H ippocrate, grand voyageur, observateur attentif, ayant...ment, les grands problèmes du XXIe siècle. Toutefois, comme de nombreuses médecines, la médecine environnementale doit

ETUDES et REFLEXIONS

Pierre et Suzanne Déoux

SI HLPPOCRATE RECRIVAIT SON TRAITE : "DES AIRS, DES

EAUX ET DES LIEUX" Vingt-cinq siècles après, une volonté holistique de la médecine environnementale redécouvre l'esprit du traité d'Hippocrate. L'air, l'eau et les lieux deviendront, probablement, les grands problèmes du XXIe siècle. Toutefois, comme de nombreuses médecines, la médecine environnementale doit être, avant tout, préventive.

H' 1 ippocrate, grand voyageur, observateur attentif, ayant d'abord exercé l'art de guérir en qualité de médecin

, I "périodeute" - ambulant - dans de nombreuses villes devint le chef de l'école de Cos et joua un rôle d'important réformateur. Ecrivain plein d'autorité, selon Platon, son contemporain, il déposa dans ses immortels ouvrages le fruit de sa longue pratique et de ses nombreuses observations. On exalte beaucoup Hippocrate, père de la médecine, mais on ne le lit guère.

Or, parmi l'abondante collection hippocratique, le traité Des airs, des eaux et des lieux est le compendium des connaissances scientifiques de l'école de Cos qui résume celles des âges antérieurs et qui contient en germe celles des temps à venir.

53 REVUE DES D E U X M O N D E S D E C E M B R E 1990

ETUDES et REFLEXIONS Si Hippocrate récrivait

son traité : "Des airs, des eaux et des lieux"

Evidemment, ce traité semble d'importance relative comparativement à l'état actuel de la science. Mais quelle qu'en soit sa valeur intrinsèque, il représente une partie de l'étiologie générale de l'école de Cos qui envisageait l'homme physique et moral dans ses rapports avec les influences extérieures et s'attachait, dans l'étude de la nature de l'homme, bien plus aux ensembles qu'aux détails. Aussi Erotien le range, avec justesse, parmi les livres étiologiques, faisant en cela ressortir le côté le plus saillant de cet ouvrage. Galien, le médecin de Pergame, le met au nombre des livres hygiéniques ; cette qualification en est une définition.

Les justes et profondes observations d'Hippocrate furent prises en très grande considération par ses successeurs immédiats. Galien énonça que l'étude des lieux n'est pas moins importante pour la "prognose" des maladies que la nature de chaque individu. Jusqu'au début du X I X e siècle, les médecins ont consacré ces doctrines par leurs écrits et par leur pratique. Mais cette observation si vraie et si large de la nature fut violemment combattue par l'école physiologiste, qui, grâce à de nouvelles découvertes et à l'aide des instruments dont la science s'enrichissait, n'a voulu voir dans les maladies que le point matériellement lésé, isolé des influences extérieures.

Cette fatale impulsion donnée à la médecine s'est amplifiée jusqu'à nos jours. Après une hypertrophie de l'esprit d'analyse, se fait jour une volonté holistique d'une médecine environnementale qui, vingt-cinq siècles après, redécouvre l'esprit de ce traité, indiquant les facteurs extérieurs principaux qui influencent notre vie, à savoir : l'air, l'eau et les lieux qui deviendront les grands problèmes du siècle prochain.

Des airs

Hippocrate commence son écrit en prescrivant à tout médecin, arrivant dans une ville dont il n'a pas l'expérience, d'en examiner la situation, l'orientation, les vents dominants en soulignant que l'air que nous respirons est une chose dont tout le monde use, pouvant ainsi expliquer des maladies endémiques.

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A la fin de ce second millénaire, Hippocrate ajouterait à ses observations météorologiques et climatologiques l'étude des nombreuses modifications de notre air.

L'industrialisation et l'urbanisation rapides dans le monde entier ont bien modifié notre air et sa composition normale de 21 % d'oxygène, 78 % d'azote et 1 % d'argon et autres gaz rares.

La pollution de l'air résulte d'un mélange complexe de toutes sortes de substances. L'Engineers Joint Council la définit comme "la présence dans l'atmosphère ambiante d'un ou plusieurs contaminants tels que poussières, fumerons, gaz, brume, odeurs, fumées ou vapeurs en quantités, de caractéristiques et de durée telles que cette présence puisse nuire à la santé de l'homme, des plantes et des animaux ainsi qu'à l'état des biens ou empêcher l'être humain de jouir sans incommodité de la vie et des biens".

L'air extérieur

Compte tenu de la grande quantité d'air brassé dans l'atmosphère extérieure, les polluants les plus préoccupants sont ceux que libèrent en grande quantité les activités humaines. Les plus fréquents dans notre atmosphère sont les suivants :

- Le dioxyde de soufre provenant des foyers de combustion industrielle et domestique. Il réagit sur certaines matières comme le calcaire, ce qui explique l'altération de nos édifices et se révèle être un irritant respiratoire. Il participe à la formation des brouillards acides. Se transformant en acide sulfurique avec les gouttelettes d'eau constituant les nuages, i l leur donne un pH très bas. En France, notre situation est moins grave que celle enregistrée aux Etats-Unis : nos sols ne sont pas aussi acides, il n'y a pas encore d'acidification de lacs. En revanche, depuis 1983, dans les Vosges, on a constaté les premiers signes de dépérissement des forêts.

- Les oxydes d'azote dépendent de l'utilisation des combustibles et des émissions des véhicules à moteur. Ils peuvent altérer les fonctions pulmonaires et sensibiliser aux' pneumopathies. Composant des brouillards photochimiques, fréquents dans les rég ions fortement ensole i l lées comme Los Angeles, Mexico, Athènes, Nice et l'étang de Berre, ils donnent naissance à de l'ozone, particulièrement en été.

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- Le monoxyde de carbone dont le taux augmente dans nos villes quand la circulation automobile est intense. Sa teneur est particulièrement élevée au sein du trafic. Les cyclistes de Boston étaient ainsi exposés en été à une concentration deux à trois fois supérieure à la concentration ambiante moyenne de la ville. Les sujets porteurs d'affections cardio-vasculaires et respiratoires sont les premiers touchés.

- Les hydrocarbures sont considérés comme peu dangereux, leur teneur restant généralement faible. Seuls les hydrocarbures aromatiques et cycliques présentent des risques. Le benzène est facteur d'anémies, de troubles nerveux, voire de leucémies.

- Les métaux lourds, plomb, cadmium, chrome, étain, nickel, manganèse, proviennent de nombreuses sources et ont des effets variés. Le plomb, neurotoxique, diminue les capacités intellectuelles. Le cadmium, doué de potentialité toxique à long terme, est accusé de donner des lésions rénales, pulmonaires, osseuses, des cancers de la prostate. Le nickel provenant essentiellement de la circulation automobile, car utilisé comme antidétonant dans les carburants, passe dans le sang et peut se fixer dans le foie, les reins, les os, le cerveau.

