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_ LA CULTURE BOUGE : Machine à rire - Maison à rêves _L’ŒUVRE DU MOIS : Ta’aroa, essence et origine du monde _POUR VOUS SERVIR : Le numérique au service de l’art polynésien _DOSSIER : JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES Hiro a MENSUEL GRATUIT FEVRIER 2011 NUMÉRO 41 20 ans après… Bobby, bien plus qu’un mythe

Hiro’a C U L T U R E L E S J O U R N A L D ’ I N F O … · 2011-02-04 · Journal d’informations culturelles mensuel gratuit ... Le numérique au service de l’art polynésien

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_LA CULTURE BOUGE : Machine à rire - Maison à rêves

_L’ŒUVRE DU MOIS : Ta’aroa, essence et origine du monde

_POUR VOUS SERVIR : Le numérique au service de l’art polynésien

_DOSSIER :

J O U R N A L

D ’ I N F O R M A T I O N S

C U L T U R E L L E SHiro’a

MENSUEL GRATUIT

FEVRIER 2011 NUMÉRO 41

20 ans après… Bobby, bien plus qu’un mythe

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Pour que continuede briller…

2011 a démarré en beauté, avec un FIFO d’une rare intensitéqui a su comme chaque année nous apporter son lot de surprises,d’émerveillement, mais aussi de prises de conscience sur notre vasterégion. Appréhender la richesse des sujets et des points de vue desdocumentaires projetés est véritablement une chance que Papeetepeut être fière de porter comme un flambeau à travers cet événementremarquable.

Autre point d’orgue de ce début d’année, la rétrospective des œuvresde Bobby au Musée de Tahiti et des Îles. 20 ans après sa disparitionbrutale, l’Aura de cet homme hors du commun continue de briller.Bobby a apporté sans compter à la Polynésie : il a contribué à nousrendre estime et fierté, à nous ouvrir les yeux  sur la richesse et lerespect de notre culture. L’exposition qui s’ouvre au Musée de Tahitiet des Îles à partir du 8 février lui rend hommage à son tour, à sa sen-sibilité d’homme et d’artiste, à son engagement et sa sincérité… Desqualités que tout visiteur pourra découvrir au travers d’une grandepartie de son œuvre peinte. Cette édition du magazine Hiro’a lui estlargement et naturellement consacrée. Vous pourrez ainsi appréhender un peu mieux Bobby dans notreDossier, magnifiquement illustré  par l’énergie de ses peintures ;pénétrer davantage le sens d’un de ses tableaux dans l’Oeuvre dumois ; revivre l’intensité de son grand concert à Aorai Tini Hau dansTrésors de Polynésie…

Bien d’autres sujets et informations sont à glaner dans les pages devotre Hiro’a, fidèle messager d’une culture qui se transmet et se vitau présent.

Manouche Lehartel, Muséologue au Musée de Tahiti et des îles

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QU I SOMMES -NOUS ?

Présentation des Institutions

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SERVICE DE LA CULTURE ET DU PATRIMOINE – PU NO TE TAERE E NO TE FAUFAA TUMU (SCP)Le Service* de la Culture et du Patrimoine naît en novembre 2000 de la fusion entre le Servicede la Culture et les départements Archéologie et Traditions Orales du Centre Polynésien desSciences Humaines. Sa mission est de protéger, conserver, valoriser et diffuser le patrimoineculturel, légendaire, historique et archéologique de la Polynésie française, qu’il soit immaté-riel ou matériel. Il gère l’administration et l’entretien des places publiques.Tel : (689) 50 71 77 - Fax : (689) 42 01 28 - Mail : [email protected] - www.culture-patrimoine.pf

CONSERVATOIRE ARTISTIQUE DE POLYNÉSIE FRANÇAISE – TE FARE UPA RAU (CAPF)Créé en 1978, le Conservatoire est un EPA* reconnu depuis février 1980 en qualité d’EcoleNationale de Musique. Les diplômes qu’il délivre ont donc une reconnaissance nationale. Sesmissions sont l’enseignement théorique et pratique de la musique, de la danse, du chant etdes arts plastiques, la promotion et la conservation de la culture artistique. Il a également pourvocation de conserver le patrimoine musical polynésien.

Tel : (689) 50 14 14 - Fax : (689) 43 71 29 - Mail : [email protected] - www.conservatoire.pf

MUSÉE DE TAHITI ET DES ÎLES – TE FARE MANAHA (MTI)Le Musée voit le jour en 1974 et devient un EPA* en novembre 2000. Ses missions sont derecueillir, conserver, restaurer des collections liées à l’Océanie, plus particulièrement à laPolynésie, et de les présenter au public. Chargé de la valorisation, de l’étude et de la diffu-sion de ce patrimoine, le Musée a acquis un rôle d’expertise dans la préservation des biensculturels matériels et mobiliers.Tel : (689) 54 84 35 - Fax : (689) 58 43 00 - Mail : [email protected] - www.museetahiti.pf

MAISON DE LA CULTURE – TE FARE TAUHITI NUI (TFTN)La Maison des Jeunes a été créée en 1971, et devient en avril 1998 l’EPA* actuel.Longtemps en charge du Heiva i Tahiti, ses missions sont doubles : l’animation et la diffu-sion de la culture en Polynésie en favorisant la création artistique et l’organisation et lapromotion de manifestations populaires. L’établissement comprend 2 bibliothèques, unediscothèque, des salles d’exposition, de cours, de projections, ainsi que 2 théâtres.

Tel : (689) 544 544 - Fax : (689) 42 85 69 - Mail : [email protected] - www.maisondelaculture.pf

HEIVA NUIHeiva Nui est un EPIC* dont la vocation est d’organiser des événements, spectacles etmanifestations destinés à promouvoir et valoriser toutes les formes d’expressionsculturelles, artistiques, artisanales, sportives, agricoles et florales afin de générer lerenouveau des arts et des animations populaires et d’entraîner la participation de toutes lescomposantes de la société polynésienne. L’établissement est gestionnaire des esplanadesde la place To’ata.Tel : (689) 50 31 00 - Fax : (689) 50 31 09 - Mail : [email protected] - www.heivanui.com

* SERVICE PUBLIC : un service public est une activité ou une mission d'intérêt général. Ses activités sont soumises à un régime juridique spécifique et il est directementrelié à son ministère de tutelle.

* EPA : un Etablissement Public Administratif est une personne morale de droit public disposant d'une certaine autonomie administrative et financière afin de remplirune mission classique d'intérêt général autre qu'industrielle et commerciale. Elle est sous le contrôle de l'État ou d'une collectivité territoriale.

* EPIC : un Etablissement Public Industriel et Commercial est une personne publique chargée, dans des conditions comparables à celles des entreprises privées, de la gestion d'une activité de nature industrielle et commerciale. Ils sont créés par souci d'efficacité et pour faire face à un besoin ne pouvant pas être correctementeffectué par une entreprise privée soumise à la concurrence.

INSTITUT DE LA COMMUNICATION AUDIOVISUELLE (ICA)Au cours de l’année 2003, les missions de l’Institut de la Communication Audiovisuelle ontété recentrées autour de la conservation et la valorisation du  patrimoine audiovisuel dePolynésie française. Dans le cadre de sa mission de conservation, l'EPIC* assure la collectedes programmes audiovisuels, préserve et restaure les fonds, et favorise l’accessibilité auxdocuments audiovisuels sur internet. L’ICA a en charge le développement et l’exploitationcommerciale des fonds et la valorisation des archives à des fins scientifiques, éducativeset culturelles.Tel : (689) 50 67 50 - Fax : (689) 50 67 57 - Mail : [email protected] - www.ica.pf

CENTRE DES MÉTIERS D’ART – PU HAAPIIRAA TOROA RIMA I (CMA)Le Centre des Métiers d’Art est un établissement public administratif, créé en février 1980.Il a pour vocation de préserver les spécificités artistiques inhérentes à la tradition et aupatrimoine polynésien, mais aussi d’œuvrer à leur continuité à travers les pratiquescontemporaines. Les élèves peuvent suivre un cursus en trois années, lors duquel ils sontformés à différentes pratiques artistiques (sculpture, gravure, etc.), mais également àdes cours théoriques (langue et civilisation polynésienne). Le CMA délivre un titre qui luiest propre, le Certificat de Formation aux Métiers d’Art de Polynésie.

Tel : (689) 43 70 51 – Fax (689) 43 03 06 – Mail : [email protected]

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SOMMAIRE

AVIS DES LECTEURSVotre avis nous intéresse !Des questions, des suggestions ? Écrivez à :[email protected]

HIRO’A SUR LE NETÀ télécharger sur :www.ica.pfwww.heivanui.comwww.conservatoire.pfwww.maisondelaculture.pfwww.culture-patrimoine.pfwww.museetahiti.pfÀ consulter sur :www.hiroa.pf

_HIROAJournal d’informations culturelles mensuel gratuit tiré à 5 000 exemplaires_Partenaires de production et directeurs de publication : Musée de Tahiti et des Îles, Service de la Culture et duPatrimoine, Conservatoire Artistique de Polynésie française,Heiva Nui, Institut de la Communication Audiovisuelle, Maisonde la Culture – Te Fare Tauhiti Nui, Centre des Métiers d’Art._Edition : POLYPRESSBP 60038 - 98702 Faa’a - Polynésie françaiseTél: (689) 80 00 35 – FAX : (689) 80 00 39email : [email protected]_Réalisation : [email protected]_Direction éditoriale : Vaiana Giraud - 544 536_Rédactrice en chef : Isabelle [email protected]_Régie publicitaire : POLYPRESS_Impression : POLYPRESS_Dépôt légal : JANVIER 2011_Photo couverture : BOBBY HOLCOMB - FONDS D’ŒUVRES TFTN

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6-7 DIX QUESTIONS À

Manouche Lehartel, commissaire de l’exposition Bobby

8-9 LA CULTURE BOUGE

Machine à rire

10-11 LA CULTURE BOUGE

Maison à rêves

12-19 DOSSIER

20 ans après… Bobby, bien plus qu’un mythe

20-21 TRÉSORS DE POLYNÉSIE

Inoubliable !

