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s e e e s g, ). s s nt e s e - e u- e s © Cité Lumière Production. édito |||||||||||||||||| bulletin HEC 75 3 monde virtuel La capacité de gérer ses réseaux réels et virtuels deviendrait la compétence clé de l'entreprise. Guide des nouveaux mondes En lisant le titre de ce dossier spécial, vous pourriez être tenté de refermer illico ce Bulletin HEC et de le placer sur la pile des «magazines à lire», déjà haute de 70 cm… Vous auriez pu être tenté d’agir ainsi parce que ce titre vous rappelle le fils des voisins qui, régulièrement, se lève à 3 h. du matin afin de jouer, en cachette et en ligne, à World of Warcraft – et qui passe le reste de la journée à tenter de ne pas trop rassembler à un zombie... Ou vous auriez pu vous souvenir du reportage récent de la TSR qui indiquait la consommation faramineuse en électricité des 10’000 ser- veurs que fait tourner LindenLab afin d’insuffler la vie à son monde virtuel SecondLife. En effectuant ce geste, vous auriez confiné l’impact des mondes virtuels au seul aspect ludico-électronique respecti- vement à son utilisation privée. En lisant ce dossier spécial, vous découvrirez non seulement des applications au monde de l’entreprise, mais également sa dimension humanitaire. En ce qui concerne cette dernière, l’article d’Elodie Primo Amado présente, par exemple, l’apport de l’eLearning aux pays en voie de développement, notamment afin de contrer l’avancée du SIDA. Par ailleurs, deux thèmes se dégagent de ce dossier: les menaces perçues en matière de sécurité et l’importance croissante des réseaux. La notion de réseau social virtuel est introduite par Nadine Reichenthal. Elle cite Rezonance au niveau romand ou Linkedin au niveau international. L’organisation virtuelle est sous-jacente au développement de l’outsourcing. Comme le montre l’article à ce sujet, il n’est plus nécessaire de disposer d’un contrôle direct sur toute sa capacité de production de biens ou de services. A l’avenir, la capacité de gérer ses réseaux réels et virtuels deviendrait la compétence clé de l’entreprise. En traitant les applications mobiles sensibles au contexte, Benoît Garbinato et Adrian Holzer présentent la notion de «réseau adhoc». Ou, comment réussir à vendre un billet pour le Montreux Jazz Festival, à deux heures du concert et en étant déjà sur place… Par rapport aux menaces de sécurité, une des principales spécialistes mondiales, Solange Ghernaouti-Hélie, rend attentif qu’«Internet a le pouvoir de rendre virtuel une cer- taine représentation de la réalité, y compris celle de l’identi- té. » Et de préciser que « noms virtuels et avatars numériques […] posent la question de l’iden- tité ». Olivier Ribaux, dans son article « Confidence Game », vous indi- quera même les quatre étapes d’une fraude « bien organisée », à titre préventif, bien sûr… En résumé, ce dossier spécial vous propose une présentation de A à Z des principaux aspects des mondes virtuels – « A » pour « Akple » (voir l’article de Lau- rent Haug, fondateur de LIFT lab) et « Z » pour « Zopa » (voir l’entretien avec Christian Jacot- Descombes, porte-parole BCV). Vous y lirez d’autres contribu- tions des membres de l’Institut des Systèmes d’Information (ISI, anciennement Inforge) de HEC ainsi que des experts et amis qui font partie de son réseau. Ce faisant, vous décou- vrirez que l’expertise disponible localement est à la pointe du progrès. Son directeur, Yves Pigneur, ainsi que chacun et chacune des membres de l’insti- tut sont à votre disposition afin d’écouter vos problèmes ou interrogations en matière de stratégie ou de réalisation de systèmes d’information. Donc, n’hésitez pas à vous approcher de ce monde bien réel, situé à deux pas, à Dorigny, et qui pourrait vous servir de guide pour la découverte de ces nouveaux mondes virtuels! Pius Bienz Gradué HEC 1984 Dr ès sc. éc. HEC Chargé de cours HEC et chef de projet [email protected] « Les menaces perçues en matière de sécurité et l’importance croissante des réseaux « Bull_HEC_75_int_OK:61103_01-64_bull_HEC_72 30.8.2007 18:11 Page 3

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bulletin HEC 75 3

monde virtuel

La capacité de gérer ses réseaux réels et virtuels deviendrait la compétence clé de l'entreprise.

Guide des nouveaux mondesEn lisant le titre de ce dossier spécial, vous pourriez êtretenté de refermer illico ce Bulletin HEC et de le placer sur lapile des «magazines à lire», déjà haute de 70 cm… Vous auriez pu être tenté d’agir ainsi parce que ce titre vousrappelle le fils des voisins qui, régulièrement, se lève à 3 h.du matin afin de jouer, en cachette et en ligne, à World ofWarcraft – et qui passe le reste de la journée à tenter de nepas trop rassembler à un zombie... Ou vous auriez pu voussouvenir du reportage récent de la TSR qui indiquait laconsommation faramineuse en électricité des 10’000 ser-veurs que fait tourner LindenLab afin d’insuffler la vie à sonmonde virtuel SecondLife.En effectuant ce geste, vous auriez confiné l’impact desmondes virtuels au seul aspect ludico-électronique respecti-vement à son utilisation privée. En lisant ce dossier spécial,vous découvrirez non seulement des applications au mondede l’entreprise, mais également sa dimension humanitaire.En ce qui concerne cette dernière, l’article d’Elodie PrimoAmado présente, par exemple, l’apport de l’eLearning auxpays en voie de développement, notamment afin de contrerl’avancée du SIDA.Par ailleurs, deux thèmes se dégagent de ce dossier: lesmenaces perçues en matière de sécurité et l’importancecroissante des réseaux. La notion de réseau social virtuel estintroduite par Nadine Reichenthal. Elle cite Rezonance auniveau romand ou Linkedin au niveau international.

L’organisation virtuelle est sous-jacente au développementde l’outsourcing. Comme le montre l’article à ce sujet, iln’est plus nécessaire de disposer d’un contrôle direct surtoute sa capacité de production de biens ou de services. Al’avenir, la capacité de gérer ses réseaux réels et virtuelsdeviendrait la compétence clé de l’entreprise.En traitant les applications mobiles sensibles au contexte,Benoît Garbinato et Adrian Holzer présentent la notion de«réseau adhoc». Ou, comment réussir à vendre un billetpour le Montreux Jazz Festival, à deux heures du concert eten étant déjà sur place…Par rapport aux menaces de sécurité, une des principalesspécialistes mondiales, Solange Ghernaouti-Hélie, rendattentif qu’«Internet a le pouvoir de rendre virtuel une cer-taine représentation de la réalité, y compris celle de l’identi-

té. » Et de préciser que «nomsvirtuels et avatars numériques[…] posent la question de l’iden-tité».Olivier Ribaux, dans son article«Confidence Game», vous indi-quera même les quatre étapesd’une fraude «bien organisée»,à titre préventif, bien sûr…En résumé, ce dossier spécialvous propose une présentationde A à Z des principaux aspectsdes mondes virtuels – «A » pour«Akple» (voir l’article de Lau-rent Haug, fondateur de LIFTlab) et «Z» pour «Zopa» (voirl’entretien avec Christian Jacot-Descombes, porte-parole BCV). Vous y lirez d’autres contribu-tions des membres de l’Institutdes Systèmes d’Information(ISI, anciennement Inforge) deHEC ainsi que des experts etamis qui font partie de sonréseau. Ce faisant, vous décou-vrirez que l’expertise disponiblelocalement est à la pointe duprogrès. Son directeur, YvesPigneur, ainsi que chacun etchacune des membres de l’insti-tut sont à votre disposition afind’écouter vos problèmes ouinterrogations en matière destratégie ou de réalisation desystèmes d’information. Donc, n’hésitez pas à vousapprocher de ce monde bienréel, situé à deux pas, à Dorigny,et qui pourrait vous servir deguide pour la découverte de cesnouveaux mondes virtuels!

