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Guide d’activités pédagogiques D ’ U N COMMERCE AGRÉABLE E T É Q U I T A B L E Enseignement secondaire

Guide d’activités pédagogiques COMMERCE … · Révision linguistique Lise Boivin, Les Textes impeccables inc. REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier de façon particulière

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Guide d’activités pédagogiques

D ’ U N COMMERCE AGRÉABLE E T

É Q U I T A B L EEnseignement secondaire

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MENTIONSResponsable de la publicationJean Robitaille, ERE ÉducationRecherche et rédaction Jean Robitaille, Claude Désy, Marcel LafleurCollaborationPaule DesrochersIllustrations éditorialesPaul BordeleauIllustrations (page titre et trames)Francine NoëlGraphisme et illustrations Valérie Leblanc, ÉquiterreRévision linguistiqueLise Boivin, Les Textes impeccables inc.

REMERCIEMENTSNous tenons à remercier de façon particulièretous les groupes qui exercent leurs activités dansle domaine de l’environnement, de la coopéra-tion internationale et de la protection des con-sommateurs, et qui ont répondu à notre appel.Les renseignements et les propositions d’activitésqu’ils nous ont fait parvenir, ainsi que leur appuià la diffusion du document, contribuent large-ment au succès du projet D’un commerceagréable… et équitable.

Nous leur dédions le document.

REPRODUCTION ET VENTELes établissements d’enseignement et les organis-mes sans but lucratif sont autorisés, pour leursbesoins, à reproduire totalement ou partiellementle présent document.

Des copies supplémentaires sont disponibles encommuniquant avec Oxfam-Québec, aunuméro sans frais 1 877 937-1614.

Dans le présent document, le masculin est utilisé sans aucune dis-crimination et uniquement dans le but d’alléger le texte.

© ERE Éducation49, rue Crémazie OuestQuébec (Québec) G1R 1X4(418) [email protected]

PARTENAIRESOxfam-Québec et la Centrale des syndicats duQuébec (CSQ) remercient chaleureusementÉquiterre et le CLUB 2/3 pour leur collaborationà la réalisation du présent document.

MENTIONS ET REMERCIEMENTS

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Guide d’activités pédagogiques

D ’ U N COMMERCE AGRÉABLE E T

É Q U I T A B L EEnseignement secondaire

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TABLE DES MATIÈRES

Le contexte et la présentation 5

Des activités en lien avec le programme de formation de l’école québécoise 6

Présentation des douze activités du secondaire en lien avec le programme de formation de l’école québécoise 7

Mode d’emploi des fiches d’activités pédagogiques au secondaire 8

Apprendre à vivre ensemble 10

L’histoire en images 14

État de crise 24

Sonder le monde 34

Sans annonces publicitaires… ou presque 39

Pub et anti-pub 45

Est-ce qu’on va manger chez… ? 53

Agir sur les chaînes de production 60

Mon étiquette, c’est ma casquette 72

En route vers l’équité 82

Consomm’acteur 90

Salon thématique sur la consommation responsable 93

Fiches d’activités pédagogiques

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L’opération éducative D’un commerce agréable… et équitable est destinée aux élèves des écolesprimaires et secondaires du Québec. Entreprise par Oxfam-Québec et la Centrale des syndicats duQuébec (CSQ), en partenariat avec Équiterre et le CLUB 2/3, elle s’inscrit au cœur de la campagnede mobilisation sociale Construire une citoyenneté responsable.

Le but visé est de sensibiliser les jeunes, comme les adultes, à l’importance d’exercer une consomma-tion responsable et de favoriser un commerce équitable. L’opération tend à faire comprendre les con-séquences et les enjeux de la consommation et des modes de développement, tels qu’ils sont exercésactuellement, dans un contexte de mondialisation néo-libérale. Elle cherche à démontrer qu’au pre-mier maillon de toute chaîne de production, il existe un être humain qui désire, comme chacun denous, satisfaire ses besoins et ceux de sa famille. Elle vise également à faire prendre conscience quechacun d’entre nous peut, à titre de consommateur situé à l’autre bout de cette chaîne de production,contribuer à ce que les ressources soient redistribuées avec plus de justice. En somme, le projet vise àfaire réaliser que consommer, c’est voter !

La consommation responsable, une consommation avertie et solidaire 1, prône des échanges com-merciaux respectueux de l’environnement et du développement des communautés. Elle offre despistes d’action permettant l’engagement de la population sur le plan individuel comme sur le plancollectif, propose des solutions alternatives aux modes de consommation et de production actuels, etapparaît comme un antidote au courant de mondialisation de l’économie. D’un point de vue édu-catif, elle constitue un thème intégrateur très riche qu’il s’agit d’exploiter judicieusement.

Le Guide d’activités pédagogiques destiné aux élèves des écoles secondaires, soit l’objet de laprésente publication, vise à faire acquérir le sens critique et à le développer, à faire adopter le sens dela responsabilité et à favoriser l’engagement vers une citoyenneté responsable. Ses objectifs s’intègrentdans la mission de l’école québécoise qui consiste à préparer l’élève, citoyen de demain, à par-ticiper pleinement à l’émergence d’une société plus juste, plus démocratique et plus égalitaire 2.

L’utilisation de L’ABC de la consommation responsable, l’outil de référence de ce vaste projet, per-mettra au personnel enseignant d’intégrer rapidement la matière à partir de laquelle les activités pé-dagogiques ont été préparées. Instrument de référence, cet ABC servira également à alimenter, parson iconographie, ses tableaux et ses textes, les discussions, les réflexions et les actions adaptées aucheminement des élèves au cours de leur apprentissage.

Les douze activités du Guide d’activités pédagogiques forment une planification pédagogique com-plète qui se conclut par une activité de rayonnement. Les activités pédagogiques peuvent aussi êtrevécues dans des Centres de formation continue et de formation professionnelle. Libre à vous d’ac-complir l’ensemble des activités proposées, de choisir celles qui vous semblent les plus pertinentes,ou de les adapter au contexte particulier de votre enseignement. Il est possible également de répartirles activités proposées entre les classes et d’exercer, en commun, l’activité de rayonnement proposée.Enfin, pourquoi ne pas mettre en valeur les apprentissages des élèves à l’occasion d’une journée thé-matique ouverte aux parents et aux membres de la communauté? Il s’agit là d’une occasion priv i l é g i é epour permettre à chacun de sensibiliser un large auditoire au fait qu’il est possible de consommerintelligemment tout en étant D’UN COMMERCE AGRÉABLE… ET ÉQUITABLE.

1 Selon la définition adoptée par l’Office de la protection du consommateur, 2001.2 MINISTÈRE DE L'ÉDUCATION DU QUÉBEC, Programme de formation de l’école québécoise, juin 2000.

Le contexte et la présentation

L’OPÉRATION D’UN COMMERCE AGRÉABLE… ET ÉQUITABLE

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L’OPÉRATION D’UN COMMERCE AGRÉABLE… ET ÉQUITABLE

Le Programme de formation de l’école québécoise au secondaire prévoit s’inscrire dans lalignée des orientations établies pour l’enseignement primaire. Pour l’instant, la différence à retenirporte sur le cours d’Éducation à la citoyenneté qui sera intégré au programme d’Histoire1. Lesactivités proposées visent :

l à placer l’élève au cœur de l’apprentissage. Au moyen de projets, l’élève construit ses savoirsdans l’action en étant placé devant des situations complexes et signifiantes qui représentent undéfi à sa mesure. Pour relever ce défi, l’élève doit s’engager personnellement et collaborer avecses pairs et la personne qui lui enseigne ;

l à favoriser l’interaction entre l’élève, ses pairs et la personne qui lui enseigne par l’application destratégies qui privilégient la collaboration et le partage. L’élève est perçu comme le premier arti-san de ses apprentissages, les savoirs n’étant pas simplement transmis par l’enseignant. Celui-ciest l’accompagnateur, le guide, le médiateur entre l’élève et les savoirs. Les activités poussentl’élève à jouer un rôle actif dans sa formation, ce qui le rend responsable et l’amène à transférerses acquis dans l’ensemble des activités de l’école et dans la vie courante ;

l à ouvrir l’école sur son milieu de vie ;

l à offrir à l’élève des occasions d’interagir avec la forme littéraire, scientifique, artistique, voirephilosophique, de sa culture ;

l à intégrer les technologies de l’information et de la communication comme outils et ressourcesau service de l’apprentissage et de l’enseignement ;

l à former le jugement critique de l’élève par une véritable compréhension des événements ;

l à permettre à l’élève de s’insérer de façon créative dans une société en mutation constante;

l à développer des compétences transversales, c’est-à-dire des compétences qui peuvent êtreacquises dans tous les programmes d’études et transférées dans des apprentissages scolaires etdans des situations de la vie courante. À titre d’exemple, les activités permettent à l’élève d’ex-ploiter l’information, de résoudre des problèmes, d’exercer sa pensée critique, de mettre enœuvre sa pensée créatrice, d’utiliser une méthode de travail efficace, d’utiliser les technologiesde l’information et de la communication, de structurer son identité, de coopérer et de communi-quer de façon appropriée ;

l à développer des compétences relevant des disciplines, et de leurs différentes matières, tellesque français, mathématique, sciences et technologie, univers social, arts et développement personnel ;

l à faire en sorte que l’élève intègre des apprentissages dans des aspects de sa vie actuelle. Cesaspects, Santé et bien-être, Orientation et entrepreneuriat , Environnement et consomma-tion, Médias, Vivre ensemble et citoyenneté, appelés les domaines généraux de formation,s’articulent autour d’une Vision du monde à construire.

Le tableau présenté à la page suivante indique les principaux domaines d’apprentissage etdomaines généraux de formation, ainsi que les principales compétences transversales, ciblés outouchés par chacune des activités.

1 Jean-François GIGUÈRE, Commission des programmes d’études, gouvernement du Québec, 15 janvier 2002.

Des activités en lien avec le Programme de formation de l’école québécoise

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DOMAINES D’APPRENTISSAGE

Langue (français) ● ❍ ❍ ● ● ● ● ● ❍ ❍ ● ●

Mathématique, sciences et technologie ● ❍ ❍ ● ● ● ●

Univers social ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ●

Arts plastiques, musique, art dramatique ● ● ● ● ❍ ● ● ●

Développement personnel (moral) ❍ ❍ ● ❍ ● ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ●

DOMAINES GÉNÉRAUX DE FORMATION

Santé et bien-être ❍ ❍ ● ● ● ❍ ❍ ● ● ●

Orientation et entrepreneuriat ● ● ❍ ● ❍ ❍ ❍ ● ●

Environnement et consommation ❍ ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ●

Médias ❍ ● ❍ ● ❍ ● ●

Vivre ensemble et citoyenneté ● ● ● ❍ ● ● ● ● ● ● ●

COMPÉTENCES TRANSVERSALES

d’ordre intellectuell exploiter l’information ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ●

l résoudre les problèmes ❍ ❍ ● ● ● ● ● ● ❍ ● ● ●

l exercer son jugement critique ● ● ● ● ● ● ● ❍ ❍ ● ❍ ❍

l mettre en œuvre sa pensée créatrice ❍ ● ❍ ● ● ● ● ● ● ❍ ● ❍

d’ordre personnel et sociall structurer son identité ● ❍ ❍ ● ❍ ❍ ❍ ❍ ● ● ● ❍

l coopérer ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ●

d’ordre méthodologiquel se donner des méthodes de travail efficaces ● ❍ ● ● ❍ ● ❍ ❍ ❍ ● ● ●

l exploiter les TIC ❍ ● ❍ ● ● ● ❍ ● ❍

d’ordre de la communicationl communiquer de façon appropriée ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ●

Légende : ● ciblé

❍ touché

PRÉSENTATION DES DOUZE ACTIVITÉS DU SECONDAIRE EN LIENAVEC LE PROGRAMME DE FORMATION DE L’ÉCOLE QUÉBÉCOISE

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MODE D’EMPLOI DES FICHES D’ACTIVITÉS PÉDAGOGIQUES AU SECONDAIRE

Les douze activités pédagogiques, préparées pour intégrer l’apprentissage de la consommationresponsable au secondaire, sont regroupées en quatre grands blocs. À l’intérieur de ceux-ci, vouspouvez choisir quelles sont les activités qui vous paraissent les plus pertinentes dans le contextede votre enseignement et bâtir votre propre itinéraire en fonction de vos centres d’intérêt et dutemps dont vous disposez. Il est possible d’adapter cette série d’activités à l’intérieur d’un projetréalisé par des équipes-cycles et intégré par une équipe-école. Les thèmes des blocs sont inspirésde ceux qui divisent les différentes sections du document de référence, L’ABC de la consomma-tion responsable. Nous espérons vivement que vous éprouverez autant d’agrément à accomplirces activités que nous en avons eu à les concevoir.

Bloc A : Comprendre le fil de l’histoire Liens avec les fiches de l’ABCA-1 Apprendre à vivre ensemble nos 17, 18A-2 L’histoire en images nos 1-6; 24-25; 26-36A-3 État de crise nos 1-12; 12-15; 15-20; 20-25

Chacune des trois activités mentionnées ci-dessus permet de constater la disparité des avoirs etdes ressources présentes sur la Terre, et de prendre conscience de l’iniquité qui existe dans leurrépartition. Dans Apprendre à vivre ensemble, l’élève est amené à se questionner sur les con-séquences des activités humaines sur l’environnement planétaire. L’histoire en images l’incite àinterroger le passé pour se figurer vers quel avenir les actes de consommation entraînent l’huma-nité. L’activité État de crise amène l’élève à vivre l’iniquité qui existe dans les échanges et dans lamanière d’exercer la consommation. Disposées en ordre croissant de complexité, ces activitésconstituent un premier pas dans la réflexion conduisant vers l’exercice d’une consommationresponsable.

Bloc B : Comprendre pour agir Liens avec les fiches de l’ABCB-1 Sonder le monde nos 11, 16-19; 20-25B-2 Sans annonces publicitaires… ou presque nos 13, 20, 21, 28, 30, 31B-3 Pub et anti-pub nos 20-25B-4 Est-ce qu’on va chez… ? nos 24-25

Notre vision du monde et nos comportements ont des répercussions sur l’individu, la société etl’environnement. Dans le présent bloc thématique, l’élève explore, par l’activité Sonder lemonde, la perception que les gens, vivant autour de lui, ont à l’égard du monde. Avec l’activitéSans annonces publicitaires… ou presque, il exprime, en saynètes, des cas de surconsommationet, avec l’activité Pub et anti-pub, il explore les raisons qui nous poussent à consommer. Enfin,dans Est-ce qu’on va chez…?, il participe à un débat portant sur le développement à l’échellelocale, ce qui lui permet de vivre la complexité des intérêts et des enjeux sur le plan humain,économique et social, quand il s’agit de consommation responsable. Ces quatre activités visent àaiguiser la réflexion critique à propos de la surconsommation.

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Bloc C : Consommons équitable Liens avec les fiches de l’ABCC-1 Agir sur les chaînes de production nos 22, 23; 37-48C-2 Mon étiquette, c’est ma casquette nos 16, 21-25; 45-48C-3 En route vers l’équité nos 37-48

Derrière chaque objet fabriqué, il y a le travail d’un être humain. La présente série d’activités vise àrappeler cette réalité fondamentale, trop souvent oubliée dans le genre de consommation que nousexerçons. Dans Agir sur les chaînes de production, un jeu de rôle permet aux élèves de constater lamécanique d’appauvrissement qu’un geste, aussi simple que l’achat d’un vêtement, peut entraîner.Cette constatation est mise en valeur par l’activité Mon étiquette, c’est ma casquette, dans laquelleun défilé de mode, préparé par les élèves, permet, en même temps, d’intégrer des slogans anti-pubexprimant la solidarité au sein d’une consommation responsable. Enfin, le commerce équitable estmis au jour par l’activité En route vers l’équité, à travers laquelle les élèves vivent l’alternative pourune consommation solidaire, démocratique, pacifique et écologique. Toutes ces activités ont pour butd’engager la réflexion un peu plus loin et de l’ancrer dans l’action quotidienne, à l’échelle locale, envue d’exercer une consommation responsable.

Bloc D : Agir et partager de façon responsable Liens avec les fiches de l’ABCD-1 Consomm’acteur nos 26-36; 49, 50D-2 Salon thématique sur la consommation nos 1-50

responsable

L’apprentissage de nouvelles connaissances trouve son plein épanouissement dans le partage bienadministré. Dans le dernier bloc d’activités, l’élève rassemble ses connaissances et regroupe ses réali-sations dans le but de les faire connaître. Dans l’activité Consomm’acteur, il crée une brochure, leGuide du consomm’acteur, où se trouvent exprimés les choix de consommation responsable réali-sables dans son milieu de vie. En organisant un Salon thématique sur la consommation respon-sable, où le thème de la surconsommation est également abordé, il sensibilise à ces sujets son milieuscolaire et sa communauté. Ces deux activités constituent, à la fois, l’occasion de faire le bilan deschoix qui se présentent pour bâtir un monde meilleur et la possibilité de leur donner l’élan néces-saire. Elles peuvent se faire en collaboration entre plusieurs classes, même des classes de divers éch e l o n s .

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Activité A-1

enseignement Secondaire

OBJECTIFS POURSUIVIS

Amener l’élève :l à prendre conscience desconséquences des activitéshumaines sur l’environ-nement planétaire ;

l à prendre connaissance dudéséquilibre présent dans larépartition des richesses ;

l à poser un regard critiquesur la situation actuelle auregard des iniquités et desinjustices vécues dans lemonde;

l à prendre conscience du rôlede l’éducation et de la néces-sité d’agir, individuellementet collectivement, pour par-venir à mettre en place unmonde écologique, pacifique,solidaire et démocratique.

Apprendre à vivre ensemble

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CONSIDÉRATIONSPÉDAGOGIQUES ET MISE ENGARDE

l Cette activité permet desaisir les perceptions initialesdes élèves à l’égard de l’étatde l’environnement et desinégalités sociales qui exis-tent à l’échelle de la planète.En quelque sorte, elle permetde «dresser la table», de sus-citer des questionnements etd’introduire, dans une vasteperspective, la suite desactivités proposées. Cesactivités permettront à l’élèvede comprendre pourquoi detelles inégalités existent etcomment la consommationresponsable constitue unmoyen à la portée de toutepersonne pour pallier ces difficultés.

RÉSUMÉÀ partir de la lecture de fichesd’information et par des dis-cussions, les élèves sontamenés à poser un regard cri-tique sur l’environnement etsur les iniquités sociales. Ilssont ensuite invités à réfléchirsur le rôle que peut jouer l’éducation dans l’avènementd’un monde meilleur.

MATÉRIEL NÉCESSAIREl Fiche A-1.1 Si la Terre… (unephotocopie par équipe).

PRÉPARATIONDurée: de deux à trois heures.l Lecture préalable suggérée :L’ABC de la consommationresponsable, Fiches 17 et 18 .

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A-1Activité

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4. Qu’est-ce que suppose lefait de vivre sur uneplanète à l’espace limité ?

5. Ce que les équipes con-naissent du comportementactuel des êtres humainsleur donne-t-il espoir quece rêve puisse, un jour,devenir une réalité ?

6. Sinon, qu’est-ce quiempêche un tel rêve de seconcrétiser ?

l Demandez aux équipes trai-tant le thème de l’héritagesocial de répondre aux ques-tions suivantes :1. Que signifie pour elles le

défi de « vivre ensemble »?2. Ce défi est-il un rêve, une

utopie, une réalité envisageable?

3. En ce qui concerne nosrelations avec nos conci-toyens, qu’est-ce qu’un teldéfi exige?

4. En ce qui concerne nosrelations avec les autrespeuples de la Terre, qu’est-ce qu’un tel défi nécessite?

5. Ce que les équipes con-naissent du comportementactuel des êtres humainsleur donne-t-il espoir quece rêve puisse, un jour,devenir une réalité ?

6. Sinon, qu’est-ce quiempêche un tel rêve de seconcrétiser ?

Analysel Demandez à chaque équipe

de se partager en trois sous-groupes, chacun de ceux-ciétant responsable, respec-tivement, des questions 1 et2, 3 et 4, puis 5 et 6.

l Invitez les élèves des sous-

groupes qui doivent traiterdes mêmes questions à seregrouper et à échanger surles réponses formulées pourchacune des questions.Demandez-leur s’ils arriventaux mêmes constatations, ousi leurs points de vue sontdivergents.

l Demandez à chaque groupede composer un article,d’une page environ,résumant les principauxpoints de vue exprimés.

l Demandez au porte-parolede chaque équipe de lire,devant l’ensemble de laclasse, l’article composé parles membres de son équipe.

Transformationl Réécrivez au tableau l’affir-

mation : Le plus grand défi dumillénaire consistera àapprendre à vivre ensemble,en harmonie avec uneplanète aux ressources et àl’espace limités. Cette fois,soulignez le mot apprendre.

l Demandez aux élèves si detels comportements peuvents’apprendre. Amorcez unediscussion en vous inspirantdes questions suivantes :– Est-ce que l’éducation peut

jouer un rôle dans l’avène-ment d’une sociétémeilleure?

– Quelles connaissancesfaudrait-il transmettre auxpopulations pour que « rêver d’une sociétémeilleure» devienne uneréalité?

– Quelles valeurs faudrait-iltransmettre aux popula-tions pour que «rêver

DÉROULEMENTMise en situation et perc e p ti o n si n i ti a l e sl É c r i vez au tableau l’aff i r m a t i o nsuivante :Le plus grand défi du millé-naire consistera à apprendre àvivre ensemble, en harmonieavec une planète auxressources et à l’espacelimités.

l D e m a n d ez aux élèves s’ilssont d’accord à propos decette affirmation. Pour eux,s’agit-il d’un rêve, d’une utopieou d’une réalité envisage a b l e?

l Formez six équipes et dis-tribuez à chacune d’elles laFiche A-1.1, Si la Terre…Confiez à trois équipes la lec-ture de la section L’héritagenaturel et, aux trois autres, lasection L’héritage social.

l Demandez aux élèves de lireattentivement les textes etd’échanger leurs impres-sions. Demandez-leur ce quiles surprend, ce qui lestouche personnellement.

Observationl Demandez aux équipes trai-

tant le thème de l’héritagenaturel de répondre auxquestions suivantes :1. Que signifie pour elles le

défi de « vivre en harmonieavec une planète auxressources et à l’espacelimités » ?

2. Selon elles, ce défi est-il unr ê ve, une utopie, une réalitéenvisageable?

3. Qu’est-ce que nécessite lefait de vivre sur uneplanète aux ressources limitées?

(suite à la page suivante)

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A-1 Activité

d’une société meilleure »devienne une réalité?

– Au regard de ces questions,à qui l’éducation devrait-elle s’adresser en priorité ?

– À qui revient le rôle d’édu-quer la population à cesréalités? Est-ce le rôle del’école? Est-ce le rôle desmédias? Est-ce la respon-sabilité de chacun de nous?

l Relevez les principaux pointssoulevés par les élèves. Pourintroduire le rôle que cha-cun, comme chacune, peutjouer dans l’avènementd’une société meilleure,inspirez-vous de l’énoncé quiapparaît dans l’encadré suiva n tet soulignez la pertinence derepenser nos valeurs et nosmodes de consommation.

Le principal facteur dechangement est soi-même.Chaque personne, en modifiant son mode de vie,en repensant ses valeurs,en étant attentive à sesbesoins et à ceux desautres, en changeant seshabitudes de consomma-tion, peut contribuer à laconstruction d’une sociétéplus harmonieuse dans sesrelations avec les autres etavec l’environnement. Sinous n’arrivons pas à faireces changements en nous-mêmes, il est impossibled’espérer que le mondechange.

Adaptation du texte deJorge Cabrera. Commissioncentre-américaine sur ledéveloppement durable.1

l Terminez en suggérant auxélèves de participer à uneactivité visant à sensibiliserles autres élèves de l’école,les parents et les membresde la communauté aux pro-blèmes du monde actuel etaux solutions pouvant êtremises en œuvre pour espérervivre dans un monde qui cor-respond à leurs attentes.Faites-leur savoir que la suitedes activités qui leur sontproposées devrait leurfournir une information suf-fisante pour faire d’eux deséducateurs chevronnés en lamatière.

Activités de réinvestissementl Incitez les élèves à imaginerdivers moyens pour diffuserleurs articles ainsi que lesmessages qu’ils véhiculent :journal de l’école, journallocal, etc. Ces productionspourraient être utilisées àl’occasion de la campagne desensibilisation proposée dansle cadre de l’activité finale.

1Série télévisée Terre comprise, émission no 9, «Pour vivre autrement».

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A-1.1Fiche

Si la Terre…

a) L’héritage naturel

« Si la Terre n'avait que quelques pieds de diamètre, et si elle flottait au-dessus du sol, quelque part dans un champ, les gensviendraient de partout pour la contempler. Ils en feraient le tour en s'étonnant de voir les grandes et les petites mares et l'eau quis'écoule entre elles. Ils s'émerveilleraient à voir les bosses et les trous à la surface et la fine couche de gaz tout autour d'elle et l'eauen suspension dans cette couche de gaz. Ils s'émerveilleraient de voir toutes les créatures qui marchent à la surface et toutes lescréatures qui sont dans l'eau. Les gens déclareraient qu'elle est une chose sacrée, parce qu'unique, et ils promettraient de la pro -téger pour que personne ne puisse lui faire de mal. Elle serait la plus grande merveille de l'Univers et les gens viendraient departout pour y prier, pour obtenir la guérison, pour acquérir la connaissance et la sagesse et pour se demander comment une tellebeauté est possible. Les gens l'aimeraient et la défendraient au prix de leur vie, parce qu'ils sauraient en eux-mêmes que leur vie neserait rien sans elle. Si la Terre n'avait que quelques pieds de diamètre…1 » , lui réserve rions-nous le sort qu’elle connaît aujourd’ h u i ?

b) L’héritage social

Si la Terre ne comptait que 100 personnes regroupées dans un seul village, le regard que nous porterions sur le monde serait sansdoute différent.

De ces 100 personnes, 60 seraient originaires d’Asie, 14 des Amériques, 13 de l’Afrique, 12 de l’Europe et 1 de l’Océanie. Parmi elles,20 appartiendraient aux pays industrialisés. Elles bénéficieraient de 80 p. 100 de toutes les richesses de la Terre, posséderaient87 p. 100 de tous les véhicules automobiles et seraient responsables de plus de 65 p. 100 des émissions de gaz carbonique de laplanète. Les 80 autres personnes, originaires des pays en développement, se partageraient le reste.

Du total,46 personnes vivraient avec moins de 2$ par jour, 43 seraient privées d’infrastructures sanitaires décentes, 23 n’auraientpas accès à de l’eau potable, 18 seraient sans logement décent, 13 souffriraient de la faim et 8 auraient vécu la guerre, l’emprison-nement ou la torture.

Du groupe, 42 individus seraient âgés de moins de 18 ans, 52 seraient des femmes et 48,des hommes. Environ 17 femmes et 9 hommes seraient analphabètes ; une seule personne aurait en poche un diplôme universitaire. Dans notre village planétaire,une seule personne posséderait un ordinateur.

Si la Terre ne comptait que 100 personnes regroupées dans un seul village, ces personnes, au cœur de tant de disparités, pourraient-elles vivre ensemble dans la paix ?

enseignement Secondaire

1 Joe MILLER, dans Jonathan PORRITT (éd.), Sauvons la Terre, Les Amis de la Terre, Paris, Casterman, 1991, p. 24.

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Activité A-2

enseignement Secondaire

OBJECTIFS POURSUIVIS

Amener l’élève :l à prendre connaissance des

notions de base associéesaux échanges commerciaux,historiques et actuels (troc,monnaie, marché, marchand,économie, etc.) ;

l à prendre conscience desliens qui unissent la société,le commerce et la consom-mation à travers l’histoire,notamment en ce qui a trait àla satisfaction des besoinsfondamentaux;

l à prendre conscience quel’iniquité des échanges com-merciaux accroît les inéga-lités entre les populations etentre les peuples ;

l à poser un regard critiquesur les modes de développe-ment des sociétés actuelleset à venir ;

l à acquérir et à développerune attitude favorable à l’é-gard d’une consommationresponsable comme moyende concrétiser sa proprevision d’un avenir meilleur.

L’histoire en images

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CONSIDÉRATIONSPÉDAGOGIQUES ET MISE ENGARDEl Le développement dessociétés humaines est liéintimement à l’évolution ducommerce et de la consom-mation. Cependant, l’inéga-lité manifeste en ce qui con-cerne l’accès des populationsaux ressources et auxmarchés a créé un monde àdeux vitesses. Quelles sontles tendances actuelles etcomment peut-on envisagerle monde de demain? Laprésente activité permet defaire une relecture de l’his-toire sous l’angle deséchanges commerciaux. Ils’agit de répondre à la ques-tion suivante : Vers quelavenir nos actes de consom-mation nous entraînent-ils ?

RÉSUMÉPartagés en équipes, les élèvesréalisent des illustrations édi-toriales résumant le contenude fiches d’information trai-tant de l’histoire des échangeset du commerce. En présen-tant l’une après l’autre lesillustrations réalisées, lesélèves prennent consciencede l’évolution des marchés etde la consommation; ilsdécouvrent ensuite les réper-cussions des modes dedéveloppement sur la sociétéet sur l’environnement. Ilsimaginent ce que deviendra lemonde si les tendancesactuelles de développementse poursuivent et ils tententd’établir certaines actions àentreprendre pour que cemonde corresponde à celuidans lequel ils souhaitentvivre.

MATÉRIEL NÉCESSAIREl Fiche A- 2 . 1 Comme des frères?l Fiches A-2.2, A-2.3, A-2.4,A-2.5, A-2.6 et A-2.7 L’histoireen images.

l L’ABC de la consommationresponsable, Fiche 24 Lesdéfis communs.

PRÉPARATIOND u r é e: de deux à trois heures.l Lecture préalable suggérée :

L’ABC de la consommationresponsable.l Section Comprendre le filde l’histoire, Fiches 1 à 19 .

l Section Comprendre pouragir, Fiches 24 et 25 .

l Section Agir de façonresponsable, Fiches 26 à 36.

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A-2Activité

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que l’homme de Cro-Magnon et l’être humainactuel sont liés biologique-ment. Dans le contexteprésent, nous pourrions endéduire que les besoinsessentiels de ces person-nages sont les mêmes.

l Demandez aux élèves ce quia changé depuis 30 000 ansdans la manière que l’êtrehumain adopte pour satis-faire ses besoins.

l Amenez les élèves à cons-tater que les besoins fonda-mentaux des êtres humainsont subi peu de transforma-tions depuis les premièrescivilisations, et que ce sontplutôt les moyens pour lessatisfaire qui ont grandementévolué à travers les échangeset le commerce.

l Invitez-les à revoir l’histoiredu monde dans l’optique del’évolution des échanges etdu commerce.

Observationl Formez six équipes et dis-

tribuez à chacune d’elles unecopie d’une des fiches inti-tulées L’histoire en images(Fiches A-2.2 à A-2.7).Indiquez aux élèves que cha-cune des équipes devra tra-vailler sur une période dif-férente de l’histoire de l’hu-manité. La mise en communde leur travail permettra dereconstituer, dans sesgrandes lignes, l’évolutiondes échanges et du com-merce depuis leurs originesjusqu’à nos jours.

l E x p l i q u ez aux élèves que leurtâche consistera à réaliser

une illustration éditorialerésumant l’essentiel des pro-pos contenus dans leur fiche.

l Invitez chaque équipe à lireattentivement les renseigne-ments qui y sont véhiculés.Demandez-leur les questionssuivantes : Quels sont lespoints les plus importants àretenir? Quel est le messageprincipal à communiquer auxmembres des autres équipes?Comment pourrait-onrésumer cette information enimages?

l Apportez votre appui à cha-cune des équipes dansl’analyse du contenu de safiche. Invitez les élèves àfaire des esquisses de leurillustration. Aidez-les à for-muler avec précision le mes-sage à transmettre.