22-23 POUR VOUS SERVIR

Le numérique au service de l’art polynésien

24-25 L’ŒUVRE DU MOIS

Ta’aroa, essence et origine du monde

26-27 RETOUR SUR

Pour le plaisir

28-29 ACTUS La

30 PROGRAMME

31 API MAOHI

‘ Ä’ ai nö Puna’ aui a

32 LE SAVIEZ-VOUS ?Pûtahi, acte 2 

34 PARUTIONS

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MANOUCHE LEHARTEL, COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION BOBBYD IX QUEST I ONS À H

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Comment as-tu découvert Bobby ?Nous avions des relations communesappartenant à la mouvance du « pupuarioi », constitué de jeunes polynésiensempreints de culture polynésienne. Jeles trouvais beaux, leur engagement etleur mode de vie m’enchantaient. J’aiimmédiatement été fascinée par Bobbyqui respirait la sincérité, la simplicité,l’intelligence. Discuter avec lui était unvrai bonheur, tant par sa culture quepar sa gentillesse. Je savais que j’étaisface à une personnalité d’exception,bien au-dessus de la norme.

Tu es connue pour posséder une bellecollection de ses peintures…Je n’ai jamais eu l’intention de« constituer » une collection. Elle s’estfaite au fil de nos rencontres, naturel-lement et spontanément. J’ai rarement« choisi » une de ses peintures !

C’est-à-dire  ? Comment as-tu étéamenée à lui acheter des œuvres ? J’étais en stage au Musée de Tahiti en1981 quand Bobby est passé proposerune toile*, déclinée par le Musée quiétait concentré sur son objet ethnogra-phique. Elle était restée là en attendantacquéreur et elle m’a plu. Il en deman-dait 60 000 Fcfp – ce qui représentait lamoitié de mon salaire  ! Sans chargesparticulières à l’époque, je me suislaissée tenter.

C’est ainsi que l’histoire a com-mencé…Exactement. Il faut savoir que Bobbyvivait de sa peinture. Tous les mois, ildescendait de Huahine avec quelquestableaux et faisait le tour des bureauxet de ses connaissances en ville pourles vendre. Quand il arrivait au Muséeavec une toile emballée dans du papier

Le Musée de Tahiti et des îles organise à partir du 8 février unerétrospective des œuvres de Bobby Holcomb pour lui rendre hommageà l’occasion des vingt ans de sa disparition. Un événement cher àManouche Lehartel, admiratrice inconditionnelle de Bobby l’artistemais avant tout de l’homme, dont elle a perçu avant beaucoup laprodigalité. De ses rencontres avec Bobby, Manouche a conservé lesouvenir d’un être remarquable, ainsi que de nombreuses peintures.

« Bobby a été un ca  

* Il s’agit de la peinture ci-dessus. Elle est intitulée « No te aamu no Laka-Mai-Kahiki e tana mau vahinee toru », « l’histoire de Laka-Mai-Kahiki et des trois femmes » et illustre une légende hawaïenne quitraite des liens passés entre Hawaii et Tahiti.

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kraft sous le bras, il la posait contre lemur dans mon bureau, et nous fai-sions le tour de nos sujets d’intérêt.Avant de partir, on parlait de l’œuvreemballée – je ne la déballais jamais -et il me disait souvent  : «  c’est pourmon tarahu  », sa facture au magasinde Fare à Huahine.

Pourquoi ne les regardais-tu pasavant ?Je n’aurais jamais osé un tel affront !Je l’admirais. Je trouvais indécentqu’il soit obligé de venir jusqu’à moi,en truck puis à pieds, avec sontableau, alors qu’il avait fait la tournéede ses relations en ville. S’il arrivait là,c’est que personne n’en avait voulu. Jen’aurais jamais pu le laisser repartiravec sa peinture, ça me paraissait évi-dent de la lui prendre, de lui permettrede continuer à faire ce qu’il faisait !

Etait-ce de la charité ?En aucun cas  ! Non, non et non  ! J’ytrouvais mon compte, car j’aimais sapeinture et j’aimais l’homme qu’ilétait, généreux et altruiste. Un artistedans le cœur et dans l’âme. J’avais lesentiment de contribuer à quelquechose de rare et précieux. Bobby a étéun cadeau pour la Polynésie. Il nous aouvert les yeux sur notre valeur, nousa appris une autre musique, nous a faitprendre conscience que la culturepolynésienne ne se résumait pas àGauguin, qu’il fallait respecter sesracines, être fier de son identité.

Quel est le tableau de Bobby que tuaffectionnes le plus et pour quelleraison ?Honnêtement, je n’ai pas de préfé-rence. J’aime tous les tableaux deBobby, surtout ceux que je n’ai pas !J’affectionne les œuvres les plusanciennes que j’appréciais accro-chées aux murs des maisons de nosrelations communes, alors que jen’imaginais pas pouvoir en possédermoi-même un jour.

Qu’apprécies-tu dans sa peinture ?Elle nous ressemble, dans sa simpli-cité et sa convivialité. Je crois que cen’est pas de la «  grande peinture  » -comparé à un Rembrandt par exemple– mais c’est une peinture riche desens, de contenu, de style aussi. Lecôté presque naïf, de l’éternel enfantqui dessine ce qu’il a à dire sans sepréoccuper des normes classiques,me plait énormément. Ses œuvresrespirent la vie, nousressemblent et nousvont bien.

Et pourtant, en sontemps, il avait aussides détracteurs…Comme tous ceux quifont des choses, ilpouva i t déranger.Bobby déplaisait àcertains car il lesmettait devant leurmesquinerie ou leurignorance de leurpropre culture. Alorsque c’est bel et biengrâce à lui, à HenriHiro, au groupe despupu arioi que la cul-ture polynésienne apu retrouver ses let-tres de noblesse.

Tu organises auMusée de Tahiti ladeuxième rétrospec-tive de ses œuvres.Ça te paraît impor-tant que le grand public puissedécouvrir la peinture de Bobby ?Bien sûr, puisque ses œuvres appar-tiennent à des privés. Bobby est telle-ment populaire et apprécié desPolynésiens, les aînés auront plaisir àles redécouvrir et les plus jeunes à lesdécouvrir. D’autant qu’il est davantageconnu pour ses chansons que pour sapeinture, qui dévoile une facette de luiplus intime, plus profonde aussi. ◆

  adeaupour la Polynésie »

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PRATIQUE : LES 3ÈMES

RENCONTRES NUMÉRIQUES• À la Maison de la Culture (chapiteau)• Du 25 au 28 janvier• Entrée libre

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MAISON DE LA CULTURE – TE FARE TAUHITI NUILA CULTURE BOUGE

Un député qui travaille encore aumilieu de l’été ? Si si, ça existe. C’est lecas de Monsieur Ventroux, qui obligetoute sa famille à rester à Paris enplein mois de juillet.Seulement, à Paris au mois de juillet, ilfait très chaud. Et Clarisse, l’épouse deVentroux, n’a pas l’intention de se vêtiren pleine canicule !Dans l’intimité, cette manie de se pro-mener à moitié nue n’est pas pour

déplaire à son époux. Mais quand ellese met à déambuler en petite tenuedevant son fils de 13 ans, le domes-tique de la famille, un adversaire poli-tique de Ventroux et un journaliste duFigaro, c’est une autre histoire.Et ce n’est pas la piqûre d’une guêpesur la croupe de Clarisse qui vaarranger les choses ! En effet, pour nepas mourir dans d’atroces souffrances,Clarisse doit trouver une bonne âmepour aspirer le venin de la bête.Ventroux va devoir user de tous lesmoyens possibles pour empêcher safemme d’aller chercher de l’aideauprès de tous les mâles du quartier…Un état des choses qui par force,entraîne une cascade de quiproquos etde rebondissements… Ce spectacle frais, drôle et rythmé, surun texte étonnamment moderne, vacrescendo en intensité et en rythme, sibien que les rires deviennent à coupsûr totalement incontrôlables.

Gérald Mingo et la Maison de la Culture présentent au Petit Théâtre unclassique du genre comique : « Mais ne te promène donc pas toutenue ! », ou quand sauver les apparences à tout prix devient hilarant…Et autant vous prévenir : ce vaudeville de Georges Feydeau, créé en1912, n’a rien perdu de sa saveur grâce entre autres à une mise enscène des plus réussies.

DISTRIBUTION :• Monsieur Ventroux : Gérald Mingo• Clarisse Ventroux : Catherine Chanson• Monsieur Hochepaix : David Busca• Monsieur De Jaival : Nicolas Arnould• Victor : Vetea Welsch

CRÉATION ARTISTIQUE :• Mise en scène de Gérald Mingo.• Décors et costumes de Catherine

Chanson et Gérald Mingo.• Affiches de Jean-Luc Casula.

Technique : • Création « Sons et Lumières » de

Jean-Luc Casula.

