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1958
1959
1960
1961
1962
EN ALGÉRIE EN FRANCE Août : La Fédéra-on de France du FLN décide d’ouvrir un second front.
Septembre : La Cons-tu-on de la V° République est approuvée par referendum.
Février : Découverte du réseau Jeanson
17 octobre 61 : manifesta-on violemment réprimée des Algériens de Paris à l’appel du FLN. (Ci-‐contre Photographie d’Élie Kagan©BDIC) ©
8 février 1962 : Manifesta-on contre l’OAS et pour la paix en Algérie à Paris. Les violences policières font 9 morts. Avril : Les accords d’Evian sont approuvés par referendum en métropole.
Août : a\entat de l’OAS contre de Gaulle.
Septembre : Créa-on du Gouvernement Provisoire de la République algérienne (GPRA).
Septembre : Lors d’une allocu-on de Gaulle prononce pour la 1ère fois le mot « autodétermina-on » en parlant de l’Algérie.
Fin janvier : Semaine des barricades à Alger.
Février : 1ère bombe nucléaire française explose dans le Sahara.
Décembre : Lors du voyage de de Gaulle en Algérie des manifesta-ons ont lieu pour ou contre « l’Algérie
algérienne ».
Janvier : Intensifica-on des a\entats de l’OAS en France et en Algérie.
Janvier : 75% de oui au referendum sur l’autodétermina-on de l’Algérie.
Avril : Echec du Putsch des généraux et créa-on de l’OAS.
Mars: Accords d’Évian Cessez le feu en Algérie
1 & 5 juillet 1962 : Les Algériens votent à 99,7% pour l’indépendance qui est proclamée 4 jours plus tard.
Manifeste des 121.
GUERRE D’ALGERIE ET IMMIGRATION ALGERIENNE : DE LA V° RÉPUBLIQUE A L’INDEPENDANCE 1958-‐1962.
Janvier : Ouverture du centre d’iden-fica-on de Vincennes.
Octobre : Saisie du livre «La Gangrene » aux édi/ons de Minuit sur la Torture en Algérie..
Automne 1958 : la nouvelle donne.
Le FLN a été dominé par l’armée française dans la bataille d’Alger en 1957. La présence militaire française en Algérie s’intensifie : 450 000 hommes en 58 contre 50 000 comba\ants de l’ALN à ce\e même date. Devant ce\e situa-on militaire et les évolu-ons poli-ques en France, le par- indépendan-ste décide d’ouvrir un 2nd front en France. Ce\e stratégie est mise en œuvre dans la nuit du 24 au 25 août 1958 se traduisant par une série d’ac-ons violentes sur le territoire métropolitain.
La Cons-tu-on de la V° République est soumise au vote des français par referendum et approuvée.
L’Algérie à la croisée des chemins : ouvertures poli-ques, enjeux stratégiques et tensions sociales. (septembre 59-‐février 60).
Voir l’allocuHon télévisée du Général de Gaulle.
Le 16 septembre 59 lors dune allocu-on télévisée De Gaulle prononce pour la première fois le mot « autodétermina-on » en parlant de l’Algérie Le mot et les op-ons qu’il recouvre pour l’avenir de l’Algérie ( associa-on ? sécession ? Francisa-on ?) ouvre la porte à différentes interpréta-ons, suscitant les espoirs des par-sans d’une évolu-on du statut de l’Algérie, la décep-on des par-sans de l’indépendance, les craintes des français d’Algérie.
Voir un reportage d’actualité sur la semaine
des barricades.
En janvier 1960, entre de Gaulle et les Français d’Algérie, la rupture est consommée.
L’explosion de la première bombe nucléaire française à Reggane dans le Sahara en février 1960 donne une importance stratégique nouvelle à l’Algérie. Avec cet espace déser-que, la France dispose d’une base idéale pour ses essais nucléaires dans un monde engagé dans la guerre froide et la course aux armements.