Analysel En respectant l’ordre

chronologique, demandezau porte-parole de chaqueéquipe de présenter à laclasse l’illustration éditorialeque l’équipe a réalisée. (Pourfaciliter la présentation, vouspouvez, au préalable, repro-duire l’illustration éditorialesur un transparent en acétatequi pourra être projeté àl’aide d’un rétroprojecteur).

l Pour chaque illustration,invitez le porte-parole à ani-mer la discussion en adres-sant à l’ensemble du groupeles questions suivantes :– Que représente cette

illustration?– Quels éléments sont mis

en relation ?– Quelle période de

DÉROULEMENTMise en situation et perc e p ti o n si n i ti a l e sl Inscrivez au tableau la phrase

suivante: «J’ai besoin pourvivre…», et demandez auxélèves d’achever cette affirmation.

l Recueillez les commentairesdes élèves et inscrivez autableau la liste des besoinsexprimés.

l Demandez aux élèvesd’imaginer ce qu’aurait puajouter à cette affirmation unreprésentant d’une des pre-mières civilisations humaines.Établissez avec les élèves laliste des besoins de l’hommede Cro-Magnon existant il y a plus de 30 000 ans et com-parez-la avec celle desbesoins exprimés par lesélèves.

l Présentez aux élèves l’illus-tration de la Fiche A-2.1,Comme des frères ?, etdemandez-leur de la com-menter. Demandez-leur ceque cette illustration signifie,quels éléments y sont mis enrelation, quel message l’au-teur de l’illustration édito-riale a voulu communiquer.

l À la suite des commentairesdes élèves, expliquez-leurque le propre d’une illustra-tion éditoriale est de commu-niquer un message, derésumer une situation ou d’illustrer une problématiqueà partir d’une ou dequelques images mises enrelation les unes avec lesautres. Par exemple, nouspouvons présumer que cetteillustration éditoriale suggère

(suite à la page suivante)

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A-2 Activité

l’histoire de l’humanité estreprésentée?

– Quel est le messagevéhiculé par l’illustration ?

– Qu’est-ce que cette illustra-tion vous apprend sur l’évo-lution des échanges et ducommerce?

l À la suite de chacune desprésentations, invitez lesmembres de l’équipe àrépondre aux questions et àcompléter les renseigne-ments relatifs à la périodehistorique présentée.

Transformationl À la suite des présentations,faites une synthèse de l’évo-lution des échanges et ducommerce à travers le temps,et des conséquences de cetteévolution, et ce, en vousinspirant des questions suivantes :– En matière d’échanges et

de commerce, quelles tendances se dessinent àtravers les âges ?

– L’augmentation extraordi-naire de la population mon-diale explique-t-elle, à elleseule, l’augmentation desmoyens de production misen œuvre pour répondreaux besoins de l’ensemblede l’humanité?

– Le commerce et leséchanges économiquesactuels répondent-ils tou-jours à leur rôle fondamen-tal d’instruments permet-tant de combler les besoinsessentiels des êtreshumains?

– Quels facteurs sont à l’ori-gine des iniquités entre les

pays riches et les pays pauvres ?

– Notre mode de vie encourage-t-il l’écart gran-dissant entre sociétés riches et sociétés pauvres ?

– Quelle distinction peut-onétablir entre consommationet surconsommation? Entrebesoins et désirs ?

– D’un point de vue social,orienter la production debiens de consommationafin de répondre principale-ment à la demande insa-tiable des populationsmieux nanties de la planèteest-il un comportementresponsable ?

– D’un point de vue environ-nemental, un tel comporte-ment est-il responsable ?

– Permettre à tous les habi-tants de la planète de con-sommer comme le font leshabitants des pays richesest-il souhaitable? Quellesen seraient les con-séquences sur la société ?sur l’environnement?

– Comment peut-on imaginerles échanges commerciauxde demain et la répartitiondes richesses ?

l Demandez aux élèvesd’imaginer ce que deviendrale monde de demain si lestendances actuelles se main-tiennent. Demandez-leur sicela correspond au mondedans lequel ils souhaitentvivre. S’ils répondent par lanégative, demandez-leurpourquoi. Demandez-leurcomment devrait être lemonde dans lequel ilssouhaiteraient vivre.

l Invitez les élèves à dessinerune nouvelle illustration édi-toriale représentant leurvision du monde de demain.

l Apportez votre soutien autravail des élèves en leur sug-gérant de discuter la ques-tion du rôle qu’ils pourraientjouer, en tant que citoyensconsommateurs, pourfavoriser le développementdu monde dans lequel ilssouhaitent vivre. Afin denourrir leur réflexion, vouspouvez reproduire la Fiche24, Les défis communs, tiréede L’ABC de la co n s o m m a ti o nresponsable.

Activités de réinvestissementl Incitez les élèves à imaginer

divers moyens qui permet-traient de diffuser leurs illus-trations éditoriales ainsi queles messages que celles-civéhiculent: exposition desillustrations, rédaction detextes de sensibilisation, con-ception et affichage de nou-velles illustrations, etc. Cesproductions pourraient êtreutilisées à l’occasion de lacampagne de sensibilisationproposée dans le cadre del’activité finale.

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A-2.1Fiche

Comme des frères ?Selon vous :

– Que représente cette illustration ?– Quels éléments sont mis en relation ?– Quelle période de l’histoire de l’humanité est représentée ?– Quel est le message véhiculé par l’illustration ?– Qu’est-ce que cette illustration vous apprend sur l’évolution des échanges et du commerce ?

enseignement Secondaire

1 Illustration de Paul Bordeleau tirée de Terre comprise, L’Odyssée planétaire, p. 32.

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A-2.2 Ficheenseignement Secondaire

L’histoire en images – Du troc à l’agriculture1

Depuis toujours, la survie de l’être humain dépend de sa capacité à satisfaire ses besoins fondamentaux : se nourrir, se vêtir, s’abriter,assurer sa sécurité. La survie de cet animal grégaire et fragile repose sur la disponibilité des ressources et sur les échanges qui se font ausein du groupe. Progressivement, au cours de leurs déplacements, ces clans de chasseurs-cueilleurs rencontrent d’autres groupes aveclesquels ils échangent les produits de leur cueillette ainsi que des biens fabriqués (vêtements, outils, objets divers, même des chants) :c’est la naissance du troc, un mécanisme d’échange qui se fait sans avoir recours à l’argent.

Avec l’apparition de l’agriculture il y a environ 10 000 ans, des villages à vocation agricole apparaissent. La production de surplus ali-mentaires durables permet de dégager de plus en plus de personnes du travail de la terre. Le travail se spécialise (filage, tissage, poterie,vannerie, forge, etc.) et on assiste à la naissance des premières villes organisées en métiers et en classes. Au cœur de ces agglomérationsapparaît le marché,lieu où se concrétisent les échanges entre paysans, artisans et marchands.

Le troc demeurera longtemps le principal moyen d’échange, avant que les cités et les États mettent en place des systèmes de monnaie.En disposant d’une pièce dont la valeur est reconnue par tous les membres des groupes où elle circule, la monnaie facilite les échangesde biens entre particuliers. À partir de là,dans les marchés, le marchand de poulet n’est plus tenu d’échanger sa production contre dupoisson du marchand voisin. Il obtient une valeur qu’il peut échanger avec qui il veut le faire et quand bon lui semble.

Dès lors, le travail représente un moyen de gagner l’argent nécessaire pour obtenir les biens convoités. Le commerce apparaît rapide-ment comme une manière efficace d’engendrer de la richesse. En se plaçant entre le producteur et le consommateur, le marchandobtient une somme qui lui permet d’éponger son investissement tout en répondant à ses besoins fondamentaux. Il peut prêter cettesomme avec intérêt, la réinvestir afin de se procurer de nouvelles marchandises à revendre ou l’utiliser pour s’offrir une belle tunique.

Dorénavant, les échanges ne viseront plus à répondre aux besoins des parties uniquement ; le commerce servira aussi à créer de larichesse. Cependant, les besoins fondamentaux des populations humaines toujours croissantes demeurent toujours les mêmes.

1 Texte tiré des Fiches 1,2 et 3 de L’ABC de la consommation responsable .

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A-2.3Fiche

L’ h i s t o i re en images – De l’ag ri c u l t u re au Moye n g e: une révo l u tion sociale et économique1

Avec le développement de l’agriculture qui s’est produit il y a environ 10 000 ans, les sociétés se sédentarisent et se hiérarchisent. Siau sein des sociétés nomades des cueilleurs-chasseurs la terre appartenait à tout le monde, elle devient maintenant, au sein dessociétés agricoles, maintenant la propriété de ceux qui la possèdent. Situés tout au haut de la pyramide sociale et possédant les terres, les élites politiques et religieuses exercent leur pouvoir sur les militaires qui assurent leur protection,les marchands, les arti-sans ainsi que sur les paysans. Déjà,des rapports inéquitables s’installent entre les paysans-producteurs, qui forment la base de lapyramide sociale, et tous ceux qui occupent les strates supérieures. Cette organisation hiérarchique de la société et la centralisationdu pouvoir dans les mains de quelques-uns mènent à des abus et à des déchirements, tant au sein même de chacune des sociétésqu'entre elles. Déjà,l'histoire est truffée de luttes de pouvoir, d'affrontements de classes et de guerres lourdes de conséquences.

En dehors des élites politiques et religieuses, les marchands sont les premiers à goûter au pouvoir que leur confère la richesse.Disposant de pièces de monnaie dont la valeur est reconnue au sein de ter ritoires de plus en plus vastes, certains d’entre eux com-mencent à explorer le monde, cherchant la perle rare. Leurs trouvailles, ils les revendent là où leur rareté relative leur permettra detirer un large profit. Ce sont les premiers voyageurs de commerce ; ils achètent et vendent à profit des livres rares, des épices etd’autres biens. Ils seront aussi les premiers informateurs privilégiés des élites, leur révélant les progrès économiques, technologiqueset scientifiques des autres cités et des contrées lointaines. Ainsi,ils favoriseront des échanges à plus grande échelle, mais susciterontégalement la convoitise…

La nature des échanges restera sensiblement la même jusqu’à l’apparition au Moyen Âge d’un nouvel acteur économique qui joueraun grand rôle : le banquier. Les premiers banquiers sont des gardiens d’or et d’objets précieux. Les marchands et les élites del’époque déposent chez eux leurs avoirs en échange d’un reçu, signe avant-coureur de l’apparition du papier-monnaie. Ils les retirentensuite selon leurs besoins, moyennant un droit de garde. Lorsqu’un marchand souhaite se déplacer vers une autre ville pour réglerune transaction,le banquier lui remet une lettre à l’intention de son correspondant qui met à sa disposition la somme équivalente. Ils’agit en somme de l’ancêtre du chèque. Grâce à ce document payable uniquement au porteur, notre marchand s’évite bien des tra-cas avec les voleurs de grands chemins. Accumulant en dépôt les droits de garde et les lingots, le banquier se retrouve avec desexcédents qu’il peut prêter, contre intérêt, à des commerçants solvables. Ainsi,les banquiers accumulent des fortunes avec l’argentdes autres.

Ils opposent la maxime « C’est avec de l’ a r g e nt qu’on fait de l’ a r g e nt » au proverbe « Il faut gagner son pain à la sueur de son front ».Or, cet argent sert de plus en plus à acquérir du pouvoir plutôt que de permettre simplement de se procurer les biens nécessairespour satisfaire ses besoins fondamentaux.

enseignement Secondaire

1 Texte tiré des Fiches 4 et 5 de L’ABC de la consommation responsable .

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A-2.4 Ficheenseignement Secondaire

L’histoire en images – Les colonies, des territoires à exploiter1 !

Depuis l’avènement des premières civilisations, de nombreuses sociétés ont cherché à étendre leur territoire afin d’augmenter leursrichesses ou, plus simplement, en vue de répondre aux besoins de leur population grandissante. Ainsi,il y a plus de 2 000 ans, l’Empireromain n’a pas hésité à envahir l’Afrique du Nord et l’Égypte, poussant ces régions à produire des grains au profit de Rome. La popula-tion humaine croissant sans cesse, le mouvement n’allait pas s’arrêter là…

Ainsi,au XIIIe siècle, le voyage de Marco Polo en Chine révèle aux monarques d'Europe la puissance, la richesse et la technologie desgrands souverains arabes et chinois. Pour accéder aux richesses de la Chine, les Européens empruntent la route de la soie jusqu’à ce queles Arabes bloquent le passage par la Méditerranée. Désormais, l'ouverture vers le monde ne sera possible que par l’Atlantique. Dès1415,les Européens établissent des postes fortifiés en Afrique du Nord, contournent ensuite le Cap Bonne-Espérance, semant des comp-toirs commerciaux le long des rives de l'océan Indien. Pour établir cette route commerciale, les Européens évincent les marchandsarabes qui occupent déjà ces rives. Peu à peu, l'Europe conquiert une partie des côtes asiatiques et s’en approprie les richesses.

Pendant ce temps, Christophe Colomb, navigateur génois au service de la couronne d'Espagne, quitte la côte atlantique en direction del'ouest à la recherche d’un autre passage vers l’Asie. En 1492,sa découverte d’un nouveau continent changera radicalement le cours del’Histoire. Avides d’or et de richesse, les Européens se lancent à la conquête des Amériques et établissent un commerce triangulaireentre l’Europe, l’Afrique et leurs colonies d’Amérique. À partir de 1850, l’Europe étend sa mainmise sur le continent africain,ensuite surla majeure partie de l'Orient. Parallèlement, la Russie pousse la colonisation jusqu'aux frontières connues avant l'éclatement de l'URSS.Cette expansion rapide modifie partout la démographie, l'économie, la technologie, la culture et l'environnement.

Partout, le système colonial permet aux peuples conquérants de s'approprier les ressources qui leur font défaut. Il ne s’agit plusd’échanges économiques. Il s’agit plutôt d’une exploitation systématique, parfois sanglante, des sociétés conquises. Les populations yperdent souvent leur terre, leur mode de vie, leurs pratiques spirituelles et leur indépendance, parfois même leur santé et, trop souvent,leur vie. Lorsque la main-d’œuvre vient à manquer, les colonies se tournent vers l'Afrique, enrôlant de force les populations locales pourun voyage sans retour. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, l'esclavage constitue l'une des principales forces économiques de l'Europe et de sescolonies.

1 Texte tiré des Fiches 5, 6 et 7 de L’ABC de la consommation responsable .

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A-2.5Fiche

L’histoire en images – Tiers monde et industrialisation1

Au début du XIXe siècle, après plusieurs siècles d’expansion coloniale, le monde entier est réuni au sein d’une même économie. Lespays occidentaux détiennent une large part du pouvoir, subordonnant presque toutes les autres régions à ce nouvel ordre mondial.Dès lors, le monde est divisé en deux, d’un côté les pays riches, de l’autre le tiers monde, cet ensemble de régions victimes du colonialisme.

La mainmise de l’Occident sur les ressources planétaires lui permet d’asseoir les bases économiques de la révolution industrielle.Celle-ci coïncide avec une augmentation sans précédent de la population mondiale et, par conséquent, du nombre de bouches ànourrir. Dans un premier temps, l'Europe se tourne vers ses colonies pour satisfaire ses besoins alimentaires. Les colonies lui four-nissent des biens de luxe comme le thé,le café,le cacao et le sucre. À la fin du siècle, elles l’approvisionnent aussi en grains, viandeet produits laitiers. La demande croissante entraîne l’augmentation des surfaces cultivées sur l’ensemble des continents, la plupartdu temps au détriment des cultures vivrières. Dans un second temps, l’Europe exploite ses colonies pour fournir en ressourcesnaturelles les usines nouvellement créées pour répondre à la demande croissante de biens de consommation.

La révolution industrielle marque aussi la conversion des marchands en industriels. Appuyés par les grandes fortunes et les ban-quiers de l’époque, ils créent les premières grandes manufactures et engagent par centaines les travailleurs qui quittent la pauvretédes campagnes dans l’espoir d’une vie meilleure à l’usine.Vers 1840 aux États-Unis, et une trentaine d’années plus tard en Europe,on introduit dans les usines le travail à la chaîne pour augmenter la production et en réduire les frais. Le travail demande peu decompétences ; il est maintenant soumis aux conditions exercées par des machines dont la rentabilité est optimisée par la surveil-lance des contremaîtres. La restructuration du travail qu’amène la mise en place des chaînes de montage favorise une augmentationtrès rapide de la production industrielle et, par ricochet, l'utilisation massive de combustibles fossiles et de ressources naturelles, enparticulier les métaux.

La révolution industrielle engendre une profonde mutation au sein des sociétés. Au fur et à mesure que s'ouvrent les usines, que semécanise l’agriculture et que s'accroît la population,les villes augmentent en nombre, en grandeur et en influence économique. Enrendant accessible à plus de gens une quantité toujours plus grande de biens, et ce, à des frais de plus en plus bas, la révolutionindustrielle crée une véritable fièvre : celle de la consommation.À partir de cet instant, toute augmentation de la consommationcontribuera à faire croître les revenus ainsi que l’influence des industriels et des banquiers dans le développement de la société.

enseignement Secondaire

1 Texte tiré des Fiches 8, 9 et 10 de L’ABC de la consommation responsable.

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A-2.6 Ficheenseignement Secondaire

L’histoire en images – Multinationales et mondialisation1

À la fin du XIX e siècle, l’industrialisation et l’ouverture des marchés internationaux favorisent la concentration de la richesse dans lesmains des financiers et des riches industriels. Quelques grands noms comme Carnegie (acier), Morgan (finance), Du Pont de Nemours(industrie chimique) et Ford (automobile) amassent alors des fortunes colossales. Il en est de même de l’homme le plus riche del’époque, John D. Rockefeller qui,en 1883,profite de la demande croissante en pétrole engendrée par l’essor de l’industrie automobilepour créer la première multinationale, la Standard Oil Trust. À partir de cet instant, des centaines d’entreprises débordent de leur frontière et font de la planète un marché à conquérir.

Le pouvoir économique demeure concentré en Europe principalement jusqu’au milieu du siècle. Ce n’est qu’après la Seconde Guerremondiale, remportée par les forces alliées avec l’appui considérable des États-Unis, que le pouvoir économique se déplace versl’Amérique du Nord. En échange de son effort de guerre, le gouvernement des États-Unis compte bien bénéficier des moyens lui per-mettant de soutenir son expansion économique et d’accroître sa mainmise naissante sur l’ensemble du monde. Les États-Unis imposentaux pays alliés ainsi qu’au reste du monde trois règles économiques considérées comme vitales pour son intérêt national.Inscrites aucœur des accords de Bretten-Woods, ces règles visent le libre accès aux matières premières, le libre accès aux marchésextérieurs et la libre circulation des capitaux. Dès lors, ces mesures permettent aux multinationales, principalement celles desÉtats-Unis, d’investir là où bon leur semble, d’exploiter les ressources premières et de les transformer dans les pays où les frais d’ex-ploitation sont les plus faibles et d’écouler leurs productions partout où les clients ont les moyens de se procurer les biens de consom-mation convoités. C’est la naissance du nouvel ordre économique mondial,les premiers jours d’une globalisation de l’économie qui rapportera gros aux industriels et aux financiers du monde.

Pour soutenir leur croissance, les multinationales bénéficient d’un nouveau moyen d’écouler leurs surplus de production et de stimulerla consommation de biens de toutes sortes : les grands magasins et les centres commerciaux. Pour stimuler la consommation etengranger davantage de profits, on crée de nouveaux produits destinés principalement à maintenir bien garnis les étalages. Les entre-prises mettent sur le marché des biens de consommation de courte durée, qui nécessitent réparations et ajustements fréquents, assu-rant un roulement constant des stocks. Le design des objets lui-même pousse à la consommation. La production ne vise plus autant àrépondre aux besoins des populations ; elle tend plus à faire rouler la machine économique. Le commerce n’est plus un moyend’échanger biens et services ; il devient de plus en plus une fin en soi. Différentes mesures poussent d’ailleurs à désirer toujours plus : lecrédit, avec promesse de bonheur garanti,la publicité,les soldes, la pénurie organisée, etc. La croissance est telle que déjà,en 1970,7 000 multinationales, possédant plus de 50 000 filiales, relaient aux patrons et actionnaires les bénéfices des ventes de biens et servi-ces à l’échelle de la planète.

1 Texte tiré des Fiches 11, 12 et 13 de L’ABC de la consommation responsable .

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A-2.7Fiche

L’histoire en images - Le marché mondial1

À la fin des années 60’, l’Occident baigne dans l’abondance. Ayant profité des retombées économiques engendrées par la forte crois-sance des trente années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, les gouvernements occidentaux voient l’avenir en rose et n’hési-tent pas à emprunter massivement auprès des banques pour assurer leur développement social. Profitant de taux d’intérêt très bas,ils investissent massivement dans les programmes sociaux, l’éducation,les infrastructures et l’appareil étatique. C’est la grandeépoque de l’État providence, formule où les gouvernements participent directement au développement économique de la nation,tout en octroyant à la population des mesures de prot ections sociales chèrement acquises.

Dans l’hémisphère sud, la situation est tout à fait différente. Les pays en développement sont bien loin de tirer profit des retombéesde la croissance économique. Bien qu’ils aient acquis leur indépendance politique, ces nouvelles nations découvrent qu’elles ne sesont pas pour autant libérées du joug de l'Europe et des États-Unis. Elles demeurent soumises à l’économie mondiale, sous l’emprisedes multinationales des pays occidentaux. Les richesses naturelles sont exploitées sans qu’elles ne rapportent leur juste part auxpays producteurs, ni ne contribuent au développement économique et social des populations. Pris à la gorge et devant, tant bienque mal,répondre aux besoins de leurs populations, les pays du tiers monde n’auront que deux choix pour assurer leur développe-ment : celui de surexploiter leurs ressources naturelles et de produire, à des prix dérisoires, des biens de consommation destinés auxpays riches, ou alors celui de… s’endetter.

Comme l’avaient fait les pays industrialisés, les pays en développement se tournent vers les grandes banques et empruntent à bontaux les sommes nécessaires pour assurer leur développement. La transaction demeure acceptable jusqu’à ce que l’économie mon-diale soit freinée brusquement par la crise du pétrole en 1973. Les taux d’intérêt grimpent alors en flèche et les pays emprunteurs,industrialisés ou non,se retrouvent lourdement endettés. Désirant récupérer leurs billets, les banques et les investisseurs occiden-taux, avec en tête le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, obligent les pays endettés à restructurer leurs économiesnationales. Pour atteindre les objectifs fixés, les États sont contraints de réaliser des coupures draconiennes dans la fonctionpublique, les programmes de santé et l’éducation,et de procéder à des changements majeurs dans l’organisation du travail. Prisdans l’engrenage d’un capitalisme de plus en plus sauvage, les gouvernements des pays endettés, qu’ils soient du Nord ou du Sud,cèdent peu à peu une part de leur pouvoir aux multinationales et au monde de la finance.

Avec la chute du mur de Berlin en 1989 et l’effondrement de l’empire soviétique, le pouvoir des marchés financiers et des multina-tionales devient quasi total. Le modèle socialiste, principale alternative au capitalisme, n’est plus. Dès lors, plus rien ne vient empê-cher les visées expansionnistes des nouveaux maîtres de la Terre pour qui le monde n’est plus qu’un seul et unique marché de con-sommateurs.Totalement apatrides, exerçant leur mainmise sur les médias, supplantant le pouvoir politique et implantés aux quatrecoins du globe, les grands financiers du monde et les multinationales s’offrent la Terre en partage. Les ressources naturelles, l’eau,l’air, même le vivant sont exploités, transformés, transportés et vendus aux populations de la planète à qui l’on promet le bonheurpar la consommation.

enseignement Secondaire

1 Texte tiré des Fiches 14, 15,16 et 19 de L’ABC de la consommation responsable.

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Activité A-3

enseignement Secondaire

PRÉPARATION

Durée: un ou deux coursd’une heure chacun.l Fiches 1 à 25 de L’ABC de la

consommation responsable.l Pour faciliter le déroulementde l’activité et permettre desmouvements dans la réparti-tion des richesses et desressources, vous devrez pré-parer un total de 100 jetons(équivalant au pourcentage)pour chacune des catégoriesde richesses et deressources. Les couleurs desjetons (ou billets de jeu detable) permettent de déter-miner de quel genre derichesses ou de ressources ilest question.- 100 jetons argent: Produit

national brut ;- 100 jetons bleus: Eau douce

disponible ;- 100 jetons verts: Capital

nature exploitable ;- 100 jetons violets: Capital

humain ;- 100 jetons jaunes :

Production alimentaire.

OBJECTIFS POURSUIVIS

Amener l’élève :l à prendre conscience de larépartition inégale des avoirset des ressources ;

l à établir le lien qui existeentre ces inégalités, la sur-consommation et les réper-cussions sur l’environnementet la société ;

l à s’éveiller aux moyens dontune population responsabledispose, et auxquels elle peutavoir accès, pour corriger l’écart dans la répartition desavoirs et des ressources.

État de crise

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CONSIDÉRATIONSPÉDAGOGIQUES ET MISE ENGARDEl La présente activité permet

de vivre, de façon éloquente,les iniquités qui existent, àl’échelle internationale, enmatière d’échanges commer-ciaux. Vous devez vous atten-dre à ce qu’elle occasionnedes déplacements d’élèves àl’intérieur de la classe, etqu’elle provoque des discus-sions qui, parfois, serontvives.

l Cette activité peut entraînerde nombreuses questions dela part des élèves. Les autresactivités offrent des réponsesà ce questionnement. Parexemple, L’histoire en imagesamènera l’élève à prendreconnaissance de l’origine desdéséquilibres dans la réparti-tion des avoirs et desressources qu’il vient de constater. En prenant con-naissance de la suite d’acti-vités, l’orientation à donner àcelle-ci sera d’autant plus aisée.

RÉSUMÉPartagés en neuf équipesreprésentant diverses régionsgéopolitiques, les élèves sontinvités à participer à un grandmarché mondial et à se pro-curer des biens en fonctiondes ressources relatives à cha-cune de ces régions. Certainsauront beaucoup, d’autres,peu. Après avoir constaté lasituation, les élèves imaginentdes pistes de solution.

MATÉRIEL NÉCESSAIREl Carte du monde politique.l Fiche A-3.1 Régions géopoli-tiques (à photocopier et àdécouper pour l’ensemble dela classe).

l Fiche A-3.2 Tableau de com-pilation des régions géopoli-tiques (à photocopier pourchaque équipe).

l Cinq ensembles de 100 jetons.

l Fiches 12 à 15 et 20 à 25 deL’ABC de la consommationresponsable (à photocopierpour chaque équipe).

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A-3Activité

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5- Afrique ;6- Proche et Moyen-Orient ;7- Asie méridionale et du

Sud-Est ;8- Amérique centrale,

Amérique du Sud etAntilles ;

9- Océanie (Australie,Nouvelle-Zélande,Malaisie, Indonésie,Philippines et Pacifique).

l Invitez les équipes à prendreconnaissance du contenu dela section de la fiche qui leura été attribuée. Demandez àun représentant de chacundes groupes de présenter,brièvement, au reste de laclasse la région géopolitiqueassignée. Avisez les élèvesque l'indice de développe-ment humain (IDH), présentédans leur fiche, est un indica-teur composite qui tientcompte du degré de santé,du niveau d'instruction et dupouvoir d'achat par habitant.Plus l'indice s’approche duc h i ffre 1, mieux s'en portentles habitants du bloc géopolitique.

l Demandez aux élèves s’ilscroient que la répartition del’effectif de la classe entre lesblocs géopolitiques reflète,avec justesse, la répartitionde la population mondiale ausein de ces régions.

l Distribuez à chaque équipeune copie de la Fiche A-3.2,Tableau de compilation desrégions géopolitiques, etinvitez les élèves à détermi-ner le pourcentage de lapopulation mondiale vivantau sein de la région géopoli-tique qui leur a été attribuée.

Invitez les élèves à migrerd’une région géopolitique àune autre, de façon à ce quela répartition des élèves de laclasse corresponde à larépartition de la populationmondiale.

Par exemple, 40 p. 100 de lapopulation mondiale setrouve en Asie méridionaleet du Sud-Est, et 7,5 p. 100de la population mondialese trouve en Amérique duNord. Dans une classe de30 élèves, la représentationde ces régions se fait ainsi :un groupe de 12 élèves etun autre de 2 élèves.

l Faites remarquer aux élèvesle poids démographique pro-portionnel à leur région etdemandez-leur s’ils croientque, dans le monde, lesrichesses et les ressourcessont réparties selon la population.

Observationl Proposez aux élèves de cal-culer la répartition des avoirs(Produit national brut [PNB])propres à chaque régiongéopolitique en tenantcompte des données de la Fiche A-3.2, Tableau decompilation des régionsgéopolitiques. Distribuez les100 jetons PNB selon le pour-centage revenant à chaquegroupe.

l Une fois les avoirs distribués,demandez aux élèves s’ilscroient que les ressourcesseront mieux réparties. Aprèstout, l’aire de distribution des

DÉROULEMENTMise en situation et perc e p ti o n si n i ti a l e sl En vous inspirant des ques-

tions suivantes, amorcez unebrève discussion sur la répar-tition des richesses et desressources à travers lemonde :– Est-ce que les ressources

naturelles sont répartieséquitablement à l’échellede la Terre? Quelles sontles régions privilégiées ?

– Est-ce que les ressourcesfinancières sont répartieséquitablement à l’échellede la Terre? Quelles sontles régions privilégiées ?

– Est-ce que le fait d’être unerégion riche en ressourcesnaturelles assure pourautant la prospéritééconomique? À l’inverse,est-ce que le fait d’être unerégion pauvre enressources naturelles con-damne automatiquement àla pauvreté ?

l Dans la classe, déterminezneuf lieux propices à recevoirchacun un groupe d’élèves.Partagez la classe en neuféquipes et demandez auxgroupes ainsi constitués dese rendre aux endroitsdésignés.

l Distribuez à chacune deséquipes l’une des sections dela Fiche A-3.1 i n t i t u l é eRégions géopolitiques1 :1- Amérique du Nord ;2- Europe de l’Ouest ;3- Extrême-Orient (Japon,

Corée du Nord et Coréedu Sud, Taiwan);

4- Espace post-soviétique ;(suite à la page suivante)

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enseignement Secondaire

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État de criseressources naturelles n’estpas, a priori, politique.

l Faites maintenant calculer larépartition des ressourcespropres à chaque régiongéopolitique en tenantcompte des données de laFiche A-3.2, Tableau de com-pilation des régions géopoli-tiques. Distribuez les jetonsRessources (100 jetons d’eaudouce, 100 jetons de capitalnature, 100 jetons de capitalhumain et 100 jetons de pro-duction agricole) selon lepourcentage revenant àchaque groupe.

Au besoin, expliquez auxélèves que l’indiceRessources en eau douceest calculé en fonction dupourcentage de la popula-tion ayant accès à de l’eaupotable, que l’indiceRessources en capitalnature est établi en fonc-tion des réserves mondia-les des principaux métauxet principales ressourcesforestières, que l’indiceRessources en capitalhumain tient compte del’espérance de vie, du tauxd’inscription à l’enseigne-ment secondaire, de l’accèsaux services de santé, de laration calorique quoti-dienne et de l’indice dedéveloppement humain.Enfin, l’indice Ressourcesen production agricole estétabli en fonction du pour-centage de la productionalimentaire mondiale.

l À cette étape-ci, vous pouvezdire aux élèves que, danscette répartition des avoirs etdes ressources à l’échelleplanétaire, la situation mon-diale est, en principe, assezbien représentée.

l Demandez aux élèves si,selon eux, d’autres facteurscontribuent au déséquilibreen ce qui concerne lepartage des avoirs et desressources. Notez au tableauleurs réponses.

Analysel Expliquez aux élèves qu’un

important facteur ajoute audéséquilibre, celui de la dette.Entre autres, mentionnez - l e u rque c’est seulement depuisune cinquantaine d’annéesque les pays en développe-ment ont contracté une detteauprès des pays créanciers,lesquels sont essentiellementcomposés des pays industria-lisés. Augmentant constam-ment, cette dette, approchant2 000 milliards de dollars US,empêche les pays débiteursd’assurer leur propredéveloppement.

l Demandez à chaque grouped’élèves de calculer le mon-tant de sa dette extérieure entenant compte des donnéesde la Fiche A-3.2, Tableau decompilation des régionsgéopolitiques. Pour lesbesoins de l’activité, lessommes dues à l’Amériquedu Nord ont été estimées à60 jetons de PNB ou deressources, celles dues àl’Europe, à 40 jetons de PNBou de ressources. Ces

régions sont, en effet, lesprincipaux «actionnaires» duFond monétaire international,de la Banque mondiale et del’Organisation mondiale ducommerce, les trois organisa-tions qui fixent les règles etexercent leur mainmise surles échanges commerciaux àl’échelle internationale.

l Invitez chacune des équipesà faire le bilan général de sasituation. Demandez à cha-cune d’entre elles si, aumoyen de ses jetons PNB,elle peut assumer entière-ment sa dette extérieure oubien s’il lui sera nécessairede se départir de ses jetonsressources pour rembourserson dû.

