Upload
jean-marie-manus
View
218
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
tiques n’incluent pas forcement les memes
produits et qu’il existe peut-etre une
influence de facteurs de mode de vie dif-
ferente d’un rivage a I’autre.
L’article americain a tree une certaine
panique par mediatisation excessive - ce
n’est pourtant pas la premiere (( alerte a la
bombe )) - et une irritation certaine chez
les gynecologues. Elle a suscite une
replique des specialistes de
I’Association franCaise pour
I’etude de la menopause
(Afem), pour un commentai-
re lucide sur le risque attri-
buable au THS prolong&
Que retenir ?
depistage etant attribuable a un meilleur
suivi regulier en gynecologie, obligatoire
chez une femme sous THS avec sur-
veillance biologique (frottis notamment),
d’ou I’importance de maintenir la gyneco-
logie medicale en France. Les hormones
pourraient faire apparaitre plus tot dans le
temps un cancer existant, d’oir I’importan-
ce du suivi regulier.
l Or, ce risque (statistique) - risque n’est
pas tumeur - disparait en deux a cinq ans
l La ‘q leg&e augmentation )t
(statistique) du risque apres
THS prolonge n’est pas dif-
ferente de celle Cvoquee
dans une m&a-analyse
(compilation de plusieurs
etudes differentes) parue
dans le Lancet en 1997.
l Le risque n’est pas aug-
mente de 80 o/, (comme
I’ont ecrit les medias) mais
multiplie par 0,8 : nuance ! Cela signifie que si 45 fem-
mes sur 1 000 de 50 ans ris-
i Le sein, B risque sous THS ? (Dot. Taxol, SM.9
quent un cancer du sein alors que ne pre-
nant pas de THS, au bout de cinq ans de
THS on devrait repertorier (statistiquement)
47 fern-mes sur 1 000, au bout de dix ans
51 fern-mes, et au bout de quinze ans 57
femmes, soit : 2 cancers de plus en cinq
ans, 6 en dix ans et 12 en quinze ans pour
1 000 fern-mes traitees.
l II s’agit (statistiquement) de cancers
dopistes par ‘c exces de depistage b), ce
apres arret du THS. Conclusion de I’Afem
sur ce point : si le THS declenchait un
cancer de novo, le risque de son emer-
gence persisterait pendant au moins dix
ans apres I’arret du traitement.
l Ce (( cancer sous THS js semble de tou-
te faGon disposer d’un meilleur pronostic,
y compris en termes de mortalite (detec-
tion plus precoce) et, par ailleurs, le risque
(statistique) apparait moindre avec les
derives naturels des estrogenes et des
progestatifs.
~~~~~~~,~~~~~ de ~,~~~~~~~
Mais dans la mise en exergue de ces nou-
velles don&es, on oublie les benefices du
THS : pour la qualite de vie, pour le main-
tien de I’integrite osseuse, peut-&tre pour
prolonger un certain degre de protection
cardiovasculaire ou prevenir certains cas
d’Alzheimer.
Une question demeure : pourquoi les cancers du sein
augmentent-ils en France
depuis un quart de siecle (70
pour 100 000 en 1975, 107
pour 100 000 en 1999) ? Ce
n’est pas qu’a cause du
THS*, bout emissaire perio-
dique, selon I’Afem. Quand
on parle d’une augmentation
(statistique) du risque, ce
n’est pas le meme chose que
I’augmentation du nombre de
cas annuels (incidence), et
quand on parle de THS, il
faut preciser : estrogene
seul, progestatif seul, estro-
progestatif, administration
orale ou percutanee.
Le probleme est que jusqu’a
maintenant, toutes ces
alarmes sont venues d’outre-Atlantique,
parfois via la Grande-Bretagne. On
manque d’etudes paneuropeennes
conformes aux habitants de I’Europe conti-
nentale. CQFD.
J.-M. M.
“Une pubert.6 prkoce et une menopause tardive
sont des facteurs de nsque (imp&gnation hormonale
nature//e forte et prolong&e).
