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10€

lter

gri n° 97

lter gri

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Actus

Technique

Dossier :ROTATIONS

Recherche/Expé

Fermoscopie

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es 8 et 9 septembre à Loriol

sur Drôme, s’est tenue laseconde édition du salon

des techniques agricoles alterna-tives et bio : Tech&Bio. Une cen-taine de spécialistes ont tenu desconférences ou des démonstra-tions de matériel, pour tous lestypes de productions. Les visi-teurs, majoritairement des agri-culteurs, étaient environ pour lamoitié dits « conventionnels ».Pour cette deuxième édition dusalon professionnel de l’AB, l’ITABs’est largement investi dans le choixdes thèmes et intervenants, dans lamise en place de pôles techniques(semences, agronomie et matièresorganiques) et l’organisation d’uneconférence/débat sur la gestion duparasitisme animal. Les techniquesessentielles au respect des principesde base de l’agriculture biologiquesont ainsi été mises en avant. L’ITABprésentait ses activités et ses publi-

cations aux côtés de l’ACTA(Tête deréseau des instituts techniques) surun stand commun. La prochaine édition du salonTech&Bio se tiendra en 2011.Un rendez-vous Tech & bio consa-cré à l’élevage aura lieu l’annéeprochaine, le 23 et 24 juin 2010 àla ferme de Thorigné d’Anjou.

a rédaction de ces fiches a étécoordonnée par l’ITAB, res-ponsable de l’animation de

l’axe « AB & innovation » du RMT

DÉVAB. De nombreux membres duréseau (structures professionnellesbio, Chambres d’Agriculture,Instituts Techniques, Recherche,Enseignement, …) ont ainsi colla-boré sur la question de l’AB commemode de production performant etinnovant pour l’ensemble de l’agri-culture.

• Les « Fiches thématiques » propo-sent des exemples d’une part deméthodes jugées innovantes (exem-ple sélection participative ; approchepluridisciplinaire), d’autre part destechniques/pratiques innovantes(agronomie et santé des plantes etdes animaux).

• Le Chapitre introductif définit l’in-novation en AB et rappelle les grandsprincipes de l’AB.• Les « Fiches systèmes » montrenten quoi des systèmes biologiquessont innovants. On y trouve une dé-clinaison des principes de l’AB,mettant en avant la notion d’ap-proche globale, pour les principauxsystèmes de production : vergers,vignes, légumes, ovins viande,grandes cultures, bovins lait, bovinsallaitants, porcs et poulets de chair.

T é l é c h a r g e a b l e s s u r www.devab.org( A x e 1 , a c t i o n 1 ) , o ù i l s s e r o n t m i s àj o u r e t c o m p l é t é s a u f i l d u t e m p s e td e s r é s u l t a t s d e s a c t i o n s d e r e c h e r c h e .F i c h i e r s i m p r i m a b l e s e n h a u t e d é f i -n i t i o n d i s p o n i b l e s a u p r è s d e C é l i n eC r e s s o n , c h a r g é e d e m i s s i o n A B àl ' A C T A . [email protected]

Retrouvez les synthèses des conférences suivantes sur : www.tech-n-bio.com/fr/syntheses-des-conferences-2009• Viser l'autonomie alimentaire en élevage bio de vachesallaitantes

• Concevoir une alimentation équilibrée pour la produc-tion de porcs bio

• De la production au marché de la viande ovine biologique• Entretien du sol par la mise en place d'un enherbementpeu concurrentiel et/ou peu poussant

• La biodiversité en agriculture• La diversité des circuits de valorisation des productionsde blé biologique

• La valorisation des fruits bio à pépin et à noyaux• Le marché du vin bio - marché de niche ou perspectivepour le vignoble français

• Maîtriser l itinéraire en système céréalier bio• Maitriser le désherbage en cultures légumières bio• Maîtriser les principaux ravageurs et maladies en arbo-riculture bio

• Optimiser la qualité des plantes à parfum, aromatiqueset medicinales en bio

• Santé animale - gestion du parasitisme• Valorisation de la viande bovine bio• Valorisation des porcs bio• Valorisation du lait bio• Viser l'autonomie alimentaire en élevage bio de vacheslaitières

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Vitalis est distribué en France parEnza Zaden France Commercial S.A.S.

23, rte de la Gravelle - 49650 AllonnesTél. 02.41.52.20.00 - Fax 02.41.52.19.50

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Retrouvez l�ensemble

de notre gamme dans

le catalogue 2010...

disponible en novembre.

r CamelineProtéagineux (actualisation)- Pois protéagineux- Féverole

Téléchargement gratuit

r Résultats des actions de Recherche-Expérimentations en AB en BretagneLes éditions 2009 sont disponibles àInter Bio Bretagne ou directementtéléchargeables sur son site Internet,rubrique Recherche : • Grandes cultures : http://www.inter-biobretagne.asso.fr/grandes-cultures-2-43.html,• élevage bovin : http://www.interbio-bretagne.asso.fr/elevage-2-45.html,• légumes : http://www.interbiobre-tagne.asso.fr/legumes-2-44.html.

r Mode d’emploi de la conversion ou del’installation en Bio en BretagneToutes les informations indispensa-bles réunies et accessibles au plusgrand nombre de producteurs etfuturs producteurs !http://www.interbiobretagne.asso.fr/producteurs-2-483.html

POUR EN SAVOIR PLUS

Plus d’infos sur www.semences-biolo-giques.org

uatre nouveaux types delaitues seront classés enHors Dérogation (pour

des semences non traitées) dansun délai qui sera fixé prochaine-ment. Dès à présent il est néces-saire d'expliquer le motif de lademande de manière détailléepour les laitues batavia vertesd'abri, les laitues beurres d'abri,les laitues feuilles de chêne d'abri

rouges et vertes. Les variétés demaïs sont à nouveau concernées.La liste Hors Dérogation à ce jour :Cardon ; Céleri rave (à l'exceptiondes semences enrobées ou préger-mées) ; Chicorée scarole de pleinchamp ; Concombre type hollan-dais ; Cornichon lisse ou épineux ;Endive (Chicorée witloof) ; Fève ;Laitue batavia de plein champ ;Laitue romaine de plein champ ;Maïs ; Persil commun et frisé (àl'exception des semences préger-mées) ; Poireau op (= non hybride) ;Radis rond rouge.Attention au classement par typevariétal : une demande pour unevariété d'un type variétal classéHors Dérogation sera refusée si ellea été obtenue par suite d'un enre-gistrement effectué dans un typequi n'est pas celui de la variété.

Produire du poulet de chair en AB

CAHIER TECHNIQUE

Techn�ITAB

Face à la demande accrue de l�aval, la production de poulet de chair biologi-que a besoin d�être soutenue afi n de répondre aux attentes de la fi lière. Afi n de rassurer et d�encourager les éleveurs intéressés par le secteur de l�aviculture biologique, l�ITAB a coordonné la réalisa-tion d�un cahier technique, synthèse des connaissances techniques actuelles.

Cette première édition est le fruit d�un travail collectif dans lequel se sont im-pliqués l�Institut Technique de l�Avicul-ture (ITAVI), des Chambres d�Agriculture, des professionnels (éleveurs, fabricant d�aliments�), l�INRA, des vétérinaires, la FNAB, l�Agence Bio, des interprofes-sions� L�élaboration de ce document prouve la complémentarité et l�implica-tion de l�ensemble de ces acteurs dans le développement de la fi lière.

Aussi, je tiens à remercier l�ensemble de ces partenaires pour leur aimable colla-boration et souhaite que ce cahier soit largement diffusé et utilisé par l�ensem-ble des acteurs de la fi lière.

Alain Delebecq, Président de l�ITAB

Ce document est composé de huit parties :I - Intégrer la fi lière française II - Avoir un élevage performant III - Adapter son système de productionIV - Respecter la règlementationV - Choisir des souches adaptéesVI - Optimiser son système d�alimentationVII - Gérer l�équilibre sanitaire des animauxIIX - Aménager ses parcours

Ceux qui souhaitent approfondir certains points ou se faire accom-pagner dans leur recherche d�information trouveront en fi n du docu-ment des éléments bibliographiques.

Ce cahier technique s�adresse à l�ensemble des acteurs de la fi lière �poulet de chair biologique� et plus particulièrement aux profession-nels s�orientant vers la conversion ou la création d�un atelier. Il pré-sente l�ensemble des caractéristiques techniques de la production, selon les principes de l�agriculture biologique.

Coordination : Joannie Leroyer et Stanislas Lubac (ITAB)Mise en page : Aude Coulombel (ITAB)RemerciementsChristel Pineau (CRA pays de la Loire), Katel Guernic (Agence Bio), Pascale Magdelaine (ITAVI), Sophie Lubac (ITAVI), Laure Marze (ITAVI), Pascal Vaugarny (Fermiers de Loué), Juliette Leroux (FNAB), Hervé Cha-

puis (SYSAAF), Raoul Jacquin (Koko-pelli), Daniel Guémené (INRA � SY-SAAF), Dominique Antoine (Expert), Michel Guillermin et Anne-Lise Gué-nou (Moulins Marion), Christine Filliat (Vétopôle), Nathalie Adam-Laroche (vétérinaire), Denis Fric (GABLIM � GIE Zone Verte), Claude Chauve (Ecole Vétérinaire de Lyon), La ferme de Grand Tertre (Elevage AB), ABio-Doc, Pierre-Marc Milon (ITAB)

ITA

B

Chambre Régionale d'Agriculture Poitou-Charentes - B.P. 191 - 86005 POITIERS CEDEX

Tél. 05 49 44 74 74 - Fax 05 49 46 79 05 - Email [email protected]

Le travail de l�éleveur consiste à aider les animaux à renforcer

leurs défenses naturelles, à développer leur immunité. Le trou-

peau doit être en bonne santé. Il doit disposer d�une alimentation

équilibrée et distribuée en quantité suffisante. Les animaux doi-

vent être logés dans des bâtiments propres et sains. La conduite

du pâturage est le meilleur outil pour maîtriser le parasitisme.

Elle détermine le degré d�infestation parasitaire.

La gestion des prairies doit être une priorité :

Limitation du chargement global. Fort chargement instantané au pâturage.

Rotation rapide des pâtures. Pas de surpâturage. Alternance entre pâture et fauche.

Alternance des espèces animales. Retournement des vielles prairies. Assèchement des zones humides ou interdiction d�accès.

Des indicateurs de gestion de l�herbe :

Entrée des animaux sur la parcelle : 8 à 10 cm de hauteur d�herbe en ovin

15 à 20 cm de hauteur d�herbe en bovin

Sortie des animaux sur la parcelle : 4 à 5 cm de hauteur d�herbe en ovin

7 à 8 cm de hauteur d�herbe en bovin

Comme pour les maladies microbiennes et virales, les ovins et les bovins développent des réactions immu-

nitaires lors d�infestations parasitaires. Les jeunes sont sensibles aux diverses infestations par absence

d�immunité. Les réactions immunitaires chez les animaux sont provoquées principalement par les stades larvaires des

parasites. Il s�agit d�une immunité de contact qui nécessite pour se maintenir la présence continue de pa-

rasites. La protection est efficace lorsque l�infestation est modérée et se prolonge sur toute la durée du

pâturage pour les strongles et pour la grande douve, ou en bâtiment pour les coccidies.

La résistance aux réinfestations se traduit alors par une réduction de l�excrétion d��ufs de strongles, de

grande douve ou d�ookystes de coccidies, mais aussi par l�expulsion de strongles adultes en juin - juillet,

rompant le cycle biologique du parasite.

Le processus d�immunité peut être affaibli, voire complètement annihilé lorsque les animaux sont insuffi-

samment nourris ainsi qu�après un traitement antiparasitaire qui supprime le cycle de la réaction immuni-

taire.

MAÎTRISE DU MAÎTRISE DU PARASITISME

PARASITISME La prévention est le principal moyen de lutte

L�immunité parasitaire

L’ITAB a référencé 500 fiches techniques réalisées par les acteurs du réseau AB. A c c è s d e p u i s l a p a g e d ’ a c c u e i l d ewww.itab.asso.fr o u l i e n d i r e c thttp://itab.free.fr/ItabNet/Pages/FichesTechniques.php

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u total 33 éleveurs ontété enquêtés, sur l’en-semble des 4 régions du

Grand Ouest (Pays de la Loire,Bretagne, Poitou Charente etBasse Normandie). A la suite decela une typologie des résultats aété réalisée pour mettre en évi-dence les différents types de sys-tèmes et d’éleveurs.La séparation des productions a per-mis un premier tri, les producteursde poules pondeuses, les poulets dechair et les éleveurs mixtes (produi-sant à la fois des poules pondeuseset des poulets de chair).Dans chaque système, différentescatégories dans la conduite del’élevage et des éleveurs ont étédéterminées. Pour les poules pon-deuses, 3 systèmes ont étéidentifiés :• le système non intégré en ventesemi directe spécialisé en pondeuses(structures assez importantes, avecachat d’aliment),• le système complémentaire envente directe (le plus représenté :structures très diversifiées avecdes lots de poules de moins de1200 animaux)• le système à petite échelle envente directe (lots de poules demoins de 500 animaux, évoluantvers le système présenté avant). La filière poules pondeuses reste

tout de même assez lucrative, et pluslucrative que les poulets de chair.Dans la production de poulet dechair, on retrouve également troiscatégories : • le système semi intégré organiséavec une partie en vente directe, • le système spécialisé en volailles dechair avec recherche d’autonomie• les systèmes non autonomes. D’une manière générale, cette filièrea plus de difficultés à se développer,surtout du fait des coûts d’alimentélevés. Le système semi intégré avecvente directe se porte mieux que lesautres ; le soutien des filiales est sansdoute présent et la vente directen’est qu’une petite partie du chiffred’affaire.Les éleveurs en production mixtese classent en deux catégories : • les éleveurs qui pratiquent unélevage avec de multiples produc-tions dont la volaille de chair et lapoule pondeuse,• les éleveurs spécialisés en avi-culture sans autre production surleur exploitation.Le premier système demandebeaucoup de travail mais le résul-tat économique semble plusintéressant que dans le second cas.Les congés sont cependant plusdifficiles à prendre.Pour l’ensemble de ces systèmes,plusieurs freins ont été identifiés

surtout en lien avec le coût de l’ali-ment qui affaiblit surtout certainséleveurs en élevage de chair ; fa-voriser l’autonomie alimentairepourrait sans doute aider ces sys-tèmes. Il faudrait donc apporterun suivi plus important au niveaudes cultures.Un autre facteur négatif, qui n’estpas négligeable, est l’importancedes dégâts causés par les préda-teurs (renard, buse et corneille).Les taux de mortalité sans cela se-raient très faibles. Une aideadaptée sur la protection des par-cours serait à approfondir étantdonné les investissements relati-vement importants pour la miseen place de bâtiments et de tue-rie à la ferme.Le manque d’informations chif-frées et précises sur les élevagesmarque une des limites de ce tra-vail d’état des lieux. Il semble doncpertinent de mettre en place unsystème d’enregistrement des pra-tiques chez un petit nombre d’entreeux afin de pouvoir disposer de ré-férences technico-économiquesfiables.Les véritables conclusions sur l’en-semble des systèmes, que ce soiten filière organisée ou en filièrecourte, seront tirées à l’échelle na-tionale lorsque tous les élevagesseront enquêtés.