Pius BienzGradué HEC 1984Dr ès sc. éc. HEC

Chargé de cours HEC et chef de projet

[email protected]

«Les menaces perçues en matièrede sécurité et l’importance

croissante des réseaux «

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HEC|||||||||| dossier spécial

18 bulletin HEC 75

Institut des Systèmes d’InformationHEC a reconnu très tôt que les techno-logies de l’information et de la commu-nication changeraient l’art du possibledans les organisations et a fait del’informatique de gestion l’une de sespriorités. Au niveau de l’enseignementd’abord, en animant depuis plus de 20ans une maîtrise en systèmesd’information qui a formé descentaines d’étudiants aux métiers del’informatique de gestion (concepteurs,analystes, correspondants, spécialistes,gestionnaires de projets,consultants…) ; plus récemment, enlançant une maîtrise en criminalité etsécurité des technologies, avec la facul-té de droit et des sciences criminelles.Au niveau de la recherche ensuite, encréant un institut des systèmes d’infor-mation (ISI, anciennement Inforge)pour fédérer ses activités de rechercheen matière de management dessystèmes d’information, d’ingénieriedes systèmes d’information, d’informa-tique et de logique mathématique.

En 2007, l’institut ISI c’est…– dix enseignants-chercheurs, – vingt doctorants-assistants, – quarante cours dans l’Ecole et

l’Université et un master en systèmesd’information, en collaboration main-tenant avec l’Université de Neuchâtel,

– quinze projets de rechercheeuropéens, FNRS, CTI et SVC,

– neuf thèses de doctorat soutenuescette année (voir plus loin) par desdoctorants, dont l’un d’entre eux vientd’être recruté comme professeurassistant à l’ESSEC,

– quatre-vingts publications dans desrevues scientifiques et autres commu-nications dans des conférences inter-nationales,

– l’organisation de trois colloquesinternationaux à Lausanne, en édu-cation assistée par ordinateur, enmanagement des systèmesd’information et en informatiquethéorique; de la rencontre annuellede la communauté européenne dessystèmes répartis ; d’une journéesuisse sur la cyber-criminalité,

– le séjour de six mois de Kalle Lyyti-nen, professeur de la Case WesternReserve University, chercheur derenommée internationale,

– le recrutement d’une nouvelleprofesseur assistante, Iris Junglas,docteur de l’University of Georgia,

– le départ à la retraite d’André-RenéProbst, premier professeurd’informatique de l’Ecole il y a prèsde trente ans.

Comme le lecteur s’en rendra compteen feuilletant le « trombinoscope»des pages suivantes, les thèmes derecherches et de réflexions menéesdans l’institut répondent à des préoc-cupations modernes, de grandeactualité pour les entreprises et pourla société. Ces recherches portentnotamment sur la gestion desconnaissances et des compétencesdans l’entreprise, toute une panoplied’aspects de sécurité, la modélisationdes réseaux sociaux, l’ingénierie dessystèmes distribués, l’analyse dessolutions de e-commerce et autresphénomènes Web 2.0 ou Second Life,la conception de systèmes d’e-business et d’architectures deservices informatiques, l’évaluationde technologies émergentes commele paiement mobile, mais aussicertains fondements mathématiquesde l’informatique.

Les profess eurs

Jacques DuparcEnseigne la logique etl’informatique théorique et travaillesur le fondement desmathématiques et del’informatique, en utilisant et déve-loppant des méthodes issues de lathéorie des jeux, qui offrent uncadre mathématique riche et fécondpour résoudre entre autres des pro-blèmes de vérification (s’assurerqu’un logiciel est conforme à sesspécifications).

Thibault EstierMéthodes de conception dessystèmes d’information (SI),modèles de Processus et d’Objetsmétiers. Architectures de SI, Archi-tectures de Services. Bases de don-nées objet et bases de donnéesavancées.

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ISIdossier spécial ||||||||||

bulletin HEC 75 19

ness eurs

Benoît GarbinatoEnseigne les systèmesd’informations répartis (distributedinformation systems) et s’intéresse plus particulièrementaux architectures répartiesémergentes, telles que les réseauxmobiles ad hoc, les architecturesmulti-tiers au sein des entreprises,etc. Ses activités de recherche sefocalisent à la fois sur les aspectsalgorithmiques de tellesarchitectures et sur les nouveauxdéfis qu’elles posent en terme degénie logiciel.

Solange Ghernaouti-HélieProfesseure en Télécommunicationet Sécurité des technologies de l’in-formation. Expert international ensécurité et criminalité informatique.Membre du High Level ExpertGroup de l’Union Internationaledes Télécommunications pour déve-lopper le programme mondialcybersécurité et contribuer au déve-loppement des stratégies etpolitiques appropriées aux niveauxnational, régional et mondial. Prési-dente des Commissions Sociale etEgalité des Chances de l’Unil.

François GrizeCours d’introduction àl’informatique dans diversdomaines : police scientifique,lettres, géosciences etenvironnement, etc. Spécialité: lesinterfaces-utilisateurs ou plus géné-ralement tout ce qui a trait à lacommunication homme-machine.

Moez LimayemProfesseur en systèmesd’information. Ses recherchesconcernent l’adoption et l’usage destechnologies de l’information, lagestion de la relation client, la ré-ingénierie des processus de gestion et le commer-ce électronique. Il étudienotamment l’impact du commerceélectronique sur la performance desorganisations, le comportementd’achat en ligne desconsommateurs, l’impact de l’infor-matique sur la décision en groupe.Moez Limayem est actuellement enséjour scientifique à l’Universityd’Arkansas.

Silvio MunariConception de systèmes d’informa-tion.

Yves PigneurProfesseur et directeur de l’Institutde systèmes d’information. Entreinformatique et gestion, conceptiondes systèmes d’information dans lesorganisations : comment décrire etanalyser le modèle d’affaire d’uneentreprise et aligner les solutionsinformatiques? Commentappréhender les évolutions et détec-ter les ruptures possibles d’unetechnologie émergente, comme lessystèmes mobiles ? Comment inté-grer l’usage des marchés prédictifsdans la gestion d’un portfolio R&D?Comment concevoir des systèmesd’information conformes auxcontraintes imposées par les autori-tés de régulation et de surveillance?

Marco TomassiniProcessus collectifs de décision etd’optimisation par agents et réseauxd’automates. Jeux et algorithmesévolutionnaires. Réseaux socio-éco-nomiques.Enseignement: informatique debase, heuristique et intelligence col-lective.

Maia WentlandSystèmes d’informationdécisionnels, la gestion des connais-sances et la formation flexible et àdistance (partage et réutilisation desconnaissances, hypermedia pédago-giques, modélisation sémantique,scénarisation). Dans ce cadre elle aété, entre autres, à l’origine des pro-jets ARIADNE I, ARIADNE II, UP-ARIADNE et de la FondationARIADNE. Elle est égalementimpliquée dans les projets Kaleido-scope, Prolearn et E-Quality.

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HEC|||||||||| dossier spécial

20 bulletin HEC 75

Les professeurs invités

Les docteurs

Kalle LyytinenVisiting professor at HEC this year,professor Case Western ReserveUniversity at Cleveland. His resear-ch covers topics related to nature ofIS discipline, system design,method engineering, organizationalimplementation, risk assessment,computer supported cooperativework, standardization, andubiquitous computing. He iscurrently involved in researchprojects that looks at the IT inducedradical innovation in software deve-lopment, IT innovation in architec-ture, engineering and constructionindustry, requirements discoveryand modeling for large scalesystems, and the adoption of broad-band wireless services.

Christine ParentCours : principes des bases de don-nées. Spécialités: ontologies, basesde données géographiques, modéli-sation, intégration etmodularisation.

Alessandro VillaBiophysicien de l’UNIL et diplôméen informatique à l’EPFL, il dirigeplusieurs projets de recherche dansle domaine des systèmesdynamiques, de l’informatique bio-inspirée, des réseaux de neuronesartificiels et des applicationsinformatiques bio-médicales.

Javier Iglesias Docteur en informatique et en neu-rosciences, son travail de rechercheconcerne les neurosciences compu-tationnelles et le développement desystèmes d'information libres pourla manipulation, l’échange et lavisualisation de donnéesscientifiques.

