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Usine Hispano-Suiza de Bois-Colombes en 1920. (Cliché Musée de Colombes). Des omnibus électriques à l’automobile : les ateliers de Barcelone En 1899, Marc Birkigt, un jeune ingé- nieur en mécanique (horlogerie) de 21 ans quitte sa Suisse francophone natale pour venir travailler à Barcelone chez Carlos Vellino, un ingénieur suisse propriétaire d’un atelier de batteries ; pour aider ce dernier, un ancien camarade de l’école de mécanique, il est amené à réaliser un tramway électrique. Le projet capote, mais Birkigt s’établit en Catalogne ; il persuade le responsable du projet de tramway, Emi- lio de La Cuadra, un capitaine d’artillerie à la retraite, de se lancer plutôt dans la construction d’automobiles à pétrole, au marché plus prometteur. Deux automobiles sous la marque La Cuadra sont construites en 1900, entière- ment dessinées par Birkigt, châssis, mo- teur et transmission. La première est ani- mée par un moteur à essence monocylin- dre vertical de 4,5 ch, l’autre par un bicy- lindre de 7,5 ch. En 1901, le second mo- dèle, baptisée Cuadra Centauro, parcourt mille kilomètres sans incident. Quelques clients achètent ces modèles de voiture, mais le démarrage de la production est stoppé par une grève et la société La Cua- dra fait faillite. Juan Castro, un banquier qui a financé l’opération, recrute Birkigt dans une nou- velle entreprise crée en novembre 1902, la H H I I S S P P A A N N O O - - S S U U I I Z Z A A L L E E S S M M O O T T E E U U R R S S D D E E T T O O U U S S L L E E S S R R E E C C O O R R D D S S

Hispano-Suizadoivent reculer sur tous les fronts. Ils per-dent aussi la maîtrise du ciel. Le recul des alliés est dû à la supériorité aérienne acquise par les forces allemandes

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Page 1: Hispano-Suizadoivent reculer sur tous les fronts. Ils per-dent aussi la maîtrise du ciel. Le recul des alliés est dû à la supériorité aérienne acquise par les forces allemandes

Usine Hispano-Suiza de Bois-Colombes en 1920. (Cliché Musée de Colombes).

Des omnibus électriques àl’automobile : les ateliers deBarcelone

En 1899, Marc Birkigt, un jeune ingé-nieur en mécanique (horlogerie) de 21 ansquitte sa Suisse francophone natale pourvenir travailler à Barcelone chez CarlosVellino, un ingénieur suisse propriétaired’un atelier de batteries ; pour aider cedernier, un ancien camarade de l’école demécanique, il est amené à réaliser untramway électrique. Le projet capote, maisBirkigt s’établit en Catalogne ; il persuadele responsable du projet de tramway, Emi-lio de La Cuadra, un capitaine d’artillerie àla retraite, de se lancer plutôt dans la

construction d’automobiles à pétrole, aumarché plus prometteur.

Deux automobiles sous la marque LaCuadra sont construites en 1900, entière-ment dessinées par Birkigt, châssis, mo-teur et transmission. La première est ani-mée par un moteur à essence monocylin-dre vertical de 4,5 ch, l’autre par un bicy-lindre de 7,5 ch. En 1901, le second mo-dèle, baptisée Cuadra Centauro, parcourtmille kilomètres sans incident. Quelquesclients achètent ces modèles de voiture,mais le démarrage de la production eststoppé par une grève et la société La Cua-dra fait faillite.

Juan Castro, un banquier qui a financél’opération, recrute Birkigt dans une nou-velle entreprise crée en novembre 1902, la

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Castro Fabrica Hispano-Suiza de Automo-viles. En 1903, la firme présente sa pre-mière automobile, sous la marqueJ.Castro, une quatre places de 10 ch bicy-lindre, puis une 14 ch de 2.535 cm3 quiroule à plus de 40 km/h. Début 1904,après avoir vendu en Espagne quatre véhi-cules dans l’année, la société s’arrête parsuite de problèmes financiers.

Fourgonnette Hispano-Suiza de 25-30 ch (1908).

Deux banquiers fortunés et bien connusdes milieux industriels catalans, DamianMateu et Francisco Seix, attirés parl’industrie et la production automobile,rachètent la société de Juan Castro le 14juin 1904. Ils recrutent comme chef ingé-nieur Marc Birkigt, nommé actionnairedans la nouvelle société, qui porte le nomde Hispano-Suiza. En 1905, Birkigt créedes quatre cylindres de 14 ch, puis de 20et 40 ch. Ce dernier moteur propulse lavoiture à près de 100 km/h. Les voituresHispano-Suiza sont exposées dans les Sa-lons et engagées en compétition à partirde 1906. Au Salon de Paris 1906, les jour-nalistes ne tarissent pas d’éloge sur lesHispano-Suiza.

Premier véhicule utilitaire, le tracteur Hispano-Suiza 12 ch (1909).

En 1907, le roi d’Espagne Alphonse XIIIachète une Hispano-Suiza 24 ch et sou-tient l’activité de la firme de Barcelone. Labanque d’Espagne suit. Une usine plusvaste est construite à Sagrera dans labanlieue de Barcelone. Au Salon del’automobile de paris en 1907-1908, His-pano-Suiza présente une six cylindres de75 ch de 11 litres de cylindrée. Sur cemodèle apparaît pour la première fois le

Logo de la firme. Les voitures sont techni-quement très réussies, mais elles sontchères et la clientèle est limitée, particu-lièrement en Espagne. En 1908, Birkigtmet sur le marché une automobile écono-mique de 12/15 ch.

L’Hispano-Suiza quatre cylindres de 3,6 litres de40 ch type « Alphonse XIII » roule à 120 km/h(1911).

En 1909, la firme développe des projetsde véhicules utilitaires, des fourgonnettespropulsées par des moteurs à essence àquatre cylindres développant 25/30 chcapables de rouler à 15 km/h. Puis, Hispa-no-Suiza produit un autobus. Les moteursde ces véhiculent gagnent une certainenotoriété par leur extraordinaire robus-tesse. En 1910, les voitures Hispano-Suzaremportent leurs premières compétitions.En 1911, la première usine de Barceloneest fermée et la production transférée dansl’usine de Sagrera, plus vaste. La firmeHispano-Suisa établit des bureaux devente à Genève, puis à Paris.

Birkigt dans son bureau de Bois-Colombes entreles deux guerres. (Cliché Musée de Colombes).

L’usine de Levallois

Au mois de janvier 1911, Marc Birkigtinstalle à Levallois, dans un ancien entre-pôt de tramways au 27, rue Cavé, un nou-vel atelier de production d’automobiles. Lapremière automobile, une 15 ch sport typeAlphonse XIII sort en avril. Des agencescommerciales s’ouvrent progressivement

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en Angleterre, en Belgique, en Italie, etmême sur le continent américain. UneHispano-Suiza type 20 remporte la coursedu circuit de Brooklands en Grande-Bretagne à 137 km/h de moyenne. LesHispano-Suiza deviennent des voitures à lamode.

Usine Hispano-Suiza de Levallois (1911).

En 1913, les Hispano type 21, 22 et 23sont propulsées par des moteurs légersdont le vilebrequin et les arbres à cames,creux, sont utilisés pour lubrifier le mo-teur, l’huile étant mise sous pression parune pompe, selon un principe cher àl’ingénieur suisse. La même année, leslocaux de Levallois devenant trop étroits,la société Hispano-Suiza achète des te r-rains à Bois-Colombes où une véritableusine est installée sur 10.000 mètres car-rés. Elle est achevée à l’été 1914 ets’apprête à produire des automobilesquand la guerre éclate.

Camion Hispano-Suiza à moteur 40 ch en 1914.

L’usine de Bois-Colombes

En août 1914, l’atelier de Levallois etl’usine Hispano-Suiza de Bois-Colombessont réquisitionnés par le ministère de laGuerre pour y produire des moteurs rota-

tifs Gnome. Marc Birkigt retourne à Barce-lone où le gouvernement espagnol luiconfie l’étude d’un moteur d’avion.

A la fin de l’année 1914, Birkigt crée unmoteur d’avion qui tranche avec tout cequi se faisait auparavant : c’est un impo-sant V8 de 11,760 litres de cylindrée re-froidi par eau développant la puissance de140 ch, dont les cylindres en acier visséspar jeu de quatre dans la culasse en alu-minium forment un V à 90°. Tout le blocmoteur et la culasse sont construits enaluminium, comme sur les automobiles decourse, mais toutes les surfaces sont tra i-tées à l’intérieur comme à l’extérieur.L’arbre à cames, graissé sous pressionattaque directement les soupapes. Toutesles pièces en mouvement sont enferméesdans un carter. Les pièces sujettes à fati-gue sont doublées : ressorts de soupape,bougies, magnétos. Baptisé Hispano-Suisatype 8A, le moteur ne pèse que 185 kg àvide avec ses a ccessoires.

Hispano-Suiza 8A (1915).

En 1914, les moteurs d’aéroplanes sontdes sept cylindres en étoile rotatifs(Gnôme, Clerget) de 6 à 8 litres de cylin-drée pesant 120 kg et développant aumieux 80 ch. Ces moteurs sont homolo-gués par l’Armée (10 heures de fonctio n-nement). Les moteurs plus puissants sontdes fragiles 14 cylindres pesant 150 kg etdéveloppant 140 à 160 ch mais durantseulement quelques heures. Ils sont desti-nés aux épreuves de vitesse dans les com-pétitions et ne sont pas homologués parl’Armée car trop fragiles.

Le moteur Hispano-Suiza 8A de série en juin1915 développe 150 ch.

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Le moteur Hispano-Suiza 8A est propo-sé au ministère de la Guerre français enfévrier 1915. Un moteur passe avec succèsles tests d’homologation (test d’endurancesur quinze heures de fonctionnement pleingaz) à Chalais-Meudon. Aussitôt, les servi-ces français des fabrications de l’aviationcommandent cinquante moteurs à la firmeHispano-Suiza. Aussitôt, les motoristesfrançais, Gnôme, Salmson, Clerget, Re-nault en tête, engagés dans des comman-des en série des moteurs développés en1912 et 1913 font pression pour que le V8Hispano-Suiza soit rejeté. Le Parlement estsaisi de l’affaire. Finalement, le sous-secrétaire d’Etat à l’aviation impose aumotoriste espagnol un test qu’aucun mo-teur français n’est capable de réaliser :cinquante heures de fonctionnement inin-terrompu plein gaz. Le moteur 8A retourneau banc le 21 juillet 1915 à Chalais-

Meudon et passe ce test avec succès. Cin-quante moteurs de 140 ch sont fabriquéset livrés à différents constructeurs, pourévaluation, avant que les moteurs de 150ch, produits en grande série, ne sortent del’usine de Bois-Colombes.

Type de moteur V8Angle entre les cylindres 90 °Alésage 120 mmCourse 130 mmCylindrée 11.760 cm3

Taux de compression 4,7 à 1Longueur 1,19 mètreLargeur 0,81 mètreHauteur 0,77 mètrePoids avec huile et eau 195 kgPuissance 140 ch à 1900 tCarburateurs Claudel double corpsProduction (France) 50 moteurs

Le premier moteur Hispano-Suiza (février 1915).

Plan trois vues du moteur Hispano-Suiza 8Aa de 150 ch (1915).

Première utilisation militaire

En août, la France est enfoncée sur unfront de plus de 750 km de long. A la finde l’année 1914 et au cours des premiersmois de l’année 1915, cependant, les alliésdominent le ciel, ce qui leur permetd’anticiper le mouvement de l’ennemi.Mais la situation militaire se détérioreconsidérablement pour eux pendantl’année 1915. Entre le printemps del’année 1915 et l’automne de l’année1916, les Français et les Britanniques sontmalmenés par les forces de l’axe et ilsdoivent reculer sur tous les fronts. Ils per-dent aussi la maîtrise du ciel.

