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    REEDUCATIONEN CENTRE SPECIALISE,EN AMBULATOIRE

    La plupart des tudes (4-9) menes sur ce sujet met-tent en vidence de meilleurs rsultats pour dessjours de 3 4 semaines dans des centres spciali-

    Rduc ation dela spondylarthrite

    ankylosante.Aspects pratiquesF. Michel* ; B. Parratte** ; E. Toussirot* ; D. Wendling*

    *Service de Rhumatologie, CHU J. Minjoz, 25030 Besanon**Service Explorations Fonctionnelles Neuromusculaires, CHU J. Minjoz 25030 Besanon

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    Synoviale, novembre 2000, n95

    La s pond y l a r t h r i t e an k y l o s an t e ( SPA ) e s t u n r h um a t i sme i n f l am m a t o i r e c h r o - n i que tou chan t avec p rdi le c t i on l es su je t s m ascu l i ns , dbut an t c hez l ad u l -

    t e jeu ne e t vo luan t l a p lu pa r t du tem ps p a r p ou sses suc cess ive s . Les s i t esa r t i c u l a i r e s t o u c hs son t l e r a c h i s e t l e s a r t i c u l a t i o n s s a c r o - i l i a q u e s ( s t ru c t u res ax ia les ) , l vo lu t i o n se fa i san t dan s ce r t a i ns cas ve rs l an ky losei r rvers ib le p a r oss i f i ca t i on sous - l i gam en t a i r e e t des en t hses . La l im i t a t i onde m ob i l i tdu rac h i s et de s ar t i cu la t ion s pri phri qu es es t sou ven t rvers ib leau s ta de p rco ce d e la m alad ie a lo rs q ue c e la d ev i en t p lu s a lat o i r e un s ta deavan c. Cec i ju s t i f ie don c d asso c i e r au x thrap eut iq ues mdic am en te usescl ass iq u es u ne rduc at io n p rco ce et in t en sive (1,2) af in d e p rven ir l in c a-pac i tfon c t ionn e l l e e t sa p ro g re ss ion , gnrat r i ce de han d ica p . Nou s no usp ro p oso ns de rali se r un e syn th se d e la pr ise en ch arg e rdu c at ive d e l aS PA en d i s t i n gu an t t ou t d ab o r d 2 phases : l a p r e m i re , au m om en t de l a po us - se d ou lou re use et la se co nd e, p en dan t les pri ode s d e rm iss io n (3) . Pu i s ,

    no us d on ne ro ns d es c ons e i l s d h yg ine de v ie l is aux ac t iv i ts qu ot id ien nese t au m i l i e u du t r a va i l ; en f i n , nous i nd i q ue r on s l e s spo r t s p ra t i que r .L e x amen d u n pa t i e n t a t t e i n t d e SPA do i t s a p pu y e r en p r em i e r l i e u s u r unexame n c l i n i qu e a r t i c u l a i r e e t m uscu l a i r e p rc is , t an t su r l e p l an s t a t i qu e qu edynam ique . Un b i l an b i o l o g i que e t su r t ou t r ad i o l og i q ue es t souven t nces - s a i re . De mm e, de s exp lo r a t ion s re s p i r a t o i res (EFR) son t sou ven t prco ni -ses po u r ob t en i r un s t a t u t ven t i l a t o i r e d e b ase .La rduca t i on su i t 2 g r ands p r i n c i pes : l a l u t t e con t r e l e s d ou l eu r s ; l a d im i - nu t io n de l en ra id i ssem en t e t la p rven t ion ou la co r r ec t i on de s dfor m a t i o n sa r t i c u l a i re s . E l le es t d au tan t p lu s e f f i cace qu e l l e es t p rcoc e e t do i t a ins i t r e p r o p ose t ou s le s s t ade s d e la m alad i e . El l e a aus s i p o u r b u t d duqu e rle pa t ien t a f in q u i l p u isse p r a t iq ue r u ne au to rdu ca t i on p l u r iq uo t id ie nn e e t

    c o n s e r ve r un e adap t a t i on soc i op r o f e s s i onne l l e sa t i s f a i s an t e .