D’après l’exemple d’uneclasse de 30 élèves, les 12 représentants de l’Asieméridionale et du Sud-Estont dû recevoir 4 jetonsPNB, 22 jetons eau douce,11 jetons capital nature,23 jetons capital humain et36 jetons production ali-mentaire. Ils ont accumuléune dette équivalant à 14jetons PNB. Ils doiventdonc encore rembourserl’équi-valent de 10 jetonsPNB qu’ils n’ont pas enleur possession. Alors,quelles ressourcesbraderont-ils? Garderont-ils une part de leurs jetonsPNB pour satisfaire lesbesoins fondamentaux deleur population ?

l Mentionnez aux membres dechaque groupe qu’ils devront

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A-3Activité

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– Quelle analyse peut-onfaire de la situation? Cettesituation est-elle juste?

– La par ticipation au grandmarché mondial est-elleéquitable pour l’ensemble ?

– Les règles du jeu permet-tent-elles des échangesconstruits sur les besoinsde chacun ?

– Comment une telle situa-tion a-t-elle pu se dévelop-per et comment a-t-elle pucontinuer à s’accentuerdavantage?

Transformationl Expliquez aux élèves que lerèglement de la detteextérieure des pays endéveloppement passe effec-tivement par l’exportationdes ressources naturelles.Mentionnez-leur égalementqu’il passe aussi par uneforme de spécialisation de laplanète, certaines régions dumonde devenant les sous-traitants des pays riches. Lessweatshops, ces usines cons-truites dans les pays du Sudpour produire, à moindrecoût, les biens de consom-mation souhaités par les paysdu Nord, illustrent bien cephénomène associé à lamondialisation actuelle del’économie.

l Mentionnez aux élèvesqu’avec une population quireprésente 20 p. 100 de l’ef-fectif mondial, les pays indus-trialisés consommentquelque 80 p. 100 desressources. À l’inverse, lespays en développement, quiregroupent 80 p. 100 de la

population mondiale, n’ontaccès qu’à quelque 20 p. 100des ressources du monde.

l Amorcez une brève discus-sion avec les élèves en vousinspirant des questions suivantes :– Est-ce que se nourrir, se

loger convenablement,vivre en sécurité, recevoirune éducation et des soinsappropriés constituent undroit fondamental pourchacun des habitants de laTerre?

– Est-ce que le modèle dedéveloppementéconomique actuel permetà chaque personne de satisfaire ses besoins fondamentaux ?

– Est-ce que la surconsomma-tion exercée dans les paysdu Nord constitue un freinau développement despays du Sud ?

– Est-ce que cette surcon-sommation a des con-séquences sur l’environ-nement mondial? sur lesconditions de vie àl’échelle de la planète?

l Proposez aux équipes d’or-ganiser la simulation d’unerencontre internationale del’Organisation des NationsUnies. Demandez à chaqueéquipe de discuter desmoyens qui pourraient êtremis en œuvre pour en arriverà mieux partager, à travers lemonde, les avoirs et lesressources. Afin de nourrirleur argumentation, invitezles élèves à lire les fichesappropriées au sujet, tirées

décider de la stratégie àadopter. Quelles ressourcesdevraient être sacrifiées ?Après une brève discussionau sein de chaque groupe,invitez les élèves à procéderau transfert de jetons (PNB etressources) des groupesdébiteurs vers les groupescréanciers.

Vous pourriez égalementfaire remarquer aux élèvesque les pays industrialisésproduisent plus de lamoitié des émissions degaz carbonique dans lemonde (voir Fiche A-3.2,Tableau de compilation desrégions géopolitiques). Lesrépercussions de cette pol-lution se font ressentir àl’échelle de la planète. Pourque l’analyse de la situationréelle soit plus justeencore, il faudrait tenircompte des catastrophesnaturelles (inondations,tremblements de terre,ouragans, etc.), de l’impactde la technologie (maréesnoires, déchets nucléaires,pluies acides, etc.) oud’une savante combinaisondes deux (désertification,famines, réchauffementplanétaire, etc.).

l Constatez avec les élèves cequi reste à la plus grandepartie du monde compara-tivement à ce qui est possédépar la plus petite partie.Amorcez une brève discus-sion avec les élèves en vousinspirant des questions suivantes :

(suite à la page suivante)

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A-3 Activité

de L’ABC de la consomma-tion responsable :

- Fiches 12, 14 et 15 , Tiers mon-dialisation et endettement ;

- Fiches 13, 20 et 21 ,Surconsommation ;

- Fiches 23, 24 et 25 ,Responsabilisation.

l Invitez le porte-parole dechacune des équipesreprésentant les blocsgéopolitiques à exposer lessolutions envisagées par lesmembres de son équipe.

l En groupe, faites la synthèsedes solutions proposées.

l Afin de stimuler la réflexiondes élèves au regard de larépartition des richesses etdes ressources dans lemonde, proposez-leur depublier les résultats dans lejournal scolaire. Ces solu-tions pourront égalementêtre mises de l’avant pendantla campagne de promotionprévue dans l’activité finale.

Activités de réinvestissementl Les élèves pourraient pour-suivre leurs recherches ens’inspirant des renseigne-ments trouvés dans les docu-ments et les sites suivants :

l La consultation du site del’Organisation mondiale ducommerce (OMC) peut aussise révéler un geste pertinentpour comprendre les diffi-cultés inhérentes à la mise enpratique des solutions proposées.

La revue du Centre du commerce international http://www.forumducommerce.org/news/sectionfront.php/locale/25.html

L’Organisation mondiale du commercewww.wto.org/indexfr.htm

Organisation des Nations Unies (ONU) http://www.un.org/french

Organigramme de l’ONUhttp://www.un.org/french/aboutun/organigramme.html

Assemblée générale de l’ONUhttp://www.un.org/french/ga/55/

Commission sur l’économie et la finance, ONUhttp://www.un.org/french/ga/55/deuxieme/

Agence canadienne de développement international (ACDI) http://www.acdi-cida.gc.ca/index.htm

Organigramme de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) http://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/tif_f/org2_f.htm

1Serge Cordellier, Béatrice Didiot, L’État du monde. Annuaire économique géopolitique mondial 2001 / Éditions La Découverte,Montréal, Éditions du Boréal, 4 e trimestre 2000.

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A-3.1Fiche

Régions géopolitiquesRégion géopolitique 1 AMÉRIQUE DU NORD

L'Amérique du Nord est un bloc géopolitique composé du Canada,des États-Unis et du Mexique. Elle abrite moins de 380 millionsde personnes sur un territoire représentant 15,7 p. 100 de la superficie mondiale. À eux seuls, les Nord-Américains enregistrent unproduit national brut correspondant à 29,6 p. 100 de la richesse planétaire. Il s'agit d'un des blocs géopolitiques les plus riches eneau douce et en capital nature. La production alimentaire y est remarquable. L'Amérique du Nord exporte d'ailleurs la majeure par-tie de ses excédents alimentaires. Cependant, les Nord-Américains sont les principaux consommateurs d'énergie et les plus grandsresponsables d'émissions de gaz carbonique (CO ),un important gaz à effet de serre. Bloc géopolitique riche et puissance militairereconnue, l’Amérique du Nord est le créancier de nombreux pays en développement. L'indice de développement humain (IDH) y estl'un des plus élevés de la planète. Par contre, la situation du Mexique est plus difficile, et ce, à tous les points de vue . Mentionnons,notamment, qu'un Mexicain sur quatre n'a pas accès à l'eau potable. Enfin,l'entrée en vigueur de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA),le 1er janvier 1994,est venue élargir au Mexique la zone de libre-échange entreprise par le Canada et les États-Unis. L'ALENA permet à ce bloc géopolitique une plus grande stabilité économique face aux autres blocs.

Région géopolitique 2 EUROPE DE L’OUEST

L'Europe de l'Ouest comprend 24 États baignés par de nombreuses mers (océans Arctique et Atlantique et mers Baltique,Méditerranée et Adriatique). Les conditions climatiques favorables font en sorte qu'une superficie de 50 à 70 p. 100 du territoireeuropéen est consacrée à l'agriculture et à l'élevage.Très tôt, l'abondance d'énergie, de matières premières et de main-d’œuvre afait de l'Europe de l'Ouest une puissance industrielle prospère. En effet, avec un peu plus de 8 p. 100 de la population mondiale, cebloc géopolitique draine plus de 30 p. 100 de la richesse planétaire. L'ensemble de ces facteurs fait de l'Europe de l'Ouest le blocgéopolitique où l'indice de développement humain (IDH) est le plus élevé au monde. Afin de maintenir son influence, en déclindepuis l'abandon du colonialisme, l'Europe d'aujourd'hui s'unit au sein de la Communauté économique européenne et adoptemême une monnaie commune : l’Euro. Fortement urbanisée, aux prises avec des problèmes de pollution de plus en plus criants,l'Europe consomme chaque jour plus de 17 p. 100 de l'énergie mondiale et contribue, presque pour autant, à l'émission de gaz car-bonique (CO ),un des principaux gaz à effet de serre. Ensemble géopolitique riche, l'Europe est le créancier de nombreux pays endéveloppement. Enfin,si le continent a été secoué par de nombreux conflits au cours des derniers siècles, il vit en paix depuis prèsde 50 ans. Le conflit en ex-Yougoslavie vient cependant déstabiliser une Europe qui espérait une paix durable à la suite du déman-tèlement de l'empire soviétique.

Région géopolitique 3 EXTRÊME-ORIENT

Aujourd'hui,le Japon,la Corée du Sud,Taiwan ainsi que la Corée du Nord arrivent à drainer plus de 18 p. 100 de la richesse mondialemalgré à peine 0,5 p. 100 de la super ficie terrestre et moins de 4,4 p. 100 de la population mondiale. En effet, ces pays ont su pro-fiter du faible coût de leur main-d’œuvre, de la stabilité de leurs régimes politiques, et d'investissements étrangers leur ayant permisde s'industrialiser et de se hisser au rang de grands exportateurs. Comme le territoire de ces pays est restreint, comme en plus cespays sont situés en région volcanique, le capital nature y est faible. Quant à leur production alimentaire, elle est bien inférieure à lademande. En conséquence, c’est par de fortes importations que ces pays parviennent à combler leurs besoins dans ce domaine. Cequ’ils réussissent à produire est ensuite transformé par un imposant complexe industriel qui, avec l'utilisation de l’automobile, brûleprès de 8 p. 100 de l'énergie mondiale. Des systèmes plus per formants de traitement des émissions gazeuses ont réduit à près de 6p. 100 du total planétaire le rejet de gaz carbonique (CO ) dans cette région du monde densément peuplée et très sensible auxeffets de la pollution.L'eau douce dans ces pays représente à peine plus de 1 p. 100 des réserves mondiales. Elle est donc considéréecomme un ressource précieuse. De plus, la majeure partie de la population y a accès. Les nouvelles puissances industrielles ont unedette correspondant à 6 p. 100 de la dette mondiale. L'indice de développement humain (IDH) de cette région du monde est en progression.

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Régions géopolitiquesRégion géopolitique 4 ESPACE POST-SOVIÉTIQUE

Chevauchant à la fois l'Asie et l'Europe, l'ex-URSS et ses pays satellites constituent le seul ensemble industrialisé à être potentiellementautosuffisant pour toutes les matières premières importantes. Il abrite environ 400 millions d'habitants répartis sur plus de 17 p. 100 duterritoire mondial. Depuis la chute de l'empire et l'avènement progressif de la démocratie, les règles qui animaient l'économie locale ontété totalement bouleversées. Avant les réformes, ces pays généraient un peu plus de 6 p. 100 de la richesse mondiale. L'effort magistrald'industrialisation mené au cours du siècle a considérablement modifié le caractère de l'ex-empire. Le territoire, réservé traditionnelle-ment à l’agriculture, a cédé le pas aux aires industrielles qui constituent des lieux considérés comme parmi les plus pollués de laplanète. Les eaux y sont affectées au point où près de 10 p. 100 de la population n'a plus accès à une eau potable. L'immense machineindustrielle consomme près du quart de l'énergie mondiale et la proportion de gaz carbonique (CO ) qu’elle émet est tout aussi impor-tante, ce qui contribue grandement à faire augmenter l’effet de serre. La production agricole, plus de 10 p. 100 du total mondial,demeure tout de même excédentaire. L'indice de développement humain (IDH) est nettement inférieur à celui des nations industriellesoccidentales. Enfin,l'effondrement de l'empire a attisé les tensions sociales qui couvaient depuis plusieurs années, favorisant ainsi lesrevendications autonomistes et les conflits militaires.

Région géopolitique 5 AFRIQUE

Avec plus de 30 millions de kilomètres carrés, l'Afrique occupe le deuxième rang des continents du monde, par sa superficie, aprèsl'Asie. L'Afrique abrite plus de 650 millions de personnes et son taux de croissance démographique est le plus élevé du monde.L'espérance de vie y est faible en raison des maladies, de l'accès difficile à l'eau potable, de la pauvreté et des famines fréquentes qu'oc-casionnent les pratiques de développement et la dureté du climat. Avec à peine 2 p. 100 du PNB mondial,l'Afrique est la zone géopoli-tique la plus pauvre du monde. Non autosuffisant du point de vue alimentaire, ne disposant pas des ressources énergétiques nécessairespour assurer son développement et, par surcroît, endetté à l’excès, le continent africain est le parent pauvre du «nouvel ordreéconomique mondial». D’ailleurs, l'indice de développement humain (IDH) y est le plus faible au monde. Ayant affirmé politiquementson indépendance par rapport aux pays colonisateurs, le continent n'arrive que difficilement à se soustraire de la dépendanceéconomique qu'ont créée ces mêmes pays. Enfin,le découpage arbitraire de l'Afrique coloniale explique à rebours les tensions qui exis-tent entre pays voisins et au sein des populations d’un même pays.

Région géopolitique 6 PROCHE ET MOYEN-ORIENT

Baigné à l'ouest par la Méditer ranée, au nord, par la mer Noire et la mer Caspienne, au sud, par la mer Rouge et au sud-est par la merd'Oman, ce bloc géopolitique couvre environ 5 p. 100 de la superficie mondiale et regroupe près de 6 p. 100 de la population mondiale.L'économie de ces régions est demeurée celle décrite dans l'Ancien Testament, c’est-à-dire des marchands, des paysans sédentaires etdes bergers nomades, jusqu'à l'essor économique provoqué par la découverte des plus grands gisements pétroliers du monde. La régiondraine aujourd'hui 2,2 p. 100 des richesses mondiales.Toutefois, ces richesses sont très mal partagées entre les pays membres de ce blocgéopolitique. Malgré le boum pétrolier, la consommation d'énergie et les émissions de gaz carbonique (CO ) n’y représentent environque 3 p. 100 du bilan mondial. Pauvre en eau douce avec à peine plus de 2 p. 100 du total mondial,le Moyen-Orient offre un accès àl'eau potable à près de 70 p. 100 de sa population. Berceau de trois grandes religions soit le judaïsme, le christianisme et l'islamisme, leMoyen-Orient gère, avec difficultés, les conflits issus des différences religieuses et ethniques (diaspora palestinienne et kurde). La detteextérieure y est particulièrement élevée et l'indice de développement humain (IDH) nous indique que les conditions de vie ydemeurent encore difficiles.

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A-3.1Fiche

Région géopolitique 7 ASIE MÉRIDIONALE ET DU SUD-EST

L’Asie méridionale et du Sud-Est est délimitée par l'Inde à l'ouest, par la Chine et la Mongolie au nord, par les golfes de Bengale etde Thaïlande au sud et par la mer de Chine à l'est. À lui seul,l'ensemble du territoire possède plus de 22 p. 100 des ressources eneau douce de la planète. Cette région est la plus densément peuplée du monde. Environ 40 p. 100 de la population mondiale s'ypartage un peu moins que 13 p. 100 de la superficie des terres émergées. L'économie de ce bloc géopolitique repose principalementsur l'activité agricole ; les sols de ce continent produisent plus de 36 p. 100 de la production alimentaire mondiale. Malgré l'ajout desautres activités économiques, ce bloc géopolitique génère à peine 5 p. 100 des richesses mondiales. Majoritairement rurale, la popu-lation vit dans un état de pauvreté relative, comme en témoigne l'indice de développement humain (IDH) inférieur à 0,5.À peine 60 p. 100 de la population a accès à l'eau potable. La Chine et l'Inde sont les principaux consommateurs d'énergie (environ 12 p. 100du bilan mondial) et les principaux responsables des émissions de gaz carbonique (CO ) de la région (environ 15 p. 100 du bilanmondial). Ayant contracté de nombreux emprunts pour soutenir leur développement, ces pays se partagent une dette équivalant à14 p. 100 du total de la dette mondiale. Soulignons enfin que, par son histoire, sa culture, ses langues et ses religions, ce blocgéopolitique est fractionné en plusieurs ensembles dont la rencontre provoque sa part de tensions. Ces animosités sont accentuéespar les régimes et les idéologies politiques qui les sous-tendent.

Région géopolitique 8 AMÉRIQUE CENTRALE, AMÉRIQUE DU SUD ET ANTILLESCette zone géopolitique de près de 19 millions de kilomètres carrés est caractérisée par une succession de volcans qui relient lesdeux Amériques, par la longue cordillère des Andes qui longe le Pacifique du nord au sud du continent, et par la multitude d'îles quicomposent les Antilles.Traditionnelle «arrière-cour» des États-Unis, l'Amérique centrale est formée de petits États dont les popula-tions, indiennes et métisses, ont longtemps vécu sous des régimes militaires. Les habitants des pays d'Amérique centrale, du Sud etdes Antilles se partagent maintenant à peu près 4,0 p. 100 de la richesse mondiale. Cependant, l'amélioration de la situationéconomique ne semble profiter qu'à une minorité de la population composant ces sociétés hautement hiérarchisées. À cela,s'ajoutent les profits du commerce de la drogue qui déstabilisent les règles économiques. L'indice de pauvreté absolue croît partout,ce qui témoigne du clivage de plus en plus grand entre les riches et les pauvres de l'Amérique latine. Avec environ 6,5 p. 100 de laproduction alimentaire mondiale, cette région est quasi autosuffisante. En proportion,la consommation d'énergie y est parmi lesplus faibles. De nombreuses organisations internationales pressent enfin cette zone géopolitique fortement endettée à entreprendrede vastes réformes sociales qui permettront d'éviter le chaos et de ramener l'indice de développement humain (IDH) à un tauxproche de celui des pays «dits» développés.

Région géopolitique 9 OCÉANIE

L'Océanie désigne l'ensemble formé par des milliers d'îles, réparties sur une vaste super ficie qui s'étend de l'Île de Pâques à lapointe ouest de l'Indonésie (12 500 km),et de la Nouvelle-Zélande aux Îles Midway au nord-ouest d'Hawaï (7 500 km). De façong é n é ra l e, ce t te mosaïque d'îles accueille plus de 6 p.100 de la population mondiale sur un te rri to i re co u v ra nt 8 p. 100 de la superfi c i eterrestre. Ses habitants se partagent un peu plus que 2,5 p. 100 de la richesse mondiale. Ce bloc géopolitique draine près de 5 p. 100des eaux douces de la planète et près de 75 p. 100 de sa population a accès à l'eau potable. L'Australie et la Nouvelle-Zélandeassurent la majeure partie d'une production alimentaire correspondant à plus de 5 p. 100 du total mondial. La proportion de la con-sommation d'énergie et des émissions de gaz carbonique (CO ) y est relativement faible.Toutefois, l'ensemble de ces pays a contrac-té une dette envers les pays riches. Celle-ci correspond à environ 10 p. 100 du total de la dette mondiale. L'indice de développementhumain y est relativement faible excepté en Australie et en Nouvelle-Zélande. Malgré la distance qui sépare les différentes îles, ilexiste un profond sentiment d'appartenance à la communauté du Pacifique. Les populations insulaires font front commun contrel'utilisation du Pacifique pour les essais nucléaires et comme «poubelle» servant aux produits toxiques des pays occidentaux.

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enseignement Secondaire

Tableau de compilation des régions géopolitiques

Population Superficie PNB Eau douce Capital nature et% mondial (a) % mondial (a) % mondial (a) % mondial capital humain***

% accès*(b) % mondial (d)

Amérique du Nord 7 % 15,7 % 30 % 17,1 % 17,5 %100 % 13,7 %

Europe de l’Ouest 8 % 5,1 % 30 % 5,7 % 4,0 %100 % 14,3 %

Extrême-Orient 4 % 0,5 % 19 % 1,2 % 1,5 %97 % 7,1 %

Espace post-soviétique 8 % 17,1 % 6 % 10,8 % 21,5 %90 % 12,0 %

Afrique 14 % 22,2 % 2 % 10,3 % 13,5 %55 % 8,4 %

Proche et Moyen-Orient 6 % 5,0 % 2 % 2,4 % 1,0 %75 % 6,0 %

Asie méridionale 40% 12,7 % 4 % 22,1 % 11,5 %et du Sud-Est 60 % 24,1 %

Amérique centrale, 7 % 13,7 % 4 % 25,5 % 21,5 %Amérique du Sud et Antilles 75 % 7,7 %

Océanie 6 % 8,0 % 3 % 4,9 % 8,0 %75 % 6,7 %

Sources :(a) S. CORDELLIER,et B. DIDIOT (sous la direction de). L'état du monde 1995, Montréal, La découverte/Boréal,1994.(b) Martine BARRÈRE, Terre patrimoine commun, Paris, Éditions la Découverte / Association Descartes, 1992.(c) J.SEAGER, Atlas de l'environnement dans le monde , Autrement, Série Atlas - no 2, Paris, avril 1993.(d) Institut des ressources mondiales/PNUE/PNUD, Ressources mondiales 1992-93, Montréal,Éditions Sciences et culture, 1992.

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A-3.2Fiche

Production agricole Production et consommation Émission de CO Dette extérieure Indice IDH (a)% mondial (d) énergétique % mondial (c) % dette mondiale(a)

% mondial (d)

26,7 % 25,2 % 26,4 % (-60 %) 0,88728,3 %

9,2 % 9,5 % 16,3 % (-40 %) 0,89417,7 %

1,0 % 1,3 % 6,2 % 6 % 0,8187,7 %

10,2 % 25,5 % 24,9 % 13 % 0,77524,2 %

3,0 % 6,0 % 2,9 % 19 % 0,3752,4 %

1,8 % 12,5 % 3,0 % 17 % 0,6413,3 %

36,4 % 12,6 % 14,9 % 14 % 0,48911,5 %

6,5 % 4,2 % 3,1 % 21 % 0,7103,4 %

5,2 % 3,2 % 2,3 % 10 % 0,6671,5 %

2

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Activité B-1

enseignement Secondaire

34

RÉSUMÉÀ partir d’une fable, celle dupêcheur et de l’industriel, lesélèves s’interrogent sur lesvaleurs de la société au seinde laquelle ils vivent, puisréfléchissent sur celles corres-pondant au monde danslequel ils souhaiteraient vivredans l’avenir. Ils conçoiventensuite un sondage afin dedéterminer si les valeurs qu’ilsjugent importantes sontpartagées également par lesautres élèves de l’école et lesmembres de la communauté.

MATÉRIEL NÉCESSAIREl Fiche B-1.1 Histoire de pêche. l Fiche B-1.2 Des modèles àsuivre ou à ne pas suivre.

l Fiches suivantes de L’ABC de la consommation responsable :l Fiches 11, 16 et 19 Le mo-

dèle industriel ;l Fiches 17 et 18 Les impacts

sociaux et environnemen-taux de la consommation.

PRÉPARATIONDurée: deux heures. La partiesondage s’étale sur plusieursjours.l Lecture préalable suggérée :Fiches 11 et 16 à 25 de L’ABCde la consommation responsable.

OBJECTIFS POURSUIVIS

Amener l’élève :l à établir ses valeurs person-

nelles et à déterminer lesrépercussions que son modede vie exerce sur l’environ-nement et la société ;

l à prendre conscience de ladiversité des valeurs et desmodes de consommationayant cours dans la société,de même que de leurs réper-cussions sur l’environnementet la société ;

l à promouvoir des modèlesde comportement à faibleconséquence sur labiosphère, ainsi que sur l’en-vironnement social etphysique de la Terre.

CONSIDÉRATIONSPÉDAGOGIQUES ET MISE ENGARDEl Par cette activité, vous invitezles élèves à concevoir et àadministrer un sondage afinde mieux connaître lesvaleurs de consommationdes membres de leur com-munauté. Pour mieux orien-ter le travail des élèves,apportez en classe différentstypes de sondage.

Sonder le mondeDÉROULEMENTMise en situation et perc e p ti o n si n i ti a l e sl Partagez la classe en cinqéquipes. Demandez ensuiteaux élèves de discuter entreeux de notre modèle desociété et des valeurs quisemblent dominer au débutdu présent siècle. Suggérez-leur de s’inspirer des ques-tions suivantes :– Quelles valeurs sous-

tendent notre rapport col-lectif à l’environnement ?

– Quelles valeurs sous-tendent nos rapports avecles autres ?

– Quelles valeurs sous-tendent nos rapports avecles autres peuples de laTerre ?

– Quelles valeurs se cachentderrière notre façon deconcevoir l’économie, laconsommation ?

l En groupe, recueillez lesréponses des élèves et notez-les au tableau.

l Vérifiez, avec les élèves, siles valeurs énoncées corres-pondent à leurs propresvaleurs. En quoi sont-ellessemblables? En quoi diffèrent-elles ?

l Demandez aux élèvesd’écrire individuellement surune feuille la liste des acti-vités qu’ils ont accomplies aucours de la dernière semaine(manger, prendre l’autobus,écouter la télévision, acheterdes biens, etc.).

l Demandez-leur ensuite d’é-valuer l’impact de leurs acti-vités hebdomadaires sur l’en-

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B-1Activité

35

se situeraient-ils ?l Amenez les équipes à dis-

cuter d’autres types de per-sonnages illustrant des mo-dèles existant dans la société.Invitez-les à les ordonner àpartir de celui dont l’impactsur l’environnement, lasociété et l’économie (parexemple, un ermite ou unascète) est le moindre,jusqu’à celui dont le modede vie a, au contraire, le plusde répercussions (par exem-ple, un riche industriel spé-cialisé dans l’armement).

l Recueillez les propositionsdes élèves et convenez aveceux de cinq personnages ca-ractéristiques (qui pourrontêtre différents de ceux dupêcheur ou de l’industriel).Vous pouvez penser à unsuper économe, à une per-sonne qui consomme à l’ex-cès et devient un caspathologique, etc. Assurez-vous que la gradation desmodèles est bien équilibrée.

l Distribuez à chaque équipeune copie de la Fiche B-1.2 etinvitez les élèves à écrire lenom des personnagesretenus.

Analysel Confiez à chacune des

équipes l’un des person-nages choisis. Invitez-les à semettre dans la peau du per-sonnage en question, à ima-giner ce qu’il peut faire, cequ’il peut penser, ce qu’ilpeut consommer, etc.

l Afin d’aider les élèves à biendéfinir les caractéristiques du

personnage en question, dis-tribuez à chaque équipe descopies des fiches suivantestirées de L’ABC de la consom-mation responsable :- Fiche 26 portant sur le mo-

dèle apparenté au pêcheur ;- Fiches 11, 16 et 19 portant

sur le modèle apparenté àl’industriel ;

- Fiches 17 et 18 portant surles répercussions sociales etenvironnementales.

l Invitez les élèves à remplir laFiche B-1.2 et à donner lescaractéristiques du person-nage en question en fonctiondes thèmes suivants :1. Quelle est sa vision du

monde?2. Quelles sont les valeurs

qui lui sont propres ?3. En tant que consomma-

teur, quel est son comportement ?

4. Quel est son apport à la société, à la protectionde l’environnement, à l’économie?

5. Quel est l’impact de sonmode de vie sur la société,l’environnement, l’économie?

l En groupe, invitez leséquipes à présenter les ca-ractéristiques du personnagequi leur a été attribué.Demandez aux autres élèvesde commenter l’analyse quechaque équipe a faite etd’affiner le portrait dechaque personnage.

l Proposez aux équipes dedélaisser leur personnage etde choisir l’un des cinqthèmes déterminés.

vironnement et la société. l Invitez chaque équipe à dis-

cuter des réponses trouvées,à en faire une synthèse et àles transcrire dans un tableausemblable à celui représentéci-dessous.

l Enfin, demandez aux élèvessi leur façon de vivre assu-rerait à la Terre un avenirmeilleur, en supposant quecette manière de vivre soitétendue à tous les habitantsde la planète.

Observationl Distribuez aux équipes une

copie de la Fiche B-1.1,Histoire de pêche, et invitezles élèves à la lire.

l Recueillez les commentairesdes élèves. Posez-leur desquestions comme :– Que nous apprend cette

fable?– À leur avis, à quel type de

modèle de société les personnages de la fableappartiennent-ils ?

– Et eux, à quel personnages’identifient-ils davantage ?

– Se sentent-ils plus près dupersonnage du pêcheur ouplus près de celui de l’industriel?

– Entre ces deux modèles, où

Tableau des perceptions initiales

Les activités Les répercussionshebdomadaires de nos modesdes membres de viede l’équipe

(suite à la page suivante)

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36

B-1 Activité

l Invitez les élèves à formulerune dizaine de questions àchoix multiples relatives authème choisi. Pour chacunedes questions formulées,invitez les élèves à rédigercinq réponses correspondantchacune à l’un des cinq personnages.

l Invitez chaque équipe àprésenter à la classe les ques-tions qu’elle a formulées.Invitez la classe à juger lesquestions et à retenir lesquatre qui lui semblent lesplus pertinentes. Toutes lesquestions retenues serontmises en commun pour for-mer un questionnaire de 20 questions du genre «Àquel type de… corr e s p o n d ez -vo u s?» que l’on trouve sou-vent dans les magazines.

l À partir de l’informationrecueillie, demandez auxéquipes de rédiger un courttexte présentant les carac-téristiques des cinq person-nages retenus. Ces textespermettront aux personnesqui auront participé ausondage de connaître le typede personnage auquel ellescorrespondent.

l Partagez les tâches au seindes équipes: correction destextes, saisie des question-naires à l’ordinateur, mise enpage, ajout des illustrations,établissement des ententespour l’impression finale duquestionnaire, financement,etc.

Transformationl Confiez à chaque équipe lesoin d’administrer le ques-tionnaire auprès des autresélèves, des amis, des parents,des passants dans la rue oudans les endroits publics.

l Invitez les élèves à fabriquerune affiche sur laquelleseront inscrites les solutionsproposées pour aider la fleur(Réduire, Réutiliser,Recycler).

l Invitez les équipes à compi-ler les résultats et à tirer lesconclusions qui s’imposent.Par exemple, les élèves pour-raient conclure que les mem-bres de leur communautécorrespondent à tel type depersonnage. Leur conceptiondu monde, les valeurs aux-quelles ils adhèrent et leurscomportements de consom-mateurs ont tels apports ettelles conséquences sur lasociété, l’environnement etl’économie.

l Maintenant, invitez chaqueéquipe à exposer, devantl’ensemble de la classe, lesrésultats de son enquête. Lesélèves peuvent répondre àdes questions telles que :– Quel est le modèle pri-

vilégié par les membres dela communauté à laquelleappartiennent les élèves ?

– Ce modèle correspond-il àce qu’ils espèrent en tantqu’élèves?

– Si le modèle privilégié parles membres de la commu-nauté ne correspond pas aumodèle souhaité par lesélèves, que peuvent faireceux-ci pour qu’il en soitautrement?

– Les conséquences engen-drées par ce modèle peuvent-elles encore, etpour longtemps, êtresoutenues par la biosphèreet par l’environnementsocial et physique de laplanète?

l Invitez les élèves à publierles résultats de leur enquêtedans le journal de l’école oudans celui de la commu-nauté. Proposez-leur d’endévoiler les résultats au Salonthématique de la consomma-tion responsable proposédans l’activité finale.

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B-1.1

Histoire de pêche

Fiche

Le pêcheur et l’industriel 1

Un riche du Nord se promène dans un village du Sud. Il voit un pêcheur rentrer au port avec quelques poissons.

« Combien de temps avez-vous pêché ?

– Pas très longtemps.

– Pourquoi ne pas en pêcher plus ?

– Cela suffit pour nourrir ma famille.

– Et que faites-vous le reste du temps ?

– Je fais la grasse matinée, je joue avec mes enfants, je fais la sieste avec ma femme, je vois mes amis, nous buvons du vin et jouonsde la guitare. J’ai une vie bien remplie !

