Guide Cofat Savoir-Vivre

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Le Savoir-Vivre un Savoir-tre pour la Dfense

AvAnt propos

Le personnel du ministre de la dfense appartient un tre collectif. Les comportements individuels conditionnent lharmonie du fonctionnement de lensemble et contribuent faonner son image. Le militaire, notamment en corps de troupe, est plus encore astreint une vie en collectivit : cette circonstance exige ladoption de comportements porteurs de respect de lautre et damnit. Revtu de luniforme, il ne sappartient plus compltement : ses devoirs sont particuliers, ses droits sont sur quelques points limits, son comportement est scrut par lopinion. En ce sens, il y a bien un tat militaire : chacun, entr dans la carrire, instructeur ou lve, doit connatre les principes et les rgles qui lui permettront de se comporter avec honneur, en Franais exemplaire, en frre darmes et en honnte homme. Il y va dune harmonie indispensable au Bien commun. Lacquisition et laffermissement des savoir-tre sont au cur de la mission de formation. Ce guide entend fournir des clefs, pour ce qui relve du savoir-vivre, aux cts des textes qui ont trait des valeurs de larme franaise, des forces morales et de lart du commandement. Gnral de corps darme pierre Garrigou Grandchamp Commandant de la formation de larme de terre.

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taBLE dEs matIEREs

Avant propos Introduction Le savoir-vivre militaire

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1. Le savoir-vivre, garant de la cohsion et de lesprit de corps ...... 12 1.1. Le savoir-vivre dans le cadre du service ................................ 12 1.2. Les relations humaines en service ........................................ 20 1.3. Le savoir-vivre durant les activits de cohsion .................... 26 1.4. Les relations en dehors du service ........................................ 29 2. Les exigences du devoir dimage ................................................... 32 2.1. La correction de lattitude .................................................... 32 2.2. La correction de la tenue ...................................................... 35 2.3. La correction en tous lieux et en tous temps ........................ 42 Les exigences de la communication 47

1. La correspondance crite............................................................... 47 1.1. Rpondre une invitation .................................................... 48 1.2. Les vux............................................................................... 49 1.3. Les flicitations et les condolances ..................................... 49 1.4. annoncer un vnement particulier ..................................... 50 2. La tlphonie .................................................................................. 51 2.1. Le tlphone ......................................................................... 51 2.2. Le tlphone portable........................................................... 51 2.3. Le fax .................................................................................... 53 3. Les nouvelles formes de communication ...................................... 53 3.1. Le courrier lectronique ....................................................... 53 3.2. La Net tiquette ................................................................ 55-5-

taBLE dEs matIEREs

Les usages du savoir-vivre

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1. Les usages de la ville ...................................................................... 58 1.1. La politesse usuelle dans les lieux publics ............................ 59 1.2. Les rencontres brves ou inopines ...................................... 62 1.3. La vie mondaine ................................................................ 63 2. Recevoir et tre reu ...................................................................... 68 2.1. Quand reoit-on ? ................................................................. 68 2.2. Lorganisation dun repas ...................................................... 70 2.3. a table .................................................................................. 72 2.4. Lhospitalit .......................................................................... 74 Les pages savoir-vivre du CoFAt rfrences 77 79

documents militaires .................................................................. 79 Ouvrages gnraux ...................................................................... 80 Les usages ltranger ................................................................. 80

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IntroduCtIonIl peut paratre paradoxal, voire surann, de proposer un guide traitant du savoir-vivre. destine aux militaires comme aux civils servant au sein du ministre de la dfense, cette entreprise ne va-t-elle pas lencontre de la volont maintes fois rpte dancrer les armes dans une socit au sein de laquelle ce formalisme naurait plus sa place ? On commettrait l une grave erreur de jugement : le savoir-vivre ne se rsume pas un formalisme dpass, mais constitue une des cls du lien social, du vivre ensemble, objet des proccupations de tant de responsables. au-del du respect des rgles destines faciliter les rapports entre individus, il est lexpression de la considration porte autrui. savoir-vivre, cest savoir vivre ensemble. Cest donc lensemble des membres de toute communaut qui doit avoir cur de connatre les attitudes et les usages qui la rgissent. Pour les militaires sajoute une dimension particulire : leur tat. Comme llu, le magistrat ou lecclsiastique, le militaire ne sappartient en effet pas entirement. Individu et citoyen mais professionnel de la dfense, il reprsente aussi une institution qui, manation de la Nation, le dpasse. Il doit donc veiller prserver par son comportement la dignit de cet tat, en service comme en priv. Limportance et la porte du comportement ont t soulignes dans Lexercice du mtier des armes : Fondements et principes, document diffus par ltat-major de larme de terre en 1999. Ce texte propose les rfrences thiques adaptes aux ralits de cette fin de sicle et propres guider les comportements et doit inspirer des directives de commandement et de formation, et des codes de comportement, individuels et collectifs. Il met en particulier en exergue deux catgories de relations au sein desquelles sappliquent les obligations et les responsabilits spcifiques aux militaires : celles qui sinscrivent au sein de la communaut militaire et celles qui relient cette dernire la communaut nationale. Il est donc ncessaire que les militaires matrisent les rgles de savoir-vivre de la vie en collectivit comme celles de la vie en socit.-7-

INtROdUCtION

tel est lobjet de ce document : fournir lensemble du personnel de la dfense les cls de comprhension des mcanismes qui rgissent les relations de la vie professionnelle et sociale dans linstitution militaire et au dehors. Il sadresse en premier lieu aux militaires, et tout particulirement ceux qui, appels guider ou instruire les plus jeunes, doivent leur transmettre les repres qui leur permettront de rgler leur conduite. Il concerne galement le personnel civil de la dfense qui devrait trouver ici, dune part, une explication des codes et des pratiques en vigueur dans linstitution et, dautre part, des indications destines faciliter son intgration. Ce manuel sinscrit dans la ligne des guides du comportement dj publis. Il en reprend en particulier la logique et les principales conclusions : cest sur les notions de service de la France, desprit de corps et dexemplarit que doivent se fonder les attitudes. Chaque militaire a le devoir de contribuer la cohsion qui cimente les units ; par son image, il doit galement participer la bonne intgration de larme dans la Nation. se voulant plus explicatif que prescriptif et venant en complment des textes rglementaires, ce document se divise en trois parties : la premire est consacre au savoir-vivre militaire, et sattache dcrire et expliquer les rgles qui encadrent le comportement du militaire en tant que tel, quil soit en service ou non. La deuxime aborde lusage des outils de communication, pour lesquels il est difficile de tracer une frontire entre les prescriptions applicables tous et les rgles spcifiques au monde de la dfense. La troisime reprend et explique les usages communment rpandus en socit. Il sagit donc la fois de mettre en vidence les raisons qui doivent guider le comportement et de proposer des repres permettant en toutes circonstances de se conduire civilement. sont galement exposes en annexe les rfrences rglementaires ou documentaires. Enfin, ce guide sera complt par la mise en ligne 1 des diffrents textes de rfrence et de guides particuliers, concernant le protocole officiel ou les usages ltranger.

1 Voir p. 77

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Le sAvoIr-vIvre mILItAIredaprs le dictionnaire Larousse, le savoir-vivre caractrise la qualit dune personne qui connat et sait appliquer les rgles de la politesse. Il offre un remarquable vecteur de comprhension mutuelle et des repres, garantissant ainsi une forme de scurit morale ; celle-ci permet de se sentir bien au sein de chaque communaut, et tout particulirement de la communaut militaire. selon une autre dfinition, le savoir-vivre est un style de vie qui vous rend agrable autant quil vous honore. Cette acception sapplique tout particulirement au savoir-vivre du militaire : se rendre agrable est indispensable la vie en collectivit, et permet que, dun rassemblement dindividus, naisse et vive une communaut militaire unie dans la discipline et dans la fraternit darmes ; shonorer, pour un militaire, relve de lexemplarit quimpose ltat de dpositaire de la force, exemplarit dont limage doit rendre compte. Cest cette image qui permettra aux militaires de se faire connatre et de se faire apprcier par la socit civile, afin de cultiver des liens forts avec la communaut civile. On aura reconnu l deux des quatre principes fondamentaux mis en vidence dans Lexercice du mtier des armes : Fondements et principes. Cest dire quel point les usages et le comportement quotidien dpassent le paratre et participent au contraire de ltre. Cest donc partir des notions fondamentales de service de la France, desprit de corps et dexemplarit que seront exposs et illustrs les principes qui doivent guider militaires et civils de la dfense, au quotidien comme dans les occasions exceptionnelles.

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LE saVOIR-VIVRE mILItaIRE

1. Le sAvoIr-vIvre, GArAnt de LA CohsIon et de LesprIt de CorpsLes units militaires, les coles, les tats-majors et tout particulirement les rgiments sont tout la fois des lieux de travail et des cadres de vie. Ce sont des collectivits vivantes, dynamiques, qui disposent de leurs propres usages et agissent dans le respect dune spcificit exigeante. Il est impratif pour tous de contribuer lobjectif fix aux armes : dfendre la France et ses intrts. dans ce cadre, le service fait lobjet dune rglementation stricte. si la vie dune unit ne peut tre totalement codifie par des textes officiels, lefficacit de linstitution dpend pourtant fortement du climat qui y rgne. Le savoir-vivre y contribue grandement : ncessaire lharmonie gnrale, il prolonge la discipline dans tous les domaines o la rigueur des rglements ne saurait suffire et fonctionne comme un rgulateur des relations humaines. Faisant appel de la part de tous une intelligence des situations, il permet chacun, en vertu de rgles simples, de trouver sa place hors de toute ambigut, dans un milieu codifi par des usages et des traditions qui lui sont propres.

1.1. Le savoir-vivre dans le cadre du service1.1.1. La politesse au quotidien La politesse est un des piliers du savoir-vivre. Elle rside en lart de se gner pour ne jamais gner les autres. Cest une certaine manire dagir, de parler, dcrire pour rendre la vie en socit agrable. Cest aussi tre courtois envers les autres et se comporter de la manire dont on souhaite que ceux-ci se comportent avec soi-mme. Elle ne saurait se substituer au rglement, mais laccompagne, le complte et lhumanise. Un des idaux de la relation qui doit exister entre militaires a t nonc par le gnral Frre, dans la formule obir damiti. On comprend bien que celui qui obit damiti aura cur de faire sentir cette amiti par laffabilit de son attitude, et que celui qui- 12 -

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aspire obtenir cette forme dobissance tmoignera envers ses subordonns de la considration qui seule peut crer lamiti. Ces comportements seront ncessairement inspirs par la politesse. La politesseManire dagir, de parler, civile et honnte, acquise par lusage du monde. Dictionnaire de la langue franaise Littr La politesse est plus gnreuse que la franchise, car elle signifie que lon croit lintelligence de lautre. Roland Barthes.