    Chef de cliniqueassistant dans leservicedeRhumatologieduCHUdeBesanon (Professeur Wendling).Sintresseparticulirement la traumatologiedu sport et llectromyographie.

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    ss. Les auteurs dfendent le fait quil est difficile de raliser desexercices rducatifs aprs le travail de la journe, alors queninstitution les patients sont totalement concentrs sur leur rdu-cation. Ils participent en gnral plus dune dizaine dactivi-ts par jour.Les mesures ralises dans la plupart des tudes sattachent analyser la mobilit rachidienne (rotation, flexion, extension,inclinaison latrale, expansion thoracique), la force musculaire

    (principalement des membres infrieurs), la capacit vitale etdans certains cas la VO2 max sur bicyclette ergomtrique.Enfin, pour les Anglo-Saxons, il est classique de retrouver desindices cliniques de raideur (Stiffness index tel que le Astrandindex). Une nouvelle valuation est ralise aprs le sjour de3 4 semaines, puis distance (quelques mois plus dunan). Viitanen (4) en 1995, sur un groupe de 141 patients,retrouve un maintien du bnfice sur la mobilit rachidienne,la capacit vitale et les indices de raideur, mme 15 moisaprs le sjour en centre de rducation. Dans cette mmetude, Viitanen ne retrouve pas de corrlation entre la diminu-tion de mobilit et la dure dvolution de la maladie et lesparamtres biologiques inflammatoires. Il a obtenu des rsul-tats tout aussi satisfaisants pour des malades avec une longue

    volution de SPA. Le bnfice de la rducation intensive encentre spcialis sur une priode gnralement de 3 semainesest galement confirm par ltude de Russell (5) (aprs 6 moisde recul) et par un travail men Bath au Royal NationalHospital (6) mettant encore en vidence un gain de mobilitrachidienne 5 ans plus tard.Les diffrentes tudes cites prcdemment sont principalementaxes sur le rachis dorsolombaire. En 1978, ODriscoll (7)sest intress pour sa part lvaluation de la raideur cervi-cale, trs frquente dans cette pathologie. Aprs 3 semainesde rducation intensive, la mobilit cervicale mesure chez35 SPA est statistiquement amliore et se maintient aprs3 mois de recul. Hidding (8) en 1993, lors dune tude meneen ambulatoire avec rducation kinsithrapique de30 minutes, deux fois par semaine pendant 6 semaines, neretrouve que des rsultats modestes sur le gain de mobilitarticulaire. Ceci reste probablement insuffisant pour lauteurmais cest toujours mieux que rien. Il est vrai quorganiser unerducation de plusieurs semaines en centres spcialiss nestpas toujours facile car elle doit alors se plier aux disponibilitssocioprofessionnelles et aux possibilits de prise en charge.Kraag (9) confirme tout de mme en 1994 lintrt de ce typede prise en charge puisquil retrouve, aprs un programme de4 mois de rducation men en ambulatoire sur 53 patientsatteints de SPA, une amlioration significative des paramtrescliniques (en particulier la distance main-sol).Dans tous les cas, que ce soit lors de sjours intensifs ou lors

    de soins organiss en ambulatoire, le bnfice de la rduca-tion et de lducation du patient atteint de SPA reste incontes-table en termes de mobilit articulaire. Quelques techniquespeuvent varier dun programme de rducation lautre maisil ressort tout de mme des principes rducatifs constants. Cesderniers ont pour but de prvenir et de lutter contre les dfor-mations classiquement retrouves dans la SPA : il sagit toutdabord dans latteinte des articulations sacro-iliaques, duneverticalisation du sacrum avec effacement de la lordose lom-baire et dun flessum de hanches. Il sy associe une dforma-tion dorsale en hypercyphose entranant un enraidissement de

    la cage thoracique et un enroulement des paules avec rtrac-tion des muscles pectoraux, ce qui favorise la diminution delampliation thoracique et de la capacit ventilatoire.