- Les chlorofluorocarbones sont des gaz composés de chlore, de fluor et de carbone, découverts il y a une soixantaine d'années environ. Ils sont utilisés comme fluides réfrigérants dans les réfrigérateurs et dans les conditionneurs d'air, comme propulseurs dans les bombes aérosols et comme agents moussants. Très stables, non toxiques, ils semblaient ne présenter que des avantages avant que l'on ne s'aperçoive qu'ils menacent l'ozone de la stratosphère. Ayant traversé la troposphère sans se dégrader, ils sont irradiés par les rayonnements ultraviolets qui brisent les molécules initialement stables et libèrent des molécules réactives comme le chlore. Or, le chlore détruit rapidement l'ozone. Ce phénomène est lié à certaines conditions météorologiques qui localisent actuellement le trou d'ozone à la région antarctique. Altérant la couche d'ozone qui filtre les rayons ultraviolets, les. chlorofluorocarbones contribuent à l'effet de serre pour 18 %, mais c'est surtout le gaz carbonique, en réfléchissant les rayons infrarouges vers le sol, qui en est la cause principale pour 48 %, le méthane n'intervenant que pour 17 %.

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- L'effet des faibles doses de radioactivité émises par les installations nucléaires en fonctionnement normal, en dehors des accidents, est controversé. Certains spécialistes affirment qu'ils sont quasi nuls. D'autres arguent que toute dose de radioactivité, si faible soit-elle, a des effets qui s'ajoutent à ceux des nombreuses autres causes de cancers. Mais, reste entier le p rob lème des déchets nucléaires dont hériteront les générations à venir.

Les diverses impuretés de l'air atmosphérique ont donc de multiples effets indésirables sur l'homme, les animaux, les végétaux. Pour l'homme, l'exposition à l'air extérieur est de courte durée : en effet, selon des études effectuées aux Etats-Unis et en Europe, les gens passent jusqu'à 90 % de leur temps à l'intérieur, chez eux, au bureau, à l'école, à l'usine, dans les magasins, etc.

L'air intérieur

La qualité de l'air intérieur apparaît donc au moins aussi importante du point de vue de la santé et du bien-être que celle de l'air extérieur et la pollution de l'air dans les maisons devient un sujet très préoccupant qui a suscité depuis une dizaine d'années de nombreux travaux. Une isolation donnant un caractère pratiquement imperméable aux maisons et aux logements et la réduction de la ventilation diminuent le renouvellement de l'air, entraînent une élévation de la concentration des polluants même lorsqu'ils proviennent de sources assez petites.

Il y a donc un problème spécifique de la pollution interne des locaux et les polluants considérés comme majeurs à l'extérieur ne le sont plus, pour la plupart, à l'intérieur.

L'air ambiant des locaux dépend de nombreux facteurs : la qualité de l'air extérieur, l'existence de sources d'émission à l'intérieur, la ventilation et le taux de renouvellement de l'air.

Ainsi, dans la plupart des espaces habités, on assiste à un échange continu d'air avec l'extérieur et tous les polluants présents à l'extérieur se retrouvent à l'intérieur des bâtiments, mais à des teneurs différentes suivant les conditions.

Par exemple, le dioxyde de soufre, d'origine totalement extérieure, a normalement une concentration plus faible dans les bâtiments. De plus, il peut être absorbé sur toute une série de

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matériaux .- les papiers peints habituels constituent le matériau le plus absorbant pour le dioxyde de soufre ; les papiers peints viny-liques, au contraire, n'abaissent pas sensiblement la concentration intérieure du S 0 2 . Mais, dès que les fenêtres d'un local sont grandes ouvertes, la concentration en oxyde d'azote est identique à l'intérieur comme à l'extérieur quel que soit l'étage considéré. En revanche, la pénétration de plomb sera maximale au rez-de-chaussée.

Les polluants produits dans les bâtiments résultent d'activité ou de choix humains. Aussi le nombre de composés n'est limité que par la propension des occupants à les amener à l'intérieur.

Les sources intérieures domestiques du monoxyde de carbone sont les cuisinières et les appareils fonctionnant au gaz. Leur fonctionnement est intermittent et introduisent des concentrations de pointe qui se superposent à la concentration de fond d'origine extérieure. On a mesuré une augmentation du monoxyde de carbone trois fois supérieure aux normes américaines dans des patinoires de Boston après la mise en marche des machines à nettoyer la glace, ce qui a pu entraîner chez les patineurs et les spectateurs des céphalées, des nausées et des évanouissements.

Mais la principale cause de pollution de l'air à l'intérieur des bâtiments est le tabac. Les fumeurs étant évidemment les premiers touchés, les non-fumeurs autour d'eux sont aussi exposés à des concentrations élevées de particules en suspension, de monoxyde de carbone, de nitrosamines, d'aldéhydes, de dioxyde d'azote, de cadmium et d'un hydrocarbure aromatique polycyclique particulièrement cancérigène : le benzo-a-pyrène.

Les concentrations de matières particulaires fines dans les bâtiments publics et dans les logements où habitent des fumeurs sont supérieures aux concentrations extérieures d'une ville et le nombre de particules respirables augmente en même temps que le nombre de fumeurs dans le logement. Le monoxyde de carbone a été dosé dans de nombreux lieux publics, et, par exemple, à Toronto, les valeurs les plus élevées ont été observées dans les night-clubs.

Le tabagisme passif inquiète actuellement. On lui attribue l'accroissement de 40 % du risque de cancer du poumon. De même, il existe chez les non-fumeurs, à partir de quarante ans, une relation entre la réduction de la fonction pulmonaire et le tabagisme

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du conjoint. Les jeunes enfants de parents fumeurs sont plus fréquemment atteints d'affections respiratoires. La contamination du fœtus pendant la grossesse accroît le risque d'avortement spontané de 80 %, celui de la mortalité périnatale de 35 %, entraînant, en outre, une perte pondérale à la naissance.

Sur la base de ces données, les Commissions européennes projettent d'interdire le tabagisme dans les locaux accueillant le public.

Les polluants dégagés par les matériaux de construction sont principalement le formaldéhyde, l'amiante et le radon.

Les matériaux libérant du formaldéhyde sont : les mousses urée-formol utilisées dans l'isolation thermique et phonique, les panneaux de particules et d'agglomérés contenant des résines comme liants, les poutres de bois collées, les matériaux de revêtements de surface, peintures, tapis, certains textiles. Ces émissions de formaldéhyde, augmentant avec la température et l'humidité, sont plus fréquentes dans les maisons préfabriquées, et peuvent engendrer des symptômes variés : irritation des yeux, des muqueuses, contraignant les occupants, en certaines circonstances, à abandonner leur domicile.

