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Guide du grand temple d’Amon de KARNAK François Tonic

Guide du grand temple d’Amon de KARNAK - Freetoniccorpuspress.free.fr/karnak_ft_web.pdf · 2008. 7. 24. · Le temple d’Amon de Karnak est un mille feuilles : depuis le noyau

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  • Guide du grand temple d’Amon de

    K A R N A K

    François Tonic

  • Le guide du grand temple

    d’Amon de Karnak

    Textes & photographies de François Tonic

  • Remerciements :- à Régine- à François User pour avoir bien voulu relire les premières épreuves...

    Relectures - Corrections : François User

    Les photographies ont été réalisées par l’auteur du-rant différents voyages : mai 2003, juillet 2004, mars 2005, juillet 2005

    Appareils numériques utilisés : Canon PowerShot G5 et Canon EOS 350D.

    Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.

    © François Tonic (textes & photos)

    Première édition : novembre 2005Imprimé en France par XXXXDépôt légal : xxxxxISBN : xxxxxx

  • Sommaire

    Le Ier pylône

    La première cour

    La salle hypostyle

    Le Sanctuaire

    Akh-menou

    Le temple de l’Est

    Le temple de Ptah

    Le musée en plein air

    Le lac sacré

    L’axe secondaire

    Le temple de Khonsou

    Les conseils pratiques

  • Plan général du domaine d’Amon

    Pour vous repérer facilement, à chaque chapitre vous trouvera un plan spécifique. Si vous êtes perdu(e), reportez-vous au plan gé-néral.

    Vous verrez qu’à Karnak, il existe peu d’indications et que de très rares plans à l’intérieur du domaine d’Amon de Karnak.

    Bien que schématique, ce plan gé-néral indique les éléments indispens-ables pour localiser rapidement un monument ou se positionner si be-soin.

  • LeIer pylône

    Durée de la visite : 30 minutes

  • Plan de l’itinéraire

    A Allée de sphinx

    B Chapelle d’Achoris

    C Monument d’époque romaine

    D Premier pylône

    E Première cour

    F Enceinte en brique de Nectanebo

    G Temple de Khonsou

  • Plan de l’itinéraire par rapport au domaine d’Amon

  • Après avoir acheté votre ticket et fait une petite réserve d’eau auprès des vendeurs de souvenirs, il est grand temps d’entrer sur le site de Karnak. Situé sur une petite passerelle, qui enjambe l’ancien canal reliant le temple au Nil, le poste de contrôle attend votre passage.

    Durant l’Antiquité, les navires accostaient près de grands embarcadères en pierre, souvent en forme de T. Une fois franchie la passerelle, vous débouchez sur un quai encadré de deux petits obélisques. De là, un dromos (allée bordée de sphinx) mène le visiteur jusqu’à l’entrée, le Ier pylône. Ce dromos remonte sans doute au pharaon Amenhotep III (Nouvel Empire, XVIIIe dynastie, vers 1 387 - 1348 av. JC), et fut usurpé des siècles plus tard.

    Avant d’atteindre l’immense entrée, visibles du dromos, sur votre droite, plusieurs constructions : contre l’ancien canal, plusieurs quais ont été découverts ainsi que des longues canalisations en briques. Un peu plus loin, un édifice se dresse.

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  • Il s’agit d’un des très rares monuments construits sous le règne du pharaon Acho-ris (XXIXe dynastie, 393-380 av. JC). Sa décoration est malheureusement à peine visible. Aux extrémités des pylônes, vous apercevez l’impressionnante enceinte en briques datant du pharaon Nectanebo II (XXXe dynastie, 360-343 av. JC). Tout près du pylône, tout de suite à droite des gardiens, un petit édifice en briques d’époque romaine.

    Légendes :- pages précédentes : le premier pylône et l’axe central du temple visible jusqu’à la grande porte de l’Est. - ci-contre : les sphinx à tête de bélier, représentant le dieu Amon, maître de Kar-nak et dieu dynastique des pharaons du Nouvel Empire. Une petite statue du roi se dresse entre les pattes.- ci-dessus : quais et chapelle d’Achoris.

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  • Le pylône marque l’entrée dans les temples égyptiens. Il se compose de deux môles en forme de trapèze. Dix pylônes existent à Karnak. Le Ier pylône, par lequel les vis-iteurs pénètrent est en fait le plus récent. Il fut construit sous le règne de Nectanébo II qui donna sa forme quasi définitive au domaine sacré d’Amon en le dotant de son enceinte en brique. Inachevé, il est le plus grand de toute l’Égypte :112 mètres de longueur, 43,5 mètres de hauteur. Ses deux môles encadrent une porte monumentale, et vierge de toute décoration.

    Le pylône dépassé, vous pénétrez maintenant dans le grand temple d’Amon. Vous êtes à l’entrée de la première cour. Accolé contre le pylône, à droite, un étonnant amas de briques érodées gît là depuis 2 350 ans. Les Égyptiens se servaient de briques comme échafaudage. Un rare exemple encore visible !