Machine à rire

La troupe au complet

Clarisse (C.Chanson) et Ventroux (G. Mingo)

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Une mise en scène originale

Gérald Mingo, qui nous a toujourshabitués à des spectacles de qualité(Notre Dame de Paris, Pierre et leloup, Le Père Noël est une ordure,Grrease à Tahiti, etc.) ne va une fois deplus pas décevoir son public avec cetteadaptation moderne et différente deson registre habituel. « Je n’aime pas rabâcher le travail faitpar d’autres », avoue-t-il. « Il est vraique je suis souvent tenté par la facilitéet la copie conforme d’approchesappartenant à d’autres metteurs enscène - c’est tellement plus facile etrassurant ! - mais très vite, le démonde l’invention s’empare de moi (et demes partenaires, d’ailleurs) et l’enviede traiter les sujets à notre manièrel’emporte  », poursuit le producteur,metteur en scène et acteur. « Feydeaumérite que l’approche de ses textessoit faite en forme d’hommage. C’estl’acteur qui est au service du texte etnon pas le contraire. Cela requiert uneintensité et une énergie de tous lesinstants de la part des interprètes,aucun relâchement n’est toléré si onveut que ce texte très moderne soitpercutant. Car, comme je le dis sou-vent, «ici ce ne sont pas les portes quiclaquent, mais les mots». Et ils fontsouvent «mouche» à partir dumoment où ils sont respectés à lalettre et à la ponctuation près. Il n’y aqu’à cette condition que le «crescendovers l’inéluctable», incontournabledans le Vaudeville, peut se mettre enplace pour arriver à l’apothéose finaleque le public attend. Car chezFeydeau, le public sait avant le prota-goniste ce qui va inévitablement sepasser. Et il s’en délecte. C’est le côtéjouissif de cet auteur dont l’acuitédemeure d’une force incomparable etdont la perspective sur la sociétébourgeoise est impitoyable. Le verdict

tombe comme un couperet et le spec-tateur jubile. Ensuite il y a l’approche visuelle,servie par un décor nécessairementcossu, à la limite du maniéré, de façonà dépayser totalement le spectateur.On est au théâtre pour rêver... »Nous n’avons plus qu’une seule envie :courir voir ce spectacle ! ◆

Machine à rire

PRATIQUE• Au Petit théâtre de la Maison de la

Culture• Du 11 au 20 février, à 19 heures 30• 18 heures 30 les dimanches• Tarifs : 2 500 Fcfp / 1 500 Fcfp pour

les moins de 12 ans• Renseignements : 544 544

735 467 - [email protected]

DES SÉANCES SPÉCIALES POUR LESSCOLAIRES  : UN OUTIL PÉDAGO-GIQUE COMPLET• Afin de permettre aux élèves de découvrir l’uni-

vers de Feydeau lors des séances qui leur sontréservées, il leur est proposé :

• Une pièce dont la durée est de 1h15, donnée dansle cadre du Petit Théâtre, où l’action et les acteurssont tout proches.

• Des décors et des costumes soignés dans le styled’époque.

• En introduction, une présentation filmée et enmusique à la façon « histoires sans paroles » dela vie au début du XXème siècle : GeorgesFeydeau, ses contemporains, ses proches etamis, et la mise en situation de la pièce dans cetteépoque de fin des « Années folles » et d’avant la« Grande Guerre ».

POUR LES SCOLAIRES, C’EST :• Du 07 au 18 Février (du lundi au vendredi), à 8h30

ainsi qu’à 13h30• Prix des places 700 Fcfp pour les scolaires, gratuit

pour les accompagnateurs à raison de 1 pour 10.

Clarisse (C.Chanson) et Ventroux (G. Mingo)

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PRATIQUE : LES 3ÈMES

RENCONTRESNUMÉRIQUES• À la Maison de la Culture (chapiteau)

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MAISON DE LA CULTURE – TE FARE TAUHITI NUILA CULTURE BOUGE

L’heure du conte, avecLéonore CanériDepuis maintenant 8 ans, lespetites oreilles ont rendez-vousun mercredi par mois avec Léola conteuse pour un tour dumonde fabuleux au pays descontes… Un voyage au cœur deshistoires d’ici et là, originales,étonnantes, mystérieuses, amu-

santes, tristes, bizarres, dès foispiquantes, et même parfois effrayantes! Qu’ils soient riches ou pauvres, gen-tils ou méchants, princesses, ogres,animaux, lutins, enfants, adultes,depuis toutes ces années, Léo fait vivredes centaines d’aventures à ses spec-tateurs, pour un pur moment d’éva-sion, où plaisir des mots et gestuelles’entremêlent avec bonheur. • 1 mercredi par mois à 14h30• Bibliothèque enfants, entrée libre.

Prochaine Heure du Conte : mercredi16 févrierBerthe au grand pied (conte français)Lorsque Pépin le Bref décida de semarier, ses conseillers partirent enquête d’une fiancée de bonne noblessedans divers pays. Mais le roi ne parve-nait pas à faire son choix. Jusqu’à cequ’un trouvère qui avait parcouru unebonne partie du monde vînt lui chanter

la beauté de Berthe, fille du roi deHongrie, aussi intelligente que fine etsage. Elle n’avait qu’un seul défaut :l’un de ses pieds était trop grand…

Les livres animés, avec CocoInauguré en 2010, cet atelier fait des-cendre les livres de leurs étagères ! Araison d’un vendredi par mois, Coco laconteuse ouvre un univers magiqueaux enfants, en leur racontant une his-toire tirée d’un livre. Les petits abor-dent ainsi l’univers du livre de façonludique et imaginaire  ; ils peuvents’abandonner à la curiosité de tournerles pages pour en apprécier le texte etles images autrement. Construire saculture littéraire dans la bonnehumeur, voici une animation aussiplaisante qu’éducative…• 1 vendredi par mois à 14h00 • Bibliothèque enfants, entrée libre.

Prochain « Livres animés » : vendredi25 février« Le chapeau de l’épouvantail »L’épouvantail a un beau chapeau maisil l’échangerait bien contre une canne,le blaireau a une canne mais il l’échan-gerait bien contre un ruban, le choucasa un ruban mais il l’échangerait biencontre un peu de laine… Une belle etamusante histoire très rythmée.

Des histoires pour des petites oreilles, des projections pour des grandsyeux, des ateliers ludiques et des cours intéressants pour grandir ens’amusant… A la Maison de la Culture, faire plaisir à la jeunesse esttout un programme !

Maison à rêves

Léonore Canériprend la pose pour conter…

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Bibliothèque enfants et adosElle représente 133 m2 de bonheurpour tous les âges ! Lieu accueillant etchaleureux, équipé d’espaces dedétente où lire à son aise, il contientenviron 12 700 ouvrages en tousgenres : albums, contes, romans,documentaires, bandes dessinées,magazines et journaux pour les tout-petits et les jeunes. Des nouveautésviennent augmenter le fonds d’ou-vrage chaque mois.• Horaires d’ouverture : de 8h à 17h du

lundi au jeudi et de 8h à 16h le ven-dredi.

Projections pour ados et enfantsDeux fois par semaine, la salle de pro-jection de la Maison de la Culture setransforme en salle de cinéma  !Equipée d’un écran de 2m x 2m et d’unson surround, confortable et moderne,les jeunes adorent venir regarder danscette salle les derniers films et des-sins animés… • Tous les mercredis en période sco-

laire, projections de films pour adosà 13h15

• Les enfants se retrouvent tous lesvendredis à la même heure, pour desfilms et dessins animés adaptés.

Cours à l’annéeCinq ateliers et cours sont proposés àl’année et se déclinent selon les goûtset intérêts de vos enfants  : arts plas-tiques, anglais, échec, mandarin, tres-s a g e … P ro fe ss e u r s m o t i v é s e tmotivants leur font partager connais-sances et savoir-faire dans une atmo-sphère dynamique et conviviale, parpetits groupes. • Le programme des cours débute en

août pour se terminer en juin.• Arts plastiques 4-6 ans: mercredi de 13h00 à 14h157-13 ans : mercredi et vendredi de14h30 à 15h45

• ÉchecMercredi et vendredi de 15h00 à 16h15

• Anglais CM1 : mercredi de 13h45 à 14h40CM2 : vendredi de 13h20 à 14h20• MandarinInitiation : vendredi de 15h00 à 16h00Débutant 1 : mercredi de 12h30 à13h30•Tressage6-13 ans : mercredi de 13h00 à 14h15

Les ateliers de vacancesPendant la période des vacances sco-laires, la Maison de la Culture proposedifférents ateliers pour occuperagréablement vos enfants. Les pro-chains ateliers de vacances auront lieupendant les deux semaines devacances en avril. Anglais, arts plas-tiques, danse traditionnelle, échec,théâtre, tressage, il y en a pour tousles âges et toutes les envies. ◆

Maison à rêves

PRATIQUE• Les inscriptions à la bibliothèque ainsi

qu’aux cours et ateliers se font aubureau des activités permanentes dela Maison de la Culture.

+ d’infos : 544 544www.maisondelaculture.pf

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20 ans après… Bobby, bien plus qu’un mythe

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MUSÉE DE TAHITI ET DES ILES – TE FARE MANAHADOSS I ER

RENCONTRE AVEC SABRINA LEVY, FILLE ADOPTIVE DE BOBBY,DOROTHY LEVY, AMIE DE BOBBY ET MANOUCHE LEHARTEL, COMMIS-SAIRE DE L’EXPOSITION.

Bobby et Sabrina

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MUSÉE DE TAHITI ET DES ILES – TE FARE MANAHA

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Bobby Holcomb est, par essence, unhomme du monde  : noir américain etindien par son père, portugais, philippinet polynésien par sa mère, il est né le 25septembre 1947 dans les ruines dePearl Harbour. Très tôt, il part à ladécouverte du monde  : les États-Unis,l’Inde, le Népal, la Grèce, la France etenfin la Polynésie l’accueillent.

