Guerre Des Juifs _ Flavius Josephe

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    lH V.Ormm

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    ŒUVRES COMPLETESDE

    FLAVIUS JOSÈPHE

    r.UERRE DES JUIFS

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    VERSAILLES. —IMPRIMERIES CERF, 50, RUE DUPLESSIS

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    , ^. M. .CATIONS ) LA SOriKTK DKS KTIDKS JIIVKSA^

    Œ( VHES COMri.KTESDR

    }< l A \ I 11 S J S È IITRADUITES EN FRANÇAIS

    SOUS LA DIRECTION DE

    THÉODORE REINACII

    Tome Cinquième

    GUERRE DES JUIFSLIVRES l-lll

    TRADUCTION DE

    RENÉ HARMANDAORÉ(;K DR i/r.N I VERSITK , PROFESSEUR AU LYCKE DE .N A : Y

    REVISEE ET ANNOTEEPAR

    THÉODORE REINACHMEMBREOE l'iNSTIÏUT

    PARISERNEST LEROUX, ÉDITEUK

    28, RUE BONAPARTE, Vl•'

    1911

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    in 2010 with funding fromUniversity of Ottawa

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    GUliRUE DES JUIFS

    PREAMBULE

    Sommaire. —12. Pourquoi Josèphe a entrepris cet ouvrage. Gran•»•deur du sujet, insuffisance des récits antérieurs. —3. Erreur deceux qui rabaissent la résistance des Juifs. —4. Sentimentspersonnels de Vauteur. —5. Supériorité de Vhistorien des faitscontemporains sur le compilateur d'histoires anciennes. —6. Lepassé lointain des Juifs ; inutilité d'y remonter. —7-H. Aperçusommaire des faits traités dans cet ouvrage. —12. Sa division^ sasincérité.

    1. La guerre que les Juifs engagèrent contre les Romains est laplus considérable, non seulement de ce siècle, mais, peu s'en faut,de toutes celles qui, au rapport de la tradition, ont surgi soit entrecités, soit entre nations. Cependant parmi ceux qui en ont écritrhistoire, les uns, n'ayant pas assisté aux événements, ont rassemblépar ouï dire des renseignements fortuits et contradictoires, qu'ils ont

    mis en œuvre à la façon des sophistes; les autres, témoins des faits,les ont altérés par flatterie envers les Romains ou par haine envers

    les Juifs, et leurs ouvrages contiennent ici un réquisitoire, là un

    1. Los notes de ce volume sont toutes, à moins d'avertissement spécial, ducsà M. Th. Reinach.

    IV I

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    â GUERRE DES JUIFS

    3. panégyrique, jamais un récit hisloriquo exact. C'est pour cela que jeme suis proposé de raconter en grec cette histoii'e, à l'usage de ceux quivivent sous la domination romaine, traduisant iouvrage que j ai com-posé auparavantdans ma langue maternelle ' à l'usage des Barbares derintérieur. Mon nom est Josèphe, lils de Matthias, Hébreu de nation ^,originaire de Jérusalem, prêtre; aux débuts j'ai moi-même |)ris partà la guerre contre les Romains ; les événements ultérieurs, j'y aiassisté par contrainte.

    4. 2. Quand se produisit ^ le grand mouvement dont je viens de parler,

    les affaires des Romains étaient malades : chez les Juifs, le partirévolutionnaire profita de ces temps troublés pour se soulever ''Jouis-

    sant alors de la plénitude de ses forces et de ses ressources; tel

    était l'excès des désordres, que les uns conçurent Tespoir de con-^' quérir l'Orient, les autres la crainte d'en être dépouillés En ellet, les

    Juifs espérèrent que tous ceux de leur race, habitant au delà de lEu-

    phrate, se révolteraient avec eus; d'autre part, les Romains étaient

    inquiets de l'attitude des Gaulois, leurs voisins ; la Germanie•'

    ne de-meurait point en repos. Après la mort de Néron, la confusion régnait

    partout, beaucoup, alléchés par les circonstaiices, aspii'aient au prin-

    cipal ; la soldatesque, séduite par l'espoir du butin, ne rêvait que• changements. —J'ai donc pensé que, s'agissant d'événements si consi-

    dérables, il était absurde de laisser la vérité s'égarer. Alors que les

    Parthes, les Babyloniens, les Arabes les plus éloignés, nos compa-

    1. Non l'hébreu, mais i'aramcen, qui était parle ou compris par les Juifs etpar toutes les populations de la Syrie et do la Mésopotamie. Josèphe précise plueloin, § 6, ce quMl entend par les . Pour la rédaction grecque du

    ellum Josèphe eut des collaborateurs (C. Apion, I, >; 50)2. Les mots , omis par P. Euscbe (et Niese), sont indispensables.3. Les §?; 4 et forment une grande parenthèse, peut-ôlre ajoutée après coup,

    et destine'e à préciser l'immensité de la commotion visée au début ; le fil dudiscours reprend au ^ 6.

    4. Exposé tendancieux. Au moment où eda'.a rinsu: rcclion juive (G6) il nyavait aucun de'sordre dans l'Empire.

    5. Par , Josèphe, comme Dion Cassius et d'autres historiens grecs,entend la Germanie opposée à la Gaule () ; cf. Ant.^ XIX, i; 119. Lestroubles de la Gaule de'signant la révolte de Vindex (68), les troubles de Ger-manie celle des Bataves (69 j.

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    >^:{ itrîotes habitant au di'la dr llMiphrato, los Adiahonions savent exac-

    temont, i^rAcc à mes rrclicrclics, rori«»inr de la •;(•*(', les (XM'ipi'liosdouloureuses qui eu inai'(|Mèr(Mil l•• cours, cnin) le dénouêirn'nl, il ne

    faut |)as que, eu revauclie, les Grecs et ccui des Koniaius i[ui n'ont

    pas pris part à la eauipaj^ne continuent à ignon^r tout cela parce

    (ju'ils n'ont renconire (pie llatteries ou liclions.7. '{\. V]{ cependant on ose donneur le titre d histoir(;s à ces écrits (, à

    mon avis, in)n seidein

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    4. GUEHRË DES JUIFS

    pardonner à ma douleur, lYit-ellc contraire à la loi du genre lùsto-rique^ Carde loutos Jes cités soumises aux Romains, c'est la notrequi s'est éleyée au plus haut degré de prospérité pour retomber dans

    12. le plus profond abîme de malheur. En eiïet, toutes les catastrophesenregistrées depuis le commencement des siècles me paraissent, parcomparaison, inférieures aux nôtres ^, et comme ce n'est pas l'étrangerqui est responsable de ces misères, il m'a été impossible de retenirmes plaintes. Ai-je atfaire à un critique inflexible envers l'attendrisse-ment? Qu'il veuille bien alors faire deux parts de mon ouvrage :mettre sur le compte de l'histoire les faits, et sur celui de l'historienles larmes.

    i3. o. Maintenant, comment ne pas blâmer ces Grecs diserts qui, trou-vant dans l'histoire contemporaine une série d'événements dont

    l'importance éclipse complètement celle des guerres de l'antiquité, nes'érigent pas moins en juges malveillants des auteurs appliqués àl'étude de ces faits, —auteurs aussi inférieurs à leurs critiques parl'éloquence que supérieurs par le jugement, —tandis qu'eux-mêmess'appliquent à récrire l'histoire des Assyriens et des Mèdes sous prétexte

    14. que les anciens écrivains l'ont médiocrement racontée? Et pourtant ils

    le cèdent à ces derniers aussi bien sous le rapport du talent que souscelui de la métliode: car les anciens, sans exception, se sontattachés à

    écrire l'histoire de leur propre temps, alors que la connaissance directe

    qu'ils avaient des événements donnai ta leur récit la clarté de la vie, alors

    qu'ils savaient qu'ils se déshonoreraient en altérant la vérité devant un15. public bien informé. En réalité, livrer à la mémoire des hommes des

    faits qui n'ont pas encore été racontés^, rassembler pour la postérité

    les événements contemporains, est une entreprise qui mérite à coup

    sûr la louange et l'estime ; le vrai travailleur, ce n'est pas celui qui se

    contente de remanier l'économie et le plan de l'ouvrage d'un autre,

    1. Cf. infra, v, § 20 : ^ xit tù) ?,

    de.

    2. Whiston rapproche les termes presque analogues où l'Évangile annonce lacatastrophe qui fondit sur les Juils [Math., xxiv, 21 ; Marc, xiii, 19 ; Luc, xxi,24). C'est qu'eu effet les Synoptiques ont été re'digés sous l'impression récente

    de la ruine de Je'rusalem.3. Il faut lire, avec le correcteur de A, la traduction latine et Bernard : ta'.

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    »•: , ^mais celui qui raconlo dos chosos iurdilos et compose avec une en-

    10. Wf'vo oriujiiialilr loutun

    coips d'Instoinî.Pour moi, i|uoique ( ti'anp;er,

    je liai éi)argué ni déppuses ni p

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    6 GIERRE DES JUIFS

    pays pai' les fils clAsmonoo; onsiiilo. conimenl les descendants desAsmonéons, se dispiilanl le trône, enlrnînt'rent dans leur querelle les

    Romains et Pompée ; comment Hérode, fils dAntipater, mit iiii à leuri20. dynastie avec le concours de Sossiiis ; comment le peuple, api'ès la

    morl d'HéiOdo, fut liviv à la stklition sous le principal d Auguste à

    Kome, Quintilius Variis élan gouverneur du pays ; comment laguerre éclata la douzième année du principal de Néron, les événe-ments fpii se succédèrent sous le gouverneur Gestius, les lieux quedatis leur premier élan les Juifs occupèrent de vive force.

    21

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    PUKAMItlJLE 7

    2). Kl. •'' alors Tilus (]iiill

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    8 (iUEKHE UKS JUIFS

    embrasser dans sept livres. Je ne laisserai à ceux qui connaissent les

    faits et qui ont assisté à la guerre aucun prétexte de blâme ou d'ac-

    cusation, —je paiie de ceux qui cherchent dans rhistoire la vérité,et non le plaisir. Et je commencerai mon récit par où j'ai commencéle sommaire' qu'on vient de lire.

    1. Tel est sûrement le sens de [ , quoique le pluriel soit insolile.Kohout l'a traduit exactement, mais non Whiston { begin... with whatI call m\j first chapter l). Le fait qui va être raconté immédiatement r- l'interven-

    tion d'AntiocLus Epiphane à Jérusalem —est effectivement celui qui est placeplus haut (§ 19) entête de cette espèce de table des matières.

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    LIMΠ1 EU

    I

    1. Dissensions entre les nobles juifs. Antiochiis Epiphane prend Jé-rusalem et interrompt le culte des sacrifices. —2-3. Persécutionrelif/ieîise. Soulèvement de Mattathias. —4-0. Exploits et mortde Judas Macch abée.

