Guide Mesure Variables

Embed Size (px)

Citation preview

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    1/79

    i

    LES THORIES SOCIALES COGNITIVES: GUIDE POUR LA MESURE DESVARIABLES ET LE DVELOPPEMENT DE QUESTIONNAIRE

    Camille Gagn, Ph. D.Gaston Godin, Ph. D.

    Groupe de recherche sur les aspects psychosociaux de la santcole des sciences infirmires, Universit Laval

    FVRIER 1999

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    2/79

    ii

    Dpt lgal, Bibliothque nationale du Qubec, 1999

    Dpt lgal, Bibliothque nationale du Canada, 1999

    ISBN 2-9804226-4-9

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    3/79

    iii

    Table des matires

    page

    Liste des figures ............................................................................................................ v

    Avant-propos vi

    Introduction .............................................................................................................. 1

    1. Dtermination de ce que l'on veut mesurer et quelle fin .... 3

    1.1 La TCP et les objectifs de la recherche ... 3

    1.2 La TCP et la dfinition des construits . 3

    2. Inclusion ou non d'items trangers aux construits mesurs .. 4

    3. Dfinition et analyse de la population cible .. 5

    4. Implication de juges ou d'experts dans le processus . 6

    5. Dtermination du format de l'chelle 65.1 L'chelonnement selon la mthode de Likert (1932) .. 7

    5.1.1 L'analyse des items ... 7

    5.1.2 L'valuation de la mthode de Likert ... 10

    5.2 Le diffrenciateur smantique . 10

    5.2.1 L'analyse des items ... 11

    5.2.2 L'valuation du diffrenciateur smantique .. 12

    6. Dtermination de l'chelle d'apprciation .. 12

    6.1 Nombre d'options de rponse . 13

    6.2 Contenu des descripteurs 13

    7. Formulation des items ... 15

    7.1 Clart des items .. 15

    7.2 Formulation qui favorise la justesse des rponses ... 17

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    4/79

    iv page

    8. Les mesures item unique versus celles constitues de plusieurs items ... 18

    9. Production d'une banque initiale d'items ... 21

    9.1 Dmarche pour constituer une banque d'items pour la mesure des construitsindirects ( bxe, nbxmc, cxp) de la TCP ..... 22

    9.1.1 Identification des croyances saillantes personnelles . 23

    9.1.2 Analyse du contenu des croyances saillantes personnelles ... 25

    9.1.3 Identification des croyances saillantes modales 27

    9.1.4 laboration des items visant la mesure des construits indirects de la

    TCP ... 27

    9.2 Items couramment utiliss pour la mesure de l'intention et des construits

    directs (Aact, SN, PBC) de la TCP... 329.2.1 Mesure de l'attitude envers la ralisation du comportement (Aact).. 32

    9.2.2 Mesure de la norme subjective (SN) ...................................... 34

    9.2.3 Mesure de la perception du contrle (PBC) ........................... 36

    9.2.4 Mesure de l'intention (I) ............................................................ 38

    9.3 Mesure des variables de la thorie des comportements interpersonnels . 40

    10. Squence de prsentation des items et des construits ................................... 45

    11. Mise au point du questionnaire .......................... 4611.1 Les prexprimentations .................................................................... 46

    11.2 L'valuation des items ............................................................................ 47

    11.2.1 Critres pour estimer la qualit d'un item .......................... 53

    Conclusion .... 57

    Notes ............................................................................................................................ 58

    Rfrences .................................................................................................................... 64

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    5/79

    vListe des figures

    page

    Figure 1. Courbes caractristiques idales pour des items positifs d'une chelle detype Likert. La probabilit d'accord ou le niveau d'accord (le score l'item)

    doit augmenter avec le score total l'chelle...................................................

    9

    Figure 2. Fidlit l'chelle totale en fonction du nombre d'items que comporte

    l'chelle pour des valeurs de fidlit interitem de .2, .4, .6 et .8 .....................

    20

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    6/79

    viAvant-propos

    Quelles sont les qualits dun questionnaire? Comment dvelopper un bon questionnaire?

    Comment mesurer une attitude? Voil autant de questions auxquelles sont confronts les

    tudiant(e)s, les chercheur(e)s et les intervenant(e)s des milieux de pratique. Ce documentsadresse ces personnes qui sintressent la comprhension et la prdiction des

    comportements, en particulier dans le domaine de la sant. Ils y trouveront une dmarche pour

    dvelopper un questionnaire rpondant aux critres de mesure de trois thories sociales

    cognitives (la thorie de laction raisonne, la thorie du comportement planifi, la thorie des

    comportements interpersonnels), mais aussi une liste ditems qui ont maintes reprises dmontr

    leur efficacit pour mesurer les construits viss. La brve incursion dans le domaine de lanalyse

    des donnes devrait en outre fournir quelques pistes pour estimer la qualit dun instrument de

    mesure.

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    7/79

    1

    Introduction

    Le prsent document vise guider le dveloppement de questionnaire pour la mesure des

    variables de trois thories sociales cognitives ayant comme objet la prdiction de l'intention et du

    comportement: la thorie de l'action raisonne (TAR), la thorie du comportement planifi

    (TCP) et la thorie des comportements interpersonnels (TCI). Le document est structur en

    fonction principalement de la mesure des variables de la TCP. Nous avons suppos qu'une fois

    connus les principes de mesure de la TCP, il serait relativement facile de procder la mesure

    des variables de la TAR et de la TCI.

    L'utilisation de ce document suppose une connaissance minimale de la TAR, de la TCP

    ou de la TCI. Aussi est-il ncessaire de prendre connaissance des articles de Fishbein & Ajzen

    (1975), Ajzen (1991) ou Triandis (1980) pour l'acquisition des notions de base relativesrespectivement la TAR, la TCP et la TCI. Un rsum de ces trois thories est aussi disponible

    dans Godin (1991). On note depuis quelques annes un intrt grandissant pour la mesure des

    variables de la TAR et de la TCP. Un certain nombre d'articles vient d'ailleurs nuancer ou

    remettre en question les propos tenus dans les articles de base mentionns prcdemment. Nous

    ferons allusion aux rsultats de quelques-unes de ces tudes en esprant qu'ils sensibiliseront le

    lecteur aux limites de sa dmarche. Nous encourageons le lecteur prendre connaissance des

    dernires dcouvertes dans le domaine et les intgrer au besoin et juste escient sa dmarche.

    La dmarche propose pour le dveloppement d'un questionnaire s'inspire de celle

    suggre par Ajzen & Fishbein (1980) et DeVellis (1991). Rappelons cependant qu'il n'existe pas

    de rgles absolues qui garantissent le succs dans le dveloppement d'un instrument de qualit.

    D'ailleurs, plusieurs auteurs s'entendent pour affirmer que la dmarche d'laboration d'un

    questionnaire relve davantage de l'art que de la technique. La dmarche propose tolre donc

    des variantes. Nanmoins, nous osons croire que les 11 rubriques suivantes et les sous-rubriques

    qu'elles contiennent contribueront au dveloppement de questionnaires valides et fidles

    satisfaisant les critres de mesure de la TAR, de la TCP ou de la TCI. Les rubriquescorrespondent aux suivantes:

    1) Dtermination prcise ce que l'on veut mesurer et quelle fin

    2) Inclusion ou non d'items trangers aux construits mesurs

    3) Dfinition et analyse de la population cible

    4) Implication de juges ou d'experts dans le processus

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    8/79

    2

    5) Dtermination du format de lchelle

    6) Dtermination de lchelle dapprciation

    7) Formulation des items

    8) Les mesures item unique versus celles constitues de plusieurs items

    9) Production d'une banque initiale d'items10) Squence de prsentation des items et des construits

    11) Mise au point du questionnaire

    Enfin, dans le but de faciliter la comprhension du texte, nous avons introduit des notes

    qui fournissent une description sommaire de certains concepts de base. Il est suggr

    d'approfondir ces notions en consultant d'autres ouvrages; certains, que nous estimons

    particulirement intressants, sont mentionns dans le texte.

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    9/79

    3

    1. Dtermination de ce que l'on veut mesurer et quelle fin

    Un instrument de mesure ne saura jamais tre valide et utile sans une connaissance

    approfondie de ce qui doit tre mesur et de ce qui sera fait de l'information obtenue. Aussi

    faudra-t-il tt dans le processus dfinir prcisment et les objectifs et les construits1 mesurer.La thorie du comportement planifi (TCP) offre des repres quant la clarification de chacun

    de ces deux aspects.

    1.1 La TCP et les objectifs de la recherche

    Dans son intgralit, la TCP implique la mesure de 11 variables: l'intention (I), le

    comportement (Co), l'attitude envers le comportement (Aact), la norme subjective (SN), la

    perception du contrle (PBC), les croyances comportementales (b), l'valuation des croyances

    comportementales (e), les croyances normatives (nb), la motivation se conformer (mc), les

    croyances lies au contrle (c), l'valuation de l'intensit avec laquelle les croyances lies au

    contrle peuvent faciliter ou nuire l'adoption du comportement (p). Or, la souplesse dont fait

    preuve cette thorie est telle qu'un nombre plus ou moins important des variables qu'elle

    comporte pourront faire l'objet d'une mesure. Ce sont les objectifs de la recherche qui guideront

    le choix des variables mesurer. Une mesure de l'intention et de la perception du contrle

    pourront suffire dans le cas o le but d'une tude viserait essentiellement prdire le

    comportement. On cherche parfois mieux comprendre pourquoi les individus agissent tel qu'ilsle font; dans ce cas, Ajzen (1991) suggre de mesurer l'attitude envers le comportement (Aact),

    la norme subjective (SN) et la perception du contrle (PBC). Une connaissance plus approfondie

    des facteurs influenant le comportement suppose l'examen des dterminants de Aact, SN, PBC

    et implique la mesure de b, e, nb, mc, c et p. Ces dernires variables pourront tre utilises pour

    dfinir le contenu d'un programme d'intervention visant changer le comportement de la

    clientle cible de l'tude.

    1.2 La TCP et la dfinition des construits

    Derrire l'utilisation de la TCP se trouve un intrt pour l'tude d'un comportement2.

