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8/14/2019 Guide Mesure Variables
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LES THORIES SOCIALES COGNITIVES: GUIDE POUR LA MESURE DESVARIABLES ET LE DVELOPPEMENT DE QUESTIONNAIRE
Camille Gagn, Ph. D.Gaston Godin, Ph. D.
Groupe de recherche sur les aspects psychosociaux de la santcole des sciences infirmires, Universit Laval
FVRIER 1999
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Dpt lgal, Bibliothque nationale du Qubec, 1999
Dpt lgal, Bibliothque nationale du Canada, 1999
ISBN 2-9804226-4-9
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Table des matires
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Liste des figures ............................................................................................................ v
Avant-propos vi
Introduction .............................................................................................................. 1
1. Dtermination de ce que l'on veut mesurer et quelle fin .... 3
1.1 La TCP et les objectifs de la recherche ... 3
1.2 La TCP et la dfinition des construits . 3
2. Inclusion ou non d'items trangers aux construits mesurs .. 4
3. Dfinition et analyse de la population cible .. 5
4. Implication de juges ou d'experts dans le processus . 6
5. Dtermination du format de l'chelle 65.1 L'chelonnement selon la mthode de Likert (1932) .. 7
5.1.1 L'analyse des items ... 7
5.1.2 L'valuation de la mthode de Likert ... 10
5.2 Le diffrenciateur smantique . 10
5.2.1 L'analyse des items ... 11
5.2.2 L'valuation du diffrenciateur smantique .. 12
6. Dtermination de l'chelle d'apprciation .. 12
6.1 Nombre d'options de rponse . 13
6.2 Contenu des descripteurs 13
7. Formulation des items ... 15
7.1 Clart des items .. 15
7.2 Formulation qui favorise la justesse des rponses ... 17
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iv page
8. Les mesures item unique versus celles constitues de plusieurs items ... 18
9. Production d'une banque initiale d'items ... 21
9.1 Dmarche pour constituer une banque d'items pour la mesure des construitsindirects ( bxe, nbxmc, cxp) de la TCP ..... 22
9.1.1 Identification des croyances saillantes personnelles . 23
9.1.2 Analyse du contenu des croyances saillantes personnelles ... 25
9.1.3 Identification des croyances saillantes modales 27
9.1.4 laboration des items visant la mesure des construits indirects de la
TCP ... 27
9.2 Items couramment utiliss pour la mesure de l'intention et des construits
directs (Aact, SN, PBC) de la TCP... 329.2.1 Mesure de l'attitude envers la ralisation du comportement (Aact).. 32
9.2.2 Mesure de la norme subjective (SN) ...................................... 34
9.2.3 Mesure de la perception du contrle (PBC) ........................... 36
9.2.4 Mesure de l'intention (I) ............................................................ 38
9.3 Mesure des variables de la thorie des comportements interpersonnels . 40
10. Squence de prsentation des items et des construits ................................... 45
11. Mise au point du questionnaire .......................... 4611.1 Les prexprimentations .................................................................... 46
11.2 L'valuation des items ............................................................................ 47
11.2.1 Critres pour estimer la qualit d'un item .......................... 53
Conclusion .... 57
Notes ............................................................................................................................ 58
Rfrences .................................................................................................................... 64
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vListe des figures
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Figure 1. Courbes caractristiques idales pour des items positifs d'une chelle detype Likert. La probabilit d'accord ou le niveau d'accord (le score l'item)
doit augmenter avec le score total l'chelle...................................................
9
Figure 2. Fidlit l'chelle totale en fonction du nombre d'items que comporte
l'chelle pour des valeurs de fidlit interitem de .2, .4, .6 et .8 .....................
20
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viAvant-propos
Quelles sont les qualits dun questionnaire? Comment dvelopper un bon questionnaire?
Comment mesurer une attitude? Voil autant de questions auxquelles sont confronts les
tudiant(e)s, les chercheur(e)s et les intervenant(e)s des milieux de pratique. Ce documentsadresse ces personnes qui sintressent la comprhension et la prdiction des
comportements, en particulier dans le domaine de la sant. Ils y trouveront une dmarche pour
dvelopper un questionnaire rpondant aux critres de mesure de trois thories sociales
cognitives (la thorie de laction raisonne, la thorie du comportement planifi, la thorie des
comportements interpersonnels), mais aussi une liste ditems qui ont maintes reprises dmontr
leur efficacit pour mesurer les construits viss. La brve incursion dans le domaine de lanalyse
des donnes devrait en outre fournir quelques pistes pour estimer la qualit dun instrument de
mesure.
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Introduction
Le prsent document vise guider le dveloppement de questionnaire pour la mesure des
variables de trois thories sociales cognitives ayant comme objet la prdiction de l'intention et du
comportement: la thorie de l'action raisonne (TAR), la thorie du comportement planifi
(TCP) et la thorie des comportements interpersonnels (TCI). Le document est structur en
fonction principalement de la mesure des variables de la TCP. Nous avons suppos qu'une fois
connus les principes de mesure de la TCP, il serait relativement facile de procder la mesure
des variables de la TAR et de la TCI.
L'utilisation de ce document suppose une connaissance minimale de la TAR, de la TCP
ou de la TCI. Aussi est-il ncessaire de prendre connaissance des articles de Fishbein & Ajzen
(1975), Ajzen (1991) ou Triandis (1980) pour l'acquisition des notions de base relativesrespectivement la TAR, la TCP et la TCI. Un rsum de ces trois thories est aussi disponible
dans Godin (1991). On note depuis quelques annes un intrt grandissant pour la mesure des
variables de la TAR et de la TCP. Un certain nombre d'articles vient d'ailleurs nuancer ou
remettre en question les propos tenus dans les articles de base mentionns prcdemment. Nous
ferons allusion aux rsultats de quelques-unes de ces tudes en esprant qu'ils sensibiliseront le
lecteur aux limites de sa dmarche. Nous encourageons le lecteur prendre connaissance des
dernires dcouvertes dans le domaine et les intgrer au besoin et juste escient sa dmarche.
La dmarche propose pour le dveloppement d'un questionnaire s'inspire de celle
suggre par Ajzen & Fishbein (1980) et DeVellis (1991). Rappelons cependant qu'il n'existe pas
de rgles absolues qui garantissent le succs dans le dveloppement d'un instrument de qualit.
D'ailleurs, plusieurs auteurs s'entendent pour affirmer que la dmarche d'laboration d'un
questionnaire relve davantage de l'art que de la technique. La dmarche propose tolre donc
des variantes. Nanmoins, nous osons croire que les 11 rubriques suivantes et les sous-rubriques
qu'elles contiennent contribueront au dveloppement de questionnaires valides et fidles
satisfaisant les critres de mesure de la TAR, de la TCP ou de la TCI. Les rubriquescorrespondent aux suivantes:
1) Dtermination prcise ce que l'on veut mesurer et quelle fin
2) Inclusion ou non d'items trangers aux construits mesurs
3) Dfinition et analyse de la population cible
4) Implication de juges ou d'experts dans le processus
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5) Dtermination du format de lchelle
6) Dtermination de lchelle dapprciation
7) Formulation des items
8) Les mesures item unique versus celles constitues de plusieurs items
9) Production d'une banque initiale d'items10) Squence de prsentation des items et des construits
11) Mise au point du questionnaire
Enfin, dans le but de faciliter la comprhension du texte, nous avons introduit des notes
qui fournissent une description sommaire de certains concepts de base. Il est suggr
d'approfondir ces notions en consultant d'autres ouvrages; certains, que nous estimons
particulirement intressants, sont mentionns dans le texte.
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1. Dtermination de ce que l'on veut mesurer et quelle fin
Un instrument de mesure ne saura jamais tre valide et utile sans une connaissance
approfondie de ce qui doit tre mesur et de ce qui sera fait de l'information obtenue. Aussi
faudra-t-il tt dans le processus dfinir prcisment et les objectifs et les construits1 mesurer.La thorie du comportement planifi (TCP) offre des repres quant la clarification de chacun
de ces deux aspects.
1.1 La TCP et les objectifs de la recherche
Dans son intgralit, la TCP implique la mesure de 11 variables: l'intention (I), le
comportement (Co), l'attitude envers le comportement (Aact), la norme subjective (SN), la
perception du contrle (PBC), les croyances comportementales (b), l'valuation des croyances
comportementales (e), les croyances normatives (nb), la motivation se conformer (mc), les
croyances lies au contrle (c), l'valuation de l'intensit avec laquelle les croyances lies au
contrle peuvent faciliter ou nuire l'adoption du comportement (p). Or, la souplesse dont fait
preuve cette thorie est telle qu'un nombre plus ou moins important des variables qu'elle
comporte pourront faire l'objet d'une mesure. Ce sont les objectifs de la recherche qui guideront
le choix des variables mesurer. Une mesure de l'intention et de la perception du contrle
pourront suffire dans le cas o le but d'une tude viserait essentiellement prdire le
comportement. On cherche parfois mieux comprendre pourquoi les individus agissent tel qu'ilsle font; dans ce cas, Ajzen (1991) suggre de mesurer l'attitude envers le comportement (Aact),
la norme subjective (SN) et la perception du contrle (PBC). Une connaissance plus approfondie
des facteurs influenant le comportement suppose l'examen des dterminants de Aact, SN, PBC
et implique la mesure de b, e, nb, mc, c et p. Ces dernires variables pourront tre utilises pour
dfinir le contenu d'un programme d'intervention visant changer le comportement de la
clientle cible de l'tude.
1.2 La TCP et la dfinition des construits
Derrire l'utilisation de la TCP se trouve un intrt pour l'tude d'un comportement2.
