de type physiologique ».L’Italie désire demander l’inser-tion de cette catégorie de produitsdans la législation européenne surles fertilisants.

Une loi, cadre à un plan de déve-loppement de l’AB, est en coursd’examen, un article prévoit despécifier par un décret d’applica-tion l’emploi des substancesinscrite dans la 2092/91 ayant desfonctions de protection et/ou destimulation de la défense naturelledes végétaux.

plantes, sont considérés commedes produits fertilisants et donccouverts par la réglementationconcernant ces produits.Le BVL publie un registre des pro-duits PPP autorisés en Allemagneet les phytostimulants sont listésséparément sur le même site9.

BELGIQUEC’est le Service Public Fédéral de laSanté publique, de la Sécurité de laChaîne alimentaire et del’Environnement (DG Animaux,Végétaux et Alimentation) du mi-nistère de l’agriculture qui gèrel’application de la réglementationsur la mise en marché des produitsde protection des plantes. Depuismai 2007, le service pesticides et en-grais a mis en place de multiplesactions pour rendre les procéduresd’homologation des produits natu-rels à faibles risques, plus accessiblesaux industriels : • personne ressource chargée d’ai-der au montage des dossiers.• taxe de notification européennequasiment dix fois moins élevéeque pour les autres produits.Cependant, le succès de cette dé-marche d’allègement n’est pasencore acquis car bien que la taxede notification ait été réduite, lemontage du dossier d’inscriptionde la substance active à l’annexe 1de la CE 91/414 est encore entière-ment à la charge du demandeur.

ESPAGNEIl est possible depuis 2006 de met-tre sur le marché certains PPPdénommés « Fortificantes ». Le mi-nistère de l’agriculture espagnol a

réalisé une enquête en collabora-tion avec les régions afin de listertous les produits d’origine naturelleutilisés en agriculture (AB et conven-tionnelle). Le ministère est en traind’étudier la question du soutien deces substances actives pour les ins-crire dans l’annexe 1 de la CE 91/414.

ITALIELa législation particulière pour lesPPP d’origine naturelle et utilisa-ble en AB a été supprimée. Commeen France, ils sont soumis aux exi-gences de la CE 91/414 dès l’instantoù leur usage revendique une pro-tection des végétaux.Un long travail d’enquête a permisla réalisation d’une publication10

en 2007 de toutes les pathologiesrencontrées à ce jour et des traite-ments proposés.

ITAB

Eric

Ma

ille

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vées et mesurées en laboratoire eten plein champ, d’autres simple-ment observées en parcelles demanière empirique, mais réguliè-rement dans certaines cultures.Influencer des métabolismes vé-gétaux au travers de faibles dosesde composants organiques se pra-tique couramment déjà par l’usagede phytostimulants mimant lesactions hormonales (substanceshumiques) ou mimant la présenced’un organisme pathogène (ex-traits d’algues, corps microbiens).Dans le cas de la stimulation de ladéfense naturelle des végétaux,des substances actives naturellessont déjà connues et certaines ho-mologuées. Elles agissent enstimulant les mécanismes de dé-fense des végétaux face à uneagression biotique (maladie, ra-vageur) ou abiotique (stresshydrique, gel, blessure…). Leuraction est donc préventive, en pré-parant le végétal à la futureperturbation. Les mécanismesd’action de ces phytostimulantsappelés éliciteurs, ou SDN (stimu-lateurs de la défense naturelle),commencent à être décrits et desoutils de mesure en laboratoirepermettent d’évaluer les voies mé-taboliques stimulées en relationavec la nature du stress.

gnons, des actynomycètes ou desmétabolites microbiens, certainsphytostimulants contiennentaussi des mélanges organiques etdes oligo-éléments, certains sontsous forme entièrement minérale.Les quantités de phytostimulantsappliquées à l’hectare sont faibles,de l’ordre de quelques dizaines degrammes par hectare, et leur carac-térisation tend à les classer commedes molécules organiques, de pe-tites tailles, adsorbées par lesappareils foliaires et racinaires. Ellesapportent en quelque sorte une in-formation au végétal qui met enaction différents types de réponses(voir dans le tableau la descriptionde certains modes d’action).Certaines réponses ont été obser-

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Dossier - Protection des plantes en AB

Les phytostimulants : fertilisation ou protection des plantes,qui sont-ils ?Par Isabella Tomasi et Monique Jonis (ITAB)

Dans le contexte actuel de recherche d’itinéraires techniques plus durables et plus respectueuxde l’environnement, les phytostimulants deviennent plus que jamais d’actualité, bien que lespremières observations sur leurs effets bénéfiques aient plus de vingt ans. Ainsi, l’application enplein champ de certains composants organiques (acides humiques et acides aminés) permetune augmentation qualitative et quantitative de la production. Les quantités d’azote apportéessont insuffisantes pour qu’il s’agisse simplement d’un effet de fertilisation et il ne s’agit pas nonplus d’une action de protection (effet biocide sur des pathogènes).

L’objet de cet article est d’amorcer la réflexion sur ce sujet en partant des connaissances actuelleset de situer la position de ces produits dans la réglementation sur la base de définitions. Nousprésenterons dans les mois à venir des cas précis d’usage et de résultats.

L es phytostimulants d’originenaturelle, recouvrent unegrande diversité de produits

de natures et d’origines très diver-ses. Sous ce terme sont regroupésles composés humiques, certainscomplexes d’acides aminés et depeptides (fragments de protéines),des extraits végétaux purifiés (ex-traits d’algues, de luzerne, deplantes…), des métabolites issusde productions microbiennes (le-vures, champignons, bactéries,…),ou des préparations sous formede fermentations en absenced’oxygène (anaérobies) sur diverssubstrats végétaux (maïs, bette-rave, ortie, papaye...). Denombreux produits sont élaborésavec des bactéries, des champi-

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23NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008 - ALTER AGRI n°92

Dossier - Protection des plantes en AB

Matières fertilisantes ou produits phytopharmaceutiques ?

