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HEPATITE C Epidémiologie Histoire naturelle Traitement Co-infection VIH Dr Sylvia Males Service des Maladies Infectieuses et tropicales Hôpital Nord Marseille

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HEPATITE CEpidémiologie

Histoire naturelleTraitement

Co-infection VIH

Dr Sylvia MalesService des Maladies Infectieuses et tropicales

Hôpital NordMarseille

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Le virus

• Hépatite C qualifiée initialement d’hépatite « non A non B » • mise en évidence en 1989 de l’agent étiologique, dénommé

depuis virus de l’hépatite C• petit virus à ARN enveloppé• famille des Flaviviridae, du genre Hepacivirus• grande capacité du génome à muter. • variabilité génétique se traduisant au niveau des populations

par une distribution en génotypes et sous-types . – 6 génotypes majeurs numérotés de 1 à 6– plusieurs dizaines de sous-types désignés par les lettres a, b,

c…

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Le virus - flaviviridae

Découvert en 1989 (Choo et coll.)

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Hépatite C: problème de Santé Publique

• 170 millions de personnes –soit 3 % de la population mondiale- sont porteurs d’anticorps du virus de l’hépatite C (OMS)

• 3 à 4 millions de personnes sont infectées chaque année (OMS)

• En 2001, les hépatopathies étaient responsables de plus de 1.4 millions de décès, parmi lesquels au moins 20 % étaient attribuables au VHC.

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Prévalence variable

• Prévalence globale des anticorps anti-VHC :– 1 à 2 % dans la

plupart des pays industrialisés.

– supérieure à 10 % dans certains pays d’Afrique Centrale et en Egypte

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Distribution des génotypes• Génotypes 1, 2 et 3:

tous les continents– rendent compte de la

majorité des infections par le VHC en Europe et en Amérique du Nord.

• Génotypes 4, 5 et 6 régions géographiques précises:– En Egypte, le génotype 4

est majoritaire, avec une prévalence variant de 70 à 90%

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Distribution des génotypes

• La répartition géographique des génotypes et sous-types peut fournir des indications concernant l’histoire épidémiologique du virus

– La présence simultanée d’un type et de plusieurs sous-types viraux dans une zone géographique limitée témoigne d’une infection endémique ancienne, comme c’est le cas en Afrique centrale: nombreux sous-types (4b, 4c, 4e) décrits

– la prédominance du sous-type 4a en Egypte suggère que la dissémination de l’infection par le VHC remonte à un passé récent.

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Intérêt du génotype du VHC• La connaissance du génotype est indispensable

pour – Le choix de la durée du traitement– La prédiction de la réponse au traitement

• Ex: SVR génotype 1 : 40 à 50 %

• SVR Génotype 2 et 3: environ 80 %

• SVR Génotype 4: environ 60 %

• Pas d’intérêt clinique à la détermination du sous-type (ex 1a, 1b…)

• La sévérité de la maladie (fibrose) n’a pas de relation avec le génotype

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Modes de contamination

• Transfusions sanguines• Injections: médicales,

toxicomanie intraveineuse• Gestes médicaux invasifs:

chirurgie, fibroscopie, …• Tatouages, acupuncture,

body-piercing, rasage,…• Mère-enfant• Sexuelle• Intrafamiliale

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Injecting Drug Use and HCV Transmission

• Highly efficient– Contamination of drug

paraphernalia, not just needles and syringes

• Rapidly acquired after initiation– 30% prevalence after 3

years– >50% after 5 years

• Four times more common than HIV

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Sexual Transmission of HCV

• Occurs, but efficiency is low– Rare between long-term steady partners (1.5-3%)– MSM 3% (1-18% in selected STD clinic settings) –

same as heterosexuals– Factors that facilitate transmission between

partners unknown (e.g., viral titer)• Accounts for 15-20% of acute and chronic

infections in the United States– Sex is a common behavior– Large chronic reservoir provides multiple

opportunities for exposure to potentially

infectious partners

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Perinatal Transmission of HCV