Chacun des construits de la TCP devra en fait tre dfini et mesurer en rfrence un
comportement. Or, l'ide qu'on se fait du comportement tudier est gnralement vague au
dbut. Pourtant et comme nous l'avons dj mentionn, un instrument de mesure ne pourra tre
valide et utile sans une connaissance approfondie de ce qui doit tre mesur. Aussi faudra-t-il
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chercher nuancer le comportement, dterminer ce qu'il est et ce qu'il n'est pas. cet effet, la
thorie et les connaissances accumules constituent le principal recours. Elles permettront de
bien apprhender le comportement vis et cerner les variables qui pourraient tre utilises
ultrieurement pour dmontrer la validit3de l'instrument de mesure. Ce travail de clarification
devrait dboucher sur une dfinition du comportement l'tude.
Ajzen & Fishbein (1980) fournissent des repres pour la dfinition du comportement. Ils
recommandent de le dfinir en prcisant les quatre lments suivants: laction, l'objet, le contexte
et le temps. L'action fait rfrence un verbe (e.g. brosser) qui sera dirig vers un objet (e.g. ses
dents). Il importe d'amener le rpondant se prononcer sur son comportement personnel plutt
que sur un comportement en gnral. Les rponses d'un individu pourraient en effet varier selon
qu'il se sent plus ou moins impliqu dans la dfinition du comportement. Par exemple, un
individu pourrait se montrer favorable envers la pratique d'activits physiques mais pour diverses
raisons tre dfavorable sa pratique personnelle. Selon Ajzen & Fishbein (1980), la prdiction
du comportement sera d'autant plus exacte que le contexte dans lequel il se droule et le moment
auquel il peut se raliser auront t spcifis. L'importance de ces deux derniers aspects est
manifeste lorsqu'on prend en considration qu'ils peuvent exercer une influence sur la ralisation
dun comportement. Par exemple, l'intention d'utiliser un prservatif pourra varier selon le
contexte spcifi (partenaire rgulier ou nouveau partenaire). De mme, l'intention de cesser de
fumer pourra diffrer selon le moment auquel il est fait rfrence (immdiatement ou au cours de
la prochaine anne). Une revue de la littrature permettra de cerner les conditions (action, objet,contexte, temps) dans lesquelles un comportement donn peut avoir une incidence sur la sant. Il
est noter que chacune des variables de la TCP devra tre mesure en rfrence aux critres
spcifis (action, objet, temps et contexte) pour dfinir le comportement.
2. Inclusion ou non d'items trangers aux construits mesurs
Il arrive que des chercheurs insrent dans le questionnaire des items visant vrifier la
prsence de certains biais de rponse4 dont celui de la dsirabilit sociale, cette tendance des
sujets rpondre d'une manire approuve socialement. Comme le mentionne Voyer (1996), le
problme de l'utilisation de telles mesures rside dans l'importance leur accorder au moment de
l'analyse des donnes. S'il est jug ncessaire d'inclure une mesure de la dsirabilit sociale, par
exemple, c'est qu'elle semble tre en lien avec le construit d'intrt. Or, en rejetant de
l'chantillon les individus apparemment fragiles cette source de biais, nous augmentons les
risques d'une msestimation de la valeur du construit dans la population... Cette faon de faire
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aura aussi comme consquence de diminuer la taille de l'chantillon, ce qui peut s'avrer
problmatique lorsque celle-ci n'est pas leve au dpart. En somme, s'il est jug opportun
d'inclure une mesure de la dsirabilit sociale ou toute autre mesure de biais de rponse, il est
recommand de connatre la valeur des indices utiliss et de prvoir trs exactement ce qui sera
fait de l'information obtenue (Voyer, 1996).
Parfois, des chercheurs incluent aussi dans un questionnaire des items destins vrifier
la validit de l'instrument de mesure. Le problme dans un tel cas rside dans l'influence que
peuvent avoir l'une sur l'autre les deux mesures. Plusieurs tudes dmontrent en effet que la
rponse une question peut tre influence par les items prsents auparavant (e.g. Payne, 1951;
Schuman & Presser, 1981; Tourangeau, Rasinski, Bradbun & D'andrade, 1989a, b). Aussi est-il
prfrable de faire appel des instruments de mesure diffrents pour mesurer la variable d'intrt
et celle servant la valider (Voyer, 1996).
Il faut retenir du contenu de cette section qu'on ne devrait retrouver dans un questionnaire
que des items dont l'utilisation est justifie et planifie. Nous dsirons donc mettre en garde
contre une approche trop souvent rencontre qui consiste inclure des items . Non seulement l'utilisation de tels items demeure-t-elle souvent ambigu mme
aprs l'administration du questionnaire, mais ils peuvent affecter la qualit des donnes
recueillies. Comme nous l'avons dj mentionn, plusieurs tudes ont dmontr que la rponsed'un sujet un item peut tre influence par les items prcdents. En outre, en augmentant la
dure d'administration du questionnaire, le nombre d'items prsent peut affecter la fatigue et la
motivation du rpondant influenant par l mme sa capacit et/ou sa volont fournir les efforts
attendus de lui (Krosnick, 1991). Enfin, dans certains contextes, un nombre lev d'items
pourrait rendre relativement long le temps d'administration du questionnaire limitant ainsi le
nombre de rpondants pouvant prendre part l'tude l'intrieur d'une priode de temps donne.
3. Dfinition et analyse de la population cible
Relativement tt dans le processus il importe de dfinir la population laquelle on
s'intresse. Une bonne connaissance de la population cible permettra d'adapter l'tude aux
caractristiques des individus qui la composent augmentant ainsi les chances que ces derniers
acceptent de rpondre au questionnaire, qu'ils comprennent les directives et les questions et qu'ils
fournissent une rponse exacte aux questions poses.
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4. Implication de juges ou d'experts dans le processus
Dans une perspective de validation mais aussi pour favoriser la fidlit des rsultats de
l'tude, il est souhaitable de soumettre la dfinition des construits ainsi que les items cibls pour
les mesurer l'examen critique d'un certain nombre de personnes (deux ou trois) spcialistesdans le domaine d'tude dans lequel s'insre l'objet de la mesure. Dans un premier temps, les
experts seront appels se prononcer sur: a) l'acceptabilit de la dfinition des construits et de
ses dimensions s'il y lieu; b) l'exhaustivit des dimensions retenues pour cerner ou reprsenter le
construit; c) la pertinence des variables retenues pour procder la validation des construits de
l'tude. Dans un deuxime temps, les experts qui peuvent ou non diffrer des premiers, pourront
se prononcer sur la pertinence, la clart et l'exhaustivit des items visant la mesure des construits.
Lorsque plusieurs construits sont mesurs, comme dans le cas de l'application de la TCP, il est
souhaitable que les experts parviennent associer les construits aux items destins les mesurer.
5. Dtermination du format de l'chelle
Avant de procder la formulation des items, il est prfrable de dterminer le type
d'chelle5qui sera utilis puisque celui-ci aura une incidence sur la nature et le format des items
dvelopper. Abstraction faite des techniques de , il existe deux principales
catgories de stratgies pour laborer une chelle: celle qui accorde d'emble un poids identique
chaque item (chelle additive) et celle qui attribue une importance diffrente aux items selonqu'ils traduisent un niveau de possession plus ou moins lev de la caractristique mesure
(chelle diffrentielle). A l'intrieur de chacune de ces catgories se trouvent des techniques
particulires parmi lesquelles on retrouve la mthode de Likert (Likert, 1932), le diffrenciateur
smantique (Osgood, Suci & Tanembaum, 1957), les techniques de Thurstone (Thurstone,
1927a, b) et de Guttman (Guttman, 1941, 1944). La mthode de Likert et le diffrenciateur
smantique consistent en des chelles additives alors que les techniques de Thurstone et de
Guttman prennent plutt la forme d'chelles diffrentielles. Bien qu'lgantes sur le plan
thorique, les chelles diffrentielles s'avrent trs peu utilises en pratique parce ce que leur
mise au point est exigeante sans pour autant dboucher sur des instruments de meilleure qualit
que ceux obtenus avec les chelles additives.
La majorit des tudes utilisant la TCP font appel au diffrenciateur smantique pour
mesurer l'attitude envers le comportement. La mthode de Likert s'avre quant elle fort utilise
pour mesurer les croyances et les construits cognitifs comme la norme subjective, la perception
du contrle et l'intention. Aussi allons-nous prsenter plus en dtail ces deux dernires stratgies.
Certains volumes fournissent une bonne description des mthodes de Guttman et de Thurstone
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(e.g. Himmelfarb 1993). La description qui suit consiste en une traduction et une adaptation de
certaines parties du texte de Himmelfarb (1993).
5.1 L'chelonnement selon la mthode de Likert (1932)Le dveloppement d'une chelle de type Likert suppose au dpart l'existence d'une
banque importante d'items choisis de faon plus ou moins intuitive en fonction de leur relation
potentielle avec l'objet d'tude. Les items d'une chelle de type Likert consistent gnralement en
des noncs favorables ou dfavorables envers l'objet d'tude. Le degr de faveur ou de dfaveur
des items est cependant inconnu. Chaque item est accompagn d'un choix de rponse pouvant
prendre une forme ressemblant la suivante: a) fortement en dsaccord; b) lgrement en
dsaccord; c) indcis(e); d) lgrement en accord; e) fortement en accord. Les rpondants
doivent slectionner l'option de rponse traduisant le mieux leur degr d'accord ou de dsaccord
avec l'item. Une valeur d'chelle (e.g. 1 5) est attribue chacune des options selon: a) le
niveau d'accord ou de dsaccord exprim par l'option de rponse; b) la position favorable ou
dfavorable de l'item envers l'objet d'tude. Ainsi, l'option de rponse traduisant le plus haut
niveau d'accord avec un nonc favorable l'objet d'tude recevra la valeur d'chelle la plus
leve. Par contre, lorsqu'un item exprime une position dfavorable envers l'objet d'tude, on
associera l'option de rponse traduisant le plus fortement le dsaccord la valeur d'chelle la
plus leve. Le score total d'un individu correspond la sommation des rsultats obtenus
chacun des items.