Ian RickebuschResearch in the field of distributedsystems and in particular on theproblem of solving fair exchange inByzantine environments

Christian BachAssistant-doctorant duProfesseur JacquesDuparc et assistant ducours en Introductionà la Logique I + II duProfesseur Jacques

Duparc et en Théorie des Jeux deProfesseur Lucy White. Ses intérêtsde recherche portent sur les fonda-tions de la théorie des jeux. Plusprécisément, dans sa thèse, ilcherche à proposer un cadre pour leraisonnement hypothétique dansles jeux dynamiques et à étudier lesconséquences pour les concepts desolutions. En outre, il a formé etorganise le groupe de travailInterdisciplinary Game TheoryGroup (IGTG) Lausanne.

Mouna AllaniDoctorante dans lecadre du projet Colloc :conception etimplémentation d’unmoteur de gestion col-laborative de contenus

pour une communauté Pair à Pair.Un exemple de cette communautéest la communauté bioinformatiquedont l’énorme volume de donnéesrend impossible la sauvegarde de latotalité de l’information dans unmême endroit. Pour cettecommunauté, la rapidité d’accès auxdonnées est souvent prioritaire àleur consistance. Assistante descours : Computational Tools forActuaries — Outils Informatiquespour Actuaires (CTA), EmergingDistributed Architectures — Archi-tectures Réparties Emergentes(EDA).

Jean-Sébastien MonzaniTitulaire d'un doctorat enInfographie, Jean-Sébastien Monza-ni se spécialise dans ses recherchesdans la Visualisation de Données. Ildéveloppe différents logiciels ausein de l’ISI, appliqués par exempleà la prédiction de l'évolution dumarché des télécommunicationsmobiles.

Jan OndrusApplication de méthodes d'aide à ladécision multicritère à des fins deprédictions technologiques dans lecontexte du marché des paiementsmobiles. Intérêts de recherche:mobile business, technology foresight, decision support systems.Professeur assistant à ESSEC Business School Paris (à partir denovembre 2007).

Les assistant s-do

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bulletin HEC 75 21

Les chargésde coursAmel Bouaziz

Brands play an impor-tant role in electroniccommerce.However, manyfactors affectconsumers

perceptions of online brands.Therefore, it's important for firmsto recognize andstudy these factors.

Jérémie CabessaDoctorant de Jacques Duparc.Thèse de doctorat : Caractérisationet décidabilité de la contrepartiealgébrique de la hiérarchie de Wag-ner. Domaine de recherche : théoriedes automates, théorie des$\omega$-semigroupes, théoriedescriptive des ensembles, jeux deWadge.

Christian DarabosDynamique de phéno-mènes (sociaux,économiques ou biolo-giques) pouvant êtremodélisés par desréseaux. Assistant

pour les cours de programmationproposé par l’ISI aux étudiants duMaster en Systèmes d'Informationet aux autres facultés.

Serge GalofaroChargé de cours enGestion de Projets enSystèmesd’Information pour leMSc.IS.Thèse et recherche sur

les méthodes d’appréhension, decompréhension, de restitution et deréduction de la complexité dans lesorganisations humaines, au traversd’outils-méthodes de modélisationde la dynamique, des interactions etde la communication au sein dessystèmes vivants.

Cédric GaspozSystèmes d'aide à ladécision, outils de pré-visions, marchés deprédictions,notamment dans ledomaine de la gestion

de porte-feuilles en R&D. Ils'intéresse également au phénomè-ne Web 2.0 et au Mashup, qui est lacréation d'applications compositesagrégeant l'information provenantde plusieurs sites pour en augmen-ter la signification. En fonction dela place, avec ou sans l'explicationdu mashup...

Adel HendaouiDomaines derecherche : lesmondes virtuelssociaux 3D (MVS), v-business,comportement du

consommateur virtuel dans lesMVS, équipes virtuelles. Assistantd’enseignement pour les cours (deMaster) de Business Process Reen-gineering, Customer RelationshipManagement et IT strategy.

Adrian HolzerThèse portant sur laconception d'uneplate-forme dedéveloppement pourapplications sensiblesau contexte. Cette

recherche fait partie du projetPervaho financé par le Fonds natio-nal et s'intéressant auxarchitectures de systèmesd'informations répartis etémergents tels que les réseauxmobile ad hoc (réseaux sansinfrastructure fixe).

Hend MadhourFormation à distance(eLearning), plus pré-cisément la personna-lisation du chemind'apprentissagenotamment dans le

cadre des hypermédias adaptatifs etce quand l'apprenant navigue dansun environnement ouvert (Web forLearners).

Rym MelianeAreas of researchinclude e-Commerce.Our research ispartially supported bythe Swiss NationalScience Foundation.

The overall objective of this resear-ch project is to enhance our unders-tanding on online repurchasingdecision through theory extensionand scale development.

Denis RochatLes systèmesdistribués et la théoriedes graphes. En colla-boration avec les pro-fesseurs Garbinato etTomassini, nous

essayons de tenir compte decertaines caractéristiques de la théo-rie des graphes sur des algorithmesutilisés dans les systèmesdistribués.

Igli TashiManagement de lasécurité de l’informa-tion et plus particuliè-rement les probléma-tiques liées à l’évalua-tion, l’assurance, la

standardisation et la certification dela sécurité informationnelle, ainsique les aspects légaux liés à l’utilisa-tion des NTIC.

Pius BienzCours «Outsourcinget off-shoring – straté-gie, modèle de gestionet mise en place»dans le cadre duprogramme Master of

Business Information Systems.

Giovanni ZuchinettiEn charge, avec le prof. B. Garbina-to, du cours «Computational Toolsfor Actuaries» destiné aux étudiantsen master de sciences actuarielles.Il a développé des outils d’analysepour les caisses de pensions auprèsde GiTeC Prévoyance SA, dont il estassocié.

Alessandro Facchini Assistant-doctorantFNS dans le projetTopological complexi-ty, games, logic andautomata du prof. J.Duparc et aussi assis-

tant pour le cours d’informatiquethéorique. Ses intérêts portent surla logique mathématique (mu-calcul), les jeux infinis et la théoriedes automates. Plus précisément,dans sa thèse, dirigée par le prof. J.Duparc, il cherche à construire (etsi possible à décider) la hiérarchiede Wadge des langages d'arbresomega-réguliers.

Michel SchuepbachIngénieur système, responsable duparc informatique de l’Institut.

Emmanuel FernandesIngénieurpédagogique de laFaculté des HEC, Chercheur dans ledomaine des technolo-gies de l’information

et de la communication dans lemilieu de l’enseignement (TICE).Notamment autour de l’utilisationde ces technologies pour favoriserl’apprentissage et l’acquisition desconnaissances.

Gabor MaksayModélisation des don-nées, modélisation destraitements, modélisa-tion des processusmétier et des besoinsutilisateurs, approche

orientée services.

Enea PestelacciThéorie des jeux ainsique l'évolution de lacoopération dans plu-sieurs type de réseaux(sociaux, économiquesou biologiques). Assis-

tant pour les cours de programma-tion proposés par l’ISI aux étudiantsdu Master en Systèmesd’Information et aux autres facultés.