    BILAN CLINIQUE

    U

    n bilan clinique prcis est raliser permettant en parti-

    culier de suivre lvolution : il doit tre statique et dyna-mique, articulaire et musculaire. Les diffrentes mesures

    que lon peut raliser sont les suivantes :

    Statique

    La taille Le profil rachidien: les talons et les fesses contre le mur :- distance occiput - mur- les flches: cervicale C5 et lombaire L3- distance sommet de la cyphose thoracique T6 - mur

    Dynamique

    La mesure de lankylose Rachis lombaire :

    - Schber, Schber tag (indice de Dotte),Schber invers, distance main-sol (DMS)

    - Distance doigts - mallole externe (latroflexion)- Rotations : recherche dune limitation (anglede la ligne des paules par rapportau plan frontal) et dune douleur

    Rachis dorsal :- Ampliation thoracique(mesure sur la ligne bimamelonnaire)

    - Explorations fonctionnelles respiratoires (EFR):spiromtrie

    Rachis cervical :- Distance menton - fourchette sternale- Distance menton - acromion- Distance tragus - acromion

    Articulations priphriques :Les mobilits sont tudies par rapport aux normes habituellesde mobilit articulaire et compares au ct oppos.

    Le bilan musculaireIl doit sintresser principalement ltude des muscles abdo-minaux, fessiers, dorsaux, ischiojambiers, quadriceps etgrands pectoraux en se rfrant la cotation de Daniels (10).

    EN PERIODE DOULOUREUSE,INFLAMMATOIRE

    La rducation est principalement ralise vise antal-gique, associe des mdications anti-inflammatoires(AINS), antalgiques et plus ou moins myorelaxantes.

    Rachis

    Il est prconis un repos important avec en particulier le res-pect de 9 10 heures de sommeil. La position allonge idale

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    est en dcubitus dorsal sur un plan ferme, sans oreiller, lesgenoux et les hanches en extension, favorisant lhyperlordoselombaire soulage par un coussin lombaire. Si la douleur lepermet, il est souhaitable de garder pendant quelques heurespar jour une position en dcubitus ventral pour favoriserlextension des hanches. La kinsithrapie consiste surtout raliser des massages de type dcontracturants (pas de mas-sages transverses profonds car ils sont mal tolrs) et des tech-

    niques de physiothrapie vise antalgique (froid, ionisations,ondes courtes).

    Articulations priphriques

    Si cela est possible, il est ncessaire dans un premier temps demettre larticulation atteinte en dcharge. Sur le plan kinsith-rapique, les mmes techniques antalgiques et myorelaxantessont appliquer. On y associe, si le patient le tolre, des pos-tures alternes des articulations priphriques pendant 15 20 minutes pouvant tre rptes dans la journe. Ces pos-tures doivent rester indolores et se rapprocher de la plus gran-de capacit damplitude articulaire tolre par le patient.Lobjectif reste bien entendu un maintien du jeu articulaire

    pour lutter contre les attitudes vicieuses. Dans certains cas, onpeut proposer des assouplissements musculaires pri-articu-laires raliser en piscine tout en sachant que limmersionnest pas toujours bien tolre la phase inflammatoire. Dansdautres cas, des orthses de postures, surtout nocturnes, peu-vent tre intressantes (principalement pour les articulationspriphriques).

    Force musculaire

    Tout en gardant lesprit le respect de lindolence, un travailde renforcement musculaire est ncessaire. Il doit tre ralisde faon segmentaire par des contractions isomtriques, rp-tes autant de fois que possible dans la journe.

    EN PHASE DE REMISSION

    Les objectifs de la rducation sont les suivants :- lutter contre les douleurs rsiduelles;- rcuprer et maintenir le jeu articulaire;

    - renforcer la musculature priphrique segmentaire et axialeet favoriser une correction posturale.

