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Histoire de l'Extrême-Orient by René Grousset Review by: George Sarton Isis, Vol. 14, No. 2 (Oct., 1930), pp. 437-441 Published by: The University of Chicago Press on behalf of The History of Science Society Stable URL: http://www.jstor.org/stable/224694 . Accessed: 15/06/2014 19:21 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . The University of Chicago Press and The History of Science Society are collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Isis. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.126.181 on Sun, 15 Jun 2014 19:21:40 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Histoire de l'Extrême-Orientby René Grousset

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Histoire de l'Extrême-Orient by René GroussetReview by: George SartonIsis, Vol. 14, No. 2 (Oct., 1930), pp. 437-441Published by: The University of Chicago Press on behalf of The History of Science SocietyStable URL: http://www.jstor.org/stable/224694 .

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in GEORGE HENSLOW'S Medical Works of the Fourteenth Century, London, I899, where appeared the English portion of a manuscript in the editor's possession and excerpts from three other manuscripts of the British Museum, Sloane 52I and 2584, and Harley 2378. The present work edits the prose recipes in a Stockholm manuscript, Miscellankodex X,

go, where they are found largely in hands of about 1400 A.D., though a small section is in writing of about 1450. Portions of this Stockholm manuscript were published nearly a century ago by GEORGE STEPHENS, # Extracts in Prose and Verse from an Old English Medical Manuscript, perserved in the Royal Library at Stockholm )>, in Archaeologia, vol. XXX (I84I), P. 349 et seq. They were re-published in a better form by HOLTHAUSEN in Anglia, XVIII, 295-331 ; XIX, 77-85. The present edition aims at a complete and definitive text of the prose recipes.

The work obviously has a double interest and value: the linguistic, for students of Middle English, and that of content for students of folklore and the history of medicine. Of the scholarly introduction, after the codex utilized has been described, pages 13 to 22 are devoted to a discus- sion of peculiarities in linguistic form and usage. Pages 22 to 26 then discuss the contents and the problem of what Latin or other sources were made use of. As in COCKAYNE'S Leechdoms, charms and magic are of not infrequent occurrence in these recipes. They are closely related to those already published by HEINRIcH and HENSLOW from other manuscripts ; often the very words are the same. Such resemblances and differences are indicated by Dr. MiLLER in the abundant footnotes which accompany the text. Not the least valuable feature of the edition is the elaborate Register or Glossary which follows the text and occupies pages 140-2I0. A useful bibliography concludes the volume, which is very attractively printed.

This is a work which will be useful to students of the Latin medicine and recipes of the medieval period as well as to specialists in Middle English. LYNN THORNDIKE.

Rene Grousset.-Histoire de l'Extreme-Orient. 2 VOlS. X+769 p., 32 Pl., frontispice, 7 cartes. Paris, GEUTHNER, 1929 (250 frs.).

Cet ouvrage n'est pas une reedition de l'Histoire de l'Asie du meme auteur (3 vols., Paris, I92Z; Isis, 6, i88). C'est 'a la fois plus et moins. Moins parce qu'il ne s'agit plus ici que de l'Extreme-Orient (sauf le Japon !), et non de toute l'Asie; plus, beaucoup plus, parce que le sujet a 'te approfondi considerablement.

C'est une acuvre tout 'a fait remarquable, une vraie gageure. On ne sait de quoi il faut le plus s'etonner, de l'erudition complexe de l'auteur, de sa curiosite infinie, de sa facilite a enoncer simnplement et fortement

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I'essentiel de chaque question. Songez donc que nous avons ici une histoire de 1'Inde des origines a la fin du moyen age en 174 pages ! (Et cela comprend des notes sur 1'empire sumatranais de (rivijaya et les royaumes javanais). Puis une histoire de la Chine des origines a la fin des Song en 228 pages. Les chapitres suivants, consacr6s a l'empire mongol, i la Chine des Ming et des Mandchous, et a l'Indochine com- portent respectivement 9i, 52, et 75 pages. Et qui plus est, il ne s'agit pas ici simplement d'histoire politique. Le cadre est politique, mais le but est celui de l'histoire religieuse et artistique. L'auteur semble s 'etre propos6 de ne raconter les vicissitudes de ces peuples que dans la mesure oh un historien de I'art et un conservateur de mus6e desirent les connaitre. Cela est fort bien, - mais seulement jusqu'a un certain point.