La courtoisieCivilit releve dlgance ou de gnrosit. Dictionnaire de la langue franaise Littr La courtoisie ne cote rien et achte tout Hazrat Ali.

Il est souvent dusage, dans les rgiments et dans les coles, de commencer la journe par un rassemblement. au-del de cette obligation, le savoir-vivre invite aller saluer son suprieur immdiat en arrivant et avant de partir ; il sagit de signifier que lon est prsent, de vrifier si des modifications nont pas t apportes aux ordres ou au programme, ou de sassurer, notamment, que lon na plus besoin de ses services avant de quitter lunit. dautres comportements simples tmoignent de cette courtoisie. ainsi, tout soldat croisant un suprieur dans un couloir seffacera pour le laisser passer. Rappelons ce sujet, quen service, le personnel fminin perd le bnfice de la courtoisie usuelle des hommes lgard des femmes, et que seul le grade est pris en considration. On nentre jamais dans un bureau sans y avoir t invit ; sil sagit du bureau dun suprieur, il est ncessaire de se prsenter rglementairement. sil sagit de celui dun pair ou dun subordonn, il convient de sannoncer en frappant et de saluer les autres occupants.- 13 -

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Sadresser un militaireLorsquun homme, militaire ou non, sadresse un cadre de larme de terre, de larme de lair ou de la gendarmerie, il doit faire prcder lappellation lie au grade dun mon ; celui-ci nest pas un possessif mais labrviation de monsieur. Cest pour cette raison quil nest pas utilis lorsque lon sadresse une femme, pour laquelle seule lappellation du grade est employe. Exception cette rgle, le mon nest pas utilis lorsque lon sadresse un officier ou un sous-officier suprieur de la marine. Les sous-officiers sont appels conformment leur grade (premier matre, matre principal ou major) ; les aspirants et enseignes de vaisseau sont appels lieutenant, les lieutenants de vaisseau capitaine, les capitaines de corvette, de frgate et de vaisseau commandant et les amiraux amiral ; nuance supplmentaire, les cadres commandant un btiment sont appels commandant. Les femmes militaires doivent se plier ces usages ; en revanche, les autres, sadressant un militaire, diront monsieur, madame ou utiliseront la seule appellation du grade, sans la faire suivre du nom : capitaine, commandant, Les diffrentes appellations rglementaires sont dcrites dans lInstruction N201710/DEF/SGA/DFP/FM/1 du 4 novembre 2005 dapplication du dcret relatif la discipline gnrale militaire, annexe I-2.

Lorsque lon reoit une consigne ou un ordre, il convient de rpondre par Oui, (appellation lie au grade) et non pas par daccord ou ok !. Lorsquun ordre a t excut ou une mission effectue, et mme si aucune difficult ne sest prsente, il est indispensable den rendre compte ; celui qui la donn aura alors cur de remercier. Ces remerciements peuvent paratre superflus dans la mesure o il sagissait bien dexcuter une mission, ce qui est au cur du statut militaire ; ils tmoignent cependant que la valeur intrinsque de lacte, et celle de son auteur, est prise en considration. 1.1.2 La premire arrive dans un corps Le savoir-vivre est un des facteurs de la cohsion, laquelle est intimement lie la notion desprit de corps ; larrive dans un corps est donc, tout- 14 -

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naturellement, une priode durant laquelle chacun devra sefforcer de faire preuve de la plus grande correction. Puissant moteur dintgration, la tradition de laccueil est une pratique indispensable la cohsion dune unit. Elle dtermine la premire impression mutuelle entre le nouvel arrivant et sa formation daccueil. Lesprit de corpsLesprit de corps permet le dpassement des inclinaisons individuelles. La discipline en est un des ciments, mais aussi un lien affectif puissant, fait de confiance, destime, de respect et de solidarit mutuels. Lexercice du mtier des armes, fondements et principes

a) Avant larrive ds que lon a officiellement connaissance de son affectation, le plus souvent la rception de lordre de mutation, il est dusage, et ce quel que soit son grade, dannoncer son arrive en crivant une lettre personnelle au chef de corps pour se mettre sa disposition ; affect en tat-major, il faut galement crire au chef dtat-major. Cet usage ancien reste trs ancr dans la culture militaire. Il sagit l dune rgle de politesse, mais aussi de conscience professionnelle, tout lavantage de lintress. Cette lettre assez courte, denviron une page, et toujours manuscrite, constituera la premire image donne au futur organisme. Elle doit comporter les lments essentiels de prsentation : formule de courtoisie, corps dorigine, situation familiale, conditions de logement sur la garnison, jour darrive. Il convient galement dcrire son prsident de catgorie. dans sa rponse, le chef de corps, souvent par le biais du directeur des ressources humaines, peut fournir des prcisions sur la fonction que lon occupera, indiquer une date particulire darrive ainsi que lheure laquelle on est attendu.- 15 -

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Il est devenu habituel denvoyer une plaquette daccueil au nouvel arrivant. Ce document contient le plus souvent : emotdaccueilduchefdecorps; l esrenseignementsutilesunebonneinstallationdanslagarnison l (plan, liste des associations, procdures administratives) ; ersumdestraditionsducorps. l Elle peut, selon le cas, tre accompagne des attributs ports dans la formation daffectation. b) Larrive dans un nouveau corps Chaque arrivant se prsentera son prsident de catgorie, parfois lofficier suprieur adjoint, en tenue de sortie avec, dans la mesure du possible, les attributs de la formation daffectation. Cette initiative, si elle nest pas obligatoire, tmoigne de la volont du nouveau venu de sincorporer son corps daccueil. Il va de soi quun effort particulier de ponctualit simpose. dans toute la mesure du possible, la premire tape doit tre la prsentation au chef de corps. a lissue de cette entrevue, le nouvel arrivant retrouve gnralement son prsident de catgorie pour la poursuite des dmarches daccueil. Il devra alors se prsenter lensemble de ceux avec lesquels il entretiendra des relations, tout particulirement ses suprieurs hirarchiques, ainsi que les diffrents responsables du corps. Cette visite de prsentation seffectue le plus souvent sous la houlette du prsident de catgorie, le jour mme ou le lendemain de larrive, en tenue de sortie. si les intresss sont absents, on aura cur daller se prsenter leur retour, moins protocolairement : il nest alors plus ncessaire dtre en tenue de sortie, mais toutefois prfrable de se faire accompagner.

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Se prsenter aprs une promotionLes officiers et les sous-officiers nouvellement promus doivent aller se prsenter selon les mmes modalits quun nouvel arrivant. Il est dailleurs souvent de coutume quun accueil particulier soit rserv au promu par ses nouveaux pairs ; l aussi, les prescriptions et les limitations indiques pour laccueil dun arrivant sont de rigueur. Pour les militaires du rang, lusage varie selon les corps ; il convient pour le moins de se prsenter aux membres de son environnement immdiat (unit lmentaire, service, ). Pour les caporaux-chefs et les brigadiers-chefs, en plus de la prsentation au chef de corps, il est de bon ton daller se prsenter aux principaux responsables de lunit concerne (commandants dunit et chefs de service pour un rgiment, chefs de division ou de bureau pour un tat-major, ).

Les officiers doivent aller saluer tous les officiers dun grade suprieur ou gal au leur. Pour noublier personne, il est conseill, notamment aux jeunes lieutenants, de prendre conseil auprs du prsident des lieutenants ou de lofficier suprieur adjoint du corps. Les sous-officiers procdent de la mme manire ; ils doivent se prsenter tous les cadres du corps, officiers ou sous-officiers dun grade suprieur au leur. Cette visite doit galement leur permettre de saluer leurs pairs ou certains militaires du rang et donc de se faire connatre par tous ceux avec lesquels ils seront appels travailler. Pour les militaires du rang, la coutume varie selon la nature des units. Il nen ira pas de mme dans une unit des forces, o la proportion de militaires du rang est importante, et dans un tat-major, o ils sont peu nombreux. Les militaires du rang peuvent utilement prendre conseil auprs de leur prsident afin de ne pas commettre dimpair. Les usages sont moins formaliss pour le personnel civil ; son intgration sera cependant facilite sil calque sa conduite sur celle de la catgorie militaire laquelle il est assimil.

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Lors de la visite, et quel que soit laccueil reu, on doit se prsenter de manire rglementaire, ne sasseyant que si on y est invit, conservant une attitude militaire tout en restant naturel, rpondant aux questions poses, sans trop stendre et sans importuner linterlocuteur avec des problmes trop personnels. c) Laccueil dun nouvel arrivant La tradition de laccueil au corps nexiste pas partout. Elle est pourtant fort ancienne et tmoigne de la considration que porte le corps chacun de ses membres. Elle est donc primordiale car elle marque la volont de lunit de faciliter lintgration des nouveaux venus. manifestation de la ralit dcrite dans un des articles du Code du soldat1, cette pratique connat aujourdhui un renouveau depuis la professionnalisation des armes. La volont de fidliser, mais aussi de renforcer le sentiment dappartenance une communaut soude et fraternelle, a encourag lextension de cet usage aux engags volontaires. au-del de lchange de courriers dj voqu, il convient que le prsident de catgorie concern ou lofficier suprieur adjoint reoive larrivant et laccompagne pour le prsenter au chef de corps. Le prsident de catgorie veillera galement organiser sa prise en main. Il convient que le nouveau venu se sente le bienvenu et quil peroive que tout sera fait pour faciliter son intgration. Il est particulirement utile de prvoir une visite des installations, ainsi quune prsentation gnrale du corps et de son fonctionnement. Une visite de la salle dhonneur permettra de faire saisir le sens profond des traditions du corps. Il est devenu habituel daccueillir collectivement lensemble du personnel affect aprs lt. Cette habitude, qui permet galement aux arrivants de se connatre entre eux, ne doit pas dispenser daccorder un accueil individualis chacun, ni de recevoir avec la mme attention ceux qui sont affects une autre priode de lanne.1 art. 7 membre dune communaut solidaire et fraternelle

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Certains corps dsignent un parrain pour chaque nouvel arrivant ; cest mme une obligation pour les jeunes sous-officiers. Ce parrain, choisi de prfrence dans lunit ou le service daffectation, est charg de faciliter linstallation de son filleul et son intgration professionnelle et sociale au sein du corps. Lorsque lon reoit une visite de prsentation, il convient de ne pas retenir trop longtemps larrivant, afin que la visite des units et des services ne sternise pas. de manire gnrale, la dure de lentretien doit tre proportionnelle la proximit professionnelle appele stablir. Lors de lentretien, on interroge gnralement le nouvel arrivant sur son pass militaire et sur sa situation familiale, avant de lui prsenter succinctement le poste que lon tient et, le cas chant, lunit ou le service que lon commande, le tout sans oublier de lui souhaiter la bienvenue. d) Le respect des traditions du corps La traditionLa mmoire est la base de la personnalit individuelle comme la tradition est la base de la personnalit collective. Miguel de Unamuno

dans le domaine de laccueil et de lintgration, les traditions propres chaque corps sont de toute premire importance, car elles traduisent et mettent en valeur la notion de fraternit darmes. Le baptme chasseur, au cours duquel limptrant doit tmoigner de sa connaissance des traditions, en est un bon exemple. hritage collectif, ces traditions dites de popote2 sont souvent ludiques et marquent lintgration russie du nouvel arrivant dans sa communaut daccueil.