Dès son arrivée à Tahiti, en 1976, ils’installe à Huahine. Lui qui a côtoyéSalvador Dali, Franck Zappa, QuincyJones, arpenté Hollywood, participé à lacomédie musicale Hair, le voicidésormais en pareu et pieds nus, uneéternelle couronne de fleurs et feuillagesur la tête, enfin chez lui. Bobby a choisiHuahine en connaissance de cause - et

Bobby Holcomb n’est pas devenu « l’homme le plus populaire dePoynésie » en 1988 par hasard. La rétrospective qui s’ouvre le 8février au Musée de Tahiti et des Îles met en lumière l’œuvre fasci-nante de ce métis, qui en 15 ans a produit plusieurs centaines d’œu-vres inspirées par la mythologie et la culture polynésiennes. Peintreinspiré, chanteur énergique, visionnaire marginal et homme géné-reux, Bobby Holcomb est parti le 14 février 1991 à 44 ans seulement,des suites d’un cancer foudroyant. Hommage.

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plus particulièrement le village deMaeva, réputé pour avoir résisté à lacolonisation française et être restéplus qu’ailleurs très imprégné deson histoire, de ses traditions. Maevaest un peu le village d’Astérixpolynésien, la clé de voûte identitairedu Pays (Pouvana’a a O’opa y nait etHenri Hiro y finit ses jours). La créativité de Bobby va pleinements’épanouir pendant ses années enPolynésie, et son travail va appuyer etpermettre une importante évolution dela culture locale.Paradoxalement, Bobby était davan-tage connu pour sa chanson que pours o n œ u v re p i c t u ra le . E l le n ’ e n

constitue pas moins un fonds raris-sime : ce sont les seules illustrationsde bien des légendes polynésiennes.Ses sujets mythologiques ou histo-riques, l’équilibre de la constructionfrappent par leur perfection. On resteséduit par la chaleur des couleurs, lasimplicité du support (papier kraft,papier de riz...), l’excès des formes, lessujets. L’image d’un univers équilibréet jeune transparaît. C’est aussi l’ex-pression de son monde intime, car lapeinture est pour lui un mode d’ex-pression introspectif. La grandeur deson objectif attire l’attention : commeGauguin et Segalen avant lui, il veut« montrer une autre façon de peindrela Polynésie. Une façon polyné-sienne. »

Personnage du paradoxe, hommemédiatique et pourtant connu pour sasimplicité, renommé pour ses chan-sons mais vivant de sa peinture, Bobbyaura profondément marqué lesPolynésiens. Conscient de son rôle enPolynésie et de celui de l’artiste dansle monde, il disait qu’il s’agissait de« vivre avec dignité et d’intégrer l’Art ànotre vie quotidienne. »

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Son œuvre

Bobby a eu une formation artistique dechanteur et danseur. D’ailleurs, il faitpartie du groupe les «  Big Boys  »,fondé par Tarzan Amiot. Pourtant,c’est une révélation à Tahiti lorsque,en 1982, il donne un concert. danslequel Il renouvelle en profondeur lesmélodies locales. On découvre ainsi lereggae à la polynésienne, des chan-sons en Tahitien sur des rythmes dejazz, de blues... Cela plaît tellement

qu’en 1988, Bobby est élu « Homme del’année  » pour sa contribution à lacommunauté.

Peintre le matin, chanteur le soir,peintre pour manger, chanteur pargénérosité, Bobby a rapidement eu laréputation qu’il méritait, celle d’unhomme talentueux et affable. Lui-même désintéressé, ses œuvres,qu’elles soient dessinées ou chantées,étaient recherchées car chargées desincérité, mais aussi d’histoires et demessages.

Bobby – Te tumu ‘uru e na moa oni,l’arbre à pain aux deux coqs

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Bobby prônait l’éducation par l’art,conscient de la relative inadaptationdu système scola ire occ identalplaqué  en Polynésie… Il a enseignéaux enfants de Maeva les jeux, lestechniques artisanales d’autrefois, seschansons. Il se faisait un plaisir derappeler leurs origines et les légendesau public nombreux qui l’entourait, àtravers des contes. Il assistait aussiles archéologues dans leur travail surles marae et les gardait, les honorait àsa façon, avec des couronnes, deschants et du monoi. Proche de lanature, respectueux des rythmes etcoutumes polynésiens, Bobby a été unfervent défenseur de l’environnement.On se souvient bien sûr de ses chants,et de son engagement contre lesessais nucléaires, la pollution àPapeete, mais aussi pour l’indépen-dance politique du Pays, combats qu’ilmenait avec ses amis Henri Hiro, TeaHirshon, Coco Hotahota, Turo Raapoto,

etc. Il collait en douce des affichesanti-nucléaires la nuit sur les murs dela capitale, s’exposant à de grandsrisques en tant que citoyen américaindevant demander son permis deséjour tous les deux ans !

Bobby -‘Upa ‘Upa, l’orchestre

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Bobby – Horue,le surfeur

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Les hommages

Comme pour bien des artistes, lepublic ne s’est jamais autant intéresséaux œuvres de Bobby qu’après sondécès et dès lors, leur valeur aug-mente considérablement. Mai 1991,Manouche Lehartel, alors directrice duMusée de Tahiti et des Îles mais aussisincère admiratrice de Bobby, lui rendhommage en organisant une rétros-pective de ses peintures, disséminéesça et là chez des particuliers. 180œuvres seront réunies pour l’occasion,permettant à la population de décou-vrir le sens et l’unité de la peinture deBobby, entièrement consacrée à pro-mouvoir nos racines. C’est un grandsuccès. Le public devra attendre plusd’une dizaine d’années avant de pou-voir retrouver une exposition Bobby,proposée en 2003 à la Maison de laCulture. Tableaux originaux, objetspersonnels et œuvres de ses amis yétaient dévoilés. Parallèlement, denombreuses animations avaient étémises en place  : concert, légendes,contes et projections rendaient un trèsbel hommage à l’artiste. Encore unegrande réussite, qui prouve à quel

point Bobby est toujours vivant dans lecœur des Polynésiens. Aujourd’hui,c’est pour honorer les 20 ans de sadisparition que le Musée de Tahiti etdes Îles organise une nouvelle exposi-tion. Elle rassemblera une centained’œuvres de Bobby, non visibles autre-ment et pour certaines inédites. Sesnombreux amis tiennent à raviver lesouvenir encore très présent duremarquable Bobby. Car après cetterapide rétrospective, on ne peut plusqu’adopter pour lui les mots d’un amide Jacques Brel lors de sa disparition :«  il n’est pas mort, il repose simple-ment sur son île polynésienne quil’avait adopté.  » Mais la Polynésie n’apas simplement adopté Bobby, Bobbyappartient à la Polynésie. ◆

RÉTROSPECTIVE BOBBY• Salle d’exposition temporaire du

Musée de Tahiti et des Îles• Du 8 février à fin avril• Du mardi au samedi, de 9h30 à 17h30• Entrée  : 600 Fcfp  / gratuit pour les

moins de 18 ans et les scolaires+ d’infos : 54 84 35 - www.museetahiti.pf

« Sarahina »

Préparatifs de l’exposition

au Musée

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Bobby par ses proches  :Dorothy et Sabrina Levy

Originaire de Tahiti, Dorothy a grandien Amérique. Lorsqu’elle revient àTahiti adolescente, elle se sent ici chezelle plus qu’ailleurs. Engagée contreles essais nucléaires et pour la réhabi-litation de la culture polynésienne, ellerencontre Bobby en 1976. Entre eux,c’est un véritable coup de foudreamical et spirituel. Ensemble, ils par-tent poursuivre leur rêve à Huahine,vivre en harmonie avec leurs convic-tions. Sabrina, la fille de Dorothy, a 10ans. Tous les trois fondent une vraiefamille. Sabrina va à l’école primaire,Dorothy prépare les repas familiaux,Bobby peint, fait découvrir le plaisir dela lecture, du théâtre et de la culture àsa fille fa’a’amu. «  J’étais complète-ment amoureuse de sa créativité  »,avoue Dorothy. Quant à Sabrina, bienque très jeune, elle est fascinée par cethomme qui prend tellement soin d’elleet s’occupe de son éducation. « Il m’adonné le meilleur : des valeurs. Il m’aappris à ne pas devenir matérialiste ;d’ailleurs, dès qu’il voyait que je m’at-tachais à quelque chose (une bicy-clette, un jouet), il le donnait ! Pour lui,la vraie richesse était dans cette façonde vivre librement, de prendre letemps de partager de bons momentsavec des amis… » Mais bon, tout n’estpas rose non plus. Bobby n’était pascompris et apprécié de tous à Huahine,et pour cause  : noir, avec des dread-

locks et homosexuel… Mais sa forceétait d’assumer avec simplicité sesdifférences sans en être complexé. « Ils’est mis à chanter pour faire brillermes yeux d’enfant, poursuit Sabrina,et ce sont des milliers d’autresenfants, petits et grands, qui ont étéémerveillés par l’artiste au grand sou-rire. Il mettait en musique la culture,les paroles de ses chants étaientconnues de tous. Aujourd’hui encore, ilest la fierté de Huahine, mais sûre-ment aussi de la Polynésie. Je retiensde Bobby son humanisme, toutes lesrecettes de ses concerts étaient rever-sées à des associations pour contri-buer au bien-être du peuple ma’ohi eten particulier des enfants. Il pouvaitdonner plusieurs concerts par week-end pour aider les associations, et ce,aux quatre coins de nos archipels. Il aoffert sa voix à toute la Polynésie. » Bobby a véritablement «  planté desgraines de créativité dans ce pays  »,affirme Dorothy, qui met un pointd’honneur à faire vivre la mémoire decet homme qu’elle a bien connu de lafaçon la plus honnête qu’il soit. « C’estun minimum, à côté de ce qu’il a réa-lisé  ! Bobby a bougé des montagnes,ses messages ont permis de faire évo-luer les mentalités en mettant la cul-ture et la simplicité en valeur. A nousde continuer à véhiculer ce message. » Sabrina a suivi les enseignements deson père. Pour les perpétuer, de sonnom d’artiste Sarahina, elle s’attacheà son tour à mettre en lumière labeauté de la culture polynésienne avecphilosophie*. «  Je souhaite partagerl’arbre de créativité qui a bien poussédepuis la petite graine que Bobby asemée dans mon coeur il y a plus de 30ans, graine de créativité devenue arbreet dont beaucoup peuvent partager lasensibilité. »

* Sarahina exposera à la galerie du Chevalet du 11 au 19 février. Le thème de l’expo, « Aparima », rendrahommage à Bobby.