    34. 1 ^ La discorde s'éleva parmi les notables juifs, dans le temps où

    1. Celte section et les suivantes correspondent en gros à Ant., XII, 5, maisla manière dont sont présentés le8 faits diffère beaucoup dans les deux ou-vrages. On notera particulièrement les points suivants : l'^ Le récit de Guerrene nomme pas les « grands-prêtres » qui se disputaient le pouvoir, et ne se pro-nonce pas sur leur parente ; il attribue à Onias le rôle joue' dans Ant. par Jason(XII, § 239 suiv.) ; 2° Guerre ne connaît qu'une occupation de Je'rusalem par Au-liochus, au lieu de deux [Arti., § 24G et 2-18) ; 3 les sacrifices sont interrompusselon Guerre ])endant trois ans et demi, selon Ant., § 320, pendant juste liois ans ;4• d'apiès Ant., XII, § 237 et XllI, § 62, lOuias qui fonde le temple en Egypten'est pas un grand-prêtre déposse'dé, mais le fils d'Onias 111 mort avant le com-mencement des discordes. En général, le re'cit de Guerre donne aux événementsune tournure plus profane. Nous ne pouvons discuter ici la question de savoirlequel de ces deux récits est o plus rapproché de la vo'rild ; Josèphe lui-même,quand il a repris le tableau de ces faits dans les Ant , déclare surtout vouloirdonner un récit « plus détaille' » () que dans son premier ouvrage, sanss'expliquer sur les contradictions. Quant 5 la source du récit de la Guerre, icicomme pour toute l'histoire des Ilasmonecns, c'est incontestablement un histo-

    rien grec (Nicolas de Damas, comme le prouvent les allusions répétées àHërode?); certains détails (comme le dévouement d'Éléazar, § 42 suiv., sicurieusement rabaisse) peuvent provenir do la tradition juive ; il paraît certainqu'en rédigeant ce chapitre, Josèphe n'a pas connu I Macc. (Cf. la liste desdivergences dressée par G. Hœlscher Die Quellen des Jose^kus fur die Zeit vom

    bis zum judischen Kriege [Leipzig, 1904], p. 4-.) Les erreurs sur la chrono-logie des Séleucides peuvent être impute'es h sou étourdcrie^

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    10 GUERRE DES JUIFS

    Antiochijs Kpipliane disputait la Cœlé-Syrio ' à PiolrmcO, sixième dunom. C'était une querelle d'ambition et de pouvoir, aucun des person-

    nages de marque ne pouvant souiTrii' (Vvlvo s;il)ordonné à ses (''.i^aux.Onias, un des grands-prêtres, prit le dessus et chassa de la ville les

    3*2. iils deTobie; ceux-ci se réfugièrent auprès d'Anliochus et le suppliè-rent de les prendre pour guides et d'envahir la Judée. Le roi, quidepuis longtemps penchait vîh's ce dessein, se laisse pei'siiader et, à latète d'une forl«i année, se met en marche cl piend d'assaul la ville - ;il y tue un grand nombre des partisans de Plolémée, livre la ville

    sans restriction au pillage de ses soldats, et lui-même dépouille leTemple et interrompt durant trois ans et six mois la célébration so-

    3'. lennelle des sacrifices quotidiens -^ Quant au grand-prêtre Onias,réfugié auprès de Ptolémée, il reçut de ce prince un territoire dans le

    .nome d'Héliopolis; là il bâtit une petite ville sur le plan de Jérusalemet un temple semblable au notre : nous reparlerons de ces événe-

    ments en temps et lieu '•.

    34.2.

    Anliochus ne se contenta pas d'avoir pris laville contre toute

    espérance, pillé et massacré à plaisir : entraîné par la violence de ses

    passions, par le souvenir des souiïi'ances qu'il avait endurées pen-

    dant le siège, il contraignit les Juifs, au mépris de leurs lois nalio^

    nales, à laisser leurs enfants incirconcis et à sacrifier des porcs sur

    35. Tautel. Tous désobéissaient à ces prescriptions, et les plus illustres

    furent égorgés. Bacchidès, qu'Antiochus avait envoyé comme gouver-neur militaire^, exagérait encore par cruauté naturelle leà ordres

    impies du prince ; il ne s'intei'dit aucun excès d'illégalité, outra-

    geant individuellement les citoyens notables et faisant voir chaque

    jour à la nation tout entière l'image d'une ville captive, jusqu'à ce

    qu'enfin l'excès même de ses crimes excitât ses victimes à oser se dé-fcindre.

    1. Nous lisons avec Aldrich : > (mss. ) .,. '2. 170 69 av. J.-C.

    *3. Comme le rclablissement des sacrifices (îi 39) cul lieu en dcc. 165, il enle'sulle que leur iuterrupliou dalerait de juin 168.

    4. ,., 10. 2.5- La mention de Bacchidès est un anachronisme; ce général n'entra en scène

    (jue beaucoup plus tard [', XII, ,^393)

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    I.lViib: . i- 41

    'M). ^î ' Un pnMro, Matlliias H, iils d'Asanionco, du boupp; da Modéin,pril l(\s armes avec sa propici jl^unillc, —ii avait ((| fils,— vÀ tua P>ac-chidrs^ à roiips (1(^ poi^^nard : puis aiissilol, crai};nant la iinilliludi;

    37. des garnisons ennouiies, il siîuiiiil dans la nionlagne '. Là beaucoupde gens du peuple se joignirent a lui; il reprit confiance, redes-

    cendit dans la plaine, engagea le combat, et battit les généraux d An-lioclius, qu'il cbassa de la Judée, (^e, succès établit sa puissance; re-

    connaissanis (]' l'expulsion des étrangers, ses concitoyens rélevèrent

    au principat; il mourut en laissant le pouvoir à Judas, Taîné de seslils••.

    38. 4*^. Celui ci, présumant qu'Antiocbus ne resterait pas en repos,recruta des troupes parmi ses compatriotes, et, le premier de sa nation,

    (il alliance avec les Romains^ Quand Epiphane envahit de nouveau39. le teri'itoire juif ^, il le repoussa en lui inlligeant un grave échec. Dans

    la chaleur de sa victoire, il s'élança ensuite contre la garnison de la

    ville qui n'avaijt pas encore été expulsée. Chassant les soldats étran-

    gers de la ville haute, il les refoula dans la ville basse, dans celte

    partie de Jérusalem qu'on nommait Acra. Devenu maître du sanc-tuaire, il en;purifia tout l'emplacement, l'entoura de murailles, fit fa-

    briquer de nouveaux vases sacrés et les introduisit dans le temple,pour remplacer ceux qui avaient été souillés, éleva un autre autet qt

    40. recommença les sacrifices expiatoires '^. Tandis que Jérusalem re-prenait ainsi sa, constitution sacrée, Antiochus mourut; son fils An-

    tiochus hérita de son royaume et de sa haine contre les Juifs '^'.

    1. Seclion 3 —Ant., XII, G. - i. 2. Mallatbias.

    3. Apellès d'après Ânt., XII, § 270.4. « Dans le ddsert », Ani., v;-27l.5. 167/G av. J.-C. En realitc, Jiida n'eiail pas l'aîné des cinq fil.s, mais le Iroi-

    ftième (I Macc, 2, 2).6. Seclion 4 = AnC, XII, et XII, 9, 1-2.7. Anachronisme. Ce traité (s'il est aulhenliquei ne se place que sous pémé-

    trius (162-150). Ci. en dernier lieu Niese, Eine urkunde aus der Aln.kkabceerzeit(Mélanges Noeldeke, p. SH suiv.i, qui place l'ambassade juive en 161.

    8. Non pas Antiochus lui-inCme, mais ses généraux Goririas, Lysias .9. Décembre 165 av. J.-C

    10. 1643 av. J.-C.

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    12 GUEKHKDES JUIFS

    41. 5 ^ Ayant donc réuni cinquante mille fantassins, environ cinq millecavaliers et quatre-vingts éléphants-, il s'élance à travers la Judéevers les montagnes. Il prit la petite ville de Bellisoura'\ mais près dulieu appelé Bethzacharia, où Ton accède par un défilé étroit. Judas, avec

    42. toutes ses forces, sOp[)Osa à sa marche. Avant même que les phalangeseussent pris contact, Eléazar, frère de Judas, apercevant un éléphant,plus haut que tous les autres, portant une vaste tour et une armui'edorée, supposa qu'il élait monté par Antiochus lui-même ; il s'élancehien loin devant ses compagnons, fend la presse des ennemis, parvient

    43. jusqu'à l'éléphant ; mais comme il ne pouvait atteindre, en raison dela hauteur, celui qu'il croyait être le roi, il frappa la hôte sous leventre, fit écrouler sur lui cette masse et mourut écrasé. Il n'avaitréussi qu'à tenter une grande action et à sacrifier la vie à la gloire,

    44. car celui qui montait l'éléphant était un simple particulier; eût-il étéAntiochus, l'auteur de cette audacieuse prouesse n'y eut gagné que deparaître chercher la mort dans la seule espérance d'un hrillant succès.

    45. Le frère d'Eléazar vit dans cet événement le présage de l'issue ducombat tout entier. Les Juifs, en efi'et, combattirent avec courage etacharnement; mais l'armée royale, supérieure en nombre et favo-risée par la fortune, finit par l'emportei•; après avoir vu tomber ungrand nombre des siens, Judas s'enfuit avec le reste dans la préfec-

    46. ture de Gophna*. Quanta Antiochus, il se dirigea vers Jérusalem,y resta quelques jours, puis s'éloigna à cause de la rareté des vivres,

    laissant dans la ville une garnison qu'il jugea sufrisanle, et emmenantle reste de ses troupes hiverner en Syrie.

    47. 6^. Après la retraite du roi, Judas ne resta pas inactif; rejoint parde nombreuses recrues de sa nation, il rallia les soldats échappés à ladéfaite, et livra bataille près du bourg d'Adasa aux généraux d'Antip-

    chus^. IIJ fit, J dans le combat, des prodiges de valeur, tua un grand

    1. Section 5 = Ant., XII, 9, 3-7.2. D'après Ant., I, § 366, 100,000 fantassins, 20,000 chevaux, 32 éléphant?.3. Belhsoura ne fut prise qu'après la bataille, selon Ant., ^ 376.4. D'après Ant., § 375 suiv., il se retire, au contraire, à Jérusalem et y soutient

    un siège qui se termine par une capitulation honorable.5. Section 6 = Ant., XII, 10 et 11.6; En réalité : de De'métrius Soter.

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    LiVun: . Il 13

    nombre d'ennemis, mais périt Ini-mômo ^ Peu de jours après, sonfrère Jean tomba dans une embuscade d(;s partisans d'Antiochus etpérit également ^

    l. Pr'incipat de Jonathan. —^. Principal de Simon. —1^-4. Jeanhi/rcan contre son beau- frère Ptolémée. —o. Jean Hyrcan

    et

    Antiochtis Sidétes. —6-8. Succès et mérites de Jean Hyrcan.

    48. i ^. Jonathas, son frère, qui lui succéda, sut se préserver des em-biicbes des indigènes et affermit son pouvoir par son amitié avec les

    Romains ; il conclut aussi un accord avec le fils d'Antiochus ^ Malgré49. tout, il ne put écbapper à son destin. Car le tyran Trypbon, tuteur du

    fils d'Antiocbus, et qui conspirait dès longtemps contre son pupille,s'efforçant de se débarrasser des amis du jeune roi, s'empara partrahison de Jonathas lorsque celui-ci, avec une suite peu nombreuse,fut venu a Ptolémaïs rencontrer Anliochus. Tryphon le charge defers et part en campagne contre la Judée ; ensuite, repoussé pat*Simon, frère de Jonathas, et furieux de sa défaite, il met à mortson captif^.

    50. 2^. Simon, qui conduisit les affaires avec énergie, s'empara de

    1. Judas ne périt pas à la bataille d'Adasa (mars 161), mais à celle de Berzélhoou Elasa (?) il Macc, 9, 5), eu septembre (?)de la môme année {Àui., XII, §430;1 Macc, 9, 3).

    2. Ànt., XIII, 2.

    3. Section 1 = Ant., XIII. 1-6.4. Jonathan a traité 1° avec Bacchidës, lieutenant de Démétrius Soter, 2 avec

    Alexandre Bala, pre'lendu fils d'Antiochus Epiphane, 3° avec De'mélrius II Nica-nor, 4° avec Antiochus VI Dionysos, fils de Bala. C'est probablement à ce der-nier traité {ÀrU., > 115, quil est fait ici allusion, maigre la qualification inexactede ' donnée au roi. La correction . proposée par Bernard,ne peut être admise en présence du § 49. Josèphû a visiblement confondu Antio-chus VI avec Antiochus V.5. 143 av. J.-C.