2 Il convient ici de distinguer les deux sens de la popote : cest la fois un repas au cours duquel se runit au corps une catgorie spcifique (les lieutenants, les sousofficiers, ) et le lieu qui, au cours dun dploiement sur le terrain, sert pour les repas et la dtente des cadres (popote du chef de corps).

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Il est galement de tradition de rserver au lieutenant ou jeune sousofficier affect dans une unit un accueil particulier, humoristique ou bas sur des activits physiques : il faut, dune part, que limptrant laccepte avec bonne humeur et joue le jeu avec simplicit et, dautre part, que les organisateurs ne perdent pas de vue la finalit dintgration. a ce titre, il faut viter de tomber dans lesprit potache et se rappeler quil sagit dune activit runissant des cadres. Ces habitudes doivent se distinguer des pratiques dangereuses pour la cohsion ; doit tre banni en particulier tout ce qui, de prs ou de loin, peut sapparenter une brimade3 ou un traitement dgradant, ou encore conduire une consommation excessive dalcool.

1.2. Les relations humaines en serviceUne cellule organique, une section, un escadron ou un rgiment forment une quipe dont les membres vivent et travaillent ensemble. Leur efficacit dpend tout autant de la comptence de chacun que de la cohsion que les membres entretiennent et des liens quils ont su tisser entre eux. Lpanouissement de ces relations ncessite respect et confiance mutuels. Cest dans ce cadre quil convient de situer aussi bien lexercice de lautorit, pour ceux qui en sont investis, que la loyaut et lobissance des subordonns. 1.2.1. Les relations avec les suprieurs : estime et loyaut La solidit du lien hirarchique est fonde sur une confiance et un respect sincres et mutuels. si le chef commande et juge, il est aussi un compagnon darmes. dans lusage, les occasions de marquer son estime envers un suprieur sont multiples. Il ne sagit pas l dun calcul dintrt particulier, mais bien de la volont dutiliser intelligemment le formalisme militaire pour permettre

3 Les brimades tombent sous le coup de larticle 222-13 du code pnal.

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chacun de bien se situer. saluer, prsenter ses respects4 ne sont en rien la reprsentation dune distance, mais le tmoignage de la reconnaissance dun ordre propre aux armes. Ces formes tmoignent de la bonne comprhension de la place de chacun et facilitent ltablissement dune proximit entre chef et subordonn. aussi, tout en observant les marques de respect et de courtoisie dj voques, il faut tre convaincu que lattitude militaire nest pas synonyme de raideur physique, intellectuelle ou morale, ni dobissance aveugle : il faut savoir rester simple et direct. de la mme faon, si la confiance se traduit tout dabord dans lattitude, elle doit trouver tout son sens dans lexpression de la pense. ds lors quon y est invit, il sagit de conjuguer franchise et courtoisie, de formuler librement ses opinions tout en restant constructif pour le bien du service. dans le mme registre, tout compte-rendu se doit dtre clair, concis et objectif : il ne sagit pas de faire plaisir au chef, mais de linformer et de lui fournir les lments de jugement qui lui permettront de dcider. On comprend alors que ne pas rendre compte de peur de dplaire est plus quune faute contre le chef : cest une faute contre linstitution, que lon empche ainsi de fonctionner correctement. Par ailleurs, chacun doit savoir interprter avec intelligence certaines expressions sibyllines. Je vous prie ou Je souhaite que sont bien davantage que des vux : ce sont le plus souvent des ordres. Il faut savoir discerner les situations o un brin de dcontraction peut tre bienvenu, ne pas confondre rapports de service et relations hors service. Le tutoiement de son chef, ou toute forme de familiarit se manifestant en service et fonde sur des relations extra-professionnelles, peuvent nuire la cohsion de la cellule ou du groupe, notamment dans certaines structures o le formalisme est estomp par le cot administratif ou rptitif du service.

4 Contrairement une ide reue, on ne prsente pas ses devoirs mais ses respects un officier gnral.

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Lorsque lon entre dans une pice o le nombre de personnes est limit, notamment loccasion dune runion ou dun repas, la politesse veut que lon aille se prsenter toutes les personnes plus grades, avant daller saluer les subordonnes : cette pratique marque lattachement la hirarchie, entendue comme organisation garantissant le bon fonctionnement de linstitution. Un usage souvent oubli veut que lon se place gauche de la personne que lon veut honorer. Il peut sagir dune femme, dun homme g, et cela doit tre galement le cas avec ses suprieurs. Cette rgle ne sapplique pas lors des prises darmes. 1.2.2. Les relations avec les subordonns : considration et franchise Lexercice du commandement implique que les chefs aient une connaissance approfondie de leurs devoirs et de leurs responsabilits. seuls le respect dautrui, la rectitude morale et le sens aigu de la justice confrent une authentique autorit. Lautorit, cest moins la qualit dun homme quune relation entre deux tres disait maurice Barrs dans Lennemi des lois. En tablissant une hirarchie entre ces deux lments essentiels de lautorit, il soulignait la place des relations humaines dans lexercice du commandement. Pour le chef, cette relation se fonde sur lexemplarit du comportement. En effet, la relation dautorit ne se rduit pas laction de commander et aux attributions dun grade ou dune fonction, elle se construit. Le chef doit savoir faire preuve de considration. Rpondant au dsir de reconnaissance de tout homme, elle est indispensable ltablissement de relations de confiance durables. Le chef sattache donc connatre ses subordonns autrement que par leur nom et leur grade ; il les traite avec politesse et courtoisie, convaincu que le savoir-vivre nenlve rien, bien au contraire, son autorit. On ne peut recevoir de ses hommes que si lon sait aussi leur donner. Lironie est gnralement contre-productive : instaurant une distance entre lindividu - qui juge - et le chef - qui ordonne - elle risque fort- 22 -

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daffaiblir ladhsion des subordonns. Lhumour, capacit de se moquer de soi-mme et de prsenter les choses avec un dtachement amus, est en revanche une forme labore de la politesse et participe grandement la fluidit des relations ; cest notamment un des meilleurs moyens pour lautorit de se prserver de larrogance et de dtendre latmosphre. Il ne prend cependant tout son sens que sil est encourag de la part de tous, et non de celle du seul suprieur.

Respect et confianceLe respect nest en rien rserv aux relations envers les suprieurs : le Code du soldat prcise que, membre dune quipe solidaire et fraternelle, il doit tre attentif aux autres. Au del du respect d chaque individu en raison de la dignit humaine qui lui est propre, la communaut de valeurs et la convergence des engagements runissant les militaires et les civils de la dfense imposent en tout temps le respect mutuel. Naturel entre compagnons darmes, ce respect doit se traduire dans le comportement individuel : il se manifeste en premier lieu par le respect des formes et doit animer chacun dune authentique sympathie, telle quAristote la concevait comme principe et cause de la sociabilit. Toutes les attitudes mprisantes ou ddaigneuses doivent donc tre bannies, quelles sadressent des suprieurs, des pairs ou des subordonns. Il convient au contraire de se montrer bienveillant envers tous, ce qui nempche en rien dtre rigoureux ou exigeant. Ce respect mutuel ne peut stablir que sur une confiance rciproque, donne et inspire ; cette dernire fonde et nourrit la cohsion, gage de lefficacit collective et tout particulirement de lefficacit oprationnelle. Elle nait de la comptence de chacun ; de la part du chef, elle exige quil accompagne les aptitudes et les comptences de ses subordonns dune part croissante dinitiative.