L’apprentiGill Cordey

L’administrationElisabeth Fournier

stant s-doctorants

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adre|||||||||| dossier spécial

22 bulletin HEC 75

Identité virtuelle et identifi catLa numérisation confère à Internet le pou-

voir de rendre virtuel une certaine représenta-tion de la réalité, y compris celle de l’identité. Dans un monde dématérialisé ou toute infor-mation se réduit à une suite de chiffresbinaires, quelle réalité conférer à l’identité« virtuelle », d’une personne, d’uneressource? Comment s’assurer de l’identitédes interlocuteurs, de l’authenticité des mes-sages, des transactions, des serveurs, desinformations? En fait, quelle confiance accor-der au nouvel espace socio-économique etsans frontière géographique, qu’est en passede devenir Internet, pilier de la société de l’in-formation du XXe siècle ?D’un point de vue technique, une adresse estun identifiant, un nom en quelque sorte.L’identification est alors synonyme de locali-sation permettant d’assurer l’envoi et la récep-tion de données. L’adresse est à la fois identi-té d’une ressource, permettant de la désigneret de la distinguer parmi d’autres et aussiinformation contribuant au processus d’ache-minement des données. Ainsi, par exemple,une adresse IPv4 permet d’identifier sansambiguïté un système raccordé à Internetafin que celui-ci puisse envoyer et recevoir desdonnées sur Internet. Elle ne permet pasdirectement d’identifier une personne. Ladésignation des entités constitue la pierreangulaire du réseau autorisant le transfertd’information ainsi que le contrôle d’accèsaux ressources, contribuant de ce fait à limiterles accès aux seuls ayants-droit et à éviter l’in-trusion dans des systèmes informatiques.Les technologies du web et de la mobilité ontmodifié la nature du lien entre la désignationd’une entité et sa localisation. L’urbanisationdu monde virtuel autorise le nommage d’en-tités indépendamment de ce qu’elles sont oude l’endroit où elles se trouvent. L’identité vir-tuelle n’a pas de lien direct avec l’identité réel-le d’une ressource ou d’une personne. Lapreuve en est la profusion d’adresses électro-niques, d’alias, de pseudos utilisés pour com-muniquer via le courrier électronique, lesforums, les messageries instantanées etautres services de mise en relation possibles.

A l’heure de l’universalité des technologiesInternet, la prolifération de noms virtuels,pseudos, allias et avatars numériques pose laquestion de la notion d’identité, qui n’a jamaisété universelle ou reconnue de la même façonà travers les époques et les cultures.La formation de l’identité est une questioncomplexe et ancienne, dont la réponse n’estpas à trouver à travers une technologie parti-culière, mais dans notre relation à la techno-logie, en fonction de notre histoire et de notrecivilisation ; question philosophique qui relè-ve à la fois des sciences humaines, sociales,politiques et juridiques. En France parexemple, c’est en 1539 qu’une ordonnance deFrançois Ier imposa la tenue de registres d’étatcivil, la Convention en 1792 le confirma etinstaura un état civil républicain, et non plusecclésiastique, où l’enregistrement des per-sonnes se base sur un nom de famille trans-mis désormais par filiation. Deux ans plustard, une loi interdisait de porter d’autresnoms que ceux inscrits à l’état civil. Ainsi,dans notre société de droit romain, l’identiténominative héritée du nom paternel touche àl’intime de l’individu se référant à sa filiation,à sa naissance et au patriarche. Mais il s’agitbien d’une identité relative et non pas abso-lue, d’une identité administrative, éventuelle-ment citoyenne, imposée par la loi, contrôléepar l’Etat et relativement récente. L’identiténominative diffère de l’identité biométrique,comme celle utilisée par les animaux pour sereconnaître à travers des signaux olfactifs, ges-tuels, comportementaux ou sonores parexemple. Le débat actuel sur l’usage de don-

Par Solange Ghernaouti-Hélie Professeure en Télécommunicationet Sécurité des technologies de l’in-formation à ISI-HEC [email protected]

Conférence et débat public Conférence et débat public «Dans unesociété sous surveillance informatique :quelle place pour les libertés individuelles ?»Mardi 4 décembre 2007 de 14 à 17 heures� Salle 350 Amphimax. Inscription gratuite sur www. hec.unil.ch/sgh

Qu’il s’agisse d’anonymat ou d’ubiquité dans le temps et dans l’espace,Internet symbolise pour certains, le rêve d’une communication sanscontrainte (outre celle technologique) et, pour d’autres, le moyen de réa-

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dossier spécial ||||||||||

besoin de rester anonyme, caché derrière demultiples identités et intermédiaires techno-logiques afin de vivre heureux comme legrillon de la fable ou de ne pas être tenu res-ponsable d’actions illicites ? L’identification des auteurs d’actions crimi-nelles sur Internet pose certaines difficultésaux acteurs de justice et police qui ne pour-ront être résolues qu’au prix d’une véritablepolitique globale de lutte contre la cybercrimi-nalité définie équitablement avec tous lesacteurs impliqués. Cela nécessite une concer-tation et collaboration internationale, un par-tenariat des sec-teurs public etprivé et passepar une orga-nisation inter-nationale pourune gouvernan-ce équitable etéthique de l’In-ternet. Finale-ment, la globali-sation du crimeinformatique, lebesoin de proté-ger les infra-structures cri-tiques des pays,les données àcaractère per-sonnel, commela sphère privéedes internau-tes, imposent derepenser la no-tion d’identité etde contrôle decelle-ci sur unplan interna-tional. Au-delàd’un cyber-étatcivil que pour-raient consti-tuer les serveursDNS racines,relevons le défi

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d’un Internet plus réel, plusfiable, plus sûr, plus « identi-fiable» mais à quel prix ? Celuide la perte des libertés indivi-duelles, de la souveraineté desEtats-nations? Enjeux de sociétéconsidérables, l’identité, l’identi-fication et l’authentificationreposent sur la prise en compted’un besoin commun, celui depouvoir vivre ensemble dans unmonde stable et sûr, qu’il soitréel ou virtuel.

nées biométriques ou plutôt anthropomor-phiques, comme celles utilisées dans le pas-seport biométrique, nous renvoie peut-être ànos formes primitives d’identification qui pré-valaient avant que l’Homme ne développe laparole? Ainsi à chaque culture, à chaque époque cor-respond un modèle identitaire particulier. Ilserait incorrect de penser que le modèle occi-dental basé sur le nom patronymique prévalepartout dans le monde et soit stable. La preu-ve en est que désormais en France les parentspeuvent choisir, sans intervention de l’Etat, dedonner le nom du père ou celui de la mère àleurs enfants. La question de l’identité sur Internet est loind’être résolue de manière interdisciplinaire etdevrait faire l’objet d’un véritable débat desociété. Est-ce qu’une adresse IPv6 ou legénome humain par exemple pourraient-ilsêtre le support d’une identité absolue, univer-selle, assurant l’unicité dans la société de l’in-formation et la préservation des droits asso-ciés, si tant est qu’un cadre juridique appro-prié puisse être défini et applicable ? Si changer d’identité dans le monde réel estassez facile, le nombre de «vrais-faux papiers»en circulation en témoigne, posséder unefausse identité sur Internet l’est encore plus.L’usurpation d’identité sur Internet, quels quesoient les moyens déployés (social enginee-ring, phishing, etc.) a pris une ampleur indus-trielle et constitue un fléau avéré tant pour lesinstitutions que pour les individus qui ensont victimes. De nos jours, la plupart desdélits et crimes réalisés se perpétuent via desfausses identités ou des identités usurpées,assurant un défaut de responsabilité, retar-dant voire empêchant l’identification des cri-minels et donc leur interpellation. La crimi-nalité identitaire, comme le blanchiment d’ar-gent via Internet d’ailleurs, est en forte pro-gression et fait partie intégrante de toutes lesstratégies criminelles liées ou non à la crimi-nalité organisée ou au terrorisme. Pour autant, est-ce que posséder un alias surInternet soustend forcément une action cri-minelle ? Est-ce que cela correspond au

sses

ntifi cation

liser des actions illicites en toute impunité. C’est entre ces deux extrêmesque se pose la question de l’identité, de l’identification et de la sécuritéInternet.