• Transmission only from women HCV-RNA positive at delivery– Average rate of infection

6%– Higher (17%) if woman co-

infected with HIV– Role of viral titer unclear

• No association with delivery method

• Infected infants do well– Severe hepatitis is rare

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Mother-to-Infant Transmission of HCV

• Post-exposure prophylaxis not available

• No need to avoid pregnancy or breastfeeding– Consider bottle feeding if nipples cracked/bleeding

• No need to determine mode of delivery based on HCV infection status

• Test infants born to HCV-positive women– Consider testing any children born since woman became

infected

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Household Transmission of HCV

• Rare but not absent

• Could occur through percutaneous/mucosal exposures to blood– Theoretically through sharing of

contaminated personal articles (razors, toothbrushes)

– Contaminated equipment used for home therapies

► IV therapy► Injections

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Modes de contamination prédominants différents selon les régions du monde…

• Pays occidentaux – contamination par partage de seringues

infectées : la voie de transmission la plus fréquente du virus de l’hépatite C

• Pays en développement– injections d’ordre médical, pratiquées dans de

mauvaises conditions d’hygiène, avec souvent une utilisation abusive de la voie parentérale

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Histoire naturelle de l’infection• 4 à 8 semaines d’incubation• hépatite aiguë asymptomatique dans la majorité des cas.• taux d’éradication virale spontanée : 10 à 40 %.

• infection chronique = persistance de l’ARN du VHC dans le sérum 6 mois après le début des symptômes.

• persistance de l’infection virale => apparition des lésions d’hépatite chronique et développement d’une fibrose, pouvant aboutir à la cirrhose.

• 80 % des porteurs chroniques => hépatite active avec élévation des transaminases, le plus souvent cliniquement asymptomatique

• On estime que 20 % des hépatites chroniques actives=> cirrhose.• Stade cirrhose : complications responsables de la morbidité et de la

mortalité de la maladie :– décompensation de la cirrhose (ictère, ascite, encéphalopathie hépatique,

hémorragie digestive) . Incidence = 3 à 5 % par an – carcinome hépatocellulaire. Incidence = 1 à 4 % par an

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Histoire naturelle de l’infection

6 mois1 à 2 mois 10 à 30 ans

INCUBATION PHASE AIGUË PHASE CHRONIQUE

Infection chronique50-85%

Cirrhose20%

Carcinome hépatocellulaire

1 à 4 %/an

Ictère 20 à 30%

Pas de symptômes

Infection par le VHC

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Facteurs associés à la progression de la fibrose

– Age élevé à la contamination– Durée de l’infection– Sexe masculin– Alcool– Co-infection VIH ou VHB– BMI, diabète, stéatose– (tabac)– (schistosomiase)

Photos: A. Richert, MD, Pittsburgh

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Le VHC dans les pays industrialisés

• Prévalence des anticorps anti-VHC dans le sérum: 0.5%-2%• Plus élevée dans le sud de l’Europe

• En France:– 500 à 650 000 personnes infectées (1%)– Prévalence:

• 1.1% en population générale (18-59 ans)• 1.0% chez les femmes ayant terminé une grossesse (Ile de

France)• + élevée chez les hommes avant 40 ans, chez les femmes

après 40 ans– 1837 décès liés au VHC en 1997 (cause initiale pour 630)

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• 60 % environ chez les toxicomanes IV

• 25- 30 % chez les sujets infectés par le VIH 25 à 30 000 co-infections VHC-VIH

• 25 % chez les détenus

• L'incidence annuelle des nouvelles contaminations : 5 000 dont 70 % associées à la toxicomanie IV

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Facteurs de risque en France

• Transfusions avant 1991• Toxicomanie intra-veineuse• Gestes médicaux invasifs• Exposition professionnelle• Inexpliquées: 10%

• Transmission sexuelle existe (surtout homosexuelle)• Transmission mère -enfant 2 à 5 % (VIH+ : 15%)