II est certain que l'histoire de l'art nous donne une des meilleures cles pour la connaissance de I'Asie bouddhique. J'ai developpe ce point de vue assez longuement ailleurs pour devoir y revenir ici (i). Mais ce n'est la qu'une c16, et elle n'ouvre pas toutes les portes, loin de la. L'auteur a le droit de delimiter sa t&che comme il lui convient, mais il devrait nous prevenir; a vrai dire s'il ne I'a point fait, c'est qu'il n'a guere soupconne un autre aspect essentiel de l'histoire de l'humanite - le developpement de la pensee scientifique et de la technique. I1 a bien compris la vertu explicative de l'histoire des religions, mais il n'a attache aucune importance a l'histoire de la science, ou plus exactement il n'en a pas parle du tout, il l'a traitee comme si elle n'existait pas. (La seule exception peut-etre est sa discussion, d'ailleurs fort sommaire, du hsing-li - des idees cosmologiques des n6o-Conftcianistes, particu- lierement de CHU Hsi). C'est la sans doute une grande erreur que la pauvret6 de nos connaissances excuse sans la justifier.

On nous objectera peut-etre que l'histoire des sciences est encore une discipline tres sp6ciale, et que si les historiens de la pens6e occidentale se permettent generalement de l'ignorer, il faut bien pardonner a un historien de l'Asie de suivre leur exemple. Soit, mais l'auteur a commis une faute beaucoup plus. grande dont il sera presque impossible de l'absoudre. II appelle son histoire, une Histoire de l'Extreme Orient, mais la belle promesse de ce titre n'est point tenue. Une vraie histoire de l'Extreme Orient n'est pas seulement la somme d'histoires particuli6res; le titre implique une integration qui n'a pas 6te accomplie. Serait-il l6gitime d'intituler Histoire de l'Europe un livre qui contiendrait un r6sume de l'histoire de l'Angleterre, suivi d'autres resum6s consacr6s a la France, l'Allemagne, etc. ? Certes non. Ceci me choque d'autant plus que j'ai pass6 toute ma vie a prouver que l'histoire de la science

(i) Art as an approach to Asia, in Yale Review, April 1926 (Isis, 9, I85).

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est bien plus que la somme d'histoires des sciences particulieres, comme l'Ncrivit par exemple WILLIAM WHEWELL dans son History of inductive sciences (3 vols., London, I837). Or l'analogie est compl6te. Une histoire de l'Extreme Orient devrait nous expliquer pas a pas l'Nvolution parallele de tous ces peuples, ce n'est qu'ainsi que cette histoire aurait toute sa valeur explicative. Certes, elle ne serait pas facile i composer, - mais la tAche n'est pas impossible, et M. GROUSSET serait peut-etre mieux pr6par6 que n'importe qui pour l'entreprendre.