La résistance au feu et les propriétés isolantes de Yasbeste ou amiante ont conduit à son utilisation pour toute une série de produits d'isolation électrique, thermique, des matériaux d'isolation phonique appliqués par pulvérisations, des matériaux coupe-feu, du ciment à l'amiante, enfin des dalles en vinyl-asbeste. L'emploi de l'asbeste, sous la forme de fibres de plus de 5 Lim, a sur la santé des conséquences nocives, allant de l'asbestose au cancer des bronches. L'interdiction de cet usage en 1978 n'a pas résolu les problèmes posés par les revêtements existants et incitent à une certaine prudence car l'amiante a souvent été employée dans les locaux recevant du public et dans les établissements scolaires.

Le radon 222 est un gaz rare radioactif engendré par le radium 226. Ce dernier est naturellement présent, à des teneurs variables, dans les sols et les matériaux de construction. S'échappant par les fissures, le radon se répand dans l'atmosphère des habitations. Il donne naissance à des descendants radioactifs à vie courte qui, n'étant pas des gaz, vont se fixer sur les poussières présentes dans l'air inhalé. Leur dépôt dans les voies respiratoires entraîne une irradiation de l'épithélium bronchique. Une région granitique

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comme le Limousin présente une concentration double de celle trouvée dans une région à terrains sédimentaires comme le Poitou-Charentes (M. Dousset, Service central de protection contre les rayonnements ionisants).

Bien entendu, ce phénomène existe depuis toujours. Il a, peut-être, été sous-estimé, mais a sans doute été aggravé par la recherche récente d'une meilleure isolation des habitations.

L'activité des matériaux, schistes alunifères, certains granits et bétons, émettant du radon se maintient tant que subsiste le bâtiment. Une étude en Floride a déterminé que dans les endroits où avaient été extraits des phosphates, les sols contenaient plus de radium 226 qu'à l'origine. Les immeubles construits sur ces terrains présentent une quantité élevée de radon 222. Les failles géologiques peuvent augmenter la radioactivité et expliquer la fréquence de cancers à répétition dans des maisons bâties à ces endroits.

L'effet nocif le plus probable et le plus grave est une augmentation des cancers bronchiques et une atteinte de la moelle osseuse. Les enquêtes épidémiologiques ne permettent pas de conclure à un excès de cancers broncho-pulmonaires dans les régions françaises uranifères. Mais il faut souligner que le temps de latence est important entre le début de l'exposition et un risque éventuel lié à l'inhalation de radon. Les niveaux de radon relevés dans les habitations imposent une certaine prudence et la nécessité d'étudier très sérieusement le problème. Dans le doute, plusieurs pays lui font la chasse. Dans certains Etats des Etats-Unis, les transactions immobilières se concluent à la suite d'un constat-radon. Le Canada, la Grande-Bretagne et la Suède ont fixé des seuils de concentration admissibles dans l'habitat. Les pouvoirs publics français n'ont pas jugé bon de réglementer.

Enfin, il ne faut pas mésestimer la pollution microbienne due à une mauvaise conception des vide-ordures et des systèmes de climatisation.

L'attention du corps médical a été attirée sur les risques de contamination possible des systèmes de climatisation depuis la maladie des légionnaires, en 1976. Ces espaces clos où l'air est confiné et recyclé sont le milieu idéal pour la prolifération de germes, comme les légionnelles, les moisissures et bien d'autres. Diverses manifestations allergiques respiratoires, asthme, rhinite,

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alvéolite peuvent résulter de ces agressions microbiennes. Le colloque de l'Inserm, à Clermont-Ferrand, en 1985, a permis de faire le point sur ces affections et mis en évidence que la pathogénie de l'air conditionné relève essentiellement d'une mauvaise conception de l'installation, liée au système d'humidification ou à une mauvaise maintenance.

Une étude a mis en évidence l'intérêt du contrôle régulier des systèmes de climatisation. Entre janvier 1982 et février 1984, 26 cas d'aspergillose invasive ont été diagnost iqués chez des patients immunodéprimés en cours de traitement dans le service d'hématologie de l'hôpital Henri-Mondor. 22 de ces cas sont survenus pendant une période de travaux de rénovation effectués dans l'hôpital entre octobre 1982 et janvier 1984.

Cette étude n'est pas exhaustive. Nous n'avons retenu que les éléments les plus importants, mais la liste des sources de polluants aériens pourrait s'allonger avec celle des polluants naturels qui ne sont pas moins toxiques comme les pollens, les acariens et autres allergènes, mais aussi avec certaines substances organiques, le mercure, les divers aérosols des produits de consommation, etc.

Ainsi, très nombreux sont les facteurs conditionnant la qualité de l'air des locaux et leur présence associée a causé suffisamment d'inquiétude pour qu'on la baptise le "syndrome des bâtiments malades" identifié avant i960 et dont on enregistre ces dix dernières années un nombre croissant de cas dans plusieurs pays.

Les symptômes signalés, surtout dans les pays Scandinaves et aux Etats-Unis, sont polymorphes, mais ont des caractéristiques communes : irritation des yeux, du nez et de la gorge, sécheresse des muqueuses et de la peau, érythème, fatigue mentale, céphalées, fréquence élevée des affections respiratoires, enrouement, nausées et vertiges.

Une enquête effectuée au Danemark auprès de 1 500 citoyens a permis de constater que de 15 à 30 % d'entre eux présentaient les symptômes décrits, chez eux ou au travail. Les résultats d'une autre étude réalisée en Suède par le syndicat des enseignants révèlent que 40 % des écoles construites depuis 1976 connaissent des problèmes de climat intérieur s'apparentant au syndrome des bâtiments malades.

Des bâtiments dits "temporairement malades" sont des bâtiments récents ou restaurés depuis peu où les symptômes dimi-

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nuent et disparaissent au bout d'environ six mois. Cette disparition tiendrait à l'évaporation de composés volatiles contenus dans les matériaux, les peintures, etc.

Dans la seconde catégorie, celle des "bâtiments définitivement malades", les symptômes résistent sans que l'on trouve une cause évidente.

L'Organisation mondiale de la santé met ce problème au rang des priorités des études futures, car la mise en relief de la diversité des polluants de l'air à l'intérieur des locaux, de la nocivité plus ou moins bien établie implique, de toute évidence, la nécessité de dispositions pour empêcher que des individus soient exposés à des concentrations de polluants pouvant compromettre leur santé à court ou à long terme.

Des eaux

La prise de conscience du rôle de l'eau dans la santé de l'homme ne date pas du X X e siècle. Hippocrate recommande vivement l'étude de l'eau, en tant qu'élément vital fondamental, mais aussi en tant que véhicule d'informations diverses.

Le père de la médecine considère, dans les eaux, les qualités intérieures et les qualités extérieures. Il en déduit les propriétés physiques et physiologiques, bonnes ou mauvaises. Les qualités intérieures bénéfiques pourraient se rapporter aux propriétés de nos eaux minérales considérées comme agents thérapeutiques. Quant aux propriétés venant actuellement de l'extérieur, elles ne sont guère bonnes !