5.1.1 L'analyse des items
Pour laborer une chelle Likert, la banque initiale d'items doit faire l'objet d'une
prexprimentation auprs de sujets issus de la population cible afin d'liminer les items
ambigus ou non discriminants. Avant l'avnement des ordinateurs, le pouvoir de discrimination
des items tait tudi en vrifiant la prsence d'une diffrence statistiquement significative entre
les moyennes de deux groupes de sujets: l'un compos de 27% des sujets ayant obtenus les
scores les plus levs l'chelle et l'autre constitu de 27% des sujets prsentant les rsultats les
plus faibles
(Kelly, 1939). Avec les moyens dont on dispose aujourd'hui, cette faon de faire est moins
justifie et l'on procde plutt au calcul de la corrlation entre chacun des items et le total. On
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prend gnralement soin d'exclure du total l'item impliqu dans la corrlation, ce qui revient
calculer la corrlation entre un item et la sommation des autres items visant mesurer le mme
construit. De faon gnrale, les items fortement relis avec le total sont considrs comme de
bons items alors que les items prsentant une faible corrlation ou une corrlation nulle avec le
total sont habituellement rejets.
Une analyse d'items complte suppose d'examiner la courbe caractristique de chacun des
items, laquelle prsente la relation entre la probabilit d'tre en accord avec un item et le score
total l'chelle. tant donn qu'une chelle Likert comprend des options de rponse exprimant
diffrents degrs d'accord, on estimera la proportion de sujets en accord avec un item en
combinant les rponses obtenues ces diffrentes options de rponse exprimant l'accord. Une
faon plus facile et tout aussi valable d'tudier le comportement d'un item consiste tracer un
graphique illustrant la relation entre les rsultats un item et le score total l'chelle. La courbe
caractristique idale d'un item d'une chelle de type Likert prend la forme d'une fonction
monotone6o, pour des items exprimant une position favorable, la probabilit d'tre en accord
avec un item ou le score l'item augmente avec le score total l'chelle.
La figure 1 illustre deux courbes caractristiques d'items idales d'une chelle Likert. La
forme exacte de la fonction dpend de la distribution des scores l'item et l'chelle totale et
varie aussi selon le caractre plus ou moins favorable de l'item. La pente constitue l'aspect leplus critique de la fonction. Une courbe caractristique d'items dont la pente est faible ou nulle
suggre que l'item est ambigu ou non pertinent parce qu'il est endoss par des individus n'ayant
pas le mme niveau de possession de la caractristique mesure.
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Figure 1. Courbes caractristiques idales pour des items positifs d'une chelle de typeLikert. La probabilit d'accord ou le niveau d'accord (le score l'item) doit
augmenter avec le score total l'chelle.
tant donn que les postulats de mesure de la mthode d'chelonnement de Likert sont
semblables ceux de certains tests psychomtriques (e.g. les tests de connaissance), les critres
de slection des items de ces derniers tests peuvent tre utiliss pour maximiser la puissance
discriminante, la fidlit et la validit des chelles de type Likert. Il sera question plus loin de
quelques-uns de ces critres, dont le coefficient alpha de Cronbach (Cronbach, 1951). Certainsvolumes, dont ceux de Allen & Yen, (1979), de Crocker & Algina, (1986) ou de Nunnally,
(1978)fournissent une description dtaille des critres de slection des items.
Il n'est pas rare de retrouver dans la littrature des chelles considres tort comme des
chelles de type Likert. En effet, il ne suffit pas de prsenter un ensemble d'noncs et de leur
adjoindre des options de rponse pour affirmer tre en prsence d'une chelle de type Likert.
L'laboration d'une chelle de qualit, quel qu'en soit le type, suppose d'effectuer une analysed'items afin de ne retenir que les items considrs pertinents pour la mesure d'une caractristique
bien dtermine.
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5.1.2 L'valuation de la mthode de Likert
Le principal dsavantage des chelles Likert tient l'ignorance du niveau de mesure des
rsultats obtenus. En fait, il est difficile d'tablir si l'on est prsence d'une chelle ordinale ou
d'intervalle. Des dveloppements rcents dans la thorie des rponses aux items (e.g. Birnbaum,1968; Rasch, 1960) fournissent cependant une base pour dterminer les proprits mtriques de
diffrents tests psychomtriques (Weiss & Davidson, 1981). La mthode de Likert ne permet pas
non plus de dterminer le caractre unidimensionnel de l'chelle produite. Bien que l'approche de
Likert tente de localiser les individus sur une dimension dfavorable-favorable, il n'est pas
possible de se prononcer sur le caractre unidimensionnel de l'chelle sans procder des
analyses statistiques plus pousses. En complment l'analyse d'items, les auteurs font donc
souvent appel l'analyse factorielle7, particulirement l'analyse factorielle confirmatoire, pour
valuer le caractre unidimensionnel de l'chelle. Les rsultats de l'analyse factorielle dmontre
que les chelles de type Likert portent souvent plus d'une dimension.
5.2 Le diffrenciateur smantique
Le diffrenciateur smantique d'Osgood, Suci & Tanenbaum (1957) reprsente
aujourd'hui l'une des mthodes les plus populaires pour mesurer les attitudes. Le diffrenciateur
smantique consiste en une srie d'adjectifs opposs spars par une chelle comportant un
nombre plus ou mois lev de catgories de rponse. L'objet d'tude est plac bien la vue, auhaut de l'chelle et les sujets doivent valuer l'objet en choisissant l'une des catgories de
rponse entre les deux adjectifs. On demande en fait aux sujets d'valuer dans quelle mesure l'un
des deux adjectifs dcrit l'objet. Les rpondants doivent slectionner le point milieu de l'chelle
s'ils considrent qu'aucun des deux adjectifs ne dcrit adquatement l'objet ou si ces adjectifs
leur apparaissent non pertinents pour valuer l'objet. Les options de rponse sont habituellement
cotes de -3 +3 lorsque l'chelle comporte 7 niveaux de rponse. Mais on pourrait tout autant
leur attribuer des valeurs d'chelle entre 1 et 7. Le score total d'un individu correspond la
sommation ou la moyenne des scores obtenus l'ensemble des chelles bipolaires.
l'origine, le diffrenciateur smantique fut dvelopp pour mesurer la signification des
concepts. Osgood et ses collaborateurs (1957) menrent plusieurs tudes dans lesquelles des
individus de diffrentes cultures taient appels valuer des concepts l'aide d'items constitus
d'adjectifs opposs. Osgood et al. effecturent des analyses factorielles afin de dterminer si les
interrelations entre les chelles, c'est--dire les items, pouvaient tre expliques par un nombre
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plus petit de facteurs ou de dimensions que le nombre initial d'chelles ou d'items. Sur la base
des rsultats de ces diverses analyses, ils identifirent trois facteurs: l'valuation, la puissance et
l'activit. Le facteur valuation expliquait gnralement la plus grande part de la variance entre
les paires d'adjectifs et selon Osgood et al. ce facteur correspondrait l'attitude. Aussi les paires
d'adjectifs opposs qui saturent le plus fortement par rapport au facteur valuation sont-ellessouvent utilises pour la mesure des attitudes.
5.2.1 L'analyse des items
En dpit de l'importance des travaux d'Osgood et de ses collaborateurs dmontrant que
des adjectifs portent une signification valuative, certains adjectifs pourraient prendre une
signification particulire en regard d'objets d'attitude. Considrons par exemple la paire
d'adjectifs . Cette paire d'adjectifs portent une connotation valuative lorsqu'il
s'agit d'tudier un individu, mais sa signification devient davantage cognitive pour l'valuation
d'objets d'tude tels l'Alaska ou le dsert du Sahara. Osgood et ses collgues qualifirent
d'interaction concept-chelle cette tendance des paires d'adjectifs prendre des significations
particulires en regard de certains objets d'tude. tant donn la possibilit de telles interactions,
il est prfrable de vrifier si les chelles bipolaires peuvent former une chelle gnrale pour
l'valuation d'un objet d'tude donn. Comme dans le cas d'une chelle Likert, cette valuation
peut tre ralise en examinant la courbe caractristique des items ou en analysant la corrlation
entre chacun des items et le score total ou moyen obtenu l'ensemble des items. La courbecaractristique idale d'un item prend la mme forme que celle d'un item d'une chelle Likert:
une augmentation du score total devrait tre accompagne d'une augmentation du niveau de
rponse favorable l'item. Enfin la structure factorielle des chelles bipolaires peut tre analyse
de faon plus formelle par le biais d'une analyse factorielle (voir la note 7).
Suite l'analyse d'un certain nombre d'tudes ayant utilis le diffrenciateur smantique,
Heise (1970) prtend que les intercorrlations entre les diffrentes paires d'adjectifs sont en
gnral assez leves pour que 4 ou 5 d'entre elles suffisent pour assurer une fidlit adquate de
l'chelle. Il semble en outre que les scores d'attitudes gnrs l'aide du diffrenciateur
smantique seraient en forte corrlation avec les rsultats obtenus par d'autres techniques de
mesure des attitudes (Breckler, 1984; Fishbein & Ajzen, 1974; Jaccard,Weber & Lundmank,
1975; Osgood et al., 1957).
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5.2.2 L'valuation du diffrenciateur smantique
Le diffrenciateur smantique s'avre la mthode de mesure des attitudes la plus
populaire prsentement. Cette popularit est sans doute attribuable la facilit avec laquelle il
est possible d'obtenir une mesure d'attitude. Parce que le diffrenciateur smantique fait appel des adjectifs qui ont un caractre trs gnral et qui saturent fortement avec la dimension
valuative, les chercheurs considrent souvent les chelles bipolaires du diffrenciateur
smantique comme des batteries tout usage. Une tude de Valois et Godin (1991) dmontre
cependant que certaines paires d'adjectifs se rvlent peu pertinentes pour mesurer des objets
d'attitude. De tels rsultats remettent en question l'ide de considrer le diffrenciateur
smantique comme une chelle matresse ou universelle.