    Par rapport ces objectifs, nous nous proposons de dtaillerune sance de rducation pouvant tre initie par le kinsi-thrapeute mais qui doit surtout tre poursuivie domicile par

    le patient dans un cadre dautorducation.Ce programme peut tre dcompos en quatre phases, chacu-ne dune dure denviron 15 20 minutes. Idalement lepatient doit consacrer environ une heure par jour ce pro-gramme dautorducation qui peut tre scind en deuxsances. Il consiste en:- la ralisation de postures : une posture sintressant soit aurachis, soit aux articulations priphriques est raliser parsance de 15 20 minutes;- la lutte contre la douleur : la sance est compose de mas-sages et dune physiothrapie grs par le kinsithrapeute ;

    - la lutte contre la raideur : cest la ralisation dtirements lafois sur le rachis cervical, le rachis dorsolombaire et les articula-tions priphriques, le tout pendant une vingtaine de minutes ;- le renforcement musculaire : il doit surtout intresser lesmuscles paravertbraux et intercostaux, les muscles abdomi-naux et les muscles des membres infrieurs.

    Ralisation de postures

    (15 20 minutes)

    Elles permettent de lutter contre les attitudes vicieuses maiselles doivent rester indolores. Raliser une posture par sanceparmi celles proposes ci-dessous: La posture du Sphinx ( F i gur e 1 ) : conseille notammentpour lire. Le patient est allong sur le sol en dcubitus ventralet en appui sur les coudes, avant-bras au sol. La posture de l espa lier : le patient se suspend aux espa-liers pendant plusieurs minutes par les bras. Il est possible deplacer un contre-appui au niveau dorsal. Elle entrane deslongations rachidiennes et permet de lutter contre la cyphosedo r sale. La cyphose dorsale peut galement tre combattue par la

    mise en place dun sac de sable sur cette mme portion rachi-dienne en position quatre pattes. Enfin il est possible de favoriser la lordose lombaire parune posture en dcubitus dorsal avec un coussin au niveau durachis lombaire.

    Tous les exercices que nous venons de dcrire suivent en faitles mmes objectifs, cest--dire favoriser lexpansion thora-cique et lextension du rachis, amliorer la lordose lombaire etlutter contre la cyphose dorsale. A rticula tions priphriques : il est possible de lutter parexemple contre un flessum de genou. Le patient est assis surune chaise, genoux en extension, talons sur un tabouret enavant, par simple effet de la pesanteur plus ou moins aidepar une charge.

    Lutte contre la douleur(15 20 minutes)

    Elle repose principalement sur :- la balnothrapie chaude;- les massages dcontracturants;- la physiothrapie vise antalgique et dcontracturante sur-tout partir de sources de chaleur telles que les infrarouges etles ondes courtes.

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    F igure 1 : Pos tu re du sph inx .

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    Lutte contre la raideur(15 20 minutes)

    Les techniques dassouplissement et dtirement doivent tremises en uvre trs prcocement. Elles ont pour but dobte-nir un gain damplitude et de lutter contre les dformations.Au niveau du rachis cervical, des mobilisations douces, pas-sives puis actives, sont ralises dans toutes les directions.

    Plus bas, au niveau du rachis thoracolombaire, il sagit delutter contre la cyphose thoracique, la raideur lombale etdobtenir un gain de mobilit au niveau de la ceinture pel-vienne. La mobilisation se fait passivement par le kinsithra-peute puis de faon active et active aide. La rducation enpiscine doit tre prconise, tout au moins au dbut. L epatient peut raliser les exercices suivants :

    Rachis cerv i c a l Exercice da uto-a gran dissement : rpter 10 fois lexerci-ce. Soit en position debout avec les talons, les fesses, le dos

    et la tte contre le mur : inspirer fond en gonflant le ventrepuis, en soufflant, se grandir en rentrant le menton; soit enposition assise : en expirant, se grandir en rentrant le men-ton, en poussant les mains en bas, en gardant le dos plat etles omoplates serres (Figure 2 ) . Assouplissements en position assise , les paules rel-ches et le menton rentr. Raliser des mouvements dans lesdiffrentes directions (Figures 3 et 4 ) : flexion, extension,inclinaison latrale, rotation en maintenant les positionsextrmes pendant quelques secondes.