Depuis quelques mois, le grand public est informé de l'importance de la pollution de nos eaux superficielles et profondes, de l'eau douce et de l'eau de mer, en raison de la sécheresse qui sévit et qui a le fâcheux effet d'augmenter les concentrations de nombreuses substances que nous avons passivement répandues. Il est également capital de rappeler que la pollution chimique des eaux peut atteindre l'homme par l'ensemble des éléments contaminés et non seulement par l'eau de boisson.

De tous temps, les eaux usées domestiques se sont infiltrées dans le sol ou ont rejoint les cours d'eau. Avec l'essor industriel

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chimique, a surgi un nouveau type de pollution : celle résultant du déversement des eaux résiduaires industrielles et des résidus des produits domestiques d'entretien. Autre forme de pol lut ion hydrique : l'agriculture et l'élevage intensifs avec les engrais, les pesticides, les désherbants et les déjections animales. S'ajoutent encore les pollutions accidentelles : fuites de divers produits chimiques ou encore marées noires provoquées par certains navires pétroliers.

Parmi les contaminations marines, la pullulation d'algues toxiques est un phénomène de plus en plus fréquent dans le monde depuis une vingtaine d'années. Ces algues produisent des biotoxines aquatiques absorbées par les mollusques bivalves et les poissons dont la consommation entraîne des atteintes diarrhéiques et neurologiques. La multiplication de ces algues n'est pas toujours la conséquence de facteurs anthropogènes, mais a généralement des causes océanographiques naturelles, particulièrement dans les zones correspondant à une discontinuité entre diverses masses d'eau.

Le biotope de nos rivières et surtout de nos lacs est, actuellement, influencé par les phosphates utilisés dans les lessives comme anticalcaires pour adoucir l'eau de lavage et disperser la saleté. Ils sont inoffensifs aussi bien pour l'homme que pour la flore et la faune. Seulement, voilà, ils contribuent dans les cours d'eau et les lacs à la prolifération du plancton. 3 g de phosphore donnent jusqu'à 10 kg de phytoplancton. L'énorme consommation d'oxygène de ces algues peut entraîner la mort des poissons.

Queues sont les menaces sur notre eau de boisson ?

La préoccupation majeure actuelle est le taux anormalement élevé de nitrates et de nitrites dans les eaux de surface et dans les eaux souterraines. Dans ces dernières, les concentrations sont plus fortes, surtout dans les puits creusés. Mais ce problème, identique dans tous les pays, n'est pas récent car les nitrates existent à l'état naturel dans les sols, les eaux, toutes les matières végétales et animales.

L'augmentation des nitrates s'explique par l'utilisation généralisée des engrais azotés industriels déversés sur les cultures, les lisiers produits par l'élevage intensif, mais également les déchets

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industriels de traitement de carburant, des denrées alimentaires et les déchets municipaux. La quantité d'azote contenue dans les déjections humaines est de 5 kg par personne et par an. Les principales régions touchées en France sont la Bretagne, le Nord-Pas-de-Calais, le Poitou-Charentes et le Centre.

Le métabolisme des nitrates dans le corps humain. Chez le sujet en bonne santé, les nitrates ingérés sont rapidement métaboli-sés en nitrites par la microflore du tractus gastro-intestinal. Les nitrites réagissent avec l'hémoglobine en donnant la méthémoglo-bine qui, chez l'adulte, est rapidement convertie en oxyhémoglobine par des systèmes enzymatiques. Chez les nourrissons de moins de trois mois et les jeunes animaux, ces systèmes ne sont pas entièrement développés et la méthémoglobine risque de s'accumuler dans l'organisme, produisant une cyanose et des signes d'hypoxie. De plus, on a émis l'hypothèse que les nitrates peuvent être convertis en nitrosamines cancérigènes chez les animaux.

Pour évaluer les risques pour la santé, la teneur en nitrates de l'eau s'additionne aux taux en nitrates et nitrites de certains aliments : légumes, poissons et charcuteries où ils sont utilisés pour la conservation et la prévention du botulisme. Des chercheurs américains,. Brown et Smith, en 1967, ont observé que l'amendement du sol par des substances azotées tend à augmenter la teneur en nitrates des végétaux, particulièrement des laitues, des radis et des épinards. Des é tudes allemandes et bulgares ont confirmé ce résultat pour les épinards. De plus, le taux de nitrites augmente dans les épinards frais après quelques jours de conservation à température ambiante. Egalement, les nitrates risquent d'être réduits en nitrites au sein d'aliments cuits dans des ustensiles d'aluminium. Cette observation est importante si l'on fait bouillir de l'eau ou du lait dans de tels récipients. Le plus souvent, la méthémoglobinémie des nourrissons a été provoquée par des préparations de lait en poudre faites avec de l'eau de puits fortement chargée de nitrates. De même, cette affection a été signalée chez des nourrissons qui avaient mangé de la purée d'épinards ou du jus de carotte.

En France presque 2 millions de Français boivent une eau dont la teneur en nitrates est supérieure à 50 mg/1, limite légale. Mais, chez les adultes et les grands enfants, les effets nocifs ne sont

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qu'accidentels. En revanche, le groupe à risque est constitué par les enfants de moins de six mois, et surtout de moins de trois mois, ainsi que par les prématurés.

Parmi les 35 000 marques commercialisées de pesticides, beaucoup ont des effets nocifs sur de nombreux écosystèmes. Les plus répandus sont les hydrocarbures chlorés qui présentent l'inconvénient majeur de s'accumuler à différents stades de la chaîne alimentaire. Par exemple, la bio-accumulation du DDT dans le poisson peut représenter 10 000 fois la concentration dans l'eau où il vit.

Le DDT est interdit aux Etats-Unis ; en France, il n'est plus autorisé que pour le traitement de la vigne. Cependant, selon l'OMS, la suppression totale du DDT dans le monde serait catastrophique car, grâce à ce produit, depuis trente-cinq ans, 1,5 milliard d'individus ont été préservés du paludisme et des centaines de millions doivent encore bénéficier de pulvérisations de DDT pour lutter contre ce fléau. Le DDT absorbé par le corps humain se stocke dans les tissus adipeux et son action principale s'exerce sur le système nerveux central et périphérique et sur le foie. Sa cancérogéni-cité, chez l'homme, n'est pas démontrée.

Les désherbants sont largement utilisés et pas seulement dans l'agriculture. Par exemple, pour désherber talus et voies ferrées, les doses employées sont de 30 à 40 fois supérieures à celles versées sur le maïs. Faut-il donc s'étonner que l'on cherche de plus en plus maintenant à substituer des moyens biologiques aux moyens chimiques quand cela est possible ? L'agrobiologie a ses détracteurs et ses défenseurs, mais ces controverses entraînent des recherches qui pourront certainement permettre d'éviter les inconvénients de l'agrochimie.

La qualité bactériologique, virologique de notre eau de boisson est largement contrôlée. Des perturbations accidentelles peuvent entraîner des gastro-entérites, parfois des hépatites et quelques cas de typhoïde.