Le principal inconvnient de la mthode du diffrenciateur smantique tient ce qu'il est
difficile de dterminer le niveau de mesure des rsultats et les proprits exactes des scores
d'attitude obtenus. Comme nous l'avons soulign dans le cas de l'chelonnement de type Likert,
des dveloppements s'inscrivant dans le cadre de la thorie des rponses aux items peuvent
cependant fournir des indications concernant la mtrique des chelles qui, comme le
diffrenciateur smantique, s'inscrivent dans la tradition psychomtrique.
6. Dtermination de l'chelle d'apprciation
On retrouve deux principaux types de questions, les questions fermes, accompagnes
d'une liste prtablie de rponses possibles et les questions ouvertes auxquelles les sujets
rpondent en formulant eux-mmes une rponse. Les chercheurs utilisant la TCP comme cadre
de rfrence font gnralement appel des questions fermes pour l'tude d'un comportement
spcifique. Dans un tel cas, le recours des questions ouvertes s'avrerait non appropri dans la
perspective o ce type de question pourrait introduire une variation en regard de l'action, l'objet,
le contexte, le temps, la frquence ou la quantit d'un comportement; paramtres que Ajzen &
Fishbein (1980) supposent constants pour l'tude d'un comportement spcifique. Aussi ne sera-t-il question ici que des items ferms.
L'utilisation de questions ou d'items ferms implique de dterminer le nombre et le
contenu des options de rponse. Ces deux variables sont prsentes plus en dtail ci-dessous.
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6.1 Nombre d'options de rponse
Plusieurs facteurs peuvent influencer la dcision d'offrir un nombre plus ou moins lev
d'options de rponse: la capacit des sujets discriminer de faon significative entre diffrentes
options de rponse, le dsir de favoriser la variabilit des scores8, la pertinence d'offrir ou nonune option de rponse permettant au sujet d'exprimer son incertitude ou son absence d'opinion, le
mode d'administration qui exige un effort plus ou moins important de mmorisation des options
de rponse prsentes etc. Il n'existe donc pas un nombre d'options de rponse qui soit optimal,
tout dpend en fait des vises de l'tude, des sujets impliqus et du contexte de la recherche.
La majorit des tudes menes avec la thorie de l'action raisonne (TAR) ou la TCP font
appel cinq ou sept options de rponse, dont l'une offre aux rpondants la possibilit d'exprimer
leur ambivalence. ll s'agit en fait d'une option de rponse permettant au sujet d'indiquer qu'il est
ni en accord, ni en dsaccord avec le contenu d'un nonc. Il est noter que certains auteurs sont
plus ou moins favorables cette approche qui consiste offrir une option de rponse neutre. Le
problme rside en fait dans la difficult d'estimer si l'option de rponse neutre est utilise pour
exprimer l'ambivalence ou si elle ne reprsente pas plutt un moyen pour le rpondant de se
dsister afin de minimiser ses efforts ou protger son image etc. En outre, le fait que plusieurs
rpondants choisissent une option de rponse neutre tend diminuer la taille des groupes de
sujets favorables et dfavorables un objet d'tude, ce qui peut contribuer diminuer la
puissance statistique des analyses effectues pour comparer ces groupes.
6.2 Contenu des descripteurs
Ajzen & Fishbein (1980) font allusion deux principaux types d'chelle: les chelles
bipolaires et unipolaires. Les premires laissent aux rpondants la possibilit de faire connatre
leur faveur ou leur dfaveur envers un nonc. Il s'agit en fait d'chelles comportant leurs ples
des termes exprimant des ides opposes (e.g. trs en dsaccord trs en accord). Une chelle
unipolaire offre la possibilit d'exprimer des degrs divers une opinion mais qu'en regard d'une
position spcifique par rapport l'objet d'tude (e.g. jamais-parfois-souvent-presque toujours-
toujours). Ajzen & Fishbein (1980) et Ajzen (1991) recommandent d'utiliser une chelle
unipolaire pour la mesure de la motivation se conformer (mc) et de recourir plutt une
chelle bipolaire pour rendre compte des autres variables de la TAR ou de la TCP. Ces auteurs
justifient l'utilisation d'une chelle unipolaire pour la mesure de mc en soutenant que les sujets
sont ncessairement motivs agir dans le sens attendue de rfrents saillants. Nous dsirons
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souligner que les rsultats d'une analyse dtaille de cet aspect (Gagn & Godin, soumis pour
publication) tend dmontrer qu'une proportion importante de sujets se disent plus ou moins
motivs se conformer plusieurs des rfrents saillants mentionns dans le questionnaire, ce
qui remet en question l'utilisation d'une chelle unipolaire pour la mesure de la motivation se
conformer. Toutefois, d'autres tudes s'avrent ncessaires afin de dterminer l'impact rel del'utilisation d'chelle unipolaire et bipolaire.
Fishbein & Ajzen (1975) ne font pas de recommandations prcises concernant le contenu
des options de rponse. Selon ces derniers auteurs, une chelle exprimant le dsaccord et l'accord
ferait aussi bien l'affaire qu'une autre exprimant la probabilit et l'improbabilit etc. Il importe de
savoir que l'interprtation donne de telles options de rponse, qui prennent essentiellement la
forme d'adjectifs ou d'adverbes relativement vagues, peut varier avec des variables comme l'ge,
le genre (homme, femme), la culture, le niveau de scolarit, l'objet d'tude et l'humeur (e.g.
Goocher, 1965, Pepper & Prytulak, 1974; Schaeffer, 1991). Mais quiconque s'intresse de prs
la TAR ou la TCP constatera vite qu'en ce domaine, le dbat entourant les options de rponse a
davantage port sur les valeurs d'chelles leur attribuer pour l'analyse des donnes (assigner
des valeurs d'chelles positives e.g. 1 7 ou des valeurs d'chelle passant du ngatif au positif
e.g. -3 +3) que sur leur contenu. Aussi les termes unipolaire et bipolaire sont-ils souvent
retrouvs pour dsigner non pas le fait que les chelles offrent ou non la possibilit de soutenir la
contrepartie d'une position mais pour faire tat des scores attribus aux options de rponse. Nous
verrons plus loin que ce problme affecte seulement l'analyse des construits reposant sur lamultiplication des rsultats obtenus deux variables. Disons simplement pour l'instant que s'il
est souhaitable que des nombres soient assigns aux options de rponse lors de l'analyse des
donnes, il est discutable cependant de les voir apparatre dans le questionnaire. Des tudes
dmontrent en effet que le fait d'associer des nombres aux options de rponse, et
particulirement des nombres ngatifs, peut exercer une influence sur les rponses des sujets
(e.g. Schwarz, Knuper, Hippler, Noelle-Neumann, & Clark, 1991 ).
Mentionnons pour terminer que plusieurs tudes tendent dmontrer que la position
d'une option de rponse peut influencer la probabilit qu'elle soit slectionne (e.g. Schuman &
Presser, 1981). En d'autres termes, il semble que l'ordre de prsentation des options de rponse
pourrait exercer une influence sur les rponses des sujets. Selon Krosnick & Alwin (1987) le
mode d'administration ainsi que le principe de satisficing, cette stratgie qui consiste
rechercher la solution satisfaisante ou acceptable la moins exigeante, pourraient intervenir dans
l'effet d'ordre des items. cet effet, une tude de Gagn (1997) tend dmontrer que l'influence
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de la squence de prsentation des options pourrait varier en fonction du nombre d'options de
rponse, leur type (noncs indpendants ou prsentant une relation d'ordre entre eux) et le mode
d'administration des questionnaires. Il semble par exemple que le fait de prsenter sans support
visuel un nombre relativement lev (six) d'options indpendantes les unes des autres augmente
la probabilit que les deux dernires soient slectionnes.
7. Formulation des items
Il n'est pas possible de dresser une liste exhaustive des caractristiques des bons et des
mauvais items. Nous allons nanmoins prsenter certaines caractristiques propres aux items qui
se rvlent habituellement les meilleurs. Ces caractristiques ont trait la clart des items, leur
non-ambigut ou sont plutt en lien avec le fait de favoriser la justesse des rponses.
7.1 Clart des items
En principe, les items devraient tre formuls de faon ce que les sujets leur donnent
une mme interprtation, soit celle attendue du chercheur. Pour ce faire, il faut chercher :
-utiliser des phrases courtes, qui s'avrent gnralement moins complexes analyser et
comprendre que les phrases plus longues.
-utiliser des mots simples. L'intrt port un objet d'tude amne souvent les chercheurs
dvelopper un jargon dont la signification ou les nuances chappent un bon nombre d'individus
de la population cible. Il semble en outre que les responsables d'enqute tendent surestimer le
vocabulaire de ceux qui seront interrogs. Il importe donc de prendre conscience de ces biais et
chercher utiliser des mots simples qui permettront de se faire comprendre des sujets qui l'on
s'adresse. Le recours des mots simples implique d'viter l'usage d'abrviation, de sigles, de
termes techniques ou de mots emprunts une langue trangre, moins de les dfinir au
pralable.
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-inclure une seule ide par question. Un item du type suivant:
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7.2 Formulation qui favorise la justesse des rponsesIl faut non seulement chercher ce que les rpondants interprtent de faon approprie
les items mais aussi qu'ils y rpondent justement. Aux efforts de clarification des items s'ajoutent
donc ceux qui encourageront les sujets dire la vrit ou qui les aideront mieux traduire leurattitude, leur comportement etc. Cet aspect est d'autant plus important que l'objet d'une tude
sera sujet l'influence de la dsirabilit sociale, cette tendance rappelons-le qui consiste fournir
des rponses approuves socialement. Aussi est-il souvent suggr de:
-faire rfrence l'exprience immdiate ou rcente des sujets.