– Vous devriez pêcher plus. Vous vendriez du poisson,le bénéfice vous permettrait d’acheter un plus gros bateau, puis d’avoir uneflotte entière.Vous pourriez transformer le poisson en créant une usine, ouvrir des bureaux dans une grande ville, et pourquoi pasdiriger une grande société avec des capitaux extérieurs.

– Combien de temps cela prendrait-il ?

– Quinze ou vingt ans.

– Et après ?

– Après, c’est là que cela devient intéressant. Quand l’affaire marchera bien, vous pourrez vous retirer dans un petit village, faire lagrasse matinée, jouer avec vos petits-enfants, pêcher un peu, faire la sieste avec votre femme et passer vos soirées à boire et jouerde la guitare avec vos amis.»

enseignement Secondaire

1 Silence, no 263, novembre 2000, p. 18.

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B-1.2

Des modèles à suivre ou à ne pas suivre

Fiche

Modèle 1 Modèle 2 Modèle 3 Modèle 4 Modèle 5 Nom : Nom : Nom : Nom : Nom :

1. Conception du monde.

2.Valeurs véhiculées.

3. Comportements en matière de consommation.

4. Apports à la société,à la protection de l’environnement,à l’économie.

5.Répercussions sur la société,l’environnement, l’économie.

enseignement Secondaire

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RÉSUMÉLes élèves sont amenés à sequestionner sur le genre deconsommation qu’ils exercent,et ce, dans le but d’en recon-naître tous les aspects. Leurpropre expérience ou desrecherches sur le sujet lesconduisent à discerner des casde surconsommation. Ils s’eninspirent pour monter dessaynètes exprimant ces situa-tions associées à d’autreschoix de comportementsresponsables. L’activité se con-clut par la rédaction de slo-gans ou anti-pubs suggérantl’adoption de comportementsdifférents.

MATÉRIEL NÉCESSAIREl Fiche B-2.1 Êtes-vous un can-didat à la surconsommation ?

l Fiches de L’ABC de la con-sommation responsable :l Fiches 13, 17, 18, 20 et 21

portant sur les sources et les problèmes de consommation ;

l Fiches 24, 25, 28, 30 et 31portant sur les choix deconsommation.

PRÉPARATIONDurée: une ou deux heures.

Activité B-2

OBJECTIFS POURSUIVIS

Amener l’élève :l à comprendre les raisons et

les stratégies qui poussent àconsommer ;

l à développer son sens critique à l’égard de la consommation;

l à reconnaître les comporte-ments exprimant la surconsommation ;

l à prendre conscience desconséquences de la surcon-sommation sur l’individu, lasociété et l’environnement ;

l à découvrir et à adopter descomportements favorisantl’adoption d’une consomma-tion responsable.

Sans annonces publicitaires...ou presque

39

CONSIDÉRATIONSPÉDAGOGIQUES ET MISE ENGARDEl La présente activité se prêteà l’utilisation des TIC, notam-ment en ce qui concerne l’ac-cès à de nombreux sites trai-tant de la consommation etde la surconsommation.

B-2Activitéenseignement Secondaire

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enseignement Secondaire

40

quelques pages à peine. Pendantdes années, il a tenté d’anes-thésier ses émotions en seprocurant des tas de t rucs, leplus souvent inutiles. «Quand jevivais des émotions qui faisaientmal, j’allais magasiner. Pour gelerces émotions-là. Le temps que jedépense compulsivement, je nepense pas à autre chose. Onperd conscience du reste. Si lacarte de crédit est pleine, on sortla carte de guichet», explique-t-il. «C’est sûr qu’il y a unepoussée de publicité [à Noël]. Ily en a plus que d’habitude et çaa un impact sur le plan émotif[…]. Pour un compulsif, la pre-mière dépense n’est jamais suf-fisante et toutes les autres sontde trop», résume-t-il. Un peucomme le premier verre d’unalcoolique.

l Demandez aux élèves s’ilscroient qu’ils sont eux-mêmes des candidats à lasurconsommation.

l Invitez-les à remplir le ques-tionnaire : Êtes-vous un can-didat à la surconsommation ?(Fiche B-2.1).

Êtes-vous un candidat à lasurconsommation ?Le questionnaire est diviséen deux parties. La première partie duquestionnaire compte 18 questions Vrai ou Faux ?2,à interpréter de la manièresuivante :- 10 réponses et plus indi-

quant vrai révèlent uncomportement de surconsommation ;

- de 5 à 9 réponses indi-quant vrai révèlent une

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tendance forte à la surconsommation ;

- de 2 à 4 réponses indiquantv ra i révèlent une tendancemoyenne à la surconsommation ;

- 1 ou 2 réponses indiquantvrai révèlent une tendance faible à la surconsommation ;

- si toutes les réponsesdonnent faux, bravo !

La seconde partie du ques-tionnaire propose unequestion ouverte où cha-cun écrit ou raconte uneanecdote à propos de lasurconsommation ou con-sommation à l’excès.

l Indiquez aux élèves que lesanecdotes relatées dans laseconde partie du question-naire pourront servir decanevas à l’élaboration desaynètes mettant en scènedes comportements de sur-consommation, lesquellessont prévues pour ledénouement de la présenteactivité.

Observationl Questionnez les élèves sur

les résultats de l’enquête.Posez-leur des questionstelles que : Sommes-noustous des consommateursavertis? Sommes-nous descandidats à la surconsomma-tion qui s’ignorent ou pour-rions-nous le devenir ?

l À la lumière des résultats,questionnez les élèves sur les

DÉROULEMENTMise en situation et perc e p ti o n si n i ti a l e sl Demandez aux élèves cequ’ils pensent de la consom-mation. Demandez-leur s’ilspensent que consommer estun comportement normal,s’ils sont capables de recon-naître où se situe la limiteentre consommation et surconsommation.

l Expliquez aux élèves que,fondamentalement, la con-sommation est un acte nor-mal, voire essentiel. La con-sommation est née de lanécessité, pour l’être humain,de satisfaire ses besoinsphysiques fondamentaux,soit se nourrir, se vêtir, seprotéger, etc. Principalement,ce qui est anormal, c’est deconfondre ses besoins fonda-mentaux avec ses désirs. Delà naît la surconsommation(voir Fiche 20 de L’ABC de laconsommation responsable).

l Demandez aux élèves deciter des exemples de sur-consommation. Demandez-leur s’ils connaissent desexemples de gens qui con-somment beaucoup(acheteur compulsif; collec-tionneur de cartes de crédit ;cliente émérite de clubd’achat; etc.).

l Inspirez-vous, par exemple,du témoignage suivant1 :Clocli est un accro de ladépense. Il a chez lui desdizaines de boîtes pleines d’ob-jets, parfois dans leur emballageoriginel, et de livres dont il a lu

1 Mylène MOISAN, « Le magasinage comme drogue», dans Le Soleil, cahier A, p. 1, 16 décembre 2001.2 OPC-Jeunesse.

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B-2Activité

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consommer constitue unmoyen efficace de se prému-nir contre les risques asso-ciés à la surconsommation etune voie privilégiée pourchoisir consciemment le typede consommation le mieuxapproprié à nos valeurs, ànotre société et à notre environnement.

Analysel Après avoir fait l’inventairedes facteurs d’influence et entenant compte des anecdotesrelevées en seconde partiedu questionnaire, demandezà chaque équipe de repérerun ou quelques exemples decomportements de surcon-sommation qui pourraientêtre illustrés au moyen d’unesaynète.

l À titre d’exemple, présentezaux élèves la solution misede l’avant par Clocli.

Pour contenir sa dépen-dance, Clocli disposed’outils mis au point par lemouvement américain desDebters Anonymous dont ils’inspire. Lorsqu’il seretrouve devant un objetparticulièrement tentant, ilse demande s’il en a vrai-ment besoin et si laréponse est oui, il sedemande quand il s’enservira pour la premièrefois. «Ces deux questionssont très utiles, je m’ensers tous les jours.3 »

l Pour chacune des situationsrelevées au sujet de la sur-consommation, demandezaux équipes de rechercherune solution appropriée. Afinde mieux orienter la réflex i o ndes élèves, distribuez àchaque équipe une copie desfiches de L’ABC de la con-sommation responsable,mentionnées ci-dessous :

- Fiche 20, Les défis communs ;- Fiche 25, La charte du con-sommateur responsable ;

- Fiche 28, Les trois « R » :réduire, réutiliser, recycler ;

- Fiche 30, L’efficacité énergétique ;

- Fiche 31, Le cocktailtransport.

l Selon le temps, les moyensdisponibles et l’intérêt mani-festé, informez les élèves surles autres sources possiblesde consultation qui figurentdans la bibliographieannexée.

l Comme la surconsommationtraîne avec elle son lot deconséquences non seule-ment pour l’individu maisaussi pour la société et pourl’environnement, proposezaux élèves d’intégrer à leursaynète, le cas échéant, lesImpacts environnementaux(Fiche 17, L’ABC de la con-sommation responsable,) etles Impacts sociaux (Fiche 18,L’ABC de la consommationresponsable).

l Invitez chaque équipe à pré-parer un texte et une mise enscène mettant en évidence lasurconsommation, y compris,

raisons qui, selon eux, sont àl’origine d’un comportementde surconsommation. Est-ceun besoin? Est-ce un désir ?Ce comportement est-il lié àla personnalité de chaqueindividu (facteurs internes) ?Est-il dû aux pressions qu’exerce le milieu (facteursextérieurs) ?

l Notez au tableau leshypothèses des élèves en lesclassant en facteurs interneset en facteurs externes.

l Formez des équipes com-posées de quatre élèves etinvitez-les à rédiger leur pro-pre tableau regroupant desfacteurs qui exercent uneinfluence sur la consomma-tion. Pour les appuyer dansleur tâche, distribuez à cha-cune d’elles un exemplairede la Fiche 20 (facteursinternes) et des Fiches 13 et 21(facteurs externes) de L’ABCde la consommation respon-sable. Au besoin, invitez lesélèves à rechercher d’autrescauses qui provoquent la sur-consommation, et ce, eneffectuant une recherche àpartir des sources citées dansla bibliographie annexée.

l À partir de questions tellesque : Qu’avez-vous appris ?Q u ’ e s t - ce qui vous a surp ri s ?,demandez à chaque porte-parole d’équipe de commu-niquer, à l’ensemble de laclasse, le fruit des décou-vertes de son équipe.

l Expliquez aux élèves que lefait de comprendre les fac-teurs qui nous poussent à

(suite à la page suivante)

3 Ibid.

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autant que possible, l’actelui-même, l’évolution de lasituation, les conséquences,les choix de remplacement etles conclusions, tout cela enrapport avec l’anecdote trou-vée. Chaque équipe doitégalement résumer son choixde remplacement par unmessage contenu dans unephrase choc ou dans un anti-slogan, lesquels ne doiventpas être dévoilés aux autreséquipes. Par exemple:– Attendez sept jours avant

d’acheter;– J’aime. J’y pense. Je

reviendrai. Finalement, jelaisse faire.

l Au besoin, assistez leséquipes dans la préparationde leur saynète.

Transformationl Invitez chaque équipe à

venir, à tour de rôle, présen-ter sa saynète.

l À travers ces saynètes,invitez les autres équipes ànoter les comportementsdécrits et à tenter de repérerle message qui résume lechoix proposé. À la suite desréponses données par l’audi-toire, l’équipe en scènedévoile son slogan anti-pub.

l Avec les élèves, sélectionnezles saynètes de même queles slogans et les anti-pubsles plus pertinents.

l P r o p o s ez aux élèves d’aff i c h e ren classe, ou dans l’école, lesslogans et les anti-pubsretenus.

l Invitez les élèves à parfaireleurs saynètes et à préparerdes interventions brèves

pouvant être présentées aumoment de la tenue du Salonthématique de la consomma-tion responsable, laquelle estprévue dans la dernière activité.

Activités de réinvestissementl Au cours des jours suivants,demandez aux élèves s’ils ontréussi à repérer, dans leurmilieu de vie ou dans lesmédias, des cas de surcon-sommation semblables àceux observés dans laprésentation des saynètes.

l Proposez aux élèves deprésenter leurs saynètes à lacafétéria de l’école, sur leparvis de la bibliothèquemunicipale et, pourquoi pas,au centre commercial.

enseignement Secondaire

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B-2Activité

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BibliographieQuelques adresses Internet où le thème de la consommation et de la surconsommation est abordé. Les adresses marquées d’un astérisque constituent de bonnes entrées en matière.http://incommon.web.ca/francais/cafe/index.htmlhttp://infoconsommation.cahttp://www.adbusters.orghttp://www.altema.com/,http://www.antipub.net/cccp/revue2.htmhttp://www.cam.org/~act_reb/consom/acef1999.htmhttp://www.cam.org/~act_reb/consom/modevie.htm http://www.cleanclothes.orghttp://www.consommateur.qc.cahttp://www.consommateur.qc.ca/associ.htmhttp://www.consommateur.qc.ca/grapehttp://www.consommateur.qc.ca/hist-rpc.htmhttp://www.consumerscouncil.comhttp://www.consumersinternational.orghttp://www.corpwatch.org/ http://www.crc-conso.com/etichttp://www.crc-conso.com/et/ethique/http://www.crc-conso.com/etic/décompos.htmhttp://www.crc-conso.com/etic/la%20conso.htmhttp://www.csq.qc.net/educav.asphttp://www.globenet.org/horizon-local/astm/as68eq.htmlhttp://www.mdmoxfam.be/campagnes/TVOG%20Enjeux.htmlhttp://www.mdmoxfam.be/producteurs/producteurs.htmhttp://www.option-consommateurs.orghttp://www.ouebport.com/coop/sante/index.htmlhttp://www.protegez-vous.qc.ca/http://www.sciencepresse.qc.ca/archives/quebec/capque0501m.htmlhttp://www.sciencepresse.qc.ca/kiosquecons.htmlhttp://www.terrespoir.com/defaultf.htm

Parmi les organismes qui ont fouillé cette question, figurent notamment :l les Associations coopératives d’économie familiale (ACEF) régionales ;l l’Association canadienne des consommateurs ;l carrefour canadien international, qui a produit une pièce de théâtre sur le commerce équitable ;l l’Entraide universitaire mondiale du Canada (EUMC) http://www.citoyensdumonde.org ;l Équiterre http://www.equiterre.qc.ca ;l la Fédération nationale des associations de consommateurs du Québec (FNACQ) ;l OXFAM-Québec http://www.oxfam.qc.ca ;l l’Office de la protection du consommateur (OPC) ;l la Passerelle d’information du consommateur canadien http://infoconsommation.ca ;l le RAP http://www.antipub.net ;l les Services budgétaires régionaux.

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B-2.1

Êtes-vous candidat à la surconsommation ? (vrai ou faux)

Ficheenseignement Secondaire

ÊTES-VOUS CANDIDAT À LA SURCONSOMMATION?

Quand j’ai de l’argent, je ne peux m’empêcher de le dépenser.J’achète souvent sans réfléchir, sous la poussée d’un élan incontrôlable.Quand je sens le stress, la déprime ou la fatigue, quand je vis une difficulté (un échec, un conflit, une frustration),je magasine pour relaxer, pour me « remonter»,pour retrouver del’énergie ou pour me soulager.J’achète souvent, sans raison,des objets que je possède déjà,dont je n’ai pas besoin,ou qui neme servent jamais.J’ai souvent une rage de dépenser ou une envie inexplicable et soudaine d’aller acheter n’importe quoi dans un magasin.Acheter me donne l’impression d’être quelqu’un de bien,quelqu’un d’important ; je ressensune plus grande fierté et une meilleure estime de moi-même.Quand j’achète, j’éprouve un sentiment de plus grande sécurité.Souvent, je fais des dépenses ou j’achète des articles dont je n’ose parler à personne, decrainte que mon cas ne soit jugé anormal.Quand j’ai envie de quelque chose, je ne peux m’empêcher de me le payer, même si je n’en aipas les moyens.Magasiner est mon principal ou mon seul loisir.Quand je désire quelque chose, je ne supporte pas d’attendre avant de me le procurer.Je dépense beaucoup pour offrir des cadeaux aux autres. C’est ma manière de les aimer.Quand il y a une vente, je ne peux m’empêcher d’en profiter.Quand on m’offre une promotion,je finis toujours par dire oui.Ça m’arrive d’acheter quelque chose simplement pour avoir la paix avec le vendeur.Quand un produit vient de sortir, je suis toujours un des premiers à m’en procurer un.Je possède trois car tes de crédit ou plus.Si on me dit que je risque de perdre une promotion parce que je n’achète pas maintenant,j’achète.

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VRAI FAUX

Racontez une anecdote où le jeu de la consommation a pris le dessus sur vous :

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RÉSUMÉÀ partir de fiches d’informa-tion, les élèves découvrentdiverses raisons (propres àchaque personne ouprovenant de facteursextérieurs) qui incitent à laconsommation. À traversl’analyse de divers types depublicités liées à des biens deconsommation d’usagecourant, les élèves décodentles messages visuels et écrits,découvrent les facteurs d’in-fluence mis en jeu, repèrentles valeurs véhiculées et lescomportements qu’elles sug-gèrent. Ils imaginent enfin desmoyens pour exercer une con-sommation responsable enproduisant leur propre publicité.

MATÉRIEL NÉCESSAIREl Magnétoscope et téléviseur.l Ciseaux, colle, affiche, car-

ton, crayons de couleur.l Fiche B-3.1 Ce qui nous fait

consommer.l Fiche B-3.2 Bonheur garantiou argent remis !

l Fiche B-3.3 Grille dedécodage de la publicité.

l Fiche B-3.4 La constructiondu message.

Activité B-3

PRÉPARATION

Durée: de trois à cinq heures.l Lecture préalable suggérée :L’ABC de la consommationresponsable, Fiches 20 à 25 .

l Demandez aux élèves deregrouper des revues, desjournaux, des sacs de publi-cité par la poste, danslesquels ils pourrontdécouper des publicités.

l Photocopiez et découpez laFiche B-3.1, Ce qui nous faitconsommer, et la Fiche B-3.2,Bonheur garanti ou argentremis !

OBJECTIFS POURSUIVIS

Amener l’élève :l à prendre conscience desfacteurs internes et externesqui poussent à consommer ;

l à réaliser que les habitudesde consommation sont liées,en partie, à l’influence qu’exerce la publicité sur lespersonnes ;

l à acquérir et à développer unesprit critique à l’égard desvaleurs véhiculées par lesmédias et la publicité ;

l à trouver des moyens d’ac-tions individuelles et collec-tives favorisant une consom-mation responsable ;

l à communiquer, par la créa-tion d’une publicité qui leurest personnelle, leur point devue sur la société de con-sommation actuelle.

Pub et anti-pub

45

CONSIDÉRATIONSPÉDAGOGIQUES ET MISE ENGARDEl Cette activité permet auxélèves de se rendre compteque la surconsommationpeut, parfois, être une réac-tion à un vide intérieur, à unmanque de confiance en soi,ou être un exutoire pour lesfrustrations. Elle met aussi enévidence l’influence despressions extérieures sur lesjeunes et peut démontrerque bon nombre de jeunesse sont fait prendre au jeu dela consommation. Assurez-vous d’éviter les railleriesentre élèves.

B-3Activitéenseignement Secondaire

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enseignement Secondaire

46

Pub et anti-pub DÉROULEMENTMise en situation et perc e p ti o n si n i ti a l e sl Demandez aux équipes detrouver les raisons quipoussent à la consommation.Au besoin, rappelez quenous consommons d’abordnon seulement parce quenous cherchons à satisfairenos besoins, mais aussi parceque nous subissons desinfluences. Questionnez lesélèves sur ce qui peut lesinfluencer dans leurs choixde consommation; par exem-ple, ce pourrait être vouloirfaire comme les autres, céderà l’influence des amis ou dela famille, désirer suivre lamode ou la publicité, s’offrirune récompense, etc.

l Mentionnez aux élèves quel’activité proposée les amè-nera à découvrir les facteursqui poussent à la consomma-tion et à trouver les moyensd’exercer une consommationresponsable. Au terme del’activité, les élèves serontinvités à faire usage de leurimagination pour réaliser uneanti-pub dénonçant la sur-consommation, ou pour faireune publicité visant l’adop-tion de comportementsresponsables par rapport à laconsommation.

Observationl Mentionnez aux élèves qu’ilsconstituent souvent la clien-tèle cible des compagnies etdes publicitaires.

l Demandez-leur s’ils croientêtre victimes des assauts despublicitaires, s’ils pensent

être à l’abri des influences dela publicité, des amis, de lafamille.

l Partagez la classe en huitéquipes et distribuez à cha-cune d’elles une des quatresections de la Fiche B-3.1, Cequi nous fait consommer, etde la Fiche B-3.2, Bonheurgaranti ou argent remis !

l Demandez aux élèves deprendre connaissance ducontenu de la fiche qui leur aété confiée et invitez-les àdébattre entre eux la ques-tion présentée à la fin dechacune des fiches.

l En classe, demandez auporte-parole de chaqueéquipe d’animer un courtdébat avec l’ensemble dugroupe à partir de la ques-tion à débattre qui terminaitchacune des fiches.

l Invitez les autres équipes àdécouvrir le thème présenté.

l Lorsque celui-ci est décou-vert, invitez le porte-parolede l’équipe à communiquer,à l’ensemble du groupe,l’essentiel de l’informationcontenue dans la fiche del’équipe.

Analysel Mentionnez aux élèves que

tous ces facteurs sont bienconnus des agences de pu-blicité et que celles-ci profi-tent d’une connaissanceapprofondie de la psycholo-gie de leur clientèle ciblepour mousser les ventes descompagnies qui engagentleurs services.

l Invitez les équipes à recueil-lir divers types de publicités

liées à des biens de consom-mation d’usage courant. Ilpeut s’agir de publicitésécrites que les élèvesdécouperont dans des jour-naux ou des revues, ou depublicités électroniquesenregistrées sur bandesaudio ou vidéocassettes, àpartir de la radio ou de latélévision.

l Demandez aux équipes dechoisir les deux ou trois pu-blicités qui retiennent le plusleur attention.

l Pour chacun des biens deconsommation, invitez leséquipes à remplir la Fiche B-3.3, Grille dedécodage de la publicité.

l Invitez chaque équipe àchoisir la publicité qui, aprèsanalyse, semble la plus pertinente.

l Demandez aux porte-paroledes équipes de présenter, àl’ensemble du groupe, lapublicité retenue parl’équipe qu’ils représentent,ainsi que l’analyse qu’elle ena faite.

l En groupe, amorcez une dis-cussion avec les élèves surles valeurs de consommationde la société actuelle en vousinspirant des questions suivantes:– Quelles sont les valeurs

véhiculées par la publicité ?– Est-ce que la publicité

impose des modèles decomportement?

– Est-ce différent de mamanière d’agir ou de ce quel’on m’a appris? Suis-jed’accord avec cela ?

– Si tout le monde consom-

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B-3Activité

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mait tout ce qui est pro-posé par la publicité, qu’adviendrait-il de chacunde nous ?

– Quelles seraient les réper-cussions sur la société, l’en-vironnement, l’économie ?

Transformationl Proposez aux élèves de

transformer la classe enagence de publicité.Rappelez-leur que les publi-citaires utilisent diversesstratégies pour donner legoût de se procurer le bienou le service annoncés, oupour inciter à modifier lescomportements de la clien-tèle visée.

l Faites savoir aux élèves quevous représentez le client etque vous souhaitez qu’ilsfassent usage de leur imagi-nation pour concevoir unepublicité sur papier, soit uneaffiche, dont l’objectif pourraêtre de dénoncer les abus dela publicité (anti-pub, parodiepublicitaire), de sensibiliserla population aux effetsnéfastes de la surconsomma-tion ou de proposer despistes de consommationresponsable. Les solutionspourront s’inspirer despropositions suivantes :échanger, partager, être cri-tique, être soi-même,apprendre à différencierbesoins et désirs, créer plutôtqu’acheter, réduire la con-sommation, recycler, réutili-ser, redistribuer les richesses,réévaluer ses valeurs person-nelles, restructurer les sys-tèmes économiques, etc.

l Demandez aux équipes debien cerner le message àvéhiculer et de choisir lesstratégies les plus percutantes.

l Distribuez aux équipes laFiche B-3.4, La constructiondu message et invitez-les às’en inspirer pour faire leurpublicité.

l Organisez une présentationdes publicités en classe.

l Après chacune des présenta-tions, demandez aux élèves «spectateurs» d’évaluer si lesstratégies utilisées permet-tent de faire passer le mes-sage avec efficacité.

l Terminez l’activité en men-tionnant aux élèves que plusnous nous laissons influ-encer, moins nous sommeslibres de faire des choix quicorrespondent à nos besoinsréels. De là l’importance defaire preuve d’un esprit cri-tique, de différencier besoinset désirs, de nous méfier desmodes, bref d’agir comme unconsommateur averti !

l Mentionnez aux élèves queles publicités analysées et lespublicités créées pourrontêtre utilisées à l’occasion dela campagne de promotionproposée au cours de l’acti-vité finale.

Activités de réinvestissementl Décernez des prix citrons et

des prix oranges aux publi-cités présentées dans lesdivers médias.

l Participez aux activités duvote TROP organisé par laCentrale des syndicats duQuébec (CSQ).

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B-3.1

Ce qui nous fait consommer

Ficheenseignement Secondaire

Photocopier et découper

✂La recherche d’identité

Depuis bien longtemps, répondre à la question Qui suis-je ? occasionne des maux de tête à bien des gens.Tout le monde, à un moment ou l’autrede sa vie, cherche à définir qui il est vraiment.Contrairement à ce que bon nombre de personnes pensent, l’identité réelle d’une personne est quelque chose d’invisible. Oui,oui,quelque chosed’invisible! Ce que nous sommes, c’est d’abord quelque chose que nous portons à l’intérieur de nous-mêmes. En d’autres mots, comme le dit leproverbe : « L’habit ne fait pas le moine». Ce n’est pas parce qu’on porte un chandail de sport que l’on est un grand sportif. Ce n’est pas, non plus,parce qu’on en possède plusieurs qu’on est nécessairement plus heureux. C’est quand nous nous connaissons mal que nous sommes vulnérablesaux pressions de la société. Nous achetons pour bien paraître et pour «faire comme tout le monde». Les achats sont devenus des objets de com-munication. « Dis-moi ce que tu achètes et je saurai qui tu es ! »

Question à débattre : Vous est-il déjà arrivé d’acheter un bien de consommation pour vous donner un genre, un style, une identité ?

✂Le bonheur par la consommation

Depuis la nuit des temps, tout le monde recherche le bonheur. Malheureusement, ce n’est pas tout le monde qui le trouve. Ainsi,il arrive parfoisque les gens consomment à l’excès pour fuir leur tristesse, parce qu’ils se sentent seuls, parce qu’ils vivent diverses frustrations. D’autres vont semettre à acheter parce que leurs relations avec autrui ne sont pas satisfaisantes ou parce qu’ils n’ont aucune estime pour eux-mêmes. En d’autresmots, en achetant divers biens de consommation,ils cherchent à combler ce mal d’être.Or, une des stratégies de vente préférée des entreprises est de faire croire aux consomma teurs que les biens qu’ils achètent leur appor teront lebonheur. Alors, as-tu déjà remarqué que les gens qui apparaissent dans les publicités ont toujours l’air heureux ?

Question à débattre : Croyez-vous qu’en achetant des biens de consommation,on devient nécessairement heureux? Connaissez-vous desgens pour qui cette obser vation semble s’appliquer particulièrement ?

✂Être à la mode

De nos jours, consommer rime avec fierté. Le meilleur exemple pour illustrer cette dynamique est sans doute la mode. Il faut être à la mode p o u rê t re « i n» , pour faire partie à part ent i è re de son groupe, pour faire pre u ve de séduct i o n . Il en co û te cher à plusieurs familles pour arri ve r à suivreles tendances. Une année, ce sont les jupes courtes qui sont à la mode . L’année suivante, ce sont les jupes longues. Une saison,les gensdépensent des fortunes pour s’habiller dans des tons pastel ; l’année suivante, à la même saison,ils rachèteront pratiquement les m ê m e sm o rce a u x , mais dans des couleurs différe nte s, des couleurs à la mode du jour. As-tu déjà calculé combien pourrait co û ter une nouve l l e garde-robesi tu la changeais toutes les saisons? Pourquoi se défaire de vêtements, alors qu’ils ne sont même pas usés ?

Question à débattre : Suivez-vous la mode? Choisissez-vous vos vêtements parce qu’ils sont à la mode? Que faites-vous avec vos vêtements démodés ?

✂Acheter à crédit

Jadis, les cartes de crédit n’existaient pas. Lorsqu’on voulait acheter quelque chose, il fallait rassembler son argent.Depuis les années 1920,il est possible d’acheter à crédit presque tout ce que l’on souhaite. En fait, le crédit est un délai de paiement qu’unecompagnie ou une banque t’accordent. Elles te prêtent de l’argent pour que tu puisses te procurer, rapidement et plus facilement, ce dont tu asbesoin. Ce crédit, toutefois, tu devras quand même le rembourser un jour, avec les intérêts en plus. C’est comme si tu empruntais 20$ à un amipour te procurer le dernier jeu vidéo à la mode et si cet ami te demandait de lui rembourser cette somme en exigeant qu’un dollar par jour y soitajouté jusqu’à ce que ta dette lui soit entièrement remboursée.Bien des gens se font prendre au piège du crédit. Ils accumulent de grosses dettes . Le supposé bonheur qu’ont pu leur procurer les biens achetésest bien peu devant les malheurs que les dettes accumulées engendrent.

Question à débattre : Emprunteriez-vous, avec intérêts, de l’argent à une banque ou à des amis pour vous procurer les biens que voussouhaitez obtenir ?

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B-3.2

Bonheur garanti ou argent remis

Ficheenseignement Secondaire

Photocopier et découper

✂Utilisation de vedettes

Les ved e t te s, on les voit parto u t. Dans la pre s s e, à la télévision, sur les affi c h e s. Ai n s i , pour séduire le co n s o m m ateur à tout pri x , ce rtaines co m p a -gnies s’ a s s o c i e nt à une ved e t te afin de mousser leur image et leurs produits. En fait, en agissant de la sorte, la compagnie espère que to u tes lespersonnes qui aiment la ved e t te en question associeront, en même te m p s, les qualités qu’elles reco n n a i s s e nt à ce t te ved e t te aux produits qu’ e l l ee n co u ra g e.Par exe m p l e, la compagnie N i k e, qui utilise Michael Jordan pour faire la promotion de ses produits, t i re des profits bien supérieurs aux millions quela ved e t te touche pour se promener avec ce logo.« Si Michael Jord a n , le meilleur joueur de basket-ball au monde se promène avec des N i k e, c’ e s tp r o b a b l e m e nt parce que ces souliers sont aussi les meilleurs.» Voilà le genre de message que les compagnies nous dicte nt dans leur publicité.

Question à débattre : Avez-vous déjà souhaité vous procurer un bien de consommation parce que la personne qui en fait la promotionest une vedette ?

✂Les marques

Les cours de récréation, avec l’effet de désir qu’elles suscitent, entretiennent le phénomène des marques et des logos qui s’infiltrent partout.Rien n’y échappe : les souliers, les bottes, les montres, les sacs à dos, les chandails, les manteaux,les cartes, etc.En mettant l’accent sur la marque et le logo, plutôt que sur le produit lui-même, les publicitaires cherchent à créer chez le consommateur unsentiment d’appartenance et de fierté. « T’as vu, Benoît porte du Tommy Hilfiger ! » «Hé! C’est pas juste, moi aussi je veux une casquetteNike, tous mes copains en por tent. »En somme, les marques sont devenues des signes de reco n n a i s s a n ce qui perm e t te nt aux jeunes d’ a f ficher un style dans lequel ils se reco n n a i s-s e nt. Et toi,es-tu un panneau publicitaire ?

Question à débattre: Avez - vous déjà souhaité ou acheté un article parce qu’il affichait le logo ou le nom d’une marque populaire ?

✂La pénurie organisée

La pénurie organisée, c’est un moyen que les ent re p rises de mise en marché ont trouvé pour faire mousser les ve nte s. En créant art i fi c i e l l e m e nt lara reté de ce rtains art i c l e s, les compagnies poussent les co n s o m m ateurs à se précipiter pour se procu rer le produit en question. Par le fait même,ce t te stratégie ent raîne les gens à multiplier leurs achats pour augmenter leurs chances d’ o b tenir l’objet tant co nvo i t é .Le message présenté est clair : «Ne manquez pas vo t re chance. » Si vous ne vous précipitez pas pour acheter le produit, vous n'en profi te rez pas !Par conséquent, à chaque nouvelle collection de cartes qui est lancée, les jeunes sont victimes de cette stratégie. Plus souvent qu’autrement,ils sont prêts, généralement, à faire bien des prouesses pour augmenter leur chance de repérer, enfin,ladite carte rare.