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es partenaires européensdu programme COREPIG(2007-10), dont l’objectif

est la mise au point d’un outil deprévention des risques sanitairesen élevages porcins biologiques,se sont réunis fin juin en Suèdepour un séminaire de travail.Inter Bio Bretagne*, coordina-trice pour la France, ainsi quel’INRA, ont activement contribuéaux échanges visant à la prépara-tion de la dernière année du pro-gramme (fin en juin 2010). Le projet est constitué de trois axesde travail. Le premier consiste à réa-liser une synthèse internationale desconnaissances sur la santé des porcsBio. La France assurera une traduc-tion de ce document avant une

*Commission Interprofessionnelle deRecherche en Agriculture Biologique /Inter Bio Bretagne

** Système d'Analyses des Dangers et deMaîtrise des Points Critiques

Contact : Stanislas Lubac [email protected]

diffusion large auprès des éleveurset techniciens. Le deuxième axe, uneétude épidémiologique s’appuyantsur une centaine d’enquêtes d’éle-vages, dont 20 en France, est presqueachevé et fera l’objet de publicationsscientifiques. Les thèmes étudiéssont les diarrhées et la mortalité desporcelets, le parasitisme et les pro-blèmes de reproduction des truies.

Enfin, le dernier axe du projetconsiste à concevoir et mettre enœuvre un outil HACCP** de préven-tion des risques sanitaires. Undiagnostic des facteurs de risquesa été réalisé dans 8 élevages bretonset ligériens. Actuellement des me-sures correctives y sont mises enœuvre : leur pertinence et l’effica-cité de l’outil seront ainsi évaluées.

r Abonnement 1 an (6 numéros) ................................. 35 ¤r Abonnement 2 ans (12 numéros) ..............................66 ¤r Abonnement 1 an étudiant ........................................28 ¤(joindre photocopie carte d'étudiant valide)

Chèque à l’ordre de l’ITAB à retourner avec ce bon de commande à : Interconnexion Alter Agri - BP 78 - 3 1 1 5 1 Fenouillet CedexFax : 0 5 6 1 3 7 1 6 0 [email protected] – www.itab.asso.fr

q M. q Mme q Mlle Prénom ................................NOM ...............................................................................Structure...........................................................................Adresse......................................................................................................................................................................Ville ..................................................................................Code Postal ......................................................................Téléphone ........................................................................E-mail ...............................................................................

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POUR ENSAVOIR +

La ferme desBordes est unCentre tech-nique spécialiséde l'ITAB. Retrouvez unepage dédiée àcette adresse :www.itab.asso.fr/reseaux/bordes.phpCONTACT : Pascale Pelletier02 54 36 21 68

vée pure. Leur composition a évo-lué grâce à la conduite en AB et àdes travaux d’aménagement etd'entretien : création des fossés,fauchage des zones de joncs, chau-lage, pâturages tournants, apportde compost, qui ont permis l’appa-rition spontanée de légumineuses,notamment de trèfles.La ferme des Bordes a fait le choixde ne semer que des prairies multi-espèces pour l’adaptation àl’hétérogénéité des parcelles, la ré-sistance aux stress climatiques et lavaleur alimentaire plus régulièrequ’elles offrent.

Quel type de prairie semer pourla pâture et pour la fauche? Quellecomposition prairiale est la mieuxadaptée (comportement sur ladurée des espèces en mélange) ?La mise en place d’essais dans lecadre du premier programme expérimental (2000-2005) a puconforter le choix des espèces àsemer en mélange. C'est ainsi quepour la fauche, les meilleurs ré-sultats ont été obtenus avecrespectivement 4, 5, 5, 10 et 5 kg/hade dactyle, fétuque élévée, RGA,luzerne et trèfle violet.En 2006, un inventaire floristique aété réalisé au printemps sur plus detrente parcelles. Sur les prairies per-manentes, on a trouvé 15 % de

légumineuses spontanées (trèfleblanc, des prés, minette, vesce…).Dans les prairies temporaires deplus de cinq ans, on a trouvé 20 %de légumineuses et dans les prai-ries temporaires de moins de cinqans, 45% (dont beaucoup de trèfleviolet et de luzerne).

Le chargement est relativementélevé avec 1,3 UGB par hectared’herbe. La valorisation maximalede l’herbe au printemps, ainsiqu’une saison de pâture la pluslongue possible (en été et en au-tomne) sont recherchées grâce àl'utilisation de la méthode HERBO-LIS® et aux mesures de l'herbe àl'herbomètre. Particulièrement intéressante pour atteindre l’auto-nomie du système, cette méthoden’est pas spécifique à l’AB. Une er-reur de gestion en mai-juin aboutità un «gaspillage» d’herbe qui est ir-récupérable sur l'année. De plus,l’herbe longue réduit l’accès des lé-gumineuses à la lumière et donc leurcroissance. Aussi, il faut pâturer ras.L'autonomie fourragère est régu-lièrement atteinte depuis huit ansavec 2tMS par UGB stockées pourpasser l'hiver et complémenteréventuellement l'été. Les stockssont constitués à 37 % d’enru-banné (fauche précoce en mai).

a ferme des Bordes est un site expérimental d’ARVALIS-INSTITUT DUVÉGÉTAL et de l'OIER

des Bordes. Il est situé à Jeu-les-Bois, dans l’Indre, à une trentainede kilomètres au Sud deChâteauroux (sols limono-sableuxbattants, 760 mm par an et séche-resse marquée en été). Il regroupedeux systèmes d’élevage bovinallaitant menés strictement séparé-ment: l’un en conventionnel, l’au-tre en AB. Cette présentation neconcerne que l’élevage biologique.

En 1998, la décision de rechercherl’autonomie totale et de certifier unepartie de la ferme expérimentale enAB a été prise et une CommissionAB créée. Un tiers de la SAU soit 54hectares) ont été convertis et troishectares ont été ajoutés en 2006.Deux objectifs ont été fixés : être au-tonomes au niveau alimentaire etvaloriser les animaux en AB.Il n'y avait au départ aucune légu-mineuses dans les prairies et ledomaine était conduit de manièretrès extensive. Sur les 47 hectaresd’herbe, 21 sont des prairies per-manentes et 26 des prairiestemporaires. Les prairies perma-nentes ont été semées il y a trèslongtemps à base de fétuque éle-

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Des journéestechniques, des

publications(AFPF…) et des

formationspermettent letransfert destechniques

élaborées à laferme des

Bordes vers lesagriculteurs

biologiques ouconventionnels.

Ces indices se mesurent par une analyse de l'herbe en pleine montaison (=> il est également utilisépour le conseil aux agriculteurs conventionnels, pour économiser les engrais minéraux).

Valeur des indices P et K Indications> 100 On peut faire l’impasse d’un apport

80 à 100 La nutrition en P et K est correcte60 à 80 Il faut augmenter les apports en P ou K< 60 La production est pénalisée

Ces mesures sont très utiles pour rassurer les éleveurs quant à la nutrition PK de leurs prairies grâceà une bonne utilisation des fumiers. Les teneurs en P et K suivent une loi de dilution dans l’herbe quin’est pas indépendante de la teneur en N : le calcul est basé sur une relation linéaire entre N et Pd'une part et N et K d'autre part. Il faut doser les trois éléments N, P et K pour calculer un indice IPet un indice IK. On n’a pas besoin de connaître le rendement, car c’est la teneur en N qui est le déno-minateur. Cette analyse coûte environ 30 ¤ HT et peut permettre d’importantes économies.

POUR EN SAVOIR PLUS SUR LES INDICES P ET K DES PRAIRIES

• Salette J, Huché L (1991) Diagnostic de l’état de nutritionminérale d’une prairie par l’analyse minérale du végétal :principes, mise en œuvre, exemples Fourrages 125, 3-18• "L’analyse d’herbe : un outil pour le pilotage de la fertilisa-tion phosphatée et potassique des prairies naturelles et tem-poraires" Institut de l’Elevage, ITCF, INRA, ACTA, Chambresd’Agriculture 22-25-62-63-64-71-76, COMIFER, juin 1999

seul animal traité. En 2007, un trai-tement contre les strongles digestifssur le lot des animaux de 18 moiss’est avéré nécessaire.

Tous les bœufs et vaches de ré-forme sont finis. Les génisses sontfinies ou vendues pleines. Sur huitcampagnes (2001 à 2009), lesbœufs ont été abattus à l’âge de 38mois avec un poids moyen de car-casse de 471 kilos.

Chaque année, six à sept hectaresde cultures sont dédiés à l'auto-consommation du troupeau. Dansla rotation se succèdent quatre an-nées d’herbe et deux années decéréales (triticale +pois fourrager).Jusqu’en 2006, une des deux rota-tions était constituée par troisannées de prairies, suivies d'un bléd'une féverole et d'un triticale. Laféverole a été arrêtée suite à demauvais rendements. 180 tonnesde fumier sont épandues chaqueannée sur 25 à 30 hectares, d’aoûtà octobre. Un à deux retourne-ments permettent d’homogénéiserle produit, qui n’est pour autantpas du compost. Le fumier est ap-porté tous les ans sur les parcellesen culture et tous les deux à troisans sur les prairies.Pour atteindre l'autonomie, le ren-dement des cultures doit être de 35quintaux à l’hectare, seuil non at-teint depuis deux ans. La ferme desBordes va relancer sa CommissionGrandes Cultures pour progresser.Elle ne souhaite pas améliorer satechnicité mais s’orienter davan-tage vers des associations qui n’ontpas besoin de binage (problèmed’usage de la herse étrille dans unsol trop dur). Enfin, l’autonomie enpaille constitue un point d’amélio-ration envisageable sous deux anglespour la ferme des Bordes: échangeavec des voisins ou recherche d’uneautonomie complète. Aujourd'hui,le système nécessite l'achat d'envi-ron 80 tonnes par an.

Les 23 vaches limousines vêlenttous les ans de janvier à mars. Letaux de renouvellement est de28%. Un taureau permet la montenaturelle des 23 vaches et l’insé-mination artificielle est utiliséepour les génisses de renouvelle-ment.La croissance des veaux sous lamère au pré se fait sans aucun ap-port de concentrés. En moyennesur sept ans, le croît quotidien desveaux est de 1053g pour les mâleset 963g pour les femelles pendantcinq mois, de mi-avril à mi-sep-

tembre. Les vaches et les veauxsont les animaux dont la couver-ture des besoins nutritionnels estprioritaire : pour cela, il y a uneparfaite adéquation entre la pé-riode de vêlage et la pousse del’herbe. La production laitière desvaches est un critère de réforme.La gestion de l’alimentation hiver-nale prend en compte denombreux paramètres pour orga-niser au mieux les distributionsd’aliment : les fourrages sont af-fectés en fonction de leur qualitéet des besoins des animaux.Malgré des fourrages récoltés enenrubannés avec beaucoup de lé-gumineuses et riches en azote, lesbesoins des animaux en protéinesne sont totalement couverts. Maiscela n'a pas de conséquences surla reproduction des mères ni surla finition des boeufs.