    Rachis dorsolombaire Le patient est quatre pattes, il inspire fond. Puis, enexpirant, il descend la poitrine vers le sol, les bras restant

    tendus et les fesses allant toucher les talons. Recommencer10 fois cet exercice (Figure5) . Le patient est galement quatre pattes. Il doit alterner ledos rond en inspirant (en gonflant le ventre) et le dos creuxen expirant (en rentrant le ventre). Recommencer 10 foislexercice (Figures 6 et 7) .Il est possible de lever un bras en tournant le tronc et la ttedu mme ct lors de lexpiration. Le ba llon de Kle in : le patient est assis sur le ballon. Ilavance lentement les pieds tout en gardant en contact le bal-lon et la colonne. Cet exercice favorise la lordose dans les

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    Fi gu r e 4 : Assoup l i ssementdu rach i s cerv i ca l .

    Fi gu r e 2 : Exerc ices d au to -agrand i ssement .

    Fi gu r e 3 : Assoup l i ssementdu rach i s cerv i ca l.

    F igu re 5 : Assoup l i ssemen tdu rach i s dorso lomba i re .

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    diffrents segments. Il est raliser 5 fois. Le patient est assis califourchon sur un tabouret. Il placeun bton derrire sa nuque, au-dessus des omoplates. Eninspirant, il incline le tronc droite puis, en expirant, revient la position initiale. Il ralise le mme mouvement vers la

    gauche et peut galement faire des rotations du tronc dechaque ct. Raliser 5 fois lexercice dans chaque direction( Fi gur e8) . Le patient ralise des mouvements de flexion-extension dutronc. En inspirant, il ralise une extension en levant les bras

    puis, en expirant, il flchit en tentant de toucher ses pieds(sans plier les genoux). Raliser cet exercice 10 fois.

    A rticulations priphriques

    E pa u le s :Le but est dviter lenroulement par tirement des musclesp e c t o r a u x. Le patient est assis, les mains croises derrire la nuque.En inspirant, il recule les coudes vers larrire, permettant lerapprochement des omoplates. En expirant, il maintient laposition 5 secondes puis se relche. Raliser cet exercice5 fois. Le patient se tient dos lespalier, accroch par les mains,les pieds au sol. Il se laisse aller en avant sans plier lesgenoux et en essayant de rapprocher le bassin du sol enavant. Il faut tenir la position 10 secondes et recommencerlexercice 5 fois.

    Hanches : Le patient est en dcubitus dorsal sur le sol, les fesses rap-proches dun mur, les membres infrieurs en extension sontlevs avec un angle de hanche denviron 70 et les talonslevs contre le mur. Le patient doit pousser les genoux endirection du mur et doit tirer les pointes des pieds vers lui.Lexercice dure 10 secondes puis le patient se relche. Il estpossible de rapprocher davantage les fesses du mur, ce qui

    rend lexercice plus difficile. Rpter lexercice 5 fois( Fi gur e9) . De nombreux thrapeutes utilisent les techniques de stret-ching centres dans ce cas sur les muscles ischiojambiers,quadriceps et adducteurs. Le grand principe est celui dunecontraction efficace sur un groupe musculaire pendant unedure de 10 secondes, puis un relchement de 5 secondes etenfin un tirement pendant 10 secondes. Aprs un effort, enparticulier sportif, il faudra insister sur les techniques dtire-ment. Cet tirement doit tre progressif, sans -coups. Lesrsultats de cette technique sont tout fait satisfaisants, favo-

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    Fi gu r e 9 : Assoup l i ssementdes hanches .

    F igu re 6 : Assoup l i ssemen tdu rach i s dorso lomba i re .

    F igu re 7 : Assoup l i ssemen tdu rach i s dorso lomba i re .

    F igu re 8 : Assoup l issement du rach i s lomba i re .

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    risant le renforcement et la souplesse musculaire et permet-tant dobtenir un gain damplitude articulaire. Cest en par-ticulier le cas pour les muscles ischiojambiers qui sont sou-vent impliqus dans les lombalgies communes, par rtrac-tion et qui basculent ainsi en rtroversion le bassin et effa-cent la lordose lombaire.

    IschiojambiersPatient debout, enfoncer le talon sur le sol, un tabouret ouune table en gardant le genou tendu et en penchant letronc en avant. Relcher. Puis pencher encore plus le troncen avant en poussant vers le haut. Penser relever lapointe des pieds vers soi (Figure 10). Une autre positiondtirement consiste appuyer avec les mains contre lemur en gardant un des membres infrieurs tendu et enpoussant le bassin vers lavant (Figure 11). Recommencer

    5 fois lexercice.