Dorothy

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TRÉSORS DE POLYNÉSIE

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INSTITUT DE LA COMMUNICATION AUDIOVISUELLE - HOHO’A FAUFAA TUPUNA

RENCONTRE AVEC MARC E.LOUVAT, RESPONSABLE DU FONDS AUDIOVISUEL À L’ICA.

En novembre 1988, Radio 1 en partenariat avec la Brasserie de Tahiti etConscience Music Shop organisait à la Salle Aorai Tini Hau, un concertmythique rassemblant quelques-uns des plus grands artistespolynésiens des années 80. Un moment unique dont les spectateurs,très nombreux, gardent un souvenir indélébile tant l’ambiance étaitsurvoltée grâce à des artistes au meilleur de leur forme ! Pour toute lagénération qui n’a pas eu la chance de voir Bobby sur scène, qu’ellesoit rassurée : l’ICA en a fait un DVD.

Inoubliable !

L’ICA dispose d’un document excep-tionnel, un véritable trésor pour lesamateurs de musique locale, ou pluslargement pour tous ceux qui sont sen-sibles à l’évolution de la culture poly-nésienne : le concert live de Bobby etson célèbre complice Angelo, joué en1988 à la salle Aorai Tini Hau de Pirae.A leurs côtés, les meilleurs artistespolynésiens du moment : le virtuose dela guitare Michel Poroi, le crooner localPatrick Noble, ainsi que le jeune AldoRaveino, avant qu’il ne crée son groupeManahune. Gilles Delemazure, pour le compte de

l’ICA et de la Maison de la Culture(OTAC à cette époque), réalise unvidéogramme du concert. D’une duréede 52 minutes, cette vidéo est com-mercialisée sous la forme de cas-settes vidéo VHS en 1989. Pour que nese perdent pas des images aussi pré-cieuses, l’ICA a restauré le son etl’image du vidéogramme, afin de réa-liser un DVD sorti en 2005. A cettenouvelle édition se sont ajoutés desbonus… Tous les rushes de la capta-tion avaient été conservés précieuse-ment  : les techniciens de l’ICA onttravaillé des semaines durant afin de

BOBBY HOLCOMB

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remonter 5 séquences inédi tes,offrant ainsi aux fans plus de 80minutes de ce concert inoubliable.

«  Lorsque Bobby Holcomb nous aquitté en 1991, le monde de la musiquepolynésienne s’est retrouvé orphelin »,admet Marc E. Louvat, conservateur dufonds audiovisuel de l’ICA et lui-mêmepassionné de musique. « Encoreaujourd’hui, personne n’a pu le rem-placer. Si l’on fredonne encore seschansons, les images de l’artiste enconcert sont rares et peu exploitées.Ce DVD est un bel hommage à l’artisteen plus d’être un document d’unegrande valeur pour le patrimoine cul-turel polynésien. » ◆

CONCERT BOBBY &ANGELO, AVECL’ORCHESTRE DEMICHEL POROI

• Réalisation : GillesDelemazure

• Production : ICA / TFTN • Avec Bobby Holcomb,

Angelo Neuffer, MichelPoroi, Patrick Noble, SamRoscol, Aldo Raveino,Remy Cuitot, StéphaneRossoni et Franck deCagny.

• Couleur – Pal – StéréoDurée : 81 minutes

En vente surwww.hiroashop.comà 2 523 Fcfp.

ANGELO NEUFFERPATRICK NOBLE

MICHEL POROI

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POUR VOUS SERV IR

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Peux-tu nous présenter la disciplineque tu vas enseigner au Centre desMétiers d’Arts ?Je vais enseigner les arts numériques.Il s’agit de faire découvrir et d’ap-prendre aux élèves du Centre à utiliserdes outils numériques, pour leurapporter un nouveau moyen d’expres-sion et de création. Durant leurs troisannées de formation, les élèves pour-ront désormais apprendre à utiliser unpanel d’outils multimédia dans lesdomaines du son, de la vidéo, del’image et de l’interactivité. En plus decette partie technique, je souhaitedévelopper avec eux une réflexion surl’utilisation du numérique, en nousappuyant sur des travaux d’artistesœuvrant dans ce domaine.L’objectif est de leur ouvrir des portesvers des formations plus spécialisées,en leur montrant toutes les possibilitésqu’offre le monde de la création numé-rique, et de leur apporter des basesdans ces différents domaines. Je sou-haite également qu’ils puissent être àmême d’utiliser les outils numériquesde façon créative, et non consuméristecomme c’est souvent le cas chez lesjeunes.

Comment as-tu découvert l’universdes arts numériques ? J’ai étudié l’informatique en école d’in-génieur (UTBM) à Belfort en France, en

me spécialisant en Interactivité etRéalité Virtuelle. J’ai réalisé un pre-mier stage technique au CentreInternational de Création Vidéo -maintenant « Ars Numer ica » -d’Hérimoncourt (France). Il s’agit d’unlieu de création, qui accueille beau-coup d’artistes en résidence. Cetteexpérience m’a plongée durant 6 moisdans le domaine des arts numériques,pour lequel je me suis passionnée.J’ai ensuite réalisé mon projet de find’études à l’Institut de Recherche enInformatique de Toulouse. Pour meperfectionner dans le domaine artis-tique, j’ai ensuite suivi un MasterProfessionnel « Création Multimédia »à Toulouse, en arts plastiques et artsappliqués. J’ai enfin rejoint l’associa-t i o n « K a w e n g a – Te r r i t o i r e sNumériques  » de Montpellier, centrede ressources régional pour les artsnumériques proposant des forma-tions, ateliers et résidences autour deces pratiques artistiques. Durant 4ans, j’ai mis en place des ateliers àdestination du jeune public et desadultes, ainsi que des formations.

Ce qui t’a séduit dans ce domaine ?La créativité des artistes, leur capacitéà détourner des outils et techniques àbut souvent industriel pour en faire desœuvres sensibles. Les technologies del’Information et de la Communication

CENTRE DES MÉTIERS D’ART – PU HAAPIIRAA TOROA RIMA I

RENCONTRE AVEC LUCE PASQUINI, ENSEIGNANTE EN ARTS NUMÉRIQUES AUCENTRE DES MÉTIERS D’ART.

Depuis la rentrée, lesélèves du Centre desMétiers d’Art bénéfi-

cient d’un nouvelenseignement : les

arts numériques. Unediscipline moderne et

variée, entre tech-nique et créativité, qui

ouvre aux artistes duCentre de nouveaux

horizons prometteurs.

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évoluent extrêmement vite, lais-sant peu de temps pour l’élabo-ration d’un regard critique surelles et leur impact sur lasociété. Les artistes nous per-mettent de nous questionner, deprendre du recul, de repensernotre rapport à ces technologies. Cetteremise en question est selon moinécessaire et incontournable.

Une telle pratique pourrait sur-prendre dans une école « d’art tradi-tionnel  » : qu’ont-elles en commun,que peuvent-elles s’apporter ?Il ne s’agit pas au CMA de plonger lesélèves dans une culture différente,bien au contraire. L’idée est de leurapporter un nouveau moyen pour s’ex-primer sur leur propre culture, pour lamettre en valeur, la faire perdurer. Lenumérique n’est qu’un outil, mais lecontenu reste le même  : le travailautour de la forme, de la symboliquedes tracés et des objets de la culturePolynésienne est identique à celui réa-lisé en sculpture ou en gravure. Seull’outil change. Toutes les disciplinesétudiées au CMA sont complémen-taires : il sera difficile de créer un motifpolynésien numérique sans avoir desbases de dessin. Le numérique peutégalement servir de moyen de présen-tation et de diffusion de création poly-nésienne, via la numérisation (photonumérique, scan...) et la mise en lignede ces supports sur Internet. Il estimportant que cette culture puisserayonner au-delà de ses frontières, auregard de sa position géographiqueisolée.

A ceux qui penseraient que les artsnumériques ne sont pas vraiment del’art, qu’aurais-tu envie de leur dire ?Je leur dirais que le numérique est undomaine si vaste qu’ils n’en ont certai-nement pas encore découvert tous lesaspects. Il existe, au même titre que la

peinture, la photographie, le théâtre, etc.des artistes numériques suivant unedémarche de réflexion, de recherche etd’expression. Pour ma part, je diffé-rencie vraiment les domaines de l’info-graphie, du web design, du cinémad’animation à caractère industriel (maistrès créatif  !) d’avec la création artis-tique numérique – souvent à but nonlucratif – qui regroupe les domaines du« net art », des installations interactives,du spectacle vivant multimédia, etc.Mais cet art est encore en effet assezpeu connu du grand public, car il n’existeaucun lieu d’exposition permanent. Ilfaut surveiller la programmation deslieux de diffusion - souvent des galeriesd’art contemporain - proposant desexpositions ponctuelles, ou les festivalsd’arts numériques.