Question à débattre : Avez-vous déjà fait une collection de cartes ou d’objets promotionnels? Avez-vous été en mesure d’obtenir unecollection complète ? Dans l’affirmative, à combien évaluez-vous le nombre de car tes que vous avez reçues en double, ou en triple, avant deposséder la collection complète ?

✂Le poids des mots

Qu o t i d i e n n e m e nt, le co n s o m m ateur est exposé à des ce ntaines de publicités.Les publicitaires ont plus d’un tour dans leur sac pour appâter leur client è l e.Pour capter l’ at te ntion du co n s o m m ate u r, les détaillants fo nt souve nt des ve ntes promotionnelles :meilleur rapport qualité/prix, quantité limitée: premierarrivé, premier servi, 2 pour 1, 50% de rabais, achetez maintenant et payez plus tard!,e tc.Bien que très co u rte s, ces petites phrases sont chargées de sens.Les compagnies utilisent aussi des slogans.Ai n s i ,e n raciné dans notre esprit à fo rce de l’ e nte n d re, le slogan permet aux co n s o m m ateurs d’associer ra p i-d e m e nt la marque avec les produits ve n d u s.Les slogans des magasins La Baie (J’aime, j’achète!) ,de Mc Do n a l d’s (Moi, j’aime McDonald’s) ou de pro-duits de beauté (Je le mérite bien) , en sont des exe m p l e s.

Question à débattre: Co n n a i s s ez - vous des slogans de compagnies ou d’ a u t res fo rmules publicitaire s ? Est-ce qu’ils influence nt vos choix deco n s o m m at i o n , ceux des membres de vo t re famille, de vos amis?

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Grille de décodage de la publicité

enseignement Secondaire

Nom du produit Description sommaire de Public cible Intention de l’auteur *l’image ou du scénario

Exemple : rasoir bic Homme bien rasé avec une Homme âgé entre 20 et 30 ans Faire vendre son rasoirfemme qui lui caresse la joue

Pub 1

Pub 2

Pub 3

* Intention : 1. vendre ; 2.faire connaître ; 3.etc.** Stratégies : a) couleur ; b) photo percutante ; c) etc. Autre : spécifiez.

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B-3.3Fiche

Message que l’auteur veut transmettre Stratégies utilisées** Valeur ou valeurs véhiculées

Si vous utilisez mon rasoir, Images feutrées, insistance sur le Séduction,virilitéles femmes vous aimeront besoin d’amour

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B-3.4

La construction du message

Ficheenseignement Secondaire

L’accrochageTout d’abord, il faut un élément accrocheur, c’est-à-dire quelque chose qui va attirerl’attention et éveiller l’intérêt. De préférence, l’élément accrocheur doit être court etpositif. En voici quelques exemples :

l Super vente de printemps chez Meubles Lacasse.l Fatigué de pelleter? Achetez-vous une souffleuse.

Le texteEn deuxième lieu, le texte utilisé doit être simple, juste et bien approprié au publicvisé. Son rôle est, d’abord, d’expliquer l’information présentée dans l’accrochage et dela rendre encore plus convaincante. Par exemple :

l Les meubles Lacasse sont produits au Québec avec des matériaux de premièrequalité. Vous ne trouverez pas mieux à Paris.

l Les souffleuses Bancs de neige, c’est la solution à l’hiver! Depuis plus de 25 ans, nos souffleuses ont déblayé plus de 25 000 km d’entrées de garage.Pourquoi vous en priver ?

Le sloganEn outre, le message publicitaire contient très souvent un slogan.Généralement, l’ex-pression utilisée est brève, imagée et reliée au produit. Le rôle du slogan est d’amenerle client à associer directement la marque au produit proposé. Par exemple :

l Chez Jean Coutu, on y trouve de tout, même un ami. l Moi j’aime McDonald’s !

L’illustrationUn autre élément important auquel on doit porter attention est l’illustration.Toutcomme le texte, l’illustration sert à véhiculer le message de base. Selon le cas, ellepeut être un élément accessoire ou l’élément principal. Le choix des illustrations(photo ou dessin,sujet à illustrer, nombre de personnages, style à donner, etc.) est untravail qui exige beaucoup de minutie.

La mise en pageEnfin,la mise en page vient unifier et harmoniser tous les éléments graphiques con-tenus dans la publicité.À cette étape, tout est soigneusement réfléchi : le jeu desformes, les couleurs utilisées, le découpage du texte, la place des illustrations et descaractères, les types de caractères ou forme des lettres, leur corps ou taille, leur graisseou grosseur, etc.

Pour réussir à te séduire ou à t’influencer, les publicitaires interviennent sur chaque élément de la construction du message. Par exemple, lorsqu’on parle de publicité sur papier, on doit tenir compte de plusieurs aspects.

Source: Robert LEDUC, Qu’est-ce que la publicité ?, Paris, Éditions Dunod, 1983, 151 p.

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RÉSUMÉLes élèves réalisent un jeu derôle sur un projet de construc-tion d’un restaurant appar-tenant à une chaîne de restau-ration rapide à proximité deleur école. Ils recherchentdivers renseignements leurpermettant de préparer leurprésentation. À travers cetteactivité, les élèves prennentconscience de la diversité despoints de vue dans tout projetde développement et appren-nent à évaluer tout projet à lalumière du test des trois filtres.

MATÉRIEL NÉCESSAIREl Fiches 24 et 25 de L’ABC de la

consommation responsable.l Fiche B-4.1 Bien du monde

autour de la table !l Fiche B-4.2 Revue de pressedu projet Roi du Burger.

l Fiche B-4.3 Le test des troisfiltres.

l Accessoires pour le débat(chapeau pour le maire, mallette, cravates, etc.).

PRÉPARATIONDurée: de trois à quatreheures.l Faire sept photocopies de

chacune des Fiches B-4.1,B-4. 2 et B-4.3.

Activité B-4

OBJECTIFS POURSUIVIS

Amener l’élève :l à réaliser les conséquences,

sur le plan environnemental,social et économique, qu’en-traînent les gestes de con-sommation quotidiens ;

l à développer son jugementcritique à l’égard des choixde consommation qui s’of-frent à lui ;

l à découvrir la complexitédes enjeux et des points devue dans toute probléma-tique économique, sociale ouenvironnementale ;

l à prendre conscience del’importance des processusdémocratiques dans les prises de décision qui le concernent.

E s t - ce qu’on va manger chez … ?

53

B-4Activitéenseignement Secondaire

CONSIDÉRATIONSPÉDAGOGIQUES ET MISE ENGARDEl Souvent très populaires

auprès des jeunes, leschaînes de restauration rapi-de constituent une illustra-tion probante de l’hégé-monie des transnationales.Lorsque l’on s’oppose à lamondialisation actuelle del’économie, limiter lafréquentation de ce type decommerce constitue un gestequi fait preuve de cohérence.

l L’assemblée du conseilmunicipal représente untemps fort de l’activité.Invitez les élèves à camperefficacement le rôle qui leurest confié. Suggérez-leur deporter des vêtements en lienavec les rôles qu’ils défen-dent (chapeau pour le maire,cravate, chapeau de cuisinier,mallette de gens d’affaires,etc.). Il arrive parfois que lesélèves s’emportent dans lefeu de l’action. Si la tensionmonte, tempérez le débat.

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enseignement Secondaire

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l Proposez aux élèves de par-ticiper à un grand débat surla question.

Observationl Présentez aux élèves le scé-nario suivant :

Depuis quelque temps,une rumeur circule. Unpromoteur a déposé auconseil municipal un projetd’établissement d’unrestaurant appartenant àune chaîne de restaurationrapide. Ce restaurant seraitconstruit près de votreécole. L’annonce du projetsuscite beaucoup de dis-cussions au sein de la po-pulation. Le conseil munici-pal de la municipalité nesait trop quoi faire. Desaudiences publiquesauront bientôt lieu afin depermettre aux diverses per-sonnes mises en caused’être informées et de

E s t - ce qu’on va manger chez … ? débattre la question. Auterme de ces audiences, leconseil municipal rendra sadécision.

l Informez les élèves que lesgroupes suivants ont mani-festé leur intérêt à participeraux audiences publiques.Parmi eux, on trouve :1. le promoteur de la chaîne

de restauration rapide ;2. l’association des gens d’af-

faires de la municipalité ;3. la Confrérie des amis du

hamburger ;4. les propriétaires du casse-

croûte Bigras ;5. l’association des parents

de l’école ;6. le comité santé et environ-

nement du CLSC.l Demandez aux élèves

d’imaginer quel serait lepoint de vue de chacun deces groupes en ce qui con-cerne le projet d’établisse-ment d’un restaurant appar-tenant à une chaîne derestauration rapide.Recueillez les commentairesdes élèves.

l Partagez la classe en septéquipes, la septième équipeétant celle du conseil munici-pal. Attribuez les rôles.

l Expliquez aux élèves quechaque équipe aura un rôleparticulier à jouer à la séancedu conseil municipal.Distribuez à chaque équipela Fiche B-4.1, Bien du mondeautour de la table !, présen-tant chacun des groupes d’intérêt.

DÉROULEMENTMise en situation et perc e p ti o n si n i ti a l e sl Demandez aux élèves de

dresser une liste des restau-rants qu’ils fréquentent.Notez les réponses autableau.

l Invitez-les à classer cesrestaurants selon qu’ilsappartiennent à une chaînede restauration rapide ounon.

l Pour chacune des catégoriesde restaurant, demandez auxélèves d’en décrire les princi-pales caractéristiques envous inspirant du tableau ci-dessous.

l Demandez aux élèves quelleserait leur réaction si unechaîne de restauration rapidechoisissait de s’installer prèsde leur école. Quelle serait laréaction de leurs parents ?Quelle serait celle des gensdu voisinage? Demandez-leur s’ils croient que tousseraient du même avis.

Restaurant Chaîne deindépendant restauration rapide

– Comment ces restaurants attirent-ils leur clientèle ?

– Comment les repas sont-ils servis?

– Quels sont les déchets engendrés ?Comment sont-ils traités?

– Quelles personnes travaillent dans ces restaurants et quelles sont leursconditions de travail ?

– Où sont réinvestis les profits de l’entreprise?

– D’où proviennent les aliments consommés?

– Quelles sont les conséquences sur la santé de ce genre de restauration?

– Ces restaurants présentent-ils d’autres caractéristiques?

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B-4Activité

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Burger. Les participantstrouveront des idées pourse préparer à la discus-sion en consultant laFiche B-4.2, Revue depresse du projet Roi duBurger, et la Fiche B-4.3,Le test des trois filtres ;

l préparer, de façon origi-nale, la présentation deson équipe à l’assemblée.Par exemple, distribuerdes rôles au sein del’équipe (spécialiste,témoin expert, etc.), secostumer en con-séquence, faire des plans,des graphiques et destableaux, etc.

Les m e m b res du conseilm u n i c i p a l auront pour tâches:l de préparer une grille

d’évaluation des argu-ments exposés, en s’inspi-rant de la Fiche B-4.3, Letest des trois filtres ;

l d’élaborer les modalitésde présentation (s’in-former du fonction-nement démocratique desa municipalité), de pré-parer l’horaire de l’assem-blée du conseil municipalet d’en aviser les équipespar écrit. À titre indicatif,prévoyez cinq minutes deprésentation pour cha-cune des équipes, endébutant par celles quisont en faveur du projet,ainsi qu’une période dequestions d’une quin-zaine de minutes entreles équipes et le conseilmunicipal ;

l d’animer l’assemblée duconseil municipal et des’assurer que celle-ci sedéroule correctement(respect du droit deparole, respect du temps,etc.) ;

l d’évaluer les argumentsde chaque équipe à lalumière de la grille préparée ;

l de prendre une décision,celle-ci pouvant égale-ment être un compromisentre les différentes posi-tions adoptées, et de lajustifier.

l Invitez les élèves à préparerleur argumentation ainsi queleur mémoire en s’appuyantsur le contenu des Fiches B-4.1,B-4.2 et B-4.3. Apportez-leurvotre soutien dans leurdémarche.

l Proposez-leur de faire desrecherches dans Internet ouà la bibliothèque, et de s’in-former auprès de leurs parentsafin de connaître leur pointde vue et les arguments qu’ilsp e u vent sugg é r e r.

l Les sites Internet suivantspourront nourrir la réflexiondes élèves :- le site Cheeseburger, un

hymne à cet aliment :http://pages.infinit.net/labello/Cheeseburger_fr.htm

- le site Burger King TherapyCenter, destiné auxemployés frustrés deschaînes de restaurationrapide :http://www.beadworld.com/amber/btherapy/indez.html

l Incitez les élèves à lire l’in-formation correspondant aurôle qu’ils joueront au coursde l’assemblée spéciale duconseil municipal. Suggérezaux élèves de s’attribuer desrôles au sein des équipes(président, secrétaire ou sim-ple membre de l’association,témoin expert en nutrition,conseiller en environnement,etc.). À l’assemblée du con-seil, chacun pourra alors yaller de ses commentairesparticuliers.

Analysel Demandez aux équipes defaire une première lecturedes articles de la Fiche B-4.2,Revue de presse du projet Roidu Burger, de façon à cequ’elles prennent connais-sance de la pluralité despoints de vue, ainsi que desdonnées particulières surl’industrie de la restaurationrapide.

l Exposez aux équipes lestâches qu’elles devrontaccomplir.

Rôle des équipesChaque équipe devra rédi-ger, puis présenter, un brefmémoire qui fera valoir, aucours de l’assemblée duconseil municipal, le pointde vue du groupe qu’elled é fend. Les tâches suiva n t e sdevront être accomplies:l bâtir une argumentation

écrite qui présentebrièvement le point devue de l’équipe sur leprojet de mise en placedu restaurant Le Roi du

(suite à la page suivante)

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B-4 Activité

- le site McCruelty to Go, vitrine d’un organisme vouéaux droits des animaux :www.goveg.com/mcd

- la vie de McDonald’s aprèsle hamburger, un article surla diversification des acti-vités de McDonald’s :http://www.cyberpresse.ca/reseau/tendances/xp/ten_p1074908.html

l Encouragez les élèves à pré-parer leur argumentation enfaisant ressortir les pointssaillants de leur mémoire eten tenant compte des préoc-cupations des autres acteurs.

Transformationl Réalisez en classe l’assem-blée du conseil municipal.

l Confiez à l’équipe représen-tant le conseil municipal lesoin de présenter, à l’ensem-ble de la classe, les règles dedéroulement de l’assemblée.

l Au moment de la présenta-tion des mémoires, agissezcomme spectateur ou, le caséchéant, comme modérateur.

l Intervenez, au besoin, à lapériode de questions.

l À la suite des présentationset à la période de questions,invitez les membres du con-seil municipal à se retirer afinde délibérer. Mentionnez-leur que leur choix ne doitpas être fait en fonction deleurs convictions person-nelles, mais plutôt en fonc-tion de la qualité et de la per-tinence des points de vueamenés.

l Invitez les membres du con-seil municipal à présenterleur décision — qui pourraêtre un compromis entre les

diverses positions exprimées— et à la justifier.

l Avec les élèves, faites unretour sur l’activité.Demandez-leur ce qu’ils ontappris. Posez-leur des ques-tions telles que :– Croyaient-ils que les mem-

bres du conseil municipalallaient prendre cettedécision?

– Avaient-ils déjà entenduparler d’audiencespubliques ?

– Croient-ils que tout lemonde devrait avoir le droitde s’exprimer lorsqu’unprojet risque d’affecter laqualité de vie ?

l Proposez aux élèves d’écrireun texte d’opinion, du genrearticle de journal, sur leschaînes de restauration rapi-de ou sur le test des trois fil-tres. Ce texte pourra êtreprésenté à la campagne depromotion proposée dansl’activité finale.

l Mettez un terme à l’activitéen demandant aux élèves cequ’ils feraient si leur restau-rant préféré, leur boissonpréférée ou leur marque devêtements ou de chaussuresfavorite recevaient une mau-vaise note au test des trois fil-tres. Demandez-leur s’ilscontinueraient quand mêmed’acheter ce produit.Expliquez-leur que nos choixde consommation représen-tent, en quelque sorte, unvote en faveur de l’entreprisequi les produit. C’est pourcela qu’on entend de plus enplus de gens dire :Consommer, c’est voter!

Activités de réinvestissement l Invitez les élèves à réutiliser

le test des trois filtres pourévaluer divers projets oud i vers biens de consommation.

l Présentez de nouveau ledébat en invitant les parentset les membres de la commu-nauté à y assister afin de leurdémontrer les conséquences,sur le plan social,économique et environ-nemental, qu’engendre ungeste aussi banal que celuid’aller manger dans unechaîne de restauration rapide.

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57

B-4.1

Bien du monde autour de la table!

Ficheenseignement Secondaire

Les promoteurs de la chaîne de restauration rapide

M. Yvan Dusteak est à la tête d’un groupe d’hommes et defemmes d’affaires qui projettent de construire un Roi du Burgerà proximité de l’école. Ils ont choisi ce lieu parce que les jeunesreprésentent leur principale clientèle. De plus, les jeunes y amè-nent leurs parents. Ces promoteurs habitent dans la ville voisine.

Description des rôles

Les propriétaires du casse-croûte Bigras

M.et Mme Bigras sont les parents de trois enfants . Ilsexploitent leur casse-croûte depuis 25 ans. Tout le mondedu quartier sait que la nourriture qu’ils préparent estfraîche et peu coûteuse. Ils achètent la plupart des ali-ments qu’ils cuisinent auprès des agriculteurs du coin.Pourla famille Bigras, leur casse-croûte constitue la seule sourcede revenus.

L’association des gens d’affaires

Mme Richard est présidente de cette association. Tous les mem-bres du groupe, sauf les Bigras, voient d’un bon œil la venue duRoi du Burger. Selon eux, ce nouveau commerce attirera de nou-veaux consommateurs et profitera aux autres commerces de lamunicipalité. C’est un plus pour l’économie locale.

L’association des parents d’élèves

Mme Goya est à la tête de cette association qui s’oppose fer-mement au projet. « Je respecte les mangeurs de ham-burgers, mais il est grand temps que l’on se rende compteà quel point il est scandaleux de construire un tel restau-rant près de notre école, clame-t-elle à qui veut l’entendre.C’est tenter le diable. Tant qu’à y être, pourquoi ne pas rem-placer la cantine de l’école par un Roi du Burger ? »

La Confrérie des amis du hamburger

M.Dédé Burger dirige l’aile québécoise de ce groupe de soutiendont le siège social est aux États-Unis. La principale activité dugroupe consiste à se rencontrer une fois par semaine dans l’uneou l’autre des chaînes de restauration rapide. Comme, pour cespersonnes, le hamburger représente l’aliment de choix,elles ontune foule d’arguments pour faire taire tous les détracteurs duburger.

Le comité santé et environnement du CLSC

M.Léveillé anime ce comité dont les membres affirmentque la restauration rapide a des conséquences néfastes surla santé des populations. De plus, ils considèrent que lesmodes de production utilisés par l’industrie de la restaura-tion rapide nuisent à l’environnement tout autant que lesdéchets engendrés par cette industrie.

Le conseil municipal

M.le maire Payeur dit toujours : « Il faut respecter les payeurs de taxes. » Il dirige le conseil municipal qui a pour mandat deplanifier et de gérer la croissance de la municipalité. Il doit tenir compte à la fois de l’opinion générale et de celle des différentsgroupes de pression. Pour lui,le Roi du Burger représente un vrai dilemme. Ses conseillers étant divisés sur le sujet, il a décidéde convoquer la population à des audiences publiques.

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B-4.2

Revue de presse du projet Roi du Burger1

Ficheenseignement Secondaire

M. Bigras avance que, si la réputation de soncommerce est reconnue tant chez les consom-mateurs que chez les petits producteurs ducoin,les moyens financiers dont dispose lachaîne internationale pour se montrer con-vaincante pourraient, encore une fois, annon-cer la mort prochaine d’une autre entrepriselocale. M. Bigras souligne que, sur 1,50$ defrites vendues dans un fast food, seulement0,02$ sont versés au fermier qui a fait pousserles patates. Du même souffle, il rappelle queplusieurs commerces de la rue P rincipale ontdisparu à la suite de l’ouverture des grandeschaînes wall-martiennes.

Le conseil de l’école primairecourtisé par le Roi du Burger

Afin de rallier le milieu scolaire autour de sacause, les promoteurs du restaurant Roi duBurger auraient proposé au directeur de l’é-cole, M. Painchaud, des sommes considérablespour obtenir le droit d’afficher de la publicitédans son établissement scolaire.Traînant tou-jours une dette accumulée de plusieurs mil-liers de dollars, à la suite des rénovations dusystème de ventilation de l’école l’annéedernière, le conseil scolaire affirme que l’offresera étudiée comme c’est le cas dans n’im-porte quel dossier.

Ayant eu vent de cette information, l’associa-tion de parents d’élèves voit d’un très mau-vais œil cette offensive mercantile au cœurdes habitudes de consommation de la popu-lation juvénile. À cette fin,elle rapporte uneétude de l’auteur Eric Schlosser, qui dénonce,dans son livre Fast Food Nation: The DarkSide of All-American Meal , l’opportunisme desmultinationales qui,en manipulant lesenfants, arrivent à manipuler les parents. Cescompagnies prétendent même faire preuve depédagogie avec certain matériel qu’elles dis-tribuent. Ainsi,pour apprendre aux enfants àcompter, elles véhiculent ces rudiments de lamathématique en illustrant les problèmes àrésoudre avec des hamburgers! Ajoutonsenfin que les chaînes de restauration rapide

La transnationale Roi du Burgerlorgne la clientèle scolaire

Récemment, un groupe de gens d’affaires dela région a déposé une requête au Conseilmunicipal pour obtenir la permission d’ex-ploiter, à proximité de l’école, une franchise dela transnationale de restauration rapide Roi duBurger. Les promoteurs avancent que lesétudes de marché qui ont été faites démon-trent clairement que les investissements sti-muleront le développement touristique enattirant des consommateurs des villages envi-ronnants. Mme Richard, présidente de l’asso-ciation des gens d’affaires de la localité, aappuyé l’homme d’affaires de l’extérieur enajoutant que son groupe croyait aussi que lebilan global promettait d’être positif.Mme Richard et M. Dusteak entretiennent desrelations d’affaires depuis plusieurs années.

Plusieurs groupes locaux,parmi lesquels l’as-sociation des parents d’élèves et le comitésanté et environnement du CLSC, s’opposent àl’ouverture du restaurant dans le secteur del’école. « Les habitudes se prennent tôt et lescompagnies le savent »,disent-ils en chœur,dénonçant du même coup les publicités quienvahissent le paysage urbain, rural et bientôtscolaire. La prolifération de la bactérie E . Coli,ou la maladie du hamburger, inquiète égale-ment les deux organismes. Le conseil munici-pal tiendra bientôt une audience publique surla question.

Le casse-croûte Bigras fête ses 25 ans d’existence !

En 1976,un hamburger se vendait environ0,20 $ ! Les propriétaires du casse-croûteBigras souhaitent rappeler la belle époque eninvitant la population à se joindre à eux aucours d’une fête anniversaire qui aura lieujeudi prochain.M. Bigras souhaite égalementfaire valoir son point de vue sur l’ouverture,dans la communauté, d’un restaurant de lachaîne multinationale Roi du Burger.

dépensent annuellement trois milliards dedollars en publicités télévisées.

Le Roi du Burger, des moyensénormes

M.Dédé Burger, de la Confrérie des amis duhamburger se réjouit de l’ar rivée possibled’un Roi du Burger dans la région. « L’industriede la restauration rapide compte plus de 200 000 restaurants de fast food aux ÉtatsUnis, souligne-t-il. Il est temps de suivre lemouvement et de se rendre compte que cetteindustrie, qui représente le plus grandacheteur de bœuf au monde, est une m p l oyeur sûr. Elle emploie plus de 3,7 millionsde travailleurs dans le monde dont les deuxtiers sont âgés de moins de 20 ans. En plus denous offrir l’occasion de déguster d’excellentsburgers, l’entreprise de M. Dusteak offrira del’emploi à nos jeunes», conclut-il.

Mme Goya,de l’association des parents d’élèvesest à cent lieues de partager l’enthousiasmede M. Burger. Elle souligne que, si les fast foodcréent de l’emploi pour les jeunes, ceux-ci travaillent au salaire minimum sans aucuneprotection sociale. Les patrons s’opposent auxhausses du salaire minimum et à toute régle-mentation plus sévère en matière de sécuritéalimentaire et de protection environnemen-tale. Mme Goya ajoute que les enfants de 7 à 13ans sont devenus les consommateurs numéroun de viande dans les fast food, que ce typed’alimentation est néfaste pour la santé etque, curieusement, le nombre d’adultes obèses aux États-Unis a doublé depuis 30 ans,soit depuis les débuts de l’ère de la restauration rapide.

1 «L’empire du fast-food, les dessous de la malbouffe», dans VOIR, vol. 10, no 32, du 16 au 22 août 2001, Québec, p. 10-11.

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B-4.3

Le test des trois filtres

Ficheenseignement Secondaire

Avant de prendre toute décision à propos du projet, il est bon de se poser un certain nombre de questions sur les conséquences pos-sibles de l’implantation d’un Roi du Burger. Pour t’aider à clarifier ta position et à être en mesure de juger adéquatement le projet,prends connaissance du test des trois filtres.

Le premier filtre est celui de l’économie. Est-ce que le projet proposé répond à un besoin réel de la population? Existe-t-ild’autres types de commerce qui répondent plus spécifiquement à ce dont tu as besoin? Le projet de commerce permettra-t-il lacréation de nouveaux emplois? En éliminera-t-il à son tour? Profitera-t-il aux commerces des alentours? Où seront réinvestis lesprofits de ce nouveau restaurant ? Ici ou à l’étranger? Où sont achetés les aliments qui composent les menus? Ici ou à l’étranger?Le projet permettra-t-il à la municipalité de toucher de nouvelles taxes? Les maisons avoisinant le restaurant prendront-elles de lavaleur ou en perdront-elles ?

Le deuxième filtre est celui de l’environnement. Est-ce que les méthodes de production de la chaîne de restauration rapiderespectent l’environnement. Qu’advient-il des déchets engendrés par l’entreprise? Sont-ils recyclés, réutilisés ou mis à la poubelle ?Sont-ils emballés à l’excès? Les aliments qui entrent dans la fabrication des menus offerts ont-ils été produits sans que l’environ-nement soit affecté? Utilise-t-on des pesticides, des produits chimiques, des organismes génétiquement modifiés (OGM)? La duréeet les moyens de transport utilisés pour acheminer les aliments affectent-ils l’environnement ?

Le troisième filtre est celui de la société. Est-ce que les aliments ont été produits dans des conditions qui respectent les droits despersonnes qui en ont assuré la production? Ces personnes ont-elles reçu une juste rémunération pour leur travail? Ont-elles puaccomplir leur travail en toute sécurité? La chaîne de restauration rapide a-t-elle à cœur le développement des communautés oùsont installées ses usines de production,où sont installés ses restaurants? De quelle façon sont respectés les droits des travailleursdes restaurants de la chaîne de restauration rapide. Les produits vendus sont-ils bons pour la santé? À qui s’adressent principale-ment les publicités de l’entreprise? Est-ce faire preuve de responsabilité sur le plan social ?

Procède à ta propre analyse des avantages et des inconvénients de l’implantation d’un Roi du Burgerdans ton entourage

Quels arguments peux-tu apporter en faveur du point de vue de ton équipe? Comment pourras-tu répliquer aux arguments desautres équipes? Comment t’y prendras-tu pour convaincre les membres du conseil municipal ?N’hésite pas à trouver des arguments pour appuyer la cause de ton équipe ou t’opposer aux projets des autres équipes.

Impacts sur le plan économique I m p a cts sur le plan env i ro n n e m e n ta l Impacts sur le plan social

Emplois Recyclage SantéTaxes Produits chimiques Conditions de travail Etc. Etc. Etc.

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Activité C-1

enseignement Secondaire

PRÉPARATION

Durée: de trois à cinq heures.l Photocopiez les Fiches C-1.1et C-1.2. Découpez selon lesindications. Collez chacunedes parties découpées sur uncarton.

l Faites cinq photocopies pourchacune des Fiches C-1.3 etC-1.4.

l Lecture préalable suggérée :L’ABC de la consommationresponsable :l Fiches 22, 23, 47 et 48 illus-trant la logique de marché à travers des produits deconsommation ;

l Fiches 37 à 46 à propos de la mise en place du com-merce équitable et de sesmécanismes ;

l Fiche 45 à propos des dif-férents produits disponiblessur le marché équitable.

OBJECTIFS POURSUIVIS

Amener l’élève :l à prendre conscience du

mécanisme d’appauvrisse-ment des travailleurs despays en développementselon les règles du com-merce traditionnel.

l à découvrir la répartition des revenus tout au long des chaînes de commercetraditionnel;

l à s’initier au commerceéquitable comme axe privi-légié pour une consomma-tion responsable.

Agir sur les chaînes de production

60

CONSIDÉRATIONSPÉDAGOGIQUES ET MISE ENGARDEl La question du commerceéquitable pourra être appro-fondie au cours de l’activitésuivante où sont comparéesla route du marché tradition-nel et celle du marchééquitable.

l Il est possible d’exploiter lesTIC au cours des recherchesproposées, à l’aide des fichesde L’ABC de la co n s o m m a ti o nresponsable.

RÉSUMÉÀ partir de lectures ciblées etau moyen d’un jeu de rôle, lesélèves découvrent le méca-nisme d’appauvrissement destravailleurs des pays endéveloppement selon lesrègles du commerce tradition-nel. À travers une initiation aucommerce équitable, ilsdécouvrent des solutions per-mettant d’améliorer la situation.

MATÉRIEL NÉCESSAIREl Fiche C-1.1 Les conditions de

vie, saviez-vous que...l Fiche C-1.2 D’une main àl’autre.

l Fiche C-1.3 D’un commerceagréable... et équitable ?

l Fiche C-1.4 La chronique duprof Nó Logo.

l Un poncho pour lessaynètes, si possible.

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C-1Activité

61

vêtements sont produits iciet ailleurs ;

- à donner le nom d’un paysqu’ils ne s’attendaient pas àdécouvrir dans leurrecherche ;

- à rechercher au besoin,pour chacune de leursdécouvertes, dans le dic-tionnaire ou dans un atlas,des renseignements sur lepays producteur ;

- à communiquer, le caséchéant, les fruits de leurrecherche à l’ensemble dela classe.

l Amorcez une discussionavec les élèves en vous inspi-rant des questions suivantes :– Quels sont les avantages et

les désavantages de pro-duire dans ces différentspays?

– Est-ce que les travailleurs etles petits producteurs sontpayés un juste prix pourleur production?

– Comment se fait-il qu’il soitplus coûteux de se procu-rer des fraises de l’îled’Orléans plutôt que d’acheter des bananes duCosta Rica ?

– Qu’est-ce qui expliquecette différence?

Observationl Avec les élèves, découvrezdes environnements de tra-vail qui caractérisent cettedifférence, en lisant la Fiche C-1.1, Les conditions devie, saviez-vous que..., diviséeen dix sections.- Distribuez à chaque équipedeux sections illustrant lesconditions de vie de dif-

férents lieux de productionà travers le monde.

- Invitez les équipes à lireattentivement leurs sectionset à nommer quelqu’un quileur servira de porte-parole.

- Demandez aux porte-parole des équipes de com-muniquer, à l’ensemble dela classe, le fruit de leursdécouvertes. Demandez-leur ce qu’ils ont appris, cequi les surprend.

Analysel Inspirez-vous d’abord desquestions suivantes : Est-cenormal qu’aujourd’hui desgens sur la terre viventencore dans de telles condi-ti o n s? Po u r q u o i? Est-ce juste?Comment agir pour changerla situation?

l Faites ensuite le lien avec lesélèves entre le coût d’un pro-duit et les conditions de pro-duction où l’absence deréglementation favorise despratiques commercialesexploitant injustement lemaillon le plus faible de lachaîne.

l E x p l i q u ez aux élèves que lesalaire obtenu par un produc-teur ou un petit trava i l l e u rpour les biens qu’il produitrepose, en grande partie, surla possibilité qu’il a d’êtrerémunéré selon un juste prixou celle qu’il a de vendre sesbiens à un juste prix.

l Proposez aux élèves l’exécu-tion de quelques saynètesafin d’illustrer la façon dontles produits sont négociésentre le producteur et le consommateur.