-~ ---.---~- ~~-~-~----~-~..- ~-~__-___^---~ -_--_“_--__I^ .I . . .
La bithkapie de I’hbpatite C, associant I’interfkron alpha-2b et la ribavirine, a rkellement boulevers6 le pronostic de cette infection
virale chronique. Depuis trois ans, plusieurs Etudes ont confirm6
ce changement radical. De ce fait, la bithkapie du VHC a consti-
tuk Pun des &&tements du Medec 2000. Certes, ce n’est pas un
<< scoop ” : i plusieurs reprises, la Revue Frat-qaise des Labora-
toires s’ktait fait /‘&ho des r&u/tats de cette avancke thkrapeu-
tique. Celle-ci devient dksormais (< traitement de &f&ence )>.
S entre a son tour dans le repertoire des pro-
Avancee sur le front therapeutique, preoc- blemes de Sante publique consider&s com-
cupation sur le front epidemiologique... me (( prioritaires ‘j. Ceci d’autant plus que : Avec plus de 500 000 personnes infec- - la mise en place de reseaux ville/hopital
tees par le virus C en France, I’hepatite C pour un meilleur transfer-t des connais-
Revue Fran~aise des laboratoires, marslavril 2000, No 321
sances et des preoccupations des specia-
listes vers les generalistes n’a pas trouve
son rythme souhaitable et que trop de
seropositifs ne connaissent pas leur etat
dont le diagnostic depend d’abord d’une
prise en charge generaliste medico-biolo-
gique ; - que le portage du virus C est le plus sou-
vent asymptomatique : 15 % de guerisons
spontanees, 85 o!, de formes chroniques,
soit 25 % de formes minimes avec trans-
aminases normales, sans atteinte hepa-
tique, et 60 O/o de formes evolutives avec
transaminases augmentees, atteinte hepa-
tique et risque d’evolution vers la cirrhose et
le cancer (1 a IO O/o d’incidence annuelle).
9
Jusqu’a une date recente, donc, le seul trai-
tement disponible etait I’interferon alpha-
2b, a raison de trois injections sous-cuta-
nees par semaine, facilitees par la mise au
point de (( stylos ” injecteurs. Le taux de
reponse globale etait de 15 a 20 %, selon
les equipes @value sur la baisse des trans-
aminases). Les etudes les plus recentes
attribuent a la bitherapie des taux de repon-
se de 43 a 63 O/o.
La Conference de consensus europeenne
convoquee par I’Association europeenne
pour l’etude du foie (EASL, janvier 1999) a
recommande la bitherapie d’emblee (c( pre-
miere intention )s) pour les nouveaux depis-
tes et pour les rechuteurs apres traitement
par interferon seul, porteurs d’un VHC actif
biologiquement prouve : PBH, cytologic,
elevation des transaminases, ARN viral
positif, activite fibrosante ou inflammatoire
elevee.
La reponse a la bitherapie est virologique
(baisse de la charge virale superieure par
rapport a la monotherapie) et histologique
(score de Knodell < 2), chez les patients
dits (( naifs )’ (jamais trait&) comme chez
les patients rechuteurs.
Les meilleurs resultats sont enregistres
chez les sujets porteurs d’un virus de geno-
type 2 ou 3, quelle que soit la charge vira-
le : plus de 60 O/o d’efficacite a 24 ou 48
semaines de traitement. En outre, le resul-
tat therapeutique est temps-dependant : c’est le cas chez les sujets porteurs d’un
genotype 1 viral.
Ii daut i-EST le Isla Mais ces resultats ressortent d’etudes
encadrees et controlees. Sur le terrain, la
situation est moins rejouissante. On ne
connalt pas tous les seropositifs et tous les
seropositifs ne se connaissent pas eux-
memes : seulement 40 % se sauraient por-
teurs du virus C.
la co-infection par I’hepatite C compromet
serieusement la survie prolongee.