Le recul des alliés est dû à la supérioritéaérienne acquise par les forces allemandeset austro-hongroises. Les mitrailleusessynchronisées du Fokker Eindecker, sur-nommé par les alliés « le fléau Fokker »font des ravages dans les forces aérien-nes ; la chasse allemande a fait le ménagedans le ciel français. Les bombardiers al-lemands de 200 ch à moteur Daimler etBenz sont devenus plus rapides et sontmieux armés que les chasseurs alliés ; surle front maritime, les sous-marins alle-mands font régner la terreur ; les forcesde l’axe alignent à l’été 1915 des hydra-vions chasseurs d’hydravions armés decanons et de mitrailleuses lourdes qui

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commettent des destructions terribles dansrangs des escadrilles françaises et britan-niques.

En mai 1915, la destruction volontaireet sans sommation par le sous-marin alle-mand U-20 du paquebot Lusitania a l’effetd’un électrochoc sur l’opinion. L’Italie entreen guerre aux côtés des alliés, et les Etats-Unis prennent la même décision, sachantqu’il leur faudra encore de nombreux moisde préparation.

A la fin de l’année 1915, les mers etocéans ne sont plus sûrs et les états-majors alliés s’inquiètent. Ils demandentaux constructeurs de nouveaux avions decombat : des chasseurs rapides et bienarmés (deux mitrailleuses synchronisées),des bombardiers rapides volant à trèshaute altitude et des hydravions de com-bat efficaces.

Moteur Hispano-Suiza 8Aa de 150 ch (1915).

Quand André Beaumont quitte les basesnavales du Nord de la France et retourne àla F.B.A. d’Argenteuil fin 1915 pour aiderLouis Schreck à développer des hydravionsde combat de nouvelle génération, il dé-nonce le manque de défense des premiershydravions de combat employés en mer duNord : les équipages ne sont pas protégés(blindages) et leur armement de défenseest très limité face aux chasseurs alle-mands.

Moteur Hispano-Suiza 8Aa de 150 ch (1915).

A la fin de l’année 1915, il faut uneprise de conscience des états-majors pourque la situation militaire puisse être modi-fiée. Cette prise de conscience se fera unan plus tard, les alliés ayant laissé un mil-lion de morts sur le terrain dans la Sommeet à Verdun. L’Armée et la Marine deman-dent un effort tout particulier aux cons-tructeurs français pour redresser la situa-tion.

Beaumont conçoit en octobre 1915 leFBA « avion-canon ». Avec une voilure detype C portée à 14 mètres d’envergure etune coque plus aérodynamique, propulsépar le nouveau moteur V8 Hispano-Suiza 8a de 150 ch, l’hydravion de combat propo-sé par la FBA a fière allure. Il est arméd’un (lourd) canon de marine de 37 mmsolidement fixé à l’avant. Le prototypeconstruit à Argenteuil en novembre 1915pèse 780 kg à vide, sans les pleins (huileet eau) et sans équipage (deux hommes),et près de 1200 kg en charge. Toutefois,ses capacités d’emport réduites, son poidsexcessif, une vitesse maximale limitée à128 km/h, le condamnent.

Moteur Hispano-Suiza 8Aa de 150 ch (1915).

Chez Nieuport, second constructeur àessayer le moteur Hispano-Suiza de 140ch en avril 1915, deux chasseurs type 14et type 15 sont modifiés pour recevoir lepuissant V8, sans succès : l’avion est im-possible à centrer et se montre dangereux.Chez Morane-Saulnier, un constructeurhabitué aux appareils légers et aux petitsmoteurs rotatifs Gnôme, même constata-tion.

Libéré par la faillite d’Armand Deper-dussin en janvier 1914, Louis Béchereau,le créateur des monocoques Deperdussinchampions du monde de vitesse en 1912et 1913, dessine lui aussi à la demande deGuynemer un « avion-canon », autour du

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V8 Hispano-Suiza. Le projet va échouer,mais quand Blériot reprend l’activité et lesactifs de la société Deperdussin, qui de-vient la Société anonyme Pour l’Aviation etses Dérivés (SPAD), Béchereau dessine unchasseur biplan ultra rapide autour dumoteur Hispano-Suiza de 150 ch : le SPADS.VII est né !

Le FBA type H

Sous la direction de l’amiral Lacaze, laMarine nationale publie en janvier 1916 unprogramme pour un hydravion de combatde nouvelle génération, capable de sur-veillance et de lutte sous-marine. Cet hy-dravion doit être triplace, pour pouvoirassurer sa propre défense, et suffisam-ment rapide pour échapper à ses agres-seurs. Aussitôt, Schreck, qui peut de nou-veau compter sur Beaumont pour la miseau point des prototypes, confie àl’ingénieur Le Pen, ancien de chez Gnôme,l’étude d’un nouvel hydravion conforme àce programme. Schreck veut l’équiper duV8 Hispano-Suiza de 150 ch. Il demande àBeaumont et Le Pen de dessiner un hydra-vion autour du moteur. Or, la Marine dé-pend de l’Armée pour l’achat de ses mo-teurs d’avion. Le SPAD S.VII va être com-mandé avec le monteur de 150 ch dont laconstruction en série est lancée depuis juin1915. C’est l’annonce du moteur 8Ab de180 ch, fin 1915, qui va libérer les moteurs8Aa de 150 ch pour la Marine nationale.

FBA type H de la Marine nationale reconnaissableà sa voilure sans dièdre. (Cliché Musée de l’Air).

Début 1916, le type H entre en produc-tion alors que plus de trois cents hydra-vions FBA de type C sont en constructiondans les ateliers d’Argenteuil et de Vernon,la moitié comme hydravion de lutte sous-marine, la moitié comme hydravion école.La production de l’usine d’Argenteuil en1916 est de trente-cinq hydravions parmois. Cette année-là, la construction aéro-nautique française bat un record, par rap-port à l’année précédente, puisqu’elle pro-duit, tous constructeurs confondus, 14 915appareils, soit plus de 1 000 avions parmois, et 25 000 moteurs. Le V8 Hispano-

Suiza de 150 ch est produit en France, enGrande-Bretagne, en Italie et en Russie àplus de 6 000 exemplaires.

Le FBA type H est un grand hydravion àcoque à moteur fixe refroidi par eau, lepremier construit en série à la FBA. Leprototype vole sur la Seine à Argenteuil enavril 1916. Son envergure est supérieure àcelle du type C de 42 centimètres offrantune surface alaire de 40 m2 lui permettantde décoller au poids de 1 420 kg avec 450kg de charge. Triplace, le type H est aussiplus long d’un mètre que le type C.

Type de moteur V8Angle des cylindres 90 °Alésage 120 mmCourse 130 mmCylindrée 11.760 cm3

Taux de compression 4,7 à 1Longueur 1,25 mètreLargeur 0,83 mètreHauteur 0,81 mètrePoids avec huile et eau 215 kgPuissance 150 ch à 2000 tCarburateurs Zenith double corpsProduction (France) 5.130 moteurs

Le moteur Hispano-Suiza 8Aa (né en juin 1915).

Le prototype à moteur Hispano-Suiza150 ch dépasse 150 km/h sur la Seine auxessais en avril 1916 : c’est l’hydravionfrançais le plus rapide jamais construit. Ilest surtout plus rapide que la plupart deschasseurs allemands (et même françaisavant l’arrivée du SPAD). La technologieadoptée par Hispano-Suiza offre la parti-cularité de pouvoir en augmenter la puis-sance du moteur par des développementstechniques, ce que ne permettent pas lesmoteurs rotatifs, sans augmentation dupoids ni de l’encombrement et ceci entoute fiabilité. Le moteur 8Ab de 180 ch,qui succède en 1916 au 8Aa diffère dupremier type par des pistons de 50 mmcontre 45 mm, ce qui augmente la com-pression dont le taux passe de 4,7 à 1 à5,3 à 1. Au milieu de l’année 1916, unprototype de moteur Hispano-Suiza délivre200 ch aux essais à Chalais-Meudon : le8B, un moteur qui tourne à plus de 2 000tours minute est doté d’un réducteur 3/4.

Finalement, après les essais d’usage, laMarine nationale commande en 1916 cinqcents hydravions type H à moteur Hispa-no-Suiza de 150 ch à la FBA d’Argenteuil(n° de série constructeur 360 à 861).

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Hydravion FBA type H armé de quatre bombessous les ailes. (Cliché Musée de Biscarrosse).

Le FBA type H de série est le premierappareil équipé du moteur Hispano-Suiza àvoler en France, en mai 1916. Le type Hpeut se défendre pendant une opération debombardement : l’hydravion est arméd’une mitrailleuse fixe en tourelle tirantvers l’avant et il emporte quatre bombesmarines standard du type D de 22 kg(1916) ou deux bombes F de 52 kg (1917)larguées par un système Corpet, avec vi-seur développé par l’ingénieur Le Prieur.

Base aéronavale belge de Calais hébergeant lesFBA type H à la fin de l’année 1916. (Cliché Mu-sée de Bruxelles).

Quatre cents FBA type H sont construitsen 1916 à Argenteuil et cent à Paris parPierre Levasseur. Les FBA type H équipenttous les CAM de la Marine nationale où ilsremplacent parfois les type C, exceptéceux d’Afrique et du Portugal : Argostoli(Grèce), Boulogne-sur-Mer, Cazaux, Cher-bourg, Corfou (Grèce), Dunkerque, Guer-nesey, La Penzé (Côtes-du-Nord), le Ha-vre, Perpignan, Saint-Raphaël, Salonique(Grèce), Toulon, Tréguier et Venise. Avecces hydravions puissants, les patrouillescôtières effectuées par les officiers marinsdeviennent efficaces et parfois meurtrièrespour les sous-marins allemands. Sur mer,à l’été 1916, la supériorité commence àchanger de camp et à basculer lentementau profit des alliés.

Louis Schreck reçoit fin 1916 une im-portante commande de la Marine ita-lienne : neuf cents hydravions du type H.Pour satisfaire toutes les commandes, typeC en cours de production, type H en com-mande de la part de l’Etat et de la marineitalienne, il crée une troisième usine à Nicepour la fabrication et le montage des hy-dravions italiens, puis, devant les retardspris par cette construction, il offre pure-ment et simplement au gouvernementitalien d’acheter les licences de fabricationdes modèles C et H.

L’entreprise italienne Idrovolanti Savoïaassure la maîtrise d’œuvre de la construc-tion des machines et avec de la sous-traitance réussit à produire entre 1916 et1918 un total de 982 hydravions à coquedu type FBA H, à l’envergure légèrementaugmentée et mus par des moteurs 6 cy-lindres en ligne italiens Isotta-FraschiniV4B de 170 ch. Certains FBA type H ita-liens, toutefois, sont équipés du moteurHispano-Suiza de 180 ch français dontl’Italie a acheté la licence de construction.Le FBA type H est l’hydravion construit enplus grande série en Italie. Toutel’industrie italienne le construit : SIAI àSesto Calende, CIVES à Varèse, Ducrot àPalerme, Gallinari à Pise, IAM à Naples,Savoia et Zari à Milan.

Les hydravions italiens sont mis en ser-vice dans les bases navales de la Médite r-ranée et de l’Adriatique : Venise, Grado,Porto Corsini, Ancône, Brindisi, Varano,Otrante et Valona en Albanie. Il équipeégalement deux escadrons de l'Arméechargés de défendre les lacs de Garde etMajeur. Le type H italien est surtout dé-ployé dans les escadrilles défendant lescôtes italiennes en Sicile et en Sardaigneoù il chasse les sous-marins allemands quipénètrent en Méditerranée. Vingt et unescadrons en sont équipés et ils portent lenuméro de base 266a. Ces escadrons re-cevront des Macchi L3 dès leur disponibili-té, au début de l’année 1917.