    Chacun des construits de la TCP devra en fait tre dfini et mesurer en rfrence un

    comportement. Or, l'ide qu'on se fait du comportement tudier est gnralement vague au

    dbut. Pourtant et comme nous l'avons dj mentionn, un instrument de mesure ne pourra tre

    valide et utile sans une connaissance approfondie de ce qui doit tre mesur. Aussi faudra-t-il

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    10/79

    4

    chercher nuancer le comportement, dterminer ce qu'il est et ce qu'il n'est pas. cet effet, la

    thorie et les connaissances accumules constituent le principal recours. Elles permettront de

    bien apprhender le comportement vis et cerner les variables qui pourraient tre utilises

    ultrieurement pour dmontrer la validit3de l'instrument de mesure. Ce travail de clarification

    devrait dboucher sur une dfinition du comportement l'tude.

    Ajzen & Fishbein (1980) fournissent des repres pour la dfinition du comportement. Ils

    recommandent de le dfinir en prcisant les quatre lments suivants: laction, l'objet, le contexte

    et le temps. L'action fait rfrence un verbe (e.g. brosser) qui sera dirig vers un objet (e.g. ses

    dents). Il importe d'amener le rpondant se prononcer sur son comportement personnel plutt

    que sur un comportement en gnral. Les rponses d'un individu pourraient en effet varier selon

    qu'il se sent plus ou moins impliqu dans la dfinition du comportement. Par exemple, un

    individu pourrait se montrer favorable envers la pratique d'activits physiques mais pour diverses

    raisons tre dfavorable sa pratique personnelle. Selon Ajzen & Fishbein (1980), la prdiction

    du comportement sera d'autant plus exacte que le contexte dans lequel il se droule et le moment

    auquel il peut se raliser auront t spcifis. L'importance de ces deux derniers aspects est

    manifeste lorsqu'on prend en considration qu'ils peuvent exercer une influence sur la ralisation

    dun comportement. Par exemple, l'intention d'utiliser un prservatif pourra varier selon le

    contexte spcifi (partenaire rgulier ou nouveau partenaire). De mme, l'intention de cesser de

    fumer pourra diffrer selon le moment auquel il est fait rfrence (immdiatement ou au cours de

    la prochaine anne). Une revue de la littrature permettra de cerner les conditions (action, objet,contexte, temps) dans lesquelles un comportement donn peut avoir une incidence sur la sant. Il

    est noter que chacune des variables de la TCP devra tre mesure en rfrence aux critres

    spcifis (action, objet, temps et contexte) pour dfinir le comportement.

    2. Inclusion ou non d'items trangers aux construits mesurs

    Il arrive que des chercheurs insrent dans le questionnaire des items visant vrifier la

    prsence de certains biais de rponse4 dont celui de la dsirabilit sociale, cette tendance des

    sujets rpondre d'une manire approuve socialement. Comme le mentionne Voyer (1996), le

    problme de l'utilisation de telles mesures rside dans l'importance leur accorder au moment de

    l'analyse des donnes. S'il est jug ncessaire d'inclure une mesure de la dsirabilit sociale, par

    exemple, c'est qu'elle semble tre en lien avec le construit d'intrt. Or, en rejetant de

    l'chantillon les individus apparemment fragiles cette source de biais, nous augmentons les

    risques d'une msestimation de la valeur du construit dans la population... Cette faon de faire

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    11/79

    5

    aura aussi comme consquence de diminuer la taille de l'chantillon, ce qui peut s'avrer

    problmatique lorsque celle-ci n'est pas leve au dpart. En somme, s'il est jug opportun

    d'inclure une mesure de la dsirabilit sociale ou toute autre mesure de biais de rponse, il est

    recommand de connatre la valeur des indices utiliss et de prvoir trs exactement ce qui sera

    fait de l'information obtenue (Voyer, 1996).

    Parfois, des chercheurs incluent aussi dans un questionnaire des items destins vrifier

    la validit de l'instrument de mesure. Le problme dans un tel cas rside dans l'influence que

    peuvent avoir l'une sur l'autre les deux mesures. Plusieurs tudes dmontrent en effet que la

    rponse une question peut tre influence par les items prsents auparavant (e.g. Payne, 1951;

    Schuman & Presser, 1981; Tourangeau, Rasinski, Bradbun & D'andrade, 1989a, b). Aussi est-il

    prfrable de faire appel des instruments de mesure diffrents pour mesurer la variable d'intrt

    et celle servant la valider (Voyer, 1996).

    Il faut retenir du contenu de cette section qu'on ne devrait retrouver dans un questionnaire

    que des items dont l'utilisation est justifie et planifie. Nous dsirons donc mettre en garde

    contre une approche trop souvent rencontre qui consiste inclure des items . Non seulement l'utilisation de tels items demeure-t-elle souvent ambigu mme

    aprs l'administration du questionnaire, mais ils peuvent affecter la qualit des donnes

    recueillies. Comme nous l'avons dj mentionn, plusieurs tudes ont dmontr que la rponsed'un sujet un item peut tre influence par les items prcdents. En outre, en augmentant la

    dure d'administration du questionnaire, le nombre d'items prsent peut affecter la fatigue et la

    motivation du rpondant influenant par l mme sa capacit et/ou sa volont fournir les efforts

    attendus de lui (Krosnick, 1991). Enfin, dans certains contextes, un nombre lev d'items

    pourrait rendre relativement long le temps d'administration du questionnaire limitant ainsi le

    nombre de rpondants pouvant prendre part l'tude l'intrieur d'une priode de temps donne.

    3. Dfinition et analyse de la population cible

    Relativement tt dans le processus il importe de dfinir la population laquelle on

    s'intresse. Une bonne connaissance de la population cible permettra d'adapter l'tude aux

    caractristiques des individus qui la composent augmentant ainsi les chances que ces derniers

    acceptent de rpondre au questionnaire, qu'ils comprennent les directives et les questions et qu'ils

    fournissent une rponse exacte aux questions poses.

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    12/79

    6

    4. Implication de juges ou d'experts dans le processus

    Dans une perspective de validation mais aussi pour favoriser la fidlit des rsultats de

    l'tude, il est souhaitable de soumettre la dfinition des construits ainsi que les items cibls pour

    les mesurer l'examen critique d'un certain nombre de personnes (deux ou trois) spcialistesdans le domaine d'tude dans lequel s'insre l'objet de la mesure. Dans un premier temps, les

    experts seront appels se prononcer sur: a) l'acceptabilit de la dfinition des construits et de

    ses dimensions s'il y lieu; b) l'exhaustivit des dimensions retenues pour cerner ou reprsenter le

    construit; c) la pertinence des variables retenues pour procder la validation des construits de

    l'tude. Dans un deuxime temps, les experts qui peuvent ou non diffrer des premiers, pourront

    se prononcer sur la pertinence, la clart et l'exhaustivit des items visant la mesure des construits.

    Lorsque plusieurs construits sont mesurs, comme dans le cas de l'application de la TCP, il est

    souhaitable que les experts parviennent associer les construits aux items destins les mesurer.

    5. Dtermination du format de l'chelle

    Avant de procder la formulation des items, il est prfrable de dterminer le type

    d'chelle5qui sera utilis puisque celui-ci aura une incidence sur la nature et le format des items

    dvelopper. Abstraction faite des techniques de , il existe deux principales

    catgories de stratgies pour laborer une chelle: celle qui accorde d'emble un poids identique

    chaque item (chelle additive) et celle qui attribue une importance diffrente aux items selonqu'ils traduisent un niveau de possession plus ou moins lev de la caractristique mesure

    (chelle diffrentielle). A l'intrieur de chacune de ces catgories se trouvent des techniques

    particulires parmi lesquelles on retrouve la mthode de Likert (Likert, 1932), le diffrenciateur

    smantique (Osgood, Suci & Tanembaum, 1957), les techniques de Thurstone (Thurstone,

    1927a, b) et de Guttman (Guttman, 1941, 1944). La mthode de Likert et le diffrenciateur

    smantique consistent en des chelles additives alors que les techniques de Thurstone et de

    Guttman prennent plutt la forme d'chelles diffrentielles. Bien qu'lgantes sur le plan

    thorique, les chelles diffrentielles s'avrent trs peu utilises en pratique parce ce que leur

    mise au point est exigeante sans pour autant dboucher sur des instruments de meilleure qualit

    que ceux obtenus avec les chelles additives.

    La majorit des tudes utilisant la TCP font appel au diffrenciateur smantique pour

    mesurer l'attitude envers le comportement. La mthode de Likert s'avre quant elle fort utilise

    pour mesurer les croyances et les construits cognitifs comme la norme subjective, la perception

    du contrle et l'intention. Aussi allons-nous prsenter plus en dtail ces deux dernires stratgies.

    Certains volumes fournissent une bonne description des mthodes de Guttman et de Thurstone

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    13/79

    7

    (e.g. Himmelfarb 1993). La description qui suit consiste en une traduction et une adaptation de

    certaines parties du texte de Himmelfarb (1993).

    5.1 L'chelonnement selon la mthode de Likert (1932)Le dveloppement d'une chelle de type Likert suppose au dpart l'existence d'une

    banque importante d'items choisis de faon plus ou moins intuitive en fonction de leur relation

    potentielle avec l'objet d'tude. Les items d'une chelle de type Likert consistent gnralement en

    des noncs favorables ou dfavorables envers l'objet d'tude. Le degr de faveur ou de dfaveur

    des items est cependant inconnu. Chaque item est accompagn d'un choix de rponse pouvant

    prendre une forme ressemblant la suivante: a) fortement en dsaccord; b) lgrement en

    dsaccord; c) indcis(e); d) lgrement en accord; e) fortement en accord. Les rpondants

    doivent slectionner l'option de rponse traduisant le mieux leur degr d'accord ou de dsaccord

    avec l'item. Une valeur d'chelle (e.g. 1 5) est attribue chacune des options selon: a) le

    niveau d'accord ou de dsaccord exprim par l'option de rponse; b) la position favorable ou

    dfavorable de l'item envers l'objet d'tude. Ainsi, l'option de rponse traduisant le plus haut

    niveau d'accord avec un nonc favorable l'objet d'tude recevra la valeur d'chelle la plus

    leve. Par contre, lorsqu'un item exprime une position dfavorable envers l'objet d'tude, on

    associera l'option de rponse traduisant le plus fortement le dsaccord la valeur d'chelle la

    plus leve. Le score total d'un individu correspond la sommation des rsultats obtenus

    chacun des items.