Les mécanismes physiologiques misen action lors de l’application dephytostimulants sont complexes ettrès divers. D’où l’importance debien décrire l’action observée surles végétaux lors de la constitutiond’un dossier de demande de misesur le marché. En effet, selon leurmode d’action, ils seront considé-rés comme matières fertilisantes ouproduits phytopharmaceutiques.La définition donnée aux produitsphytopharmaceutiques par la di-rective CE 91/414 est la suivante :« on entend par produits phyto-pharmaceutiques les substancesactives et les préparations (…) des-tinées à protéger les végétaux ou lesproduits végétaux contre tous lesorganismes nuisibles ou à prévenirleur action, mais aussi :

• Exercer une action sur les pro-cessus vitaux des végétaux, pourautant qu’il ne s’agisse pas desubstances nutritives.• Assurer la conservation des pro-duits végétaux, pour autant queces substances ou produits ne fas-sent pas l’objet de dispositionsparticulières du Conseil ou de laCommission concernant lesagents conservateurs.•Détruire les végétaux indésirables.• Détruire les parties de végétaux,freiner ou prévenir une croissanceindésirable des végétaux 1».Par ailleurs, l’article L-253-1 du coderural définit toute une série de pro-duits dont la mise sur le marchédoit se faire au travers d’une homo-logation de nature produitsphytopharmaceutiques et parmiceux-ci sont cités « les produits dedéfense des végétaux contre les at-taques bactériennes et virales, ainsi

Type de phytostimulant Type de métabolismes répondant à l’application des phytostimulants

Acides humiques

Acides aminés et peptides

Extraits d’algues

Extraits végétaux (aqueux et hydro-alcooliques)

Produits végétaux de fermentation anaérobie

Micro-organismes et produits microbiens (aérobie)

Complexes naturels chélates d’oligo-éléments

Jus de composts

Croissance etdifférentiation

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Stimulation des défenses

naturelles

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Photosynthèse et respiration

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Stimulation del’adsorption des

éléments nutritifsr

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Stimulation de l’activité microbienne

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Tableau 1 - Exemples de métabolismes végétaux mis en action en réponse à l’usage de certains phytostimulants rencontrés sur lemarché européen.

que tout produit autre que les ma-tières fertilisantes et les supportsde culture, destinés à exercer uneaction sur les végétaux et sur le sol 2». Quant à l’article L255-1 du mêmecode rural, il définit les matièresfertilisantes comme : «tout produitdont l’emploi est destiné à assurerou à améliorer la nutrition des vé-gétaux ainsi que les propriétésphysiques, chimiques et biologi-ques des sols. Il s’agit notammentdes engrais et des amendements,les engrais apportant aux plantesdes éléments directement utiles àleur nutrition3».Cet article inclurait donc des matiè-res fertilisantes, capables d’améliorerla nutrition des végétaux, non enleur apportant directement des subs-tances nutritives mais en favorisantet en stimulant les métabolismes1 http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:31991L0414:FR:HTML2 http://www.droit.org/code/CRURALNL-L253-1.html3 http://www.droit.org/code/CRURALNL-L255-1.html

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Dossier - Protection des plantes en AB

impliqués dans la nutrition du vé-gétal, telles que des matièresfertilisantes phytostimulantes.Il ne s’agit donc plus d’analyser cesmatières phytostimulantes pour yrechercher des éléments nutritifsmajeurs ou secondaires, mais plu-tôt de les tester pour mettre enévidence leurs capacités à stimulerles métabolismes impliqués dansla nutrition des végétaux.

Amélioration de la nutrition etdes capacités de résilience

Il existe déjà deux exemples de phy-tostimulants naturels dont la mise surle marché peut être couverte par une homologation matière fertilisante avec des notices complé-mentaires pour constituer le dossierde demande d’homologation : lessubstances humiques et les inoculade micro-organismes4.Ces deux no-tices résument certains modesd’action supposés de ces phytostimu-lants, l’effet revendiqué restanttoujours une amélioration de la nu-trition avec des effets positifs qualitatifset quantitatifs sur la production.Pour les substances humiques, cesmodes d’action concernent: la mo-bilité des éléments minéraux dansle sol, l’amélioration de l’assimila-tion de certains éléments minérauxpar les racines, des effets de pro-tection contre la salinité des solsou une concentration accidentellede fertilisants solubles.Pour les inocula de micro-organis-mes, les actions revendiquéesconcernent: la stimulation directede la croissance et du développe-ment des plantes, l’apport d’azoteatmosphérique, l’augmentation dela disponibilité des éléments ferti-lisants, l’amélioration directe despropriétés physiques des sols oudes supports de culture.Notons qu’il est précisé que les ef-fets de type hormonal relèvent desproduits phytopharmaceutiquesau même titre que les substancesde croissance ou les gibbérellines. Les voies de stimulation des méta-bolismes à la base de la vitalité desvégétaux lorsque celle-ci n’est pasdue à l’apport d’engrais, sont moinsconnues et à ce jour peu explorées.

L’évaluation du niveau de vitalité estcomplexe, pour faciliter cette appro-che, c’est plutôt la capacité derésilience des plantes qui est mesu-rée. C'est-à-dire la capacité d’uneplante à retrouver sa capacité decroissance et/ou de production aprèsavoir subi un stress biotique (mala-die, ravageur) ou abiotique (grêle,sécheresse, blessure). Certaines subs-tances phytostimulantes permettentd’accroître la capacité de résilience 5

et la vitesse de récupération des plan-tes après un stress, voire mêmed’accroître leur capacité de résistanceau stress. Les observations de leurseffets montrent qu’elles intervien-nent sur les voies du métabolismedu carbone telles que la photosyn-thèse et la respiration, métabolismesénergétiques d’oxydo-réduction. Orle carbone, comme l’hydrogène etl’oxygène, est un élément nutritif in-dispensable aux plantes.De ce fait, tout produit mis sur lemarché présentant une actionphytostimulante de la résilienceet de la résistance aux stress avecdes effets mesurés sur la photo-synthèse et la respiration végétaledevra être considéré comme unphytostimulant de la nutrition desvégétaux, et de ce fait sera couvertpar la réglementation des matiè-res fertilisantes.L’usage de ces formulations d’ori-gine naturelle permet dans denombreuses cultures de renforcerla vigueur des plantes, en leur don-nant une meilleure capacité deréponse à divers stress. Commepour les matières fertilisantes, cessubstances doivent préférentiel-lement être utilisées en préventif.De plus amples recherches doi-vent être entreprises pour mieuxconnaître les modes d’actions desphytostimulants, mais aussi com-ment mieux les évaluer et doncmieux les positionner dans le par-cours de production afin d’obtenirdes efficacités optimales. Parallèlement, pour que les effetspositifs des phytostimulants soientreconnus et utilisés, il faut que lesfabricants proposent des produitsstables et conservant leur qualitélors de leur stockage.