L’Italie exporte des FBA type H. En juin1917, la Grande-Bretagne demande àl’Italie la fourniture de quatre de ces hy-dravions pour défendre Malte. Ils reçoiventl’immatriculation N 1075 à 1078 et sontrapidement mis en service. Affecté au226e escadron de la R.A.F., le N 1077bombarde un sous-marin allemand aularge de Malte le 20 août 1917.

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Le type H est le premier des hydravions de la FBAà porter son type (H) après la base (5 pour Bou-logne-sur-Mer) et la mention FBA à l’avant suiviedu numéro de type ici invisible sur la photo. (Cli-ché Musée de Biscarrosse).

En mai 1917, à la demande du gouve r-nement français, la marine américaine estsollicitée pour aider les troupes alliées.Après une inspection des sites possibleseffectuée en juillet, la marine américaineest autorisée le 16 septembre à établir enFrance onze centre d’aviation maritime :Dunkerque (Tréguier), l’Aber Wrac’h (Fi-nistère), Brest, Ile Tudy (Finistère), LeCroisic, Paimboeuf (Loire Atlantique), Fro-mentine (Vendée), Rochefort, Saint-Trojan-les-Bains (Ile d’Oléron), Le Mout-chic (lac de Lacanau dans les Landes) et àPauillac (Gironde).

FBA type H n° 312 photographié à Dunkerque en1916. (Cliché Musée de Biscarrosse).

L’U.S. Navy veut commander en Francecent cinquante FBA type H, mais le Minis-tère refuse pour raison de priorité natio-nale. Les officiers marins américains - ilssont 691 en novembre 1917 sur le solfrançais - utilisent majoritairement deshydravions Curtiss HS-1 et HS-2 à coque.En 1918, basés à Cap Ferret, les marinsaméricains utilisent pourtant onze FBAtype H construits en France et six FBA-Savoïa type H italiens en Méditerranée,basés à Porto-Corsini, pour défendre lesconvois. Les Américains basés en Italie

volent sur des FBA type H à Bolsena où setrouve l’école navale américaine du NavalAir Service. Les Américains ne déplorentqu’un seul accident sur FBA type H pen-dant la guerre : le 20 mars 1918, le méca-nicien Clarence Nelson décolle pour un volen solo ; l’épave de l’hydravion immatri-culé 7637 est retrouvée sur la côte maispas son pilote.

La Belgique commande également en1916 cinq FBA H pour défendre ses instal-lations portuaires. Elle obtient de la Francefin 1916 la livraison de cinq FBA type H àmoteur Hispano-Suiza de 180 ch, basés àCalais.

Quoique n’ayant pas les défauts du Lé-vy Besson triplan, franchement instable,voire dangereux, le FBA type H a été sou-vent critiqué pour son manque de puis-sance motrice, ce qui lui confère une vi-tesse ascensionnelle assez faible, malgréun plafond de près de 6.000 mètres ; ilgrimpe à 2.000 mètres en vingt minutes,exactement comme le type C, ce qui estinférieur aux performances des Donnet-Denhaut DD-8 et DD-9 qui atteignent2.000 mètres en 18 minutes, et surtout àcelles du Tellier 200 ch, qui grimpe à 2.000mètres en 15 minutes ; le FBA type H faittoutefois mieux que le Lévy-LePen HB2 àmoteur Renault de 280 ch, qui atteint les2.000 mètres en 25 minutes.

Timbre belge de 1994 montrant un FBA type Hutilisé pendant la première guerre.

C’est surtout son instabilité en vol quilui est reprochée : il arrive qu’il parte envrille quand le pilote lâche le manche. Ceciest dû à l’aérodynamisme défaillant desparties mécaniques situées entre les deuxplans de voilure : radiateur trop volumi-neux, moteur V8 proéminent et mal placépar rapport aux flux d’air engendrés par leradiateur, sans compter les trop nombreuxmâts et tuyaux qui alimentent le moteur etqui sont placés dans les flux d’air et lescontrarient. L’ingénieur Duhamel chezTellier a probablement trouvé une élégantesolution à ce problème sur son 200 ch endonnant à la voilure basse un dièdre assezimportant ce qui augmente la stabilité del’appareil en vol.

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FBA type H sur le slip de Hourtin (Landes) en1917. Il faut plusieurs milliers d’heures de travailpour fabriquer un hydravion FBA type H en 1916.1 500 hydravions sont livrés à la Marine par laF.B.A. avant l’Armistice. (Cliché Musée de l’Air).

Le SPAD S.VII

Le SPAD S.VII est conçu par Béchereaucomme un appareil de vitesse. De modestedimension, moins de huit mètresd’envergure, avec un poids au décollage depeu supérieur à 700 kg, construit autourdu V8 Hispano-Suiza de 150 ch, le SPADVII possède une excellente maniabilité, etsurtout il porte une très bonne mitrailleusesynchronisée de capot. La voilà enfin lamachine à tuer que demandent les pilotes.

Chasseurs SPAD S.VII en construction chez Blé-riot à Suresnes en 1916. (Cliché Musée de l’Air).

Le moteur Hispano-Suiza de 150 ch estenfermé dans un capotage aérodynamiquederrière un radiateur à eau frontal deforme circulaire. Le SPAD VII décolle surquelques mètres, vole à près de 200 km/hau niveau du sol, grimpe comme un bolide(15 minutes pour monter à 3 000 mètres)intercepter l’ennemi jusqu’à des altitudesjamais atteintes avant, près de 5 500 mè-tres et surtout il vole à plus de 190 km/hen altitude. Pendant au moins une année,

il va rester l’engin le plus rapide du ciel. Lelendemain de son premier essai, en avril1916, l’Armée en commande 268 exem-plaires pour la Chasse.

Chasseur SPAD S.XIII français (1917).

Quand il entre en service début sep-tembre 1916, le SPAD change toutes lesdonnées du combat aérien. Les maniablesNieuport 11 (« bébé Nieuport ») et 17 nesont plus seuls à contenir les assauts desappareils ennemis. Le ciel désormais ap-partient au SPAD. Au cours des six pre-miers mois d’engagement, les pilotes desdeux premières escadrilles qui l’utilisentcomptent plus de 200 victoires, un recordjamais égalé au cours de la premièreguerre mondiale. Produit massivement parBlériot et une dizaine de constructeurs(5.600 exemplaires construits en France),le SPAD est l’avion qui a redonné la supé-riorité dans le ciel aux forces alliées.

Type de moteur V8Angle entre les cylindres 90 °Alésage 120 mmCourse 130 mmCylindrée 11.760 cm3

Taux de compression 5,3 à 1Longueur 1,31 mètreLargeur 0,85 mètreHauteur 0,87 mètrePoids avec huile et eau 230 kgPuissance 180 ch à 2100 tCarburateurs Zenith double corpsProduction (France) 11.320 moteursProduction (Wolseley) 1.853 moteurs

Le moteur Hispano-Suiza 8Ab de 180 ch (né ennovembre 1916).

Les forces aériennes britanniques ob-tiennent livraison de quelques centaines deSPAD S.VII en 1917, mais rapidement, ilest produit sous licence en Grande-Bretagne, équipé du moteur Hispano-Suiza8 Ab de 180 ch construit en Grande-Bretagne sous licence par Wolseley Motorsà Birmingham sous le nom « Viper »(1.853 moteurs produits en 1917 et 1918).

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Chasseur SPAD S.VII français. (1916).

La Fabrique Nationale à Moscou produitle moteur sous licence de l’été 1916 à sadestruction par les bolcheviques en no-vembre 1917. Il équipe les hydravions decombat M-15 et M-17 et l’aviond’observation Anatra D1 Anadis. Aprèsl’été 1917, le SPAD S.VII, piloté par lespilotes américains en Europe, est construitsous licence aux Etats-Unis comme appa-reil d’entraînement à la chasse, par TheStandard Aircraft Company à Elizabeth(New Jersey) et Wright-Martin à NewBrunswick (New Jersey). Au Japon, il estproduit chez Mitsubishi Motors.

Le SPAD S.VII de Georges Guynemer, avec lequelil obtint 41 victoires aériennes sur les 53 qu’ilavait.

En France, dès que le moteur Hispano-Suiza 8 Ab de 180 ch est disponible, c'est-à-dire dès novembre 1916, il remplace surles SPAD S.VII le moteur de 150 ch. C’estainsi que le 8 Aa est reversé à la Marinenationale pour équiper les 4.500 hydra-vions de combat commandés en février1916. En Grande-Bretagne, le moteur 8 Aade 150 ch français et son homologue Wol-seley « Viper » équipent nombre de chas-seurs Bristol 12 F2A, le Bristol 13 M.R.1,l’hydravion Norman Thompson NT-4, et lesappareils Royal Aircraft Factory B.E.2e etS.E.5a, mais aussi il équipe en premièremonte le chasseur Sopwith Triplan et lesappareils Vickers F.B. 16A et F.B. 25.

Le 7 juillet 1917, une émouvante céré-monie a lieu dans le cour de l’usine Blériot-SPAD, rue des Entrepreneurs à Paris, en

présence de tout le personnel ouvrier : lecapitaine Georges Guynemer tient à épin-gler lui même sur la poitrine de Louis Bé-chereau le croix de chevalier de la Légiond’honneur.

Les moteurs de 200 ch

En 1917, pour corriger les faiblesses duV8 de 180 ch, sujet parfois à des cassesdues à son taux de compression élévé(pistons percés), Birkigt produit une nou-velle version de son V8, le type 8B, pré-senté par sécurité sous deux variantes : le8B de 200 ch à taux de compression élevé(celui du moteur 8Ab) ou à taux de com-pression bas (celui du 8Aa). La puissanceest obtenue par un régime plus élevé,2300 tours minute, et donc le réducteur3/4 devient un équipement standard. Mal-heureusement, ce réducteur se montreparfois peu fiable et est à l’origine de lacasse de plusieurs moteurs.

Chasseur SPAD S.XIII (1917). (Cliché J.B. Salis).

Le V8 Hispano-Suiza de 200 ch équipeen première monte le SPAD S.XI et remo-torise le bombardier Caudron C23 (équipéde moteurs Salmson de 200 ch primitive-ment) en 1917 en France, les chasseursbritanniques Bristol 16 F.2B, quelquesSopwith Triplans, l’hydravion SupermarineN1B Baby, plusieurs unités d’Avro 530, lesMartinsyde F2 et S1, et les appareils RoyalAircraft Factory B.E.12b, N.E.1, S.E.5a etF.E.9. En Russie, il équipe les hydravionsAlbatros achetés en Allemagne et les M-18russes, ainsi que les chasseurs LebedXXIV. La firme Wolseley produit en 1917450 moteurs 8 Ba de 200 ch. Aux Etats-

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Unis, le moteur Hispano-Suiza de 200 chéquipe les SPAD S.XI et S.XIII.

Type de moteur V8Angle entre les cylindres 90 °Alésage 120 mmCourse 130 mmCylindrée 11.760 cm3

Taux de compression 5,3 à 1Longueur 1,36 mètreLargeur 0,86 mètreHauteur 0,90 mètrePoids avec huile et eau 236 kgPuissance 200-235 ch à 2300 tCarburateurs Zenith double corpsProduction (France) 20.300 moteursProduction (Wolseley) 600 moteurs

Le moteur Hispano-Suiza 8Ba (né en mars 1917).

Le SPAD S.XIII est dessiné par Béche-reau en octobre 1916 autour du moteurHispano-Suiza de 200 ch. Le nouveauchasseur est plus grand que le S.VII, avecune envergure portée à 8,20 mètres, sonpoids passant de 700 kg à 820 kg. Mais ilest mieux armé, avec deux mitrailleusesVickers synchronisées de capot. Le premierappareil vole le 4 avril 1917 et il est aus-sitôt commandé en série à près de milleexemplaires, pour équiper plus de 80 es-cadrilles françaises. Sa vitesse dépassedésormais 200 km/h et il grimpe à 3 000mètres en dix minutes et encaisse despiqués vertigineux sans casser. C’est lemeilleur chasseur de la fin de la guerre.

