Histoire Arts Martiaux

8/8/2019 Histoire Arts Martiaux

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Histoire des arts martiaux chinois

Les arts martiaux chinois ont t populariss depuis prs dun demi

sicle, travers les films de Bruce Lee, de David Caradine (srie tlvise

Kung Fu), de Jacky Chan ou plus rcemment de Jet Li. Bon nombre de

personnes considrent encore de nos jours que les arts martiaux chinois se

prnomment Kung Fu ou Gong Fu . Le sinogramme Gong (1er

ton) signifie travail avec force, mrite, exploit, habilit, adresse. Le

sinogramme Fu (sans ton)

signifie matre, matrise, art, habilit. Leterme Gong Fu illustre donc la matrise dun travail, dune discipline:

Nous pouvons tre Gong Fu en cuisine ou en peinture, tout comme dans la

pratique des arts martiaux chinois. Ces dernier s'appellent en ralit les Wu

Shu (ou suivant le choix de lcriture chinoise simplifie ou

traditionnelle). Les Wushu (ou ) que nous pouvons traduire par

Arts Martiaux Chinois et qui voquent forcment le temple de Shaolin

nont pourtant pas tous leur origine dans ce lieu mythique.

Depuis la nuit des temps, et ce dans toutes les cultures, nous

retrouvons des traces darmes. Des armes qui au dpart taient voues la

chasse, mais qui ont rapidement t dtournes. Lorsque lhomme a compris

quelles pouvaient servir se dfendre, certains ont rapidement penss

quelles pourraient aussi servir imposer leur volont et accrotre leur

pouvoir. En Chine les premires traces relatant de techniques de combat

remonteraient environ 3000 ans avant JC. Ces techniques codifiesvenaient de lInde (Kalaripayat).


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Sous le rgne de Huang Di (l'Empereur

Jaune), le plus connu des cinq empereurs

mythiques de la Chine antique (-2698/-2597), nous

retrouvons les traces dune forme de lutte chinoise:

Le Shuai Jiao (ou ). La lgende raconte

quun rebelle nomm Chi You , apparent au

dieu de la pluie et descendant de Shen Nong

(ou ) le Divin Laboureur, s'opposa Huang Di

. Chi You matrisait cette forme de lutte. On retrouve diffrentes traces de

cette lutte lpoque des royaumes combattants (-474/-221) sous diffrents

noms: Shang Bu, Pai Chang ou Shuai Go...

Noublions pas Sun Zi (544496 av

J.C.): Cet minent gnral est l'auteur de lart de

la guerre, le plus ancien trait connu sur la

stratgie militaire.

Sun Zi montre comment accder lavictoire rapidement, tout en limitant au maximum

les pertes civiles, et en partant du principe que

lennemi daujourdhui sera le sujet de demain. Il

cherche remporter la victoire au moindre cot,

forcer l'adversaire abandonner le combat. Pour

cela il fait appel la ruse, lespionnage, la

mobilit, la capacit d'adaptation...

Sur le plan historique, nous retrouvons galement Kwok Yee qui aurait

vcu sous la Dynastie des Han de lEst (Dong Han) (25 / 220 de notre

re). Kwok Yee serait lorigine dune forme de boxe nomme Chang Quan

(boxe longue) ne pas confondre avec le nom de certains

enchanements de Shao Lin .


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Hua Tuo (ou ) (110 208 de notre re) tait un

mdecin mrite sous la dynastie des Han de lest (Dong

Han) (25 220 de notre re). Les chroniques de

lpoque lui attribuent des oprations fabuleuses, pratiques

sous anesthsie (grce au chanvre indien). Il aurait invent la

suture. Il utilisait lacupuncture quil matrisait parfaitement.

Constatant les bienfaits de lactivit physique sur le plan de la

digestion, tudiant les vertus de la circulation de l'nergie et du renforcement

du corps, il mit au point une srie dexercices Wu Qin Xi le Jeu des

Cinq Animaux (tigre, cerf, ours, singe, grue). Ces exercices de travail du

souffle et de renforcement ont t repris dans bon nombre dexercice de Qi

Gong et darts martiaux chinois Wushu (ou ).

Exercices deWu Qin Xi

Da Mo et le temple de Shao Lin

Un moine bouddhiste (grand patriarche de

l'cole du Mahayana) nomm Bodhidharma

en sanskrit, Puti Da Mo ou Da Mo en

Chinois, se rend en Chine pour diffuser la

parole de Bouddha. Da Mo est originaire de

la ville de Knchpuram en Inde, et est issu

d'une famille appartenant la caste des

guerriers.