    Vous êtes sur ce que l’on nomme l’axe central, ou axe historique. Il va du Ier pylône jusqu’à l’immense porte que l’on distingue tout au fond.

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  • Comme dans l’Égypte actuelle, les anciens égyptiens laissaient souvent les monu-ments inachevés. À Karnak, les exemples d’abandons précoces ne manquent pas. De nombreuses raisons expliquent cela : manque d’argent, changement de roi, modifi-cation des plans, conflits, etc.

    Légendes :- ci-contre : collé contre le Ier pylône, un petit monument en brique d’époque ro-maine subsiste. - ci-dessus : vestiges d’un échafaudage en brique servant à la construction. Les ou-vriers le relevaient au fur et à mesure du chantier puis le démontaient progressive-ment durant la finition des parois et de la décoration. Le pylône restant inachevé, l’échafaudage demeura à sa place.

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  • Lapremière cour

    Durée de la visite : 1 heure

  • Plan de l’itinéraire

    A Premier pylône

    B Reposoir de Séthy II

    C Colonnades bubastiques

    D Porte

    E monument de Taharqa

    F Vestibule ptolémaïque, statue de Ramsès II, IIe pylône

    G Grande salle hypostyle

    H Scènes de guerre

  • Plan de l’itinéraire par rapport au domaine d’Amon

  • La première cour du temple d’Amon est la plus grande du monument. Elle se situe entre le Ier et le IIe pylône. Deux longues colonnades, les “colonnades bubastiques”, bordent la cour à gauche et à droite. En face, vous observez une grande colonne. Elle date du pharaon noir Taharqa (XXVe dynastie, VIIe siècle av. JC), entourée de quelques vestiges d’un monument construit sous Taharqa (sans doute un kiosque).

    À gauche, près du pylône, le reposoir de Séthy II (XIXe dynastie). Ce temple se com-pose de trois salles, une pour chaque divinité de la triade thébaine : Amon, Mout et Khonsou. Chaque salle possède plusieurs niches pour y recevoir les statues divines. À l’origine, deux statues gardaient l’entrée. L’une d’elles s’admire au musée du Lou-vre. À votre droite, encastré dans le mur, le temple reposoir de Ramsès III reprend la forme, en miniature, d’un temple égyptien. Son petit pylône porte, à la gloire d’Amon, des scènes de victoires du pharaon face aux ennemis de l’Égypte. De part et d’autre de l’entrée, deux statues debout de Ramsès III. Celle de droite, délabrée, a perdu la tête.

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  • La première cour de ce temple est bordée de piliers osiriaques représentants Ramsès III. Le décor du pylône (face intérieure) se veut plus religieux. Le pharaon fait des offrandes au dieu Amon. Par une courte rampe, on accède à un petit por-tique soutenu par 4 colonnes puis suit la salle hypostyle à 8 colonnes. Le sanctuaire se divise en trois parties, comme dans le temple reposoir de Séthy II. Le fond du monument possède une décoration fragmentaire.

    Légendes :- pages précédentes : un superbe sphinx à tête humaine. Il représente un pharaon du Nouvel Empire, Amenhotep III ou Toutankhamon.- ci-contre : la colonnade sud (à gauche du Ier pylône) dite colonnade bubastique (XXIIe dynastie, env. 945-713 av. JC). Une rangée de sphinx borde la colonnade. La porte percée dans le mur donne accès au musée en plein air et au temple de Ptah- ci-dessus : Le IIe pylône, construit sous Amenhotep III, offre une vision chaotique. Le temps ne l’a pas épargné.

  • En ressortant du temple, prenez tout de suite à droite, puis à droite . Une grande porte s’ouvre donnant accès à l’arrière du temple de Ramsès III (sur votre droite) et aux grandes scènes de guerres de Ramsès II et Chéchanq Ier (sur votre gauche), et vous conduit accessoirement au temple de Khonsou et à la cour de la cachette.

    Sur toute la longueur de ce grand mur, deux grandes représentations militaires. La première (ci-dessous) est celle narrant la grande campagne deChéchanq I (XXIIe dynastie, 945-924 av. JC) en Palestine. Grand constructeur à Karnak, ce pharaon reprend les grandes scènes triomphales du Nouvel Empire. Ici, le dieu Amon tient dans sa main gauche les villes et les peuples ennemis pris, pillés ou détruits. La partie centrale de la scène est occupée par les vaincus demandant grâce au roi et à Amon. À gauche, on distingue un montant de la porte bubastite. Ce grand mur se sépare en deux. Vous verrez aisément le tore du pylône. Le tore est l’élément archi-tectural, rond, qui se situe aux extrémités des môles. Après ce tore, nous arrivons sur la partie Nouvel Empire. Ramsès II y occupe toute la place.