DÉROULEMENTMise en situation et perc e p ti o n si n i ti a l e sl Partagez la classe en cinq

équipes.l Demandez aux équipes

1) de compiler ce quechaque élève a mangé aupetit déjeuner. En vousinspirant des donnéessuivantes, invitez leséquipes à reconnaître lelieu de provenance desproduits consommés aupetit déjeuner.

Tableau des aliments consomméscouramment au petit déjeuner avecleur provenance

Aliments ProvenanceLait Au paysCafé Colombie, HondurasSucre Cuba, Haïti,

République dominicaine

Pain de blé Au paysConfiture Fraises en saison de fraises morte: États-Unis.

Sucre: Cuba, Haïti, République dominicaine

Beurre États-Unis, Afriqued’arachide de l’OuestBanane Amérique centraleJus d’orange Oranges: États-UnisLait au Cacao: Ghanachocolat Sucre: Cuba, Haïti,

République dominicaine

Etc.

2) d’identifier la provenancede leurs vêtements envérifiant le nom du paysqui figure sur les éti-quettes. Donnez le nomdes pays qui ont étéreconnus.

l Invitez les équipes :- à déterminer dans quelleproportion nourritures et

(suite à la page suivante)

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Agir sur les chaînes de production

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l Distribuez à chacune deséquipes l’une ou l’autre desmises en situation présentéesdans la Fiche C-1.2, D’unemain à l’autre.

l Assistez, au besoin, leséquipes dans la préparationde leur saynète.

l Invitez chaque équipe àvenir présenter, à tour derôle, au reste du groupe, lasaynète qu’elle a préparée,en commençant par lasaynète 1. Chaque fois, pro-posez à l’élève qui joue lerôle de Pedro de se vêtir duponcho.

l À la suite de chacune desprésentations, invitez leséquipes à compter le nombred’intermédiaires impliquésdans la transaction.

l À la suite des présentations,demandez aux équipes decomparer chacune deschaînes de production.

l Demandez aux équipes d’il-l u s t r e r, à même la Fiche C- 1 . 3,D’un commerce agréable... etéquitable?, chacune dessaynètes en identifiant, endessins ou par des mots, lesintermédiaires impliqués.Dans la colonne de droite,demandez aux élèves de cal-culer le prix que reçoitchaque intermédiaire pourchacun des ponchos vendus.Enfin, invitez les équipes àécrire un titre sous chacunedes saynètes.

Transformationl Amorcez une discussionavec les élèves en vous inspi-rant des questions suivantes :

– Croyez-vous que chacunsoit payé un juste prix pourle travail qu’il accomplit ?

– Quels arguments pourraitemployer Pedro pourrefuser de vendre ses pon-chos au rabais ?

– Selon vous, qui paie le justeprix pour les ponchos ?

– Qu’est-ce qui pourrait êtrefait pour aider Pedro àmieux gagner sa vie ?

l Inspirez-vous de l’informa-tion suivante pour soutenir ladiscussion.

S’appauvrir ?Lorsqu’on parle de pro-duits qui sont vendus engrande quantité, les pro-ducteurs n’ont souventd’autre choix que d’avoirrecours à plusieurs inter-médiaires. En effet, parleurs seuls moyens, ils nepourraient pas acheminerleurs produits.

La route traditionnellequ’empruntent la plupartdes produits que l’on trou-ve dans les grands marchésest truffée de coyotes.C’est ainsi qu’au Mexiqueon qualifie ces intermé-diaires qui se graissent lapatte tout au long de lachaîne de production. Lescompagnies impliquéesdans les chaînes tradition-nelles de productioncherchent toutes à faire leplus de profits possible.Souvent immenses, tellesdes transnationales, cescompagnies ont plusieurs

tours dans leur sac pouréconomiser du temps, del’argent et… leur belleréputation. Comme lescompagnies veulent con-currencer le marché enoffrant un produit à un prixraisonnable, tout en gar-dant à l’esprit la nécessitéde faire des profits, ellescherchent, par tous lesmoyens, à diminuer lesfrais sur tout le parcours dela chaîne de production.Généralement, ce sont tou-jours les petits producteurset les travailleurs qui cou-vrent la note.

Ainsi, lorsque le consom-mateur achète un produit,il faut reconnaître que,souvent, il ne reste que desmiettes pour le producteurune fois que les coyotes sesont tous servis. L’histoirede Pedro illustre bien la situation.

l Mentionnez aux jeunes qu’ilexiste plusieurs cas quirépondent à cette mêmelogique du marché. Faites-leur prendre connaissancede quelques exemplescomme ceux relatifs auxchaussures, aux bananes ouau cacao (voir L’ABC de laconsommation responsable,Fiches 22, 23, 47 et 48).

l Demandez aux élèves ce quipourrait être fait pour per-mettre aux petits produc-teurs ainsi qu’aux travailleursde toucher un juste prix pourleur trava i l .

enseignement Secondaire

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C-1Activité

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bles, par exemple du cafééquitable!

Activités de réinvestissementl Proposez aux élèves derépondre aux questions de la Fiche C-1.4, La chroniquedu prof Nó Logo, en leurfournissant une copie deL’ABC de la consommationresponsable.

l Invitez les élèves à faire unerecherche sur les produitséquitables que l’on trouvesur le marché national oulocal. Ils peuvent s’inspirerde la liste des produits ducommerce équitable les pluscourants sur le marchéeuropéen (voir L’ABC de laconsommation responsable,Fiche 45).

l Expliquez-leur qu’il existeune solution qui devient deplus en plus populaire: lecommerce équitable. Leprincipe du commerceéquitable est relativementsimple: réduire le nombred’intermédiaires afin d’assu-rer aux petits producteurs etaux travailleurs un juste prixpour leurs produits.Expliquez aux élèves que,pour rendre viable le con-cept de commerce équitable,il faut avant tout que l’ontrouve, à l’autre bout de lachaîne de production, desconsommateurs sensibilisés,c’est-à-dire nous-mêmes.

l Selon le temps à votre dispo-sition, faites l’activité En routevers l’équité qui traite spéci-fiquement du commerceéquitable ou inspirez-vous icidu contenu des Fiches 37 à 46de la section Consommonséquitable de L’ABC de la con-sommation responsable.Insistez particulièrement surles points suivants :Le commerce équitable, c’ e s t :- éviter les intermédiaires

inutiles ;- établir la juste valeur d’un

produit ;- produire selon des règles

écologiques et démocratiques;- s’engager dans une relation

à long terme.l Terminez l’activité en dis-tribuant aux élèves la FicheC-1.4, La chronique du profNó Logo, et en leur mention-nant que leurs parents peu-vent poser un geste de con-sommation responsable enachetant des produits équita-

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Les conditions de vie, saviez-vous que…1

enseignement Secondaire

✂D’hier à aujourd’hui

Les conditions de vie dans les usines n’ont jamais été faciles. L’illustration d’une couturière au tout début de l’ère industrielle, payée à lapièce et travaillant plus de 16 heures par jour, est une image familière. Déjà à cette époque, les contremaîtres sont reconnus pour abuser decette situation précaire en cherchant le moindre défaut au vêtement terminé,et ce, afin d’obtenir quelque raison de retenir sur le salaire leprétendu préjudice causé à la compagnie. Est-ce pour cette raison que le mot sweater fait référence en français, à la fois au mot chandail etau mot exploiteur ?

La situation n’a guère changé.Elle est toujours la même aujourd’hui.À preuve, le 2 août 1995,près de Los Angeles, une petite entreprise quiretient, dans des cages barbelées, des immigrantes chinoises forcées de coudre dans des conditions inimaginables est investie par la policecalifornienne2. Si ce scénario extrême est plutôt rare, l’univers des usines de confection,nommées sweatshops aux États-Unis ou maquilado -ras au Mexique, fait partie d’un système global complexe où la coupe d’un morceau de tissu peut être faite dans un pays, le vêtement peutêtre cousu dans un autre, puis griffé dans un troisième et vendu partout à travers le monde. De plus, les sociétés transnationales «qui sou-vent ne possèdent pas d’unités de production (comme Nike),se développent par l’intermédiaire de sous-traitants qui ignorent générale-ment qu’ils travaillent pour une société transnationale3. »

✂D’Amérique et d’Asie

Saviez-vous que, dans certains pays, les conditions de travail sont presque des situations d’esclavage? Le 9 mai 2001,un rapport du gou-vernement du Salvador, longtemps tenu secret sous la pression du lobby industriel,dévoile dans les usines de textiles de ce pays dessemaines de travail de 80 heures dans des conditions insalubres (eau et air pollués, température ambiante de 32 °C et plus), l’absenced’équipement de sécurité essentiel,des salaires indignes malgré de longues heures supplémentaires, la corruption des inspecteurs d’usines,la pratique contraignante des tests de grossesse obligatoires, ainsi que l’existence d’une liste noire des travailleurs qui soutiennent la syndi-calisation. Au nombre de 229,aucune de ces industries, qui procurent 79 000 emplois et forment le huitième exportateur mondial de vête-ments aux États-Unis, ne permet la présence d’un syndicat. Plusieurs de ces établissements sont des sous-traitants pour Gap, Nike ou LizClaiborne, par exemple.

En Birmanie, la situation est pire encore. L’Organisation internationale du travail (OIT),organisme de l’ONU, rapporte que le travail forcéexiste toujours «sous ses différentes formes comme, entre autres, le portage, la construction de camps militaires, le travail aux champs6. »

✂Deux poids, deux mesures

Savais-tu que les règles du jeu sont parfois bien différentes d’un pays à un autre, et qu’elles le sont aussi d’une compagnie à une autre ? Demanière générale, les conditions des travailleurs qui se trouvent au début de la chaîne de production souffrent de l’absence de normes detravail bien définies. Pour le moment, il semble que les codes de conduite qu’adoptent certaines compagnies servent davantage à dorer leurimage qu’à améliorer les conditions de travail,puisque ces codes ne sont ni obligatoires ni contraignants. Pour l’instant, leur adoption et leurapplication ne font l’objet d’aucune règle internationale définie. « La Banque mondiale, par exemple, interdit le travail forcé des enfants, maisrejette les principes de liberté d'association et se montre très méfiante par rapport aux syndicats en raison de leur capacité à altérer lemarché4 », c’est-à-dire à réduire la marge de profits de la compagnie au bénéfice du travailleur.

En 1998, l’Organisation internationale du travail (OIT),organisme de l’ONU, rapportait que «seuls 15 % [de ces codes] faisaient allusion à laliberté d'association,25 % au travail forcé,40 % au niveau des salaires, 45 % au travail des enfants, 66 % à la non-discrimination et 75 % àla santé et à la sécurité au travail5. » En attendant que les efforts entrepris fassent évoluer la situation, ces statistiques ont au moins l’a van-tage d’attirer l’attention sur des problématiques cruciales.

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C-1.1Fiche

✂Histoire de jouets

En Chine7, « la plupart des travailleurs, en majorité des femmes, sont payés à la pièce. Leur salaire moyen varie entre 92 et 129 dollars cana-diens par mois. Cela inclut le salaire journalier, les heures supplémentaires, les primes de respect de quota,les primes pour le travail de nuit,etc. De ce salaire, sont déduits les amendes, les repas, le logement, les médicaments… ! »

Témoignage de Mme Cheung, travailleuse dans une usine de jouets :« Je suis mariée et j'ai une fille de deux ans qui est restée avec ma mère au village. Mon mari s'occupe d'une petite boutique qui vend dessnacks. Nous vivons là ensemble. Je travaille chez Jifu depuis quatre ans. Ici,il n'y a pas de congés de maternité. La plupart du temps lafemme qui est enceinte démissionne. Si elle fait partie de l'encadrement, elle a droit à un congé de maternité d’un mois avec salaire debase. Je reçois mon salaire chaque mois avec une fiche de paie. En général,il arrive avec 15 jours de retar d. Et, en plus, on vous retient unmois de salaire en guise de caution. Certains disent que les hommes qui travaillent dans la section de modelage doivent verser entre 200 et300 yuan* comme «droit d'entrée» au responsable de la section pour être admis là. Cette année j'ai entendu dire que deux manutention-naires avaient dû payer une amende de 200 yuan* avant d'être renvoyés, tout simplement parce qu'ils avaient déclenché accidentellementle système d'alarme pendant qu'ils chargeaient des marchandises . »Dongguan Jifu Toys Factory (ancienne filiale de Mattel)Produits : jouets Tyco et Fischer Price - Chine : province de Guangdong* 1 yuan équivaut à 19¢ (en argent canadien) ; 100 yuans équivalent à 19$ (en argent canadien) au 12 décembre 2001.

✂L’implacable loi des bateys

En parcourant les rues d’un batey8, ou campement, en République dominicaine, la misère se manifeste sous tous ses aspects. En réalité,lesmaisons sont des baraques délabrées où,sur des superficies de 10 à 15 m 2, vivent jusqu’à dix personnes. Dans ces bateys règne une sinistredivision du travail dont le but est d’opposer des exploités à d’autres exploités, dans une lutte féroce pour la survie. Dans les plantations tra-vaillent des hommes ravagés par la malnutrition. Si l’on considère que ces personnes n’ont pas le droit de sortir de leur batey, qu’elles sontsurveillées par des gardes armés et qu’elles ne jouissent d’aucun droit civil,on constate facilement que le terme «esclavage» correspondencore, malheureusement, à la réalité.

Lorsque les travailleurs arrivent au batey, ils peuvent demeurer jusqu’à quinze jours sans travailler, donc sans être payés. Pour survivre, ilssont condamnés à endurer la faim et à s’endetter auprès des usuriers du camp. Même, une fois qu’ils ont commencé à travailler, ils nereçoivent aucune paie tant que la canne n’a pas été pesée, ce qui demande par fois plusieurs jours. Entre-temps, la canne a perdu de sonhumidité,par conséquent de son poids. Le salaire des travailleurs s’en trouve réduit d’autant, car ils sont payés à la tonne séchée. La logiquede leurs gardiens leur interdit même de cultiver un jardin individuel. Pour une récolte de 20 000 livres de canne à sucre, soit l’équivalent de10 bonnes journées de travail,un travailleur reçoit environ 15$.

1 L’information contenue dans la présente fiche constitue un amalgame de renseignements tirés de la bibliographie et dessources mentionnées à la fin de la présente fiche.

2 A History of American Sweatshops, 1820-Present. http://americanhistory.si.edu/sweatshops/intro/intro.htm3 Collectif de l’Éthique sur l’étiquette, octobre 2001, Actes et conclusions du séminaire de Céligny, Suisse, 4-5 mai 2001, orga-nisé par AAJ et CETIM. http://attac.org/fra/toil/doc/cetim.htm

4 Actes et conclusions, séminaire de Céligny. http://attac.org/fra/toil/doc/cetim.htm5 Ibid.6 AFP, 7 novembre 2001.7 Collectif de l’Éthique sur l’étiquette, octobre 2001. http://www.crc-conso.com/etic/condtravail.htm8 Contrecarrez le sucre !, Série « Pourquoi le Sud nourrit-il le Nord?».

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Les conditions de vie, saviez-vous que…

enseignement Secondaire

✂Le danger des produits chimiques

Dans les usines de jouets chinoises, les travailleuses mettent souvent leur santé et leur sécurité en danger en raison de l'existence de fortesodeurs nocives qui se dégagent dans les a teliers où l'on pulvérise des peintures . Les problèmes respiratoires sont fréquents. La directioninterdit l'utilisation des ventilateurs en cas de pluie parce que leur action pourrait altérer les couleurs des produits . La chaleur devient viteétouffante et provoque des évanouissements !

Au pays, même si elle est souvent critiquée pour son processus de remboursement des frais, la Commission de la santé et de la sécurité dutravail (CSST) fixe des normes sévères pour protéger la santé des travailleuses et des travailleurs.

✂Victoire à Ladybird - La pression des consommateurs fait mouche9

Les travailleurs de l'usine de confection thaïlandaise Ladybird menaient, depuis plus de deux mois, un combat légitime pour améliorer leursconditions de travail et leur rémunération. Une lutte difficile, dans une atmosphère répressive qui a conduit au lock-out de 70 travailleurs !Cela a duré jusqu'au 4 juillet 2001,date à laquelle les travailleurs licenciés ont tous été réincorporés et peuvent maintenant crier victoire. Ilssont parmi les premiers en Thaïlande à obtenir de l'employeur des compensations de salaires pour les femmes enceintes empêchées d'ar-rondir leurs fins de mois et de gagner un salaire décent en faisant des heures supplémentaires. Cette victoire, les consommateurs y ont con-tribué en faisant pression sur les entreprises qui passent commande à Ladybird. Prenatal s'est ainsi enquis de la situation auprès de la direc-tion de l'usine. Gymboree a mandaté des inspecteurs pour interroger les travailleurs à plusieurs reprises. Nul doute qu'à l'heure où la respon-sabilité sociale des entreprises est sur la sellette, ce type de pression peut faire mouche.

✂Le travail des enfants

Saviez-vous qu’en 1999,on recensait plus de 250 millions d’enfants travailleurs. Parmi eux,120 millions étaient travailleurs à temps plein.Onsait, par exemple, que certaines usines de fabrication de tapis engagent des enfants à cause de la petitesse de leurs doigts, ce qui facilitel’exécution de certaines étapes du tissage. En Amérique latine également, des enfants sont engagés pour assembler les coutures des ballesde base-ball.

Dans le même ordre d’idée, une grande campagne de sensibilisation a été mise sur pied, il y a quelques années, pour dénoncer la compa-gnie Nike qui engageait des enfants pour fabriquer ses souliers. Heureusement, grâce aux moyens de pression internationaux,la compagnieNike n’a pas eu d’autre choix que de revoir l’application de certaines normes de travail. Malheureusement, trop de situations comme cesdernières passent encore inaperçues.

Dans les usines chinoises où l’âge minimum requis pour travailler est 16 ans, les cas d'enfants travailleurs sont plutôt rares. « En général,laprésence d'enfants au travail est plus visible dans les entreprises des villes et des villages proches des campagnes que dans les établisse-ments situés dans les grandes agglomérations. Le travail des enfants n'est pas fréquent dans l'industrie chinoise mais il est bien souvent dif-ficile de vérifier l'âge des travailleurs ! »

Ici,au Canada,il est strictement interdit d’engager des enfants. L’âge minimum pour entrer dans le marché du travail est 16 ans.

9 Tout savoir sur la campagne «Vêtements propres», section Toi, consommateur en campagne, Magasins du Monde - OXFAM.http://www.madeindignity.be/public/09.htm

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C-1.1Fiche

✂Le coût du vêtement

« Le jour où, avec mes collègues ouvrières, nous avons appris à quel prix se vendaient en Europe les tailleurs que nous cousions, noussommes restées sans voix. Chacun de ces tailleurs équivalait à plusieurs mois de notre salaire. Jamais, nous ne pourrons nous payer ce quenous fabriquons par centaine de pièces à longueur de journée. » Emilia - Indonésie10

Dans plusieurs pays, une majorité de femmes sont contraintes de travailler 9 heures par jour, 5 jours par semaine pour un salaire qui nedépasse guère 0,55$ de l’heure. Ces personnes travaillent dans des usines de t extile appelées sweatshops (ou maquiladoras au Mexique).Construites dans des zones où les normes de protection sociale et de protection de l’environnement ne s’appliquent pas, ces usines four-nissent, à bas prix,les vêtements que les grandes compagnies vendent, à profit, dans des pays comme le nôtre. Libres de faire ce qu’ellesveulent, ces compagnies exploitent leurs employés, en leur faisant vivre des conditions inacceptables. De plus, elles causent des torts irré-parables à l’environnement.

Ici,au Canada,la journée moyenne de travail est de 7 heures . Quant au salaire versé aux employés, il ne peut être inférieur au salaire mini-mum fixé par le gouvernement.

✂Vivre avec moins que 2$ par jour

Savais-tu que 2,8 milliards de personnes vivent encore avec moins que 2$ par jour. De ce nombre, 1,3 milliard de personnes vivent avecmoins que 1$ par jour. Partout, le salaire moyen des femmes demeure inférieur à celui des hommes.

Voici le revenu annuel moyen par personne, en 1999,dans certains pays.Femmes Hommes

États-Unis 24 302 $ 39 655 $Canada 20 016 $ 32 607 $Japon 15 187 $ 35 018 $Corée 9 667 $ 21 676 $Mexique 4 486 $ 12 184 $Brésil 4 067 $ 10 077 $Chine 2 841 $ 4 350 $Indonésie 1 929 $ 3 7804 $Indes 1 195 $ 3 236 $Pakistan 826 $ 2 787 $Mali 582 $ 1 054 $Éthiopie 414 $ 844 $

Et toi,que peux-tu t’acheter avec 1$ ou 2$ par jour? Crois-tu que cela est suffisant pour subvenir à tes besoins de la journée ?

10 Tout savoir sur la campagne «Vêtements propres», section Toi, consommateur en campagne, Magasins du Monde - OXFAM.http://www.madeindignity.be/public/09.htm

BibliographieL’ABC de la consommation responsable , 2001.Actes et conclusions du séminaire de Céligny, Suisse, 4 et 5 mai 2001, organisé par AAJ et CETIM. http://attac.org/fra/toil/doc/cetim.htmA History of American Sweatshops 1820-Present. http://americanhistory.si.edu/sweatshops/intro/intro.htmAgence France Presse, 7 novembre 2001, Genève, Dernières nouvelles. http://www.birmanie.net. Collectif de l’Éthique sur l’étiquette, octobre 2001. http://www.crc-conso.com/etic/condtravail.htm. Sweatshop Watch, Oakland. http://www.sweatshopwatch.org/swatch/headlines/2001/china_apr01.html

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C-1.2

D’une main à l’autre

Ficheenseignement Secondaire

Mise en situation 1Pedro est un artisan qui fabrique des ponchos en pure laine de son pays. Il les vend 5$ directement à des personnes habitant lemême village que lui ou à des touristes qui en ont besoin pour se protéger du froid.

Mise en situation 2Pedro est un artisan qui fabrique des ponchos en pure laine de son pays. Comme son produit est de qualité et qu’il a beaucoupde travail,il les vend par paquets de cinq à Roberto, un commerçant qui lui offre 20$ pour chaque paquet de cinq ponchos.Roberto les vend 7$ aux habitants des villages voisins, à l’occasion du marché hebdomadaire.

Mise en situation 3Pedro est un des artisans qui fabriquent des ponchos en pure laine de son pays. Il les vend par paquets de cinq à Roberto, uncommerçant qui lui offre maintenant 15$ pour un lot de 5 ponchos. Roberto lui explique qu’il doit lui payer ses ponchos moinscher parce qu’il fait affaire avec plusieurs artisans qui fabriquent la même marchandise. Ayant un plus grand nombre de ponchosà vendre, Roberto les vend 100$ le paquet de 10 à Imelda qui tient une boutique située en ville. Chaque poncho est vendu 15 $par la propriétaire de la boutique.

Mise en situation 4Pedro est un artisan qui fabrique des ponchos en pure laine de son pays. Il les vend par paquets de 10 à Roberto, un com-merçant qui lui offre 25$ pour chaque lot. Ce même commerçant, qui fait affaire avec plusieurs petits travailleurs comme Pedro,les vend 100$ le paquet de 10 à Imelda,la propriétaire d’une boutique en ville. Imelda les revend 150$ le lot de 10 à Steve, uncommerçant-importateur qui les revend 35$ la pièce dans sa boutique du Nord.

Mise en situation 5Pedro est un artisan qui fabrique des ponchos en pure laine de son pays. Comme les ponchos se vendent mal et comme la situa-tion économique est de plus en plus difficile, il accepte de les vendre 20$ le lot de 10 à Roberto, un commerçant local. Ce mêmecommerçant, qui profite de la misère des nombreux travailleurs avec qui il fait affaire, les vend 100$ le paquet de 10 à Imelda,lapropriétaire d’une boutique de la ville. Imelda les revend 150$ le lot de 10 à Steve, un commerçant-importateur qui,en plus deles vendre 35$ la pièce dans sa boutique du Nord, les revend 300$ le lot de 10 à Mike qui est acheteur pour une chaîne d’entre-prises qui appose son logo sur chacun des ponchos. Chaque poncho est ensuite vendu 40$ à des détaillants comme Dominiquequi exploite un magasin appartenant à la chaîne. Les ponchos sont revendus 70$ aux consommateurs québécois.

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C-1.3

D’un commerce agréable... et équitable ?

Ficheenseignement Secondaire

Écris le nom de chaque intermédiaire Indique combien touche chaque intermédiaire par poncho vendu

Mise en situation 1 : __________________

Mise en situation 2 : __________________

Mise en situation 3 : __________________

Mise en situation 4 : __________________

Mise en situation 5 : __________________

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La chronique du prof Nó Logo

enseignement Secondaire

Salut, je suis le prof Nó LogoJe vais te parler de commerce équitable en te racontant l’histoire vécue par mes amis EddyEadache et Nirvananas. La prochaine fois que tu te rendras à l’épicerie, regarde bien lesétagères et les rayons. Ils cachent des trésors. Derrière le comptoir ou pas trop loin de lacaisse, tu aperçois «Café équitable». Qu’est-ce que c’est que ça?

C’est exactement ce que mon ami Eddy s’est demandé lui aussi.Nirvananas, qui connaît tout parce qu’elle lit sur toutes sor tes de sujet, lui a répondu :« C’est excellent. C’est super-bon. Quand tu achètes ce café-là,non seulement tu as une chance sur deux pour que ce soit un café fabriqué sans utili-s ation de produits chimiques mais, en plus, ton argent circule de ta poche presque directe m e nt jusqu’à celle de celui qui a cueilli le café. C’est génial. »

« Oh là,dis Eddy. C’est pas clair. Explique-moi ça comme du monde. »

Le café équitable, mon ami, c’est simple. C’est la même chose que lorsque tu achètes un panier de fraises à l’île d’Orléans ou au marché Jean-Talon àMontréal.Tu as un contact direct avec le gars ou la fille qui se sont penchés dans le champ au gros soleil et qui te parlent de leurs fraises en touteconnaissance de cause. Essaie de leur dire qu’elles sont trop petites ou pas assez rouges leurs fraises. C’est toi qui prendra des couleurs. Dans le prix,tuas le coût du terroir, du labeur, des semences, de la récolte, du transport et de l’étalage. À 8$ le panier en début de saison et 5$ une fois celle-ci bienentamée, tu conclus une bonne affaire et , surtout, tu t’assures que le maraîcher pourra revenir l’année prochaine avec sensiblement le même prixparce qu’il aura reçu un prix convenable l’année précédente. C’est un prix équitable. El cafécito equitativo, es la misma cosa. Tu me suis? C’est lamême chose. Ou presque. Le principe est le même. C’est un long fil,le plus direct possible, entre toi et la famille qui possède une petite terre ou unregroupement de personnes qui cultivent le café là où ça pousse, dans les Tropiques, au Mexique, au Guatemala,au Brésil ou en Angola,par exemple.

Tu dois savoir que le Sud nour rit passablement bien le Nord, n’est-ce pas? Les bananes, les oranges, le café,les ananas, le cacao, tous ces produits sontexotiques. T’es-tu déjà demandé ce que ton argent paie quand tu achètes une banane, un kilo de café ou un ananas ?

Prenons l’ananas. J’aime bien l’exemple de l’ananas. Savais-tu que le plant laissé à lui-même prend jusqu’à cinq ans pour parvenir à maturité ?Toutefois, les deux compagnies qui ont la mainmise sur la quasi-totalité du commerce mondial de l’ananas, Dôle et Del Monte, s’en voudraient de telaisser attendre aussi longtemps avant que tu mordes dans une tranche de ce délicieux fruit. Alors, elles utilisent des fongicides, des pesticides et desherbicides pour que, en cinq mois, ce fruit tropical surgisse du sol et se retrouve sur les étagères de ton supermarché local.

Tous ces procédés doivent coûter cher! Mais écoute ça : les compagnies poussent les petits producteurs à accélérer les récoltes et leur vendent mêmeles engrais. Quand elles reviennent ou utilisent des intermédiaires pour négocier la production,les prix sont généralement très bas et le producteurn’a d’autre choix que d’accepter le prix fixé par la compagnie ou de s’endetter pour continuer à produire. Triste, non? Dans un ananas, tu payes beau-coup de monde entre le produc teur et toi. Après le labeur, la récolte, le transport, la manutention et la distribution,tu payes pour un tas de transac-tions qui n’ont rien à voir avec l’ananas. Autrement dit, dans ce type de commerce traditionnel,le prix de l’ananas est payé,par toi et le producteur, àtous les autres acteurs de la longue chaîne qui vous relie tous les deux. Dans l’achat d’un tel fruit, tu permets simplement à l’employé qui en aramassé de 10 000 à 12 000,au bout d’une longue journée de travail,de pouvoir s’acheter l’équivalent d’une poche de patates. Ça donne un «dôle »de goût à l’ananas.

Le commerce équitable a d’autres stratégies à proposer. Si tu désires en savoir plus, je te recommande la suite del’histoire à partir de la Fiche 37 de L’ABC de la consommation responsable .

Bonne lecture !

Le prof Nó Logo, Eddy et la capiteuse1 Nirvananas...

1 De c a p u t, tête, v. 1300 «o b s t i n é e» et troublante. Source: D i ctionnaire histo rique de la langue fra n ç a i s e.

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C-1.4Fiche

Consulte L'ABC de la consommation responsable et tente de répondre aux questions suivantes :

Questions à poser Réponses à chercher dans les fiches

D’où vient le commerce équitable? 37

Sur quels principes repose le commerce équitable ? 38

Comment savoir si le produit que j’achète est équitable ? 39

Comment pratiquer le commerce équitable ? 40

Quelle est la situation actuelle du commerce équitable dans le monde? 41 et 42Et le café équitable dans tout ça?

Du consommateur au producteur,quel chemin emprunte-t-il ? 43 et 44

Quels sont les produits équitables les plus courants ? 45

Pourquoi est-ce si difficile de pratiquer le commerce équitable ? 46

Et dans le cas du cacao ou des bananes, le commerce est-il équitable? 47 et 48

2 Campagne provinciale «Pourquoi le Sud nourrit-il le Nord?», Série de fiches, 1989.

2

Enquêtes à mener Mon milieu, mon école, ma famille, mes amis et moi-même, que savons-nous du commerceéquitable?

Quels sont les commerces de mon quartier qui offrent des produits équitables?

Qu’est-ce qui se fait dans mon pays en ce qui concerne le commerce équitable?

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Activité C-2

enseignement Secondaire

OBJECTIFS POURSUIVIS

Amener l’élève :l à se familiariser avec les chaînes

de production, d’échanges etde consommation;

l à prendre conscience du tra-vail des êtres humains der-rière le produit fabriqué ;

l à réfléchir sur les répercus-sions de la consommationsur le travail des petits producteurs ;

l à découvrir l’importance dela solidarité.

Mon étiquette, c’est ma casquette

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CONSIDÉRATIONSPÉDAGOGIQUES ET MISE ENGARDEl Cette activité se prête à l’uti-lisation des TIC, notammenten ce qui concerne certainesrecherches portant sur l’in-dustrie du textile.

RÉSUMÉAu moyen du vêtement, lesélèves découvrent les chaînesde production et le travail desêtres humains derrière l’objetfabriqué. Ils s’interrogent etexplorent les conditionssociales et environnementalesqui caractérisent le début dela chaîne où sont produitsleurs vêtements. Sensibiliséspar l’intermédiaire de cam-pagnes telles que Vêtementspropres ou de marques derespect comme Made inDignity, ils organisent undéfilé de mode au coursduquel ils arborent leurs pro-pres vêtements, faits en toutedignité et g r i ffés de marquesr e s p o n s a b l e s .

MATÉRIEL NÉCESSAIREl Carte du monde, aiguilles,papier ou collants du genrePost-it.

l Fiche C-2.1 Les conditions devie au début de la chaîne deproduction.

l Fiche C-2.2 CampagneVêtements propres et marquede respect Made in Dignity.

l Fiches suivantes tirées deL’ABC de la consommationresponsable :l Fiches 16, 21 et 23 portant

sur les chaînes de produc-tion et la consommation ;

l Fiches 22, 45, 46, 47 et 48portant sur différents pro-duits de consommation ;

l Fiches 24 et 25 portant sur laconsommation responsable.

PRÉPARATIONDurée: de deux à trois coursd’une heure chacun.

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C-2Activité

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que c’est la même pers o n-ne qui a fa b riqué ce vête-ment et qui vous l’a ve n d u?