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Les dates sont difficiles prciser... Selon certains textes Da Mo serait

n en 440 de notre re et serait arriv en 475 Shao Lin . Dautres

sources racontent quil aurait t reu la cour de lempereur Wu Di (502

549) sous la dynastie des Liang : Les textes relatent le fait que Da Mo se

serait rendu Nan Kin ou Nan Jing (littralement la capitale du sud)

pour enseigner les fondements du bouddhisme lempereur Wu Di.

L'empereur Wu Di n'est pas convaincu par cet entretien. Da Mo quitte la

cour et reprend son voyage travers la Chine. Vers 525 il arrive sur lune des

cinq montagnes sacres de Chine: Le Mont Song (Song Shan ), situ

dans le Henan, o avait t bti quelques annes auparavant le Temple de

Shao Lin. Les moines du temple refusent de le laisser entrer. Da Mose rfugie dans une grotte, non loin du temple, et mdite pendant neuf

annes. La lgende raconte qu' force de fixer les murs denceinte du temple

durant sa mditation, Da Mo finit par les transpercer! Les moines

impressionns dcident alors de laccueillir. Da Mo constate que la sant des

moines, qui passent leurs journes mditer ou recopier des textes sacrs,

nest pas trs bonne. Il dcide de leur enseigner des sries dexercices de

respirations et des techniques martiales afin quils puissent renforcer leurcorps pour la mditation et se dfendre contre les attaques des brigands.

La lgende des moines guerriers de Shao Lin tait ne!

La renomme du temple se fait plus tard, au dbut de la Dynastie de

Tang (618 907), lorsque les moines guerriers sauvent la vie du futur


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Empereur Tai Zong (qui rgna de 626 649). Les moines de Shao Lin

aident l'empereur lutter contre les attaques rebelles. Pour les remercier,

l'empereur fait agrandir le temple et permet certains moines de

perfectionner leur formation militaire. Sous la Dynastie des Ming (1368

1644) la boxe de Shao Lin (Shao Lin Quan ) est son apoge: Des

centaines de moines sont la tte de campagnes militaires contre les

rebelles et brigands.

Le temple est pill et dtruit plusieurs fois sous la dynastie des Qing

(1644 1911). Les Mandchoues massacrent les moines, leur

reprochant leur attachement la culture Ming . Seul cinq moines (que lon

nomme les cinq anctres) et quelques uns de leur disciples chappent cemassacre. Parmi ces moines il y a une femme, Ng Mui, qui sera lorigine du

style Ving Tsun ou Yong Chun Quan . Ces moines ont pu transmettre

leur art aux gnrations suivantes. Les techniques de Shaolin voluent

au 16me

sicle lorsque le moine Jue Yuan, qui cherchait amliorer les

techniques enseignes au monastre, rencontre le Matre Bai Yu Feng. Ce

dernier lui prsente un autre Matre: Li Sou. Les 72 techniques de combats

de Da Mo voluent alors vers 170 techniques rparties en branchesanimales: Tigre, grue, lopard, serpent, ou dragon... Il existe certainement

des boxes ou des Wushu (ou ) qui trouvent leur origine au

sein dune tradition familiale. Mais nous pouvons penser que la rputation du

temple de Shao Lin a influenc bon nombre de styles.

Des centaines de styles sont actuellement recenss, plus ou moinstraditionnels. Ces styles sont parfois un trsor familial ancestral, parfois ns

de la rencontre dexperts qui ont mis en commun leurs connaissances,

parfois des combinaisons de diffrents styles... Les styles peuvent tre lis

aux animaux (le singe, le tigre, le dragon, la grue, le serpent, la mante

religieuse, le lopard, lours,), aux attitudes (boxe de lhomme ivre), une

rgion (style du nord ou du sud)... On rencontre des styles mains nues et

des styles spcialiss dans le maniement dune ou plusieurs armes (Miao

Dao par exemple)... Certains styles sont dits internes (Nei Jia ),

et certains styles sont dits externes (Wai Jia ).


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Les monts Wudang

Wu Dang Shan est une chane

montagneuse dans la province du Hubei

. Les Monts Wudang sont considrs

comme le berceau des arts martiaux internes

taostes, comme le TaiJi Quan .

Lenseignement taoste est lun des trois grands courants de penses

chinois avec le confucianisme (bas sur la doctrine de K ngz ) et le

bouddhisme (qui arrive en Chine avec Da Mo). Bien que lhistoire du taosme

remonte en des temps reculs, cest Lao Zi et son clbre trait le Dao

De Jing qui semble avoir marqu les esprits.