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Entropie informationnelle En vue de réduire cette complexité, lesapproches classiques s’attachent le plus sou-vent à élaborer de nouvelles procédures declassification qui encapsulent les informa-tions existantes. Ces dispositifs fournissentde l'information à propos de l’information(métadonnées) et leur principale fonction viseà aider les utilisateurs ou les machines às’orienter dans la masse d’informations dis-ponibles afin d’en faciliter le traitement.Cependant, la mise en œuvre de cesapproches, comme par exemple de Websémantique, nécessite souvent un vaste etlaborieux travail de standardisation fruit d’unlong processus de concertation entre experts.Cette inertie représente un inconvénientmajeur notamment quand il s’agit d’appré-hender des domaines émergents aux fron-tières diffuses.Dans le but de répondre à ces difficultés etdans une optique radicalement opposée, onobserve depuis quelques années la montée enpuissance de démarches qui font un pariinverse. A l’effort d’homogénéisation orches-trée par un groupe d’experts se substituentdes dispositifs qui délèguent le travail deconstruction et de définition des catégoriespertinentes aux utilisateurs eux-mêmes. Lesutilisateurs ne sont plus seulement sollicitéspour produire du contenu (vidéos, images,

opinions, etc.), mais aussi pour définir direc-tement la classification de ces contenus. Cessystèmes connus sous le nom de folksonomy(de l’anglais « folk », peuple et de « taxono-my », taxonomie) proposent la mise en œuvrede processus décentralisés de classificationcollaborative. Les folksonomies s’incarnentsous différentes formes dont la plus commu-ne consiste, simplement, à permettre à l’utili-sateur de choisir librement un ou plusieursmots clés (« tag ») décrivant, selon lui, le

Par Dr. Olivier Glassey Chef d'unité de rechercheObservatoire Science, Politique,Société (OSPS)/ [email protected]

Dopées par les blogs, wikis, etc., les récentes évolutions dans le domainedes TIC se caractérisent par l’explosion de la quantité (mais pas forcé-ment de la qualité) de l’information en ligne.

«Le but est de produire, àmoindre coût, un vaste

système de classification «

contenu ou l’information en question. Le butrecherché est de produire, à moindre coût, unvaste système de classification qui évolueautomatiquement en fonction des fluctua-tions des centres d’intérêt des utilisateurs. Chaque folksonomie est constituée du thesau-rus commun résultant de l’ensemble des clas-sifications subjectives effectuées par les utili-sateurs. Un tel ensemble comporte, entermes de pertinence taxonomique, de nom-breuses faiblesses (absence de hiérarchie, pasde contrôle des synonymes, manque de préci-sion, etc.). Intuitivement, il est aisé d’imagi-ner qu’une telle liberté déléguée aux utilisa-teurs produit une masse de données qui par-ticipent à l’accroissement de la cacophonieinformationnelle ambiante. Cependant cesmêmes dispositifs possèdent également descaractéristiques intéressantes pour abordercette complexité et ce n’est pas par hasard sil’on trouve systématiquement une forme ouune autre de folksonomies à la base dequelques-uns des plus grands succès actuelsdu Web (Google, Amazon, Youtube, Flickr,del.icio,us, etc.).Pour comprendre la popularité de tels dispo-sitifs, il convient de préciser qu’il ne s’agit paslà d’une nouvelle manière de traiter l’infor-mation. Au contraire, la recherche anthropo-logique et ethnographique a produit de nom-breux travaux qui analysent les modalités declassification spontanée que les groupeshumains ne disposant pas de l’écrit utilisentau quotidien. L’avantage principal d’uneapproche folksonomique provient du fait qu’el-le ne contraint pas l’utilisateur à formater ladescription de l’information en fonction decatégories établies a priori. En effet, pour éta-blir ses mots clés personnalisés, l’utilisateurpuise son inspiration dans des sources qui luisont naturelles : son imagination ou ses repré-sentations du monde. Les folksonomies, classi-fications partiales et partielles, ne permettenten conséquence que rarement d’obtenir desrésultats précis. Cependant, de nombreusesexpériences indiquent qu’elles fonctionnentbien dans des contextes de type exploratoire.Il suffit, par exemple, de taper le nom d’un

folkso

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nomies

Start-upNous avons analysé les des-criptions folksonomiques de250 start-up du Web 2.0 effec-tuées par des observateurs del�évolution de ces entreprisesen devenir. L�idée de départétait de constater l�évolutionsur une courte période de lamanière d�appréhender et dedécrire un domaine aussi flouque le Web 2.0. Les résultatsobtenus qui se traduisent parla cartographie des tags utili-sés et de leurs interrelations,montrent une évolution radi-cale entre 2006 et 2007. Cescartes ont été utilisées dans lecadre de réflexions de typeprospectif afin de visualiser laformation et l�évolution dansle temps de clusters de tags,clusters qui peuvent servir àdépister les tendances émer-gentes.

seul artiste sur le site de la radio en ligne LastFM pour que ce dernier vous propose uneprogrammation complète construite par lebiais des tags des autres utilisateurs. Il estalors possible de découvrir des artistes donton ignorait l’existence mais dont la produc-tion musicale est étrangement familière à nosoreilles. La possibilité d’accéder ainsi auxmodes de classification libre d’une commu-nauté d’utilisateurs et d’en faire un principeorganisateur de l’information constitue unélément clé de l’attrait de tels dispositifs. L’ap-proche de type folksonomique possède en l’oc-currence des atouts indéniables dans descontextes où il est primordial de saisir desdynamiques liées à des connaissances tacitesdifficilement formalisables.Les folksonomies proposent des pistes pourcontourner un des écueils classiques auquelles systèmes de gestion de la connaissancesont confrontés : l’excès de formalisation.Théoriquement quasi parfaits sur le papier,ces systèmes s’avèrent souvent ingérables auquotidien car trop contraignants et complexespour s’insérer dans les pratiques réelles. Lacompagnie IBM expérimente dans ce domai-ne, après avoir pris conscience que l’appren-tissage et la mémorisation des quelque 3700

descripteurs utilisés pour classer l’informa-tion se trouvant sur l’intranet de l’entrepriseconstituent une tâche impossible, surtout sil’on garde à l’esprit la forte évolutivité desdomaines concernés. L’idée du projet consisteà autoriser les quelque 300000 employés àeffectuer des annotations libres de ce contenuafin qu’ils produisent leur classification per-sonnalisée. La folksonomie qui en résulte, enrichie par l’expérience du groupe, opèrecomme une passerelle simple d’accès, flexibleet réactive entre, d’une part, les représenta-tions multiples véhiculées par les employéset, d’autre part, les informations formalisées.Les folksonomies, mariages hybrides de proces-sus sociaux ancestraux et des technologies del’information, offrent l’opportunité d’un vastechamp de réflexion autour de la problématiquedes nouveaux modes de navigation informa-tionnelle et d’acquisition des savoirs. Preuve dela fascination qu’elles exercent, alors que leursmodes de fonctionnement et les implicationsde leurs usages demeurent encore largementinexplorés du point de vue sociologique, tech-nique, économique et épistémique, de nom-breux acteurs les ont déjà identifiées et adop-tées comme une composante stratégique deleur futur développement.

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Un univers où presque tout n’est que puremétaphore du réel. Certains y spéculent dansl’immobilier virtuel. D’autres échangent ouvendent tout et n’importe quoi (t-shirts signésde grande marque, accessoires de mode extra-vagants, véhicules volants, etc.). Iles, terrains,maisons, habits, tout se négocie ici dans unemonnaie virtuelle, le Linden dollar, que l’onse procure moyennant de vrais dollars.Aujourd’hui, SL, c’est plus de dix millionsd’utilisateurs, des centaines de milliers denouveaux résidents chaque mois et plusieursmillions de dollars (réels) qui changent demain chaque semaine. Des chiffres à prendretout de même avec précaution car les sources(principalement Linden Labs, le propriétairede SL) restent peu fiables. Toutefois, selon lesprévisions respectées du Gartner Group, 80%des utilisateurs d’Internet mèneront une vieparallèle dans un MVS, ou plus probablementdans un réseau interconnecté de MVS. Ne vous y trompez pas, SL n’est pas un jeu. Iln’y a ni scores à battre, ni objectifs à respecter.C’est avant tout un phénomène social et, dansune moindre mesure, économique. En fait, àl’instar de YouTube, Google Earth, Wikipedia,SL représente une nouvelle évolution duWorld Wide Web vers le web 2.0, un réseaumoléculaire social dont les utilisateurs, et nonplus les corporations, deviennent les atomesessentiels. Dans le web 2.0 idéal, les utilisa-teurs ont non seulement droit à leur minutede gloire (grâce à YouTube par exemple), maisdeviennent surtout des créateurs potentiels,et surtout restent propriétaires de leur créa-tion. C’est cette conception qui explique enpartie le succès de SL. Alors que les prédéces-seurs de SL (Active Worlds, There, etc.) impo-saient quasiment tout le contenu à leurs visi-teurs, SL a fait le choix judicieux de déléguertotalement à ses adeptes la tâche de concevoirson urbanisme, ses lieux d’attraction, etc.Certes, en y laissant les droits de propriété