    6. Section 2 = Ani., XIII, 6, 7 à 7, 3.

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    14 GUERRE DES iUIFS

    Gazara, de Joppé, de Jamnia, villes du voisinage, et rasa la citadelle(Acra), après avoir réduit la garnison à capituler. Puis il se fil lallié

    d'Antiochus ' contre Tryphon, que le roi assiégeait dans la ville de

    51. Dora avant départir pour son expédition contre lesMèdes. Pourtant, ileut beau collaborer à la perte de Trypbon ^, il ne réussit pas à con-jurer Tavidité du roi ; car Antiochus, peu de temps après, envoyaCendébée, son général, avec une armée pour ravager la Judée et

    52. s'emparer de Simon. Celui-ci, malgré sa vieillesse, commença laguerre avec une ardeur juvénile ; il envoya en avant ses fils avec les

    hommes les plus vigoureux contre le général ennemi ; lui-même, pre-53. nant une partie des troupes, attaqua sur un autre point. Il posla à

    diverses reprises des embuscades dans les montagnes et obtint l'a-vantage dans tous les engagements. Après ce brillant succès, il fut

    proclamé grand-prêtre et délivra les Juifs de la domination des Macé-

    doniens, qui pesait sur eux depuis cent soixante-dix ans ^.

    o4. 3 '•. 11 mourut lui-même dans des embûches que lui dressa au cours

    d'un festin son gendre Ptolémée. Le meurtrier retint prisonniers lafemme et deux des fils de Simon, et envoya des gens pour tuer le

    55. troisième, Jean, surnommé Hyrcan. Le jeune homme, prévenu de leurapproche, se hâta de gagner la ville, ayant toute confiance dans le

    peuple, qui gardait le souvenir des belles actions de ses ancêtres et

    haïssait les violences de Ptolémée. Cependant Ptolémée se hâta d'en-trer lui aussi par une autre porte ; mais il fut repoussé par le peuple,

    56. qui s'était empressé de recevoir Hyrcan. Il se retira aussitôt dans unedes forteresses situées au-dessus de Jéricho, nommée Dagon. Hyrcan,succédant à son père dans la grande-prêtrise, offrit un sacrifice à

    1. Antiochus VII Sidélès, frère de De'métrius II Nicanor.

    2. 139/8 av. J.-C.

    3. B'après la vulgale, Simon fut proclamé grand-prêtre immédiatement aprèsla mort du grand-prêtre Jonathan, 143/2 av. J.-C. [Ant , XllI, Ji 213'. On voit queJosèphe» guidé par un historien grec, n'attribue aux premiers Asmonëens que lecaractère de chefs militaires et profanes. —Par• les « 1^70 ans de domination mace'-donienne •>, Josèphe entend tout simplement et à tort) l'an l'ÎO de l'ère desSéleucides. En réalité, la domination macédonienne durait depuis 190 ans.

    4. Sections 3-4 == Ant., XIII, 7, 4 à 8, 1. Les deui récits coïncident presquemot pour mot et dérivent donc d'une même source (païenne).

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    MVHE . 18

    Dieu, puis se lanra à la poiiisuilc de IMoIrnice pour délivrer sa n\itr(t

    o\ SOS IV^i'es.

    o7. 4. Il assi('g('a la l'orlorossc, mais, sup('Miriii• sui• lous los poinis, il

    S(» laissa vainci'e par son bon iiatiirrl. Lorsipic Ploléniéf se trouvai ,

    viveinoni prt'ssc, il laisail conduire sur la niuiaille, en un endroit,

    l)ien visihie, la nièi'o et les frèi-es d'Hyrean, les inallraitail et mcnarait

    58. de les pit'cipiler (1 bas si Hyrean ne s'cloi^inait sur-lr-eharup. Devant

    ce spectacle, la coU^re d'Hyrcan cédait à la pitié id à la crainte Mais

    sa in^re, insensible aux outrages et aux menaces de mort, tendait lesbras vers lui et le s(ip|)liait de ne pas se laisser flécbir par la vue de

    rindigne traitement qu'elle enduirait, au point dï'pargner cet impie ;

    elle |)référait à l'immortalité môme la mort sous les coups de Ptolé-mée, pouivu quil ex|)iât tous les crimes qu'il avait commis contre

    o9. leur maison. Jean, quand il considérait la constance de sa mère etentendait ses prières, ne songeait plus qu'à l'assaut; mais quand il

    la voyait frapper et déchirer, son cœur s'amollissait, etil était

    tout(>0. entier à sa douleur. Ainsi le siège traîna en longueur, et Tannée de

    repos survint ; car tous les sei)t ans les Juifs consacrent une année àl'inaction comme ils font du septième jour de la semaine. Ptolémée,délivré alors du siège, tua la mère et les frères de Jean et s'enfuitauprès de Zenon, surnommé Cotylas, tyran de Philadelphie.

    01 . '. Antioclnis, ij'Hté du mal que lui avait causé Simon, lit une ex-pédition en Judée, se posta devant Jérusalem et y assiégea Hyrean.

    Celui-ci fit ouvrir le tombeau de David, le plus riche des rois, en tiraune somme de plus de trois mille talents^ et obtint d'Antiochus, auprix de trois cents talents, qu'il levât le siège ; avec le reste de cet

    argent, il commença à payer des troupes mercenaires qu'il fut lepremier des Juifs à entretenir.

    6:2. ()•^ Plus tard, Antiochus, parti en guerre contre les Mèdes, fournit

    1. Section 5 = AnL, XIII, 8, 2-4.2. 3,600 d'après le ms. M• —D'après le récit des Ant., ^ 249, Hyrean n'ouvrele tombeau de David qu'après le de'parl d'Antiochus ; mais un autre texte [.,VII, 393) s'accorde avec Guerre.

    3. Section 6 = Â?ii., Xill, 9, 1. —Il n'est pas exact, d'ailleurs, que l'entreprised'Hyrcan ait coïncide' avec 1 expédition d'Antiochus Sidëlès contre les « M-édes »(Parthes), expédition à laquelle prit part Hyrean {ÂrU., XIII, § 250, d'après

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    16 GUËHRE DÉS JUlfS

    à Hyrcan Toccasion d'une revaiiclie. Celui-ci se jeta alors sur leSvilles de Syrie, pensant, comme ce fut le cas, qu'il les trouverait dé-

    63. pourvues de défenseurs valides. Il prit ainsi Médabé, Samaga et lesvilles voisines, puis Sichem et Garizim ; en outre, il soumit la racedes Chuthéens, groupée autour du temple bâti à l'instar de celui deJérusalem. Il s'empara encore de diverses villes d'Idumée, en assezgrand nombre, notamment d'Adoréon ' et de Marisa.

    64. l'K II s'avança jusqu'à la ville de Samarie, sur l'emplacement delaquelle est aujourd'hui Sébasté, bâtie par le roi Hérode. L'ayant

    investie de toutes parts, il en confia le siège à ses fils Aristobule etAntigone ; ceux-ci exercèrent une surveillance si rigoureuse que leshabitants, réduits à une extrême disette, se nourrirent des aliments

    65. les plus répugnants ^ Ils appelèrent à leur secours Antiochus, sur-nommé Aspendios '\ Celui-ci répondit volontiers à leur appel, mais futvaincu pai• Aristobule. Poursuivi parles deux frères jusqu'à Scytho-polis, il se sauva ; ceux-ci, se retournant ensuite contre Samarie,

    renfermèrent de nouveau le peuple dans ses murs; ils prirent la ville,

    66. la détruisirent et l'éduisiront les babitants en esclavage. Poussantleurs succès, *sans laisser refroidir leur ardeur, ils s'avancèrent avec

    leur armée jusqu'à Scytbopolis, firent des incursions sur son terri-toire et livrèrent au pillage tout le pays en deçà du mont Carmel.

    6 • 8^. Les prospérités de Jean et de ses fils provoquèrent dans le

    peuple la jalousie, puis la sédition; un grand nombre de citoyens, aprèsavoir conspiré contre eux,

    continuèrentàs'agiter jusqu'au jour oùleur

    Nicolas). Celte expédition eut lieu en 130/129; les entreprise? d'Hyrcan commen-cèrent après la morllde Sidétés (129). Remarquons que l'expression « Médes »employècjici et au ^^51 peut[faire douter que Nicolas soit ici la souice diiectede'Josèphe.

    1. Adora'aeHAni.,^2bl.9. Section 7 = Ant ,[XIU, 10, 1-33. Nons lisons avec Nabt'r {insî. ), quoique ., §276,

    aient

    .4. Anliocluis Aspendios ou d'Aspcndos est Antiochus VIII Grypos, fils de

    Démètrius|ll (avènement en 123/2). Mais]les /l/i.'., §277, nomment ici à sa place,et probablement avec raison, son frère utérin Antiochus_IX Cyzicène, fils d'Au-

    tiochus Sidétès, qui luijdisputa la Syrie àjpartir de 114 av. J.-C5. Section 8 = Ant., XIII, 10, 5-6. La fia est presque identique dans les deux

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    l.lVUl•: . III 17

    ardeur les jela dans une ;00 ouverte, ou les rebelles succombèrent.OS. Jean passa le reste de sa vie

    dansU) bon lieu r, et

    aprrs avoirIn^.s

    sagement «i;ouv(M'né pendant trcMile-lrois ans enl.i(;rs ', il mourut enlaissant ciiKi fils. Il avait goûté la véritable lélicilé, et ritm ne permit

    d'accuser la fortune à son sujet. Il lut le seul à réunir tiOis j^rands

    avantages : le gouvernement de sa nation, le souverain pontiiicat et()i^ le don de |)ropluHie. En effet, Dieu Iiabitait dans son cœur, si bien

    qu'il n'ignora jamais rien de l'avenir ; ainsi il prévit et annonça queses deux fils aînés ne resteraient pas maîtres des affaires. Il vaut lapeine de raconter leur fin et de montrer combien ils déchurent dubonheur de leur père.

    III 2

    1. Avènement ctAristobule. Ses premiers actes. —2-4. Meurtre deson frère Antigone. —o. Prédiction de Judas VEssénien. —6. Fin dAristobule.

    0. 1. Après la mort d'Hyrcan, Aristobule, l'aîné de ses fils, transformale principal on royauté; il fut le premier à ceindre le diadème, quatre

    cent soixante-et-onze ans^ et trois mois après que le peuple, délivré

    i • de la captivité de Babylone, fut revenu en Judée. Parmi ses frères, ils'associa, avec des honneurs égaux aux siens, le puîné Antigone, pour

    lequel il paraissait avoir de l'affection; les autres furent, par son ordre,

    emprisonnés et chargés de liens. Il fit enchaîner aussi sa mère, qui lui

    1. 31 selon Ant., § 299 (30 selon Ant., XX, § 240). Hyican est morl en i05 ou104 av. J.-C.

    2. Chapitre m = Ant.^ XIII, 11. Les deux re'cits sont presque identiques etcopient le même

    orii^inal,mais

    le-4

    renseignementsprécis de Ant.^

    §319, sur les

    conquêtes d'Aristobule manquent ici.3. 481 d'après Ant.y § 301. Ces deux chiffres sont également erronés, mais

    celui des Ant. s'accorde mieux avec la chronologie de Josèphe fondée sur laprophétie de Daniel : il compte 490 ans (70 semaines d'annc'es) entre la destruc-tion du Temple par les Chaldéens et la mort de Judas Macchabée (d'après lui.150 av. J.-C). Cf. Destinon, ChronoloçU des Josephus (Kiel, 1880, prog.j, p. 31.