    5.1.1 L'analyse des items

    Pour laborer une chelle Likert, la banque initiale d'items doit faire l'objet d'une

    prexprimentation auprs de sujets issus de la population cible afin d'liminer les items

    ambigus ou non discriminants. Avant l'avnement des ordinateurs, le pouvoir de discrimination

    des items tait tudi en vrifiant la prsence d'une diffrence statistiquement significative entre

    les moyennes de deux groupes de sujets: l'un compos de 27% des sujets ayant obtenus les

    scores les plus levs l'chelle et l'autre constitu de 27% des sujets prsentant les rsultats les

    plus faibles

    (Kelly, 1939). Avec les moyens dont on dispose aujourd'hui, cette faon de faire est moins

    justifie et l'on procde plutt au calcul de la corrlation entre chacun des items et le total. On

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    14/79

    8

    prend gnralement soin d'exclure du total l'item impliqu dans la corrlation, ce qui revient

    calculer la corrlation entre un item et la sommation des autres items visant mesurer le mme

    construit. De faon gnrale, les items fortement relis avec le total sont considrs comme de

    bons items alors que les items prsentant une faible corrlation ou une corrlation nulle avec le

    total sont habituellement rejets.

    Une analyse d'items complte suppose d'examiner la courbe caractristique de chacun des

    items, laquelle prsente la relation entre la probabilit d'tre en accord avec un item et le score

    total l'chelle. tant donn qu'une chelle Likert comprend des options de rponse exprimant

    diffrents degrs d'accord, on estimera la proportion de sujets en accord avec un item en

    combinant les rponses obtenues ces diffrentes options de rponse exprimant l'accord. Une

    faon plus facile et tout aussi valable d'tudier le comportement d'un item consiste tracer un

    graphique illustrant la relation entre les rsultats un item et le score total l'chelle. La courbe

    caractristique idale d'un item d'une chelle de type Likert prend la forme d'une fonction

    monotone6o, pour des items exprimant une position favorable, la probabilit d'tre en accord

    avec un item ou le score l'item augmente avec le score total l'chelle.

    La figure 1 illustre deux courbes caractristiques d'items idales d'une chelle Likert. La

    forme exacte de la fonction dpend de la distribution des scores l'item et l'chelle totale et

    varie aussi selon le caractre plus ou moins favorable de l'item. La pente constitue l'aspect leplus critique de la fonction. Une courbe caractristique d'items dont la pente est faible ou nulle

    suggre que l'item est ambigu ou non pertinent parce qu'il est endoss par des individus n'ayant

    pas le mme niveau de possession de la caractristique mesure.

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    15/79

    9

    Figure 1. Courbes caractristiques idales pour des items positifs d'une chelle de typeLikert. La probabilit d'accord ou le niveau d'accord (le score l'item) doit

    augmenter avec le score total l'chelle.

    tant donn que les postulats de mesure de la mthode d'chelonnement de Likert sont

    semblables ceux de certains tests psychomtriques (e.g. les tests de connaissance), les critres

    de slection des items de ces derniers tests peuvent tre utiliss pour maximiser la puissance

    discriminante, la fidlit et la validit des chelles de type Likert. Il sera question plus loin de

    quelques-uns de ces critres, dont le coefficient alpha de Cronbach (Cronbach, 1951). Certainsvolumes, dont ceux de Allen & Yen, (1979), de Crocker & Algina, (1986) ou de Nunnally,

    (1978)fournissent une description dtaille des critres de slection des items.

    Il n'est pas rare de retrouver dans la littrature des chelles considres tort comme des

    chelles de type Likert. En effet, il ne suffit pas de prsenter un ensemble d'noncs et de leur

    adjoindre des options de rponse pour affirmer tre en prsence d'une chelle de type Likert.

    L'laboration d'une chelle de qualit, quel qu'en soit le type, suppose d'effectuer une analysed'items afin de ne retenir que les items considrs pertinents pour la mesure d'une caractristique

    bien dtermine.

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    16/79

    10

    5.1.2 L'valuation de la mthode de Likert

    Le principal dsavantage des chelles Likert tient l'ignorance du niveau de mesure des

    rsultats obtenus. En fait, il est difficile d'tablir si l'on est prsence d'une chelle ordinale ou

    d'intervalle. Des dveloppements rcents dans la thorie des rponses aux items (e.g. Birnbaum,1968; Rasch, 1960) fournissent cependant une base pour dterminer les proprits mtriques de

    diffrents tests psychomtriques (Weiss & Davidson, 1981). La mthode de Likert ne permet pas

    non plus de dterminer le caractre unidimensionnel de l'chelle produite. Bien que l'approche de

    Likert tente de localiser les individus sur une dimension dfavorable-favorable, il n'est pas

    possible de se prononcer sur le caractre unidimensionnel de l'chelle sans procder des

    analyses statistiques plus pousses. En complment l'analyse d'items, les auteurs font donc

    souvent appel l'analyse factorielle7, particulirement l'analyse factorielle confirmatoire, pour

    valuer le caractre unidimensionnel de l'chelle. Les rsultats de l'analyse factorielle dmontre

    que les chelles de type Likert portent souvent plus d'une dimension.

    5.2 Le diffrenciateur smantique

    Le diffrenciateur smantique d'Osgood, Suci & Tanenbaum (1957) reprsente

    aujourd'hui l'une des mthodes les plus populaires pour mesurer les attitudes. Le diffrenciateur

    smantique consiste en une srie d'adjectifs opposs spars par une chelle comportant un

    nombre plus ou mois lev de catgories de rponse. L'objet d'tude est plac bien la vue, auhaut de l'chelle et les sujets doivent valuer l'objet en choisissant l'une des catgories de

    rponse entre les deux adjectifs. On demande en fait aux sujets d'valuer dans quelle mesure l'un

    des deux adjectifs dcrit l'objet. Les rpondants doivent slectionner le point milieu de l'chelle

    s'ils considrent qu'aucun des deux adjectifs ne dcrit adquatement l'objet ou si ces adjectifs

    leur apparaissent non pertinents pour valuer l'objet. Les options de rponse sont habituellement

    cotes de -3 +3 lorsque l'chelle comporte 7 niveaux de rponse. Mais on pourrait tout autant

    leur attribuer des valeurs d'chelle entre 1 et 7. Le score total d'un individu correspond la

    sommation ou la moyenne des scores obtenus l'ensemble des chelles bipolaires.

    l'origine, le diffrenciateur smantique fut dvelopp pour mesurer la signification des

    concepts. Osgood et ses collaborateurs (1957) menrent plusieurs tudes dans lesquelles des

    individus de diffrentes cultures taient appels valuer des concepts l'aide d'items constitus

    d'adjectifs opposs. Osgood et al. effecturent des analyses factorielles afin de dterminer si les

    interrelations entre les chelles, c'est--dire les items, pouvaient tre expliques par un nombre

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    17/79

    11

    plus petit de facteurs ou de dimensions que le nombre initial d'chelles ou d'items. Sur la base

    des rsultats de ces diverses analyses, ils identifirent trois facteurs: l'valuation, la puissance et

    l'activit. Le facteur valuation expliquait gnralement la plus grande part de la variance entre

    les paires d'adjectifs et selon Osgood et al. ce facteur correspondrait l'attitude. Aussi les paires

    d'adjectifs opposs qui saturent le plus fortement par rapport au facteur valuation sont-ellessouvent utilises pour la mesure des attitudes.

    5.2.1 L'analyse des items

    En dpit de l'importance des travaux d'Osgood et de ses collaborateurs dmontrant que

    des adjectifs portent une signification valuative, certains adjectifs pourraient prendre une

    signification particulire en regard d'objets d'attitude. Considrons par exemple la paire

    d'adjectifs . Cette paire d'adjectifs portent une connotation valuative lorsqu'il

    s'agit d'tudier un individu, mais sa signification devient davantage cognitive pour l'valuation

    d'objets d'tude tels l'Alaska ou le dsert du Sahara. Osgood et ses collgues qualifirent

    d'interaction concept-chelle cette tendance des paires d'adjectifs prendre des significations

    particulires en regard de certains objets d'tude. tant donn la possibilit de telles interactions,

    il est prfrable de vrifier si les chelles bipolaires peuvent former une chelle gnrale pour

    l'valuation d'un objet d'tude donn. Comme dans le cas d'une chelle Likert, cette valuation

    peut tre ralise en examinant la courbe caractristique des items ou en analysant la corrlation

    entre chacun des items et le score total ou moyen obtenu l'ensemble des items. La courbecaractristique idale d'un item prend la mme forme que celle d'un item d'une chelle Likert:

    une augmentation du score total devrait tre accompagne d'une augmentation du niveau de

    rponse favorable l'item. Enfin la structure factorielle des chelles bipolaires peut tre analyse

    de faon plus formelle par le biais d'une analyse factorielle (voir la note 7).

    Suite l'analyse d'un certain nombre d'tudes ayant utilis le diffrenciateur smantique,

    Heise (1970) prtend que les intercorrlations entre les diffrentes paires d'adjectifs sont en

    gnral assez leves pour que 4 ou 5 d'entre elles suffisent pour assurer une fidlit adquate de

    l'chelle. Il semble en outre que les scores d'attitudes gnrs l'aide du diffrenciateur

    smantique seraient en forte corrlation avec les rsultats obtenus par d'autres techniques de

    mesure des attitudes (Breckler, 1984; Fishbein & Ajzen, 1974; Jaccard,Weber & Lundmank,

    1975; Osgood et al., 1957).

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    18/79

    12

    5.2.2 L'valuation du diffrenciateur smantique

    Le diffrenciateur smantique s'avre la mthode de mesure des attitudes la plus

    populaire prsentement. Cette popularit est sans doute attribuable la facilit avec laquelle il

    est possible d'obtenir une mesure d'attitude. Parce que le diffrenciateur smantique fait appel des adjectifs qui ont un caractre trs gnral et qui saturent fortement avec la dimension

    valuative, les chercheurs considrent souvent les chelles bipolaires du diffrenciateur

    smantique comme des batteries tout usage. Une tude de Valois et Godin (1991) dmontre

    cependant que certaines paires d'adjectifs se rvlent peu pertinentes pour mesurer des objets

    d'attitude. De tels rsultats remettent en question l'ide de considrer le diffrenciateur

    smantique comme une chelle matresse ou universelle.