-prciser le temps et le contexte auxquels le sujet doit faire rfrence. Cette recommandation
rejoint directement celle de Ajzen & Fishbein (1980) qui suggrent, rappelons-le, de dfinir le
comportement non pas seulement en spcifiant l'action et l'objet mais aussi le contexte et le
temps.
-laisser au sujet la possibilit de signifier son absence d'opinion (e.g. je ne sais pas ou je n'ai
pas d'opinion) ou son ambivalence (e.g. ni en accord ni en dsaccord).Il importe de prciser
que les avis sont partags concernant la pertinence d'offrir ainsi aux rpondants la possibilit de
se dsister. Une telle avenue pourrait en effet encourager les sujets ne pas se concentrer latche et adopter la stratgie la plus facile qui consiste choisir une option de rponse neutre ou
celle traduisant une absence d'opinion. En outre, on peut se demander comment tablir la
diffrence entre un refus de rpondre, l'indiffrence, une absence d'opinion, ou une ambivalence
du rpondant (Voyer, 1996)
-viter de suggrer la rponse.Les questions doivent tre formules de faon ne pas orienter
les rponses dans une direction donne. Allaire (1988) numre plusieurs facteurs pouvant
intervenir et favoriser une rponse au dtriment d'une autre. Il semble notamment que certains
mots se rvlent plus paralysants ou plus chargs motivement. Par exemple, une tude de Smith
(1987) dmontre que des rsultats diffrents peuvent tre obtenus selon qu'il est fait rfrence
aux pauvres et aux sans-emploi plutt qu' des gens tiquets . Associer une
opinion une personne qui inspire le respect pourrait aussi influencer les rponses ( ou ) tout comme le
fait de formuler une question en ne mentionnant que l'un des choix possibles (
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faveur d'une rglementation visant interdire de fumer dans les lieux publics>> plutt que
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signification et de ton pouvant exercer une influence indue sur les rponses des rpondants. En
effet, des tudes ont dmontr l'impact de l'introduction de lgres variations dans la formulation
d'un item sur les rponses des sujets. Par exemple, dans une tude dsormais classique de Rugg
(1941), on demanda un chantillon national de rpondants: La question suivante fut pose un chantillon comparable de sujets: . Plus de 20% des rpondants s'avourent enclins ne
pas autoriser les discours publics comparativement ceux se disant favorables les interdire.
Ces rsultats furent reproduits plusieurs reprises (Schuman & Presser, 1981).
On a galement dmontr que l'ajout de dtails (e.g. phrases, notes, etc.) manifestement
non pertinents par rapport l'objet principal de l'tude pouvait aussi exercer une influence sur
les rponses des sujets Par exemple, Cantril (1940) demanda un groupe de rpondants:
>. Lorsqu'on ajoutait la fin de la question le pourcentage de rponses augmentait de 13% 20%.
En dpit des rsultats de recherches ayant dmontr l'effet exerc par une lgre variation
de la formulation des items, l'influence exact du langage utilis sur les rponses des sujets
demeure mal connue. En effet, pour le moment aucun modle n'est disponible pour expliquerquand et pourquoi surviennent les effets associs la formulation des questions (Schuman &
Kalton, 1985).
Lorsque nous avons prsent la mthode de Likert et le diffrenciateur smantique, nous
avons vu qu'une analyse d'items permettait de rejeter les items de mauvaise qualit. En
examinant la courbe caractristique d'un item, il devient possible de dterminer si un item est
pertinent ou non. La courbe caractristique d'un item associe les scores un item aux rsultats
obtenus l'ensemble des autres items destins mesurer le mme construit. Avec un seul item,
on ne peut videmment plus dterminer la courbe caractristique d'un item ou mettre en relation
les scores d'un item avec l'ensemble des autres qui dterminent le score total. En d'autres termes,
nous ne disposons plus de test interne permettant de diffrencier les bons items des mauvais. Le
test-retest devient en fait la principale mthode permettant d'estimer la fidlit d'une mesure
compose d'un seul item.
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Le recours plus d'un item pour la mesure d'une caractristique prsente un avantage sur
le plan de la fidlit. En effet, tel que l'illustre la figure 2, mme si la relation entre la fidlit
d'un instrument et le nombre d'items qu'il comporte n'est pas linaire, il semble nanmoins que la
fidlit augmente toujours avec un accroissement du nombre d'items lorsque la corrlation
moyenne entre les items demeure constante.
Figure 2. Fidlit l'chelle totale en fonction du nombre d'items que comporte l'chelle
pour des valeurs de fidlit interitems de .2, .4, .6 et .8 .
La validit d'une mesure est en partie dtermine par la fidlit de la mesure. En effet,
des mesures plus ou moins fidles attnuent les relations entre les variables et rendent par le fait
mme plus obscures les relations relles qui existent entre ces variables. Une mesure fidle
permet non seulement d'obtenir des rsultats plus consistants d'une observation l'autre, mais
elle rend galement possible des relations plus troites avec d'autres variables. La supriorit des
mesures composites fournir des relations plus troites avec d'autres variables est mise envidence dans les tudes de Fishbein & Ajzen (1974, 1975) concernant la relation entre les
attitudes et le comportement.
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En rfrence des principes psychomtriques bien connus, nous avons insist sur
l'importance de faire appel plus d'un item pour la mesure d'un construit. Force est de
reconnatre cependant que des tudes ont, avec succs, mesur des construits l'aide d'un ou
deux items seulement. Par exemple, une tude de Valois, Godin & Bertrand (1992) dmontre
que l'intention comportementale peut tre mesure de faon stable par le biais d'un seul item.Ces russites indiquent que les mesures reposant sur un seul item peuvent tre suffisamment
fidles pour dtecter des diffrences moyennes entre des groupes de taille raisonnable lorsque
les variables sont manipules dans des conditions soigneusement contrles. Cependant, les
mesures comportant un seul item peuvent ne pas tre suffisamment fidles pour dboucher sur
des relations relativement leves avec d'autres variables comme des variables modratrices. La
fidlit des mesures peut tre amliore et par le fait mme la corrlation entre les variables
bonifies par l'utilisation de mesures comportant plusieurs items.
9. Production d'une banque initiale d'items
La construction d'un instrument de mesure suppose l'laboration d'une banque initiale
d'items qui seront analyss, expriments, modifis au besoin afin de ne garder que ceux qui
semblent les plus appropris pour mesurer le construit l'tude. tant donn que certains items
pourraient en fin d'analyse se rvler de mauvais items et tre par le fait mme rejets, il importe
de prvoir dans la banque initiale plus d'items que le nombre souhait dans la forme finale de
l'instrument.
De faon gnrale, on labore une banque initiale d'items en consultant la littrature
(articles scientifiques qui font parfois tat des items utiliss, volumes spcialiss qui regroupent
des chelles dj existantes ou qui reproduisent les questions utilises par les firmes de sondage),
en consultant des questionnaires dj existants, en menant des entrevues avec des experts ou des
enqutes auprs d'un chantillon de sujets. La TAR et la TCP fournissent cependant des
indications prcises concernant la faon de constituer une banque initiale ditems. Comme nous
le verrons, ces indications font en fait rfrence l'une ou l'autre des sources d'informations
auxquelles nous venons de faire allusion.
Les construits de la TAR et TCP peuvent tre classifis en deux catgories selon que les
items utiliss pour les mesurer ont un contenu relativement fixe ou variable selon les chantillons
tudis (Fishbein, Bandura, Triandis, Kanfer, Becker, & Middletadt, 1992). La premire
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catgorie regroupe l'intention, le comportement ainsi que les construits directs9de la TCP (Aact,
SN, PBC) alors que la deuxime catgorie rassemble les construits indirects ( bxe, nbxmc,
cxp). Nous allons prsenter ci-dessous la dmarche propose par Ajzen & Fishbein (1980)
pour laborer une banque initiale d'items pour la mesure des construits indirects et suggrer un
certain nombre d'items pouvant tre utiliss pour la mesure de I, Aact, SN et PBC.
Il est noter que les questions prsentes titre d'exemples dans cette section sont tires
de diverses tudes ralises par Godin et ses collaborateurs. Nous avons adapt ces items pour la
mesure du comportement suivant: utiliser un prservatif lors de chaque relation sexuelle avec un
nouveau partenaire au cours des trois prochains mois.
9.1 Dmarche pour constituer une banque d'items pour la mesure des cons-
truits indirects ( bxe, nbxmc, cxp) de la TCP
La TCP identifie trois types de croyances susceptibles d'exercer une influence sur
l'intention et le comportement: les croyances comportementales, normatives et de contrle. Selon
Ajzen (1991), seulement un nombre limit de chacun de ces trois types de croyances
dterminerait l'intention et le comportement. Il s'agit des croyances saillantes et elles ne seraient
disponibles qu' un moment donn chez un individu. Pour les dterminer, le chercheur doit donc
faire appel au tmoignage du rpondant. En d'autres termes, le contenu des items visant lamesure des construits indirects, qui repose essentiellement sur les croyances des individus, ne
devrait pas tre dtermin par le chercheur mais provenir des sujets eux-mmes. Dans le cas
contraire, il ne pourrait tre prtendu que les items mesurent des croyances saillantes, ce qui
remettrait directement en question leur capacit prdire l'attitude, la norme subjective, la
perception du contrle et, de faon ultime, l'intention et le comportement.
Quelques mthodes ont t proposes pour identifier les croyances saillantes des
individus (e.g. Agnew, 1998; Van der Pligt & De Vries, 1998). En fait, ces mthodes visent
chacune leur faon contrer le problme qui consiste identifier toutes et seulement les
croyances saillantes d'un individu ou d'un groupe de sujets. Nanmoins, la dmarche suggre
par Ajzen & Fishbein (1980) que nous prsentons ci-dessous, demeure ce jour la rfrence
premire et celle qui par le fait mme s'avre la plus utilise.