Parmi les polluants minéraux de l'eau, le mercure est un élément toxique sans aucune fonction physiologique bénéfique pour l'homme. Il est employé dans de nombreuses activités humaines et la fabrication de nombreux objets, piles, par exemple. Sa présence dans l'eau est devenue particulièrement préoccupante depuis qu'il a été découvert que le mercure organique s'accumule dans le pois-

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son. Des concentrations élevées ont été mises en évidence dans des poissons d'eau douce péchés dans les zones suspectes de pollution par le mercure ; ces poissons sont totalement impropres à la consommation humaine. Une ingestion quotidienne de 0,25 mg de méthylmercure provoque une dégradation du système nerveux.

Bien que l'on renonce à l'emploi du plomb comme matériau de couverture et de plomberie, l'eau de boisson peut contenir ce métal lourd à cause des branchements en plomb des immeubles, de la plomberie déjà existante de certains logements. Ces teneurs seront particulièrement élevées si l'eau est agressive, douce ou à pH bas, comme en Ecosse où ces trois conditions sont réunies. Il peut entraîner un saturnisme chronique avec anémie, asthénie, gingivite, polynévrite, modifications du comportement. Les enfants et les femmes enceintes sont plus sensibles aux effets du plomb. 400 cas ont été relevés durant les dix dernières années dans les Vosges. Des niveaux sanguins sensiblement plus élevés ont été trouvés chez des enfants mentalement retardés (Moore, 1977). Des hypothèses historiques établiraient un lien entre les tuyauteries en plomb et la décadence romaine.

L'emploi généralisé des tuyauteries en polychlorure de vinyle (PVC), matière plastique la plus utilisée dans le monde, pose aussi un problème de pollution de l'eau. Le chlorure de vinyle peut être présent dans l'eau véhiculée par des canalisations en chlorure de polyvinyle mal polymérisé. Aussi, existe-t-il des normes de qualité définissant les caractéristiques des conduites d'eau en PVC et limitant la quantité admissible de chlorure de vinyle monomère libre dans le matériau. En effet, le Centre international de recherche sur le cancer considère qu'il y a suffisamment de preuves pour établir un rapport de causalité entre cancer et exposition au chlorure de vinyle.

Enfin, la dureté de Veau prend de nos jours assez d'importance. Elle est essentiellement due au calcium, et, dans une moindre mesure, au magnésium. Les eaux dures sont cause d'entartrage des conduites d'eau alors que les eaux douces peuvent provoquer leur corrosion entraînant des métaux lourds, cuivre, zinc, plomb et cadmium dans l'eau.

Certains éléments d'appréciation amènent à penser que la consommation d'une eau très dure pourrait se traduire par une augmentation des cas de lithiase urinaire. On l'a suggéré pour

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expliquer les cas enregistrés dans une région de l'URSS où l'eau contient de 300 à 500 mg de calcium. En revanche, en 1957, au Japon, on a pu démontrer l'existence d'un lien étroit entre la diminution des accidents vasculaires cérébraux et une eau de boisson dure. Depuis lors, nombre d 'études faites dans le monde ont confirmé cette relation. On fonde de grands espoirs sur les recherches visant à déterminer l'importance de toute une gamme de paramètres de l'eau sur les risques cardio-vasculaires.

Face à la progression des agents polluants de l'eau, dont nous n'avons voulu citer que les plus importants, l'information de tous est indispensable pour recommander la discipline de chacun.

Des lieux

Dans la troisième partie de son traité, Hippocrate est l'un des premiers à indiquer l'effet du sol sur les plantes, les animaux, les humains. Il insiste sur l'influence des lieux dans la détermination des caractères physiologiques et psychologiques et enfin sur certains états morbides de l'homme. Il est amené ainsi à formuler des conseils généraux d'urbanisme tels que le choix du site d'une ville, recommandant une orientation au soleil levant. Il justifiait donc les motivations déjà traditionnelles de l'organisation des cités que les Etrusques et les Romains codifieront.

L'urbanisme étrusque et romain suscite un intérêt particulier. Il a eu pour préoccupation essentielle de choisir et de structurer les lieux pour les dieux, les vivants et les morts en harmonie avec l'ordre du monde. Le Corpus agrimensorum romanorum - code des arpenteurs romains - renseigne sur les principes qui présidèrent à la fondation des villes.

Après l'inauguratio par l'augure déterminant un espace terrestre, la limitatio fixait les limites extérieures et la distribution intérieure de la cité. Le principe essentiel est la division du sol par deux axes perpendiculaires : le decumanus maximus et ensuite le cardo maximus. Quatre secteurs étaient ainsi déterminés et subdivisés par d'autres voies secondaires parallèles aux deux premières. Cette opération était exécutée au moyen de la groma placée au

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point où l'augure avait fait sa consultation. Les deux rues principales aboutissaient aux quatre portes. A la convergence du decu-manus maximus et du cardo maximus é t a i en t édi f iés les sanctuaires entourés des lieux de rassemblement. La ville, ainsi découpée, avait l'aspect d'un échiquier.

Le decumanus maximus, fondement de tout le système, n'était pas tracé au hasard, mais selon une orientation. Les écrits des Gromatici indiquent que l'axe de l'est équinoxial ou moyen à l'ouest équinoxial constitue la ratio primitive et idéale. Elle entraîne pour le cardo une direction nord-sud exacte. Mais, dans certaines circonstances, le decumanus a été déterminé par la position du soleil levant ou couchant à une date précise. Les axes directeurs des villes pouvaient donc varier avec le lever du soleil suivant la date de la fondation. Par la mesure de l'angle du tracé du decumanus avec l'est équinoxial, on peut calculer, pour chaque ville, son jour de naissance, son dies natalis, célébré chaque année par des fêtes et des jeux. Turin a été fondée au solstice d'hiver, Autun, au solstice d'été. Les cités inscrivaient sur leurs monnaies le signe du zodiaque sous lequel elles sont nées. Le texte des arpenteurs est très important car il apporte la confirmation formelle de la volonté d'ordonner les lieux de vie en rapport avec les sources d'énergie célestes, mais, aussi vraisemblablement terrestres, en raison des hypothèses suggérées par l'instrument des arpenteurs.

La groma se composait d'une potence courbe sur laquelle pouvait pivoter une croix horizontale. Des fils à plomb étaient suspendus aux extrémités des quatre bras. Le corpus agrimensorum n'en précise pas le mode d'utilisation, mais il est plausible que les fils à plomb utilisés comme instruments de visée servirent en même temps de pendules. Leur oscillation longitudinale pouvait orienter la croix qui tournait selon l'azimut de compensation magnét ique du site. Cet instrument pouvant être sensible aux faibles variations du champ magnétique terrestre indiquait la direction nord-sud du cardo. Quand cette direction magnétique terrestre du lieu était perpendiculaire à l'axe électrique du soleil levant, l'adéquation ciel et terre était réalisée.