Français et Algériens : la guerre en métropole (1)
Au bas de ce texte in-tulé Déclara-on sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie, 121 intellectuels ou personnalités françaises apposent leur signature. Ce « Manifeste des 121 » devait être publié dans Vérité-‐Liberté et les Temps Modernes en octobre 1960, mais la censure intervient et il est finalement publié à l’étranger.
Le réseau Jeanson se cons-tue autour de Francis Jeanson (photographié ci-‐dessous) et sa femme Cole\e et réunit universitaires, éditeurs, gens du monde du spectacle, ac-vistes poli-ques. Autant de militants qui souhaitent, en France, apporter leur sou-en à la lu\e pour l’indépendance. Au delà des tradi-onnelles protesta-ons et manifesta-ons, le réseau Jeanson souhaite s’inves-r dans un sou-en plus concret à la cause algérienne. Concrètement le réseau Jeanson cache des Algériens menacés, aide à leur évasion, collecte et verse de l’argent des-né à l’achat d’armes par le FLN d’où leur surnom de « porteurs de valises ». Le réseau est en par-e démantelé par la police en février 1960, et un procès a lieu en septembre. Les 11 principaux accusés sont condamnés à 10 ans de prison ferme.
Consulter le texte intégral et
voir les signataires
Les intellectuels français entre engagement, insoumission et obéissance
Une réplique in-tulée « Manifeste des intellectuels français » lui est donnée quelques temps plus tard et publiée à la une du Figaro et du Monde. Elle recueille 300 signatures. Là où les 121 écrivent « Nous respectons et jugeons jus/fiée la conduite des Français qui es/ment de leur devoir d'apporter aide et protec/on aux Algériens opprimés au nom du peuple français.-‐ La cause du peuple algérien, qui contribue de façon décisive à ruiner le système colonial, est la cause de tous les hommes libres. » Les 300 répondent : « C’est une imposture de dire ou d’écrire que la France combat le peuple algérien dressé pour son indépendance. La guerre en Algérie est une luOe imposée à la France par une minorité de rebelles fana/ques, terroristes et racistes, armés et soutenus financièrement par l’étranger ».
Le réseau Jeanson : Manifeste des 121 contre Manifeste des Intellectuels Français :
L’OAS : nouvel acteur du conflit en Algérie et en France.
Le 21 avril 1961, la perspec-ve d’une Algérie indépendante se précisant ‘ généraux tentent un putsch à Alger.
Leur coup d’éclat tourne court puisqu’ils ne reçoivent pas le sou-en des militaires présents en Algérie.
Après cet échec, les organisateurs du coup de force passent dans la clandes-nité et misent sur l’OAS (Organisa-on de l’Armée Secrète) pour arriver à leurs fins: maintenir l’Algérie française et proclamer la déchéance de la V° République. Les moyens d’ac-on privilégiés sont le terrorisme aveugle visant à instaurer une peur généralisée et déstabilisatrice.
Aussi bien en Algérie :
Qu’en France :
A\entat à Alger par l’OAS le 26 avril 1962.
La une de l’Humanité du 7 février 1962 dénonce les a\entats de l’OAS dans Paris qui ont notamment défiguré une fille\e de 4 ans. Un appel à la manifesta-on est lancé pour le lendemain.
Ce\e stèle a été inaugurée le 6 octobre 2011 par le maire de Paris en souvenir des vic-mes du terrorisme de l’OAS, elle se trouve au cime-ère du Père Lachaise.
Français et Algériens : la guerre en métropole (2)
Une de l’Humanité le 18 octobre 1961.
Les chemins de la mémoire
Trajets des cortèges de la manifesta-on du 17 octobre 1961. Ci-‐dessous : photographie d’une manifesta-on du souvenir, sur le pont
St-‐Michel, le 17 octobre 2011.
Voir le clip du rappeur Médine qui consacre une chanson à l’événement.