Contrairement certains auteurs qui cherchent ce que les sujets ne rpondent qu' des
items formuls sur la base de leurs croyances saillantes personnelles, Ajzen & Fishbein (1980)
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proposent de mesurer les construits indirects partir des croyances saillantes modales, soient les
croyances saillantes chez une population donne. Cette faon de faire implique que des sujets
seront appels se prononcer sur des items rfrant des croyances non saillantes pour eux.
Notons nanmoins qu'il est suppos qu'un nombre important des croyances saillantes
personnelles de chacun des individus se retrouvera dans la liste des croyances saillantes modales.Nous avons mentionn dans une section prcdente que les chelles de rponses offertes aux
items visant la mesure des construits de la TCP prennent gnralement la forme d'un continuum
dont les ples expriment des opinions opposes. Nous sommes en mesure de comprendre
maintenant que cette faon de faire est justifie dans la perspective o l'utilisation de croyances
saillantes modales entrane que des sujets pourront tre appels se prononcer sur des croyances
plus ou moins saillantes pour eux, d'o la ncessit de leur offrir la possibilit dexprimer leur
accord ou leur dsaccord envers le contenu des items.
La dmarche suggre par Ajzen & Fishbein (1980) pour la mesure des construits
indirects peut tre divise en quatre tapes. La premire implique d'identifier les croyances
saillantes personnelles des sujets. Au cours de la deuxime tape, ces croyances seront analyses
et compares afin d'obtenir une liste rsumant les croyances saillantes personnelles de l'ensemble
des sujets. Cette liste sera utilise la troisime tape pour identifier les croyances saillantes
modales, lesquelles constitueront une source de rfrence pour la formulation des items, tche
inhrente la quatrime tape. Le dtail de chacune de ces tapes apparat ci-dessous.
9.1.1 Identification des croyances saillantes personnellesL'approche suggre par Ajzen & Fishbein (1980) implique d'abord d'identifier les
croyances saillantes personnelles des individus. Pour ce faire, les auteurs proposent d'obtenir les
informations suivantes: a) la liste des avantages et des dsavantages perus associs l'adoption
du comportement; b) la liste des personnes ou groupes de personnes qui approuveraient ou
dsapprouveraient la ralisation du comportement; c) la liste des barrires perues et des
conditions facilitantes l'adoption du comportement. Ces listes seront utilises pour identifier
respectivement: les croyances comportementales, normatives et de contrle. Notons qu'afin de
susciter un plus grand ventail de rponses, il arrive parfois qu'on fasse rfrence la non-
adoption du comportement. Nous insistons nouveau sur le fait que les informations
mentionnes ne doivent pas tre obtenues du chercheur ou de ses collaborateurs mais d'un
chantillon de sujets (au moins trente individus) issu de la population vise. Diffrentes
mthodes peuvent tre utilises pour la collecte de ces informations: questionnaire dont les
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questions appellent une rponse dveloppement court; l'interview; le focus group; la technique
du groupe nominal; la technique delphi; etc. Quelle que soit la mthode retenue, il importera de
susciter des rponses en regard de chacune des caractristiques qui apparaissent en italique aux
points a, b, c. Une faon d'y parvenir consiste prsenter une question pour chacun des aspects
en regard desquels on dsire obtenir des rponses. Pour identifier par exemple les croyancessaillantes comportementales, il serait souhaitable de prsenter deux questions: une interrogeant
le sujet sur les avantages que prsentent l'adoption du comportement et l'autre visant recueillir
la perception des dsavantages lis la ralisation du comportement.
On retrouve ci-dessous un exemple des questions pouvant tre utilises pour la collecte
des informations en lien avec les croyances comportementales, normatives et de contrle.
Croyances comportementales:
Quel(s) avantage(s) voyez-vous utiliser un prservatif lors de chaque relation sexuelle que vous
pourriez avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois?
Quel(s) dsavantage(s) voyez-vous utiliser un prservatif lors de chaque relation sexuelle que
vous pourriez avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois?
Croyances normatives:
Selon vous, quelle(s) personne(s) ou groupe(s) de personne(s) approuverait(ent) que vous
utilisiez un prservatif lors de chaque relation sexuelle que vous pourriez avoir avec un nouveau
partenaire au cours des trois prochains mois?
Selon vous, quelle(s) personne(s) ou groupe(s) de personne(s) dsapprouverait(ent) que vous
utilisiez un prservatif lors de chaque relation sexuelle que vous pourriez avoir avec un nouveau
partenaire au cours des trois prochains mois?
Croyances lies au contrle:
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Indiquez les facteurs (conditions, contextes etc.) qui pourraient vous inciter utiliser un
prservatif lors de chaque relation sexuelle que vous pourriez avoir avec un nouveau partenaire
au cours des trois prochains mois.
Indiquez les facteurs (conditions, contextes etc.) qui pourraient vous inciter ne pas utiliser unprservatif lors de chaque relation sexuelle que vous pourriez avoir avec un nouveau partenaire
au cours des trois prochains mois.
Il est noter qu'une mme croyance comportementale peut tre perue comme un
avantage ou un dsavantage selon les sujets. De la mme faon, la perception du comportement
attendu d'un rfrent pourra varier d'un individu l'autre. La mme logique s'applique aux
croyances de contrle; selon les individus, un facteur pourra donc tre considr comme une
condition facilitante ou une barrire l'adoption d'un comportement.
9.1.2 Analyse du contenu des croyances saillantes personnelles
Il est fort probable -et il est souhaitable qu'il en soit ainsi!- que les individus interrogs
aient un certain nombre de croyances en commun. Il se peut cependant qu'ils ne les aient pas
exprimes de la mme faon. Aussi sera-t-il ncessaire de procder une analyse du contenu des
croyances. la fin de cette deuxime tape, on devrait disposer de trois listes faisant tat descroyances comportementales, normatives et de contrle de l'ensemble des sujets. Prcisons
d'emble qu'au moins deux individus devraient, de faon indpendante, effectuer l'analyse de
contenu. Ces derniers devraient parvenir un accord concernant le libell et l'ordonnancement
des croyances apparaissant dans chacune des trois listes mentionnes prcdemment (Godin &
Kok, 1996).
Pour procder l'analyse de contenu, il est d'abord suggr de regrouper les croyances
exprimant la mme ide ou une ide semblable et d'indiquer la frquence de chacune de ces
croyances. Cette premire classification devra tre effectue en considrant indpendamment les
trois types de croyances (comportementales, normatives et de contrle). En d'autres termes,
l'intrieur de chacun des trois types de croyances, on devra retrouver des croyances regroupes
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sur la base de leur similitude. Il est noter que cette tche et celles qui suivent seront facilites si
les questionnaires sont numrots au dpart. On regroupera donc les croyances semblables en
prenant soin d'indiquer le numro du questionnaire d'o elles proviennent.
Les croyances l'intrieur de chacun des regroupements obtenus seront ensuite
compares afin de dterminer si elles sont ou non distinctes. Dans les cas o il s'avre difficile de
dterminer si deux croyances font rfrence un mme contenu, il est suggr de vrifier si elles
apparaissent simultanment dans les listes originales. Si un nombre important de sujets ont
mentionn les deux croyances, il est prfrable de les considrer de faon indpendante. Notons
que cette vrification de la similitude des croyances sera d'autant plus facile qu'on aura indiqu,
comme suggr prcdemment, le numro du questionnaire d'o proviennent les croyances.
Il est admissible de formuler une nouvelle croyance si elle permet de traduire l'ide ou le
thme commun un certain nombre de croyances spcifiques exprimes par un nombre
relativement peu lev de sujets. Par exemple, la croyance suivante: pourrait tre formule pour rendre compte des croyances
des sujets ayant indiqu que l'utilisation d'un contraceptif oral entrane des crampes, des maux de
tte ou un gain de poids. Le travail d'analyse devrait dboucher sur trois listes, soit une pour
chaque type de croyances (comportementale, normative et de contrle) en prsentant les
croyances de l'ensemble des sujets et la frquence de chacune des croyances.
Il est noter qu'il est possible de retrouver une mme croyance dans la liste des
dsavantages et dans celle des obstacles lis l'adoption du comportement. Il revient au
chercheur de dterminer si une croyance donne doit tre considre comme une croyance
comportementale ou une croyance lie au contrle. Pour faciliter cette dcision, rappelons qu'une
croyance est associe au contrle lorsqu'elle prend la forme d'un obstacle empchant la
ralisation d'un comportement. Une croyance comportementale peut amener associer un
comportement certains dsavantages mais ces derniers n'empchent pas l'adoption du
comportement.
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9.1.3 Identification des croyances saillantes modales
La liste des croyances saillantes personnelles ayant t identifie vient le moment de
dterminer celles qui seront retenues et considres comme des croyances saillantes modales.
Ajzen & Fishbein (1980) suggrent trois critres cet effet. L'une des possibilits consiste choisir les 10 ou les 12 croyances les plus souvent exprimes. Une autre faon de faire consiste
retenir les croyances dont la frquence atteint un pourcentage donn (par exemple 10% ou 20%).
En d'autres termes, on retiendra toutes les croyances dont la frquence atteint au moins 10% ou
20% selon le critre fix. Enfin la mthode la plus populaire consiste retenir les croyances les
plus souvent mentionnes jusqu' ce qu'un pourcentage donn (gnralement 75%) du nombre
total de croyances soit atteint. Par exemple, supposons que 30 sujets ont exprim en moyenne six
croyances gnrant ainsi 180 mentions. Nous conserverons alors les croyances les plus
populaires dont la somme des frquences atteint 75% des mentions, soit 135 mentions.
