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EHESS Histoire des Catholiques en France by François Lebrun Review by: Etienne Fouilloux Archives de sciences sociales des religions, 26e Année, No. 52.2 (Oct. - Dec., 1981), pp. 249-250 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30115941 . Accessed: 14/06/2014 06:10 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.127.63 on Sat, 14 Jun 2014 06:10:25 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Histoire des Catholiques en Franceby François Lebrun

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Histoire des Catholiques en France by François LebrunReview by: Etienne FouillouxArchives de sciences sociales des religions, 26e Année, No. 52.2 (Oct. - Dec., 1981), pp. 249-250Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30115941 .

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La Rdvolution des cures. Paris (1588-1594). Paris, Albin Michel, 1980, 295 p.

52.447 LEBIGRE (Arlette).

Un titre accrocheur, ambigu pour qui n& glige le sous-titre ou 5 qui ces dates ne disent rien. Car ce n'est pas de l'actualit6 qu'il s'agit - pr~tres guerilleros et chrdtiens marxistes -, mais de la Ligue, la Sainte Ligue, ce parti catholique qui, en ce temps de guerres de religion, pr6fbre tout 5 un roi de France protestant, n'h6sitant pas a 16giti- mer thdologiquement la souverainet6 du peuple, voire le r6gicide. L'abjuration et 1'ave- nement d'Henri IV signeront sa fin, mais une fin relative : d6mocratie > en moins, toute une part de son h6ritage se retrouve dans ce qu'au sibcle suivant on appellera le parti d6vot, avant qu'on en arrive au < parti pr~tre > du premier XIXe sidcle.

L'auteur - juriste, sp6cialiste du droit p~nal et des institutions modernes, h qui l'on devait d6jh une excellente 6tude sur Les Grands Jours d'Auvergne (Paris, Hachette, 1976) - a le sens du mouvement historique, de sa vie color6e, dont elle parle avec preci- sion et nuance, avec aussi une 6criture qui desservirait son rdcit si elle n'6tait approprice i sa turbulence, que n'a pas encore polie le goiut classique des compositions bien ordon- n6es. Elle 6vite le pidge des analogies faciles, sugg6rees par notre pr6sent, mais pour se fixer sur l'horizon 1789 et relever dans cette histoire tout ce qui lui parait annoncer - signes pr6monitoires - la R6volution majuscule >.

Et pourtant... Baroque, intransigeant, mili- tant, ce catholicisme semble beaucoup plus engage sur la voie qui conduira au Syllabus et au mouvement catholique du XIX' sibcle que pr~curseur des Lumibres dont se nourrira la Rdvolution frangaise. C'est ce que suggd- rait fort bien le titre choisi par Frederic J. Baumgartner : Radical Reactionaries. The Political Thought of the French Catholic League (Genive, Droz, 1976, 320 p., non cit6 par A.L. dans sa bibliographie). C'est ce qu'avait d6js fort bien compris Charles

Labitte (1816-1845) dans un livre posthume qui n'a rien perdu de ses m6rites : De la ddmocratie chez les prddicateurs de la Ligue (Paris, 1866), oii il s'dtonnait de voir la Ligue exalt6e par trois hommes aussi dissemblables que Bonald, Lamennais et Buchez, se plagant a des points de vue oppos6s. Son libkralisme ne s'y retrouvait pas : < Le malheur de la Ligue est, au contraire, d'avoir reprdsent6 le pass6 en mime temps que l'avenir dans leur c8t6 le plus absolu, d'avoir dvoqub la theo- cratie du Moyen Age et devanc6 en m~me temps la d6magogie de 93 >. C'6tait le triom- phe << des folles doctrines thbocratiques de ]Bellarmin et des j6suites, auxquels le droit divin des rois fait ombrage et qui espbrent avoir meilleure composition de la souverai- net6 populaire >... La Ligue, souvenez-vous : c'est un chapitre important pour la com- pr6hension du catholicisme contemporain.

Emile Poulat.