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Public Health Service Guidelinesfor Counseling Anti-HCV-Positive Persons

Anti-HCV-positive persons should:

• Be considered potentially infectious• Keep cuts and skin lesions covered• Be informed of the potential for sexual transmission• Be informed of the potential for perinatal transmission

– no evidence to advise against pregnancy or breastfeeding

Anti-HCV-positive persons should not:• Donate blood, organs, tissue, or semen• Share household articles (toothbrushes, razors)

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Qui dépister ? (ANAES janvier 2001)

• Transfusés• Greffés avant 1992• Drogues IV même 1 fois (régulier si toxico actif)• Enfants de mère VHC+• VIH+, hémodialysés

• Partenaires sexuels et membres de l’entourage• Sujets incarcérés• Tatouage ou piercing, mésothérapie ou acupuncture• ALAT élevée• Soins en Asie, Moyen Orient, Afrique, Amérique sud

• AES• Actes invasifs (endoscopie)

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VHC en Egypte: un cas particulier

• prévalence globale dans la population des anticorps anti-VHC varie de 10 à 20 %

• zone rurale:– 10% chez les enfants– plus de 40% chez les adultes

de plus de 40 ans.

• zone urbaine au Caire et à Alexandrie– 5 % chez les enfants – 15% chez les adultes

• Cinq à sept millions d’égyptiens seraient porteurs chroniques du virus

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Origine de l’épidémie

• attribuée au traitement de masse de la bilharziose dans les années 1960-1982

• 12 à 16 injections par voie IV de dérivés de l’antimoine, sur une sur 2 à 4 mois.

• enfants de plus de 5 ans, dans les écoles• campagnes de traitement de masse dans les

villages• introduction en 1982 en Egypte du praziquantel

par voie orale => interruption de cette chaîne de transmission

Une des plus grandes épidémies iatrogènes au monde !

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Origine de l’épidémie : arguments (1)

• Prévalence plus élevée du VHC dans les zones rurales

• Plus élevée dans les zones de prévalence élevée de la bilharziose

Adapté de Frank et coll, Lancet, 2000, 355:887-891

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• La distribution de la prévalence par classes d’age, avec une infection qui touche surtout les individus de plus de 35 ans correspondant à la population traitée lors de ces campagnes (« effet de cohorte »)

0

10

20

30

40

50

60

5-9 10-14 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49

Le CaireBasse Egypte

Prévalence du VHC par âge, zones urbaines et rurales, Egypte, 1995-6

Adapté de Frank et coll, Lancet, 2000, 355:887-891

Origine de l’épidémie : arguments (2)Origine de l’épidémie : arguments (2)

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• L’homogénéité du type et sous-type viral, avec prédominance du génotype 4a, en faveur du caractère récent de l’épidémie

relation entre les campagnes de traitement de la bilharziose dans les années 1960s-70s et la diffusion de l’épidémie du VHC en Egypte

Origine de l’épidémie : arguments (3)Origine de l’épidémie : arguments (3)

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Epidémiologie du VHC en Egypte

• Modes de transmission actuels:– Transfusions sanguines (Abdel-Wahab, 1994; Waked,

1995)– Iatrogénique: injections, chirurgie, extractions

dentaires, cathéters intra-veineux…(El-Sayed, 1997)– Toxicomanie (Bassily, 1995)– Transmission mère-enfant (Kumar,1997)– Circoncision (Mohamed MK, 1998)

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Traitement de l’hépatite C chez le

mono-infecté

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Buts du traitement

• Eradiquer le virus.

• Limiter les lésions hépatiques.

• Limiter les complications, la morbidité et la mortalité.