Elle comporte : - la recherche des anticorps anti-VHC
(tests Elisa de 3e generation) et de I’ARN
viral par PCR qualitative et quantitative ;
- le dosaae des transminases : le
taux peut &tre normal, d’ou I’interet
de la recherche de I’ARN viral chez
un seropositif qui oriente vers des
lesions histologiques hepatiques ; - la PBH a titre diagnostique mais
egalement a titre pronostique sous
traitement. Le genotypage se pratique en
On estime le nombre de nouveaux cas a
5 000 par an, resultant soit de nouvelles
seroconversions, soit du depistage biolo-
gique d’une contamination ancienne (sur-
venue avant la mise en place des premiers
tests en 1991).
La toxicomanie - jusqu’a 70 O/o des vrais
nouveaux cas, 35 a 45 o/, des cas anciens
(cc peche de jeunesse )a) - reste la cause
dominante, alors que la transfusion sangui-
ne, responsable de 25 a 30 % des cas
anciens, ne serait plus impliquee que dans
4 ou 5 cas pour 3 millions de TS.
Pour la contamination nosocomiale (15 O/o
des cas estimes), les voies de contamina-
tion sont mal identifiees. La contamination
sexuelle reste hypothetique : 1 O/o (?), le
VHC n’est pas une MST. Cuant a la conta-
.mination materno-foetale, infe-
rieure a 6 %, elle se produirait
plutot a I’accouchement.
II reste les autres causes (( iatro-
genes )), le sejour en hemodialy-
se (20 O/o des sujets contami-
n&s), de rares causes profes-
sionnelles et au moins 20 Yo de
cas pour lesquels aucune cau-
se de contamination n’est
retrouvee.
Chez un seropositif equilibre
par la tritherapie antiretrovirale,
principe avant decision therapeutique
mais, dans certains pays, on decide la
bitherapie sans la pratiquer.
Un plan national de lutte contre I’hepatite C
a ete presente par Bernard Kouchner au
debut de l’an dernier. II prevoit notamment
de renforcer I’acces au depistage, c’est-a-
dire d’inciter davantage de sujets possible-
ment seropositifs a se faire connaitre des
generalistes et ceux-ci a prescrire plus sys-
tematiquement une visite de depistage au
LABM competent.
Tous les professionnels de santc sont
concern& dans ce plan : medecins et bio-
logistes de ville et hospitaliers, pharma-
ciens, etablissements de Sante, reseaux de
Sante (en voie de constitution). Une infor-
mation de la population devrait aider &
reduire I’incidence des nouvelles contami-
nations
Le plan a comme objectif la reconnaissan-
ce d’au moins 70 % des VHC positifs d’ici
a 2002. Plus I’hepatite est recente, plus il y
a probabilite de succes de la bitherapie.
J.-M. M.
Sources : Symposium Schering-Plough, Medec,
mars 2000. Comment&es du Pr Jean-Pierre Zarskl
(CHU de Grenoble).
e 4e Congres international Eurogin-
OMS a choisi comme theme le depista-
ge du cancer du col de I’uterus.
Actuellement, on assiste a une remise en
cause du frottis conventionnel (Pap Test)
pour diverses raisons : conditions de reali- , sation, lrsrbrlrte des lames, faux negatifs,
coats injustifies, etc.
Eurogin 2000 a mis I’accent sur une alter-
native au frottis : la recherche des papillo-
mavirus humains (HPV) oncogenes,
retrouves dans pres de 100 % des can-
cers du col. Les lesions precancereuses
mineures progressent vers des lesions a
haut risque chez au moins 10 o/, des
femmes. Les femmes ayant un frottis anor-
mal ont un risque de progression vers le
cancer augmente en presence de ces
HPV par rapport aux femmes non infec-
tees.
bridation (1) en presence d’une ASCUS, ter-
minologie imposee par les Americains signi-
fiant (( lesion atypique de nature mal definiesa,
Enfin, la recherche des HPV par un test d’hy-
ou de bas grade (dysplasie), peut eviter des
explorations complementaires couteuses si
le test revient negatif.
Ce sujet de Sante publique merite que
nous y revenions.
J.-M. M. (f) Test Hybnd Capture /I (D/gene).
10 Revue Franc&e des laboratores, mars/avnl 2000, No 321