Le chef est un juge. Il sagit donc pour lui dtre juste, quil punisse ou quil rcompense. Il doit juger comme il aimerait tre jug, avec objectivit et humanit, sans laisser ni la faiblesse ni le ressentiment guider ses dcisions. Cest savoir vivre que de juger avec sagesse.- 23 -

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1.2.3. Les relations entre hommes et femmes : sans a priori ni quivoque La russite de la mixit dans larme franaise repose sur les habitudes qui dterminent les rapports entre les hommes et les femmes en socit et passe par la conciliation du respect des diffrences avec lobservation stricte des rglements militaires. Le taux de fminisation dpasse aujourdhui lgrement les 10% dans larme de terre, et a augment denviron un tiers au cours des dix dernires annes. La rapidit de cette volution, comme lextension de la mixit lensemble des units de larme de terre, ont exig une adaptation de ce monde culturellement masculin. au-del des efforts consentis par les uns et par les autres en fonction des emplois tenus, la mixit exige de tous un style polic, fait de relations mesures. Lducation apprend lhomme savoir modrer naturellement ses propos en prsence dune femme. Linstitution prend soin de mnager des infrastructures commodes pour viter les gnes inutiles. Pour autant, il faut galement considrer les limites de ces diffrences au regard de la nature mme de la spcificit militaire. Le rapport hirarchique doit lemporter sur les rgles usuelles de la courtoise. En effet, homme ou femme, le soldat prime et le rglement sapplique de la mme manire aux deux. Le savoir-vivre militaire consiste donc savoir respecter lautre sexe sans aucune forme dambigut, ni, videmment, de harclement. derrire lidentit militaire, il ne peut y avoir deux populations soumises des rgles diffrentes. ainsi, les comportements quivoques, quils soient vestimentaires, verbaux ou gestuels, manant des hommes comme des femmes, doivent tre rigoureusement proscrits. Ils marquent une diffrence qui nuit finalement la cohsion gnrale. Embrasser un subordonn de lautre sexe pour lui dire bonjour, lappeler par son prnom, lui marquer une considration ou une bienveillance trop familire, relvent dun mlange des genres- 24 -

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inadmissible en service. Cette remarque sapplique autant aux hommes quaux femmes ; le comportement de chacun doit faire lobjet de la mme retenue et de la mme attention au quotidien. Ces efforts sont dautant plus justifis que le commandement, loin de nier lexistence de diffrences, sefforce de prendre en compte et daccompagner les responsabilits familiales de chacun. 1.2.4. Les relations entre militaires et civils de la Dfense : estime et reconnaissance mutuelles Civils de la dfense et militaires travaillent ensemble au quotidien et il nest plus de formation aujourdhui qui ne compte une part de civils dans son personnel. Il est clair quun civil nest pas soumis aux mmes rgles statutaires quun militaire 5. Le militaire doit donc faire preuve de discernement et respecter les rgles spcifiques. La prise en compte de cet autre type de mixit exige galement une attitude mesure et empreinte de savoir-vivre. Les usages civils sappliquent, notamment vis--vis des femmes. Cest dailleurs loccasion de pratiquer une des plus belles et des plus vieilles coutumes franaises, lusage des appellations monsieur ou madame, sans les faire suivre du nom de famille : on reconnat ainsi la qualit propre de chacun, sans considration pour ses origines. Pour autant, il est galement ncessaire que le personnel civil de la dfense tmoigne de son attachement linstitution. a titre dexemple, il nest pas incongru de lui demander de participer aux crmonies officielles (crmonie des couleurs, prise darmes, ), et de respecter le crmonial. sans quil soit tenu aux exigences imposes aux troupes, on attend par exemple de lui quil fasse un effort vestimentaire, tmoignant ainsi de la considration porte la crmonie. de la mme faon, lorsque les troupes sont au garde--vous, il convient quil sabstienne de mouvements brusques et quil respecte le silence. Enfin, les hommes doivent se dcouvrir aux moments les plus solennels, telle une sonnerie aux morts,5 Les rgles et principes qui jalonnent la conduite du personnel civil sont rappeles dans linstruction N 35/dEF/sga du 13 janvier 1999.

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une monte des couleurs ou lorsque rsonne la marseillaise. Le personnel civil pourrait par ailleurs se trouver dmuni devant certains codes qui rgissent le monde militaire ; le savoirvivre constitue un excellent ssame pour pntrer cet univers. Il tmoigne de la volont du civil de se conformer des rgles susceptibles de faciliter son intgration. Les militaires sont ainsi gnralement sensibles au fait dtre appels par leur grade.

1.3. Le savoir-vivre durant les activits de cohsionIl est dusage dans les armes de se retrouver pour des activits de cohsion, dans le cadre du service comme en dehors. Il peut sagir de clbrer une occasion particulire, ou daccompagner une runion de travail dun repas au cours duquel elle senrichira des changes informels. mme si des invitations sont lances, lassistance y est obligatoire et si quelques usages doivent tre respects, ils ne doivent pas empcher chacun de passer un agrable moment. 1.3.1. Les repas de travail Ils ont le plus souvent lieu le midi ; il convient cependant de prvoir un menu lger si laprs-midi doit tre consacr la poursuite des travaux. selon les dlais, les moyens disponibles, comme le nombre de participants, le repas sera servi table ou propos sous la forme dun buffet. dorigine anglo-saxonne, la formule du petit-djeuner permet de dbuter une sance de travail de manire conviviale. Un dner peut tre organis si les runions stendent sur plusieurs jours. deux options se prsentent. Le dner douverture, notamment si les participants ne se connaissent pas ; il permet de briser la glace et favorise les contacts. Le dner de clture permet pour sa part de clbrer la fin des- 26 -

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travaux et, dans certains cas, doffrir un cadre propice aux dernires ngociations. 1.3.2. Le repas la table du chef de corps ou dune autorit Lorsque le chef de corps reoit sa table pour un djeuner de travail ou une occasion particulire, il est naturel darriver cinq dix minutes lavance et dans une tenue soigne. La politesse et le respect dus au chef imposent dtre attentifs aux points suivants : on ne se place jamais soi-mme table ; on attend dy tre invit ; servi avant le chef de corps, on attend toujours quil ait commenc manger avant de dbuter soi-mme, moins bien sr quil nait indiqu le contraire. Cela est valable pour chaque plat. Lusage est dailleurs dattendre que tous les convives soient servis pour goter son plat ; on veille participer la conversation gnrale, en restant simple et direct et sans stendre sur son cas ou sur des considrations personnelles. On vite galement de parler trop haut, pour ne pas gner ni accaparer lattention. 1.3.3. Les rceptions Cocktail de rentre, accueil des arrivants, soire ou bal rgimentaire, fte darme, sont autant doccasions de se retrouver pour un moment de convivialit et de dtente. Y participer sans restriction tmoigne de ladhsion lesprit de corps et relve de la plus lmentaire des corrections. La tenue est trs gnralement prcise sur linvitation annonant lactivit. si la manifestation est en uniforme, on se conformera aux prescriptions rglementaires ; si elle est en tenue civile, le code vestimentaire est gnralement prcis. Il est cependant prudent de se renseigner auprs dun habitu (notamment les prsidents de catgorie) sur les usages et le sens- 27 -

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exact donner la formule utilise ; comme lindiquait dj montesquieu, les murs varient avec le climat, et on comprend bien que la tenue correcte ne sera pas la mme pour un cocktail dans une grande mtropole, pour une soire raclette en montagne ou un repas avec les familles outre-mer. dans tous les cas de figure, il ne faut pas hsiter faire un effort dlgance, qui sera peru comme une marque de respect pour la collectivit et pour les organisateurs. Il est frquent que les conjoints - et parfois les enfants - soient prsents, et que des invits civils aient t convis. Le militaire doit alors tre tout particulirement conscient de ce quil incarne. Il convient donc dtre accueillant, simple et naturel. Il faut galement viter de tomber dans les travers des comportements de groupe : usage excessif dun jargon ou de sigles, repli sur le cercle dintimes. Labus de boisson et les comportements de mauvais got sont proscrire en toutes circonstances. On attend pour partir que lautorit qui reoit ait quitt la rception, ou explicitement autoris les dparts ; en cas de force majeure, on aura soin de prendre cong, en demandant son hte, ou dfaut son propre chef, lautorisation de quitter les lieux. 1.3.4. Les repas de corps, de compagnie et les popotes Certains repas suivent des codes particuliers, mlanges de traditions darmes et darmes ou de coutumes rgimentaires. Ces moments de cohsion sont ncessaires aux relations interpersonnelles comme au dynamisme de linstitution. Leur organisation rgulire doit tre encourage tant quils permettent de consolider les liens qui unissent le groupe. Il convient alors de se conformer avec bonne humeur aux usages en vigueur, que lon aura si ncessaire pris soin de se faire prciser et de rpercuter aux subordonns.- 28 -

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Les responsables de telles manifestations doivent cependant prendre garde ce que ne sinstaurent pas de faux usages, ou ce que ne se dvoient pas des habitudes qui ne correspondent plus aux murs et aux rglements : la mixit impose par exemple une retenue particulire. Les traditions de mangeLe monde de lquitation est encadr par des usages particuliers : ainsi, au mange comme en carrire, le cavalier main droite (cest dire celui qui volue dans le sens des aiguilles dune montre, lintrieur du mange sa main droite) a la priorit pour rester sur la piste, et les autres cavaliers ne doivent pas gner ses volutions. Ces usages se sont enrichis de traditions spcifiques aux armes : avant dentrer dans un mange, on salue et on demande la permission daccder. Sil nest pas possible de se faire entendre, on ne cherchera pas crier mais on entrera et on demandera la permission de rester linstructeur commandant la reprise ou lofficier le plus ancien. Si daventure se produit une sparation de corps, il est de tradition que le cavalier victime de la chute offre boire aux cavaliers qui y ont assist.

1.4. Les relations en dehors du serviceLappartenance la communaut militaire sexprime galement en dehors du service. Les rgles de la politesse entre militaires, sans tre aussi formelles quen service, restent ainsi en vigueur une fois luniforme quitt. Elles tmoignent du dynamisme dun style de vie bien compris et pleinement vcu par tous. On vitera en revanche de reproduire la gestuelle militaire : il est ainsi dplac de se mettre brusquement au garde-vous en civil. ainsi, si lon croise un suprieur dans un lieu public, il est naturel de le saluer6 et en tout cas grossier de lignorer ostensiblement. si lon est accompagn, on prendra soin de prsenter les interlocuteurs. Il ne sagit pas de crer artificiellement les conditions dune intimit factice, au risque dimportuner, mais de reproduire les relations de confiance et de respect qui prsident aux relations professionnelles.6 Les rgles du salut en uniforme ou en civil sont dtailles au 2.1.3, p.34.

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dans le mme esprit, abord par un subordonn, on prendra le temps dchanger quelques mots et de lui tmoigner la considration caractrisant le style de commandement en vigueur dans larme de terre. Il est dusage que les militaires se reoivent dans un cadre familial, le plus souvent loccasion dun repas. Cette habitude renforce les liens qui peuvent stablir dans le cadre du service et participe directement la cohsion. Que lon soit invit par un pair, un chef ou un subordonn, on sefforcera dhonorer ces invitations : les refuser quivaut rejeter la dimension humaine des relations entre militaires et prendre le risque, en outre, de blesser linvitant qui nous ouvre sa demeure. L encore, on adaptera son comportement aux usages en vigueur et notamment aux habitudes de lhte, quil sagisse de la tenue vestimentaire, de lheure darrive, et plus gnralement de lattitude adopter. Comme en toute occasion de doute, il ne faut jamais rougir de demander conseil. si lon est reu par un couple, le savoir-vivre commande de remercier la matresse de maison de son accueil en lui offrant des fleurs ou des chocolats, moins davoir prvu de recevoir les htes brve chance.