PO2N, une associationdédiée aux produitsd’origine naturelsINTERVIEW DE CÉDRIC BERTRAND (PRÉSIDENT DE PO2N)

Quand a été créée l’association et pourquoi ?Le Groupe Francophone d’Etude des PesticidesOrganiques d’Origine Naturelle (PO2N) est une associa-tion loi 1901 fondée en janvier 2008 par de jeunes universi-taires et techniciens volontaires et souhaitant s’investirdans l’étude des biopesticides d’origine naturelle. Le siègedu Groupe est fixé à l’Université de Perpignan Via Domitia.Le groupe se propose de fédérer un réseau autour del’étude des Pesticides Organiques d’Origine Naturelle(POON) c'est-à-dire des molécules ou préparations d’ori-gine naturelle permettant de détruire ou de prévenir l’ac-tion d’un organisme nuisible pour une culture ou unerécolte. Plus largement le groupe s’attache donc à l’étudedes biocides et des molécules régulatrices.

Quel est le bilan de cette première année d’existence ?Cette première année a permis de dessiner les contoursd’un réseau très large autour de l’étude sur les POON. Ilexiste en France de nombreuses structures techniquesdépartementales, régionales et nationales faisant preuvesd’une solide expérience sur l’évaluation de l’activité desbiopesticides ou sur l’utilisation de préparation biologique,types purins ou engrais verts. L’ensemble de ces acteurss’accordent à dire que la méconnaissance des modes d’ac-tion et des compositions phytochimiques de ces prépara-tions sont un handicap à l’optimisation de leur utilisation.Par ailleurs la recherche française sur ces problématiquesest très fragmentée et les chercheurs susceptibles derépondre à ces questions sont parfois difficilement identi-fiables. Pour toutes ces raisons, PO2N peut aider cettecommunauté pluridisciplinaire à se structurer autour desétudes techniques et scientifiques sur les biopesticidesorganiques d’aujourd’hui et de demain.

Quels sont vos souhaits pour la suite ?Nous souhaitons que PO2N identifie des acteurs, crée unréseau et in fine soit le catalyseur qui permettra l’émer-gence de groupes d’étude intégrés, organisés et cohérentscapables de répondre aux interrogations d’aujourd’hui etdemain sur les biopesticides organiques.Devant l’augmentation souhaitée de la Surface AgricoleUtile (SAU) dédiée à l’agriculture biologique, et le manquede préparations utilisables en AB, le groupe peut aussifédérer les équipes de recherche souhaitant valoriser leurstravaux en proposant de nouvelles molécules naturelles àpotentiel phytopharmaceutique.J’invite donc les responsables techniques, les chercheurs ettoutes les personnes, physiques ou morales qui, par leurstitres, leurs travaux ou leurs compétences spéciales, sontcapables d’apporter un concours efficace à l’étude desPesticides Organiques d’Origine Naturelle à visiter le site

du groupe www.po2n.fr et à prendre contact avec un desmembres du CA qui sont à votre disposition pour plus derenseignements.

4 http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/50647_01-1.pdf) et les inocula de micro-organismeshttp://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/50648_01-1.pdf)5 Actuellement, cette notion de résilience est surtout étudiée à l’échelle des écosystèmes. La définition donnée sur lesite du réseau scientifique « Résilience Alliance » est la suivante « capacité d’un système à absorber une perturbation(un stress), de subir le changement tout en conservant la même fonction, structure, identité et les mêmes réactions ».(www.resallliance.org).

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25NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008 - ALTER AGRI n°92

Dossier - Protection des plantes en AB

Colloque ITAB – 7 octobre 2008Quels besoins des producteurs en protection des plantes ?

Par Frédéric Rey etMonique Jonis (ITAB)

La réunion d’informationet de réflexion organisée

par l’ITAB le 7 octobredernier avait pour thème« l’utilisation des produits

commerciaux deprotection des plantes en

AB ». Des ateliers detravail ont été organisés

afin d’identifier les verrouset les besoins par filière.

● En grandes cultures, les princi-pales problématiques recenséesconcernent les bruches des protéa-gineux, les méligèthes des crucifères,la carie du blé, les limaces et les tau-pins… Il apparaît également quepour plusieurs « bio-agresseurs », lesseuils d’intervention devraient êtrereconsidérés. Les cultures spéciali-sées ont des problématiquesparticulières comme les thrips surfleurs de lin ou les questions du mil-diou et de l’inhibition sur tabac.●En maraîchage,la principale pro-blématique concerne la recherchede substitutions à la roténone quine figurera pas à l’annexe I. Plus largement, devant la diversité d’espèces concernées, se pose la

Réseau de coordination des expérimentationssur les produits de protection des plantes en ABPar Frédéric Rey (ITAB)Le 8 octobre, l’ITAB organisait une première réunion du “réseau de coordination des expérimenta-tions sur les produits de protection des plantes en AB”. Ce réseau dont la spécificité est d’être multi-filière (ou transversal) et de ne traiter que de problématiques bio rassemble un grand nombre destructures : stations d’expérimentations, instituts techniques, structures de développement et grou-pements de producteurs biologiques et Fredons (57 participants).

• En premier lieu, il ressort une nécessité d’établir un état des lieux de « qui-teste-quoi », une listede contacts et une liste des fournisseurs. La présentation des actions conduites par chaque structurea permis de constituer une première base de travail.• En deuxième lieu, les aspects méthodologiques ont été largement discutés. Il ressort principale-ment deux types de problématiques, l’une concerne les produits à base de plantes (ex. tisanes,purins), l’autre les produits commerciaux.Dans le cas des produits à base de plantes, le constat global est qu’avec les outils d’expérimentationactuels, il est très difficile de répondre aux problématiques. C’est pourquoi un lien avec la recherchefondamentale est à développer (ex. PO2N, CESN, lien international), afin de connaitre plus précisé-ment les modes d’action des produits, les conditions de réalisation des expérimentations…L’approche devra être globale et multifactorielle. Cette problématique rejoint d’ailleurs celle concer-nant l’évaluation des mélanges variétaux ou la biodiversité fonctionnelle.