    Le principal inconvnient de la mthode du diffrenciateur smantique tient ce qu'il est

    difficile de dterminer le niveau de mesure des rsultats et les proprits exactes des scores

    d'attitude obtenus. Comme nous l'avons soulign dans le cas de l'chelonnement de type Likert,

    des dveloppements s'inscrivant dans le cadre de la thorie des rponses aux items peuvent

    cependant fournir des indications concernant la mtrique des chelles qui, comme le

    diffrenciateur smantique, s'inscrivent dans la tradition psychomtrique.

    6. Dtermination de l'chelle d'apprciation

    On retrouve deux principaux types de questions, les questions fermes, accompagnes

    d'une liste prtablie de rponses possibles et les questions ouvertes auxquelles les sujets

    rpondent en formulant eux-mmes une rponse. Les chercheurs utilisant la TCP comme cadre

    de rfrence font gnralement appel des questions fermes pour l'tude d'un comportement

    spcifique. Dans un tel cas, le recours des questions ouvertes s'avrerait non appropri dans la

    perspective o ce type de question pourrait introduire une variation en regard de l'action, l'objet,

    le contexte, le temps, la frquence ou la quantit d'un comportement; paramtres que Ajzen &

    Fishbein (1980) supposent constants pour l'tude d'un comportement spcifique. Aussi ne sera-t-il question ici que des items ferms.

    L'utilisation de questions ou d'items ferms implique de dterminer le nombre et le

    contenu des options de rponse. Ces deux variables sont prsentes plus en dtail ci-dessous.

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    19/79

    13

    6.1 Nombre d'options de rponse

    Plusieurs facteurs peuvent influencer la dcision d'offrir un nombre plus ou moins lev

    d'options de rponse: la capacit des sujets discriminer de faon significative entre diffrentes

    options de rponse, le dsir de favoriser la variabilit des scores8, la pertinence d'offrir ou nonune option de rponse permettant au sujet d'exprimer son incertitude ou son absence d'opinion, le

    mode d'administration qui exige un effort plus ou moins important de mmorisation des options

    de rponse prsentes etc. Il n'existe donc pas un nombre d'options de rponse qui soit optimal,

    tout dpend en fait des vises de l'tude, des sujets impliqus et du contexte de la recherche.

    La majorit des tudes menes avec la thorie de l'action raisonne (TAR) ou la TCP font

    appel cinq ou sept options de rponse, dont l'une offre aux rpondants la possibilit d'exprimer

    leur ambivalence. ll s'agit en fait d'une option de rponse permettant au sujet d'indiquer qu'il est

    ni en accord, ni en dsaccord avec le contenu d'un nonc. Il est noter que certains auteurs sont

    plus ou moins favorables cette approche qui consiste offrir une option de rponse neutre. Le

    problme rside en fait dans la difficult d'estimer si l'option de rponse neutre est utilise pour

    exprimer l'ambivalence ou si elle ne reprsente pas plutt un moyen pour le rpondant de se

    dsister afin de minimiser ses efforts ou protger son image etc. En outre, le fait que plusieurs

    rpondants choisissent une option de rponse neutre tend diminuer la taille des groupes de

    sujets favorables et dfavorables un objet d'tude, ce qui peut contribuer diminuer la

    puissance statistique des analyses effectues pour comparer ces groupes.

    6.2 Contenu des descripteurs

    Ajzen & Fishbein (1980) font allusion deux principaux types d'chelle: les chelles

    bipolaires et unipolaires. Les premires laissent aux rpondants la possibilit de faire connatre

    leur faveur ou leur dfaveur envers un nonc. Il s'agit en fait d'chelles comportant leurs ples

    des termes exprimant des ides opposes (e.g. trs en dsaccord trs en accord). Une chelle

    unipolaire offre la possibilit d'exprimer des degrs divers une opinion mais qu'en regard d'une

    position spcifique par rapport l'objet d'tude (e.g. jamais-parfois-souvent-presque toujours-

    toujours). Ajzen & Fishbein (1980) et Ajzen (1991) recommandent d'utiliser une chelle

    unipolaire pour la mesure de la motivation se conformer (mc) et de recourir plutt une

    chelle bipolaire pour rendre compte des autres variables de la TAR ou de la TCP. Ces auteurs

    justifient l'utilisation d'une chelle unipolaire pour la mesure de mc en soutenant que les sujets

    sont ncessairement motivs agir dans le sens attendue de rfrents saillants. Nous dsirons

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    20/79

    14

    souligner que les rsultats d'une analyse dtaille de cet aspect (Gagn & Godin, soumis pour

    publication) tend dmontrer qu'une proportion importante de sujets se disent plus ou moins

    motivs se conformer plusieurs des rfrents saillants mentionns dans le questionnaire, ce

    qui remet en question l'utilisation d'une chelle unipolaire pour la mesure de la motivation se

    conformer. Toutefois, d'autres tudes s'avrent ncessaires afin de dterminer l'impact rel del'utilisation d'chelle unipolaire et bipolaire.

    Fishbein & Ajzen (1975) ne font pas de recommandations prcises concernant le contenu

    des options de rponse. Selon ces derniers auteurs, une chelle exprimant le dsaccord et l'accord

    ferait aussi bien l'affaire qu'une autre exprimant la probabilit et l'improbabilit etc. Il importe de

    savoir que l'interprtation donne de telles options de rponse, qui prennent essentiellement la

    forme d'adjectifs ou d'adverbes relativement vagues, peut varier avec des variables comme l'ge,

    le genre (homme, femme), la culture, le niveau de scolarit, l'objet d'tude et l'humeur (e.g.

    Goocher, 1965, Pepper & Prytulak, 1974; Schaeffer, 1991). Mais quiconque s'intresse de prs

    la TAR ou la TCP constatera vite qu'en ce domaine, le dbat entourant les options de rponse a

    davantage port sur les valeurs d'chelles leur attribuer pour l'analyse des donnes (assigner

    des valeurs d'chelles positives e.g. 1 7 ou des valeurs d'chelle passant du ngatif au positif

    e.g. -3 +3) que sur leur contenu. Aussi les termes unipolaire et bipolaire sont-ils souvent

    retrouvs pour dsigner non pas le fait que les chelles offrent ou non la possibilit de soutenir la

    contrepartie d'une position mais pour faire tat des scores attribus aux options de rponse. Nous

    verrons plus loin que ce problme affecte seulement l'analyse des construits reposant sur lamultiplication des rsultats obtenus deux variables. Disons simplement pour l'instant que s'il

    est souhaitable que des nombres soient assigns aux options de rponse lors de l'analyse des

    donnes, il est discutable cependant de les voir apparatre dans le questionnaire. Des tudes

    dmontrent en effet que le fait d'associer des nombres aux options de rponse, et

    particulirement des nombres ngatifs, peut exercer une influence sur les rponses des sujets

    (e.g. Schwarz, Knuper, Hippler, Noelle-Neumann, & Clark, 1991 ).

    Mentionnons pour terminer que plusieurs tudes tendent dmontrer que la position

    d'une option de rponse peut influencer la probabilit qu'elle soit slectionne (e.g. Schuman &

    Presser, 1981). En d'autres termes, il semble que l'ordre de prsentation des options de rponse

    pourrait exercer une influence sur les rponses des sujets. Selon Krosnick & Alwin (1987) le

    mode d'administration ainsi que le principe de satisficing, cette stratgie qui consiste

    rechercher la solution satisfaisante ou acceptable la moins exigeante, pourraient intervenir dans

    l'effet d'ordre des items. cet effet, une tude de Gagn (1997) tend dmontrer que l'influence

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    21/79

    15

    de la squence de prsentation des options pourrait varier en fonction du nombre d'options de

    rponse, leur type (noncs indpendants ou prsentant une relation d'ordre entre eux) et le mode

    d'administration des questionnaires. Il semble par exemple que le fait de prsenter sans support

    visuel un nombre relativement lev (six) d'options indpendantes les unes des autres augmente

    la probabilit que les deux dernires soient slectionnes.

    7. Formulation des items

    Il n'est pas possible de dresser une liste exhaustive des caractristiques des bons et des

    mauvais items. Nous allons nanmoins prsenter certaines caractristiques propres aux items qui

    se rvlent habituellement les meilleurs. Ces caractristiques ont trait la clart des items, leur

    non-ambigut ou sont plutt en lien avec le fait de favoriser la justesse des rponses.

    7.1 Clart des items

    En principe, les items devraient tre formuls de faon ce que les sujets leur donnent

    une mme interprtation, soit celle attendue du chercheur. Pour ce faire, il faut chercher :

    -utiliser des phrases courtes, qui s'avrent gnralement moins complexes analyser et

    comprendre que les phrases plus longues.

    -utiliser des mots simples. L'intrt port un objet d'tude amne souvent les chercheurs

    dvelopper un jargon dont la signification ou les nuances chappent un bon nombre d'individus

    de la population cible. Il semble en outre que les responsables d'enqute tendent surestimer le

    vocabulaire de ceux qui seront interrogs. Il importe donc de prendre conscience de ces biais et

    chercher utiliser des mots simples qui permettront de se faire comprendre des sujets qui l'on

    s'adresse. Le recours des mots simples implique d'viter l'usage d'abrviation, de sigles, de

    termes techniques ou de mots emprunts une langue trangre, moins de les dfinir au

    pralable.

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    22/79

    16

    -inclure une seule ide par question. Un item du type suivant:

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    23/79

    17

    7.2 Formulation qui favorise la justesse des rponsesIl faut non seulement chercher ce que les rpondants interprtent de faon approprie

    les items mais aussi qu'ils y rpondent justement. Aux efforts de clarification des items s'ajoutent

    donc ceux qui encourageront les sujets dire la vrit ou qui les aideront mieux traduire leurattitude, leur comportement etc. Cet aspect est d'autant plus important que l'objet d'une tude

    sera sujet l'influence de la dsirabilit sociale, cette tendance rappelons-le qui consiste fournir

    des rponses approuves socialement. Aussi est-il souvent suggr de:

    -faire rfrence l'exprience immdiate ou rcente des sujets.

    -prciser le temps et le contexte auxquels le sujet doit faire rfrence. Cette recommandation

    rejoint directement celle de Ajzen & Fishbein (1980) qui suggrent, rappelons-le, de dfinir le

    comportement non pas seulement en spcifiant l'action et l'objet mais aussi le contexte et le

    temps.