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Les mess et btiments pour cadres clibataires (B.C.C.)Les mess comme les B.C.C. sont par excellence les lieux dans lesquels se mlent les exigences de ltat militaire et les aspirations de la vie hors-service. Le statut gnral des militaires lie intimement les droits et les devoirs, les premiers dcoulant des seconds : il est donc logique que les ayants droit, bnficiaires des commodits des mess et des B.C.C., soient galement tenus de respecter certaines rgles. Il convient tout dabord de se rfrer aux rglements intrieurs qui les rgissent. Ils dfinissent souvent, pour les mess, les tenues, y compris civiles, pouvant ou devant tre portes. Pour les B.C.C., ils prcisent lensemble de rgles qui doivent, dune part, permettre la cohabitation de lensemble des bnficiaires et, dautre part, assurer lobservation des rglements spcifiques ces enceintes militaires. Au del de ces rglements, le sens commun doit prvaloir. Chacun doit ainsi comprendre que, dans un mess, un militaire ou un personnel civil de la dfense sera reconnu et trait comme tel, quelles que soient les circonstances, et que lon attend donc de lui un comportement digne. Cette exigence est plus pressante encore si le mess est ouvert aux civils, ou sil est frquent par des retraits. Cest galement le sens commun qui permet de dterminer les tenues idoines : cellesci ne seront videmment pas les mmes selon que lon prend son petit-djeuner en semaine ou que lon djeune le dimanche. Dans la mme logique, les rgles de comportement dans les B.C.C., qui nont pas vocation accueillir des extrieurs au monde militaire, tiennent davantage aux exigences de la scurit et du respect du confort de chacun. Il convient galement de prter attention aux usages en vigueur dans les mess ltranger : la plupart de nos partenaires habituels (Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, ) y exigent de leur cadre un formalisme plus rigoureux que celui qui est gnralement attendu en France.

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2. Les exIGenCes du devoIr dImAGeLe Code du soldat prcise que celui-ci est, toujours et partout, un ambassadeur de son rgiment, de larme de terre et de la France. tout militaire a donc le devoir, au quartier comme lextrieur, de prendre soin de son apparence et davoir un comportement irrprochable. Cette notion recouvre plusieurs aspects complmentaires : la correction de lattitude, la faon dont on porte luniforme et limage que lon renvoie une fois luniforme retir. Les enjeux de cet impratif sont multiples : les impressions et les jugements ports sur un seul rejaillissent en effet sur lensemble de linstitution, quils sinscrivent dans la sphre professionnelle ou dans la sphre prive. Lattention porte luniforme, qui identifie le militaire, a donc une grande importance. au-del, la perception des comportements individuels dans leur ensemble influence la formation des opinions ; cest donc bien tout le personnel de la dfense qui est concern.

2.1. La correction de lattitudeLa premire impression est le plus souvent dterminante. Chacun est donc souvent jug de prime abord sur son aspect extrieur, quelles que soient ses qualits intellectuelles ou morales. 2.1.1. La premire illustration de la rigueur militaire La confiance inspire aux camarades comme aux concitoyens se fonde en premier lieu sur lattitude. adopter une attitude martiale, ce nest rien dautre quavoir une allure dtermine. Le maintien revt une grande importance pour limage et cest pour cette raison que les armes ont invent le garde--vous, position qui offre la meilleure prsentation statique du soldat, seul ou au sein de la troupe. En service, par ses gestes, sa tenue et son expression gnrale, le soldat doit dgager une forte impression naturelle de rigueur, de droiture et de volont. Le ton de sa voix doit tre clair et intelligible,- 32 -

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le regard franc et assur. Contrairement lide de plus en plus rpandue aujourdhui selon laquelle un regard direct serait un signe de provocation, cest un signe fort de respect. assis, il faut croiser les jambes ou les maintenir jointes, sans savachir sur les siges. attentif ne pas dranger, on veillera ne pas bailler ostensiblement, ternuer et se moucher discrtement. Cest dans la somme de ces petits dtails que se construit limage. debout et en mouvement, cette rigueur sexprime en gardant le corps droit ; la main droite est garde libre, ne serait-ce que pour pouvoir saluer ou rendre un salut. si mettre une main dans la poche peut donner un air plus ouvert dans les moments de dtente, il est inconvenant et peu esthtique dy mettre les deux. Il est naturel dadopter une attitude plus dcontracte en civil. Certains usages contraignants en uniforme, comme par exemple de ne pas tenir la main de son conjoint, tombent naturellement. 2.1.2. Le sens de lexactitude si elle traduit une vertu professionnelle lie aux exigences de laccomplissement de la mission, la ponctualit fait aussi partie des rgles lmentaires de la correction militaire. Elle se pratique aussi bien vis--vis de ses suprieurs que de ses subordonns. marque de fabrique du militaire dans limaginaire collectif, elle est surtout une marque de srieux et de respect. Linexactitude constitue non seulement une incorrection, mais aussi une faute contre la discipline, contrariant lexcution du service. ainsi lorsquun rendez-vous a t fix, titre individuel ou collectif, il est impratif de se prsenter lendroit prvu, dans la bonne tenue, et rigoureusement lheure prescrite ou lgrement en avance. de mme, lorsque lon fixe un rendez-vous, il faut prendre ses dispositions pour respecter lengagement.- 33 -

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2.1.3. La signification et limportance du salut au-del du sens formel et des rgles7 qui limposent, le salut possde une signification symbolique profonde. Le salut est lhritier de lave, le signe de paix quchangeaient les guerriers romains en levant le bras, mais aussi du signe de courtoisie et de respect des chevaliers de lpoque mdivale, qui se toisaient avant de saffronter en combat singulier. Cest aujourdhui une marque destime et de fraternit entre militaires ; et lorsque le soldat salue le drapeau, il se lie aux idaux de son pays, la dfense de sa Patrie. Il est ainsi ncessaire que chacun connaisse la symbolique du salut pour bien en comprendre le sens. Le salut aux couleurs nationales est le plus solennel : cest pourquoi, lorsquelles sont envoyes ou amenes, lusage veut que la vie se fige quelques instants. Chacun doit abandonner momentanment sa tche, sarrter, descendre de sa voiture sil y a lieu, et se tourner vers les couleurs pour les saluer dans un moment de quasi-recueillement. Les mmes rgles sappliquent lorsque sont jous lhymne national ou la sonnerie aux morts. Le salut entre militaires est soumis quelques rgles simples8. On doit le salut un suprieur quand on le rencontre pour la premire fois dans la journe. On salue la fois la personne et ce quelle incarne. Le salut se donne - et se rend - les yeux dans les yeux, le buste et la tte droits. On doit saluer tte nue, sauf en armes, en tenue de sport ou autre tenue ne prvoyant pas de coiffure. dans le premier cas, on doit prsenter les armes ; dans le second, il convient de redresser le buste et de relever lgrement le menton, tout en regardant son vis--vis dans les yeux. Le salut tant une marque de respect, on ne le fera pas suivre dune main tendue : on attendra au contraire que le suprieur propose, sil le dsire, une poigne de main.7 Instruction N201710 du 4 novembre 2005 dapplication du dcret relatif la discipline gnrale militaire, art.17 8 Le salut est galement d certaines autorits civiles (prfets et hauts Commissaires de la Rpublique en uniforme pour tous ; sous-prfet et secrtaires gnraux de prfecture en uniforme pour tous sauf les officiers gnraux. Voir lannexe V du rglement de discipline gnrale militaire).

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Saluer en tenue civile ?On ne salue pas en tenue civile ; sil est naturel de rectifier sa position, en adoptant une attitude similaire celle du salut sans coiffure, on ne se mettra pas pour autant au garde--vous et on vitera les attitudes trop rigides, qui prtent la caricature.

Il est galement dusage dadresser un salut lassistance lorsque lon entre dans une salle, notamment dans les mess, ou encore loccasion dune runion. La rponse au salut est non seulement une marque de courtoisie mais elle est aussi rglementaire, et donc obligatoire. Le subordonn attendra dailleurs quon lui ait rendu son salut avant de cesser le sien. 2.1.4. Le regard et la poigne de main dans la poigne de main quil donne, transparat nettement la dtermination dun individu et la considration dont il tmoigne son interlocuteur. La poigne de main est un acte social important, comme en tmoigne le fait quelle schange ou se donne ; cest aussi un signe fort du caractre de lindividu. aussi se doit-elle dtre ferme, sans brutalit - en vitant en particulier de broyer la main des femmes - mais sans mollesse. Une poigne de main se donne les yeux dans les yeux, en sappliquant ne pas fuir le regard, ni regarder par avance le prochain interlocuteur. Par dfrence et sens de la hirarchie, le subordonn attend toujours que linitiative dune poigne de main vienne de son suprieur.

2.2. La correction de la tenueLuniforme, et tout particulirement la faon dont il est port, tmoignent de la fiert dappartenir un corps en tout point particulier et contribue dans une large mesure limage de chacun et celle des armes. 2.2.1. Les exigences du port de luniforme de longue date, les armes de tous les pays ont impos leur personnel un uniforme, symbole et signe distinctif de leur statut militaire. Le port de- 35 -

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luniforme est ainsi une marque de ltat militaire, et il est obligatoire pour lexcution du service9 ; ses conditions sont dailleurs fixes par une instruction ministrielle10. Elles relvent donc du domaine de la discipline, et il est du devoir de chacun dappliquer ces prescriptions et de les faire appliquer par tous ses subordonns. au-del de cet aspect rglementaire, la tenue, qui reprsente linstitution, porte aussi le souvenir des souffrances vcues et des exploits des anciens. dans une arme professionnelle, la tenue reste un symbole didentit, dautorit et de reprsentation. Elle contribue au prestige de larme et de lunit dappartenance ; elle tmoigne de la fiert quinspire au militaire le port de luniforme. ainsi, parce quil est vritablement lambassadeur de toute une nation et le dpositaire dune histoire marque par lengagement au service de la France, le soldat doit veiller soigner particulirement sa tenue. Larme de terre offre son personnel un large ventail de tenues adaptes aux diverses circonstances de la vie militaire et aux diffrents climats. Les prescriptions sur le port des tenues excluent toute fantaisie personnelle, notamment le panachage ; celui-ci ne doit pas tre confondu avec la modularit. a ce titre, seuls les effets rglementaires sont autoriss. Quelques principes simples doivent guider les comportements. Cest dabord lautorit militaire qui fixe la tenue. seuls les militaires de passage dans une garnison ne sont pas astreints porter celle fixe par le commandant darmes. Concernant le port de la tenue de larme dappartenance, un principe duniformit prvaut dans les formations des9 Instruction N201710 du 4 novembre 2005 dapplication du dcret relatif la discipline gnrale militaire, art.16. 10 Instruction N10300 du 13 juin 2005 relative aux tenues et uniformes des militaires des armes et des services de larme de terre.