A l'appui de notre hypothèse d'emploi de la groma, les expériences réalisées par le Pr Yves Rocard, ancien directeur du laboratoire de physique de l'Ecole normale supérieure, démontrent

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qu'un pendule permet de trouver le nord. Or, les cardo maximus et les decumanus maximus semblent être la matérialisation d'axes magnétiques terrestres. Par ailleurs, les augures déterminaient l'espace carré du templum par l'observation du vol des oiseaux. Des recherches récentes ont mis en évidence l'existence de cristaux de magnétite dans la tête des pigeons, découverte qui permet de penser que le champ magnétique terrestre joue un rôle important dans le déplacement des oiseaux. L'étude du vol des oiseaux pouvait être une approche empirique des champs magnétiques terrestres que l'utilisation de la groma devait ensuite préciser.

Le choix des lieux d'implantation d'une ville romaine ou d'un castrum semblait être guidé par un désir d'union plus intime avec les forces terrestres et cosmiques. Cette volonté a persisté jusqu'aux derniers jours du monde romain. Ces connaissances paraissent avoir inspiré ensuite les bâtisseurs des églises romanes.

Le pouvoir des lieux a toujours fasciné l'homme qui leur a souvent attribué des vertus sacrées et thérapeutiques. Bien avant l'urbanisation étrusque, les mégalithiques ont implanté de mystérieux dolmens, menhirs, cromlechs et tumuli n'obéissant à aucun motif économique ou militaire. Certains cromlechs, comme le rectangle de Crucuno dans le Morbihan, seraient des observatoires astronomiques, chaque menhir matérialisant la position des levers et couchers de soleil et de lune suivant les saisons (travaux de Thom). Des menhirs, comme à Erdeven, jouent un rôle de paratonnerre recevant régulièrement la foudre. Ces pierres dressées peuvent être des accumulateurs et créer un effet de pile. Nous avons pu mesurer, après un orage, le matin avant le lever du soleil, une différence de polarité électrostatique entre les deux rangées centrales des alignements de Carnac, d'un côté négative et de l'autre positive. Dès l'apparition du soleil, cette distinction ne fut plus mesurable.

Les Anciens avaient-ils une prescience des interactions électromagnétiques ? Des hauts lieux se trouvent dans des zones fortement magnétiques. L'antre de la Sibylle de Cumes, près de Naples, est creusée dans une roche volcanique où l'aiguille aimantée de la boussole ne peut trouver une position stable. Peut-on soupçonner ce fort champ magnétique d'avoir contribué à la réputation de la prophétesse ? Il n'est pas interdit de le penser. D'après Vyner (Etats-Unis), les radiations électromagnétiques ont des effets psy-

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chologiques et comportementaux, tout particulièrement d'hypervi-gilance, et les chercheurs russes effectuent également des travaux sur les effets des radiations non ionisantes sur la conscience.

La pollution électromagnétique

Désormais, les sources naturelles électromagnétiques sont masquées par la prolifération d'émissions de radiations qui, parce qu'elles ont été appelées non ionisantes, n'ont guère inquiété dans les premiers temps d'utilisation. La multiplication des procédés et des matériels producteurs d'énergie rayonnante non ionisante nous plonge dans un bain permanent d'ondes réalisant un nouveau type de pollution : la pollution électromagnétique dont on parle peu.

La pollution chimique, mobilisant actuellement les médias, peut être vue, détectée par l'odorat et le goût. A l'opposé, la pollution électromagnétique, caractérisée par son ubiquité, ne peut être détectée par les sens humains sauf dans l'étroit spectre visible. Toutefois, si son intensité est élevée, l'homme la ressent sous la forme de chaleur.

Plusieurs groupes de rayonnements d'importance particulière peuvent menacer nos lieux de vie et de travail.

L'électricité a conquis peu à peu la planète et, avec elle, les champs électromagnétiques de basse fréquence. Le développement poussé des technologies de l'électricité augmente nos besoins en énergie électrique. Cette consommation ne cessant de croître, l'emploi de vastes systèmes de transport d'énergie en résulte. Les lignes électriques produisent des champs électriques et magnétiques de même que l'emploi de l'électricité dans les ménages, les transports et l'industrie.

Les premières observations de perturbations physiologiques ont été communiquées par des chercheurs russes en i960. Des sujets travaillant dans des sous-stations de 400-500 kV, exposés à des champs de tension de 2 à 4 kV, présentaient des troubles fonctionnels du système nerveux central et autonome. Les symptômes signalés étaient un dermographisme, une augmentation de la transpiration, une instabilité du pouls et de la tension artérielle, des tremblements, un sommeil fragile, des céphalées et des difficultés de concentration.

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Les recherches se sont alors multipliées en URSS et dans le monde pour connaître les répercussions sur les personnes exposées professionnellement et sur celles vivant à proximité des lignes à haute tension. L'OMS, entre 1985 et 1989, dates des deux éditions de la publication la Protection contre les rayonnements non ionisants, recense sur ce sujet plus de 200 nouvelles enquêtes épidé-miologiques dignes d'intérêt.

Des effets sur les rythmes circadiens ont été mis en évidence. Des études suédoises montrent une augmentation du taux de malformations congénitales chez les enfants dont le père travaillait dans les sous-stations de haute tension. Des problèmes de stérilité ont été également signalés. Depuis quelques années, l'inquiétude d'une relation entre champ électrique et cancer suscitent de nouvelles investigations. Wertheimer et Leeper, aux Etats-Unis, constatent une fréquence élevée de leucémie parmi les enfants vivant à proximité de lignes électriques. Tominius, en Suède, fait une observation analogue. Dans une autre étude épidémiologique, aux Etats-Unis, il est noté une augmentation du risque de cancer du système nerveux central chez les enfants dont les pères étaient électriciens. En l'état actuel des connaissances, l'OMS recommande donc des précautions pour limiter l'exposition des travailleurs.

Une autre partie du spectre électromagnétique soulève un grand intérêt : ce sont les radiofréquences, allant de 300 kHz à 300 MHz et les micro-ondes, de 300 MHz à 300 GHz. Ces radiations couvrent des sphères variées de l'activité humaine, comme les installations militaires, les équipements de radar et de communication, par exemple, les antennes des émetteurs en FM, VHF, UHF et les fours à micro-ondes.

Les premières études datent de 1943, effectuées par la marine américaine. Ensuite, en 1966 et 1970, des chercheurs polonais et soviétiques ont constaté, sur des techniciens exposés aux microondes, des altérations fonctionnelles des systèmes nerveux, cardio-vasculaire et du comportement : fatigabilité, céphalées, somnolence, irritabilité, anorexie, troubles de la mémoire, anxiété, hypochondrie, troubles du rythme cardiaque, modification de la tension artérielle. Aussi, en Pologne, les troubles cardio-vasculaires, les perturbations du transit gastro-intestinal et la neurasthénie sont des contre-indications au travail dans un environnement de micro-ondes.