    IV 2

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    LIVRE . m i9

    passage obscur, appolr la tour de Straton, il y fut tué par les gardes

    (lu corps. Preuve certaine (jue la calomnie brise tous les liens de1 alVection et de la nature, et qu'aucun bon sentirnenl n'est assez fortpour résister durablement à l'envie.

    7S. «'> On admirera dans cette aiïaire la conduite d'un certain Judas,Essi'nien de race. Jamais ses pn'dictions n'avaient été ('onvaincuesd'erreur ou de mensonge. Quand il aperçut à cette occasion Anti-gone qui travei'sait le Temple, il s'écria, en s'adressantà ses familiers,

    —caril avait autour de lui un assez grand nombre de disciples —

    :

    1\). « Hélas I II convient désormais que j(; meure, puisque l'esprit de véritém'a déjà quitté et qu'une de mes prédictions se trouve démentie. Caril vit, cet Autigone, qui devait être tué aujourd'hui. Le lieu marquépour sa mort était la tour de Straton : elle est à six cents stades d'ici,et voici déjà la quatrième heure du jour; le temps écoulé rend impos-

    SO. sible l'accomplissement de ma prophétie. » Gela dit, le vieillard resta

    livré à une sombre méditation ; mais bientôt on vint lui annoncerqu' Autigone avait été tué dans un souterrain appelé aussi tour deStraton, du même nom que portait la ville aujourd'hui appelée Césa-rée-sur-mer. C'est cette équivoque qui avait troublé le prophète.

    81. 6. Le remords de ce crime aggrava la maladie d'Aristobule. 11 seconsumait, l'âme sans cesse rongéepar la pensée deson meurtre. Enfincette immense douleur déchirant ses entrailles, il se mit à vomir le

    82. sang en abondance; or, comme un des pages de service enlevait cesang, la Providence divine voulut qu'il trébuchât au lieu où ArHigoaeavait été égorgé et qu'il répandît sur les traces encare visibles del'assassinat le sang du meurtrier. Les assistants poussèrent unegrande clameur, croyant que le page avait fait exprès de répandre là sa

    83. sanglante libation. Le roi entend ce bruit et en demande la cause,et comme personne n'ose répondre, il insiste d'autant plus poursavoir. Enfin ses menaces et la contrainte arrachent la vérité. Alors<ses yeux se remplissent de larmes, il gémit avec le peu de force qui

    84. lui reste et dit : « Ainsi donc je ne devais pas réussir à soustrairemes actions coupables à l'œil puissant de Dieu, et me voici poursuivipar un prompt châtiment pour le meurtre de mon propre sang.Jusques à quaiid, corps impudeat, retieûdras-tu mou àeae, due à La

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    20 GUERHE DES JUIFS

    malédiction d'un frère et d'une mère? Jusques à quand leur distil-lerai-je mon sang goutte à goutte? Qu'ils le prennent donc tout entieret que Dieu cesse de les amuser en leur oCTrant en libation des par-celles de mes entrailles » En disant ces mots, il expira soudain, aprèsun règne qui n'avait duré qu'un an ^

    IV

    1 . Avènement d Alexandre J année. —2-4. Premières guerres ;révolte des Juifs. — 5-6. Lutte contre Démétrius VIntempestifAtroces exécutions. —7-8. Dernières guerres. Mort du roi.

    8o. 12. La veuve d'Aristobule^ fît sortir de prison les frères du roiet mit sur le trône l'un d'eux, Alexandre, qui paraissait l'emporter parl'âge et la modération du caractère. Mais à peine arrivé au pouvoir,Alexandre tua l'un de ses frères qui visait au trône; le survivant, quiaimait à vivre loin des affaires publiques, fut traité avec honneur.

    86. 2^ Il livra aussi bataille à Ptolémée Lathyre, qui avait pris la villed'Asochis; il tua un grand nombre d'ennemis, mais la victoire restadu côté de Ptolémée. Quand celui-ci, poursuivi par sa mère Cléopâtre,s'en retourna en Egypte •', Alexandre assiégea et prit Gadara et Ama-thonte, la plus importante des forteresses sises au-delà du Jourdain,et qui renfermait les trésors les plus précieux de Théodore, fîls de

    87 Zenon. Mais Théodore, survenant à l'improviste, reprit ses biens, s'em-para aussi des bagages du roi et tua près de dix mille Juifs. Cepen-dant Alexandre ne se laissa pas ébranler par cet échec; il se tourna

    1. La mort d'Arislobule se place en 103 av. J,-C.2. Section 1 = Ant., XIII, 12, 1.3. Salomé dite Alexandre [Ant., i; 320). Ni ici ni dan? les Anliquités, Josépbe

    ne dit explicitement qu'elle épousa Alexandre Jaune'e.4. Section 2 = Ant., XIII, 12,2 à 13,3. Hœlscher (op. cit. p. 15) a démontré

    très ingénieusement que les parties communes de ces deux récits remontent àNicolas (nommé, à côté de Strabon, Ant. ?; 347).

    5. Erreur de Josèphe. Ptolémée Lathyre, chassé d'Ëgypté par sa mère, régnaità Chypre, et c'est là qu'il se retira après sa campagne de Palestine.

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    I.IVMK . IV 21

    vers 1 -, ( enleva Ilapliia, (iaza et Antljédon, vilU; qui roçut(nisuilo (lu roi IliMode le nom (rAî;ri|)|)ias.

    SS. 3 '. Api'ès ([u il en n'diiii res vill(;s en (isclava^*', les Juifs se soûle-vùreni à roccasioii dime l'ète; car c'est surtout dans les réjouissancesqu'éclalenl clie//eu\ les séditions. Le roi n'eût pas, ce semble,

    trionipiié de la révolte, sans l'appui de ses mercenaires. Il les recrutait

    parmi \cs IMsidiensel les Gilici(;ns; car il n'y admettait pas de Syriens,

    81). à cause de leur hostilité native conire son peuple. U tua plus de six

    mille insurgés, ])uis s'attaqua à l'Arabie ; il y réduisit les pays deGalaad et deMoab, leur imposa un tribut et se tourna de nouveaucontre Amatbonte. Ses victoires frappèrent de terreur Théodore; leroi trouva la place abandonnée et la démantela.

    \H). 4. Il attaqua ensuite Obédas, roi d'Arabie, qui lui lendit une embus-cade dans la Gaulanitide; il y tomba et perdit toute son armée, jetéedans un profond ravin et écrasée sous la multitude des chameaux.

    Alexandre se sauva desa

    personne à Jérusalem,et la gravité de

    sondésastre excita à la révolle un peuple qui depuis longtemps le haïs-

    91. sait. Celte fois encore, il fut le plus fort; dans une suite de combats,en six ans, il fit périr au moins cinquante milhî Juifs. Ses victoires,qui ruinaient son royaume, ne lui causaient d'ailleurs aucune joie ; il

    posa donc les armes et recourut aux discours pour tâcher de ramener92. ses sujets. Ceux-ci ne l'en haïrent que davantage pour son repentir et

    l'inconstance de sa conduite. Quand il voulut en savoir les motifs etdemanda ce qu'il devait faire pour lesapaiser : « Mourir », lui répon-dirent-ils, et encore c'est à peine si, à ce prix, ils lui pardonneraient

    tout le mal qu'il leur avait fait. En même temps, ils invoquaientle secours de Démélrius surnommé l'Intempestif. L'espérance d'uneplus haute fortune fit répondre ce prince avec empressement à leur

    appel; il amena une armée, et les Juifs se joignirent à leurs alliésprès de Sichem.

    93. 0-. Alexandre les reçut à la tête de mille cavaliers et de huit mille

    mercenaires à pied ; il avait encore autour de lui environ dix mille Juifs

    1. Sections 3 cl 4 = (., XIII, 13, 5.2. Sections 5 et 6 = in/ ., XIII, 14, 1-2.

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    2Î GUEKRE DES JUIFS

    restés fidèles. Los troupes ennemies comprenaient trente mille cava*tiers et quatorze mille fantassins ^ Avant d'en venir aux mains, lesdeux rois cherchèrent par des proclamations a débaucher récipro-quement leurs adversaires ; Démétrins espérait gapfner les mercenaires

    94. d'Alexandre, Alexandre les Juifs du parti de Démélrius. Mais commeni les Juifs ne renonçaient à leur ressentiment, ni les Grecs à la foi

    95. jurée, il fallut enfin trancher la (pieslion par les armes. Démétriusl'emporta, malgré les nombreuses marques de force d'âme et de corpsque donnèrent les mercenaires d'Alexandre. Cependant l'issue finale

    du combat trompa l'un et l'autre prince. Car Démétrius, vainqueur, sevit abandonné de ceux qui l'avaient appelé : émus du changement defortune d'Alexandre, six mille Juifs le rejoignirent dans les mon-tagnes où il s'élait réfugié. Devant ce levirement, jugeant que dès lors

    Alexandre était de nouveau en état de combattre et que tout le peuple

    retournait vers lui, Démétrius se relira.96. 6. Cependant, même après la retraite de ses alliés, le reste de la

    multitude ne voulut pas traiter; ils poursuivirent sans relâche la guerrecontre Alexandre, qui enfin, après en avoir tué un très grand nombre,

    refoula les survivants dans la ville de Bémésélis -; il s'en empara et

    97. emmena les défenseurs enchaînés à Jérusalem. L'excès de sa fureurporta sa cruauté jusqu'au sacrilège. Il fit mettre en croix au milieu de

    la ville huit cents des captifs et égorger sous leurs yeux leurs femmeset leurs enfants ; lui-même contemplait ce spectacle en buvant,

    98. étendu parmi ses concubines. Le peuple fut saisi d'une teri-eur si forteque huit mille Juifs, de la faction hostile, s'enfuirent, la nuit suivante,

    du territoire de la Judée ; leur exil ne finit qu'avec la mort d'Alexandre.

    Quand il eut par de lels forfaits tardivement et à gi'and'peine assuré latranquillité du royaume, il posa les armes.

    99. 7•*. Son repos fut de nouveau troublé par les entreprises d'Antio-

    chus, surnommé Dionysos, frère de Démétrius et le dernier des

    Séleucides. Comme ce prince partait en guerre contre les Arabes,

    1. Ces chilTres sont plus probables que ceux iVAnt., § 377 (Alexandre : 6,200mercenaires, 20,000 Juifs ; Démétrius : 3,000 chevaux, 40,000 fanlassins).

    2. Béthomé d'après Ant.^ § 380.3. Section 7 ~ Ant., XIII, 15, 1.

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    1.1 VHK . iv 23

    Aloxan(ir(\ oiirayé do ve pinjol, lira un fosso profond ontro 1ns col-

    lines an-dossiis (rAnli|)aliis cl la plaf^c de .lopix'• ; d(»vani l( fossé illil t'IcniM une liaiil•^ miiraillc i;arnio de lonrs d(» bois, do manière à

    100. harror l(^ seul clioniin pralicahlo. Opondant il no put arrôler Antio-clins; oolni-ci incondia los loni's, conihla lo fossé, ol forera lo passaf^e

    avoc son ai'mo(^ ; lonlofois ajoni-nant la voni^oanoo ipTil oui pn liror decoll(^ l(»nlaliv(Mrol)slrucl.ion, il s'avança a niaiclios forcées contrôles

    loi . Arabes. Le roi dos Arabes, se relirant d'abord vers des cantons plus

    favorables au oonibal, ilt ensuite bi-usqueniont volte-face avec sa cava-lerie, forte de dix mille cbevaux, et tomba sur l'armée d'Antiocbusen désordi'o. La bataille fut acharnée; tant ({u'Antioclius vécut, ses

    ti'oupes l'ésistérent, morne sous les coups pressés des Arabes, qui les\{2. décimaient. Quand il tomba mort, après s'être exposé continuellement

    au premier l'ang pour soutenir ceux qui faiblissaient, la déroute devintgénérale. La plupart des Syriens succombèrent sur le champ debataille

    oudans la retraite ; les survivants se réfugièrent

    dansle

    bourgde Cana, mais, dépourvus de vivres, ils périrent, à l'exception d'unpetit nombre.