    QuadricepsPatient debout, poser le pied sur une table, en se plaantdos la table. Appuyer le pied sur la table en tentant deraliser une extension de genoux. Il est possible galementde raliser une contraction isomtrique des quadriceps engardant le genou tendu. Relcher. Puis raliser une flexionde genou et une extension de hanche en gardant le pied surla table ou en prenant le pied avec la main homolatrale( F i g u r e 1 2 ) .

    AdducteursPatient debout, membre infrieur en abduction, bord internedu pied en appui sur le sol, sur un tabouret ou sur la table. Ilimprime ensuite une pression vers le bas en essayant denfon-cer son pied et dabaisser sa cuisse. Relcher. Puis raliser uneinclinaison homolatrale du tronc en tentant de toucher le piedavec la main.

    Renforcement musculaire

    Muscles paravertbraux

    Des exercices dauto-agrandissement sont raliser pendant8 10 secondes environ par srie de 10 15. Au niveau du rachis cervical, le patient, dos au mur, appuiesa tte pendant 8 10 secondes de contraction efficace contre

    le mur, par srie de 10. Pour le rachis dorsolombaire, le sujet est en dcubitus dorsal,les genoux flchis, pieds en appui. Il doit soulever les fesses et lebas du dos en poussant sur les hanches. Tenir la position pen-dant 10 secondes et rpter 5 fois lexercice (Figure13). Le patient se plaant ensuite en dcubitus ventral doit toutdabord dcoller sa tte et ses paules du sol pendant5 secondes. Rpter lexercice 10 fois (Figure 14). Toujours en dcubitus ventral mais avec la tte pose parterre et tourne dun ct, le patient doit soulever lun des deuxmembres infrieurs pendant 8 10 secondes, soit en alternant

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    Fi gu r e 1 0 : As so u pl is seme nt d e s is ch io jamb ie r s. Fi gu r e 1 1 : As so u pl iss eme n t d e s i sc h io jamb ie r s.

    Figu re 1 2 : Assou pl issem en t d es q uad ric ep s. Figu re 1 3 : Ren fo r cem en tdes m uscle s p araver tbr aux.

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    les cts, soit en faisant dabord une srie de 5 mouvements droite puis une autre srie du ct oppos. En position quatre pattes, le patient soulve le bras et la

    jambe oppose de telle sorte quils soient parallles au sol.Maintenir la position 8 10 secondes. Raliser lexercice 5 foisde chaque ct (Figure15).

    Muscles respirateurs

    Dans la partie suprieure du thorax, ces derniers favorisent pluttllvation des ctes et llargissement antro-postrieur du tho-rax, alors que dans la partie infrieure ils permettent daugmen-ter prfrentiellement le diamtre transversal du thorax. La tech-nique classiquement utilise se ralise en dcubitus dorsal, lesgenoux plis, les mains sur les ctes. Il faut inspirer profondmentpar le nez en poussant, lors de ce temps respiratoire, contre les

    ctes avec les mains places de chaque ct de la poitrine pourla partie basse du thorax, alors quelles sont places en avant eten haut pour la partie haute. On ralise secondairement uneexpiration force par la bouche. Ces mouvements sont ralisspar srie de 10 20 (Figure16).

    Muscles abdominaux

    Ils occupent une place importante non seulement pour la statiquepelvienne et le maintien du rachis lombaire mais aussi sur le planrespiratoire. En effet, ils ralisent dans le mouvement respiratoire

    normal un contre-appui diaphragmatique et favorisent la respira-tion abdominale dans les atteintes thoraciques volues.Travail statique en position assise sur le sol, les genoux flchis.Le patient se penche en arrire jusqu sentir la tension desmuscles abdominaux. Maintenir la position pendant 20 secondes(Figure 17). Les muscles obliques peuvent tre travaills de lamme faon en rotation droite et gauche du tronc. Il est possible de raliser un travail en course externe, lepatient tant en dcubitus dorsal. Il doit faire des mouvements debattements, de ciseaux, de pdalages et de cercles avec les

    jambes souleves environ 45. Cet exercice permet un travaildes muscles flchisseurs de hanches puis des muscles abdomi-naux. Il sadresse bien sr des sujets jeunes peu invalids. Le patient est en dcubitus dorsal, genoux flchis. Il inspire fond et, lors de lexpiration, il pousse avec la main sur le genouhomolatral soulev (travail des droits de labdomen) pendant 8