Moteur Hispano-Suiza 8Ba de 200 ch (1917).

De 1917 à la fin du conflit, le SPADS.XIII est produit en France à plus de8.000 exemplaires, tous équipés du V8Hispano-Suiza 8B de 200 ch est ses suc-cesseurs, jusqu’à 235 ch. La Grande-Bretagne et les Etats-Unis construisent leSPAD XIII en série sous licence, de mêmeque son moteur. Le SPAD XIII a été utili-sés par les forces aériennes françaises,britanniques, italiennes, belges et russes.Au moment de l’Armistice le 11 novembre

1918, un total de 10.000 SPAD S.XIII étaiten commande, dont 6.000 qui devaientêtre fabriqués aux Etats-Unis.

Moteur Hispano-Suiza de 1918 à réducteur, étatactuel en 1989 (Musée de Turin).

Pour produire son moteur dans les ca-dences voulues par l’Armée, Hispano-Suizafournit la licence de construction à unedouzaine de constructeurs automobiles dela région parisienne :Peugeot à Levallois,Delaunay-Belleville à Saint-Denis, Ariès àParis, Automobiles Ballot à Paris, Brasier àIvry, Chenard & Walker à Gennevilliers,Doriot, Flandrin et Parant à Courbevoie, DeDion-Bouton à Puteaux, Voisin à Issy-les-Moulineaux, Automobiles SCAP à Courbe-voie, et Fives-Lille (aciéries) à Paris.

Le moteur de 300 ch

Après diverses améliorations du mo-teurs 8B portant sa puissance à 235 ch fin1917, Marc Birkigt produit un moteur de300 ch destiné au bombardier BreguetXIV. Après avoir pensé faire un V12comme Renault et Lorraine-Dietrich, lenouveau moteur est un V8 à 90° commeles précédents, la puissance étant obtenuepar augmentation générale des cotes.L’alésage passe de 120 à 140 mm et lacourse de 130 à 150 mm, la cylindrée pas-sant à 18,46 litres.

Le Sopwith Dolphin II est entré en service audébut de l’année 1918, équipé d’un V8 Hispanode 220 ch, puis du 300 ch. (Musée de Duxford).

Deux magnétos sont montées pour as-surer une plus grande fiabilité del’ensemble, de même que deux pompes àhuile assurent le refroidissement du mo-teur qui peut désormais fonctionner plusd’une centaine heures sans révision (sup-pression pure et simple des filtres à huile

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dans les pompes). Un unique filtre subsistedevant la pompe aspirant l’huile à la sortiedu moteur. Les dimensions extérieures dunouveau moteur sont pratiquement identi-ques à celles du V8 de 200 ch ; il tourneplus lentement, ce qui permet d’éviter lemontage du fragile réducteur.

Type de moteur V8Angle entre les cylindres 90 °Alésage 140 mmCourse 150 mmCylindrée 18.500 cm3

Taux de compression 5,3 à 1Longueur 1,32 mètreLargeur 0,89 mètreHauteur 0,88 mètrePoids avec huile et eau 256 kgPuissance 300 ch à 2100 tCarburateurs Zenith double corpsProduction (France) 3.000 moteursProduction (Etats-Unis) 6.000 moteurs

Le moteur Hispano-Suiza 8F (1918).

En 1918, le moteur Hispano-Suiza 8Féquipe surtout des appareils britanniques,l’Armée ayant choisi le moteur V12 Renaultde 300 ch pour équiper le Breguet XIV.C’est ainsi que les chasseurs biplacesBristol 17 et 17B sont propulsés en 1918par le V8 Hispano. Chez Martinsyde, ilpropulse les appareils types A.V. 1, F.3,F .4 Buzzard, F.6 et A Mk II ; Le SopwithDolphin II, équipé de V8 Hispano de 220ch, est remotorisé en 1918 par le V8 de300 ch ; les derniers chasseurs Royal Air-craft Factory S.E.5a en sont équipés. EnRussie, le V8 Hispano de 300 ch équipedeux appareils mis en service tardivement,en 1923, le Fokker D-XI et l’appareil russeGAZ-5.

Moteur Hispano-Suiza du Sopwith Dolphin, mon-trant la disposition des deux mitrailleuses Vickersentre les deux rangées de cylindres. (Cliché Vic-kers).

En moins de quatre années, de février1915 à novembre 1918, la firme Hispano-

Suiza dans ses usines de Barcelone etBois-Colombes, ainsi que les licenciés fran-çais a produit 49.800 moteurs d’avion. Ellese place à la première place mondiale.Parmi ces moteurs, 17.600 ont équipédifférents appareils français et alliés (bri-tanniques), 15.000 ont propulsé les fa-meux SPAD, 10.000 moteurs ont été four-nis aux alliés (Grande-Bretagne, Rouma-nie, Russie et Etats-Unis) et 7.200 moteursont été versés à la Marine nationale.

L’usine Hispano-Suiza de Bois-Colombes en 1920.(Musée de Colombes).

Le V8 Hispano-Suiza a été fabriquésous licence à l’étranger, chez Wright Ma r-tin Aircraft à New Brunswick (New Jersey),chez Wolseley en Grande-Bretagne à Bir-mingham, chez Nagliati à Florence et chezItala/SCAT à Turin en Italie (hydravions),chez Aviachim Trust à Zaparozhié en Hon-grie et chez Mitsubishi-Goshi à Tokyo auJapon.

Le Sopwith Dolphin II et III, commandéen 1918 à 1.650 exemplaires pour les ré-giments des Royal Flying Corps devenus laRoyal Air Force britannique, ont été pro-duits à 1.270 exemplaires en Grande-Bretagne par Sopwith, Hooper et Darracq.

Entre les deux guerres

En 1919, la production d’automobiles etde véhicules industriels repart à Barceloneet débute à Bois-Colombes. La firme aadopté comme logo la fameuse cigogne del’escadrille de Guynemer que les automo-biles arborent sur leur radiateur. Sortentles Hispano-Suiza types 20 à 24 conçuesavant guerre, et les modèles de luxe H6,dont le premier modèle est présenté ausalon de l’automobile de Paris pendantl’hiver 1919-1920. Cette voiture possèdeun « demi V12 » de 6597 cm3 en alumi-nium développant 36 ch, dessiné par MarcBirkigt en 1918. La firme produira desautomobiles à Barcelone jusqu’à la guerred’Espagne et en France jusqu’aux com-mandes de réarmement de la secondeguerre mondiale.

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L’Hispano-Suiza type H6 (1920).

Simultanément, aux Etats-Unis, la firmeWright reçoit des commandes pour les V8Hispano-Suiza de 200 ch dont elle amé-liore la robustesse en améliorant l’alliageet le traitement thermique des soupapes.Le Wright E-2 est commercialisé jusqu’en1928 pour propulser des avions, des ba-teaux, des véhicules utilitaires, et mêmedes locomotives. Dérivé lui aussi du V8Hispano-Suiza de 200 ch, le Wright E-4« Tempest » est commercialisé jusqu’en1932. Il propulse quelques avions et bonnombre de bateaux de course et particu-lièrement les hydro aéroglisseurs de vi-tesse, baptisés Hydroplanes outre Atlanti-que. Ces moteurs, sur le marché de se-conde main, se vendaient encore en 1950 !

Publicité Hispano-Suiza. (Collection du Muséeautomobile de Reims).

En 1919, un hydroglisseur Nieuport-Astra à moteur Hispano-Suiza V8 de 220ch, le Rafale I, fait une apparition remar-quée sur le marché des canots rapides.Son commanditaire, le riche industriel

Emile Picquerez, fera construire onze Ra-fale jusqu’en 1939. En 1923, le Rafale IIIremporte le record du monde de vitesse, à121 km/h. Dans les années suivantes,entre 1924 et 1928, les canots de vitesseRafale IV, Rafale V et Rafale VI à moteurHispano-Suiza 6 Mb de 250 ch, construitspar Nieuport-Astra, remportent nombre detrophées à Monaco dans les courses decanots à moteur.

Canot Rafale VI en 1928 à moteur Hispano-Suiza6 Mb de 250 ch.

Les canots à moteur Hispano-Suizaconstruits par la société Nieuport-Astradont les ateliers « marine » sont situés àBoulogne-Billancourt de 1912 à 1918, puisà Argenteuil, de 1919 à 1928, sont utiliséspar le motoriste de Bois-Colombes commebanc d’essai moteur. En 1912, déjà, uncruiser à moteur Hispano-Suiza avait rem-porté le Prix de l’International SportingClub de Monaco.

La firme de Bois-Colombes préfère utili-ser des hydroglisseurs ou des canots rapi-des pour tester ses moteurs d’avion plutôtque perdre un coûteux prototype en vol.Les hydroglisseurs qui en sont équipésbattent année après année des recordsimpressionnants. Dans les années 1930,les hydroglisseurs et les canots à moteursont souvent opposés dans les compéti-

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tions de vitesse, lesquelles désertent lesboucles de la Seine, réservées aux plaisan-ciers et à la navigation, pour les rives de laMéditerranée et les grands lacs du sud dela France. Ces bateaux vont donner nais-sance plus tard à la catégorie Off-Shoredes courses en mer au large.

L’ingénieur Marcel Besson devant son hydro decompétition (1925). (Archives municipales deBoulogne-Billancourt).

A un meeting de Monaco en 1925, unhydroglisseur à moteur Hispano-Suizaréalise la vitesse presque incroyable de147 km/h, alors que la vitesse la plusgrande d’un canot automobile de course àhélice marine ne dépasse pas 120 km/h.La guerre entre les canots classiques (mo-nocoques) et les hydros (multicoques) nefait que commencer. Elle va durer plus dequarante ans.

MB.29 aux essais à Billancourt en 1925. (ArchivesMunicipales de Boulogne-Billancourt).

Fin 1925, la société des aéroplanesMarcel Besson est en difficultés financiè-res. Pour subsister, Besson construit pen-dant les années 1920-1925 rue des Abon-dances à Boulogne-Billancourt des canotsà moteur et des hydroglisseurs. Le BessonG-1 en 1920 est un hydroglisseur detransport pour dix passagers. Le Besson G-2 en 1921 est un glisseur militaire pour lesécoles de tir, propulsé par un moteur Pan-

hard de 350 ch. Le Besson G-3 à moteurRenault 350 ch connaît un certain succèscommercial en 1922.

Besson MB.29 aux essais sur la Seine en 1925.(Cliché Arch. Mun. de Boulogne-Billancourt).

Le Besson G-5 en 1923 remporte un re-cord du monde de vitesse dans sa catégo-rie. Propulsé par un V8 Hispano-Suiza de300 ch, il atteint sur la Seine 141 km/h.L’hydroglisseur Besson MB.29, un proto-type chéri par son concepteur, dépasse150 km/h dans la baie de Cannes en 1925,piloté par Marcel La Roche.

Le Rafale VIII, un hydroglisseur multi-coque à redans de 6 mètres de long, ani-mé par un moteur Hispano-Suiza V12 àcompresseur de 800 ch dépasse 212 km/hsur le lac d’Evian en 1938. Cette vitesse nesera atteinte par des monocoques quedans les années 1970, soit plus de qua-rante ans plus tard, par les bateaux Off-Shore des courses de vitesses en mer.

Hydroglisseur Couzinet à moteur Hispano-Suizaen essais à Rio en 1939. (Collection Claude Faix).