    -laisser au sujet la possibilit de signifier son absence d'opinion (e.g. je ne sais pas ou je n'ai

    pas d'opinion) ou son ambivalence (e.g. ni en accord ni en dsaccord).Il importe de prciser

    que les avis sont partags concernant la pertinence d'offrir ainsi aux rpondants la possibilit de

    se dsister. Une telle avenue pourrait en effet encourager les sujets ne pas se concentrer latche et adopter la stratgie la plus facile qui consiste choisir une option de rponse neutre ou

    celle traduisant une absence d'opinion. En outre, on peut se demander comment tablir la

    diffrence entre un refus de rpondre, l'indiffrence, une absence d'opinion, ou une ambivalence

    du rpondant (Voyer, 1996)

    -viter de suggrer la rponse.Les questions doivent tre formules de faon ne pas orienter

    les rponses dans une direction donne. Allaire (1988) numre plusieurs facteurs pouvant

    intervenir et favoriser une rponse au dtriment d'une autre. Il semble notamment que certains

    mots se rvlent plus paralysants ou plus chargs motivement. Par exemple, une tude de Smith

    (1987) dmontre que des rsultats diffrents peuvent tre obtenus selon qu'il est fait rfrence

    aux pauvres et aux sans-emploi plutt qu' des gens tiquets . Associer une

    opinion une personne qui inspire le respect pourrait aussi influencer les rponses ( ou ) tout comme le

    fait de formuler une question en ne mentionnant que l'un des choix possibles (

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    24/79

    18

    faveur d'une rglementation visant interdire de fumer dans les lieux publics>> plutt que

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    25/79

    19

    signification et de ton pouvant exercer une influence indue sur les rponses des rpondants. En

    effet, des tudes ont dmontr l'impact de l'introduction de lgres variations dans la formulation

    d'un item sur les rponses des sujets. Par exemple, dans une tude dsormais classique de Rugg

    (1941), on demanda un chantillon national de rpondants: La question suivante fut pose un chantillon comparable de sujets: . Plus de 20% des rpondants s'avourent enclins ne

    pas autoriser les discours publics comparativement ceux se disant favorables les interdire.

    Ces rsultats furent reproduits plusieurs reprises (Schuman & Presser, 1981).

    On a galement dmontr que l'ajout de dtails (e.g. phrases, notes, etc.) manifestement

    non pertinents par rapport l'objet principal de l'tude pouvait aussi exercer une influence sur

    les rponses des sujets Par exemple, Cantril (1940) demanda un groupe de rpondants:

    >. Lorsqu'on ajoutait la fin de la question le pourcentage de rponses augmentait de 13% 20%.

    En dpit des rsultats de recherches ayant dmontr l'effet exerc par une lgre variation

    de la formulation des items, l'influence exact du langage utilis sur les rponses des sujets

    demeure mal connue. En effet, pour le moment aucun modle n'est disponible pour expliquerquand et pourquoi surviennent les effets associs la formulation des questions (Schuman &

    Kalton, 1985).

    Lorsque nous avons prsent la mthode de Likert et le diffrenciateur smantique, nous

    avons vu qu'une analyse d'items permettait de rejeter les items de mauvaise qualit. En

    examinant la courbe caractristique d'un item, il devient possible de dterminer si un item est

    pertinent ou non. La courbe caractristique d'un item associe les scores un item aux rsultats

    obtenus l'ensemble des autres items destins mesurer le mme construit. Avec un seul item,

    on ne peut videmment plus dterminer la courbe caractristique d'un item ou mettre en relation

    les scores d'un item avec l'ensemble des autres qui dterminent le score total. En d'autres termes,

    nous ne disposons plus de test interne permettant de diffrencier les bons items des mauvais. Le

    test-retest devient en fait la principale mthode permettant d'estimer la fidlit d'une mesure

    compose d'un seul item.

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    26/79

    20

    Le recours plus d'un item pour la mesure d'une caractristique prsente un avantage sur

    le plan de la fidlit. En effet, tel que l'illustre la figure 2, mme si la relation entre la fidlit

    d'un instrument et le nombre d'items qu'il comporte n'est pas linaire, il semble nanmoins que la

    fidlit augmente toujours avec un accroissement du nombre d'items lorsque la corrlation

    moyenne entre les items demeure constante.

    Figure 2. Fidlit l'chelle totale en fonction du nombre d'items que comporte l'chelle

    pour des valeurs de fidlit interitems de .2, .4, .6 et .8 .

    La validit d'une mesure est en partie dtermine par la fidlit de la mesure. En effet,

    des mesures plus ou moins fidles attnuent les relations entre les variables et rendent par le fait

    mme plus obscures les relations relles qui existent entre ces variables. Une mesure fidle

    permet non seulement d'obtenir des rsultats plus consistants d'une observation l'autre, mais

    elle rend galement possible des relations plus troites avec d'autres variables. La supriorit des

    mesures composites fournir des relations plus troites avec d'autres variables est mise envidence dans les tudes de Fishbein & Ajzen (1974, 1975) concernant la relation entre les

    attitudes et le comportement.

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    27/79

    21

    En rfrence des principes psychomtriques bien connus, nous avons insist sur

    l'importance de faire appel plus d'un item pour la mesure d'un construit. Force est de

    reconnatre cependant que des tudes ont, avec succs, mesur des construits l'aide d'un ou

    deux items seulement. Par exemple, une tude de Valois, Godin & Bertrand (1992) dmontre

    que l'intention comportementale peut tre mesure de faon stable par le biais d'un seul item.Ces russites indiquent que les mesures reposant sur un seul item peuvent tre suffisamment

    fidles pour dtecter des diffrences moyennes entre des groupes de taille raisonnable lorsque

    les variables sont manipules dans des conditions soigneusement contrles. Cependant, les

    mesures comportant un seul item peuvent ne pas tre suffisamment fidles pour dboucher sur

    des relations relativement leves avec d'autres variables comme des variables modratrices. La

    fidlit des mesures peut tre amliore et par le fait mme la corrlation entre les variables

    bonifies par l'utilisation de mesures comportant plusieurs items.

    9. Production d'une banque initiale d'items

    La construction d'un instrument de mesure suppose l'laboration d'une banque initiale

    d'items qui seront analyss, expriments, modifis au besoin afin de ne garder que ceux qui

    semblent les plus appropris pour mesurer le construit l'tude. tant donn que certains items

    pourraient en fin d'analyse se rvler de mauvais items et tre par le fait mme rejets, il importe

    de prvoir dans la banque initiale plus d'items que le nombre souhait dans la forme finale de

    l'instrument.

    De faon gnrale, on labore une banque initiale d'items en consultant la littrature

    (articles scientifiques qui font parfois tat des items utiliss, volumes spcialiss qui regroupent

    des chelles dj existantes ou qui reproduisent les questions utilises par les firmes de sondage),

    en consultant des questionnaires dj existants, en menant des entrevues avec des experts ou des

    enqutes auprs d'un chantillon de sujets. La TAR et la TCP fournissent cependant des

    indications prcises concernant la faon de constituer une banque initiale ditems. Comme nous

    le verrons, ces indications font en fait rfrence l'une ou l'autre des sources d'informations

    auxquelles nous venons de faire allusion.

    Les construits de la TAR et TCP peuvent tre classifis en deux catgories selon que les

    items utiliss pour les mesurer ont un contenu relativement fixe ou variable selon les chantillons

    tudis (Fishbein, Bandura, Triandis, Kanfer, Becker, & Middletadt, 1992). La premire

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    28/79

    22

    catgorie regroupe l'intention, le comportement ainsi que les construits directs9de la TCP (Aact,

    SN, PBC) alors que la deuxime catgorie rassemble les construits indirects ( bxe, nbxmc,

    cxp). Nous allons prsenter ci-dessous la dmarche propose par Ajzen & Fishbein (1980)

    pour laborer une banque initiale d'items pour la mesure des construits indirects et suggrer un

    certain nombre d'items pouvant tre utiliss pour la mesure de I, Aact, SN et PBC.

    Il est noter que les questions prsentes titre d'exemples dans cette section sont tires

    de diverses tudes ralises par Godin et ses collaborateurs. Nous avons adapt ces items pour la

    mesure du comportement suivant: utiliser un prservatif lors de chaque relation sexuelle avec un

    nouveau partenaire au cours des trois prochains mois.

    9.1 Dmarche pour constituer une banque d'items pour la mesure des cons-

    truits indirects ( bxe, nbxmc, cxp) de la TCP

    La TCP identifie trois types de croyances susceptibles d'exercer une influence sur

    l'intention et le comportement: les croyances comportementales, normatives et de contrle. Selon

    Ajzen (1991), seulement un nombre limit de chacun de ces trois types de croyances

    dterminerait l'intention et le comportement. Il s'agit des croyances saillantes et elles ne seraient

    disponibles qu' un moment donn chez un individu. Pour les dterminer, le chercheur doit donc

    faire appel au tmoignage du rpondant. En d'autres termes, le contenu des items visant lamesure des construits indirects, qui repose essentiellement sur les croyances des individus, ne

    devrait pas tre dtermin par le chercheur mais provenir des sujets eux-mmes. Dans le cas

    contraire, il ne pourrait tre prtendu que les items mesurent des croyances saillantes, ce qui

    remettrait directement en question leur capacit prdire l'attitude, la norme subjective, la

    perception du contrle et, de faon ultime, l'intention et le comportement.

    Quelques mthodes ont t proposes pour identifier les croyances saillantes des

    individus (e.g. Agnew, 1998; Van der Pligt & De Vries, 1998). En fait, ces mthodes visent

    chacune leur faon contrer le problme qui consiste identifier toutes et seulement les

    croyances saillantes d'un individu ou d'un groupe de sujets. Nanmoins, la dmarche suggre

    par Ajzen & Fishbein (1980) que nous prsentons ci-dessous, demeure ce jour la rfrence

    premire et celle qui par le fait mme s'avre la plus utilise.

    Contrairement certains auteurs qui cherchent ce que les sujets ne rpondent qu' des

    items formuls sur la base de leurs croyances saillantes personnelles, Ajzen & Fishbein (1980)

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    29/79

    23

    proposent de mesurer les construits indirects partir des croyances saillantes modales, soient les

    croyances saillantes chez une population donne. Cette faon de faire implique que des sujets

    seront appels se prononcer sur des items rfrant des croyances non saillantes pour eux.