II s'est d'ailleurs rendu compte de la faiblesse de sa m6thode. A la p. 334, il nous avoue qu'on ne peut etre complet en parlant de l'art bouddhique en Asie Centrale et en Chine sans 6tudier le prolongement de cet art en Cor6e et au Japon, - or le Japon est exclu de cette extra- ordinaire histoire de l'Extreme Orient, - ou remis i plus tard ! Quoique je n'e'crivisse point l'histoire de l'art odi de tels rapprochements eussent et6 beaucoup plus clairs, j'ai montr6 plusieurs fois dans le premier volume de mon Introduction que le rythme de la pensee japonaise a toujours suivie de tr6s pres celui de la pensee chinoise. Mais comment faire voir ces parall6lismes, qui sont les plus impressionants spectacles de l'evolution humaine, si l'on brise artificiellement l'humanite en tron9ons disjoints ? Sans doute les diff6rences et les disjonctions sont-elles evidentes, et l'on congoit qu'un historien de l'Inde ou qu'un historien de la Chine s'y trompe, mais celui qui n'apergoit pas que les ressemblances sont malgr6 tout plus grandes que les diff6rences, et les raccords plus nombreux et plus importants que les separations ne devrait pas se meler d'ecrire une histoire de l'Extr8me Orient. Quand on se tient terre k terre, on ne se rend compte que des jalousies, des rancunes, des conflits - car ceux-ci sont plus bruyants et plus nombreux. L'humanite est divisee par les esprits m6diocres qui forment la grande majorite. Mais si l'on s'eleve plus haut, on s'apersoit que toutes ces d6sharmonies sont compensees et en quelque sorte abolies par l'union des grandes Ames. Celles-ci pour- suivent sous des formes bien diff6rentes le meme ideal religieux, artistique, scientifique. L'Extreme Orient, c'est en somme l'Asie bouddhique, et voila une grande synth6se, le Bouddhisme. L'art en est une autre, car si l'on s'en tient k cette Asie bouddhique, l'unite essentielle de son art est 6vidente. Les economistes nous ont montr6 tous les liens commerciaux dans lesquels ces peuples 6taient enchevetres, et j'ai moi-meme essaye de dim6ler les multiples id6es scientifiques qui devinrent graduellement leur patrimoine commun. Bien entendu M. GROUSSET n'ignore pas tout cela. Sauf l'histoire des sciences qui n'existe pas pour lui, il a parfaitement bien compris l'unite religieuse, philosophique et artistique de l'Extreme Orient, mais i n'en reste pas moins vrai que le cadre de son expose est aussi maladroit que possible.

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L'auteur 6tant Conservateur adjoint au Mus6e Guinet, il n'est pas etonnant qu'il se soit surtout intresse' i la religion et "a art. Les meilleures pages de son livre sont consacrees a ce dernier, et je voudrais en donner quelques extraits pour que le lecteur puisse le voir sous son jour le plus favorable.

Tout d'abord son appr6ciation de l'art gandh&rien me parait une juste mesure entre deux extremes (p. 83). < On doit reconnaitre i l'actif du grSco-bouddhique un m6rite essentiel, celul d'avoir donn6 le signal de la figuration du Buddha et fait cesser le paradoxe de scenes de la vie du Bienheureux sans le Bienheureux. Certes, nous n'avons pas dissi- mule nos pr6ferences esth6tiques pour l'art de Sfinchi qui, en depit de son perpetuel symbolisme, nous parait, dans les scenes de la vie du Buddha, infiniment plus spontan6, plus 6mu, plus vivant que la repr6sen- tation effective des memes scenes au GandhAra. II n'en reste pas moins que l'obligation de remplacer par des symboles l'image du Bienheureux entravait consid6rablement le d6veloppement de l'iconographie bouddhique. LA encore lart du Gandhara a rendu au Bouddhisme un immense service: non seulement il a cr66 le type du Buddha, le type de Maitreya, le type de Vajrapini, etc., mais il a constitue et d6fini- tivement arrete, dans ses innombrables bas-reliefs, l'ordonnance gen6rale, Ie theme iconographique des divers cycles et des diverses scenes de la vie du Bienheureux. A cet egard l'art bouddhique tout entier, du Japon en Asie Centrale, du Tibet 'a Java, n'a fait, depuis, que r6p6ter la levon des ateliers gandhfriens #. Cette tatche accomplie, l'art gandh&rien, dont l'essence 6tait etrangere "a l'Ime indienne, a d6g6ne'r rapidement. On pourrait comparer son action i celle d'un catalyseur.