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Type de moteur W12Angle entre les cylindres 60 °Alésage 140 mmCourse 150 mmCylindrée 27.700 cm3

Taux de compression 6,2 à 1Longueur 1,79 mètreLargeur 1,14 mètreHauteur 0,99 mètrePoids avec huile et eau 390 kgPuissance 585 ch à 2000 tCarburateurs Trois double corpsProduction (France) 300 moteurs

Le moteur Hispano-Suiza 12Gb (1925) sacrifie àla mode des moteurs en W du Napier « Lion ».

Retour aux moteurs d’avion

En 1919, le moteur 8F de 300 ch sevend bien. Le chasseur SPAD 20 apparu en1918 en est équipé, ainsi que le Nieuport-Delage NiD-29, choisi par l’Armée à la finde l’année 1918 pour devenir le chasseurmonoplace standard des forces aériennesfrançaises entre 1922 et 1931. Produit à620 exemplaires pour les besoins natio-naux et à plus de 1.000 exemplaires pourl’exportation, le NiD-29 est équipé en pre-mière monte du 8F de 300 ch. Le Japon,par exemple, construit 608 NiD-29 chezKawasaki, sous le type Ko-3 et Ko-4.

Le NiD-29 français dans sa livrée verte.

Aux mains du pilote d’usine Joseph Sa-di-Lecointe, le Nieuport-Delage NiD-29 batà plusieurs reprises, entre 1920 et 1923, lerecord du monde de vitesse (voir annexe)qu’il dispute au SPAD 20 piloté par JeanCasale équipé du même moteur.

Nieuport NiD-29 engagé dans la Coupe Schneider1919 disputée à Bournemouth.

Dès 1919, Marc Birkigt reprend l’étudedes moteurs d’avion, cette fois sur la based’un V12 dont l’angle entre les rangées decylindres fait 60°. Un premier moteur, àtrois rangées de cylindres en W (commesur le Napier « Lion ») baptisé 12 G déve-loppant 400 ch en 1920, se montre infé-rieur au 8F et au Lorraine 12 Eb en ma-tière de fiabilité.

Type de moteur V12Angle entre les cylindres 60 °Alésage 140 mmCourse 150 mmCylindrée 27.700 cm3

Taux de compression 6,2 à 1Longueur 1,85 mètreLargeur 0,73 mètreHauteur 1,00 mètrePoids avec huile et eau 425 kgPuissance 590 ch à 2000 tCarburateurs Six double corpsProduction (France) 750 moteurs

Le moteur Hispano-Suiza 12Hb (1925).

Moteur Hispano-Suiza type 8 F de 330 ch (Clichécatalogue constructeur, 1923).

En 1923 le sous-secrétaire à l’Air, M.Laurent-Eynac propose un concours afin dedésigner un successeur au Nid-29. Dans ceconcours apparaît pour la première fois unV12 Hispano-Suiza, le 12 H de 500 chéquipant le Nieuport-Delage Ni-D-42 quiremporte le concours. Désormais, et cecijusqu’à la seconde guerre mondiale, lesmoteurs Hispano-Suiza conservent cettearchitecture.

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Monoplan Nieuport-Delage NiD-42 dédié auxrecords d’altitude et de vitesse (1923-1924).

Hispano-Suiza (Bois-Colombes), Lor-raine-Dietrich (Argenteuil) et Gnôme &Rhône (Paris Kellermann et Gennevilliers)se disputent en 1925 le marché des mo-teurs pour les biplaces d’observation et debombardement A2, le Potez-25 et le Bre-guet 19. Si le Potez 25, commandé à1.400 exemplaires en 1926, est propulséen série par le Lorraine 12 Eb de 450 ch, leBreguet 19 est commandé en série avectrois moteurs : le Renault de 450 ch, leLorraine de 450 ch et le moteur Hispano-Suiza 12 H de 500 ch, qui équipe la majo-rité des avions. Le bombardier biplaceBreguet 19 effectue son premier vol enmai 1922. Il est produit en série à plus de4.000 exemplaires de 1922 à 1928 enFrance et jusqu’en 1930 pour l’exportation.

Breguet 19 « grand raids » à moteur Hispano-Suiza 12 N de 550 à 750 ch (1926-1930).

Travaillant en étroite collaboration avecle constructeur de Vélizy, la firme de Bois-Colombes se lance dans une suite de re-cords du monde de distance, à bord deBreguet 19 modifiés pour les grands raids.Baptisé Breguet 19 GR, Bidon et SuperBidon par suite des quantités d’essenceembarquées (plus de 6.000 litres), lesBreguet 19 à moteur V12 Hispano-Suiza

remportent de nombreux records dumonde, ponctués en 1930 par la premièretraversée de l’Atlantique dans le sens est-ouest et un tour du monde triomphal.

q Record du monde d’altitude pour biplace,5.000 mètres atteints en 50 minutes (1926)avec un moteur de 450 ch.

q 9.000 kilomètres de vol en étapes, le 26septembre 1926, avec un V12 de 500 ch.

q Record du monde de distance en lignedroite (Costes et Rignot), le 28 octobre1926, 4.396 km, moteur de 500 ch.

q En novembre 1926, voyage Paris – Karachiet retour, 19.625 kilomètres parcourus en108 heures de vol, moteur de 500 ch.

q Prix Dreyfus (meilleur raid de l’année).q Tentative de record de distance en juin

1927 arrêtée après 5.000 km (Costes et Ri-gnot), moteur de 500 ch.

q En octobre 1927, vol direct de Paris à Saint-Louis (Sénégal), 4.600 km en 26 h 30(Costes et le Brix), puis Saint-Louis à Natal,3.400 km en 18 h 15, moteur de 550 ch(première traversée de l’Atlantique sud).

q 1927-1928, tour du monde, avec le Breguet19 baptisé Nungesser et Coli à moteur de550 ch, 57.410 km parcourus en 342 heu-res de vol et 43 étapes.

q Août 1928, essais du Breguet 19 GR Pointd’interrogation à moteur 600 ch.

q 14 juillet 1929, première tentative de tra-versée de l’Atlantique nord sans escale(Costes et Bellonte), moteur de 600 ch,arrêtée par mauvais temps.

q Record du monde de distance en lignedroite, Paris – Mandchourie, 7.905 km en51 h 20 de vol, en septembre 1929, moteurde 600 ch.

q Record du monde de distance en circuitfermé, en septembre 1929 (Costes et Co-dos), 8.209 km en 52 h 36, V12 de 600 ch.

q Record du monde de distance avec chargede 500 kg, en janvier 1930 (Costes et Co-dos) à Istres : 4.361 km, V12 de 650 ch.

q Record du monde avec charge de 1000 kg,en février 1930, (Costes et Codos), avec3.317 km, moteur de 650 ch.

q Le 2 septembre 1930, première traverséede l’Atlantique nord dans le sens est-ouest,par Costes et Bellonte, 5.850 km parcourusen 37 h 18, moteur de 650 ch.

L’implication du motoriste en matièrede records est telle qu’entre 1924 et 1929,la France a décroché 76 records mondiaux,homologués par la Fédération Aéronauti-que Internationale (40 pour les avions et36 pour hydravions), devant les Etats-Unis(12), l’Allemagne (11) l’Italie (4) et laGrande-Bretagne (3). Sur ce total, 36 re-viennent aux moteurs Hispano-Suiza, 8 àFarman, 6 à Renault, 6 à Clerget, 6 àSalmson, 3 à Gnome & Rhône, etc.

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Type de moteur V12Angle entre les cylindres 60 °Alésage 120 mmCourse 150 mmCylindrée 20.400 cm3

Taux de compression 6,2 à 1Longueur 1,64 mètreLargeur 0,70 mètreHauteur 0,98 mètrePoids avec huile et eau 355 kgPuissance 460 ch à 2000 tCarburateurs Six double corpsProduction (France) 200 moteurs

Le moteur Hispano-Suiza 12 Jb (1925).

Moteur Hispano-Suiza type 12 Gb (1926). (Clichécatalogue constructeur 1932).

Cette politique paie : dans les annéestrente, les moteurs Hispano-Suiza équi-pent presque tous les constructeurs. Lemoteur V12 Hispano-Suiza type 12 H de500 ch du Breguet 19 équipe le Breguet 27(produit à 85 exemplaires), le Blériot 117(produit à 42 exemplaires), le Nieuport-Delage NiD-42 (produit à 50 exemplaires),le Nieuport-Delage type 62 (produit à 340exemplaires), le Blériot 127 et le Potez 39.

Le moteur 12 L de 580/600 ch propulseles hydravions CAMS-33, les avions em-barqués Levasseur PL-7 et PL-45, les ap-pareils de transport Breguet 284, Potez 38et Farman F-2200. Le type 12 M de 500 chéquipe les derniers Nieuport-Delage NiD-62, tandis que le type 12 N de 650 ch pro-pulse le Blériot 5190 géant, les appareilsembarqués Levasseur PL-14 et PL-15, letrimoteur Couzinet 70 (moteurs cédés auconstructeur) et les Latécoère 29 à 44.

Un Nieuport-Delage Ni-D 62, le chasseur standardde l’Armée de l’Air des années trente.

Breguet XIX spécial type Grand Raid à moteur 12Lb de 600 ch donnant 630 ch en sur régime à2.000 tours minute (1927).

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Moteur Hispano-Suiza type 12 Hbr en haut (ré-ducteur ½) et 12 Hb de 500 ch (1925). (Catalo-gue constructeur).

Breguet 19 Super Bidon « Point d’interrogation »de la traversée de l’Atlantique. Poids à vide :1.900 kg, avec 5.170 litres d’essence : 6.375 kg !

Depuis le 12 M, les V12 Hispano-Suizajouissent de la même technologie : lescylindres en acier nitruré sont constituésd’un tube ouvert aux deux extrémités,vissé d’un côté sur le bloc moteur en alu-minium coulé et recevant par vissage lesfonds de culasse. En contact direct avecl’eau de refroidissement, le fût des cylin-dres est protégé par un dépôt de cad-mium. Les sièges de soupapes, admissionet échappement, sont emmanchés à chauddans le fond des culasses. Les pistons sonten aluminium forgé. Le 6 Mb de 250 chtant utilisé sur les canots de vitesse et leshydroglisseurs est un 12 N divisé en deux.

Type de moteur V12Angle entre les cylindres 60 °Alésage 140 mmCourse 170 mmCylindrée 31.400 cm3

Taux de compression 6,2 à 1Longueur 1,85 mètreLargeur 0,75 mètreHauteur 1,02 mètrePoids avec huile et eau 440 kgPuissance 630 ch à 2000 tCarburateurs Six double corpsProduction (France) 2 000 moteurs

Le moteur Hispano-Suiza 12 Lb (1928)

Le CAMS 33 T (transport) bimoteur a été fabriquéen grande série pour l’aviation militaire.

Homologué en 1929 à la puissance de140 ch, le type 6 Pa, lui aussi un demi-V12, ne connaît qu’un succès relatif dansl’aviation. Situé à l’autre bout de la gammeet destiné aux hydravions de compétition,le type 18 S Né en 1929 est un W18 de 54litres développant 1 125 ch à 2000 tours.Alimenté par neuf carburateurs triplecorps, ce moteur qui ne pèse que 590 kg àvide dans sa version sans réducteur neconsomme que 225 grammes par cheval etpar heure d’essence 85 (indice d’octane).Ce moteur est considéré comme le meil-leur moteur français non suralimenté de lapériode entre les deux guerres.

Latécoère transatlantique à deux moteurs 12 Nde 650 ch (Laté 380) ou 12 Ydrs.2 de 890 ch(Laté 381). (Cliché constructeur, 1931).

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Type Moteur Vitessemaxi

Prod.