Pour les aspects sanitaires et para-sitaires, des indicateurs sont utiliséesvia des prises de sang ou des prélè-vements de fèces pour la douve, lesstrongles et les paramphistomeschez les animaux de 18 mois. Pourlimiter l'infestation en douve, l'ac-cès est limité aux zones humidesl’été. Une observation régulière desanimaux et la remontée des résul-tats sur les foies de l’abattoirpermettent d’effectuer un bon suivisanitaire de l’ensemble du troupeau.Jusqu’en 2006, il n’y avait eu qu’un

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Rotz a souligné l’impact négatif dulabour systématique pour contrô-ler les adventices, sur l’érosion dusol, ainsi que l’accumulation dephosphore dans les sols du faitd’une forte utilisation de fientesde volailles comme engrais orga-nique. Enfin, l’utilisation du pâtu-rage est très bénéfique pour lebien-être et la santé des animaux.La notion d’autonomie alimentairerevient systématiquement lorsquel’on s’intéresse à l’économie des sys-tèmes d’élevage AB à l’échelle del’exploitation agricole. Que ce soitpour la production de viande issuedu troupeau allaitant (Veysset, INRAFrance) ou pour la production de laitde chèvre en montagne (Mena et al.,Sevilla University, Espagne), l’auto-nomie en concentrés et la gestion dupâturage sont de forts déterminantsde la réussite économique desconversions. Mogensen et al.(AarhusUniversity, Danemark) s’intéressentà l’autosuffisance en minéraux et vi-tamines pour les vaches laitières etindiquent que des adventices dansles prairies (plantain, chicorée) peu-vent favoriser une teneur accrue desfourrages en minéraux. Les mono-gastriques ne sont pas en reste, Royet

s o n t- ils d u ra b les ?

vant de se centrer sur lessystèmes d’élevage euro-péen, une rapide et inté-

ressante synthèse a été effectuéepar C.A. Rotz (USDA-AgriculturalResearch Service) concernant laproduction laitière biologique auxEtats-Unis. Logiquement, selon lepoint de vue américain, le critèrede la durabilité n°1 est l’économie.Jusqu’à très récemment, l’AB étaitune très bonne opportunité éco-nomique, notamment pour lespetites fermes, avec un lait payéaux producteurs presque le dou-ble du prix du lait conventionnel.Mais la demande a ralenti sa pro-gression et les supermarchés dis-count commencent à mettre dulait AB premier prix dans leursrayons, ainsi que du lait conven-tionnel sans BST (somatropinebovine). De plus, l’augmentationdes coûts de production vient cap-ter une grande part de la plus-value de plus en plus réduite. Laproduction de lait AB peut resteréconomiquement intéressantepour les producteurs, à conditionde bien gérer la pâture et lesachats de concentrés. Concernantl’aspect environnemental, C.A.

et al. (IFIP, France) soulignent que l’utili-sation de mélanges fermiers est tout à faitpossible, et économiquement intéressante,pour la production de porcs charcutiersAB, mais il faut majorer de 3% les quanti-tés distribuées pour couvrir les besoins enacides aminés essentiels.Le nombre d’élevages de porcs AB da-nois est relativement faible car leconsommateur danois est très sensibleau prix du porc et il ne trouve pas de dif-férence marquante sur la qualitésensorielle et éthique entre porc AB etconventionnel. Des essais d’utilisationde races locales (Danish Black Spotted)sont réalisés par Hermensen et al.(AarhusUniversity) pour produire une viandetypée afin de démarquer le porc AB (ap-parence, goût) et ainsi créer un réelmarché de niche.Les aspects environnementaux de la du-rabilité sont souvent abordés via lesémissions de gaz à effet de serre. Veyssetet Rotz montrent que les systèmes AB émet-tent autant voire plus de GES par unitéproduite (litre de lait ou kilo de viande) dufait de la moindre productivité des ani-maux. Par contre, ramené à l’hectare desurface agricole, les émissions sont moin-dres car les niveaux de chargement sontplus faibles dans les systèmes AB. Afin d’ac-croître le bien-être des truies, Philippe etal. (Université de Liège, Belgique) propo-sent d’agrandir la surface de leurs casespaillées (de 2,5 à 3m²/truie), les émissionsde GES (CH4, N2O et CO2) sont alors ré-duites de 18%, alors que les dégagementsd’ammoniac (NH3) augmentent de 15% ;qu’est ce qui est le mieux ?La durabilité des systèmes d’élevage estune notion multicritère, l’ensemble deces études montrent que l’on peut amé-liorer un pilier de la durabilité tout enen dégradant un autre. Il n’y a pas for-cément un consensus global de la partdes scientifiques.

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Le lin peut développer des racinesà plus de 1,5 mètre de profondeur.Il préfère les sols assez profondset si possible dotés d’une bonneréserve hydrique. S’il supporte re-lativement bien le manque d’eauet la chaleur, il est sensible à la sé-cheresse pendant six semaines, dedix jours avant les premiers bou-tons floraux à deux semaines aprèsla floraison. Veillez donc à ramas-ser les résidus de la récolteprécédente qui ralentissent l’en-racinement en profondeur etdiminuent la réserve en eau. UnpH favorable sera compris entre6 et 7,5.

Tous l es sept a nsIl est conseillé d’implanter un linoléagineux sur la même parcelleau minimum tous les six-sept anspour éviter la propagation de la fu-sariose du lin. Le lin est une trèsbonne tête de rotation. Le meilleurprécédent semble être une céréale,

elle-même précédée d’une prairietemporaire ou d’un protéagineuxannuel. Evitez les précédents et lesengrais verts de la famille des bras-sicacées (colza, moutarde) quifavorisent la présence d’altises. Laphacélie ou la vesce sont de bonsengrais verts avant l’implantation.

Lin d’hiver Lin de printempsCycle 1y0 jours 13t joursPériode de semis mi septembre à mi octobre mi février à mi avrilDensité de semis t00g/mq v00g/mq

Objectif de peuplement st0pl/mq s00-st0 pl/mq

Récolte mi juillet à mi août début août à mi septembre Rendement 10-q0 q/ha 8-1t q/ha

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organiques : un apport de fumuren’est pas conseillé, la parcelle peutêtre envahie de plantes nitrophiles(chénopode) et de plantes aimantles sols riches (fumeterre officinale).• Attention à la carence en zincLe lin exporte 350 g/ha de zinc. Lacarence se décèle par des symp-tômes du type plante grisâtre,apparition de tâches blanches surle bouquet terminal à partir dustade 6/10 cm, arrêt de croissancedes tiges et raccourcissement desentre-noeuds et dessèchement dubourgeon terminal. La carencepeut être due à une carence du solou à un blocage du zinc dans le solnotamment en sol sableux, en solcalcaire ou en cas d’amendementcalcique récent, ou en terresfroides et humides. Le moyen delutte le plus efficace passe par unapport de 4 kilos de sulfate de zincen début de végétation (appari-tion 1ère paire de feuilles).

Des b esoins en miné-ra ux spécif iquesLes éléments minéraux doiventêtre disponibles dès le semis.• P eu ex igeant en phosphore et potasseUne fumure de 60 à 80 unités enphosphore et potassium est suffi-sante en sol normalement pourvu.• P otentiellement sensible à laverseAttention à bien tenir compte desfournitures d’azote déjà présentesdans le sol. Les besoins en azotesont de l’ordre de 4 à 5 kilos parquintal. Afin d’optimiser le poten-tiel de la variété, il est conseilléd’apporter 70 à 90 unités d’azotepar hectare selon les types de solet le niveau de reliquat azoté. Enexploitation « grandes cultures »,un engrais vert à base de légumi-neuses ou une fumure minéralequelques jours avant le semis estréalisable. Attention tout de mêmeaux sols riches en matières

La collecte delin oléagineux

biologique s’estélevée à 76

tonnes pour lacampagne

2007/2008, soitune baisse de62%. A titre decomparaison,les collectes detournesol, de

soja et de colzabiologiques

sontrespectivementde 9000, 8450et 1300 tonnes !(Source F rance

Agri mer)

Août Sept Oct Nov Dec Janv Fev Mars Avril Mai Juin Juill Août

U ne b onne prépa ra tiond u sol pour une g ermina tion ra pid e ethomog è neIl faut viser la germination rapideet homogène et un bon dévelop-pement des racines pour favoriserl’alimentation en eau et en miné-raux. L’idéal étant d’évitercompactage et accumulation derésidus végétaux en fond du la-bour et de chercher à obtenir unsol rappuyé avec une bonne po-rosité permettant au pivot dedescendre rapidement sur l’hori-zon labouré et un lit de semencenivelé et peu profond.Attention à bien intervenir en solressuyé. Il faut mieux retarder lesinterventions culturales plutôt quede travailler en conditions hu-mides, au risque de dégrader lastructure. Le passage en tech-niques culturales simplifiées estrendu difficile par les adventicesmais un labour superficiel avecune déchaumeuse à socs peut êtreenvisagé.La variété doit être choisie en fonc-tion des critères de qualitédemandés par la filière (taux d’huile,PMG, couleur…). Elle doit être rus-tique, peu sensible à la verse etprécoce en début de végétation pourles lins de printemps. La précocitéest très importante en AB car ellepermet de concurrencer des adven-tices. Cela l'est moins pour le lind'hiver. Il n’existe pas de variétésbiologiques, les variétés utiliséesseront donc non traitées.

Déchaumage -Implantation del’interculture

Destruction de l’interculture - mécaniquement ou par le gel

Labour d’hiver dressé

Récolte

Apport de z inc – Apparition 1re paire de feuilles

Reprise de labour avec unvibroculteur et rouleaupack er (10, 1t cm)

Préparation du lit de semence avec vibroculteur et rouleau pack er(t , 10 cm)

qe passage de herse étrille ou bineuse (selon inters rangs) – stade q0 cm

1er passage de herse étrille - stade q, 3 cm

Semi combinéherse rotative

Apport organique sur sol geléPrécédent céréale

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POUR EN SAVOIR PLUS

r F iche G RABHaute Normandie. Le lin oléagineux de printemps - Emmanuel Desilles

r G uide de culture du lin oléagineux, s p. par le SEDARB, enligne sur www.biobou rg og ne.fr

r Résultats d'essais criblage variétal lin oléagineux G RAB

Haute Normandie/ITL sur www.bio- normandie.fr

Après uneculture de lin, ilest envisageabled’implanter unecéréale, unprotéagineux,ou une prairietemporaire.

Graines ettourteaux delin sontintéressants enalimentationanimale car ilssont riches enazote et enacides aminésindispensables.

C oncurrence f a ib l ea ux a d v enticesLe lin est une culture peu étouf-fante, la maîtrise des adventicesn’y est donc pas évidente. En pré-ventif, une rotation réfléchie et desfaux semis seront de bon secours.Le labour est efficace et le choixd’une variété plus haute et plusétouffante est possible. En curatif,un hersage doux peut être utile.Le passage de ces outils altère unpeu la culture, mais les plantes seredressent ensuite rapidement.Deux passages de herse étrille peu-vent être conseillés à adapter suivantl’enherbement (stade 2 cm à2,5km/h et stade 25cm à 3,5km/h).La bineuse est utilisable avec uninter rangs approprié. Mais certainesvariétés de lin ne compensent pasdes inters rangs larges (20 cm). Lebinage peut être appréciable dansles parcelles sales. Attention, la pé-riode de semis du lin de printempsest favorable à la levée des rumex.

Al tises, thrips etcha mpig nonsPour limiter les ravages des altisesde la levée au stade cinq centimè-tres, mieux vaut éviter lesbrassicacées et le pois en précé-dent ou en couvert et permettreune levée rapide. Notons que deuxproduits sont homologués en ABcontre les altises : Delfin et leBacivers « B ac i llu s th u r i n g i en s i s ».Les thrips sont à craindre partemps sec et chaud, du stade uncentimètre à la floraison. Pour lut-ter contre, le pyrèthre peut êtreefficace.

Les lins de printemps ont une cer-taine sensibilité au botrytis. Ontrouve également selon les annéesd’autres maladies comme la fusa-riose, l’alternaria, la septoriose,l’oïdium. Les lins d’hiver présen-tent les mêmes maladies mais enplus, un champignon K ab ati ellaL i n i est à l’origine de deux symp-tômes : la courbure surtout àl’automne et la brunissure à ma-turité. Pour lutter contre ces maladies,des mesures prophylactiques exis-tent telles que la rotation descultures, l’utilisation de variétéstolérantes, la pureté des semences,la destruction des débris desplantes, une bonne structure dusol, une implantation des grainesdans un lit de semence bien fermeet un bon contact terre graine quipermettra une levée rapide.

U ne récol te a ssez d él ica teLa culture est prête à être récoltéelorsque 95 % des capsules sontbrunes et que les graines tintent àl’intérieur de celles-ci (suivant les ré-gions entre fin juillet et fin août). Lesplantes sont quasi sèches, les quinzecentimètres supérieurs de la plantesont bruns. Les graines doivent avoir

une teneur en eau optimale de 9%.Une teneur en eau supérieure en-traîne des coûts de séchage.Pour faciliter la fauche, récoltez parbeau temps à un taux d’hygrométriede l’air faible. Avancez à 6-8 km/hdans le sens du semis. La barre decoupe de la moissonneuse batteusedoit être en parfait état (lame biencoupante), le rabatteur doit être levéau maximum pour faciliter le battagede la plante. Fermez le contre-bat-teur, réduisez la ventilation et ouvrezles grilles à º . Ne cherchez pas à ob-tenir un grain trop propre pour éviterune perte de rendement.Le nettoyage du grain, nécessitedes grilles spéciales type grille àtrous longs au dessus et grille àtrous ronds en dessous.

Merci à Philippe Morin (ITL), AdrienPelletier (GRAB HN) et Silvio Di Leonardo(AGROBIO PC) pour leur contribution.

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« L es rota tions sont primord ia l es en a g ricul ture b iol og ique. El l es sont l ab a se a g ronomique d es sy stè mes

tations courtes (apports d’engraisminéraux azotés, usages de pro-duits phytopharmaceutiques, dedésherbants chimiques), ne sontpas de mise dans les systèmes bio.Ceci est particulièrement vrai dansles fermes sans élevage, qui doiventmettre en place des rotations per-mettant de fournir régulièrementl’azote nécessaire aux cultures parl’intégration judicieuse des plantesfixatrices d’azote dans l’assole-ment, mais aussi de maîtriser aumaximum les adventices en frei-nant leur développement.• Ce dossier s’appuie en premierlieu sur des travaux réalisés dans

a rotation est une construc-tion ordonnée de lasuccession d’espèces cultivées

sur une même parcelle. Elle a pourobjectif d’assurer des conditions fa-vorables au développement descultures, en favorisant la fertilité dusol et en minimisant le développe-ment de bio-agresseurs. Enagriculture biologique, le choix desrotations constitue la base agrono-mique des systèmes, où laprévention est la règle. Les tech-niques que l’on peut considérer de« rattrapage », utilisées courammenten agriculture conventionnelle pourcombler les problèmes liés à des ro-

le cadre du programme de re-cherche RotAB. Le premier articleanalyse un inventaire des rotationspratiquées en France en grandescultures biologiques alors que lesuivant présente la mise en réseaude cinq dispositifs expérimentauxen grandes cultures biologiquessans élevage.• Les articles suivants sont consa-crés au maraîchage et montrent pardes exemples, l’intérêt de rotationspour diminuer les problèmes tel-luriques et l’importance de lagestion de l’interculture.• Enfin, des témoignages clôturentce dossier.