BULLETIN DES OUVRAGES

Jusqu'en 1965, il dirigera La France catho- lique, hebdomadaire de la F.N.C., puis de la F.N.A.C. Il se retirera alors a l'abbaye b~n6- dictine de Kergonan (Finistbre), jusqu'& sa mort.

Un catholique social, un conservateur, un spirituel. C'est ce dernier aspect que retrace sa fille h travers ses 6crits : une dimension trop souvent oublide ou estomp6e quand on 6crit I'histoire du mouvement catholique.

Emile Poulat.

Histoire des Catholiques en France. Toulouse, Privat, 1980, 530 p.

52.448 LEBRUN (Francois), id.

Apris l'Histoire des Juifs et celle des Protestants (Arch., 34, no 202; 45, n0 411), l'Histoire des Catholiques en France ? D'une certaine fagon, oui. Mais la succession est trompeuse. Car les problimes pos6s h l'his- torien changent au moins de degr6, sinon de nature, quand il passe de minoritds bien d6fi- nies i ce qui constituait il n'y a pas si longtemps l'6crasante majorit6 de la popu- lation frangaise. D'ou un premier choix, d'ordre iddologique autant que chronologi- que : on ne peut vraiment parler de catho- licisme qu'u partir du moment oi, avec l'apparition des protestants, l'unit6 chritienne se trouve rompue. C'est pourquoi, aprbs un substantiel bilan d'Herv6 Martin sur <le legs du Moyen Age >, luxuriant de pratiques peu conciliables et d'appels h << autre chose > (p. 9-73), l'essentiel du volume traite des quatre sidcles qui nous s6parent de la R6forme. M~me dans ce cadre restreint, la matibre i brasser demeure consid6rable. D'ou un second choix que souligne d'embl6e F.L. : non pas le catholicisme comme force insti- tutionnelle, intellectuelle et spirituelle dans ses d6m~16s avec les pouvoirs publics ou ses d6bats internes, mais autant que faire se peut le peuple catholique dans la diversit6 de ses pratiques et de ses comportements. Ainsi est clairement honors le glissement historiogra- phique qui, depuis un quart de si~cle, a fait passer ce secteur de la recherche d'une his- toire eccl6siastique rythm6e par la succession des pontifes et des crises a une histoire des mentalit6s religieuses qui s'interroge sur le

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

v6cu des fiddles. Telle est I'originalit6 majeure de cette synth~se par rapport a celle qui l'a pric6d6e, la toujours utile Histoire du catho- licisme en France d'Etienne Delaruelle, Andr6 Latreille et Ren6 R6mond (Arch., 10, n' 164; 15, n0 165). Enfin, autant que descriptive, elle se veut explicative d'un devenir, voire d'un destin. Aussi ne recule-t-elle pas devant les interprdtations disponibles, qu'il s'agisse de Chaunu et Delumeau pour la pdriode moderne, de Plongeron et Vovelle pour la R6volution, de Bourdieu et Poulat pour la p6riode contemporaine. Qu'on s'en fl61icite ou qu'on la discute, cette intrusion de theses structuries au sein d'un ouvrage de large vulgarisation t6moigne de la progression de l'histoire-problbme dans le domaine religieux.

Le triple pari a-t-il 6t6 tenu ? Oui, a notre avis, malgr6 une attention privil6gi6e aux clercs, mieux connus, qui se taillent la part du lion. Malgr6 une certaine h6t6rog6n6it6 de traitement entre les pbriodes, surtout, qui tient plus g l'in6galit6 de la production ant&- rieure qu'B la 16gitime autonomie de chaque auteur. L'un des m6rites, et non des moindres, de cette synthbse, est d'engranger vingt ans de renouveau de la discipline : pour la pre- miXre fois a notre connaissance, se trouvent ainsi pris en compte les travaux de sociogra- phie r6trospective suscit6s par Gabriel Le Bras, les grandes 6tudes r6gionales qui se sont multipli6es depuis Toussaert, Pbrouas et Marcilhacy, les entreprises s~rielles d'histoire des mentalitis lanc6es par Michel Vovelle. Or ce renouveau couvre, au mieux, la < lon- gue dur6e > qui s'6tend de la fin du Moyen Age a celle du XIX, sidcle. Tandis que cette pbriode se pr~te bien aux essais de mod61i- sation, les historiens du XX' si~cle progres- sent a coup d'hypothhses sur des sondages, faute de matbriau suffisamment abondant et stir. Ils sont aussi plus sensibles a la succes- sion des 6v6nements externes ou internes qui pr6cipitent le rythme de l'6volution... et celui du livre.