La manifesta-on du 17 octobre 1961 La manifesta-on du 8 février 1962
La Une de l’Humanité au lendemain de la manifesta-on contre l’OAS annonce plusieurs morts. La plupart d’entre eux décèdent dans la bouche du métro Charonne où la foule s’entasse dans une terrible bousculade fuyant une police qui se déchaine violemment sur elle, comme le représente bien ce\e planche de la BD « Dans l’ombre de Charonne » de A. et D. Frappier (éd. Du Mauconduit, 2012). Les obsèques des 9 vic-mes mobilisent une foule considérable.
Voir le clip de la chanson de la compagnie Jolie Môme consacrée à Charonne.
Algériens en France en temps de guerre (1) : au quo-dien.
Le quar-er de la Gou\e d’or dans le XVIII° arrondissement de Paris est un de ceux qui abrite une part importante de l’immigra-on algérienne de Paris à tel point que le quar-er est souvent qualifié de « Médina ». Ce sont d’abord des hommes seuls, célibataires ou ayant laissé leur famille au pays qui s’y regroupent selon leur ville ou village de départ. l ’ i mm i g r a - o n f am i l i a l e s ’ a c c é l è r e paradoxalement durant la guerre. Ils logent le plus souvent dans des garnis et des hôtels meublés.
Les hommes se retrouvent dans les cafés algériens (ci dessus) après le travail pour jouer aux dames, discuter, et prendre des nouvelles du pays. Ces cafés souvent contrôlés par le FLN durant la guerre seront par-culièrement visés par le couvre feu établit en 1961. Ci-‐dessus et ci-‐contre : Photographies de Paul Almasy, ©Cité na-onale de l’histoire de l’immigra-on.
Nombre d’Algériens à Nanterre en 1954 : 7900 personnes dont
-‐ 4300 dans des baraques de bidonville, -‐ 2148 en hôtel meublés, -‐ 802 en foyers, -‐ 442 en appartement -‐ 600 dans des caves et chez des logeurs clandes-ns.
Découvrir la vie quo-dienne dans le bidonville par les témoignages enregistrés de M. Hervo auprès des h a b i t a n t s d u b i d o n v i l l e d e N a n t e r r e : h\p://bidonville-‐nanterre.arte.tv/ N°3-‐4-‐6-‐9 : absence d’équipements collec-fs N°5-‐19-‐20-‐22-‐35 : le logement N°23-‐24-‐30-‐39 : dangers N°27-‐28-‐32 : le bidonville et l’extérieur
Algériens en France en temps de guerre (2.1) : face à la police.
L’étude de l’historien E. Blanchard montre sur sa couverture un des aspects des rapports entre algériens de France et la police : les contrôles d’iden-té accompagnés de fouilles. L’historien dit : « Au d é bu t d e l ' a n n é e 1 9 58 , l ' i n subo rd ina/on d 'une po l i c e parisienne tentée de se faire jus/ce pour pallier la supposée faiblesse des moyens légaux de répression et désireuse de faire pression sur un pouvoir poli/que dont elle menaçait de se détourner, ne fut pas seulement une parenthèse. »
Une illustra-on des violences policières par-culièrement importantes lors de la m a n i f e s t a - o n d u 1 7 / 1 0 / 1 9 6 1 (photographie Elie Kagan ©BDIC )
«L’ac-on répressive est confiée pour le département de la Seine à la Préfecture de police. Maurice Papon est nommé à sa tête en mars 1958. Peu après la prise de fonc-on de Maurice Papon, est créé le SCAA : Service de Coordina-on des Affaires Algériennes chargé de centraliser les renseignements pour une ac-on répressive confiée aux forces de police mais aussi à par-r de fin 1959 à une harka : la force de police auxiliaire composée de supplé-fs algériens. Ils sont dans un premier temps recrutés pour la plupart par contrat directement en Algérie puis en Métropole parmi les immigrés récalcitrants ou opposés au FLN. Les 220 harkis de la préfecture de police mènent des ac-ons pour le moins musclées en par-culier dans les XIII° et XVIII° arrondissements de Paris qui consistent en des arresta-ons suivies de séquestra-ons, tortures, et parfois liquida-ons physiques. Dans le cadre de ce système répressif, des arresta-ons massives, pouvant être qualifiées de rafles, sont effectuées au sein de la communauté algérienne. Les individus arrêtés sont placés dans différents centres de regroupement sans qu’un délit ait été commis. Tout « Nord-‐Africain » peut y être interné sans jugement sur simple décision administra-ve » Peggy Derder, Immigra/on algérienne et guerre d’indépendance, coéd. La Documenta-on française – Cité na-onale de l’histoire de l’immigra-on, 2012.