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G ra n d es c u ltu res b io lo giq u es

inventaire mené s’est d’abordconcentré sur les cinq régionspilotes du programme, à sa-

voir Poitou-Charentes, les Pays dela Loire, le Centre, l’Ile-de-Franceet la Drôme (Rhône-Alpes). Il estrapidement apparu intéressantd’élargir la démarche à l’ensemblede la France, afin d’identifier lesgrands types de rotations prati-quées ici ou là, ce travaild’inventaire n’ayant jamais été ef-fectué auparavant. Les enquêtesont été menées l’hiver dernier, en

RotAB est un programme de trois ans (2008 à 2010) portant sur l’évaluation et la conception des rotations pra-tiquées dans les systèmes spécialisés en grandes cultures biologiques ( v oir articl e su r l e ré seau R ot’ A B p .1 8 ) .L’hypothèse de travail est qu’en AB le choix des rotations, complété par la structuration spatiale des cultures(assolement) dans ces systèmes de production est le moyen-clé de maîtrise de la gestion de la fertilité desparcelles, de la protection des cultures et de l’économie de l’exploitation agricole.L’objectif final du programme est de fournir aux agriculteurs biologiques ou conventionnels des outils pourles aider à élaborer des rotations et assolements qui permettent de maîtriser le système d’un point de vueagronomique (fertilité, adventices...) en assurant une viabilité économique de l’exploitation, tout en limitantles impacts environnementaux.Cet article est issu d’une action menée en première année de ce programme, qui consistait à inventorier lesprincipaux types de rotations pratiqués dans les régions françaises.

Régions Exemples de rotations durée % de culture de la rotation de printemps % de cultures % blé % légumineuses(années) (hors luzerne) sarclées

r Rotation à tê te de rotation plurianuelle

Lorraine luz-luz-luz-blé-cerpro-blé-triti 7 0 % 0 % 28 % 57 %Bourgogne, sols moyens luz-luz-bléH-bléP-poisP-bléH-orgeH 7 40 % 0 % 33 % 43 %

Franche Comté luz-luz-luz-blé-triti-féveroleP-blé-épeautre-maïs 9 33 % 11 % 22 % 44 %Champagne luz-luz-luz-blé-poisPArdenne -blé-triti-cerpro-orgeP 9 33 % 0 % 22 % 56 %Bourgogne, luz-luz-blé-blé-soja-blé-poisPargiles de plaines -colza-blé-tournesol 10 38 % 20 % 40 % 40 %Rhône Alpes, vallée luz-luz-luz-blé-blé-tournesol-blé-seigle-du Rhône sec trèfle-blé-blé-triticale 12 11 % 17 % 42 % 33 %

r Rotation sans tê te de rotation pluriannuelleRhône Alpes, valléedu Rhône irriguée maïs-soja-blé 3 67 % 67 % 33 % 33 %

Picardie féveroleP-blé-triti-maïs 4 50 % 25 % 25 % 25 %Franche Comté soja-blé-triti-épeautre 4 25 % 25 % 25 % 25 %Nord Pas de Calais lég-triti-féveroleP-blé-seigle 5 40 % 20 % 20 % 40 %

Abréviations : luz - luzerne, cerpro – association céréale protéagineux, P – printemps, H – hiver, triti – triticale, lég – légume plein champ.

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échangeant avec les acteurs locaux(conseillers agricoles, animateurs,voire en interrogeant directementquelques agriculteurs ou en valo-risant les résultats de réseaux defermes de référence.Afin de classer les pratiques, unetypologie binaire est clairementressortie. La gestion du systèmede culture est en effet avant toutdépendante de la présence ou l’ab-sence de cultures fourragèrespluriannuelles dans la successiondes cultures. On distingue ainsi lesrotations avec insertion de cul-tures fourragères pluriannuelleset les rotations sans tête de cul-ture pluriannuelles ( v o i r tab leau ) .

En analysant plus finement les ré-sultats, on peut ensuite discriminerles rotations selon le mode de ges-tion de l’interculture, lié à la stratégiesuivie par l’agriculteur: soit le tra-vail du sol est préféré pour épuiserla banque de semences d’adven-tices dans le sol (réalisation de fauxsemis, déchaumages…), soit descultures intermédiaires sont misesen place (cas des intercultureslongues en particulier). Celles-cipeuvent être des légumineuses(vesce, féverole…) pour enrichir lesol en azote, ou d’autres culturescomme la phacélie ou la moutarde,qui améliorent notamment sa structure.

Témoignage issu de la fiche « G randes cultures biologiques : maintenir la fertilité des sols » coordonnée parl’ITAB dans le cadre du R M T D évABy prochainement en ligne sur www.devab.org

r Echanges entre céréaliers et éleveurs x jouer la complémentarité entre sy stèmes de productionDepuis 1999, Grégoire Gabillard produit, sur 70 ha, des céréales, protéagineux et oléagineux bio à Combrée,dans le Maine-et-Loire. Ne disposant pas d’élevage, il introduit systématiquement pour fertiliser ses culturesdes engrais verts en interculture et fait appel à des apports de fumiers obtenus dans le cadre d’un échangepaille-fumier avec deux éleveurs bio voisins.Le premier, Christophe Gohier, élève des porcs et vaches allaitantes au Tremblay, à moins de trois kilomètresde chez son collègue céréalier. S’il produit aussi des céréales, il manque de paille pour ses porcs. Depuis2002, il presse et enlève chaque année 90 à 100 t de paille de blé chez son voisin (sur environ 25 ha), contrela totalité du fumier de porc, soit 300 à 350 t/an. Le fumier est soit épandu directement, avant les blés, soitmis en attente en fonction de la portance des sols. « Cet échange est un service réciproque qui fait jouer aumaximum la complémentarité entre nos deux fermes. J’apprécie de pouvoir disposer de fumiers bio à lavaleur fertilisante intéressante. De son côté, mon voisin dispose d’une paille bio disponible localement ».Depuis deux ans, un autre échange est réalisé avec Daniel Cottineau, un éleveur laitier d’une communeproche qui manque aussi de paille. Il en reçoit une dizaine de tonnes par an de Grégoire Gabillard, qui enéchange récupère entre 100 et 120 t/an de fumier de bovin. A la demande du céréalier, l’éleveur sépare lefumier issu de ces pailles. « Je tiens absolument à récupérer uniquement le fumier issu de mes pailles pouréviter tout risque d’introduire des graines d’adventices extérieures dans mes parcelles » justifie le céréalier.

Les cultures fourragères plurian-nuelles (prairies, luzerne, trèfleviolet…) implantées en tête de ro-tation amènent de nombreuxavantages agronomiques, qui leurconfèrent un rôle important dansles rotations :• Elles sont dotées d’un systèmeracinaire étendu et d’un couvertvégétal dense produisant unequantité de matière organique,tant aérienne que dans le sol.L’apport de matière organiqueaméliore la structure du sol ainsique l’absorption de l’eau et favo-rise l’activité microbienne. Deplus, elles permettent de protégerle sol contre l’érosion.• La racine pivotante profonde decertaines légumineuses fourra-gères peut pénétrer les semellesde labour et atteindre les nutri-ments non disponibles auxcultures à racines plus superfi-cielles. Ce système racinairepuissant permet également de fa-voriser l’aération du sol.• Les légumineuses fourragèrestelles que le trèfle ou la luzernepermettent d’accroître l’apportd’azote atmosphérique au seind’un système de production. Parexemple, la luzerne fixe d’impor-tantes quantités d’azote de l’air et,une fois enfouie, le restitue auxcultures suivantes en se décom-posant.• Les cultures fourragères contri-buent à régénérer la fertilité etagissent en tant qu’interruptionprincipale dans la rotation. Ellespermettent ainsi de « casser » lescycles biologiques des ravageurset des maladies. Enfin, elles per-mettent de contrôler les adventicesparce qu’elles sont généralementétouffantes, en place longtemps,mais aussi grâce à des coupes ré-gulières qui épuisent lesadventices. Un peuplement de lu-zerne exploité pendant unepériode de deux ou trois ans (voireplus) permet de limiter le dévelop-pement des adventices annuelles,mais aussi les vivaces telles que lechardon (trois ans de culture sem-ble un minimum dans ce cas).Ainsi, l’implantation d’une culture

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Ce tour de France des rotations utilisées en grandes cul-tures biologiques confirme que les agriculteurs ont deuxsoucis agronomiques majeurs : l’alimentation azotée desplantes et le contrôle des adventices. Le premier point estmaîtrisé en introduisant une proportion importante delégumineuses dans la rotation (30 à 60 %, ce qui est trèssupérieur aux systèmes conventionnels). Le second pointest abordé de deux manières : soit en allongeant la rota-tion et en mettant une légumineuses fourragère de deuxà trois ans en tête de rotation, soit quand le climat le per-met (et/ou que l’irrigation est disponible), en implantantdes cultures sarclées d’été.

fourragère pluriannuelle dans unerotation est appréciée et recom-mandée par les agriculteurs.Cependant, la valorisation de cescultures reste le principal frein àleur mise en place. Dans les ré-gions qui possèdent ces types derotations, différents modes de va-lorisation de la productionfourragère sont observés :• Lorsqu’il s’agit de régions d’éle-vage (Normandie, Limousin,Auvergne, Franche-Comté,Alsace…), la présence d'ateliersd’élevage à proximité ou sur l’ex-ploitation permet de valoriser lescultures fourragères en foin.• Lorsque les régions possèdentun autre débouché, comme parexemple des usines de déshydra-tation à proximité, celui-ci est misà profit : c’est le cas des régionsChampagne-Ardenne, Bourgogne,Centre et Ile de France, où cesusines valorisent les coupes de lu-zerne biologique.• Lorsqu’il n’existe pas de mode devalorisation hors de la parcelle, lesagriculteurs implantent la luzerne,la broient. Alors, elle est mise enplace uniquement pour ses inté-rêts agronomiques. Dans ce casplus qu’ailleurs, les calculs écono-miques de rentabilité économiquesont à mener sur l’ensemble de larotation, et non uniquement surles cultures de vente.Ces rotations sont généralementassez longues, avec une durée su-périeure à sept ans et pouvant allerjusqu’à douze ans.Les légumineuses (cultures four-ragères ou légumineuses annuelles)y sont généralement très présentes(au minimum 33 %). Les associa-tions céréalières (essentiellementcéréale-protéagineux) se retrou-vent dans les rotations de quelquesrégions: Basse-Normandie, Haute-Normandie, Champagne Ardenne,Lorraine et Pays de la Loire. Ellessont majoritairement valoriséespour l’alimentation animale. Le blétendre est systématiquement pré-sent à hauteur de 20 à 40% dans larotation car c’est une culture devente bien valorisée en agriculturebiologique, à condition d’être dequalité meunière (environ 80% dela production de blé tendre biolo-gique est destinée à la panificationen France). Il est souvent implanté

derrière une culture fourragère ouune légumineuse annuelle car ilnécessite une alimentation azotéeimportante. Dans certains cas, c’estla culture de maïs, gourmande enazote également, qui suit la culturefourragère car elle permet unebonne valorisation de son retour-nement.Ces rotations avec tête de rotationpluriannuelle sont retrouvées dansles régions où les fenêtres clima-tiques sont réduites, c'est-à-direoù le ressuyage lent du sol im-plique un travail du sol limité(donc moins de désherbage mé-canique). De plus, dans cesrégions, l’implantation des cul-tures peut être délicate auprintemps, et l’alternance culturesd’automne – cultures d’été n’estalors pas toujours respectée.

Les rotations sans tête de culturepluriannuelle sont plus courtes, enmoyenne de 3 à 5 ans, et se retrou-vent sur des sols à potentiels deproduction moyens à élevés. Ellessont généralement spécialiséesdans des cultures rémunératrices,telles que le blé, les légumineusesà graines (soja, féverole, pois…) etégalement les cultures légumièresde plein champ (pomme de terre,betterave rouge…).Ces systèmes de cultures sont ca-ractérisés par des besoinsimportants en azote, nécessitantdes apports de matières fertili-santes (composts ou engraisorganiques) généralement coû-teux. Au-delà de l’échelle del’exploitation, des transferts de ma-tières organiques entre fermespeuvent avoir lieu (échange avecdu fumier ou du compost) afin derestituer la matière organique ex-portée (voir témoignage enencadré). De plus en plus, la ré-flexion se tourne vers des semisd’engrais vert (légumineuses) pen-dant les intercultures, pourparticiper à la gestion de la ferti-lité du système. Les légumineusesfourragères pluriannuelles ne sontinsérées que lorsque l’état d’infes-tation de la parcelle par lesadventices est jugé trop important.

L’alternance cultures d’automne– cultures de printemps est bienrespectée dans le cas de ces rota-tions. La part des cultures deprintemps et des cultures sarcléesest généralement plus importanteque dans les rotations du premiertype présenté. La fonction de net-toyage assurée par la tête derotation pluriannuelle est vraisem-blablement remplacée par desinterventions mécaniques, facili-tées dans des cultures d’été seméesà grand écartement (binage), etpar l’alternance de cultures dansla succession. Dans des régionstelles que le Nord Pas de Calais, oùles fenêtres climatiques sont ré-duites pour permettre desinterventions de désherbage mé-canique, l’insertion de légumespermet la mise en place de cul-tures de printemps et de culturessarclées dans la rotation.

POUR EN SAVOIR PLUS

• L e p ro gra m m e R o tA B s ’ a c h è v era en 2 0 1 0 . U n c o llo q u e d eres titu tio n s era o rga n is é a u p rin tem p s 2 0 1 1 .

• L a p u b lic a tio n d e la ty p o lo gie d es ro ta tio n s p ra tiq u é es d a n s less y s tè m es c é ré a liers b io lo giq u es f ra n ç a is es t p ré v u e p o u r c eta u to m n e. A s u iv re s u r www.itab.asso.fr, ru b riq u e p ro gra m m e d erec h erc h e, R o tA B , o u en v o u s a b o n n a n t à la lettre é lec tro n iq u e « D uc ô té d e l’ I T A B » .