Bernard 260 Hispano 12 Xbrs de690 ch

376 km/h à5 000 m

1

SPAD 510 Hispano 12 Xbrs de690 ch

295 km/hau sol

80

Dewoitine D-500

Hispano 12 Xbrs de690 ch

371 km/h à5 000 m

200

Dewoitine D-560

Hispano 12 Xbrs de690 ch

354 km/h à5 000 m

1

Dewoitine D-370

G & R 14 Kdrs de750 ch

372 km/h à5 000 m

87

Dewoitine D-570

G & R 14 Kdrs de750 ch

350 km/h 1

Dewoitine D-270

Hispano 12 Mc de500 ch

312 km/h 80

Gourdou-Leseurre 482

G & R 9 Ady de 420ch

285 km/h 1

Loire 43 G & R 14 drs de750 ch

312 km/h 63 type45/46

Morane-Saulnier 325

Hispano 12 Xcrs de690 ch

375 km/h 1

Morane-Saulnier 275

G & R 14 Kdrs de750 ch

255 km/h 1

Morane-Saulnier 225

Gnôme & Rhône 9Kbrs de 440 ch

335 km/h 78

Nieuport-Delage NiD-122

Hispano 12 Xbrs de650 ch

363 km/h 1

Nieuport-Delage NiD-121

Lorraine 12 HbrsPetrel de 650 ch

368 km/h 1

Nieuport-Delage NiD-622

Hispano-Suiza 12Hb

270 km/hau sol

300

Wibault Type313

Gnôme & Rhône9 Ad de 420 ch

290 km/h 1

Concours des monoplaces de Chasse 1930.

Moteur Hispano-Suiza type 12 Lbr de 600 ch(1928). Catalogue constructeur.

Type de moteur V12Angle entre les cylindres 60 °Alésage 130 mmCourse 170 mmCylindrée 27 litresTaux de compression 6,2 à 1Longueur 1,73 mètreLargeur 0,76 mètreHauteur 1,01 mètrePoids avec huile et eau 478 kgPuissance 570 ch à 1950 tCarburateurs Six double corpsProduction (France) 600 moteurs

Le moteur Hispano-Suiza 12 Mb (1929).

Moteur Hispano-Suiza type 12 M de 570 ch(1828). Catalogue constructeur.

Les moteurs des types 12 X et 12 Ydéveloppés à partir de 1930 pour équiperles appareils monoplaces de chasse del’Armée de l’Air renaissante et les appareilsde transport des nouvelles compagniescomme Air-Union qui souhaite des moteurssilencieux, propres et fiables, tiennentcompte de l’expérience de la série 12 G à12 N et surtout de ce dernier type qui abattu tant de records du monde de dis-tance entre 1926 et 1930. En dix ans, lalongévité des moteurs est passée en effetde 20 à 30 heures de fonctionnementcontinu – soit un jour de vol - à plus de200 heures de fonctionnement entre pan-nes, soit une semaine d’exploitation.

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Moteur Hispano-Suiza type 12 Nb (1828). Catalo-gue constructeur.

Moteur le plus léger de sa catégorie, le12 X est un « demi » 12 N par sa masse,cubant 27 litres de cylindrée, pour lamême puissance, 650 ch. Par opposition,le 12 Y est un V12 à 60°, de 36 litres decylindrée, comme le 12 N qui doit dévelop-per autour de 1.000 ch par suralimenta-tion. Birkigt a demandé à son bureaud’études de faire robuste mais léger.

Type de moteur V12Angle entre les cylindres 60 °Alésage 150 mmCourse 170 mmCylindrée 36 litresTaux de compression 6,2 à 1Longueur 1,54 mètreLargeur 0,92 mètreHauteur 0,96 mètrePoids avec huile et eau 675 kgPuissance 650 ch à 1950 tCarburateurs Zenith double corpsProduction (France) H à N 10.000 moteursLicences (Belgique) 100 moteursLicences (Italie) 200 moteursLicences (Japon) 1.100 moteursLicences (Tchécoslovaquie) 300 moteurs

Les moteurs Hispano-Suiza 12 Nbrs de 650 ch(1925 à 1930).

On retrouve sur ces deux moteurs laconstruction tout aluminium des premiersV8 : les pistons qui présentent des facesconcaves, sont forgés dans un alliaged’aluminium. Et la même technologie : lescylindres, dont la tête n’est pas détacha-ble, sont vissés sur le bloc moteur, enaluminium. Les deux soupapes par cylindre(admission, échappement) sont comman-dées directement par les arbres à cames,comme sur les V8. Toutefois, les soupapesd’échappement sont creuses et refroidies

au sodium. Les paliers de vilebrequin,graissés par de l’huile sous pression, sontrefroidis par circulation d’air.

Latécoère 298 à moteur 12 Y crs.1, un hydravionde reconnaissance et de torpillage de la Marinenationale produit à plus de 130 exemplaires.(Cliché constructeur).

Sur le 12 Y, les deux bielles d’unemême rangée de cylindres sont connectéesensemble, l’une maîtresse, tourillonnantsur le vilebrequin, l’autre, secondaire, arti-culée sur la bielle maîtresse. Sur le 12 X,les deux bielles tourillonnent sur le mêmepalier, étant prises à leur pied l’une dansl’autre. Elles possèdent une section en I.Les deux types de moteurs sont surali-mentés par un compresseur centrifugeplacé à l’arrière du moteur et commandépar le vilebrequin. Le réducteur, générale-ment aux 3/4, est à pignons à taille droite.

Le chasseur Dewoitine D.500, le premier appareilen France dépassant 400 km/h. (Musée de l’Air).

Le développement du 12 X commenceen 1929. En 1932, Le type Hispano-Suiza12 Xbrs développe 590 ch au niveau de lamer et maintient sa puissance en altitude,grâce à une faible suralimentation. En1934, le type 12 Xirs.1 développe 710 chen sur régime et 670 ch au niveau de lamer, et 690 ch à 4.000 mètres d’altitudegrâce à une suralimentation plus impor-tante. Le moteur 12 Xbrs est retenu pourpropulser le Dewoitine D.500, le chasseurvainqueur du concours des monoplaces dechasse de 1930.

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Potez 540, équipé de deux moteurs Hispano-Suiza 12 Xirs/Xjrs de 590 ch (1935).

Après le chasseur Dewoitine D.500, lemoteur Hispano-Suiza 12 X équipe le Potez540, un bimoteur militaire multi-rôles pourquatre ou cinq homme d’équipage, cons-truit entre 1933 et 1935 à plus de 270exemplaires, la majorité de ces avionsrecevant le moteur Hispano-Suiza, et leshydravions Lioré et Olivier H-24-6 com-mandés en 1935 par Air France pour des-servir les lignes de la Méditerranée.

Moteur Hispano-Suiza 12 Xirs. (Cliché construc-teur, 1933).

Le développement du 12 Y a lieu entre1932 et 1936. En 1932, le type Hispano-Suiza 12 Ybrs, premier de la série, déve-loppe 760 ch à 2400 tours au niveau de lamer, ce qui est relativement modeste (leGnôme & Rhône 14 Kdrs développe 795 chpour un poids de 575 kg), mais la bonnesurprise vient du faible poids du moteur etde son encombrement général, guère su-périeur au 12 X. A cette époque, le V12Rolls-Royce Kestrel III ne développe que480 ch pour un poids de 395 kg à sec,

tandis que le V12 Allison V-1710, le pluspuissant V12 du marché, développe 990 chpour un poids de 550 kg à sec.

Type de moteur V12Angle entre les cylindres 60 °Alésage 130 mmCourse 170 mmCylindrée 27 litresTaux de compression 5,8 à 1Longueur 1,58 mètreLargeur 0,72 mètreHauteur 0,90 mètrePoids à sec 385 kgPuissance 650 ch à 2 600 tCarburateurs Six Zenith simple

corpsEssence 85 octaneTaux de suralimentation 10 à 1Production (France) 800 moteurs

Le moteur Hispano-Suiza 12 Xirs (1932).

Quatre types de moteurs 12 Y sontcommercialisés entre 1932 et 1936 : le 12Ycrs de 835 ch, en 1932, qui équipe leprototype Romano R-92 et les appareilsMureaux 113 (cinquante exemplaires pro-duits), le 12 Ydrs.1 de 870 ch monté en1933 sur les Latécoère 298 (quaranteexemplaires produits), le Ydrs.2 de 890 chmonté sur les trois quadrimoteurs FarmanF-2234 et les sept Latécoère 300 cons-truits. Le type Y-21 en 1935 développe910 ch à 2400 tours grâce à un taux decompression porté à 7.

Levasseur PL-7 à moteur Hispano-Suiza 12 Lbrxde 580 ch. (Cliché Musée de l’Air).

Sur les 12 Y, les bielles en acier au nic-kel chrome sont de type asymétrique sui-vant l’axe longitudinal, de même que leséchappements et les carburateurs, dont ladisposition est 1-2-2-1 d’avant en arrièredu bloc moteur, disposition qu’on retrouvedepuis 1918 chez le constructeur. Les cy-lindres possèdent des chemises nitrurées,ce qui limite l’usure du métal. Les pistonssont en alliage d’aluminium forgé avec unfaible coefficient de dilatation. L’arbre à

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cames est en acier au nickel chrome etcomporte des masselottes aux extrémitéspour amortir les vibrations. Chaque cylin-dre comporte une soupe d’admission etune soupape d’échappement en acier forgéau chrome refroidie au sodium.

L’hydravion Lioré et Olivier H-24-6 (1937) com-mandé par Air France pour les lignes de la Médi-terranée. (Collection André Violleau).

L’hydravion Lioré et Olivier H-47 (1937) est équi-pé de quatre 12 Y. (Collection André Violleau).

Morane-Saulnier MS-406, le chasseur de base del’Armée de l’Air en 1940. (Cliché Musée de l’Air).

Sur le 12 Y-31 introduit en 1936 etmonté sur le chasseur Morane-SaulnierMS-405 (dix-sept exemplaires fabriqués),la puissance est portée à 850 ch à 2400

tours, mais le poids à sec augmente deplus de 100 kg.

Le moteur type Hispano-Suiza 12 Y-33développant 860 ch à 2 400 tours, estcommandé en 1937 à 1 500 exemplairespour propulser le Morane-Saulnier MS-406.Ce moteur peut recevoir au centre du Vformé par les cylindres un canon de 20mm, fabriqué chez Hispano-Suiza.

Moteur Hispano-Suiza 12 Y-31 avec canon de 20mm monté sur chasseur Morane-Saulnier MS-406. (Collection Faucard).

En 1938, pour les commandes deguerre du chasseur Morane-Saulnier MS-406 (1 000 exemplaires commandés) etles essais du prototype Dewoitine D.520,la puissance du moteur 12 Y-45 est portéeà 950 ch avec l’adoption d’un turbocom-presseur à un étage Szydlowski-Planiols.

A ce moment, les Allemands sortent le18 cylindres en étoile BMW 139 dévelo p-pant 1 550 ch, chez Junkers le Jumo 211Adéveloppant 1 000 ch, tandis qu’aux Etats-Unis le V12 Allison V-1710 développe1 150 ch, le 14 cylindres en étoile WrightR-2600 Cyclone 1 700 ch et chez Pratt &Whitney, le 14 cylindres R-1830 plus de1 200 ch. En Grande-Bretagne, si le V12Rolls-Royce Merlin ne développe encoreque 900 ch, le 9 cylindres en étoile BristolHercules développe déjà 1 615 ch.

Chasseur Dewoitine D.520 à moteur 12 Y-45 de910 ch, l’ultime développement opérationnel duV12 Hispano-Suiza. (Cliché Musée de l’Air).

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Les prototypes du Dewoitine D.520,commandé à 700 exemplaires (400 livrésen juin 1940) sont propulsé par le 12 Y-45,et les appareils de série par l’ultime déve-loppement du moteur Hispano-Suiza 12 Y,le Y-49. Le Y-45 fournit 900 ch ; le Y-49910 ch. Le Y-51 développé tardivement enjanvier 1940 pour l’essence à 100 degrésd’octane enfin disponible (elle vient desEtats-Unis) délivre 1 100 ch au régime de2 600 tours minute. En juin 1940, au mo-ment de la capitulation, 1.300 moteursHispano-Suiza 12 Y sont en cours demontage ; la moitié de ces moteurs vaprendre le chemin de l’Allemagne.