Comme nous l'avons dj mentionn, des auteurs suggrent d'autres faons de faire pour
slectionner les croyances saillantes modales. Nous n'tonnerons probablement personne en
dclarant que les divers procds ne dbouchent pas ncessairement sur les mmes rsultats. En
attendant qu'une mthode se soit rvle particulirement efficace ou meilleure que les autres, la
mthode suggre ci-dessus demeure la principale rfrence.
9.1.4 laboration des items visant la mesure des construits indirects de la
TCP
Chacun des items visant la mesure des construits indirects (b, e, nb, mc, c, p) devra tre
formul en fonction du contenu des croyances saillantes modales tout en respectant les critres
retenus pour la dfinition du comportement (action, objet, contexte, temps). Afin d'viter les
rptitions inutiles, il est courant que les items visant la mesure de certaines variables soient
prcds d'un nonc gnral qui s'applique chacun des items. Dans le cas de la mesure des
croyances comportementales (b), le tout pourrait prendre une forme ressemblant la suivante:
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SI J'UTILISAIS UN PRSERVATIF LORS DE CHAQUE RELATION SEXUELLE QUE JE
POURRAIS AVOIR AVEC UN NOUVEAU PARTENAIRE AU COURS DES TROIS
PROCHAINS MOIS...
1. cela serait pour moi un bon moyen de contraception
trs
improbable
assez
improbable
lgrement
improbable
ni l'un
ni l'autre
lgrement
probable
assez
probable
trs
probable
2. cela nuirait la spontanit de la relation sexuelle
trs
improbable
assez
improbable
lgrement
improbable
ni l'un
ni l'autre
lgrement
probable
assez
probable
trs
probable
L'nonc apparaissant en lettres capitales correspond la dfinition du comportement et
chacun des items fait rfrence une croyance saillante modale identifie la troisime tape
(section 9.1.3).
De l'analyse de contenu, des items ressemblant ceux qui suivent pourraient tre
formuls pour la mesure des variables des autres construits indirects de la TCP.
Mesure de e (valuation du sujet des consquences associes l'adoption du
comportement)
PERSONNELLEMENT, QUELLE VALEUR ACCORDEZ-VOUS AU FAIT
3. d'avoir un bon moyen de contraception?
trs
dsirable
assez
dsirable
lgrement
dsirable
ni l'un
ni l'autre
lgrement
indsirable
assez
indsirable
trs
indsirable
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4. de ne pas nuire la spontanit de la relation sexuelle?
trs
dsirable
assez
dsirable
lgrement
dsirable
ni l'un
ni l'autre
lgrement
indsirable
assez
indsirable
trs
indsirable
Mesure de nb (croyances du sujet concernant les chances qu'une personne ou groupe de
personnes pense qu'elle devrait adopter ou non le comportement):
5. Mes parents approuveraient/dsapprouveraient que j'utilise un prservatif lors de chaque
relation sexuelle que je pourrais avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains
mois.
dsapprouveraient
fortement
dsapprouveraient
assez
dsapprouveraient
lgrement
ni l'un
ni l'autre
approuveraient
lgrement
approuveraient
assez
approuveraient
fortement
6. Mes amis approuveraient/dsapprouveraient que j'utilise un prservatif lors de chaque relation
sexuelle que je pourrais avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois.
dsapprouveraient
fortement
dsapprouveraient
assez
dsapprouveraient
lgrement
ni l'un
ni l'autre
approuveraient
lgrement
approuveraient
assez
approuveraient
fortement
Mesure de mc (motivation du sujet se conformer ou non ce que pense une personne ou
un groupe de personnes):
CONCERNANT L'USAGE DU PRSERVATIF, J'AI TENDANCE AGIR SELON LES
ATTENTES DE:
7. mes parents
trs
improbable
assez
improbable
lgrement
improbable
ni l'un ni
l'autre
lgrement
probable
assez
probable
trs
probable
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8. mes amis
trsimprobable
assezimprobable
lgrementimprobable
ni l'un nil'autre
lgrementprobable
assezprobable
trsprobable
Mesure de c (croyances du sujet concernant les chances que certains facteurs facilitant ou
nuisant l'adoption du comportement seraient prsents ou absents au moment d'adopter
un comportement):
9. Au cours des trois prochains mois, j'aurai des prservatifs la porte de la main lors de chaque
relation sexuelle que je pourrais avoir avec un nouveau partenaire
trs
improbable
assez
improbable
lgrement
improbable
ni l'un ni
l'autre
lgrement
probable
assez
probable
trs
probable
10. Au cours des trois prochains mois, mon (mes) nouveau(x) partenaire(s) refusera(ront)
d'utiliser le prservatif lors de chaque relation sexuelle que je pourrais avoir
trs
improbable
assez
improbable
lgrement
improbable
ni l'un ni
l'autre
lgrement
probable
assez
probable
trs
probable
Mesure de p (valuation de l'intensit avec laquelle certains facteurs peuvent inciter ou
nuire l'adoption du comportement):
11. Si j'avais des prservatifs la porte de la main, je les utiliserais lors de chaque relation
sexuelle que je pourrais avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois
trs
improbable
assez
improbable
lgrement
improbable
ni l'un ni
l'autre
lgrement
probable
assez
probable
trs
probable
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12. Si mon(mes) nouveau(x) partenaire(s) ne voulaient(ent) pas utiliser un prservatif, je
refuserais d'avoir une relation sexuelle au cours des trois prochains mois
trs
improbable
assez
improbable
lgrement
improbable
ni l'un ni
l'autre
lgrement
probable
assez
probable
trs
probable
Notons que ce dernier item ne respecte pas le critre de la dfinition des
construits. En effet, l'action de l'item 12 consiste
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9.2 Items couramment utiliss pour la mesure de l'intention et des construits
directs (Aact, SN, PBC) de la TCP
Nous prsentons ci-dessous un certain nombre d'items qui pourraient tre utiliss pour lamesure de l'intention et des construits directs (Aact, SN, PBC) de la TCP. Il s'agit d'items tirs
d'tudes menes par Godin et ses collaborateurs et qui satisfont aux recommandations de Ajzen
& Fishbein (1980). Il est nanmoins trs important que ces items soient soumis l'attention d'un
certain nombre d'experts (section 4), qu'ils fassent l'objet de prexprimentations (section 11.1)
et d'une analyse d'items (section 11.2) afin de s'assurer de leur pertinence pour un chantillon
donn de sujets.
On notera parfois une similitude entre certains des items visant la mesure d'un mme
construit. Cette redondance n'est pas ncessairement mauvaise en ce que chacun des items amne
une nuance, rvle le concept de faon diffrente permettant ainsi de mieux le prciser. Le
jugement des experts, les prexprimentations et l'analyse d'items aideront dterminer lesquels
des items devraient ou non se retrouver dans la forme finale de l'instrument de mesure.
9.2.1 Mesure de l'attitude envers la ralisation du comportement
(Aact)
Aact dsigne l'valuation plus ou moins favorable de l'adoption d'un comportement. Pour
la mesure de Aact, Ajzen & Fishbein (1980) suggrent d'utiliser l'une des mthodes classiques
d'chelonnement (diffrenciateur smantique, mthodes de Likert, de Thurstone ou de Guttman).
En pratique cependant, les auteurs ont plus souvent utilis le diffrenciateur smantique pour
mesurer Aact. Nous avons dj prsent cette technique dans une section prcdente. Aussi
allons-nous nous limiter ici la prsentation d'un exemple d'utilisation du diffrenciateur
smantique:
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Pour moi, utiliser un prservatif lors de chaque relation sexuelle que je pourrais avoir
avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois serait...
1.
trsagrable
assezagrable
lgrementagrable
ni l'unni l'autre
lgrementdsagrable
assezdsagrable
trsdsagrable
2.
trs
utile
assez
utile
lgrement
utile
ni l'un
ni l'autre
lgrement
inutile
assez
inutile
trs
inutile
3.
trs
plaisant
assez plaisant lgrement
plaisant
ni l'un
ni l'autre
lgrement
dplaisant
assez
dplaisant
trs
dplaisant
4.
trs
prudent
assez
prudent
lgrement
prudent
ni l'un ni
l'autre
lgrement
imprudent
assez
imprudent
trs
imprudent
La plupart des auteurs reconnaissent trois types de rponses valuatives par lesquelles
peuvent se manifester une attitude: une affective, une cognitive et une autre comportementale
(e.g. Himmelfarb, 1993). Ces rponses valuatives sont souvent considres comme des
dimensions ou des composantes de l'attitude. Dans l'exemple prsent ci-dessus, le caractre des
items 1 et 3 semble davantage affectif alors que celui des items 2 et 4 apparat plutt de nature
cognitive. Ajzen & Fishbein (1980) n'tablissent cependant pas de distinction entre les
diffrentes composantes de l'attitude. Notons toutefois que plusieurs tudes, dont celle de Godin
(1987), tendent dmontrer que la dimension affective de l'attitude permettrait une aussi bonne
prdiction de l'intention qu'une mesure compose des dimensions affective et cognitive de
l'attitude.