intellectuelle au passage(mais théoriquement, car unflou juridique demeure tou-jours vis-à-vis des mondesvirtuels). Bien évidemment,cette délégation de pouvoirn’a pas pu se faire qu’en vul-garisant la modélisation 3Det la programmation pour lesutilisateurs néophytes, unpeu comme l’a fait GoogleEarth, avec son outil Sket-chup.Dans SL, créativité et collabo-ration sont les principauxmots d’ordre. Les résidentss’organisent et s’entraidentpour créer des villes, desparcs, des boîtes de nuit, oùl’outrance et le réalisme secôtoient. SL devient alors unemine d’or où tous les talentspeuvent s’exprimer libre-ment. Mais jusqu’où cetteliberté peut aller, c’est unequestion qui est souventposée par les détracteurs deSL car, tout comme le webtraditionnel, SL regorge d’en-droits extravagants, dépas-sant souvent les limites desbonnes mœurs (plagesnudistes, clubs libertins ousado-maso, etc.).Si de prime abord son uni-vers anticonformiste estcaractéristique de la mouvan-ce cyberpunk, le metaverseversion SL devient aussi unterrain privilégié d’expéri-mentation et pourquoi pasd’expansion et de développe-ment, pour les entreprises,gouvernements et universi-tés. Un nombre impression-nant de multinationales(IBM, Dell, Reuters, Cisco etToyota par exemple) y ont

Par Adel Hendaoui Assistant-doctorant [email protected]

et Moez LimayemProfesseur en Systèmes d’Information [email protected]

«Dans SL, créativité et collaborationsont les principaux mots d’ordre «

Le meilleur des mondes?

Second Life (SL) est un monde virtuel social (MVS) oumetaverse, peuplé d’avatars (représentations graphiques en3D des utilisateurs) qui communiquent, collaborent, achè-tent et vendent produits et services.

second

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dossier spécial ||||||||||

rapidement mis en place une présence vir-tuelle. IBM y possède plusieurs îles où elle yorganise régulièrement conférences et sémi-naires (et a récemment annoncé un investis-sement de dix millions de dollars dans ledéveloppement de l’Internet 3D). Dell aconstruit dans son île un modèle géant 3Dd’une nouvelle gamme d’ordinateurs que lesrésidents peuvent explorer de l’intérieur etmême commander via une redirection vers lesite web traditionnel. Toyota lance la promo-tion de ses nouvelles voitures et en vendmême des versions virtuelles. Les gouverne-ments des Maldives et de Suède ont récem-ment implanté des représentations diploma-tiques virtuelles. Certaines universitéscomme la très réputée Harvard School of Lawy dispensent des cours. Même une foire del’emploi y a été organisée. Des entretiens«réels» pour des candidats représentés parleurs egos «virtuels» (leurs avatars), accordéspar des recruteurs « réels» (HP, Microsoft,Sodexho), pour des carrières dans le monderéel, mais aussi dans le monde virtuel. Dérou-tant, non ?L’intérêt qui est porté à SL par les entreprisespeut d’abord s’expliquer du fait qu’elles ontprobablement eu peur de rater le train.D’ailleurs, les résidents «puristes» de SLreprochent souvent aux compagnies qui sesont pressés d’assurer une présence virtuelle,d’avoir favorisé une transposition de leursimage et structure (du monde réel) dans lemonde virtuel, au détriment de la culture etdes caractéristiques spécifiques de SL. CarSecond Life est un monde qui aspire à dépas-ser les limites du réel, d’où son nom. Ladémesure, la fantaisie, la créativité, mais aussila collaboration et la communication sociale,sont quelques-uns des principaux commande-ments de ses adeptes. Par conséquent, le défipour les entreprises réside dans leur capacité às’adapter aux nouveaux modes et codes deshabitants des MVS, et non l’inverse.D’un autre côté, SL constitue un canal decommunication et de collaboration extrême-ment riche et puissant. D’abord parce que lesmillions d’utilisateurs de SL constituent unecible marketing privilégiée (moyenne d’âgeautour de 30 ans). Ensuite, grâce à la conver-gence du réel et du virtuel, les MVS offrent denouvelle techniques de communication etd’interaction avec le consommateur. Cer-

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taines compagnies de granderenommée (comme Philips) uti-lise SL pour y tester de nouveauxconcepts de produits, en impli-quant directement le consom-mateur dans le processus derecherche et développement.Car l’environnement 3D permetde simuler et tester les fonction-nalités d’un modèle de produiten temps réel et de bénéficier dufeedback immédiat, et souventfécond, des futurs consomma-teurs. En matière de co-création,ou encore de crowdsourcing, lespossibilités sont illimitées dansles MVS, offrant ainsi aux entre-prises des nouvelles sources devaleur.Les mondes virtuels sociauximposent un nouveau paradig-me d’affaires, sous le nom de V-business (business virtuel), qu’ildevient nécessaire d’investiguer.Un changement de paradigmequi suppose que les entreprisesmèneront désormais leuraffaires non plus dans des envi-ronnements bidimensionnels(basés sur le web traditionnel),mais dans des environnementstridimensionnels où réel et vir-tuel se côtoient en temps réel. Ildevient assez trivial d’en dérivertoutes les perspectives sous-jacentes: V-commerce, V-colla-boration, V-learning, V-govern-ment, autant de nouveauxchamps de recherche qui restentà explorer. La recherche quenous menons à l’Institut desSystèmes d’Information fait par-tie des premières recherchesacadémiques à étudier les ques-tions et les implications théo-riques et pratiques que posent lev-business dans les mondes vir-tuels sociaux. Nous anticiponsen effet un besoin urgent d’éta-blir de nouvelles théories etoutils adaptés pour étudier cetype d’environnement, à la foisréel et virtuel.

life

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business et|||||||||| dossier spécial

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Interview de ChristianJacot-DescombesPorte-parole de la Banque Cantonale Vaudoise alias Auto Emoto sur Second Lifewww.bcv.ch

Propos recueillis par Nadine [email protected]

Pourquoi avoir décidé de créer votre île surSecond Life ?L’une des raisons était de créer un coupmédiatique en étant la première banque suis-se à se présenter sur Second Life. L’opportu-nité s’est présentée pendant LIFT. Il y a eu ungrand écho dans la communauté et cela a crééun écho très favorable et produit un impor-tant buzz à notre sujet, ce qui était l’un desrésultats escomptés. Nous voulions ensuiteavoir une idée du fonctionnement de cemonde virtuel, de ce qui pourrait se passerd’intéressant pour nous, comment les rela-tions bancaires pourraient se transformerdans cet environnement, quelles seront lesnouvelles interactions possibles avec lesclients. Ce projet collait parfaitement avec cer-taines de nos valeurs : vision, capacité àprendre des risques technologiques et espritpionnier. Ce n’est pas la première foisd’ailleurs que la BCV est pionnière dans ledomaine des nouvelles technologies. Nousavons été les premiers dans l’ebanking,quelques semaines après le Crédit Suisse.

Que peut-on faire sur votre île ? De quels ser-vices peut-on disposer ? Il s’agit essentiellement de présence et d’in-formations sur nos produits et services. Lamise en ligne d’expositions tirées de notre col-

lection d’art est une autre manière d’amplifierle partage avec la communauté qui n’a pastoujours la possibilité de voir ces œuvres àl’intérieur de la banque. Par ailleurs, nousavons 2 îles: l’une qui abrite le bâtiment vir-tuel de la BCV et possède un grand auditoireoù nous diffusons notre film d’entreprise ouqui peut être utilisé pour organiser des confé-rences de presse ou créer des événements,des jeux ou des parties avec nos partenaires.

Sur la seconde, nous invitons les acteurslocaux, entreprises et associations à s’exposer.