Dewoitine D.520S à moteur Hispano-Suiza 12 Y-45 de 910 ch, avec lequel le fin chasseur atteint530 km/h. (Cliché J B Salis).

Les pistons du 12 Y, trop massifs, et lacourse longue donnant des vitesses li-néaires trop importantes interdisant desrégimes élevés, le mauvais refroidissementdu moteur, le compresseur à une seulevitesse et à un seul étage, l’essence à 85degrés d’octane ont limité la puissance du12 Y de série à 900 ch.

Type de moteur V12Angle entre les cylindres 60 °Alésage 150 mmCourse 170 mmCylindrée 36 litresTaux de compression 7,0 à 1Longueur 1,58 mètreLargeur 0,80 mètreHauteur 0,93 mètrePoids à sec 520 kgPuissance 1 100 ch à 2750 tCarburateurs Six Zenith ou Strom-

berg simple corpsEssence 100 octaneTaux de suralimentation 10 à 1Production (France) 12 Y 2 000 moteursProduction (Suisse) 440 moteurs

Le moteur Hispano-Suiza 12 Y-51 (1940).

Une dernière série est mise en chantieren 1939, le moteur Hispano-Suiza 12 Z. Le12 Z est le chant du cygne du motoriste deBois-Colombes. Développé en Espagne en1943 et reprenant les pistons et culassesdu 12 Y, mais doté de quatre soupapes parcylindre, le 12 Z-17 censé développer

1 300 ch ne peut réellement être mis aupoint. Doté enfin d’un compresseur à deuxvitesses et à deux étages, le moteurchauffe exagérément et casse. La techno-logie Hispano-Suiza en matière de V12 aatteint ses limites.

Morane-Saulnier MS-475 (1951). (Cliché Muséede l’Air).

Les quelques centaines de moteurs His-pano-Suiza 12 Z montés à Barcelone entre1943 et 1946 équipent les Messerschmitt109 achetés par l’Espagne en 1945, deuxcents exemplaires sont vendus en 1946 enYougoslavie pour propulser le chasseurRogozarski S-49 C, tandis que certainsmoteurs destinés au Dewoitine 520 sontrévisés en France en 1946 pour équiper lesavions d’entraînement Morane-SaulnierMS-475.

Moteur-canon Hispano-Suiza 12 Y-51 de 1 050ch. (Cliché Musée SNECMA).

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Les moteurs M-100 et M-105

Au début des années 1930, l’ingénieursoviétique Vladimir Klimov est détaché àBois-Colombes pour négocier l’achat delicences de fabrication du V12 Hispano-Suiza, alors considéré comme l’un desmeilleurs moteur du monde.

Moteur Klimov M-105 avec réducteur 2/3 et com-presseur à deux étages. (Dessin OKB Klimov).

Dès 1934, le moteur 12 Ybrs est produità Moscou sous l’appellation M-100. Cepremier moteur ne développe que 750 ch à2 300 tours, mais le bureau d’études Kli-mov va lui donner une véritable cure dejouvence. Dans un premier temps, afin defonctionner aux basses températures del’hiver russe (-40°C), une méthode empiri-que est trouvée : quand un avion revientde mission, de l’essence est versée dans leréservoir d’huile chaude, ce qui a poureffet le la fluidifier, permettant un meilleurredémarrage à froid. Ce système va êtrerendu automatique par Klimov. En 1936,les ingénieurs russes portent la puissancedu M-100 à 860 ch (comme sur le 12 Y-41). En 1937, sur le M-103 dont le régimea été porté à 2700 tours, la puissances’élève à 950-1 000 ch.

Chasseur LaGG-3 à moteur M-105 aux couleursfinlandaises (1943). (Cliché Musée de l’Air).

Utilisant de l’essence à 100 degrésd’octane, le M-105 est un V12 dontl’alésage et le poids des pistons sont ré-duits, délivrant 1 100 ch à 2 600 tours ,grâce à un compresseur centrifuge à deuxétages et deux vitesses. Le moteur M-100équipe le bombardier bimoteur TupolevSB-2, alors que le M-105 connaît un grand

succès sur le chasseur Lavochkine LaGG-3apparu en mars 1939, le fin Yak-3 sorti en1942 et fameux Yak-9PD utilisé de 1944 à1953, sans oublier le génial bombardierd’attaque au sol Petliakov Pe-2 lancé en1941 et le petit Sukhoi Su-1.

Moteur Klimov M-105 P de 1 100 ch.

Les licences Wright

Dans le cadre des programmes de ré-armement français de 1935, les servicestechniques de l’aéronautique sollicitent lesmotoristes pour obtenir un moteur de1 500 ch équipant les bombardiers bimo-teurs du programme B4 (Lioré et OlivierLeO-45) et des appareils de reconnais-sance armés (Potez-63). Hispano-Suiza,qui ne maîtrise pas réellement la technolo-gie des moteurs en étoile, obtient chezWright, un partenaire privilégié qui a dé-veloppé les V8 de 1918 à 1926, la licencede fabrication des moteurs à 9 cylindres enétoile, et du 14-cyl R-2600 Cyclone, unmoteur développant 1 700 ch au décollageau régime de 2 600 tours minute, 1 500 chau niveau de la mer au régime normal et1 300 ch en altitude à 4 000 mètres.

Monté à Bois-Colombes en 1936 sous letype Hispano-Suiza 14 Aa, le moteur amé-ricain élimine du concours des B4 le mo-teur Gnome & Rhône 14 N25/26, ce der-nier ne développant que 1 100 ch au ni-veau de la mer. Le prototype du bombar-dier Lioré et Olivier LeO-45 commence sesessais en 1937 avec le 14 Aa. Mais le mo-teur, alimenté à l’essence à 85 degrésd’octane (les Américains utilisent del’essence à 100 degrés d’octane) sur-chauffe et les performances attendues nesont pas au rendez-vous.

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Moteur Wright R-2600

HS-14Aa-06

G&R 14N-25/26

Type de moteur 14-cyl endoubleétoile

14-cyl endoubleétoile

14-cyl endoubleétoile

Alésage 156 mm 155,6 mm 146 mmCourse 175 mm 170 mm 165 mmCylindrée 42,6 litres 45,2 litres 38,7 litresTaux de com-pression

6,9 : 1 6,2 : 1 6,3 : 1

Diamètre 1, 31 m 1,26 m 1,29 mPoids à sec 890 kg 595 kg 625 kgPuissance audécollage

1 700 ch à2 600 t

1 055 chà 2 100 t

1 300 chà 2500 t

Puissance à2000 mètres

1 500 ch à2 300 t

895 ch à2 000 t

1 100 chà 2 100 t

Essence 100 octane 85 octane 85 octane

Les deux types de moteurs essayés sur le bom-bardier LeO-45 (prototypes 1937).

Le fin bombardier LeO-45 (1937), victime de sesmoteurs. (Cliché SNCASE).

Moteur Hispano-Suiza suralimenté, type 12 Xbrs(1931). Catalogue du constructeur.

A la suite de ces ennuis de moteur, deproblèmes de train (qui se replient sousl’avion) et de plans verticaux arrière (quise déventent au décollage), le bombardierLeO-45, commandé à 1 600 exemplairesen 1939, va prendre deux ans de retard et

en juin 1940 quelques 160 exemplairesseulement sont livrés aux unités de bom-bardement de l’Armée de l’Air. Les appa-reils de série sont propulsés par deux 14cylindres Gnôme & Rhône.

Moteur Hispano-Suiza suralimenté type 12 Ybrsde 800 ch (1932). Catalogue du constructeur.

Le fabuleux 24 H

Après la seconde guerre mondiale, lesingénieurs du bureau d’études Hispano-Suiza en France reprennent l’étude d’unincroyable moteur de 3 200 ch obtenu parl’accolement de deux V12 dans un mêmecarter. D’une cylindrée de 72 litres et pe-sant 1200 kg, le moteur Hispano-Suiza 24Z, présenté à la presse en 1946, devaitéquiper le prototype SE-580, et surtout leshydravions géants transatlantiques d’AirFrance, le Latécoère 130 à six moteurs etle Latécoère 140 quadrimoteur, voire unLatécoère 634 quadrimoteur. Tous cesprogrammes seront abandonnés en 1949,au profit d’appareils américains terrestres,et le fabuleux moteur avec eux.

Moteur Hispano-Suiza type 24 Z (1946).

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La fin d’Hispano-Suiza

Après avoir produit 2 500 véhicules deentre les deux guerres, le département desautomobiles Hispano-Suiza est définitive-ment abandonné en 1936. Marc Birkigtlaisse l’automobile à son gendre, MauriceHeurteux, et laisse le soin à Jacques etJean Lacoste et à Pierre Forgeot, respecti-vement administrateur délégué et direc-teurs des usines, de développer cette acti-vité qui disparaîtra totalement en 1950. De1937 à 1940, Birkigt développe à BoisColombes les moteurs 12 X et 12 Y pourles besoins du réarmement national. Il sepassionne également pour les armes au-tomatiques et produit plusieurs « moteurs-canons » où le centre du V est occupé parun canon Hispano-Suiza de 20 mm tirant àtravers le réducteur au centre de l’hélice.

Moteur 12 Y avec canon Hispano de 20 mm.

En juin 1940, le bureau d’études et lesouvriers de Bois-Colombes se replient surTarbes où Hispano-Suiza produit… descasseroles en aluminium. D’une épaisseurinhabituelle, ces casseroles ont ainsi per-mis de soustraire des tonnes d’aluminiumaux Allemands ! Sous l’occupation, le sitede Bois-Colombes, qui manque de passersous le contrôle de Gnôme & Rhône, en-tretient au ralenti des moteurs V12 Hispa-no-Suiza pour le gouvernement de Vichyet des V12 allemands Junkers Jumo.L’usine est bombardée plusieurs fois parles alliés. Birkigt est retourné à Barceloneoù il tente vainement de mettre au point le12 Z ; il ne crée plus que des moteursDiesel pour camions.

Appareil militaire Hispano-Suiza HS-42 Espagnol.

Après la seconde guerre mondiale, avecl’échec du 24 H, le bureau d’études mo-teurs Hispano-Suiza abandonne le déve-loppement de moteurs d’avion et se spé-cialise dans la sous-traitance aéronauti-que : construction sous licence de turbinesà gaz, de moteurs diesels, de turboréac-teurs sous licence Rolls-Royce, de trainsd’atterrissage (Messier) et de sièges éje c-tables. L’usine Hispano-Suiza de Barceloneproduit quelques appareils étrangers souslicence.

Moteur Hispano-Suiza type 9V de 575 ch (1933).Catalogue constructeur.

L’ingénieur Marc Birkigt décède le 15mars 1953 dans sa maison natale au borddu lac Léman. La société Hispano-Suizaabsorbe Bugatti en 1963, avant d’êtreintégrée en 1967 à la SNECMA. n

Gérard HARTMANN

Moteur Hispano-Suiza diesel type 9T 300 chd’origine Clerget. (Collection M-H Clerget).