Dans le cas des produits commerciaux, une coordination entre les essais des différentes structuresest nécessaire pour plus d’efficacité. Des essais préliminaires en conditions contrôlées pourraientpermettre de faire un premier tri parmi les diverses substances utilisables…

question du coût et de la rentabilitéde l’homologation de produits pourl’AB. Enfin, des recherches sont né-cessaires, qu’elles concernent lesmodes d’action des produits, leursconditions d’application ou la miseaupoint de méthodes complémen-taires (ex. biodiversité fonctionnelle,méthodes physiques, prophylaxie).● Du côté des plantes pérennes,les inquiétudes concernent l’ins-cription du cuivre à l’annexe 1 dela Directive 91/414. Bien que les in-dustriels de cuivre se soientconstitués en Task Force, l’inscrip-tion du cuivre à l’annexe n’esttoujours pas acquise. La non ins-cription du cuivre ou son inscriptionavec des restrictions d’usage dras-tiques (par exemple uniquementpour les cultures sous abris) mena-ceraient à très court terme laproduction de fruits, légumes etvins biologiques. Ensuite, la maî-trise de certains ravageurs(mouches, carpocapse…) et mala-dies (monilioses…) reste trèsproblématique notamment en ar-boriculture, faute de produits deprotection des plantes légalementutilisables.● De façon générale, l’un des freinsà l’utilisation des «produits natu-rels» est l’inadaptation et lacomplexité des méthodes d’évalua-tion (même simplifiées) auxspécificités de ces produits et no-tamment à leur faible (nulle ?)innocuité. Des recherches plus im-portantes sont nécessaires pourmieux connaître le mode d’actionet les conditions d’utilisation desproduits compatibles avec le cahierdes charges AB (extraits de planteset/ou d’algues, argiles) mais aussipour mettreau point des méthodescomplémentaires comme la biodi-versité fonctionnelle, les méthodesphysiques et/ou prophylactiques).Des méthodes d’évaluation de l’ef-ficacité, adaptées aux spécificités deces produits devront être définies.Il est aussi demandé que les essaisd’évaluation effectués selon des pro-tocoles CEB,mais sans ADE puissentêtre pris en compte dans le dossierd’AMM.

POUR ENSAVOIRPLUS

Diaporamas desinterventions ducolloque sur

www.itab.asso.frrubrique « commissionNutrition et protection desplantes».

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D’après les Chiffres 2007 de l’Agence Bio, près de 2500 hectares d’épeautre ont été cultivés. En surface, c’est dix fois moins que le blé tendre, un petitpeu moins que le sarrasin et le blé dur mais plus que le seigle, le riz, le sorgho.

Trouvez dessemences

biologiquesd’épeautre sur

www.semences-biologiques.org

26 ALTER AGRI n°92 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008

Fiche technique - Culture

L’épeautrePar Aude Coulombel (ITAB)Par Aude Coulombel (ITAB)

De la famille du blé, l’épeautre présente la particularité d’être vêtu comme le sont

l’avoine ou l’orge. Sa balle l’enveloppe complètement et perdure à la récolte.

L’épeautre est particulièrement apprécié en agriculture biologique : il se contente

de peu de fertilisation, concurrence bien les adventices et est peu sensible aux

maladies du grain. De part ses qualités nutritionnelles, il est intéressant en

alimentation animale et humaine. Le terme «épeautre» désigne aussi le petit

épeautre ou engrain mais nous intéressons ici principalement au grand épeautre.

Cultivé en Europe à grandeéchelle jusque la fin duXIXe siècle, l’épeautre a

connu ensuite une forte régres-sion en faveur des blés à hautrendement. Pourtant, il a sur-vécu. Des agriculteurs ont étésoucieux de préserver cettecéréale parfois mieux adaptéeaux conditions pédoclimatiques,sources de gènes de résistance àcertaines maladies et aux atoutsnutritionnels certains.

Une espèce vêtuePlus d'une quinzaine d'espèces decéréales sont proches parentes du blécommun (Triticum aestivum). Parmieux, existent les blés vêtus. Ils sontappelés communément épeautre.Leterme épeautreseul désigne généra-lement l’espèce « grand épeautre ».

largement contribué à l’abandonde l’épeautre. Pourtant, l’enveloppeprotège bien le grain contre les ma-ladies et les insectes. Ainsi, onn’observe que rarement de la carieou du charbon.

Culture assez similaireà celle du blé L’épeautre occupe la même placeque le blé au sein de la rotation. Ilsuccède généralement la culturede tête de rotation ou une prairie.Il peut être utilisé en deuxièmepaille (donc après un blé) en rai-son de sa résistance aux maladieset sa capacité à concurrencer lesadventices. Néanmoins, attentionaux maladies du pied en deuxièmecéréale ou dans les rotations trèscéréalières. La présence de la ballequi recouvre le grain permet aussi

CR

EAB

CRE

AB

Le grand épeautre est un hexaploïdecomme le blé : l'espèce a donc étédéveloppée par l'homme et n'existepas à l'état sauvage. Son épi est al-longé et le grain décortiqué estcomparable au blé tendre d'hiver.Sa paille est très longue, fine etcreuse. Ses feuilles sont lisses. Legrand épeautre n'a pas bénéficiéd’autant de travaux d'améliorationgénétique que le blé, l'avoine etl'orge. En sols humides et mal drai-nés, les rendements en grandépeautre seront supérieurs à ceuxobtenus avec du blé ou de l'avoine.Les rendements (non décortiqués)sont de l'ordre de 20 à 40 quintauxhectare mais peuvent atteindre 50quintaux en bonne terre. Les enve-loppes comptent pour 25 à 35% dela récolte,30% en moyenne. Notonsque la contrainte du décorticage a

L’épeautre

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27NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008 - ALTER AGRI n°92

Fiche technique - Culture

r Zone Sud-Ouest : Essais CREAB 2006 (sol argilo-calcaire plutôt profond)SCHWABENSPELZ : 32 q/ha, POÈME : 29 q/ha, RESSAC : 26,7q/ha, COSMOS : 25,3 (non décortiqués) - Rapport completsur www.itab.asso.fr/reseaux/ creab.php , colonne de droite

r Rhone-AlpesEssais ARVALIS - Site de Montmeyran (Drôme)2001 : POÈME : 27,8 q/ha de grains décortiqués, LONA :44,6 q/ha (non décortiqués)2002 : POÈME : 42,3 q/ha, LONA : 56,5 q/ha (non décortiqués)Essai ADABIO 2004 : ALKOR : 35 q/ha, RESSAC 34 q/ha,POÈME 33 q/ha (non décortiqués)

r PicardieEssais 2008 Chambre d’AgricultureCOSMOS : 56,1 q/ha , 970 656 : 54,1 q/ha, ZOLLERNSPELZ :53,8 q/ha, STONE : 50,2 q/ha, ALKOR : 46,9 q/ha, RESSAC :44,2 q/ha, OBERKULMER: 37,6 q/ha

r Ile de FranceUne moyenne sur 4 ans des rendements obtenus par lesproducteurs d’épeautre bio est 33 q/ha non- décortiqué(variant de 17 à 50 q/ha)

r YonneLes moyennes de rendement du département varient de20 q/ha à 35 q/ha selon les années (espérance derendement de 25q/ha en terres superficielles et 40 q/haen terres profondes)Essai 2003 : RESSAC : 42q/ha, POÈME : 42q/ha, COSMOS :48q/ha, STONE : 45,6q/ha, OBERKULMER : 38,4q/ha, SIRINO :39,6q/ha et ALKOR : 51,6q/ha. Pour juger une variété il faut également prendre en compteles valeurs boulangères de chacune.