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Les pays de l'Est ont été, semble-t-il, rapidement convaincus des influences des micro-ondes. Ainsi, l'ambassade des Etats-Unis à Moscou a été irradiée de 1943 à 1976 par des fréquences allant de 0,6 à 9,45 GHz. Ce "bombardement" fut détecté en 1953 et, en conséquence, varia en direction, fréquence et intensité qui augmenta dans les six derniers mois. Lilienfeld fit une enquête épidé-miologique sur les 1 800 employés et les 3 000 accompagnants ayant vécu dans l'ambassade durant les trente-trois années d'irradiation. Aucune conclusion convaincante ne fut possible en raison de nombreuses limites à cette enquête.

En France, la mise en service de 9 nouveaux émetteurs de 10 kV chacun au sommet de la tour Eiffel, le 1 e r juin 1989, ont inquiété les techniciens de Télédiffusion de France en raison de la création de champs électromagnétiques de près de 10 M W / m 2 sur la plateforme supérieure. Cette puissance ne peut être compatible avec une exposition continue. 1 M W / m 2 est la valeur limite d'exposition aux Etats-Unis.

Dans notre pays, aucune réglementation n'est établie à ce jour. Il est vrai que ce sujet n'a guère suscité d'études françaises faisant autorité parmi les publications internationales.

Un des principaux dangers des micro-ondes, cité depuis de nombreuses années, est le risque de cataracte. Cleary et Pasternak, les premiers, ont, en 1966, observé des opacifications du cristallin plus fréquentes chez les sujets exposés aux micro-ondes. Cette découverte a ensuite suscité beaucoup de travaux, parfois discordants. Le risque n'est pas encore évalué mais le mécanisme de la caractogenèse soulève quelques hypothèses . Parmi elles, des enzymes labiles à la chaleur seraient transformées et n'assureraient plus leur rôle de protection contre l'oxydation du cristallin.

Une des actions de ces fréquences stir les systèmes biologiques se fait par l'intermédiaire de l'hyperthermie. Les gonades, et particulièrement les testicules, ont une sensibilité bien connue à la chaleur. Un affaiblissement de la libido, une diminution de la sper-matogenèse, une modification de la proportion masculin-féminin parmi les nouveau-nés ont été cités dans plusieurs études. En Suède, sur une population de 2 018 physiothérapeutes et leurs 2 043 enfants, 33 cas de morts néo-natales et de malformations majeures ont été relevées. Le seul fait positif retrouvé était une uti-

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lisation plus fréquente des équipements d'ondes courtes pour les mères d'enfants morts ou malformés.

Nous connaissons incomplètement encore les effets biologiques et les conséquences sur la santé des radiofréquences et des micro-ondes. Bien que notre savoir en la matière se soit substantiellement accru ces dernières années, il demeure limité par des informations restreintes à une gamme étroite de fréquences et par une méconnaissance des effets d'expositions répétées et chroniques.

Que dire alors des ordinateurs qui combinent toute une gamme de radiations électromagnétiques ? Les écrans cathodiques sont les moyens de visualisation les plus utilisés. Ils émettent des radiations ionisantes de haute fréquence (rayons X), des rayonnements é lect romagnét iques de très basse fréquence (de 1,5 à 20 kHz) produits par le transformateur et les systèmes de deflection du faisceau d'électrons et des champs d'extrêmement basse fréquence (50 Hz). Ces deux derniers sont de nature identique à ceux provenant des lignes à haute tension et sont surtout émis sur les côtés et à l'arrière de l'appareil tandis qu'un champ électrostatique se développe devant l'écran.

Des motifs d'inquiétude ont surgi, aux Etats-Unis, il y a une dizaine d 'années avec l'apparition de "grappes" d'avortements spontanés chez les femmes travaillant sur écran d'ordinateur. La même observation a été faite ensuite dans de nombreux pays, notamment en Suède, au Danemark et au Royaume-Uni. Les grandes enquêtes entreprises dans les mondes anglo-saxon, nordique et japonais n'ont pas encore permis d'établir ou de nier cette corrélation avec certitude.

Les plaintes subjectives les plus fréquentes sont relatives à des problèmes oculaires, très souvent, chez les femmes et les porteurs de lunettes, en atmosphère peu humide. Les symptômes décrits sont regroupés sous le terme d'asthénopie soit accommodative (vue brouillée, double), soit musculaire (yeux douloureux, irrités, cuisants, rouges avec sensation de fourmillements, de gravier). Par ailleurs, selon l'enquête japonaise de Kajiwara, le travail sur terminaux à écran de visualisation peut entraîner la myopie. Il se pourrait plutôt que l'effort d'attention requis décèle des défauts mineurs et préexistants de la vue.

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De même que pour les micro-ondes, des débats considérables sont consacrés à la caractogenèse des écrans d'ordinateurs. Les études épidémiologiques menées actuellement ne permettent pas de conclure, peut-être par manque de recul puisque certains pensent qu'une période de latence d'assez longue durée peut exister avant l'apparition des signes pathognomoniques de cataracte.

La littérature suédoise et norvégienne rapporte la possibilité de problèmes cutanés du visage induits par les écrans d'ordinateurs. Les ennuis dermatologiques, localisés aux joues, commencent, en généra l , après quelques heures de travail, par une démangeaison suivie d'un érythème et parfois de papules. Pour d'autres sujets, ce fut une aggravation de l'acné rosacée. Au cours de la recherche des facteurs en cause, une observation cohérente dans les nombreux comptes rendus de cas est la coïncidence des troubles du visage avec une faible humidité et des phénomènes électrostatiques responsables d'une déposition renforcée de particules sur le visage. Selon la nature des aérosols contaminant l'air intérieur des bureaux, il se produit des réactions cutanées chez les individus sensibles.

D'autres effets néfastes sont allégués au travail sur écran : l'inconfort ostéo-articulaire, des troubles liés au stress et des céphalées.

Devant l'importance des conséquences du travail sur ordinateur, l'OMS a réuni en 1985 un groupe de travail qui a publié, en 1989, un rapport de synthèse de l'importante littérature résultant des recherches qui, quoique nombreuses, ne permettent pas d'écarter, à l'heure actuelle, la nocivité des écrans cathodiques ni de conclure à leur inoffensivité. Dans le doute persistant, l'OMS continue à conseiller de prendre des mesures préventives.

Nous venons donc de voir que cette pollution électromagnétique, omniprésente et sournoise a une action polymorphe sur le corps humain que toutes les nombreuses enquêtes épidémiologiques ont bien des difficultés à analyser. L'interprétation des résultats ne peut se faire selon des données technico-mathématiques, car, s'agissant de recherches dans le domaine biologique, elle doit tenir compte que les êtres vivants sont soumis à de nombreuses influences extérieures et intérieures, parfois difficilement décelables. La pollution électromagnétique est bien le problème majeur de l'éco-épidémiologie des années à venir.

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L'homme vit-il dans un "stveet home" ?

On ne peut rêver se soustraire à toutes les nuisances que nous avons précédemment étudiées. Se priver des progrès technologiques n'est certainement pas raisonnable. Toutefois, l'utiliser sans nuire est l'exigence de l'adage médical : Primum non noscere.