Qui peut se présenter ?Pas uniquement des clients ! Nous avonsvoulu créer un monde à disposition de lacommunauté locale. Il y a actuellement unedemi-douzaine de résidents qui mènent, sansfrais de loyer, leur expérience sur Second Life

Vous prêtez de l’argent ?Même pas des Linden Dollars ! Nous ne pou-vons pas effectuer de transactions financières.Pour l’instant le degré de sécurisation néces-saire n’existe pas. C’est l’un des aspects quifait que nous nous contentons d’observer.

Vous avez démarré en février de cette année. Quel est votre premier bilan ?Nous n’attendons pas de retombées finan-cières directes. L’investissement a été trèsfaible et c’est une bonne plate-forme d’obser-vation. Comment le v-business va-t-il se déve-lopper? Quelle est la prochaine étape? Ledéveloppement du web 2.0 où les utilisateursparticipent activement au contenu sur dessites collaboratifs tels que YouTube ou Wiki-pedia modifie profondément le paysage pourles « fabricants» de contenu. Nous devonsanticiper les changements de Business Modelà l’horizon pour en être les nouveaux acteurset ne pas laisser passer une innovation tech-nologique majeure. Nous voulons offrir à nosclients toutes les nouvelles opportunités pourleur permettre de gérer certaines de leurstransactions, mais nous sommes là en chairet en os et visons à l’excellence là où prime lecontact direct avec le client. Parmi ces nou-veaux Business Models, il y a, par exemple,des sites de prêts, comme Zopa. Le principede fonctionnement est simple, il ressemblebeaucoup à celui d'Ebay. Un emprunteurpeut faire une demande. Il spécifie le terme,le montant et le taux d'intérêt maximal qu'ilest prêt à payer. Un prêteur mise sur ce prêtau taux qu'il souhaite et la somme qu'il veut.A la fin, seules les enchères figurant parmicelles retenues pour le calcul sont gagnantes.

Stratégie de communication plutôt inhabituelle pour une banque, laBCV offre ses services sur Second Life.

«Pour l’instant le degré de sécurisation

nécessaire n’existe pas «

Une deuxième vie pour la ba

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dossier spécial ||||||||||

Qu’aimeriez-vous offrir maintenantà travers Internet ?Les mœurs évoluent vite et lesbesoins des gens aussi. Pourquoi nepas donner accès à une série de ser-vices, qui ne demandent pas de tran-sactions financières hautement sécu-risées comme par exemple rechargerma carte cash, renouveler mon hypo-thèque?Ces opérations pourraient s’effectuerpar l’ebanking traditionnel ou à tra-vers Second Life !

Comment voyez-vous la suite surSecond Life ? C’est un support comme les autres.Il faudra voir comment Second Lifeva évoluer et s’y adapter. Dans la réa-lité (virtuelle ou pas), s’il ne se passepas quelque chose d’intéressant, lesgens s’ennuient vite et ne reviennentpas. Si une entreprise veut y être pré-sente aujourd’hui que l’effet de sur-prise est passé, il faut qu’elle apportequelque chose d’original, un conceptqui se prête bien à la visualisation en3D.

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D�autresdébouchés pourSecond LifeSecond Life Business Review 05septembre 2007 (www.slbusi-nessreview.com)OsMoz, un site thématiquepour le grand public et les pro-fessionnels, autour de l'universdu parfum, va démarrer desfocus groups dans Second Life,annonce faite ce matin parSLObserver. OsMoz existedepuis 2001 avec le soutien deFirmenich, l'une des 3 grossesentreprises spécialisées dans lacréation et la production deparfums et d'arômes.Un focus group, c'est quoi aujuste ? Il s'agit d'une méthode,très classique en marketing,d'étude qualitative qui solliciteun groupe de personnes afin derecueillir leurs avis sur un pro-duit ou un service,L'idée de s'appuyer sur unmonde virtuel est évidemmentintéressante pour une étude dece type, cela évite aux per-sonnes de devoir se déplacer, cequi est une véritable contrainteet un coût supplémentaire pourl'entreprise qui organise lefocus group, car elle doit finan-cer les déplacements de cespersonnes.Autre point remarquable, SLpermet de toucher une cibleinternationale, même si OsMozne vise ici que la France et lesUSA. [...]Notez que Philips travaille aussidans Second Life avec commeidée de faire participer les ava-tars à la conception de nou-veaux produits.

Second Life:htpp://secondlife.comSecond Life BCV Location:http://slurl.com/secondlife/BCV%20Island/175/77/32Wikipedia: site de partage d�en-cyclopédie http://wikipedia.org/en français http://fr.wikipedia.orgYouTube: site de partage de vidéos:http://youtube.comen français http://fr.youtube.comZopa: http://www.zopa.com/ZopaWeb/

la banque

mondes virtuels

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recherchedossier spécial ||||||||||

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Prédire l’avenir Prédire l’avenir a, de tout temps, été une pré-occupation pour l’homme. Les nombreuxoutils de forecasting utilisés actuellement sebasent principalement sur les méthodes sta-tistiques, les modèles mathématiques et lesavis d’expert.Si les méthodes statistiques et les modèlesmathématiques nous permettent de prévoirl’évolution de la météo à court terme ou duPIB à moyen terme, elles sont sans voix lors-qu’il s’agit de prédire la date de la mise sur lemarché du premier vaccin antisida ou la part

de marché qu’aura l’iPhone en Suisse audébut 2008. De même, les experts, seuls, engroupe ou enrôlés dans des processus tels

En 1651, alors que la rechercheétait la chasse gardée d’unnombre restreint de chercheursne reconnaissant leurs résultatsqu’entre eux, des médecins ontcréé le premier marché de pré-diction portant sur le taux demortalité résultant de diversesécoles. Il a ensuite fallu attendrela fin des années 80 pour que lesmarchés de prédictions rede-viennent d’actualité.

Les marchés de prédictions sontdes marchés à terme dont lescontrats ne portent pas sur des

Par Cédric GaspozAssistant-Doctorant en [email protected]

Les marchés de prédictions aident les chercheurs à déceler l’évolution dela recherche dans les domaines des systèmes de communication et d’in-formation mobiles.

«Des médecins ont créé le premier marché de prédiction portant sur le taux de mortalité «

>

que Delphi ou scenario thinking, se retrou-vent piégés par la confiance excessive qu’ilsoctroient à leur propre jugement. Ken Olsen,le fondateur de Digital Equipment Corp(DEC), disait en 1977 : « Il n’y a aucune raisonque quelqu’un souhaite posséder un ordina-teur à son domicile. »

matières premières ou desdevises, mais sur des idées.C’est ainsi que, dès 1988, ontrouve les premiers marchés deprédictions portant sur les élec-tions présidentielles américaines.Depuis cette date et malgré les

Chaque année, les anciens gradués se retrouvent pour accueillir les jeunes diplômés au sein de l’Association. Fêtons cela ensemble!

Le samedi 15 décembre 2007 au Lausanne Palace19 h Apéritif20 h 30 Repas dans les salons du Palace avec grande tombolaDès 23 h Libre accès au Red Club pour les participants à la soirée

Tenue de ville – Relaxed EleganceTous les détails sous www.gradueshec.ch: logement, entrée au Red Club pour les non-participants, parking,menu, etc.

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recherche

irrégularités survenues lors des dernièresélections, les marchés de prédictions ont tou-jours été plus précis à prédire le résultat del’élection que toutes les autres méthodes, ycompris les nombreux sondages d’opinion.A l’instar des autres marchés, les marchés deprédictions sont des plates-formes permettantd’échanger (d’acheter et de vendre) descontrats à terme portant sur la survenance ounon d’événements sous-jacents. Si nous dési-rons savoir si HEC aura été accrédité par unsecond label d’ici la fin 2009, nous pouvonscréer un contrat du type : «HEC Lausanne aété accrédité sans réserves par un secondlabel avant le 31.12.2009», s’échangeant entre0 et 100 francs. Dans le cas où la prévision estcorrecte, la valeur finale du contrat vaudra 100alors qu’elle sera nulle dans le cas contraire.