Le 19 octobre à Orly expulsion d’un premier groupe d’Algériens arrêtés pendant la manifesta-on du 17 octobre.
Consulter des planches de « »Demain,
demain », un récit graphique de L. Maffre sur le bidonville de Nanterre et la
police.
Ci-‐dessus : photographie Alain Texier
Algériens en France en temps de guerre (2.2) : face à la police.
Dans le récit graphique de Laurent Maffre « Demain, Demain », coéd. Actes Sud BD – Arte Édi-ons, 2012 ; l’auteur, s’appuyant sur les travaux de Monique Hervo, illustre les interven-ons de la police dans le bidonville de Nanterre.
Derniers exilés en temps de guerre.
Voir le Reportage de TF1 sur le camp de harkis de St Maurice l’Ardoise
« Les harkis et leurs familles qui ont fui l’Algérie pour la France en 1962 vont y être successivement catégorisés comme « Français musulmans rapatriés » à par-r de juin 62 puis comme « Rapatriés d’origine Nord Africaine » dans les années 1980. Ce prisme de l’origine, omniprésent et durable, et qui n’est pas sans rappeler un des ressorts de la discrimina-on coloniale, marginalise doublement les harkis – ni rapatriés comme les autres, ni français comme les autres. En ma-ère de logement, une note rela-ve à l’a\ribu-on des logements HLM aux anciens harkis, en date de 1964 émanant du ministère des rapatriés, à l’a\en-on des préfets, rend clairement compte de ce\e logique. Elle rappelle certes, que les anciens harkis sont considérés comme rapatriés et bénéficiaires à ce -tre de la loi du 26 décembre 61. Mais elle donne aux préfets la direc-ve de ne « reloger les anciens harkis qu’après avoir relogé tous les rapatriés demandeurs de logements et par/culièrement mal logés ». Dans les faits, les harkis et leurs familles sont majoritairement logés en camps de transit puis en « cités d’accueil », lesquels perdurent jusqu’au milieu des années 70. »
Source : LDH Toulon.
Les harkis : entre 1962 et 1968 environ 90 000 d’entre eux franchissent la Méditerranée.
L’exil des Français d’Algérie : ils représentent 1 million de personnes en Algérie en 1954, 675 000 arrivent en France entre 1962, certains ne l’ont jamais vue.
Deux images de l’été 1962, les Français qui\ent l’Algérie, et la liesse dans les rues d’Alger.
Écouter l’émission « 2000 ans d’Histoire »
de France Inter consacrée à ce sujet.
Et les Algériens ?
« En 1975, le recensement général de la popula-on décompte plus de 710 000 immigrés algériens, soit un doublement depuis 1962. Le temps de l’installa-on voire de l’enracinement se profile avec la féminisa-on et la « familiarisa-on » de l’immigra-on. En effet, en 1975 la propor-on des femmes et des enfants est respec-vement de 32% et 37% au sein de la communauté algérienne. Les immigrés vivent dans un mélange d’a\achement à l’Algérie, enfin indépendante, d’espoir de retour, et l’adapta-on progressive à la société française, accélérée par la naissance d’une nouvelle généra-on celle des enfants français. »
P. Derder, Idem.