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douze partenaires (ARVALIS – INSTITUTDU VÉGÉTAL, INRA, Chambresd’Agriculture, Groupements profes-sionnels d’agriculteurs biologiques).Ce projet de trois ans, qui reç oit l’ap-pui du CAS DAR du Ministère del’Agriculture, vise à concevoir desrotations et assolements durablesen systèmes céréaliers biologiquessans élevage. Il s’appuie notammentsur un réseau de cinq expérimen-tations testant des systèmes sur leplan agronomique, économique etenvironnemental.Ces dispositifs expérimentaux ontété mis en place pour répondre à lademande des producteurs spécia-lisés. Si chacun de ces dispositifs estancré régionalement (adaptationau contexte pédoclimatique localet intégration économique), leurmise en réseau leur confère une por-tée plus générale. Ces dispositifs onttous des objectifs communs de ren-tabilité économique qui imposentaux systèmes des contraintes agro-nomiques fortes, telles que lalimitation de l’utilisation des intrants(en particulier la non utilisationd’engrais de ferme) et la limitationde l’introduction des cultures four-ragères dans la rotation.Ces systèmes privilégient donc les

cultures de vente à haute valeur ajou-tée à destination de l’alimentationhumaine (blé, soja, tournesol). Lafertilisation azotée des cultures estprincipalement assurée par l’intro-duction des légumineuses dans larotation, soit des cultures fourra-gères (luzerne ou trèfle), en limitantau minimum leur durée dans la ro-tation pour des raisonséconomiques, soit des protéagineuxtels que le soja, la féverole ou la len-tille, qui présentent l’avantage d’êtrebien valorisés économiquement.Dans certains cas, des rotations diteséconomiques de type blé-soja oublé-soja-maïs sont évaluées.La mise en réseau de ces dispositifspermet aux partenaires de valoriserles résultats à l’échelle nationalemais apporte également des syner-gies au niveau méthodologique, entermes de suivi et d’interprétation.

La mise en réseau des cinq dispo-sitifs expérimentaux au sein duprogramme RotAB permet d’ana-lyser des rotations innovantestestées sur des sites expérimentauxde longue durée, indépendants et« ignorants » des autres avant le

lors qu’un des principes del’agriculture biologique(AB) est de rechercher les

équilibres entre le sol, les animauxet les plantes, l’influence des coursdes marchés, relayée par les struc-tures de collecte a conduit denombreux agrobiologistes à déve-lopper des systèmes de grandescultures spécialisés, sans élevage,voire avec peu ou sans apports d’en-grais organiques. Dans le mêmetemps, on constate que les engraisorganiques du commerce, large-ment utilisés par ces systèmes, sontde plus en plus coûteux et rares.L’accroissement actuel des conver-sions de fermes spécialisées dansles plaines céréalières rend encoreplus cruciale la question de l’évo-lution de la fertilité des sols dansces systèmes. Cet aspect importantpour le développement de l’AB estpris en compte par des acteurs dudéveloppement et de la rechercheen AB, qui ont constitué le « réseauRotAB», rassemblant cinq disposi-tifs expérimentaux en grandescultures biologiques sans élevage.

Le programme RotAB, débuté en2008 est piloté par l’ITAB et réunit

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montage du projet. Les dispositifsexistant avant le début du pro-gramme RotAB (certains ont étéinitiés dès 1999), les réunions et vi-sites d’essai organisées depuispermettent aux responsables dessites d’échanger sur les réussites etles échecs des rotations et systèmestestés, ainsi que sur les règles dedécision qui sont suivies.Par exemple, lorsque des problèmesde gestion des adventices apparais-sent sur un site, des solutions sontrecherchées avec l’appui des col-lègues au niveau de la cultureconcernée (choix d’une variétéadaptée, technique de désherbagemécanique) ou à l’échelle de la suc-cession culturale (adaptation de larotation, substitution d’une culturepar une autre et/ou allongementde la rotation).Sur les dispositifs mis en place de-puis plus de cinq ans, les partenairesont pu faire part de leur retour d’ex-périence, tant sur la conception dusystème que sur le suivi de l’expéri-mentation à prévoir, et tirer desenseignements pour les dispositifsplus récents. Par exemple, ces expé-rimentations systèmes innovantessans répétition nécessite de carac-tériser très finement le sol en débutd’essai pour pouvoir à terme évaluerl’évolution de la fertilité dans ces sys-tèmes sans apport d’engrais de ferme.Autre enseignement, la mise en placed’un Comité de Suivi du dispositifexpérimental rassemblant acteurslocaux du développement agricoleet agriculteurs biologiques voisinsfavorise une meilleure constructionet une valorisation accrue des expé-rimentations.

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Le marché des céréales biologiques en direct propose aux :

Jean Paul PASQUIER

La conséquence logique de la miseen réseau des cinq dispositifs estla mise en commun des résultatsde leur suivi. Il s’agit de compileret valoriser de manière transver-sale les résultats obtenus sur lesdifférents sites.Pour cela, il est nécessaire de consti-tuer une base de données capitalisantles résultats des cinq dispositifs ex-périmentaux au fil des années. Cettebase doit permettre de caractériserles systèmes de culture, les perfor-mances techniques des couplesculture/précédent, la gestion des bio-agresseurs et la gestion de la fertilitédes sols à moyen terme.La construction de la base de don-nées est actuellement en cours àl’ISARA-Lyon. Elle pourra permettre,par exemple, la réalisation d’étudessur l’évolution des stocks de car-bone dans des systèmes de grandescultures sans effluent d’élevage ouencore d’établir des références tech-nico-économiques à partir desrésultats capitalisés pendant plu-sieurs années dans des contextes

pédoclimatiques contrastés. Dansle cadre du programme de re-cherche, il est également prévu quecette base alimente l’outil d’évalua-tion multicritère développé dansun autre volet du projet (adapta-tion de MASCà l’AB), que ce soit avecles résultats des cinq dispositifs ex-périmentaux, des suivis de fermesen AB ou des résultats d’expérimen-tations annuelles en AB.

Les partenaires du projet RotABdisposent d’un savoir-faire dansla conception et le suivi d’expéri-mentations à l’échelle du systèmede culture. Alors que de plus enplus de sites expérimentaux seconvertissent à l’AB (domainesINRA, fermes de lycées agricoles…),les approches méthodologiquesdéveloppées dans les cinq dispo-sitifs expérimentaux du projetRotAB constituent une excellentebase de connaissances pour ac-compagner les sites en conversion,pour aider à la conception des ro-tations et systèmes à mettre enplace, pour faciliter l’élaboration

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des protocoles expérimentaux.En particulier, l’étude de l’évolutionde la fertilité des sols est une ques-tion essentielle, surtout dans cessystèmes de culture sans élevage.Ces expérimentations innovantes,sans répétition ni témoin car àl’échelle du système, impliquent im-pérativement de caractériser trèsprécisément le sol en début d’essai,à l’aide de mesures et démarchesclassiques et d’outils de recherche.Avec l’appui des partenaires duprogramme, l’ITAB travaille à laconstruction d’une « boite à ou-tils » pour évaluer la fertilité dessols et son évolution: à partir d’unétat des lieux des mesures et indi-cateurs utilisés sur les cinqdispositifs, une grille d’analyse aété construite pour aider à choi-sir de faç on pertinente les mesures

Dunière (26)La Hourre (32)

Archigny (86)

Boigneville (91)

La Motte (95)

Chambre d’Agriculture de la Vienne, Agrobio PoitouCharentes, GAB de la VienneDébut de l’essai : 2006Surface : 14 ha (11 parcelles)Topographie : plaineSystèmes testés :•Succession culturale type du département : Trèfle violetpendant 18 mois, semé sous couvert de tournesol / blé /triticale / maïs / féverole / blé.•Succession culturale économique (7-8 ans). Maximum decultures de vente (Blé, Soja, Maïs, Colza, Protéagineux, …).•Rotation courte Soja / Blé / Maïs.Contact x Thierry Q uirin, CA 86/Agrobio PC

ARVALISiInstitut du VégétalDébut de l’essai : 2007Surface : 4,7 ha (6 parcelles expérimentales)Topographie : plateauSystème testé :Rotation type de 6 ans : Luzerne 1 / Luzerne 2 / Blé tendre d’hiver / Tournesol(ou sarrasin ou lin), avec semis sous couvert de trèfle incarnat au préalable) /Féverole d’hiver / Blé tendre d’hiver (sursemé en luzerne).Contacts x JeaniFranç ois Garnier, Emeric Emonet, Clotilde Rouillon, ARVALIS

AGFEE, ARVALIS – Institut du Végétal, CETIOM, FNAMS, Chambred’Agriculture de la Drô meDébut de l’essai : 1999Surface : 2,7 ha (5 parcelles expérimentales)Topographie : plateauSystème testé :Rotation type de 5 ans irriguée: Soja / Blé d’hiver sous ensemencé de luzerne /Luzerne porte graines / Colza / Maïs grain.Contacts x Bertrand Charey ron, CA 26 et Michel Mangin, ARVALIS

CREAB MP, avec l’appui de l’INRA Toulouse, ITAB, ArvalisiInstitut du Végétal,Ly cée agricole de BaulieuDébut de l’essai : 2000Surface : 55 ha (8 parcelles)Topographie : coteauxSystèmes testés :• Succession culturale (4-5 ans) : Féverole (ou lentille, pois chiche ou fourrager),Blé tendre, Tournesol (ou Orge d’hiver), jachère annuelle de Trèfle Violet.• Rotation courte : Soja, céréale.Contact x Loï c Prieur, CREAB MP

ARVALISiInstitut du Végétal avec l’appui de l’ Ecocentrede Villarceaux, CA 77, INRA, ITAB, GAB Ile de FranceDébut de l’essai : 2003Surface : 64 ha (8 parcelles)Topographie : plaineSystème testé : Rotation type de 8 ans : Luzerne 1 / Luzerne 2 / Blé / Triticale/ Féverole / Blé / Mélange céréale + légumineuse / Blé.Contact x Delphine Bouttet, ARVALIS

POUR ENSAVOIR g

w w w . ita b . a s s o . f r

R u b riq u eP ro gra m m es d erec h erc h e p u isR o tA B

à réaliser et les indicateurs à cal-culer, en fonction des moyensdisponibles sur le dispositif expé-rimental. A terme cette boîte àoutils pourra être complétée pourd’autres thématiques, comme lesaspects économiques.

D’ores et déjà, après une année defonctionnement, la mise en réseaudes cinq dispositifs RotAB se ré-vèle riche d’enseignements pourles partenaires du projet, que cesoit pour le partage de méthodo-logies, les synergies créées ou ledémarrage de la mise en commundes résultats qui oblige à mieuxles formaliser. Mais le plus impor-tant est que des retombées sontattendues pour d’autres sites ex-périmentaux de type « système »

en AB, en particulier au travers dela « boîte à outils », dont une pre-mière version est actuellement encours de finalisation. Une version-test de cette « boîte à outils » seraprochainement accessible sur lesite de l’ITAB (page RotAB).Ces dispositifs, mis en réseau, permet-tront d’améliorer les connaissancesautour des questions économiques,agronomiques et environnementalesque posent en particulier les systèmesde grandes cultures biologiques sansélevage, mais aussi, nous espérons àterme, tout système de culture en AB.

M erci à Thierry Q uirin ( C A 8 6 /AG R O BI O P C ) , D elphine Bouttet,P hilippe V iaux et M ichel M angin( AR V ALI S ) , Loï c P rieur ( C R E AB M P ) ,Bertrand C harey ron ( C A 26 ) pourleur relecture attentive.

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En maraîchage biologique, le re-cours à des plantes non hôtes ou« mauvais hôtes » des nématodesà galles (m elo i d o g y n e spp.) est in-dispensable car les moyens de luttedisponibles (tourteaux, engraisverts nématicides, produits…)donnent des résultats insuffisants.Des travaux sont donc engagéspour améliorer la maîtrise des né-matodes à galles via la gestion desrotations de cultures au GRAB, enpartenariat avec d’autres struc-tures (Civam bio 66, Inra deSophia…). Le recours à des varié-tés ou porte-greffes résistants estune solution efficace, mais les casde contournement des résistancesdisponibles actuellement sont deplus en plus fréquents. L’étude, dé-butée en 2008, a donc pourobjectifs d’identifier les culturesmaraîchères moins sensibles auxnématodes à galles et d’évaluer l'ef-fet à court et moyen terme dedifférentes plantes de coupuredans les rotations méditerra-néennes. Ces cultures sont assez

peu nombreuses, vue la grande po-lyphagie des nématodes à galles.Les premiers résultats montrentl’intérêt potentiel des plantes dela famille des Liliacées, de quelquesBrassicacées (roquette), du fenouil,de l’épinard, de la fraise et de lamâche. Une manipulation récenteconfirme que la mâche, la roquetteet l’oignon sont nettement moinssensibles qu’une salade, alors quele persil, la coriandre, le navet et lechou rave sont sensibles, le fenouil

et l’épinard montrant une sensi-bilité intermédiaire. La propositionde ces espèces pour remplacer descultures sensibles telles que la lai-tue, la courgette, le concombre...peut se heurter à une réticence dela part des producteurs pour desraisons économiques et commer-ciales. La gestion des rotations estpourtant cruciale pour éviter queles attaques ne deviennent tropdommageables à la pérennité desexploitations.