2. Combien de personnes,croyez-vous, participent àla chaîne de productiond’un vêtement tel qu’un T-shirt, et ce, depuis sa pro-duction jusqu’à sa vente enmagasin? Quelles sont cespersonnes (tisserands,intermédiaires, vendeurs,etc.) ?

3. Est-ce que toutes ces per-sonnes reçoivent un salaireéquivalent? Combien,pensez-vous, reçoit la per-sonne qui a fabriqué levêtement que vous portez?

4. Est-ce que le fait de ne pasconnaître cette personnechange quelque chosepour vous?

l Notez sur un tableau lesréponses des élèves.

Observationl À partir de la carte du monde

illustrant la provenance deleurs vêtements, faites pren-dre conscience aux élèves dela diversité des lieux de pro-duction. Amenez-les à réali-ser que certains de ces lieuxsont situés aux antipodes.Demandez-leur de formulerdes hypothèses sur le prix etla qualité des vêtements enfonction de leurs lieux d’ori-gine. Par exemple:- Un vêtement produit en

Asie du Sud-Est devrait sevendre plus cher en raisondes frais liés au transport.

- Un vêtement produit enAmérique du Nord devraitêtre de meilleure qualité en

raison des techniques depointe qui y sont utilisées.

- Un vêtement produit dansun pays en développementdevrait se vendre moinscher parce que les tra-vailleurs sont sous-payés.

- Etc.l Afin de vérifier, le plus juste-

ment possible, ces hypothè-ses, invitez les élèves à faireune recherche sur leschaînes de production dansl’industrie du textile. Pour cefaire, formez des équipes dequatre élèves.

l Invitez d’abord chaqueéquipe à bien comprendre lecontexte général qui a coursdans les chaînes de produc-tion. Puis, demandez auxéquipes de répondre auxquestions suivantes: Qui pro-duit? Comment cela fonc-tionne-t-il, particulièrementau début de la chaîne de production ?

l Dirigez les élèves vers lessources de consultation suivantes :- Fiches 16, 22, 23 et 45 de

L’ABC de la consommationresponsable. (Distribuezune fiche par équipe).

- Fiche C-2.1 Les conditionsde vie au début de la chaînede production. (Distribuez àchaque équipe une sectionde cette fiche).

- Si le temps le permet,visionnez la vidéoTurbulences, de CarolePoliquin, qui présente avecjustesse le contexte de la mondialisation. Vous pouvez vous procurer lefilm en composant le 1 800 267-7710.

DÉROULEMENTMise en situation et perc e p ti o n si n i ti a l e sl Amorcez une brève discus-sion avec les élèves à proposde leurs choix de consomma-tion en matière de vête-ments. Demandez-leur ce quiinfluence le plus leurs choix.Est-ce le prix, la marque, lacouleur ?

l Demandez aux élèves si le lieu de fabrication de leurs vêtements exerce uneinfluence sur leurs choix de consommation.

l Partagez la classe en équipesde deux élèves et demandezaux équipes d’identifier laprovenance de leurs vête-ments (de la tête aux pieds)en vérifiant le nom du paysqui figure sur les étiquettesapposées.

l Invitez les équipes :1. à inscrire, sur une carte du

monde, les pays recensés(avec collants du genrePost-it, aiguilles et papier,etc.) ;

2. à calculer la proportionreprésentant les vêtementsproduits ici et ceux pro-duits ailleurs ;

3. à rechercher au besoin,dans le dictionnaire oudans un atlas, des renseignements sur le pays producteur (langue, culture, économie, environnement).

l Amorcez une discussion avecles élèves en vous inspirantdes questions suivantes :1. Connaissez-vous la per-

sonne qui a fabriqué votrevêtement? Croyez-vous

(suite à la page suivante)

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enseignement Secondaire

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juste prix ou celle qu’il a devendre ses biens à un justeprix.

l Proposez maintenant auxélèves de faire une recherchedans Internet sur un vête-ment et une marque de leurchoix (Gap, Benetton, Nike,etc.).

l À l’aide des fiches mention-nées en observation et de labibliographie annexée,invitez chaque équipe àretracer les différentesétapes de la chaîne de pro-duction du produit en ques-tion (depuis la confection duvêtement jusqu’à sa vente).Plus précisément, les équipescherchent à connaître l’infor-mation sur les points men-tionnés ci-dessous.l Quel est l’environnement

de travail qui caractérise laproduction (à partir dudébut de la chaîne) :- environnement politique

(démocratie, monarchie,milice) ;

- environnement économique(salaire, à la pièce, possibi-lité d’ava n c e m e n t );

- environnement social(heures travaillées par jour,droit de parole, congéparental) ;

- environnement physique(environnement sécuri-taire, pollué par lesodeurs, les sons, ou dontles accès sont limités).

l Qui sont les principauxacteurs qui interviennenttout au long de la chaîne deproduction et quelles sontles principales caractéris-tiques sur le plan de la

Mon étiquette, c’est ma casquetterémunération:- le nombre approximatif

d’intermédiaires impliquésdans la transaction du produit ;

- le profit ou le salaire quereçoivent le producteur oul’employé comparative-ment à celui du présidentde la compagnie ou del’employeur.

l Invitez le porte-parole dechaque équipe à faire le bilande la recherche faite parcelle-ci. Comme les ren-seignements à trouver sontsouvent peu accessibles, ilest possible que l’informa-tion recueillie par les élèvessoit relativement partielle.

l Suggérez aux équipes depréparer une lettre à l’atten-tion des présidents de cesentreprises afin qu’ils vousinforment des caractéris-tiques de leur chaîne de pro-duction. Invitez les élèves àexprimer leurs craintes dansla rédaction de leur lettre.

Transformationl Demandez aux élèves s’ils

considèrent comme normalque des compagnies se ser-vent des consommateurscomme enseignes publici-taires gratuites en s’affichantsur leurs vêtements, et ce, aumoyen de leurs logos, deleurs noms, de leurs mes-sages. Est-il possible dechanger la situation? Peut-onrefuser de jouer à l’homme-sandwich? Seriez-vous prêtsà payer votre chandail pluscher pour éviter une telle situation?

l Invitez un porte-parole dechaque équipe à communi-quer les résultats de larecherche à l’ensemble de laclasse.

Analysel À la suite des présentations,sondez l’opinion des élèvessur les points suivants :– Est-ce normal que des gens,

à l’échelle de la planète,vivent encore aujourd’huidans de telles conditions ?Pourquoi? La situation voussemble-t-elle juste ?

– Croyez-vous que le produc-teur ou le travailleur sontpayés un juste prix pour letravail qu’ils exécutent?

– Croyez-vous que le con-sommateur paie un justeprix pour le vêtement qu’ilporte?

– Quel est le rapport entreles conditions de vieobservées au début de la chaîne de production et le prix demandé au consommateur?

l Faites le lien avec les élèvesentre le coût d’un produit etles conditions de production,particulièrement celles oùl’absence d’une réglementa-tion bien définie, obligatoireet contraignante occasionnedes pratiques commercialesexploitant le maillon le plusfaible de la chaîne.

l Expliquez aux élèves que lesalaire obtenu par un pro-ducteur ou un petit tra-vailleur pour les biens qu’ilproduit repose, en grandepartie, sur la possibilité qu’ila d’être rémunéré selon un

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C-2Activité

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Liste partielle de sites à visiter

http://www.adbusters.orghttp://www.altema.com/http://www.antipub.net/http://www.cam.org/~act_reb/consom/acef1999.htmhttp://www.citoyensdumonde.orgCampagne Vêtements propres, Clean Clothes http://www.cleanclothes.orghttp://www.consommateur.qc.cahttp://www.consumerscouncil.comhttp://www.consumersinternational.orghttp://www.corpwatch.org/Campagne De l’éthique sur l’étiquette, Made in Dignity http://www.crc-conso.com/etichttp://www.csq.qc.net/educav.asphttp://www.equiterre.qc.ca/cafe/media/quebec.htmlhttp://www.globenet.org/horizon-local/astm/as68eq.htmlhttp://incommon.web.ca/francais/cafe/index.htmlhttp://www.oxfam.qc.ca/http://www.mdmoxfam.be/campagnes/TVOG%20Enjeux.htmlhttp://www.mdmoxfam.be/producteurs/producteurs.htmhttp://www.option-consommateurs.orghttp://www.ouebport.com/coop/sante/index.htmlhttp://www.protegez-vous.qc.ca/http://www.sciencepresse.qc.cahttp://www.terrespoir.com/defaultf.htm

Carole CRABBÉ et autres collaborateurs (2001), La mode déshabil-lée / Magasins du monde - OXFAM, 120 p., douze chapitrespour répondre à douze questions sur les conditions de tra-vail dans la confection textile.http://www.madeindignity.be/public/09.htm

l Par équipe, demandez auxélèves d’imaginer desmoyens de sensibiliser leurscondisciples et les membresde la communauté aux con-ditions de travail qui ontcours dans l’industrie du textile.

l Afin de nourrir la réflexiondes élèves, distribuez àchaque équipe la Fiche C-2.2,Campagne Vêtements pro-pres et marque de respectMade in Dignity. Après lec-ture attentive, invitez lesélèves à se faire, eux aussi,les promoteurs du commerceéquitable et de la consomma-tion responsable au moyend’un défilé de mode au coursduquel ils exposeront leursdifférents apprentissages.

l Suggérez aux élèves de con-cevoir leurs propres vête-ments. Des t-shirts à recyclerpeuvent être peints, des cas-quettes peuvent porter uneétiquette anti-slogan, desbijoux peuvent être fabriquésavec une effigie anti-logo, lesintermédiaires impliquéspeuvent être dessinés sur lest-shirts, etc.

l Proposez aussi aux élèves defaire des dessins, destableaux, des slogans et desanti-slogans qui pourrontêtre mis en valeur au coursde ce défilé de mode.

l Les produits réalisés pour-raient être vendus à l’occa-sion de l’activité finale.

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Les conditions de vie au début de la chaîne de production1

enseignement Secondaire

✂D’hier à aujourd’hui

Les conditions de vie dans les usines n’ont jamais été faciles. L’illustration d’une couturière au tout début de l’ère industrielle, payée à lapièce et travaillant plus de 16 heures par jour, est une image familière. Déjà à cette époque, les contremaîtres sont reconnus pour abuser decette situation précaire en cherchant le moindre défaut au vêtement terminé,et ce, afin d’obtenir quelque raison de retenir sur le salaire leprétendu préjudice causé à la compagnie. Est-ce pour cette raison que le mot sweater fait référence en français, à la fois au mot chandail etau mot exploiteur ?

La situation n’a guère changé.Elle est toujours la même aujourd’hui.À preuve, le 2 août 1995,près de Los Angeles, une petite entreprise quiretient, dans des cages barbelées, des immigrantes chinoises forcées de coudre dans des conditions inimaginables est investie par la policecalifornienne2. Si ce scénario extrême est plutôt rare, l’univers des usines de confection,nommées sweatshops aux États-Unis ou maquilado -ras au Mexique, fait partie d’un système global complexe où la coupe d’un morceau de tissu peut être faite dans un pays, le vêtement peutêtre cousu dans un autre, puis griffé dans un troisième et vendu partout à travers le monde. De plus, les sociétés transnationales «qui sou-vent ne possèdent pas d’unités de production (comme Nike),se développent par l’intermédiaire de sous-traitants qui ignorent générale-ment qu’ils travaillent pour une société transnationale3. »

✂D’Amérique et d’Asie

Saviez-vous que, dans certains pays, les conditions de travail sont presque des situations d’esclavage? Le 9 mai 2001,un rapport du gou-vernement du Salvador, longtemps tenu secret sous la pression du lobby industriel,dévoile dans les usines de textiles de ce pays dessemaines de travail de 80 heures dans des conditions insalubres (eau et air pollués, température ambiante de 32 °C et plus), l’absenced’équipement de sécurité essentiel,des salaires indignes malgré de longues heures supplémentaires, la corruption des inspecteurs d’usines,la pratique contraignante des tests de grossesse obligatoires, ainsi que l’existence d’une liste noire des travailleurs qui soutiennent la syndi-calisation. Au nombre de 229,aucune de ces industries, qui procurent 79 000 emplois et forment le huitième exportateur mondial de vête-ments aux États-Unis, ne permet la présence d’un syndicat. Plusieurs de ces établissements sont des sous-traitants pour Gap, Nike ou LizClaiborne, par exemple.

En Birmanie, la situation est pire encore. L’Organisation internationale du travail (OIT),organisme de l’ONU, rapporte que le travail forcéexiste toujours «sous ses différentes formes comme, entre autres, le portage, la construction de camps militaires, le travail aux champs36. »

✂Deux poids, deux mesures

Savais-tu que les règles du jeu sont parfois bien différentes d’un pays à un autre, et qu’elles le sont aussi d’une compagnie à une autre ? Demanière générale, les conditions des travailleurs qui se trouvent au début de la chaîne de production souffrent de l’absence de normes detravail bien définies. Pour le moment, il semble que les codes de conduite qu’adoptent certaines compagnies servent davantage à dorer leurimage qu’à améliorer les conditions de travail,puisque ces codes ne sont ni obligatoires ni contraignants. Pour l’instant, leur adoption et leurapplication ne font l’objet d’aucune règle internationale définie. « La Banque mondiale, par exemple, interdit le travail forcé des enfants, maisrejette les principes de liberté d'association et se montre très méfiante par rapport aux syndicats en raison de leur capacité à altérer lemarché4 », c’est-à-dire à réduire la marge de profits de la compagnie au bénéfice du travailleur.

En 1998, l’Organisation internationale du travail (OIT),organisme de l’ONU, rapportait que «seuls 15 % [de ces codes] faisaient allusion à laliberté d'association,25 % au travail forcé,40 % au niveau des salaires, 45 % au travail des enfants, 66 % à la non-discrimination et 75 % àla santé et à la sécurité au travail5. » À défaut de pouvoir in tervenir directement sur la situation, ces statistiques ont au moins l’avantaged’attirer l’attention sur des problématiques cruciales .

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C-2.1Fiche

✂Histoire de jouets

En Chine7, « la plupart des travailleurs, en majorité des femmes, sont payés à la pièce. Leur salaire moyen varie entre 92 et 129 dollars cana-diens par mois. Cela inclut le salaire journalier, les heures supplémentaires, les primes de respect de quota,les primes pour le travail de nuit,etc. De ce salaire, sont déduits les amendes, les repas, le logement, les médicaments… ! »

Témoignage de Mme Cheung, travailleuse dans une usine de jouets :« Je suis mariée et j'ai une fille de deux ans qui est restée avec ma mère au village. Mon mari s'occupe d'une petite boutique qui vend dessnacks. Nous vivons là ensemble. Je travaille chez Jifu depuis quatre ans. Ici,il n'y a pas de congés de maternité. La plupart du temps lafemme qui est enceinte démissionne. Si elle fait partie de l'encadrement, elle a droit à un congé de maternité d’un mois avec salaire debase. Je reçois mon salaire chaque mois avec une fiche de paie. En général,il arrive avec 15 jours de retar d. Et, en plus, on vous retient unmois de salaire en guise de caution. Certains disent que les hommes qui travaillent dans la section de modelage doivent verser entre 200 et300 yuan* comme «droit d'entrée» au responsable de la section pour être admis là. Cette année j'ai entendu dire que deux manutention-naires avaient dû payer une amende de 200 yuan* avant d'être renvoyés, tout simplement parce qu'ils avaient déclenché accidentellementle système d'alarme pendant qu'ils chargeaient des marchandises. »Dongguan Jifu Toys Factory (ancienne filiale de Mattel)Produits : jouets Tyco et Fischer Price - Chine : province de Guangdong* 1 yuan équivaut à 19¢ (en argent canadien) ; 100 yuans équivalent à 19$ (en argent canadien) au 12 décembre 2001.

✂L’implacable loi des bateys

En parcourant les rues d’un batey8, ou campement, en République dominicaine, la misère se manifeste sous tous ses aspe cts. En réalité,lesmaisons sont des baraques délabrées où,sur des superficies de 10 à 15 m 2, vivent jusqu’à dix personnes. Dans ces bateys règne une sinistredivision du travail dont le but est d’opposer des exploités à d’autres exploités, dans une lutte féroce pour la survie. Dans les plantations tra-vaillent des hommes ravagés par la malnutrition. Si l’on considère que ces personnes n’ont pas le droit de sortir de leur batey, qu’elles sontsurveillées par des gardes armés et qu’elles ne jouissent d’aucun droit civil,on constate facilement que le terme «esclavage» correspondencore, malheureusement, à la réalité.

Lorsque les travailleurs arrivent au batey, ils peuvent demeurer jusqu’à quinze jours sans travailler, donc sans être payés. Pour survivre, ilssont condamnés à endurer la faim et à s’endetter auprès des usuriers du camp. Même, une fois qu’ils ont commencé à travailler, ils nereçoivent aucune paie tant que la canne n’a pas été pesée, ce qui demande parfois plusieurs jours. Entre-temps, la canne a perdu de sonhumidité,par conséquent de son poids. Le salaire des travailleurs s’en trouve réduit d’autant, car ils sont payés à la tonne séchée. La logiquede leurs gardiens leur interdit même de cultiver un jardin individuel. Pour une récolte de 20 000 livres de canne à sucre, soit l’équivalent de10 bonnes journées de travail,un travailleur reçoit environ 15$.

1 L’information contenue dans la présente fiche constitue un amalgame de renseignements tirés de la bibliographie et dessources mentionnées à la fin de la présente fiche.

2 A History of American Sweatshops, 1820-Present. http://americanhistory.si.edu/sweatshops/intro/intro.htm3 Collectif de l’Éthique sur l’étiquette, octobre 2001, Actes et conclusions du séminaire de Céligny, Suisse, 4-5 mai 2001, orga-nisé par AAJ et CETIM. http://attac.org/fra/toil/doc/cetim.htm

4 Actes et conclusions, séminaire de Céligny. http://attac.org/fra/toil/doc/cetim.htm5 Ibid.6 AFP, 7 novembre 2001.7 Collectif de l’Éthique sur l’étiquette, octobre 2001. http://www.crc-conso.com/etic/condtravail.htm8 Contrecarrez le sucre !, Série « Pourquoi le Sud nourrit-il le Nord?».

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Les conditions de vie au début de la chaîne de production

enseignement Secondaire

✂Le danger des produits chimiques

Dans les usines de jouets chinoises, les travailleuses mettent souvent leur santé et leur sécurité en danger en raison de l'existence de fortesodeurs nocives qui se dégagent dans les a teliers où l'on pulvérise des peintures . Les problèmes respiratoires sont fréquents. La directioninterdit l'utilisation des ventilateurs en cas de pluie parce que leur action pour rait altérer les couleurs des produits . La chaleur devient viteétouffante et provoque des évanouissements !

Au pays, même si elle est souvent critiquée pour son processus de remboursement des frais, la Commission de la santé et de la sécurité dutravail (CSST) fixe des normes sévères pour protéger la santé des travailleuses et des travailleurs.

✂Victoire à Ladybird - La pression des consommateurs fait mouche9

Les travailleurs de l'usine de confection thaïlandaise Ladybird menaient, depuis plus de deux mois, un combat légitime pour améliorer leursconditions de travail et leur rémunération. Une lutte difficile, dans une atmosphère répressive qui a conduit au lock-out de 70 travailleurs !Cela a duré jusqu'au 4 juillet 2001,date à laquelle les travailleurs licenciés ont tous été réincorporés et peuvent maintenant crier victoire. Ilssont parmi les premiers en Thaïlande à obtenir de l'employeur des compensations de salaires pour les femmes enceintes empêchées d'ar-rondir leurs fins de mois et de gagner un salaire décent en faisant des heures supplémentaires. Cette victoire, les consommateurs y ont con-tribué en faisant pression sur les entreprises qui passent commande à Ladybird. Prenatal s'est ainsi enquis de la situation auprès de la direc-tion de l'usine. Gymboree a mandaté des inspecteurs pour interroger les travailleurs à plusieurs reprises. Nul doute qu'à l'heure où la respon-sabilité sociale des entreprises est sur la sellette, ce type de pression peut faire mouche.

✂Le travail des enfants

Saviez-vous qu’en 1999,on recensait plus de 250 millions d’enfants travailleurs. Parmi eux,120 millions étaient travailleurs à temps plein.Onsait, par exemple, que certaines usines de fabrication de tapis engagent des enfants à cause de la petitesse de leurs doigts, ce qui facilitel’exécution de certaines étapes du tissage . En Amérique latine également, des enfants sont engagés pour assembler les coutures des ballesde base-ball.

Dans le même ordre d’idée, une grande campagne de sensibilisation a été mise sur pied, il y a quelques années, pour dénoncer la compa-gnie Nike qui engageait des enfants pour fabriquer ses souliers. Heureusement, grâce aux moyens de pression internationaux,la compagnieNike n’a pas eu d’autre choix que de revoir l’application de certaines normes de travail. Malheureusement, trop de situations comme cesdernières passent encore inaperçues.

Dans les usines chinoises où l’âge minimum requis pour travailler est 16 ans, les cas d'enfants travailleurs sont plutôt rares. « En général,laprésence d'enfants au travail est plus visible dans les entreprises des villes et des villages proches des campagnes que dans les établisse-ments situés dans les grandes agglomérations. Le travail des enfants n'est pas fréquent dans l'industrie chinoise mais il est bien souvent dif-ficile de vérifier l'âge des travailleurs ! »

Ici,au Canada,il est strictement interdit d’engager des enfants. L’âge minimum pour entrer dans le marché du travail est 16 ans.

9 Tout savoir sur la campagne «Vêtements propres», section Toi, consommateur en campagne, Magasins du Monde - OXFAM.http://www.madeindignity.be/public/09.htm

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C-2.1Fiche

✂Le coût du vêtement

« Le jour où, avec mes collègues ouvrières, nous avons appris à quel prix se vendaient en Europe les tailleurs que nous cousions, noussommes restées sans voix. Chacun de ces tailleurs équivalait à plusieurs mois de notre salaire. Jamais, nous ne pourrons nous payer ce quenous fabriquons par centaine de pièces à longueur de journée. » Emilia - Indonésie10

Dans plusieurs pays, une majorité de femmes sont contraintes de travailler 9 heures par jour, 5 jours par semaine pour un salaire qui nedépasse guère 0,55$ de l’heure. Ces personnes travaillent dans des usines de textile appelées sweatshops (ou maquiladoras au Mexique).Construites dans des zones où les normes de protection sociale et de protection de l’environnement ne s’appliquent pas, ces usines four-nissent, à bas prix,les vêtements que les grandes compagnies vendent, à profit, dans des pays comme le nôtre. Libres de faire ce qu’ellesveulent, ces compagnies exploitent leurs employés, en leur faisant vivre des conditions inacceptables. De plus, elles causent des torts irré-parables à l’environnement.

Ici,au Canada,la journée moyenne de travail est de 7 heures . Quant au salaire versé aux employés, il ne peut être inférieur au salaire mini-mum fixé par le gouvernement.

✂Vivre avec moins que 2$ par jour

Savais-tu que 2,8 milliards de personnes vivent encore avec moins que 2$ par jour. De ce nombre, 1,3 milliard de personnes vivent a vecmoins que 1$ par jour. Partout, le salaire moyen des femmes demeure inférieur à celui des hommes.

Voici le revenu annuel moyen par personne, en 1999,dans certains pays.Femmes Hommes

États-Unis 24 302 $ 39 655 $Canada 20 016 $ 32 607 $Japon 15 187 $ 35 018 $Corée 9 667 $ 21 676 $Mexique 4 486 $ 12 184 $Brésil 4 067 $ 10 077 $Chine 2 841 $ 4 350 $Indonésie 1 929 $ 3 7804 $Indes 1 195 $ 3 236 $Pakistan 826 $ 2 787 $Mali 582 $ 1 054 $Éthiopie 414 $ 844 $

Et toi,que peux-tu t’acheter avec 1$ ou 2$ par jour? Crois-tu que cela est suffisant pour subvenir à tes besoins de la journée ?

10 Tout savoir sur la campagne «Vêtements propres», section Toi, consommateur en campagne, Magasins du Monde - OXFAM.http://www.madeindignity.be/public/09.htm

BibliographieL’ABC de la consommation responsable , 2001.Actes et conclusions du séminaire de Céligny, Suisse, 4 et 5 mai 2001, organisé par AAJ et CETIM. http://attac.org/fra/toil/doc/cetim.htmA History of American Sweatshops 1820-Present. http://americanhistory.si.edu/sweatshops/intro/intro.htmAgence France Presse, 7 novembre 2001, Genève, Dernières nouvelles. http://www.birmanie.netCollectif de l’Éthique sur l’étiquette, octobre 2001. http://www.crc-conso.com/etic/condtravail.htmSweatshop Watch, Oakland. http://www.sweatshopwatch.org/swatch/headlines/2001/china_apr01.html

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Campagne Vêtements propres et marque derespect Made in DignityLa marque de respect Made in Dignity (Produit dans la dignité)

La marque Made in Dignity, visant à respecter les producteurs du Sud et leur environnement dans le domaine de l’artisanat, est née en1995,sous l’impulsion de l’organisme de commerce équitable Magasins du Monde – OXFAM. Son action vise à promouvoir l’emploi et àrehausser la dignité humaine en faisant appel à des conditions équitables, au Nord comme au Sud.

Made in Dignity rassemble maintenant plus d’une centaine de produits alimentaires et plus de 1 500 produits artisanaux tels que desinstruments de musique, des vêtements et des accessoires, des bijoux,des décorations pour la maison,des cadeaux. Plus de 75 Magasins du Monde - OXFAM,en Wallonie et à Bruxelles, offrent de tels produits. Quand l'alternative existe, évidemment, c'est biende la privilégier. C'est le cas pour les tee-shirts des Magasins du Monde-OXFAM qui portent la marque Made in Dignity.

Ainsi,en choisissant la qualité Made in Dignity, tu encourages la création d’emplois au Sud, tu renforces des groupes de producteurs etdes partenaires du Sud, tu t’assures de la protection de l’environnement, tu garantis une rémunération plus équitable aux producteurset, surtout, tu t’assures du respect des hommes et des femmes qui produisent au début de la chaîne de production.

La campagne Vêtements propres

Mise sur pied en 1996 par Magasins du Monde - OXFAM,la campagne Vêtements propres dénonce la responsabilité des multina-tionales dans la violation des droits de l’Homme dans le travail1.

L’objectif de la campagne est d’amener les distributeurs et les compagnies à respecter un code de conduite basé sur les conventionsfondamentales de l’Organisation internationale du travail (OIT),en commençant par le respect d’un revenu minimum vital et la libertéd’association (la syndicalisation).

LES MARQUES LAISSENT DES MARQUES est une des actions de cette campagne menée dans neuf pays européens pour amener Nike etAdidas à respecter les droits de l’Homme dans le travail. Les milliers de consommateurs européens qui appuient ce mouvement affir-ment, par leur geste, que «la qualité d’un vêtement ou d’une paire de chaussures, c’est aussi le respect de la dignité de ceux qui lesfabriquent2. »

enseignement Secondaire

Made in Dignity est une garantie donnée par Magasins du Monde-OXFAM.La vente de produits Made in Dignity est un moyen de con-tribuer à la promotion et à la défense du commerce équitable entre leNord et le Sud.

1 Campagne «Vêtements propres», section L’historique, http://www.madeindignity.be/public/09.htm2 Campagne «Vêtements propres», section Mouvement d’éducation permanente, http://www.madeindignity.be/public/09.htm

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C-2.2Fiche

Autres campagnes, marques et initiatives

CHIQUITA – ÇAVAPAS: pour dénoncer la violation des droits de l’Homme par la multinationale de la banane.

« OXFAM Fair Trade» est la marque de produits alimentaires de l’organisme. Elle est garantie par OXFAM-Wereldwinkels.

Solidarity est la marque qui distingue les vêtements d’occasion. Action Acheter mieux, acheter moins, un choixconcret pour s'habiller à moindre coût, éviter le gaspillage et faire un joli pied de nez à la société de consomma-tion, celle que nous invente le marketing des grandes multinationales.

Exposition Visages café,un outil pour faire de la sensibilisation,auprès du grand public, sur le commerceéquitable. L’exposition est présentée en quatre sections : les conditions de vie des producteurs, les étapes de trans-formation du café,le travail de la coopérative UCIRI et le rôle des consommateurs. Pour de plus amples renseigne-ments à ce sujet, vous pouvez vous reporter au site Équiterre.

La Marche 2/3 est devenue, après 31 ans, la plus grande manifestation annuelle de solidarité internationalejeunesse en Amérique. Des milliers de jeunes dénoncent fermement et pacifiquement l’injustice structurelle del’économie mondiale et réclament une répartition équitable de l’abondance présente dans notre monde! Cesjeunes marcheurs manifestent leur volonté d’avoir un commerce équitable, afin que les produc teurs soient recon-nus pour leur travail et que les productions respectent davantage leur environnement.La Marche 2/3 est une marche en solidarité avec les 2/3 de l’humanité,soit la majorité absolue de la planète,appauvrie et exclue progressivement ! Un message clair est envoyé à notre société par des jeunes qui s’engagentet posent des gestes concrets pour garantir un avenir viable à l’ensemble de l’humanité. Pour favoriser la partici -pation à la Marche 2/3,un guide du responsable, des affiches, des t-shirts ainsi qu’un documentaire sur vidéocas-sette sont mis à la disposition des accompagnateurs. Pour de plus amples renseignements à ce sujet , vous pouvezvous reporter au site du CLUB 2/3.En 2002,la Marche 2/3 aura lieu à Montréal,le samedi 11 mai.

Pour en savoir plus…http://www.madeindignity.be/ Magasins du Monde – Oxfam.http://www.oxfam.qc.ca/ OXFAM-Québec.http://www.equiterre.qc.ca/cafe/index.html Équiterre.http://www.2tiers.org/ CLUB 2/3.

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Activité C-3

enseignement Secondaire

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RÉSUMÉÀ partir de l’exemple du café,les élèves prennent connais-sance des deux routes possi-bles de commercialisation dedenrées provenant du travailde producteurs des pays duSud, soit la route convention-nelle et la route du commerceéquitable. Ils sont ensuiteamenés à réfléchir aux réper-cussions de ces modes decommercialisation sur les populations et, par con-séquent, aux répercussions denos choix de consommation.Enfin, ils font une recherched’information pour connaîtrela disponibilité des produitséquitables dans leur communauté.

MATÉRIEL NÉCESSAIREl Fiche C-3.1 La route

conventionnelle...l Fiche C-3.2 La routeéquitable…

l Fiche C-3.3 Des chiffres quiparlent.

l Fiche C-3.4 Qu’en pensez-vous? (à reproduire pourtous les élèves).

l Fiche C-3.5 Les produitséquitables d’ici et d’ailleurs.

l Fiches 43 et 44 de L’ABC de laconsommation responsable.

PRÉPARATION

Durée: deux heures.l Lecture préalable suggérée :

L’ABC de la consommationresponsabl, à la sectionConsommons équitable,Fiches 37 à 48 .

l Montage des fiches :l préparez les Fiches C-3.1 et

C-3.2 qui présentent lesrôles des divers acteursdans les voies de commer-cialisation. Il s’agit de pho-tocopier ces fiches et dedécouper ensuite chacundes rôles en faisant la dis-tinction entre la route con-ventionnelle et la routeéquitable (codes RC et RÉau coin inférieur gauchedes fiches). Vous pouvezcoller chacun des rôles surun carton de couleur enchoisissant une couleur dif-férente pour chaque route ;

l photocopiez en six exem-plaires la Fiche C-3.3 et lesFiches 43 et 44 de L’ABC dela consommation responsa-ble. Un exemplaire doit êtreprévu pour chaque équipe ;

l p h o t o c o p i ez les Fiches C- 3 . 4et C-3.5 pour chaque élève.

OBJECTIFS POURSUIVIS

Amener l’élève :l à prendre connaissance desvoies conventionnelles etéquitables de commercialisa-tion des denrées provenantdes pays du Sud ;

l à prendre conscience desrépercussions négatives etpositives des diverses voiesde commercialisation ;

l à acquérir et à développer unsentiment de solidarité

En route vers l’équitéenvers les producteurs quifournissent les biens qu’ilsconsomment ;

l à poser un regard critiquesur ses propres choix de consommation ;

l à acquérir et à développerune attitude favorable à l’é-gard de la promotion d’uneconsommation équitable.