Faut-il être bon en informatique pourréaliser des créations numériques ?Oui et non. La réalisation d’une œuvreinteractive demande en effet souventde bonnes connaissances en logicielsmultimédia, voire en programmationinformatique. Mais la plupart desartistes ne réalisent pas eux-mêmes lecode informatique. Ils travaillent avecdes ingénieurs ou techniciens informa-ticiens, soit sous forme d’interventionponctuelle, soit en s’associant sousforme de collectif. L’objectif étant quechaque personne reste dans ledomaine pour lequel elle est spécia-lisée, tout en travaillant en étroite col-laboration avec l’autre.

Sur quoi allez-vous travailler cetteannée au CMA ?Pour le prochain trimestre, je vaisaborder avec les élèves la création 2D,le court métrage vidéo (avec la réalisa-tion d’une courte animation utilisant latechnique du stop motion*), l’infogra-phie – création d’images en 2D, la pro-grammation web, et la création dePOM (Petits Objets Multimédia) enligne. Le trimestre suivant dépendra deleur vitesse d’apprentissage et de priseen main des outils. J’adapterai ainsimon programme en fonction d’eux.◆

*Vidéo réalisée à partir de séquences photos.

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«  Ta’aroa (L’Unique) était l’ancêtrede tous les Dieux. Il créa tout. (…)Ta’aroa se tint dans sa coquille etdans les ténèbres pendant des mil-lénaires. La coquille était commeun œuf qui tournait dans l’espaceinfini, sans ciel, sans terre, sansmer, sans lune, sans soleil, sansétoiles  », écrit Teuira Henry, dansTahiti aux temps anciens. Dans cetinfini, il y avait néanmoins l’espacedu ciel, de la terre, de l’océan et del’eau douce. Pour créer le monde,Ta’aroa brisa sa coquille, sortantainsi de la nuit, du vide et dus i l e n c e . A v e c s a c o q u i l l e«  Rumia  », il fabriqua la terre, lapierre, le sable. De ses larmes, ilcouvrit la terre de la mer, de sesongles, il couvrit d’écailles lescréatures de l’océan, avec sonsang, il composa l’arc-en-ciel. Lesarbres étaient sa couronne. Leberceau de la vie était prêt àaccueillir l’homme, la femme et lesautres animaux de sa création.

Apprendre par le visuel

Comme toutes les œuvres deBobby, « Ta’aroa » nous fait décou-vrir une légende polynésienne  :celle de la création du monde.L’approche picturale du peintre estdidactique, on déchiffre la composi-tion comme on lirait une histoire. Lalune, le soleil, l’arc-en-ciel, les ani-maux, la flore, etc.  : tous les élé-ments fondateurs sont là, visibleset cohérents. Traditionnellement,les légendes polynésiennes setransmettaient oralement  : Bobbysouhaitait apporter sa contributionà cette coutume menacée de dispa-rition  ; il pensait que l’art picturalétait un vecteur de connaissancedurable et efficace. Car sa peinture,jamais énigmatique, est bel et bienà son image : simple, sincère, bien-veillante. ◆

Ta’aroa, essence et origine du monde

Rétrospective des peintures de Bobby Holcomboblige, nous vous présentons ce mois-ci uneœuvre incontournable de l’artiste appartenantau fond d’œuvres de la Maison de la Culture,« Ta’aroa ». Une peinture caractéristique de lasignature de Bobby : symbolique, chaleureuseet esthétique.

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Tahiti aux temps anciens, Teuira Henry, publication de la SEO n°1. Bobby, Visions polynésiennes, ouvrage collectif, Pacific Bridge Publishing & Tupuna Productions.

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RETOUR SUR

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Pour le plaisir

Course de ‘aumoa ©Ahtu

Magnifique spectacle que cette coursede ‘aumoa, modèle réduit de pirogue àvoile, dans le lagon de Punaauia le moisdernier ! Les élèves du Centre desMétiers d’Art, sous l’impulsion de leurdirecteur Viri Taimana, ont fabriqué unetrentaine d’authentiques ‘aumoa pour«  s’affronter  », entre sport et tradition,lors de cet événement hors du commun.

CENTRE DES MÉTIERS D’ART – PU HAAPIIRAA TOROA RIMA IMAISON DE LA CULTURE –TE FARE TAUHITI NUI

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Pour le plaisir

Spectacle Hinaiti ©F.Chin

Superbe prestation de l’école Hinaiti, le 15 janvier dernier sur lascène du Grand Théâtre de la Maison de la Culture. Hinaiti, quiavait terminé sur la seconde marche du podium lors du concoursdu Hura Tapairu 2010, a conforté ce soir là sa notoriété, avec unspectacle de belle qualité.

CENTRE DES MÉTIERS D’ART – PU HAAPIIRAA TOROA RIMA IMAISON DE LA CULTURE –TE FARE TAUHITI NUI

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MAISON DE LA CULTURE - TE FARE TAUHITI NUICONSERVATOIRE ARTISTIQUE DE POLYNÉSIE FRANÇAISE – TE FARE UPA RAU

ACTUS

ZOOM sur les temps forts de l’actu…

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MusiqueConcert annuel des ensembles du Conservatoire

Originaire de Taiwan, cette danseuse professionnelle, égalementprofesseure de Mandarin, se révèle aussi sous un autre jour : lapeinture, dans laquelle elle exprime avec force et sérénité sesinfluences, entre Occident et Asie. Des œuvres toute en fusion, oùcalligraphie et symbolique chinoise se croisent et s’interrogent, àtravers Bouddha, le yin et le yang, les fleurs, la musique…Plénitude, énergie, mouvement, autant d’émotions qui se déga-gent de cette peinture moderne et dépaysante.

Où et quand ?• Salle Muriavai de la Maison de la Culture• Du mardi 15 au samedi 19 février, de 9h00 à 17h00 (12h le samedi)• Entrée libre• Renseignements au 544 544 – www.maisondelaculture.pf

Expo Mei-Ling

Théâtre « Mais ne te promène donc pas toute nue ! »

Le très beau cadre de l’hôtel Radisson, à Arue, accueille la veille de la St Valentin cinq ensembles duConservatoire qui proposent aux parents d’élèves et aux mélomanes une très belle après-midi musicale etromantique. Le Chœur d’enfants, les classes de clarinettes et de flûtes, la grande harmonie et le grandorchestre seront réunis pour le premier grand concert classique de l’année. La première partie de ce concert sera assurée par les formations de Stéphane Lecoutre, Jean-Marie Dantinet Christine Goyard pour les chœurs d’enfant (l’étrange Noël de Mister Scroodge), les clarinettistes et les flû-tistes. Colin Raoulx et Frédéric Rossoni dirigeront en seconde partie les deuxgrands ensembles - grande harmonie et grand orchestre - qui regroupent professeurs etélèves de l’établissement jouant en formation. Du swing légendaire des clarinettistes aufinal majestueux du grand orchestre, les amateurs de belle musique retrouveront avecplaisir les extraits d’un Américain à Paris, de Georges Gershwin, la valse de Chostakovitch,que tout le monde connaîtnotamment grâce au film deStanley Kubrick « Eyes wideshut », et enfin la très célèbredanse hongroise de Brahms.Sans compter la maestria de lagrande harmonie et sessublimes musiques de films,très appréciée.

Où et quand ?• Au Radisson Tahiti, grande salle• Dimanche 13 février, 17h• Tarif unique : 1 000 Fcfp - Billets à

retirer au conservatoire (heures debureau) et l’après-midi du concert

• Renseignements au 50 14 14 www.conservatoire.pf

Où et quand ?• Petit Théâtre de la Maison de la Culture• Du lundi 7 au dimanche 20 février• Séances scolaires : matin et après-midi

9h et 13h30 du lundi au vendredi saufmercredi après midi.

• Séances grand public : Vendredis 11 et18, Samedis 12 et 19 à 19h30, Dimanches13 et 20 à 18h30Billets en vente à la caisse de la Maisonde la Culture.

• Tarif scolaires : 700 Fcfp et gratuit pourles accompagnateurs à raison de 1 pour10. / Tarifs publics : 2 500 CFP/1 500 CFP(-12 ans)

• Renseignements au 544 544 –www.maisondelaculture.pf

Un classique du genre comique revi-sité brillamment par Gérald Mingoet servi par une troupe d’acteurspassionnée, ça donne forcémentenvie d’aller voir la pièce de la ren-trée… J’ai nommé : « Mais ne te pro-mène donc pas toute nue  !  », deGeorges Feydeau. Vous y trouverezdu rire en cascade, du ridicule enpagaille et une petite touche decocasse pour parfaire le tout…Autrement dit, de quoi passer unmerveilleux moment !

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29Nana Pierre !