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térêt des rotations et de mettre enévidence l’action des engrais vertssur les pathogènes du sol, deuxpratiques qui sont des bases del’agriculture biologique. La ca-dence d’une solarisation tous les3 ans permet de maintenir un ni-veau de mortalité dû au S c ler o ti n i am i n o r inférieur à 3%, ce qui estéconomiquement acceptable.Après dix années de suivi les ré-sultats obtenus paraissentsuffisamment fiables en ce quiconcerne la culture de laitue.Le suivi dans le temps de parcellessolarisées a permis d’affiner l’utili-sation pratique de cette techniquesans qu’aucune limite négativen’apparaisse. Dans une rotationcomprenant une culture de prin-temps, une solarisation annuellemise en place avant le 31 juillet apermis de limiter durablement l’im-pact des pathogènes et ravageursdu sol des deux cultures de la rota-tion. Les résultats concernantl’impact sur les nématodes de laculture non hôte encadrée par deuxsolarisations doivent être vérifiés.

Pendant presque vingt ans, l’essaiBiophyto mené par le CIVAMBIO66et la CENTREx à Théza (66) en 1993,a permis de mettre en évidencel’influence de la solarisation, d’en-grais verts et de rotations decultures d’espèces différentes surles pathogènes du sol.Le site est composé de quatre tun-nels de 400 m², qui forment huitparcelles d’essai individualisées endemi tunnels. Deux tunnels (T1 etT2) sont conduits en culture inté-grée et les deux autres (T3 et T4) enagriculture biologique. Un des tun-nels bio (T3), ainsi que les deuxtunnels intégrés reç oivent une ro-tation annuelle de deux cultures,une laitue en hiver suivie d’une cu-curbitacée au printemps (melon ouconcombre), dans le but d’accélé-rer l’apparition des problèmes defatigue de sol. L’autre tunnel bio(T4) reç oit une rotation de culturesd’espèces différentes sur trois ans(laitue, melon, céleri, tomate, blette,fenouil). A partir de 2003, la rota-tion d’espèces différentes est réduiteà deux années (laitue, melon, fe-

nouil, épinard) pour évaluer l’effetd’une rotation plus courte. 2004-2005 correspond à la 12e saison deculture, tous les tunnels ont unemême rotation salade - melon.Différentes stratégies de traite-ments de sol en été (solarisation,engrais verts, annuels ou en alter-nance...) sont testés seuls oucombinés, sur chaque parcelletous les ans. La solarisation est réa-lisée sur une durée de 60 jours, defin juillet à mi septembre. L’engrais vert principalement uti-lisé est le sorgho fourrager, seméfin juillet à 50 kg/ha puis broyé deuxmois plus tard. A partir de l’été 2000,d’autres engrais verts ont étés in-troduits dans le dispositif (radisfourrager, tagète minuta et moha).Le T2 Nord reste en sol nu, c’est laparcelle témoin sans traitement dusol alors que le T1 Sud est notre ré-férence solarisation annuelle. Lesautres demi tunnels en agricultureconventionnelle reç oivent diffé-rents traitements…Ce dispositif d’étude sur du longterme permet de confirmer l’in-

cyantes produits, et de mettre aupoint les itinéraires techniques, laqualité du broyage et de l'enfouis-sement, à la période optimale dela culture, étant des facteurs es-sentiels. L’intérêt de cette pratiqueest actuellement à l’étude, sousabri et en plein champ, dans lecadre du projet Prabiotel, réunis-sant de nombreux partenaires etpiloté par le CTIFL.

Les intercultures, ou périodes entredeux cultures commerciales, sontdes périodes intéressantes pourl'utilisation de pratiques amélio-rantes. Plutôt que de laisser les solsnus, il est possible de mettre enplace d'autres cultures. Un des in-térêts, dans le cas de cultures nonhôtes, est de pouvoir “ casser” lecycle de développement des agentspathogènes, qui sont en général fa-vorisées par la succession descultures sensibles ou leur retour fré-quent dans la rotation.Certaines plantes, comme les cru-cifères (ou brassicacées), mais aussiles alliacées, ont développé des mé-canismes de défense vis-à-vis desbioagresseurs. Elles produisent dessubstances qui sont toxiques pourles agents pathogènes, ou au moinsinhibent leur développement. Ainsi,pour les crucifères, la dégradation

cellulaire, suite à une agression pa-rasitaire ou à un broyage mécaniquedes plantes, permet la mise encontact des glucosinolates avec l'en-zyme myrosinase. L'hydrolyse quis'en suit produit des isothiocya-nates, qui sont des composéssoufrés toxiques. En outre, l'incor-poration de cette matière organiquefraîche induit aussi des modifica-tions sur la vie microbienne du sol.On parle de biofumigation. Celle-ci peut d'ailleurs être complétée parun bâchage du sol, qui en accen-tue les effets en les combinant à unesolarisation, même si celle-ci est decourte durée. Ce processus est connu depuislongtemps, mais son utilisationpratique ne s'est pas encore déve-loppée en France. Il convient desélectionner les variétés les plusadaptées, en fonction des isothio-

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POUR ENSAVOIR g

AGRICULTURENATURELLERépondre auxnouveaux déf isPar Joseph PoussetEditionsAgridécisions

eux facteurs principaux gui-dent le choix des culturesdans les rotations. Le pre-

mier est économique : les récoltesdoivent trouver un débouché, lescultures doivent donc être adap-tées à la demande en quantité eten qualité. Le second est d’ordreagronomique et climatique etprend en compte les contraintespédoclimatiques (potentialités dessols, climat et fenêtres d’interven-tion culturales).

La conception d’une rotation doitimpérativement chercher à :• maintenir ou augmenter la fer-tilité de la terre, • gérer les adventices,• établir la meilleure neutralisa-tion possible des maladies et desravageurs.Il est également essentiel de pren-dre en compte dans la conceptiondes systèmes des facteurs tels quel’organisation du travail tout au longde l’année, les relations entre les cul-tures successives ou associées (duespar exemple à des phénomènes d’al-lélopathie), l’intérêt des fourragesde dépannage, l’optimisation desdéplacements en fonction des di-verses parcelles et le corps de ferme.

L’insertion de légumineuses est né-cessaire. Elles peuvent être

annuelles comme la féverole, lesfèves, les pois, le trèfle incarnat, lesharicots ou pluriannuelles tellesque la luzerne, le trèfle violet, le sain-foin, le mélilot… Les pluriannuellessont de bonnes têtes de rotation etprécèdent avantageusement les cul-tures exigeantes en azote et souventsalissantes comme le blé, le maïs,les pommes de terre, le colza, lespoireaux… Les annuelles peuventaussi jouer un rôle analogue maissont moins efficaces. Elles aidentaussi les cultures moins exigeantesen azote comme l’avoine, l’orge…Elles relancent et donc prolongentles rotations : ce sont des relais.L’éleveur a généralement la chancede pouvoir cultiver des prairies tem-poraires qui sont des têtes derotation idéales.Les successions à bon rapport/su-cres/cellulose/azote comportentégalement, sauf cas particulier, descéréales qui apportent la cellulosenécessaire, soit directement si lespailles sont broyées sur place, soitgrâce au fumier produit. Attentionà varier les familles botaniques età alterner plantes sobres et gour-mandes en éléments nutritifs,résistantes et vulnérables aux ad-ventices…Le rôle de la tête de rotation estd’améliorer la structure du sol, delui redonner, si c’est utile, unebonne fertilité et de contrecarrerles adventices devenues trop en-vahissantes.Une jachère peut jouer un rôleagronomique très utile si elle est

bien conduite. Dans les systèmessans élevage, elle peut jouer aumoins partiellement, le rôle régé-nérateur permis par les prairiestemporaires : lutte contre les ad-ventices, effet sur la structure dusol, enrichissement en azote… Ilconvient de la placer au bon mo-ment dans la rotation, d’y cultiverdes légumineuses, d’y arracher ra-cines et rhizomes des pluriannuelles,d’y pratiquer le déstockage desgraines d’adventices… Chaque si-tuation peut finalement amener àchoisir une conduite de la jachèretrès variable, bien entendu aprèsétude du rapport coût de produc-tion/rentabilité.

En maraîchage, suivre une rota-tion précise est très délicat, du faitdu grand nombre d’espèces quecomporte l’assolement. C’est éga-lement moins nécessaire qu’engrandes cultures car la lutte contreles adventices et le maintien de lafertilité des sols sont déjà partiel-lement assurés par la fréquencedes sarclages et des fumures or-ganiques souvent importantes.Cependant, il est facile et utile defaire se succéder judicieusementdes groupes de cultures maraî-chères constitués à partir dequelques critères : famille bota-nique, caractère sobre ougourmand, production de racines,feuilles ou graines et fruits…

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La conversion des 117 hectares cul-tivés par Laurent a pris fin en 2007.Malgré les faibles rendements, ilne regrette rien et est ravi de redé-couvrir le métier d’agronome.« M o n as s o lem en t n ’ a p o u r l’ i n s tan tp as b eau c o u p c h an g é à p ar t l’ i n -tr o d u c ti o n d e la lu z er n e s u r lesj ac h è r es . L a c o n d u i te d es c u ltu r esp ar c o n tr e es t to talem en t d i f f é r en te. »En 2004, alors que ses terres étaientconduites en conventionnel, l’as-solement comportait du blé, del’orge, du tournesol, de la féverole,du maïs et de l’herbe (jachère).Depuis sa conversion, le nombred’espèces cultivées est tout demême passé de cinq à huit. Il a in-troduit des pois, des haricots, dusoja et de la luzerne et a suppriméla féverole.

« J e c o n s i d è r e l’ i n tr o d u c ti o n d e lalu z er n e i n d i s p en s ab le en A B p o u rp o u v o i r m aî tr i s er l’ en h er b em en ts u r les c u ltu r es ( n o tam m en t lec h ar d o n et la f o lle av o i n e) . L a lu -z er n e p er m et au s s i d e r es tr u c tu r erles s o ls et d ’ ap p o r ter d e l’ az o te. E nA B , i l es t au to r i s é d e v alo r i s er leslu z er n es s u r j ac h è r es ( f o i n , g r ai n es ) .J ’ en v i s ag e m ê m e l’ ac h at d ’ u n p eti ttr o u p eau o v i n ( s o lo g n o t) p o u r v a-lo r i s er m a s u r f ac e en h er b e.

M es r o tati o n s n e s o n t p as en c o r ec alé es . J e p en s e ar r ê ter le s o j a àl’ av en i r q u i m e f ai t u n e s u r c h ar g ed e tr av ai l à la r é c o lte ( av ec le to u r -n es o l) . L ’ an n é e p r o c h ai n e, j e v ai stes ter l’ av o i n e n u e et la c am é li n e( en c u ltu r e p r i n c i p ale) . J e p r é f è r en e p as f ai r e d ’ en g r ai s v er t p o u rl ’ i n s tan t c ar j e n ’ ai p as en c o r etr o u v é la s o lu ti o n p o u r f ai r e d e l’ en -g r ai s v er t p r o p r e en A B ! »

Suite à laconversion à l’AB,

l’assolementd’Edouard a

bénéf icié d’unef orte diminution

du maï s, del’introduction dela luzerne, d’une

diversif ication descéréales à paille et

dudéveloppementdu soja et deslégumes secs.

Edouard a commencé la conver-sion progressive de ses terres à l’ABil y a une dizaine d’années. Au final,il est passé de la quasi monocul-ture de maïs en conventionnel àune dizaine d’espèces végétalescultivées en AB aujourd’hui.En effet, Edouard cultivait du maïssur près de 45 % de sa surface (183hectares), 40% en céréales et le resteréparti entre un peu de protéagi-

neux, d’oléagineux et de jachère…« E n A B , i l es t i n d i s p en s ab le d e d i -v er s i f i er les p r o d u c ti o n s p o u rr é p ar ti r les r i s q u es et au s s i p o u rc o n s tr u i r e d es r o tati o n s lo n g u es .N o u s av o n s r é i n tr o d u i t d es p r o té a-g i n eu x ( f é v er o les , p o i s , s o j a) et n o u stes to n s d e n o u v elles c u ltu r es ( h a-r i c o ts , é p eau tr e, s ei g le, p o i s c as s é s ,len ti lles , m aï s p o p c o r n ) p o u r r é -p o n d r e à la d em an d e d u m ar c h é etp o u r en r i c h i r la r o tati o n . E n A B , p o u r p o u v o i r r é u s s i r d es c u l-tu r es à f o r te v aleu r aj o u té e ( h ar i c o t,len ti lle, s o j a… ) , i l es t i n d i s p en s a-

b le d ’ i m p lan ter av an t d es lu z er n eset d es c é r é ales p o u r g é r er l’ en h er -b em en t et les ap p o r ts d e m ati è r eso r g an i q u es . L a p r o p o r ti o n d e c esc u ltu r es à b i n er d an s l’ as s o lem en td o i t au s s i ê tr e r é f lé c h i e p o u r é v i terles s u r c h ar g es d e tr av ai l au p r i n -tem p s . C ’ es t to u te la d i f f i c u lté d etr o u v er u n c o m p r o m i s en tr e les ex i -g en c es ag r o n o m i q u es , tec h n i q u eset c o m m er c i ales . J ’ i m p lan te au s s ip r es q u e s y s té m ati q u em en t d es en -g r ai s v er ts p o u r é v i ter les s o ls n u sl’ h i v er et ai n s i p i é g er l’ az o te ( m o u -tar d e, c am é li n e) . »

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Aux cours de différentes enquêtes etlors des consultations, les produc-teurs, consommateurs et opérateursdu marché ont été invités à s’expri-mer sur l’interêt de chaque additif etauxiliaire technologique pour la vi-nification biologique. Lors desexpérimentations menées en labo-ratoire et dans le réseau des cavespilotes, un certain nombre d’entreeux ont été testés, notamment dansl’objectif de réduire les apports deSO2. Les résultats de ces différentesévaluations sont présentées dans letab leau 1 .