    103. 8'. Sur ces entrefailes, les habitants de Damas, par haine dePtolémée, fils de Mennéos, appelèrent Arétas- et l'établirent roi deCœlé-Syrie, Celui-ci fit une expédition en Judée, remporta une victoire

    104. sur Alexandre et s'éloigna après avoir conclu un traité. De son côté,Alexandre s'empara de I*ella et marcha contre Gerasa, convoitant denouveau les trésors de Théodore. Il cerna les défenseurs par un triple

    105. retranchement et, sans combat, s'empara de la place. Il conquit encore

    Gaulana, Séleucie et le lieu dit « Ravin d'Antiocbus »; puis il s'em-

    para de la forte citadelle de Gamala. dont il chassa^ lo gouverneur,

    Démétrius, objet de nombi'ousos accusations. Enfin il revint on Judée,1*'• après une campagne do trois ans. Le peuple raccueillit avec joie à cause

    1. Section 8== AnL, XIII, 1. ), 2-5.2. Ploloméc Olail dyiuislc de ( '.halcii^j Aiétaso^llo roi des Aral)es (Nabaldens)

    dont il vient d'ôlro qne^lioti.3. La loçon do la plupart des mss. () signifierait que Alexandre

    acquitta Dcmc'Lriiis. Mais d'aprè.s Aiit.,)\3[H, Douiotrius fui. au contraire. i/é'pcMiV/i'' . On doit donc soupçonner ici une faute de texte : probablement iltant lire ;, qui a d'ailleurs peut-être le «^ens de « faire mourir ».

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    24 ÎÎUERRE DES JUIFS

    de ses victoires ; mais la fin de ses ^jLierrcsfut le commencement de samaladie. Tourmenté par la lièvre quarte, on crut quil vaincrait le

    mal en reprenant le soin des affaires. C'est ainsi (jue, se livrant à

    d'inoppoi'tunes chevauchées, contraignant son corps à des efforts qui

    dépassaient ses forces, il hâta son dernier jour. Il mourut dans l'agi-tation et le tumulte des camps, après un règne de vingt-sept ans ^

    Y

    1-2. Avènement d'Alexandra. Domination des Pharisiens. —3. Per-sécution des conseillers de J année. Politique étrangère. —4. Révolte dAristobnle. Mort d'Alexandra.

    107. 1^. Alexandre légua le royaume à sa femme Alexandra, persuadéque les Juifs rccevi'aient son auloiilé plus favoi\iblement qu'aucune

    autre, parce que, très éloignée de sa cruauté, elle s'était opposée aux

    108. violences du roi, de manière à se concilier l'affection du peuple. Cet

    espoir ne fut pas trompé, et cette faible femme se maintint aupouvoir, grâce à sa réputation de piété. Elle observait, en effet,

    exactement les traditions nationales et ôtait leur charg(^ à ceux qui

    109. transgressaient les lois religieuses. Des deux iils quelle avait eusd'Alexandre, elle éleva l'aîné, Hyrcan, à la dignité de grand-prêtre,

    en considération de son âge, et aussi de son caractère, trop indolent

    pour s'immiscer dans les affaires d'Etat; quant au cadet, Aristobule,

    tempérament bouillant, elle le retint dans une condition privée.

    110. ^2. On vit collaborer à son gouvernement les Pharisiens, secte juivequi passe pour être la plus pieuse de toutes et pour interpréter les

    111. lois avec le plus d'exactitude. Alexandra leur accorda un crédit parti-cuHer dans ;son' zèle passionné pour la divinité. Mais bientôt les

    1. ou 76 av. J.-C.2. Sections 1 à 4 = Aiit., XIII, 16.

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    . , LIVIll•: . 28t

    Pliarisions s'insinurTont dans losprit rouiiniil (i( celle fenimo ot gou-

    vernèrent toutes les alTaii-cs du rovaiinic bannissant ou ra[)i)elanl,mettant en liberlé on en piison stolon ce (jiii l( ur soml)lail l)on. D'une

    faijon gLMiéi'ale, les avantages de» la royauté étaieni poui- eux, les

    11^2. dépenses et les déj^oiUs i)oui• Alexandra. Klle élail (railhîui's liahile ù

    conduire les aiTaires les plus iinpoi'Iantes; par des hîvées de tiOupes

    continuelles elle parvint à doubler refi'ectif de l'armée et recruta des

    troupes mercenaires en grand nombre, destinées non seulement à

    tenir en bride son propre peuple',

    mais encore à se faire craindredes princes étrangers. Cependant, si elle était la maîtresse des autres,

    les Pliarisiens étaient ses maîtres à leur tour.

    113. 3• C'est ainsi qu'ils firent mourir un homme de marque, Diogène,qui avait étéTami d'Alexandre; ils l'accusaient d'avoir conseillé au roila mise en croix des huit cenis Juifs. Ils pressaient aussi Alexandra

    de frapper d'autres notables qui avaient excité le prince contre ces

    rebelles. Et comme elle cédait toujours, par crainte religieuse, ils1 14. tuaient ceux qu'ils voulaient. Les plus éminents des citoyens, ainsi me-

    nacés, cherchèrent un refuge auprès d'Aristobule. Celui-ci conseilla àsa mère d'épargner leur vie en considération de leur rang, mais de lesbannir de la cité, si elle les croyait fautifs. Les suspects obtinrent ainsi

    115. la vie sauve et se dispei-sèrent dans le pays^. Cependant Alexandraenvoya une armée à Damas, sous prétexte que Plolémée conti-nuait à pressurer la ville ; l'expédition revint sans avoir rien accompli

    116. de remarquable. D'autre part, elle gagna par une convenlion et desprésents Tigrane, roi d'Arménie, qui campait avec ses troupes devant

    Ptolémaïs et y assiégeait Cléopâlre ^. Il se hâta de partir, rappelé par

    les troubles de son royaume, où Lucullus venait de faire invasion.

    117. 4. Sur ces entrefaites Alexandra tomba malade, et Aristobule, le

    1. Quoique le sens actif de « dominer » (avec ra(xusalif

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    26 GUEHRE DES JUIFS

    plus jeune de ses fils, saisit l'ocrasion avec ses amis \ qui élaient

    nombreux et tout drvoués à sa personne, en raison de son naturelH8. ardent. Il s'empara de toutes les places-fortes, et, avec Targenl qu'il

    y trouva, recruia des mercenaires et se proclama roi. l.es plaintes

    d'Hyrcan émurent la compassion de sa mère, (pii enferma la femmeet les flls d'Aristobule dans la tour Anlonia ; c'était une citadelle

    adjacente au flanc noi'd du temple, nommée autrefois Baris, commeje Tai déjà dit-, et qui changea de nom au ((îuips de la suprématied'Antoine, comme Auguste (Séhaslos) et Agrippa donnèrciU leur nom

    il9. aux villes de Sébasté et d'Agrippias. ('(^pendant, avant d'avoir eu

    le temps de faire expier à Arlstohule la déposition de son frère,

    Alexandra mourut après un règne d•) neuf années•*.

    YI

    1. Hf/rcan II abd'Kfiir en faveur (Y Arhtobidp IL —2-.. Anlipater etArétas cherchent à rétablir Hyrcan . Intervention de Scaiirus. —A-G. Négociations des deux frères avec Pompée. Sa marche surJérusalem .

    120. I Hyrcan était Théritier universel de sa mère, qui lui avait mêmede son vivant remis le sceplre ; mais il était bien inférieiu'à Arislobulepar la capacité et le coui'age. Dans la balallle livrée à Jéi'iclio pour

    décidiM' de l'empire, Hyrcan fut abandonné par la |)lu|)arl (1(> ses sol-

    dats, qui passèrent du coté d'Aristobule; avec ceux cpii lui restèrent,

    121. il courut chercher un refuge dans la lour Anlonia. Il y trouva de pr»'•-

    cieux otages de son salul, la IVmme et les enfants dAiistobule ; maisavant d'en venir à des maux irréparables, les deux Irères sr l'éi'onci-

    lièrent à condition qu'Aristobule exercerait la royauté, «d que Hyrcan,

    1. Jo lis avec Hcnvcrdcii ol Nahcr, an lieu de .. Suprà, ^ 7).3. 69 av. J.-C. (Josèphe lui-mêino, Àni., XIV, ^ 4, indique la date 69.4. Section 1 —Ani., XIV, 1, 2.

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    , . VI 2tiHii. rononçanl an pouvoir ', jonirail dos lioiiiioiirs dus an frôro dn roi. (iot

    accord S(\Îil dans le 'IVniplo, en pi't'SiMin' du peuple; ils s errd>rassèrenl

    ailVoInonsfMiKMil U.

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    28 r.UEUIΠDES JUIFS

    128, 3. Quand il fut arrivé sur le torritoiro juif, les doux frères lui adres-sèrent aussitôt dos députés, chacun d'eux implorant son secours. Trois

    cents talents ', oiTorts par Arislobulc, remportèrent sur la justice; à

    peine Scaurus les eut-il reçus qu'il envoya un liéraut à Hyrcan et aux

    Aral)os, les menaçant, s'ils no lovaient le sièi^o, do la colère des Ro-

    1*29. mains et de Pompée. Arétas, frappé de lerroui•, évacua la Judée et so

    130. relira à Philadelphie, pondant que Scaurus retournait à Damas. Aris-tobule, non content de son propre salut, ramassa toutes ses troupes,

    poursuivit les ennemis, les attaqua non loin du lieu dit Papyrôn, et

    en tua plus de six mille ; parmi les morts se trouvait le frère d'Anti-pater, Phallion.

    131. 4-. Privés du secours des Arabes, Hyrcan et Antipater tournèrent

    leurs espérances du côté opposé. Quand Pompée, abordant la Syrie,fut arrivé à Damas ^, ils cborcbèrent un refusée auprès de lui; outredes présents', ils apportaient encore pourtour défense les mêmesraisons dont ils s'étaient servis auprès d'Arétas, suppliant Pompée de

    détester la violence d'Aristobulo et do ramener sur le trône celui que/J32. son caractère et son âge en rendaient digne. Cependant Aristobule ne

    montra pas moins d'empressement; le succès de ses dons à Scauruslui donnait confiance, et il parut devant Pompée dans l'appareil leplus magnifiquement royal. Toutefois, méprisant la bassesse et ne

    soullrant pas do se [laisser imposer, même par intérêt, une servilitéindigne de son rang, il partit brusquement de la ville do Dion ^

    133. 5. Irrité de cette conduite et cédant aux supplications d'Hyrcan etde ses amis, Pompée marcha en bâte contre Aristobule, prenant aveclui les troupes romaines et un foi't contingent d'auxiliaires syi'iens.

    134. Il avait dépassé Pella et Scythopolis et atteint Corées, où commence leterritoire de Judée pour ceux (jui se dirigent vers l'intérieur, lorsqu'il

    1. Quatre cents d'après AnL, § 30, qui suit ici une autre source.2. Sections 4-6 = AiiL, XIV, 3 à 4, 1.3. Printemps 63 av. J.-G.4. Les mots sont équivoques ; ils peuvent se traduire soit « sans

    apporter de préseuls » ou, au contraire, « sans parler des présents qu'ils appor-

    tèrent ». Ce dernier sens, plus alexandrin, est aussi plus vraisemblable.5. Je lis avec Spanheim àic6 (mss. ) '. D'après ., ^ 47, Aristo-

    bule serait, au contraire, parti (de Damas) pour se rendre à Dion.