Pierre Ollivier, délégué général du FIFOdepuis sa création en 2004, nous aannoncé qu’il ne pourrait plus assurerses fonctions au sein de l’Association duFIFO. D’autres horizons l’appellent, àcommencer par sa petite famille. Avecpassion, détermination et patience, il aporté pendant 8 ans l’aventure du FIFO etcontribué à en faire ce festival incontour-nable que l’on connaît désormais deTahiti jusqu’en Europe, en passant parl’Océanie. Il a tissé avec persévérance etingéniosité des relations de haut rang,durables et constructives pour per-mettre au FIFO de rayonner toujoursplus. Il a permis d’élever la notoriété duFIFO, en le faisant découvrir de Hiva Oa àNouméa en passant par Auckland,Cabourg ou Paris… Le FIFO, qui était àl’origine le résultat de réunions convi-viales de passionnés de documentaireset d’Océanie, a pris quelques éditionsplus tard son rythme de croisière pourdevenir un des événements annuels lesplus importants de la région. En 8 ans,Pierre Ollivier ne s’est jamais écarté deson cap : offrir une sélection qualitativeet indépendante de documentaires surl’Océanie, offrir aux professionnels ainsiqu’au public des rencontres et des outilspour mieux appréhender l’univers del’audiovisuel, offrir enfin aux spectateursdu monde entier les projections du FIFOpour les sensibiliser aux problématiquesocéaniennes. Pierre a fait plus qu’at-teindre ses objectifs, il les a largementdépassés. Au nom de tous les membres del’Association du FIFO, de tous ceux quiont eu plaisir à travailler à ses côtés, dela part de tous les établissements cultu-rels, nous lui disons un grand bravo, unimmense merci et lui souhaitons beau-coup de bonheur.

Si tu devais nous résumer ton aventureFIFO, qu’aurais-tu envie de dire ?Je dirais qu’elle est dans la continuité de

mon parcours professionnel dans laMarine  ! En 8 ans, j’ai vécu un autregrand voyage en Océanie, certes souventderrière un écran d’ordinateur, maisavec tout de même l’apport privilégiéd’images et d’ouvertures vers ce conti-nent qui devient de plus en plus visible.

D’un point de vue plus personnel,qu’est-ce que le FIFO t’as apporté ?Des contacts humains. L’équipe del’Association FIFO est présente depuis ledébut, elle est la vraie supportrice del’événement et nous avons bien travailléensemble. Les relations avec les profes-sionnels du monde entier, les liens quel’on a tressés, les voyages… Toutes cesrencontres furent très enrichissantes.

Quelle est ta plus grande fierté  ?D’avoir été la « cheville ouvrière » d’uné v é n e m e n t q u i c o m p t e p o u r le sPolynés iens , d ’avo ir dépassé lesépreuves du début, d’avoir participé àl’évolution d’une manifestation qui faitdate dans le calendrier régional…

As-tu des regrets ? Forcément, tout ne se passe pas tou-jours exactement comme prévu ! Lespersonnalités qui doivent annuler leurvenue au dernier moment par exemple…Mais les imprévus font partis du jeu et« grâce » à eux nous devons faire preuved’imagination. Peut-être que j’auraisaimé aller jusqu’au bout de mon ambi-tion, en ouvrant le FIFO à une compéti-t i o n c o m p l é m e n t a i r e , c e l l e d ucourt-métrage.

Quel est ton souhait pour l’avenir duFIFO ?Qu’il puisse trouver une énergie et unregard nouveaux, pourquoi pas s’ouvrir àla fiction dans les années à venir. Maissurtout et avant tout que l’événementperdure, car il est important pour lePacifique. ◆

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* Sous réserve de modifications

PROGRAMMEDU MOIS DE Février 2011*

MAISON DE LA CULTURE - TE FARE TAUHITI NUICONSERVATOIRE ARTISTIQUE DE POLYNÉSIE FRANÇAISE – TE FARE UPA RAUMUSÉE DE TAHITI ET DES ILES – TE FARE MANAHAINSTITUT DE LA COMMUNICATION AUDIOVISUELLE - HOHO’A FAUFAATUPUNA

PROGRAMME

EXPOSITION : BOBBYHOLCOMBRÉTROSPECTIVE DES ŒUVRESDE L’ARTISTE_Du 8 février à fin avril_Renseignements au 548 435_Salle d’exposition temporaire_Tarif : 600 Fcfp / gratuit pour les moins de 18

ans et les scolaires _Renseignements au 54 84 35 Musée de Tahiti et des Iles – Te Fare Manaha

THÉÂTRE : MAIS NE TEPROMÈNE DONC PASTOUTE NUE !_Du lundi 7 au

dimanche 20 février_Séances scolaires :

matin et après-midi9h et 13h30 dulundi au vendredi sauf mercredi après midi.

_Séances grand public : Vendredis 11 et 18,Samedis 12 et 19 à 19h30, Dimanches 13 et20 à 18h30Billets en vente à la caisse de la Maison de laCulture.

_Tarif scolaires : 700 Fcfp et gratuit pour lesaccompagnateurs à raison de 1 pour 10. /Tarifs publics : 2 500 CFP/1 500 CFP (-12 ans)

_Renseignements au 544 544_Petit Théâtre Mingo & Chanson/ TFTN

CONCERT DES ENSEMBLESDU CONSERVATOIRE_Chœur d’enfants, ensembles de clarinettes,grande harmonie et grand orchestre

_Dimanche 13 février, à 17h_Tarif unique : 1 000 Fcfp_Renseignements au 501 414Hôtel Radisson Tahiti

EXPOSITION DE PEINTURE :MEI-LING

_Acryliques d’inspiration asiatique_Mardi 15 au samedi 19 février - De 9h00 à

17h00 (12h le samedi)_Entrée libre_Renseignements au 544 544 _Salle Muriavai

HEURE DU CONTE ENFANTS :_Berthe au grand pied (conte français)

_Mercredi 16 février - 14h30

Entrée libre

Renseignements au 544 544 poste 116

_Bibliothèque enfants

Léonore Canéri / TFTN

CINEMATAMUA : PRÉSENCEPROTESTANTE EN POLYNÉSIE(1974 – 1986)_Mercredi 16 février - 2 séances : 18h00 et

19h15

_Entrée libre

_Renseignements au 544 544 ou sur

www.ica.pf

_Petit théâtre

ICA/TFTN

LIVRES ANIMÉS : _« Le chapeau de l’épouvantail »

_Vendredi 25 février- 14h30

_Entrée libre

_Renseignements au 544 544 poste 116

_Bibliothèque enfants

Coco la conteuse/ TFTN

PROJECTIONS POUR ADOS_Les mercredis à 13h15

_Tarif de la séance : 150 Fcfp

_Mercredi 4 : Flashdance (comédie musicale -

1h30)

_Mercredi 11 : Fatal (comédie- environ 1h)

_Mercredi 18 : Kick Ass (comédie- 1h52)

Salle de projection

PROJECTIONS POUR ENFANTS_Les vendredis à 13h15

_Tarif de la séance : 150 Fcfp

Vendredi 11 : Igor (dessin animé- 1h20)

_Vendredi 18 : Toys story 3 (dessin animé-

1h30)Salle de projection

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‘A P I MA’ OH I

I terä ra tau, të vai ra te hö’ë

ta’ata, o Puna töna i’oa. E

ta’ata ‘oia nö te mata’eina’a ra

o Hiti. O Hiti, o te i’oa ïa o

Puna’auia i te tau tahito. Ua

tere ti’a atu o Puna i Ra’iatea.

E tere ori haere ho’i töna. Ia

tae i te tau e ho’i mai ai ‘oia,

fa’aru’ehia ihora e te pahï ; e

te i’oa o taua pahï ra, o

Hotutahi ïa. Horo haere noa

a’e nei o Puna nä tätahi, i te

tahi pae ë i te tahi pae, nö

töna hina’aro i te ho’i mai i

Tahiti nei.

Të hi’o noa ra te honu

fa’a’amu a te ari’i i teie huru o

Puna, e të ‘ite nei ‘oia i töna

pe’ape’a. Ua parau atura teie

nei honu ia Puna ë :

- E aha teie tä ‘oe e ‘oto nei ?

Pähono maira o Puna ë :

- Të hina’aro nei au e ho’i i tö’u ‘äi’a, i Tahiti

; aita rä ho’i tä’u e räve’a, ua fa’aru’ehia vau

e te pahï.

Pü’oi atura te honu ë :

- Eiaha e ‘oto fa’ahou. Nä’u ‘oe e ‘äfa’i. A

ta’uma a’e i ni’a i ta’u tua, e rëreva täua i

teienei.

Tere mai nei o Puna e te honu, e täpae iho

nei i tahatai, i Hiti, i te vähi i parauhia ra ë :

o Teoneuri, o ‘Öfa’i Pi’ipi’i, te tahi i’oa o

taua vähi ra. Ua nä’o atura te honu ia Puna

ë :

- Ua tae ‘oe i tö ‘oe fenua, a pou rä !

Pou mai nei Puna, mai ni’a mai i te tua o te

honu. E aha te ‘ohipa täna i rave ? Ua

täpüpü ‘oia i nä per- erau e maha ato’a ra o

te honu.

- O tä ‘oe ïa rave ia ‘u ! o te reo o te honu i

te paraura’a atu ia Puna. Ua rave maita’i

ho’i au ia ‘oe. Ua ‘äfa’i roa mai i tö ‘oe

fenua, mai tä ‘oe i hina’a- ro. ‘Atirä noa atu

rä ! Aita e pe’ape’a, nä ‘oe rä e ‘ite atu i tö

‘oe ‘ati.

Teie honu, mai tä tätou i ‘ite i te ‘ömuara’a

o teie ‘ä’ai, e honu teie nä te ari’i. E honu

manamana. E

nö reira, ua riri roa te fëti’i ari’i o te fenua, i

te ‘ohipa ‘ino i ravehia e Puna. O ‘Inoarii te

i’oa o te ari’i e fa’a- tere ra i te mata’eina’a

ra o Hiti, i terä ra tau. Ua fa’aue atura i töna

mau ta’ata, e ‘imi ia Puna e ia taparahi-

pohe-roa-hia ‘oia.