DÉROULEMENTMise en situation et perc e p ti o n si n i ti a l e sl Présentez-vous aux élèvesune tasse à la main et dites-leur, sur un ton impératif,que vous désirez avoir unbon café tout de suite…Ajoutez qu’aujourd’hui, cen’est pas la machine à caféqui vous le procurera, maisbien eux, les élèves, en allantle chercher directementauprès du producteur.

l Profitez de la surprise desélèves pour les questionnersur l’origine du café sanspour autant leur fournir toutde suite les réponses à desquestions telles que : Quiproduit du café? À quelendroit? Quel chemin le cafésuit-il pour se rendre jusqu’àvotre tasse ?

l Mentionnez aux élèves qu’ence qui concerne le café, il y adeux voies parallèles de com-mercialisation et proposez-leur de reconstituer lesroutes empruntées par lecafé.

Observationl Distribuez les rôles, que

vous aurez préparés au préa-lable, à partir des Fiches C-3.1et C-3.2. La simulation

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C-3Activité

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l À la suite des présentations,remerciez les élèves pourvous avoir apporté deuxcafés et demandez-leurlequel vous devriez boire etpourquoi. Invitez les élèves àvous faire part de leursobservations en ce qui a traitaux deux voies de commer-cialisation simulées.

l Recueillez les commentairesdes élèves et invitez-les à enapprendre davantage sur lecommerce équitable.

Analysel Distribuez à chaque élève laFiche C-3.4, Qu’en pensez-vous?, et demandez-leur deprendre connaissance desquestions qui y sont posées.

l Formez six équipes et distribuez à chacune la Fiche C-3.3, Des chiffres quiparlent et les Fiches 43 et 44de L’ABC de la consomma-tion responsable.

l Invitez les équipes à prendreconnaissance du contenu deces fiches et à remplir letableau de la Fiche C-3.4 ense reportant aux renseigne-ments contenus dans lesfiches. Les élèves doivent dis-cuter en équipe sur chacunedes questions et s’entendresur les réponses à donner.

l À la suite du travail deséquipes, effectuez en groupeune mise en commun eninvitant chacune des équipesà présenter son point de vuesur l’une des sept questionsposées dans la Fiche C-3.4.

Transformationl Félicitez les élèves pour leuranalyse et demandez-leurs’ils connaissent des endroitsoù il est possible de se pro-curer des produits provenantdu commerce équitable.

l Distribuez aux élèves la FicheC-3.5, Les produits équitablesd’ici et d’ailleurs, et invitez-les à remplir cette fiche parune petite recherche pourdéterminer les lieux de distri-bution de produits équita-bles dans leur quartier, dansleur ville ou à la grandeur duQuébec. La recherche peutêtre faite par équipe, enrépartissant les tâches entreles membres, ou de façonindividuelle, notamment enconsultant les ressourcesindiquées sur la Fiche C-3.5.

l Après la recherche, faitesune mise en commun desrenseignements qui aurontété trouvés, et produisez unefiche synthèse pour la classe.

l D i s c u t ez avec les élèves surles changements qu’apport e ,dans les habitudes de con-sommation, la connaissancedu commerce équitable, etq u e s t i o n n ez-les sur leur désirde faire connaître cette info r-mation. Selon l’intérêt suscité,d i vers modes de diff u s i o np e u vent être envi-sagés (art i-cle dans le journal local, tex t edans Internet, note pour lesparents, les autres élèves oules professeurs, démarchepour l’achat de café équitableà la cafétéria, etc.). Ces pro-ductions pourront êtreprésentées à l’occasion del’activité finale.

compte neuf rôles pour laroute conventionnelle et cinqrôles pour la route équitable.Vous pouvez distribuer cesrôles de façon aléatoire ou,pour assurer la participationde tous les élèves, vous pou-vez associer deux élèves aumême rôle.

l Pour démarrer la simulation,indiquez aux élèves que vousallez commencer par la routeconventionnelle avec le rôledu Paysan producteur decafé. Invitez l’élève qui acette fiche en main à se leveret à présenter le texte de safiche en le lisant à haute voix.

l Demandez ensuite auxélèves qui tiennent des rôlesdans la route convention-nelle, (code RC), quelle serala prochaine étape du café etqui, parmi eux, représentecette étape. Invitez l’élèvedéterminé à lire sa fiche àhaute voix. Poursuivez ainsile chemin emprunté par lecafé, et ce, jusqu’à ce quevous arriviez au consomma-teur. Vous devriez entendredans l’ordre : le paysan ➛ lecommerçant local ➛ le trans-formateur ➛ l’exportateur ➛le courtier de commerce ➛ lamultinationale ➛ le distribu-teur ➛ le commerçant audétail ➛ le consommateur.

l Répétez l’exercice avec lesreprésentants de la routeéquitable (code RÉ). Vousd e v r i ez entendre dans l’ordre:le paysan ➛ la coopérativelocale ➛ l’organisme de com-merce équitable ➛ le restau-rateur ➛ le consommateur.

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La route conventionnelle…

enseignement Secondaire

Paysan producteur de café

RC

« Je me nomme Luïs Ramirez ; je suis un producteur de café du Guatemala.Je vis dans unerégion isolée de mon pays, dans les montagnes. Je produis surtout du café. Cette produc-tion me permet d’acheter les produits nécessaires à ma survie. Mon père et mon grand-père cultivaient également le café. J’ai quatre enfants qui travaillent avec moi dans la plan-tation.Toute ma production de café est vendue au coyote Emilio Cervantez.Je dois souventlui emprunter de l’argent pour assurer la survie de ma famille ; la vente du café ne sub-vient pas à tous nos besoins. »

Commerçant local ou «coyote »

RC

« Je m’appelle Emilio Cervantez ; on m’appelle aussi le coyote. Je suis quelqu’un qui est craintdans son milieu et je détiens de bons contacts auprès des autorités locales. Je suis un petitcoyote, je vais acheter le café directement chez le producteur et je le revends à mon amiRodrigo qui le transforme pour un exportateur important de la capitale. Il y a beaucoup decompétition sur le terrain.Je m’assure donc, par toutes sortes de moyens, que les produc-teurs me restent fidèles et me vendent leur café à bas prix. Les paysans dépendent de moipour vendre leur production de café, avoir du crédit et pour se déplacer au moyen de macamionnette. Bien sûr, je fais toujours un profit sur mes transactions, c’est comme cela quej’arrive à vivre. »

Transformateur

RC

« Mon nom est Rodrigo Gonzalez ; j’exploite une entreprise de transformation de café. Avantd’envoyer le café à l’exportateur, je me charge de retirer la fine pellicule entourant chaquegrain de café. Cette transformation nécessite une machinerie coûteuse. Cette machinerieappartient à l’exportateur à qui je fournis le café.Je fais aussi la sélection du café en fonc-tion de sa forme, de sa couleur et de sa densité. J’achète ce café auprès des commerçantslocaux,les coyotes.»

Exportateur

RC

« Je me nomme Sergio B. Lesther ; je détiens une compagnie d’import-export. Je m’assured’acheminer à bon port les types de café demandés par l’importateur, et ce, dans les délaisles plus courts. Je cherche à acheter le café aux prix les plus bas et à le vendre au plusoffrant. Dans mon champ d’activité,la compétition est importante. Je dois donc être trèscompétent et offrir le meilleur service à ma clientèle. »

Courtier de commerce

RC

« Je me nomme Isabel Taylor, je suis une broker, c’est-à-dire une des courtiers à la bourse deNew York.Je suis une négociante qui achète et vend à commission du café pour la com-pagnie Philip Morris. Je me tiens au courant des conditions de production du café à traversle monde de manière à toujours acheter au plus bas prix et de vendre au plus haut prix.Leprix du café est très variable. Je dois m’assurer que mon employeur, et les actionnaires qu’ilreprésente, font le plus de profit possible dans ces transactions à la bourse. Et, comme jesuis à commission,plus ils font du profit, plus je fais de l’argent moi aussi. »

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C-3.1Fiche

Multinationale de la torréfaction

RC

« Mon nom est Geoffrey C. Bible ; je suis le président-directeur général de Philip Morris. Monentreprise est une multinationale qui fournit à mes propres filiales comme Maxwell House,Sanka, Carte Noire et bien d’autres, le café qu’achètent mes courtiers pour le diriger à mesusines de torréfaction qui le préparent pour la revente. Je vends mon café surtout enAmérique du Nord et en Europe. Je bénéficie d’un salaire annuel supérieur à 2,6 millionsde dollars américains. Le café est un commerce très rentable. »

Distributeur

RC

« Je m’appelle Paul Fox,je détiens une entreprise de distribution de produits alimentaires.C’est moi qui fait le lien entre les grandes compagnies qui produisent le café et les com-merçants qui le revendent. Le café est un produit que je distribue partout au Canada etaux États-Unis. Lorsque les commerçants achètent mon café,je retiens une part de béné-fice pour financer mon entreprise. Le café est un produit intéressant, la demande est trèsimportante. Comme c’est un produit qui requiert peu d’espace au moment du transport, ilrapporte plus que ce qu’il m’en coûte. »

Commerçant au détail

RC

« Je m’appelle Paul Tremblay ; je suis propriétaire d’un supermarché Provigo. Le café est unproduit que j’achète en grande quantité auprès des grandes multinationales de la torréfac-tion, telles que Sanka, Maxwell House et Carte Noire, et que les distributeurs me font par-venir. Je vends du café instantané et du café filtre. Je vends ces produits un peu moins dudouble du prix que je le paie à l’achat. La quantité de café que je vends annuellement dansmon supermarché correspond à plusieurs milliers de dollars. »

Consommateur

RC

« Je me nomme Jean La f l e u r. Chaque matin , c’est l’odeur du café qui me réveille car, tous less o i r s, je prépare et programme ma cafe t i è re. C’est un rituel dont je ne pourrais me défaire.En arri va nt au bure a u, j’ a rr ê te sys t é m at i q u e m e nt à la distri b u t ri ce de café. Je peux boirequelques autres tasses de café au cours de ma journ é e. Le café fait partie de mon style dev i e, c’est une boisson que je bois bien chaude ; avec du lait et du sucre, j’ a d o re ce l a ! »

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C-3.2

La route équitable…

Ficheenseignement Secondaire

Paysan producteur de café

« Je m’appelle Herman Rodriguez ; je suis père de famille et producteur de café. Depuis deuxans, je vends le café que je produis à la coopérative de San Cristobal.Je reçois presque le dou-ble du prix que m'offrait le coyote auparavant. Depuis, avec d’autres producteurs de café sem-blables à moi,nous avons fait plusieurs changements dans le mode d’organisation de notrecommunauté. Produire du café équitable, c’est aussi avoir une communauté juste pourl’ensemble ; une communauté où la démocratie et la protection de notre environnementnaturel sont des valeurs centrales. Mes deux filles peuvent maintenant aller à l’école plutôtque de travailler aux champs. Vive le café équitable! Buvez-en à notre santé,en pensant audéveloppement de notre petite communauté ! »

Coopérative locale

« Mon nom est Alicia Mapuché ; je suis la présidente de la coopérative de San Cristobal au norddu Guatemala. Notre coopérative achète la production de café des communautés qui souhai-tent participer au commerce équitable. Nous nous assurons de la qualité de leur café et enfaisons une première transformation. C’est nous qui acheminons le café vert à l’organisme decommerce équitable. Étant donné que nos activités concurrencent celles des coyotes locaux,nous sommes sur nos gardes. Le mois dernier par exemple, un convoi de café équitable a étéattaqué et un membre de notre coopérative a été assassiné. »

Organisme de commerceéquitable

« Mon nom est Julia Corazone ; je suis responsable du bureau de Mexico de l’organisme decommerce équitable (OCÉ) du Mexique. Je représente le principal intermédiaire entre lescoopératives paysannes et les consommateurs de café.Je rencontre les gens des coopérativespour m’assurer que leur gestion est démocratique. L’OCÉ soutient les initiatives locales de pro-tection de l’environnement et de développement communautaire. La plupart du temps, c’estnous qui procédons aussi à la torréfaction du café. Le nombre de coopératives de cafééquitable augmentant, par conséquent j’ai de plus en plus de travail. »

Restaurateur

« Je m’appelle Hélène Dupré ; j’exploite un restaurant rue Saint-Denis à Montréal.Je vends ducafé équitable à mes clients . Ils peuvent l’acheter à la tasse ou en vrac. Je sais que ma clientèlese préoccupe non seulement de qualité,mais aussi de justice sociale. Je préfère donc achetermon café un peu plus cher aux organismes de commerce équitable pour m’assurer que lepaysan producteur aura des revenus plus substantiels et intéressants que si j’achetais moncafé auprès des multinationales du café. »

Consommateur

« Je me nomme Jean Lafleur. Chaque matin , c’est l’odeur du café qui me réveille car, tous lessoirs, je prépare et programme ma cafetière. C’est un rituel dont je ne pourrais me défaire. Enarrivant au bureau, j’arrête systématiquement à la distributrice de café.Je peux boire quelquesautres tasses de café au cours de ma journée. Le café fait partie de mon style de vie, c’est uneboisson que je bois bien chaude. Avec du lait et du sucre, j’adore cela ! »

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C-3.3

Des chiffres qui parlent

Fiche

En République dominicaine, près de 350 co o p é rat i ves de to u tes sortes (ri z ,b a n a n e s, l a i t, c a f é ,a rt i s a n at, p ê c h e u r s, t ra n s p o rt, c r é d i t s,é p a r g n e s, e tc.) ont émergé à la suite d’une longue période de dict at u re.Depuis 1991, un re g r o u p e m e nt dont la mission est l’ é d u c at i o nco o p é rat i ve (ENECOOP) stimule ce type d’ é co n o m i e.To u te fo i s,p e n d a nt ce te m p s, le producteur de café co ntinue d’ a c cuser des perte sb ru tes sur le marché mondial.Depuis 1980, ces pertes ont signifi é , pour 28 000 familles, l’ exode vers la ville.Ces personnes venues s’ i n s -taller dans des bidonvilles sont, pour la plupart, condamnées à la pauvre t é , n’ o nt pas accès à l’eau potable, s o nt sujettes à la maladie, e tc.

Voici un exemple typique illustra nt, en 20011, la réalité d’un produit co u ra nt, le café :

C o m m e rce conve n ti o n n e lEx p l o i t ation familiale moyenne d’une fe rm e : 3,5 hect a re sPr o d u ction annuelle moye n n e: 560 kg de caféCoût de production annuel moye n : 1 500$Rece t tes annuelles moye n n e s : 1 000$Pe rte nette annuelle moye n n e : - 5 0 0$E F F E T : En d e t te m e nt

La situation vécue avec le co m m e rce co nve ntionnel ent raîne une dépendance auprès du coyo te, l’ i nte rm é d i a i re local. Celui-ci comble lap e rte par une ava n ce qui engage la production suiva nte. L’ e s c l avage économique s’enchaîne dans une ex p l o i t ation systémique ou par l’ a-bandon des te rre s.

C o m m e rce équita b l eEx p l o i t ation familiale moyenne d’une fe rm e : 3,5 hect a re sPr o d u ction annuelle moye n n e : 560 kg de caféCoût de production annuel moye n : 1 500$Rece t tes annuelles moye n n e s : 2 500 $Gain net annuel moye n : +1 000 $ *E F F E T : I nve s t i s s e m e nt

* Environ 75$ par mois. Le coût du panier familial de nourriture pour six personnes est de 350$ par mois selon la Banque centrale de laRépublique dominicaine.

Même si la co m m e rc i a l i s ation dans le marché équitable est enco re minime (autour de 4 p. 100 en 2001),elle co nt ribue ce p e n d a nt àdiminuer la dette accumulée par l’ ex p l o i t ation sur le marché mondial tra d i t i o n n e l .

Avec le commerce équitable, les profits sont réinvestis par les coopératives dans l’éducation,la santé,les services sociaux et les communications.

Par exe m p l e, l’un des premiers inve s t i s s e m e nts co n s i s te souve nt à procu rer un télécopieur à la co m m u n a u t é2. Chaque producteur peutalors co n n a î t re, q u o t i d i e n n e m e nt, les cours du marché du café.Lorsque le coyo te local affi rm e, par exe m p l e, que le cours du café se situe à9 0 ¢ par livre (2,00 $ le kilogra m m e ) , le paysan peut lui répondre que le prix se situe plutôt à 1,10$ la livre (ou 2,50$ le kilogra m m e ) .

Le maigre pource nt a g e, soit 4 p.1 0 0 , que le producteur réussit à écouler grâce au co m m e rce équitable procu re, q u a nt à lui, un minimumde 1,26$ par livre ou 2,75 $ le kilogramme de café.

C’est sur ce pource ntage que nous pouvons agir en pri v i l é g i a nt l’ a c h at de produits ce rt i fiés équitables, tels que le café, en ce rtains endroitsle cacao et le choco l at, et bientôt les bananes, le sucre, le vin, les fruits tropicaux et les vête m e nt s. C’est le co n s o m m ateur qui décide.

enseignement Secondaire

N o t e : les nombres, en dollars US, sont arrondis à l’unité, à la dizaine et à la centaine près.1 Conférence prononcée par Angel Colombino Chalas, secrétaire général de la Fédération des Caféiculteurs de la Région Sud, laFEDECARES de la République dominicaine, 2 novembre 2001, Plan Nagua, Québec.

2 Bob Tompson, ancien directeur de l’organisme de certification canadien, Tr a n s Fair Canada, 2 novembre 2001, Plan Nagua, Québec.

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C-3.4

Qu’en pensez-vous ?

Ficheenseignement Secondaire

À la lumière de l’info r m a tion qui vous a été fo u r n i e , quelle réponse donnez-vous aux questions suiva n t e s?

C o m m e rce conve n ti o n n e l C o m m e rce équita b l e

D’où vient le café? Qui le réco l te ?

Combien y a-t-il d’ i nte rm é d i a i res ent re ceux qui produisent et réco l te nt les grains de café, et ceux qui le boive nt?

Sur le prix du kilo de café payé par le co n s o m m ateur au magasin, quelle part rev i e nt au producte u r ? Qui touche la plus grosse part?

Co m m e nt le re s p ect de l’ e nv i r o n n e m e nt est-il pris en co n s i d é ration dans la p r o d u ct i o n , le tra i te m e nt et le tra n s p o rt du café?

Co m m e nt le re s p ect des droits humains (justice, d i g n i t é ,é g a l i t é ,l i b e rté) est-il pris en co n s i d é ration dans la production et la co m m e rc i a l i s ation du café?

E s t - ce que la cu l t u re du café permet d’ a s s u rer le bien-être des familles des petits p r o d u cteurs et le déve l o p p e m e nt de leur co m m u n a u t é?

Qui vend le café et qui le co n s o m m e?

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C-3.5

Les produits équitables d’ici et d’ailleurs

Fiche

Maintenant, tu sais que divers produits proviennent d’un mode de commercialisation plus équitable. Sais-tu où il est possible detrouver près de chez toi ces produits ?

Consulte les sites Internet suivants et pose la question autour de toi. Peut-être y a-t-il des commerces de produits équitables plusprès de chez toi que tu le penses.

Équiterre : http://www.equiterre.qc.caOXFAM-Québec : http://www.oxfam.qc.caPlan Nagua : http://plannagua.orgOffice de la protection du consommateur : www.opc.gouv.qc.caRéseau de protection des consommateurs : www.consommateurs.qc.caOption consommateur : www.option-consommateur.org

Où peut-on trouver des produits équitables ?Dans mon quartier? Dans ma ville? Dans ma région? Au Québec ?Quels produits équitables peut-on y trouver ?

Selon toi,à quels endroits pourrait-on et, même, devrait-on trouver des produits équitables ?Par exemple : du café équitable à la cafétéria,du chocolat équitable à l’épicerie, de l’artisanat équitable à la boutique de la rue commerciale, etc.Inscris tes idées ci-dessous.

enseignement Secondaire

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Activité D-1

enseignement Secondaire

Consomm’acteur

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CONSIDÉRATIONSPÉDAGOGIQUES ET MISE ENGARDEl Il est préférable d’avoir faitl’activité précédente, En routevers l’équité, avant de fairecelle-ci. Les deux activitéssont toutefois indépendantes.

RÉSUMÉSensibilisés aux principes ducommerce équitable, lesélèves découvrent maintenantd’autres possibilités de con-sommation responsable. Lalecture des fiches de la sec-tion Agir de façon responsablede L’ABC de la consommationresponsable les conduit à unerecherche par Internet. À par-tir de leurs découvertes, ilsprésentent leur vision d’uneconsommation responsableadaptée à leur milieu. Le résul-tat final se traduit par unebrochure conçue et menée àterme par eux, un Guide duconsomm’acteur agréable… etéquitable.

MATÉRIEL NÉCESSAIREl Photocopiez un exemplaire

de chacune des Fiches 26 à 36de L’ABC de la consomma-tion responsable.

l Photocopiez dix exemplairesdes Fiches 49 et 50 de L’ABCde la consommation respon-sable, au besoin.

l Ordinateurs pour avoir accèsà Internet.

PRÉPARATIONDurée: deux cours de 75 minutes chacun.l Lecture préalable suggérée :Fiches 26 à 36, 45, 49 et 50 deL’ABC de la consommationresponsable.

OBJECTIFS POURSUIVIS

Amener l’élève :l à découvrir les différentesalternatives de consomma-tion qui s’offrent à lui pourdévelopper des habitudes deconsommation responsable ;

l à faire connaître les actionsde son milieu qui vont dansle sens d’une consommationresponsable ;

l à agir de façon responsable.

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D-1Activité

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Observationl Divisez la classe en dix

équipes. l Distribuez à chaque équipeune fiche de la section Agirde façon responsable deL’ABC de la consommationresponsable (Fiches 26 à 36).

l Invitez chaque équipe àprendre connaissance ducontenu de la fiche et àrelever les principaux centresd’intérêt en vue d’une com-munication ultérieure.

l Après la lecture, invitez lesélèves à en savoir plus surleur possibilité de consom-mation en recherchant desexemples concrets ou destémoignages de gens qui ont

adopté ce choix de consom-mation. Les adresses Internetfigurant sur chacune de cesfigures permettront auxélèves de parfaire leurs connaissances.

Analysel À partir des renseignementstrouvés, des découvertesfaites et des exemplesobtenus, demandez auxéquipes de préparer, en vued’une présentation devant laclasse, un compte rendu trai-tant des points suivants :- présentation du choix de

consommation responsableainsi que des organismesqui y sont rattachés ;

DÉROULEMENTMise en situation et perc e p ti o n si n i ti a l e sl Au cours de l’activité précé-

dente, les élèves ont décou-vert une façon responsablede consommer en optantpour des produits équitables.En vous inspirant des ques-tions suivantes, demandez-leur maintenant s’ils connais-sent d’autres possibilitésd’exercer une consommationresponsable.– Dans la vie de tous les

jours, est-il possible de secomporter en consomma-teur responsable, en consomm’acteur?

– Quelles actions individu-elles peuvent être accomplies?

– Quelles actions collectivespeuvent être entreprises ?

– Dans votre milieu de vie,existe-t-il des lieux où ces possibilités se sontconcrétisées?

l Notez au tableau les idéesdes élèves. Invitez les élèvesà justifier leurs propos.

l Profitez des idées transmisespar les élèves pour établirdes liens avec les fiches thé-matiques sur lesquelles devraporter leur travail derecherche. Ces fiches setrouvent dans la section Agirde façon responsable deL’ABC de la consommationresponsable.

Exemples de liens entre les idées pouvant être transmises par les élèves et lesthèmes proposés

Créer, jardiner, bricoler, cuisiner. La simplicité volontaire Fiche 26

Échanger des produits et des services. Le troc et les services Fiche 27d’échanges locaux

Bannir de sa consommation les Réduire, récupérer, Fiche 28produits jetables, recycler donner au lieu de jeter.

Acheter des produits biologiques, L’agriculture soutenue par Fiche 29faire un jardin. la communauté

Éteindre les lumières allumées L’efficacité énergétique Fiche 30inutilement, fermer le robinet lorsqu’on se brosse les dents.

Se déplacer en vélo, prendre l’autobus, Le cocktail transport Fiche 31marcher.

Se montrer ouvert à la différence. Le tourisme équitable Fiche 32Le respect de l’autre.

Vivre en coopérative, Les coopératives Fiche 33créer une coopérative scolaire.

Acheter du café équitable, L’économie sociale Fiche 36encourager la boulangerie artisanale du coin.

(suite à la page suivante)

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D-1 Activité

- présentation des principesanimant cette approche ;

- présentation d’un exempleou d’une proposition d’ap-plication de ce choix au seinde leur milieu.

l En groupe, chaque équipeexpose les résultats de sarecherche. Favorisezl’échange et la discussion surchacun des sujets.

Transformationl Proposez aux élèves de ren-dre accessible le contenu deleurs recherches par la pré-paration d’une brochure quis’intitulerait Guide du con-somm’acteur agréable… etéquitable.

l Pour ce faire, donnez àchaque équipe le mandat deproduire une page de ren-seignements et de pistesd’action portant sur le choixde consommation respon-sable qu’elle a retenu.Demandez aux équipes d’a-jouter les ressources localesainsi que les coordonnées àjour de ces ressources. Enfin,dessins, images, jeux d’asso-ciation, questions, énigmeset rébus conçus par lesélèves pourront aussi y êtreajoutés.

l La brochure est une entre-prise collective totalisant en-viron 15 pages, y compris :l une page titre ;l une table des matières ;l un mot d’introduction (pré-

face de la direction ou de la personne chargée del’enseignement) ;

l une page par choix, y com-pris les sources et lesressources appropriées.

En annexe :l ajoutez à ce travail collectif

une adaptation de la Fiche 50,Vos idées pour changer lemonde de L’ABC de la con-sommation responsable ;

l complétez l’annexe enadaptant les Fiches 45 et 49 ,au besoin.

Activités de réinvestissementl Le guide pourra être présen-

té au cours du salon de laconsommation responsableprévu dans l’activité suivante.Il pourra alors être distribué,vendu ou mentionné commeouvrage de référencedisponible à la bibliothèquede l’école.

l À la suite de la publication, ilserait bon :- de recueillir les commen-

taires critiques ;- d’apporter les corrections

utiles ;- de noter les renseigne-ments nécessaires à uneéventuelle mise à jour par legroupe qui composera laclasse de l’année suivante.

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RÉSUMÉLes élèves travaillent ensem-ble à l’organisation d’un salonthématique sur la consomma-tion responsable visant à sen-sibiliser les élèves de l’école etles membres de la commu-nauté aux questions de sur-consommation et de consom-mation responsable.

MATÉRIEL NÉCESSAIREl Selon les activités déterminées.

PRÉPARATIONDurée: elle varie selon l’importance donnée àl’événement.

Activité D-2

OBJECTIFS POURSUIVIS

Amener l’élève :l à poser des gestes concretsen faveur d’une consomma-tion responsable ;

l à s’engager activement dansla promotion de la consom-mation responsable, notam-ment par une exposition desproductions réalisées tout aulong de la suite d’activités.

Salon thématique sur la co n s o m m ation responsable

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D-2Activitéenseignement Secondaire

CONSIDÉRATIONSPÉDAGOGIQUES ET MISE ENGARDEl Le salon thématique de la

consommation responsableest une activité qui peut sus-citer la participation detoutes les classes ayantaccompli les activités del’opération D’un commerceagréable… et équitable.Informez-vous auprès de voscollègues afin de mieuxrépartir le travail à exécuter.

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Salon thématique sur la co n s o m m ation responsable

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DÉROULEMENTMise en situation et perc e p ti o n si n i ti a l e sl Tout au long de la suite d’ac-

tivités, les élèves ont réalisédivers projets traitant de laconsommation responsable.Faites un retour sur l’ensem-ble de la suite d’activitésaccomplies en demandantaux élèves de résumer, enune phrase, ce qu’ils ontretenu de chacune de cesactivités.

l Rappelez aux élèves l’impor-tance d’agir individuellementet collectivement en faveurd’un monde meilleur.Proposez-leur de faire unsalon qui mettra en valeur lesconnaissances acquises au fildes activités, tout en sensibi-lisant les parents, les autresélèves et les membres de lacommunauté à l’importancede recourir à une consomma-tion responsable.

l Déterminez avec les élèvesce qu’ils considèrent commeimportant de présenter àl’occasion de ce salon. Notezau tableau les idées. Pourstructurer l’activité, vouspouvez aussi vous inspirerdes thèmes suivants.

Exemples de thèmes pou-vant être abordés dans lecadre du salon :- Une vue d’ensemble de la

situation ;- La vision du monde dans

vingt ans ;- Les facteurs qui influen-

cent la manière de consommer ;

- Les dessous de la publicité;- Les conséquences de la

surconsommation ;- Les choix de remplace-

ment en ce qui concernela surconsommation ;

- Les solutions que présen-tent les «6 R» ;

- Une démonstration de l’il-logisme d’un système quifavorise la concentrationde la richesse ;

- Le déséquilibre dans larépartition des richessesde la Terre;

- Les conséquences de noschoix de consommation ;

- L’importance d’adopterune consommationresponsable;

- Le test des trois filtres;- Des renseignements sur

les conditions de vie destravailleurs des pays endéveloppement;

- Le processus d’appau-vrissement des tra-vailleurs dans les chaînesde commerce traditionnel;

- Des renseignements surle commerce équitable ;

- Les actions concrètes àaccomplir chez soi ou autravail ;

- Les ressources du milieuauquel on appartient, enmatière de consommationresponsable ;

- Autres thèmes…

Observationl Formez des équipes et déter-

minez les tâches à accomplir.l Répartissez les tâches selonles équipes. Les tâches possi-

bles sont les suivantes :- publicité du salon théma-

tique (conception desaffiches, prise de contactavec les médias locaux et ladirection de l’école, invita-tion des parents et desmembres de la commu-nauté en général) ;

- préparation logistique de lajournée (réservation de lasalle, décoration, etc.) ;

- montage de stands théma-tiques présentant les productions faites au coursde la suite des activités pédagogiques.

l Diverses activités pourraientaussi être intégrées au salon.Certaines sont présentéesdans le tableau ci-dessous.

- Rédaction et expositionde poèmes, de textes dechansons, etc.

- Journal, dépliant oubrochure

- Bande dessinée de formatgéant

- Affiches- Carte géographique- Dégustation- Histogramme- Spectacle (théâtre,

humour, musique)- Animation - Photographie- Jeu questionnaire- Conférence- Organisation d’un débat

avec quelques acteurs dumilieu

- Présentation de films- Sondage- Organisation d’une collecte

( l i n ge, jouets, nourr i t u r e ,e t c . )

enseignement Secondaire

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D-2Activité

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– Quels ont été les pointsforts, les points faibles?

– Pensez-vous que l’objectifdu salon a été atteint etque les gens de votre com-munauté ont été sensibi-lisés adéquatement auxquestions de surconsom-mation et à l’importanced’adopter une consomma-tion responsable ?

VarianteInvitez les élèves à changer le monde à leur façon en choi-sissant, en équipe, un mini-projet sur la consommationresponsable qu’ils devrontpréparer et mener à terme.Informez les élèves que lamise en commun de leursréalisations se fera dans lecadre d’une exposition.

En vue de l’exposition,assurez-vous que les mini-projets à présenter couvrirontchacun des volets de la Fiche 24,Comprendre, Critiquer,Choisir, Agir, car ils cons-tituent la structure initiale de tout développement à propos d’une consommation responsable.

O r g a n i s ez l’exposition avec lesé l è ves afin qu’ils puissentprésenter ce qu’ils auront réalisé.

Il serait utile et profitable d’in-former l’ensemble des médiaslocaux de la tenue de cetteexposition.

- Marché aux puces- Autres activités

l Expliquez aux élèves qu’ilsseront entièrement respon-sables de l’organisation dusalon. Ajoutez que vousserez là cependant pour lesappuyer dans leur démarche.

Analysel Demandez aux élèves depréparer un plan de travailaccompagné de l'échéancierde l’accomplissement deleurs tâches (noms des mem-bres de l’équipe, sujet choisi,contenu qu’ils veulentprésenter, moyens de diffu-sion, matériel nécessaire,personnes-ressources, répar-tition des tâches, etc.).

l Invitez les élèves à entre-prendre leurs tâches et met-tez à leur disposition lesressources disponibles.

Transformationl Le grand jour est arrivé !Appuyez les élèves dans laprésentation de leur projet.

l À la suite du salon, après untemps de recul, faites unretour sur le projet avec lesélèves. Amenez-les à discutersur les points suivants :– Ressentez-vous de la satis-

faction à propos de votretravail de préparation ?

– Avez-vous éprouvé des difficultés?

– Comment les avez-vousrésolues?

– Le déroulement du salonvous a-t-il donné de la satisfaction?

Page 96: Guide d’activités pédagogiques COMMERCE … · Révision linguistique Lise Boivin, Les Textes impeccables inc. REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier de façon particulière