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    MVHI•: . M i9

    appril qu'Arislohulo sT'Iail eiilui à Alcxaudrion, j)lace somj)tueuse-

    lorliliiM' cl siliit'c sui' iiiii> liante iii()iil;i*^iic ; il lui envoya par desrV). iiiessagers lOidic dCii dcsciîndri;. Ari^lobiilc, d(;vant celte iiivilalion

    ti'op impérieuse, elail (lis|)os(' à risijiier le combat plutôt que d'obéir,mais il voyait la mullitiide eiiarée, ses amis h; pressaient de consi-dérer la puissance invincible des Romains. Il se laissa persuad(;r etdescendit auprès de lampée; puis, après avoir justifié longuement

    136. devant lui son titre royal, il l'emonta dans son cbâteau. Il en sortit

    une seconde fois sur rinvitation de son frère, plaida sa cause contra-dictoirement avec lui, puis repartit sans que Pompée y niiît obstacle.Balancé entre l'espérance et la crainte, tantôt il descendait dans Tes-

    poir d'émouvoir Pompée et de le décider à lui livrer le pouvoir, tantôtil remontait dans sa citadelle, craignant de l'uiner son propre prestige.

    137. Enfin Pompée lui intima l'ordre d'évacuer ses forteresses, et comme ilsavait quAristobule avait enjoint aux gouverneurs de n'obéir qu'à desinstructions écrites de sa main, il le contraignit de signifier à chacund'eux un ordre d'évacuation ; Aristobule exécuta ce qui lui était pres-crit, mais, pris d'indignation, il se retira à Jérusalem pour préparerla guerre contre Pompée.

    138. 6. Alors celui-ci, sans lui laisser de temps pour ses préparatifs, lesuivit à la piste. Ce qui hâta encore plus sa marche, ce fut la nou-velle de la mort de Mithridalc ; il l'apprit près de Jéricho, la contréela plus fertile de toute la Judée, qui produit en abondance le palmieret le baumier; pour recueillir le baume, on pratique dans les troncsavec des pierres tranchantes des incisions qui le laissent distiller goutte

    139. à goutte. Après avoir campé dans cette localité une seule nuit, Pompéedès l'aurore s'avança rapidement contre Jérusalem. Epouvanté à sonapproche, Aristobule se présente en suppliant, et par la promesse qu'illui fait de livrer la ville et sa propre personne, il adoucit la colère de

    140. Pompée. Cependant il ne put exécuter aucun de ses engagements, carlorsque Gabinius, envoyé pour prendre livraison de Targent, se pré-

    senta, les partisans d'Aristobule refusèrent même de l'admettre dansla ville.

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    30 GUERRE DES JUIFS

    VII

    1-3. Siègp de Jérusalem par Pompée. —4-6. Prise du Temple etmassacres. Hyrcan redevient grand-prêtre. La Judée tributaire. —7. Distribution des territoires enlevés aux Juifs. Aristobule emmenécaptif à Rome.

    141. 1 '. Indigné de ces procédés, Pompée retint sous bonne garde Aris-tobule et se dirigea vers la ville pour examiner de quel côté il pouvaitl'attaquer. Il observa que la solidité des murailles les rendait inabor-dables, qu'elles étaient précédées d'un ravin d'une profondeureiïrayante, que le Temple ceint par ce ravin était lui-même très soli-dement fortiiié et pouvait fournir, après la prise de la ville, une

    seconde ligne de défense aux ennemis.142. 2. Pendant que son indécision se prolongeait, la sédition éclata dans

    Jérusalem; les partisans d'Aristobuie voulaient combattre et délivrerle roi, ceux d'Hyrcan conseillaient d'ouvrir les portes à Pompée; cedernier parti était grossi par la crainte qu'inspirait le bel ordre de

    143. l'armée romaine. Le parti d'Aristobuie, ayant le dessous, se retira dansle Temple, coupa le pont qui le joignait à la ville et se prépara à lutterjusqu'au dernier souille. Le reste de la population reçut les Romainsdans la ville et leur livra le palais royal. Pompée envoya des troupes

    144. pour l'occuper, sousla conduite d'un de ses lieutenants, Pison; celui-ci distribua des postes dans la ville, et comme il ne put, par sesdiscours, amener à composition aucun de ceux (jui s'étaient réfugiésdans le Temple, il disposa pour l'attaque tous les lieux dalentour ;dans ce travail Hyrcan et ses amis l'assistèrent avec zèle de leursconseils et de leurs bras.

    145. 3. Pompée lui-môme combla sur le flanc Nord le fossé et tout leravin, en faisant apporter des matériaux par Tannée. Il était difficile

    1 . Sections 1-7 = Ant., XIV, 4, 2-5. Le re'cit de Guerre est par moments plusdétaillé que celui aQS Antiquités.

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    MVUli . Ml :H

    ( (» romplir celle iinmenso •, d'aiilanl plus que les Juifs, duliaiil (lu Teuipl•', sClVorraioul pai• lous les moyens d'éearler les

    lit). Iia\ailleurs. Les clloils dos iloinaiiis russcnl r( sl(''S inlVueUHMix, si

    Pompée n'avait j)r()lil('dn scplième jonrdi; la semaine, ou, par religion,les .hiils sahsiicnneni de loul lra\ail manuel; il parvint ainsi à élcv(îi•

    le i'end)lai,

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    :i2 CIKHllE DES .IlilF.S

    iaclion adverse on se jelôreiil en foule dans les précipices; quelques-

    uns, se voyant piMxius sans ressources, brûlèrent dans leur fureur lesconstructions voisines de l'enceinte et s'abîmèrent dans les flannmes.

    i5j . Il périt en tout douze mille Juifs; les Romains eurent très peu demorts, mais un assez .^rand nombre de blessés.

    152. (). Dans ce déluge de calamités, lien n'affligea aussi vivement la

    nation que de voir dévoilé au regard des étrangers le lieu saint, jusque-

    là invisible. 'Pompée entra, en effet, avec sa suite dans le sanctuaire,dans la partie où seul le grand-prêtre avait le droit de pénétrer; il

    y contempla les objets sacrés: le candélabre, les lampes, la table, les

    vases à libations, les encensoirs, le tout en or massif, quantité d'aro-

    mates accumulés et le trésor sacré, ricbe d'environ deux mille talents.153. Cependant il ne toucha ni ces objets ni rien autre du mobilier sacré,

    et, le lendemain de la prise du Temple, il ordonna aux gardiens de

    purifier l'enceinte sacrée et de recommencer les sacrifices accou-tumés. Il réintégra Hyrcan dans ses fonctions de grand-prétre, parce

    qu'il lui avait témoigné beaucoup de zèle pendant le siège et surtoutavait détaché nombre d'babitanls de la campagne, qui désiraientprendre les armes pour Aristobule; grâce à cette conduite, digne

    d'un sage généial, il gagna le peuple par la bienveillance plutôt

    154. (pie par la tori-eur. Parmi les pi'isonniers se trouvait le beau-père

    d'Arislobule, qui était en même temps son oncle '.Ceux des captifs quiavaient le plus activement favorisé la guerre furent condamnés à périr

    sous la hache. Faustus et ceux qui s'étaient avec lui distingués parleur valeur oblinrent de brillantes récompenses; le pays et Jérusalem

    furent frappés d'un tribut.

    155. 7. Pompée enleva aux Juifs toutes les villes de Cœlé-Syrie que ce

    peuple avait conquises, plaça ces villes sous l'autorité du gouverneur

    romain préposé à celte région, et renferma ainsi les Juifs dans leurs

    456. propres limites. Il releva de ses ruines la ville de Gadara, détruite par

    les Juifs, pour complaire à l'un de ses affranchis, Démétrius, qui étaitde Gadara. Il affranchit aussi du joug des Juifs les villes de l'intérieur,

    qu'ils n'avaient pas eu le temps de ruiner, Hippos, Scythopolis, Pella-,

    1. 11 s'appelait Absalon {(. Tl).2. Et Dion [Ant. 75).

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    , . Mil 3àSamaric, Marissa, puis encoro Azolos, JamiK'C, AnHhuse, et, sur le lit-toral, Gaza, Jo|)pé,

    Dora,o(

    laville

    qu'on appelait jadis Tour deStraton et qui, ])Iiis lard, rrM'dilii'e et ornée de conslructions splen-)7. dides par Hérode, pril le nom nouveau de Césarée. Toutes ces villes,

    restituées à leui's h'^itimes habitants, furent rattachées à la province

    de Syrie. 11 la confia, avec la Judée et tout le pays jusqu a l'Efçyple etl'Euphrate, àTadministration de Scaurus, qui commanda deux légions;lui-même se hâta vers Home à travers la Cilicie, emmenant prison-

    158. niers Aristobule et sa famille. Ce prince avait deux filles et deux fils,dont l'aîné, Alexandre, s'évada en route; le cadet, Antigone, et sessœurs furent conduits à Rome.

    VIII

    1. Scaurus contre Arétas. —â-5. Gouvernement de Gabinius. Révolteet défaite d Alexandre. Constitution aristocratique octroyée à laJudée. —6. Révolte et défaite d' Aristobule . —7. Nouvelle ten-tative d Alexandre. —8 9. Crassus et Cassius. Pillage du Temple.Puissance dAntipater.

    lo9. 1^ Cependant Scaurus avait envahi l'Arabie. Les difficultés duterrain le firent échouer devant Pétra; il se mit alors à ravager le ter-

    ritoire environnant, mais il en résulta pour lui de nouvelles et graves

    souffrances, car son armée fut réduite à la disette. Hyrcan la soulagea,

    en faisant amener des vivres par Antipater. Comme celui-ci avait desrelations d'amitié avec Arétas, Scaurus l'envoya auprès de ce roi pour

    le décider à acheter la paix. L'Arabe se laissa persuader : il donna

    trois centstalents ; à ces conditions, Scaurus évacua l'Arabie avec

    son armée.

    160. 2 2. Alexandre, celui des fils d'Aristobule qui s'était échappé des

    1. Section 1 = Ant., XIV, 5, 1.2. Sections 2-5 = Ànt., XIV, 5, 2-4.

    iv 3

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    34 GUERKE DES JUIFS

    mains de Pompée, avait peu à peu rassemblé des troupes considé-rables et causait de graves ennuis à Hyrcan en parcourant la Judée.

    On pouvait croire qu'il renverserait bientôt ce prince ; déjà même,s'approchant de la capitale, il poussait la hardiesse jusqu'à vouloir

    161. relever les murs de Jérusalem détruits par Pompée'. HeureusementGabinius, envoyé en Syrie comme successeur de Scaurus ^ se distinguapar divers actes d'énergie et marcha contre Alexandre. Celui-ci, prisde crainte à son approche, jéunit une grosse armée —dix mille fan-tassins et quinze cents cavaliers —et fortitia les places avantageu-sement situées d'Alexandreion, d'Hyrcaneion et de Mâcherons, prèsdes montagnes d'Arabie.

    162. 3. Gabinius lança en avant Marc Antoine avec une partie de sonarmée; lui-même suivit avec le gros. Le corps d'élile que conduisaitAntipater et le reste des troupes juives sous Malichos et Pitholaos

    firent leur jonction avec les lieutenants de Marc Antoine ; tous mar-chèrent ensemble à la rencontre d'Alexandre. Peu de temps après

    163.survint Gabinius lui-même avec la lourde infanterie. Sans attendrele choc de toutes ces forces réunies, Alexandre recula ; il approchait

    de Jérusalem quand il fut forcé d'accepter le combat ; il perdit dansla bataille six mille hommes, dont trois mille morts et trois mille pri-sonniers, et s'enfuit avec le reste à Alexandreion.