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Critère d’efficacité du ttt• Plusieurs types de réponse au traitement antiviral

– réponse biochimique (normalisation de l’activité des transaminases)

– réponse histologique (diminution des scores histologiques)– réponse virologique

• critère principal de jugement de l’efficacité du traitement = réponse virologique prolongée (RVP)– absence de détection de l’ARN du VHC dans le sérum par

PCR qualitative 6 mois après la fin du traitement

• Une RVP est considérée comme un critère de guérison de l’infection chronique.– associée à long terme à une amélioration clinique, à la

stabilisation ou l’amélioration des lésions histologiques, et à un taux de rechute très faible

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Traitement: Historique• 1990: INF α standard :antiviral et immunomodulateur

– monothérapie pendant 12 mois– RVP 15 à 20 %

• 1996: la ribavirine, analogue nucléosidique de la guanosine et antiviral à large spectre, en association avec l’interféron. – RVP 35 à 45 %

• 2000: Peg-INF: • le peginterféron α (Peg-IFN α)-2b (Peg-Intron, Schering-

Plough)• le Peg-IFN α-2a (PEGASYS, Roche). • l’interféron pégylé (Peg-INF) en monothérapie s’est révélé deux

fois plus efficace que l’INF standard

• Actuellement recommandé : – association Peg-INF et ribavirine– RVP 50 à 60%

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Efficacité des différents schémas thérapeutiques dans le traitement de l’hépatite C chronique

Proportion des patients présentant une RVP en fonction du génotype.

D’après Poynard , Lancet 2003

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Facteurs influençant la réponse au traitement

• facteurs liés au virus– génotype viral 2 et 3

• SVR 80% pour les génotypes 2 et 3• SVR 40% génotype 1 • SVR 60 genotype 4

– virémie initiale basse

• facteurs liés au patient– âge inférieur à 40 ans– sexe féminin– absence d’obésité

• facteurs liés à la maladie– une valeur élevée des transaminases (> 3N)– absence de fibrose ou de cirrhose 

Meilleure réponse au traitement

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Comment traiter ?

Génotype 1 et 4 : 48 semaines

Génotype 2 et 3 : 24 semaines

MAIS si VIH 48 semaines (voire 72)

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Qui traiter ?• Indications du ttt reposent sur:

– Lésions histologiques

– Facteurs individuels: comorbidités, manif° extra-hépatiques…

– Virologiques

-> bénéfice / risque du ttt

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• Hépatite chronique modérée ou sévère: F>1– TTT CI si cirrhose décompensée

• Femme avant procréation

• Manifestations extrahépatiques (vascularites) du VHC

• Rechute ou non-réponse après monothérapie INF

Qui traiter ?

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Cas particuliers

• Consommation chronique d’alcool

– Diminution de l’efficacité, de la tolérance et de l’observance

– Arrêt de l’alcool 6 mois avant début ttt

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Cas particuliers

• Patients toxicomanes :Patients toxicomanes : – Toxicomanes substitués : Toxicomanes substitués :

• Ne pas différer le traitementNe pas différer le traitement• Soutien psychologique et socialSoutien psychologique et social

– Toxicomanes actifs : au cas par cas Toxicomanes actifs : au cas par cas

• Patients avec des troubles psychiatriques :Patients avec des troubles psychiatriques :– IFN-a peut révéler ou aggraver une dépressionIFN-a peut révéler ou aggraver une dépression– Différer le traitement anti-VHC si dépressionDifférer le traitement anti-VHC si dépression– En cas de troubles psychiatriques légersEn cas de troubles psychiatriques légers

Ne pas différer le traitement, proposer soutien Ne pas différer le traitement, proposer soutien psychiatriquepsychiatrique

• Patients toxicomanes :Patients toxicomanes : – Toxicomanes substitués : Toxicomanes substitués :

• Ne pas différer le traitementNe pas différer le traitement• Soutien psychologique et socialSoutien psychologique et social

– Toxicomanes actifs : au cas par cas Toxicomanes actifs : au cas par cas

• Patients avec des troubles psychiatriques :Patients avec des troubles psychiatriques :– IFN-a peut révéler ou aggraver une dépressionIFN-a peut révéler ou aggraver une dépression– Différer le traitement anti-VHC si dépressionDifférer le traitement anti-VHC si dépression– En cas de troubles psychiatriques légersEn cas de troubles psychiatriques légers

