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39 Les églises du canton de Châteauneuf-la-Forêt MASLEON 04 14 ème – 17 ème siècle Guide de visite

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Guide de visite 14 ème – 17 ème siècle L e s é g l i s e s d u c a n t o n d e C h â t e a u n e u f - l a - F o r ê t 39

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Les ég l ises du can ton de Châteauneuf - la -Forê t

MASLEON 0414ème – 17ème siècle

Guide de visite

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Eglise Notre Dame del'Assomption

Une naissance mouvementée

La bastide

L’origine de l’église de Masléon peut être datée avec certitude : elle estcontemporaine de la création de la ville, création royale ordonnée en 1289par Phillipe-le-Bel ; Masléon est une bastide, son plan au quadrillagerégulier en témoigne. La ville connaîtra son apogée au XIV e siècle et sondéclin à partir du XV e siècle.

Le conflit religieux

Le territoire où fut implantée « laville neuve » de Masléondépendait de la paroisse deRoziers et du Chapitre deLimoges, ce qui ne retint pas lesconsuls, chargés d’administrer laville, de prendre l’initiatived’édifier une église et d’y fairecélébrer.

Cet esprit d’indépendance leurvalut l’excommunication et defortes amendes. Les habitants deMasléon furent eux aussi soumisà verser des offrandes à l’autelde Roziers.

Paroisse de Roziers-Masléon :

Amende honorable étant faite, lesconsuls demanderont l’autori-sation d’avoir leur propre lieu deculte ainsi qu’un cimetière et desfonts baptismaux ; ils arguent dela difficulté que trouvent leshabitants pour se rendre àRoziers. L’évêque leur donnerasatisfaction le 6 février 1300,sous condition cependant :soumission à l’église de Rozierset à son vicaire à qui il fautdonner une rente de 150 livres,construction d’un presbytère avecjardin…Ainsi pendant cinq siècles l’églisede Masléon dépendra de saparoisse mère.

Après la Révolution, revirement de situation : c’est Masléon qui a laprépondérance, et l’église de Roziers est désertée.

La scission entre les deux communes ne fut définitive qu’à partir de 1831,tant sur le plan municipal que religieux.

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Une chronologie incertaine

1ère hypothèse ( A. de Laborderie )

La nef serait du XIII e siècle ( oudébut XIV e siècle ) et aurait étéagrandie du porche au XVII e siècle.Une pierre témoin dans lamaçonnerie du porche portel’inscription :

Jean Clouzeaud,Sieur de la BreuilleJean Brigaud RSS1660

2ème hypothèse ( Christian Piate )

L’église n’étant pas positionnéeselon les normes habituelles dans leplan d’une bastide ( elle n’est pasassez centrale ), et en raison del’absence totale d’élémentsd’architecture des XIII e et XIV e , onest tenté de dater l’ensemble dubâtiment des XVI e et XVII e siècles,avec réutilisation des anciensmatériaux et peut-être déplacement( D’après Louis Guibert, l’église futdétruite en 1557 ).

Remarque :

Si l’église est excentrée à l’est de la bastide, serait-ce que le plan de laville initial ne prévoyait pas de lieu de culte, les concepteurs étantconscients de la soumission de leur territoire à la cure de Roziers ?

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Plan de l’église de Masléon

� Chœur

� Chapelles

1 ) Sacristie2 ) Nef du XIII ° ou XIV ° siècle3 ) Clocher-Porche XVII ° siècle

Le plan est très simple : une nef unique à chevet plat,flanquée de deux chapelles latérales et d’un porche d’entrée ;ce porche supporte un clocher dont la flèche octogonale,reposant sur un socle carré, ressemble à celui de l’église-mère de Roziers

Trois fenêtres ébrasées éclairent l’intérieur : deux dans lechœur se faisant face, une dans le mur sud du porche

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Le bâtiment01

De proportions harmonieuses, l’église de Masléon frappe néanmoins parla modestie de son architecture intérieure et extérieure :

La flèche octogonale du clocher repose sur unsocle carré

Le portail dontl’arc est en plein

cintre est orné d’un tore ; il est surmonté detrois modillons qui supportaient peut-être unauvent

Le monogramme de Marie décore àl’extérieur la porte au sud

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02Autel, retable, tabernacle

C’est une œuvre composite en bois peint polychrome ( XVIIe -XIXe siècle ) avec décor en bas relief doré.