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forces. Le pluralisme est en revanche le plus souvent de rgle dans les tats-majors, les coles ( lexception des coles de formation initiale, qui disposent dattributs particuliers) et les organismes de soutien. Ces principes sappliquent aussi outre-mer et ltranger, lexception des missions de courte dure ou en units constitues. Pour le personnel fminin, partir du troisime mois de grossesse, et aprs demande de lintresse au chef de corps, la tenue civile en service est autorise. Quelques rgles trop souvent oublies sont respecter : la modularit est autorise, mais elle ne concerne que des effets relevant tous de la mme collection. a contrario, le panachage est proscrit, quil sagisse dlments de tenues diffrentes, deffets militaires et daccessoires non rglementaires, ou deffets civils et militaires. Leffet dplorable quil produit sur limage de larme est trop souvent sous-estim ; le port de lunettes de soleil, sobres et discrtes, est autoris en service courant, mais proscrit pendant les crmonies ; il est dusage de les enlever lorsque lon sadresse quelquun, de manire ce que le regard accompagne la parole ; les effets de la tenue se portent ferms, quel que soit le mode de fermeture. Le port dune vareuse ouverte sur un gilet darme constitue la seule exception ; elle ne sapplique qu lintrieur dun btiment, dans les moments de dtente ; luniforme doit tre port en service ou ds lors que sapplique une convocation militaire (par exemple pour le personnel sans troupe assistant aux crmonies loccasion des ftes nationales) ; le port de luniforme est exclu pour toute manifestation publique ou prive caractre politique, lectoral ou syndical ; pour les autres manifestations publiques (prises darmes, runions, ftes et crmonies officielles), le port de luniforme est soumis lautorisation pralable du commandant de la rgion terre ; pour les manifestations prives (runions, ftes et crmonies familiales ou amicales), luniforme peut tre revtu sans autorisation pralable ;- 37 -

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il convient de faire preuve dintelligence de situation quant au choix de la tenue. de manire gnrale, on ne portera pas de tenue de travail pour ces occasions qui prsentent toutes, dune manire ou dune autre, un caractre exceptionnel. On privilgiera le port de la tenue 21 (vareuse et pantalon, chemise blanche, kpi, barrette de dcoration) pour les activits en journe (crmonie, confrence, ) et une des tenues de catgorie 1 (spencer ou tenue bleue) pour les activits nocturnes (concert, cocktail, soire dansante, ). Concernant la tenue, il ne faut pas oublier que : les attributs (galons, boutons, barrettes de dcoration) doivent tre renouvels avant dtre ternis ; le kpi est un effet fragile quil faut prserver ; sil est port frquemment, lachat dun second kpi savre souvent ncessaire ; la cravate doit tre correctement noue et les chaussures rgulirement entretenues. Lensemble de ces dispositions ne doit en aucun cas dissuader de porter luniforme en dehors du service, en particulier lors des trajets domiciletravail ou lors de dplacements plus longs : le militaire ne doit pas avoir honte de son tat et de ses spcificits. Bien au contraire, en sexposant aux vues, il tmoigne que larme a toute sa place au sein de la Nation. Le port des blousonsLarme de terre propose trois blousons parmi ses tenues rglementaires : le blouson terre de France, le blouson de cuir arme de terre et le blouson en laine polaire. Le premier peut tre port en tenue de service courant (T22), en tenue de prise darme (T32 et T34), avec les insignes rglementaires ; il ne peut en aucun cas se porter sans attributs. Le blouson de cuir de larme de terre est destin tre port en tenue de service courant ; comme tous les effets militaires, il doit tre port ferm, en particulier en dehors des enceintes militaires. Ce blouson peut galement tre port en civil, une fois retir linsigne de grade. Confortable, le blouson en laine polaire a rencontr un grand succs. Confondant modularit et panachage et oubliant quil sagit dun effet de combat, certains militaires le portent sur des tenues de service courant. Il ne peut cependant tre utilis quassoci la tenue de combat, et son port en ville est interdit.

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2.2.2. Trois illustrations a) La coupe de cheveux et la coiffure On na pas deux fois loccasion de faire bonne impression. Cet adage souvent rpt nest pas anodin. En ce qui concerne les militaires, il faut conserver une coupe de cheveux nette, conformment au rglement11. dans le mme esprit de rigueur et de sobrit, les mches colores relvent de la fantaisie et sont proscrire. Cette rgle sapplique bien videmment tous les militaires, sans distinction de sexe, ni daffectation. Pour les hommes, le rasage est impratif, cela mme en manuvre, au mieux des conditions. dans le cas particulier du port de la barbe ou de la moustache, celles-ci doivent tre sobres, lgantes et bien tailles. Pour le personnel fminin, le respect du rglement et lobservation des critres dlgance commandent de privilgier le port de coiffures discrtes, tels le chignon ou le catogan pour les chevelures longues, et le port de pinces de fixation pour les coupes ne le permettant pas. dans tous les cas, des cheveux lchs, notamment avec le port dune coiffure, sont proscrire dans le cadre du service courant mais aussi et surtout durant les activits oprationnelles, pour dvidentes raisons de scurit et dhygine. b) Le port de la coiffure et des gants Les conditions de port de la coiffure ont t assouplies. Il demeure obligatoire en dehors de toute enceinte militaire, sauf bord des vhicules de la gamme commerciale et lintrieur des btiments ouverts la circulation du public (gares). En revanche, lintrieur des enceintes militaires, il est subordonn la dcision du chef de corps. Les rgles de courtoisie civile sappliquent videmment : ainsi, on se dcouvre pour sadresser une femme.

11 Instruction N201710/dEF/sga/dFP/Fm/1 du 4 novembre 2005 dapplication du dcret relatif la discipline gnrale militaire, art.16 2.

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En tenue de service courant, le port de la coiffure est facultatif dans les transports en commun et, en labsence de rgles tablies, le bon sens doit suppler : on se dcouvrira donc pour un long trajet, notamment si lon dispose dune place assise, et on pourra conserver sa coiffure si lon reste debout, dans un bus ou un mtro par exemple. au cours dun trajet en train, il nest en rien ncessaire de se couvrir pour se dplacer. Les gants ne doivent pas comporter de fantaisie. serrer la main est devenu aujourdhui un geste banal, attendu de tous. La courtoisie commande de retirer son gant lorsque lon serre la main dune personne ; il est cependant inutile de retirer un gant blanc. c) Le port des bijoux et autres accessoires Pour le personnel fminin, le port apparent de bijoux ou daccessoires de coiffure, lutilisation du maquillage et du vernis ongles ne sont autoriss que sils sont parfaitement discrets et compatibles avec luniforme12. Lors des services collectifs (crmonies, manifestations publiques), le commandement peut prescrire le retrait des bijoux et accessoires personnels incompatibles avec luniformit exige. Pour les hommes, larme naccepte pas le port de bijoux voyants13, dont les boucles doreilles ; il en est de mme pour les piercings et les tatouages. En tout tat de cause, ils ne doivent pas attenter au bon got et la discrtion, et, sauf cas particuliers, ne doivent pas tre visibles. au-del des incompatibilits lies la scurit ou lhygine, le port de luniforme exige le renoncement conscient, et accept par chacun, une partie de son identit, pour le service de la collectivit.

12 Instruction N10300 du 13 juin 2005 relative aux tenues et uniformes des militaires des armes et des services de larme de terre, art13. 13 sont tolres les alliances et les chevalires, les montres et les gourmettes, ainsi que les chanes et les mdailles, sous rserve quelles soient discrtes ; leur retrait peut cependant tre prescrit.

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2.2.3. La tenue civile Le militaire ne sappartient jamais totalement. hors service, en tenue civile, le bon got vestimentaire et les bonnes manires sont la continuation dune certaine ide de ce que lon reprsente et contribuent au rayonnement de larme franaise. Il convient de trouver un quilibre entre lvolution des murs, qui plaide pour une sparation plus marque entre vie professionnelle et vie prive, et les exigences de ltat militaire. Par opposition luniforme, la tenue civile constitue pour beaucoup de militaires un symbole de libert et dabsence de contraintes. La rglementation militaire tablit dailleurs cette distinction, sans amoindrir en rien la spcificit militaire : o quil aille, le soldat reprsente larme franaise et la France. Linstruction sur la discipline gnrale militaire14 prcise dailleurs que la tenue civile revtue lintrieur dune enceinte militaire doit demeurer conforme la dignit du comportement qui simpose tout militaire. au del des rglements, on peut galement se rfrer bon escient au fameux lhabit ne fait pas le moine : un militaire qui passe au quartier hors service, par exemple pour vrifier des ordres ou rcuprer du courrier aprs une absence, sera reconnu pour ce quil est. Les rgles qui simposent en service reprennent le pas : il fera donc attention, si cest un homme, son rasage, et, pour tous, ce que sa tenue ne porte pas atteinte limage quil veut donner de sa fonction, en bannissant tout dbraill. de manire gnrale, llgance dune tenue ou dune attitude est rechercher dans la sobrit et la rectitude plutt que dans les fantaisies excessives et les modes passagres extravagantes. En toute circonstance, il est de bon ton de ne se faire remarquer ni par excs, ni par dfaut. discrtion, adaptation et intelligence de situation sont, dans ce domaine galement, les matres mots. Il est aussi ridicule daller en costume cravate un barbecue champtre entre amis, un dimanche dt, que de se prsenter en short une soire chez son chef de corps.14 Instruction N201710/dEF/sga/dFP/Fm/1 du 4 novembre 2005 dapplication du dcret relatif la discipline gnrale militaire, art.16 3.