Ne pas différer le traitement, proposer soutien Ne pas différer le traitement, proposer soutien psychiatriquepsychiatrique

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Bilan pré-thérapeutique

• Enquête clinique: ATCD, contexte social, psy, addictions, grossesse…

• Recherche comorbidités: VIH, VHB, TSH…• Bilan bio: BHC, NFS• Génotype viral (stratégie thérapeutique)• Charge virale initiale si G1

• PBH sauf si pas d’indication au TTT (cirrhose décompensée, transa N..) ou génotype 2 ou 3

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Comment traiter ?

PegIFN -2a (180 g/sem) + ribavirine (800mg/j < 65 kg, 1000mg entre 65 et 85 kg et 1200 mg > 85kg)

PegIFN -2b (1,5 g/kg/sem)+ribavirine

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• Génotype 1: 48 semaines– Faire ARN VHC quantitatif à S12

– Si diminution de 2 log ou CV=0->Poursuite du TTT, si objectif du TTT est l’éradication

virale

– Sinon: forte pba d’échec viro! Poursuite si objectif= histologique

• Génotype 2 et 3 : 24 semaines• Génotype 4: 48 semaines

Durée du traitement ?

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Autres schémas thérapeutiques

• Monothérapie PEG INF– Si CI ribavirine (thalassémie)– TTT d’entretien en cas de NR virologique

• BUT= ralentissement de la fibrose• Durée en fonction de la réponse bioch et de la

tolérance

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• HCV= 20% des indications de transplantations hépatiques en France

• Indiquée si cirrhose décompensée ou CHC• Réinfection du greffon dans la majorité des cas• Modalités du ttt antiviral post-transplantation en

cours d’évaluation

Transplantation hépatique

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Mesures d’accompagnement

• Alcool: abstention

• Lutte contre l’obésité

• Arrêt du tabac

• Vaccin VHB

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Surveillance du ttt: efficacité

• Suivi biochimique: transaminases– Normalisation ou diminution– 1 fois/mois pdt ttt puis 1fois/ 2mois dans les 6

mois après ttt

• Suivi virologique: ARN VHC– A la fin du TTT– Et 6 mois après la fin du TTT (RVP= guérison)– A S12 dans G1 (prédiction RVP)

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Surveillance du ttt: tolérance

• Effets secondaires INF– Sd pseudo-grippal, asthénie, anorexie, diarrhées,

rashs, …• ttt syptomatique et poursuite du ttt

– Troubles psy : irritabilité à Sd dépressif sévère• Avis spécialisé, ttt antidépresseur, poursuite du ttt discuté

– Dysthyroïdie:• TSH/ 3 mois

– Hématologiques: neutropénie, thrombopénie• NFS x2 /mois, puis 1x/mois• Ttt symptomatique: GSF

– INF contre-indiqué si grossesse !

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Surveillance du ttt: tolérance

• Effets secondaires ribavirine– Anémie hémolytique

• Diminution de la posologie• TTT symptomatique: EPO

– Autres ES: prurit, toux, sécheresse cutanée…– Contre-indiquée si grossesse !

• BHCG /mois• Poursuite CO 4 mois apres fin ttt (femme) et 7

mois (homme)

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Conférence de consensus 1-2 mars 2005- Traiter après M3- Peg IFN pour mono infectés- + ribavirine pour coinfectés VIH-VHC - Durée du traitement ? 24 semaines?

Hépatite aigue C : traitement

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Traitement de l’hépatite C chez les patients co-infectés par le

VIH

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Généralités

• Modes de transmission communs

• Prévalence de la co-infection élevée

• En Europe: 40% des VIH + sont co-infectés par le VHC

• Si Ac VHC- : pas d’hépatite C, sauf :– Hépatite C aigüe– Déficit immunitaire -> faire PCR

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Effet du VIH sur le VHC

• Aggravation du pronostic de l’infection VHC par le VIH

• Progression de la fibrose plus rapide

• Taux de cirrhose x 2 à 5

• Délai d’apparition de la cirrhose inférieur de moitié

(7à 14 ans)

• CD4<200/mm3 : facteur de progression rapide

• Cofacteurs d’aggravation

• Déficit immunitaire, Charge virale élevée

• Surconsommation d’alcool

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Traiter d’abord le VIH ou l’hépatite C ?