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9.2.2 Mesure de la norme subjective (SN)
La norme subjective correspond la perception du sujet que des personnes ou groupes de
personnes importantes pour lui approuveraient ou dsapprouveraient l'adoption du
comportement. On retrouve gnralement un item prenant une forme semblable la suivantepour mesurer la norme subjective:
1. Les personnes les plus importantes pour moi pensent que je devrais utiliser un prservatif lors
de chaque relation sexuelle que je pourrais avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois
prochains mois
trs en
dsaccord
assez en
dsaccord
lgrement en
dsaccord
ni l'un
ni l'autre
lgrement en
accord
assez en
accord
trs en
accord
Nous avons dj insist sur l'importance de faire appel plus d'un item pour mesurer un
construit (section 8). l'item prcdent pourrait donc s'ajouter un ou plusieurs de ceux qui
suivent:
2. Si j'utilisais un prservatif lors de chaque relation sexuelle que je pourrais avoir avec un
nouveau partenaire au cours des trois prochains mois, la plupart des personnes qui sontimportantes pour moi
approuveraient
fortement
approuveraient
modrment
approuveraient
lgrement
ni l'un
ni l'autre
dsapprouveraient
lgrement
dsapprouveraient
modrment
dsapprouveraient
fortement
3. Les personnes qui sont importantes pour moi pensent que c'est correct d'utiliser un prservatif
lors de chaque relation sexuelle que je pourrais avoir avec un nouveau partenaire au cours des
trois prochains mois
trs en
dsaccord
assez en
dsaccord
lgrement en
dsaccord
ni l'un
ni l'autre
lgrement en
accord
assez en
accord
trs en
accord
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4. La plupart des personnes qui sont importantes pour moi me recommanderaient d'utiliser un
prservatif lors de chaque relation sexuelle que je pourrais avoir avec un nouveau partenaire au
cours des trois prochains mois
trs
probable
assez
probable
lgrement
probable
ni l'un
ni l'autre
lgrement
improbable
assez en
accord
trs en
accord
Selon Ajzen (1991), la norme subjective, tout comme l'attitude et la perception du
contrle, pourront se rvler des prdicteurs plus ou moins importants de l'intention selon le
comportement, le contexte et les sujets d'une tude. De faon gnrale cependant, les rsultats
des recherches dmontrent que la norme subjective s'avre un prdicteur peu ou pas efficace de
l'intention, du moins en comparaison de l'attitude et de la perception du contrle (Ajzen, 1991).
On retrouve au moins trois hypothses pour expliquer cette situation. Certains auteurs
interrogent la pertinence de considrer la norme subjective comme un dterminant de l'intention.
Un tel point de vue n'est pas sans laisser pour compte les rsultats de certaines tudes ayant
dmontr la supriorit de la norme subjective en tant que prdicteur de l'intention. D'autres
auteurs prtendent que la norme subjective ne constituerait pas un concept diffrent de l'attitude.
Les rsultats des tudes menes en ce sens ne permettent pas de se prononcer formellement pour
l'instant sur le caractre distinctif des deux construits. Mentionnons nanmoins que suite une
revue de la littrature sur le sujet, Trafimow (1998) conclut que les preuves accumules ce jourtendent favoriser une distinction entre le concept d'attitude et celui de la norme subjective.
Enfin, d'autres auteurs (e.g. Courneya & McAuley, 1995, Green, 1998) questionnent la clart des
questions formules pour mesurer la norme subjective. Cette dernire explication n'est pas
indpendante des deux autres. En effet, une dfinition oprationnelle moins ambigu de la norme
subjective rendrait peut-tre moins obscure ses relations avec l'attitude et l'intention. Nous allons
nous attarder quelque peu sur cet aspect de la formulation de SN, puisqu'il s'agit prcisment du
thme de cette section.
Comme nous avons eu l'occasion de le constater, les questions visant la mesure de la
norme subjective font rfrence la perception que se fait le sujet de l'opinion de personnes ou
groupes de personnes juges importantes. Donc, ces items impliquent non seulement que le
rpondant tablisse quelles sont les personnes ou groupes de personnes importantes pour lui,
mais qu'il estime aussi les attentes de ces personnes en regard du comportement adopter. Mais
au fait, qui devrait tre considr comme une personne importante? Comment devrait rpondre
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un sujet lorsqu'il peroit que les personnes juges importantes ne partagent pas la mme opinion
concernant la ralisation du comportement? En fait, il est possible que les rpondants d'une tude
ne donnent pas la mme interprtation aux items et qu'ils s'y prennent diffremment pour
rpondre. Des tudes permettraient de vrifier si tel est le cas et tester le cas chant l'impact de
directives et de formulations moins ambigus sur la capacit de la norme subjective prdirel'intention comportementale.
9.2.3 Mesure de la perception du contrle (PBC)
La perception du contrle comportemental est dfinie comme la perception du degr de
facilit ou de difficult avec lequel un comportement peut tre adopt (Ajzen, 1988; Ajzen &
Madden, 1986). Cette variable est comparable au concept de conditions facilitantes de la thorie
des comportements interpersonnels de Triandis (1977, 1980) et celui de l'efficacit personnelle
de la thorie sociale cognitive de Bandura (1977a, b).
On retrouve souvent des items du type suivant pour mesurer la perception du contrle
comportemental:
1. Pour moi, utiliser un prservatif lors de chaque relation sexuelle que je pourrais avoir avec un
nouveau partenaire au cours des trois prochains mois serait:
trs
difficile
assez
difficile
lgrement
difficile
ni l'un
ni l'autre
lgrement
facile
assez
facile
trs
facile
2. quel point croyez-vous exercer un contrle sur le fait d'utiliser un prservatif lors de chaque
relation sexuelle que vous pourriez avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains
mois?
trs
incontrlable
assez
incontrlable
lgrement
incontrlable
ni l'un
ni l'autre
lgrement
contrlable
assez
contrlable
trs
contrlable
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3. Si je le voulais, je pourrais facilement utiliser un prservatif lors de chaque relation sexuelle
que je pourrais avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois.
trsimprobable
assezimprobable
lgrementimprobable
ni l'unni l'autre
lgrementprobable
assezprobable
trsprobable
4. Il n'en tient qu' moi d'utiliser un prservatif lors de chaque relation sexuelle que je pourrais
avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois.
trs en
dsaccord
assez en
dsaccord
lgrement en
dsaccord
ni l'un
ni l'autre
lgrement en
accord
assez en
accord
trs en
accord
5. Je me sens capable d'utiliser un prservatif lors de chaque relation sexuelle que je pourrais
avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois.
trs en
dsaccord
assez en
dsaccord
lgrement en
dsaccord
ni l'un
ni l'autre
lgrement en
accord
assez en
accord
trs en
accord
Il est noter que quelques auteurs ont compar des items valuant la perception de la
difficult adopter un comportement (e.g. item 1 ci-dessus) d'autres estimant la perception du
contrle sur la ralisation du comportement (e.g. item 2 de la liste). Les rsultats d'analyse
factorielle rvlent que les deux groupes d'items saturent sur des facteurs diffrents et que seul le
groupe d'items estimant la perception de la difficult adopter le comportement prdit l'intention
comportementale. Les raisons invoques pour expliquer de tels rsultats varient selon les auteurs.
Alors que Sparks, Guthrie & Shepherd (1997) attribuent les rsultats au fait que les sujets
interprteraient de faon diffrente les deux types d'items, Terry et ses collaborateurs (Terry,
1994; Terry & O'Learly, 1995; White, Terry & Hogg, 1994) prtendent plutt qu'ils refltent une
distinction entre des facteurs internes et externes de contrle. Il importe de mentionner que des
problmes conceptuels et mthodologiques entachent les tudes de Terry et al., ce qui amnent
interroger les conclusions formules. Quoi qu'il en soit, d'autres tudes s'avrent ncessaires pour
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que l'on puisse se prononcer sur la pertinence de combiner les items valuant la perception de la
difficult et ceux traduisant la perception du contrle pour la mesure de PBC.
9.2.4 Mesure de l'intention (I)
L'intention reprsente la motivation ou la volont du sujet raliser un comportement et
est dfini par Ajzen & Fishbein (1980, p. 42) et Fishbein & Ajzen (1975, p. 288) comme la
perception de la probabilit d'adopter un comportement. Un item du type suivant est
gnralement utilis pour la mesure de l'intention:
1. J'ai l'intention d'utiliser un prservatif pour chaque relation sexuelle que je pourrais avoir avec
un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois.
trs
improbable
assez
improbable
lgrement
improbable
ni l'un
ni l'autre
lgrement
probable
assez
probable
trs
probable
Mais il n'est pas rare de trouver aussi un ou plusieurs items semblables ceux-ci:
2. Au cours des trois prochains mois, j'utiliserai un prservatif pour chaque relation sexuelle queje pourrais avoir avec un nouveau partenaire
totalement en
dsaccord
fortement en
dsaccord
lgrement en
dsaccord
ni l'un
ni l'autre
lgrement en
accord
fortement en
accord
totalement en
accord
3. J'value que mes chances d'utiliser un prservatif pour chaque relation sexuelle que je pourrais
avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois sont...
extrmement
faibles
trs
faibles
assez
faibles
ni l'un
ni l'autre
assez
fortes
trs
fortes
extrmement
fortes
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Des auteurs utilisent plutt la forme suivante du dernier item:
4. Les chances sur 100 que j'utilise un prservatif pour chaque relation sexuelle que je pourrais
avoir avec un nouveau partenaire au cours des trois prochains mois sont...
0-10% 11-20% 21-30% 31-40% 41-50% 51-60% 61-70% 71-80% 81-90% 91-100%
Warshaw & Davis (1985, 1986) et Davis &Warshaw (1992) insistent sur la ncessit
d'tablir une distinction entre le concept d'intention et celui d'autoprdiction. Selon ces auteurs,
les trois derniers items prsents ci-dessus ne mesureraient pas l'intention mais consisteraient
plutt en une autoprdiction du comportement. Selon Warshaw et al., l'intention suppose d'avoir
planifi l'adoption d'un comportement alors que l'autoprdiction consiste prdire son
comportement futur. Ils prtendent que l'autoprdiction constituerait un meilleur prdicteur du
comportement en ce que son estimation amnerait les rpondants considrer un plus grand
nombre de facteurs susceptibles d'influencer leur comportement (e.g. changement d'intention,
contraintes de divers ordres etc.). Toutefois, les rsultats des tudes ayant compar la capacit de
l'intention et de l'autoprdiction prdire le comportement sont contradictoires et ce aussi bien
pour les comportements considrs volitifs que plus ou moins volitifs (e.g. Courneya &
McAuley, 1994; Godin & Kok, 1996; Netemeyer & Burton, 1990; Randall & Wo