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Notes de lecture 821 semantique. La notion centrale de << defaut de mentalisation >>se trouve forte- ment questionnee et mise en rapport avec l’absence de theorie getkale de la representation dans les travaux de Marty. A ce sujet, Green note que les carences associatives sont loin d’etre presentes chez tous les patients presentant des troubles psychosomatiques, de meme qu’a contrario, des mentalisations pauvres peuvent se retrouver chez des patients ne presentant aucun symptome somatique. Et il remarque avec pertinence que la simple revision du cadre classique de tra- vail analytique (libre association saris relance) et son remplacement par un entre- tien a deux, <c fil a fil B (p. 164), permettent de voir surgir des liens significatifs. A ces differentes critiques, les Cleves de Marty repondent en developpant la notion de la psychosomatique, chacun suivant son originalite, certains sur un mode defensif, d’autres dune man&e plus ouverte a la discussion scientifique. Toutefois, tous soutiennent les hypotheses de base de P Marty, et, en particulier, celles concernant les specificit& de la mentalisation psychosomatique. Par ailleurs, le debat Cvite le seul positionnement theorique et laisse place a une interrogation discutee de cas cliniques, bien differente de la simple illustra- tion, procede finalement peu courant dans notre domaine. Meme si, avec A. Green, on peut regretter d’avoir evite les questions soulevees par une clinique mettant a ma1 certaines hypotheses developpees par I’IPSO, il n’en reste pas moins que ces interrogations presentent de l’interet. La tentative est d’autant plus pertinente que la << garantie clinique )> doit Ctre examinee, analysee, discutee, afin de preciser d’ou elle parle. Autrement dit, depuis les references theoriques qui cadent la pensee << (p. 152). Cette monographie merite indiscutablement une lecture serieuse, car elle sou- ligne en filigrane de nombreux problemes actuels de la psychanalyse, tant concep- tuels qu’organisationnels. En outre, dune man&e plus specifique, elle attire l’attention de tout clinicien sur les dangers dune rigidification des concepts thee- riques qui viendrait Cviter un questionnement de l’adequation du cadre propose et une meconnaissance de la limitation possible des capacites d’interpretation. M. Sola Dutoit p’. .S%_ .!%w.,.. i Guignard F. &he h I’objet. Paris : PUF ; 1997. 228 p. Un grand classique reexplore dans le prisme de la pulsion, du Moi, du deuil, du transfert, reinterprete dans le champ du sadisme et de l’epistemophilie, redistri- hue dans la question des identifications. Un programme vaste comme une revi- sion d’examen. C. Navelet

Guignard F, ,Épître à l'objet (1997) PUF,Paris 228

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Notes de lecture 821

semantique. La notion centrale de << defaut de mentalisation >> se trouve forte-

ment questionnee et mise en rapport avec l’absence de theorie getkale de la representation dans les travaux de Marty. A ce sujet, Green note que les carences associatives sont loin d’etre presentes chez tous les patients presentant des troubles psychosomatiques, de meme qu’a contrario, des mentalisations pauvres

peuvent se retrouver chez des patients ne presentant aucun symptome somatique. Et il remarque avec pertinence que la simple revision du cadre classique de tra-

vail analytique (libre association saris relance) et son remplacement par un entre- tien a deux, <c fil a fil B (p. 164), permettent de voir surgir des liens significatifs.

A ces differentes critiques, les Cleves de Marty repondent en developpant la

notion de la psychosomatique, chacun suivant son originalite, certains sur un mode defensif, d’autres dune man&e plus ouverte a la discussion scientifique. Toutefois, tous soutiennent les hypotheses de base de P Marty, et, en particulier, celles concernant les specificit& de la mentalisation psychosomatique.

Par ailleurs, le debat Cvite le seul positionnement theorique et laisse place a

une interrogation discutee de cas cliniques, bien differente de la simple illustra- tion, procede finalement peu courant dans notre domaine. Meme si, avec A. Green, on peut regretter d’avoir evite les questions soulevees par une clinique mettant a ma1 certaines hypotheses developpees par I’IPSO, il n’en reste pas moins que ces interrogations presentent de l’interet. La tentative est d’autant plus pertinente que la << garantie clinique )> doit Ctre examinee, analysee, discutee, afin

de preciser d’ou elle parle. Autrement dit, depuis les references theoriques qui cadent la pensee << (p. 152).

Cette monographie merite indiscutablement une lecture serieuse, car elle sou-

ligne en filigrane de nombreux problemes actuels de la psychanalyse, tant concep- tuels qu’organisationnels. En outre, dune man&e plus specifique, elle attire l’attention de tout clinicien sur les dangers dune rigidification des concepts thee- riques qui viendrait Cviter un questionnement de l’adequation du cadre propose et une meconnaissance de la limitation possible des capacites d’interpretation.

M. Sola Dutoit

p’. .S%_ . ! % w . , . .

i Guignard F. &he h I’objet. Paris : PUF ; 1997. 228 p.

Un grand classique reexplore dans le prisme de la pulsion, du Moi, du deuil, du transfert, reinterprete dans le champ du sadisme et de l’epistemophilie, redistri- hue dans la question des identifications. Un programme vaste comme une revi- sion d’examen.

C. Navelet