    164. 4. Gabinius le poursuivit jusqu'à cette place. Il trouva un grandnombre de soldats campés devant les murs ; il leur promit le pardon,essayant de les gagner avant le combat. Mais comme leur fiertérepoussait tout accommodement, Gabinius en tua beaucoup et rejeta

    165. le reste dans la forteresse. Ce fut dans ce combat que se distingua le

    général Marc Antoine ; il montra toujours et partout sa valeur, mais

    jamais elle ne fut si éclatante. Laissant un détachement pour réduire

    la garnison, Gabinius parcourut lui-même la contrée, réorganisant

    les villes qui n'avaient pas été dévastées, relevant celles qu'il trouva

    166. en ruines. Ainsi se repeuplèrent, d'après ses ordres, Scythopolis,

    1. Quoique la constniclion soit équivoque, il est évident qu'il s'agit d'Alexandre,non d'Hyrcan. Voir la note sur Ant., %§ 82.

    2. Inexact ; dans Tintervàlle, là Syrie avait eu deux gouverneurs, MatciusPhilippus et LentuluS Marcelliiius (Appien, S^/r., 51).

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    36 GUEHKE DES JUIFS

    ealem et avait fait défection avec mille hommes. Les Romains lesuivirent à la piste. Dans la bataille qui se livra, les soldats d'Aris-tobule résistèrent longtemps et combattirent avec courage ; mais enfin,ils furent enfoncés par les Romains : cinq mille hommes tombèrent,deux mille environ se réfugièrent sur une éminence ; les mille quirestaient, conduits par Aristobule, se frayèrent un chemin à travers

    173. l'infanterie romaine et se jetèrent dans Machérous. Le roi campa lepremier soir sur les ruines de cette ville, nourrissant l'espoir de ras-

    sembler une autre armée, si la guerre lui en laissait le temps, etélevant autour de la place de méchantes * fortifications; mais quandles Romains l'attaquèrent, après avoir résisté pendant deux joursau-delà de ses forces, il fut pris. On l'amena, chargé de fers, auprès deGabinius, avec son fils Antigone qui s'était enfui de Rome avec lui.

    174. Gabinius le renvoya de nouveau à Rome. Le Sénat retint Aristobuleen prison, mais laissa rentrer'•^ ses enfants en Judée, car Gabiniusexpliqua dans ses lettres qu'il avait accordé cette faveur à la femmed'Aristobule en échange de la remise des places-fortes^.

    475. Gomme Gabinius allait entreprendre une expédition contre lesParthes, il fut arrêté dans ce dessein par Ptolémée^ Des bords deTEuphrate, il descendit vers l'Egypte. Il trouva, pendant cette cam-pagne, auprès d'Hyrcan et d'Antipater toute l'assistance nécessaire.

    Argent, armes, blé, auxiliaires, Antipater lui fit tout parvenir; il lui

    gagna aussi les Juifs de cette région, qui gardaient les abords de Péluse,

    176. et leur persuada de livrer passage aux Romains. Cependant le reste dela Syrie profita du départ de Gabinius pour s'agiter. Alexandre, filsd'Aristobule, souleva de nouveau les Juifs ; il leva une armée très

    177. considérable et fit mine de massacrer tous les Romains du pays. Cesévénements inquiétèrent Gabinius, qui, à la nouvelle des troubles,

    s'était hâté de revenir d'Egypte : il envoya Antipater auprès de

    1. ; la vieille version latine {bene munire —sperabit) conduirait àla leçon et à un tout autre sens.

    2. (Destinon, Henri Weil), non , leçon des mss.3. 56 av. J.-C.4. Section 7 = Ant., XIV, 6, 2-4.5. Ptoléme'e Aulète, roi d'Egypte, chasse' par ses sujets, persuada Gabinius,

    à prix d'or, de le restaurer (55 av. J.-C).

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    MVKl•: . VIII 37

    qiiolquos-uns des mutins ot les fit rentrer dans le devoir. Mais il en

    resta trente mille avec Alexandre, qui brûlait de combattre. Gabiniusmarclia donc au combat; les Juifs vinrent à sa rencontre, et la bataille«Mit lieu près du mont Itabyrion ; dix mille Juifs périrent, le reste se

    \1H. débanda. Gabinius retoui'iia à Jérusalem et y réoi-^;anisa le gouver-nement sur les conseils d'Anlipater. De la il partit contre les Naba-téens qu'il vainquit en bataille rangée ; il renvoya aussi secrètementdeux exilés Parlbes,Mitliridate et Orsanôs,qui s'étaient réfugiés auprès

    delui,

    lout en déclarant devant les soldats qu'ils s'étaient évadés ^179. 8^. Cependant Crassus vint pour lui succéder dans le gouver-

    nement de la Syrie. Avant d'entreprendre son expédition contrôlesParthes, il mit la main sur l'or que renfermait le Temple de Jérusalemet emporta même les deux mille talents auxquels Pompée n'avait pastoucbé. Il francbit l'Eupbrale et périt avec toute son armée; mais cen'est pas le lieu de raconter ces événements.

    180. 9. Après la mort de Crassus, les Parthes s'élançaient pour envahirla Syrie, mais Cassius, qui s'était réfugié dans cette province, lesrepoussa. Ayant ainsi sauvé la Syrie, il marcha rapidement contreles Juifs, prit Tarichées, où il réduisit trente mille Juifs en esclavage, etmit à mort Pitholaos, qui cherchait à réunir les partisans d'Aristo-

    181 bule : c'est Anlipaler qui lui conseilla cette exécution. Anlipater avait

    épouse Kypros, femme d'une noble famille d'Arabie ; quatre filsnaquirent de ce mariage —Pbasaël, Hérode, qui fut roi, Joseph, Phé-roras —et une fille, Salomé. Il s'était attaché les puissants de partoutpar les liens de ramilié et de l'hospitalité; il avait gagné surtout lafaveur du roi des Arabes, par son alliance matrimoniale, et c'est à luiqu'il confia ses enfants quand il engagea la guérie contre Aristobule.

    18^. Cassius, après avoir contraint par un traité Alexandre à se tenir enrepos, se dirigea vei'S l'Euphi'ate pour empêcher les Parthes de fran-chir le fleuve ; ce sont des événements dont nous parlerons ailleurs ^.

    1. Détail complètement clranger à l'histoire juive et qui suffirait à prouverque Jo.eèphc copie, en l'abrégeant, une histoire gdne'ralc.

    2. SeclioDs 8 et 9 = Aiit., XIV, 7, 1-3.3. Phrase copiée f^ans réflexion dans Nicolas? Nulle part « ailleurs r> dans la

    Guerre on ne trouve le re'cit de ces événements. Dans le passage correspondantdos Ant. (§ 122) on lit: « comme d'autres l'ont raconté » ( 6' ^).

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    38 CUEHRE DES JlIFS

    IX

    1-^. Mort d'Aristobiilc et ( Alexandre. —8-5. Services rendus parAntipater à César en Ec/ypte,

    183. • '• Qnaïul Pompée so lut enfui avec le Sonat romain an-delà de la' loniiMine-, (iésar, mailre de Rome el de l'Empire, mit en libertéAristobule. Il lui eonda deux légions el le dépêcha en Syrie, espérant,

    184. par son moyen, s'aLtaclier laeilement celte province et la Judée. Mais

    la haine piV'vint le zèle dWrislohnle el les espérances de César.

    Empoisonné par les amis de Pompée, Arislohule resta, pendant

    longtemps, privé de la sépulture dans la terre natale. Son cadavre

    fut conservé dans du miel, jusqu'au jour où Anloine l'envoya aux

    Juifs pour èlie enseveli dans le monument de ses pères.ISo. ^. Son iils Alexandi'e péril aussi à cette époque : Scipion^ le fit

    décapiter à Antioche, sur Tordre de Pompée, après l'avoir fait accuser

    devant son tribunal pour les torls quil avait causés aux Romains. Le

    frère et les sœui's d'Alexandi'e leçurent rhospilalité de Ptolémée, fils

    de Mennri»os, prince de Chalcis dans le Liban. Ptolémée leur avait

    envoyé à Ascalon son (ils Pliilippion, et celui-ci réussit à enlever à la

    femme d Arislohule Antigone et les princesses, qu'il ramena auprès186. de son pèiv. Epris de la cadette, Pliilippion l'épousa, mais ensuite

    son père le tua pour cette même princess(i Alexandra, qu'il épousa àson tour. Dopuis ce maiiage il lémoigna au frère et à la sœur beau-

    coup de sollicitude.

    187. 3 '. Anlipaler, après la mort d«' Pompée ••, changea de parti et fit la

    1. Scclioiis 1 et 2 = Ant., XIV, 7, 1.2. 19 av. .l.-C.

    3. ) Crecili-.is Mclellus Scipio, bcaii-ittMC do Pompée et gouvcrueur de Syrie.4. Seclioiis 3 à = Ant., XIV, Î5, 1-3.5. 48 av. J.-C.

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    LIVHK . 41

    n'élait pas par bieiiveillanr(> 1)0111• C(isar, mais par crainte de voir

    renaître de vieilles querelles et pour se faiie paidouner leur amitiéenvers Pompée.

    1)7. ^. En réponse, Antipater, arraeliant ses vêtements, montra sesnombreuses cicatrices. « Son aiïection poui* César, dit-il, point n'est

    besoin de la prouver par des paroles; tout son corps la crie, ^ardâl-

    198. il le silence. Mais l'audace d'Anti

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    \\[{ [. XI 4li

    XI

    1-:2. Guerre civile. Cassiiis en Si/rie; ses exactions. —3-4. Antipaterassassiné par Malichos. —5-8. Hérode tire vengeance de Malichos.

    218. I '. A cette époque éclata entre les Romains la grande guerre, aprèsque Brutus et Cassius eurent assassiné César, qui avait occupé le pou-voir pendant trois ans etjsept mois ^. Une profonde agitation suivit cemeurtre; les citoyens les plus considérables se divisèrent; chacun,

    suivant ses espérances particulières, embrassait le parti qu'il croyait

    avantageux. Cassius, pour sa part, se rendit en Syrie afin d'y prendre

    M9. le commandement des armées réunies autour d'Apamée. Là il récon-cilia Bassus avec Murcus et les légions séparées, fit lever le sièged'Apamée, et, se mettant lui-môme à la tête des troupes, parcourutles villes en levant des tributs avec des exigences qui dépassaient

    leurs ressources.

    î20. 2. Les Juifs reçurent l'ordre de fournir une somme de sept centstalents. Antipater, craignant les menaces de Cassius, chargea ses fils etquelques-uns de ses familiers, entre autres Malichos, qui le haïssait,

    de lever promptement cet argent, chacun pour sa portion, —à tel point121. les talonnait la nécessité Ce fut Hérode qui, le premier, apaisa Cas-

    sius, en lui apportant de Galilée sa contribution, une somme de centtalents ; il devint par là son intime ami ; quant aux autres, Cassius leurreprocha leur lenteur et fit retomber sa colère sur les villes mêmes.

    22. Après avoir réduit en servitude Gophna, Emmaiis et deux autres villesde moindre importance ^, il s'avançait dans le dessein de mettre àmort Malichos pour sa négligence à fournir le tribut, mais Antipater^

    1. Seclions 1-4 = Ant., XIV, 11, 2-4 (§ 28V.Ô. Trois ans et six mois d'après Ani., § 270. Si Ton compte depuis Pbarsale

    (9 août 48) jusqu'au 15 mars 44, le chiffre de 7 mois est plus exact.3. Lydda et Thamua {An(., § 275).4. Hyrcau, d'après Ani.., § 276; Antipater n'aurait servi que d'interme'diaire.

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    46 GUERRE DES JUIFS

    prévint la perte de Malichos et la ruine des autres villes en calmantCassius par le don de cent talents.