Robert Sauzet prend le relais des mains d'Herv6 Martin pour pr6senter la mise en place, non sans difficult6s ni oppositions, du contre-feu catholique a la R6forme entre 1520 et 1670 (p. 75-145). Frangois Lebrun peut d~s lors exposer par grandes coupes th6matiques la p~nbtration du module triden- tin parmi clercs et laics a la fin du XVII sib- cle et au XVIIIP (p. 147-214). Selon un parti pris aujourd'hui 6prouv6, Claude Langlois et Timothy Tackett 6tudient d'une seule cou- 16e la d6gradation de ce module h partir de 1770, la crise r6volutionnaire et ses effets pendant le premier tiers du XIX" sidcle (p. 215-89). Il 6choit ensuite a Claude Lan- glois, dans un des chapitres qui nous parais- sent coller le mieux aux intentions originelles,

de r6fl6chir sur le demi-si~cle de restauration entre le regain anticl6rical de 1830 et l'acces- sion des R6publicains au pouvoir en 1880; demi-sidcle qu'il analyse, a la manibre des 6conomistes, dans sa croissance sur longue dur6e et dans ses trois phases d'inigale valeur jusqu'a 1' a apog6e frileux > de la dernibre d6cennie (p. 291-368). La laicisation de l'Etat introduit une coupure d6cisive. Et Michel Lagrde enjambe allkgrement les butoirs tra- ditionnels que constituent la Separation des Eglises et de l'Etat ou la Grande guerre, pour &voquer l'6motion catholique face a cet 6branlement pergu comme a la Revolution revisitde> (p. 369-411). Aprbs quoi Yvon Tranvouez s'attache au new deal congu pour remonter la pente entre l'apaisement de 1920 et le second concile du Vatican (p. 413-80). D~s la fin du pontificat de Pie XII, les failles ne manquent pas dans cet effort. Mais il revient a Andr6 Rousseau de constater l'6chec partiel de la tentative. La crise postconciliaire touche de plein fouet une Eglise qui a cepen- dant beaucoup fait pour se renouveler : par dela le d6clin limit6 mais r6el des signes d'appartenance au catholicisme, c'est Ba l'6cla- tement du monde catholique frangais que conclut le sociologue; 6clatement auquel des th6rapeutiques diverses tentent de rem6dier depuis 1978.

Riche de vingt ans de recherches et de r6flexion, originale par sa pr6sentation, ses choix et son d6coupage, cette Histoire des Catholiques de France doit remplir le r61e qu'elle ambitionnait : fournir au non-sp6cia- liste une information a jour; au sp6cialiste un point de r6f6rence pour de nouvelles in- vestigations et de nouvelles hypotheses.

Etienne Fouilloux.

Political Anti-Semitism in England (1918- 1939). Londres, Macmillan Press Ltd., 1978, 222 p.

52.449 LEBZELTER (Gisela C.).

Dans cet ouvrage consacr6 a l'antis6mi- tisme politique en Grande-Bretagne entre les deux guerres, G.L. 6tudie surtout les ann6es 30, oii il accompagne la mont6e des ideologies fasciste et nazie. Aprbs une intro- duction sur la situation g6ndrale des israelites anglais depuis le XVIIP sidcle, elle divise son travail en trois parties. D'abord vient la des- cription de divers thbmes antis6mites, notam- ment le mythe d'une conspiration juive, associ6 a l'Allemagne pendant la Premiere Guerre mondiale, puis au bolchevisme aprbs la r6volution russe; les violences physiques, le vandalisme A l'endroit des boutiques juives de l'East End de Londres et des synagogues, apparaissent comme un ph~nomine nouveau

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