Déjà autorisés par le règlement européen AB

Non autorisés par le règlement européenAB mais autorisés dans la plupart descahiers des charges privésAutorisés ni par le règlement européenAB ni dans la plupart des cahiers descharges privésEn attente d’ê tre introduit dans lerèglement vin européen

Evaluation positiveLevure , bactériesq, enz ymesq, acide ascorbique,alginates de potassium, gomme arabique, colle depoisson, tartrate de potassium, bicarbonate depotassium, carbonate de calcium, acide tartrique,acide citrique, bentonite, charbons, COq, argon,az ote, diatomite, perlite, cellulose, tannins, caramelThiamine, sulfate de cuivre, phosphate di-ammo-nique, écorces de levures

Tartrate de calcium, protéines de plantes, manno-protéines, copeaux, résine de pin d’Alep

Au moins une évaluation négative SOq gaz eux , gélatine, meta-bisulfite depotassium3, caséine3, ovalbumine3 lactalbu-mine3, caséinates de potassium3

Sulfate d’ammonium, sulfite di-ammonique3,acide métatartrique

Acide sorbique, ferrocyanide de potassium,DMDC, phytate de calcium, PVPP, lysoz yme,résines échangeuses d’ions Acide malique, acide lactique

r Où règlementer ûLe nouveau règlement européen de l’agriculture biologique (EC Re. 83s/0v et 88y/08), entré envigueur en janvier q00y , prend en compte les vins. Les vins biologiques seront donc règlementés ausein de ce nouveau règlement AB. Néanmoins, ils devront respecter en premier lieu les pratiques viti-vinicoles générales prévues par le règlement vin européen CE 1sy3/yy . r Q ue règlementer ûLes futures règles européeenes sur la vinification biologique devront respecter les objectifs et prin-cipes généraux de l’agricultue biologique (tels que définis par les articles 3 et s du règlement duConseil 83s/q00v). D’après les enquê tes menées au cours du programme, une majorité se dégageen faveur d’un règlement global sur la vinification biologique incluant les produits oenologiques,mais également les techniques.r A quel niveau règlementer x europe, état, région ûLors des discussions et des consultations, un consensus en faveur d’une règlementation européennecommune (pas d’adaptation régionale et/ou nationale) s’est dégagée. Les chartes et des standardsprivés, plus stricts que le règlement européen, pourront néanmoins continuer à exister.

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r Scenario 1 x interdiction du SOq. Cette option qui n’estcompatible ni avec le développement de la filière des vinsbiologiques, ni avec la production de vins de qualité, tousles ans et dans toutes les régions, n’a pas été retenue.

r Scenario 2 xpas de limitation des doses de SOq en vini-fication biologique (mê mes limites que pour les vinsconventionnels). Cette option est principalement défen-due par l’Allemagne et l’Autriche.

r Scenario 3 xune limitation significative par rapport auxvins conventionnels mais permettant la production dura-ble de vins biologiques “ de qualité” . Les italiens sontd’accord pour une réduction allant jusqu’à t0c , alors queles Suisses, les Espagnols et les F rançais défendent uneréduction de q0 à 30c (par rapport aux limites actuellesfixées par le règlement v in).

r Techniques autorisées par le règlement AB (CE)479/2008 et ay ant été plutô t négativement évaluéesdans le programme Orw ine- osmose inverse sur moûts- évaporation des moûts- cryo-concentration des moûts et des vins

r Techniques non autorisées par le règlement AB (CE)479/2008 et ay ant été plutô t négativement évaluéesdans le programme Orw ine- résines échangeuses d’ions pour la modification du pHdes moûts et des vins

- techniques extractives (spinning cone, osmose inversesur les vins, distillation, etc.)

- ultra et nano-filtration des vins

L’enrichissement doit ê tre f ait avec des ingrédients bioilogiques.De façon générale, les techniques physiques de concen-tration sont plutô t négativement évaluées î (osmoseinverse, évaporation, cryo-concentration). La technique des résines échangeuses d’ions doit ê treautorisée en AB pour la fabrication des Moûts ConcentrésRectifiés, afin d’éviter les distorsions de concurrenceentre les z ones.Le principe d’imposer des limites, pour la vinification bio-logique, inférieures à celles du règlement vin, est soutenupar les pays du sud de l’Europe et rejeté par ceux du nord.

S’il semble souhaitable que l’usagedu SO2 soit limité au minimum in-dispensable, il est égalementreconnu qu’il est impossible deproduire des vins biologiques debonne qualité, tous les ans et danstoutes les régions viticoles sansl’usage de SO2. Cependant, il estclairement possible d’en réduirel’usage. La plupart des cahiers descharges privés de vinification bio-logique prévoient des limitations,très souvent significativement in-férieures à celle imposées par leréglement général sur les vins.Suite aux discussions menées surce thème dans le cadre du pro-gramme et en s’appuyant sur lesdonnées obtenues au cours duprogramme, trois scenarii sontproposés ( v o i r en c ad r é ) .Les limitations exprimées en pour-centage par rapport à la limitationactuelle du règlement vin sont pré-sentées dans le tab leau 2 .

Dans le cadre du programme, uneenquête sur les caractéristiques desvins biologiques des vins européenset notamment les taux de sulfitesa été menée par l’Universitéd’Udine. Elle suggère que la quasitotalité des échantillons (essentiel-lement des vins blanc et rougessecs) respectent déjà une réduc-tion de 20%, voire de 30%. Cesdonnées sont corroborées par lesrésultats de l’enquête menée au-près des producteurs ansi que parl’analyse des actuels cahiers descharges privés. En revanche, au delàde 30% de réduction, une partie si-gnificative des échantillons setrouve au delà de la limite.Il est proposé que les limtationsdes doses de SO2 ne s’appliquentpas aux vins spéciaux.

Limitation actuelle 20% de réduction 30% de réduction 40%de réduction 50% de réductionRouge <t mg/l de sucres résiduels 160 1q8 11q y6 80Blanc <t mg/l de sucres résiduels q10 168 1sv 1q6 10tRouge >t mg/l de sucres résiduels q10 168 1sv 1q6 10tBlanc et rosé >t mg/l de sucres résiduels q60 q08 18q 1t6 130

Voir les évaluation des techniques et additifs selon Orw inesur www.itab.asso .fr, rubrique Programme puis Orw ine.

Jusqu’à présent, pour la transforma-tion des produits biologiques, il yavait peu de limitations concernantl’usage des techniques (exceptionfaite de l’ionisation qui est interdite),mais la nouvelle règlementation (Rég.CE 834/07) ouvre la possibilité deprendre en compte cette possibilité.

Concernant l’autorisation de l’en-richissement pour la vinificationbiologique, ni les enquêtes menéesauprès des vignerons, ni les cahiersdes charges privés ne mentionnentqu’il doivent être interdits ou limi-tés (sauf pour le cahier des chargesde Bio Suisse). En revanche, ils pré-cisent qu’il doit être effectué avecdes ingrédients biologiques. Cecin’est pas un problème dans les zonesoù l’utilisation du sucre (canne oubetterave) est autorisé, mais dansles zones où cet usage est interdit etoù seuls les MC (moûts concentrés)ou les MCR (moûts concentrés rec-tifiés) sont autorisés, la question sepose car l’usage des moûts concen-trés rectifiés est clairement interditpar le règlement Bio européen enraison de l’usage des résines échan-geuses d’ions pour obtenir les MCR.

La mise en place du futur règlementde la vinification biologique ne doitpas faire oublier que pour la vinifi-cation comme pour la viticulture,la priorité doit être donnée à la pré-vention. C’est à dire que toutes lesméthodes prophylactiques permet-tant d’obtenir des raisins d’unequalité physiologiques et sanaitairesoptimale devront être mises enœuvre afin de réduire au maximuml’utilisation des intrants.

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elon les principes de l'agri-culture biologique, la gestiondes bio-agresseurs repose

sur une approche globale combi-nant des méthodes respectueusesde l’environnement. Le règlementbio européen indique clairementque l'utilisation de produits phy-tosanitaires ne peut intervenirqu'en cas de danger immédiat me-naç ant la culture.Cependant la nécessité écono-mique pour les producteursbiologiques de trouver des solu-tions de protection rapidementopérationnelles peut conduire lesexpérimentateurs à privilégier la

recherche de mesures de protec-tion directe. Mais les limites de cetteapproche sont reconnues : àl'échelle de l'exploitation agricoleen terme d'efficacité dans le temps(évolution des résistances notam-ment), ou pour son environnement(risques éventuels : pollution deseaux, impact sur l’écosystème, toxi-cité pour l’applicateur).Depuis trente ans (1979), le Groupede Recherche en AgricultureBiologique (GRAB) conduit des ex-périmentations en productionsvégétales biologiques dans le Sud-Est de la France. Le choix de sesactions de recherche appliquée est

effectué par les ingénieurs d'expé-rimentations et les agriculteursbiologiques administrateurs de lastructure à partir des besoins rele-vés auprès des agriculteurs et desconseillers techniques sur le terrainet en fonction des moyens disponi-bles ou obtenus auprès desfinanceurs publics.Le GRABa développé une grille d'ana-lyse appliquées à ses neuf dernièresannées d'expérimentations pour leshiérarchiser par niveau, les situervis-à-vis du principe d'approcheglobale des systèmes préconisée parl'Agriculture Biologique et pour dis-poser d'un outil simple de pilotagedes futures expérimentations enfonction des niveaux que l'oncherche à privilégier.

Plusieurs approches multiniveauxexistantes ont inspiré la démarche(Hill, Gliessman). La plus schéma-tique et visuelle est proposée parle FiBL qui présente les différentesmesures directes et indirectes. Laforme pyramidale indique queplus les stratégies sont indirectesplus les possibilités sont nom-breuses et diversifiées.

Cette hiérarchisation des actions a été adaptée par le G RAB, avec la création de 3 niveaux d’interven-tion dans la gestion des bio-agresseurs :

Niveau d’intervention Les expérimentations du GRABPROTECTION • application de produits naturels : argile, phytothérapie, antagonistes...

• réduction de doses des produits autorisés en AB (ex. : cuivre) • substitution d'intrants désormais interdits en AB (métaldéhyde contre• gastéropodes)• substitution d'intrants autorisés en AB mais dont l’homologation sera• prochainement retirée en F rance (roténone)• protection mécanique : filets (carpocapse)• lutte biologique : introduction d’auxiliaires (maraîchage)

GESTION • utilisation combinée de méthodes à effets partiels ou indirects • biodiversité fonctionnelle • protection indirecte : limitation de l’inoculum

AGROECOSY STEME • itinéraires techniques : choix variétaux et d'implantation, couverture• végétale, ...• gestion de la fertilité du sol

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Les travaux du GRABont mis en évi-dence depuis trente ans l'efficacitéde nombreux produits naturelscompatibles avec le règlement del’AB. Ces travaux ont ainsi facilitéleur homologation et permis leurutilisation en France (pyrèthressur cicadelle de la flavescencedorée, argile sur puceron cendrédu pommier,En parallèle de ces essais de pré-parations phytosanitaires, denombreuses études ont concernéla lutte biologique classique ou laprotection mécanique. Certainesde ces méthodes s'avèrent très ef-ficaces : ainsi, le dispositif de filetAlt'Carpo, élaboré par le GRABavecla Chambre d'Agriculture deVaucluse, a montré une bonneprotection contre le carpocapsedu pommier (Romet et Severac2008).Cependant, des limites existent àces solutions directes. Ainsi cer-tains pathogènes comme lemildiou de la laitue (Bremia lac-tucae) ne peuvent être contrôlésde manière satisfaisante grâce auxproduits. Plus de quize produitsavec des modes d'action différents(produits minéraux, stimulateursdes défenses naturelles-SDN, an-tagonistes) ont été testés pendantquatre ans dans des conditions ex-périmentales optimales, sansmettre en évidence de protectionsatisfaisante (Lambion, 2007).Par ailleurs des contournementsou des résistances peuvent aussiapparaître avec des produits na-turels, comme c’est le cas avec levirus de la granulose vis-à-vis ducarpocapse (Sauphanor. 2006).Enfin, le faible intérêt des firmesphytosanitaires pour développerdes gammes utilisables en biocompte tenu de la taille réduite dumarché concerné et des coûts in-compressibles d'homologation,est une limite supplémentaire àce type d'essais.

comme le souci ( C alen d u la o f f i -c i n ali s ) ou l’inule ( D i ttr i c h i av i s c o s a) hébergent naturellementces auxiliaires.Cependant, pour ce type d'essai,les méthodologies sont compli-quées à mettre en œuvre car undispositif classique (répétitions,micro-parcelles, statistiques) estimpossible à envisager étant don-née la lourdeur des identifications,les échelles de travail (reproduc-tibilité dans le temps, influencedu paysage…), et les connais-sances nécessaires (entomologie,botanique…).