Ua horo haere noa ihora o Puna i terä fa’a

ë i terä fa’a, ë tae roa atura ‘oia i ni’a i te

‘äivi ra i parauhia ra ë : o

Teivirairaitaharara. I ni’a i taua ‘äivi ra, të

noho ra te tahi nau ta’ata fa’a’amu pua’a :

o Pa’ateve mä tö räua i’oa. Nö teie horo-

haere-noa-ra’a o Puna, e po’ihä iti rahi roa

töna. ‘Ite atu nei ‘oia i te hö’ë ma’a maia’a

pua’a rahi, të fa’a’ote ra i töna mau fanau’a.

Nö te rahi o te po’ihä, aita ho’i e pape tö

taua vähi ra, fa’afätata roa atu nei o Puna i

te maia’a pua’a, nö te ‘ote i te ü. Ti’a tä’ue

a’e nei te pua’a, peretete atu ra o Puna.

He’e iho nei te ‘ävae, a topa atu ai ‘oia i

raro roa i te ‘äivi.

I reira, të ‘ite nei ‘oia i te hö’ë ‘äpo’o pape,

e ‘äpo’o pape iti na’ina’i roa rä, eita e ti’a ia

täipu. Aita ato’a o Puna i ui i te parau, tei

raro noa ihora te aro nö te inu i te pape, nä

‘ävae tïroroa i muri ‘e, nä rima i mua. Të inu

noa ra ‘oia i te vai, i ro’ohia mai ai e te ‘aito.

Tä’amu’amuhia ihora nä ‘ävae e te rima

nöna ra i te taura rö’a. Të ‘ite nei o Puna ë,

ua mo’e roa te taura rö’a i roto i nä mero e

hä nöna ra, eita e mahuti ‘ia tätara. I reira

‘oia i te anira’a i te ‘aito e fa’aora iäna.

- Eita vau e fa’aora ia ‘oe, ‘oe i hämani ‘ino

i te honu. ‘Ia ‘ite mai ‘oe ë, o vau iho nei

taua honu ra.

Parauhia a’e nei taua vähi ra ë, o Punaru’u,

nö te mea i reira o Puna i te ru’uru’ura’ahia.

Amohia atu ra o Puna i tahatai e ‘eu ai. E

nö te mea ho’i ë, ua ‘auihia ‘oia, i pi’ihia ai

teie nei mata’eina’a ë, o Puna’auia. Të ta’a

nöna ra, ‘äfa’ihia atura ïa i roto i te ava e

fa’aru’e ai. Mai reira mai i parauhia ai ë : te

ava o Ta’apuna. ‘Äre’a nä mata ra, ua

te’ahia ïa i te rä’au, ‘äfa’ihia atu ai i roto i te

fa’a ; i pi’ihia ai teie fa’a ë, o Mätäti’a. ◆

PROGRAMMEDU MOIS DE Février 2011*

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’aui : négligent ’aui : gauche (opposé à droite)

’aui : envelopper et conserver ou cuit au four

hä : quatre

hä : incantation pour guérir une personne empoisonnée

te’a : linteau, poutre tranversale, solive

te’a : flêche ru’u : méthode de pêche

ru’u, ru’uru’u : lier, attacher ru’uru’u : lien, corde,

‘Ä’ai nö Puna’auiapäpa’ i hi a e Joseph TEURI , pi ahi a i r oto i te HEI PUA RI ’ I

( Par au r i ’ i ‘ atohi a mai nö r oto i te mau puta i tata’ u na i te Far e Väna’ a)

Cascade matatia©tahitiheritage

Puna-matatia©tahitiheritage

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Un séjour riche en rencontres, en décou-vertes, en apprentissages, mais aussi enproductions, comme en témoignent lesœuvres originales réalisées lors de Pûtahin°2. L’équipe du CMA a pu appréhender laculture et les acteurs du monde culturelMaori,  échanger avec Ngahuia et LindaWaimarie  , les auteures du magnifiqueouvrage « Mau Moko »*, Lionel Grant, etWiremu Puke, maîtres sculpteurs, DonnaCampbell, enseignante en tressage, WiTaepa, artiste, Edouard Harawira, maîtretatoueur… Ils ont pu suivre l’atelier detressage avec Donna Campbell, spécia-liste de la discipline, participer à l’atelierde modelage avec l’artiste Wi Taepa, sefamiliariser avec la sculpture tradition-nelle grâce aux conseils de Wiremu Puke,mais aussi assister à la présentation desmotifs de tatouage maoris avec EdouardHarawira.

Plusieurs rencontres avec les tribus ontété préparées par les organisateurs afinque la délégation du Centre des Métiersd’Art puisse s’immerger dans la traditionMaorie qui est celle du «  Fakatau ki teManuhiri », se remémorant ainsi que lespremiers habitants de Aotearoa viennentde Rangiatea, Raiatea, aux Îles Sous-le-Vent...

Cet événement culturel et artistique enNouvelle-Zélande aura permis de poserdes questions essentielles sur la pratiqueartistique polynésienne : la nécessitéd’œuvrer pour une culture vivante à tra-vers des pratiques traditionnelles qu’ilfaut préserver et l’émergence d’uneexpression artistique contemporaine parle mixage des médiums, la peintureactuelle, l’installation, etc.

Afin de marquer leur passage, l’équipetahitienne a réalisé quatre  unu, qui serontimplantés au marae TeAoHurihuri del’université de Waikato, et une sculpturemonumentale chez la tribu Ngati Tuhoe.

Le rendez-vous est pris pour un troisièmePûtahi quelque part en Polynésie dans unan et demi, avec les artistes de Ateoaroa,Tahiti, Hawaii et en essayant d’ouvrir cetterencontre aux artistes de Rapa Nui,Samoa, Tonga, Fidji. A suivre donc ! ◆

CENTRE DES MÉTIERS D’ART – PU HAAPIIRAA TOROA RIMA IPORTRA I T D ’ UN MÉT I ERLE SAV I E Z - VOUS ?

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Pûtahi, acte 2 

Souvenez-vous du premier « Pûtahi i Tahiti », rencontre culturelle etartistique entre Aotearoa, Hawaii et Tahiti, qui avait eu lieu en juin dernierau Centre des Métiers d’Art : l’événement s’est poursuivi en ce débutd’année 2011 à l’université de Waikato à Hamilton (Nouvelle-Zélande).Pendant trois semaines, 9 élèves, un élève diplômé ainsi que deux ensei-gnants et le directeur se sont rendus en terre maorie afin de rencontrerles enseignants et artistes, et partager avec eux les savoirs et savoir-faireartistiques, entre tradition et modernité.

Tribu ranginui

Atelier modelage

* Mau Moko : le monde du tatouage maori.Editions au Vent des Îles.

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PARUT I ONS

Tous ces ouvrages peuvent êtreconsultés à la Médiathèque de laMaison de la Culture.

Jeunesse■ TOAAUTEUR : MARTINE DORRAILLUSTRATIONS : ISA ARTUREDITIONS ‘URA

Toa est « née comme un guerrier » et compte bien devenir guerrière !Qu’importent les exigences de sa mère, les moqueries des enfants, lesrebuffades des « vrais » guerriers, Toa s’entraîne dans la montagne. Lestemps sont difficiles, le village affamé attend passivement le retour desjours d’abondance. Le vieux prêtre, entre deux siestes, tente de se conci-lier les ancêtres. Et voilà qu’un chien géant vole la statuette du dieu ! Chezles guerriers c’est le branle bas de combat. Les voilà partis dans la mon-tagne. Et pour Toa, l’aventure commence !Une histoire dynamique et magique qui plonge les enfants dans une atmo-sphère des temps anciens où une petite fille courageuse essaye de faireses preuves…

En vente dans les librairies et grandes surfaces de la place, à partir de 1 850 Fcfp.

■ ITATA’E, L’OISEAU BLANC DE TAHITIAUTEUR : PATRICK CHASTELILLUSTRATIONS : ALEXANDRA BILLANDLES EDITIONS PRÉSUMÉES / DIREN

« Comment se fait-il que ma plage soit couverte de saletés ? »s’interroge Itata’e, la belle sterne blanche. Papa ’Ao, le vieuxhéron vert, sait-il pourquoi les hommes ne respectent plus lanature ? Tous ensemble, les oiseaux cherchent une solution...Edité avec le concours de la Direction de l’Environnement, cepetit ouvrage pertinent tente de donner aux jeunes lecteurs unemeilleure prise de conscience de le sauvegarde de notre envi-ronnement.

En vente dans les librairies et grandes surfaces de la place autarif de 1 150 Fcfp, ainsi que sur www.leseditionspre-sumees.pf.

■ LA LÉGENDE DE PIPIRI MAAUTEURS : HÉLÈNE COSTE ET SOPHIE MILLÉCAMPSEDITIONS DES MERS AUSTRALES

Pipiri et Rehua étaient les enfants de Taua et Rehua. Un soir, les croyantsendormis, le papa ne voulut pas les réveiller au moment de dîner. Mais lesenfants s’en aperçurent et, déçus par l’attitude de leurs parents, ils se sauvè-rent dans la montagne. Là, ils furent emportés par un gigantesque cerf-volantet se transformèrent en trois belles étoiles que l’on peut admirer le soir dans leciel de Tahiti. Cette nouvelle édition est accompagnée d’un CD interactif en 4 langues : fran-çais, anglais, marquisien et tahitien, permettant au lecteur - entre autres - dedécouvrir au fil des clics de la souris le périple de Pipiri et Rehua.

En vente dans les librairies et grandes surfaces de la place au tarif de 1 900Fcfp, ainsi que sur www.hiroashop.com.

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