Rendements grand épeautre

aux épeautres de mieux résisteraux champignons telluriques telsque le fusarium lors de la germi-nation en sols humides. Le sol estpréparé comme pour un blé d’hi-ver. Suivant une prairie, il estconseillé de laisser une périodesuffisamment longue entre la des-truction de la prairie et le semis del’épeautre (au moins deux mois)pour éviter un état dépressif et fa-voriser la levée d’adventices. Ladate et la profondeur de semis sontles mêmes que pour du blé. Lessemis clairs en épeautre permet-tent d’atteindre de bonnesproductions. La densité de semisoptimale varie entre 160 et 200 kilosde semences à l’hectare (les grainssont semés enveloppés), suivantla date de semis (en octobre/no-vembre) et le type de sol. Plus lesemis est réalisé tard, plus il fau-dra augmenter la densité pourcompenser le manque de tallage.En raison du caractère vêtu dugrain, il faut faciliter son écoule-ment dans le semoir. Pour cela lesagriculteurs peuvent augmenterla vitesse de distribution, utiliserdes cannelures adaptées aux gros-ses graines, utiliser un semoirspécial, semer deux fois ou encoresemer au DP 12.Aucun apport de fumure azotéen’est nécessaire après un précé-dent légumineuses, sinon prévoirun apport éventuel en cas de reli-quats azotés faibles. Le grandépeautre supporte très bien le dés-herbage mécanique (herse étrilleou houe rotative en fonction dutype de sol). La herse étrille peutêtre passée en post semis pré-levée,au stade pointant, puis à partir detrois feuilles jusqu’à la montaison.

Quelques précautionsà la récolteLa récolte intervient généralementen même temps ou juste après celledu blé d'hiver lorsque la paille estjaune et que le grain est cassant. L’épise fragmente spontanément à ma-turité. Le travail de la moissonneusese limite à la fragmentation de l’épisans extraire le grain de l’enveloppe,elle seraréglée en conséquence.Lescylindres doivent être ouverts aumaximum (augmenter l’écartement

entrele contre-batteur et le batteur),leur vitesse ajustée au minimum etla ventilation réduite pour éviterd'ôter la balle.Le décorticage est réa-lisé par une autre opération. Il estpossible de réduirele taux de grainsnus en évitant la récolte en condi-tions trop sèches. Notons que la balled’épeautre trouve des débouchésdans le garnissage d’oreiller.

Un aliment très richeL’épeautre est très riche en protéi-nes : ses grains décortiquésatteignent une teneur en protéinesentre 14 et 18%. Il contient égale-ment du magnésium, du phosphore,du calcium et les huit acides aminésessentiels (valine, leucine, isoleu-cine, thréonine, tryptophane,phénylalanine, méthionine et ly-sine). La résistance des épis à diversesmaladies telles que la fusariose aug-mente la sécurité alimentaire.En alimentation humaine, lesépeautres sont considérés commemoins allergènes que le blé com-mun. Son gluten est peu présentet de meilleure qualité que celuidu blé et notamment ceux déve-loppés pour la culture intensive.Il est ainsi mieux accepté par les

personnes intolérantes au gluten.Il peut être consommé en grainsentiers, concassés ou semoule. Safarine permet la réalisation depain, pâtes, biscuits…En alimentation animale, l’épeau-tre s’intègre très bien dans les fermesmixtes céréales élevage. Riche en fi-bres et en protéines, l’épeautre nondécortiqué constitue un aliment dechoix dans la ration alimentaire desruminants et des chevaux. Avant dele distribuer, prenez soin de roulerles grains non décortiqués de grandépeautre, car leur enveloppe est pi-quante. Les grains vêtus sont un bonaliment d’engraissement pour bo-vins et un bon correcteurénergétique pour les laitières. Chezle jeune bovin, l’épeautre vêtu fa-vorise la rumination et protègecontre les diarrhées de même quele maïs grain entier : l’aspect gros-sier de ces aliments oblige le veau àmastiquer davantage, ce qui initiela rumination.

ITAB

Le bassin traditionnel de l’engrain est la Haute Provence.C’est une plante rustique, bien adaptée aux sols chauds etsecs, pauvres, pierreux et sableux. Sa paille est courte, sesépis courts et ses grains petits. Son cycle est de onze mois :semé mi-septembre il se récolte au 15 août. Sa productivitéest faible car elle n’a été soumise à aucune sélection artifi-cielle (de 10 à 15 quintaux de produit fini par hectare). Songrain vêtu demande un long travail de transformation : ledécorticage, le blanchiement (attendri à la meule). Une IGP« Petit Epeautre de Haute Provence » a été créée en 2003suite à l’acceptation de la demande de l’INAO. Un syndicatinterdépartemental d’une trentaine d’adhérents poursoixante producteurs assure son développement de la pro-duction, sa défense, sa promotion et sa valorisation.

Pour en savoir plus : www.petitepeautre.com

L’Engrain ou petit épeautre

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28 ALTER AGRI n°92 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008

Technique - Grandes cultures

L a Commission GrandesCultures de l’ITAB anime de-puis 2001 le réseau de criblage

variétal en céréales biologiques,avec le soutien financier del’ONIGC et l’appui techniqued’Arvalis. Les objectifs sont d’éva-luer, par la mise en place d’essaiscomparatifs, le comportement devariétés de blé tendre d’hiver et detriticale dans des conditions pro-pres à l’AB, afin de repérer cellesqui répondent au mieux aux be-soins de la filière. Le réseau a aussipour ambition de soutenir la sélec-tion pour l’agriculture biologique,car il offre la possibilité d’évalueren multi-sites le comportement delignées avancées issues de pro-grammes de sélection spécifiques.