Ci-contre une reprsentation des

trois courants de pense chinoise. Cette

table de marbre datant de 1565 (sous la

dynastie des Ming ) fut grave parZhu Zai Yu, un fils de lempereur. On

retrouve au centre le fondateur du

bouddhisme, le Bouddha Sakyamuni. A

droite, on voit Kong Zi . A gauche,

on retrouve Lao Zi . Mais ce dernier

ne se rclamait pas comme le fondateur

du taosme. Il se considrait simplementcomme le dpositaire dune voie

ancestrale qui remonterait lpoque

des cinq empereurs. Bien quon lui

attribue le trait Dao De Jing , la

vie de Lao Zi reste un mystre.

Lao Zi est surtout connu grce aux

crits de Zhung Z qui le cite de

nombreuses reprises.


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Une autre lgende marque

l'histoire des arts martiaux chinois:

Sous la dynastie des Song (960 1279), un moine ermite du

nom de Zhang San Feng

aurait observ le combat entre un

oiseau (une grue selon certaines

sources, une pie selon dautres) et un serpent. Le serpent, vitant les

attaques directes, sches et linaires de loiseau par des esquives circulaires

et souples, remporta le duel. Zhang San Feng

aurait mis au point partir de lobservation de ce combat une boxe base sur lalternance du Yin

et du Yang, et mettant en valeur limportance du souple sur le dur. Cette boxe

base sur des principes taostes serait lanctre du Tai Ji Quan.

Une deuxime version raconte que zhang San Feng aurait reu

la visite en songe de lEmpereur Noir Xuan Di. Ce dernier lui aurait alors

transmit une mthode de combats mains nues.

Les arts martiaux du Wudang sont bass sur des enseignements

taostes, et leurs origines restent mystrieuses. Selon certains textes,

lempereur Yong Le qui rgna de 1360 1424 ordonna (en 1412) la

construction de temples sur les Monts Wudang vous au culte de Zhen Wu

Da Di . Mais des coles taostes existaient dj en ces lieux

mythiques.

L'interne et l'externe

La classification des boxes chinoises en boxes externes Wai Jia Quan

et en boxes internes Nei Jia Quan date de la fin du 19me

sicle (apparemment 1894). Cette classification utile pour la comprhension

des occidentaux, qui commencent alors sintresser aux arts martiaux

chinois, permet de juxtaposer un modle occidental du corps humain

(morphologique, biomcanique, mdical,) un modle nergtique et


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physiologique du fonctionnement du corps suivant la culture traditionnelle

chinoise.

Nous retrouvons dans les Wai Jia Quan toutes les boxes qui

font appel lentranement de la force physique, la vitesse,

lapprentissage de techniques codifies (pour l'attaque et la dfense), et ce

afin de crer des automatismes et d'endurcir le corps. Ces automatismes

permettent de ragir en situation de combat.

Les Nei Jia Quan comprennent toutes les boxes qui centrent

leur travail sur la respiration, la lenteur, le relchement, afin de matriser la

circulation dune nergie appele Qi . L'apprentissage se fait grce larptition de mouvements, afin de pouvoir mobiliser le Qi tout moment et

dans nimporte quelle partie du corps. L'approche particulire des Nei Jia

Quan est parfois mal comprise en occident. Tendre vers un

aprentissage purement technique ou bas sur les applications martiales,

dcouper un programme par niveau de pratique (avec le systme de

ceintures de couleur par exemple), peut dnaturer les arts internes, les

faisant basculer vers lexterne.

Ainsi, on retrouve dans les boxes dites externes: Bai He Quan

, Chang Quan , Shaolin Quan (tigre, lopard, serpent,dragon,

grue), Tang Lang Quan , Tong Bei Pi Gua Quan , Choy Li

Fut , Hung Gar ou Hung Jia Quan ... Et dans les boxes dites

internes: Tai Ji Quan , Xing Yi Quan , Ba Gua Quan ,Da Cheng , Yi Quan


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Ces diffrents styles sont diviss en sous branches, souvent en fonction

de la rgion o ils sont pratiqus, ou en fonction du nom de la famille au sein

de laquelle ils sont transmis. Ainsi nous retrouvons pour le Tai Ji Quan

les styles Chen, Yang, Wu (de Wu Jian Quan), Wu ( de Wu Yu Xiang), Sun,

Zhao Bao, Li... Pour le Xin Yi Quan , on retrouve les styles du Shan Xi

, du He Bei et du He Nan . Ces branches sont encore divises

en sous branches en fonction du matre ou de lcole. Cette subdivision

nenlve rien aux fondements propres du style mais peut amener certaines

particularits ou interprtations du matre de lcole.

Cependant, il est important de comprendre que toutes les disciplines

se valent lorsquelles sont bien enseignes. Elles doivent simplementcorrespondre ce que recherche le pratiquant.

David Florentin

D.F.2007 Taiji Wushu Club Grenoble ( http://www.taiji-grenoble.com )
http://www.taiji-grenoble.com/http://www.taiji-grenoble.com/

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