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LE saVOIR-VIVRE mILItaIRE

mais ce qui est vrai Paris ne lest pas forcment Nouma, djibouti ou ailleurs. Il faut donc montrer une intelligence de la situation fonde sur la recherche pralable dinformations quant la tenue opportune. LlganceLa vritable lgance consiste ne pas se faire remarquer George Brummell

dune manire gnrale, le militaire se doit de respecter les usages en vigueur. sauf mention particulire sur linvitation, on fera donc un effort vestimentaire pour se rendre un repas caractre officiel ; par exemple, invit chez son chef de corps, on portera une veste et une cravate. Il faut savoir traduire le code vestimentaire : la tenue de soire, normalement rserve aux manifestations solennelles, appelle le port de luniforme (spencer ou tenue bleue) ; la tenue de ville correspond au costume ou, au moins au port de la veste et de la cravate ; enfin, la tenue dcontracte ne veut pas dire dbraille, et comporte un pantalon et une chemise ou une chemisette, ainsi quun pull en fonction du climat.

2.3. La correction en tous lieux et en tous temps2.3.1. En stage ou en mission Le militaire, diffrents moments de sa carrire, est amen partir en stage. La politesse militaire et lexemplarit sont attendues de tout soldat se dplaant lextrieur de son unit. Lorsquun dtachement sarrte dans une garnison pour y stationner temporairement (gte dtape) ou plus longtemps (mission de service public, reprsentation ou troupes de manuvre), le chef de dtachement se doit de contacter lofficier suprieur adjoint de lunit hte. Il se renseignera sur les particularits du service intrieur de la garnison et sur les consignes ventuelles. selon la dure de son sjour, il demandera tre reu par le chef de corps ou par le commandant darmes.- 42 -

LEs ExIgENCEs dU dEVOIR dImagE

Le compte-renduAu del de la politesse, cest un devoir de tenir ses chefs rgulirement au courant de sa situation en rendant-compte : une fois arriv, aprs le premier jour de stage pour signaler dventuelles difficults ou confirmer le bon droulement ; en milieu du stage si celui-ci dure plus de 3 semaines ; une fois le stage termin pour rendre compte des rsultats ; si des permissions sont planifies lissue du stage, un compte-rendu pralable son chef est impratif. Bien videmment, si un problme pouvant entraner des consquences srieuses venait survenir, un compte-rendu immdiat serait ncessaire.

2.3.2. En milieu interarmes et interallis Lenvironnement de larme de terre laube du xxIe sicle impose aux militaires, et notamment aux officiers et beaucoup de sous-officiers, la connaissance des milieux interarmes et interallies15. Une information adquate sur les usages des autres armes et des principaux allis permet dviter nombre de malentendus et facilite les relations humaines. ainsi, la connaissance des grades, de quelques usages propres la marine, larme de lair, la gendarmerie et aux services sont importants pour la cohsion interarmes, qui conforte lesprit de corps de larme de terre. La curiosit, caractristique de tout homme cultiv, se dnature lorsquelle se limite lhorizon immdiatement visible. En milieu interallis, le militaire franais doit savoir se distinguer par sa finesse, son comportement exemplaire et ouvert. ainsi, la connaissance des systmes de penses anglo-saxons, germains, latins ou scandinaves, et la matrise de lidentification des grades facilitent les changes et la coopration. Le respect impose que lon fasse leffort de connatre et comprendre les allis. Les Franais ont longtemps t rputs arrogants, et ce nest pas sans ironie que sutilise chez nos allis lexpression humble as a French.15 Les usages spcifiques en vigueur dans certains pays trangers, dans des zones culturelles ou dans les organismes internationaux sont dcrits sur les pages savoir-vivre du site du CoFat, p.77

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LE saVOIR-VIVRE mILItaIRE

2.3.3. En dehors du monde militaire Le devoir de reprsentation est vital pour le rayonnement des armes. Il revient chacun davoir cur de donner la meilleure image possible non seulement lorsquil reprsente officiellement linstitution au cours dune crmonie ou dune manifestation extrieure, mais aussi ds quil participe une activit publique : si sa condition militaire nest pas dj connue, elle le sera tt ou tard, et le jugement port sur lindividu rejaillira sur linstitution. Les principes exposs jusquici restent valides, quils orientent la tenue, lattitude ou le comportement. Reprsentant linstitution une manifestation officielle, on apportera bien videmment une attention particulire lexemplarit de luniforme port ; participant une runion publique, on aura cur de donner la meilleure image des armes. Cest aussi partir de limpression donne par le militaire vu en uniforme lors dun mariage ou ctoy en civil dans une runion de parents dlve que se forge continuellement lestime accorde aux armes. Le militaire appel ctoyer des autorits ou des reprsentants de la socit civile devra donc sassurer des rgles protocolaires et autres usages spcifiques ; il convient en la matire de se reporter aux textes officiels ou aux recueils cits dans la bibliographie. Le savoir-vivre de chacun participe la prennit du lien entre larme et la Nation, et ce dautant quexiste une relle attente dans notre pays. Laccueil rserv aux militaires venant titre individuel une commmoration nationale dans leur commune de rsidence lillustre parfaitement. Cette attente est rconfortante pour chacun, car elle tmoigne de lattachement de la population son arme, mais elle recle galement une exigence certaine.

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Les exIGenCes de LA CommunICAtIonsi une rglementation prcise encadre la correspondance officielle dans les armes, rares sont les moyens ou mthodes de communication spcifiquement militaires. Quil sagisse de la correspondance crite ou de lutilisation des nouveaux modes de communication, les usages qui sappliquent au sein de la dfense sont le plus souvent lcho de ceux en vigueur dans lensemble de la socit ; ils sont donc exposs ici cte cte.

1. LA CorrespondAnCe CrIteLcrit a aujourdhui pris des formes nouvelles mais il demeure un moyen de communication fondamental, bien ancr dans les usages, mme si le clavier dordinateur ou du tlphone portable se substituent chaque jour davantage la plume. La correspondance crite, sous sa forme la plus labore quest lart pistolaire, ou sous laspect plus laconique de courts messages, obit des rgles et des rites qui se sont tablis au fil du temps. Rdiger une lettre simpose dans de nombreuses circonstances de la vie. La lettre chaque fois que lon veut tmoigner son correspondant une marque de sympathie ou de dfrence, dans les moments heureux ou difficiles. Pour la correspondance officielle, il est ncessaire de se rfrer la charte graphique de larme de terre16 et aux documents inspirs de linstruction sur la correspondance militaire dans larme de terre17, disponibles sur les pages savoir-vivre du CoFat18.16 tta 117. 17 Instruction n850 du 29 mai 1989. deux mmentos sont particulirement utiles : le mmento de correspondance de lcole dtat-major et le titre xx du tta 150. 18 Voir p. 77.

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LEs ExIgENCEs dE La COmmUNICatION

Certaines circonstances se prtent particulirement lusage de la carte de visite, notamment : inviter une rception : djeuner, dner, th, cocktail, soire ; rpondre une invitation ou un faire-part ; adresser des remerciements ou des flicitations ; la joindre un cadeau ou un bouquet.Lorthographe est de respect : cest une forme de politesse Alain

1.1. Rpondre une invitationLes invitations sont gnralement adresses pour les rceptions publiques ou prives et les crmonies : quinze jours lavance pour un djeuner, trois semaines pour un dner, parfois plus sil sagit dune crmonie particulirement importante. Chacune doit faire lobjet dune rponse, la plus rapide possible, pour que lhte puisse prparer sa rception et, si la rponse est ngative, convier dautres personnes en restant dans le dlai de politesse. La courtoisie veut que lon rponde par crit une invitation crite. On utilisera dans ce cas une carte de visite, un bristol ou une lettre. Le fait de ne pas pouvoir honorer linvitation ne dispense en aucune manire de rpondre ; il faut au contraire prendre soin de remercier et de prsenter ses excuses. Pour une invitation une activit officielle, la courtoisie commande que lon motive une rponse ngative. Certaines invitations, notamment pour les soires ou les bals rgimentaires, peuvent faire lobjet dune simple rponse tlphonique. Parfois, cest le rseau intraterre qui sert de moyen de communication. Quel que soit le moyen employ, la courtoisie demeure de rigueur.- 48 -

La CORREsPONdaNCE CRItE

1.2. Les vuxLes cartes de vux permettent de tmoigner de la fidlit du souvenir et constituent souvent une occasion de reprendre contact avec des personnes auxquelles on est attach. Cette carte peut tre personnalise ou bien achete dans le commerce, mais on ne peut pas se contenter dune mention imprime. Il convient dajouter cette mention quelques mots manuscrits et sa signature. Lenvoi des vux peut dbuter la mi-dcembre pour staler sur le mois de janvier, sans trop tarder pour autant. La politesse appelant la politesse, il est vident que lon prendra la peine de rpondre aux vux qui nous sont adresss.

1.3. Les flicitations et les condolancesIl est dusage de se manifester loccasion des vnements qui touchent les personnes avec lesquelles on est en relation ou auxquelles on est li par lamiti ou laffection, notamment les vnements familiaux (fianailles, mariage, naissance) et les deuils. Le support utilis variera en fonction du degr dintimit ; une relation, on enverra une carte de visite (ou un bristol) et on se limitera une formule : je me rjouis pour vous de , je tiens vous exprimer mes flicitations pour .... sil sagit dune personne avec laquelle on entretient des liens damiti, daffection ou de gratitude, il est prfrable dcrire une lettre et de personnaliser ses flicitations en vitant les formules. a loccasion dun mariage, les flicitations sont adresses aux parents ; aux poux ou aux futurs poux, on adresse des vux de bonheur. On ne flicite pas ses suprieurs loccasion dune promotion ; on peut cependant sassocier leur joie, ce qui permet de ne pas ignorer un heureux vnement.- 49 -

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Les condolances constituent la partie la plus dlicate de la correspondance. Il faut y mettre de la simplicit, du bon sens et du cur. La simplicit sobtient en vitant les formules grandiloquentes ; le bon sens commande de ne pas prsupposer le degr de chagrin quprouvent les personnes auxquelles on crit si lon ne partage pas leur intimit ; le cur rappelle que les quelques mots quon crit nont pas pour objet de consoler mais seulement de marquer de lestime et du regret pour le dfunt, de laffection pour sa famille19.