    Notons nanmoins qu'il est suppos qu'un nombre important des croyances saillantes

    personnelles de chacun des individus se retrouvera dans la liste des croyances saillantes modales.Nous avons mentionn dans une section prcdente que les chelles de rponses offertes aux

    items visant la mesure des construits de la TCP prennent gnralement la forme d'un continuum

    dont les ples expriment des opinions opposes. Nous sommes en mesure de comprendre

    maintenant que cette faon de faire est justifie dans la perspective o l'utilisation de croyances

    saillantes modales entrane que des sujets pourront tre appels se prononcer sur des croyances

    plus ou moins saillantes pour eux, d'o la ncessit de leur offrir la possibilit dexprimer leur

    accord ou leur dsaccord envers le contenu des items.

    La dmarche suggre par Ajzen & Fishbein (1980) pour la mesure des construits

    indirects peut tre divise en quatre tapes. La premire implique d'identifier les croyances

    saillantes personnelles des sujets. Au cours de la deuxime tape, ces croyances seront analyses

    et compares afin d'obtenir une liste rsumant les croyances saillantes personnelles de l'ensemble

    des sujets. Cette liste sera utilise la troisime tape pour identifier les croyances saillantes

    modales, lesquelles constitueront une source de rfrence pour la formulation des items, tche

    inhrente la quatrime tape. Le dtail de chacune de ces tapes apparat ci-dessous.

    9.1.1 Identification des croyances saillantes personnellesL'approche suggre par Ajzen & Fishbein (1980) implique d'abord d'identifier les

    croyances saillantes personnelles des individus. Pour ce faire, les auteurs proposent d'obtenir les

    informations suivantes: a) la liste des avantages et des dsavantages perus associs l'adoption

    du comportement; b) la liste des personnes ou groupes de personnes qui approuveraient ou

    dsapprouveraient la ralisation du comportement; c) la liste des barrires perues et des

    conditions facilitantes l'adoption du comportement. Ces listes seront utilises pour identifier

    respectivement: les croyances comportementales, normatives et de contrle. Notons qu'afin de

    susciter un plus grand ventail de rponses, il arrive parfois qu'on fasse rfrence la non-

    adoption du comportement. Nous insistons nouveau sur le fait que les informations

    mentionnes ne doivent pas tre obtenues du chercheur ou de ses collaborateurs mais d'un

    chantillon de sujets (au moins trente individus) issu de la population vise. Diffrentes

    mthodes peuvent tre utilises pour la collecte de ces informations: questionnaire dont les

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    30/79

    24

    questions appellent une rponse dveloppement court; l'interview; le focus group; la technique

    du groupe nominal; la technique delphi; etc. Quelle que soit la mthode retenue, il importera de

    susciter des rponses en regard de chacune des caractristiques qui apparaissent en italique aux

    points a, b, c. Une faon d'y parvenir consiste prsenter une question pour chacun des aspects

    en regard desquels on dsire obtenir des rponses. Pour identifier par exemple les croyancessaillantes comportementales, il serait souhaitable de prsenter deux questions: une interrogeant

    le sujet sur les avantages que prsentent l'adoption du comportement et l'autre visant recueillir

    la perception des dsavantages lis la ralisation du comportement.

    On retrouve ci-dessous un exemple des questions pouvant tre utilises pour la collecte

    des informations en lien avec les croyances comportementales, normatives et de contrle.

    Croyances comportementales:

    Quel(s) avantage(s) voyez-vous utiliser un prservatif lors de chaque relation sexuelle que vous

    pourriez avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois?

    Quel(s) dsavantage(s) voyez-vous utiliser un prservatif lors de chaque relation sexuelle que

    vous pourriez avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois?

    Croyances normatives:

    Selon vous, quelle(s) personne(s) ou groupe(s) de personne(s) approuverait(ent) que vous

    utilisiez un prservatif lors de chaque relation sexuelle que vous pourriez avoir avec un nouveau

    partenaire au cours des trois prochains mois?

    Selon vous, quelle(s) personne(s) ou groupe(s) de personne(s) dsapprouverait(ent) que vous

    utilisiez un prservatif lors de chaque relation sexuelle que vous pourriez avoir avec un nouveau

    partenaire au cours des trois prochains mois?

    Croyances lies au contrle:

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    31/79

    25

    Indiquez les facteurs (conditions, contextes etc.) qui pourraient vous inciter utiliser un

    prservatif lors de chaque relation sexuelle que vous pourriez avoir avec un nouveau partenaire

    au cours des trois prochains mois.

    Indiquez les facteurs (conditions, contextes etc.) qui pourraient vous inciter ne pas utiliser unprservatif lors de chaque relation sexuelle que vous pourriez avoir avec un nouveau partenaire

    au cours des trois prochains mois.

    Il est noter qu'une mme croyance comportementale peut tre perue comme un

    avantage ou un dsavantage selon les sujets. De la mme faon, la perception du comportement

    attendu d'un rfrent pourra varier d'un individu l'autre. La mme logique s'applique aux

    croyances de contrle; selon les individus, un facteur pourra donc tre considr comme une

    condition facilitante ou une barrire l'adoption d'un comportement.

    9.1.2 Analyse du contenu des croyances saillantes personnelles

    Il est fort probable -et il est souhaitable qu'il en soit ainsi!- que les individus interrogs

    aient un certain nombre de croyances en commun. Il se peut cependant qu'ils ne les aient pas

    exprimes de la mme faon. Aussi sera-t-il ncessaire de procder une analyse du contenu des

    croyances. la fin de cette deuxime tape, on devrait disposer de trois listes faisant tat descroyances comportementales, normatives et de contrle de l'ensemble des sujets. Prcisons

    d'emble qu'au moins deux individus devraient, de faon indpendante, effectuer l'analyse de

    contenu. Ces derniers devraient parvenir un accord concernant le libell et l'ordonnancement

    des croyances apparaissant dans chacune des trois listes mentionnes prcdemment (Godin &

    Kok, 1996).

    Pour procder l'analyse de contenu, il est d'abord suggr de regrouper les croyances

    exprimant la mme ide ou une ide semblable et d'indiquer la frquence de chacune de ces

    croyances. Cette premire classification devra tre effectue en considrant indpendamment les

    trois types de croyances (comportementales, normatives et de contrle). En d'autres termes,

    l'intrieur de chacun des trois types de croyances, on devra retrouver des croyances regroupes

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    32/79

    26

    sur la base de leur similitude. Il est noter que cette tche et celles qui suivent seront facilites si

    les questionnaires sont numrots au dpart. On regroupera donc les croyances semblables en

    prenant soin d'indiquer le numro du questionnaire d'o elles proviennent.

    Les croyances l'intrieur de chacun des regroupements obtenus seront ensuite

    compares afin de dterminer si elles sont ou non distinctes. Dans les cas o il s'avre difficile de

    dterminer si deux croyances font rfrence un mme contenu, il est suggr de vrifier si elles

    apparaissent simultanment dans les listes originales. Si un nombre important de sujets ont

    mentionn les deux croyances, il est prfrable de les considrer de faon indpendante. Notons

    que cette vrification de la similitude des croyances sera d'autant plus facile qu'on aura indiqu,

    comme suggr prcdemment, le numro du questionnaire d'o proviennent les croyances.

    Il est admissible de formuler une nouvelle croyance si elle permet de traduire l'ide ou le

    thme commun un certain nombre de croyances spcifiques exprimes par un nombre

    relativement peu lev de sujets. Par exemple, la croyance suivante: pourrait tre formule pour rendre compte des croyances

    des sujets ayant indiqu que l'utilisation d'un contraceptif oral entrane des crampes, des maux de

    tte ou un gain de poids. Le travail d'analyse devrait dboucher sur trois listes, soit une pour

    chaque type de croyances (comportementale, normative et de contrle) en prsentant les

    croyances de l'ensemble des sujets et la frquence de chacune des croyances.

    Il est noter qu'il est possible de retrouver une mme croyance dans la liste des

    dsavantages et dans celle des obstacles lis l'adoption du comportement. Il revient au

    chercheur de dterminer si une croyance donne doit tre considre comme une croyance

    comportementale ou une croyance lie au contrle. Pour faciliter cette dcision, rappelons qu'une

    croyance est associe au contrle lorsqu'elle prend la forme d'un obstacle empchant la

    ralisation d'un comportement. Une croyance comportementale peut amener associer un

    comportement certains dsavantages mais ces derniers n'empchent pas l'adoption du

    comportement.

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    33/79

    27

    9.1.3 Identification des croyances saillantes modales

    La liste des croyances saillantes personnelles ayant t identifie vient le moment de

    dterminer celles qui seront retenues et considres comme des croyances saillantes modales.

    Ajzen & Fishbein (1980) suggrent trois critres cet effet. L'une des possibilits consiste choisir les 10 ou les 12 croyances les plus souvent exprimes. Une autre faon de faire consiste

    retenir les croyances dont la frquence atteint un pourcentage donn (par exemple 10% ou 20%).

    En d'autres termes, on retiendra toutes les croyances dont la frquence atteint au moins 10% ou

    20% selon le critre fix. Enfin la mthode la plus populaire consiste retenir les croyances les

    plus souvent mentionnes jusqu' ce qu'un pourcentage donn (gnralement 75%) du nombre

    total de croyances soit atteint. Par exemple, supposons que 30 sujets ont exprim en moyenne six

    croyances gnrant ainsi 180 mentions. Nous conserverons alors les croyances les plus

    populaires dont la somme des frquences atteint 75% des mentions, soit 135 mentions.

    Comme nous l'avons dj mentionn, des auteurs suggrent d'autres faons de faire pour

    slectionner les croyances saillantes modales. Nous n'tonnerons probablement personne en

    dclarant que les divers procds ne dbouchent pas ncessairement sur les mmes rsultats. En

    attendant qu'une mthode se soit rvle particulirement efficace ou meilleure que les autres, la

    mthode suggre ci-dessus demeure la principale rfrence.