Un réseau multi-sites et pluriannuel, rassemblant denombreux partenaires

L’animation du réseau consiste àorganiser les essais d’une année surl’autre (liste des variétés testées,commande des semences, …) et àregrouper les résultats au niveaunational afin d’élaborer des synthè-ses inter-régionales. Chaque année,un « guide variétés » rassemble lessynthèses et des commentairesqualitatifs par variété.En septembre, la liste des variétésà tester (avec trois troncs com-muns pour le nord, le sud et unezone intermédiaire) est décidéecollectivement, privilégiant les va-riétés a priori (données catalogue)les plus adaptés à l’AB : bonne ap-titude à la panification, bonneréponse à un bas niveau de nutri-ments, bonne compétitivité faceaux adventices, résistance aux ma-ladies, etc. Les cultivars évaluéssont : des variétés issues duconventionnel (proposition d’ob-tenteurs pour le réseau bio,examen des nouvelles inscriptionsau catalogue par les expertsd’ARVALIS), des variétés étrangères

Variétés de blé tendre en AB :

résultats 2008

D’après les « chiffres 2007 » de L’Agence bio, les surfacescéréalières certifiées en AB et en conversion représentaient près de85 600 hectares, soit une hausse de 2 % par rapport à 2006. Même siles surfaces consacrées à la culture du blé tendre (29 308 ha) ontune légère tendance à la baisse, le blé reste très largement présentavec 35% des surfaces céréalières en AB. La production totalecollectée (de juillet 2007 à juin 2008), quant à elle, frôle les 50 000tonnes, soit une baisse de 31% par rapport à la campagneprécédente (source ONIGC) ! Les utilisations en meunerie ontpourtant augmenté de 15%. La France est ainsi largement passéeimportatrice en blé bio.L’identification des variétés les plus aptes à la conduite et à lavalorisation en bio reste donc importante. En AB, les variétésutilisées sont majoritairement des blés améliorants ou de force,preuve de l’importance du choix variétal pour assurer une teneur enprotéines et une qualité suffisantes pour une bonne utilisation enpanification, voire en alimentation animale. Voici un extrait desrésultats de la dernière campagne du réseau d’évaluation desvariétés de céréales animé par l’ITAB.

Essai de Thorigné d’Anjou (CA 49).ITA

B

Par Marion Quillet (apprentie ESA-ITAB) et Laurence Fontaine (ITAB)

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29NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008 - ALTER AGRI n°92

Technique - Grandes cultures

Récolte essai de St Philbert (CA85).

Les résultats de la zone Centre/Bassin ParisienCette zone comportait huit essais, répartis dans le Centre (36, 41, 18, 28), l’Ile-de-France (91x2) et laBourgogne (89, 21). Les essais étaient conduits par ARVALIS (36, 41), les Chambres d’Agriculture del’Eure-et-Loir (28) et de Seine-et-Marne (essai 91), le FDGEDA du Cher, l’INRA (91), le SEDARB (89) etDijon Céréales (21).Le graphique ci-dessous présente les résultats des variétés présentes dans au moins quatre des huitessais de la zone centre. Ils sont exprimés en pourcentage des variétés communes aux huit essais (engras sur le graphique) ; le chiffre entre parenthèses indique le nombre d’essais où la variété est présente.

Exemple

(avec une priorité donnée à cellessélectionnées pour l’AB), des li-gnées avancées issues deprogrammes français de sélectionspécifiques pour l’AB.Les essais de comparaison de varié-tés (une trentaine en blé tendre, unedouzaine en triticale) sont répartissur la plupart des régions françaiseset dans les principaux bassins cé-réaliers. Ils rassemblent lescompétences de multiples partenai-res : ARVALIS, INRA, groupementsd’agriculteurs biologiques, CentreTechnique Spécialisé de l’ITAB,Chambres d’Agriculture, coopérati-ves, établissements semenciers. Lesessais s’appuient sur un protocolecommun, élaboré en 2000 (dispo-nible sur www.itab.asso.fr, pageGrandes Cultures puis Connaissancedes variétés).Les critères issus des essais qui sontcentralisés et synthétisés sont lerendement et la teneur en protéi-nes pour tous les essais depuis ledémarrage du réseau et, si dispo-nibles, le poids spécifique, lahauteur, la couverture du sol, lesnotations maladies. Un effort par-ticulier est fait depuis trois ans pourréaliser et analyser des données re-latives à la qualité boulangère.Ainsi,cet automne une cinquantained’échantillons issus des récoltesdes essais sont analysés et subis-sent un test de panification(synthèse pluriannuelle de ces don-nées dans un prochain numéro).

Les résultats de la campagne 2008

Les conditions sèches des semis,plus marquées en allant vers le sud,ont retardé les levées dans les ré-gions les moins septentrionales.Partout l’hiver est doux, voire chauddans le sud, avec des pluies abon-dantes et régulières, ce qui permetle cas échéant de rattraper le retarddes cycles des cultures. Par contrela présence des pluies au printempset/ou en été ont finalement affectéles performances dans de nom-breuses régions (suivant les lieux :possibilités de désherbage limitées,maladies telles que fusarioses etseptorioses favorisées, récoltes sousla pluie pénalisées).Globalement, le classement relatif

ITAB

des variétés les unes par rapport auxautres reste similaire aux années pré-cédentes, pour les variétés présentesdepuis plusieurs années. De manièregénérale, Saturnus et Pireneo (va-riétés améliorantes d’origineautrichienne) sont les variétés dontles teneurs en protéines atteignentles valeurs les plus élevées dans lesessais où elles ont été implantées ;les potentiels de rendement restentpar contre limités, ce qui peut allercontre leur implantation si la qua-lité n’est pas rétribuée. Les variétésles plus productives –au détrimentde la teneur en protéines- sont Attlass(on recense dans quelques essaisdes rendements supérieurs à 70q/ha), ainsi que Premio pour le nordou Graindor pour le sud. Renan resteune référence parmi les variétés decompromis entre rendement et pro-téines ; Chevalier, qui se classe danscette catégorie dans plusieurs ré-gions, restera en observation en2008/09.

Malgré des résultats plus hétérogènes que l’année dernière, les tendances de 2007 semblent se confirmer : • ATTLASS est sans surprise la variété la plus productive, avec une moyenne de 52 q/ha.• PIRENEO, qui donne de bons résultats en teneur en protéines, Premio (1e année d’évaluation) et CHEVALIER (2e année d’évaluation),dont les productivités sont correctes, seront reconduites pour les essais de la prochaine campagne. La sensibilité aux maladies de Premioreste cependant à surveiller ; c’est de plus une variété courte.• SATURNUS demeure la variété la plus apte à « faire de la protéine », avec un pourcentage moyen supérieur à 13%. Les comporte-ments de LUKULLUS et STEFANUS, nouvelles dans le réseau, demandent à être confirmés par une nouvelle année d’essai.• CF 99102, une variété sélectionnée par l’INRA présente des résultats intéressants ; son inscription au catalogue a été demandée cetété (deux années d’évaluation par le GEVES sont nécessaires).Au final, SATURNUS, PIRENEO et ATARO (auxquelles on pourrait ajouter CAPO, non suivi actuellement dans le réseau car évaluée lesannées précédentes) sont les valeurs sûres dans cette zone centre pour obtenir de bons niveaux de teneur en protéines. Comme dansde nombreuses régions, RENAN reste la référence pour un compromis rendement-qualité. En rendement, ATTLASS domine largementles autres variétés productives ; elle demeure la référence si un minimum de teneur en protéines n’est pas recherché (le risque d’êtreinférieur aux 10,5 ou 11% requis par les meuniers est réel).