Les personnes qui pensent que cela va être lecas vont acheter des contrats, ce qui va fairemonter le prix, alors que les personnes quipensent le contraire vont vendre ces mêmescontrats, la vente à découvert étant possible.Après quelques transactions, le prix de cecontrat va se stabiliser à un prix d’équilibrereprésentant la probabilité de survenance del’événement. Ainsi si le prix est à 42, celasignifie que la probabilité que HEC soit accré-ditée avant fin 2009 est de 42%.

Le prix d’équilibre est le résultat de l’agréga-tion de l’information disponible auprès detous les négociants a un moment donné. Il estle résultat d’un consensus sur la probabilitéde survenance du contrat. L’objectif de chaquenégociant étant de maximaliser son porte-feuille et par là ses gains, il va devoir agir nonpas en fonction de ses propres convictions(comme il le ferait lors d’un sondage), maisen fonction de toutes les informationspubliques et privées dont il dispose. Les négo-ciants les moins informés vont ajouter dubruit dans le prix, ce qui va faire fluctuer leprix, offrant une opportunité de gain supplé-mentaire aux négociants les plus avertis. Demême, au gré des gains ou des pertes sur lemarché, l’influence relative de chaque négo-ciant va augmenter ou diminuer.

Avec l’entrée en force d’Internet dans lesfoyers et les entreprises, surfant sur la vagueWeb 2.0, les marchés de prédictions sontdevenu un moyen rapide et peu onéreuxd’agréger anonymement l’information dispo-nible auprès d’un nombre important d’ac-teurs. Depuis quelques années, de nombreuxmarchés permettent à tout un chacun de spé-culer sur les résultats d’élections ou de com-pétitions sportives, sur les déboires des people,sur les nominations aux Oscars, sur l’adop-tion de nouvelles technologies ou la date dudébut d’un éventuel conflit avec l’Iran.En même temps, de grandes entreprises ontcommencé à utiliser de tels marchés pourprédire les ventes trimestrielles d’impri-mantes (HP), les dates de fin des projets (Sie-mens) ou de sortie des nouvelles versions delogiciels (Google), le nombre de bugs dans lesnouvelles applications (Microsoft), la mise surle marché de nouvelles molécules (Eli Lilly)ou encore pour choisir les idées méritantd’être développées (GE).Notre recherche s’intéresse plus particulière-

ment à l’utilisation des marchésde prédictions comme systèmed’aide à la décision dans le cadrede la gestion de projets R&D.Pour ce faire, un marchénommé MarMix a été créé afinde prédire l’émergence des diffé-rents domaines de recherche ensystèmes de communication etd’information mobiles. De mul-tiples indicateurs sont utilisésactuellement pour suivre l’évolu-tion des domaines de recherche,tels que le nombre de publica-tions, les thèmes des confé-rences et le nombre de partici-pants y assistant ou les dépôts etutilisations de brevets. Tous cesindicateurs sont a posteriori etpermettent d’évaluer, avec plusou moins de pertinence, larecherche effectuée. Bien que lachute d’un indicateur indique laperte d’intérêt pour un domainedéfini, elle ne permet pas d’anti-ciper le mouvement de retrait,ni la survenance de nouveauxdomaines à long terme. Or lacompétitivité actuelle dans larecherche implique que chaqueunité soit à la pointe, nécessitantde déceler les prochainsdomaines porteurs en amont.Pour ce faire, MarMix permetaux chercheurs de spéculer surl’évolution des différents cou-rants de recherche à moyen etlong terme, négociant descontrats sur les réseaux de sen-seurs ou les transmissions parultra wide band. Le prix d’équi-libre de ces contrats va per-mettre aux chercheurs de repé-rer à temps les ruptures surve-nant dans leurs domaines derecherche, leur permettant deréorienter leurs travaux enconséquence.

dossier spécial ||||||||||

bulletin HEC 75 33

«De multiples indicateurs sont utilisés actuellement pour suivre l’évolution des domaines de recherche «

UtileVotations fédérales: http://sri.prokons.com/

Box Office: http://www.hsx.com/

Sport: http://www.tradesports.com/

Actualités: http://fr.newsfutures.com/

MarMix: http://marmix.unil.ch/

>Prédire l’avenir

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non-core|||||||||| dossier spécial

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Outsourcing et organisation virtExaminer la notion d’outsourcing dans uncontexte de virtualisation nous amène à consi-dérer davantage l’organisation virtuelle queles «mondes virtuels» (à forte connotationtechnologique comme c’est le cas pour You-Tube ou Second Life).L’organisation virtuelle considère le réseaucomme une entité. Malgré le fait que ce sontdes partenaires indépendants qui coopèrent,un produit unique et intégré est offert aumarché (selon Davidow et Malone 1992).En matière d’outsourcing, comme dansd’autres domaines, l’industrie a quelques lon-gueurs d’avance. Depuis les première tenta-tives dans les années 50/60 aux Etats-Unis, lemodèle a bien évolué afin d’arriver à celui del’intégration virtuelle. Ce terme émane deMichael Dell qui décrit ainsi l’idée essentiellederrière le modèle d’affaires à l’aide duquel ila révolutionné l’industrie du PC [Magretta1998]. Même si l’exemple a pris quelquesrides depuis, il permet néanmoins de mettre

en évidence l’apport décisif de la technologieinformatique : «Technology is enabling coor-dination across company boundaries to achie-ve new levels of efficiency and productivity. »L’intégration est telle que les partenairesexternes sont traités comme s’ils faisaient par-tie de l’entreprise.

La révolution des servicesDe manière logique, l’étape suivante estreprésentée par la création de «chaînes d’as-semblage virtuelles». Ces dernières sont à labase d’une véritable « révolution des ser-vices», comme le précise le professeur Kar-markar [2004]. Afin qu’une entreprise puissesurvivre à cette révolution, il lui est nécessai-re d’anticiper la restructuration de cette chaî-ne d’informations et, notamment, de créer de

nouveaux liens entre les éléments la compo-sant – ou d’en éliminer. Dans le secteur industriel comme dans celuides services, l’établissement de liens au-delàdes limites « traditionnelles» de l’entrepriseest créateur d’avantages compétitifs. Cette«vue relationnelle» représente l’approche deconceptualisation la plus récente en matièred’outsourcing [Dyer et Singh 1998].

L’importance stratégique de l’outsourcing De nos jours, l’outsourcing – ou la questiondu «sourcing » de manière plus générale – aacquis une dimension stratégique. Ce statutreprésente la reconnaissance du conceptindispensable de l’organisation virtuelle ou enréseau : «The growing trend towards virtualand connected enterprises means an ever-increasing use of outsourcing and partner-ship concepts in various business disciplinesand processes.» [Da Rold et al. 2002, p. 12] En matière de sourcing stratégique, «plusrien n’est sacré ». En effet, initialement, l’ob-jectif recherché était de permettre à l’entrepri-se de se concentrer sur ses métiers de base enexternalisant les « non-core businesses ».Actuellement, l’on observe même l’externali-sation d’activités aussi essentielles que larecherche pharmaceutique ou financière, lagestion du portefeuille ou la création de nou-veaux produits (dans le secteur de la banqueprivée), etc.Sur la base d’un tel constat déroutant, il estpertinent de poser la question de la raisond’exister d’une entreprise qui confie mêmeses métiers clés à des partenaires externes. Enfait, une des possibilités de créer de la valeurdans pareil cas est d’interconnecter des parte-naires d’affaires et, par la suite, de gérer ceréseau virtuel.

Les aspects très tangibles de l’externalisationOrganisation virtuelle n’est pas synonymed’intangibilité ! Le fait de confier une partied’un processus d’entreprise à un partenaireexterne implique une formalisation propre àune relation client/fournisseur. L’épaisseur de

Par Pius BienzGradué HEC 1984Diplômé en informatique et organisation HEC 1985Dr ès sc. éc. HECChargé de cours ISI-HEC et chef de [email protected]

Les points communs entre les mondes virtuels et l'externalisation sontmultiples. Le concept de l'organisation virtuelle forme le point d'ancrage.La dimension stratégique se révèle dans la gestion de ce réseau virtuel.

«How do you manageemployees you

can't even see? «

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