De part et d’autre du tabernacle ( urne à ailes, décorée de l’agneaumystique) deux panneaux peints représentent l’un l’Annonciation, l’autre,l’enseignement de Marie

L’Annonciation L’enseignement de Marie

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Deux statues sur console ( XVII e XVIII e ) encadrent et surmontent lepanneau central

Saint ROCH est en bois peint ;il lui manque son bras gaucheet la tête du chien est abîmée.

Un saint évêque ( non identifié )est en bois peint, sa crosse estmanquante.

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03Mobilier

Vierge de Pitié :Accroché sur le mur nord, ce tableau ( non restauré ) est daté de la fin du

XVI e ou du début du XVII e siècle.C’est une peinture à l’huile sur toile, dansun cadre ancien sculpté de feuilles delaurier-cerise et de rubans ; le visage de lavierge est douloureux et sévère.La toile a certainement été découpée pourêtre mise dans uncadre trop étroit carles pieds et la maingauche du Christ, lehaut de la tête desdeux personnageset le bout desdoigts de la Viergemanquent.

Le tableau représentant Saint Antoine de Padoueportant l’Enfant Jésus, est contemporain

Les vitraux ont été offerts par des famillesnotables de la paroisse à la fin du XIX e siècle ethonorent la Vierge et son époux.• Notre Dame des Victoires écrase le serpent a été offert par Duverger

de Pontfeuille• Saint Joseph a été offert par Fargeaud d’Epied• Notre Dame de Lourdes a été offert par Madame Veuve Charretier

L’inventaire du patrimoineréalisé en 1980 recense unetrentaine de pièces anciennes(du XVI e au XIX e siècles ) ;deux sont classées MonumentHistorique.Bon nombre d’entre elles onthélas disparu depuis.

Parmi les objets volés notonsdeux statuettes :

- Saint Roch (XVIIe – XVIIIe )classée M. H

- Vierge à l’enfant (XVIIIe - XIXe)

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Les cuves

Contre le mur nord une cuvebaptismale est scellée au sol.

La croix qui la surmonte est unapport récent.

Contre le mur sud, un coffre engranite présente une moulurationsur le bord supérieur ( pour recevoirun couvercle ? )

A servi de bénitier.

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La clocheEn bronze ; a été bénite en 1823,en présence de Mr JérômeFougères maire et pharmacien.

Parrain : Mr Léonard Leblois,membre du Conseil Général dudépartementMarraine : Dame Marie-AnneFargeaud née Beaure.

Auteur : Forgeot, fondeur decloches au XIX e siècle

La dalle funéraire

Dans le sol du chœur se trouve unepierre tombale en granite ( L.182 cml .60 cm ) décorée d’une croix ; ellen’est pas visible, cachée parl’estrade de l’autel central

Le mobilier se complète de deuxstatues sulpiciennes de Marie etJoseph, et d’une chaire à prêcherdu XIX° siècle :

Patronne de l’église, laVierge Marie, fille deJoachim et d’Anne deNazareth, femme ducharpentier Joseph, reçu lavisite de l’ange Gabriel quilui annonça qu’elleconcevrait le Sauveur dumonde. Après la mort duChrist, elle suivit à Ephèsel’apôtre saint Jean et ymourut à un âge avancé.Fête : le 15 août

Charpentier à Nazareth enGalilée fut l’époux de laVierge Marie et éleva Jésusà qui il enseigna son métier.Il aurait été un homme justeet fidèleIl est honoré le 1er maicomme patron destravailleursJoseph compte parmi lessaints les plushonorés par l’art sulpicien auXIX e siècleFête : le 19 mars

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Complément

Pour compléter l’histoire religieuse de la commune, signalons :

- La fontaine Saint-Roch, à 800 mètres au nord-est du bourg oùavait lieu un pèlerinage le 16 août.

- La grotte de Saint-Léonard en bordure de Vienne, où, d’après lalégende, le saint serait venu.

- Une statue offerte par la famille Duverger de Pontfeuille y futinaugurée en 1881.

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Sources

Laborderie Albert de Quarante-six églises limousines 1946 Limoges ;Impr, Société des journaux et publications du centre.

Lecler, abbé André. Monographie du canton de Châteauneuf-la-Forêt –BSAHL Tome XXII

Piate Christian. Petite Histoire de Masléon ( des origines à 1940 )-1977

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