1.4. Annoncer un vnement particulierLarme est une communaut unie. On la qualifie souvent de grande famille ; aussi est-il normal que ce qui touche lun des siens soit connu de son environnement professionnel. Les naissances, les mariages ou les dcs font partie de ces vnements qui doivent tre ports la connaissance de ses chefs, de ses pairs et, le cas chant, de ses subordonns. La meilleure faon de les annoncer reste le faire-part. Les modles offerts dans le commerce sont trs nombreux et trs varis et souvent le choix marquera un style qui schantillonnera du trs classique au plus avant-gardiste. aucune rgle ne simpose en la matire, mais il convient de respecter quelques principes de bon got, car il ne sagit pas de choquer les correspondants mais de les informer. a dfaut, un petit mot rdig sur un carton de type bristol suffit. Quel que soit le type dunit, les destinataires ne pas oublier sont le commandant dunit ou le chef de service, le prsident de catgorie, et, bien sr, le chef de corps. Une carte peut tre adresse nominativement (par exemple, au capitaine x...), ou collectivement ( la 1re compagnie du , au bureau ). selon le cas, elle pourra tre affiche dans lunit.19 si vous assistez aux obsques, la famille peut recevoir des condolances aprs la crmonie : vous serrerez la main des parents que vous connaissez et vous vous contenterez de saluer les autres dun signe de tte. Quelques mots peuvent marquer votre sympathie : cest de tout cur que je partage votre douleur ou je partage votre peine.

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La tLPhONIE

Cette courtoisie doit bien entendue tre bilatrale et une rponse doit tre faite ces faire-part. En fonction du degr de connaissance rciproque existant, elle pourra varier de la simple formule de flicitation ou de condolances au mot plus intime. Il est galement dusage de marquer les grands vnements par un geste particulier, un cadeau de mariage, de naissance ou lenvoi dune couronne pour un enterrement. si le faire-part a t adress une unit, ce tmoignage sera le plus souvent effectu au nom de tous.

2. LA tLphonIe 2.1. Le tlphoneLe tlphone tient une trs grande place dans le mode de vie moderne et remplace souvent les rapports de visu. Pourtant, la distance nefface pas les bonnes manires, bien au contraire, car appeler quelquun cest souvent le dranger, le surprendre ou linterrompre. On nappelle au tlphone que ses connaissances ; on vitera dutiliser ce moyen pour joindre un suprieur hirarchique ou une autorit, sauf en cas durgence ou si ces personnes nous y ont invit. En principe, on ne tlphone pas pour adresser des flicitations loccasion dune naissance, de fianailles, dun mariage ; on peut ventuellement faire une exception pour des amis trs proches.

2.2. Le tlphone portableLe tlphone portable a envahi les cartables et sacs mains au point de devenir indispensable pour beaucoup. sil abolit les distances, il ne doit abolir ni les usages, ni le bon sens. Il convient donc de sassurer que son utilisation nentrane pas de gne pour son entourage, pas plus que pour ses interlocuteurs.- 51 -

LEs ExIgENCEs dE La COmmUNICatION

Beaucoup dattitudes dsagrables relvent ainsi pour la plupart du sansgne et dune forme dexhibitionnisme. En voici quelques-unes : continuer sa conversation tout en payant un article dans un magasin ; faire participer une conversation prive - souvent dune dsesprante platitude - des personnes qui ne lont pas choisi et qui peuvent le ressentir comme une agression, dans un train par exemple ; au restaurant, poser son tlphone sur la table afin dattendre quil sonne et ainsi faire profiter toute la salle de sa conversation ; laisser son tlphone en marche dans des endroits o la chose est expressment interdite, comme au cinma. La plupart des tlphones nont-ils pas une fonction vibreur ? Il est donc normal de lteindre avant dassister une runion, un entretien, une confrence ou un office religieux. si, par mgarde, son tlphone venait sonner, il faut le couper immdiatement en prsentant ses excuses ; une simple inattention est embarrassante mais pardonnable, alors quun manque de correction est blmable. sil est indispensable de rester joignable, il faut, si possible, en prvenir la personne qui prside lassemble et privilgier lusage du vibreur ou dune sonnerie discrte. appel, on sortira avant de rpondre et dentamer une conversation. dans le cadre militaire, il est impratif dteindre son tlphone avant les prises darmes et les crmonies. si lon doit appeler, il est prudent de sassurer que lon ne drange pas son interlocuteur ; instrument de travail, le tlphone ne doit pas devenir le prtexte au bavardage ; on privilgiera les dialogues brefs, centrs sur le sujet qui a justifi lappel. dans le cadre du service, le recours la messagerie de circonstance offerte par le systme des sms (short messages system) doit tre rserv aux urgences, en raison de son caractre direct et unilatral. Enfin, lemploi dun tlphone portable personnel doit rester exceptionnel dans le cadre du service20.20 Lautorit militaire a toute latitude den restreindre lemploi, notamment en oprations, comme le rappelle une directive du CEmat (n540/dEF/Emat/Es du 19 dcembre 2008).

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LEs NOUVELLEs FORmEs dE COmmUNICatION

2.3. Le faxLe fax est avant tout un outil de travail, utile pour transmettre des rponses urgentes, des confirmations de rservation, des bons de commande, etc Il faut viter de lutiliser pour adresser des courriers un correspondant, sauf lorsquil sagit de doubler un envoi pour gagner du temps.

3. Les nouveLLes Formes de CommunICAtIonLes facilits de correspondance quoffrent les moyens de communication modernes ont transform les habitudes ; bien quextraordinaires, car ils facilitent considrablement les changes, ces moyens nautorisent pas saffranchir des usages ordinaires. dans le cadre particulier de la dfense, il convient notamment de respecter les rgles lmentaires : voie hirarchique, rigueur intellectuelle et formelle. Leur utilisation doit galement rpondre au principe de juste suffisance et ne pas se substituer aux modes de communication officiels.

3.1. Le courrier lectroniqueLapparition et le dveloppement du courrier lectronique ont boulevers les habitudes de communication, en facilitant considrablement les changes ; son emploi ne doit pas faire oublier les principes de la politesse et du savoir-vivre. Il faut tout dabord se rappeler que lon sadresse des personnes et non des machines, et quil convient donc de faire preuve de courtoisie, peuttre mme davantage quavec dautres moyens de communication ; en effet, le texte seul, sans le support de la voix et de lexpression corporelle, peut-tre mal interprt. de plus, les messages adresss par voie lectronique obissent aux mmes rgles de forme en matire de syntaxe et dorthographe que les courriers manuscrits. On ne dbutera donc pas un courriel par un bonjour mais- 53 -

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par la formule dappel habituelle. si les abrviations orthographiquement approximatives ont fait leur apparition en force avec les sms, il faut cependant sen tenir aux rgles normales de syntaxe, de ponctuation, dorthographe et de grammaire. Par ailleurs, la facilit demploi nautorise pas submerger ses correspondants de messages, qui font perdre du temps au destinataire et donnent de lexpditeur une image de ngligence. Les nombreuses possibilits offertes doivent tre utilises bon escient : on se mfiera ainsi des envois diffusion gnrale, qui doivent tre rservs la dcision du chef de lunit considre, aux cas durgence ou, cas plus rares encore, aux sujets dintrt rellement gnral. On prendra tout particulirement attention la dfinition des destinataires, en distinguant les destinataires pour action et les destinataires pour information, en fonction des relations professionnelles ou hirarchiques. On vitera galement de transfrer des messages de faon incongrue. de la mme manire, lemploi des priorits et celui des adresses groupes ou des accussrceptions doivent tre rservs aux messages le ncessitant rellement. Lexpditeur doit galement se rappeler que le destinataire du message ne partage pas forcment sa culture, et a fortiori sa langue, son humour Les formats de date et les units de mesure, par exemple, changent fortement dun pays un autre ; des rponses peuvent ainsi tarder en raison dun dcalage horaire. Il est indispensable de renseigner prcisment lobjet des courriels, ce qui permet aux correspondants de grer dautant mieux leur messagerie. Il faut galement sidentifier correctement, en signant. Les messages devront tre le plus concis possible. sils sont destins tre lus par tous les participants dune liste de diffusion, il est de mise de ne pas surcharger les crans et de rendre sa lecture la plus rapide et efficace possible. si un document doit tre joint, il faut en limiter la taille autant que possible et privilgier des formats universels.- 54 -

LEs NOUVELLEs FORmEs dE COmmUNICatION

a linstar du reste de la socit, les armes utilisent la communication lectronique ; les rgles communes sappliquent, auxquelles sajoutent des exigences spcifiques tenant notamment la confidentialit qui doit caractriser toute communication.

3.2. La Net tiquetteLes rgles et les formules de la correspondance classique sappliquent la correspondance lectronique ; de la mme faon, toute conversation directe (chat, forum, ) doit dbuter par un bonjour et se terminer par une formule de politesse, mme en cas de dpart prcipit. La Netiquette est accessible sur le site du dpartement Informatique de lcole Nationale suprieure des tlcommunications (http ://www-inf.enst.fr/). Les dix commandements du Computer Ethics Institute :Tu nutiliseras point lordinateur pour causer un prjudice autrui. Tu ne timmisceras point dans le travail informatique dautrui Tu ne fouineras point dans les fichiers dautrui Tu nutiliseras point un ordinateur pour voler Tu nutiliseras point un ordinateur pour porter un faux tmoignage. Tu nutiliseras ou ne copieras un logiciel que tu nas point pay. Tu nutiliseras point les ressources dautrui sans autorisation. Tu ne voleras pas la proprit intellectuelle dautrui. Tu rflchiras aux consquences de ton programme pour lhumanit. Tu nutiliseras lordinateur quavec considration et respect dautrui.

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Les usAGes du sAvoIr-vIvreLes bonnes manires prcdent les bonnes actions et y mnent. Andr Comte-Sponville, Petit trait des grandes vertus.

La spcificit du mtier et de ltat militaire exige que chacun se conforme un ensemble de rgles de savoir-vivre. Elles nexonrent en rien du respect des usages en vigueur dans le monde civil. a limage du conducteur dun vhicule militaire respectant le code de la route sans rien perdre de son identit, le respect des codes de conduite en socit favorise lintgration des militaires dans la communaut nationale. Il doit galement permettre de gommer la caricature trop souvent rpandue dune arme ferme sur elle-mme, de militaires engoncs dans des rites incomprhensibles. Les particularits des militaires ne doivent tre ni lobjet dune fausse honte, ni lalibi dun refus dintgration. La polit