    10 secondes (Figure 18). Il est possible de pousser avec lamain sur le genou controlatral pour le travail des musclesobliques. Cet exercice est raliser 10 fois.

    Muscles des membres infrieurs

    Ce travail de renforcement musculaire des muscles desmembres infrieurs se rapproche du travail de stretching quenous avons dtaill prcdemment en insistant sur les musclesquadriceps et ceux formant la chane musculaire postrieureque sont les muscles fessiers, ischiojambiers et le triceps sural.

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    F igu re 14 : Ren fo r cemen tdes m uscle s pa raver tbr aux.

    Fi gu re 16 : Ren fo r cemen tdes m usc les resp i rateu rs .

    F igu re 17 : Ren fo r cemen tdes musc les abdominaux .

    Fi gu re 15 : Ren fo r cemen tdes m uscle s pa raver tbr aux.

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    CONSEILS DHYGIENE DE VIE

    La pratique dune autorducation pluriquotidienne estindispensable. Les postures sont raliser autant que pos-sible dans la journe mais au moins 15 20 minutes

    matin et soir. Les exercices respiratoires, les exercices rachi-diens et ceux qui concernent les articulations priphriquessont galement raliser aussi souvent que possible. Toutcomme les postures, il semble intressant de les faire au moinsdeux fois par jour (matin et soir), pendant une dure de 20 40 minutes. Ceci nous amne donc conseiller aux patientsune autorducation dune dure de 90 120 minutes par

    jour. Il sagit dune prise en charge idale de la rducation dela SPA mais elle reste bien sr nuancer en fonction des dispo-nibilits et de la pnibilit.Il est ncessaire de surveiller le poids et dviter lhumidit; ceciest vrai galement pour le milieu du travail.Concernant le sommeil, il faut viter les gros oreillers et ne pasdormir en dcubitus latral ou en chien de fusil, cela favorisantalors la cyphose dorsale, leffacement de la lordose lombaire,la rtroversion du bassin et la flexion de hanche. Il est prconi-s dalterner les positions couches plat-ventre et plat-dos.

    Milieu du travail

    Il faut viter autant que possible la surcharge de travail, le portde charges lourdes, les siges bas, les stations prolongesfavorisant la cyphose dorsale et lombaire, lenroulement despaules et la flexion de hanches. En cas de pousse inflamma-

    toire, un arrt de travail peut tre ncessaire. Il faut sinon pr-coniser une conomie articulaire dans un poste de travailadapt.

    Sports

    Tous les sports augmentent globalement la capacit fonction-nelle respiratoire et la mobilit de la cage thoracique.

    Nanmoins certains sports traumatiques sont dconseiller(rugby, judo). Les sports conseills sont ceux qui respectent etfavorisent ltirement du rachis et le jeu articulaire au niveaudes membres. Il sagit principalement de la natation favorisantltirement du rachis et des membres; de la gymnastique enliminant certaines spcialits traumatiques; du volley-ballfavorisant ltirement des membres; du ski de fond par le jeuharmonieux des muscles extenseurs, flchisseurs et rotateursdu rachis.

    CONCLUSION

    La rducation occupe une place importante dans la prise

    en charge des patients atteints de SPA. Bien mene, ellepermet dviter ou de limiter la survenue de dformations

    pouvant grever le pronostic fonctionnel. Il est souvent intres-sant de linitialiser avec le kinsithrapeute en ambulatoire ouen centres spcialiss, avec lobjectif dduquer le patient pourquil pratique domicile une autorducation rgulire.Lobjectif de cet article est de fournir au thrapeute et aupatient des notions pratiques sur cette rducation trop souventsous-estime.

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