Il apparaît donc primordial que, dans les lieux où nous séjournons longtemps et dont l'organisation dépend directement de nous - comme notre habitat -, nous évitions le plus possible de soumettre notre équilibre physiologique, plus ou moins fragile selon les individus, à de multiples agressions aériennes, hydriques et surtout, les plus sournoises, électromagnétiques.

Un séchoir à cheveux peut produire un champ magnétique artificiel de 10 à 24 G, un rasoir électrique, 5 à 10 G, c'est-à-dire 10 à 20 fois le champ magnétique terrestre naturel. Une couverture chauffante donne un champ électrique de 0,25 kV/m à 30 centimètres.

Le fait de faire séjourner un homme dans un champ électrique alternatif entraîne une migration de charges électriques négatives et positives avec chacune des alternances de courant, ce qui équivaut au passage d'un courant alternatif de très faible intensité qui pourrait être sans action s'il n'était pas proche des valeurs développées par l'activité cellulaire. Tout le fonctionnement cellulaire, surtout au niveau de la membrane, est à base de phénomènes électriques de polarisation et de dépolarisation surtout pour les cellules musculaires et nerveuses. Les champs électriques peuvent ainsi perturber le fragile fonctionnement membranaire.

Ces résonances biologiques deviennent véritablement nocives lorsque le corps y est soumis de façon durable, par son immobilité. Pour cela, attacher de l'importance à l'emplacement, à la qualité du lit où l'homme passe, en moyenne, le tiers de sa vie, est, étymologi-quement, la démarche première du clinicien (Kline = lit), celui qui étudie au lit des malades.

Les chambres sont maintenant transformées en laboratoires avec télévision, magnétoscope, chaîne hi-fi, ordinateurs et les lits en postes de commandement motorisés avec réveil, téléphone, musique, machines à café... Le sommeil, pourtant fonction vitale, est maltraité. Les études scientifiques sur le parallèle entre lieux du

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sommeil et sommeil sain et réparateur sont encore rares et ponctuelles. Pourtant les données empiriques montrent qu'une diminution de la charge électromagnétique à la tête du lit permet une nette amélioration du sommeil.

Les techniques d'exploration et de diagnostic par résonance magnétique nucléaire (RMN) montrent la sensibilité magnétique et radiofréquentielle des cellules humaines. Si, lors du sommeil, le corps est exposé à ces types de rayonnement, même d'intensité infiniment plus faible, mais de façon répétée et prolongée pendant des années, l'addition de charges électromagnétiques peut atteindre un seuil critique fragilisant certaines zones du corps et expliquant la focalisation d'une maladie.

Ainsi s'impose la conception d'un habitat biocompatible créant des zones de repos isolées des zones d'activité intégrant judicieusement l'apport de la technologie moderne.

A problèmes nouveaux, solutions nouvelles

Les hommes ont voulu assurer une emprise de plus en plus grande sur le monde extérieur et ont ignoré 1' "effet boomerang", obligés ensuite de créer une nouvelle discipline : la molysmologie, science des pollutions. Après l'essor de l'industrie des polluants, le marché de l'antipollution est en phase de croissance, tant au niveau de la prévention que du traitement.

Même s'il est difficile de donner une réponse simple à des problèmes complexes que l'on connaît mal, nous devons promouvoir une prévention des maladies de l'environnement par une approche pluridisciplinaire des professionnels de la santé, du bâtiment et de la recherche scientifique et, ainsi, retrouver l'antique dualité médecin-architecte.

Comme Hippocrate lui-même paraît l'avoir bien compris, ce vaste problème des influences extérieures qui divise encore les savants, renferme, d'une part, l 'étude des rapports qui unissent l'homme au monde, le microcosme au macrocosme, et, d'autre part, l'étude des lois qui régissent ces rapports et qui déterminent la puissance de réaction mutuelle de l'homme à son environnement.

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La vie de l'homme est une constante recherche d'équilibre. Schématiquement, le corps humain est influencé par l'environnement en raison de ses fonctions d'échange avec l'air et l'eau, mais également à cause de ses propriétés & antenne, susceptible de recevoir et réémettre et de son caractère de carte magnétique qui accumule et garde en mémoire les informations du milieu où il vit.

L'équilibre énergétique de chacun de nous peut être apprécié par l'étude de la réflexion d'un rayonnement infrarouge qui, selon sa perturbation, témoignera de la sensibilité à une quelconque agression extérieure. La réponse individuelle et la facilité d'adaptation à un environnement global ou ponctuel peut être connue grâce à cette technique nouvelle et originale que nous avons mise au point. De même, la biocompatibilité d'éléments minéraux, végétaux ou animaux peut, par ce moyen, être objectivée.

Après avoir fait l'état de notre environnement et de ses risques majeurs, nous voyons que la réaction du corps à un agent externe est matérialisable. Aussi, des efforts individuels, nationaux et internationaux se révèlent indispensables pour garantir à chacun une certaine qualité de l'environnement.

La pollution chimique de l'air et de l'eau fait l'objet d'engagements internationaux visant à réduire d'un quart à un tiers les émissions des polluants classiques en dix ans.

En revanche, la pollution électromagnétique ne paraît pas encore inquiéter les pouvoirs publics. Pourtant, notre expérience professionnelle nous démontre qu'elle peut être un facteur prédisposant à certains déséquilibres fonctionnels précédant les lésions organiques. Il est cependant possible d'en atténuer l'impact biologique.

Une mise à la terre correcte des installations électriques et des sources de champs électromagnétiques (appareillage domestique, ordinateurs, staictures métalliques, etc.) est la première précaution. De même, l'installation et la distribution électr iques doivent être judicieuses pour éviter de créer des champs électromagnétiques parasites sur les lieux de repos et de travail. Par ailleurs, des systèmes interférentiels peuvent être placés sur les différents vecteurs électromagnétiques naturels (cosmo-telluriques, failles et circulations d'eau souterraines...) et technologiques (électricité, télécommunications, micro-ondes...). Les champs électromagnét iques induits par tous les conducteurs dans notre habitat

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seront moins perturbateurs grâce à la pose d'un dispositif antiinduction.

Au milieu du spectre électromagnétique, la couleur, fille de la lumière, frontière entre les radiations ionisantes et non ionisantes, peut être également une aide au traitement d'une surcharge électromagnétique perturbatrice.

Ces mesures de protection environnementale constituent un traitement externe indispensable avant de prétendre faire un diagnostic étiologique précis et assurer une thérapie bien adaptée en pathologie interne. La médecine environnementale doit être, avant tout, préventive et son but peut se résumer dans cette adaptation d'un célèbre adage : Mens sana in domo sano, finalité de l'écosystème humain.

Pierre et Suzanne Déoux

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Documents

H ippocrate, grand voyageur, observateur attentif, ayant...ment, les grands problèmes du XXIe siècle. Toutefois, comme de nombreuses médecines, la médecine environnementale doit