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  • De retour dans la cour, avant de franchir le IIe pylône, une grande statue debout de Ramsès II (usurpée trois siècles plus tard par le grand prêtre d’Amon, Pinedjem I). Vous pouvez aussi constater l’état actuel de ce pylône construit sous Horemheb (fin XVIIIe dynastie, XIVe siècle av. JC). Rapprochons-nous . Plusieurs bases de statues gisent devant le pylône ainsi que plusieurs stèles. Il y a plus de 2 000 ans, Ptolémée II ajouta devant le pylône un vestibule dont la décoration contraste avec le style du Nouvel Empire. Comme souvent à Karnak, plusieurs époques se “superpo-sent”.

    Le temple d’Amon de Karnak est un mille feuilles : depuis le noyau historique (-2137 av. JC) jusqu’aux empereurs romains (30 av. JC), les pharaons n’ont jamais arrêté de construire.

    Légendes :- ci-dessus : Vestibule de Ptolémée II et arrière du colosse de Ramsès II.

  • Légendes :ci-dessous : Le pharaon se tient sur son char (partie gauche de la photo). Il combat un ennemi. Dans la partie droite, Ramsès tient dans sa main un ennemi et se prépare à remonter sur son char.

    - ci-contre en haut : dans la partie haute du mur, Ramsès II combat les ennemis à pied (en levant les bras), devant deux forteresses adverses. Dans la scène suivante, il attaque l’ennemi en tirant à l’arc et en foulant aux pieds les adversaires. Tout en haut, Ramsès capture des étrangers. En bas du mur, Ramsès sur char (accompagné de deux princes royaux) repart en Égypte avec les prisonniers.

    - ci-contre en bas : plusieurs forteresses asiatiques subissent les assauts et attaques de l’armée égyptienne.

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  • À partir d’un “noyau” historique datant du Moyen Empire (2 137 - 1 634 av. JC), des pharaons jusqu’aux empereurs romains (à partir de 30 av. JC) la construction n’a pas cessé. De ce noyau primitif (remontant peut-être dès l’Ancien Empire) et aujourd’hui disparu, le temple fut agrandi comme des poupées russes. Les origines de Karnak demeurent obscures. Aucun sondage archéologique n’est descendu jusqu’aux couch-es les plus anciennes situées sous la nappe phréatique. Quelques fouilles superfici-elles dans les année 1970 et 1980, ont apporté la preuve qu’un sanctuaire a existé dès l’Ancien Empire (voire peut-être avant !). Quelle divinité y était vénérée ? Pas Amon, qui n’apparaît pas avant la fin de l’Ancien Empire. Peut-être le dieu Min ou Montou. Tous deux furent utilisés pour “créer” le dieu Amon...

    Sous le terme générique de Karnak, quatre domaines sacrés, dédiés à quatre divini-tés, co-existent. Le plus grand est celui d’Amon. Plus loin, au Sud-ouest, au-delà du Xe pylône, se situe le domaine de Mout, le second plus vaste ensemble sacré de Karnak.

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  • Le domaine de Montou se localise autour du temple de Ptah. Enfin, à l’Est, une fois passée la porte de Nectanebo, on accède au domaine d’Aton ou Karnak Est. C’est dans cet immense espace que Amenhotep IV / Akhenaton construit plusieurs temples au dieu solaire Aton. Soigneusement démontés à partir d’Horemheb, il ne subsiste que les fondations.

    Légendes :- ci-contre : pylône du temple de Ramsès III. On retrouve l’iconographie classique des pharaons du Nouvel Empire. Le pharaon guerrier et le dieu Amon récoltant la victoire. Ce petite temple ressemble par certains aspects architecturaux à celui du roi à Médinet Habou. Très dégradé, il a subi de lourdes restaurations mais le monu-ment dégage un charme certain.- ci-dessus : Autant la façade du pylône du temple de Ramsès II se veut militaire, autant la face intérieure reprend une thématique plus religieuse. C’est valable pour tous les pylônes. Amon tient la première place.

  • Actuellement, seul le domaine d’Amon est accessible aux visiteurs. Si on vous invite à visiter Mout ou Montou, n’hésitez pas !

    À Karnak, il faut toujours sortir des sentiers battus. Vous vous éloignerez rapide-ment de la masse des touristes et de guides au commentaire historique approximatif quand il n’est pas totalement erroné.

    Dans cette première cour, de nombreux fragments, souvent colossaux, parsèment le sol. On y trouve, en vrac, des statues, des blocs, des obélisques (photo ci-dessous).

    Légendes :- ci-contre en haut : statue de Ramsès II usurpée par Pinedjem I- ci-contre en bas : détail d’un bloc provenant sans doute des grandes scènes de guerre de Ramsès II.

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  • La (grande)salle hypostyle

    Durée de la visite : 1h30