    223. 3. Cependant, après le (ir'|)ai'l de Cassius, Malichos, loin de savoir

    gré à Anlipatcr de ce service, machina un complot conlrc celui quil'avait sauvé à plusieui's reprises, hrùlant de supprimer l'homme quis'opposait à ses injustices. Anlipaler, crai^,nant la force et la scéléra-

    tesse de ce personnage, passa le Joui'daiu i)our rassemhler une armée224. et déjouer le complot. Malichos, quoique pris sur le fait, sut à force

    d'impudence gagner les iils d'Antipaler : Phasaël, gouverneur de Jéru-salem et Hérode, commandant de l'arsenal, ensorcelés par ses excuseset ses serments, consenti l'en t à lui sei'vii• de médiateurs auprès de

    leur père. Une fois de plus Anti[)ater le sauva, en apaisant Murcus'gouverneur de Syjie, qui voulait mettre à mort Malichos commefactieux.

    225. 4. Quand le jeune César et Antoine ouvrirent les hostilités contreCassius et Brutus, Cassius et Murcus levèrent une armée en Syrie, etcomme Hérode paraissait leui* avoir rendu de grands services danscette opération, ils le nommèrent alors procurateur de la Syrie entière^en lui donnant de l'infanterie et de la cavalerie; Cassius lui promit

    226. même, une fois la guerre terminée, de le nommer roi de Judée. La puis-sance du fils et ses hrillantes espérances amenèrent la perle du père.Car Malichos, inquiet pour l'avenir, corrom[)it à prix d'aigent un des

    éçhansons royaux et fit donner du |)oison à Antipater. Victime de l'ini-

    quité de Malichos, Antipater mourut en sortant de tahle'^. C était un

    homme plein d'énergie dans la conduite des alTaires, qui fit recouvrerà Hyrcan son loyaume et le garda pour lui.

    227. 5\ Malichos, voyant le peuple irrité par le soupçon du crime,l'apaisa par ses dénégations et, pour afleruiir son pouvoir, leva une

    troupe de soldats. En eiï'et, il pensait hien qu'Hérode ne se tien-drait pas en repos; celui-ci parut hientôt à la tète d'une armée pour

    228. venger son père. Cependant Phasaël conseilla à son frère de ne pas

    1. De la Cœle- Syrie seulement, d'après Ant., ^ 280, ce qui est plus vraisem-blable. Aux troupes confie'es à Hérode, le texte \\?. ajoute des uavires;

    2. Printemps 43 av. J.-C.a Sections 5-8 = il;î^, XIV, 11, 4 (^ 282} à 6.

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    I-IVIU-: . \ 47

    attaquer ouverlcineiit It'iir «, dans la ( raiiittî d'cxcilei' des sédi-tions parmi la inulliludc. Héiod»' acccpla donc, [)our lo nioinent lajuslilicalion de i\lalirh()s cl conscnlil a I ah^oiidrc du soupçon; puisil célébra avec une pompe éclalarïte les riinciaillrs d» son pciii •.

    0. Il se rendit ciisiiilc a Samarie, tionhlcc |»ai• la sfdiljoii, *d yrétablit Tordre; puis il revint pass(;i• les (Vdesa JiMUsalem, suivi de ses

    soldats. Hyrcaii, à l'instigation de Malichos, ;.

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    4 GUERRE DES JUIFScette nouvelle, Hyrcan tomba d'abord évanoui ; quand il revint à lui,

    235. non sans peine, il demanda à Hérode qui avait tué Malichos. Un des

    tribuns lui répondit : « Ordre de Gassius». « Alors, répondit-il, Gassiusm'a sauvé ainsi que ma patrie, puisqu'il a mis à mort celui qui tramaitnotre perte. » Hyrcan parlait il ainsi du fond du cœur, ou acceptait ilpar crainte le fait accompli, c'est un point douteux. Quoi qu'il en soit,c'est ainsi qu'Hérode se vengea de Malichos.

    XII

    1. Révolte d'Hélix et du frère de Malichos. —2. Rivalité d'Hérodeet de Marion, tyran de Tyr. —3. Victoire d' Hérode sur Antigone.Il épouse Mariamme. —4-5. Antoine éconduit les ambassadeursjuifs ; Hérode et Phasaël nommés tétrarques. —6-7. Massacre desdéputés juifs.

    236. 1 ^ Gassius avait à peine quitté la Syrie qu'une nouvelle sédition

    éclata à Jérusalem. Un certain Hélix se mit à la tète d'une armée et sesouleva contre Phasaël, voulant, à cause du châtiment infligé à Mali-chos, se venger d'Hérode sur la personne de son frère. Hérode se

    trouvait alors à Damas, près du général romain Fabius; désireux de237. porter secours à Phasaël, il fut retenu par la maladie. Gependant

    Phasaël, quoique laissé à ses seules forces, triompha d'Hélix et accusa

    Hyrcan d'ingratitude, pour avoir favorisé les desseins d'Hélix et laissé

    le frère de Malichos s'emparer d'un grand nombre de places et partirculièrement de la plus forte de toutes, Masada.

    238. 2. Mais rien ne pouvait garantir Hélix de l'impètuasité d'Hérode,

    Celui-ci, renduà la santé, lui reprit les places-fortes et le fit sortir

    lui-même de Masada, en suppliant. Il chassa pareillement de Galilée

    Marion, tyran de Tyr, qui avait déjà pris possession de trois places ;

    1. Sections 1-3 = Ant., XIV, 11, 7 à 12, 1.

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    \\\{ . Ml 40

    ([iianl aux 'l'M'iriis, (| avail laits pi'isoiiiiit'rs, il les »'pai'^nia tons;il y en ( n^lAcha avec des pri'SiÎiits, s'assui'aiit ainsi al'MK liii-mrmr la laviMii• des Tyricns cl au iM'aii •• haine. Marion toiiaitson |)oii\oii• (h; (lassiiis, (\\\\ divisa la S> i-i»î nilièri; en l\ianniii . un mariage le fit entrer dans la famille d Hyrcan. Il avait d'abord

    époust' une femme du pays, d'assez noble naissance, nommée Doris,

    dontil eut

    un(ils,

    Antipater;maintenantil s'unit ta la fille d'Alexandi-e,

    fils (lAristobule, (U pelite-fille d'Hyrcan, nommée Mariamme : ildevenait ainsi parent du |)rince.

    24^. 4 '. Lorsque, après avoir tué Cassius à Philipi)es -, César et Antoine

    retournèrent, l'un en Italie, l'autre en Asie, parmi les nombreusesdéputations des cités, qui allèrent saluer Antoine en Bithynie,

    se trouvèrent aussi des notables juifs, qui vinrent accuser Phasaël

    et Hérode de sètre emparés du pouvoir par la violence et de

    n'avoir laissé à Hyrcan qu'un vain titre. Hérode, présent à ces

    attaques, sut se concilier par de fortes sommes d'argent la faveurd'Antoine; à son instigation, Antoine refusa même d'accorderaudience à ses ennemis, qui se virent congédiés.

    ^43. 5•^ Bientôt après les notables juifs, au nombre de cent, serendirent de nouveau à Daphné d'Antioclie auprès d'Antoine, déjàasservi à l'amour de Cléopàtre ; ils mirent à leur tète les plus estimés

    poui• l'autorité et l'éloquence et dressèrent une accusation en règle

    contre les deux frères. En réponse, Messalla présenta leur défense;

    1. Seclion4 —Ant., XIV, 12, 2.2. Automne 42 av. J.-G.3. Sections 5-7 = Ani., XIV, 13, 1-2.

    IV 4

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    bO CL'EHlll: DES JUIFS

    cl Hyrcaii so plaça à colo de lui, en raison de son alliance niatrimo-

    244. niale avec les accusés. Après avoir entendu les deux parties, Antoinedemanda à Hyican quels étaient les plus dignes du commandement;comme Hyrcan déclarait que c'était Hérode et son frère, Antoine s'enréjouit, en souvenir des anciens liens d'hospitalité qui Timissaiènt à

    cette famille, car leui* père, Antipater, Tavait reçu avec bienveillance

    quand il lit campagne en Judée avec Gabinius. En conséquence, ilnomma les deux frèi'es tétrarques et leur confia radministration detoute la Judée.

    245. (). Les députés du parti adverse ayant manifesté leur irritation,Antoine lit arrêter et mettre en prison quinze d'entre eux et vou-lut même les faire mourii' ; il chassa le reste avec ignominie. Cesévénements })rovoquèrentune agitation encoi*e plus vive à JérusalemLes habitants envoyèrent cette fois mille députés à Tyr, ou séjournaitAntoine, en route vers Jérusalem. Conmie les députés menaient grandbruit, il leur envoya le gouverneur de Tyr, avec ordre de châtier

    ceux qu'il prendrait et de consolider l'autorité des tétrarques instituéspar lui.

    246. 7. Déjà auparavant, Hérode accompagné d'Hyrcan s'était rendu surle rivage ; là il exhorta longuement les députés à ne pas déchaîner laruine sur eux-mêmes et la guerre sur leur patrie par une querelleinconsidérée. Mais cette démarche ne lit que redoubler leur fureur ;alors Antoine envoya contre eux son infanterie, qui en tua ou blessa

    un grand nombre; Hyrcan accorda la sépulture aux morts et des247. soins aux blessés. Malgré tout, ceux qui s'échappèrent ne se tinrent

    pas en repos ' ; par les (roubles qu'ils entretenaient dans la cité,

    ils irritèrent Antoine, au point qu'il se décida à faire exécuter les

    prisonniers.

    1. AnL, ^ 329, dil le contraire ).

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    i.ivni•: . Mil

    Xill

    Lrs Ptirlltrs en Si/ rie. — i.) Pfiroros (Uldijur .Irnisa/cnii -). (\i})lnrc ih' Pliasai•/ et (rili/rcan. — (1-8. '', dllrrodn.î)-II. licsidtirafinn (/A/iÎif/onc. Mort de PJiasaël.

    \ '. I)tMi\ ans après ^, Barzaphainès, satrape des Parthes, occupa laSyrie avecPacnros, lilsdii roi. Lysanias, qui avait hérité du royaumede son père Ptolémée, (ils de Mennaios, persuada le satrape, en luipromettant mille talents et cinq cents femmes, de ramener sur letrône Anligone et de déposer Hyrcan ^. Gagné par ces promesses,Pacoros lui-même s'avança le long du littoral et enjoignit à Barza-pharnès de faire route par l'intérieur des terres. Parmi les popula-tions cùtièi'es, ïyr refusa le passage à Pacoros, alors que Ptolémaïs etSidon lui avaient fait bon accueil. Alors le prince coniia une partiede sa cavalerie à un échanson du palais qui portait le môme nom quelui, et lui ordonna d'envahir la Judée pour observer Pennemi etsoutenir Antigone au besoin.

    ^. Comme ces cavaliers ravagaient le Carmel, un gi'and nombre deJuifs se rallièrent à Antigone et se montrèrent pleins d'ardeur pourl'invasion. Antigone les dirigea vers le lieu appelé Drymos (la Chênaie)dont ils devaient s'emparer. Ils y livrèrent bataille, repoussèrent les en-nemis, les poursuivirent jusqu'à Jérusalem et, grossissant leurs rangs,parvinrent jusqu'au palais. Hyrcan ' et Phasaël les y reçurent avecune forte troupe. La lutte s'engagea sur l'agora; Hérode mit en fuite

    1. Scellons 1-11 -- Ant., XIV, 13, 3-10.2. 40 av. J.-C.3. D'après Ant.^ ^ 331, cette promesse fut faile par Aiiligoiie lui-même• Voir

    d'ailleurs infrà, ^ 2)7.

    4. Entre Tour de Straton Césarée et Jopé.5. Hérode, d'après Ant.^ >;