POUR EN SAVOIR PLUS

Les résultats provisoires de la campagne 2007/2008, bienplus détaillés, sont en ligne sur le site de l’ITAB (page GrandesCultures puis Connaissance des variétés) : résultats bruts paressai, compilation par zones géographiques (régularité durendement d’un site à l’autre, graphiques teneur en protéinesx rendement, analyse pluriannuelle), synthèse sur leshauteurs, les PS, les pouvoirs couvrants ; résultats triticale.Le guide variétés (qui rassemblera les résultats des récoltes2007 et 2008, ainsi que les compilations pluriannuelles)paraîtra dans le courant de l’hiver.

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La paille posée sur les cages offre de l’ombre aux animaux, voire un complément ali-mentaire et un jeu pour les lapereaux !

Chez Pascal Orain (Mayenne)Un atelier cunicole biologiquequi fonctionne !

Il n’existe qu’une cinquantaine deproducteurs de lapins biologiques enFrance. Pour la plupart, cette activité

est secondaire. Pascal et Myriam Orainsont parmi les rares producteursbiologiques pour lesquels cette

production est prépondérante. Bienque certains aspects de conduite deleur élevage soient perfectibles, leuratelier cunicole prouve que le lapin

biologique et durable, c’est possible !

Dans le cadre d’une réflexion collective sur la productionde lapin biologique, un groupe de travail est né. Il estcomposé de chercheurs, techniciens, éleveurs, vétérinai-res… L’objectif est d’identifier les freins et les clés audéveloppement des ateliers de production de lapin bio.Dans un premier temps, sont visés des progrès techni-ques pour se concentrer sur le développement filièreensuite. Il s’est réuni pour la première fois chez Pascal etMyriam Orain en septembre dernier. Contact : [email protected] - 02.41.18.61.55

Un groupe de travail lapin bio

Pascal Orain produit 1100 lapins biologiques par an.

ITAB

ITAB

3à3,5 tonnes de foin et 0,8 à 1 tonnede paille pour le nid, la protectioncontre le soleil et l'alimentation.Ce poste correspond à 25 % descharges de l’exploitation. MaisPascal Orain préfère le système dedistribution « à volonté » plutôt quele rationnement quotidien, inen-visageable en charge de travail.Actuellement, l'indice de consom-mation global de l'élevage seraitsupérieur à 6 avec 23 tonnes d'ali-ment pour 3,7 tonnes de lapinsvendus vifs, sans compter la partd'herbe fraîche consommée surprairie. Cet indice semble élevécomparé à celui obtenu en élevageconventionnel (environ 4), mais enAB, l'animal doit assurer sa ther-morégulation et est plus actif.

En cages mobilesLes 110 cages mobiles-60 pour lamaternité et les 50 autres pourl’engraissement (capacité : neuflapins maximum), - tournent surtrois hectares de prairie. Elles sontsituées en haut de la pente du ter-rain en hiver et en bas l’été. Lesprairies sont multi-espèces, com-posées de trèfle blanc, trèfle violet,minette et lotier pour les légumi-neuses, et de fétuque, dactyle,fléole, ray grass anglais et ray grassitalien, pour les graminées. Le trè-fle incarnat est très intéressant

C’est à la sortie d'un petitvillage à l'Est de laMayenne, dans un pay-

sage vallonné que Pascal et MyriamOrain se sont installés en 2000 avecun CTE, suite à une reconversionprofessionnelle. Pendant huit ans,la surface exploitée est restée à 15hectares pour enfin doubler cetteannée grâce à l’acquisition de ter-res. L’atelier principal est cunicole.Mais outre ses 70 lapines, la fermecompte également quinze brebisallaitantes et dix vaches allaitan-tes. L’augmentation de surfacepermet désormais à Pascal etMyriam d’être 100 % autonomesen alimentation animale.Les lapins disposent de tous leursaliments à volonté : paille, foin, mé-lange céréalier et luzerne. Lemélange est composé de triticale,pois, orge et avoine produits sur laferme et agrémenté de vesce spon-tanée. Les lapins ont une fâcheusetendance à “trier” les grains les plusappétants. Les refus bénéficient àl’engraissement des ovins… Les la-pins reçoivent en plus de la luzernedéshydratée en petits bouchons etun complément de granulés. Pour 1100 lapins produits par an,Pascal Orain utilise entre 16 et 17tonnes d’aliment : entre 12 et 13tonnes de mélange céréalier, 4,2tonnes d’aliment à base de luzerne,

Par Joannie Leroyer et Aude Coulombel (ITAB)

30 ALTER AGRI n°92 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008

Fermoscopie

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Les lapins disposent de paille, foin, mélange céréalier et luzerneà volonté.

ITAB

pour l’élevage de lapin car il esttrès fibreux mais doit être resseméchaque année. Au sein des rota-tions, la prairie est semée souscouvert de céréales. La luzerne n’ajamais bien poussé sur la ferme.Il semblerait intéressant de rées-sayer le semi de luzerne (avecinoculation) et de tester le sain-foin. La qualité de la prairie joueun rôle important pour l’élevage.Les mères ont entre trois et quatreportées par an. Le sevrage a lieu enmoyenne à 75 jours, après le chan-gement de cage afin de limiterl’accumulation des stress. Commel’explique Pascal Orain, «le déplace-ment des cages mobiles n’est pas unecontrainte :elles ne sont pas très lour-des et ce travail ne demande que troisquarts d’heure par jour. Par contre,l’approvisionnement de 80 litres d’eaupar jour avec des bouteilles d’un litreet demi est un peu pénible ».«Je réfléchis actuellement à la concep-tion d’un nouveau type de cage àusage mixte :maternité et engraisse-ment, grâce à la fabrication d’unecloison amovible », poursuit-il. Lesnouvelles cages (d’une valeur de100 e) sont fabriquées en douglas.Ce bois d’une meilleure longévitéque le bois utilisé auparavant est plusfacile à travailler que le fer.Les mon-tants verticaux sont les pointssensibles des cages car l’humiditédu sol et l’eau de pluie peut y péné-trer. L’extrémité de la cage où estdistribuée la nourriture est rehaus-sée et isolée du sol grâce au rouleauqui permet son déplacement. PascalOrain aimerait trouver un chien degarde habitué aux lapins pour éloi-gner les chiens errants, principauxprédateurs.