    9.1.4 laboration des items visant la mesure des construits indirects de la

    TCP

    Chacun des items visant la mesure des construits indirects (b, e, nb, mc, c, p) devra tre

    formul en fonction du contenu des croyances saillantes modales tout en respectant les critres

    retenus pour la dfinition du comportement (action, objet, contexte, temps). Afin d'viter les

    rptitions inutiles, il est courant que les items visant la mesure de certaines variables soient

    prcds d'un nonc gnral qui s'applique chacun des items. Dans le cas de la mesure des

    croyances comportementales (b), le tout pourrait prendre une forme ressemblant la suivante:

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    34/79

    28

    SI J'UTILISAIS UN PRSERVATIF LORS DE CHAQUE RELATION SEXUELLE QUE JE

    POURRAIS AVOIR AVEC UN NOUVEAU PARTENAIRE AU COURS DES TROIS

    PROCHAINS MOIS...

    1. cela serait pour moi un bon moyen de contraception

    trs

    improbable

    assez

    improbable

    lgrement

    improbable

    ni l'un

    ni l'autre

    lgrement

    probable

    assez

    probable

    trs

    probable

    2. cela nuirait la spontanit de la relation sexuelle

    trs

    improbable

    assez

    improbable

    lgrement

    improbable

    ni l'un

    ni l'autre

    lgrement

    probable

    assez

    probable

    trs

    probable

    L'nonc apparaissant en lettres capitales correspond la dfinition du comportement et

    chacun des items fait rfrence une croyance saillante modale identifie la troisime tape

    (section 9.1.3).

    De l'analyse de contenu, des items ressemblant ceux qui suivent pourraient tre

    formuls pour la mesure des variables des autres construits indirects de la TCP.

    Mesure de e (valuation du sujet des consquences associes l'adoption du

    comportement)

    PERSONNELLEMENT, QUELLE VALEUR ACCORDEZ-VOUS AU FAIT

    3. d'avoir un bon moyen de contraception?

    trs

    dsirable

    assez

    dsirable

    lgrement

    dsirable

    ni l'un

    ni l'autre

    lgrement

    indsirable

    assez

    indsirable

    trs

    indsirable

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    35/79

    29

    4. de ne pas nuire la spontanit de la relation sexuelle?

    trs

    dsirable

    assez

    dsirable

    lgrement

    dsirable

    ni l'un

    ni l'autre

    lgrement

    indsirable

    assez

    indsirable

    trs

    indsirable

    Mesure de nb (croyances du sujet concernant les chances qu'une personne ou groupe de

    personnes pense qu'elle devrait adopter ou non le comportement):

    5. Mes parents approuveraient/dsapprouveraient que j'utilise un prservatif lors de chaque

    relation sexuelle que je pourrais avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains

    mois.

    dsapprouveraient

    fortement

    dsapprouveraient

    assez

    dsapprouveraient

    lgrement

    ni l'un

    ni l'autre

    approuveraient

    lgrement

    approuveraient

    assez

    approuveraient

    fortement

    6. Mes amis approuveraient/dsapprouveraient que j'utilise un prservatif lors de chaque relation

    sexuelle que je pourrais avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois.

    dsapprouveraient

    fortement

    dsapprouveraient

    assez

    dsapprouveraient

    lgrement

    ni l'un

    ni l'autre

    approuveraient

    lgrement

    approuveraient

    assez

    approuveraient

    fortement

    Mesure de mc (motivation du sujet se conformer ou non ce que pense une personne ou

    un groupe de personnes):

    CONCERNANT L'USAGE DU PRSERVATIF, J'AI TENDANCE AGIR SELON LES

    ATTENTES DE:

    7. mes parents

    trs

    improbable

    assez

    improbable

    lgrement

    improbable

    ni l'un ni

    l'autre

    lgrement

    probable

    assez

    probable

    trs

    probable

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    36/79

    30

    8. mes amis

    trsimprobable

    assezimprobable

    lgrementimprobable

    ni l'un nil'autre

    lgrementprobable

    assezprobable

    trsprobable

    Mesure de c (croyances du sujet concernant les chances que certains facteurs facilitant ou

    nuisant l'adoption du comportement seraient prsents ou absents au moment d'adopter

    un comportement):

    9. Au cours des trois prochains mois, j'aurai des prservatifs la porte de la main lors de chaque

    relation sexuelle que je pourrais avoir avec un nouveau partenaire

    trs

    improbable

    assez

    improbable

    lgrement

    improbable

    ni l'un ni

    l'autre

    lgrement

    probable

    assez

    probable

    trs

    probable

    10. Au cours des trois prochains mois, mon (mes) nouveau(x) partenaire(s) refusera(ront)

    d'utiliser le prservatif lors de chaque relation sexuelle que je pourrais avoir

    trs

    improbable

    assez

    improbable

    lgrement

    improbable

    ni l'un ni

    l'autre

    lgrement

    probable

    assez

    probable

    trs

    probable

    Mesure de p (valuation de l'intensit avec laquelle certains facteurs peuvent inciter ou

    nuire l'adoption du comportement):

    11. Si j'avais des prservatifs la porte de la main, je les utiliserais lors de chaque relation

    sexuelle que je pourrais avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois

    trs

    improbable

    assez

    improbable

    lgrement

    improbable

    ni l'un ni

    l'autre

    lgrement

    probable

    assez

    probable

    trs

    probable

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    37/79

    31

    12. Si mon(mes) nouveau(x) partenaire(s) ne voulaient(ent) pas utiliser un prservatif, je

    refuserais d'avoir une relation sexuelle au cours des trois prochains mois

    trs

    improbable

    assez

    improbable

    lgrement

    improbable

    ni l'un ni

    l'autre

    lgrement

    probable

    assez

    probable

    trs

    probable

    Notons que ce dernier item ne respecte pas le critre de la dfinition des

    construits. En effet, l'action de l'item 12 consiste

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    38/79

    32

    9.2 Items couramment utiliss pour la mesure de l'intention et des construits

    directs (Aact, SN, PBC) de la TCP

    Nous prsentons ci-dessous un certain nombre d'items qui pourraient tre utiliss pour lamesure de l'intention et des construits directs (Aact, SN, PBC) de la TCP. Il s'agit d'items tirs

    d'tudes menes par Godin et ses collaborateurs et qui satisfont aux recommandations de Ajzen

    & Fishbein (1980). Il est nanmoins trs important que ces items soient soumis l'attention d'un

    certain nombre d'experts (section 4), qu'ils fassent l'objet de prexprimentations (section 11.1)

    et d'une analyse d'items (section 11.2) afin de s'assurer de leur pertinence pour un chantillon

    donn de sujets.

    On notera parfois une similitude entre certains des items visant la mesure d'un mme

    construit. Cette redondance n'est pas ncessairement mauvaise en ce que chacun des items amne

    une nuance, rvle le concept de faon diffrente permettant ainsi de mieux le prciser. Le

    jugement des experts, les prexprimentations et l'analyse d'items aideront dterminer lesquels

    des items devraient ou non se retrouver dans la forme finale de l'instrument de mesure.

    9.2.1 Mesure de l'attitude envers la ralisation du comportement

    (Aact)

    Aact dsigne l'valuation plus ou moins favorable de l'adoption d'un comportement. Pour

    la mesure de Aact, Ajzen & Fishbein (1980) suggrent d'utiliser l'une des mthodes classiques

    d'chelonnement (diffrenciateur smantique, mthodes de Likert, de Thurstone ou de Guttman).

    En pratique cependant, les auteurs ont plus souvent utilis le diffrenciateur smantique pour

    mesurer Aact. Nous avons dj prsent cette technique dans une section prcdente. Aussi

    allons-nous nous limiter ici la prsentation d'un exemple d'utilisation du diffrenciateur

    smantique:

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    39/79

    33

    Pour moi, utiliser un prservatif lors de chaque relation sexuelle que je pourrais avoir

    avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois serait...

    1.

    trsagrable

    assezagrable

    lgrementagrable

    ni l'unni l'autre

    lgrementdsagrable

    assezdsagrable

    trsdsagrable

    2.

    trs

    utile

    assez

    utile

    lgrement

    utile

    ni l'un

    ni l'autre

    lgrement

    inutile

    assez

    inutile

    trs

    inutile

    3.

    trs

    plaisant

    assez plaisant lgrement

    plaisant

    ni l'un

    ni l'autre

    lgrement

    dplaisant

    assez

    dplaisant

    trs

    dplaisant

    4.

    trs

    prudent

    assez

    prudent

    lgrement

    prudent

    ni l'un ni

    l'autre

    lgrement

    imprudent

    assez

    imprudent

    trs

    imprudent

    La plupart des auteurs reconnaissent trois types de rponses valuatives par lesquelles

    peuvent se manifester une attitude: une affective, une cognitive et une autre comportementale

    (e.g. Himmelfarb, 1993). Ces rponses valuatives sont souvent considres comme des

    dimensions ou des composantes de l'attitude. Dans l'exemple prsent ci-dessus, le caractre des

    items 1 et 3 semble davantage affectif alors que celui des items 2 et 4 apparat plutt de nature

    cognitive. Ajzen & Fishbein (1980) n'tablissent cependant pas de distinction entre les

    diffrentes composantes de l'attitude. Notons toutefois que plusieurs tudes, dont celle de Godin

    (1987), tendent dmontrer que la dimension affective de l'attitude permettrait une aussi bonne

    prdiction de l'intention qu'une mesure compose des dimensions affective et cognitive de

    l'attitude.