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Records mondiaux de vitesse, de 1919 à 1939

Année Pilote Appareil Moteur Record Notes

1919 B. de Romanet Nieuport 29 V Hispano 8 Fb 300 ch 268,… km/h Coupe D. de la Meurthe7 fev 1920 J. Sadi-Lecointe Nieuport 29 V Hispano 8 Fb 300 ch 275,862 km/h Villacoublay28 fev 1920 Jean H Casale SPAD-Herbemont 20 Hispano 8 Fb 300 ch 283,464 km/h Villacoublay9 oct 1920 B. de Romanet SPAD-Herbemont 20 Hispano 8 Fb 300 ch 292,683 km/h Buc10 oct 1920 J. Sadi-Lecointe Nieuport 29 V Hispano 8 Fb 300 ch 296,643 km/h Villacoublay20 oct 1920 J. Sadi-Lecointe Nieuport 29 V bis Hispano 8 Fb 300 ch 302,529 km/h Villacoublay4 nov 1920 B. de Romanet SPAD-Herbemont 20 Hispano 8 Fb 300 ch 309,013 km/h Buc12 dec 1920 J. Sadi-Lecointe Nieuport 29 V bis Hispano 8 Fb 300 ch 313,043 km/h Villacoublay26 sep 1921 J. Sadi-Lecointe Nieuport-Delage S Hispano V12 400 ch 330,275 km/h Villesauvage (Etampes)21 sep 1922 J. Sadi-Lecointe Nieuport-Delage S Hispano V12 400 ch 341,232 km/h Villesauvage (Etampes)18 oct 1922 William G Mitchell Curtiss R-6 Curtiss D-12 450 ch 358,923 km/h Detroit, USA15 fev 1923 J. Sadi-Lecointe Nieuport-Delage S Hispano V12 450 ch 375,000 km/h Istres29 mar 1923 Russell L Maughan Curtiss R-6 Curtiss V12 450 ch 380,751 km/h Dayton, Ohio, USA

1923 Alford J Williams Curtiss R-3 Curtiss V12 450 ch 392,… km/h Saint-Louis (USA)2 nov 1923 Harold J Brown Curtiss R2C-1 Curtiss V12 500 ch 417,590 km/h Mineola, USA4 nov 1923 Alford J Williams Curtiss R2C-1 Curtiss V12 500 ch 428,397 km/h Mineola, USA11 dec 1924 Florentin Bonnet Bernard V2 Hispano V12 600 ch 448,171 km/h *

1926 Mario De Bernardi Macchi M39 FIAT 720 ch 416,… km/h Record pour hydravionSep 1927 S. N. Webster Supermarine S5 RR Napier 800 ch 453,… km/h Coupe Schneider Venise

4 nov 1927 Mario De Bernardi Macchi M 52 FIAT 800 ch 479,290 km/h Venise, Italie30 mar 1928 Mario De Bernardi Macchi M 52R FIAT 800 ch 512,776 km/h Venise, Italie Sep 1929 H.R. Waghorn Supermarine S6 Rolls-Royce 1900 ch 528,… km/h Southampton12 sep 1929 A H Orlebar Supermarine S6 Rolls-Royce 1900 ch 575,743 km/h Southampton29 sep 1931 G. H Stainforth Supermarine S6B Rolls-Royce 2300 ch 655,798 km/h Lee-on-Solent3 sep 1932 James Doolittle Granville S Packard V12 1 250 ch 473,… km/h Record te rrestre10 avr 1933 Francesco Agello Macchi-Castoldi MC 72 FIAT 2800 ch 682,078 km/h Desenzano, Italie3 sep 1933 Wedell Wedell P&W Wasp 800 ch 490,… km/h Record te rrestre23 oct 1934 Francesco Agello Macchi-Castoldi MC 72 FIAT 2800 ch 709,209 km/h Record pour hydravions25 dec 1934 Delmotte Caudron C460 Rafale Renault 400 ch 505,… km/h Record terrestre13 sep 1935 Howard Hughes Lockheed P&W Wasp Jr 900 ch 567 km/h Record te rrestre30 mar 1939 Hans Dieterle Heinkel He 100 V8 DB 601 de 1800 ch 746,606 km/h Avion terrestre26 avr 1939 Fritz Wendel Messerschmitt 209 V1 DB 601 de 1800 ch 755,138 km/h Record de vitesse

* record pour avions terrestre, qui ne sera effacé qu’en 1932.

Contribution du moteur Hispano-Suiza à la progression du record du monde de vitessetoutes catégories entre 1919 et 1939 (en italique). Les records ont été enregistrés par la Fé-

dération Aéronautique Internationale.

Moteur Hispano-Suiza type 18 Sbr, une mécanique destinée aux hydravions de compétition de laCoupe Schneider 1931. (Catalogue constructeur).

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Appareils français à moteur Hispano-Suiza (1919-1940)

Date Appareil et type Rôle Moteur Prod.

1918 Letord 6 Chasseur d’escorte Un 8 Be 11918 Nieuport-Delage 29 Chasse Un 8F de 300 ch 1.6301918 Caudron R11 Bombardier d’escorte Deux 8 B 901919 Blériot-SPAD type 27 Transport deux passagers Un 8 Fa 31919 Lioré et Olivier H-6 Hydravion de transport Deux 8 Aa 61920 Blériot 75 Mammouth Transport 28 passagers Quatre 8 Fb 11921 Blériot-SPAD 50 Transport personnalités Un 8 Fb 51921 Dewoitine D.1 C1 Chasse Un 8 Fb 1121922 Breguet XIX B2 Bombardier biplace Un 12 Hb 4.0001922 Caudron C.59 Entraînement Un 8 A 1.8001922 Caudron C.74 Transport 10 passagers Quatre 8 Fb 11923 CAMS type 33 Transport 7 passagers Deux 8 Fd 31923 Lioré et Olivier H-13 Transport 4 passagers Un 8 Aa 531923 Dewoitine D.510 Chasse Un 12 Ybrs 1211923 Nieuport-Delage 37 Chasse Un 8 Fb 11924 Farman 121 Jabiru Transport 9 passagers Quatre 8 Ac 51924 Nieuport-Delage 38 Transport postal Un 8 Ab 51924 Nieuport-Delage 43 Hydravion de chasse Un 12 Hb 11924 Potez-26 Bombardier monoplace Un 12 Ha 11925 F.B.A. type 19 Hydravion de transport Un 8 Fb 71925 S.P.C.A. Météore 63 Hydravion de transport Trois 8 Ac 31926 Avimeta 88 Chasseur biplace Un 12 Hb 11926 Nieuport-Delage 42 Chasse Un 12 Hb 251926 Levasseur PL-7 Torpilleur embarqué Un 12 Lbr 411927 F.B.A. type 17 Hydravion-école, Transport Un 8 Aa 3201927 Morane-Saulnier 121 Chasseur léger Un 12 Jb 11927 Nieuport-Delage 52 Chasse Un 12 Hb 1251928 Latécoère 32.2 Hydravion postal Deux 12 Hbr 61928 Blériot 127 BCR Bombardier multirôle Deux 12 Hb 361928 Nieuport-Delage 62 Chasse Un 12 Md/Hb 6751928 Breguet 284T Transport 8 passagers Un 12 Lbrx 81928 CAMS type 53 Hydravion postal Deux 12 Lbr(x) 291929 Bernard 20 Chasse, records Un 12 Jb 11929 Nieuport-Delage 72 Chasse Un 12 Hb 251929 Levasseur PL-14 Torpilleur embarqué Un 12 Nb 301929 Levasseur PL-10 Reconnaissance Un 12 Lb 601929 Latécoère 28.1 Transport 8 passagers Un 12 Hbr 361929 Potez-390 Biplace observation Un 12 Hb 2401930 Breguet Br 270 Bombardier Un 12 Hb 1501930 Dewoitine D.27 C1 Chasse Un 12 Mc 801931 Latécoère 290 Bombardier torpilleur Un 12 Nbr 351931 Latécoère 35.0 Transport 10 passagers Trois 12 Jb 11931 Loire 50 Hydravion embarqué Un 9 Qd de 350 ch 71931 Blériot 125 Transport 12 passagers Deux 12 Hbr 11931 CAMS type 58 Transport 6 passagers Deux 12 Nbr 21932 Lioré et Olivier H-256 Hydravion patrouille en mer Deux 12 Nbr 51932 Morane-Saulnier 325 Chasse Un 12 Xcrs 11932 Nieuport-Delage 122 Chasse Un 12 Xbrs 31932 Levasseur PL-15 Reconnaissance Un 12 Nbr 161932 Latécoère 500 Transport transatlantique Trois 12 Jb 2

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1933 Latécoère 300 Transport postal Quatre 12 Y drs.2 71933 Couzinet 70 Transport transatlantique Trois 12 Nb 11933 Dewoitine D.332 Transport 14 passagers Trois 9 V 11933 Blériot 5190 Hydravion postal rapide Quatre 12 Nbr 11934 Dewoitine D.500 Chasse Un 12 Xcrs 2601934 Gourdou-Leseurre 831 Hydravion embarqué Un 9 Qb de 230 ch 231934 CAMS 120 Hydravion catapulté Un 9 Vbr 720 ch 11934 Loire 130 Hydravion embarqué Un 12 Xirs.1 1251934 Potez-540 BCR Deux 12 Xirs 2701934 Breguet 530 Saigon Hydravion de transport Trois 12 Ybr 51934 Potez-452 Hydravion catapulté Un 9 Qd 350 ch 161934 Romano R-90 Chasseur embarqué Un 14 Hbrs 11935 Loire 210 Hydravion catapulté Un 9 Vbs 720 ch 211935 Bernard H-110 Hydravion catapulté Un 9 Vbs 710 ch 11935 Nieuport Ni-140 Chasseur embarqué biplace Un 12 Xcrs 21935 SPAD S.510 Monoplace de chasse Un 12 Xbrs 611935 Latécoère 521 Transport transatlantique Six 12 Ydrs 11935 Dewoitine D.333 Transport 8 passagers Trois 9 Vd 31936 Potez 621 Transport 16 passagers Deux 12 Xrs 141936 Dewoitine D.338 Transport 22 passagers Trois 9 Vd 301936 Farman F-2200 Transport postal Quatre 12 Lbr 41936 Latécoère 298 Hydravion torpilleur Un 12 Ycrs.1 1341937 Lioré et Olivier H-24-6 Transport en Méditerranée Quatre 12 Xgrs 61937 Loire 102 Hydravion transatlantique Quatre 12 Kbrs.1 11937 Farman F-2220/1 Transport postal Quatre 12 Xgrs 21937 Bloch MB-160 Transport 16 passagers Quatre 12 Xirs 21938 Morane-Saulnier 405 Chasse Un 12 Y-31 171938 Mureaux 110 Biplace observation Un 12 Ycrs 2971938 SNCAC NC 223 Bombardier de nuit Quatre 12 Y-29 131938 Potez-630 Observation Deux 14 Ab 1.1001938 Potez-CAMS 141 Hydravion transatlantique Six 12 Y-26 11938 Farman NC 2233 Transport postal Quatre 12 Y-29 15 (9)1939 Air Couzinet 10 Avion de record Deux 14 Aa 11939 Breguet Br 691 AB2 Attaque au sol Deux 14 Ab 781939 Dewoitine D.520 Chasse Un 12 Y-45 9001939 Farman F.2234 Bombardier quadriplace Quatre 12 Ydrs 31939 Latécoère 522 Hydravion transatlantique Six 12 Y-37 11939 Lioré et Olivier H-47 Transport transatlantique Quatre 12 Y-34 61939 Loire-Nieuport 40 Hydravion embarqué Un 12 Xcrs 721939 Morane-Saulnier 406 Chasse Un 12 Y-45 1.0001940 Breguet 482 B4 Bombardier Quatre 12 Z 21940 Lioré et Olivier H-43 Hydravion reconnaissance Un 9 Vb de 650 ch 211940 Morane-Saulnier 450 Chasse Un 12 Y-51 31940 Potez-230 Chasse Un 12 Y-31 11940 Vernisse-Galtier VG-33 Monoplace de chasse Un 12 Y-31 1551942 Potez-CAMS 161 Hydravion transatlantique Six 12 Y-36/37 1

Les appareils civils et militaires français ayant utilisé un moteur à pistons Hispano-Suizaentre 1919 et 1940.