Vers le maintien d’un équilibre sanitaire

Depuis son installation en 2000, l’éle-veur a donné une seule fois unantibiotique en janvier 2004 unique-ment sur les mères dans l’eau deboisson suite à un problème de perteimportante de mères à la mise-bas(vingt en une semaine) : EscherichiaColi a été révélée à l’autopsie. Le dés-équilibre alimentaire avait favorisél’apparition des désordres sanitai-res : de l'orge seule était alorsdistribuée comme céréale et la prai-rie était nouvelle (très peu fibreuseet très azotée car composée princi-

palement de légumineuses) avec laconjonction d'un vaccin préventifcontre la maladie hémorragique.« J’ai mis ensuite une année à rattra-per l’équilibre sanitaire de monélevage ! », se souvient l’éleveur.Pascal Orain utilise une teinture mèred’ail comme vermifuge. Contre lacoccidiose, il ajoute du vinaigre decidre presqu’en permanence dansl’eau de boisson (de 3 à 5 cc/l d'eau).Ildonne du chlorurede magnésiumen prévention pour renforcer l’im-munité des animaux et a faitbeaucoup d’analyses coprologiquesau début de son élevage pourconnaîtrele parasitisme présent surson exploitation. Un mélange de li-thothamne, sel de Guérande et argileest disponible en permanence dansles cages en complément minéral etpour assécher le milieu. Il n’a jamaiseu recours à un traitement antipa-rasitaire chimique. « Je n’effectue aucune vaccinationcar il y a peu de lapins de garenne àproximité de l’élevage », précisePascal. Depuis huit ans, l'éleveur arelevé un cas de myxomatose (en2007). Cette situation est exception-nelle en élevage cunicole, où enprincipe la vaccination contre lamyxomatose est fortement recom-mandée, en raison des risquesélevés de contamination : les vec-teurs de propagation principauxsont les moustiques et dans unemoindre mesure les lapins sauva-ges situés à proximité de l'élevagepeuvent contaminer leurs cousinsdomestiques.La vaccination contre la VHD(Maladie Hémorragique Virale) peutêtre réalisée, seulement sur les re-producteurs si le cheptel est touché.« Mon problème sanitaire principal

Les races de basede l’élevage

étaient « Fauve »et « Papillon »,

mais désormaisla race est mixte

et adaptée à laferme.

Pascal Orain aaussi essayéd'introduire

d'autres racescomme le «

Géant » ou le «Normand » via

ses géniteurs.

reste "l’entérotoxémie »,affirme l’éle-veur qui le soupçonne lié à l’herbe,et dont les symptômes évoquentdes diarrhées colibacillaires ou pro-venant de coccidiose. Une autopsiede cadavres et une analyse micro-biologique permettraient dedéterminer les principaux patho-gènes impliqués dans son élevage.En 2007, la mortalité moyenne desjeunes en engraissement a été de24 % entre quinze jours d'âge et lavente. Ce niveau de mortalité eststable d'une année à l'autre. La mor-talité varie selon les mois mais elleest répartie en général de la ma-nière suivante : 14 % avant sevrageet 8-9 % après sevrage.

Vente directe à 10,50€ le kiloLes lapins sont majoritairement ven-dus en vente directe dans une petitezone environnant la ferme, notam-ment par le biais de l’AMAP locale,au prix de 10,5 € le kilo de carcasse,pour un poids carcasse moyen entre1,650 et 1,700 kilos. Pascal et MyriamOrain, écoule une petite partie dela production via BIOCOOP qui leurachète à 11,5 € le kilo, frais de dé-placement inclus.Enmagasin, il estvendu à 15 € le kilo. Le prix de ventepeut paraître relativement faiblemais l’éleveur s’adapte aux ressour-ces de la population locale. Parexemple,dans la Drôme, le lapin estvendu à 12 € le kilo de carcasse envente directe. Les lapins âgés de plus de cinq moissont transformés en pâté. La dé-coupe est effectuée sur la ferme etla transformation (mise en bocaux)est réalisée à façon et labellisée AB.Les peaux des lapins morts ont étévalorisées par un taxidermiste, maiselles n’intéressent plus cette per-sonne aujourd’hui pour des raisonsfinancières (l’importation de peauxdéjà traitées revient moins chère quede valoriser des peaux françaises).Elles sont donc évacuées par l’équar-rissage comme déchets animaux.L’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) est de 15 à 20 000 € dont en-viron 50% générés par l'activitélapin, pour l'équivalent d'un UTH

(cela comprend la production, latransformation et la vente). Maisselon Pascal Orain, « un critère est oublié dans les bilans compta-bles : le BBE, «le Bonheur Brutd’Exploitation ! »

31NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008- ALTER AGRI n°92

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Avec moins de 1 000 tonnes et une dizaine de producteurs dansle Nord de la France, le marché de la production d’endivesbiologiques est loin d’être saturé. Cette production a la parti-cularité de comprendre deux phases : la culture des racinesau champ de mai à novembre et le forçage dans des condi-tions particulières après conservation des racines au froid. Sil’adaptation des conditions de forçage permet d’optimiser lepotentiel des racines, c’est au champ que se fait la qualitédu produit.

Le cahier de 12 pages comprend deux parties correspondant auxdeux temps de la production : la culture des racines et le forçagedes racines.

Téléchargement gratuit sur www.itab.asso.fr ou version papierdisponible au GABNOR - Le Paradis - 59133 PHALEMPIN - Tél. : 03 20 32 25 35 - Fax : 03 20 32 35 55

Ce cahier technique s’adresse à l’ensemble des acteurs de lafilière ‘poulet de chair biologique’ et plus particulièrement auxprofessionnels s’orientant vers la conversion ou la création d’unatelier. Il présente l’ensemble des caractéristiques techniquesde la production, selon les principes de l’agriculture biologique.Ce document est composé des huit parties suivantes :1- Organisation et situation de la filière en France 2- Systèmes de production et mode de conduite des animaux 3- Réglementation 4- Bien choisir ses lignées 5- Alimentation 6- Gestion des parcours7- Gestion de la santé 8- Economie et temps de travail

Téléchargement gratuit début février sur www.itab.asso.fr

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Cahiers techniquesNouvelles publications !

Cahier technique « Culture biologique de l’endive »

Cahier technique « Produire du poulet de chair en AB »