A propos de l'art gupta, il remarque (p. 139): ( Cette esthetique indienne suppose sans doute une pens6e qui a connu le canon hellenique, mais qui ne l'a connu que pour s'en affranchir et creer elle-meme un canon egal. En effet, en se libexant du classicisme grec, devenu ici un poncif, l'art gupta a produit un classicisme nouveau, vivant celui-1a, parce que ne des conditions memes du milieu. L'art gupta tire les regles de sa plastique non seulement de la connaissance du vetement indien et des condifions de la vie subtropicale, mais de la science du corps indien lui-meme. *

Et l'art khmer lui suggere entre autres les r6flexions suivantes (p. 577): (Le canon indo-classique - gupta ou pallava - ne tarda pas, chez les Khmers, it se modifier insensiblement sous l'influence indigene. Le type aryen des statues fit place au type indochinois - face courte, tempes accentutes, yeux brides, nez aplati, levres epaisses - ou plut6t il l'admit it c6t6 de lui. Ce serait d'ailleurs une erreur de croire que l'adoption de ce type ait imm6diatement coincid6 avec une dcadence esthetique.

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Tout au contraire. Ce facies indigene etait peut-etre moins pur que le facies aryen, mais les artistes khmers le rendent evidemment avec plus de verite et de vie. Aussi, lorsqu'il s'eclaire 'a son tour de l'ineffable sourire bouddhique, on a les ceuvres 'a la fois les plus savoureuses et les plus profondement emouvantes de l'art cambodgien.> Cela est fort bien dit. A ce propos, je pense que la partie de son livre consacree 'a l'Indochine sera sans doute la plus utile, car il ne nous manque pas d'histoires de l'Inde et de Chine, mais une synthese indochinoise nous faisait defaut; celle-ci parait fort bien con9ue.

II y a une longue bibliographie (p. 623-84), mais elle laisse beaucoup a desirer. Elle semble avoir ete redigee trop hativement; beaucoup de noms et de titres sont cites incompletement ; souvent on a l'impression qu'ils l'ont ete de seconde main. Quand on cite l'histoire des Mongols de Sir HENRY H. HOWORTH, il faudrait mentionner le volume d'appendices et d'index qui la complete (vol. 4, 1927; Isis, II, 50I). L'auteur ne parait pas avoir attache lui-meme beaucoup d'importance 'a cette biblio- graphie, puisqu'il ne l'a pas indexee, mais alors pourquoi l'a-t-il publieee? On ne peut s'empecher de penser qu'elle a ete ajoutee 'a la derniere heure pour grossir le volume. Je me hate de dire que des indications bibliographiques beaucoup plus precieuses sont contenues dans les notes. Celles ci sont extraordinairement riches et variees.

II me reste 'a parler de deux qualites de cet ouvrage qui en augmentent considerablement la valeur. D'abord il contient une serie de sept cartes historiques de tres grand format qui meriteraient d'etre publiees dans un atlas separe. 11 y aussi de fort belles planches, mais comme celles-ci representent des monuments bien connus, elles ne sont pas aussi neces- saires, tout au moins pour les lecteurs avertis. En second lieu les noms arabes et persans de la periode mongole sont donnes dans l'ecriture arabe, et ce qui importe beaucoup plus, les noms chinois et indochinois sont donnes en caracteres chinois. L'index parait etabli avec beaucoup de soin, et des chiffres italiques permettent de retrouver de suite les caracteres chinois; cela est une pensee tres heureuse. Toute une serie de transcriptions sino-sanskrites pour l'histoire des pelerinages bouddhiques, la geographie et la religion sont donnees (p. I68-74).

En somme, en depit de ses defauts incontestables, le livre de M. GROUSSET sera des plus utiles. C'est un grand pas en avant. I1 est admirablement publie par la maison GEUTHNER qui merite toute notre reconnaissance pour sa liberalite, car malgre les belles cartes et planches et les caracteres achinois, le prix en est fort modique.

GEORGE SARTON.

Alexandra David-Neel.-Mystiques et magiciens du Tliibet. Preface de

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