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    40/79

    34

    9.2.2 Mesure de la norme subjective (SN)

    La norme subjective correspond la perception du sujet que des personnes ou groupes de

    personnes importantes pour lui approuveraient ou dsapprouveraient l'adoption du

    comportement. On retrouve gnralement un item prenant une forme semblable la suivantepour mesurer la norme subjective:

    1. Les personnes les plus importantes pour moi pensent que je devrais utiliser un prservatif lors

    de chaque relation sexuelle que je pourrais avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois

    prochains mois

    trs en

    dsaccord

    assez en

    dsaccord

    lgrement en

    dsaccord

    ni l'un

    ni l'autre

    lgrement en

    accord

    assez en

    accord

    trs en

    accord

    Nous avons dj insist sur l'importance de faire appel plus d'un item pour mesurer un

    construit (section 8). l'item prcdent pourrait donc s'ajouter un ou plusieurs de ceux qui

    suivent:

    2. Si j'utilisais un prservatif lors de chaque relation sexuelle que je pourrais avoir avec un

    nouveau partenaire au cours des trois prochains mois, la plupart des personnes qui sontimportantes pour moi

    approuveraient

    fortement

    approuveraient

    modrment

    approuveraient

    lgrement

    ni l'un

    ni l'autre

    dsapprouveraient

    lgrement

    dsapprouveraient

    modrment

    dsapprouveraient

    fortement

    3. Les personnes qui sont importantes pour moi pensent que c'est correct d'utiliser un prservatif

    lors de chaque relation sexuelle que je pourrais avoir avec un nouveau partenaire au cours des

    trois prochains mois

    trs en

    dsaccord

    assez en

    dsaccord

    lgrement en

    dsaccord

    ni l'un

    ni l'autre

    lgrement en

    accord

    assez en

    accord

    trs en

    accord

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    41/79

    35

    4. La plupart des personnes qui sont importantes pour moi me recommanderaient d'utiliser un

    prservatif lors de chaque relation sexuelle que je pourrais avoir avec un nouveau partenaire au

    cours des trois prochains mois

    trs

    probable

    assez

    probable

    lgrement

    probable

    ni l'un

    ni l'autre

    lgrement

    improbable

    assez en

    accord

    trs en

    accord

    Selon Ajzen (1991), la norme subjective, tout comme l'attitude et la perception du

    contrle, pourront se rvler des prdicteurs plus ou moins importants de l'intention selon le

    comportement, le contexte et les sujets d'une tude. De faon gnrale cependant, les rsultats

    des recherches dmontrent que la norme subjective s'avre un prdicteur peu ou pas efficace de

    l'intention, du moins en comparaison de l'attitude et de la perception du contrle (Ajzen, 1991).

    On retrouve au moins trois hypothses pour expliquer cette situation. Certains auteurs

    interrogent la pertinence de considrer la norme subjective comme un dterminant de l'intention.

    Un tel point de vue n'est pas sans laisser pour compte les rsultats de certaines tudes ayant

    dmontr la supriorit de la norme subjective en tant que prdicteur de l'intention. D'autres

    auteurs prtendent que la norme subjective ne constituerait pas un concept diffrent de l'attitude.

    Les rsultats des tudes menes en ce sens ne permettent pas de se prononcer formellement pour

    l'instant sur le caractre distinctif des deux construits. Mentionnons nanmoins que suite une

    revue de la littrature sur le sujet, Trafimow (1998) conclut que les preuves accumules ce jourtendent favoriser une distinction entre le concept d'attitude et celui de la norme subjective.

    Enfin, d'autres auteurs (e.g. Courneya & McAuley, 1995, Green, 1998) questionnent la clart des

    questions formules pour mesurer la norme subjective. Cette dernire explication n'est pas

    indpendante des deux autres. En effet, une dfinition oprationnelle moins ambigu de la norme

    subjective rendrait peut-tre moins obscure ses relations avec l'attitude et l'intention. Nous allons

    nous attarder quelque peu sur cet aspect de la formulation de SN, puisqu'il s'agit prcisment du

    thme de cette section.

    Comme nous avons eu l'occasion de le constater, les questions visant la mesure de la

    norme subjective font rfrence la perception que se fait le sujet de l'opinion de personnes ou

    groupes de personnes juges importantes. Donc, ces items impliquent non seulement que le

    rpondant tablisse quelles sont les personnes ou groupes de personnes importantes pour lui,

    mais qu'il estime aussi les attentes de ces personnes en regard du comportement adopter. Mais

    au fait, qui devrait tre considr comme une personne importante? Comment devrait rpondre

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    42/79

    36

    un sujet lorsqu'il peroit que les personnes juges importantes ne partagent pas la mme opinion

    concernant la ralisation du comportement? En fait, il est possible que les rpondants d'une tude

    ne donnent pas la mme interprtation aux items et qu'ils s'y prennent diffremment pour

    rpondre. Des tudes permettraient de vrifier si tel est le cas et tester le cas chant l'impact de

    directives et de formulations moins ambigus sur la capacit de la norme subjective prdirel'intention comportementale.

    9.2.3 Mesure de la perception du contrle (PBC)

    La perception du contrle comportemental est dfinie comme la perception du degr de

    facilit ou de difficult avec lequel un comportement peut tre adopt (Ajzen, 1988; Ajzen &

    Madden, 1986). Cette variable est comparable au concept de conditions facilitantes de la thorie

    des comportements interpersonnels de Triandis (1977, 1980) et celui de l'efficacit personnelle

    de la thorie sociale cognitive de Bandura (1977a, b).

    On retrouve souvent des items du type suivant pour mesurer la perception du contrle

    comportemental:

    1. Pour moi, utiliser un prservatif lors de chaque relation sexuelle que je pourrais avoir avec un

    nouveau partenaire au cours des trois prochains mois serait:

    trs

    difficile

    assez

    difficile

    lgrement

    difficile

    ni l'un

    ni l'autre

    lgrement

    facile

    assez

    facile

    trs

    facile

    2. quel point croyez-vous exercer un contrle sur le fait d'utiliser un prservatif lors de chaque

    relation sexuelle que vous pourriez avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains

    mois?

    trs

    incontrlable

    assez

    incontrlable

    lgrement

    incontrlable

    ni l'un

    ni l'autre

    lgrement

    contrlable

    assez

    contrlable

    trs

    contrlable

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    43/79

    37

    3. Si je le voulais, je pourrais facilement utiliser un prservatif lors de chaque relation sexuelle

    que je pourrais avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois.

    trsimprobable

    assezimprobable

    lgrementimprobable

    ni l'unni l'autre

    lgrementprobable

    assezprobable

    trsprobable

    4. Il n'en tient qu' moi d'utiliser un prservatif lors de chaque relation sexuelle que je pourrais

    avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois.

    trs en

    dsaccord

    assez en

    dsaccord

    lgrement en

    dsaccord

    ni l'un

    ni l'autre

    lgrement en

    accord

    assez en

    accord

    trs en

    accord

    5. Je me sens capable d'utiliser un prservatif lors de chaque relation sexuelle que je pourrais

    avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois.

    trs en

    dsaccord

    assez en

    dsaccord

    lgrement en

    dsaccord

    ni l'un

    ni l'autre

    lgrement en

    accord

    assez en

    accord

    trs en

    accord

    Il est noter que quelques auteurs ont compar des items valuant la perception de la

    difficult adopter un comportement (e.g. item 1 ci-dessus) d'autres estimant la perception du

    contrle sur la ralisation du comportement (e.g. item 2 de la liste). Les rsultats d'analyse

    factorielle rvlent que les deux groupes d'items saturent sur des facteurs diffrents et que seul le

    groupe d'items estimant la perception de la difficult adopter le comportement prdit l'intention

    comportementale. Les raisons invoques pour expliquer de tels rsultats varient selon les auteurs.

    Alors que Sparks, Guthrie & Shepherd (1997) attribuent les rsultats au fait que les sujets

    interprteraient de faon diffrente les deux types d'items, Terry et ses collaborateurs (Terry,

    1994; Terry & O'Learly, 1995; White, Terry & Hogg, 1994) prtendent plutt qu'ils refltent une

    distinction entre des facteurs internes et externes de contrle. Il importe de mentionner que des

    problmes conceptuels et mthodologiques entachent les tudes de Terry et al., ce qui amnent

    interroger les conclusions formules. Quoi qu'il en soit, d'autres tudes s'avrent ncessaires pour

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    44/79

    38

    que l'on puisse se prononcer sur la pertinence de combiner les items valuant la perception de la

    difficult et ceux traduisant la perception du contrle pour la mesure de PBC.

    9.2.4 Mesure de l'intention (I)

    L'intention reprsente la motivation ou la volont du sujet raliser un comportement et

    est dfini par Ajzen & Fishbein (1980, p. 42) et Fishbein & Ajzen (1975, p. 288) comme la

    perception de la probabilit d'adopter un comportement. Un item du type suivant est

    gnralement utilis pour la mesure de l'intention:

    1. J'ai l'intention d'utiliser un prservatif pour chaque relation sexuelle que je pourrais avoir avec

    un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois.

    trs

    improbable

    assez

    improbable

    lgrement

    improbable

    ni l'un

    ni l'autre

    lgrement

    probable

    assez

    probable

    trs

    probable

    Mais il n'est pas rare de trouver aussi un ou plusieurs items semblables ceux-ci:

    2. Au cours des trois prochains mois, j'utiliserai un prservatif pour chaque relation sexuelle queje pourrais avoir avec un nouveau partenaire

    totalement en

    dsaccord

    fortement en

    dsaccord

    lgrement en

    dsaccord

    ni l'un

    ni l'autre

    lgrement en

    accord

    fortement en

    accord

    totalement en

    accord

    3. J'value que mes chances d'utiliser un prservatif pour chaque relation sexuelle que je pourrais

    avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois sont...

    extrmement

    faibles

    trs

    faibles

    assez

    faibles

    ni l'un

    ni l'autre

    assez

    fortes

    trs

    fortes

    extrmement

    fortes

  • 8/14/2019 Guide Mesure Variables

    45/79

    39

    Des auteurs utilisent plutt la forme suivante du dernier item:

    4. Les chances sur 100 que j'utilise un prservatif pour chaque relation sexuelle que je pourrais

    avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois sont...

    0-10% 11-20% 21-30% 31-40% 41-50% 51-60% 61-70% 71-80% 81-90% 91-100%

    Warshaw & Davis (1985, 1986) et Davis &Warshaw (1992) insistent sur la ncessit

    d'tablir une distinction entre le concept d'intention et celui d'autoprdiction. Selon ces auteurs,

    les trois derniers items prsents ci-dessus ne mesureraient pas l'intention mais consisteraient

    plutt en une autoprdiction du comportement. Selon Warshaw et al., l'intention suppose d'avoir

    planifi l'adoption d'un comportement alors que l'autoprdiction consiste prdire son

    comportement futur. Ils prtendent que l'autoprdiction constituerait un meilleur prdicteur du

    comportement en ce que son estimation amnerait les rpondants considrer un plus grand

    nombre de facteurs susceptibles d'influencer leur comportement (e.g. changement d'intention,

    contraintes de divers ordres etc.). Toutefois, les rsultats des tudes ayant compar la capacit de

    l'intention et de l'autoprdiction prdire le comportement sont contradictoires et ce aussi bien

    pour les comportements considrs volitifs que plus ou moins volitifs (e.g. Courneya &

    McAuley, 1994; Godin & Kok, 1996; Netemeyer & Burton, 1990; Randall & Wo