– Chez les co-infectés, non immunodéprimés, traitement du VHC est souhaitable

– Chez les patients traités, le traitement anti-VHC mêmes bases histologiques que celles retenues pour les mono-infectés VHC

– Chez les immunodéprimés: ttt du VIH prioritaire (ID=>diminution de la réponse viro et de la tolérance)

– Traitement anti-VHC doit être envisagé chez tous patients co-infectés VIH-VHC (lorsque bénéfice > risque)

– Si pas d’indication au ttt VIH ni VHC: évaluation de la fibrose / 3 ans

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1. Patient non traité pour le VIH et sans indication de traitement pour le VIH

• Conduite du traitement pour le VHC proche de celle préconisée chez les sujets mono-infectés.

• Attention au risque de diminution des CD4 d’environ 100/mm3 (sans variation de pourcentage) sous IFN.

• Certains experts considèrent que la co-infection VHC est, en soi, une indication à traiter les infections par le VIH avec un taux CD4 supérieur à 350/mm3.

2. Patient non traité pour le VIH avec indication de traitement pour le VIH

• le traitement du VIH doit être privilégié en utilisant un traitement antirétroviral prenant en compte le traitement anti-VHC à venir.

3. Patient recevant un traitement antirétroviral• Traiter en fonction des indications VHC• Gestion des effets secondaires +++

Quand traiter l’hépatite chronique ?

Rapport Yeni, 2008

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Facteurs prédictifs de RVP chez les co-infectés

• Génotype 2-3

• CV HCV basse (<800.000 UI/mL)

• Absence de cirrhose

• Age< 40 ans

• ALAT >3 N

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Rapport Yeni, 2008

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Comment traiter ?

• Traitement de choix : Peg-IFN + RBV

• Doses :– Peg-IFN-alfa 2a = 180 µg/ semaine,

ou Peg-IFN-alfa 2b = 1,5 µg/kg/ semaine

– RBV :• G 1 et 4 avec ARN VHC élevé : 1000 - 1200 mg/j • Pour tous les autres génotypes : 800 mg/jour

• Durée de traitement quelque soit le génotype– 48 semaines

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Gestion des effets indésirables

L’observance du traitement anti-VHC améliore la RVP

• Des efforts doivent être faits pour :– Maintenir des doses optimales de PegIFN et de RBV– Gérer les effets indésirables

• Paracétamol (+/- AINS) pour syndrôme pseudo-grippal • EPO pour anémie sévère • Facteurs de croissance pour neutropénies sévères • Antidépresseurs en cas de dépression• Hormones thyroïdiennes de substitution en cas d’hypothyroïdie• Bétabloquants pour symptômes d’hyperthyroïdie

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Attention à la prescription du TTT ARVAttention à la prescription du TTT ARV

Antirétroviraux- Cirrhose child C : pas INNTI, ABC, IP/r- Cirrhose child B : prudence- Suivi "rapproché" des fonctions hépatiques- Dosage pharmacologiques

Avant traitement anti VHC- proscrire ddI, d4T: acidoses lactiques- éviter AZT: anémie, neutropénie

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Algorithme ttt VHC/VIH

S4 S12 S24 S48 S72

ARN VHC -

ARN VHC +

Geno 2/3

Geno 1/4 TTT 48S

TTT 24S ? Si CV initiale basse, fibrose minime

>2 log

<2 log STOP

ARN VHC -Geno 2/3

ARN VHC +

Geno 1/4

TTT 48S

TTT 72S

STOP

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Monitoring pendant le traitement