Pour limiter le recours à des me-sures de Protection ou de Gestion,il convient de réfléchir dès laconception de l'itinéraire techniqueou de l'assolement à leur impactsur la protection des cultures. Ainsi,à l'implantation d'un verger, le choixde la variété la plus adaptée auxconditions pédo-climatiques lo-cales permet un développementoptimal de la plante qui sera de faitplus apte à combattre les attaquesdes bio-agresseurs. La prise encompte des tolérances ou des ré-sistances variétales demeureindispensable, notamment pour lescultures pérennes, qui restent enplace plusieurs dizaines d'années.Une sélection participative de va-riétés de pêchers a été mise en placepar le GRAB, en collaboration avecl'ENGREF, l'INRA de Gotheron etd'Avignon, grâce à une forte impli-cation des producteurs répartisdans différentes régions de France.Cette sélection participative a per-mis de proposer une large gammede variétés conciliant qualité gus-tative et résistances aux principauxbio-agresseurs (warlop, 2006).De même, des observations d'abordempiriques sur le terrain complé-tées par des essais en stationexpérimentale ont permis de met-tre en évidence le lien entre la

Le GRABa montré que des mesuresindirectes, parfois combinéesentre elles, apportaient une pro-tection satisfaisante. Ainsi, durantla saison hivernale, la tavelure seconserve principalement dans lesvergers sur les feuilles mortes ausol, et celles-ci constituent lasource de l’inoculum primaire, res-ponsable des contaminations auprintemps suivant. La destructionde ce matériel végétal apparaît, entoute logique, comme une des clésde la réussite de la protectioncontre la tavelure. Pour tester cettehypothèse, un essai dans un ver-ger biologique de la Drôme a étéréalisé pendant deux années surla variété de pomme Smoothee.L’objectif de l’étude était d’évaluerl’influence combinée du retraitdes feuilles situées sur l’inter-ranget de l'enfouissement par buttagedes feuilles laissées sur le rang, surla réduction de l’inoculum pri-maire et le développement desépidémies de tavelure (Gomez,2007). Cette méthode prophylac-tique a permis une réduction dunombre de taches sur fruits de74 % en 2003 et de 68 % en 2004.La biodiversité fonctionnelle estune technique prometteuse quiconsiste à réintroduire de la diver-sité végétale sur l'exploitation pourfavoriser le maintien et le déve-loppement d'une faune auxiliaireautochtone. Les travaux sont re-lativement avancés au GRAB enarboriculture et oléiculture, pourprotéger les vergers contre le car-pocapse et la mouche de l'olive(warlop, 2006). En maraîchage, lestravaux consistent à favoriser laprésence de punaises prédatrices(mirides et anthocorides) qui vontparticiper au contrôle d'un grandnombre de ravageurs des culturesmaraîchères (pucerons, acariens,thrips, aleurodes…). Les premiersrésultats laissent entrevoir un bonpotentiel : certaines espèces

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Les expérimentations de Protectionreprésentaient la majorité des ac-tions du GRAB jusqu’en 2005; leurnombre est stable jusqu'en 2006(20 essais/an) puis décroît forte-ment depuis (15 en 2008). Lesexpérimentations de Gestion semaintiennent autour de cinq ac-tions par an et leur budget est plutôten progression. Depuis 2000, cellesd'Agroécosystème connaissent uneprogression d’année en année. Lesniveaux gestion et Agroécosystème,souvent plus complexes, imposentdavantage de moyens financiers ;ainsi, des essais concernant la bio-diversité fonctionnelle (Gestion)nécessitent plus de ressources carle temps consacré à la bibliographie,l'échantillonnage, l'identificationpeut être très important ; pour le niveau Agroécosystème, les essaismulti-sites et pluri-annuels,

POUR ENSAVOIR PLUS

Article originale avec bibliographieparu dans la Revue InnovationsAgronomiqueshttp://www.inra.fr/ciag/revue_ innovations_ agronomiques/volume_ 4_ j anvier_ 2009

nutrition de la plante et sa sensibi-lité aux ravageurs. Les essais du GRABont montré que le type de sol in-fluence le niveau d'attaque depuceron sur pommier (Libourel,2007). Le choix de la parcelle pourla création du verger s'avère doncstratégique dès la conception; enoutre, la couverture végétale (no-tamment avec des légumineuses)apparaît comme intéressante: grâceà elle, les attaques de pucerons sontréduites en sa présence et l'ensem-ble de la gestion de l'enherbementsur le rang s'en trouve simplifié.

Le graphique ci dessous présentel’évolution du coût annuel des ex-périmentations des trois différentsniveaux.

nécessaires à l'appréhension dufonctionnement global, se révèlentexigeants en moyens humains etfinanciers.

Les méthodes d’approche globalenécessitent d'être anticipées étantdonnées les ressources supplé-mentaires qu'elles peuvent exiger,que ce soit en terme de temps etdonc de financements, deconnaissances, de compétenceset de partenariats chercheur-ex-périmentateur-agriculteur.La recherche de stratégies de pro-tections directes ne doit pas pourautant être négligée car celles – cipeuvent s'avérer efficaces et perti-nentes lorsque les stratégiesprécédentes ne sont pas suffisantes.L'équilibre dans la recherche desdifférentes stratégies doit sansdoute aussi être réfléchi à l'échelled'une filière ou d'une région.Le pilotage des différents niveauxde recherche et d'expérimenta-tions paraît particulièrementnécessaire aujourd'hui avec lavenue attendue de nouveaux ac-teurs. Les pistes de travail sontnombreuses et parfois longues etcomplexes à explorer. Il faut aussiles croiser avec les attentes desagriculteurs (intéressés, en conver-sion, anciens, diversifiés,spécialisés…). Nous avons doncbesoin d'un ITAB renforcé qui coor-donne et veille à ce que tous lesniveaux de pistes soient explorées.Ainsi nous pourrons mieux faireface à l'ampleur du travail qui nousattend sans perdre de vue notreidéal d'agriculture bio.

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G w énolée G ouë set est d’abord venue en stage sur l’exploitation. Q uand plus tard, elle vient présenterun projet d’atelier artisanal de transformation du lait, Paul adhère. Aujourd’hui, il dit simplement « j’aidonné l’opportunité… » . En pratique, Paul a transformé une partie de son quota d’origine en quota devente directe. U ne partie de son lait est donc vendu à G w énolé, qui avec un statut d’artisan, le valoriseen yaourts, fromages, crèmes-desserts… L’atelier de transformation a été monté sur la ferme, dans unbâtiment mis à disposition. qq000 litres de lait transitent ainsi directement, et sont vendus à la fermeet sur les marchés locaux, sous la marque « L'Ille au pré » .Malgré sa surface de pâturage limitée, Paul a aussi favorisé le projet de Brice Tandille, jeune maraîcher,en l’implantant sur un hectare soixante du peu de ses terres accessibles aux vaches. « Pour lui donnerune vrai chance, il devait s’installer sur des terres de qualité, explique humblement Paul… »

e m e s u i s i n s tallé en 1 9 9 2 àla s u i te d e m es p ar en ts s u r3 2 h ec tar es d e ter r e et

2 1 0 0 0 0 li tr es d e lai t, li v r é s à u n e lai -ter i e. E n 1 9 9 7 , le n i v eau d ’ é tab le é tai tà 9 5 0 0 li tr es , av ec u n s y s tè m e m aï ss o j a, p u i s f ar i n e an i m ale p o u r d i m i -n u er les c o û ts , l’ é p i s o d e d e la v ac h ef o lle a é té p o u r m o i u n tr au m a-ti s m e » , se souvient Paul Thebault.ESB, Dioxine… Il a rapidementperdu toute sa confiance dans lesystème. « P o u r m o i , l’ ag r i c u ltu r eb i o lo g i q u e et l’ au to n o m i e s o n t d e-v en u es u n e é v i d en c e, ex p li q u e- t- i l » .Seulement, avec une surface aussilimitée, techniquement cela n’étaitpas envisageable. Mais, les onze hec-tares qu‘un voisin lui propose en

1999 lui permettent de franchir cecap. La conversion démarre avec lareprise des terres. « E n d eu x an s ,j ’ ai b o u lev er s é le s y s tè m e d e l’ ex -p lo i tati o n , le n i v eau d e p r o d u c ti o nd es P r i m ’ H o ls tei n s es t d es c en d u à5 0 0 0 li tr es , p u i s à 4 5 0 0 li tr es » . Lastructure de l’exploitation n’est ap r i o r i pas idéale pour le pâturage.Certes, les terres argilo-limoneusesdu bassin rennais ont un certain po-tentiel, mais en bordure du canal,certaines parcelles sont humidesvoire inondables. Le démarrage auprintemps est donc plutôt tardif, cequi semble plutôt un inconvénientaux yeux de Paul Thebault. Mais, encontrepartie, ces parcelles permet-tent une production d’herbe en été.Pourtant, incontestablement, lacontrainte principale de l’exploita-tion consiste en sa structure trèsmorcelée: « j ’ ai 2 1 h ec tar es ac c es s i -b les au x v ac h es , d an s u n r ay o n d ’ u nk i lo m è tr e et s eu lem en t 7 0 ar es o ù leslai ti è r es n e tr av er s en t p as au m o i n s

u n e r o u te. » Avec un îlot de douzehectares à deux kilomètres, puisdeux autres à trois et six kilomètres,mettre en place un système herbagéne relevait effectivement pas de l’évi-dence…

Les objectifs sont bien définis: pro-duire le quota en autonomie: « j es u i s o b li g é d e p r o d u i r e m o n q u o ta,j ’ ai d es b es o i n s d e p r é lè v em en ts , etl’ ac q u i s i ti o n , p as f o r c em en t s o u h ai -té e, d e 3 5 h ec tar es d e ter r e, m ’ o b li g eà m ai n ten i r l’ E B E » , affirme PaulThebault. La stratégie pour attein-dre ses objectifs a par contre évoluéau fil des années. Produire 3600 li-tres de lait par hectare, avec unsystème basé sur l’herbe, avec troishectares de maïs et un hectare debetterave, a révélé des limites: « av ecc e ty p e d ’ as s o lem en t le s y s tè m e n ’ av ai tau c u n e s é c u r i té , et j ’ ai r em ar q u é q u ej e r ati o n n ai s tr o p les v ac h es » . Le ni-veau de production descend alors à4500 litres par vache, obligeant l’agri-culteur à augmenter sensiblementle nombre d’animaux. Le troupeauatteint plus de cinquante vaches,avec bien sûr plus de génisses, et sur-tout du travail dans des conditionssouvent plus difficiles, la stabulationn’étant pas extensible. L’assolementest maintenant stabilisé sur cinq-sixhectares de maïs (rendementmoyen: 11/12 tMS/ha), un hectarede betterave et sept hectares de mé-

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années. En 2008, par exemple, lemélange récolté était composé de70% de féverole. L’équilibre des ra-tions durant ces périodes est doncloin d’être simple: « j e c o m p o s e s u r -to u t av ec le f o i n , q u e j e d i s tr i b u e enf o n c ti o n d e la q u ali té d es b o u s es etd u lai t d an s le tan k », explique Paul.Aucune pénalité pour les cellules,aucun traitement antibiotiqueen2008 et2009, les frais vétérinairesse limitent à quelques interven-tions pour des accidents. Pour Paul,voici des indicateurs fiables qui éva-luent bien sa conduite ! Les achatsde l’exploitation se limitent à unetrentaine de tonnes de carbonatehumide et à soixantes tonnes depaille par an. Ici, pas d’économiede paille pour éviter la gestion delisier : l’aire d’exercice est paillée etraclée tous les deux jours. Parcontre, Paul Thebault a repris la dis-tribution des minéraux pour leslaitières. Supprimés pendantquelques temps, il estime au-jourd’hui que cela représentait «despetites économies ». Le minéral etle sel sont maintenant distribuéstoute l’année.

Sur le papier, les objectifs semblentatteints : le quota est produit en au-tonomie. Mais, les charges de travailpour y parvenir sont extrêmementimportantes ! Une partie du travaildes terres est déléguée à la CUMA.Paul a fait le choix de limiter les in-vestissements dans le matériel austrict minimum. L’acquisitiond’une auto-chargeuse pourrait fairegagner un peu de temps. En réa-lité, pour Paul, la vraie solutionviendrait d’une association en GAEC

pour partager réellement le travailet pouvoir prendre des congés. Maiscela passera forcement par desmoyens de production supplémen-taires ou de la valorisation deproduits.

lange céréalier (40-45 q/ha enmoyenne). Les rotations ont aussiévolué. La conduite des prairies estaujourd’hui basée sur des retourne-ments plus rapides (quatre-cinqans). Faire durer les prairies de six àhuit ans n’était pas préjudiciable,mais compliquait la gestion les ro-tations. Sur l’exploitation, le systèmed’alimentation a vraiment changé ily a deux ans, par l’acquisition d’une

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petite ensileuse zéro pâturage.« I n i ti alem en t, j e c o n s i d é r ai s le z é r op â tu r ag e c o m m e u n e ab er r ati o n , enter m e d e c o n s o m m ati o n é n er g i q u eet en c h ar g e d e tr av ai l, m ai s l’ an n é e2 0 0 7 , tr è s s é c h an te m ’ a f ai t r ev en i r àl’ é v i d en c e… » . Désormais, Paul en-fourrage régulièrement en vert, parobligation car la charge de travail estimportante. Mais cette techniquepermet de mieux gérer la ration deslaitières. En 2008, le niveau de pro-duction a atteint 6500 litres parvache. Cette année, avec une saisond’herbe propice, la moyenne devraitapprocher les 7000 litres par vache,sans aucun achat extérieur. Le zéropâturage permet de proposer del’herbe de qualité, mais le pâturagereste toujours « la priorité absolue».

La ration hivernale est diversifiéeavec de l’ensilage de maïs et d’herbe(30-40 %), du foin, de la betteraveet un mélange céréalier (quatre àcinq kilos). Pour l’agriculteur, labetterave est un aliment d’excel-lente qualité, et le seul aliment fraisdisponible sur cette période. Maisles difficultés rencontrées dans lamaitrise technique de cette culturecompromettent malheureusementson avenir sur l’exploitation.Comme le souligne Paul Thebault :« l’ an n é e p r o c h ai n e j e n ’ i m p lan te-r ai p as d e b etter av e, la g es ti o n d esad v en ti c es et la p r o p r eté d u s o l ap r è sla c u ltu r e s o n t tr o p p r o b lé m ati q u es .J e r i s q u e d e le r eg r etter l’ h i v er s u i -v an t, c ar u n o u d eu x h ec tar es d em aï s s u p p lé m en tai r es n ’ au r o n t p asla q u ali té ex c ep ti o n n elle d e la b et-ter av e d u r an t l’ h i v er » . Dans cesystème à base d’herbe, les pro-blèmes viennent aussi de l’excèsd’azote soluble au printemps et àl’automne. Les mélanges céréalierspeuvent être un complément, maiscela reste très aléatoire suivant les

Prairie 4i5 ans

Maï s oubetterave

Mélange céréalier1 ou 2 ans

Prairie temporaire 37 ha

Prairie naturelle 10 ha

Maï s ensilage5 ha

Mélange céréalier7haBetterave

1 ha

Herbe Ensilage Herbe Foin Ensilage Maï s Betterave

Quantité de MS (kg)

CALENDRIER FOURRAGER

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